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Le fiasco de la Gauche israélienne

En se soumettant au sionisme, la Gauche israélienne s’est effacée.

Il est bien connu que les supporters du club de football de l’Hapoel Tel Aviv assument une identité de Gauche extrêmement offensive. C’est l’un des grands marqueurs en Israël, ou plutôt pratiquement le seul, qui subsiste grâce à sa dimension culturelle alternative. Tout le reste de la Gauche s’est fait liquider.

La raison de ce fiasco, gigantesque si l’on pense à la force historique de la Gauche dans ce pays, tient à la soumission progressiste au sionisme. En lieu et place de l’affirmation d’une solution démocratique judéo-arabe, il y a eu l’affirmation de la nécessité de deux États, au nom du maintien de l’idéal sioniste. Grâce à cela, la Droite a pu se présenter comme la seule réaliste, tout en prétendant une solution à deux États et en réduisant, en morcelant toujours plus le territoire palestinien.

Cela se comprend aisément à la lecture d’une tribune publiée dans Le Monde à l’initiative d’Ilan Greilsammer, un professeur de sciences politiques à l’université Bar-Ilan de Tel-Aviv. C’est une tribune intelligente, mais hors sol, intellectualiste, typique de ce qui reste de la Gauche israélienne :

« J’écris ces lignes en précisant que j’appartiens à la gauche israélienne qui, c’est vrai, est très minoritaire, mais peut s’enorgueillir de compter dans ses rangs la quasi-totalité des intellectuels israéliens.

Et je suis de ceux pour qui il n’y a qu’une seule solution possible, raisonnable et logique du conflit, deux Etats pour les deux peuples, car sinon c’est soit la fin du rêve sioniste, soit un Etat binational d’apartheid.

Pour nous, pour le camp de la Paix, ce qui est en train de se passer à l’intérieur d’Israël entre citoyens juifs et citoyens arabes est absolument dramatique. Lynchages, incendies de synagogues, coups et blessures, peur de ses voisins de palier, pillages, destructions… L’explosion de violence incontrôlée, non seulement dans les villes « mixtes », mais aussi dans tout le reste du pays, paraît sonner le glas de ce que nous croyions honnêtement être une forme de coexistence pacifique et de bon voisinage.

Où nous sommes-nous trompés ?

Nous tous, politologues et sociologues israéliens, nous nous sommes endormis car nous nous plaisions à croire que la coexistence se développait et ne faisait que se renforcer. Nous parlions de l’intégration croissante des jeunes Arabes à la société israélienne, nous aimions croire à leur « israélisation » accélérée. Leur vie n’était-elle pas beaucoup plus « facile » en Israël que dans nombre de pays arabes ?

Le grand nombre d’étudiants arabes dans nos universités et nos collèges universitaires, leur accession à des postes importants, dans le public comme dans le privé, l’étroite coopération judéo-arabe dans la lutte contre le Covid-19, avec le travail remarquable des médecins et infirmiers arabes aux côtés de leurs collègues juifs dans les hôpitaux, la présentation des villes « mixtes », Acre, Lod, Ramle ou Jaffa, comme des modèles exceptionnels de cohabitation et d’entraide, etc.

De l’autre côté, nous étions certes parfaitement conscients de l’existence d’une extrême droite raciste en Israël, mais nous aimions la considérer comme marginale, concentrée dans quelques organisations brutales, voire folkloriques, du genre « La familia », le noyau dur du club de football Betar de Jérusalem. Même Itamar Ben Gvir, chef du groupe d’extrême droite Otzma Yehudit, n’était pas considéré comme vraiment dangereux, tant ses résultats électoraux passés étaient insignifiants.

Or ce qui s’est passé les jours derniers dans tout le pays, parallèlement au cycle militaire avec le Hamas, a pris de court tous les spécialistes de la société israélienne. La soi-disant « israélisation » des jeunes Arabes israéliens, sans cesse représentée comme un succès, était une vision fausse, superficielle et surtout autosatisfaite de ce qui se passait en réalité.

La réalité, c’est d’abord et surtout le sous-développement économique et social et la pauvreté persistante d’une grande partie de cette population, le manque criant d’infrastructures de base dans les villages et les quartiers arabes, la discrimination évidente engendrant l’amertume et la jalousie, et aussi, comme dans bien d’autres sociétés arabes, l’impact croissant du militantisme religieux et l’influence de l’islamisme constamment diffusé dans les mosquées. Sans compter la montée de la violence interne et du gangstérisme dans les villes et les villages arabes.

C’est un peu comme si Israël, étourdie par la réussite de son high-tech et les lumières de Tel-Aviv, avait préféré fermer les yeux. Plus encore que le sous-développement, l’appel de la religion et les fantasmes autour de Jérusalem ont joué le rôle du plus puissant détonateur.

La police israélienne montant en force sur l’esplanade des Mosquées et lançant des bombes lacrymogènes dans Al-Aqsa, l’expulsion programmée d’habitants arabes du quartier de Cheikh Jarrah, la danse des drapeaux annoncée dans la Vieille Ville pour la Journée de Jérusalem [qui marque la conquête de la partie orientale de la ville par Israël, en 1967]… On voit surtout la stupidité, le manque de réflexion, de subtilité et, surtout, de prudence des autorités israéliennes en plein ramadan, période toujours très problématique à Jérusalem.

Quant à notre société juive, prise de court, comme lors de l’assassinat de Yitzhak Rabin [premier ministre israélien, tué le 4 novembre 1995], elle a découvert avec stupeur, mais beaucoup trop tard, que le kahanisme [courant créé par le rabbin américano-israélien Meir Kahane, assassiné en 1990] et le racisme s’étendaient bien au-delà des petits cercles très surveillés de l’extrême droite, des enragés des clubs de foot et des colons extrémistes impatients d’en découdre avec les Arabes.

Le principal responsable de ce développement de l’extrême droite est le premier ministre Benyamin Nétanyahou, qui, pour sauver à tout prix son pouvoir, a tout fait pour renforcer les fanatiques, les extrémistes et les racistes. Ainsi, lors des dernières élections, il s’est entièrement mobilisé pour faire élire la liste d’extrême droite.

Il est largement temps que cet homme, sous le coup de trois chefs d’accusation pour corruption, quitte le pouvoir car il ne laisse derrière lui que terre brûlée. Je pense aussi qu’il ne faut pas exempter de toute responsabilité les leaders de la population arabe, et surtout les députés arabes à la Knesset, qui ont été étrangement absents du terrain et ne se sont pas servi de leur influence pour faire cesser les violences. Malheureusement, l’extrême indigence du personnel politique israélien, juif et arabe, s’est révélée de façon éclatante lors de ces émeutes.

Alors, que faire à présent ? Reconstruire, reconstruire patiemment.

Lorsque l’affrontement entre Tsahal et le Hamas prendra fin, il faudra reconstituer soigneusement le tissu de la coexistence. Après ces violences ce sera difficile, très difficile, mais pas impossible. Il y a tant à faire !

Investir massivement dans la société arabe, lutter contre le gangstérisme et la pauvreté, reconnaître les localités encore sans infrastructures, restaurer le bon voisinage… Surtout, n’oublions jamais la vision de paix du philosophe Martin Buber (1878-1965), ou, plus récemment, celle de nos aînés, les écrivains Amos Oz (1939-2018) , Avraham B. Yehoshua et David Grossman.

Un tel pacifisme puise de manière unilatérale dans une position idéalisée du sionisme de gauche de l’époque des « pionniers » ; elle ne comprend pas que depuis 1948, le pays a été financé par les États-Unis et l’Allemagne qui ont permis le « miracle » israélien et son agressivité militariste. Tout serait de la faute de la Droite jouant avec le feu… des islamistes, des gangsters…

Une telle incompréhension du caractère réactionnaire d’Israël est étonnante, surtout qu’il est bien connu qu’une partie significative de la population a basculé dans une religiosité fanatique, ouvertement alliée aux projets expansionnistes de la Droite israélienne. On peut considérer que la majorité des Israéliens se situe dans cette orbite idéologique sioniste-religieuse.

Et une telle naïveté est d’autant plus choquante qu’une partie importante de la population vit dans la grande pauvreté, dans un pays sans sécurité sociale, avec quelques familles tenant une partie importante de l’économie aux côtés des grands groupes américains. Rien qu’une telle situation montre qu’Israël n’a rien d’une démocratie, qu’une oligarchie est aux commandes.

Israël est en fait un pays du tiers-monde, voilà la vérité. Et la Gauche israélienne a disparu pour ne pas vouloir l’avoir vu, au nom du mirage sioniste, dont le militarisme est par contre tout à fait concret.

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Un conflit Israël-Gaza reflet de la bataille pour le repartage du monde

Il y a bien plus que deux protagonistes.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a tenu dimanche 16 mai une nouvelle réunion d’urgence sur la situation au Proche-Orient, c’est même la troisième cette semaine, mais sans parvenir à établir une déclaration commune. C’est que le conflit entre Israël et Gaza n’est qu’un aspect de la grande bataille pour le repartage du monde.

Chaque puissance plus ou moins grande place ses pions, utilise les tensions et les affrontements comme leviers, mène un jeu machiavélique appelé « géopolitique », etc. Plus simplement, chaque pays est en crise et a besoin de la guerre, de manière plus ou moins volontaire.

Cela se déroule d’ailleurs clairement à l’écart des masses. C’est une actualité unilatéralement militariste. Les manifestations en faveur de la Palestine à travers le monde ont été totalement marginales, rassemblant quelques nationalistes arabes, un peu plus d’islamistes et une petite frange d’ultra-gauche. Ce phénomène se retrouve à Paris comme à New York ou Rome. Et pareillement les manifestations pro-israéliennes sont artificielles.

Récapitulons les faits justement pour comprendre comment cette crise particulière relève d’un arrière-plan général.

Initialement, tout part de la décision d’un tribunal israélien favorable à l’expulsion de familles palestiniennes du quartier de Jérusalem-Est dénommé Cheikh Jarrah. Cela fait partie du plan de colonisation en mode « lentement mais sûrement » de l’État israélien.

Il y a des manifestations arabes en réponse, avec des heurts violents, puis une répression militaro-policière allant jusqu’à agir sur l’esplanade des Mosquées en plein mois de Ramadan, épaulée par une attaque d’extrémistes juifs contre l’esplanade elle-même.

Un groupe à Gaza lié à Al Qaida, Jaich al-Oumma al-Salafi (Armée salafiste de la nation musulmane), prend alors l’initiative de tirer plusieurs roquettes (c’est-à-dire des missiles qui ne sont pas propulsés jusqu’au bout et tombent tels des obus à la fin de leur parcours), principalement sur la ville israélienne de Sderot à moins de trois kilomètres.

Le Djihad Islamique tire ensuite une roquette anti-char sur un véhicule israélien, à Sderot également. Le Hamas, depuis Gaza qu’il contrôle, décide alors d’intervenir en lançant massivement des roquettes sur Israël .

L’étroitesse de Gaza et d’Israël fait du lancement de roquettes une menace pratiquement immédiate

En une semaine, le Hamas a lancé 3 100 roquettes, dont environ 450 sont directement retombés à Gaza, 1210 étant interceptés par les missiles anti-missiles du « dôme de fer » israélien. En réponse, Israël mène des raids aériens contre les bases et locaux du Hamas. Le bilan est pour l’instant de 192 Palestiniens tués et de 1200 blessés, de 10 Israéliens tués et de 282 blessés.

Les roquettes du Hamas sont fabriquées au Soudan et financées par l’État iranien ; les avancées technologiques israéliennes s’appuient sur le fait que ce pays est un satellite américain jouant un rôle de gendarme régional et de test militaire.

La Chine soutient naturellement le Hamas et en fait on a une répartition de chaque pays dans tel ou tel camp selon les intérêts et les alliances. On est ici dans une absence complète de démocratie pour le peuple. Et cela a été la même chose pour la gigantesque tension entre l’Ukraine et la Russie (d’ailleurs toujours en cours), ainsi que le conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie.

On assiste à des prises d’initiatives militaristes rapides, débordant les esprits. Et ce n’est qu’un début.

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La guerre Israël-Gaza, une expression de plus de la tendance à la guerre

Des centaines de missiles artisanaux ont été lancés depuis Gaza, alors que les forces israéliennes frappent durement dans des représailles d’ailleurs en fait espérées et calculées.

Les forces israéliennes ont annoncé être intervenu à Gaza durant la nuit, une information reprise par certains médias, avant que finalement aucune confirmation ne soit venue.

En même temps, les vidéos de missiles traversant le ciel n’ont pas cessé pendant des heures et c’est là bien l’horreur de la guerre moderne : il est difficile pour les gens de savoir ce qu’il en est. Ils ne peuvent que subir ou être très loin, dans l’ignorance.

L’aviation israélienne a utilisé 160 avions simultanément contre 450 cibles alors qu’à la frontière avec Gaza, l’artillerie israélienne frappait aidée de tirs de 50 tanks. Le Hamas parle de 115 morts dont 27 enfants ; de son côté, le mouvement palestinien a lancé 1 700 missiles depuis le début des troubles.

Il ne s’agit plus seulement de soldats tirant des coups de feu. On parle de missiles, de tanks, de drones, d’hélicoptères, de soldats en civils… bref de toute une série d’opérations spéciales, où l’intoxication de l’opinion publique joue aussi un rôle important, puisqu’il s’agit de maintenir le moral d’un arrière-pays utile à une armée composée de professionnels désormais.

Telle est la marche à la guerre dans le cadre de la crise et, d’ailleurs, des forces d’Azerbaïdjan viennent également de pénétrer de plusieurs kilomètres en Arménie, sans qu’on sache pareillement précisément ni comment ni pourquoi. La guerre psychologique est un facteur essentiel aux militaristes, au Proche-Orient comme au Caucase, comme à la frontière russo-ukrainienne.

Cette guerre psychologique est une terreur contre la population. Il est facile de voir que ni les forces israéliennes ni le Hamas ne veulent mobiliser leur propre peuple. Ce qui compte, c’est la brutalité, la force de frappe, l’intimidation. C’est le rapport de forces permanent, sans perspective autre que la logique expansionniste. C’est hors du peuple, hors de la démocratie, simplement une tendance destructrice, conquérante.

Un exemple de la série d’objectifs visés par les missiles lancées depuis Gaza dans la nuit du 13 au 14 mai 2021

Il ne faut donc pas faire de géopolitique, il ne faut pas s’imaginer qu’un tel puisse être utile contre un tel, il ne faut pas tomber dans le pragmatisme. Dans les milieux du PCF, on pense souvent désormais que la Chine serait « socialiste » à sa manière et formerait un rempart face aux États-Unis, d’autres pensent que c’est la Russie « eurasienne », d’autres notamment dans les milieux anarchistes ou post-modernes sont fascinés par les forces arabo-musulmanes…

Tout cela est erroné, car non fondé sur les deux seuls critères : le peuple et la démocratie. On est soit une partie du problème, soit une partie de la solution, et il est évident que ni l’État israélien, ni le Hamas ne sont une partie de la solution. Ils montrent bien qu’ils s’intègrent parfaitement dans le parti de la guerre, que leurs démarches convergent avec la tendance à la guerre.

Alors ce qu’il faut, c’est dénoncer la tendance mondiale à la guerre, et soutenir les forces démocratiques et populaires cherchant, dans chaque cas particulier, à s’extirper des situations.

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Birmanie, Colombie, Israël… le militarisme à l’offensive

Avec la crise, les pays sont plombés les uns après les autres.

Les pays riches ont décidé de généraliser les crédits d’État pour faire face à la crise économique liée à la crise sanitaire, ce qui retarde les échéances. Mais pour les autres pays la situation est dramatique et la bataille pour le repartage du monde se systématise. La crise entre l’Ukraine et la Russie a ainsi été le principal aspect de cette fuite en avant vers le militarisme, avec toujours plus d’ampleur dans ses implications.

Et toute une série de pays connaissent des crises internes terribles. L’État colombien a cherché à faire payer la crise aux pauvres, avec une hausse des impôts pour les revenus bas et moyens, ainsi qu’une hausse de la TVA sur l’alimentation. La résistance s’est levée, notamment à Bogotá et Cali, il y a des centaines de milliers de protestataires dans les rues depuis le 28 avril et la répression a déjà fait au moins 37 morts et 1 500 blessés.

En Birmanie, cent jours après le coup d’État d’une armée refusant de perdre ne serait-ce qu’un millimètre de son immense pouvoir politico-économique, il y a encore et toujours une résistance populaire. Au moins 780 personnes ont été tuées et près de 4 000 arrêtées, alors que la Russie et surtout la Chine soutiennent le régime.

Et il y a la question palestinienne qui refait surface, dans le sang. Les affrontements entre palestiniens et forces israéliennes de répression ont fait des centaines de blessés (520 Palestiniens et 32 policiers israéliens) le week-end du 8-9 mai 2021 sur l’Esplanade des Mosquées à Jérusalem. Lundi 10 mai des roquettes ont été tirées sur Israël depuis Gaza et l’aviation israélienne a riposté, visant 130 cibles et détruisant notamment un édifice d’une douzaine d’étages, tuant 28 personnes dont une dizaine d’enfants, faisant 125 blessés. En réponse de nouvelles roquettes sont lancés depuis la bande de Gaza, cette prison d’un peuple à ciel ouvert.

Tout cela, c’est une terrible convulsion, et ce n’est qu’un début. C’est la fin d’une époque et les déséquilibres se systématisent, ils déchirent les tissus sociaux, ils provoquent le chaos, alors que les contradictions se renforcent. L’humanité est à la croisée des chemins et doit s’extirper du chaos de la concurrence capitaliste.

Tout cela tranche totalement avec une situation française où il ne se passe strictement rien. Le contraste est saisissant. Et il ne doit pas tromper : l’incendie qui se déclenche dans les pays en périphérie du centre du capitalisme ne sera pas circonscrit. La crise est mondiale et exige des réponses à la hauteur.

La réaffirmation des valeurs de la Gauche historique, dans ce contexte nihiliste, est d’autant plus impératif. Certains voudront jouer les petits malins à faire de la géopolitique, à soutenir telle ou telle puissance, à idéaliser tel ou tel aspect. C’est erroné. Il faut de la conscience, il faut des valeurs bien délimitées, il faut des principes. C’est cela qui permettra de renverser la situation de manière constructive.

Le spontanéisme est la pire des choses en quoi croire en cette période !

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Armée: la Droite dure remet une pièce dans la machine avec une nouvelle tribune militaire

Une nouvelle tribune militaire a été publiée par le magazine de la Droite conservatrice et nationaliste Valeurs Actuelles. Il s’agissait la première fois de gradés à la retraite appelant à un éventuel coup d’État, il s’agit cette fois de militaires actifs soutenant les premiers. Il est prétendu que cela correspond à un mouvement de fond, que la tribune circulait déjà et que Valeurs Actuelles ne ferait encore une fois que relayer (tout en proposant le texte à la signature…)

L’ampleur réelle de ce mouvement de fond dans l’armée reste à déterminer. En attendant, ce qui est certain c’est qu’il existe concrètement et en pratique une démarche politico-culturelle venant de la Droite pour faire du nationalisme militaire un levier de mobilisation, et que cela a beaucoup d’écho.

Cela converge directement avec Marion Maréchal, qui s’était fait porte-parole de la première tribune disant peu ou prou la même chose qu’elle. On notera qu’elle était présente à Moscou pour les défilés du 9 mai 2021.

Cela converge aussi de manière évidente avec la mise en avant de la figure du Général Pierre de Villiers comme homme providentiel censé « redresser » le pays.

Les propos de la tribune sont d’une grande radicalité, avec l’utilisation systématique d’un « vous » abstrait pour désigner une classe politique vague, lointaine, etc. C’est une formulation typique du romantisme fasciste ou fascisant, qui se prétend « contre », qui se prétend populaire, qui prétend à un ordre nouveau. Il est aussi typique de la Droite la plus dure que ce genre de propos agressifs sur un mode viril appelant à cogner fort :

« On nous a demandé de nous en méfier pendant des mois, en nous interdisant de circuler en uniforme, en faisant de nous des victimes en puissance, sur un sol que nous sommes pourtant capables de défendre. »

Voici donc cette tribune, qui une nouvelle fois est un document d’une importance politique majeure. Il est de la responsabilité historique de la Gauche d’être à la hauteur, de prendre à bras-le-corps la lutte contre le poison nationaliste, d’organiser la mobilisation démocratique des secteurs populaires contre la tendance au coup d’État venant de l’armée et des secteurs pro-militaires.

« Monsieur le Président de la République,
Mesdames et Messieurs les ministres, parlementaires, officiers généraux, en vos grades et qualités,

On ne chante plus le septième couplet de la Marseillaise, dit « couplet des enfants ». Il est pourtant riche d’enseignements. Laissons-lui le soin de nous les prodiguer :

« Nous entrerons dans la carrière quand nos aînés n’y seront plus. Nous y trouverons leur poussière, et la trace de leurs vertus. Bien moins jaloux de leur survivre que de partager leur cercueil, nous aurons le sublime orgueil de les venger ou de les suivre »
Nos aînés, ce sont des combattants qui ont mérité qu’on les respecte. Ce sont par exemple les vieux soldats dont vous avez piétiné l’honneur ces dernières semaines. Ce sont ces milliers de serviteurs de la France, signataires d’une tribune de simple bon sens, des soldats qui ont donné leurs plus belles années pour défendre notre liberté, obéissant à vos ordres, pour faire vos guerres ou mettre en œuvre vos restrictions budgétaires, que vous avez salis alors que le peuple de France les soutenait.
Ces gens qui ont lutté contre tous les ennemis de la France, vous les avez traités de factieux alors que leur seul tort est d’aimer leur pays et de pleurer sa visible déchéance.

Dans ces conditions, c’est à nous, qui sommes récemment entrés dans la carrière, d’entrer dans l’arène pour avoir simplement l’honneur d’y dire la vérité.

Nous sommes de ce que les journaux ont nommé « la génération du feu ». Hommes et femmes, militaires en activité, de toutes les armées et de tous les grades, de toutes les sensibilités, nous aimons notre pays. Ce sont nos seuls titres de gloire. Et si nous ne pouvons pas, réglementairement, nous exprimer à visage découvert, il nous est tout aussi impossible de nous taire.

Afghanistan, Mali, Centrafrique ou ailleurs, un certain nombre d’entre nous ont connu le feu ennemi. Certains y ont laissé des camarades. Ils ont offert leur peau pour détruire l’islamisme auquel vous faites des concessions sur notre sol.

Presque tous, nous avons connu l’opération Sentinelle. Nous y avons vu de nos yeux les banlieues abandonnées, les accommodements avec la délinquance. Nous avons subi les tentatives d’instrumentalisation de plusieurs communautés religieuses, pour qui la France ne signifie rien -rien qu’un objet de sarcasmes, de mépris voire de haine.

Nous avons défilé le 14 juillet. Et cette foule bienveillante et diverse, qui nous acclamait parce que nous en sommes l’émanation, on nous a demandé de nous en méfier pendant des mois, en nous interdisant de circuler en uniforme, en faisant de nous des victimes en puissance, sur un sol que nous sommes pourtant capables de défendre.

Oui, nos aînés ont raison sur le fond de leur texte, dans sa totalité. Nous voyons la violence dans nos villes et villages. Nous voyons le communautarisme s’installer dans l’espace public, dans le débat public. Nous voyons la haine de la France et de son histoire devenir la norme.

Ce n’est peut-être pas à des militaires de dire cela, arguerez-vous. Bien au contraire : parce que nous sommes apolitiques dans nos appréciations de situation, c’est un constat professionnel que nous livrons. Car cette déchéance, nous l’avons vue dans bien des pays en crise. Elle précède l’effondrement. Elle annonce le chaos et la violence, et contrairement à ce que vous affirmez ici où là, ce chaos et cette violence ne viendront pas d’un « pronunciamento militaire » mais d’une insurrection civile.

Pour ergoter sur la forme de la tribune de nos aînés au lieu de reconnaître l’évidence de leurs constats, il faut être bien lâche. Pour invoquer un devoir de réserve mal interprété dans le but de faire taire des citoyens français, il faut être bien fourbe. Pour encourager les cadres dirigeants de l’armée à prendre position et à s’exposer, avant de les sanctionner rageusement dès qu’ils écrivent autre chose que des récits de batailles, il faut être bien pervers.
Lâcheté, fourberie, perversion : telle n’est pas notre vision de la hiérarchie.
L’armée est au contraire, par excellence, le lieu où l’on se parle vrai parce que l’on engage sa vie. C’est cette confiance en l’institution militaire que nous appelons de nos vœux.

Oui, si une guerre civile éclate, l’armée maintiendra l’ordre sur son propre sol, parce qu’on le lui demandera. C’est même la définition de la guerre civile. Personne ne peut vouloir une situation aussi terrible, nos aînés pas plus que nous, mais oui, de nouveau, la guerre civile couve en France et vous le savez parfaitement.

Le cri d’alarme de nos Anciens renvoie enfin à de plus lointains échos. Nos aînés, ce sont les résistants de 1940, que, bien souvent, des gens comme vous traitaient de factieux, et qui ont continué le combat pendant que les légalistes, transis de peur, misaient déjà sur les concessions avec le mal pour limiter les dégâts ; ce sont les poilus de 14, qui mouraient pour quelques mètres de terre, alors que vous abandonnez, sans réagir, des quartiers entiers de notre pays à la loi du plus fort; ce sont tous les morts, célèbres ou anonymes, tombés au front ou après une vie de service.

Tous nos aînés, ceux qui ont fait de notre pays ce qu’il est, qui ont dessiné son territoire, défendu sa culture, donné ou reçu des ordres dans sa langue, ont-ils combattu pour que vous laissiez la France devenir un Etat failli, qui remplace son impuissance régalienne de plus en plus patente par une tyrannie brutale contre ceux de ses serviteurs qui veulent encore l’avertir ?

Agissez, Mesdames et Messieurs. Il ne s’agit pas, cette fois,  d’émotion sur commande, de formules toutes faites ou de médiatisation. Il ne s’agit pas de prolonger vos mandats ou d’en conquérir d’autres. Il s’agit de la survie de notre pays, de votre pays. »

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Crise ukrainienne: les États-Unis s’imposent

L’Ukraine est en passe de devenir un protectorat américain.

La situation est toujours aussi brûlante en Ukraine. Le matériel militaire continue de s’accumuler, les escarmouches et les petits bombardements ne s’arrêtent pas. Voici un rapport officiel de l’OSCE, chargé d’observer la situation. Le rapport du 6 mai montre que le nombre de « violations du cessez-le-feu » et celui des explosions ont été bien plus importants que les sept et les trente jours précédents.

Les troupes ukrainiennes sont particulièrement volontaires ces derniers jours, d’ailleurs, profitant d’aides internationales leur permettant de renforcer les possibilités d’une option de reconquête violente. Voici une image montrant l’impact d’une bombe ukrainienne ayant atterri dans un jardin d’enfants dans le quartier Petrovsky de Donetsk.

Voici des images de la ligne de front, il s’agit des séparatistes filmés par un drone ukrainien.

Et ces lignes connaissent quelques lieux de passage, plus ou moins fermés. Et également des lieux importants se retrouvant au mauvais endroit. Les cimetières de la population du Donbass qui se trouvent près de la ligne de front viennent par exemple d’être fermés pour des raisons de sécurité.

Il faut ici également avoir en tête qu’il y avait, avant la pandémie de COVID-19, des centaines de milliers de personnes passant les « frontières » entre la partie occupée par les séparatistes et l’Ukraine. Pratiquement la moitié des deux millions de personnes au Donbass sont des retraités, payés par l’Ukraine, cherchant de quoi vivre dans la partie non occupée…

Il s’agit de gens bien réels, vivant dans la misère, pris entre le marteau et l’enclume… 16 mineurs restent d’ailleurs au fond d’une mine en protestation de leurs salaires non payés dans la « République populaire de Louhansk »…

Ce qui n’empêche pas qu’au Donbass, les deux pseudos « républiques populaires » sont évidemment toujours aussi actives dans l’idéalisation de leur régime et dans leur propagande pro-russe, comme en témoigne cette banderole « Donbass russe » placée au cœur de la ville de Donetzk le 7 mai 2021.

Il y a aussi les incessants appels à ce que l’Est de l’Ukraine soit « libéré », il y a la prochaine tenue à Donetsk d’un Forum international mondial de la jeunesse Eurasia, etc.

Il y a évidemment aussi une grande mobilisation dans ces « républiques populaires » en raison des célébrations du 9 mai, jour de la victoire soviétique sur le nazisme. Conformément à l’idéologie de ces deux régimes, il y a un syncrétisme nationaliste russe / nostalgie impériale qui est mis en avant, tout ce qui est ukrainien devant disparaître. La langue ukrainienne a d’ailleurs été définitivement mis de côté chez les séparatistes en 2020.

Du côté ukrainien, malheureusement, la propagande nationaliste est tout aussi forcenée, puisqu’on a droit à une réécriture de l’histoire avec l’intégration dans les forces alliées des troupes armées nationalistes de Stepan Bandera, le fasciste ukrainien initialement allié aux nazis puis cherchant à se tourner vers les États-Unis.

Des États-Unis qui viennent d’ailleurs littéralement de transformer l’Ukraine en protectorat à l’occasion de la visite le 6 mai 2021 du secrétaire d’État américain Anthony Blinken.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le secrétaire d’Etat américain Anthony Blinken

Anthony Blinken a expliqué que :

« Les États-Unis sont déterminés face à l’agression russe et dans leur soutien aux réformes nécessaires pour assurer un avenir souverain, démocratique et prospère à l’Ukraine. »

Traduit en langage clair, cela signifie que l’Ukraine doit briser les oligarques et passer sous supervision américaine pour les réformes. En échange, les États-Unis fournissent toujours plus de matériel pour se protéger de la Russie, notamment les missiles anti-tanks javelins.

Le régime ukrainien s’empresse bien entendu d’accepter, alors qu’il y a en plus des visites ininterrompues de responsables politiques, tels les ministres des affaires étrangères du Benelux.

La ministre des affaires étrangères belge Sophie WIlmes, en Ukraine le 7 mai 2021

Et depuis le début de la crise, il y a un mois, de très nombreux pays se sont lancés dans une opération de soutien ouvert à l’Ukraine, avec même l’expulsion de diplomates russes. Voici une carte pour comprendre l’ampleur de la réaction en chaîne lancée par la mobilisation militaire russe à la frontière avec l’Ukraine.

En orange clair, il y a les pays prenant ouvertement partie pour l’Ukraine, de manière très volontaire. Il manque la Turquie sur cette carte, alors qu’elle a vendu des armes dont des drones. En orange foncé il y a la Finlande et la Suède qui ont une posture anti-russe formant la base de leur démarche idéologique. La Suède a par exemple rétabli le service militaire en 2017, de manière ouverte contre la Russie.

En gris foncé, en plus de la Russie, il y a les soutiens à celle-ci, qui s’opposent à des sanctions, refusent poliment mais fermement d’aider l’Ukraine, etc. Il s’agit de la Serbie, de la Hongrie, de l’Allemagne et de son satellite autrichien, et de la France.

(Source de la carte freepik)

On voit aisément que si début avril on avait un conflit « local », en un mois on a eu une mobilisation telle que cela a concerné toute une large partie de l’Europe.

Et, à cela, il faut également ajouter les accrochages entre le Tadjikistan et le Kirghizistan, du 28 avril au 1er mai 2021, qui ont fait 31 morts, plus de 230 blessés et produit 10 000 réfugiés.

C’est le prix à payer pour repousser une crise : celle-ci revient, d’autant plus violente. Car évidemment le pseudo-retrait de l’armée russe à la frontière ukrainienne n’a évidemment pas eu lieu, quelques milliers de soldats seulement partant à quelques heures de train, laissant tout leur matériel.

On ne peut pas reculer dans la bataille pour le repartage du monde. Seuls les peuples du monde peuvent empêcher cette tendance, en brisant le militarisme et son moteur capitaliste.

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Ukraine: l’Allemagne se pose comme grande puissance

L’Allemagne et son satellite autrichien s’opposent à toute initiative contre la Russie.

Les vols d’avions de reconnaissance ne cessent pas autour de la Crimée et du Donbass, ainsi que les centaines de tirs d’artillerie entre les troupes ukrainiennes et celles des séparatistes du Donbass. Les initiatives continuent, comme tel ministre ukrainien disant qu’il faut que les missiles soient orientés pour « viser » les centrales nucléaires russes ou tel ou tel pays expulsant des diplomates russes (comme le 27 avril avec l’Ukraine avec le consul russe d’Odessa, la Roumanie avec un diplomate russe, etc.).

Mais l’aspect le plus important, au-delà de ce qui forme un sordide arrière-plan, c’est l’irruption de l’Allemagne dans la partie, comme grande puissance. Elle a cherché à reculer ce moment, avec la crise désormais elle n’a plus le choix. Et son affirmation a joué un grand rôle dans l’affaiblissement momentané de la crise armée se profilant en Ukraine.

L’Allemagne considère en effet que pour devenir une grande puissance, elle ne peut pas se passer ni de la France, ni de la Russie. Cela lui accorde plus de surface militaire et diplomatique, davantage de matières premières. Il s’agit de faire le poids, à terme, face à la superpuissance américaine et à son challenger chinois. L’Allemagne se verrait bien comme la Macédoine après qu’Athènes et Sparte se soient épuisés.

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, et le chancelier autrichien, Sebastian Kurz, s’opposent ainsi à toute initiative venant de la part de l’Union européenne ou de l’OTAN à l’encontre de la Russie. C’est une confrontation ouverte avec les exigences américaines. Et c’est de ce fait une affirmation de grande puissance.

C’est un choix stratégique mené au plus haut niveau. Pour donner un exemple, l’ancien chancelier social-démocrate Gerhard Schröder (en poste de 1998 à 2005) a travaillé pour Gazprom et Rosneft, les deux grandes entreprises russes dans le gaz et le pétrole. Et l’Allemagne assume de se confronter aux États-Unis qui veulent empêcher la mise en place du Nord Stream 2, qui va doubler l’arrivée de gaz russe en Allemagne.

Source: WIkipédia

Le Nord Stream 2 est terminé à 95% mais les Américains veulent empêcher sa mise en place. Antony Blinken, secrétaire d’État américain, expliquait le 23 mars 2021 au sommet de l’OTAN que :

« Ce projet est en contradiction avec l’objectif de sécurité énergétique de l’Europe. Il risque d’affaiblir l’Ukraine et va contre les intérêts de la Pologne et d’autres alliés. »

Pour l’Allemagne, il en est hors de question. Et cela en fait une grande puissance dans le jeu sinistre de la bataille pour le repartage du monde. C’est la fin de l’Allemagne dépendante des États-Unis depuis 1945, c’est en quelque sorte un acte d’indépendance, pour les plus grands traits de son orientation. C’est plus qu’inquiétant, car cela rajoute un compétiteur dans l’affrontement général.

Et la France d’Emmanuel Macron suit en grande partie l’Allemagne, toute en suivant également les États-Unis, ce qui est intenable. Cela va provoquer une instabilité politique très forte en France, avec une bataille entre les pro-américains, les tenants du cavalier seul, les pro-allemands, les pro-russes. Cela sera sans nul doute la question centrale à l’arrière-plan de la présidentielle de 2022.

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Guerre

Appel militaire à un éventuel coup d’État, Marine Le Pen appelle à la convergence

Voici deux documents historiques reflétant la tendance à la guerre en France, dans la mesure où c’est l’armée française qui intervient politiquement pour exiger que la société s’oriente selon ses désirs. C’est une réponse à la crise dans le sens du nationalisme et de la guerre et il est fort logique que Marine Le Pen vienne appuyer une telle orientation en les appelant à la rejoindre pour la présidentielle.

Voici cette lettre ouverte militaire, suivis de l’appel de Marine Le Pen après la (très) longue liste de signataires :

« LETTRE OUVERTE A NOS GOUVERNANTS

Monsieur le Président,

Mesdames, Messieurs du Gouvernement,

Mesdames, Messieurs les parlementaires,

L’heure est grave, la France est en péril, plusieurs dangers mortels la menacent. Nous qui, même à la retraite, restons des soldats de France, ne pouvons, dans les circonstances actuelles, demeurer indifférents au sort de notre beau pays.

Nos drapeaux tricolores ne sont pas simplement un morceau d’étoffe, ils symbolisent la tradition, à travers les âges, de ceux qui, quelles que soient leurs couleurs de peau ou leurs confessions, ont servi la France et ont donné leur vie pour elle. Sur ces drapeaux, nous trouvons en lettres d’or les mots « Honneur et Patrie ». Or notre honneur aujourd’hui tient dans la dénonciation du délitement qui frappe notre patrie.

– Délitement qui, à travers un certain antiracisme, s’affiche dans un seul but : créer sur notre sol un mal-être, voire une haine entre les communautés. Aujourd’hui certains parlent de racialisme, d’indigénisme et de théories décoloniales, mais, à travers ces termes, c’est la guerre raciale que veulent ces partisans haineux et fanatiques. Ils méprisent notre pays, ses traditions, sa culture, et veulent le voir se dissoudre en lui arrachant son passé et son histoire. Ainsi s’en prennent-ils, par le biais de statues, à d’anciennes gloires militaires et civiles en analysant des propos vieux de plusieurs siècles.

– Délitement qui, avec l’islamisme et les hordes de banlieue, entraîne le détachement de multiples parcelles de la nation pour les transformer en territoires soumis à des dogmes contraires à notre constitution. Or chaque Français, quelle que soit sa croyance ou sa non-croyance, est partout chez lui dans l’Hexagone ; il ne peut et ne doit exister aucune ville, aucun quartier où les lois de la République ne s’appliquent pas.

– Délitement car la haine prend le pas sur la fraternité lors de manifestations où le pouvoir utilise les forces de l’ordre comme agent supplétif et bouc émissaire face à des Français en gilets jaunes exprimant leurs désespoirs. Ceci alors que des individus infiltrés et encagoulés saccagent des commerces et menacent ces mêmes forces de l’ordre. Pourtant ces dernières ne font qu’appliquer les directives, parfois contradictoires, données par vous, gouvernants.

Les périls montent, la violence s’accroît de jour en jour. Qui aurait prédit il y a dix ans qu’un professeur serait un jour décapité à la sortie de son collège ? Or nous, serviteurs de la Nation, qui avons toujours été prêts à mettre notre peau au bout de notre engagement – comme l’exigeait notre état militaire, ne pouvons être devant de tels agissements, des spectateurs passifs.

Aussi ceux qui dirigent notre pays doivent impérativement trouver le courage nécessaire à l’éradication de ces dangers. Pour cela, il suffit souvent d’appliquer sans faiblesse des lois qui existent déjà. N’oubliez pas que, comme nous, une grande majorité de nos concitoyens est excédée par vos louvoiements et vos silences coupables.

Comme le disait le cardinal Mercier, primat de Belgique : « Quand la prudence est partout, le courage n’est nulle part. » Alors, Mesdames, Messieurs, assez d’atermoiements, l’heure est grave, le travail est colossal ; ne perdez pas de temps et sachez que nous sommes disposés à soutenir les politiques qui prendront en considération la sauvegarde de la nation.

Par contre, si rien n’est entrepris, le laxisme continuera à se répandre inexorablement dans la société, provoquant, au final une explosion et l’intervention de nos camarades d’active dans une mission périlleuse de protection de nos valeurs civilisationnelles et de sauvegarde de nos compatriotes sur le territoire national.

On le voit, il n’est plus temps de tergiverser sinon, demain la guerre civile mettra un terme à ce chaos croissant, et les morts, dont vous porterez la responsabilité, se compteront par milliers.

Rédacteur :

Capitaine Jean-Pierre FABRE – BERNADAC

(Ancien officier de l’Armée de Terre et de la Gendarmerie, auteur de 9 ouvrages)

Signataires :

Général de Corps d’Armée (ER) Christian PIQUEMAL (Légion Étrangère)

Général de Corps d’Armée (2S) Gilles BARRIE (Infanterie)

Général de Division (2S) François GAUBERT ancien Gouverneur militaire de Lille

Général de Division (2S) Emmanuel de RICHOUFFTZ (Infanterie)

Général de Division (2S) Michel JOSLIN DE NORAY (Troupes de Marine)

Général de Division Aérienne Eric CHAMPOISEAU (Armée de l’Air)

Général de Brigade (2S) André COUSTOU (Infanterie)

Général de Brigade (2S) Philippe DESROUSSEAUX de MEDRANO (Train)

Général de Brigade Aérienne (2S) Antoine MARTINEZ (Armée de l’air)

Général de Brigade Aérienne (2S) Daniel GROSMAIRE (Armée de l’air)

Général de Brigade (2S) Robert JEANNEROD (Cavalerie)

Général de Brigade (2S) Pierre Dominique AIGUEPERSE (Infanterie)

Général de Brigade (2S) Roland DUBOIS (Transmissions)

Général de Brigade (2S) Dominique DELAWARDE (Infanterie)

Général de Brigade (2S) Jean Claude GROLIER (Artillerie)

Général de Brigade (2S) Norbert de CACQUERAY (Direction Générale de l’Armement)

Général de Brigade (2S) Roger PRIGENT (ALAT)

Général de Brigade (2S) Alfred LEBRETON (CAT)

Médecin Général (2S) Guy DURAND (Service de Santé des Armées)

Contre Amiral (2S) Gérard BALASTRE (Marine Nationale)

Général de Brigade Jean Yves NIELLY (Troupes de Marine)

Général de Brigade (2S) Jean Gilles SINTES (Train)

COL Bernard DUFOUR (Infanterie) COL Michel LAFFAILLE (Cadre Spécial)

COL Michel HAUDIQUEZ (Commissariat armée de Terre)

COL Gérard GEITER (Gendarmerie)

COL Jean WEBRE (Infanterie)

COL Jean Louis CHANAS (Forces Spéciales)

COL Jacques AMIOT (Armée de l’Air)

COL Michel DUMARCHE (Issoire)

COL Philippe CHANSON (Train)

COL Paul FIEVRE (Infanterie)

COL Frédéric PINCE (Infanterie Para)

COL Jean Paul MODESSE (Armée de l’Air)

COL Gérard VIE (Troupes de Marine)

COL Philippe CAUVIN (Troupes de Marine)

COL Olivier de CARVALHO (Infanterie)

COL (H) Philippe SAINT JEAN (Troupes de Marine)

COL Gilles DENAMUR (Troupes de Marine)

COL Laurent DEMAIN (Troupes de Marine)

COL (H) Jean Luc MARCOTTE

COL (H) Yves LAURENT (Artillerie)

COL (H) Bertrand MAUPOUME (Légion Étrangère)

COL René GAILLOT (DMD 73)

COL Alain LAUMONT

COL Jean François GAUTIER (DMD 14)

COL Bernard ALTENBACH (CAT)

COL Jean MAYAN (Armée de l’Air)

COL Robert TRAVAILLOT (Train para)

COL Jean Claude GANEAU (Armée de l’Air)

COL (H) Michel LANGERON (Gendarmerie)

COL Roland de PHILY (CAT)

COL Jean Pierre CARLI (Transmissions)

COL Gérard LECONTE (CAT)

Capitaine de Vaisseau René DELBOVE (Marine Nationale)

COL Michel GEORGE (ALAT)

COL (H) Xavier LAFAILLE (Génie)

COL Olivier LATREMOLIERE (Infanterie)

COL Claude HIRTZ (Artillerie)

COL (H) Daniel BEAUFRETON (Matériel)

COL (H) Jean Claude MALINGE (Matériel)

COL Didier FOURCADE (Cavalerie)

COL Frédéric SENE

COL Guy REVEYRON (Matériel)

COL Georges PROD’HOMME (Troupes de Marine)

COL Joël BURCK (DGA)

COL Michel BIGNAND (Médecin en chef BSPP)

Capitaine de Vaisseau Jean Claude LUPI (Marine Nationale)

COL Didier LEMIRE (Génie)

Capitaine de Vaisseau Christian MATTON (Marine Nationale)

COL Claude MAQUIN (Troupes de Marine)

Capitaine de Vaisseau Jean Michel TUFFAL (Marine Nationale)

Capitaine de Vaisseau Alain TRIQUET (Marine Nationale)

COL michel DUMARCHE (Infanterie)

​COL Claude KLIPFEL (CAT)

Capitaine de Vaisseau Emmanuel LACCOURS (Marine Nationale)

COL Jean Pierre FRANQUEVILLE (Gendarmerie)

COL Jean François PORNON (Service de Santé des Armées)

COL Claude André PAYEN (Gendarmerie)

COL Gilbert RUFFIER D’EPENOUX (Transmissions)

COL Jean Louis GRATTEPANCHE (Commissariat)

COL (H) Daniel VAUVILLIER (Cavalerie)

COL (H) Bénedict MERCIER

COL Jean Luc ESPINOSA (Infanterie)

COL Christophe DESCHARD (Cavalerie)

COL Eric GAUTIER (DMD 93)

COL Jean Louis LADUREAU (Train)

COL Michel LEBEGUE (Train)

COL Yves BOURBOULON (Cadre Spécial)

LCL François MIGEON (Infanterie)

LCL Roland BONNEFOUS (Infanterie)

LCL Christian de la FOREST DIVONNE (Cavalerie)

LCL Jean-Claude ODERMATT (Infanterie)

LCL Serge BOUTET (Artillerie)

Capitaine de Frégate Bernard PILLAUD (Marine Nationale)

LCL Marc Mariano PEGALAJAR (Armée de l’Air)

LCL Jean Michel REGNIER (Cavalerie / DPSD)

LCL Yannick MAHE (Gendarmerie)

LCL Alain GOSSET (TDM / ALAT)

LCL Guy RENOULEAUD ( Matériel)

LCL Jean François CERISIER (DRM)

LCL Bernard DEBRADES

LCL Georges GUEHENNEUX (Troupes de Marine)

LCL Jean Pierre MACABET (Troupes de Marine)

LCL Alain HUM (ALAT)

LCL Régis OLLIVIER (Min Déf Paris)

LCL (H) Jean Noël LE RUMEUR ( Armée de l’Air)

LCL Claude CERCLEUX (DGSE)

LCL Daniel FAVARD (Infanterie)

LCL Jacques POPINEAU (Cadre Spécial)

LCL Walter ARLEN (ALAT)

LCL Jacky PEDEMONTE (Troupes de Montagne)

LCL Bernard GONZALES (Troupes de Marine)

LCL Jean Claude PERRAULT (Armée de l’air)

LCL Gérard LAPLACE (Troupes de Marine)

LCL Jean Claude LAPOIRIE

LCL Elie VAYSSIERE (Transmissions)

LCL Michel ROMAN (Armée de l’Air)

LCL Gérard COPIER (Armée de l’Air)

LCL Robert FAIVRE (Infanterie para)

LCL Alain FRERE (Gendarmerie)

LCL André BILLEGAS (ALAT)

Capitaine de Frégate Jean Michel CAZE (Marine Nationale)

Capitaine de Frégate Marcel CHORON (Marine Nationale)

LCL Daniel CLEMENT (Génie)

Capitaine de Frégate Michel WEPPE (Marine Nationale)

LCL Jean Pierre GRAVELINES (ALAT)

LCL Axel BOUVET (Troupes de Montagne)

LCL (H) Christian GUGLIELMI (SEA)

LCL (H) Dominique FLAMENT (Troupes de Marine)

LCL (H) Philippe CHATILLON GOUBERT (Transmissions)

LCL Claude LEROY (Cavalerie)

LCL Gérald GONZALEZ (ALAT)

LCL Jean Michel REGNIER

Capitaine de Frégate Jean Michel CAZE (Marine nationale)

Capitaine de Frégate Jean Michel CHAMBRAN (Marine nationale)

LCL Bernard LOREILLE (Artillerie)

LCL Philippe RECH (Troupes de Marine)

LCL Alain MARTELLE (Gendarmerie)

LCL (H) Paul PEGEAUD (Infanterie)

LCL Bruno LAHALLE (Armée de l’Air)

LCL Rémy FLEUROT (Gendarmerie de l’Air)

LCL Bruno DESPLANQUES (Service des Essences des armées)

LCL Claude SIMONNET (Armée de l’Air)

LCL Frédéric MANESSE (Train)

LCL DEMOUTIEZ (Troupes de Montagne)

LCL Jean Louis TAPRET (Train)

LCL EVANO-CAMILLE

LCL Yves BELEGUIC (Génie para)

LCL Philippe CROCHARD (Artillerie)

Commissaire en chef de deuxième classe Emmanuel REUILLARD (CAT)

LCL Louis De LARMINAT (Infanterie para)

Capitaine de Frégate Hervé DELAS (Marine Nationale)

LCL Jean Pierre ROUL (ALAT)

Ingénieur en chef de deuxième classe Arnaud GRENIER (DGA)

LCL Daniel CHASSAGNE (Train)

LCL Fabrice TRANCHANT (Gendarmerie)

LCL Henry REGNIER (Transmissions)

LCL Paul BOILLET

LCL Patrice HUMEAU (Armée de l’Air)

LCL Gérard NAURA (Génie)

LCL André DONZEAU (Infanterie)

LCL Alain CHARBONNIER (Infanterie)

LCL Marc CANTIAN (CAT)

LCL François HESPEL (Génie)

Capitaine de Frégate Daniel DELL OVA (Marine Nationale)

LCL Pierre SAGET (Troupes de Marine)

LCL Jean Louis BOURDIN (Matériel)

LCL (H) Philippe SARDA (Armée de l’Air)

LCL Camille MEGEL (Troupes de Marine)

LCL Jean Claude LECOMTE (Infanterie)

LCL François RAINON (Troupes de Marine)

LCL Jean Marc BOUILLARD (ALAT)

LCL Jean Pierre FABRE (Infanterie)

LCL Patrick JOLEAUD (Troupes de Marine)

Capitaine de Frégate Jean Edouard GOURSAT (Marine Nationale)

LCL Jean Claude CLAVEAU

Capitaine de Frégate Gilles DE FRANCE (Marine Nationale)

LCL Jean François CUIGNET

LCL Raymond LE FEUVRE (Troupes de Marine)

LCL Michel GUESDON (Cavalerie)

LCL (H) Marc JEZEQUEL (MinDef)

LCL Benoit DE BERGEVIN (Artillerie)

LCL Pascal BEGUE (CAT)

LCL Benoit DE LA ROCQUE

LCL Jean Baptiste BUSUTTIL (Eurocorps)

LCL Bernard PINAUD

Chef d’Escadrons Pascal METZGER (Cavalerie)

Chef d’Escadrons (h) Philippe de PARSEVAL (Cavalerie)

Chef de Bataillon Robert GARBAGE (Infanterie)

Commandant Gilbert SANDMAYER ( Gvt militaire Berlin)

Commandant (H) Daniel BRIERE (Matériel)

Chef d’Escadron Roger GRUNT (Troupes de Montagne)

Commandant Thierry RIVE (BSPP)

Commandant Marcel LOPEZ

Commandant Gérard BONNEAU

Commandant Bernard ANSOULT (Service de Santé)

Commandant (H) Franz AMBROSCH (Légion Etrangère)

Commandant Daniel De PALACIO (Troupes de Montagne)

Commandant Pierre CHAUVET (Infanterie para)

Commandant Jean Pierre BONNET (Infanterie para)

Commandant Daniel ANGOT (Troupes de Marine)

Commandant Francis VOLK (Troupes de Marine)

Commandant François HARARI (Infanterie)

Commandant Yves REBEYROL (Armée de l’Air)

Chef d’Escadron Michel DUFAU (ALAT)

Chef d’Escadron Jean Pierre LAFFILE (Train)

Commandant Ghjuvan-Paulu POZZO DI BORGO (Génie)

Commandant Michel GOURNAY (Artillerie)

Commandant Gérard PUECH (Cavalerie)

Chef d’Escadron Charles BENARROS (Cavalerie)

Capitaine de Corvette Jean BLANCHARD (Marine Nationale)

Commandant Emile BAZERQUE (BFA)

Commandant Henri ABRAN (Armée de l’Air)

Commandant Gilbert SANDMAYER

Commandant Jean Claude SAVANT (Infanterie)

Commandant Christian GUERIN (DMD 71)

Commandant Laurent VAN DAMME (Matériel)

Commandant Daniel LEGAOUYER

Commandant David ROLLIN (Armée de l’Air)

Commandant (H) Bernard AMET (Légion Étrangère)

Commandant Patrice THIERRY (Matériel)

Commandant Christian HUET (Police Nationale)

Commandant Jean Claude LLORENS (Infanterie)

Commandant Michel TIGLI (DGA)

Commandant Charles MOGNETTI (Matériel)

Capitaine de Corvette Pierre MARIONNET (Marine Nationale)

Commandant Thomas CAZIER (Troupes de Marine)

Chef d’Escadrons Christian LATOUR (Cavalerie)

Commandant Jean Michel LASNIER (ALAT)

Commandant Brigitte ROEDERER (DMD 77)

Commandant Céline ZUSSY (Armée de l’Air)

Chef d’Escadrons Alain GEILING (Artillerie)

Commandant Daniel NICOT (Infanterie para)

Commandant Bertrand CHANOINE (Troupes de Montagne)

CNE Jean Paul BONNEVILLE (Infanterie)

CNE (H) Julien ROGE (ALAT)

CNE Jean Marie ETIENNE ( Infanterie)

CNE Christian VADAM (Infanterie de Montagne)

CNE Gérard SERRAT (ALAT)

CNE André BROCHARD (Cavalerie)

CNE Yvon FRAYSSE (Armée de l’Air)

LT de vaisseau Claude VALLE (Commando Marine)

CNE Jean François LETISSIER (Armée de l’Air)

CNE Damien VALLELIAN (Légion Etrangère)

CNE Jean Louis ANGLADA (Armée de l’Air)

CNE Jacques VILLARD (Armée de l’Air)

CNE (H) Patrick LE CAVELIER (Transmissions)

CNE Philippe JOUANNIN (ALAT)

CNE Yvon MICHAUD (Infanterie)

CNE François MASUYER (ALAT)

CNE (H) Patrick KERANGUEVEN (Cavalerie)

CNE Guy LAMOLLE (Artillerie)

CNE Jean Pierre MOREL (Infanterie)

CNE Noël BOY (Troupes de Marine)

CNE Daniel MALGRAS (Service de Santé)

CNE Pierre d’ABOVILLE (Génie)

CNE Jean Pierre BUREAU (Infanterie para)

CNE Domi STUM (ALAT)

CNE Didier VALVERDE (Armée de l’Air)

CNE Daniel ROTH (Artillerie)

CNE Serge TORREILLES

CNE Ange MARTINI (Armée de l’Air)

CNE Paul RISTERUCCI (Troupes de Marine)

CNE Michel MICZEK (Cavalerie)

CNE Georges JUSTICE (Gendarmerie)

CNE Luc AUGIER (Armée de l’Air)

CNE Raoul CANNO (Police Nationale)

CNE Patrick MOITRIER (Armée de l’Air)

CNE Nicolay TOMOV

LT de Vaisseau Pascal BURLET (Marine Nationale)

CNE Jean ECKERT (Génie)

CNE Jacques CLUZEL (Armée de l’Air)

CNE Serge ESCARAT (Infanterie para)

CNE Claude RIOLAND (Infanterie)

CNE Eric GAGNEPAIN (Armée de l’air)

CNE Marc BALOR

CNE Pierre LAFARGUE (Transmissions)

CNE Jean FAVIER (Service de Santé des Armées)

CNE Christophe PESLERBE (Cavalerie)

CNE Laurent NICOLAS (Cavalerie)

CNE Guy BEAUFILS (Armée de l’Air)

CNE (H) Pascal HENRY (Génie)

CNE Antoine SPAAK (Armée de l’Air)

CNE Pierre Jean DE MORGAN (Infanterie)

CNE Fabio MANZOLI (Artillerie)

CNE Jean Pierre CHABROL (Artillerie)

CNE Philippe DELARUELLE (ALAT)

CNE Franck SALMON (Armée de l’Air)

CNE Philippe COUIC (Infanterie)

CNE Jean Luc VOLTZ (Gendarmerie)

CNE René BOTTERO

CNE Francis DALMASSO (Artillerie)

CNE Jean Philippe BOUCHERIE (Légion Étrangère)

CNE Maurice ZOBLER (Troupes de Marine)

CNE Philippe MAYNOT (Infanterie)

CNE Pierre DUMOULIN

CNE Bruno ROY (Artillerie)

CNE Patrick DAVIAUD (Cavalerie)

CNE Jean Paul BARHELEMY (Artillerie)

CNE Nicolas ZAHAR (Troupes de Marine)

CNE Gilles PLECHE (ENTSOA)

CNE Jean Etienne CAUSSE (Sécurité Civile)

CNE Claude HALLER (Troupes de Marine)

CNE Loïc LAAS (Artillerie)

CNE Michel FAUQUIER (Infanterie)

CNE Didier JEAN

CNE Frédéric WISSER (Armée de l’Air)

CNE Georges STER (Infanterie)

CNE Philippe GANEMAN VALOT (Infanterie)

CNE Grégoire COLLONG (Légion Etrangère)

CNE Christophe COLE (Artillerie)

CNE Laurent FAURE (Génie)

Lt de Vaisseau Raymond VAUTRIN (Marine Nationale)

Enseigne de Vaisseau Lionel BOUET (Marine Nationale)

Lt Jean Claude BERNADET (Réserve Citoyenne)

Lt Roger BORDES (Armée de l’Air)

Lt Pierre THOMAS (Train)

Lt (H) Sylvain LEFIEUX (Infanterie)

Lt Claude LANT (Infanterie para)

Lt Jean Louis VILLECHENON (Armée de l’Air)

Lt Daniel APEL

Lt Marc IZEMBART

Lt Philippe MORILHAT (Matériel)

Lt Raymond NEGRE (Armée de l’Air)

Lt François DE HEAULME (Train)

Lt Alain REYFTMANN (Train)

Lt Aurélien DE PREVILLE

Lt Lise LAFARGUE (Service de Santé des Armées)

Lt Novak DE BERGERAC (Troupes de Marine)

Lt Pierre CHAPPUIS

Lt Jérôme LOUVET (Armée de l’Air)

Off technicien 1ère classe Gilbert JANSSENS (Aéronavale)

Lt Philippe GASSE (Armée de l’Air)

Lt Yann PERRIN

Lt Louis Eric SALEMBIER (Génie)

Lt Denis DELANNOY (Artillerie)

Lt Christophe BOUCHEZ (Armée de l’Air)

Lt (H) Daniel HERAL (Matériel)

Lt Marc CHAUVE (Génie de l’Air)

Lt Jean François CAMBOULAS (DGA)

S/Lt Jean LEGRAND (Gendarmerie)

S/Lt Charles DEVAUX

Asp Pierre Alain PY

S/Lt Jean Pierre CHASTRE (Armée de l’Air)

Asp Philippe MATTEI (Cavalerie)

Enseigne de Vaisseau de deuxième classe Emmanuel NOBLET (Marine Nationale)

S/Lt Hervé MANHES (Armée de l’Air)

Major Eric NOYEZ (Armée de l’Air)

Major (h) Alain LIOT (Marine Nationale)

Major François HARDY (Police Nationale)

Major (h) Michel GARBAGE (ALAT)

Major Jacques ANTOINE (Troupes de Marine)

Major Rémy LELOUEY (Cavalerie)

Major Pierre CIVRAY (SEA)

Major Jean Paul CLEDIC (Infanterie para)

Major Bruno BASTIANI (Police Nationale)

Major Francis DELAFOSSE (Génie)

Major Michel GOUTAL (Transmissions)

Major Frederic DESREMAUX (Génie)

Major Jacques MAGHERINI (Cavalerie para)

Major Thierry CASTAING (armée de l’Air)

Major Pierre PARDON (GSEM)

Major Yves BROYER (ALAT)

Major Fréderic DUFOUR (Infanterie)

Major Jacques COSMA (Marine Nationale)

Major Jean Maurice AUBRY (Génie)

Major Pascal BROWAEYS (Marine Nationale)

Major Jean LE ROUX (Marine Nationale)

Major Claude MARTIN (CAT)

Major Roger PETRY (Infanterie)

Major (H) Bernard SOTINEL (DMD 76)

Major David JOSIEN (Troupes de Marine)

Major Jean Marie VOLFF (Gendarmerie)

Major Raymond AGNESCAS (Gendarmerie)

Major Bruno VICTOR (Marine Nationale)

Major Alain KERGONOU (Troupes de Marine)

Major Serge BADIA (ALAT)

Major Claude LE CAVELIER (Gendarmerie)

Major Jean Marie PERONNEAU

Major Jacques THOUVENIN (Armée de l’Air)

Major Bernard GAILHARD (Armée de l’Air)

Major André BARRERE (Gendarmerie)

Major Albert ANTONIO (Infanterie)

Major Jean Paul DEVILLERS (Armée de l’Air)

Major Pierre GOBERT (Armée de l’Air)

Major Bernard MARIVAL (Armée de l’Air)

Major Henri SOULIE (Gendarmerie Nationale)

Major Gérard DUCHAUSSOY (Marine Nationale)

Major Robert LENHARDT (Infanterie)

Major Claude BLANQUART (Police Nationale)

Major Suzanne COMTE (Service de Santé des Armées)

Major Pierre POURE (Gendarmerie)

Major Alain ANDRIOL (Marine Nationale)

Major Pascal VEILLET (Armée de l’Air)

Major Pierre VIDAL (Train)

Major Christian LAVIGNE (Gendarmerie)

Major Pierre LECCIA (Armée de l’Air)

Major Patrick TISNES (Armée de l’Air)

Major GUY CRUSSON (Gendarmerie)

Major Francis JOLIVET (Cavalerie)

Major Henri GELIN (Troupes de Marine)

Major Patrick BORJA (Marine Nationale)

Major Jean François DUCHIRON (Marine Nationale)

Major Hubert NOTO (Marins pompiers Marseille)

Major Jean RISTORINI (Marins pompiers Marseille)

Major Jean Pascal CATTIAUX (Troupes de Marine)

Major Bernard SELVA (Légion Étrangère)

Major Michel JEHL (Police Nationale)

Major Claude DUQUEROY (Police Nationale)

Major Jean Marie GUICHETEAU (Sécurité Civile)

Major Joseph SAUBAN (Marine Nationale)

Major Jacky PROUST (Gendarmerie)

Major Chantal CESTIN (Service de Santé des Armées)

Major Eric CESTIN (Infanterie para)

Major Clément HUYNH (Gendarmerie)

Major Jean Pierre PETIT (Police Nationale)

Major Jean Louis REGAIRAZ (Marine Nationale)

Major Eric MAFFRE (Infanterie)

Major Alain BEGOGHIN

Major Christian VASSAL (Armée de l’Air)

Major (H) Thierry PETITPAIN

Major Christophe BOUTEILLIER (Gendarmerie)

Major Jean François VILLETTE (Police Nationale)

Major Patricia MILLOT

Major Christian JUNCA (Gendarmerie)

ADC Jean Pierre LEGROS (Troupes de Marine)

ADC Gérald PUEL (Armée de l’Air)

ADC Rohny CROMBEZ (Armée de terre)

ADC Nathalie AUBERT (Infanterie)

ADC Jacques KERIBIN (DPSD)

ADC Bernard SALVAI (Troupes de Marine)

ADC Laurent BUSVETRE (DMD 76)

BC Paul QUILICHINI (Police Nationale)

ADC François CHAMORRO (ALAT)

ADC Hérvé BERTHOU (ALAT)

ADC Georges ROUGEOT (ALAT)

ADC Jean Claude THOURAUD (ALAT)

ADC Jean Claude GUILBERT (ALAT)

ADC Pascal LABINIEAU (Infanterie)

ADC Denis MATHIOT (Gendarmerie)

ADC Maurice BRIERE (ALAT)

ADC Patrick BYDLON (Cavalerie)

ADC Claude ANTONINI (Troupes de Marine)

ADC Serge CAROUGE (Troupes de Montagne)

ADC Jean Louis CHALLIER (Cavalerie para)

ADC Dominique CORDIER (Matériel)

ADC René LANDRE (Infanterie para)

ADC Daniel DUAULT (Troupes de Marine)

ADC Jacques LE BRONNEC (ALAT)

ADC Chabane MAERTENS

ADC Antoine SERRAT (Train)

ADC Claude VIGNAUD (Troupes de Marine)

ADC Yannick QUELIN

ADC Alain GUERARD (ALAT)

ADC Hervé DUPONT (Artillerie)

ADC Jean Jacques HERZOG (ALAT)

ADC Pierrot REBOURS

ADC Michel FRANZIN (Transmissions)

ADC Denis CASTAING (Gendarmerie)

ADC Guy LECLERCQ (Armée de l’Air)

ADC Jean Louis VAYRON (Troupes de Marine)

ADC Alain CHAPUIS

ADC Alain PERONEILLE (Génie para)

ADC Gérard DEAU

ADC Philippe ANE

ADC Yves DAFFIX (ALAT)

ADC Jean DESSENNE (Génie para)

ADC Michel BRU (ALAT)

ADC René GARRIGUES (Transmissions)

ADC Albert EICHACKER

ADC Jean Paul DOUCET (Génie de l’Air)

ADC Richard GAPSKI (Armée de l’Air)

ADC Claude DELAIRE (Train)

ADC Thierry CLOIX (Génie para)

ADC Yves SAMPEDRO (Train para)

ADC Michel SCHLIFFER (ALAT)

ADC Alain VAISSIERE (ALAT)

ADC Jean CHAUSSEPIED (ALAT)

ADC Gilbert NORMAND

ADC Jean Louis CROUZAT

ADC Bernard CABON (ALAT)

ADC Roland GONTHIER (Infanterie)

ADC Daniel CHARLES (ALAT)

ADC Jean Claude DELAHAYE (Troupes de Marine)

ADC Hubert DECARRE (ALAT)

ADC Sylvain JAPPAIN (ALAT)

ADC Gérard CHAMBON (Transmissions TAP)

ADC Serge MARCHINI (ALAT)

ADC Edmond VOSSIER (Troupes de Marine)

MP Patrick BANDIERA (Marine Nationale)

MP François GOBIN (Marine Nationale)

ADC Jean Marie LAJEUNESSE (Gendarmerie)

ADC Gilles MARIN (Cadre Spécial)

ADC Gérard FIGAROL (ALAT)

ADC Roger PAINDAVOINE (ALAT)

MP Philippe CANO (Marine Nationale)

ADC Pascal DEGRANDCOURT (Train)

MP Pascal LAMINETTE (Marine Nationale)

ADC René LAUER (Génie)

MP Olivier LESPAGNOL (Marine Nationale)

MP Gabriel MUNTANER (Marine Nationale)

MP Pascal LAMINETTE (Marine Nationale)

ADC Daniel BEAUJOT (Infanterie para)

MP Mathieu GUENGANT (Marine Nationale)

ADC Patrice HOSTIN (ALAT)

MP Jean Marc MORACCHINI (Marine Nationale)

ADC Jean François BOUDET (CAT)

MP Bernard GAUTIER (Marine Nationale)

ADC Francis RAFFAILLAC (Armée de l’Air)

ADC Jacky TRUMTEL

MP Patrick LAROUZE (Marine Nationale)

ADC Jacky ONFROY (ALAT)

ADC Patrick GILLES (Troupes de Marine)

ADC Robert DEBACKERE (Armée de l’Air)

ADC René VOSSIER (Troupes de Marine)

ADC Christian CHAUVEAU (ALAT)

MP Marcel FLOCH (Marine Nationale)

MP Christian KEDDAR (Marine Nationale)

ADC Jean Claude CHAINE (Gendarmerie)

ADC Patrick VOIRIN (Infanterie)

ADC Jean Claude AUDOUIT (ALAT)

ADC Hubert GALAU (ALAT)

ADC Pierre PILLODS (ALAT)

ADC Philippe IMHOLZ (ALAT)

ADC René VEDEAU (Gendarmerie)

ADC Jean BAUDRY (ALAT)

MP Gilbert PORTEN (Marine Nationale)

ADC Patrice COQUELIN (Infanterie para)

MP Jean Paul CUVELIER (Marine Nationale)

ADC Thierry CLOIX

ADC Patrick BILLOT (ALAT)

ADC Daniel BIGARD (Artillerie)

ADC Michel DUFOUR

ADC Jean Hugues HENO (Transmissions)

ADC Michel CAUDINE (Génie – Sécurité Civile)

ADC Chantal CARA (Armée de l’Air)

ADC Jacques POTHUAUD (ALAT)

ADC Jacques CHAMPETIER (Artillerie)

ADC Jean Jacques BOURGEOIS (Transmissions)

ADC Michel BERTHELOT (Armée de l’Air)

ADC Daniel THURET (Matériel)

ADC Marc BIELSA (Infanterie para)

ADC Jean Michel DELREUX (Transmissions)

ADC Pierre BARNEOUD

ADC Guy PALLANCA (ALAT)

ADC Guy RIGAL (Troupes de Marine)

ADC Bernard GUILLEMAN (Armée de l’Air)

ADC Michel HERBRETEAU (Troupes de Marine)

ADC Luc SIMONNET (Armée de l’Air)

BC Gérard THOMAS (Police Nationale)

MP Patrick BOUT (Marine Nationale)

ADC Marie Joseph VINCENTELLI (Matériel)

ADC Eric BOURGOGNE (Génie para)

ADC Gérard LANCLUME (ALAT)

ADC Jean Jacques ROCLE (Armée de l’Air)

MP Jean Pierre ROBLIN (Marine Nationale)

ADC Jacky DEVEZEAUD (Troupes de Marine)

ADC François TICHARD (Troupes de Marine)

ADC Fabrice BRUGHEAT (Troupes de Marine)

ADC Michel CONSTANCE (ALAT)

ADC Bernard EME (Cavalerie)

ADC Jean ASSIRELLI (Armée de l’Air)

ADC Philippe ANJOLRAS (Armée de l’Air)

ADC Bernard FALCOMER

ADC Robert RAPPELIN (Armée de l’Air)

ADJ Gérard BARRIERE (Transmissions)

ADC Jean Pierre BOURGEOIS (Infanterie para)

ADC Joseph LOUBAT (Troupes de Marine)

ADC Jean Claude FLAUJAC (Gendarmerie)

ADC Jean Luc DAMIEN (Armée de l’Air)

ADC Moala TAUTUU (Infanterie)

ADC Christian BRUNA (Artillerie)

ADC Michel EISELE (Artillerie)

MP Régis SONNETTE (Marine Nationale)

ADC Marc CERVONI (Infanterie)

ADC Jacques BERNARD (Infanterie)

ADC Francis DENIEAU (EM)

ADC Paul RONCEAU

ADC Roger BORDES

ADC Yves BESSOT (Armée de l’Air)

MP Albert HENRY (Marine Nationale)

ADC Philippe PHINA-ZIEBIN (Troupes de Marine)

MP Dominique LALLEMAND (Marine Nationale)

ADC Laurent EISELE (Cavalerie)

ADC (H) Patrick DE PARIS (Armée de l’Air)

ADC Alain RATEL (Infanterie)

ADC Bertrand DUCOMMUN

ADC Olivier BERTRAND (CPIS)

ADC Eric GLENAT (Train para)

ADC Christian OBRY

ADC Dominique TABOUREAU (ALAT)

ADC Jacques ODILE (Gendarmerie)

ADC Pierre JOUSSE (Légion Etrangère)

ADC Jacques DUMOULIN (Légion Etrangère)

ADC Jacques BRACQUEMONT (Cavalerie)

MP Alain SEGON (Marine Nationale)

MP Jean Paul LAGARDE (Marine Nationale)

ADC Thierry PEJON (ALAT)

MP Gilbert MINANA (Marins pompiers Marseille)

ADC Guy MUREAU (ALAT)

MP Henri POUS (Marins pompiers Marseille)

ADC Gilbert LAPIROT (Armée de l’Air)

ADC Joseph BIAVA (Gendarmerie)

MP Marc TELLINI (Marins pompiers Marseille)

ADC Michel GOYARD (Armée de l’Air)

ADC Thierry MENEZ (Armée de l’Air)

ADC Charles BROU (Gendarmerie)

ADC Jean Michel DURA (Armée de l’Air)

MP Jean François PUISSEGUR (Marine Nationale)

ADC Pierre GUINOT (Cavalerie para)

ADC Thierry FRANCKE

MP Philippe BIOTEAU (Marine Nationale)

ADC Richard HINNEWINKEL (Troupes de Marine)

MP Patrick LERAY (Marine Nationale)

MP Jean Claude GARNAUD (Marine Nationale)

ADC Thierry LAIGNEAU (BCAAM)

ADC Max BLEAS (Cavalerie)

ADC Jean Louis DAUDE (ENSOA)

ADC Serge LARCHER

MP Gilles COTTEREAU (Marine Nationale)

ADC Guy GERMA (EM)

ADC Thierry OURCEAU (Armée de l’Air)

ADC Henri METAUX (Cavalerie)

ADC Daniel JAN (Transmissions)

ADC Renan LE PARANTHOEN (Armée de l’Air)

ADC Jack BOULONGNE (Troupes de Marine)

ADC Jean Louis XEMARD (Troupes de Marine)

ADC Danièle COUROIS (Armée de l’Air)

ADC Jacques ROULLIN (Cadre Spécial)

ADC Patrick ANGEBEAU (Armée de l’Air)

ADC philippe LAUVERJAT (Gendarmerie)

ADC Jacky LODS (Troupes de Marine)

ADC Eric POTEL (Train)

ADC Jacques JOURNOT (Armée de l’Air)

MP Norbert PASQUALINI (Marine Nationale)

ADC Ernest MAGNOUX (Artillerie)

ADC Bernard CENDRIER (Légion Etrangère)

ADC Jean CORRAO (Cadre Spécial)

ADC Jean Pierre DAUDET (Troupes de Marine)

ADC Christian CHALAS

ADC Charly LIREUX (Gendarmerie)

ADC Arnaud LAVERNY (Gendarmerie)

ADC Laurent RUBIRA (Infanterie)

ADC Bernard MAILLIER (Train)

ADC Christian GERARDIN

MP Yann AMICE (Marine Nationale)

ADC Marie Claude BLOCH (Train)

ADC Alain MARSAN (Armée de l’Air)

ADJ Jean Luc TRONC (Armée de l’Air)

ADJ Fred KAUFFER (Troupes de Marine)

ADJ Olivier GUENAULT (Armée de l’Air)

ADJ Alain SAUER (Troupes de Montagne)

ADJ Pascal SAUREN (Génie)

ADJ Jean Pierre VITRY (Génie)

ADJ Gérard BARRILLOT (ALAT)

ADJ Alain BRAU (Cavalerie para)

ADJ Gérard LEININGER (ETAP)

ADJ Jean Marie FARLIN (Armée de l’Air)

ADJ Jacky RABAY (ALAT)

ADJ Gilbert MORALES (ALAT)

ADJ Patrick DUMAS (Troupes de Marine)

ADJ Jacques TUZET (ALAT)

ADJ Pierre HIRCQ (Armée de l’Air)

ADJ Jean DELEAU (Armée de l’Air)

ADJ Armand BASMAISON (ALAT)

ADJ Jean Patrick MASSE (ALAT)

PM Peter HAJAS (Marine Nationale)

ADJ Robert DOUSSE (Gendarmerie)

ADJ Régis CHARENNAC (ALAT)

PM Joel JARRIER MARTIN (Marine Nationale)

PM François LE MEE (Marine Nationale)

PM Christian CORTESE ( Marine Nationale)

ADJ Jean Marie COMTE (Armée de l’Air)

PM Mickaël FAUCHART (Marine Nationale)

ADJ Christian ROCCHI (Armée de l’Air)

ADJ Jérôme BERNARD (Troupes de Marine)

PM Noël BOTELLA (Marine Nationale)

ADJ Rémy PLAUZOLLES (ALAT)

ADJ Jean Paul PESIN (Gendarmerie)

ADJ Thibaut FERRARO (Troupes de Marine)

ADJ Pascal MACHEFER (Armée de l’Air)

ADJ Frederic BOTELLA (Armée de l’Air)

ADJ Louis MULLER (Troupes de Marine)

ADJ Louis DERUY (ALAT)

PM Jean Bernard BENOIST (Marine Nationale)

PM Jean Pierre TERDIEU (Marine Nationale)

PM Gérard FERON (Marine Nationale)

ADJ Paul PINOS (Gendarmerie)

PM Jérôme ENQUEBECQ (Marine Nationale)

PM Frédéric CAMPS (Marine Nationale)

PM Jean Marc MULLER (Marine Nationale)

ADJ Josiane SALAUN (Transmissions)

ADJ Jean Louis PUECH (ALAT)

ADJ Michel ARRAULT (ALAT)

ADJ Pierre GUERIN (ALAT)

ADJ Jean Richard MANSENCAL (ALAT)

ADJ Norbert CASTELLI (ALAT)

ADJ François RECHE (Troupes de Marine)

PM Jean Patrice AUBRY (Marine Nationale)

ADJ Jean ARRAULT (Train)

ADJ Philippe SOUVEURAS (Armée de l’Air)

ADJ Jean Claude DELACRETAZ (Légion Etrangère)

​ADJ Jean Claude MANGIN (Légion Etrangère para)

ADJ Mohamed DJAFOUR (Infanterie para)

ADJ Hugues NAGY (Troupes de Montagne)

PM Gilles SALIS (Marine Nationale)

ADJ gérard SAUTREY (Train)

PM Denis BISBAU (Marine Nationale)

ADJ Christian BERGE (Génie)

ADJ François DUCHI (Infanterie)

ADJ Philippe BUIRON (Génie para)

ADJ Emile FARRES (Artillerie)

ADJ Laurent LEJEUNE (Armée de l’Air)

ADJ Patrick BABEF (Ecpad – Sirpa)

PM Frédéric LEBACLE (Marine Nationale)

ADJ Grégory CHATELAIN (Armée de l’Air)

ADJ Philippe HOUBART (Service de Santé des Armées)

ADJ Jacques RIPERT (Train para)

ADJ Bernard IMBERT

ADJ Laurent Philippe (Génie)

PM Dominique BOURLAND (Marine Nationale)

ADJ Fabien LEFORT (Génie pompier)

ADJ Alexandre HERVOUIN (Gendarmerie)

PM Fabrice HELLER (Marine Nationale)

ADJ Philippe URBANI (Troupes de Marine)

ADJ Denis BARBIERI (Gendarmerie)

ADJ Gérard BARTHELEMY (ALAT)

ADJ Grégory BACHMANN (Cavalerie)

PM Philippe FECOURT (Marine Nationale)

PM Alain BERNARD (Marine Nationale)

ADJ Marcel GODFROY (Gendarmerie)

ADJ Bernard GELEZUINAS (Troupes de Marine)

ADJ Yves CLERGET (EAAT)

ADJ Patrick ISSOLAH (Infanterie)

ADJ Jean Luc GOYARD (Armée de l’Air)

PM Stéphane RICHARD (Marine Nationale)

ADJ Martin HORROCKS (Légion Etrangère)

ADJ Denis ANRAUDO (Armée de l’Air)

PM Jacques BERGOUGNOUX (Marine Nationale)

ADJ Jean Pierre PERNOT (Infanterie)

ADJ Daniel ZAVAN (Troupes de Marine)

ADJ Christian PANERVE (Gendarmerie)

ADJ Thierry BONNEL (Cavalerie)

ADJ Serge MERIENNE (ALAT)

ADJ Albin MARCET (Armée de l’Air)

PM Frédéric LESAULNIER (Marine Nationale)

ADJ Jean LATREILLE (ALAT)

ADJ Christophe TRIACQ (Matériel)

ADJ François RECHE (Troupes de Marine)

PM Jérôme LIENARD (Infanterie)

ADJ Gillian BASONI (ALAT)

ADJ Brigitte VIGUIER (Armée de l’Air)

ADJ Bernard SAUPIN (Armée de l’Air)

ADJ Alain RIGOT (ALAT)

ADJ Guillaume RENAUD (Gendarmerie)

PM Yvon LAGOUGE (Marine Nationale)

ADJ Paul DIDELOT (Troupes de Marine)

ADJ Frédéric FERRUCCI (ALAT)

ADJ Jean Pierre HARDY (Infanterie)

ADJ Nicolas MORA CORRAL (Infanterie)

ADJ Rémy PINNA (ALAT)

ADJ Delphine DRODE (ALAT)

ADJ Jean LAIRE (Troupes de Marine)

ADJ Yann VUITTON (ALAT)

PM Marcel AUDIBERT (Marins-Pompiers de Marseille)

SCH Alain FOURES (Infanterie)

MCH Yvann DANANAI (Cavalerie)

SCH Patrick DOMINE (Troupes de Marine)

SCH Abner REYES MIETS (Légion Étrangère)

SCH Maurice TOUSSAINT (Infanterie para)

MCH Robert ROUX (Artillerie)

SCH Jean Pierre BOURGER (Génie para)

SCH Stéphane SIMEONI (Troupes de Marine)

SCH Claude BOGAERT (Infanterie)

MCH Alain TIQUET (ALAT)

MCH Hubert CARBOU (ALAT)

MCH Jean Claude BIGORRE (ALAT)

Maître Martin ROCHER (Marine Nationale)

SCH Jean Pierre VERDIER (Armée de l’Air)

Maître Gilles BAROUAT (Marine Nationale)

MCH Jean Claude HORRENBERGER (Cavalerie para)

Maître Roger CLUZEL (Marine Nationale)

MCH Jean BESSEAU (Artillerie)

SCH Pierre CORDONIER (Génie)

SCH Richard Pierre COFFRE (Transmissions)

MCH Emmanuel DAUTRIAT (Gendarmerie)

MCH Martial CARBONNEL (Cavalerie)

MCH Francis VAUD (Artillerie)

SCH Jacques DENIS (ALAT)

SCH Raymond NIETL (Armée de l’Air)

SCH Jocelyn LALLEMAND (Infanterie)

SCH Thierry VERNET (Armée de l’Air)

Maître Ludovic CARON (Marine Nationale)

SCH Stari DURAC

SCH Philippe KUNTZ

SCH Philip PELEGRY (Armée de l’Air)

MCH Serge LE TADIC

SCH Bruno CIMBE (Transmissions)

SCH Serge DESMARIS (Train para)

Maître Yves CAULIER (Marine Nationale)

SCH Jocelyn BODINAUD (Infanterie para)

MCH Jean Max ROBERT (Artillerie)

Maître Patrick HOURY (Marine Nationale)

Maître Etienne ROBELIN (Marine Nationale)

SCH Christine ROBIN (Armée de l’Air)

Maître Mathieu BARON (Marine Nationale)

MCH Patrick ETIEN (Gendarmerie)

SCH Georges COIRON (Armée de l’Air)

SCH Jacques BOURBON (SGDN)

MCH Claude CARTON (Infanterie para)

MCH Jean Claude LE MARREC (ALAT)

MCH Daniel CONDOM (Matériel)

MCH Bruno PASQUET (Gendarmerie)

MCH Patrice CHATENET (Gendarmerie)

MCH Michel MROZEK (Cavalerie)

SCH Alban JAROS (Armée de l’Air)

SCH Olivier JACOB (Troupes de Marine)

SCH Joël BOSSU (Infanterie)

Maître Kevin FICHOU (Marine Nationale)

MCH Philippe GUERET (Gendarmerie)

Maître Gilbert FABIOUX (Marine Nationale)

Maître Christian WEISS (Marine Nationale)

MCH Christophe CARCAT (Artillerie)

MCH Maxime FURGEROT (Gendarmerie)

MCH Pascale YHUEL (Gendarmerie)

MCH Maxime PERROUX (Gendarmerie)

SCH Clément BODIN (Armée de l’Air)

SCH Nicolas ARNAUD (Armée de l’Air)

SCH François Xavier DE DREUILLE (Légion Etrangère)

MCH René FREYEISEN (Gendarmerie Maritime)

Maître Marc LOUGUET (Marine Nationale)

MCH Gérard BARBIER (Cavalerie para)

SCH arnaud KERRINCKX (Troupes de Marine)

SCH Régis COLTIN (Armée de l’Air)

SCH Maxime THEVENOT (Infanterie para)

MCH Joël GUILLER (Gendarmerie)

MCH Baptiste CERVELLI (Gendarmerie)

SGT Eric VIENNE (Génie)

SGT Daniel MATHEZ (Troupes de Marine)

SGT Jean Claude BRUEL-LESCUYER (Grand Invalide de Guerre)

SGT Quentin SAUZE (Cavalerie)

SGT Claude WATIN (Infanterie Para)

MDL Christian GUIHARD (ALAT)

MDL Pascal VIDAL (Gendarmerie)

MDL Dominique BODINAUD (Gendarmerie)

SGT Yves COUSSERANS (Génie de l’Air)

SGT Henri SIMEONI (Troupes de Marine)

MDL Philippe LAVALEE (Gendarmerie)

MDL Jean Marc RICHER (Gendarmerie)

SGT Jérôme LAGARDE (Troupes de Montagne)

SGT Auguste AGULLO (Armée de l’Air)

SM Stéphane GRANDIDIER (Marine Nationale)

SGT Claude PIERRE

MDL Daniel BOUVENOT (Cavalerie)

SGT Habib HAMMAMI (Infanterie para)

MDL Bertrand TAVEL (Cavalerie)

SGT Daniel TRISTANI (Troupes de Marine)

SGT Jean André CULIOLI (Infanterie)

SGT Jean Baptiste FLICHY (Troupes de Montagne)

MDL Henri de SONIS (Cavalerie para)

SGT Jean RABIET

SGT Régis JULIEN

Second Maître Michel BEAUPRETRE (Marine Nationale)

SGT Francisco MEDEL

Second Maître Paul GINOYER (Marine Nationale)

SGT Georges PERNET (Troupes de Marine)

SGT Jean Paul DIAZ

MDL Philippe GUERBOIS (Artillerie)

MDL Gérard CASSAR

SGT Eric BERNARD (Troupes de Marine)

SGT Dominique VERBRUGGHE (Troupes de Marine)

MDL Matthieu DE VARAX (Cavalerie)

Second Maître René ARNAUDET (Marine Nationale)

MDL Daniel LAMBERT (Artillerie)

MDL Yves DOLLET (Gendarmerie)

MDL Philippe NIKLASZEWSKI (Gendarmerie)

SGT Joël FLORET (Infanterie)

MDL Didier BLAY (Artillerie para)

SGT Umberto GARAVANA (Troupes de Marine)

SGT Philippe VOISINOT (Armée de l’Air)

Second Maître Jean Louis EVRARD (Marine Nationale)

MDL Yves LE BEGUEC (ALAT)

SGT Gilles THOMAS (Troupes de Marine)

MDL Robert BARRIERE (Gendarmerie)

MDL Jacques MAGNIEZ (Gendarmerie)

SGT Philippe ALLEAUME (Service de Santé des Armées)

SGT Jérôme LAPIERRE (Armée de l’Air)

MDL Daniel CAMIE (Gendarmerie Maritime)

SGT Philippe GASSER (Infanterie para)

MDL Jérôme HARRACA (Gendarmerie)

SGT gérard PHILIPIC (Armée de l’Air)

SGT Francis DE RICHEMOND (Armée de l’Air)

MDL Djilali MAAZOUZ (Gendarmerie)

MDL Valérie BRY (Cavalerie)

Second Maître Eric BLARDONE (Marine Nationale)

Second Maître Dominique COURTIN (Marine Nationale)

SGT Michel PERCEREAU (Armée de l’Air)

MDL Natacha NICOUX

Second Maître Laurence BARON (Marine Nationale)

SGT Guy Michel BOUVET (Infanterie)

MDL Gérard PIGAGLIO (BSN)

SGT Georges PIDOUX

MDL Marcel STEQUERT (Gendarmerie)

MDL Léon REMIA (Troupes de Montagne)

MDL Thierry DUBOIS

MDL Patrick HARO (Artillerie)

SGT Jean Claude SACCOMANNI (Armée de l’Air)

SGT Houssoyni BACAR (Infanterie para)

MDL Alain FEVRIER (Cavalerie)

MDL Hervé BESOLI (Gendarmerie)

SGT Christian LEBE (Infanterie)

MDL Didier HARBOUT (Gendarmerie)

MDL Ronald GUILLAUMONT (Gendarmerie)

Second Maître Mickaël COLIN (Marine Nationale)

SGT Joseph CUNEO (Artillerie)

SGT Noël LAUNOIS (Armée de l’Air)

SGT Pepito GALLEGO (Armée de l’Air)

MDL Gérard COTS (Gendarmerie)

MDL Christian MARCHETTI (Cavalerie)

SGT Gilles GRONGNET (Armée de l’Air)

Second Maître Erwan TREVISSON (Marine Nationale)

MDL Claude GORIN (Gendarmerie)

SGT Patrick GRIOLLET (Infanterie)

MDL Christophe MATERGIA (Gendarmerie de l’Air)

SGT Julien HARAU (Infanterie)

MDL Christian GILABERT (Artillerie)

SGT Jean Pierre DEGALLE (Armée de l’Air)

SGT Jacque DUCREY (Infanterie)

MDL Christian YACONO (Cavalerie)

MDL Robert DELMAS (Gendarmerie)

SGT Jean Louis LEFEVRE (Transmissions)

SGT Patrick D’URSEL

SGT Cyril WALCZAK (Armée de l’Air)

Second Maître Wilfried RIQUE (Marine Nationale)

MDL Michel ALIBERT (Gendarmerie)

SGT Jean Benoit SERIEN (Troupes de Marine)

SGT Thibaud FOUQUET (Infanterie)

Second Maître Jean Marie HENRI (Marine Nationale)

MDL Pierre ROGER (Matériel)

SGT Jean François DUHAMEL (Transmissions)

MDL Lindsay RAKOTOSON (Gendarmerie)

SGT Marie Christine GAMBA (Génie)

Second Maître Carine BONELLI (Marine Nationale)

SGT Philippe BRION (Infanterie)

MDL Dominique MEYER (Matériel)

SGT Christophe VERCOUTERE

SGT Robert MOUAWAD (Armée de l’Air)

SGT Martial LE BIHAN (Infanterie para)

MDL Fabien BENEDETTI (Artillerie)

SGT Gilbert BAUDEL (Armée de l’Air)

SGT Charles ALERA (Infanterie para)

SGT Jacques GHESQUIER (Légion Etrangère)

Second Maître Arnaud BIZEC (Marine Nationale)

SGT philippe MAYOT

MDL Stéphane BILL (Gendarmerie)

SGT René BLANC (Services Spéciaux)

MDL Stéphane TARGONATO (Gendarmerie)

SGT Rémy CHEREL

SGT René FALCO (Armée de l’Air)

MDL Jean Paul BAUBEAU (Train)

SGT Alain FONVIEILLE (Troupes de Marine)

MDL DiIder DURAND (Gendarmerie)

SGT Jacques BINDOCCI (Infanterie para)

SGT Michel Antonio PAOLI (Armée de l’Air)

SGT Jean Philippe DELL’ACCIO (Infanterie)

SGT Patrick GSCHWIND

CCH Pascal COCQUEMPOT (Infanterie Para)

CCH Francis CASSES (Infanterie Para)

CCH François LEJEUNE (Cavalerie)

CCH Thierry VLADIKINE (Troupes de Marine)

CCH Mickaël WARNIER (Cavalerie)

CCH Pierre MAGHERINI (Train para)

CCH Hélène MALCOIFFE (Etat Major)

CCH Richard THOMAS (Troupes de Montagne)

CCH François Dominique MAGNE (Génie de l’Air)

CCH Cyrille CHAIGNEAU (Troupes de Marine)

CCH Jacques GRANDADAM (Armée de l’Air)

CCH Wilfrid REVERBERI (Troupes de Marine)

CCH Marc CHEVALARIA (Troupes de Marine)

CCH Olivier GROUT (Troupes de Marine)

CCH Yannick CHARDAVOINE (Génie para)

CCH Alain FRELON (Génie)

QM1 Pascal ESTRADE (Marine Nationale)

BCH Michel GOBICCHI (Artillerie)

QM1 Hubert MOREL (Marine Nationale)

CCH Jean Marc CETRE (Génie)

CCH Robert BOUVIER

CCH Maurice AZRA (Infanterie)

QM1 Daniel BEGUERIE (Marine Nationale)

CCH Etienne WAGNER (Infanterie)

CCH Patrice SASANELLI (Infanterie)

CCH Norbert PINTON (Armée de l’Air)

CCH Raymond GILLIOT (Troupes de Marine)

CCH Raymond MAGNIEN

CCH René Jean HULOT (Infanterie para)

BC Mohajam INDLHAJ (Cavalerie)

​BCH Guy HUBER (Cavalerie)

CCH Sébastien TOUSSAINT (Armée de l’Air)

BCH François LE GALL (Cavalerie para)

BCH Christian GARCIA (Artillerie)

CCH Guy CATHAIFAUD (Infanterie para)

CCH Eric CARCASSET (Infanterie)

BCH Vivien PERRIN (Cavalerie)

BCH Jean Philippe MAIREL

BCH Jean Pierre COSS (Cavalerie)

CCH Stéphane PARIS (Génie)

CCH Yoann BATTAGLIA (Armée de l’Air)

CCH Jean Claude BRU (Troupes de Marine)

BCH Léonard URSENBACH (Artillerie)

CCH Frédéric ORY (Infanterie)

QM1 Thierry LAUDICINA (Marine Nationale)

BCH Christophe GREVIN (Infanterie para)

CCH Christian COURRIE (Armée de l’Air)

CCH Sylvain ALLETRU

BCH Stéphane VERDIER

CCH Jean François WELSCHINGER (Légion Etrangère)

BCH Joël TORORELLA (Train para)

CCH John POUDROUX (Troupes de Marine)

BCH Patrick GUTIERREZ (Cavalerie)

BCH G. REY (Train)

CCH Jean Louis BOUCHET CANARELLI (Troupes de Marine)

BCH Philippe MUTEL (Cavalerie)

CCH Yann LE GOFF (Troupes de Marine)

CCH David DUPONT (Transmissions)

CCH Jean Jacques DUTONC (Troupes de Marine)

CCH Christophe VERDIER (Troupes de Marine)

CCH Alain BIGOT (Infanterie)

BCH Alexandre FUNCK (Artillerie)

CCH Lionel TOURTIER

CCH Mickaël BARRET (Armée de l’Air)

CCH BOYER (Troupes de Marine)

CCH Alain MARTIN (Troupes de Marine)

BCH Olivier BRIONNE (Train para)

CCH Thierry FOUCAULT (Troupes de Marine)

CCH Luis MARTINEZ

CCH Bernard FAVROT

CCH Magali BROIN (Armée de l’Air)

CCH Rémi GELABALE (Troupes de Marine)

BCH Pierre GORCE (Troupes de Marine)

CCH Gilbert LANDO (Infanterie para)

BCH Jean Pierre VERGNAUD (Cavalerie)

BCH Michaël NOEL (Artillerie)

BCH Antoine COMBE

CCH Marie Edith MARTINS (Train)

CCH Juan DIEZ (Troupes de Marine)

CCH Michel LECUREUR

CCH François TARA (ENSOA)

CCH Vincent ROHR (Légion Etrangère)

BCH Jacky MICHON (Train para)

QM1 Glenn GUIHARD (Marine Nationale)

CCH Sylvie JOFFRET (DTIM)

CCH Révil PUSTIENNE

CCH Christian LE BRAS (Infanterie para)

QM1 Jean Luc REJAULT (Marine Nationale)

CCH Renaud SOUCHE (Légion Etrangère)

CCH Renaud VIALA (Infanterie para)

BCH Sébastien RIMLINGER (Artillerie)

CCH Frédéric MONDET (Gendarmerie)

CCH Patrick FISHER (Légion Etrangère)

BCH Michel GRZECZKA (Cavalerie)

CCH Marc LEPORC (Infanterie)

BCH Philippe CLAPEYRON (Train para)

BCH Christophe GAIGNARD (Artillerie para)

BCH Bruno ALVAREZ CAUNEDO (Train para)

BCH Jean Michel RINAUDO (ALAT)

CPL Aurélien SIERRA (Troupes de Marine)

CPL Raymond XIMENES (Commandos de l’Air)

CPL Bruno LAHOUX (Troupes de Marine)

CPL Jean Pierre MURET (Troupes de Marine)

CPL Thierry COESME (Génie para)

CPL Gabriel Adrian DERECICHEI (Légion Etrangère)

CPL Michel LAPORTE (Infanterie para)

CPL Sabrina LESPINE (132 ème gcat)

CPL David SAFORCADA (Troupes de Marine)

CPL Manuel PUERTAS

CPL André ESCOBEDO (Infanterie para)

CPL Guy RAYNAUD (Infanterie para)

CPL Dominique PARDOUX (Troupes de Marine)

​Brig Franck CLOUTE (Cavalerie para)

Brig P. Laurent GUEZENNEC (Infanterie para)

CPL Michel LANNEGRAND (Armée de l’Air)

QM2 Georges ZAMNIBORTCH (Marine Nationale)

CPL Jacques LECUYER (Génie)

CPL Christophe DELORT (Arméée de l’Air)

QM2 Michel RICCI (Marine Nationale)

Brig Jean PLAIS

Brig Christian FLEURY

CPL Jordan ALLENBACH (Armée de l’Air)

CPL Robert QUIDELLEUR (Artillerie)

CPL Bruno SUDARA (Armée de l’Air)

CPL Blandine DUFOUR (Armée de l’Air)

CPL Vincent VEDEL (Génie de l’Air)

CPL Christian BACHOLLE (Infanterie)

CPL Thierry MALET (Infanterie)

CPL Jacques BOJOLY (Infanterie)

QM2 Alain DEVARENNE (Marine Nationale)

CPL Gérard DUBOURG (Armée de l’Air)

CPL Hervé DEHORS (Génie para)

CPL Vincent BURAT (Transmissions)

CPL Patrick LE MOING (Troupes de Marine)

CPL Denis BEYLARD (Infanterie)

Brig Claude VINCENT (Cavalerie)

CPL Gérard POUSSARD (Troupes de Marine)

CPL Christian FOURNIER (Génie de l’Air)

CPL Marvin KOUAME (Transmissions)

Brig Eric THUILLIER (Cavalerie para)

CPL Michel MARROCU (Légion Etrangère)

CPL Alexis OZOUF (Transmissions)

CPL Jérôme AFFANI (Service de Santé des Armées)

CPL JM GAINCHE (Troupes de Marine)

Brig Alain DUCHAMP

CPL Josué BOUMARD (Infanterie)

Brig Xavier FERRER (Cavalerie)

CPL Jean SITTER

CPL Jean Claude TOURNERET (Troupes de Marine)

CPL Sébastien BROCQ (Génie)

CPL Jérôme ALAUX (Troupes de Marine)

CPL Francis CAMACHO (Légion Etrangère)

CPL Clément PINAUD (Troupes de Marine)

CPL JUANA GONZALES (Troupes de Marine)

CPL Luc MEREAU (Troupes de Marine)

1CL Raymond PACO (Infanterie – Bataillon de Corée)

1CL Pierre LAPEYRE (Infanterie)

1CL Michel LAVRILLEUX

1CL Alain GARCIA ALVAREZ (Génie para)

1CL Jean MARC PERRIER (Marine Nationale)

1CL Gilles PELLISSIER

1CL Dominique D’INTRONO (Troupes de Montagne)

1CL Jean Claude PREVOST (Infanterie – Bataillon de Corée)

1CL René SAULNIER (Infanterie para)

1CL Philippe GUILLOT (Troupes de Marine)

1CL Laurent MIRABELLS (ex FINUL)

1CL Olivier UGO (Troupes de Montagne)

1CL Marcel FURET (Troupes de Marine)

1CL Marc DE VAUVERT (Troupes de Montagne)

1CL Luc BACHELIER

1CL Bernard PINCEMAIL (Infanterie para)

1CL Michel CHAULIN (Infanterie para)

1CL Bernard GRAUWIN (ALAT)

1CL René FOUCART (Armée de l’Air)

1CL Jean Marc NOEL (Armée de l’Air)

1CL Alexandre COMMINGES (Infanterie para)

1CL Claude CABIOCH (BSPP)

1CL Emile TOURON (Armée de l’Air)

1CL Pascal SPETZ (Troupes de Montagne)

1CL Gaston ARIZTEGUI (Cavalerie)

1CL Patrice PIZZICHEMI (Marine Nationale)

1CL Denis DEL AGUILA (Légion Etrangère)

1CL Daniel LORRAIN (Troupes de Marine)

1CL Olivier GIBERT (Marine Nationale)

1CL Richard TARRAGON (Troupes de Marine)

1CL Robert GOUEL (Infanterie para)

1CL Michel GLESENER (Troupes de Marine)

1CL Michel LEMONNIER (Transmissions)

1CL Christian GROSSE (Troupes de Marine)

1CL Jean Claude LECOQ (Matériel)

1CL William KESBI (Troupes de Marine)

1CL Jean Charles ACCART (Armée de l’Air)

1CL Philippe LAURENT (Armée de l’Air)

1CL Alain CABUT (Infanterie para)

1CL Bruno CHOQUET DESPICQ

1CL Emmanuel BOUTEILLE (Transmissions)

1CL Damien BRUN (Infanterie)

1CL Alain TRONCHE (Service de Santé des Armées)

1CL Pascal BURGER

1CL Petrut CONSTANTINE (Train)

1CL Philippe DJORDJEVIC (Troupes de Montagne)

1CL Christian DULIER (Armée de l’Air)

1CL Sylvain MANCA (Troupes de Marine)

1CL Pascal JEANNERET (Armée de l’Air)

1CL Bastien BULAN

1CL Henri BLANC

1CL Christian LHOTELLIER (Génie)

1CL Patrick BRETON

1CL Gérard NOEL (Infanterie)

1CL Lucien ANICET

1CL Guillaume CAVALLE (Troupes de Marine)

1CL Jean Claude BEC (Troupes de Montagne)

1CL Francis COLOMBE (Infanterie para)

1CL Jean François KOENRAADS (Infanterie)

1CL Rémi POINAS

1CL Jean Marc PASQUINI (Troupes de Marine)

1CL Gonzague COLLONG (Cavalerie)

1CL Guy ROUZIER

1CL Jean MALARCZUK (Génie)

2CL Jean CHAPEL (AFN)

2CL Sapeur Bernard SIMON (Génie)

2CL Pierre LABORDA

2CL Jean Louis PILLONI (Troupes de Marine)

2CL Jean Paul FERRAN (ALAT)

2CL Michel LEROUX (Transmissions)

Matelot Norbert LUCAS (Marine Nationale)

2CL Ludovic RICCIO (Cavalerie)

2CL Thierry FABRE (Infanterie para)

2CL Michel CAU

2CL Alex DUFIEF (Troupes de Marine)

Matelot Philip DALLET (Marine Nationale)

2CL Patrice CARREY (Génie)

2CL Patrick FORIN (Transmissions)

2CL René GAVINO

2Cl Stéphane ROSA (Artillerie)

Matelot Martin DUPONT (Marine Nationale)

2CL Serge ROPER (Cavalerie para)

2CL Daniel COURDEAU (15ième CESP)

2CL Robert LAYOUS (Troupes de Marine)

2CL Christophe GERMAIN (Génie)

2CL Didier SAMBET

Matelot Lossel FREDDY (Marine Nationale)

2CL Max MAUREL (Armée de l’Air)

Matelot Richard MESSERE (Marine Nationale)

Matelot Daniel MENGARDUQUE (Marine Nationale)

Matelot Michel KOVALEFF (Marine Nationale)

2CL Jourdain HOURCAU (Matériel)

2CL philippe RAYMOND (Troupes de Montagne)

Matelot Mickaël DUMONT (Marine Nationale)

2CL Christian VILLARD (Troupes de Montagne)

2CL Alain GREGORY (Train)

2Cl Patrick VIRTU (Train)

Matelot Christian LIGOUT (Marine Nationale)

2CL Claude JACOBS (Troupes de Marine)

Matelot Jean Claude JAYET (Marine Nationale)

2CL Jonathan WATERMOLEN (Infanterie)

2CL François BALTHAZARD (Train)

2CL Eric REVEYRON (Artillerie)

2CL Jean Marc DENIS (Armée de l’Air)

2CL Pascal CONET (Troupes de Marine)

2CL Jean Marc DENIS (Armée de l’Air)

2CL Pascal ESPIE (Train)

Matelot Pierre PIGEAU (Marine Nationale)

2CL Frédéric URLACHER (Dragon para)

2CL François DEI AGUILA (Infanterie)

2CL Philippe RAIMBAUD (Armée de l’Air)

2CL Pierre DUPUIS (Artillerie)

2CL Laurent GAGNEUX (Infanterie)

2CL Jean Philippe LOUIS (Armée de l’Air)

2CL Serge FIUMEFREDDO

2CL Jean Jacques GACEUS (Transmissions)

2CL Christian LOPEZ (Troupes de Marine)

2CL Eric LAGUILLIEZ (Infanterie)

2CL Reynald GEORGET (Infanterie)

2CL Laurent WILLIATTE (Armée de l’Air)

Matelot Christian REIG (Marine Nationale)

2CL Jerry THOMAS (Artillerie)

2CL Guy SAUQUES (Artillerie)

2CL William FORMOSA (Transmissions)

2CL Patrick GUENOT (Train)

2CL Jack WRIGHT (Infanterie)

2CL Pascal BLANC (Infanterie)

2CL Gilles LANGLET (Armée de l’Air)

2CL Patrick GARCIA (Infanterie)

2CL Christophe TASSERIE (Train)

2CL Charly PAILLET (Servce de Santé des Armées)

Matelot Philippe VERDAVAINE (Marine Nationale)

2CL Jean Pierre BARBOZA

2CL Frédéric CAREMEL (Service de Santé des Armées)

2CL Michel DERUETTE (Infanterie)

2CL Serge DEVLIN (BSPP)

Matelot Matthieu LEVREL (Marine Nationale)

2CL Christian MINEO (Troupes de Marine)

2CL Daniel ROBERT (Troupes de Marine)

2CL Dominique JUCHERT (Cavalerie)

2CL Henri LONG (Infanterie para)

2CL Claude GUILHEM (Armée de l’Air)

2CL Frédéric PRADEL

2CL Jean Pierre CHANU (Cavalerie para)

2CL Louis GOUTAUDIER (Génie)

2CL Joseph DUTERTRE

2CL André PROST

2CL Pierre DESSIMOND

Marine Le Pen : “Messieurs les généraux, rejoignez-moi dans la bataille pour la France”

Messieurs les officiers généraux,

Représentants de toutes les armées et de toutes les spécialités, vous avez signé une lettre ouverte « pour un retour de l’honneur de nos dirigeants ».

Votre initiative, rare dans l’institution militaire, témoigne du degré d’inquiétude qui est le vôtre face à la dégradation préoccupante de la situation de notre pays. Le constat sans concession mais juste que vous dressez comme la force des termes que vous utilisez constituent une interpellation publique que, compte tenu de votre qualité de signataire, personne ne peut ignorer.

Avec le courage de ceux qui ont voué leur vie à la Patrie, vous mettez assez directement en cause nos dirigeants dont vous ciblez, très légitimement, la responsabilité en les appelant à retrouver la lucidité d’agir et même, dites-vous, « la voie de l’honneur ».

Comme citoyenne et comme femme politique, je souscris à vos analyses et partage votre affliction. Comme vous, je crois qu’il est du devoir de tous les patriotes français, d’où qu’ils viennent, de se lever pour le redressement et même, disons-le, le salut du pays.

La divergence que je m’autorise est de penser qu’une exhortation ne puisse suffire à sortir ce pouvoir défaillant de ses coupables habitudes.

Les très récentes déclarations du président de la République sur son projet de « déconstruire l’histoire de France », nous démontrent, en effet, que ces dérives dommageables ne procèdent pas d’un moment d’égarement mais d’une direction politique mue par des considérations idéologiques fondamentalement corruptrices.

Les inquiétudes que vous exprimez avec courage ne peuvent rester au stade de l’expression d’une indignation, fût-elle puissante. Elle exige en démocratie, la recherche d’une solution politique qui doit se concrétiser par un projet d’alternance qui a vocation à être validé par le suffrage des Français.

C’est l’objet de ma démarche politique et de ma candidature à la Présidence de la République avec l’objectif d’un gouvernement d’Union nationale.

Déjà de nombreux hauts fonctionnaires et de personnalités de la société civile nous ont ralliés. Je vous invite à vous joindre à notre action pour prendre part à la bataille qui s’ouvre, qui est une bataille certes politique et pacifique, mais qui est avant tout la bataille de la France.

Marine Le Pen »

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La Russie ferme militairement la Mer d’Azov

C’est une contribution de plus à l’objectif du démantèlement de l’Ukraine

Les accrochages et tirs d’artillerie continuent entre l’armée ukrainienne et les séparatistes pro-russes des pseudos « républiques populaires » de Donetzk et de Lougansk. Et les avions militaires américains de reconnaissance ne cessent pas leurs vols.

Mais le 24 avril 2021 a surtout été marqué par un événement très important. La Russie, en feignant de retirer ses troupes à la frontière ukrainienne, a montré que son ambition était plus grande qu’avant la crise ouverte par le Covid. Désormais il faut passer à la bataille pour le repartage du monde et c’est tout l’Est de l’Ukraine qui présente une opportunité, pas seulement le Donbass.

Il faut pour la Russie remodeler la réalité pour satisfaire l’expansion. Il faut étaler sa puissance et systématiser les vecteurs de pouvoir, de contrôle.

Aussi, la Russie est passée à la second étape de son action visant à transformer une partie de l’Ukraine en appendice « nouvelle russe ».

Des manœuvres militaires russes ont commencé en mer d’Azov, le 24 avril 2021 à 21 heures. Elles dureront… plusieurs mois, jusqu’au 31 octobre !

C’est évidemment ridicule de par la durée, mais le prétexte tient au niveau du droit international et des rapports diplomatiques. C’est légal… alors que le bellicisme est pourtant évident.

Concrètement, aucun navire de guerre non russe ne pourra accéder à la mer d’Azov et à une partie de la Mer Noire. L’espace aérien de ces zones est fermé également.

En théorie les navires marchands peuvent encore passer, alors que 20% de l’économie ukrainienne a besoin de ce passage. Mais c’est une réalité fragile, alors qu’en plus l’Ukraine ne dispose pas de Marine de guerre.

Qui plus est c’est inacceptable symboliquement pour l’Ukraine. Et cela ouvre d’autant plus la perspective d’une triple attaque contre l’Ukraine, à partir de la Biélorussie, du Donbass et de la Crimée.

D’ailleurs le 24 avril le président biélorusse Alexandre Loukashenko a fait passer ses pouvoirs présidentiels au conseil de sécurité biélorusse en cas d’urgence. Une manière de se cacher derrière pour le futur et de préparer les coups durs qui vont venir, dans la grande redéfinition artificielle que veut imposer l’expansionnisme russe.

N’oublions cependant pas le nationalisme ukrainien (qui imagine l’Ukraine invincible), les États-Unis qui veulent utiliser l’Ukraine comme chair à canon, l’Allemagne qui aimerait bien affaiblir l’OTAN à sa manière pour prendre le dessus en Europe…

Et la France partagée entre l’appui à l’OTAN pour prendre une part du gâteau russe et un soutien à un axe Paris – Berlin – Moscou…

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Les débuts de la guerre du 21e siècle

Le conflit entre l’Ukraine et la Russie apparaît comme un nouveau type de conflit, propre à une situation de crise mondiale. La guerre n’est plus une intervention armée suivant des objectifs politiques établis séparément de l’armée, mais une combinaison directement de nature politico-militaire, avec des objectifs dans tous les domaines. Il ne s’agit pas d’écraser l’adversaire, mais de modifier l’ensemble des facteurs économiques, politiques, culturels, idéologiques, et même géographiques.

A MQ-9 Reaper flies above Creech Air Force Base, Nev., during a local training mission June 9, 2009. The 42nd Attack Squadron at Creech AFB operates the MQ-9. (U.S. Air Force photo/Paul Ridgeway)

C’est flagrant si l’on prend les vingt dernières années. Lorsque les États-Unis sont intervenus en Irak, en Yougoslavie, en Afghanistan, lorsque la France est intervenue en Afrique… Il s’agissait d’exercer une pression, parfois immense, de changer le régime. Mais il n’y avait pas de modification du cadre, même s’il y avait des appuis à telle faction, à tel séparatisme. On peut résumer cela à des coups d’État.   C’est différent désormais. Avec la crise, il faut modifier les cadres existants. Si l’on veut un parallèle il faut prendre le projet d’un prétendu Nouvel ordre européen prévu par l’Allemagne nazie. Tous les cadres devaient être modifiés pour être adaptés aux exigences impériales des nazis. Des régions comme le nord de la France étaient séparés, de nouveaux États mis en place, les frontières modifiées, les dynamiques idéologiques et culturelles modifiées…

Si l’on prend l’initiative de la Russie depuis début avril, on a une même logique de démantèlement, de sape, de manipulation, de formation de factions au sein des pays visés, d’appuis à des mouvements culturels convergents, etc. Il suffit de prendre les gilets jaunes pour voir que leur approche est en tous points convergents avec l’expansionnisme russe.

Les gilets jaunes ont été une contestation anti-politique, réfutant toute orientation intellectuelle pour se contenter d’un populisme dénonçant le régime. Et les médias russes comme RT ou Spoutnik ont été un appui tout à fait clair à l’arrière-plan. C’est calculé. Il s’agit de présenter la Russie comme un support, un soutien. Il est facile de voir que beaucoup des gens liés à la culture PCF des années 1970-1980 voient en la Russie (voire même la Chine) un prétendu contre-poids au capitalisme. Tout comme il est flagrant que dès que Jean-Luc Mélenchon parle de politique internationale, c’est entièrement convergent avec la Russie. L’expansionnisme russe joue en fait sur tous les tableaux, cherchant à modifier la situation dans tous les domaines pour faire pencher une pseudo opposition vers elle. Il s’agit de faire converger. Et en amassant ses troupes à la frontière ukrainienne, la Russie a inauguré la généralisation de cette démarche au plus haut niveau car il s’agit de soulever les gens en Ukraine, de former un parti pro russe pour faire se scinder en deux l’Ukraine. En fait la guerre moderne, celle du 21e siècle, implique une artificialisation du factionnalisme.

Il est ici incorrect de penser que l’État islamique a relevé d’une telle démarche. Cette faction fanatique n’a pas été une construction américaine ou israélienne, mais un phénomène féodal nullement artificiel, puisque s’appuyant sur de vieilles traditions, des clans, des thèses djihadistes déjà développées, etc. Il en va de même pour le Printemps arabe, soutenu par les Frères musulmans, c’est-à-dire le Qatar et la Turquie. Là encore on parle de mouvements ancrés dans le réel depuis longtemps.

Mais justement les idéalistes ont cru que c’était artificiel et c’est le cas de la Russie, le général Gerasimov parlant d’une nouvelle vague de subversion politique, à tous les niveaux. Et la Russie s’imaginant lutter contre cette nouvelle forme de subversion l’a en fait inauguré. Le régime russe ne le voit pas ainsi, il pense réellement que l’Eurasie est un concept concret, que tous les Russes partout relèvent d’une même entité impériale. Mais c’est en réalité une fiction. Bientôt la Chine basculera entièrement dans la même démarche.

La raison est que la superpuissance américaine est hégémonique. Elle gère les factions, fait souffler le chaud et le froid. La Russie et la Chine sont des challengers, qui doivent inventer une dynamique idéologique pour mettre en place un nouvel ordre mondial qui leur soit favorable… Une dynamique avec laquelle puissent converger des factions à travers le monde.

Avec la crise l’aspect militaire devient prédominant et l’annexion un point essentiel au repartage d’une monde. Aussi ce que la Russie a fait, la Chine le fera, avec Taïwan. Et on n’ira pas à la guerre, on est déjà en guerre, une guerre jouant sur tous les tableaux, de la diplomatie à l’économie, de la politique au droit, comme la Chine à Hong Kong ou la Russie distribuant des passeports au Donbass.

Il faut ici bien entendu mener une importante réflexion sur l’armée de métier et son rôle dans la guerre moderne. Les moyens technologiques sont désormais si développés qu’un haut degré de professionnalisme est nécessaire, avec un appui matériel de pointe. Naturellement, si le peuple se soulevait une telle armée échouerait à moins de procéder à un génocide. Cependant pour des affrontements entre pays, c’est adéquat. D’ailleurs au sens strict la vraie inauguration de la guerre du 21e siècle a eu lieu au Haut Karabagh, avec les tactiques nouvelles liées aux drones.

Les conflits localisés vont de ce fait se généraliser, se résumant à des accrochages bien délimités, sur un territoire bien délimité. Les grandes puissances ne seront pas en jeu dans leur existence, seulement dans leurs parties où leurs besoins de conquête impériale. En fait la crise implique la guerre et celle-ci a trouvé le moyen de contourner l’arme nucléaire.  

Tout cela est très complexe et se développe très rapidement. Comment faire pour que les gens comprennent cela, alors que la guerre apparaîtra comme lointaine et technologique ? Il n’y a pas que le nationalisme comme obstacle, mais la croyance en un capitalisme moderne qui dépassera toujours tous ses propres blocages. Les gens prisonniers du confort des pays riches laissent passer bien des choses en général, alors une guerre pour maintenir leur niveau de vie, une guerre lointaine et technique…   Sans parler des manipulations, espionnages, création de factions, d’idéologie justificatrice et faiseuse d’alliances… comment ne pas être débordé ? Et la Russie a été la première à inaugurer ce style d’un expansionnisme à tous les niveaux, cherchant à tout remuer pour remodeler. Étudier ce qui se déroule est impératif, pour ne pas avoir en France un jour des présentations esthétisantes d’un bellicisme à visée impériale…

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Un conflit Ukraine-Russie aux facettes toujours plus nombreuses

La Russie ne cesse d’ajouter des niveaux de complexité et d’expansion au conflit.

Ce qui se passe est gravissime, car le conflit Ukraine-Russie relève de la guerre, et cela n’est pas vu. Ses modalités dépassent totalement les gens et même les commentateurs. En raison d’une vision unilatérale, il y a une opposition fictive entre une situation de non-guerre et une situation de guerre. La situation nouvelle déborde les gens. C’est sans doute cela aussi qui a trompé les masses en 1914 : elles s’attendaient à une guerre de courte durée, elles n’ont pas compris le changement de nature de la guerre.

Les modalités de la guerre moderne, avec son armée de métier, son matériel électronique, ses guidages de missile, ses dispositions tactiques, son espionnage, ses drones, ses snipers, son artillerie… sont très différentes d’auparavant. Le conflit Ukraine-Russie le montre de manière terrible.

Initialement, la crise du tout début du mois d’avril impliquait une annexion du Donbass. Puis est venue la question de la Crimée, qui est en pénurie complète d’eau, l’État ukrainien ayant fermé le canal la fournissant. La Biélorussie s’est retrouvée dans la partie également, avec pareillement la question d’une « intégration » dans la Russie. Désormais s’ajoute à cela le Donbass séparatiste qui doit devenir la tête de pont pour faire basculer au moins une partie de l’Ukraine.

On a ici quelque chose de très rythmé, de très complexe, avec un jeu multi-vecteurs et de très nombreuses facettes. On a une complexité énorme et c’est ici une expérience politique très importante que d’observer une telle évolution, en enseignant sur la menace de guerre, en dénonçant la compétition capitaliste qui amène la marche à la guerre.

Voici les principaux points pour le 22 avril 2021.

1. La commission des affaires étrangères du Sénat américain a adopté un projet de loi sur le partenariat de sécurité avec l’Ukraine, portant l’aide militaire américaine à 300 millions de dollars.

2. Le ministre russe de la Défense Sergueï Shoigu a annoncé que les vérifications surprises des troupes dans l’Ouest et le Sud du pays sont terminées, donnant par ailleurs pour la première fois la liste des divisions envoyées à la frontière ukrainienne. Il a annoncé leur prochain retour à leurs bases initiales d’ici le premier mai. Or, c’est impossible de par l’ampleur des distances, et de plus il a été affirmé que certaines troupes resteraient dans l’attente des prochaines manœuvres (qui ont lieu en septembre). La seule chose possible est que les soldat partent, mais que le matériel reste.

3. Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a affirmé que l’aide humanitaire aux « républiques populaires » de Donetzk et de Louhansk continuera. Il a parlé d’un « peuple héroïque », malheureux d’avoir été rejeté par sa patrie et d’affronter même ses chars.

4. Vladimir Poutine a pris note de l’invitation à le rencontrer du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Il l’a invité à Moscou, mais a expliqué qu’en ce qui concerne le Donbass, la Russie n’était pas une partie concernée. Il faudrait que le dirigeant ukrainien prenne contact avec les présidents des « républiques populaires » de Donetzk et Louhansk. Naturellement, celles-ci ne sont cependant pas reconnues par l’Ukraine et la proposition de Vladimir Poutine ne peut pas être acceptée… Pour enfoncer le clou, les deux présidents des « républiques populaires » ont appelé le président ukrainien à venir chez eux pour un débat public.

5. La « République populaire » de Donetzk a publié une déclaration d’urgence, où on lit notamment :

« Du côté de Kiev, de fausses déclarations sont constamment entendues sur son engagement en faveur d’un règlement pacifique du conflit dans le Donbass, mais les méthodes terroristes utilisées par les militaires ukrainiens indiquent le contraire (…). Nous exigeons de toute urgence une réponse immédiate et ferme des observateurs internationaux! Tant que les militaires ukrainiens ne seront pas tenus responsables de leurs crimes, y compris en vertu de la loi ukrainienne, la mort et les souffrances de la population civile ne cesseront pas! »

6. Le 22 avril a commencé le forum de deux jours intitulé « Unité des Russes: protection des droits et libertés », au Centre pour la culture slave de Donetzk. Il devait précéder le discours de Vladimir Poutine, il le suit finalement. Les deux thèmes principaux sont intitulés « Discrimination contre les résidents russes et russophones en Ukraine » et « Méthodes modernes de protection des droits des compatriotes: pratique mondiale ».

Il se terminera par une résolution… dont il est facile de prévoir le contenu. Le forum a en effet déjà affirmé qu’il luttait pour la réunification de l’ensemble du Donbass, ce qui implique l’intégration de la partie encore sous contrôle ukrainien. Mais il n’affirme pas seulement la protection des Russes du Donbass, mais également de tous ceux en Ukraine. Elena Shishkina, une figure de la « république populaire » de Donetzk, a insisté sur le fait que :

« Nous attendons des Russes d’Ukraine qu’ils se réveillent, se lèvent et nous aident à défendre leurs droits. »

Le « Forum Unité des Russes: protection des droits et libertés »

7. L’Ukrainien Andrei Kozenko est désormais député russe, membre de Russie unie, le parti de Vladimir Poutine. Il a affirmé lors du forum qu’il fallait l’emporter dans l’ensemble de l’Ukraine :

« De toutes les manières possibles, il est nécessaire de soutenir la formation d’un puissant mouvement pro-russe en Ukraine. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons aider ceux en détresse, ce n’est qu’ainsi que nous pourrons arrêter la croissance de l’infection russophobe nazie non seulement en Ukraine, mais aussi au-delà de ses frontières (…).

Il ne fait aucun doute que le programme humanitaire pour la réunification de la population du Donbass et pour le soutien de la population russophone d’Ukraine joueront un rôle important, de sorte que c’est le Donbass qui deviendra le moteur du développement et du progrès du monde russe (…).

Les événements en Ukraine en 2014 liés au coup d’État et à la prise du pouvoir par les nationalistes ukrainiens sont devenus, à bien des égards, un catalyseur pour le Donbass russe, qui a fait son choix civilisé en faveur de l’intégration avec la Russie.

Même la guerre déclenchée par les forces terroristes ukrainiennes n’a pas pu briser la puissance de l’esprit russe des habitants des républiques populaires de Donetsk et Lougansk (…).

À cet égard, nous avons toutes les raisons de les soutenir conformément à la partie 3 de la Constitution de la Fédération de Russie avec l’article 69 (…).

Actuellement, avec le sénateur de Crimée Sergueï Tsekov, nous préparons un projet de loi à soumettre à la Douma d’État [= le parlement russe]. Nous parlons de simplifier la procédure d’obtention du statut de locuteur natif de la langue russe, qui fournit des bases juridiques pour acquérir la citoyenneté russe de manière simplifiée (…).

Nous proposons de donner cette opportunité à tous les résidents ukrainiens. La possibilité d’être reconnu comme locuteur natif de la langue russe devrait être donnée à tous les compatriotes russophones. »

L’article 69 en question dit la chose suivante :

« La Fédération de Russie garantit les droits des peuples autochtones peu nombreux, conformément aux principes et normes universellement reconnus du droit international et aux traités internationaux de la Fédération de Russie. »

8. Le président de la « République populaire » de Donetzk, Denis Pushiline, a souligné pendant le forum que :

« Un rôle spécial est attribué par le forum aux questions du renforcement de l’espace culturel national russe unique, et de ses fondations – la langue, la culture et l’histoire russes, qui déterminent les orientations spirituelles et morales communes du peuple russe, qui contribuent à préserver notre patrimoine historique, afin de le transmettre aux générations futures (…).

En 2014, le Donbass a construit la première ligne de défense. Mais pas seulement sur la ligne de contact. Le Donbass protège sa terre, ses maisons, ses familles – et le monde russe tout entier de l’agression ukrainienne. Je veux affirmer fermement: nous sommes déterminés à protéger les droits et les intérêts des Russes vivant dans le reste de l’Ukraine (…).

9. Le vice-président du parlement lituanien Paulus Saudargas et la vice-présidente du parlement de Pologne Małgorzata Gosiewska ont rencontré en Ukraine le vice-président du parlement ukrainien Ruslan Stefanchuk. Après avoir visité le port de Marioupol, ils ont fait une déclaration commune dans le village de Shirokino dans le Donbass, accusant la Russie de dévastation.

Il faut ici savoir que le royaume polono-lituanien était aux 16e-18e siècle une grande puissance européenne, maintenant l’Ukraine sous son joug, ainsi que la Biélorussie et la Lettonie, cherchant à écraser la Moscovie, avant un retournement de situation en faveur de cette dernière.

10. Une opération de « contre-sabotage » a été menée par les services secrets ukrainiens dans la partie non occupée du Donbass, avec plusieurs arrestations. De telles opérations se sont systématisées ces derniers jours.

11. La République tchèque avait exigé que la Russie abandonne son expulsion de diplomates tchèques, à la suite de ses propres expulsions de diplomates russes. L’ultimatum a expiré et la République tchèque va procéder à l’expulsion de 60 personnes de l’ambassade russe, la réduisant au même nombre que de diplomates tchèques restant en Russie. La Slovaquie a décidé d’expulser trois diplomates russes.

12. Le vice-premier ministre ukrainien Alexey Reznikov a affirmé qu’une invasion russe partant de Crimée, pour approvisionner la péninsule en eau, serait « très coûteuse » pour la Russie.

13. La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a affirmé :

« Je voudrais attirer votre attention sur le discours d’hier du président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine. 

Non seulement la partie principale, mais la plus importante part du discours concernait nos problèmes internes, le développement interne, notre façon de vivre, de surmonter les conséquences de la pandémie, d’aller de l’avant, de développer, de résoudre nos problèmes, de fixer des tâches, de fixer des objectifs et de mettre en œuvre tout cela. 

C’est ce qui nous intéresse. Nous n’intervenons pas dans leurs affaires internes, nous n’allons donner des leçons à personne. Cela ne nous intéresse pas et n’en avons pas besoin. Nous nous concentrons sur notre propre développement (…). [Au sujet des pays occidentaux :] Moscou les dérange toujours. Il leur est impossible de vivre plus longtemps dans ce paradigme. C’est une impasse idéologique et tout le monde le comprend très bien. »

14. La venue du président biélorusse Alexandre Loukachenko à Moscou s’est conclu, après plusieurs heures avec le président russe Vladimir Poutine, sur un appel à une coopération économique renforcée.

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Vladimir Poutine et la « ligne rouge » non définie, l’annexion du Donbass se profile

Le président russe fait comme si de rien n’était, pour masquer l’offensive de l’expansionnisme russe.

Il y a de nombreux points concernant le 21 avril, aussi sont-ils ici présentés de manière concise pour s’y retrouver :

1. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a promulgué une loi permettant d’intégrer les réservistes de l’armée en 24 heures sans passer par l’officialisation de la mobilisation.

2. Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a considéré comme plausible une offensive russe au nord de la Crimée.

3. Le ministère russe des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur américain adjoint, après que l’ambassadeur ait déjà été poussé à retourner dans son pays pour « consultations ».

4. La pseudo « république populaire » de Lougansk a émis un timbre « un demi-million de passeports » célébrant l’acquisition de la nationalité russe par 500 000 personnes dans le Donbass ; son président Leonid Pasechnik a affirmé que la quasi totalité des citoyens de la « République populaire » entendait devenir russe. Voici sa déclaration :

« Plus d’un demi-million d’habitants du Donbass sont devenus citoyens de la Fédération de Russie. Ce fait suggère que le peuple de la République Populaire de Lougansk a fait son choix, dans les conditions d’un blocus absolu de Kiev, à la fois économique, politique et médiatique.

Au nom de tous les habitants de la République, je tiens à exprimer ma gratitude aux employés du ministère de l’Intérieur de la République Populaire de Lougansk, du département du service des migrations, ainsi qu’à tous les départements pour le bon travail, grâce auquel nous avons des résultats impressionnants en si peu de temps. 

Le ministère de l’Intérieur de la République Populaire de Lougansk a fait tout son possible dans le processus de délivrance des passeports de notre République pour l’entrée ultérieure dans la citoyenneté de la Fédération de Russie. Le travail titanesque de nos départements a permis de réaliser le désir des habitants du Donbass – devenir citoyens de la Russie.

Je voudrais également remercier la Direction principale des questions de migration du Ministère de l’intérieur de la Fédération de Russie. De leur côté, les collègues russes ont tout fait pour que les habitants du Donbass fassent partie de la grande Russie.

Pour nous, un passeport russe n’est pas seulement un document, mais une confirmation de plus que la Russie ne nous abandonne pas. Par ce choix, notre peuple démontre que le néo-fascisme, qui est devenu la base principale de l’Etat actuel du régime de Kiev, est pour nous catégoriquement inacceptable. Au monde entier, nous avons clairement et résolument démontré notre choix, incarné dans le document rouge d’un demi-million de personnes.

Je ne peux que commenter la déclaration du président ukrainien concernant sa volonté de rencontrer Vladimir Poutine dans le Donbass. Monsieur Zelensky, vous n’avez pas le droit moral d’organiser des rendez-vous chez nous.

Vous appelez sans vergogne Donbass le vôtre, sachant que vous avez déjà vendu la terre ukrainienne. Avant de pointer à nouveau votre arme sur nous, réfléchissez à la façon dont cela se déroulera pour vous. Les Russes n’abandonnent pas les leurs! »

« Nous forgeons de nouveaux citoyens », « Nous n’abandonnons pas les nôtres », avec des images tirés d’ouvrages de Vladimir Maïakovski et une signature de Vladimir Poutine (à l’origine de la facilitation de l’obtention du passeport russe au Donbass, en 2019).

5. Dans son adresse annuelle à la nation, qui a duré plus d’une heure, le président Vladimir Poutine a parlé de la crise sanitaire, de la baisse drastique possible des émissions de CO2, de l’éducation, d’une autoroute traversant tout le pays, d’une aide financière aux familles avec enfant, des récoltes, etc. en restant entièrement sur le terrain des questions intérieures, sauf tout à la fin pour trois propos. Le premier concerne la Biélorussie.

« La Russie a certainement ses propres intérêts que nous défendons et que nous continuerons de défendre dans le cadre du droit international, comme le font tous les autres États. Et si quelqu’un refuse de comprendre cette évidence ou ne veut pas dialoguer et choisit d’avoir avec nous un ton égoïste et arrogant, la Russie trouvera toujours un moyen de défendre sa position.

Dans le même temps, malheureusement, tout un chacun dans le monde semble être habitué à la pratique de sanctions économiques illégales à motivation politique et aux tentatives brutales de certains acteurs d’imposer leur volonté à d’autres par la force.

Mais aujourd’hui, cette pratique dégénère en quelque chose d’encore plus dangereux – je fais référence à l’ingérence directe récemment révélée au Bélarus dans une tentative d’orchestrer un coup d’état et d’assassiner le président de ce pays. Dans le même temps, il est typique que même de telles actions flagrantes n’aient pas été condamnées par l’ensemble du soi-disant Occident. Personne ne semble prendre cela en compte. Tout le monde prétend que rien ne se passe.

Mais écoutez, vous pouvez penser à ce que vous voulez, disons, du président ukrainien [Viktor] Ianoukovitch ou de [Nicolas] Maduro au Venezuela. Je le répète, vous pouvez les aimer ou ne pas les aimer, y compris Ianoukovitch qui a failli être tué aussi et a été retiré du pouvoir par un coup d’État armé.

Vous pouvez avoir votre propre opinion sur la politique du président bélarussien Alexandre Loukachenko. Mais la pratique consistant à organiser des coups d’État et à planifier des assassinats politiques, y compris ceux de hauts fonctionnaires – eh bien, cela va trop loin. C’est au-delà de toutes limites. »

6. En Biélorussie, un très important nombre de hauts fonctionnaires du ministère de la Défense de la Biélorussie se sont rendus au siège de ce ministère, alors que le bâtiment du ministère de l’Intérieur a été marqué par une très importante présence des forces de sécurité. Le président biélorusse Alexandre Loukachenko est quant à lui à Moscou le 22 avril.

7. Le second point de politique internationale abordé par Vladimir Poutine dans son adresse annuelle à la nation consiste en une allusion à l’Ukraine et aux pays Baltes dans leur rapport aux États-Unis, au moyen d’une métaphore utilisant le Livre de la jungle, de Rudyard Kipling.

« Tout ce temps, les mouvements hostiles à l’égard de la Russie se sont également poursuivis sans relâche. Certains pays ont adopté une routine inconvenante où ils s’en prennent à la Russie pour quelque raison que ce soit, le plus souvent, sans aucune raison.

C’est une sorte de nouveau sport de qui crie le plus fort. À cet égard, nous nous comportons de manière extrêmement retenue, je dirais même modestement et je le dis sans ironie. Souvent, nous préférons ne pas répondre du tout, pas seulement à des mouvements hostiles, mais même à une impolitesse pure et simple. Nous voulons entretenir de bonnes relations avec tous ceux qui participent au dialogue international.

Mais nous voyons ce qui se passe dans la vraie vie. Comme je l’ai dit, de temps en temps, ils s’en prennent à la Russie, sans raison.

Et bien sûr, toutes sortes de petits Tabaquis courent autour d’eux comme Tabaqui a couru autour de Shere Khan – tout est comme dans le livre de Kipling – hurlant pour rendre leur souverain heureux. Kipling était un grand écrivain. »

8. Le troisième propos de Vladimir Poutine est menaçant et cryptique, avec une ligne rouge que la Russie tracera d’elle-même.

« Nous voulons vraiment maintenir de bonnes relations avec tous ceux qui sont engagés dans la communication internationale, y compris, soit dit en passant, avec ceux avec qui nous ne nous entendons pas ces derniers temps, pour ne pas dire plus. Nous ne voulons vraiment pas brûler les ponts.

Mais si quelqu’un prend nos bonnes intentions pour de l’indifférence ou de la faiblesse et a l’intention de brûler ou même de faire sauter ces ponts, il doit savoir que la réponse de la Russie sera asymétrique, rapide et dure.

Ceux qui sont à l’origine de provocations qui menacent les intérêts fondamentaux de notre sécurité regretteront ce qu’ils ont fait d’une manière qu’ils n’ont pas connu depuis longtemps.

En même temps, je dois juste être clair, nous avons suffisamment de patience, de responsabilité, de professionnalisme, de confiance en soi et de certitude dans notre cause, ainsi que de bon sens, lorsque nous prenons une décision de quelque nature que ce soit.

Mais j’espère que personne ne songera à franchir la «ligne rouge» vis-à-vis de la Russie. Nous déterminerons nous-mêmes dans chaque cas spécifique où il sera tracé. »

9. L’adresse à la nation de Vladimir Poutine se termine par des considérations sur la modernité et la modernisation de l’armée russe, comme le premier régiment muni du missile balistique intercontinental super-lourd RS-28 Sarmat en 2022, le laser Peresvet visant les équipements de visée électro-optique tels ceux des drones ou des satellites, le Burevestnik qui est un missile de croisière à propulsion nucléaire, le drone-torpille à tête nucléaire Status-6 Poseidon…

10. Vladimir Poutine n’a ainsi pas mentionné les troupes à la frontière avec l’Ukraine, ni le Donbass.

11. Les rassemblements des opposants soutenant Alexeï Navalny dans les grandes villes russes ont échoué, ne rassemblant que quelques milliers de personnes malgré l’appel à une bataille finale du « bien » contre « l’indifférence ».

12. La République tchèque a exigé le retour en Russie de ses vingt diplomates expulsés, sans quoi il y aurait de nouvelles expulsions de diplomates russes. Maria Zakharova porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a répondu en disant :

« Nous suggérons que Prague garde les ultimatums pour les relations à l’intérieur de l’Otan. Un tel ton à l’égard de la Russie est inacceptable. »

13. L’Ukraine est en grave manque de diesel, notamment pour les trains, en raison de l’arrêt de l’approvisionnement par le russe Rosneft et les opérations de maintenance à la raffinerie biélorusse de Mozyr.

14. Les troupes russes et ukrainienne continuent de s’accumuler à la frontière.

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Ukraine: un 21 avril 2021 de tous les dangers

L’expansionnisme russe ouvre les hostilités avec un discours de Vladimir Poutine, le président ukrainien ayant posé sa ligne au préalable.

Le président russe Vladimir Poutine tient un discours le 21 avril, à midi à Moscou, et en amont, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a lui-même tenu un discours à la nation le 20 avril.

Volodymyr Zelensky a souligné l’unité du pays, au-delà du fait de parler différentes langues (« l’ukrainien, le russe, le tatar de Crimée, le hongrois ou la langue des signes »). L’Ukraine voudrait la paix, mais serait prête à se défendre, d’ailleurs l’Ukraine de 2021 ne serait plus celle de 2014. Le volontarisme est très présent, c’est une constante du régime, qui n’hésite pas à régulièrement souligner que l’Ukraine résisterait à une attaque russe, voire qu’elle gagnerait. C’est très clairement de l’auto-intoxication nationaliste. Il y a à la frontière une armée russe avec 110 000 hommes, une armée ukrainienne avec moitié moins d’hommes et du matériel qui a une génération de retard, ainsi que pas d’aviation.

Le président a pourtant expliqué le 20 avril :

« Nous n’avons pas peur, car nous avons une société incroyable qui est prête pour la mobilisation de masse des volontaires, qui va tout donner, tout trouver et tout apporter. Jour et nuit, dans la chaleur et le gel. »

C’est ici une allusion au seul recours en cas d’attaque russe : la levée de 200 000 hommes passés par l’armée et déjà formés, prêts à s’ajouter aux 120 000 soldats répartis dans le pays. C’est possible mais nullement assuré et les propos lyriques du président sont tout à fait représentatifs de l’idéalisme du régime ukrainien, qui a perdu pied avec la réalité. D’ailleurs, Volodymyr Zelensky n’a jamais eu l’idée de foncer à l’ONU pour en appeler aux peuples du monde. Il pense que les avions-cargos militaires régulièrement envoyés des États-Unis, du Canada et du Royaume-Uni ces derniers jours vont suffire à assurer aux combattants ukrainiens de quoi tenir.

Cette orientation a été soulignée dans le discours, le président ukrainien rappelant qu’il s’était tourné vers les dirigeants occidentaux, vers l’OTAN. Quant à la rupture avec la Russie, même si il est souligné qu’il faut éviter la guerre et ses millions de mort, elle est assumée. Volodymyr Zelensky a précisé qu’il était prêt à rencontrer Vladimir Poutine au Donbass, mais en même temps il a clairement dit que les pays n’ont plus rien à voir :

« L’Ukraine et la Russie, malgré leur passé commun, envisagent l’avenir différemment. Nous sommes nous. Vous êtes vous. Mais ce n’est pas forcément un problème, c’est une opportunité. »

Le président joue avec le feu en agissant ainsi. Son point de vue est en effet le même que celui de la Russie, mais inversée. En effet, la Russie considère l’Ukraine comme son annexe (la Grande-Russie et la Petite-Russie), la démarche étant désormais associée à la stratégie « eurasienne », où elle serait la colonne vertébrale d’un continent conservateur hébergeant de multiples communautés (on peut voir à ce sujet le très documenté article L’expansionnisme russe anti-ukrainien et sa base idéologique « eurasienne »).

L’Ukraine a la démarche inverse, l’amenant à intégrer « l’occident » de manière généralisée. Or, en adoptant cette ligne, Volodymyr Zelensky ne fait que pousser à une sorte de partition de l’Ukraine, ce qu’il prétend refuser. Car avec une telle ligne, il converge clairement avec un plan possible de la superpuissance américaine et de la Russie pour couper le pays en deux.

Et tant le romantisme « occidental » que celui « anti-occidental » ont leurs partisans en Ukraine, les deux idéologies se nourrissant des faiblesses de l’autre, entraînant une spirale irrationnelle et la soumission soit aux puissances occidentales, soit à la Russie. L’Ukraine ne peut qu’imploser dans une telle situation. Le piège est total, c’est soit Charybde, soit Scylla, ou pire les deux et la fracture de la nation ukrainienne.

En fait, la démarche de Volodymyr Zelensky n’a de sens que s’il ne croit pas en ce qu’il dit et que le régime ukrainien pense réaliser une offensive victorieuse. C’est suicidaire.

De plus, une grande rumeur veut d’ailleurs que le 21 avril, dans son discours, Vladimir Poutine proposera que la Fédération de Russie accueille en son sein non seulement les pseudos-républiques populaires de Donetzk et de Lougansk, mais également la Biélorussie. L’Ukraine serait alors automatiquement une cible.

Rappelons également que le Conseil de la Fédération de Russie est convoqué (depuis deux semaines) le 23 avril, pour un vote « en urgence » quant à une proposition du président russe. Juridiquement, cela ne peut que concerner la loi martiale, l’état d’urgence, l’envoi de forces armées hors du pays, ou bien évidemment une question « cadre » comme des éventuelles « adhésions » à la Fédération.

Et Gennady Zyuganov, président du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie, a notamment déjà approuvé l’envoi prochain de troupes russes au Donbass. Si l’on ajoute les libéraux-démocrates (en fait nationalistes) et le Parti pro-Poutine, une large majorité des élus converge donc en faveur de l’expansionnisme russe.

Le 21 avril s’annonce infernal dans ce qu’il va entraîné, ce qui est déjà annoncé, dans les faits, depuis deux semaines. Agauche.org en parle d’ailleurs depuis le 2 avril, les articles concernant le conflit Ukraine-Russie étant rassemblés sur cette page. De manière isolée, dans l’indifférence générale. Mais en sauvant l’honneur de la Gauche qui sait ce qu’est la guerre et qui en connaît la nature capitaliste.

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La crise en Ukraine montre le faible niveau de conscience en France

Personne ne s’intéresse à la crise en Ukraine en France : c’est révélateur.

Ce n’est même pas du dédain auquel on doit faire face relativement à la crise ukrainienne. C’est le déni qui forme une sorte de muraille de l’indifférence. Il en va de la guerre comme il en va de la crise : la ligne générale du côté des gens est de nier la réalité autant que possible, de chercher à perpétuer ses propres traditions, coûte que coûte.

Le capitalisme a littéralement lessivé les esprits. Alors qu’on est face à un drame historique, que l’actualité est brûlante, que les deux armées les plus nombreuses d’Europe se font face, il n’y a aucune expression d’intérêt, aucun engagement solidaire, aucune prise de position. Mieux encore, ou pire encore plutôt, ceux qui savent conservent le silence, les médias n’abordent la question qu’à la marge, tel un détail malheureux dont il faut bien, malgré tout et malheureusement, parler pour le cas où il se « passerait quelque chose ».

Car le fond de la question, c’est bien cela. Les gens écrasés par le capitalisme ne savent plus ce qu’est l’Histoire. Ils ne voient les choses que de manière individuelle, individualiste. D’où le succès des fantasmagories identitaires, de l’esprit immédiatiste de consommation, d’une fascination pour les réseaux sociaux. Ce n’est pas là une découverte.

Mais lorsque la guerre se profile, tout cela devient plus que dangereux. On sent bien que si les événements tournent mal, les gens seront déboussolés, prêts à se vendre à n’importe qui. Rien que les mesures de confinement semblent horribles aux Français, alors si les choses se précipitent, que ce soit économiquement ou militairement, qu’en sera-t-il ?

Et le peuple ukrainien ainsi se retrouve seul face à l’adversité, car ce qui est vrai en France l’est dans les autres pays au capitalisme hypnotiseur et mortifère. L’indifférence prédomine dans sa solitude, alors que son existence comme nation est menacée.

Comment ne pas être en rage ou en larmes devant une telle situation insoutenable ? Comment ne pas être révolté devant des Français qui préfèrent fantasmer qu’ils vivent dans un État policier, alors que la guerre prend le dessus dans l’Histoire du monde ?

C’est une bien triste page que nous sommes en train d’écrire, malgré nous. Vu de l’avenir, ce qui se déroule sera considéré comme un terrible ratage. Après la prise de conscience lors du premier confinement, tout est redevenu « normal » sur le plan des mentalités, et c’est tellement vrai que même la guerre ne fait pas réagir. Le capitalisme a enfermé les mentalités de manière systématique, au point de ne même pas percevoir les grands phénomènes historiques.

La crise en Ukraine révèle tout cela, comme elle est le produit de tout cela. L’humanité est en train de mal tourner, de très mal tourner. Et il faut être en première ligne pour la grande réorientation historiquement nécessaire.

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Crises en série et Biélorussie désormais impliquée, en amont d’un conflit imminent

Les aspects de la crise se multiplient, impliquant désormais la Biélorussie, en amont d’un conflit imminent.

Les choses se précipitent dans la crise ukrainienne. Le 17 avril marque un tournant exponentiel. Voici une présentation en quelques points, afin de permettre de s’y retrouver. Chaque élément est à lui seul horriblement annonciateur.

1. Les services secrets russes ont affirmé avoir arrêté deux Biélorusses, liés à la Pologne et les États-Unis, qui auraient prévu d’assassiner le président biélorusse Alexandre Loukachenko et ses enfants. Cela rentrerait dans le cadre d’un coup d’État par l’intermédiaire de réseaux dans l’armée biélorusse, qui aurait été prévu pour le 9 mai 2021, lors de la cérémonie de la victoire sur les armées nazies. Alexandre Loukachenko a affirmé que cette tentative a été orchestrée par la CIA.

2. La Russie a fortement conseillé à John Sullivan, ambassadeur américain à Moscou, de rentrer dans son pays pour « consultations ». Devant son refus, il y a de nombreuses rumeurs d’expulsion.

3. La Russie a annoncé le 17 avril l’expulsion d’un haut diplomate ukrainien arrêté la veille alors qu’il aurait cherché à se procurer des documents classifiés. Ont été également expulsés dix diplomates américains, suite aux sanctions américaines. L’Ukraine a répondu en expulsant un haut diplomate russe.

4. La République tchèque a annoncé l’expulsion de 18 employés de l’ambassade russe accusés d’espionnage et de l’explosion d’usines d’armement en 2014 ; la Russie a affirmé que la République tchèque comptait même fermer l’ambassade russe.

5. L’aviation militaire russe a envoyé en Crimée 50 unités : des avions de combat (Soukhoï Su-27 et Soukhoï Su-30), des bombardiers (Soukhoï Su-24 et Soukhoï Su-34), des avions d’assaut (Soukhoï Su-25SM3). La flotte russe a amené deux navires de guerre et 15 bateaux de dimension plus restreinte ; pratiquement toutes les navires russes de débarquement sont en Crimée.

5. Dans la république populaire de Donetzk, les abris sont préparés, ainsi que les hôpitaux ; les bâtiments officiels ont des sacs de sable systématisés pour leur protection ; les circuits de ravitaillement des supermarchés sont fortement perturbés.

6. Les photos du conseil de sécurité russe tenu le 16 avril par vidéo montre le général Valéri Guérassimov,  chef de l’État-Major général des forces armées, dont la présence n’est pas une obligation.

7. La porte-parole de l’opposant russe Alexeï Navalny, récemment emprisonné et en grève de la faim depuis le 31 mars, a affirmé que celui-ci était en train de mourir et que ce ne serait plus qu’une question de jours.

8. Les réseaux sociaux russes font part de très nombreux vols d’hélicoptères militaires à basse altitude, jusque dans les villes.

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La visite en France du président ukrainien Volodymyr Zelensky littéralement passée sous silence

Le tandem franco-allemand considère l’Ukraine plus comme encombrante qu’autre chose.

Les forces de l’ordre étaient particulièrement nombreuses, nerveuses et lourdement armées aux abords de l’Élysée le 16 avril 2021, en raison de la visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky. On sent qu’il fallait que soit évité, à tout prix, le moindre événement remarquable. Et les médias ont dans cette perspective à peine mentionné cette visite, voire l’ont passé sous silence, à peu près comme les réseaux sociaux de l’Élysée et des Affaires étrangères françaises.

C’est qu’en fait la visite était prévue depuis longtemps, mais que la France n’en voulait en fait plus du tout. D’où le silence à ce sujet, d’où le fait qu’Emmanuel Macron ait expliqué au président ukrainien que pour l’adhésion de son pays à l’OTAN, il faudrait attendre la prochaine réunion de l’OTAN. D’où aussi la petite visioconférence avec la chancelière allemande Angela Merkel, pour que le président ukrainien comprenne que le tandem franco-allemand, il ne faudra pas compter dessus pour du concret.

Emmanuel Macron a donc dit merci d’être passé (дякую – diakouïou)… et au revoir.

C’est ce qu’on appelle le service minimum. Volodymyr Zelensky a dû être blême, alors que les forces séparatistes se moquent naturellement de ce soutien se réduisant à quelques mots en ukrainien. Le président ukrainien savait que la France et l’Allemagne refuseraient de s’engager en raison du poids de la Russie, mais avoir dû faire face à tant de cynisme, alors que tout indique une prochaine annexion russe du Donbass, les 20-23 avril 2021…

Il faut vraiment qu’on soit en période de crise générale, de crise à tous les niveaux, pour qu’un tel degré de tension produise autant de cynisme et de jeu « géopolitique ». Et pendant ce temps-là, les troupes russes continuent de s’accumuler.

La pression sur l’Ukraine monte ainsi de jour en jour. La ville de Kiev a fourni au public une liste des endroits où s’abriter en cas de bombardements… Amenant le commandant en chef de l’armée ukrainienne, Rouslan Khomtchak, à appeler les autorités locales à ne pas contribuer à un esprit de panique dans la population.

De son côté, le chef de la pseudo « République Populaire de Donetzk »,  Denis Pushiline, a annoncé le 16 avril qu’il avait accueilli la veille d’importants membres du Parti libéral-démocrate de Russie. Il s’agit du troisième parti politique en Russie, dont la ligne est nationaliste et conservatrice malgré son nom. Il est dirigé par Vladimir Jirinovski, un peu connu en France en raison de son soutien à Jean-Marie Le Pen.

Le communiqué de la rencontre annonce :

« Hier, le 15 avril, le chef de la République populaire de Donetsk a rencontré le premier vice-président du Comité d’État de l’Assemblée fédérale de la Fédération de Russie pour la défense, membre du Conseil suprême du Parti libéral-démocrate, Alexander Sherine, et le conseiller au chef de la fraction du Parti libéral-démocrate de Russie à la Douma d’État, Alexeï Bychkov. »

Le thème était évidemment la protection des « Russes », dans une définition aussi extensible que le voudra l’expansionnisme russe cherchant à une justification pour l’annexion, voire l’invasion. Qu’en sera-t-il bientôt de l’Ukraine, abandonné comme la Tchécoslovaquie en 1938 ?

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L’Ukraine pense à l’arme atomique, la Russie a 110 000 soldats et 1300 tanks à la frontière…

On entre dans la dernière phase de la préparation, d’ici une semaine les dés seront lancés.

L’Agence de presse RIA Novosti, sous la tutelle du ministère de la presse et de l’information de Russie, a publié le 15 avril 2021 un article halluciné. Car s’il a une part de vérité au sujet du triste jeu de la superpuissance américaine, il propose une vision du monde ouvertement guerrière, avec l’alliance sino-russe contre les États-Unis.

Il est ainsi expliqué dans « L’Ukraine et Taïwan retourneront inévitablement à leurs ports d’attaches » que l’Ukraine et Taïwan sont des jouets pour les « atlantistes » afin de contrer les « Etats-civilisations ». Leur réalité est entièrement fictive, artificielle (ce qui est vrai pour Taïwan, mais totalement délirant pour l’Ukraine) et doit ainsi disparaître.

« La position de l’Ukraine et de Taïwan par rapport aux civilisations dont ils se sont séparés est en effet très similaire – malgré le fait que l’Ukraine est un État reconnu par tous, et que Taïwan est reconnu par presque le monde entier comme faisant partie de la Chine, bien qu’autonome. 

Mais tant Taïwan que l’Ukraine comprennent la nature farfelue de leur «indépendance» – et ne voient aucune garantie de sa préservation à long terme, sauf grâce au soutien des États-Unis. C’est-à-dire qu’ils s’offrent eux-mêmes comme un outil dans la lutte géopolitique, ce qui ne fait qu’augmenter le rejet de leur politique (et ainsi de leur existence) de la part des pouvoirs dont ils se sont séparés.

Bien que la Chine considère officiellement la réunification avec Taïwan comme l’un de ses principaux objectifs, et que la Russie ne se fixe pas formellement une telle tâche par rapport à l’ensemble de l’Ukraine (se limitant au postulat du rétablissement inévitable de l’amitié entre deux peuples frères, pratiquement un seul peuple comme le rappelle constamment Vladimir Poutine), il est compréhensible que les intérêts géopolitiques, nationaux et civilisationnels de la Chine et de la Russie ne laissent pas d’autre chemin que la réunification avec les provinces séparatistes (…).

La Russie ne va pas conquérir l’Ukraine – elle affaiblira l’influence de l’Occident sur elle, surveillera la dégradation de l’élite ukrainienne, travaillera pour sa réintégration, en attendant que le peuple ukrainien se réveille de la tracas des parasites et des intérimaires [au pouvoir]. Dans le même temps, la Russie empêchera toute tentative d’amener deux parties d’un même peuple au conflit dans une véritable guerre fratricide. »

C’est là de l’expansionnisme maquillé derrière des argumentations de civilisation. La nature militariste et agressive d’une telle affirmation est sans ambiguïtés, dans un contexte explosif. Tout commence à se dire ouvertement et le chef suprême de l’OTAN en Europe, le général américain Tod D. Wolters, a ouvertement expliqué que le risque d’invasion russe est « de faible à moyen »…

Dans une interview à la radio allemande Deutschlandfunk, le 15 avril 2021, l’ambassadeur ukrainien Andriy Melnik a quant à lui affirmé qu’en cas d’impossibilité pour son pays de rejoindre l’OTAN, alors il faudrait lui penser à obtenir l’arme atomique, pour assurer sa défense.

Des propos qui font frémir, mais qui sont également une allusion aux accords de Budapest de 1994, que la Russie a bafoué. En effet, ces accords, appelés en fait « mémorandum », disent qu’en échange de l’abandon par l’Ukraine des armes atomiques héritées de l’URSS (alors remis à la Russie) et de sa signature du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, son intégrité territoriale serait garantie par la Russie, les États-Unis et le Royaume-Uni (à quoi s’ajoutèrent la Chine et la France). 

Un autre fait marquant a été l’envoi à Marioupol, au bord de la Mer d’Azov et désormais une cible russe assez claire, du Régiment Azov. Ce Régiment a comme ancêtre le « Bataillon Azov », composé de néo-nazis ayant justement arraché à la ville de Marioupol aux séparatistes pro-russes en 2014 ; il s’agit d’une unité à l’armement très développé, avec des membres relevant clairement du néo-nazisme.

Ces néo-nazis ne représentent rien en Ukraine, d’ailleurs le président ukrainien est juif, le premier ministre l’était également en 2019, c’est même un oligarque juif qui a financé le « Bataillon » initialement… Mais c’est une mouvance ultra-activiste, qui a été très active au moment de « l’Euromaïdan » et qui est une carte dans les mains d’Arsen Avakov.

D’origine arménienne, Arsen Avakov est le ministre de l’Intérieur depuis 2014 ; son poids dans le régime ukrainien est littéralement immense. Le Régiment Azov dépend d’ailleurs du ministère de l’Intérieur.

Le Régiment Azov en partance pour Marioupol

La décision de cet envoi provient de la confirmation de l’information selon quoi la Russie a décidé de fermer le trafic maritime en Mer d’Azov et ce pour une durée illimitée. C’est là avoir toutes les cartes en main pour débarquer sur les côtes du Sud-Est de l’Ukraine : pour l’instant les navires commerciaux ne sont pas concernés, mais le seront automatiquement en cas d’affrontement. Et l’Ukraine a également accusé la Russie de plusieurs provocations en Mer d’Azov les 14 et 15 avril.

La Mer d’Azov est enclavé, rejoignant la Mer Noire par le Détroit de Kerch que la Russie va fermer

On notera au passage que le ministre de la Défense russe, Sergei Shoigu, a précisé que les manœuvres des troupes russes à la frontière ukrainienne cesseraient… fin avril. Ce qui ne veut rien dire puisqu’en raison de la crise prévue pour le 21 avril avec le discours de Vladimir Poutine et le vote du Conseil fédéral russe le 22, le risque de guerre ouverte sera là…

On sait aussi qu’il y aura désormais un autre événement en plus : le 20 avril aura lieu une conférence au Donbass, en présence de représentants des deux « républiques populaires » et de dignitaires russes. Elle est intitulée… « Unité des Russes : protection des droits et des libertés ». L’appel à l’annexion passera ainsi par là.

Le 15 avril aura également été marqué par la convocation l’ambassadeur de Russie à Londres par le ministère britannique des Affaires étrangères, en raison des « activités malveillantes » de la Russie. Le ministre polonais des affaires étrangères a fait de même avec l’ambassadeur russe à Varsovie, annonçant l’expulsion de trois membres de l’ambassade

Quant aux États-Unis, ils ont annoncé le 15 avril également l’expulsion de dix diplomates russes et des sanctions contre 32 personnes et entités (du type entreprise ou administration liées aux services secrets russes) en raison de l’interférence russe avec les élections américaines, ainsi que des sanctions contre 8 personnes pour participation à l’annexion de la Crimée avec la Russie.

Cela fait écho au choix, le 14 avril, de ne pas envoyer des navires de guerre américains en Mer Noire : il est tablé que les sanctions joueront (de fait, le cours du Rouble a pris un petit coup)… Que l’Ukraine fera le sale boulot ou qu’au pire les restes de l’Ukraine seront récupérés.

Navires russes en Mer d’Azov

Ce qui bloque les Etats-Unis, c’est également l’Allemagne et la France, surtout la première qui entend bien doubler son pipeline de gaz avec la Russie, le Nord Stream 2 s’ajoutant au premier Nord Stream. D’où le scandale avec Ursula von der Leyen révélé le 15 avril.

Cette Allemande qui est la présidente de la Commission européenne avait reçu le 7 avril une invitation du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, pour assister à la cérémonie du 30e anniversaire de l’Ukraine post-soviétique, avec la mise en place d’une plate-forme internationale sur la Crimée.

Non seulement elle a répondu par la négative, mais contre tout respect du protocole elle a laissé son chef de cabinet répondre, qui plus est de manière très cynique :

«Malheureusement, la présidente n’est pas en mesure de donner une réponse positive à votre invitation en raison d’un agenda particulièrement chargé les jours en question. Merci d’avance de votre compréhension »

Le président du Conseil européen Charles Michel s’est empressé d’assurer que lui serait là mais ce que cela signifie est clair. Le « recul » de l’interventionnisme américain correspond au fait que l’Allemagne a dit non à un soutien généralisé à l’Ukraine.

L’Ukraine est seule. Et à sa frontière, la Russie a amené 110 000 soldats, 330 avions, 240 hélicoptères, 1300 tanks, 3700 drones, 1300 unités d’artillerie, 380 lance-roquettes multiples…

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Une Ukraine dans l’attente de l’offensive russe

Désormais la question est de savoir quand l’opération russe va commencer.

Les troupes russes… continuent de s’accumuler à la frontière ukrainienne, comme ici (de manière masquée) des unités de la 9e brigade de contrôle de la garde, qui s’occupe des communications entre les troupes. Et on notera que la 56e brigade d’assaut aérien de la garde est présente en Crimée, soit une importante unité d’élite ayant notamment combattu lors des deux guerres de Tchétchénie.

L’offensive russe semble toujours plus à l’ordre du jour. Et paradoxalement en apparence, les États-Unis commencent à se désengager. Le directeur de la CIA William Joseph Burns a affirmé le 14 avril au Sénat américain que désormais les troupes russes étaient opérationnels pour une incursion limitée en Ukraine. Mais en même temps l’envoi de deux navires de guerre américains en Mer Noire a été annulée. Officiellement cet envoi n’avait pas été confirmé, mais la Turquie avait annoncé leur prochaine arrivée, la Russie répliquant que la sécurité de ces navires pourrait être compromise s’ils se rapprochaient des côtes russes.

Et le président américain Joe Biden a proposé une réunion à la Russie pour discuter de nombreux thèmes comme l’Ukraine, la Russie répondant qu’elle étudierait la question. C’est là une remise à plat américaine qui est étrange… à moins qu’il n’y ait, comme pour les accords de Munich en 1938, un partage de l’Ukraine qui soit prévue par les États-Unis et la Russie. C’est tout à fait possible.

Qui plus est, une rumeur a été lancée qu’en raison de prétendus exercices militaires, la Mer d’Azov serait fermé aux bateaux non russes à partir du 24 avril. La Mer d’Azov est exactement entre le Donbass et la Crimée : autant dire que cela signifierait un débarquement russe et une invasion pour relier les deux zones arrachées à l’Ukraine, avec la formation d’une « Nouvelle Russie » à l’Est de l’Ukraine.

Cette question du débarquement russe se retrouve dans un exemple anecdotique, mais très significatif. France 24, qui est un média étatique français, donc significativement encadré sur ce qu’il raconte, a publié le 14 avril un article intitulé Ukraine : Marioupol ne veut pas se retrouver de nouveau dans le viseur de la Russie.

Marioupol, au bord de la mer et qui se situe tout proche de Donetzk, est présentée comme une « ville stratégique qui vit avec l’ennemi à ses portes ». Le choix des mots est ici important : l’auteur de l’article, Gulliver Cragg, est britannique et « ennemi à ses portes » est une traduction de « Enemy at the gates », soit le nom en anglais du film Stalingrad de Jean-Jacques Annaud, sorti en 2001. Cela montre l’ampleur dramatique de l’approche d’un journaliste qui, pourtant, en même temps, explique que :

« Nous sommes encore très loin de la guerre totale de 2014, mais nous sommes aussi très loin du cessez-le-feu de 2020 « 

C’est naturellement incohérent et cette incohérence se retrouve dans tous les commentateurs qui observent une situation qui, en fait, les dépasse. En toute objectivité, il est évident que la Russie veut au minimum annexer les deux pseudos républiques populaires de Donetzk et Louhansk, voire même si possible provoquer une vague offensive pour former une « Nouvelle Russie » à l’Est de l’Ukraine.

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Jean-Luc Mélenchon, un exemple de silence sur l’Ukraine

Le silence au sujet de l’Ukraine provient d’une conception sociale-chauvine de la France.

Le silence est complet parmi les personnalités politiques françaises quant à la crise en Ukraine. Pareil en ce qui concerne les organisations de gauche ou d’extrême-gauche. C’est que le conflit entre l’Ukraine et la Russie représente une ultime frontière. Les médias ont fini par en parler, car il le fallait bien, alors que les chancelleries de chaque pays choisissait son camp. Mais pour qui fait de la politique, parler de l’Ukraine revient à affronter la question de la guerre.

Or, il est bien plus simple de dénoncer Emmanuel Macron, de participer à des manifestations syndicales en prétendant qu’on veut changer la France dans tel ou tel sens, que de se confronter à la réalité de la France comme grande puissance et à une guerre formant une tendance toujours plus envahissante. Le capitalisme propose une bulle : on peut prétendre en son sein s’agiter comme on le veut, cela ne prête pas à conséquence. Sortir de la bulle, c’est autre chose.

Ainsi, si on veut savoir quel était l’esprit avant 1914 ou en 1939 en France, on a qu’à regarder l’état d’esprit aujourd’hui, c’est du pareil au même. On est dans la croyance en le capitalisme et en la paix qu’il permettrait. La guerre semble non pas seulement impossible, mais inconcevable. Le niveau de conscience des masses est pratiquement nul.

De manière plus machiavélique, le silence correspond à une orientation attendant son heure, par le fait qu’il s’agit de représenter tel chauvinisme contre tel chauvinisme français. Voici par exemple ce que dit Jean-Luc Mélenchon dans une note sur son blog (« L’Ukraine, nouvelle frontière américaine ») le 25 février 2014 :

« Mais ceux qui, en Europe et aux Etats Unis valident les putschs et les insurrections, nous préparent des lendemains furieux d’un bout à l’autre du continent. 

La Russie ne va pas se laisser faire. C’est bien normal.

Le peuple Ukrainien non plus. Sa fraction saine, débarrassé de la tutelle des corrompus qui s’étaient imposés comme leur porte-parole et leur gouvernement, va reprendre l’initiative. On peut donc compter sur une mise en cause populaire de l’extrême droite putschiste qui ce soir tient le haut du pavé aux acclamations de « l’Occident ».

Le danger vient de la violence que tout cela peut déclencher et du risque de partition du pays que l’offensive « occidentale » peut provoquer. »

Vu de 2021, ces propos sont on ne peut plus clairs. C’est une légitimation de l’expansionnisme russe visant à annexer une partie de l’Ukraine au nom d’une « guerre civile » amenant une partie du pays à prendre son indépendance… pour se tourner « naturellement » vers la Russie. C’est très clairement là une expression de convergence avec l’expansionnisme russe.

Pourtant, Jean-Luc Mélenchon garde le silence au sujet de l’Ukraine. Mais c’est qu’il est encore trop tôt pour prendre ouvertement le parti de la Russie. Il s’agit d’attendre le moment – pour essayer de parvenir à une sorte de coup d’État dans les couches dominantes de la société française. Marine Le Pen ne pense pas différemment.

Et Jean-Luc Mélenchon annonçait d’ailleurs déjà en 2014 que les tensions continueraient à s’exacerber (« Avis aux Mickey à propos de l’Ukraine ») le 5 mars 2014 :

« Ne croyez pas que la situation va se détendre. Les intérêts engagés sont trop importants. Anglais, Français, Autrichiens, Allemands : les premières économies de l’Europe sont lourdement engagées en Ukraine et, en Russie, de toutes les façons possibles, les principales. »

C’est là qu’on voit que Jean-Luc Mélenchon raisonne de manière « géostratégique », que sa démarche sociale-chauvine française est directement en convergence avec l’expansionnisme russe. Et c’est comme dans les années 1930 : il y a une bataille au cœur des couches dominantes pour savoir quelle option choisir, alors que les gens restent passifs, ayant capitulé devant les responsabilités démocratiques au nom d’une installation sociale dans une approche petite-bourgeoise.

L’Histoire avance alors malgré tout et le drame vient bousculer une société française chantant « Tout va très bien madame la Marquise », un homme providentiel se proposant alors de sauver le pays, en assumant en fait les choix faits par les couches dominantes. L’histoire de France est riche d’exemples à ce niveau, de Napoléon à Clemenceau, en passant par Napoléon III et jusqu’à Pétain, de Gaulle.

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Tchécoslovaquie 1938, Ukraine 2021

En 1938, la Tchécoslovaquie se faisait abandonner face à un expansionnisme… L’Ukraine craint le même sort.

Tchécoslovaquie 1938, Ukraine 2021, l’Histoire bégaie. Dans les deux cas, l’opinion publique internationale n’est pas là pour garantir l’intégrité territoriale d’un pays menacé, agressé. D’ailleurs, alors que l’Allemagne nazie a détruit l’État tchécoslovaque en 1938-1939, la Russie n’hésite pas à affirmer en avril 2021 qu’en cas de guerre l’État ukrainien serait démantelé. C’est une menace ouverte.

Tout comme à l’époque, l’opinion publique internationale laisse seul un peuple, qui ne sait où se tourner dans son malheur. Il n’y a pas d’aide internationale, il n’y a pas de forces d’interposition, il n’y a que des manigances de part et d’autres, conformément aux intérêts économiques. Le peuple ukrainien est seul.

1938 et 2021, le cynisme des grandes puissances

En 1938, la Tchécoslovaquie se faisait dépecer par l’Allemagne nazie. Le prétexte était qu’une minorité allemande exigeait d’être « protégée ». L’URSS s’est alors mobilisée militairement et a demandé à la France d’intervenir avec elle pour épauler la Tchécoslovaquie, mais celle-ci refusa, tout comme la Pologne et la Roumanie.

Les tristement célèbres accords de Munich dans la foulée marquaient une capitulation face à l’Allemagne nazie, les grandes puissances ne pensant qu’à leurs intérêts. La Tchécoslovaquie pouvait bien disparaître. Ce fut la guerre pour le repartage du monde qui s’ensuivit.

En 2021, l’Ukraine subit le même sort, pareillement dans un contexte de crise capitaliste. Elle est menacée d’être dépecée par l’expansionnisme russe, au nom d’une minorité russe censée être « protégée ». Et les grandes puissances sont indifférentes… Ou alors, comme les États-Unis et la Grande-Bretagne, poussent à un affrontement solitaire contre la Russie, en fournissant du matériel. Mais l’Ukraine peut bien disparaître, à leurs yeux.

Et, qui plus est, l’Ukraine est tombée dans les mains de l’OTAN parce qu’elle est aux mains d’une oligarchie jouant avec le feu du nationalisme pour légitimer son pouvoir. Cela ajoute du drame au drame. Et c’est d’autant plus intolérable. Pourquoi n’y a-t-il aucune expression de solidarité internationale avec l’Ukraine ? La superpuissance américaine déverse-t-elle tellement de dollars, l’expansionnisme russe tellement de roubles ? N’y a-t-il plus de forces prenant le camp du peuple, de la démocratie pour le peuple ?

L’Ukraine, victime d’un affrontement général

Ce qui se joue est pourtant immense. Laisser l’Ukraine seule, c’est capituler devant la tendance à la guerre, devant le cynisme et l’indifférence, devant l’égoïsme national. C’est laisser libre cours aux évaluations géopolitiques, machiavéliques, où les pays ne sont que des pions pour les calculs savants des militaires et des capitalistes.

Si l’Ukraine était aidée, protégée de l’agression russe, préservée de l’hégémonie américaine en faisant un satellite kamikaze, cela ouvrirait une voie nouvelle pour une époque qui a besoin d’une perspective internationale, démocratique, populaire. Si elle ne l’est pas, c’est une première concession à la voie du carnage.

La Gauche doit se mobiliser pour le retrait des troupes de la frontière et l’affirmation internationale unanime de l’intégrité territoriale ukrainienne, s’occupant de la réintégration pacifique et démocratique de la Crimée et du Donbass. Elle doit montrer que le peuple ukrainien n’est pas seul !