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Lutter contre l’extrême-Droite oui, mais donc contre le fascisme

Qui n’associe pas l’extrême-Droite au fascisme est condamné au libéralisme et à la défaite.

L’appel pour les libertés du 4 mai et celui pour le rassemblement contre l’extrême-Droite le 12 juin posent un énorme problème. En effet, qu’y apprend-on? L’appel du 4 mai est formel : l’extrême-Droite, ce serait le recul des libertés, le racisme et des mesures anti-sociales. Autrement dit, il n’y a aucune dimension antifasciste dans cet appel. L’extrême-Droite, ce serait les « fachos », et les « fachos » ce serait ceux qui empêchent les gens de faire ce qu’ils veulent. C’est exactement la même définition de l’extrême-Droite que les libéraux.

L’appel au rassemblement du 12 juin reprend exactement cette approche, dénonçant même une « société autoritaire de surveillance et de contrôle », c’est-à-dire assument entièrement de se positionner sur une ligne libérale. Cela n’a strictement rien à voir avec les valeurs de la Gauche historique.

Il suffit, pour s’en prouver, de regarder le programme du Front populaire. La question de la guerre y est omniprésente et quand il est parlé de libertés, non seulement elles sont précisées de manière concrète, mais elles sont mises en perspective avec l’affirmation d’une société nouvelle, se confrontant aux classes dominantes.

L’appel du 4 mai est donc creux et celui pour le rassemblement du 12 juin n’a aucune perspective. C’est à soutenir, mais sans illusion : l’échec est obligé.

On arguera que l’initiative des 4 mai et 12 juin ne vise pas à former un Front populaire. On répondra à cela que le Front populaire a fait ses preuves. Et, même en admettant que ce n’est pas ce qu’il faut faire, il faut au moins reconnaître que ce n’est pas en pleurnichant qu’on combattra l’extrême-Droite. Il faut un programme, des valeurs positives. Pas simplement dire que l’extrême-Droite est méchante, en réduisant les thèmes à quelques questions sociétales, sans comprendre que c’est la lutte des classes : la Gauche veut écraser la Droite, et inversement, et c’est normal.

Par exemple, l’extrême-Droite fait le forcing sur la question animale. Il ne suffit pas de dénoncer cette démagogie : il faut faire mieux, être là à la base pour aider les animaux. Cela devrait être normal d’ailleurs pour toute personne de Gauche. Si on ne le fait pas, effectivement on se fait déborder. Mais cela les libéraux ne le comprennent pas : ce n’est pas le contenu qui les intéresse, mais les libertés formelles.

En fait cette critique n’est même pas assez dure, tellement ces appels relèvent du bricolage, suintant le désespoir. Il n’y a pas d’idées, pas de valeurs, encore moins de romantisme. C’est plat, cela ne fait pas rêver et on ne dirait même pas qu’il y a une crise directement mondiale comme l’humanité n’en a jamais connu jusque-là.

Cela montre de manière terrible comment en fait la Gauche française est totalement sous la coupe des petits-bourgeois, voire des bourgeois. C’est mesquin, sans ambition, étroit d’esprit, pragmatique… Personne dans le peuple ne peut adhérer à une telle chose.

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L’appel du 4 mai 2021 pour les libertés, contre les idées d’extrêmes droite et la manifestation du 12 juin

On parle là d’initiatives dans un esprit libéral.

En effet, tant l’appel du 4 mai 2021 à la défense des « libertés » que l’appel à manifester le 12 juin ont une orientation que pourrait pratiquement signer Emmanuel Macron et LREM!

4 mai 2021

L’appel pour les libertés, contre les idées d’extrêmes droite

Depuis maintenant plusieurs mois nous constatons toutes et tous que le climat politique et social en France, comme partout en Europe et dans le monde est de plus en plus imprégné́ par l’extrême droite et ses idées.

Face à ce climat de haine, raciste et attentatoire aux libertés individuelles et collectives, nous appelons à une réaction forte, unitaire et rassembleuse, pour réaffirmer notre combat commun contre l’extrême droite, ses idées, et toutes celles et ceux qui participent à sa propagation.

De Bolsonaro à Trump en passant par Orban et Salvini, nous assistons à une offensive raciste et réactionnaire particulièrement inquiétante pour l’avenir de la planète. En France, cette offensive raciste a pour corollaire la multiplication des politiques sécuritaires, liberticides et anti-sociales.

Ce climat ne doit rien au hasard. Le gouvernement, et ses quatre vigies Darmanin, Vidal, Blanquer et Schiappa, se chargent de l’alimenter depuis des mois. De la loi sécurité́ globale à la loi sur le séparatisme en passant par la chasse à l’islamo-gauchisme et la suppression de l’Observatoire de la laïcité, ce quinquennat accumule les gages à destination de l’extrême droite, en reprenant ses éléments de langage mais aussi certaines de ses propositions.

Quand on souffle sur des braises incandescentes et qu’on passe son temps à attiser les haines, cela a des conséquences concrètes. Cela peut même conduire au pire comme nous l’avons vu récemment avec l’attentat contre la mosquée de Bayonne.

Après l’envahissement du Conseil régional d’Occitanie par l’Action Française, le saccage d’une librairie et l’attaque de la marche lesbienne à Lyon par des identitaires, les polémiques sur le prétendu islamo-gauchisme et le prétexte de groupes de parole entre personnes discriminées pour attaquer l’UNEF ou s’en prendre à Audrey Pulvar, un cap supplémentaire vient d’être franchi.

En moins de 72h un néo-nazi voulant mener un attentat contre la mosquée du Mans a été arrêté, la mosquée de Nantes a été, elle, incendiée, et le centre culturel islamique de Rennes a été recouvert de tags islamophobes.

Un appel de militaires factieux, s’appuyant sur la chasse aux sorcières lancée par des membres du gouvernement, est diffusé par l’hebdo d’extrême droite Valeurs Actuelles et est soutenu par Marine Le Pen sans réaction d’Emmanuel Macron ni que gouvernement ne porte plainte devant la justice.

Nous ne pouvons accepter que celles et ceux qui subissent haine, discrimination, et injustice soient aujourd’hui accusés de racisme et jetés en pâture par l’extrême droite.

Nous n’acceptons plus que la lutte contre les actes terroristes, que nous condamnons fermement, s’accompagne d’amalgames honteux

Nous ne pouvons accepter que nous militantes et militants politiques, syndicaux, associatifs soyons montrés du doigt alors que chaque jour ce gouvernement déroule un tapis rouge à l’extrême droite avec ses Lois réactionnaires et liberticides.

Nous ne pouvons plus accepter les menaces directes qui nous sont maintenant faites.

Nous, militant-e-s politiques, associatifs, syndicalistes et personnalités de la société civile appelons à une grande manifestation au printemps 2021 pour dire non à l’extrême droite, à ses idées qui se propagent jusqu’au gouvernement et défendre nos libertés individuelles et collectives.

Nous nous adressons aux associations, syndicats, collectifs, partis qui partagent le fond de cet appel pour qu’ils se réunissent afin d’en construire les conditions.

Les premiers soutiens

Arié Alimi, Avocat – Rodrigo Arenas, Co -Président de la FCPE – Ariane Ascaride, Actrice – Manon Aubry, Députée Européenne (cop-présidente du groupe GUE/NGL) – Clémentine Autain, Députée (LFI) – Delphine Bagarry, Députée (Nouveaux Démocrates) – Esther Benbassa, Sénatrice (EELV) – Ugo Bernalicis, Député (LFI) – Olivier Besancenot, Porte-parole du NPA – Manu Bompard, député Européen (groupe GUE/NGL) – Taha Bouhafs, Journaliste (Le Média) – Youcef Brakni, Militant antiraciste – Julia Cagé, Économiste – Anthony Caillé, syndicaliste CGT-Police – Émilie Cariou, Députée (Nouveaux Démocrates) – Majdi Chaarana, Trésorier de l’UNEF – Latifay Chay, Porte-parole des Nouveaux Démocrates – Guillaume Chiche, Député (Nouveaux Démocrates) – Éric Coquerel, Député (LFI) – Alexis Corbiere, Député (LFI) – Esther Cyna, Enseignante à l’Université Sorbonne-Nouvelle – Françoise Davisse, Réalisatrice – Pascal Debay, Responsable confédéral du collectif contre l’extrême droite pour la CGT – Laurence De Cock, Historienne – Joséphine Delpeyrat, Porte-parole de Génération.s – Jean-Marc Devauchelle, Secrétaire général fédération SUD Santé Sociaux – Alma Dufour, chargée de campagne aux amis de la terre – Carla Dugault, Co-Présidente de la FCPE – Mathieu Delvaminck, Président de l’UNL – Rokhaya Diallo, Journaliste et réalisatrice – David Dufresne, Cinéaste et écrivain – Christian Etschen, Secrétaire général de la libre pensée – Jean-Baptiste Eyraud, Porte-parole du DAL – Éric Fassin, Sociologue et anthropologue – Elsa Faucillon, Députée (PCF) – Caroline Fiat, Députée (LFI) – Aurélie Filippetti, Autrice et ancienne Ministre de la Culture – Gérard Filoche, Porte-parole de GDS – Léa Filoche, Conseillère de Paris (Génération.s) – Magali Fricaudet, Co-Présidente de l’AITEC – Bruno Gaccio, Journaliste – Khaled Gaiji, Président des Amis de la Terre France – Denis Gravouil, Secrétaire Général CGT spectacle – Benoit Hamon, Fondateur de Génération.s et ancien ministre –Bertrand Heilbronn, Président de l’AFPS – Cédric Herrou, Militant pour l’aide aux migrants – Julien Hezard, Secrétaire général de l’UD CGT Meurthe et Moselle – Pierre Jacquemain, Journaliste (Regards) – Eddie Jacquemart, Président national de la CNL – Régis Juanico, Député (Génération.s) – Bastien Lachaud, Député (LFI) – Aurore Lalucq, Députée européenne (Place Publique) – Pierre Larrouturou, Député européen (Nouvelle Donne) – Mathilde Larrère, Historienne des Révolutions – Michel Larive, Député (LFI) – Yvan Le Bolloc’h, Acteur – Claire Lejeune, co-fondatrice de Résilience Commune – Benjamin Lucas, coordinateur national de Génération.s – Mélanie Luce, Présidente de l’UNEF – Corinne Masiero, Comédienne – Caroline Mécary, avocate – Jean Luc Mélenchon, Député, Président du groupe LFI – Sébastien Menesplier, Secrétaire général de la FNME CGT – Bénédicte Monville, Conseillère régionale EELV et Co fondatrice de PEPS – Aline Mouquet, Co-présidente de Nouvelle Donne – Elodie Nace, Porte-parole d’Alternatiba – Danièle Obono, Députée (LFI) – Younous Omarjee, Député européen (LFI) – Mathilde Panot, Députée, co-présidente du groupe LFI – Gilles Péret, Réalisateur – Éric Piolle, Maire de Grenoble (EELV) – Ugo Palheta, sociologue (Université de Lille) – Stéphane Peu, Député (PCF) – Jean Louis Peyren, syndicaliste CGT Sanofi – Jean-François Pellissier, Porte-parole d’Ensemble – Thomas Piketty, Économiste – Pablo Pillaud-Vivien, Journaliste (Regards) – Natacha Pommet, Secrétaire générale de la Fédération Cgt des Services publics – Thomas Portes, Porte-parole de Génération.s – Paul Poulain, Membre fondateur d’Emancipation Collective – Christine Poupin, Porte-parole du NPA – Philippe Poutou, Porte-Parole du NPA, Loïc Prud’homme, Député (LFI) – Adrien Quatennens, Député (LFI) – Gaël Quirante, secrétaire départemental Sud PTT 92 – Raphaëlle Rémy-Leleu, Conseillère de Paris (EELV) – Ali Rabeh, Maire de Trappes (78) – Olivier Randria, Porte-parole de Nouvelle Donne – Muriel Ressiguier, Députée (LFI) – Sandrine Rousseau, Économiste (EELV) – Sabine Rubin, Députée (LFI) – François Ruffin, Député (LFI) – Jean-Chrisophe Sellin, Conseiller régional Occitanie (coordinateur du PG) – Danielle Simonnet, conseillère de Paris (LFI) – Aïssata Seck, Présidente de l’association pour l’histoire des tirailleurs sénégalais – Anthony Smith, syndicaliste CGT inspection du travail – Gabrielle Siry, Porte-parole du PS – Mireille Stivala, Secrétaire générale de la Fédération Cgt de la Santé et de l’Action sociale – Aurélien Taché, Députée (Nouveaux Démocrates) – Azzedine Taibi Maire de stains (PCF) – Anne Tuaillon, Vice Présidente de l’AFPS – Sophie Taillé-Polian, Sénatrice (Génération.s) – Baptiste Talbot, Coordinateur de la CGT Fonction publique – Louis-Georges Tin, Président d’honneur du CRAN – Fabien Villedieu, Syndicaliste SUD Rail – Emmanuel Vire, Secrétaire général du syndicat national des journalistes CGT (SNJ-CGT)

Voici l’appel pour le 12 juin.

Communiqué de presse : appel au 12 juin

Depuis maintenant plusieurs mois nous constatons un climat politique et social alarmant. S’allier avec l’extrême droite ou reprendre ses idées ne constituent plus un interdit. Les propos et actes racistes et sexistes au travail et dans la vie se propagent. Les attaques contre les libertés et les droits sociaux s’accentuent gravement. Dans ce contexte politique, économique, social et sanitaire les injustices explosent et génèrent une forte misère sociale.

Plusieurs lois liberticides organisent une société autoritaire de surveillance et de contrôle qui empêcheraient d’informer sur des violences policières, déjà trop importantes. De plus, si certaines de ces lois stigmatisent une partie de la population en raison de sa religion, d’autres en ciblent en raison de leur activité militante.

Comme les signataires de l’appel pour les libertés et contre les idées mortifères de d’extrême droite (https://www.appelpourleslibertes.com), nous ressentons toutes et tous l’urgence de construire une réponse forte et unitaire qui dessine l’alliance des libertés, du travail et d’un avenir durable.

Face à ce climat de haine, raciste et attentatoire aux libertés individuelles et collectives, nous avons décidé collectivement d’organiser le samedi 12 juin une première grande journée nationale de manifestation et de mobilisations qui se déclinera localement.

Cette journée fait partie des initiatives unitaires qui se multiplient. D’ores et déjà, nos organisations syndicales, politiques, associations, collectifs, signataires de l’appel, ont décidé de co-construire ce combat dans la durée.

Les premiers signataires :

Syndicats : CGT, FSU, Union syndicale Solidaires, Syndicat des Avocats De France, Syndicat de la Magistrature, UNEF (Union nationale des Étudiants de France), UNL (Union nationale des Lycéens), Fidl, MNL (Mouvement national Lycéen), Solidaires Etudiant-e-s, FSE (Fédération Syndicale Etudiante), l’Alternative, Confédération Paysanne, USP (Union Syndicale de la Psychiatrie), CNT-SO, CGT-Police, Résilience France, SNMPMI (Syndicat National des Médecins de Protection Maternelle et Infantile).

Associations et collectifs : Attac, LDH, FCPE, Fondation Copernic, Oxfam, Alternatiba, Amis de la terre, Résilience commune, DAL, CNL (Confédération nationale du Logement), Comité justice pour ibo, Emancipation collective, Rencontre des justices, Coexister, CRAN, SOS Racisme, QNQF (Quartiers nord, Quartiers forts Marseille) , Observatoire National contre l’extrême droite, MRAP, association ViSA, Femmes égalité, Collectif National pour les Droits des Femmes, Collectif féministe Les Rosies, Les effronté.e.s, JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) , AFPS, Conseil démocratique Kurde France, FTCR, CRLDHT, UTAC, France Amérique Latine, La Jeune Garde (Lyon, Strasbourg et Paris), Université Ouverte, Unis pour le climat et la biodiversité, collectif Police Contre la Prohibition, Youth For Climate, Changer de Cap, Compagnie Jolie Môme, Mémoire Traumatique et Victimologie, Héro.ïnes95, Union des Femmes Socialistes de Turquie, La Maison des Femmes de Montreuil, CNAJEP, les Francas, Solidarités Asie France, La Maison des Potes, Osons le féminisme, collectif Taubira Pour 2022, Le peuple uni, RAAR (Réseau d’actions contre l’antisémitisme et tous les racismes), Résister aujourd’hui, Etats généraux migrations, France Nature Environnement, Le mouvement pour une Alternative Non-violente, Reporters en Colère, La Fabrique des Mobilités, Carré Géo & Environnement France, La Cimade, Collectif occupation Odéon, Autres Brésils, L’UJFP (Union juive française pour la paix), Association Concordia, Le collectif Enseignant.e.s Pour la Planète, La ligue de l’enseignement, GISTI, CSP75.

Médias : Regards, L’Humanité, Politis, Contretemps, Le Media, Blast, Kedistan, Lyon Insurrection, Bastamag

Organisations politiques : ENSEMBLE !, Génération.s, La France Insoumise, EELV, GDS, Nouveaux Démocrates, NPA, Place Publique, le Parti de Gauche, Nouvelle Donne, les jeunes écologistes, MJCF (Mouvement des Jeunes Communistes), UEC, PEPS, Jeunes Génération.s, Rassemblement Communiste, UCL (Union Communiste Libertaire), PCOF, MdP (Mouvement des progressistes).

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L’affaire du maillot de football ukrainien

Un mot d’ordre fasciste sur le maillot reflète un véritable problème de fond.

Le championnat d’Europe de football se tient en juin 2021 et l’équipe d’Ukraine utilise pour ce faire un nouveau maillot, ce qui est la règle, à la fois traditionnelle et commerciale. Une partie de son territoire étant occupée par la Russie, l’Ukraine en a profité pour présenter une carte du pays sur le maillot, en respectant évidemment les frontières conformément au droit international, montrant donc fort logiquement comme territoire ukrainien le Donbass (occupé par les séparatistes pro-Russie) et la Crimée (occupée et annexée par la Russie).

Seulement voilà, le régime ukrainien est sur une base fanatiquement anti-russe, anti-gauche, et s’est permis une provocation tout à fait banale pour lui, mais inacceptable pour l’UEFA, l’organisme international du football, qui s’est empressé de demander à ce qu’il soit mis un terme à cela, une fois compris l’ampleur du désastre. La Russie avait également mis de l’huile sur le feu, et pour cause.

Le col du maillot contient en effet deux mots d’ordre : « Gloire à l’Ukraine! » et « Gloire aux héros! ».

Or, ces deux slogans sont ceux des troupes fascistes ukrainiennes ayant soutenu l’invasion nazie de l’URSS. C’est là qu’on voit la catastrophe qu’est le régime ukrainien, corrompu et passé sous la coupe des États-Unis.

« Gloire à l’Ukraine! » (Slava Ukraini!) est initialement un mot d’ordre patriotique, provenant d’un poème de l’auteur national ukrainien Taras Chevtchenko. Les fascistes ont récupéré ce mot d’ordre, en y ajoutant un second, « Gloire aux héros » (Heroiam slava!). On parle ici de « l’Organisation des nationalistes ukrainiens » (OUN) fondée en Autriche en 1929, qui mettra ensuite en place une Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA) convergeant avec l’Allemagne nazie.

C’est à la fondation de l’UPA que les deux mots d’ordre sont devenus des salutations : la première personne dit « Gloire à l’Ukraine », la seconde « Gloire aux héros », ou bien simplement « Gloire! » et « Gloire », avec d’ailleurs le salut romain comme norme, dans la tradition fasciste. Après 1945, les deux mots d’ordre furent interdits en URSS ; après l’effondrement de l’URSS en 1991 et jusqu’à la fin des années 2000, il y a ensuite une montée en puissance en Ukraine de « Gloire à l’Ukraine! », qui s’installe vraiment à partir des années 2000 et est devenu en 2018 la salutation militaire courante.

Les années 2010 ont également été marquées par une association toujours plus grande de ce mot d’ordre à « Gloire aux héros », notamment depuis l’Euro-Maïdan et l’activisme effréné de l’extrême-Droite, notamment de l’organisation « Svoboda » (Liberté).

L’affirmation de ces mots d’ordre sur le maillot national est donc terrible, cela reflète la main-mise toujours plus grande d’une idéologie nationaliste fantasmagorique sur l’Ukraine. C’est le triomphe d’un fanatisme délirant, où le mal consiste en ce qui est russe ou socialiste. La Russie n’a pas de mal, malheureusement, à en profiter pour sa démagogie visant à justifier son expansionnisme. C’est une situation insupportable pour les démocrates et le peuple ukrainien.

Et surtout cela fait du peuple ukrainien de la chair à canon alors que les Etats-Unis et l’OTAN comptent faire s’effondrer le régime russe.

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L’antifascisme ne passe pas par l’ultra-gauche

L’union fait la force et il n’y a pas de place pour ceux hostiles à l’unité.

Ce qui est paradoxal et insupportable, c’est qu’aujourd’hui en France on désigne par « antifas » des gens d’ultra-gauche, alors qu’historiquement l’ultra-gauche est opposée à l’antifascisme, considérée comme une « trahison » de la révolution permanente. Même « No pasaran », « ils ne passeront pas », un slogan unitaire de la guerre d’Espagne, a été récupérée et déviée par l’ultra-gauche, dans un sens « batailleur », « radical », volontariste, subjectiviste, etc.

C’est évidemment typique de l’ultra-gauche que de procéder ainsi, pour s’approprier du prestige et tromper les gens. L’ultra-gauche, c’est la cinquième colonne, l’irruption des forces hostiles à la transformation sociale dans le camp de la transformation sociale, au nom… de la transformation sociale. C’est difficile à saisir, mais on a un bon exemple avec Jean-Luc Mélenchon actuellement, qui refuse l’unité de la Gauche… au nom de la victoire à la présidentielle d’une ligne censée aller « plus loin » que tout le monde.

On ne rappellera ainsi jamais assez que l’antifascisme, c’est l’union de toute la Gauche… à l’exception de l’ultra-gauche. Cela ne veut pas dire qu’il ne peut pas y avoir d’anarchistes ou de syndicalistes révolutionnaires. Durant la guerre d’Espagne, la CNT a participé au Front populaire. Seule l’ultra-gauche avait refusé.

Alors qu’entend-on par ultra-gauche? Tout simplement les adeptes de la « révolution permanente », qui refusent de considérer que la Gauche réformiste puisse s’intégrer à l’antifascisme, qui rejette les mots d’ordre démocratiques et populaires, qui refuse de considérer que le fascisme est la menace numéro 1 et qu’il faut savoir faire des compromis pour obtenir l’unité face à lui.

Plus simplement, l’ultra-gauche oppose une « révolution » fictive au fascisme, considérant que seule la révolution barre au fascisme… tout en déniant à la révolution un caractère démocratique, la réduisant à une sorte de coup de force, d’ailleurs assez dans l’esprit des gilets jaunes.

« L’union c’est la force », affiche de la guerre d’Espagne, avec sur les brassard UGT et CNT, les deux principaux syndicaux (socialiste et communiste, anarchiste et syndicaliste révolutionnaire respectivement)

Il est évident que face à l’extrême-Droite qui monte, et qui montera jusqu’à la présidentielle de 2022, il faudra l’antifascisme. Encore faut-il que le concept n’ait pas été balayé par l’ultra-gauche. Il y a ici une lutte opiniâtre à mener, une lutte acharnée. L’antifascisme ce n’est pas l’anarchisme, l’antifascisme c’est l’unité la plus large possible contre l’extrême-Droite… la plus large possible.

Ainsi, oui il fallait voter Emmanuel Macron à la présidentielle pour barrer la route à Marine Le Pen, et oui, s’il le faut, il faudra le refaire en 2022. On peut espérer mieux, on doit espérer mieux, mais l’antifascisme c’est simplement une bouée de sauvetage et rien n’est pire que Gribouille sautant à l’eau pour ne pas être mouillé par la pluie.

Il faut donc déjà y penser : comment contribuer à l’antifascisme en 2022, comment le préserver des ignobles déformations d’ultra-gauche? Comment faire en sorte qu’il y ait des campagnes unitaires les plus larges possibles contre l’extrême-Droite?

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Un bijou incontournable de Moby et Steve Cutts

Une vidéo synthétisant une exigence du 21e siècle.

Un grand artiste de la musique rencontre un grand artiste du dessin et cela donne quelque chose de formidable. Pourquoi ? Parce que ces grands artistes, à rebours du subjectivisme, s’ancrent dans le réel. Une œuvre d’art, ce n’est pas un étalage émotionnel purement individualiste, mais une exposition de la réalité à travers la sensibilité.

On parle ici de Moby (qui assume d’être lié à l’esprit techno des années 1980) et de Steve Cutts (aux vidéos écologistes incontournables), le second ayant fait la vidéo de la reprise par le premier de sa chanson classique de 1999 Why Does My Heart Feel So Bad?.

La question animale, dont 99% des gens n’est toujours pas capable de parler en France en 2021, s’expose ici dans toute sa dignité… Et avec toute son exigence !

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Les youtubeurs Papacito et Code Rheino appellent à des commandos armés de droite contre la Gauche

La vidéo fortement relayée du lundi 7 juin 2021 est sans ambiguïté.

Le nationaliste d’extrême-droite, c’est typiquement un gros beauf arrogant, une caricature d’homme patriarcal et brutal, à la fois stupide et en même temps capable de briller pour faire aboutir sa stupidité. On aurait pu croire ces dernières années que ce cliché avait disparu, que ce genre de figure s’était effacée au profit d’un nationalisme plus politique cherchant à conquérir électoralement et culturellement la population.

Seulement voilà, même les fachos sont décadents et leur posture « conservatrice révolutionnaire » ne s’élève pas au-dessus des errances d’un Donald Trump. On a avec la vidéo de Papacito et Code Rheino une terrible illustration de comment ces gens existent vraiment, et peuvent avoir un impact. Leur crédo est simple : il s’agit d’adopter une posture anti-culturelle et anti-intellectuelle, valorisant un pseudo bon-sens populaire pour en fait contribuer à tirer la société vers le bas et maintenir les gens prisonniers dans le passé.

C’est exactement le sens de la vidéo de Papacito et Code Rheino, formant une vaste mise en scène. Elle se veut subtile au moyen de l’humour pour dire sans dire, tout en disant, et en même temps mettant les pieds dans le plat de manière franche en utilisant un langage et des mises en scène très violentes, puisque en l’occurrence le mannequin sur lequel il est tiré est censé représenter un « gauchiste ».

https://youtu.be/KHY-01mxxNw

Concrètement, la vidéo est ainsi un appel au meurtre des personnes considérées comme de gauche, au sens le plus large qui soit. Elle est suivie de toute une partie technique avec la présentation d’armes, de la façon de s’en procurer (avec un simple permis de chasse comme prétexte), de quelles munitions choisir, etc.

Code Rheino a produit une seconde vidéo dans la foulée, elle aussi tout à fait clair sur le sens de la démarche : il faut purger la Gauche, bien évidemment assimilée à la fraction libérale post-moderne pro-migrants pro-LGBT, etc., ainsi qu’à Jean-Luc Mélenchon, qui en a profité pour faire un scandale afin de se mettre lui-même en valeur.

https://youtu.be/v0Wb637dSvk

Un tel message, un tel niveau d’apologie de la violence gratuite et directe est quasiment inédit depuis de nombreuses années, à part du côté des islamistes prônant le djihad. On pourra tout à fait dire que cela a un impact marginal, que l’immense partie de la population, notamment chez les jeunes, n’en a que faire, n’en entendra même jamais parler, etc.

C’est tout à fait vrai, mais cela ne change rien au problème. Non seulement la vidéo de Papacito et Code Rheino est malgré tout très connue en seulement une journée, alors que Papacito est proche d’Eric Zemmour par ailleurs . Mais surtout, il ne faut pas s’imaginer que le danger fasciste consiste forcément en des millions de militants activistes.

Combien de personnes sont concernées par l’appel à former des commandos armés anti-gauche par Papacito et Code Rheino ? Quelques centaines ? Un millier ? Dix milles tout au plus ? C’est déjà énorme, et largement suffisant pour considérer qu’il s’agit là d’une proposition politico-militaire de grande importance. On peut tout à fait considérer l’existence de quelques bandes armées de droite, sur le mode beauf et viriliste exactement comme le proposent Papacito et Code Rheino (« montez vos équipes »), afin d’accompagner un mouvement politico-culturel de droite plus massif et officiel, s’exprimant notamment électoralement.

Les deux ne sont certainement pas incompatibles et c’est d’ailleurs le modèle historique de la victoire du fascisme en Espagne, parallèlement au coup d’État de Franco. Il y avait un parti électoraliste d’extrême-Droite et une cohorte de petits mouvements violents fonctionnant à la provocation.

L’imagerie de l’Espagne franquiste dans la vidéo appelant à purger la Gauche en France

Il est question ici d’armes et de violence armée, et c’est donc très sérieux. Il existe en France des gens de droite suffisant radicaux pour en appeler publiquement à l’action armée contre les gens de gauche. La réponse ne peut qu’être que démocratique à grande échelle, en cherchant la mobilisation populaire la plus large face à la Droite. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de dimension militaire, car il s’agit concrètement d’envisager la résistance contre des attaques armées.

Toute personne se situant dans la tradition de la Gauche historique le sait.

Ainsi, nous ne sommes plus à l’aube des années 1930 comme cela a pu être considéré ces cinq ou dix dernières années, nous sommes en plein dans une période similaire à celle des années 1930, avec une crise d’ampleur et un activisme nationaliste de droite « populaire » vindicatif, assumant la violence. La réponse ne peut qu’être portée par la Gauche historique, assumant haut et fort ses valeurs ancrées dans le mouvement ouvrier et en même temps profondément enracinées dans l’époque, avec notamment le fait que les femmes soient aux commandes, avec la cause animale comme référence incontournable.

C’est cela s’opposer réellement à la démarche de Papacito, Code Rheino et autres nihilistes qui sont une honte au pays de Montaigne, Rabelais, Molière, Racine, Diderot, Rousseau…

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Conservateurs révolutionnaires pro « purge »: l’entrée dans l’ère de la violence

La crise impose un rythme nouveau aux contradictions.

La vidéo des youtubeurs Papacito et Code Rheino qui appelle à des commandos armés de droite contre la Gauche reflète le passage à une nouvelle période. Il y a désormaisi un large espace pour un populisme national-nostalgique avec Marine Le Pen, Eric Zemmour et le général de Villiers, combiné avec un activisme violent de bandes d’extrême-Droite, le tout formant une « révolution conservatrice » alignée sur l’eurasisme de la Russie de Vladimir Poutine.

Quant au peuple, on ne lui demande même pas d’être protagoniste de tout ce nationalisme, mais simplement de rester passif, d’accepter sagement une restructuration militariste. Puis, ensuite, l’engrenage aidant, il sera trop tard pour reculer, comme en 1914, et le nationalisme l’emportera de manière traditionnelle.

D’ailleurs, les masses restent totalement anesthésiées par la consommation que propose le capitalisme pour tous les moments et toutes les étapes de la vie. Elles n’ont aucune perception d’elles-mêmes, chacun se saisissant comme un simple individu.

Autant dire que c’est un scénario cauchemardesque. Les gens les plus conscients l’ont compris depuis quelques temps déjà et ils observent, avec stupeur, qu’il n’existe pour l’instant aucune contre-tendance. Il y aurait dû avoir les ouvriers avec les fermetures de boîtes ces derniers mois, mais leur seul horizon a été une négociation permettant un gros chèque. L’écologie et les animaux, personne ne veut concrètement en entendre parler non plus.

Que reste-t-il alors ? La perspective que tout va être très dur. Le potentiel démocratique du peuple est en France immense. Mais le niveau est à zéro et la révolution conservatrice a un boulevard. Il va donc falloir passer l’ouragan pour que le navire populaire puisse reprendre un vrai chemin démocratique. Reste à savoir la force de l’ouragan. Que faire si la guerre pour le repartage du monde prend tout le monde de vitesse ?

C’est tout simplement l’Histoire qui est en train de se jouer. Il faut bien le saisir.

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Jean-Luc Mélenchon déraille en mode complotiste

Son populisme le mène à un véritable délire politique.

Jean-Luc Mélenchon est absolument certain d’être au second tour de la présidentielle de 2022. Ce qui est pour toute personne sensée particulièrement gênant, parce qu’on parle ici d’une personne cultivée et intelligente, mais qui a totalement déraillé. Cela étant, cela relève d’un choix politique, celui du populisme (et agauche.org est un média conséquent depuis le départ en n’associant pas Jean-Luc Mélenchon à la Gauche).

Alors Jean-Luc Mélenchon dérape-t-il par choix ou en raison d’une nature désormais populiste ? On ne sait plus trop, mais cela empire toujours. Les propos qu’il a tenu sur France Inter le 6 juin 2021 sont en tout cas indéfendables par quiconque est de Gauche. Rien que cela est suffisant pour dénoncer La France Insoumise. Voici ce que cela donne.

Tout d’abord, il dit une chose vraie, à savoir que telle ou telle partie de la haute bourgeoisie est capable de propulser une figure providentielle, en lui fournissant de vastes moyens matériels et l’appui de multiples réseaux.

« Sinon on nous en sort un autre du chapeau… un autre petit Macron. Pouf, il se fait élire président de la République. C’est le système qui l’invente. La dernière fois, Macron est arrivé au dernier moment. A chaque fois, ils en trouvent un. Dans tous les pays du monde. Dans tous les pays du monde on invente un petit Macron. »

Cela est tout à fait évident et cela parlera vraiment aux gens ayant une réelle conscience de gauche. Le personnel politique dominant est propulsé selon les classes dominantes. On n’a pas encore en France des figures de la télévision comme Ronald Reagan, Arnold Schwarzenegger ou Donald Trump, mais la mise en valeur est régulièrement artificielle.

Ce n’est cependant pas crédible de la part de Jean-Luc Mélenchon, car il a également dit lors de son intervention :

« Biden est un point d’appui pour moi (…). Monsieur Biden signe la fin d’une époque. Le pays dominant du capitalisme est en train de tourner la page du néo-libéralisme. »

Or, le système politique américain fonctionne précisément entièrement sur l’établissement d’une figure providentielle, au moyen des primaires, alors que c’est une partie de la haute bourgeoisie qui mène la barque dans tout le processus. Joe Biden a été littéralement déifié par les médias américains, comme moderne, progressiste, etc.

Jean-Luc Mélenchon dit ainsi tout et son contraire. Et cela va jusqu’à des propos fascistes, à la fois scandaleux, horribles, provocateurs et criminels:

« De même vous verrez, dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident ou un meurtre. Ça a été Merah en 2012, ça a été l’attentat sur les Champs-Elysées la dernière semaine [l’attentat contre le policier Xavier Jugelé, en 2017, NDLR]…

Avant on avait eu Papy Voise [en fait Paul Voise, retraité et agressé de manière ultra-violente chez lui à Orléans en avril 2002] dont plus personne n’a entendu parler après.

Tout ça, c’est écrit d’avance, nous aurons le petit personnage sorti du chapeau, nous aurons l’événement gravissime qui va permettre une fois de plus de pointer du doigt les musulmans et d’inventer une guerre civile. Voilà ! C’est bateau tout ça ! »

Ces propos ont fait scandale par la suite, naturellement, mais en tout cas les présentateurs de l’émission « Questions politiques » (Ali Baddou, avec Laurence Perron) n’ont sur le coup rien dit du tout, Ali Baddou expliquant même que c’est un « bonheur » de l’avoir accueilli. C’est dire le niveau de ces présentateurs.

Car que l’État puisse mène des opérations de guerre psychologique, cela se conçoit, malheureusement. Mais là, cela n’a rien à voir, Jean-Luc Mélenchon transformant un nihilisme réel en complot. Il sous-tend clairement que les assassinats d’un monstre à Toulouse auraient été téléguidés par l’État. C’est là un ignoble relativisme, qu’il se permet très clairement parce qu’il sait qu’il fait écho à l’antisémitisme. C’est infâme. Et cela correspond bien à une époque de crise : ceux qui n’ont pas de réelles valeurs déraillent.

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Politique

Le G7 « favorable » à un taux minimal d’impôt sur les multinationales

Une décision qui ne sera pas opérationnelle avant longtemps… si jamais elle l’est.

Il n’existe dans le monde aucune uniformité au niveau des impôts. Ce n’est pas le cas au sein de l’Union européenne (où cela dépens des pays, ce n’est pas le cas aux États-Unis non plus (où cela dépend des États). Par conséquent, en disant à Londres qu’il faut un impôt minimum de 15% sur les sociétés partout dans le monde, les ministres des finances du G7 ne disent rien de concret. C’est d’autant plus vrai que le G7 est composé de l’Allemagne, du Canada, des États-Unis, de la France, de l’Italie, du Japon, du Royaume-Uni (et de l’Union européenne), des pays en concurrence les uns avec les autres.

Et même dans le cas où ce n’est pas de la poudre aux yeux, il faudrait ensuite convaincre le G20 (soit en plus du G7 la Chine, l’Afrique du Sud, l’Arabie Saoudite, l’Argentine, l’Australie, le Brésil, la Corée du Sud, l’Inde, l’Indonésie, le Mexique, la Russie, la Turquie). Là encore, on parle de pays en concurrence.

Puis, ensuite, en admettant que ce soit une réussie, il faut convaincre le reste des 137 pays de l’OCDE… Et là encore, on parle de pays en concurrence.

On arguera que les pays ont déjà, dans l’histoire, réussi à s’entendre sur certaines décisions. C’est tout à fait exact. Mais la crise de 2020 change tout. Si on ne considère pas que la crise de 2020 change tout, alors cette histoire de taxation minimale peut s’imposer. Si on est réaliste, on constate alors que la bataille pour le repartage du monde est ce qui compte en toile de fond et que tout rapprochement des États, tendanciellement, échouera.

Cette décision du G7 est d’ailleurs un reflet de cette tendance. Quand il y a une crise, il y a à la fois une contre-tendance à celle-ci et une expansion de la crise. D’un côté, les États cherchent tous ensemble à sauver le capitalisme… De l’autre, c’est le chacun pour soi. Les ministres des finances sont sans doute sincères dans leur quête d’une taxation minimale… Mais en même temps, ils ne décident concrètement de rien, ils proposent une tendance seulement, et c’est alors la réalité qui décide.

D’ailleurs, qui a proposé cette taxe? Les États-Unis de Joe Biden. Pourquoi les États-Unis proposent-ils une taxe alors qu’ils sont les premiers à perdre à ce niveau, de par les monopoles dont ils disposent ? Faut-il croire en la sincérité de Joe Biden, comme le fait ATTAC ? Quelle est la raison de cela ?

La vraie raison, c’est qu’il y a une critique des monopoles qui existe et qu’il s’agit, à travers cette pseudo taxe hypothétique, de la neutraliser. Avec cette décision qui n’en est pas une, la critique des monopoles comme Amazon ou Google est neutralisé pour des années, dans l’attente d’une application qui ne viendra peut-être jamais. Au lieu d’une critique des monopoles, on aura l’attente et les discours comme ceux d’ATTAC disant que c’est trop peu, qu’à 25% on change le monde, etc.

En fait, l’instauration d’une telle taxe insérerait même officiellement les monopoles dans le paysage mondial. Cela étant, même cela est une utopie capitaliste. Il n’y a plus de marché mondial qui tienne, d’économie mondiale qui serait unie. On est dans la bataille pour le repartage du monde. L’arrière-plan, c’est le conflit sino-américain, entre la superpuissance dominante et son challenger. C’est cela la tendance de fond.

Aussi, il ne faut pas perdre son temps. Il faut se concentrer sur l’essentiel. C’est sans doute même cela qui compte seulement. Le capitalisme c’est la dispersion des idées, l’éparpillement par la consommation de choses secondaires. Il faut pour la Gauche toujours et uniquement se concentrer sur l’essentiel.

Et cet essentiel est que le capitalisme va à la guerre.

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Politique

Le Courant Communiste Révolutionnaire veut former un Parti trotskiste

Ce courant est en train de rompre avec le Nouveau Parti Anticapitaliste.

C’est une polémique concernant un secteur bien particulier de la Gauche, mais dont la nature préfigure peut-être un thème important de demain. Il s’agit en effet de la question du « Parti », c’est-à-dire de l’organisation centralisée autour de principes bien déterminés. Le thème du Parti avait largement disparu ces dernières années, ou plus exactement ces dernières décennies. Il réémerge lentement mais sûrement, avec des organisations plus ou moins restreintes mais toutes se proposant comme un « canal » vecteur des bases de ce que doit être un Parti (on parle principalement ici du PRCF, du PCRF et du PCF(mlm), prenant respectivement comme modèle le PCF des années 1970-1980, des années 1960-1970 et des années 1940-1950).

La polémique dont on parle ici concerne le Nouveau Parti Anticapitaliste, dont une tendance, le Courant Communiste Révolutionnaire qui publie Révolution permanente, est en train de se faire dégager pour avoir clairement pris trop d’autonomie. Cependant, il y a à l’arrière-plan une conception fondamentalement différente de la notion de « Parti ». Le NPA assume de ne pas assumer cette forme, dans la tradition de la « Ligue Communiste Révolutionnaire » dont elle est issue, alors que le Courant Communiste Révolutionnaire prône de plus en plus l’établissement d’un Parti de type trotskiste.

Voici un extrait d’une critique faite à une autre tendance du NPA, L’étincelle (issue de Lutte Ouvrière où elle fut l’opposition de 1996 à 2008), qui publie Convergences Révolutionnaires. Le principe d’un NPA « abri » des courants trotskistes en perdition depuis dix ans est dénoncé au profit d’une réaffirmation idéologique assumée. C’est la ligne de la Fraction Trotskyste pour la Quatrième Internationale à la quelle appartient le Courant Communiste Révolutionnaire. Cette tendance troskiste est issue d’une scission de 1988 du courant trotskiste dit « moreniste » (de l’Argentin Nahuel Moreno).

« De notre point de vue, après plusieurs années de lutte de classes et de l’émergence d’une nouvelle génération ouvrière, en partie jeune et n’ayant pas sur ses épaules les défaites du passé, nous pensons qu’il existe en France un espace pour la construction d’une organisation révolutionnaire qui se propose de regrouper le meilleur de cette avant-garde autour d’un projet politique révolutionnaire clair et offensif.

Votre affirmation selon laquelle il n’y a pas encore les conditions pour la construction d’un parti révolutionnaire, en plus d’être anti-léniniste, permet surtout d’évacuer d’un revers de main tout bilan de ces dernières années de la lutte des classes et les expériences de construction des uns et des autres.

Ce n’est en aucun cas de l’auto-proclamation que de dire que ce n’était pas une fatalité que de passer à côté de tous ces phénomènes, de la loi travail aux gilets jaunes, en passant par la grève contre la réforme des retraites, ou encore les mobilisations antiracistes de la jeunesse.

Le renforcement du CCR, qui en 2016 était un petit noyau de militants essentiellement étudiants, est pour nous la démonstration, certes modeste et insuffisante au regard des défis qui sont les nôtres, qu’il n’était pas impossible de réussir à organiser quelques secteurs de cette avant-garde, à condition d’avoir un projet politique révolutionnaire et clairement délimité.

De notre point de vue, si le NPA avait eu dans son ensemble cette stratégie et cette politique, la réalité de l’extrême-gauche aujourd’hui pourrait être bien différente de la situation actuelle.

La routine de la diff de boîte et des discussions avec les collègues autour de la machine à café dont vous revendiquez un savoir-faire millénaire n’est heureusement pas la seule façon de militer et la classe ouvrière mérite davantage d’audace et de créativité de la part des révolutionnaires à un moment où la crise capitaliste va très probablement donner lieu à des explosions sociales encore bien plus importantes que celles auxquelles nous avons pu assister depuis 2016.

Elle mérite aussi une organisation politique qui soit autre chose qu’une succursale vaguement anticapitaliste de LFI, ou même un parapluie commun (de plus en plus étroit) censé protéger différentes petites chapelles trotskistes des intempéries de la réalité.

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Politique

« La catastrophe capitaliste et la lutte pour une organisation mondiale de la révolution socialiste »

Un manifeste d’un mouvement trotskiste international.

« La catastrophe capitaliste et la lutte pour une organisation mondiale de la révolution socialiste » est le manifeste de la Fraction Trotskyste-Quatrième Internationale. En France, c’est le Courant Communiste Révolutionnaire du Nouveau Parti Anticapitaliste qui la représente. En voici un résumé des thèses, en considérant qu’il est toujours intéressant de se tourner vers le document complet (par ailleurs très long).

Conformément à la tradition trotskiste il faut une Internationale pour relier les groupes actifs.

« La crise économique, sociale et politique ainsi que le dynamisme de la lutte des classes à échelle internationale renforcent l’urgence de la nécessité d’avancer dans la construction d’un Mouvement pour une Internationale de la révolution socialiste. »

Il y a une nouvelle génération porteuse de luttes.

« Le manifeste que nous publions aujourd’hui, rédigé par la Fraction Trotskyste – Quatrième Internationale, se propose de relancer le débat sur la nécessité d’un Mouvement pour une Internationale de la révolution socialiste. Il s’adresse à l’avant-garde de la jeunesse, du monde du travail et de tous les opprimés qui a pris part aux récentes vagues de rébellions populaires et aux grèves générales dans différents pays. Il s’adresse à celles et ceux qui ont été à la tête de luttes emblématiques comme Black Lives Matter aux Etats-Unis, comme la rébellion populaire chilienne, la lutte contre le coup d’État en Bolivie, la lutte des Gilets jaunes et les grandes grèves contre la réforme des retraites en France, la lutte du mouvement des femmes dans le monde entier, les occupations de terre, les grèves et les blocages (…).

De nouvelles générations ont émergé au cours des combats de ces dernières années, tant dans le cadre de mobilisations ouvrières qu’autour de revendications spécifiques du mouvement des femmes, qui a connu des avancées fondamentales en termes de capacité de lutte et d’organisation. D’autres mouvements ont également gagné en importance, à l’instar de la mobilisation contre la crise écologique, au sein de laquelle la jeunesse joue un rôle central »

La crise a commencé en 2008.

« La pandémie a conduit à un saut dans la crise économique mondiale, qui était irrésolue depuis 2008, après la faillite de Lehman Brothers. Une fois de plus, les États ont sauvé leurs entreprises alors que des millions de personnes perdaient leur emploi ou étaient obligées de travailler dans des conditions précaires (…).

Les nouveaux secteurs de la jeunesse, des femmes et du monde du travail qui aujourd’hui commencent à lutter pour un ensemble de revendications dont la résolution intégrale et définitive est impossible dans le cadre du capitalisme, peuvent être le point d’appui pour une nouvelle recomposition de la gauche révolutionnaire à échelle internationale.

Nous nous référons tout particulièrement à ce que l’on appelle aujourd’hui la « génération Z », composée de jeunes âgés de 16 à 23 ans et qui avaient moins de 10 ans lorsque la crise de 2008 a éclaté. »

La classe ouvrière doit s’allier aux « secteurs opprimés ».

« A travers différents mécanismes, allant de l’annualisation des heures de travail, la constitution de comptes-temps dans les entreprises et d’autres outils de précarisation et d’attaques contre les conquêtes du monde du travail, le capitalisme a démontré qu’il ne développe la technologie qu’à condition que celle-ci permette d’accroître ses profits, et non en fonction des besoins de la population.

Cette puissance sociale du monde du travail ne peut gagner que si elle entreprend de liquider le capitalisme impérialiste. Sur cette voie, elle doit s’articuler politiquement avec les revendications de l’ensemble des secteurs opprimés (…).

Depuis le Collectif inter-gares [en France], hérité de la grande grève ferroviaire de 2018, et le Comité Vérité et Justice pour Adama, nous avons défendu, dès les premières actions des Gilets jaunes, ce qui s’est appelé le « Pôle Saint-Lazare ». Ce pôle de travailleurs, de jeunes et de secteurs des quartiers populaires, appelait à marcher ensemble, depuis la gare Saint-Lazare, pour ensuite rejoindre les Gilets jaunes et manifester avec eux, sur la base de ses propres revendications (…).

Dans le même sens, nous entendons souligner l’importance qu’il y a à articuler les combats du monde du travail aux mouvements des femmes et des personnes LGBTI qui se sont massivement développé, à travers le monde. »

La défense des libertés démocratiques est un axe essentiel.

« En tant que révolutionnaires, nous luttons pour une démocratie ouvrière basée sur les organes d’autodétermination des masses exploitées. Nous nous situons en première ligne de la lutte contre toute attaque contre les libertés démocratiques. Dans l’État espagnol, aux côtés de nos camarades du Courant Révolutionnaire des Travailleuses et Travailleurs (CRT), nous avons défendu les revendications légitimes du mouvement démocratique en Catalogne pour le droit à l’autodétermination qui s’est exprimé ces dernières années à travers de multiples manifestations de masse, des mobilisations de la jeunesse et le référendum du 1er octobre 2017. »

Le Programme de transition de Léon Trotski est valide à condition de l’actualiser.

« Les revendications les plus immédiates que nous avons mises en avant doivent s’articuler à d’autres, de caractère transitoire anticapitaliste. Elles doivent chercher à construire un pont entre la conscience actuelle des masses et l’objectif du socialisme de façon à garantir de manière pleine et entière la mise en place des revendications que pose le développement de la lutte des classes. La crise du logement conduit à l’expulsion de millions de familles pauvres de leur domicile, avec la complicité des forces de répression.

Face à cela, nous exigeons l’expropriation des logements vides du parc immobilier contrôlé par les grandes entreprises de façon à répondre à cette crise. Nous exigeons également, entre autres, la nationalisation des entreprises stratégiques sous contrôle ouvrier dès lors que ces entreprises augmentent les tarifs des services dans les quartiers populaires. A travers ce programme, nous cherchons à unifier les revendications du monde du travail et à encourager le développement des luttes sectorielles en les liant à une lutte généralisée contre le gouvernement et l’État.

Les problèmes d’articulation entre les revendications de classe et celles d’autres secteurs populaires ont également été abordés par Léon Trotsky, dans les années 1930, dans sa théorie de la révolution permanente et dans le Programme de transition. Le monde d’alors était plus agraire et rural et moins urbain et industriel qu’aujourd’hui. La théorie de la révolution permanente n’oppose pas la lutte pour des revendications sociales ou démocratiques spécifiques à la révolution et au socialisme. Bien au contraire. En soulignant l’importance de ces revendications comme moteurs de la mobilisation des masses, elle rappelle que leur application intégrale et définitive est impossible si on la détache d’une lutte contre le capitalisme qui vise à en finir avec la propriété privée des moyens de production et qui conduise la société vers le communisme. »

La tentative de se tourner vers les mouvements populistes de gauche a été une erreur.

« Les expériences telles que celle du gouvernement Syriza, qui a appliqué le plan d’ajustement de la Troïka, ou de Unidas PODEMOS, qui s’est transformé en une béquille du PSOE au gouvernement, ont montré que les tentatives de canaliser les luttes sociales avec des formations politiques opportunistes, qui proposent des réformes minimales dans les cadres du système en éludant toute remise en cause de la propriété capitaliste, est le meilleur moyen pour que les revendications de ces mouvements soient écrasées ou détournées. »

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Société

Panne des numéros d’urgences: des monopoles en décadence

La panne des numéros d’urgence de début juin 2021 reflète un capitalisme parasitaire.

En raison d’une défaillance de la part du monopole Orange, la plupart des appels vers des numéros d’urgence (15/17/18/112) ont échoué une partie du mercredi 2 juin 2021, d’environ 16h45 à minuit, dans pratiquement tout le pays. C’est naturellement quelque chose de très grave, puisque l’accès aux urgences est capital dans la vie quotidienne. Des gens sont d’ailleurs morts. Et les réactions sont de deux types et reflètent la position quant au capitalisme.

Ceux qui croient en le capitalisme disent qu’une telle chose peut arriver, que cela est dû à la complexité des nouveaux moyens technologiques. Au pire s’agit-il d’une attaque due à des hackers, très vraisemblablement russes. Ce point de vue est porté par ceux qui pensent le capitalisme invincible, qui pensent que les entreprises sont ce qu’elles sont, qu’elles ne magouillent pas, qu’elles portent vraiment ce qui fait avancer la société.

Ceux qui n’y croient pas considèrent qu’Orange n’a pas mis les moyens, que les cadres sont dépassés, alors que de toutes façons l’état d’esprit des travailleurs est lamentable, sans parler des multiples sous-traitances. Alors que les PTT ou France Telecom n’avaient dans le passé jamais connu un tel plantage, Orange échoue, montrant qu’on est dans une vraie décadence.

Cela montre que l’époque polarise et c’est une bonne chose. Cependant, on s’en doute malheureusement, la critique de cette décadence est malheureusement souvent portée par des gens de droite proposant comme solution la nostalgie des années 1960. Au lieu d’avoir une offensive de la Gauche pour accuser les monopoles de dilapider les forces sociales collectives, on a une Droite romantique utilisant l’argument du « c’était mieux avant ».

C’est une véritable démonstration de l’existence de trois camps :

– les libéraux ;

– la Droite regrettant une puissance française maîtrisée ;

– la Gauche qui entend dépasser la situation en faisant que le peuple prenne le contrôle de l’économie.

Et c’est une démonstration qu’en fait, la Gauche est terriblement faible, voire inexistante, que les libéraux prédominent mais font face à une Droite grandissant à travers la décadence capitaliste. On est en train de connaître le même drame que dans les années 1930. Le capitalisme pourrit sur pied et la Gauche, pourrie par le libéralisme « moderne » (LGBTIQ+, migrants, etc.), se fait déborder par la Réaction portée par la Droite.

On remarquera d’ailleurs que cet incident – une erreur dans la maintenance selon l’État, une défaillance logicielle selon Orange – se produit alors que l’État cherche à mettre en place un numéro unique pour les urgences (le 112, d’ailleurs valable en Europe entière, comme équivalent du 911 américain). Cela renforce le caractère décadent de la situation. Au lieu d’être à la pointe de la modernité, on est dans le plantage généralisé.

C’est comme tout : le niveau s’effondre, absolument partout, et pourtant les gens pensent encore bien faire, voire même mieux faire. Et c’est paradoxal : en tant que travailleurs les gens pensent encore être au niveau, en tant que consommateurs ils s’en moquent, mais s’ils font un effort intellectuel, ils voient que tout est catastrophique, depuis les lumpens livrant les repas à scooter ou en vélo jusqu’aux catastrophiques installations d’internet chez les particuliers.

Si les travailleurs assument la conscience, la critique de la décadence sera démocratique… sinon, elle sera portée par les réactionnaires. C’est cela, le véritable enjeu de notre époque.

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Politique

L’antifascisme de gauche (et non « anarchiste ») sera essentiel en 2022

L’affrontement Droite/Gauche impose une ligne claire.

L’antifascisme est historiquement un concept porté par le mouvement communiste et accepté par le mouvement socialiste. Le mouvement communiste a en effet développé le principe du « Front populaire », appelant à une unité la plus large contre une extrême-Droite aux portes du pouvoir ou du moins active de manière violente. Le mouvement socialiste a accepté ce principe, permettant une unité ouvrière à la base, avec même souvent un élargissement jusqu’à la petite-bourgeoisie intellectuelle.

L’anarchisme a toujours récusé l’antifascisme, considéré comme une trahison d’une révolution qui serait à l’ordre du jour à court terme. On notera que, historiquement, le trotskisme a sur ce plan la même conception que l’anarchisme et c’est pour cela que le trotskisme a refusé la Résistance (c’est le fameux « ils se valent »).

Or, ces dernières années, les « antifas » ce sont avant tout les anarchistes, qui prétendent que l’antifascisme s’assimile à l’anarchisme car ce serait une opposition à toute autorité. Agissant ainsi, ils pratiquent un hold-up culturel et politique et troublent totalement la définition de l’antifascisme véritable. Les médias se sont empressés de valider cette équation antifas = anarchistes.

En réalité, l’antifascisme, c’est pourtant la considération que l’écrasement de l’extrême-Droite prime sur toute autre considération. On peut pas se dire antifasciste et considérer, par exemple, que le Parti socialiste équivaut au fascisme, qu’Emmanuel Macron est similaire à Marine Le Pen, ou toute autre considération « ultra » qui va à l’opposé du sens unitaire de ce qu’est l’antifascisme.

Et l’antifascisme, ce n’est pas non plus une unité par en haut pour convaincre les convaincus. Il ne s’agit pas d’unir les antifascistes pour des « coups », des actions « choc » mais bien de mobiliser le plus de gens possibles, de faire en sorte que les gens ne soient pas happés par l’extrême-Droite. Ce qui signifie faire de la politique, et non pas des actions associatives, syndicales, « militantes » ou caritatives.

La politique a en effet horreur du vide et en ce sens, se tourner même vers des gens qui se disent réformistes de type syndical ou associatif et participent aux élections a un sens, alors que s’adresser à des anarchistes vivant en vase clos et ne prenant jamais de responsabilités politiques n’en a pas.

L’anarchisme récuse les points de vue politiques, comment pourrait-il aider à occuper le terrain politique face au fascisme ?

Il est de toutes façons clair que les « antifas » dans leur version anarchiste n’auront existé que dans une période où l’extrême-Droite activiste était marginale. Dès qu’on rentre dans une phase historique, comme c’est le cas ou bientôt le cas, le caractère incohérent de l’anarchisme saute aux yeux, ou bien, de toutes façons, il s’avère sans puissance, dépassé.

Ce qui se passe en effet, c’est que l’extrême-Droite activiste se structure hardiment en ce moment, dépassant le folklore pour poser des jalons culturels et idéologiques visant les masses. Elle n’y arrive pas, elle reste isolée, cependant elle a compris qu’en 2022 elle disposerait d’un puissant levier avec Marine Le Pen, avec l’union de l’extrême-Droite et de la Droite (ou au moins d’une partie de la Droite).

L’extrême-Droite activiste se prépare donc à épauler la vague Marine Le Pen, à servir de provocateurs, d’aiguillons, d’accélérateurs de feux, de poussées dans de nouveaux secteurs. Elle va appuyer une tendance de fond, en agissant non pas au premier rang d’un activisme de masse (comme les SA allemandes d’Adolf Hitler ou les chemises noires italiennes de Benito Mussolini), mais au second rang d’une révolution conservatrice généralisée (comme en Espagne juste avant le coup d’État de Franco).

Il faudra alors qu’un antifascisme de gauche soit en mesure d’opérer, de manière totalement différente des « antifas » qui sont en fait des anarchistes. Car il s’agira de lire les choses politiquement et de répondre politiquement.

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Politique

Présidentielle 2022: la Gauche déjà au bord du gouffre

On est à un tournant.

Ce qu’on risque, avec la présidentielle de 2022, c’est une situation à l’américaine, ou à l’anglaise. On risque de faire face à notre Donald Trump, à notre Brexit, c’est-à-dire à une situation où une Droite populaire et autoritaire l’emporte sur une Gauche sociétale et libérale.

Ce risque est dû à deux phénomènes: le premier consiste en un repli nationaliste et militariste en raison de la tentation inévitable de chaque grande puissance de se lancer dans la bataille pour le repartage du monde. Le second est le processus où la Gauche historique a été balayée au profit d’un remplacement du socialisme et de la lutte des classes par l’appel à une société inclusive et les droits individuels.

Le grand problème dans cette situation, on le sait, est la passivité complète des masses. Elles ne s’impliquent dans rien, absolument rien, ou alors elles ne font que passer, sans jamais rester. Il n’y a ainsi aucune culture qui reste sur le long terme et tout est velléitaire. Impossible de relancer quelque chose dans le bon sens dans un tel panorama.

Et pourtant il le faut bien. Alors il faut penser que c’est la présidentielle de 2022 qui sera la clef, dans la mesure où elle réactivera l’opposition Droite/Gauche. Ce faisant, s’il y a suffisamment de travail de fond et que la crise a assez œuvré, il y aura une intense bataille au sein de la Gauche elle-même, pour une redéfinition.

Comment faire pour qu’elle ne soit ni fratricide, ni suicidaire ? Là est le problème, surtout qu’il y a le populisme de Jean-Luc Mélenchon qui vient empêcher de formuler quelque chose de constructif, de lié à la Gauche historique.

Aussi cet affrontement Droite/Gauche sera-t-il une bataille d’idées et de culture, une bataille de figures politiques s’alignant sur ces idées et cette culture. C’est là que tout va se jouer et en ce sens la Gauche est déjà à un tournant. Il s’agit en effet déjà de préparer cette séquence qui s’avère si cruciale pour notre pays et la direction du cours des choses.

Il faut lever le drapeau de la Gauche historique, montrer que les valeurs de celle-ci sont la meilleure orientation, la seule orientation ! Voilà la grande exigence de notre temps.

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Réflexions

La réédition de « Mein Kampf » est un non-sens sur le plan démocratique

Tout acte a un impact culturel et l’initiative des éditions Fayard converge avec une fascination morbide.

Le 2 juin 2021 paraît, aux éditions Fayard, une édition « critique » du livre qu’a écrit Adolf Hitler en prison dans les années 1920 : Mein Kampf (« Mon combat »). C’est le manifeste du national-socialisme dans sa version hitlérienne, le mouvement national-socialiste avec déjà la croix gammée le précédant de peu avec Rudolf Jung. Adolf Hitler y expose sa vision du monde, avec notamment le rôle des SA pour appuyer une contre-révolution au sein des institutions, pour mener une « révolution conservatrice« .

Cette édition critique est issue du travail de Florent Brayard et Andreas Wirsching, qui ont analysé avec leur équipe ce brûlot antisémite qu’est Mein Kampf. Ils l’ont déboulonné, c’est-à-dire « déconstruit », se plaçant ainsi dans la lignée des historiens post-modernes pour qui les choses doivent être déconstruites pour être expliquées, parce qu’elles formeraient avant tout un « discours ». C’est ce que souligne la PDG des éditions Fayard au quotidien Le Parisien :

« Notre intention n’a jamais été de republier Mein Kampf. C’est une totale fake news.

Nous proposons tout le contraire, à savoir une déconstruction ligne à ligne du texte d’Hitler, grâce à l’éclairage critique d’une équipe d’historiens qui comptent parmi les meilleurs spécialistes du nazisme : il y a une introduction avant chaque chapitre et près de 2800 notes pour encadrer cette logorrhée nazie.

Au total, ces analyses sont deux fois plus volumineuses que le texte. Notre objectif, c’est de lutter contre l’obscurantisme, de démythifier Mein Kampf. »

Le ton défensif employé témoigne de ce qui relève d’une inquiétude face aux polémiques, dans ce qui consiste en une vraie problématique. Car s’il est évident qu’il est nécessaire d’apporter une analyse critique d’un ouvrage malsain et criminel comme « Mein Kampf », cette édition contenant le texte d’origine a provoqué un coup de projecteur sur le livre lui-même. Et c’est bien le problème. « Mein Kampf » n’est pas seulement un ouvrage, ce n’est pas un « discours », c’est un marqueur idéologique.

L’ouvrage n’est disponible que sur commande auprès des libraires.

Voyons les choses telles qu’elles sont. D’un côté, les historiens à l’œuvre permettent d’appréhender le national-socialisme en tant qu’idéologie, montrant que les nazis ne sont pas des « fous » tombés du ciel, mais un produit de l’Histoire (en l’occurrence l’histoire allemande). C’est le bon aspect. Il est important de contextualiser, de cerner les éléments historiques des propos. Encore est-il qu’on n’a pas besoin de l’ensemble de la traduction de « Mein Kampf » pour ça. Mais passons.

De l’autre, en remettant Mein Kampf au centre de la question nazie, les historiens refont de l’ouvrage un mythe, un élément « porteur », un message de « portée », une œuvre particulière et particulièrement importante, incontournable, etc. C’est le mauvais aspect.

Alors, qu’est-ce qui compte le plus? Les faits parlent d’eux-mêmes.

L’ouvrage est cher : cent euros. Autant dire qu’il est inaccessible pour les gens. Les 10 000 exemplaires iront ainsi surtout dans les institutions universitaires. Notons ici qu’il ne s’agit pas ici d’une question de profits : Fayard a annoncé renoncer à tout bénéfice pour reverser le tout au Mémorial d’Auschwitz.

Comme il est inaccessible par son prix, ce qui reste ce n’est pas l’ouvrage (que personne n’achètera), mais l’initiative culturelle de republier Mein Kampf en édition critique. Ce qui signifie plus précisément: celle de republier Mein Kampf. En effet, comme cela coûte cent euros personne ne le lira. Comme personne ne le lira, la dimension critique de l’édition devient totalement secondaire. Ce qui va rester comme écho dans la société, c’est… on a réédité Mein Kampf. Rien de plus.

Le Figaro dans son article est amené à valoriser l’ouvrage Mein Kampf par une image… Dans un article faisant d’ailleurs de manière absurde de Stefan Zweig, Kafka et Freud de « grands auteurs allemands ».

On peut ainsi dire, on doit dire : à l’heure où dans les sondages Marine Le Pen est donnée au coude à coude avec ses potentiels rivaux au second tour de la Présidentielle de 2022, il est erroné d’avoir comme préoccupation de rééditer le livre pour les historiens seulement, d’une part, et sans voir à quoi cela contribue indirectement sur le plan culturel, d’autre part.

Rééditer le livre, même sous une forme critique, c’est remettre une pièce dans la machine, c’est relancer un mythe et le traducteur lui-même valorise la théorie que Mein Kampf aurait une réelle « présence » historique.

Le traducteur de la réédition de Mein Kampf reprend un tweet (lié à une tribune dans Le Monde) faisant de cet ouvrage une sorte d’actualité permanente, ce qui est absurde

Mais où ces gens ont-ils vu que Mein Kampf serait parmi nous? Mais quel non-sens au point de vue démocratique !

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Réflexions

Appel « Rééditer « Mein Kampf », c’est faire la part belle à l’antisémitisme! »

Une tribune dénonçant l’initiative des éditions Fayard.

Fayard a fait le choix de rééditer un brûlot antisémite, pour des motifs universitaires sérieux. La tribune considère toutefois qu’aucune publication n’est hors-sol et qu’il y a un impact sur la société.

Ce 13 février 2021 marquait les 15 ans du meurtre barbare et antisémite du jeune Ilan Halimi, torturé pendant 24 jours et tué parce que juif. Si en France, l’antisémitisme s’ancre culturellement dans une histoire de long terme, recyclant et réinvestissant les clichés sur les juifs et l’argent ou le complot datant du Moyen-Âge, ces dernières années, les actes antisémites n’ont cessé de progresser. En janvier 2020 on constatait une augmentation de 27% des actes antisémites et c’est dans ce contexte que les éditions Fayard prévoient de rééditer Mein Kampf, ouvrage rédigé par Adolf Hitler où il y expose son programme, ses idées ; son « combat ».

Dedans, sont détaillées ses conceptions antisémites et nationalistes du monde, ainsi que les mesures qu’il mit par la suite partiellement en œuvre à partir de 1933; la destruction des juifs d’Europe notamment. Ce texte a été une contribution importante à la littérature fasciste du XXème siècle, et a été le noyau dur du national-socialisme allemand, servant de base au ralliement de la population au fascisme, faisant des juifs l’origine de tous les maux de la société.

Permettre à Fayard cette réédition, c’est faciliter l’accès à ce torchon antisémite sur les étagères des librairies, et en répandre le discours. Jusqu’à aujourd’hui, il n’était pas aisé de se le procurer. Fayard, offre donc une importante promotion à cet ouvrage, en le mettant en évidence dans les grandes surfaces, dans les médias et en entraînant ainsi un débat public. Conscient·e·s de l’important travail de recherche fait autour du texte, nous pensons que ce travail peut se passer d’une réédition avec le texte original, pour être publié sans celui-ci, afin de comprendre le programme d’Hitler et le national-socialisme. Nous, acteur·ices ou usager·es de l’enseignement, refusons qu’une quelconque édition de Mein Kampf puisse être disponible librement. Bien qu’évidemment l’écrit d’Adolf Hitler ne constitue pas le seul danger fasciste, ce brûlot n’a pas sa place sur les étagères des bibliothèques universitaires.

 Notre inquiétude est d’autant plus grande que l’antisémitisme a encore long court dans nos universités et dans la société. La réédition de Mein Kampf va venir donner du grain à moudre aux antisémites et à l’extrême-droite qui se développe dans nos campus.

 Doit-on rappeler, les saccages sur plusieurs centres universitaires de locaux d’associations juives par des antisémites, tel que le local de l’Union des Etudiants Juifs de France (UEJF) de Tolbiac (Panthéon-Sorbonne) en mars 2018, ainsi que le local de l’UEJF à Dauphine en mars 2019 ? Ou encore la terrible histoire du week-end d’intégration antisémite à l’université Paris 13, nommé « Auschwitzland », où des étudiants d’une promotion ont harcelé une étudiante parce que juive, et ont organisé des « lancées de kippot »? Ces éléments ne sont pas des actes isolés. L’université n’est que le reflet de ce qu’il passe dans le reste de la société française, et par conséquent de l’antisémitisme et du racisme y sont présents comme en dehors de nos campus.

Par ailleurs, la présence de professeurs d’extrême-droite qui propagent des théories du complot antisémites inquiète et participe au climat d’insécurité pour les étudiant·e·s et personnel·le·s juifs et juives. Ainsi, par exemple, toujours au sein de la même université Paris 13, un enseignant de l’IUT de Bobigny s’est vanté d’appartenir au groupuscule royaliste l’Action Française, qui se revendique de la pensée de l’antisémite Charles Maurras. Ce professeur a pu dispenser ses cours librement jusqu’en janvier 2019, date à laquelle des militant·e·s d’association étudiante juive, extérieur·e·s à l’université, sont venu·e·s alerter les étudiant·e·s.

 L’obscurantisme et la haine sont par ailleurs répandus par de plus en plus de militant·e·s et membres d’organisations étudiantes d’extrême-droite, opérant depuis des années sur les campus et visant à détruire toute notion de recherche critique au sein des universités. Ces organisations étudiantes n’hésitent pas à utiliser la violence pour répandre leurs thèses antisémites, comme en témoignent les agressions à répétition perpétrées par des militant·e·s de la Cocarde Étudiante ou « les patriotes ».

Il est aujourd’hui nécessaire d’ouvrir la discussion sur l’antisémitisme dans de nos lieux d’études, d’accentuer la lutte contre celui-ci au sein de nos luttes antiracistes et contre l’extrême-droite.

 Ainsi, nous revendiquons :

– la non-publication de Mein Kampf et l’interdiction des éditions déjà existantes.

– une intensification de la lutte contre l’antisémitisme sur nos lieux d’étude avec :

* des cellules de veille obligatoires dans toutes les universités qui permettent de signaler tout acte de violence antisémite et d’y réagir rapidement,

* une formation obligatoire des étudiant·e·s et du personnel administratif et des enseignant·e·s sur l’antisémitisme,

* de réelles sanctions pour les associations et individus coupables d’actes antisémites ainsi que pour les enseignant·e·s diffusant dans leurs cours des discours antisémites et racistes, via la saisine systématique de la commission disciplinaire.

Nous appelons à signer la pétition sur change.org pour dire “Non à la ré-édition de Mein Kampf par Fayard !”, l’antisémitisme et la barbarie n’ont pas leur place dans notre société.

Signataires :

Union Nationale des Etudiants de France

Union Nationale Lycéenne

Fédération Syndicale Etudiante

Jessica Gérondal Mwiza – Vice-Présidente d’Ibuka France

Stanislas Broniszewski – Porte-parole d’AVA France (Abolissons la Vénerie Aujourd’hui)

Samuel Mayol – Université Sorbonne Paris Nord

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Écologie

Appel de la SPA de Mulhouse contre le trafic de chiots

Un appel lié à une lutte concrète au quotidien.

La SPA de Mulhouse trace un bilan du démantèlement d’un trafic et appelle à la mobilisation de toutes parts. Rappelons qu’au-delà de la justesse de l’action de la protection animale, les gens qui y sont actifs font face au quotidien à l’indifférence des gens, à la souffrance des animaux. Leur abnégation est immense et exige un soutien complet de la société!

La SPA de Mulhouse Haute-Alsace a de nouveau dû faire face à du trafic de chiots. Samedi 22 mai 2021, dans l’après-midi, la Gendarmerie de Masevaux a contacté d’urgence notre refuge, suite à un contrôle par les Douanes d’un véhicule immatriculé en Hollande, en provenance d’Espagne et à destination de l’Allemagne. Dans le coffre de la voiture étaient entassés dans 2 cages 15 chiots non sevrés et une chienne.

Une équipe de la SPA de Mulhouse Haute-Alsace, dont le Directeur, est arrivée à la Gendarmerie de Masevaux pour constater l’état des animaux.

La Brigade Verte était également présente ; le transport n’était pas en adéquation avec la législation : ils n’avaient pas de nourriture ni d’eau à disposition ; les trafiquants projetaient de les nourrir avec des croquettes et du lait en poudre non adapté ; la chienne était parasitée par des puces et des tiques et totalement déshydratée ; elle se tenait à peine debout !

La maltraitance animale ayant été constatée et de surcroît, un transport animalier non réglementaire ont permis au Service des Douanes et à la Gendarmerie de nous remettre les loulous.

Ces animaux ont été admis à l’hôpital de la SPA de Mulhouse Haute Alsace. Après auscultation par notre vétérinaire, un des chiots se présentait avec un souffle cardiaque très marqué.

Un bon nombre des chiots souffraient de diarrhée et tous étaient parasités par des puces et des vers Ascaris. À l’heure actuelle, les chiots et la chienne vont bien ; ils sont choyés et soignés par le personnel du Chenil.

À QUAND VONT CESSER LE TRANSPORT ET LE TRAFIC D’ANIMAUX DOMESTIQUES ?!

Vous pouvez encore signer notre pétition (lancée en juillet 2020 pour une autre affaire de trafic de chiots) afin d’atteindre les 100 000 signatures, voire plus: http://chng.it/gwFyVNvsyw

Nous précisons que les chiots ne sont pas encore adoptables car ils ne sont pas encore sevrés, pour la majorité et doivent finir leurs traitements ; ils ne sont pas non plus réservables ; quand les loulous seront à l’adoption, ils se trouveront sur notre site internet: www.spa-mulhouse.fr

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Politique

« La renaissance d’une gauche conséquente et sincère, seule solution contre le RN »

Une tribune de Bastien Faudot, animateur national de la Gauche républicaine et socialiste.

Tribune publiée dans Marianne le 26 mai 2021 reflétant le point de vue de la Gauche républicaine et socialiste.

L’annonce de l’alliance entre En Marche et Renaud Muselier (LR) en région PACA est un événement politique dont il faut comprendre le sens et anticiper les conséquences. La recette de cuisine favorite d’Emmanuel Macron est une réduction de sauce.

On monte d’abord la température, on fait bouillir la marmite RN, puis on réduit le débat à une nouvelle polarité de type : les démocrates-libéraux-républicains contre l’extrême droite.

On nous joue cette partition depuis près de vingt ans. À gauche, nous avons le « privilège » d’en connaître les conséquences : la gauche s’effrite, perd ou renonce à combattre, puis appelle à « faire barrage au Front ».

Les « modernes », les « raisonnables », les modérés du PS sont venus par centaines prêter main-forte à Emmanuel Macron. Avec le succès que l’on sait : au bout de l’histoire, ce n’est pas le RN qui régresse, c’est la gauche qui risque la disparition…

L’équation de la gauche castor « qui fait barrage contre le Rassemblement national » ne fonctionne plus. Et Macron sait compter : s’il veut gagner contre Marine Le Pen l’an prochain, il entend désormais récupérer les voix de droite qui entend elle aussi jouer le barrage.

Nous y voilà : c’est le rôle dévolu à Monsieur Muselier qui prend la suite de Manuel Valls, Jean-Yves Le Drian, Christophe Castaner, Richard Ferrand et une centaine de députés LREM venus tout droit de Solférino. Jusqu’ici, quelques renifleurs de type isolés avaient eu le nez plus précoce que les autres à droite, tels que Gérald Darmanin, Bruno Le Maire ou Édouard Philippe.

Demain, ils afflueront, de sorte que les deux grands partis qui ont structuré notre débat public depuis cinquante ans seront de fait digérés dans la nébuleuse d’En Marche. Et tous ceux qui, hier encore, ferraillaient sur les sujets économiques et sociaux, bataillaient gauche Capulet contre droite Montaigu, débattaient nationalisations contre privatisations, se tiendront la main en tenant un discours unique – le fameux « en même temps ».

Ces adversaires d’hier, devenus compagnons de déroute, vont expérimenter la redéfinition du clivage entre une droite nationaliste et un centre mondialisé. Jusqu’au jour où inévitablement la bascule adviendra. Pour une raison : les succès du RN procèdent pour l’essentiel des échecs des politiques libérales que tout ce petit monde s’évertue à poursuivre imperturbablement.

D’ailleurs, il faut anticiper une chose : le renfort de la droite, dont l’épisode Muselier est le prologue, loin de contenir le RN, va accélérer sa conquête du pouvoir. Car si les barrages de la gauche castor contre le RN ont, un temps au moins, permis de maintenir la République hors d’eau, il est certain que les digues de la droite ne vont rien retenir du tout : ce sera une voie d’eau et écoper ne servira plus à rien.

Si l’électorat de gauche a longtemps suivi les consignes du front républicain de manière assez disciplinée, c’est parce que le RN représente pour lui à la fois l’adversaire ultime et l’ennemi intime. Pour l’électorat de droite, il en ira très différemment : une partie non négligeable des électeurs LR orphelins opteront pour le RN plutôt que pour LREM. La blague du « plafond de verre du RN » aura tôt fait de se fissurer.

Il reste un espoir pour empêcher ce scénario : la renaissance d’une gauche conséquente et sincère. D’une gauche qui ne tergiverse ni ne transige avec les dogmes libéraux. D’une gauche qui ne pactise « sous aucun prétexte » avec l’oligarchie macroniste.

D’une gauche qui devra faire le tri entre les diversions sociétales et sa mission sociale. D’une gauche qui aura appris de ses errements passés, qui fera de la reconquête des classes populaires et des territoires abandonnés la priorité absolue vers laquelle tendra son projet.

D’une gauche qui devra se réconcilier avec l’idéal républicain et laïque. D’une gauche qui comprendra que le véritable internationalisme du XXIe siècle passe par la démondialisation des échanges et du pouvoir.

D’une gauche qui posera l’écosocialisme comme un compromis fécond entre la nécessité impérieuse de protéger notre écosystème sans abandonner la grande aventure du progrès, y compris technologique, au service de l’humain.

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Réflexions

« Retour à la normale » : une capacité de rébellion en France proche du néant

Tout ce qui ne rentre pas dans le cadre est asphyxié.

On se dit souvent que cela ne peut pas être pire sur le plan de la conscience sociale, de la culture, et pourtant les Français témoignent toujours plus de leur incapacité à vouloir autre chose, à vouloir faire autre chose que ce que le capitalisme leur propose.

C’est un constat négatif, mais il est également très positif, car il permet d’avoir un regard clair et concret sur la société française. Si l’on ne veut pas faire partie d’une minorité infirme de pseudos activistes s’excitant sur Twitter et s’imaginant avoir une influence sur une société qui n’en a rien à faire, il faut oser le réalisme.

Et ce qui exige de rappeler cette triste réalité, c’est la vaste campagne de l’État et des médias quant au « retour à la normal ». Cette campagne triomphe sur tous les tableaux. Elle ne rencontre aucune opposition, elle se reflète partout dans la société.

D’un côté, il est naturel que les gens veuillent dépasser une situation de tension, de stress, de crise sanitaire. De l’autre, l’idée est tout de même de tout reprendre comme avant, comme s’ils ne s’était rien passé.

De la même manière que les gens voulant vivre différemment – au sens le plus large possible – ont raté la période du premier confinement pour gagner des points, ils sont en train d’être battus par les tenants de la normalité de la vie quotidienne dans le capitalisme.

Ce qui prédomine comme vision, c’est que la crise sanitaire n’a été qu’une période étrange, sans fondement ni signification. Une sorte d’anomalie dans une société de consommation ininterrompue avec des consommateurs toujours plus différents les uns des autres, car « uniques », disposant d’un « ego » capable de réaliser des choix qui leur seraient propres.

Cette conception s’appuie sur la capacité du capitalisme à intégrer tout ce qui est créatif, en mouvement, pour l’intégrer dans le renouvellement des marchés, dans leur systématisation, et dans l’ouverture de nouveaux marchés. Le capitalisme propose des identités à la chaîne, avec à chaque fois une esthétique très développée, une forme… sans contenu.

Cela ne veut nullement dire que le capitalisme a gagné et, d’ailleurs, même si c’était vrai, cela donnerait d’autant plus de raisons de l’affronter. Non, ce que cela montre, en réalité, c’est que le capitalisme a perdu, car il s’est réalisé, il a atteint son maximum.

S’il a réussi à tenir face à la crise, c’est qu’il a tout donné. C’est paradoxal, mais si tel n’était pas le cas, il y aurait eu des problèmes généralisés, alors que là tout va bien. Cela ne concerne évidemment que les pays capitalistes développés, dans les autres pays le chaos est déjà installé, que ce soit en Inde, en Colombie ou au Mali. Mais dans les pays capitalistes, il ne se passe rien, il n’y a pas de réflexion, pas de grèves, pas de contestation, aucune remise en cause du capitalisme.

Le capitalisme a tout fait pour tout assécher. Cependant, pour réussir autant, cela veut dire qu’il a tout mis. Il lui faut désormais récupérer sa mise et c’est là que tout va changer, de manière abrupte, brutale, terrifiante pour beaucoup.

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Guerre

La France veut renverser le régime biélorusse

La Gauche doit dénoncer cette agression.

La France, tout comme l’ensemble des pays de l’Union européenne, vise au renversement du régime biélorusse. Bien entendu celui-ci est intolérable, il n’est ni démocratique, ni populaire. C’est un régime où les expressions du peuple sont étouffées, quitte à le faire violemment afin d’intimider, de terroriser. Mais l’objectif de la France n’est pas une Biélorussie démocratique, une Biélorussie populaire. L’objectif de la France est une Biélorussie qui devienne demain un satellite de la France et de l’Allemagne, tout comme elle est aujourd’hui une satellite de la Russie.

C’est pour cela que la France et les pays de l’Union européenne subventionnent et soutiennent des « opposants » biélorusses qui sont en fait des activistes en faveur d’une grande puissance contre une autre, parfois sans même s’en apercevoir. C’est pour cela que de nombreuses associations et institutions poussent dans chaque pays en faveur d’un changement de régime en Biélorussie, avec un basculement en faveur de l’Union européenne et de l’OTAN.

Qui accepte cette intense propagande est objectivement l’allié des tentatives du capitalisme français d’élargir son périmètre de domination, aux dépens du peuple biélorusse. La Gauche doit par définition critiquer le régime biélorusse, mais de par sa position tout d’abord dénoncer la démarche française visant à intervenir dans les affaires biélorusses en appuyant une opposition façonnée de l’Union européenne et de l’OTAN. C’est essentiel non seulement pour ne pas dévoyer l’opposition biélorusse, même si c’est trop tard… et afin de ne pas converger avec les intérêts capitalistes cherchant à trouver de nouveaux terrains d’accumulation, par les coups d’État ou les guerres.

Tout comme la Gauche doit s’opposer aux guerres, elle doit s’opposer aux contributions aux coups d’État !

Naturellement, tout cela n’a en soi rien de nouveau, malheureusement, on sait comment la France décide directement de la direction étatique de plusieurs pays africains. Cependant, le contexte a totalement changé depuis l’irruption de la crise sanitaire, avec ses aspects économiques (et écologiques dans sa nature). Désormais, on est en pleine bataille pour le repartage du monde. La France vise ainsi un pays jamais visé jusque-là.

Dans les années 1930, la Roumanie était par exemple sous hégémonie française. Mais depuis 1945, la France n’a plus de réel impact dans l’Est européen, alors qu’après 1989 c’est l’Allemagne et l’Autriche qui ont développé leurs réseaux. Et là elle participe à une vaste campagne non pas simplement de déstabilisation, mais d’organisation d’un coup d’État, dans une capitale à plus de 1800 kilomètres de Paris.

Cela exprime un changement de perspective et cela montre bien d’ailleurs que l’actualité principale est devenue en France un double phénomène consistant en des restructurations d’un côté, la tendance à la guerre de l’autre. Tout le reste devient secondaire, s’efface devant ces deux marqueurs de l’ensemble de l’actualité politique. Le capitalisme a besoin de se moderniser et de s’étendre ; les partis politiques se positionnent différemment afin d’y contribuer, sauf la Gauche authentique, historique, qui doit se confronter à cela, en affirmant la démocratie et et le peuple !