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Ukraine : la guerre des drones

Les drones forment un élément déterminant.

Ce drone aux contours inquiétants transporte deux roquettes anti-chars PG-7VL, de 2,6 kilos chacun qui percent 1,2 mètres de béton armé, 0,5 mètre de blindage homogène. Ces roquettes sont surtout connues pour être utilisés avec le RPG-7, un lance-grenade produit en URSS au début des années 1960.

Il est évident que l’emploi d’un tel drone transforme le champ de bataille. La guerre de la première moitié du 21e siècle ne se conçoit tout simplement plus sans drone. Voici une tentative de présentation de cette nouvelle réalité, avec un numéro hors-série de la revue PDF Crise qui lui est consacrée.

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La double ligne allemande sur l’Ukraine

La bourgeoisie n’est jamais un bloc unifié.

Couverture du quotidien allemand avec le chancelier Olaf Scholz et la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock : « La fissure »

L’intérêt de porter un regard sur la ligne allemande dans les Affaires extérieures est double. Déjà, cela permet de voir comment les contradictions entre grandes puissances se façonnent. C’est un aspect directement utile.

Ensuite, cela permet de voir que la bourgeoisie n’est jamais un bloc unifié et qu’en son sein de multiples factions s’affrontent. C’est une leçon indirecte pour la situation française.

Surtout que la question de cette « double ligne allemande » a atteint un point de non-retour. Le chancelier Olaf Scholz, un social-démocrate, est en confrontation ouverte avec la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock, une écologiste.

Toute la presse allemande « sérieuse » aborde ouvertement la question, pour saluer l’un, pour saluer l’autre, pour s’arracher les cheveux devant une telle crise, alors que l’Allemagne est partie prenante du bloc occidental pour détruire la Russie.

Ministère allemand de la Défense : le ministre de la Défense Pistorius à Ramstein, avec le secrétaire américain à la Défense Austin ouvrant la cnférence pour coordonner le « soutien » à l’Ukraine

Concrètement, Annalena Baerbock a agi en coulisses afin de faire triompher la ligne anglo-américaine. Elle a poussé à fond pour que des chars Leopard 2 soient livrés au régime ukrainien, y compris sans dire ce qu’elle faisait, ou le masquant au chancelier.

Le quotidien d’importance Die Zeit parle notamment d’un voyage à Londres où elle a demandé à son homologue britannique James Cleverly de livrer des chars Challenger au régime ukrainien, afin de forcer la main à l’Allemagne.

Autrement dit, Olaf Scholz aimerait temporiser, ce qui représente les intérêts de la bourgeoisie allemande, qui aimerait tirer son épingle du jeu. La ligne d’Olaf Scholz est d’impliquer au maximum la superpuissance américaine, pour que celle-ci ne se soit pas en mesure de se défausser si les choses ne tournent pas très bien. En cas de désastre sur le front ukrainien, l’Allemagne serait la première à en payer le prix.

Annalena Baerbock représente les intérêts de la bourgeoisie s’alignant entièrement sur la superpuissance américaine. Il faut y aller à fond, à tout prix, il y a tout à gagner. C’est la même ligne qu’Emmanuel Macron en France. Annalena Baerbock exprime cependant ça de manière encore plus ouverte, car elle est écologiste, et les écologistes de toute l’Europe occidentale sont devenus littéralement une annexe de la CIA.

D’où ses propos au Conseil de l’Europe, le 24 janvier 2023, en appelant à l’unité : « Nous sommes en guerre contre la Russie, pas entre nous ».

Annalena Baerbock en Ukraine le 10 janvier 2023 : « Soyez certain que l’Allemagne vous soutiendra sur toute la ligne ».

C’est là une contradiction interne à la bourgeoisie allemande, et elle touche tous les aspects de la « diplomatie », c’est-à-dire des orientations stratégiques bourgeoisies.

Le chancelier Olaf Scholz cherche, pour prendre un autre exemple, à pareillement temporiser avec la Chine, un pays qu’inversement Annalena Baerbock considère ouvertement comme un ennemie. Et elle met les pieds dans le plat, pour savonner la planche au chancelier. Lorsque celui-ci est allé à Pékin en novembre 2022, juste avant son départ elle rappelle que la coalition gouvernementale considère la Chine comme un « rival systémique ».

Le chancelier allemand Olaf Scholz et le président chinois Xi jinping en novembre 2022

Il en va de même pour la Turquie : Olaf Scholz veut temporiser, c’est la ligne officielle, mais Annalena Baerbock est ouvertement pour une ligne agressive contre la Turquie, comme elle l’a ouvertement formulé à l’été 2022.

Comme on le voit, il n’y a rien d’unifié dans la ligne allemande. Rien de plus faux que de voir la bourgeoisie comme unifiée, capable de raisonner, de former une stratégie, etc. C’est une classe décadente.

Et dans ce processus de décadence, les factions cherchent chacune à prendre le dessus. Ne pas sombrer à la remorque d’une d’entre elles exige d’avoir un haut niveau d’économie politique. On peut par exemple voir que le mouvement actuel contre la réforme des retraites est entièrement au service d’une faction bourgeoise social-impérialiste. La preuve ? Le thème de la guerre contre la Russie n’existe tout simplement pas. C’est très révélateur.

L’autonomie stratégique des masses populaires est une condition à leur libération, et pour cela il faut un haut niveau de conscience, un haut niveau d’analyse – c’est à cela que sert et que reflète agauche.org.

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La Pologne et la Roumanie interviendront en Ukraine

C’est inévitable.

Un drone américain Reaper au service de l’armée polonaise à l’Est du pays

Puisque nous avons annoncé le conflit armé en Ukraine six mois avant son déclenchement et que nous lisons correctement ce qui se passe tout au long des événements, continuons en annonçant un nouveau facteur.

Personne ne l’a vu encore, du moins publiquement, car il est évident que les stratèges américains ont déjà analysé tous les scénarios. Cela ne veut pas dire que le capitalisme puisse planifier quoi que ce soit : ce n’est pas le cas. Mais les stratèges raisonnent en termes d’opportunité.

Tout cela pour dire que les choses ici présentées pourraient avoir une apparence « géopolitique », mais ce n’est pas le cas, la « géopolitique » est un concept bourgeois. Ici, on parle de stratégie.

Allons droit au but pour expliquer les choses. Il est beaucoup parlé de l’article 5 de l’OTAN, qui dit qu’une attaque contre un membre de ce pacte implique une attaque contre tous ses membres. Soit.

Mais ce qui n’est jamais expliqué, c’est ce qui se passe si l’un des membres déclenche de lui-même la guerre. C’est désormais ce scénario qu’il faut prendre en compte.

La Pologne et la Roumanie vont en effet intervenir. Ce sera de leur propre ressort, l’OTAN ne participera pas à cette initiiative. Comme il s’agit cependant d’alliés (et d’une opération favorable à l’OTAN voire mise en place par elle), il y aura bien entendu un soutien… c’est dans « l’ordre des choses » et cela passera crème.

Les motifs seront tout trouvés. Il s’agira d’empêcher la débâcle du régime ukrainien en cas de défaite, ou bien de « protéger » sa victoire. La Biélorussie serait une menace au nord, la Transnistrie une menace au sud (ainsi que pour la Moldavie).

En cas de défaite du régime ukrainien, la Pologne et la Roumanie serviraient de forces d’intervention pour assurer la division de l’Ukraine, sans doute en trois. L’Est serait russe, l’Ouest avec l’OTAN par l’intermédiaire de la Pologne, le centre neutre.

L’Est de cette zone neutre serait sous influence russe, Kiev « franco-allemande », l’Ouest sous influence roumaine.

En cas de victoire, l’armée polonaise assurerait de « porter » l’offensive ukrainienne. Un incident avec la Biélorussie et le tour est joué.

L’armée polonaise a autour de 120 000 soldats et compte en avoir 300 000 d’ici dix ans. Ce n’est pas pour être prêt dans dix ans – c’est pour garantir le résultat de ce qui aurai été obtenu d’ici dix ans. C’est bien différent.

Quant à la Roumanie dont nous avons plusieurs fois parlé ces derniers temps, l’armée française y est présente, c’est clairement une plate-forme d’intervention.

Il y a toute une narration qui se met en place. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait par exemple dit il y a quelques jours que des missiles russes avait survolé la Roumanie pour atteindre l’Ukraine, ce n’était pas vrai mais il a insisté encore après en appelant l’OTAN à intervenir, etc.

C’est gesticulatoire, mais cela permet de mettre en place une guerre psychologique.

La Moldavie est également ici un grand objectif ; la ministre française des affaires étrangères Catherine Colonna vient d’y passer, Emmanuel Macron y était en juin 2022, etc.

Comprendre tout cela est fondamental – mais pas dans un sens « géopolitique ». C’est du repartage du monde qu’il s’agit. Le processus de troisième guerre mondiale est enclenchée. Tous les phénomènes sociaux dans le monde passent en dernier ressort par cette guerre.

C’est sur ce terrain stratégique qu’il faut se placer !

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Une tribune militariste dans l’Express

La fraction libérale-atlantiste de la bourgeoisie mène la danse.

La tribune intitulée « Budget de la Défense : encore un effort nécessaire » publiée le 6 février par l’Express et rédigée par Nicolas Bouzou, un économiste atlantiste et vice -président du cercle Turgot, est ainsi très révélatrice de la situation en cours.

L’hebdomadaire l’Express est un journal qui est organiquement lié, au sens idéologique et culturel, à la fraction libérale-atlantiste de la bourgeoisie. Ses prises de positions sont l’expression condensée de la pensée de toute la fraction moderniste de la bourgeoisie, celle actuellement au pouvoir par la voie d’Emmanuel Macron, celle qui « réforme ».

La réforme des retraites est à ce titre une expression de la restructuration du capitalisme français. Il faut la voir avec les lunettes du monde de 2023 et non pas de celui d’avant la pandémie de Covid-19, qui a engendré un grand dérèglement social et économique, culturel et politique.

Il y a ainsi deux camps réels, si on omet ceux qui veulent que rien ne change, par nostalgie. Il y a ceux qui veulent sauver le mode de vie capitaliste et ceux qui veulent s’en débarrasser.

Ce que dit la tribune est justement l’inverse de ce qui est dit sur agauche.org. Il est dit sensiblement la même chose dans la forme, mais totalement l’inverse dans le contenu. Pour résumé, le monde aurait radicalement changé depuis 2020 et la guerre en Ukraine ouvre la voie à une déstabilisation générale du monde. Il s’agit donc d’inscrire le capitalisme français dans l’optique de l’affrontement à tous les niveaux.

Un pays incapable de faire une réforme des retraites bénigne pour équilibrer son système et augmenter l’emploi des 55-65 ans alors que la guerre menace de s’étendre sur notre sol est voué à devenir insignifiant. Car les lois de l’économie (qui ne sont rien d’autre que des lois de l’organisation des humains en société) sont implacables : pour investir davantage dans l’énergie décarbonée, dans la santé, dans l’éducation, dans notre sécurité, nous n’avons pas d’autre choix que de produire davantage de richesses : travailler plus et mieux, être plus intelligents, investir davantage. Voilà la feuille de route cohérente avec notre environnement hostile. Si nous ne le faisons pas, par défaitisme, lâcheté ou pacifisme, c’est notre pays que ne nous mettons en danger.

Voilà, pour les capitalistes français, la nouvelle donne qu’il s’agit d’avoir en tête pour pouvoir continuer à faire progresser le capitalisme français. S’il est salué l’augmentation du budget de la Défense, passant de 295 milliards d’euros sur la dernière loi de programmation militaire à plus de 400 milliards pour l’exercice 2024-2030, il faudrait « encore un effort nécessaire ».

La réforme des retraites s’inscrit alors dans ce panorama, celui qui doit permettre de dégager plus de recettes financières dans le but de renforcer le capitalisme français, et principalement son complexe militaro-industriel. De fait, l’un et l’autre sont les deux faces d’une même pièce.

Au vu de la situation de 2023, ne pas faire la réforme des retraites n’aurait rien à voir avec les précédentes réformes en 1995, 2003, 2010 : cela signifierait l’incapacité du capitalisme français à se restructurer pour mieux se relancer dans le grande bataille du repartage du monde sous égide de l’Otan, donc des États-Unis.

On voit ici à quel point la réforme des retraites n’est qu’un élément secondaire dans la véritable tendance de fond, celle de la mise en place des conditions d’une nouvelle guerre mondiale.

A ce titre, il est une fois de plus confirmé le fait que la perspective de se confronter à l’Otan sur des bases socialistes-pacifistes mène directement à se confronter au régime en place. Logiquement, si une mobilisation d’ampleur avait lieu sur cette base, cela déboucherait sur une crise de régime. C’est bien pour cela que l’extrême-Droite dans sa variante parlementaire a refusé un tel positionnement dès l’invasion russe en Ukraine au mois de février 2022.

De ce point de vue, on ne peut que constater combien les contestataires actuels de la réforme des retraites sont à côté de la plaque. Pour eux, la question se limite à de vilains financiers qui veulent épuiser les gens au travail, tels des vampires maléfiques qui seraient des parasites détachés de la vie réelle.

Leur contestation est vaine. Pire : de part son orientation, du fait de sa négation de l’arrière-plan historique, il ne s’agit que de faire tourner la roue de l’Histoire en arrière.

Si on a compris qu’il y a en fait la mise en place d’un rouleau compresseur militariste au service de la restructuration capitaliste, il ne peut y avoir d’autre option que celle énoncée sur agauche.org. Car face à cette perspective, il s’agit d’être ancré dans le sens de l’Histoire mais du point de vue démocratique et populaire.

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Bibliothèques ukrainiennes : 19 millions d’ouvrages détruits

La guerre bandériste contre la culture.

L’écrivain national russe Alexandre Pouchkine par Oreste Kiprensky, 1827 (son arrière-grand-père est africain, Abraham Hannibal, qui devint général en Russie)

Le régime ukrainien ne détruit pas que tous les monuments à Pouchkine, tous ceux aux héros soviétiques de la seconde guerre mondiale, et même la statue de Catherine II dans la ville d’Odessa qu’elle a fondée.

Il épure également les bibliothèques ukrainiennes de tout ce qui est en russe, et de tout ce qui relève selon lui du « moscovitisme ».

C’est pourquoi 11 millions de livres en russe ont été détruits, ainsi que 8 millions de livres ayant un « point de vue » russe.

On ne parle pas d’ouvrages datant de l’époque soviétique, même s’il y en a. On parle d’ouvrages qui du point de vue du régime ne convergent pas avec la narration bandériste d’une Ukraine qui n’aurait jamais eu rien à voir avec la Russie.

Dans la folie furieuse du nationalisme ukrainien, la « Moscovie » chercherait depuis des siècles à génocider les Ukrainiens. Ce serait un combat total, où les Russes auraient toujours voulu asservir et tuer tous les Ukrainiens.

Cette idéologie paranoïaque sert de base à toutes les politiques fascistes du régime ukrainien. Le principal aspect, c’est la « dérussification » commencée en 2014, à la suite du coup d’Etat en Ukraine.

En 2018, toutes les langues à part l’ukrainien ont ainsi perdu tout statut, alors qu’auparavant si au moins 10% de la population la parlait, elle se voyait obtenir une reconnaissance. Plus globalement tout ce qui est russe a été supprimé, avec même des amendes dans la vie quotidienne. Rappelons qu’autour de 30% de la population ukrainienne est russophone.

Et ce qui s’associe à cette « dérussification », c’est l’anti-Socialisme le plus virulent, le plus agressif. Tout ce qui a un rapport de près ou de loin avec le Socialisme est interdit.

Tout cela sonne de manière bien absurde quand on sait que c’est l’URSS qui a reconnu l’Ukraine et lui a permis d’avoir le développement officiel et systématique de sa langue nationale. Historiquement, l’Ukraine est même « ukrainisée » au maximum avec Staline.

C’est une chose régulièrement dénoncée par le président russe Vladimir Poutine, qui y voit une grande erreur, puisque lui défend le point de vue de la monarchie russe sur les Ukrainiens (qui seraient des petits-Russes et rien d’autre).

Mais les nationalistes ukrainiens sont des fanatiques avec une orientation identitaire – ethnique qui déjà dans les années 1930-1940 les précipitait dans les bras des nazis allemands. La réalité ne les intéresse pas.

On comprend que l’Otan soit ravi de tels barbares, dont le point de vue unilatéral permet toutes les initiatives bellicistes à l’égard de la Russie.

Là est la catastrophe historique pour l’Ukraine. Son régime est indéfendable. Il n’y a strictement rien à sauver et sa population lui accorde toute sa légitimité. Nous avons annoncé six mois avant « l’opération spéciale » de la Russie ce qui allait se passer, et nous avons pu le voir : à aucun moment en Ukraine il n’y a eu de voix démocratique, de refus de la soumission totale à l’Otan.

Les Ukrainiens rêvaient éveillés de « passer à l’ouest » en se vendant à l’Otan, en niant absolument tout leur rapport à la Russie. C’est une sorte de suicide national historique par corruption devant l’occident. Et on n’est même pas à la moitié des conséquences de ce drame.

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Photos de prisonniers de guerre : le crime du Figaro

Les prisonniers de guerre ont des droits établis par une convention internationale.

Le 10 février 2023, Le Figaro a publié un article concernant des soldats russes emprisonnés. Cet article a à un moment été mis en Une du site internet, particulièrement lu, avec une photographie de ces soldats.

Un tel acte relève d’une violation du droit international, voire de complicité de crime de guerre, car il expose des prisonniers de guerre à la curiosité publique.

L’article sur internet lui-même contient cette photographie (ici rendue floue par nos soins), consistant pareillement en la même violation ou crime.

Cela semble su par la rédaction du Figaro, car si l’article est mentionné sur la page de garde du numéro du 10 février 2023, les prisonniers de guerre sont de dos sur la photographie, et donc non reconnaissables.

Mais même non reconnaissables par ailleurs, le caractère humiliant de la photographie relève d’une violation du droit des prisonniers de guerre.

L’article se retrouve pages 6 et 7, et si la photographie de gauche est rendue floue par le Figaro, en connaissance donc des normes internationales sur les prisonniers de guerre, celle de droite est laissée telle quelle, ce qui constitue une violation ou un crime.

On remarquera que si on s’en tient à l’esprit de la convention internationale, la publication de photos de prisonniers de guerre même rendues floues est illégale au sens strict, car elle atteint de facto à leur honneur.

La photo de droite est floutée par nos soins

Deux autres points amènent le Figaro à être juridiquement condamnables. Tout d’abord, il est relaté des propos de prisonniers comme quoi l’armée russe serait désorganisée, enverrait ses soldats à la mort, etc. Une telle utilisation de prisonniers de guerre est illégale.

Les droits des prisonniers de guerre impliquent l’absence de représailles, et la tenue ou non-tenue des propos « attendus » aboutit à une menace pour les prisonniers.

Ensuite, l’article donne la voix à des prisonniers relatant des crimes de guerre :

« Les gardiens nous forcent à passer beaucoup de temps
dehors dans le froid, alors que certains détenus sont malades ou ont les extrémités gelées.

À vrai dire, ils n’ont pas besoin de nous frapper : nous sommes tous à bout de force.

Mais ils passent leur temps à nous traiter d’« Orques » ou de « putains de Moskal » (« Moscovites », NDLR), et nous obligent à chanter des chants nationalistes à la gloire de Bandera… »

« Ils m’ont ordonné de raconter huit années de ma vie dans les moindres détails, dit-il. Et quand j’hésitais sur une date, ils m’électrocutaient en me traitant  de sale Orque. »

C’est paradoxal, parce qu’il est logiquement bien de donner la parole à des prisonniers de guerre. Sauf que cela aboutit à un risque de représailles, et que cela implique encore une fois le Figaro dans tout cela, puisqu’il est participé à la présentation d’un crime. C’est aux instances internationales d’étudier les crimes et de les dénoncer, en faisant en sorte que les prisonniers échappent aux représailles.

Le Figaro a commis trois actes illégaux : publier une photographie non floutée (voire également publier une photo floutée), retranscrire des propos de prisonniers de guerre, informer de crimes de guerre sans en faire part les instances internationales et les dénoncer.

Cela se fonde sur la Troisième Convention de Genève de 1949 relative aux prisonniers de guerre, dont les articles suivants sont ici concernés :

Article 13 – Les prisonniers de guerre doivent de même être protégés en tout temps, notamment contre tout acte de violence ou d’intimidation, contre les insultes et la curiosité publique.

Article 14 – Les prisonniers de guerre ont droit en toutes circonstances au respect de leur personne et de leur honneur.

Le Figaro prend de larges libertés ou rompt ici avec tout cela, afin de contribuer à la propagande de guerre contre la Russie. Il reprend une démarche déjà assumée par le régime ukrainien pendant de longs mois : l’armée ukrainienne a diffusé de nombreuses vidéos de prisonniers de guerre russes, ce qui a été maintes fois dénoncées par des associations internationales (par exemple ici Human Rights Watch).

Tout est bon pour présenter l’ennemi russe comme monstrueux. C’est le bourrage de crâne comme en 1914.

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Le Monde appelle à l’escalade totale contre la Russie

Ils veulent la guerre à tout prix !

Le Monde a publié le 10 février 2023 un éditorial appelant à la mobilisation générale en faveur de la guerre. « Guerre en Ukraine : pour l’Europe, adapter le discours à la réalité » demande à intensifier la production d’armements et la propagande de guerre.

La bourgeoisie française continue de chercher à endormir les gens en prétendant que nous ne sommes pas en guerre contre la Russie, tout en mettant en place l’escalade afin de placer devant le fait accompli.

Le Monde, un quotidien fondamental pour l’aile libérale-démocrate de la bourgeoisie et ce depuis plusieurs décennies, souligne ainsi la dimension stratégique de la guerre à la Russie :

« Si la guerre russe a commencé comme une menace existentielle pour l’Ukraine, elle est devenue, au bout d’un an, existentielle aussi pour l’Europe.

Laisser aujourd’hui la Russie gagner la guerre qu’elle a lancée serait récompenser l’agresseur, placer ses voisins à la merci permanente d’une autre attaque, anéantir définitivement tout ordre européen, renier les valeurs du monde démocratique, renforcer la Chine… Les conséquences sont incalculables. »

C’est un appel à la victoire de l’Otan et au triomphe de l’Occident – le contraire de ce que nous, nous voulons : la défaite de l’Otan et la déroute de l’occident.

Le Monde exige par conséquent que les efforts soient systématiquement mis en place :

« M. Macron ne parle plus aujourd’hui de « ne pas humilier la Russie » ni de lui trouver des « garanties de sécurité ». Le 31 décembre 2022, il avait promis d’aider l’Ukraine « sans faillir, jusqu’à la victoire ».

S’il ne prononce pas encore le mot « défaite » pour la Russie, il admet qu’on ne peut pas la laisser gagner.

Si les mots ont un sens, celui-ci est lourd.

Empêcher la Russie de « l’emporter » impliquera un engagement financier et militaire plus important que celui fourni jusqu’ici.

Cela implique une industrie d’armement qui tourne à plein régime, des sanctions plus sévères encore, des sacrifices sur d’autres postes budgétaires, une société résiliente et solidaire.

Cela veut dire, comme l’avait plaidé Emmanuel Macron, le 19 août 2022, « payer le prix de la liberté ». C’était il y a six mois.

Le moment est venu d’adapter le discours public à la réalité et de préparer, avec le reste des institutions, l’opinion à la gravité de la situation.

Par « société résiliente et solidaire », il faut entendre que les contradictions internes doivent être neutralisées au maximum dans le pays pour la mobilisation contre la Russie.

Par « préparer l’opinion » et le « reste des institutions », il faut comprendre qu’il faut commencer à présenter l’affrontement direct avec la Russie comme « inéluctable ».

C’est un éditorial de grande importance, appelant à aller dans le sens de la guerre totale. Il montre que la bourgeoisie française est soudée dans son ensemble, qu’elle est prête à y aller.

La seule opposition historique est donc de répondre : guerre à la guerre, pour la défaite de l’Otan et la déroute de l’occident !

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Zelensky à Bruxelles devant une assemblée hystérique

Les valets des États-Unis lui sont entièrement acquis.

Après Londres puis Paris, le président ukrainien a donc poursuivi sa tournée européenne à Bruxelles jeudi 9 février 2023 où il s’est rendu devant le Parlement de l’Union européenne. Il y a été littéralement acclamé par une assemblée en liesse pendant plusieurs minutes ; c’est que Zelensky représente le summum de l’allégeance aux États-Unis, alors que ces gens sont tous de bons serviteurs de la superpuissance américaine.

Le spectacle a donc été donné, comme promis. Le président ukrainien s’est déchaîné avec un discours aussi fanatique que guerrier contre la Russie, incarnant le mal absolu.

« Nous nous défendons contre la force la plus antieuropéenne du monde moderne. »

Il y avait dans son discours tout du bon scénario à la Netflix.

« Nous nous défendons, nous vous défendons. »

« Merci d’en faire davantage. Nous devons aller plus vite que notre agresseur. »

« Désormais, les États doivent envisager, rapidement, comme prochaine étape, de fournir les systèmes à longue portée et les jets dont vous avez besoin pour protéger la liberté que trop de gens prenaient pour acquise. »

La présidente du Parlement européen Roberta Metsola lui a rendu la pareil, usant à souhait de superlatifs.

« Il s’agit d’un moment extraordinaire, en des temps extraordinaires. »

« Notre réponse doit être proportionnelle à la menace, et la menace est existentielle. »

« L’Ukraine est l’Europe, l’avenir de votre nation est dans l’UE. Nous savons le sacrifice que votre peuple a enduré pour l’Europe, et nous devons l’honorer non seulement par des mots mais aussi par des actes. »

« Lorsque le monde pense à l’Ukraine, il pense à des héros déjouant tous les pronostics, à David battant Goliath (…) Des héros dont les noms seront évoqués pendant des générations. »

Un tel fanatisme n’a pas été vu en Europe depuis la première guerre mondiale, avec les hystéries nationalistes. Même la seconde guerre mondiale, malgré toute l’horreur qu’elle a produite, n’avait paradoxalement pas en son fondement un tel déchaînement de fanatisme nationaliste et militariste.

Lors de la seconde guerre mondiale, le nationalisme était en effet cynique, rationalisé, assumé. Ici, on est dans un irrationalisme élémentaire, une ivresse en mode « la fleur au fusil » pour aller au front.

Il faut relater à ce sujet les propos de Zelensky dans son entretien au Figaro et au magazine allemand Der Spiegel, publié dans la soirée du 8 février en ligne, où il y va très fort dans le fanatisme européen anti-russe.

Car c’est bien d’une idéologie à laquelle on a affaire. Pour l’Etat fasciste ukrainien, la Russie n’est qu’une « Moscovie » à effacer de l’Histoire.

« Les Russes qui ont quitté leur pays en 1917 au moment de la révolution, toute cette intelligentsia qui fuyait le régime communiste s’est installée en Europe. Mais je suis surpris de voir qu’aujourd’hui certains de leurs descendants soutiennent Vladimir Poutine, alors qu’il fait la même chose que le régime communiste à leurs familles en 1917. Je ne peux pas comprendre ça. On croyait que ces Russes étaient devenus européens, mais en fait non, ils ne le sont pas vraiment. Ils n’aiment pas cet environnement culturel européen. C’est un gros problème. »

« Les peuples occidentaux ont des identités différentes, des drapeaux différents, des langues différentes, mais ils se rejoignent sur les valeurs. Ils n’ont pas perdu confiance. Les Européens ont prouvé qu’ils étaient vraiment Européens. »

Ce sont des propos de gens menant tout le monde à la guerre mondiale. L’heure est vraiment grave, d’autant plus que cela se fait dans l’indifférence la plus complète des populations européennes.

Et il est effarant de voir à quel point il y a unanimité politique complète pour suivre les objectifs de la superpuissance américaine en Ukraine.

Les présidents des différents groupes politiques au Parlement européen ont d’ailleurs fait une déclaration commune, assumant totalement leur militarisme. Ils appellent les 27 pays de l’Union européenne à :

« accroître et à accélérer leur assistance militaire, à fournir le matériel militaire et les systèmes de défense nécessaires et à former les forces ukrainiennes ».

Zelensky a également rencontré directement Charles Michel, qui est l’obscur Président du Conseil européen (obscur car bien malin qui sait quel est le véritable pouvoir et la véritable fonction de cette personne). En tous cas, Charles Michel a également donné dans le scénario américain grandiloquent, en publiant sur Twitter une photo de lui accueillant Zelensky, avec le commentaire suivant :

« Welcome home, welcome to the EU »

(bienvenue à la maison, bienvenue en Union européenne)

Américanisme oblige, le message est donc en anglais, alors qu’il ne s’agit pourtant que de la langue d’une infime minorité des Européens, en l’occurrence les 5 millions d’Irlandais. Mais les dirigeants européens sont unilatéralement tournés vers les États-Unis, ils ont fini de faire de l’Europe une succursale. Alors ils adoptent forcément la langue du maître.

Et ils adoptent les objectifs du maître américain, assumant totalement la guerre contre la Russie. Charles Michel a réclamé un maximum d’armes pour le régime ukrainien :

« D’abord, un soutien maximal sur le plan militaire.

Nous avons eu l’occasion d’en parler à de nombreuses reprises au cours des dernières semaines, y compris à Kiev, avec la présidente von der Leyen et vous-même, et vous avez eu l’occasion encore au Conseil européen de dire les choses avec netteté à l’attention des dirigeants européens et vous aurez encore l’occasion, dans les heures qui viennent, dans le cadre de contacts plus informels, d’être précis, d’être opérationnel.

Il y a des besoins militaires pour vous soutenir, pour aider à protéger, à défendre l’intégrité de l’Ukraine: des munitions, de l’artillerie, des missiles, des véhicules, des systèmes de défense.

C’est de cela très concrètement qu’il s’agit maintenant. C’est de cela qu’il s’agit maintenant. »

Il a également promu une « paix » façonnée par l’Otan et un régime ukrainien intégréà l’Union européenne. Son intervention se conclut de la manière suivante :

« ‘Union européenne, c’est l’Ukraine. L’Ukraine, c’est l’Union européenne. L’Union européenne est notre maison commune. Nous allons être mobilisés pour réaliser et pour tenir cette promesse. Slava Ukraini! Vive l’Europe! »

Est-ce une déclaration de guerre à la Russie ? Si ce n’est pas le cas dans la forme, l’Union européenne n’ayant de toute manière aucun mandat légal pour cela, c’en est évidemment une en pratique. Il ne peut tout simplement plus y avoir de retour en arrière.

La Gauche ne peut ainsi avoir qu’un seul mot d’ordre : saboter la guerre américane contre la Russie! Afin d’oeuvrer à la défaite de l’Otan et la déroute de l’occident!

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Zelensky à Londres puis Paris pour la guerre totale

Un tour de chauffe pour l’escalade.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est arrivé à Paris dans la soirée du mercredi 8 février 2023, après avoir passé la journée au Royaume-Uni. Le président ukrainien s’est en effet initalement déplacé en personne à Londres, pour rencontrer le roi Charles III et le premier ministre Rishi Sunak (qui l’a pris dans les bras à l’aéroport).

Il est allé d’abord au 10 Downing Street, ensuite au Parlement et au Palais de Buckingham. Comme Volodymyr Zelensky demande des avions de chasse, il a notamment eu ce petit mot : « Le roi est un pilote de l’armée de l’air. En Ukraine aujourd’hui, chaque pilote de l’armée de l’air est un roi ». Excellent story-telling.

Puis, donc, en soirée, il a été à Paris. Il a été reçu sur le tarmac de l’aéroport par le ministre français des Armées Sébastien Lecornu,ce qui bien sûr en dit long sur la nature de sa visite. Puis, il a fait une conférence de presse au Palais de l’Élysée avec le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz.

Volodymyr Zelensky a demandé à Paris des armes lourdes.

« Plus tôt l’Ukraine obtient de l’armement lourd de longue portée, plus tôt nos pilotes obtiennent des avions, plus vite se terminera cette agression russe, et nous pourrions revenir à la paix en Europe. »

Les avions avaient déjà été un thème essentiel lors de sa prise de parole devant le Parlement britannique :

« Je vous demande, à vous et au monde, des mots simples mais pourtant très importants: des avions de combat pour l’Ukraine, des ailes pour la liberté. »

Le Royaume-Uni compte aller en ce sens, en tant que premier de la classe des serviteurs de la superpuissance américaine, en tant que fournisseur militaire pour l’Ukraine contre la Russie. Des militaires ukrainiens y sont déjà formés en masse, comme l’a rappelé le chef du gouvernement britannique Rishi Sunak lors de la visite de Zelensky :

« Les équipes ukrainiennes arrivées la semaine dernière [au Royaume-Uni] utiliseront les chars Challenger 2 pour défendre la souveraineté territoriale de l’Ukraine le mois prochain. »

Forcément, la Russie est obligée de réagir de manière forte. L’ambassade russe en Grande-Bretagne a immédiatement annoncé à propos de ces futurs envoi d’avions de guerre :

« Je voudrais rappeler aux responsables à Londres: dans un tel scénario, la moisson sanglante du prochain cycle d’escalade sera sur votre conscience, ainsi que les conséquences militaires et politiques pour le continent européen et le monde entier. La Russie trouvera une réponse à toute mesure hostile. »

Les choses sont donc très claires, si tant est qu’elles ne l’étaient pas auparavant. Il n’y aura aucune paix et la guerre va se finir par une terrible défaite, d’un côté ou de l’autre. Pour l’instant, c’est surtout l’Ukraine qui est défaite sur le terrain et qui craint une grande offensive russe dans les prochains jours. Alors le président ukrainien s’active pour forcer les choses et impliquer au maximum les pays européens membres de l’Otan.

En arrière plan, il y a la superpuissance américaine qui dicte la ligne de conduite et exige que soit faite la surenchère contre la Russie.

Le régime ukrainien est ici la marionette idéale, sur une ligne fanatique. Avant son départ pour Londres, Zelensky a par exemple accordé un long entretien au Figaro et au journal allemand Der Spiegel. Il y compare Vladimir Poutine à Hitler, et ce à plusieurs reprises, d’abord implicitement, puis de manière on ne peut plus explicite :

« Honnêtement, je savais par les livres que ce genre d’atrocités et de meurtres de masse existait. Mais je ne pouvais pas imaginer que cela puisse se reproduire dans le monde d’aujourd’hui. »

« Notre peuple n’oubliera jamais. Quand Hitler perdait la guerre, il continuait à bombarder Londres et d’autres villes. C’est pareil avec Poutine. Ce sont les mêmes créatures. Elles ne peuvent pas s’arrêter. »

« J’ai la conviction qu’il ne peut pas arrêter cette guerre. Si l’Ukraine tombe, il poursuivra ses attaques parce que son pouvoir est lié à l’invasion du pays. Le monde a déjà fait l’expérience de ce type d’événement pendant la Seconde Guerre mondiale. Hitler n’était pas seul. D’autres Hitler ont existé dans d’autres pays et à d’autres époques. On ne peut pas stopper ces dragons qui ont besoin de se nourrir. Tu peux leur donner un pays ou un bout de pays pour satisfaire leur appétit mais ils en réclament d’autres. Les radicaux russes demanderont à Poutine de continuer. Ce type de dragon ne peut pas être arrêté par les frontières ou par les Océans. »

Ces propos sont d’autant plus odieux que c’est lui, le président ukrainien, qui est à la tête d’un régime aux valeurs ultra-nationaliste, qui réécrit entièrement l’Histoire dans un sens anti-russe délirant, qui fait systématiquement la promotion du nazi Stepan Bandera…

Mais ce qui compte ici n’est pas la réalité. On est dans le story-telling à l’américaine, avec un discours général politique et diplomatique d’un vide absolu, pas même digne des poubelles que sont réseaux sociaux.

Il faut bien se rendre compte ici que Zelensky est capable de raconter au Figaro et à Der Spiegel que… les Russes « enterrent des gens vivants ». C’est du grand n’importe quoi, mais c’est tout à fait conforme à la guerre psychologique mise en place par la superpuissance américaine qui prépare la 3e guerre mondiale pour bloquer la superpuissance chinoise.

Zelensky est un agent américain, il leur a vendu l’Ukraine et il vient demander aux Britanniques, aux Français, aux Allemands et à tous les Européens de contribuer à la guerre américaine.

La France étant un satellite américain, elle s’aligne. Le Sénat a appelé à ce que l’Ukraine se voit livrée massivement des armes, Emmanuel Macron contribue au militarisme. Dans l’interview au Figaro et au Spiegel, Volodymyr Zelesnky le félicite d’avoir été le premier à mettre en place la livraison de chars à l’Ukraine :

« C’est lui qui a ouvert la porte aux livraisons de chars. Il a aussi soutenu la candidature de l’Ukraine à l’UE. Je crois que c’était un vrai signal. »

Le signal de la soumission à la guerre, au capitalisme nous précipitant dans la destruction. Il faut absolument se mobiliser contre la superpuissance américaine et ses sinistres desseins !

Sabotez la guerre américaine contre la Russie !

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Ukraine : le Sénat appelle à l’escalade

Militarisme à 100%.

Le Sénat a voté une résolution accusant la Russie d’être la cause de tous les problèmes mondiaux actuels, pour lesquels elle doit payer, et demandant à ce que le régime ukrainien se voie livré bien davantage d’armes.

Un texte militariste à 100%, voté par tout le Sénat à part par une mini-opposition portée par le PCF qui se dit… d’accord avec le texte, mais demande aussi un appel à la paix (voir plus bas).

« Texte adopté par le Sénat le 7 février 2023

Résolution exprimant le soutien du Sénat à l’Ukraine, condamnant la guerre d’agression menée par la Fédération de Russie et appelant au renforcement de l’aide fournie à l’Ukraine

Le Sénat,

Vu l’article 34‑1 de la Constitution,

Vu le chapitre XVI du Règlement du Sénat,

Vu la Charte des Nations unies, la Convention des Nations unies du 9 décembre 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide et la quatrième convention de Genève du 12 août 1949 relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre,

Vu le Statut de Rome de la Cour pénale internationale,

Vu l’ordonnance de la Cour internationale de justice du 16 mars 2022 sur les allégations de génocide au titre de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide,

Vu la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies du 14 novembre 2022 qui recommande la création d’un registre pour documenter les dommages causés par l’agression de la Fédération de Russie contre l’Ukraine,

Vu l’article 21 du traité sur l’Union européenne,

Vu l’article 196 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne,

Vu le règlement (CE) n° 2580/2001 concernant l’adoption de mesures restrictives spécifiques à l’encontre de certaines personnes et entités dans le cadre de la lutte contre le terrorisme,

Vu les conclusions du Sommet de Versailles des 10 et 11 mars 2022,

Considérant la guerre d’agression menée par la Fédération de Russie contre l’Ukraine depuis le 24 février 2022 ;

Considérant l’ordonnance du 16 mars 2022 de la Cour internationale de justice, appelant la Fédération de Russie à suspendre immédiatement ses opérations militaires contre l’Ukraine ;

Considérant que la Fédération de Russie continue de violer obstinément les principes de la Charte des Nations unies par ses actes d’agression contre la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de l’Ukraine et de violer de manière flagrante et grossière le droit humanitaire international, notamment en prenant délibérément pour cibles des personnes et des biens de caractère civil qui ne devraient pas faire l’objet d’attaques, conformément à l’article 52, paragraphe 1, du protocole additionnel I de 1977 aux Conventions de Genève de 1949 ; que ces crimes sont le reflet du mépris le plus total des règles et des lois de la guerre, comme on a pu le voir, notamment, dans le traitement inhumain des prisonniers de guerre, le recours généralisé à la torture à l’encontre des prisonniers de guerre ukrainiens ou les exécutions sommaires de ceux‑ci, ainsi que le refus de tout accès pour des organisations humanitaires internationales, telles que le Comité international de la Croix‑Rouge ;

Considérant que, depuis octobre 2022, la Fédération de Russie s’attaque délibérément aux infrastructures essentielles de l’Ukraine dans tout le pays dans le but de terroriser la population et de la priver de l’accès au gaz, à l’électricité, à l’eau, à l’internet et à d’autres biens et services de première nécessité, avec des effets catastrophiques ; que l’objectif de ces attaques est de terroriser la population ukrainienne, de saper sa résistance et sa détermination à continuer de défendre son pays, de forcer les Ukrainiens à accepter la puissance occupante et sa tentative illégale d’annexer plusieurs parties de l’Ukraine ;

Considérant que la Fédération de Russie est responsable de la crise mondiale de sécurité alimentaire, du fait de la guerre d’agression qu’elle mène contre l’Ukraine et du blocus des ports maritimes ukrainiens qu’elle impose ; que la Fédération de Russie utilise l’alimentation et la faim comme des armes depuis le début de la guerre ; que les actions délibérées de la Fédération de Russie, notamment la destruction de stocks, la perturbation de la production et l’imposition de quotas sur ses propres exportations de denrées alimentaires et d’engrais ont exacerbé la crise mondiale de la sécurité alimentaire ;

Considérant que la guerre en Ukraine a des conséquences mondiales et appelle une réponse coordonnée à l’échelle européenne et internationale ;

Considérant que les agissements de la Fédération de Russie constituent en outre une menace pour l’ensemble de l’Europe et rendent encore plus nécessaire l’achèvement de l’autonomie stratégique européenne ;

Réaffirme son plein soutien à l’indépendance, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières reconnues au niveau international par le mémorandum de Budapest de 1994, confirmé par la Fédération de Russie en 2009 ;

Condamne la guerre d’agression menée par la Fédération de Russie contre l’Ukraine ;

Condamne l’utilisation répétée et irresponsable de la menace du recours à l’arme nucléaire par la Fédération de Russie dans la guerre menée contre l’Ukraine et l’occupation de la centrale nucléaire de Zaporijia par les forces russes, qui met en péril la sécurité de l’ensemble de la région ;

Condamne l’appui, y compris militaire, donné par les autorités biélorusses à l’agression de l’Ukraine par la Fédération de Russie, ainsi que la livraison de drones et autres armements par le régime iranien aux forces russes ;

Condamne les simulacres de référendums qui ont conduit à la tentative d’annexion illégitime et illégale par la Fédération de Russie des territoires ukrainiens situés dans les oblasts de Donetsk, Louhansk, Zaporijia et Kherson, ainsi que de la Crimée et la ville de Sébastopol ;

Condamne les attaques et les atrocités perpétrées délibérément par la Fédération de Russie contre la population civile ukrainienne, la destruction de villes et d’infrastructures civiles et d’autres violations graves des droits de l’homme et du droit humanitaire international qui constituent des actes de terreur contre la population ukrainienne et des crimes de guerre ;

Dénonce les actes de torture, les viols, les enlèvements d’enfants, les déplacements forcés, les exécutions et les autres crimes perpétrés par la Fédération de Russie dans le cadre de cette guerre ;

Apporte son soutien plein et entier à l’enquête engagée par le procureur de la Cour pénale internationale sur la guerre menée par la Fédération de Russie contre l’Ukraine, aux travaux de la commission d’enquête relevant du Haut‑Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme ainsi qu’aux organisations indépendantes de la société civile qui s’efforcent de recueillir et de conserver les preuves des crimes de guerre perpétrés par la Fédération de Russie ;

Exige que la Fédération de Russie et les forces qui agissent pour son compte cessent sans délai toutes leurs actions militaires, en particulier les attaques contre des zones résidentielles et des infrastructures civiles, et que la Fédération de Russie retire sans condition la totalité des forces militaires, des forces agissant pour son compte et des équipements militaires de l’ensemble du territoire ukrainien internationalement reconnu et mette fin à ses exactions et à ses actes visant à terroriser la population ;

Invite le Gouvernement et l’Union européenne à favoriser toute initiative destinée à élucider et à juger les faits susceptibles de constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis par la Fédération de Russie afin que l’impunité ne puisse en aucun cas prévaloir ;

Invite le Gouvernement à œuvrer à la mise en place par l’Union européenne et les États membres d’un mécanisme international d’indemnisation et de réparation par la Fédération de Russie, assorti d’un registre international des dommages aux victimes et aux biens, et à collaborer activement avec les autorités ukrainiennes à cet égard ;

Invite le Gouvernement, à titre bilatéral et en lien avec ses partenaires européens, à poursuivre et à renforcer, de manière significative, son soutien politique, économique, militaire, technique et humanitaire afin d’aider l’Ukraine à se défendre contre la guerre d’agression russe et contre les tentatives menées par la Fédération de Russie pour déstabiliser les institutions de l’État ukrainien, miner la stabilité macroéconomique du pays et détruire les infrastructures stratégiques dans les domaines de l’énergie, des communications, de l’eau et des transports, ainsi que les infrastructures civiles dans les domaines de l’éducation, de la santé et de la culture ;

Invite le Gouvernement, en lien avec ses partenaires européens, à poursuivre et à renforcer en particulier les livraisons d’armes à l’Ukraine, dans les domaines identifiés comme les plus nécessaires par les autorités ukrainiennes, si besoin en augmentant le montant des crédits dévolus à la Facilité européenne pour la paix ;

Souligne à quel point il importe de concrétiser rapidement tous les engagements pris, en matière d’assistance militaire et humanitaire notamment ;

Invite le Gouvernement à œuvrer, au sein de l’Union européenne et de la communauté internationale, à renforcer le régime des sanctions à l’encontre de la Fédération de Russie, en identifiant de façon ciblée les domaines dans lesquels elles sont les plus efficaces, et à l’encontre des États biélorusse et iranien qui apportent leur soutien opérationnel à l’agression de l’Ukraine par la Fédération de Russie ;

Invite le Gouvernement, en relation avec ses partenaires de l’Union européenne, à prévenir, à instruire, à poursuivre ou à répliquer, par les moyens appropriés, y compris diplomatiques, à tout contournement des sanctions ;

Invite le Gouvernement et ses partenaires de l’Union européenne à étendre la liste des personnes visées par les sanctions, en la complétant et en l’élargissant à l’ensemble des personnes, groupes et entités impliqués de quelque façon que ce soit dans l’agression de l’Ukraine ;

Invite le Gouvernement à inciter l’Union européenne et les États membres à prendre toute initiative destinée à obtenir l’inscription du groupe Wagner, du 141e régiment spécial motorisé russe (« Kadyrovites ») et de leurs membres sur la liste établie en application de l’article 2, paragraphe 3, du règlement (CE) n° 2580/2001 concernant l’adoption de mesures restrictives spécifiques à l’encontre de certaines personnes et entités dans le cadre de la lutte contre le terrorisme ;

Invite le Gouvernement, avec ses partenaires de l’Union européenne, à renforcer les corridors de solidarité permettant de faciliter l’exportation de denrées en provenance de l’Ukraine et à lutter contre la désinformation et la propagande russes en Europe et dans les pays tiers, en mettant en exergue la responsabilité de la Fédération de Russie dans les conséquences de la guerre ;

Invite le Gouvernement, avec les institutions de l’Union européenne et ses partenaires européens, en lien avec les autorités ukrainiennes, à élaborer sans tarder un plan européen pour la reconstruction de l’Ukraine, assorti des moyens adéquats ;

Invite le Gouvernement à œuvrer au maintien de l’unité de tous les États membres de l’Union européenne dans la réponse qu’ils opposent à la guerre d’agression russe contre l’Ukraine et à user de son influence pour que les pays candidats à l’adhésion à l’Union s’alignent sur la politique de sanctions de l’Union.

On est là dans une soumission totale à la superpuissance américaine. Le Sénat ferait mieux de hisser le drapeau américain à la place du drapeau français. Mais ce n’est pas tout.

Non seulement le Sénat appelle à l’escalade militaire totale en Ukraine, mais en plus le capitalisme français se permet même le luxe d’avoir une mini pseudo opposition militariste.

Les 15 sénateurs du « Groupe communiste républicain citoyen et écologiste » ont voté contre la résolution du Sénat, non pas parce qu’ils sont en désaccord avec le contenu, mais parce qu’il faudrait également parallèlement proposer un appel à la paix.

Les propos du sénateur Pierre Laurent du PCF, qui est d’ailleurs vice-président du Sénat (ce qui en dit long sur son « opposition » au régime), sont limpides :

« Chers collègues, affirmer notre soutien à l’Ukraine contre l’agression militaire de la Fédération de Russie, dénoncer les crimes de Vladimir Poutine, exiger le retrait des troupes russes et le respect de la souveraineté de l’Ukraine, aider militairement et humanitairement l’Ukraine à se défendre et à protéger sa population, c’est indispensable comme nous le disons depuis le premier jour de la guerre.

Mais cela doit aller de pair avec l’impératif de prévenir une guerre généralisée et avec une mobilisation internationale de tous les instants pour stopper le conflit, pour explorer toutes les voies capables de remettre les belligérants à la table des négociations en vue du retour à la paix et à la sécurité mutuelle.

Abandonner l’objectif de la paix au seul profit de l’escalade militaire, c’est abdiquer devant la perspective d’une guerre longue et durable,  toujours plus destructrice, une guerre aux limites inconnues, chaque jour plus proche d’un basculement aux conséquences incalculables.

Ce travail est urgentissime, chers collègues. Ne voyons-nous pas s’accumuler les vents mauvais d’une guerre toujours plus large ? »

C’est là une servitude totale à la guerre. C’est se donner une apparence de gauche pour en réalité épauler le militarisme. Et c’est faire de la démagogie.

Urgentissime, en effet, comme le dit Pierre Laurent? Le site du « Groupe communiste républicain citoyen et écologiste » au Sénat n’aborde même pas la question du vote.

Ni le PCF d’ailleurs en général, et pareil pour La France insoumise. Ils ne parlent pas de la guerre, personne ne parle de la guerre à part agauche.org.

Tous convergent avec le capitalisme, son mode de vie, et donc l’escalade, qui est là devant nos yeux : à quoi cela sert-il de dire qu’on la craint, alors qu’on est en plein dedans?

On est déjà dans la troisième guerre mondiale pour le repartage du monde !

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L’Ukraine, un martyre slave qui ne fait que commencer

Le désastre est total.

Un journal turc a donné des informations présentées comme étant celles fournies par les services secrets israéliens. L’armée ukrainienne aurait perdu 157 000 soldats. Cela semble correspondre, dans la mesure où la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, parlait au début décembre 2022 dans une vidéo mise en ligne sur Twitter de 100 000 morts. Le passage concernant ce chiffre avait été censuré dans l’heure qui suit.

C’est un chiffre énorme, terrifiant. Car forcément, cela indique un nombre très élevé de blessés : l’article turc parle de 234 000 blessés. C’est là une véritable hécatombe et si l’on ajoute à cela les destructions d’infrastructures, les dettes énormes de l’État, on a l’Ukraine qui est véritablement rayée de la carte.

Et le processus, historiquement, ne date pas du conflit avec la Russie. Il faut savoir qu’il y avait en 1993 52 millions d’Ukrainiens, pour seulement 41 millions en 2021 : l’émigration a été massive pendant vingt ans. C’est une faillite historique.

C’est comme si l’Ukraine n’avait en rien profité de centaines d’années d’évolution des pays slaves d’Europe de l’est. C’est l’échec du rêve du peintre Alfons Mucha.

Entre le knout touranien et le glaive des Goths, premier tableau de l’épopée slave d’Alfons Mucha, 1912
L’apothéose slave [consistant en la reconnaissance nationale], dernier tableau de l’épopée slave d’Alfons Mucha, 1926-1928

Le martyre de l’Ukraine tient à une de ses erreurs profondes : avoir considéré qu’elle n’avait rien à voir avec la Russie. On a la folie d’un pays ayant appartenu à l’URSS qui la première l’a établi comme nation avec sa langue, mais qui considère l’URSS comme le diable en personne.

La théorie de l’Holodomor, le prétendu génocide des Ukrainiens par la Russie, ne tient d’ailleurs pas du tout. Car les Ukrainiens parlent russe, mangent russe, chantent russe, pour une partie significative de leur vie quotidienne. Et l’inverse est vrai pour les Russes qui en partie mangent ukrainien, dansent ukrainien, pour une partie significative de leur vie quotidienne.

Si vraiment il y avait eu génocide, les Ukrainiens auraient eu le même rejet de l’ennemi qui a été (et qui est encore) au cœur de l’état d’esprit des Arméniens et des Juifs.

Et c’est la véritable question : qu’est-ce qui a pris les Ukrainiens de s’imaginer aller rejoindre l’occident, en rejetant la Russie, au point de détruire tout ce qui est russe? Comment les bandéristes, dont le bastion est la région tout à l’Ouest qui a un parcours historiquement très différent du reste du pays, ont-ils pu ensorceler l’Ukraine?

Il y a bien entendu les promesses de l’Union européenne, de l’Otan, les milliards d’euros pour corrompre, manipuler, mais enfin il y a la culture. Comment les Ukrainiens peuvent-ils partir en guerre contre l’écrivain Pouchkine, détruire tous ses monuments, sans se poser de questions?

C’est là un drame historique d’une envergure immense. Cela montre la force du nationalisme et du militarisme, sa capacité à tromper les gens. Cela renforce d’autant plus la nécessité d’être à la hauteur culturellement, sur le plan de la science de l’Histoire.

A ce titre, nous avons averti, pendant six mois avant le début du conflit, que l’Ukraine allait subir l’offensive de la Russie et qu’elle allait devenir une martyre.

Nous avons mis en avant cette image en avril 2021 !

Cela fait de nous historiquement les meilleurs amis de l’Ukraine et chaque jour qui passe, cela sera d’autant plus flagrant. L’avenir appartient au peuple !

Même si, de manière horrible, le présent appartient aux nationalistes ukrainiens qui précipitent « leur » pays dans l’auto-destruction au service de l’Occident.

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L’Occident se brûle les ailes

Les pays de l’Otan commençent à perdre pied dans la guerre contre la Russie.

Quel décalage entre les discours d’il y a quelques mois et ceux d’aujourd’hui.

A l’automne, l’armée russe était finie, le régime russe était sur le point de s’effondrer, la mobilisation de 300 000 hommes en Russie était moquée. La contre-offensive ukrainienne était une réussite presque stratégique, devant se terminer par la reprise de la Crimée et la fuite de toute l’armée russe de l’Ukraine.

Et depuis, tout cet espoir est redevenu ce qu’il était dès le départ, une pure illusion engendrée par une propagande occidentale qui n’a cessé de s’auto-intoxiquer. Dorénavant, c’est le principe de réalité qui est de retour et qui est guidé par un fait implacable : la guerre en Ukraine se joue sur la masse, à la fois d’hommes mobilisables mais aussi de ressources industrielles.

Et le grand coup qui a été porté aux opinions publiques occidentaux est le rapport du FMI sur les prévisions de croissance pour l’année 2024. On y voit que les sanctions portées par l’Europe et les États-Unis n’ont eu que peu d’effets sur l’économie russe, alors qu’elles ont impacté les économies occidentales avec l’inflation, notamment des matières premières et de l’alimentation.

Ainsi, selon le FMI, la Russie peut s’attendre à une croissance économique de 0,30 % pour l’année 2023, puis de 2 % pour 2024, quand les États-Unis se contenteront de 1 % de croissance.

Surtout, les pays en voie développement, et notamment le bloc des BRICS, seront le moteur du commerce mondial. Des pays qui, rappelons-le, n’ont jamais adopté la politique des sanctions à l’égard de la Russie. Les liens économiques entre la Russie et la Chine, mais aussi l’Inde, ont explosé, renforçant de fait la tendance au remplacement de la superpuissance américaine pour l’hégémonie mondiale.

C’est la prétention des pays de l’Otan qui explose en plein vol. La Russie devait soit-disant avoir le PIB d’un pays comme l’Espagne, elle devait être un colosse au pied d’argile, qui s’effondrerait économiquement en un rien de temps. Son économie se fondait sur la seule exportation d’hydrocarbures, elle n’utiliserait plus que des puces électroniques de machine à laver pour ses missiles, etc.

C’était sciemment passer sous silence que la Russie était un pays de plus de 143 millions d’habitants, avec une base industrielle représentant près de 30 % de sa richesse nationale intérieure, contre 15 % en moyenne en Europe. Une industrie lourde qui plus est, ce qui apparaît comme fondamental pour une économie de guerre.

Dans une guerre de haute intensité, la quantité prime sur la qualité : aligner des milliers et des milliers d’hommes et produire des quantités d’armes et de munitions est la clef du conflit. C’est bien pour cela que les États-Unis ont accepté de livrer des bombes à longue portée, dans le but de briser la masse militaire russe en visant ses propres nœuds logistiques arrières.

C’est comme le souligne le dernier numéro de la gazette pacifiste Rosa, la vieille rengaine militariste du « game changer » comme quoi une technologie d’armement pourrait renverser le cours des choses. Au regard de l’histoire, c’est faire un pari plus que douteux.

En réalité, il se trouve ici confirmé la thèse que l’hégémonie occidentale s’effrite et leurs dirigeants commencent à en prendre la mesure. L’économie occidentale s’épuise face à une Russie qui penche vers la Chine, avec des pays latino-américains refusant de soutenir l’occident.

Lorsque Emmanuel Macron est allé il y a quelques jours demander des armes pour l’Ukraine au président brésilien Lula, celui-ci lui a répondu qu’il était en guerre contre la pauvreté, pas la Russie !

Il y a de la démagogie et du pragmatisme dans tout cela, mais les BRICS qui représentent près de 41 % de la population mondiale et leur montée en puissance converge avec la fin de l’occident.

Que faire alors du côté des pays occidentaux au stade où en sont arrivés les évènements ?

Lâcher l’Ukraine est impossible, mais la soutenir pleinement, c’est continuer à se tirer une balle dans le pied. En réalité, il n’y a plus de choix. L’Occident panique d’autant plus que se profile la bataille pour Odessa et son port si stratégique, avec notamment l’immense ressource en gaz néon qui est en centrale pour toute l’industrie mondiale du semi-conducteur.

Dans six mois, les choses auront profondément changé. En bien ou en mal car c’est maintenant l’engrenage qui est en place, mettant de côté la volonté du « choix diplomatique » comme l’atteste l’échec récente de la négociation du chef de la CIA en Russie. La Russie a joué calmement sa partition qui veut que l’Occident ne suivra pas le rythme de la confrontation, car ni son appareil industriel, ni la vision du monde de ses dirigeants ne le permettent.

La conséquence est évidemment dramatique pour l’Ukraine. Comme il l’a été dit mille fois ici, la nation ukrainienne a été sacrifiée sur l’autel des impérialistes. Penser que quoi que ce soit de bon puisse sortir du soutien de l’Otan aura été l’erreur historique de l’Ukraine. Elle n’aura été que la chair à canon de la prétention occidentale de briser la Russie.

Et pour nous en France, cela veut dire qu’il faut se porter sur l’essentiel. Tout le mode de vie occidental s’effondre, c’est ça qui compte réellement. A nous de faire en sorte que cela aille au socialisme, et non pas à la barbarie.

Ceux qui accordent une importance centrale à la « réforme des retraites » sont ici en dehors de la dimension historique de la période actuelle.

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Un ballon stratosphérique et deux superpuissances chauffées à blanc

L’affrontement sino-américain est en cours.

En 1983, en pleine guerre froide, le groupe ouest-allemand Nena sortait son tube planétaire « 99 Luftballons ». Il était question de 99 ballons de baudruche lancés dans le ciel et pris pour une menace par 99 ministres de la Guerre, déclenchant dans la foulée un véritable carnage.

Quarante ans plus tard, début février 2023, voilà une nouvelle histoire de ballons et de ministres de la Guerre, en pleine nouvelle guerre froide (de plus en plus chaude), cette fois entre les États-Unis et la Chine.

Ainsi, samedi 4 février à 14h39 heure locale, soit dans la nuit de samedi à dimanche en France, l’armée américaine a détruit un ballon stratosphérique chinois qui survolait son territoire à 19 000 mètres d’altitude et qui était considéré comme un outil d’espionnage.

Celui-ci avait traversé tout le continent avant d’être abattu d’un tir de missile AIM-9X Sidewinder par un F-22 Raptor de la base aérienne de Langley (Virginie), au large de Myrtle Beach sur la côte atlantique.

Immédiatement, le ministère chinois des Affaires étrangères a exprimé son « fort mécontentement », protestant contre « l’utilisation de la force par les États-Unis», se réservant même le droit de… « répliquer ». Les mots sont forts et terriblement effrayants, car ils en disent long sur le degré de tension entre les deux superpuissances rivales.

Les Chinois prétendent évidemment à un ballon scientifique à des fin de recherche météorologiques qui aurait inopportunément dévié. Cela ne tient pas la route bien sûr et la provocation est évidente.

Tout comme le fait que les Américains aient attendu aussi longtemps pour en arriver à tel acte de nature de belliqueuse : soit il y avait intervention immédiate en raison d’une menace réelle, sinon la destruction n’a pour but que de mobiliser l’opinion publique contre la Chine (ou de répondre à l’opinion public mobilisé contre la Chine, ce qui revient au même).

D’ailleurs, le secrétaire d’État américain Antony Blinken devait justement se rendre à Pékin, et il a décidé d’annuler, officiellement de « reporter ».

Que ce ballon stratosphérique soit effectivement ou non un appareil d’espionnage militaire ne change ici pas grand-chose. Cela est à la fois probable, car un tel ballon vole plus bas qu’un satellite et permet des prises de vue nombreuses avec différents angles ainsi qu’une très bonne résolution.

En même temps, on peine à imaginer un réel gain en matière de renseignement, d’autant plus que les Américains ont forcément des systèmes de brouillage et de toutes façons cachent déjà leurs installations aux satellites et autres radars.

Toujours est-il que le ballon en question a un parcours rocambolesque, qui en fait quasiment un casus belli. Il pénètre l’espace aérien des îles Aléoutiennes en Alaska le 27 janvier 2023, puis celui du Canada 3 jours plus tard, avant de survoler les États-Unis à la verticale de l’Idaho, au nord-ouest du pays, le 31.

Surtout, il a survolé la base de Malmstrom dans le Montana, qui héberge des silos de missiles balistiques intercontinentaux à ogive nucléaire LG-30G Minuteman III. Il y a depuis cette base de quoi détruire une bonne partie de la planète, au point qu’un ancien commandant de la base avait dit : « Nous sommes les gardiens de l’apocalypse. Ce n’est pas une exagération. »

La presse relate également, d’après des « sources anonymes » venant du Pentagone (le quartier général du département de la Défense américaine), trois autre intrusions du même type, bien que plus courtes, dans les dernières années, dont une très récente.

En outre, il y aurait actuellement d’après le gouvernement américain un autre ballon chinois évoluant au dessus du Costa Rica, pays qui est une semi-colonie américaine. La Colombie aurait également signalé la présence d’un tel aéronef.

On sait de toutes façon que cela existe, les satellites espions américains ayant repéré un site de construction de ballons stratosphériques dans la province du Xinjiang en 2020, alors que de telles « intrusions » ont été rapportées au Japon (2020 et 2021), aux Philippines (2022) et au large de la Thaïlande sur des îles indiennes (en 2022).

L’année dernière également, des F-22 américain avaient décollé d’Hawaii après la détection d’un tel ballon à la verticale du site de missiles balistiques intercontinentaux le Pacific Missile Range Facility (PMRF).

Quelque soit son but, l’opération chinoise aura en tous cas déclenché une crise aux États-Unis, puisque l’administration de Joe Biden est maintenant accusée de ne pas avoir réagi plus tôt, alors que l’événement monopolise l’actualité.

C’est évidemment un tremplin pour la faction américaine voulant un affrontement direct avec la Chine, celle des Républicains, qui reproche aux Démocrates leur mollesse sur la question. Aux États-Unis les Républicains sont actuellement littéralement chauffés à blanc contre la «menace chinoise».

De la même manière, du côté chinois l’événement exacerbe la rivalité contre les États-Unis, sur fond de question taïwanaise et de crainte face à un encerclement américain. L’accès à quatre nouvelles bases aux Philippines vient d’être justement tout nouvellement décroché pour les Marines américain, en cas de conflit à Taïwan.

La guerre froide est en tous cas assumée entièrement maintenant, et elle est en fait déjà très chaude. Le bouillonnement conduit tout droit l’humanité en crise vers une 3e grande guerre mondiale pour le repartage du monde.

Seul le Socialisme peut l’empêcher ou la stopper. Il faudra des efforts gigantesques.

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Ukraine : la tentative américaine de négocier avec la Russie

La question chinoise est à l’arrière-plan.

Les médias ont beaucoup parlé ces dernières 24 heures d’une information marquante. Le directeur de la CIA Williams Burns se serait secrètement rendu à Moscou à la mi-janvier afin de négocier une sortie de crise.

On parle ici du moment où s’est posée la question des chars occidentaux à envoyer à l’armée ukrainienne.

Williams Burns aurait proposé, dit-on, 20% du territoire ukrainien en échange de la paix. La Russie aurait refusé, considérant qu’elle allait l’emporter ; de toute façon, le régime ukrainien entend de son côté aller jusqu’au bout et se débarrasser de la « Moscovie ».

La Maison Blanche a catégoriquement démenti. Le souci est que l’information vient d’un article du Neue Zürcher Zeitung. On parle là d’un quotidien suisse ultra-conservateur qui profite d’une aura majeure dans les pays germanophones. C’est un journal extrêmement bien informé, à destination des élites.

La « NZZ » explique également avoir deux sources différentes jouant un rôle politique significatif en Allemagne. Et, surtout, ce n’est pas une information lâchée au détour d’une brève, il y a tout un panorama de présenté.

Le journal dit les choses suivantes :

– le conseiller à la sécurité Jake Sullivan et le chef de la CIA Williams Burns veulent mettre vite fin à la guerre pour se concentrer sur la Chine (on se rappelle ici que c’était la ligne de Donald Trump) ;

– cet avis est également exprimé par la RAND corporation, un think tank majeur aux Etats-Unis, mis en place par le complexe militaro-industriel en 1948 et disposant de 300 millions de dollars de budget ;

– à l’inverse, le responsable des Affaires étrangères Antony Blinken et le ministre de la Défense Lloyd Austin considèrent qu’il est possible de régler son compte à la Russie et qu’il faut mettre le paquet.

– cela montre qu’il y a des dissensions au sein de la tête des Etats-Unis ;

– le chancelier allemand Olaf Scholz pensait que la ligne Sullivan-Burn l’emporterait, et il voulait éviter donc de donner le moindre tank au régime ukrainien, d’où le fait que, officiellement, le gouvernement allemand… ne sait toujours pas combien l’armée allemande dispose de tanks en état de marche ;

– Olaf Scholz est ici en dissension avec la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock, qu’il a court-circuité dans l’affaire des tanks pour le régime ukrainien ;

– Olaf Scholz s’est fait avoir car l’Allemagne va livrer des chars Leopard qui risquent de se faire détruire alors que les 31 chars américains Abrams proviennent de dépôts et ne seront livrés que dans un an après rafistolage !

On l’aura compris, l’article fait passer Olaf Scholz pour un incapable agissant de manière désordonnée, et c’est le but. La « NZZ » joue ici un rôle pour l’Allemagne qui est le strict équivalent de celui du Canard enchaîné en France. Il s’agit d’informer par la bande pour une remise à plat.

La différence étant bien entendu que le Canard enchaîné prétend être satirique, alors que la « NZZ » représente le maximum du sérieux bourgeois (pour ce qu’il en reste).

Cependant, ce qui compte surtout c’est que la « NZZ » dit ouvertement qu’il y a une dissension stratégique à la tête de superpuissance américaine. La mention de la position de la RAND corporation ajoute un poids majeur à ça.

En l’occurrence, il y a l’étude de 32 pages intitulée Avoiding a long war – Eviter une longue guerre. Rien que la présentation dit tout :

« Une mise en garde importante : cette perspective se concentre sur les intérêts américains, qui s’alignent souvent sur les intérêts ukrainiens mais ne sont pas synonymes de ceux-ci.

Nous reconnaissons que les Ukrainiens ont été ceux qui se sont battus et sont morts pour protéger leur pays contre une invasion russe non provoquée, illégale et moralement répugnante.

Leurs villes ont été rasées ; leur économie a été décimée ; ils ont été victimes des crimes de guerre de l’armée russe.

Cependant, le gouvernement américain a néanmoins l’obligation envers ses citoyens de déterminer comment différentes trajectoires de guerre affecteraient les intérêts américains et d’explorer les options pour influencer le cours de la guerre afin de promouvoir ces intérêts. »

Que dit l’article ? Tout d’abord, que pour la Russie le conflit en Ukraine est existentiel et que s’il le fallait, elle appuierait sur le bouton rouge de l’arme atomique. Les conséquences seraient incalculables et risquent de précipiter les États-Unis dans un emploi forcé de l’arme atomique.

Ensuite, que de toute façon la Russie a ouvert la boîte de Pandore de l’instabilité mondiale et que ce ne sont pas des km2 qui comptent. Si on pouvait geler la situation, ce n’est pas plus mal car l’Ukraine telle qu’elle est actuellement est utilisable, mais pas si elle cède encore du terrain.

Une Ukraine l’emportant totalement, par contre, aboutit à un risque d’engrenage, surtout en raison de la Crimée… Alors que de toute façon, la Russie est affaiblie.

Les États-Unis ont donc tout à gagner de faire en sorte qu’il y ait une armistice, plutôt que tout cela dure, coûte cher et soit risqué. L’article conclut en disant que passer de l’armistice à un accord sera très difficile, mais c’est toujours mieux que de faire durer les choses. Il trouve dommage que le président Joe Biden n’ait laissé aucun espace pour prévoir l’armistice et l’accord à trouver.

Tout cela est fort rationnel. Cependant, objectivement, ce que dit la RAND Corporation a six mois de retard. Désormais, la Russie est obligée de prendre Odessa. Elle ne peut pas se permettre d’avoir confiance en l’Occident et en le régime ukrainien. Elle avait demandé des garanties pendant des semaines avant le début de « l’opération spéciale », elle n’en a jamais eu.

Il ne peut donc pas y avoir de paix. Et, de toute façon, le vrai fond de tout ce qui se passe, c’est la bataille pour le repartage du monde. L’article de la RAND corporation ne le dit pas mais la vraie question c’est la Chine. Celle-ci n’est pratiquement jamais mentionné dans l’article… à part pour dire au passage :

« Au-delà du potentiel de gains russes et des conséquences économiques pour l’Ukraine, l’Europe et le monde, une longue guerre aurait également des conséquences sur la politique étrangère américaine.

La capacité des États-Unis à se concentrer sur ses autres priorités mondiales, notamment la compétition avec la Chine, restera limitée tant que la guerre absorbe le temps des décideurs politiques et les ressources militaires américaines. »

C’est là la ligne de Donald Trump. En fait, c’est une critique de la ligne de Joe Biden, en disant : il fallait maintenir tout cela gelé pour s’occuper uniquement de la Chine, là on se disperse et c’est très mauvais.

Cela reflète une intense bataille dans la haute bourgeoisie américaine, entre deux factions : celle « républicaine » visant la Chine d’abord et surtout voire uniquement, celle « démocrate » voulant d’abord liquider la Russie, voire l’Iran, avant de s’occuper de la Chine.

C’est cela qui explique le voyage à Moscou de Williams Burns. Il s’agissait d’une tentative de calmer la faction « la Chine seulement » en lui donnant un gage, en montrant que l’écrasement de la Russie est la seule voie possible en ce moment.

Cela tangue à la tête de la superpuissance américaine ! Mais quelle que soit la faction qui triomphera, ce sera de toute façon la guerre pour l’hégémonie mondiale.

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Mise à jour par l’OMS de la liste des médicaments en cas d’urgence radiologique et nucléaire

Hasard du calendrier ou pas.

L’Organisation mondiale de la Santé a mis à jour la liste des médicaments essentiels pour faire face aux situations d’urgence radiologique et nucléaire. Hasard ou pas, cela se produit dans un contexte terrible…

« L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a mis à jour aujourd’hui sa liste des médicaments qu’il convient de stocker pour faire face aux situations d’urgence radiologique et nucléaire, ainsi que les conseils stratégiques pour leur gestion appropriée. Ces stocks comprennent des médicaments qui préviennent ou réduisent l’exposition aux rayonnements, ou qui traitent les blessures une fois que l’exposition s’est produite.

En cas de situation d’urgence radiologique, les gens peuvent être exposés aux rayonnements à des doses allant de négligeables à potentiellement mortelles. Les gouvernements doivent rapidement mettre les traitements à la disposition de ceux qui en ont besoin », a déclaré la Dre Maria Neira, Sous-Directrice générale par intérim de l’OMS, Division Amélioration de la santé des populations.

Il est essentiel que les gouvernements soient prêts à protéger la santé des populations et à réagir immédiatement en cas de situation d’urgence. Cela nécessite de disposer de stocks prêts à l’emploi de médicaments vitaux qui réduiront les risques et permettront de traiter les blessures causées par les rayonnements. »

Points essentiels :

Cette publication remplace le rapport publié en 2007 par l’OMS sur la constitution de stocks nationaux pour faire face aux situations d’urgence radiologique. Elle comprend des informations actualisées sur les médicaments à stocker en s’appuyant sur les progrès faits par la médecine d’urgence radiologique au cours des dix dernières années.

Elle donne des conseils stratégiques pour l’acquisition de médicaments susceptibles de prévenir ou de réduire l’absorption des radionucléides ou d’accroître leur élimination dans le corps humain.

Elle examine les principaux éléments nécessaires à la constitution, au maintien et à la gestion de stocks nationaux de fournitures médicales spécifiques qui seront nécessaires en cas d’urgence radiologique et nucléaire. 

Le rapport examine le rôle joué par les autorités sanitaires nationales dans la constitution de stocks, de même que le rôle joué par l’OMS.

En tant que principale organisation internationale de santé publique dont la responsabilité est d’apporter son aide en cas d’urgence sanitaire et qui dispose de l’autorité pour le faire, l’OMS fournit des conseils et des orientations aux pays en matière de préparation et de riposte de santé publique aux situations d’urgence radiologique, y compris en ce qui concerne la constitution de stocks.

Dans les situations d’urgence sanitaire, l’OMS peut aider à l’achat de fournitures médicales ou à leur partage entre différents pays.

Ce rapport comprend un bref examen de certaines technologies et formulations de médicaments émergentes, et aborde également la réorientation potentielle de produits précédemment approuvés pour d’autres indications.

Enfin, la publication donne des exemples de pratiques pour la constitution et la gestion d’un stock national dans certains pays, à savoir l’Allemagne, l’Argentine, le Brésil, les États-Unis, la Fédération de Russie, la France, le Japon et la République de Corée.

Cette liste actualisée de médicaments essentiels sera un outil incontournable pour la préparation et la capacité de réaction de nos partenaires, qui leur permettra de déterminer les contre-mesures efficaces et de les mettre en œuvre en temps opportun, ainsi que de procéder à l’achat des produits nécessaires et de les stocker afin de protéger les personnes à risque ou exposées à ce type d’événements », a déclaré le Dr Mike Ryan, Directeur exécutif du Programme OMS de gestion des situations d’urgence sanitaire.

En règle générale, un stock national constitué en prévision de situations d’urgences sanitaires dues à tout type de risques doit comprendre des fournitures et du matériel génériques utilisés pour tout type d’urgence, comme de l’équipement de protection individuelle (EPI), des trousses de traumatologie, des liquides, des antibiotiques et des analgésiques.

Cette publication n’évoque que des médicaments spécifiques qui sont connus et homologués à l’heure actuelle pour prévenir ou traiter la surexposition humaine aux rayonnements.Les situations d’urgence radiologique et nucléaire peuvent entraîner une exposition à des doses de rayonnement suffisamment élevées pour entraîner de graves conséquences sur la santé, voire la mort.

Il est donc extrêmement important que les gouvernements réagissent rapidement à de telles menaces. Cependant, de nombreux pays ne disposent toujours pas des éléments essentiels à la préparation aux situations d’urgence radiologique, selon les rapports annuels transmis au Secrétariat de l’OMS.

Les scénarios possibles envisagés dans cette publication comprennent les urgences radiologiques ou nucléaires dans les centrales nucléaires et les installations médicales ou de recherche, les accidents pendant le transport de matières radioactives, ainsi que les utilisations intentionnelles de matières radioactives avec une intention malveillante.

Produits pharmaceutiques devant être stockés en prévision de situations d’urgence radiologique

Cette publication se concentre sur les produits pharmaceutiques permettant de traiter l’exposition aux rayonnements et évoque la gouvernance et la gestion d’une telle réserve. En général, un stock de secours d’urgence radiologique doit comprendre les médicaments suivants :

– iode stable, administré pour prévenir ou réduire l’exposition de la thyroïde à l’iode radioactif ;

– chélateurs et décorporants (bleu de Prusse, appliqué pour éliminer le césium radioactif de l’organisme, et Ca-/Zn-DTPA, utilisé pour traiter la contamination interne par des radionucléides transuraniens) ;

– cytokines utilisées pour atténuer les atteintes de la moelle osseuse, en cas de syndrome aigu d’irradiation ; et

– autres médicaments utilisés pour traiter les vomissements, la diarrhée et les infections.

Les nouveaux traitements et contre-mesures dont il est également question dans le rapport donnent un aperçu des futures contre-mesures médicales qui pourraient être utilisées pour prendre en charge les patients surexposés aux rayonnements.

Ce sont en particulier les études identifiant de nouvelles voies cellulaires et moléculaires et de nouveaux moyens d’administration de médicaments qui peuvent être exploitées afin de développer de nouveaux traitements et de nouveaux produits à utiliser en cas de situation d’urgence radiologique.

Préparation, riposte et relèvement en cas de situation d’urgence

La coordination des interventions locales, nationales et internationales est essentielle pour une riposte harmonisée aux situations d’urgence radiologique.

En tant qu’organisme chargé d’orienter les interventions en matière de soins de santé à l’échelle mondiale, l’OMS fournit des conseils aux pays qui développent leurs capacités nationales de préparation et de riposte aux situations d’urgence radiologique et garantit l’accès aux médicaments et aux services de santé. »

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L’Union européenne à Kiev pour le compte de l’Otan

Main dans la main contre la Russie.

Le président du Conseil européen Charles Michel, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le président ukrainien Volodymyr Zelensky

L’Union européenne n’est plus qu’une succursale politique de l’Otan, l’alliance militaire de la superpuissance américaine. Fini le pseudo-pacifisme et le pseudo-humanisme européen, tout est balancé par la fenêtre pour prêter allégeance aux États-Unis. Et tant pis pour le long héritage politique et culturel commun avec la Russie.

L’Union européenne est en première ligne dans le soutien au régime ukrainien qui livre une guerre fanatique à la Russie pour le compte des États-Unis. C’est pourquoi ses dirigeants se sont rendus à Kiev vendredi 3 février 2023. Le président du Conseil européen, Charles Michel, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, y ont rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelensky, pour ce qui était un sommet entre l’Union européenne et l’Ukraine.

On n’est plus ici dans le simple soutien, mais bien dans la prise de partie directe dans le conflit ; l’Union européenne est ouvertement en guerre contre la Russie. C’est pour cela qu’elle a livré 3,6 milliards d’euros à l’Ukraine depuis février 2022. C’est par exemple plus que le programme « Europe créative», doté 2,44 milliards d’euros (sur 6 ans !), qui est présenté comme le « programme phare de la Commission européenne visant à soutenir les secteurs de la culture et de l’audiovisuel ».

La guerre à la Russie compte bien plus pour l’Union européenne que ne compte la culture européenne. Cela pour la simple raison que l’autorité de tutelle américaine a décidé que l’Union européenne devait supporter le boulet ukrainien. La superpuissance américaine compte récolter les fruits du contrôle de l’Ukraine, mais sans en avoir la charge.

Dociles, les dirigeants européens sont donc venus à Kiev pour faire leurs devoirs. Il s’agissait de discuter des sujets suivants :

  • la trajectoire européenne de l’Ukraine et le processus d’adhésion à l’UE ;
  • la réponse de l’UE à la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine ;
  • les initiatives de l’Ukraine en faveur d’une paix juste et visant à ce que les responsables répondent de leurs actes ;
  • la coopération sur les questions de reconstruction et d’aide et dans les domaines de l’énergie et de la connectivité ;
  • la sécurité alimentaire mondiale.

Ces échanges ont été l’occasion de rappeler le gigantesque effort européen de soutien à l’Ukraine. Car, en effet, en plus des 3,6 milliards d’euros évoqués précédemment, il faut compter en tout 12 milliards d’euros d’après l’Union européenne, en prenant en compte l’aide militaire fournie par les États membres.

Mais cela, ce n’est que ce qui a déjà été dépensé. Pour l’instant, d’après les informations officielles de ce sommet Union européenne – Ukraine :

« Globalement, l’aide promise à l’Ukraine au niveau de l’UE et au niveau des États membres s’élève à ce jour à près de 50 milliards d’euros. »

Pour donner un ordre de grandeur et aider à la comparaison, le déficit du système de retraite français censé justifier la réforme des retraites est de 1,8 milliard d’euros.

On l’aura compris, l’Ukraine compte plus que tout pour l’Union européenne, succursale politique de l’Otan. Alors elle doit vite intégrer l’Union. Voici ce qui est dit dans la déclaration officielle suite au sommet :

« L’UE soutiendra l’Ukraine et le peuple ukrainien contre la guerre d’agression menée par la Russie aussi longtemps qu’il le faudra. Nous avons souligné l’importance historique de la décision du Conseil européen du 23 juin 2022 de reconnaître la perspective européenne et d’accorder le statut de pays candidat à l’Ukraine.

Nous avons réaffirmé que l’avenir de l’Ukraine et de ses citoyens se situe au sein de l’Union européenne. Nous partageons des valeurs communes de démocratie, d’État de droit, de respect du droit international et des droits de l’homme, y compris les droits des personnes appartenant à des minorités, ainsi que de l’égalité des sexes.

L’UE a réitéré son soutien et son attachement indéfectibles à l’indépendance, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues. »

En d’autres termes, il est question ici de faire en sorte d’arracher l’Ukraine à l’orient, pour l’intégrer totalement à l’occident. C’est ce qui à gauche est généralement appelé de l’impérialisme. Et ici, c’est même de la sous-traitance d’impérialisme, puisque la maison-mère, ce sont les États-Unis.

Tout cela va finir en guerre mondiale, c’est inévitable, alors que dans le même temps les tensions entre les États-Unis et la Chine ne vont que grandir, etqu’il s’agit là de la principale contradiction au niveau mondial. L’Ukraine et l’Union européenne ne sont ici que des pions, face à la Russie qui n’est qu’un obstacle ; ce qui compte en arrière plan est l’affrontement entre la superpuissance américaine et son challenger la superpuissance chinoise.

Qui n’a pas compris que c’était là la principale actualité, que là se joue le sort du monde, n’a rien compris à l’Histoire.

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Les USA fournissent 2,2 milliards d’armement au régime ukrainien

Dont des missiles d’une portée de 150 km.

Un véhicule de type Stryker

La superpuissance américaine a décidé d’ajouter encore 2,2 de dollars d’armement à ce qu’elle a déjà fourni au régime ukrainien. Au total, cela fait 29,3 milliards de dollars en un an. Rien qu’avec cette somme on aurait déjà le onzième budget militaire annuel dans le monde.

L’escalade est le mot qui exprime le mieux cette initiative, puisque vont être fournis des missiles GLSDB (Ground Launched Small Diameter Bomb) d’une portée de 150 kilomètres. Ce ne sont pas réellement des missiles, mais plutôt des bombes placées sur un moteur-fusée. L’idée est de permettre à l’armée ukrainienne de frapper encore plus en profondeur.

S’ajoutent à cela des véhicules de transport de troupes Stryker et des véhicules de combats d’infanterie Bradley, davantage de missiles HIMARS (d’une portée de 80km), des munitions d’artillerie (155mm), des munitions pour mortiers (120mm)…

Ainsi que 190 mitrailleuses lourdes avec imagerie thermique et munitions anti-drones, 181 véhicules résistant aux mines, 250 systèmes javelins avec 2 000 roquettes anti-tanks, des radars, du matériel de communication, du matériel médical, deux systèmes anti-aériens Hawk, des équipements pour aligner la défense anti-aérienne sur le système occidental, etc.

Naturellement, la superpuissance américaine fournit cet argent au régime ukrainien pour en réalité procéder à des achats à son propre complexe militaro-industriel. Ce sont les usines d’armement américaines qui vont tourner à fond.

Rappelons que la superpuissance américaine a également fourni au régime ukrainien 9,9 milliards de dollars pour assurer la sécurité alimentaire et médicale, et 15,1 milliards pour faire tourner l’État.

C’est comme on le voit un investissement massif, qui reflète bien la volonté d’utiliser l’Ukraine comme chair à canon contre la Russie. Une ligne qui est celle de la France également.

Les pays occidentaux prétendent ne pas être belligérants du conflit en Ukraine, mais en réalité ils le sont : c’est juste qu’ils n’ont pas encore l’opportunité d’envoyer leurs propres troupes, une chose qu’ils aimeraient éviter tant qu’ils le peuvent. Mais concrètement, nous sommes en guerre.

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Le président tchèque Petr Pavel veut une aide militaire totale au régime ukrainien

Le pays est une semi-colonie américaine.

Si historiquement la Tchéquie est un bastion du Socialisme, le régime mis en place à la suite de l’effondrement de l’empire soviétique se fonde sur un anticommunisme des plus virulents. On est dans l’hystérie anti-mouvement ouvrier, à tous les niveaux.

Si avant le conflit militaire en Ukraine, tout ça ne formait qu’un arrière-plan d’une pression idéologique ultra-agressive, désormais la fascisation est en place.

L’élection de Petr Pavel le montre bien. Cet homme qui a été élu président de la République tchèque le 28 janvier 2023 avec 58% des voix s’est ouvertement présenté comme un candidat militariste.

Il a été général, chef d’état-major général de l’armée tchèque entre 2012 et 2015, président du comité militaire de l’Otan de 2015 à 2018. C’est au titre de ce parcours qu’il s’est mis en avant comme l’homme de la situation.

Sa ligne est ainsi limpide. Dans une interview à l’Agence France Presse le 2 février 2023, il explique qu’il faut fournir tous les armements possibles au régime ukrainien, qu’il faut l’intégrer dans l’Otan.

« Je suis fier que mon pays ait été l’un des premiers à apporter une aide militaire significative à l’Ukraine. »

« En ce qui concerne les armes conventionnelles, je ne vois vraiment aucune raison de fixer des limites. L’Ukraine ne peut pas combattre un adversaire aussi dur sans des blindés, des drones, une artillerie et des missiles à plus longue portée, ni sans, peut-être, des avions supersoniques. »

« En termes d’accord sur les valeurs, d’intérêts stratégiques à long terme, d’interopérabilité technologique entre l’OTAN et l’armée ukrainienne, je pense que l’Ukraine a déjà rempli les conditions. »

Lors d’une interview la veille à l’Agence de Presse Polonaise, il expliquait la même chose, tout en soulignant la nécessité que l’Ukraine rejoigne l’Union européenne. Il a tenu le même discours à la BBC la semaine précédente.

C’est là agir en valet des États-Unis: il s’agit de faire en sorte que le boulet ukrainien, avec ses dettes et sa corruption, soit géré par l’Union européenne, pendant que la superpuissance américaine en profite comme colonie. C’est la manière américaine de passer par l’Union européenne pour privatiser les bénéfices et socialiser les pertes.

Le fait également que les Tchèques, culturellement les plus proches des Russes du côté slave, se laissent embarquer dans le bellicisme, en dit long. Si c’est ainsi en Tchéquie, c’est que dans les autres pays de l’est de l’Europe c’est encore pire.

Il n’y a que la Serbie qui se place en porte-à-faux, dans un mélange d’anti-impérialisme et de nationalisme. Cette situation met d’ailleurs les fascistes serbes dans une mauvaise position puisque toutes leurs relations dans les autres pays soutiennent Azov, le régime ukrainien, l’Otan…

C’est un aspect à saisir : si la Russie tombe, le capitalisme occidental se relance pour vingt ou trente ans, et tous les pays de l’est seront également totalement pacifiés politiquement, au même titre que les pays ouest-européens.

Voilà entre autres pourquoi il faut souhaiter la défaite de l’Otan, pour la déroute de l’Occident.

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L’Allemagne pourrait produire bientôt du matériel de guerre américain

L’économie de guerre, dans la soumission à la superpuissance américaine.

La société allemande Rheinmetall AG est un conglomérat industriel spécialisé dans l’armement (ainsi que l’équipement automobile). Elle fabrique notamment le canon de 120 mm du char Leopard 2. Son PDG, Armin Papperger, a annoncé le 29 janvier 2023 qu’il envisageait de produire directement du matériel américain.

En l’occurrence, il s’agit des M142 HIMARS (High Mobility Artillery Rocket System) de Lockheed Martin. C’est un système d’artillerie puissant, très utilisé en Ukraine. A l’origine, il est question pour Rheinmetall d’augmenter considérablement la production de munitions de chars et d’artillerie, car la demande en Ukraine et en Occident est très forte. C’est clairement l’économie de guerre qui est en place.

Il a expliqué :

« Nous pouvons produire 240 000 cartouches de munitions de char (120 mm) par an, ce qui est plus que ce dont le monde entier a besoin ».

Et dans ce cadre donc, il explique que cela passera probablement (en fait sûrement) par une soumission directe au matériel américain.

« Nous avons la technologie pour la production des ogives ainsi que les moteurs-fusée. Et nous avons les camions sur lesquels monter les lanceurs».

De fait, Rheinmetall agit ici directement comme agent américain, en finissant de détruire toutes les perspectives européennes en ce qui concerne l’armement. La soumission à la superpuissance américaine doit être totale.

Historiquement, l’Union européenne, c’est le moteur franco-allemand. C’était encore largement vrai jusqu’à il y a peu, mais la crise et la guerre en Ukraine (deux phénomènes relevant d’une même chose) changent la donne.

L’Union européenne est devenue uniquement une succursale politique de l’Otan, donc une dépendance des États-Unis. L’Allemagne et la France ne pèsent plus en tant que telles, mais simplement de par leur capacité à se soumettre aux États-Unis.

Jusqu’à récemment, il était question de relative autonomie politique et militaire, avec surtout le projet SCAF, système de combat aérien du futur. Autrement dit, un projet franco-allemand (et un peu espagnol) d’avion de guerre, pour remplacer le Rafale (français) et l’Eurofighter (utilisé par l’Allemagne et l’Espagne) d’ici 2040.

Tout cela a du plomb dans l’aile depuis la fin 2022 et il est de plus en plus clair que l’Allemagne n’en prend plus le chemin. Surtout qu’en 2022, elle avait fait une grosse commande de 35 avions F-35 américains.

Du côté de la bourgeoisie française, le message est très clair. Dans Le Figaro, le « consultant » dédié à la chose explique à propos de cette annonce de la société allemande de fabriquer du matériel américain que cela va à l’encontre directe des projets franco-allemands.

«[Rheinmetall ] se positionne de manière très agressive pour torpiller les accords franco-allemands. Il entretient l’espoir de satisfaire rapidement des besoins immédiats, qui les positionnera comme leader pour les projets futurs, ou les tuera simplement dans l’œuf».

C’est dans l’ordre des choses. La 3e guerre mondiale, c’est l’affrontement entre deux blocs, celui de la superpuissance américaine et celui de son challenger, la superpuissance chinoise.

Tant la France que l’Allemagne sont maintenant entièrement précipitées dans le bloc américain, mais à peine en tant qu’alliés, de plus en plus clairement en tant que colonies. La question de l’autonomie dans l’armement étant ici un point clef quant à cet aspect.

La France est un pion dans la grande bataille pour le repartage du monde. Un pion en or, mais un pion tout de même.

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Le président du parlement ukrainien chez Emmanuel Macron

Tout le monde au service des États-Unis.

Le 31 janvier 2023, à Paris, alors que le ministre des Armées Sébastien Lecornu recevait son homologue ukrainien Oleksiï Reznikov, Emmanuel Macron discutait avec le président du parlement ukrainien, Ruslan Stefanchuk.

Ce dernier est également passé au Sénat le 1er février 2023, dont le président Gérard Larcher le connaît puisqu’il l’a déjà rencontré par deux fois : déjà au Sénat en juin 2022, puis le mois d’après à Kiev. Le Sénat votera un soutien de plus à l’Ukraine le 7 février 2023.

Ruslan Stefanchuk a également pris la parole lui-même à l’Assemblée nationale, ainsi que devant la Commission économique ; il a rencontré le Premier ministre Élisabeth Borne, ainsi que les représentants des groupes politiques de l’Assemblée nationale.

Et il a bien entendu accordé une interview au quotidien Le Monde, qui représente le courant idéologique dominant, celui d’Emmanuel Macron, du libéralisme vaguement social plutôt libertaire, soumis à la superpuissance américaine.

Ruslan Stefanchuk et Elisabeth Borne

Ce que raconte le président du parlement ukrainien au Monde relève de l’escalade en cours. Ruslan Stefanchuk explique que les pays occidentaux sont déjà en guerre et que l’Ukraine est là pour les servir :

« Chers amis, n’ayez pas peur d’un affrontement direct avec la Russie. Il est déjà là. Et c’est l’Ukraine qui est en première ligne pour vous. »

Cette rhétorique est ouverte, car maintenant il s’agit de faire en sorte que les pays occidentaux fassent tourner à fond leurs productions d’armement pour inonder le régime ukrainien de matériel.

Ruslan Stefanchuk à la Commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale

Ruslan Stefanchuk y va d’ailleurs franco dans sa demande de matériel militaire :

« C’est la France qui, la première, a appelé à fournir des chars, en faisant la promesse de mettre à disposition des blindés légers AMX-10 RC.

Je suis venu pour la remercier de ce soutien, mais aussi pour lui demander de poursuivre son aide, en particulier militaire. J’espère qu’elle sera cohérente et fournira elle aussi des chars.

Comme la Russie utilise des méthodes terroristes contre l’Ukraine en attaquant les sites civils, nous avons également besoin de systèmes de défense antiaérienne.

Enfin, Emmanuel Macron a dit, lundi, qu’il n’excluait pas la livraison d’avions de chasse. Nous voulons aussi parler de ce sujet-là. »

Plus, toujours plus.

Ruslan Stefanchuk à l’Assemblée nationale

Ruslan Stefanchuk insiste particulièrement sur l’entrée dans l’Union européenne, ce qui est dans l’ordre des choses : la superpuissance américaine veut que le régime ukrainien serve de boulet à l’Union européenne. Cette dernière devrait payer pendant des décennies une Ukraine intégrée, qui serait de facto une colonie américaine à côté de ça.

« Qu’attendez-vous du sommet avec les dirigeants de l’UE, qui doit se tenir jeudi 2 et vendredi 3 février, à Kiev ?

En tant que président du Parlement, je peux vous dire que l’Ukraine fait son travail pour mettre en œuvre les sept recommandations qui lui ont été faites [par l’UE] pour obtenir le statut de candidat, en juin 2022. Nous attendons une évaluation franche de nos efforts, afin d’avoir une perspective claire sur notre chemin vers l’adhésion.

Si jamais l’Ukraine parvient à gagner la guerre, quand aimeriez-vous rejoindre l’UE, sachant qu’Emmanuel Macron parlait d’une vingtaine d’années avant son adhésion ?

Je remplacerai les mots « si jamais », par « quand »… Nous avons démontré ces derniers six mois que nous sommes capables d’avancer très vite. Vous ne trouverez pas ailleurs dans le monde une nation plus enthousiaste concernant son adhésion à l’UE. A ce jour, 95 % des Ukrainiens souhaitent vivre dans l’UE, une démarche considérée comme un retour dans le foyer européen. Ce retour à la maison doit être rapide, et je table sur 2024. »

Ruslan Stefanchuk et les représentants des groupes politiques de l’Assemblée nationale

Ruslan Stefanchuk souligne d’ailleurs que le régime ukrainien est déjà dans les faits une composante de l’Otan. Comme l’Union européenne s’est officiellement imbriquée dans l’Otan, il en découle donc que l’Ukraine doit « intégrer » l’occident.

« Le 30 septembre 2022, le président [Volodymyr Zelensky] , le premier ministre [Denys Chmyhal] et moi-même avons signé notre demande d’adhésion à l’OTAN.

L’armée ukrainienne fait la guerre selon les standards et avec les armes de l’OTAN. Elle sert de bouclier, aujourd’hui, pour toutes les armées de l’OTAN.

Que faut-il de plus pour passer du statut de membre de facto à membre de jure de l’Alliance atlantique ?

Nous savons que, pour surmonter les obstacles, il faut avancer. Notre but est l’adhésion à l’OTAN et à l’UE, et nous marchons dans cette direction. »

La dernière question posée par Le Monde est également représentative de comment le régime ukrainien est fasciste, ce qui satisfait tout à fait les occidentaux :

« Quel est le paysage politique au sein du Parlement ukrainien, depuis l’interdiction des partis prorusses et l’affaiblissement des oligarques ?

Dès le 24 février 2022, nous avons réuni les députés et décidé qu’il n’y aurait désormais plus qu’un seul groupe politique, qui s’appelle l’Ukraine. Depuis, il n’y a presque pas de divergences au sein du Parlement, car il est très difficile de chercher à engranger des dividendes politiques, sachant qu’à tout moment un missile peut frapper.

Le Parlement n’a jamais cessé de se réunir dans ses locaux habituels. Je me félicite que les députés aient fait le choix d’assumer leurs responsabilités plutôt que de céder à la peur de la Russie ou de la mort. »

Tout cela est ignoble, il n’y a pas d’autres mots.