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Le ministre ukrainien de la Défense à Paris pour de nouvelles livraisons militaires

Bientôt des avions de chasse livrés à l’Ukraine ?

Pendant que des centaines de milliers de gens défilaient en France derrière les syndicats contre une énième réforme des retraites mardi 31 janvier 2023, le ministre des Armées Sébastien Lecornu recevait tranquillement à Paris son homologue ukrainien Oleksiï Reznikov.

Cela passe littéralement inaperçu, alors que c’est la plus brûlante des actualités. La France, qui pour l’instant ne participe pas à l’élan occidental de fourniture de chars lourds, entends malgré tout figurer au premier rang des belliqueux.

Le résultat de cette entrevue est donc une nouvelle série de matériel militaire fournie au régime ukrainien, qui a procuration pour faire la guerre à la Russie.

Oleksiï Reznikov se rendra d’ailleurs à Limours dans l’Essonne ce mercredi 1 février pour signer le contrat d’achat d’un radar sol-air GM200 de Thales, après avoir visité l’usine en compagnie du ministre français. Et en fait de contrat, il s’agira d’un cadeau, puisque l’achat est réglé par l’État français et son fonds de soutien français à l’Ukraine de 200 millions d’euros.

Il s’agit d’un radar de moyenne portée transportable sur camion, devant détecter un aéronef à 250 kilomètres et capable de l’engager à 100 kilomètres, qu’il s’agisse d’un drone à faible vitesse et basse altitude ou d’un avion de combat rapide et à haute altitude.

Il y a urgence, alors la livraison est prévue très prochainement et donc le matériel sera pris sur une commande devant arriver à l’Armée de l’Air et de l’Espace, voire directement sur son stock s’il le faut.

Voici une nouvelle preuve, s’il en fallait, que la France est en guerre contre la Russie, puisqu’elle dirige en priorité une partie stratégique de son arsenal militaire contre la Russie.

Dans le même registre, « dans les semaines qui viennent », sera livré un nouveau lot de 12 canons automoteurs Caesar, en plus des 18 déjà fournis. On se souvient comment les premières livraisons de ces engins avaient fait l’actualité, tellement cela signifiait l’escalade militaire. Maintenant, cela passe comme une lettre à la poste et quasiment plus personne n’en parle.

Le régime français ne souffre d’aucune opposition en ce qui concerne la guerre. Le ministre peut bien expliquer que les canons seront probablement puisés directement dans les stocks de l’armée française : aucun problème !

L’entreprise Nexter, qui les fabrique ainsi que les obus de 155mm devant être également fournis à l’Ukraine, tourne pour cette raison à plein régime. Il a même été expliqué que de la poudre explosive est fournie par l’Australie pour fabriquer cela au plus vite.

Tout l’occident est en branle et coordonné pour faire la guerre à la Russie, par l’intermédiaire de l’Ukraine.

Et la France ne fait pas que livrer des armes. Le ministre français des Armées a précisé à cette occasion que pas moins de 2000 soldats ukrainiens seront formés en France d’ici à l’été prochain et que 600 autres le seront, chaque par mois, par 150 militaires français déployés directement en Pologne dans les prochaines semaines.

Rien que cela vaut pratiquement déclaration de guerre à la Russie, tellement l’engagement est immense.

Le ministre ukrainien a donc profité de l’occasion pour remercier la France de son engagement et vanter l’efficacité de ses missiles sol-air à courte portée Crotale, dont les tirs seraient réussis à 100 % a-t-il précisé. De nouvelles livraisons sont là aussi prévues.

Il a également été évoqué le « progrès » en ce qui concerne la livraison par la France d’un système sol-air de moyenne portée (SAMP). Enfin, et peu être surtout, il a été discuté ouvertement de la possibilité de livraison d’avions de chasse.

Encore une fois, la France est ici à l’avant-garde. Elle avait ouvert le bal avec des livraisons de « chars » légers (en fait des véhicules militaires blindés) annonçant directement les livraisons de chars lourds par d’autres pays. Elle recommence ici avec le sujet des avions de chasses.

Ainsi, le 30 janvier 2023, Emmanuel Macron en voyage aux Pays-Bas a répondu de la manière suivante à la question de savoir si la France allait fournir des avions de chasse:

« Par définition, rien n’est exclu »

C’est là le rôle de la France au service de la superpuissance américaine : ouvrir des brèches pour que l’escalade continue.

Le ministre ukrainien a ainsi précisé le lendemain :

« Nous n’avons pas parlé de type d’avion, nous avons juste souligné que l’aviation tactique est une composante de la défense antiaérienne. Nous avons besoin de renforcer nos capacités de défense de notre espace aérien ».

Pour continuer dans sa lancée :

« Je suis optimiste [à propos de l’obtention d’avions de combat occidentaux] et j’espère que ce sera plus tôt possible ».

Les choses vont-ici à une vitesse extraordinaire. Extraordinairement terrifiante. L’Otan a les coudées franches et profitera sans relâche du chèque en blanc que lui signent les opinions publiques occidentales pour continuer son escalade militaire.

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Catherine Colonna, Catherine II et la bataille pour Odessa

La grande confrontation se met en place.

Catherine II de Russie

Alors que le 27 janvier 2023, le ministre français des armées Sébastien Lecornu était à Rome pour rencontrer son homologue italien Guido Crossetto (pour parler « 3e guerre mondiale »), la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a fait le même jour un voyage terriblement révélateur.

Elle a en effet été en Roumanie, en Moldavie et en Ukraine, plus particulièrement à Odessa. Et justement, ce qui évidemment n’a pas été rendu public, les forces de l’Otan en Roumanie s’entraînent en ce moment à la prise de la partie ouest de l’Ukraine, autour de la ville de Lviv, au nord de la Roumanie.

Mais on sait bien que c’est la Pologne qui s’en chargera, surtout qu’elle a des vues dessus depuis longtemps. En réalité, le cœur de l’affrontement entre l’Otan et la Russie sera la ville d’Odessa, avec son port stratégique. Pour la Russie, c’est un symbole historique fondamental, et une question de vie ou de mort. Pour l’Otan, c’est un objectif militaire majeur pour le contrôle de toute la zone.

Disons le tout de suite : ce qui s’annonce ici c’est un conflit de haute intensité, une catastrophe générale. Les choses vont ici très mal tourner. La répression politique en France sera alors inévitable.

Mais regardons le périple de Catherine Colonna à Odessa, en Roumanie et en Moldavie justement, car cela révèle tout. Le 26 janvier 2023, elle est à Odessa.

Elle y a rencontré son homologue ukrainien, Dmytro Kuleba.

C’est évidemment prétexte à storytelling à l’américaine. Elle publie ainsi sur son compte Twitter une image dans un centre de réfugiés et explique que sa rencontre avec son homogue ukrainien Dmytro Kuleba s’est déroulée dans un abri, en raison de missile russes.

Or, lorsqu’elle explique cette rencontre dans un abri, son homologue ukrainien fait une remarque bien précise : « La Catherine qu’il me fait plaisir de voir à Odessa ». C’est là typique du bandérisme. C’est en effet une allusion à Catherine II de Russie, la fondatrice d’Odessa.

Odessa est historiquement une ville russe. Elle a été fondée à partir de rien en 1794 dans la région de la « Nouvelle Russie » sur initiative de l’impératrice Catherine II, sous la direction de Armand-Emmanuel du Plessis de Richelieu.

Impératrice Catherine II dont la statue vient justement d’être détruite par les bandéristes à Odessa ! Outre d’être anti-Russe, la remarque du ministre ukrainien des Affaires étrangères fait directement allusion à la destruction de cette statue il y a un mois.

La statue se situait place Catherine, en plein centre de la ville, accompagnée des représentations des fondateurs de la ville :  le vice-amiral de Ribas (1751-1800), l’architecte François de Wollant (1752-1813), Grigori Potemkine (1739-1791) et le prince Zoubov (1767-1822).

On notera ici que Armand-Emmanuel du Plessis de Richelieu est français, François de Wollant hollandais, José de Ribas espagnol, et Catherine II allemande ! Difficile de faire plus européen.

Mais pour les bandéristes, les « Moscovites » sont des orientaux barbares, donc tout cela doit être rejeté. La statue a été démontée le 28 décembre 2022. C’est tout à fait officiel, cela relève de la « dérussification », et pour la même raison toutes les statues, tous les monuments en l’honneur de l’écrivain Alexandre Pouchkine ont été détruits en Ukraine tout au long de l’année 2022.

Voilà l’Ukraine, pays où le salami de la marque « Moscou » a été renommé « Mort aux moscovites »

Revenons maintenant au voyage de la ministre française des Affaires étrangères. Catherine Colonna était donc le 26 janvier 2023 à Odessa, mais également en Moldavie non loin. La Moldavie est entre la Roumanie où est basée l’Otan et Odessa.

Le 27 janvier 2023, elle est au camp de l’Otan de Cincu, un camp en fait plus directement français, où il y a également des soldats belges et néerlandais. Comme par hasard, son homologue néerlandais Wopke Hoekstra est de la partie, ainsi que son homologue roumain Bogdan Aurescu. C’est un vrai front militaire… Le front de l’est, contre la Russie.

Le « flanc Est »

Pour cette raison, il y a également le même jour une rencontre avec le président roumain Klaus Iohannis, qui est un Allemand de Roumanie, et le premier ministre roumain Nicolae Ciucă.

Nicolae Ciucă est l’ancien ministre de la Défense, et même l’ancien chef d’état major des armées ! Il a également dirigé l’unité de l’armée roumaine des « Scorpions rouges » qui a épaulé l’occupation américaine de l’Afghanistan puis celle de l’Irak.

Est-il besoin de dire la nature belliciste du régime roumain, colonie américaine ?

La Roumanie, comme dans les années 1920, est la principale voie française vers l’est. A cette époque, c’était pratiquement une semi-colonie française. Désormais, c’est une colonie américaine, mais la France est aux premières loges.

Et lorsque la France intègre des journalistes ukrainiens en Roumanie, les rémunère, on comprend facilement pourquoi. C’est pour œuvrer lors de la conquête de l’est à venir.

D’un point de vue sans profondeur, tous ces petits détails sont des anecdotes. Du point de vue scientifique, cela annonce la bataille pour Odessa.

Et Agauche.org fait un sans faute depuis le début du conflit en Ukraine, annoncé même six mois avant son commencement. On fonce dans la guerre de grande ampleur. La bataille pour Odessa va être un événement historique relevant d’une confrontation sans pitié.

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L’Italie parle de 3e guerre mondiale et achète 700 missiles avec la France

Une incroyable provocation.

Le 24 janvier 2023 au Conseil de l’Europe à Strasbourg, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a exprimé sa volonté d’unir tous les partenaires européens en affirmant que :

« Nous menons une guerre contre la Russie, pas les uns contre les autres. »

Le 27 janvier 2023, le ministre français des armées Sébastien Lecornu était à Rome pour rencontrer son homologue italien Gudio Crossetto.

Ce dernier a profité de cette occasion, lors de la conférence « Perspectives européennes pour une défense commune », pour se mettre à parler de la « troisième guerre mondiale », expliquant que :

« Cela commencerait au moment où les chars russes arriveraient à Kiev et aux frontières de l’Europe. Ne pas les laisser venir est le seul moyen de l’arrêter. »

On voit très bien comment le curseur a changé. On est passé de l’Ukraine ne doit pas perdre à la Russie doit être défaite. C’est un fait très clair : la France est un pays en guerre. Nous faisons la guerre à la Russie et l’aspect principal est de s’y opposer !

Rappelons que le gouvernement italien est dirigé par Giorgia Meloni du parti Frères d’Italie, un mouvement d’extrême-Droite auquel appartient le ministre italien de la Défense. Et un tel gouvernement conservateur n’a aucun problème à prôner l’unité dans l’Otan de la même manière que le gouvernement français pourtant lui franchement libéral-social.

Sébastien Lecornu a de son côté totalement convergé avec son homologue et parlé de la « poursuite du soutien militaire à l’Ukraine » avec un « nouvel agenda d’aide » et des « actions pour renforcer l’économie de guerre ».

Les ministres français et italien ont également conclu, semble-t-il car évidemment rien n’est jamais franchement public pour ce genre de choses, l’achat de 700 missiles Aster-30 pour deux milliards d’euros.

On parle de missiles sol-air pour le Système sol-air moyenne portée/terrestre (SAMP/T) – Mamba, employé par les deux pays qui ont justement décidé d’envoyer un tel système en Ukraine.

On le comprend : les missiles sont en quelque sorte prévus pour l’Ukraine, soit directement, soit en remplacement de ceux que fourniraient les deux pays.

Cette image de mauvaise résolution est le seul document officiel au soir de la rencontre

Chaque jour qui passe, l’escalade se renforce. L’opinion publique est travaillée au corps, tout est fait pour que lorsque le drame militariste va franchement s’enclencher, les gens se disent que c’est dans l’ordre des choses.

Le camp anti-guerre est inexistant, même les jeunes contestataires préfèrent parler de retraites que de se concentrer sur le sort du monde.

Il n’y a plus aucun sens de l’Histoire. La France, corrompue par le capitalisme, heureuse de son statut de grande puissance et de son niveau de vie, est simplement devenue un simple appendice de la superpuissance américaine.

L’état de sidération va être d’autant plus catastrophique en 2023, car dans tous les cas on va monter en gamme, la superpuissance américaine comptant empêcher la superpuissance chinoise de lui arracher son hégémonie.

Organisez-vous pour faire face à la guerre !

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LFI et le PCF ne s’opposent pas aux chars envoyés au régime ukrainien

Leur convergence avec la bourgeoisie est totale, même dans une variante sociale-prudente.

Fabien Roussel est le dirigeant du PCF ; il était l’invité de LCI le 26 janvier 2023. Manuel Bompard, un coordinateur national de La France Insoumise et même la figure pratiquement majeure, était parallèlement invité par Franceinfo.

Les deux ont tenu le même discours et il faut voir leurs interventions (ici dès le début des vidéos) pour constater à quel point ils sont médiocres et infâmes. Ils expriment une gêne très forte ; on dirait qu’ils ne savent pas où se mettre.

Ils savent qu’ils sont dans l’obligation de soutenir la bourgeoisie française dans sa guerre à la Russie. Alors, ils font bien attention à ne pas se faire prendre à dire un mot de travers.

Ils sont pitoyables d’obséquiosité. Et tout ce qu’ils trouvent à dire, au mieux, c’est qu’il faut être prudent pour ne pas arriver à une guerre mondiale, et qu’il serait bien d’élargir le consensus.

Pour cela il faut un « débat » à l’Assemblée nationale au sujet de l’envoi d’armes. On dépasse la collusion ici : on est littéralement dans la mise au service de la bourgeoisie, avec comme objectif d’embrigader le peuple au maximum pour la guerre contre la Russie, clairement désigné comme l’ennemi et le seul « méchant ».

La position de ces sinistres personnages reflète celle de la base du PCF et de La France insoumise. Celle-ci, au-delà des différences amenant plus à pencher vers l’un ou vers l’autre, forme le noyau de la corruption social-impérialiste.

Peu importe les visées militaires de l’Otan du moment que la réforme des retraites ne passe pas et que le niveau de vie reste le même. Et d’ailleurs même si la réforme passe, il n’y aura pas d’opposition à l’Otan, mais au contraire un bellicisme « social » pour chercher à faire payer les retraites françaises par la Russie.

C’est comme cela qu’est le fascisme italien, par des gens voulant du « social » mais s’inscrivant entièrement dans la perspective « nationale ». La convergence avec sa propre bourgeoisie aboutit inévitablement au militarisme, fut-ce pour des raisons « sociales ».

D’ailleurs, tous ces gens ne parlent que d’une « oligarchie » qui dominerait le peuple français. Tant le PCF (ou sa variante « ultra » le PRCF) que LFI ne dénoncent jamais la bourgeoisie, seulement une « oligarchie » qui profiterait aux dépens d’un peuple de nature « nationale ».

Tout cela va très mal finir quand les événements vont se précipiter, ce qui ne manquera pas. Les Français ne font strictement rien contre la guerre mondiale, ils se laissent embarquer : ils devront en assumer les conséquences historiques.

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Crise majeure de corruption du régime ukrainien

Même en pleine guerre, le fléau est logiquement présent.

Le ministre ukrainien de la défense devant des symboles d’unités militaires ukrainiennes lors de la réunion de Ramstein du 20 janvier 2023

Plus de dix hauts responsables politiques ukrainiens, dont un membre proche du cabinet du Président Zelensky, ont été balayés à la suite de révélations de corruption.

Cela n’a rien de nouveau, y compris d’un point de vue tout à fait officiel en Occident même si c’est désormais passé sous silence : l’Ukraine est un pays corrompu jusqu’à la moelle, avec une administration et une oligarchie étant parmi les pires du monde.

D’ailleurs, le sujet de la corruption en Ukraine était un thème récurrent de la série dans laquelle le président Zelensky jouait, en tant qu’acteur, le rôle de président.

Seulement, en Occident des moyens énormes sont mis en Ukraine contre la Russie, alors il doit forcément y avoir des garanties à ce niveau là. Et il s’agit qui plus est de faire bonne figure. Rappelons que l’Union européenne a accepté en juin 2022 que l’Ukraine soit candidate à l’entrée en son sein, et qu’elle a fourni près de 50 milliards d’euros au régime ukrainien.

D’ailleurs, comme par hasard, le « scandale » de corruption et l’éviction massive arrivent le jour de l’annonce de l’envoi de chars lourds allemands.

L’Ukraine a perdu depuis bien longtemps son autonomie, elle est de facto une colonie américaine.

Alors la corruption pourquoi pas, car de toutes façons une colonie est forcément une administration corrompue, anti-démocratique et fonctionnant contre les intérêts nationaux, mais il faut que la corruption reste dans les clous et sous le contrôle du maître colon.

C’est le sens de la grande épuration annoncée le 24 janvier 2023 au sommet de l’État ukrainien, qui démarre une nouvelle étape dans sa dépendance à l’occident.

On parle là de quelque chose de massif marquant un tournant à la tête de l’État et des administrations. Voici une liste d’accusations.

Le sous-procureur général Oleskiy Symonenko : corruption,
le ministre pour le Développement des communautés et des territoires Ivan Lukeryu (avec Vyacheslav Negoda) : mauvaise gestion des fonds d’aide pour l’achat de nourriture. On parle ici d’une affaire de détournement de 303 millions d’euros.

Le ministre pour la Politique sociale Vitaliy Muzychenk : pot-de-vin de 400 000 dollars pour « faciliter » l’achat de générateurs à des prix gonflés et conduite de voitures luxueuses.

Le ministre de la Défense Vyacheslav Shapovalov : signature des contrats d’achat de nourriture à des prix surévalués et d’avoir probablement accepté des pots-de-vin, le sous-chef de l’administration Zelensky, Kyrylo Tymoshenko : train de vie luxueux en profitant de la guerre.

Ce ne sont là que les premiers touchés par la vague. Il y a également eu Valentin Reznitchenko, le gouverneur de la région de Dnipropetrovsk qui a été accusé par plusieurs médias d’avoir attribué des contrats sur la réparation de routes à une entreprise co-fondée par sa compagne.

Les gouverneurs de cinq régions de Kiev, Zaporijjia, Soumy et Kherson ont également été démis de leurs fonctions.

On a Pavlo Galimon, chef adjoint du parti présidentiel « Serviteur du peuple », qui a été accusé de corruption liée à l’achat d’une propriété à Kiev pour un montant supérieur à ses revenus officiels.

On notera également, dans un registre différent, qu’un conseiller très proche du président ukrainien, Oleksiy Arestovych, a dû démissionner le 17 janvier 2023 après avoir dit qu’une erreur de la défense antiaérienne ukrainienne était à l’origine de la destruction d’un immeuble à Dnipro.

Et le lendemain avait lieu un crash d’hélicoptère à Kiev, tuant le ministre ukrainien de l’Intérieur Denys Monastyrsky.

On est dans une situation particulièrement troublée au sein du régime ukrainien et pour cause. D’un côté, il y a la crise du régime, dont la base fasciste est toujours plus étroite, avec des affrontements inter-factionnels.

De l’autre, il y a le ménage fait par les réels propriétaires, occidentaux, de l’Ukraine.

D’où l’explosion du scandale, qui par ailleurs a été parfaitement accompagné par les médias occidentaux pour que cela ne nuise pas à la « cause » sacrée du soutien au régime ukrainien pour démanteler la Russie.

Avec l’offensive russe à venir, le régime ukrainien va immanquablement encore plus tanguer. L’Ukraine va d’autant plus se faire dépecer.

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L’Occident envoie les Leopard 2 contre la Russie !

Oui, l’Otan est en guerre contre la Russie !

Les contradictions entre pays occidentaux ont été, pour un temps, mises de côté. Le front est mis en place afin d’accentuer l’affrontement avec la Russie par l’intermédiaire de l’Ukraine.

Le char de combat Leopard 2 produit par l’Allemagne va ainsi être envoyé en Ukraine. Non seulement elle donne son accord pour l’envoi en Ukraine de Leopard 2 vendus à d’autres pays, mais elle en envoie elle-même toute une série.

C’est la fin de toute une séquence ayant eu comme point culminant la réunion internationale sur la base américaine de Ramstein en Allemagne le 20 janvier 2023. La Pologne et surtout la superpuissance américaine y ont été folles de rage de la décision allemande de vouloir attendre l’envoi de chars américains.

Quels compromis ont été trouvés, on ne le sait pas car cela relève des magouilles impérialistes. Ce qui se joue surtout, c’est le partage des marchés pour les complexes militaro-industriels. L’Allemagne ne voulait pas que la superpuissance américaine s’arroge toutes les parts de marché.

Elle ne voulait pas non plus se retrouver plus ou moins seule face à la Russie si les choses se goupillent mal. Tout semble réglé, d’une manière ou d’une autre, dans le sens d’un compromis pour le repartage du monde, aux dépens de la Russie.

Quoi qu’il en soit, désormais on passe un nouveau cap. Et ce n’est qu’un début : c’est une ouverture de plus, en encore plus grand, de la boîte de Pandore de l’escalade militaire.

L’envoi de chars est désormais accepté et on va aller dans une logique industrielle. Parce que les chars qui vont être envoyés ne suffiront jamais. C’est juste une tentative de gagner du temps avant l’envoi, dans environ un an, de tanks bien plus modernes, avec la logistique et en ayant formé l’armée ukrainienne d’ici là.

Nous étions déjà en guerre contre la Russie. Nous le sommes encore plus. Et nous allons l’être de plus en plus, alors que la France fait partie des pays en première ligne.

L’Allemagne va pour l’instant envoyer une compagnie c’est-à-dire 14 chars Leopard 2, la Pologne également, la Norvège sans doute 9, les Pays-Bas 18 en les rachetant à l’Allemagne alors que pour l’instant ils sont achetés à crédit.

Et il y a encore de la marge : l’Allemagne dispose de 312 chars Leopard 2, dont 212 en ordre de marche. La tendance est claire, surtout que la superpuissance américaine va a priori envoyer 30 chars Abrams.

La Suisse est également de la partie ; elle va modifier son choix d’empêcher la réexportation de ses armes vendus à l’Allemagne, à l’Espagne et au Danemark.

On est reparti pour une nouvelle séquence. Comme annoncé, on rentre dans une nouvelle dimension de la guerre. La catastrophe continue.

Et nous savons de ce dont nous parlons : nous avons annoncé la guerre six mois avant qu’elle ne commence. Dans l’indifférence. Et cette indifférence continue. Et va continuer au moins pour un temps.

Le prolétariat est corrompu par le 24 heures sur 24 du capitalisme, la gauche de la gauche est composée de petits-bourgeois, et la guerre en Ukraine est un grand tabou : il est très clair que tout le monde laisse la bourgeoisie faire ce qu’elle veut sur le plan militaire.

Mais la situation se retournera – que ce soit pour empêcher la guerre totale ou bien parce que celle-ci bouleversera tout dans un sens horriblement destructeur.

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Qui sont les « pro-Russes »?

Un panorama.

L’hebdomadaire économique Challenges, à la mi-janvier 2023, publiait un éditorial à charge intitulé Emmanuel Todd et Edgar Morin : le « Parti russe » relève la tête!. Cela reflète le grandissant stress des « faiseurs d’opinions » français face à la précarité accrue du régime ukrainien sur le terrain militaire.

Une victoire russe semble se réaffirmer et, forcément, beaucoup d’opportunistes tentent de converger avec ça, au grand dam des faiseurs d’opinion qui, depuis un an, n’affrontaient aucune contestation.

En l’occurrence, Emmanuel Todd, un géographe – sociologue – intellectuel, est l’auteur d’un texte où il explique qu’une année après le début du conflit en Ukraine la Russie se maintient et se maintiendra (« La Troisième Guerre mondiale a commencé« ).

Edgar Morin, un sociologue de 101 ans passé du PCF à Sarkozy, a publié l’ouvrage De guerre en guerre, où il souligne que le régime ukrainien et le camp pro-Ukraine menace la Russie qui, on l’aura compris, se maintient et se maintiendra.

On a également Pierre de Gaulle, petit-fils de Charles de Gaulle, qui s’exprime dans un sens pro-Russie, comme ces derniers jours sur RMC radio, un média vecteur de l’extrême-Droite de ce genre.

Sa pensée, et celle d’Emmanuell Todd et d’Edgar Morin également, se résume parfaitement avec ses propos suivants:

« C’est une grave erreur de voir les Russes avec des yeux d’Occidentaux. Ce sont un peuple de philosophes, de scientifiques, de musiciens, de conquérants. Et on veut les reléguer au rang de seconde puissance plus ou moins en voie de développement, faite de rustres et de ploucs. »

Autrement dit, cela correspond au point de vue d’une partie de la bourgeoisie française qui dit : attention, la Russie va rester dans le panorama « géopolitique », suivre entièrement les Américains c’est se tirer une balle dans le pied.

C’est un point de vue partagé par une partie significative de la bourgeoisie, mais sans débouchés politiques. L’armée française est entièrement intégrée dans l’OTAN et un retournement de situation est devenu impossible.

Même Marine Le Pen et Eric Zemmour sont muets depuis un an au sujet de la guerre en Ukraine, précisément pour cette raison. La Droite est pro-américaine et l’extrême-Droite est son prolongement.

D’ailleurs, toute la scène des cogneurs et bastonneurs d’extrême-Droite est pro-régime ukrainien, de facto pro-OTAN.

Naturellement, ces provocateurs agissent de manière éclectique pour semer la confusion. Ils parlent ainsi de France colonisée alors qu’ils sont les premiers au service de la superpuissance américaine ! Il n’y a de fait plus d’extrême-Droite en France, seulement une Droite extrême servant de prolongement populiste ou musclé à la Droite.

Il existe pourtant bien des « pro-Russes » qui, en pratique, se comptent sur les doigts de la main. Plutôt que pro-Russes, il faudrait parler de gens éclectiques plaquant leurs rêves ou fantasmes sur un empire continental russe fantasmé.

Ce n’est pas le genre à lire Tolstoï et écouter Tchaïkovski. La culture ne les intéresse pas et ils ne sont pas de gauche. Agauche.org a annoncé le conflit militaire en Ukraine six mois avant son commencement, a dénoncé le rôle de l’OTAN sur ce plan dès avril 2022, mais jamais ils ne se tourneront vers nous. Ils pratiquent l’aventurisme.

D’une grande sincérité, on trouve en premier lieu Erwan Castel, un ancien officier parachutiste français devenu militant indépendantiste breton, puis guide expédition en Amazonie française, avant de rejoindre les rebelles du Donbass en 2014 et de rester sur place.

C’est un soldat perdu qui cherche une Cause à rallier, afin que sa vie serve à servir. C’est un pèlerin du néant, qui veut mettre fin à l’injustice mais dont l’horizon est immédiat, sans plus, restreint donc, mais c’est selon lui déjà l’absolu. Il est là pour aider, avec toute sa vie, tout son argent, et pour lui le peuple est malheureusement toujours perdant, à moins que peut-être un jour…

Il rêve pour cette raison d’une Russie impériale élargie territorialement où chaque peuple en son sein conserverait sa « spécificité », dans une union communautaire locale cimentée par l’empire central. C’est ce qu’on appelle un « national-révolutionnaire », il tangue entre du social internationaliste et de l’identitaire conservateur.

Erwan Castel informe très régulièrement des événements du conflit militaire en Ukraine, en étant pro-Russie mais « critique » du conservatisme, sur son compte Telegram.

Très proche dans le fond mais dans un style totalement différent, on a l’avocat Régis de Castelnau. Sur son Twitter et sur son blog, il tient des propos éclectiques, mêlant positions pro-classe ouvrière et clairement de gauche, conservatisme nationaliste, anti-impérialisme et anti-américanisme.

On sent qu’il est issu du PCF des années 1970 et qu’il tente de trouver à Droite des solutions pour la Gauche ; il écrit à ce titre dans la revue Front populaire de Michel Onfray, qui tente de synthétiser une idéologie fasciste au sens le plus strict du terme.

On retrouve grosso modo le même état d’esprit sur les comptes Twitter Fulgur advenit et Jacques Frère, constamment mis à jour tout au long de la journée.

Il est d’ailleurs régulièrement dit dans les médias occidentaux que la Russie utilise de très nombreux bots informatiques et du personnel pour publier sur des comptes fictifs sur les réseaux sociaux, ou bien des commentaires pro-russes dans les journaux.

C’est substantiellement inexact. Les comptes pro-Russie ne représentent rien par rapport aux comptes pro-OTAN pro-régime ukrainien. De plus, ils suivent très mal ce qui se passe sur le plan politique. Par exemple, la célébration de Stepan Bandera par le maire de Lviv en janvier 2023 est totalement passé inaperçue.

Si ces comptes étaient réellement structurés, cela aurait été mis en avant. On est plus dans l’action sur le tas, au moyen d’idéalistes et d’aventuriers, et de traductions. La quantité prime, à l’exemple du compte Telegram Russosphère.

D’où justement l’utilisation par la Russie d’opportunistes complets, comme Xavier Moreau, installé à Moscou depuis 2000. C’est un ancien militaire qui s’est placé comme interface pour les entreprises françaises s’installant en Russie.

Depuis le début du conflit militaire en Ukraine, il commente l’actualité sur le site Stratpol de manière triomphaliste jusqu’au délire. A le lire et l’écouter, on se demande pourquoi l’armée russe n’a pas conquis toute l’Europe de l’Ouest au bout d’une semaine.

On a également, dans la même perspective carriériste, le journaliste Régis Le Sommier, passé par Paris Match et RT France (qui vient de définitivement cesser ses activités en raison de la fermeture forcée de tous ses comptes). Il a monté le média Omerta avec une trentaine de journalistes ; Régis Le Sommier est même en ce moment avec Charles d’Anjou directement sur la ligne de front.

On parle en effet là de quelqu’un qui a la reconnaissance officielle du régime russe. Ce dernier ne désire que des conservateurs à mentalité traditionaliste, impériale, religieuse… tout en donnant du grain à moudre à tout qui contribue à une contestation – agitation venant saper la légitimité des gouvernants.

Le média RT France accordait ainsi une grande place aux anti-vaccins, et Omerta parle beaucoup de la réforme des retraites. C’est pourquoi niveau pro-Russes on trouve également différents blogs, comptes Facebook et Twitter qui mélangent anti-impérialisme, complotisme, anti-américanisme, géopolitique, etc.. On a ici par ailleurs des gens d’idéologie pro-CUBA, pro-gauche du PCF, pro-Chine, etc..

Mentionnons par exemple Russie politics, le Saker francophone, le Grand Soir, etc.

L’association d’Alain Soral, Egalité et réconciliation, se la joue désormais également pro-Russie, mais c’est totalement fictif et ne mérite pas d’être réellement mentionné. C’est une simple tentative d’exister alors que la crise du capitalisme commencée en 2020 a fait littéralement s’effacer l’antisémitisme, fond de commerce de cette structure.

Et encore, quel serait le résultat en cas de réussite de l’entreprise, du fait de se raccrocher à la Russie ? Cette petite scène pro-Russie ne pèse guère. Et elle n’a pas d’avenir.

La bourgeoisie française considère que pour sauver le capitalisme, il faut converger forcément avec le capitalisme américain et son mode de vie. La Droite française veut bien l’autoritarisme politique, mais elle considère que sans le libéralisme culturel, il y a un risque pour l’économie libérale.

Elle est culturellement liée à la superpuissance américaine. D’ailleurs, le bourgeois français fantasme sur New York comme capitale du capitalisme. Pour lui, Vladimir Poutine est un bolchevik car il vient perturber l’ordre mondial.

La Russie ne trouvera donc aucune aide, à part subjective, dan cette scène conservatrice tout à fait isolée. Elle trouverait une aide dans une Gauche historique assumée, mais le régime russe ne peut évidemment, pour des raisons de classe, se tourner vers elle.

De plus, le principe même de la Gauche historique est l’autonomie stratégique. Même si l’ennemi principal c’est la superpuissance américaine et l’OTAN, il ne faut bien entendu pas converger avec le régime russe, qui ne représente pas les intérêts des masses russes.

Rien que le fait de se coltiner des hurluberlus ne connaissant rien à la Russie en témoigne bien. C’est vraiment la honte. Mais qu’attendre d’autre du régime russe actuel, pour qui la Russie réelle, avec son immense culture, n’est qu’un arrière-plan pour des rêves d’empire?

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L’armée française augmente son budget d’un tiers

La France s’accroche tant bien que mal à sa puissance.

« Le monde ne nous attend pas, car les rivalités aiguisent les appétits et les stratégies, car nous devons tenir notre rang », voilà les propos on ne peut plus clairs d’Emmanuel Macron pour ses vœux aux armées à la base aérienne de Mont-de-Marsan lors desquels il a présenté les contours de la future loi de programmation militaire 2024-2030 (LPM).

La LPM 2024-2030 vise un budget visant à répondre à hauteur de 413 milliards d’euros de besoins militaires, soit environ 57 milliards par an, contre 44 milliards pour l’année 2023 qui est déjà marquée par une rallonge substantielle dans le cadre de la dernière LPM.

Entre les deux LPM, on a une hausse de près de 36 % du budget militaire !

Après avoir remis à niveau l’armée française, la puissance capitaliste française vise dorénavant à la mettre à niveau des conditions de la grande bataille pour le repartage du monde.

Les choses sont claires et actées devant la société française : le monde va vers la guerre et il s’agit de la préparer pour défendre la puissance française, le capitalisme français.

Comme la France est devenue une puissance de second ordre, elle ne peut compter uniquement sur la masse, passant ici par l’annonce du doublement de la réserve opérationnelle et un nouvel horizon pour la SNU : elle vise surtout le renforcement de « l’épaisseur » de sa cuirasse militaire.

Ce sont les « quatre pivots » énoncés par Emmanuel Macron, à savoir la souveraineté, passant tout à la fois par le renforcement des moyens du renseignement militaire et la réforme de la Direction générale de l’armement en vu de fluidifier le fonctionnement du complexe militaro-industriel et de le faire entrer dans l’ « économie de guerre » annoncée en juin 2022 au salon de l’armement Eurosatory.

A ce titre, il a été opté par la mise à niveau complète de l’armée de l’air avec un passage au « tout Rafale », ce qui exige une certain niveau de production.

Il y a également l’augmentation des moyens pour la cyberdéfense, la haute intensité, c’est-à-dire la hausse de la production de munitions mais aussi le maintien en condition opérationnelle des équipement avec l’augmentation des exercices de grande envergure – comme le sera l’exercice Orion cette année dans l’est du pays.

Enfin, on retrouve ce qui est appelé l’engagement dans les « espaces communs », comme l’Espace ou les espaces marins mais aussi l’Europe et les alliances en vue de conserver une autonomie d’action, et surtout de commandement.

L’insistance sur les « espaces communs » est cruciale. Les océans et les mers, notamment et surtout les grands fonds marins sont devenus un nouvel espace pour l’accumulation capitaliste pour la décennie à venir et il s’agit de les défendre coûte que coûte pour une puissance française qui a la seconde zone économique exclusive du monde.

C’est le sens de la construction d’un nouveau porte-avion nouvelle génération qui devra succéder à l’actuel Charles de Gaulle. Cela doit permettre à la France de se positionner « correctement » dans la très chaude région indo-pacifique et ainsi défendre ses pré-carrés en relative autonomie d’avec la superpuissance américaine.

Tout comme d’ailleurs Emmanuel Macron a bien fait mention, à propos des zones de tensions maritime, de « la Méditerranée orientale » du fait de la forte implication de la France auprès de la Grèce contre la Turquie.

Dans ce panorama marquée par la crise, on peut et doit comprendre la réforme des retraites comme le côté pile de la pièce de la restructuration capitaliste, la hausse du budget militaire en étant le côté face.

Non pas de manière réformiste-populiste comme quoi il y aurait de l’argent pour l’armée et pas pour les retraites, mais en ce que ces choses sont l’expression d’un capitalisme français pourrissant qui tente de se maintenir coûte que coûte…et qu’il s’agit donc de renverser et non pas d’aménager par d’autres « orientations budgétaires ».

Car cette hausse du budget militaire vise non plus qu’à conserver les positions de la France capitaliste dans un monde toujours plus en proie aux antagonismes économiques, politiques, militaires. Ni plus, ni moins.

Quant à la réforme des retraites, elle n’est là que pour assurer la capacité de l’État à continuer à emprunter sur les marchés financiers à des taux qu’il juge soutenables alors que l’endettement du pays a flambé pendant la pandémie de Covid-19. Donc à lui assurer son train de vie, sa puissance économique, sa capacité à conserver sa place dans le monde là aussi.

Dans tous les cas, ce sont les masses qui en paient le prix fort par la dégradation progressive de leurs conditions de vie sur fond de militarisation de la société au dépends de la démocratie elle-même.

Mais entend-on une telle analyse chez les forces qui dirigent le mouvement ? Nullement. Au contraire, on a le niveau zéro de la conscience, le pur populisme comme avec la leader d’EELV Marine Tondelier qui voudrait une « France sans milliardaire ». Mais pas sans capitalisme ! Pas sans le militarisme français et l’OTAN !

Les députés d’une NUPES ont choisi de suivre la tendance, celle d’une France capitaliste forte pour mieux grappiller quelques concessions sociales, ou plutôt conserver quelques miettes sociales. Jamais il n’est question de crise, donc de capitalisme et de militarisme car tout tomberait du ciel, ou plutôt de la tête d’une « oligarchie » qui voudrait le mal des gens…

Mais le problème, c’est bien que les masses veulent elles-aussi conserver leur mode de vie dans une France stable, prospère, à l’écart des troubles du monde… sans aucune implication réelle pour renverser le vieux ordre.

De fait, on aura encore malheureusement bien de la peine à voir se former une opposition politique aux orientations de cette LPM qui sera bientôt débattue au parlement. Pour cela, il faut raisonner en termes de crise…et de révolution.

Et malheureusement, il semble bien que c’est la troisième guerre mondiale qui va précipiter les choses.

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Guerre

Pétition de Nobel et de scientifiques sur l’Ukraine et la guerre nucléaire

Il faut que les bouches s’ouvrent.

14 prix Nobel et toute une série de scientifiques ont signé un appel visant à dénoncer l’emploi de la guerre nucléaire et l’escalade en ce sens à l’occasion du conflit militaire en Ukraine.

De manière notable, on ne trouve aucun Français. Ce qui n’est pas étonnant : en France, la possession de l’arme atomique est une cause sacrée de la bourgeoisie. Exiger l’abolition de cette arme exige d’assumer un haut niveau de conflictualité politique…

Et il va falloir que les scientifiques en France cessent de se prétendre neutre, qu’ils arrêtent de se mettre à l’écart de toute responsabilité. Leur pseudo « objectivité » n’est que le masque de la soumission aux valeurs dominantes.

Dans la guerre contre l’Ukraine, que nous condamnons fortement, de nombreuses personnes ont été tuées, de nombreux crimes de guerres ont été commis, et la haine et la peur ont été créées et amplifiées. Nous appelons à un cessez-le-feu immédiat et à une aide humanitaire pour ceux qui souffrent de la guerre.

L’escalade verbale et militaire a rapproché l’Europe du danger des armes nucléaires.

Devant le potentiel pour des destructions vastes et difficilement imaginables ou une catastrophe régionale avec des conséquences planétaires, nous, comme scientifiques, ne pouvons rester silencieux : toute attaque nucléaire par n’importe quel faction entraînera des réponses et rétorsions des autres puissances nucléaires, et en peu de temps de grandes surfaces de terre et de mer pourraient être détruites et contaminées.

L’atmosphère porterait des éléments radioactifs et de la suie, qui pourrait entraîner un hiver nucléaire et une famine globale. Des études scientifiques démontrent clairement que, une fois les armes nucléaires employées, il reste très peu de temps pour la réflexion et qu’il n’y a pas de retour pour les décisions hâtives.

En plus de notre préoccupation pour la guerre en Europe et la menace nucléaire, nous faisons toujours face à d’autre crises qui doivent être résolues – en particulier la crise climatique – avec des tempêtes, des inondations ou des sécheresses dans de nombreux pays, menaçant des millions de personnes.

Les crises globales de l’alimentation, des écosystèmes, de société et de l’énergie affectent déjà gravement les pays à bas revenus. Plutôt que s’engager dans des guerres, nous devons employer tous nos efforts et toutes nos ressources pour résoudre ces problèmes.

Comme scientifiques, nous dédions notre recherche au bien de l’humanité et tentons de construire un monde pacifique où chaque être vivant aura un futur.

Nous demandons de tous les politiciens et dirigeants politiques :

– De cesser l’escalade verbale, de cesser de faire des déclarations et prendre des décisions qui pourraient détruire notre futur à tous ;

– D’utiliser les preuves scientifiques comme guide pour vos décisions, et de prendre des décisions qui permettent un futur pour tous ;

– De se rappeler de l’enfer d’Hiroshima et Nagasaki, d’en écouter les survivants, et de prendre en compte l’histoire et leurs témoignages personnels.

Nous demandons de tous les gouvernements, en particulier ceux avec des armes nucléaires et ceux en alliance militaire avec eux:

– De déclarer d’urgence, publiquement, que vous souscrivez à une politique de non utilisation première des armes nucléaires, ou d’autres armes de destruction massive, et vous vous abstiendrez de toute utilisation de ces armes ;

– De joindre le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires lancé par les Nations unies.

Signatures de prix Nobel :

– Prof Dr Gerardus ’t Hooft (Nobel Laureate in Physics 1999), Physicist, Utrecht University, The Netherlands – Prof Dr Barry C. Barish (Nobel Laureate in Physics 2017), Physicist, California Institute of Technology (Caltech), Pasadena and U.C. Riverside, USA – Prof Dr Jacques Dubochet (Nobel Laureate in Chemistry 2017), Biophysicist, University of Lausanne, Suisse – Prof Dr Joachim Frank (Nobel Laureate in Chemistry 2017), Biophysicist, Columbia University Irving Medical Center, NY, USA – Prof Dr Sir Andre K. Geim (Nobel Laureate in Physics 2010), Physicist, University of Manchester, Royaume-Uni – Prof Dr Takaaki Kajita (Nobel Laureate in Physics 2015), Physicist, University of Tokyo, Kashiwa, Japon – Prof Dr Michel Mayor (Nobel Laureate in Physics 2019), Physicist, University of Geneva, Suisse – Prof Dr Giorgio Parisi (Nobel Laureate in Physics 2021), Physicist, Rome University La Sapienza, Italie – Prof Sir Christopher A. Pissarides (Nobel Laureate in Economics 2010), Economist, London School of Economics and Political Science, Royaume-Uni/Cyprus – Prof Dr Sir Peter Ratcliffe (Nobel Laureate in Physiology or Medicine 2019), Medicine, Ludwig Institute for Cancer Research and The Francis Crick Institute, London, Royaume-Uni – Prof Dr Sir Richard J. Roberts (Nobel Laureate in Physiology or Medicine 1993), Molecular biologist, New England Biolabs, MA, USA – Prof Dr George P. Smith (Nobel Laureate in Chemistry 2018), Molecular biologist, University of Missouri, Columbia, USA – Prof Dr Sir Fraser Stoddart (Nobel Laureate in Chemistry 2016), Chemist, Northwestern University, USA – Prof Dr Joseph H. Taylor Jr (Nobel Laureate in Physics 1993), Physicist, Princeton University, USA

Premières signatures de scientifiques :

Malte Albrecht, Political Scientist, University of Marburg, Allemagne – Prof Dr Ahmed Ali, Physicist, DESY Hamburg, Allemagne – Prof Dr Roberto Antonelli, Physicist, University of Rome, La Sapienza, Italie – Prof Dr Ugo Amaldi, Physicist, TERA foundation, CERN, Suisse – Prof Dr Academician Slobodan Backovic, Physicist, Montenegrin Academy of Sciences and Arts, Montenegro – Dr Sergey Baranov, Physicist, P.N.Lebedev Institute, Moscow, Russie – Prof Dr Peter Barker, Historian of science, The University of Oklahoma, USA – Prof Dr Michele Barone Physicist, NPP ‘NCSR-Demokritos’ and CERN, Greece/Suisse – Dipl. Pol. Claus-Ivar Bolbrinker, Political Scientist, Lüchow, Allemagne – Prof Dr Sonja Brentjes, Historian, Max Planck Institute – History of Science, Berlin, Allemagne – Dr Domencio Campi, Engineer, CERN, MAIN international, Suisse – Dr Filippo Colomo, Physicist, INFN Florence, Italie – Prof Dr Serafina Cuomo, Historian, Durham University, Royaume-Uni – Antje Daum, Librarian, DESY Hamburg, Allemagne – Prof Dr Klaus Desch, Physicist, University of Bonn, Allemagne – Prof Dr Stefan Dittmaier, Physicist, Albert Ludwigs University of Freiburg, Allemagne – Dr Michael Dittmar, Physicist, ETH Zurich (retired), Suisse – Prof Dr Michael Dueren, Physicist, University of Giessen, Allemagne – Prof Dr John Ellis, Physicist, King’s College London, Royaume-Uni – Dr Dieter Engels, Astrophysicist, Hamburg, Allemagne – Prof Dr Alexander Fidora, Historian, ICREA – Universitat Autònoma de Barcelona, Spain – Prof Dr Maribel Fierro, Arabic and Islamic Studies, Consejo Superior de Investigaciones Científicas (CSIC), Madrid, Spain – Prof Dr Jeff Forshaw, Physicist, Manchester University, Royaume-Uni – Dr habil, Alexander Glazov, Physicist, DESY Hamburg, Allemagne – Prof Dr Rohini Godbole, Physicist, Inden institute of Science, Bangalore, Inde – Prof Dr Carlos Gonçalves, Historian, University of São Paulo, Brésil – Prof Dr Ingrid Maria Gregor, Physicist, DESY and University of Bonn, Allemagne – Dr Günter Grindhammer, Physicist, Hamburg, Allemagne – Prof Dr Beate Heinemann, Physicist, DESY and Albert-Ludwigs-University Freiburg, Allemagne – Dr habil Hannes Jung, Physicist, DESY, Hamburg University, Allemagne – Prof Dr Ursula Klein, Historian, Max Planck Institute for the History of Science, Allemagne – Prof Dr Max Klein, Physicist, Liverpool University, Royaume-Uni – Prof Dr Panos Kokkas, Physicist, Ioannina University, Greece – Dr Peter Kostka, Physicist, Liverpool University, Royaume-Uni – Dr Dirk Krücker, Physicist, DESY Hamburg, Allemagne – Dr Axel Lindner, Physicist, DESY Hamburg, Allemagne – Dr Vladimir Lipp, Physicist, Institute of Nuclear Physics, Polish Academy of Sciences, Poland – Dr Jenny List, Physicist, DESY/CERN, Allemagne/Suisse – Dr Carlos Lourenço, Physicist, CERN, Suisse – Dr Helmut Mais, Physicist, Hambourg, Allemagne – Prof Dr Antoni Malet, Historian of Science, Universidad Autónoma de Barcelona and Instituto d’Historia de la Ciencia, Spain – Dr Michelangelo Mangano, Physicist, CERN, Suisse – Dr Isabell Melzer-Pellmann, Physicist, DESY Hambourg, Allemagne – Dr Jelena Mijuskovic, Physicist, Sapienza University of Rome, Italie – Prof Dr Predrag Miranovic, Physicist, University of Montenegro, Montenegro – Prof Dr Asa Mittman, Historian of Art, California Stat University, USA – Prof Dr Götz Neuneck, Physicist, Council Member Pugwash Conferences on Science and World Affairs, Allemagne – Prof Dr Pietro Daniel Omodeo, Historian and Philosopher of Science, Ca’ Foscari University of Venice, Italie – Prof Dr Jürgen Ossenbrügge, Geographer, Hamburg University, Allemagne – Prof Dr Walter Purkert, Mathematician, University of Bonn, Allemagne – Prof Dr Natasa Raicevic, Physicist, University of Montenegro, Montenegro – Prof Dr Dhruv Raina, Historian and Philosopher of Science, Jawarharlal Nehru University, Inde – Prof Dr Ulrich Rebstock, Islamic Studies, University of Freiburg, Allemagne – Prof Dr Francesca Rochberg, Historian, University of California Berkeley, USA – Prof Dr Luigi Rolandi, Physicist, Scuola Normale Pisa, Italie – Prof Dr Agustin Sabio-Vera, Physicist, Universidad Autónoma de Madrid and Instituto de Física Teórica UAM/CSIC, Spain – Prof Dr Jürgen Scheffran, Physicist, Geographer, Hamburg University, Allemagne – Dr Yurii Sheliazhenko, Law, European Bureau for Conscientious Objection, Ukraine – Prof Dr Nathan Sidoli, Historian and Philosopher of Science, School of International Liberal Studies, Waseda University, Tokyo, Japon – Prof Dr Hartwig Spitzer, Physicist, Hamburg, Allemagne – Prof Dr Guido Tonelli, Physicist, Pisa University, Italie – Prof Dr Pierre van Mechelen, Physicist, Antwerp University, Belgique – Prof Dr Ronny Vollandt, Judaic Studies, Ludwig Maximilian University Munich, Allemagne – Prof Dr Perko VRoyaume-Uniotic, Physicist, Montenegrin Academy of Sciences and Arts, Montenegro – Prof Dr Chirstian Zeitniz, Physicist, University of Wuppertal, Allemagne

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Bilan du sommet de l’OTAN de janvier 2023 à Ramstein

La guerre frontale ou pas, telle fut la question posée.

La base aérienne de Ramstein en Allemagne est une importante composante du dispositif militaire américain ; elle fut à ce titre la cible d’une attaque à l’explosif par la Fraction Armée Rouge en 1981. C’est sa dimension logistique qui prime et c’est à ce titre que les ministres de la Défense de 54 Etats s’y sont réunis le 20 janvier 2023 à l’initiative de l’OTAN, pour décider de quoi fournir à l’armée ukrainienne.

On parle ici de sommes colossales et d’une masse énorme d’armement. Rien qu’en janvier 2023, la superpuissance américaine a fourni 5,3 milliards de dollars à l’armée ukrainienne – autant que 90% du budget militaire de celle-ci en 2021.

Le Danemark, qui possède 19 canons automoteurs Caesar, a décidé de tous les donner à l’armée ukrainienne. La Suède fournira 12 canons automoteurs Archer.

La superpuissance américaine va contribuer avec une centaine de blindés de transport de troupes Stryker et cinquante-neuf véhicules de combat Bradley. 300 000 obus de 155 mm américains stockés en Israël vont également être envoyés en Ukraine.

Le Canada va envoyer deux-cents véhicules Senator APC, le Royaume-Uni 14 chars Challenger 2 ainsi qu’une une trentaine d’obusiers automoteurs AS-90. Les Pays-Bas sont prêts à fournir des avions F-16.

Cependant, ce dernier point est exemplaire du problème. Pour que l’armée ukrainienne puisse se servir de F-16, il faut des soldats capables de les utiliser, de s’en occuper. La logistique est qui plus est très importante.

C’est pour cela que la superpuissance américaine a dit qu’envoyer des chars Abrams ne servait à rien. En l’occurrence, le turbomoteur de ces chars consomme du kérosène spécial dénommé JP-8. L’armée ukrainienne n’en dispose pas et si elle le remplace par un autre carburant, cela multiplie le nombre de litres nécessaires (2000 au lieu de 600 pour 500 km) en réduisant massivement sa puissance.

Cependant, c’est vrai en fait de tout le matériel perfectionné dont disposent les pays occidentaux : la logistique nécessaire est affreusement complexe. Il faudrait un an pour tout mettre en place.

Or, l’armée ukrainienne n’a pas un an. Il est considéré de manière ouverte que l’armée russe va mener une grande offensive.

La situation à la fin janvier 2023 va dans le sens d’une amélioration générale de l’initiative russe

Le directeur de la CIA William Burns s’est rendu en Ukraine secrètement les 14-15 janvier 2023 pour informer le régime ukrainien de cette évaluation américaine. Le chef d’État-Major des armées des États-Unis Mark Milley dit ouvertement que le but est une position de force ukrainienne pour négocier avec la Russie.

Il faut donc mettre le paquet maintenant ou jamais du point de vue occidental. Et pour cela il n’y a qu’une seule possibilité : que l’Allemagne accepte que des chars Leopard 2 vendus à 13 pays européens à autour de 2 000 exemplaires soient fournis à l’armée ukrainienne.

Or, elle tergiverse. La victoire sur la Russie n’est pas garantie et elle considère que les pertes ukrainiennes ont été particulièrement massives ces dernières semaines. En cas d’échec du régime ukrainien face à la Russie, elle serait la première à payer les pots cassés.

Inversement, le Royaume-Uni qui n’a rien à perdre pousse à fond pour la guerre frontale. Son ministre des affaires étrangères James Cleverley prône l’envoi massif d’armement pour que l’Ukraine « finisse le travail ».

On est là, de manière inévitable, dans les contradictions entre puissances. Le bloc occidental n’est pas unifié – il ne peut pas l’être.

Le sommet du 20 janvier 2023 reflète de manière intéressante ces contradictions. Et ce n’est qu’un début : l’approfondissement de ce type de contradictions va toujours plus prévaloir.

Dans l’état actuel des choses, la situation est la suivante.

L’Allemagne dit qu’elle accepte l’envoi de chars Leopard 2 en Ukraine… si les Etats-Unis envoient leurs chars Abrams et que la France est de la partie. La Pologne est prête à se contenter d’une initiative franco-allemande. La superpuissance américaine pousse les pays d’Europe continentale à y aller seuls.

Le temps presse et il faudra bien qu’une décision soit prise. Dans tous les cas, elle sera aux dépens de la nation ukrainienne, martyre du repartage du monde entre grandes puissances.

Son existence même va être en fait historiquement remise en cause. De par la position allemande actuelle, le découpage en trois zones semble devenir inévitable.

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Davos : BlackRock prêt à inonder l’Ukraine de capital

Tel est le sens réel du « soutien » occidental au régime ukrainien.

C’est dit de manière tellement franche que même Le Figaro qui retranscrit en France les propos du PDG de BlackRock a sciemment « oublié » de mentionner à quelle occasion ils ont été tenus.

On parle en effet ici du forum économique de Davos, en Suisse, qui réunit l’oligarchie financière, des hommes politiques jouant un rôle prépondérant y compris en coulisses, des dirigeants de très grandes entreprises.

Le 19 janvier 2023, le président ukrainien a pris la parole par vidéo, s’adressant aux membres de ce forum. Il a demandé à ce qu’il y ait des investissements prévus pour l’Ukraine.

Il a à ce sujet déjà mandaté, à la fin 2022, l’entreprise américaine BlackRock afin d’organiser le flux d’investissements vers l’Ukraine.

BlackRock est une entreprise spécialisée justement dans la finance, elle gère en propre 7 800 milliards de dollars de fonds.

On l’a compris, le régime ukrainien s’est vendu au capital américain et demande au capital américain d’organiser la refonte de l’économie.

Le PDG de BlackRock, Larry Fink a alors évidemment expliqué au forum qu’il fallait « inonder » l’Ukraine de capital, que l’Ukraine devait devenir « un phare pour le reste du monde de la puissance du capitalisme ».

Selon lui, « ceux qui croient vraiment à un système capitaliste inonderont l’Ukraine avec du capital ».

C’est tout à fait cohérent : les pays occidentaux tentent de sauver le capitalisme de la crise générale commencée en 2020 en faisant payer la Russie.

Ce dernier point est essentiel et tout le monde le sait. Les investissements capitalistes visent le profit et là le profit n’est pas possible dans une Ukraine exsangue. Le seul moyen de faire du profit en Ukraine, c’est que la Russie soit transformée en colonie comme l’Ukraine et qu’elle subventionne, par des « réparations », l’installation d’une forteresse américano-ukrainienne.

On est là en pleine utopie capitaliste, car c’est totalement irréalisable. Déjà, car les contradictions entre pays sont immenses, la Pologne ne laissant pas se constituer une telle puissance à sa frontière, sans parler que la Russie ne cédera jamais.

Ensuite, car les destructions en Ukraine ont déjà coûté au moins 350 milliards de dollars, la ministre ukrainienne de l’économie et du commerce Yulia Svyrydenko, parlant désormais même de 1 000 milliards. Et cela alors que le pays est terriblement endetté et continue de l’être, l’aide américaine et européenne étant en partie constituée de prêts.

De toutes façons c’est là du planisme capitaliste et c’est idéaliste.

Mais les capitalistes y croient et l’espèrent, tout comme les Français. Regardez les sites de Gauche et d’extrême-Gauche : absolument personne ne parle de la guerre en Ukraine, de l’OTAN. Pareil pour les manifestations dans tout le pays contre la réforme des retraites du 19 janvier 2023.

La guerre en Ukraine est tabou, le soutien occidental au régime ukrainien est passé sous silence, voire souhaité.

Tous espèrent, objectivement, en convergence avec leur capitalisme, que la Russie paiera, et que tout redeviendra comme avant.

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Le Point appelle à se débarrasser de la Russie

La Droite est totalement pro-américaine.

Le Point est un hebdomadaire qui joue un rôle important en France ; tirant à 300 000 exemplaires, il sert de vecteur politique et idéologique à une partie de la Droite, celle qu’on peut qualifier de conservatrice – populiste.

L’éditorial du numéro du 17 janvier 2023 dit les choses ouvertement : il faut se débarrasser de la Russie, et pour ça il faut utiliser l’Ukraine.

Par conséquent, il faut armer massivement celle-ci.

On est là dans la folie furieuse – mais c’est la ligne dominante de l’ensemble des pays de l’OTAN. C’est le processus en cours.

C’est la ligne de la Droite dans son ensemble. Même le Rassemblement National de Marine Le Pen s’aligne sur l’OTAN, tout en regrettant que cela aille trop loin. Du côté nationaliste, toute la scène activiste version « cogneurs » est pro-ukrainienne, seuls les vieux « historiques » de l’extrême-Droite penchent du côté russe et encore sans dénoncer les États-Unis.

Car c’est un alignement également sur le mode de vie américain, sur le camp occidental. La Droite, dans toutes ses variantes, sait bien qu’il s’agit de défendre la prévalence mondiale de l’Occident.

L’éditorial du Point appelle pour cette raison à armer l’Ukraine jusqu’aux dents et à briser la Russie autant que possible. Il a été rédigé par Luc de Barochez, un ancien du Figaro et de l’Opinion, désormais rédacteur en chef du service Monde du Point.

On lit ainsi :

« Les Occidentaux ne savent pas comment terminer la guerre d’Ukraine. Ils souhaitent la victoire de Kiev mais redoutent la défaite de Moscou.

Or l’une ne va pas sans l’autre (…).

Sans les Occidentaux, les Ukrainiens n’auraient plus, malgré leur courage et leur esprit de résistance, ni les outils ni les munitions pour se battre (…).

Vladimir Poutine pense, avec raison, que le temps joue pour lui. Plus le conflit traîne en longueur, plus le soutien occidental va s’effriter (…).

Les dernières décisions sur la livraison de blindés légers français AMX-10 RC et leurs équivalents allemands et américains vont dans le bon sens.

Mais les militaires ukrainiens ont aussi un besoin urgent de chars lourds occidentaux, des Leclerc (bien que très peu
soient disponibles, ce qui est révélateur de l’état de l’armée française) ou des Leopard 2 allemands.

Des avions de combat contribueraient eux aussi à faire pencher la balance du bon côté (…).

Le chantage nucléaire doit être pris pour ce qu’il est : un simple chantage.

L’intérêt des Européens commande d’empêcher que non seulement Moscou, mais aussi Ankara et Pékin puissent constater que l’agression armée paye. Il est de s’assurer que la Russie ne menace plus ses voisins à l’avenir.

En revanche, il n’est pas de préserver à tout prix le mythe d’une « grande Europe » s’étendant de l’Atlantique à l’Oural.

Cette vision romantique qui imprègne le discours d’Emmanuel Macron lorsqu’il parle de « garanties de sécurité » à accorder à la Russie ou de la nécessité de « ne pas l’humilier » néglige la réalité décrite par Volodymyr Zelensky :  »Un nouveau rideau de fer est tombé, qui sépare la Russie du monde civilisé. »

Bien que nous ne lui fassions pas la guerre, la rupture avec la Russie est consommée. »

Cette dernière phrase est hypocrite alors que l’éditorial, qui prend pratiquement une dimension historique, appelle à soutenir militairement l’Ukraine au moyen d’armes modernes et offensives.

L’éditorial explique franchement, pour qui sait lire, qu’il faut utiliser l’Ukraine jusqu’au bout comme chair à canon pour affaiblir au maximum la Russie. Qu’il faut tout faire pour isoler la Russie jusqu’à ce que cet objectif soit atteint.

Ensuite, on le devine, il s’agit de démanteler la Fédération de Russie, de la découper en petits satellites de l’Occident.

Et le capitalisme occidental serait reparti pour un tour… Exactement ce que nous, nous ne voulons pas !

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Attention, le conflit en Ukraine va changer de dimension !

Le nombre de soldats engagés va être celui d’une guerre.

Les jours prochains, sans doute même dès le 18 janvier 2023, le conflit militaire en Ukraine va se transformer en guerre du point de vue russe. Il a beaucoup été gaussé dans les médias occidentaux sur la définition de l’intervention russe comme une « opération spéciale ».

Mais lorsque la Russie est intervenue militairement en Ukraine, son armée avait moins de soldats que l’armée ukrainienne. La grande force de cette dernière reflète également, du point de vue russe, à quel point il était temps d’intervenir.

Et, du point de vue russe encore, la passivité de la nation ukrainienne face à la négation de son rapport historique à la Russie est désormais condamnable.

Cela veut dire la guerre.

C’est d’autant plus important pour la Russie que l’Ukraine a fait le plein de l’armement qu’elle pouvait recevoir. Désormais, les pays de l’OTAN ne peuvent plus fournir que du matériel très sophistiqué.

Cela demande une logistique énorme, des entraînements, une relance massive de la production car c’est compliqué et très onéreux à produire.

La Russie ne va évidemment pas attendre que cela se mette en place d’ici un an. Elle va se lancer tout de suite, en deux temps. D’abord par une vaste offensive avant le printemps, puis par une seconde offensive au printemps pour asseoir la première.

Cela implique une nouvelle mobilisation, d’autour de 500 000 soldats.

Objectivement, c’est de toutes façons inévitable si la Russie veut subsister comme nation. Sans victoire, la Fédération de Russie sera démantelée en petits États satellites de l’OTAN et l’Histoire sera réécrite comme quoi la « Moscovie » n’a produit que des horreurs.

C’est regrettable pour l’Ukraine. La nation ukrainienne, niée par la Russie, a accepté d’être l’outil de l’OTAN et de transformer sa population en main d’oeuvre occidentale pour démolir la Russie. C’est un suicide national.

Les raisons de ce suicide tiennent à l’énorme décadence culturelle commencée en 1991, avec une administration corrompue, une société elle-même corrompue. Cela sera aux Ukrainiens d’étudier ce drame.

Et cela est dit avec d’autant plus de réalisme que nous avons prévu la guerre en Ukraine six mois avant qu’elle ne commence, et que nous avons alors sans arrêt appelé à soutenir l’Ukraine.

Les choses se sont transformées en son contraire : d’assaillie, l’Ukraine a choisi de se faire assaillante. Cela ne dédouane pas la Russie, mais cela ne change rien à l’affaire.

Il faut souhaiter la défaite de l’armée française, de l’OTAN, et donc de l’armée ukrainienne. Du point de vue du prolétariat français, c’est ce qui est nécessaire. Mais c’est également vrai, et c’est l’aspect principal, du point de vue des masses mondiales.

La superpuissance dominante, les États-Unis d’Amérique, doit tomber, et avec elle tout son mode de vie.

Et il faut que la Gauche historique se développe pour être en mesure que les masses en France passent alors au Socialisme, sans accepter donc un camp Chine-Russie qui vise simplement à être calife à la place du calife.

Il ne faut pas souhaiter la « paix », comme le dit par exemple la gauche du PCF, il ne faut pas mettre dos à dos l’OTAN et la Russie, il faut vouloir l’effondrement de l’Occident.

Et plus que le vouloir, il faut participer à cette nécessité historique. Dans 20 ans, ce sera un honneur que de dire : j’ai contribué, à ma juste mesure, à la déroute historique de l’Occident !

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La Grèce, poste-avancé de l’OTAN contre la Turquie

La Grèce se militarise pour le compte de l’OTAN.

La Grèce a toujours été un fer de lance de l’OTAN, hier dans sa lutte contre l’URSS, aujourd’hui dans sa défense de l’hégémonie occidentale.

Dès 1947, la Grèce signait un accord bilatéral avec les Etats-Unis pour mettre à disposition toutes ses infrastructures pour le compte de l’OTAN, avant de rejoindre officiellement l’alliance atlantique en 1952…en même temps que la Turquie.

Le bloc occidental était alors concentré sur l’opposition à l’empire soviétique et se devait de maintenir la discipline de ses membres, tous ses membres, y compris donc la Grèce et la Turquie malgré leur opposition historique commencée avec la guerre d’indépendance grecque en 1821 et allant jusqu’à la persécution des Grecs d’Anatolie en 1922.

Mais tout cela est du passé. La situation qui prime dorénavant est la tendance à la guerre et les antagonismes refont surface.

Car si la Turquie était depuis la fondation de la République de Turquie par Mustafa Kemal Atatürk en 1923 un simple satellite des États-Unis, avec des centres urbains modernes dans un océan rural isolé, l’arrivée d’Erdogan au pouvoir à la fin des années 1990 a coïncidé avec une vague de modernisation qui a bénéficié aux gens ayant quitté les campagnes arriérées dans les années 1970.

Cette nouvelle génération de « turcs noirs », en opposition aux « turcs blancs » des grands centres urbains, se trouve en phase avec l’idéologie du parti de la justice et du développement (AKP) qui a su dépasser les vieux mouvements islamistes turcs en maintenant le conservatisme religieux comme levier d’organisation civile tout en acceptant la laïcité comme fondement de l’Etat turc moderne.

Bref, la Turquie n’est plus celle des années 1960, et la vague de modernisation alliée à la mobilisation de pans entiers de la société lui permet de rêver au retour du passé ottoman…et le coup de frein engendré par la pandémie de Covid-19 ne peut que la faire basculer dans l’expansionnisme et le militarisme.

Mais la Turquie reste membre de l’OTAN, tout comme la Grèce, ce qui provoque forcément des remous comme lors d’une réunion de l’alliance de décembre 2020 où les ministres des affaires étrangères grecs, français, des États-Unis et de la Turquie se sont accusés de favoriser les tensions en Méditerranée.

Évidemment, face à cela, la Grèce n’est pas en reste. Sauf qu’à la différence de la Turquie, elle est un pays affaibli par la crise financière de 2008, incapable de défendre seule ses zones d’influences, d’autant plus que l’armée grecque compte un peu plus de 100 000 militaires actifs contre 735 000 en Turquie.

Si la Grèce a annoncé le rallongement de son service militaire obligatoire de 9 à 12 mois dès le mois de mai 2021, avec la perspective de former 15 000 nouveaux soldats, ainsi qu’une augmentation hallucinante de son budget militaire, elle ne peut faire face à la Turquie sans se vendre en découpe à l’OTAN.

Dès 2019, elle signe un accord de mise à jour du partenariat de défense mutuelle avec les États-Unis, revenant en fait à ouvrir les vannes à la présence des forces américaines en Grèce.

En septembre 2020, le secrétaire d’État à la défense Mike Pompeo venait affirmer cet accord, en proclamant au passage qu’il était envisagé le déplacement des forces américaines des bases turcs d’Incirlik et de Kürecik vers la Thrace orientale et la Crète.

Et c’est bien ce qui est en train de se passer. En 2021, le gouvernement de droite grec ouvrait ainsi les portes du port d’Alexandroúpolis dans le Nord-Est de la Grèce, à la frontière avec la Turquie, aux forces américaines.

Un port qui s’est avéré central pour la livraison d’armes occidentales au régime de Kiev ainsi que pour le renforcement des positions de l’OTAN en Roumanie et Bulgarie, après que la Turquie a fermé les détroits de Bosphore et des Dardanelles en vertu de la convention de Montreux de 1936.

En fait, le port est carrément devenu l’une des plus grandes bases américaines en Europe, avec des agrandissements qui lui permettent d’accueillir dorénavant des bâtiments maritimes de gros tonnages. À terme, il doit également se doter d’un système de radar en lien avec la station mère de l’île de Samothrace pour surveiller les détroits de la mer noire dans l’optique de remplacer la station-radar turque de Kürecik.

Heureusement, une partie de la population conteste cette militarisation car cela l’expose directement aux conséquences d’un conflit direct avec la Russie ou la Turquie. Du bon sens pacifiste quand on sait que les avions de chasse turcs violent régulièrement cet espace aérien grec à cet endroit !

Mais au-delà d’Alexandroúpolis, c’est également la base historique de l’OTAN en baie de Souda au sud de la Grèce qui a été modernisé pour y accueillir des drones de combat et de surveillance F-22 et F-35, trois nouveaux avions ravitailleurs essentiels pour les AWACS, ces Boeings E-3A dotés d’un système aéroporté de détection et de contrôle qui sont basés à l’ouest de la Grèce sur la base d’Aktion. Enfin, la base de Souda doit également voir s’installer un radar de veille pour la surveillance de la Méditerranée orientale et de la Mer Égée.

Boeing E-3A AWACS

A cela s’ajoute, les bases aériennes en Thessalie de Larissa et Vólos, qui accueillent respectivement des drones américains MQ-9Reaper spécialisés dans la surveillance et des hélicoptères Apache et Chinook.

En violet : bases grecques modernisées pour l’OTAN, en marron : quelques bases grecques, en jaune : bases militaires mises à disposition des armées françaises, en violet : bases britanniques à Chypre, en vert : base turques de l’OTAN, en bleu : détroits de la mer noire fermés depuis mars 2022

Ce déploiement massif des États-Unis en Grèce est le reflet que l’OTAN prépare la guerre contre une Turquie dont elle pense qu’elle va basculer à terme dans le bloc sino-russe. Une perspective soi-disant justifiée notamment par la décision de cette dernière de se fournir en missiles S-400 russes après le refus américain de lui vendre ses systèmes Patriot.

Un des tournants qui apparaît comme un marqueur historique est la levée par les États-Unis en septembre 2022 de son embargo pesant sur la République de Chypre sur l’exportation d’armes américaines décidé en 1987. Avant de venir en Grèce, Mike Pompeo est d’ailleurs passé par l’île.

Cet embargo servait à geler la situation du conflit entre la Turquie et la Grèce sur cette île de la Méditerranée depuis 1974 où un coup d’État militaire en faveur du rattachement à la Grèce avaient eu pour conséquence l’envahissement par la Turquie de la partie nord de l’île, contribuant à la séparation entre une République de Chypre au sud et une République Turc de Chypre Nord (RTCN), avec en parallèle une partage entre populations turcophones et grécophones.

Au centre de la rivalité gréco-turque du fait de sa place pour l’exploitation des hydrocarbures, l’île est prise en étau entre les partisans ultranationalistes grecs de l’ « Enosis » et l’expansionnisme turc et l’idéologie de la « Patrie bleue », dont la dernière manifestation a été l’intégration de la RTCN comme membre observateur de l’Organisation des Etats turciques en novembre 2022.

A la lumière de ce contexte, il est évident que si les États-Unis réorientent leur implantation militaire vers la Grèce, et surtout de sa partie orientale pour mieux anticiper la séparation avec ses bases en Turquie et son centre de commandement terrestre à Izmir, il y a clairement un partage des tâches occidentales dans la zone.

Ainsi le Royaume-Uni est en charge de la mission européenne du groupe d’intervention littorale fondée sur une capacité de débarquement optimale grâce à l’interopérabilité de ses forces aériennes, maritimes et terrestres.

Pour s’entraîner à ses manœuvres, le Royaume-Uni peut compter sur ses bases de Dhekelia et d’Akrotiri qui s’étalent sur 3 % de son ex-colonie Chypre, portions de territoire sur lesquels il reste pleinement souverain.

La base d’Akrotiri abrite le quartier général des forces britanniques et apparaît comme un lieu central pour les opérations occidentales en Irak, Libye et Afghanistan mais aussi plus récemment dans la guerre en Ukraine.

Elle est tellement centrale que l’état-major britannique a entrepris une vaste modernisation de la base, le commandant adjoint du Commandement stratégique britannique affirmant que le rôle de Chypre était appelé à devenir plus important pour « la sécurité mondiale et notre posture mondiale ».

Mais le rôle principal dans la zone pour le compte de l’OTAN revient à la France. Elle a toujours considéré la Méditerranée comme une de ses chasses gardées, remontant à la percée du Canal de Suez et à l’expédition de Morée au XIXe siècle et allant jusqu’à l’intervention militaire en Libye en 2011 en passant par la forte implication de Nicolas Sarkozy dans le projet d’Union pour la Méditerranée en 2008.

Le pacte d’assistance militaire mutuelle signé entre la France et la Grèce en septembre 2021 illustre le rôle joué par la France dans la zone, avec notamment le renforcement d’exercices interarmées comme l’exercice ARGO22.

Le complexe militaro-industriel français est même aux avant-postes de la construction du « bouclier » méditerranéen grec, avec la livraison de 24 rafales stationnés à la base de Tanagra ainsi que de 3 nouvelles frégates.

A cela s’ajoute l’accord de défense signé entre la République de Chypre et la France à Paris en avril 2017 qui lui donne l’accès total au port de Limassol, faisant de la France le second partenaire militaire de l’île après la Grèce. Une des premières illustrations de cet accord a été la mission Clemenceau 2022 entre février et avril 2022 lors de laquelle le porte-avion Charles de Gaulle a stationné dans la zone, permettant l’exercice aérien conjoint TALOS22 avec la garde nationale chypriote.

C’est pourquoi les pacifistes en France doivent se concentrer sur le conflit gréco-turc, en se focalisant forcément sur la Grèce et les agissements de son régime. Car bientôt la France et la Grèce seront en guerre ouverte pour le compte de l’OTAN contre la Turquie et il faudra assumer ses responsabilités historiques.

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Protégeons Anna Netrebko d’éventuelles sanctions européennes

Le régime ukrainien bandériste entend interdire cette grande chanteuse.

Le week-end du 7-8 janvier 2023, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a publié un décret consistant en des sanctions contre des personnalités russes. Concrètement, cela gèle les avoirs en Ukraine de 119 personnes. Ce qui compte toutefois surtout, c’est que le régime ukrainien appelle l’ensemble des pays occidentaux à faire de même.

Si l’Occident la suit, cela signifie que l’immense chanteuse d’opéra Anna Netrebko, qui fait partie de cette liste, sera visée ! On parle ici d’une figure majeure de la culture mondiale, depuis plus de 20 ans. Quiconque n’est pas un barbare devrait éprouver une tristesse terrible et une colère inébranlable devant l’idée même d’interdiction d’Anna Netrebko.

Nul hasard évidemment à la décision du régime ukrainien puisque le régime ukrainien entend nier et interdire tout ce qui est russe, à l’instar de Tchaïkovski. Le bandérisme est l’idéologie à l’arrière-plan du régime ukrainien et son objectif fondamental est la destruction de la Russie, présentée comme une « Moscovie » tyrannique.

Si l’Union européenne, dont la France, suit l’Ukraine, cela veut dire qu’Anna Netrebko est interdite, que sa vie personnelle est brisée. Ce serait un crime magistral contre la culture.

La position d’Anna Netrebko est malheureusement affreuse. Au début de la guerre en Ukraine, elle a été dénoncée par l’occident pour une prétendue soumission au président russe Vladimir Poutine. Elle a été blacklistée dans la foulée. Puis, elle a pris position publiquement contre la guerre, pour la paix, et résultat c’est en Russie qu’elle a été blacklistée !

Elle a alors choisi, elle qui vit à Vienne, la capitale autrichienne étant une base fondamentale de l’opéra, de se mettre de côté, avant de revenir à partir de mai 2022, allant là où on l’a accepté, y compris des opéras relativement secondaires. Tant mieux pour ces opéras secondaires, mais c’est une véritable honte, un crime contre la culture.

Cette situation est un odieux exemple de comment le militarisme l’emporte, de comment la culture est mise de côté ou effacée, de comment les grandes puissances nous précipitent dans la troisième guerre mondiale.

Protéger Anna Netrebko de la folie furieuse occidentale est notre devoir. Ce qui concerne la Russie concerne les Russes. Il faut s’occuper de nos barbares à nous, qui avec l’OTAN veulent imposer leurs valeurs capitalistes nihilistes à tout prix, y compris à travers la barbarie, le sang versé.

Et il ne faut pas compter sur la Gauche française malheureusement. Elle est soit pro-OTAN, soit tellement inculte qu’elle ne sait même pas ce qu’est un opéra. Il faut compter sur le peuple et sur la culture – notre seul refuge dans ce monde partant à la dérive !

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L’armée ukrainienne toujours plus bandériste

Il faut souhaiter sa déroute la plus complète.

Le régime ukrainien est un satellite américain porté par une oligarchie ukrainienne et les nationalistes. Son idéologie est totalement anti-communiste et anti-socialiste, tout ce qui est de « gauche » est d’ailleurs formellement interdit.

Le régime se situe très clairement dans la perspective du fasciste Stepan Bandera, comme le montre la publication du Parlement ukrainien sur le média Twitter le 1er janvier 2023, afin de fêter l’anniversaire de celui-ci.

On y voit Valeri Zaloujny, le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, devant un portrait de Stepan Bandera. Sur le selfie d’origine, il lève le pouce.

Surrout, il y est dit que « les directives de Stepan Bandera sont bien connues du commandant en chef des forces armées », ces directives étant présentées au moyen de plusieurs citations, dont : « la victoire totale et suprême du nationalisme ukrainien aura lieu quand l’empire russe cessera d’exister. »

Tout cela est on ne peut plus clair sur la nature du régime ukrainien. Naturellement, le message sur Twitter a fait scandale en Pologne dans la foulée, en raison du rôle des bandéristes pendant la seconde guerre mondiale.

Le parlement ukrainien a alors supprimé le message. Tout comme le maire de Lviv, Andrii Sadovyi, a supprimé son message du même jour. On le voit prendre une pose typiquement fasciste devant un monument à Stepan Bandera, dans cette ville de l’Ouest de l’Ukraine formant le bastion du nationalisme.

Dans son message, il dit que « à l’exemple de Bandera, une nouvelle génération a grandi, qui est allée à la bataille contre la nouvelle horde moscovite. Une génération de vainqueurs. Gloire à l’Ukraine! [slogan bandériste auquel on répond par « Gloire aux héros ! »] ».

Ces autocensures ne changent rien à l’affaire. Au fond, ce qui compte, c’est que toute l’idéologie nationaliste ukrainienne vise à la destruction de la Russie et à établir un régime ultra-réactionnaire. C’est le point de vue du régime, c’est le point de vue du commandant en chef de l’armée ukrainienne.

Ce dernier n’est pas forcément antisémite, d’ailleurs, car il a salué il y a quelques jours avant la fête juive de Hanoucca. Encore que ce soit totalement ambigu, puisqu’on peut trouver des photos de lui, comme en janvier de l’année dernière, avec des néo-nazis intégrés dans l’armée ukrainienne.

Telle est l’extrême-Droite, prête à tout pour exister du moment qu’elle a l’aval des grands capitalistes, quels qu’ils soient.

En haut on a le portrait de l’infâme bourreau bandériste Roman Choukhevytch, à droite celui de Stepan Bandera

L’armée ukrainienne constitue en permanence des forces au moyen de volontaires néo-nazis, comme par exemple la 67e brigade mécanisée formée en novembre 2022 sur la base des néo-nazis du Pravy Sektor et du Corps des volontaires ukrainiens. Cela ne veut pas dire que tous les gens qui rejoignent soient néo-nazis, mais que l’armée ukrainienne est encadrée dans une optique bandériste.

Qui plus est, les troupes d’élites sont toujours portées par des activistes néo-nazis, comme le bataillon Kraken, qui utilise une rune nazie comme symbole.

Tous les pires réactionnaires d’occident rejoignent d’ailleurs l’armée ukrainienne : les aventuriers, les romantiques nihilistes, les néo-nazis notamment français, les mercenaires de l’Otan et même des djihadistes (surtout Tchétchènes) qui sont organisés de manière autonome dans l’armée ukrainienne !

Un soldat avec un totenkopf nazi à côté d’un soldat « djihadiste »

Si le régime ukrainien gagne la guerre, on aura un État ultra-réactionnaire entièrement subordonné à l’Otan, servant de fer de lance du dépeçage de la Russie. Déjà le régime ukrainien sert de « modèle » aux États les plus réactionnaires d’Europe, comme la Tchéquie et les pays baltes.

Il ne s’agit plus du tout là de nation ukrainienne à protéger, mais d’un projet artificiel, nationaliste agressif, directement au service de l’Otan. Le régime ukrainien est bandériste, il doit tomber, il faut lutter contre tout soutien français à ce régime !

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Escalade guerrière : la France livre des VMB à l’Ukraine

Non aux livraisons militaires françaises contre la Russie.

C’est Emmanuel Macron qui l’a annoncé à Zelensky : la France va fournir des véhicules militaires blindés AMX-10 RC à l’Ukraine. Ce sera la première fois que ce type de véhicules de fabrication occidentale, selon les standards de l’Otan, seront envoyés en Ukraine. Un nouveau cap est franchi dans la cobelligérance.

La France se fait ici première de la classe en matière de guerre à la Russie pour le compte de l’Otan. Alors que le chancelier allemand Olaf Scholz refusait depuis plusieurs semaines, malgré la pression des Verts et des libéraux dans son gouvernement, l’injonction américaine de livrer des chars à la Russie, Emmanuel Macron a donc été en première ligne…

Et ouvert la voie. Dans la foulée, l’Allemagne a annoncé elle-même l’envoi de VMB de type Marder, alors que la superpuissance américaine enverra ceux de type Bradley.

Les États-Unis jouent ici une partition bien rodée : ils se servent des Ukrainiens pour faire la guerre sur le terrain à la Russie, ils se servent des Européens pour faire la guerre économique à la Russie, ils exigent maintenant des Européens d’aller encore plus loin dans l’implication militaire.

Bonne élève, la France commence donc l’année 2023 en intensifiant son implication dans la guerre à la Russie, une semaine après la visite du ministre des Armées à Kiev. Les chars, s’ils sont de facture assez ancienne, datant des années 1980, et devant être renouvelés dans l’armée française qui en possède 247, sont néanmoins tout à fait fonctionnels.

Dotés d’un canon de 105 mm d’une portée de 2km, d’une capacité de 38 obus à bord, pesant 25 tonnes, ce qui est à considérer comme étant léger, ils sont censés servir de matériel de reconnaissance et d’appui des troupes d’infanterie ukrainiennes, malgré leur difficulté à évoluer en tout terrain du fait de l’absence de chenilles.

La France va livrer également des engins de transport de troupe Bastion, fabriqués par ACMAT. Et cela sans compter les obus d’artillerie antichar français de 155 mm, dotés de sous-munitions EFP d’attaque par le haut guidé par capteurs IR multibandes et LIDAR, qui ont été livrés secrètement à l’Ukraine.

Sans compter qui plus est les postes antichar MILAN-2, que l’on sait maintenant avoir été déployés pour le régiment ukrainien « Kastus-Kalinowski », composé de néonazis biélorusses.

Tout cela fait beaucoup et ne relève plus du soutien. La France est objectivement impliquée corps et âme dans la guerre à la Russie. Elle contribue à la guerre contre la Russie, en faisant appel d’air, comme le montre le fait que l’Allemagne l’a suivie.

Reste à savoir maintenant quand la Russie décidera qu’il en est trop, et assumera que la guerre est déclenchée avec la France, ou alors l’Otan, ce qui reviendra au même. Il n’y a qu’un pas, il ne suffit plus de grand-chose pour en arriver là et déclencher officiellement la 3e guerre mondiale.

Preuve de l’ambiance en Russie, il y a le message de Dmitri Rogozine à l’ambassadeur français. Dmitri Rogozine est une personnalité importante, étant l’ancien chef de l’Agence spatiale russe Roscosmos, qui envoie notamment du personnel dans la Station spatiale internationale.

Ce dernier dirige maintenant un groupe de conseillers militaires en soutien aux séparatistes du Donbass et explique avoir été atteint par une frappe ukrainienne sur un hôtel de Donetsk. Un hôtel au milieu de la ville évidemment, avec une frappe qui a fait plusieurs morts et blessés dont des civils, dont dans l’entourage de Dmitri Rogozine. Et celui-ci a reçu morceau d’obus français au-dessus de son omoplate droite.

Donc, dans une mise en scène qui peut paraître grotesque, mais qui reflète par contre très bien un état d’esprit d’amertume vis-à-vis de la France : il envoie ce morceau d’obus avec son message à l’ambassadeur français.

«Dans cette enveloppe, avec ma lettre, vous verrez un fragment d’obus d’une pièce d’artillerie française de 155 mm Caesar. Il a perforé mon épaule droite et s’est logé dans la cinquième vertèbre cervicale, à un millimètre seulement de différence et il aurait pu me tuer ou de me rendre invalide.

Toutes nos victimes sont sur votre conscience».

Il ajoute alors :

« Je vous demande de remettre le fragment retiré de ma colonne vertébrale par les chirurgiens au président français Emmanuel Macron. Et dites-lui que personne n’échappera à la responsabilité des crimes de guerre ».

Il faut dénoncer, en France, la France et son implication militaire contre la Russie, sinon c’est inéluctablement l’escalade. Tel est le seul et obligatoire mot d’ordre véritablement de gauche.

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La tragédie du Karabagh arménien et la faillite de la Gauche en France

Qui est à la hauteur ?

Les Arméniens de France sont aujourd’hui littéralement en panique. Dans tout le pays, des tribunes et des protestations se sont multipliées pour tenter d’alerter et d’obtenir une réaction des autorités de l’État français sur la question du blocus de du Karabagh arménien, qui se poursuit toujours, aggravant de manière dramatique la situation humanitaire de la population civile arménienne dans ce qui est désormais une enclave pratiquement coupée du monde.

La panique des Arméniens est d’autant plus tragique que les efforts ne sont pas ménagés pour tenter de « faire quelque chose », et cela a tous les niveaux. Ce qu’il y a de frappant, et de révoltant, c’est le niveau politique incroyablement faible de toute cette mobilisation. C’est une peine que de le dire, mais il faut bien le dire franchement : les Arméniens de France ne sont pas au niveau des exigences de l’époque. Mais cela reflète aussi, et peut-être même surtout, la faiblesse idéologique de la Gauche en France.

À lire les tribunes, à suivre les prises de positions, on ne voit rien qui mériterait d’être salué. Nulle part, la situation n’est reliée à la Crise en cours, à la tendance à la guerre qui dresse les puissances du capitalisme les unes contre les autres. Nulle part il n’est fait mention de fraternité entre les peuples, de franche condamnation du nationalisme. Nulle part un élan de masse ne s’organise en essayant notamment de lier de manière démocratique et populaire Arméniens et Turcs face à cette agression.

Tout au contraire, tout s’aligne sur les positions orientalistes de la France. Sur les pires même de ces positions. L’Arménie et le Karabagh arménien sont présentés dans les médias comme des îles, noyés dans une mer d’hostilité, et si l’Azerbaïdjan est dénoncé, ce n’est même pas comme un régime réel, mais comme une hallucination de la tyrannie orientale la plus caricaturale, avec l’islam comme soubassement menaçant. Rien n’est dit concrètement et de manière documentée de la nature nationaliste et profondément raciste du régime, qui ne fait pourtant pas beaucoup d’efforts pour masquer sa haine des Arméniens.

Que les autorités françaises expriment ce genre de discours, tout en abandonnant le Karabagh arménien à son sort, cela ne peut surprendre sérieusement personne. Mais quelle honte que les Arméniens de France tombent dans un tel panneau.

Cela pourtant n’est pas non plus bien étonnant. Depuis l’indépendance de l’État arménien et la sécession du Karabagh arménien, la ligne qui s’est de fait imposée au sein de la minorité nationale arménienne en France se résume à ces quelques points élémentaires :

  • L’URSS n’a été qu’une parenthèse malheureuse dans l’histoire des Arméniens. Toute mention à la RSS d’Arménie doit être rejetée.
  • Staline est le complice du panturquisme, le fait d’avoir « donné » le Karabagh arménien à l’Azerbaïdjan le prouve.
  • On ne peut ni ne doit défendre l’existence d’une nation arménienne en Azerbaïdjan.
  • Le Karabagh doit être appelé Artsakh et se rattacher à l’Arménie.

La totalité de ces points sont des erreurs et des mensonges monstrueux. Point final. Il n’y a aucun débat possible sans rejeter catégoriquement ces idioties mensongères. On ne peut pas les qualifier autrement.

En se coupant de l’héritage objectif de l’URSS, les Arméniens de France se sont fabriqués une image subjective, pour ne pas dire une hallucination : celle d’une Arménie de théâtre, flottant au-dessus de son environnement historique. Cette vanité a participé objectivement à anéantir la nation arménienne d’Azerbaïdjan, jusqu’à la tragique situation de son dernier réduit du Karabagh. Les Arméniens de France, tout occupés à entretenir une Arménie fantasmagorique n’ont rien produit qui puisse s’opposer à la furie génocidaire du nationalisme de Bakou, sinon pour dire qu’il faut séparer les Arméniens des Turcs, et donc valider le nationalisme qui les anéantissait…

De fait, les Arméniens, et notamment en France, ont inlassablement servi la soupe au nationalisme turc ces 30 dernières années, tout simplement parce qu’ils ont cru que leur propre nationalisme serait plus fort, sur la seule vertu de leur propre vanité à croire en la justice immanente de leurs préjugés.

L’Histoire est venue fracasser ce rêve mythomane, sidérant les Arméniens stupéfaits, qui redécouvrent le réel dans la dictature des faits imposée par la Crise du capitalisme de notre époque et la tendance meurtrière à la guerre pour le repartage du monde qui l’accompagne.

Il y aurait encore quelque chose de digne à le reconnaître maintenant, car c’est là l’exigence historique qui s’impose aux Arméniens, ils doivent sublimer leur propre souffrance, leur propre histoire tragique non dans le romantisme halluciné du nationalisme et de ses préjugés chauvins flatteurs et mensongers, mais dans l’héroïsme de l’affirmation de la nécessité du front populaire et démocratique le plus large possible face au nationalisme et à la tendance à la guerre.

Mais jusque-là, les Arméniens ne font que répéter et ressasser la même antienne, trouvant dans certains secteurs de la Droite un relatif public, au fond tout aussi fatigué finalement d’entendre la litanie anti-soviétique et catholique-nationale qui flatte néanmoins son propre ego idéologique sur l’Orient. Le discours est là, mais il est devenu une distraction pour la Droite atone, qui cédant de plus en plus à l’atlantisme par peur de la bascule dans la Crise, se détourne même de son héritage national-romantique. On voit bien à quel point toute la triste agitation arménienne ne suscite pour autant aucun élan, fut-il romantique-légionnaire. La zombification est totale. Le dépit et le désarroi des Arméniens aussi.

Pourtant, face à la propagande nationaliste de Bakou, qui mobilise de manière formelle des slogans écologistes qui paraissent aussi ridicules que forcé, mais qui alimentent la volonté génocidaire de purification ethnique en assimilant directement les Arméniens à la pollution, il y aurait à dire pour la Gauche.

De même, la volonté d’écrasement culturel, en appelant Stepanakert, la capitale du Karabagh arménien du nom turc artificiel de « Xankandi », balayant au passage justement le passé soviétique de l’Azerbaïdjan (c’est-à-dire la composante arménienne de la nation azerbaïdjanaise), devrait soulever la Gauche française. D’autant que la question arménienne en France a une longue tradition démocratique au sein de la Gauche, comme l’illustre notamment le roman Les Quarante Jours du Musa Dagh (paru en 1933).

Mais sur ce sujet comme sur celui de l’Otan, sur celui l’Ukraine et plus généralement sur la question de la guerre comme tendance historique, la Gauche française montre à quel point elle est idéologiquement larguée. Et nulle sur le plan culturel. Pire même, qu’elle ne parvient au mieux qu’à s’aligner sur le gouvernement sur ces sujets, ici en abandonnant à son sort le Karabagh arménien tout en protestant avec une mollesse formelle, ou alors, et le plus souvent, à ne rien dire face aux récupérations de la Droite.

Les partis de la Gauche institutionnelle ne font ainsi que s’aligner sur le gouvernement, en soulignant un peu plus nettement la question humanitaire en jeu et la nécessité de protéger au moins la population civile. Mais sans donner à cette question la moindre profondeur, sinon idéologique, du moins politique.

Ceux de l’extrême-gauche baissent la tête face à la Droite, n’ayant en fait rien à dire car n’ayant pas été capable de produire une analyse sérieuse et documenté de ce conflit en particulier et de la tendance à la guerre en général. À titre d’exemple, sur le site du NPA, si on tape « Karabagh » ou « Azerbaïdjan », on ne trouve aucun article depuis 2020… et encore cela pour y lire, dans un des moins inintéressants intitulé « la haine et ceux qui la parrainent » (qui résume en soi la lecture trotskiste du nationalisme comme « mafia ») : « Nul ne peut dire quel engrenage au juste a mené là ».

Et bien si justement, des gens le peuvent. C’est même là très exactement un critère qui permet de caractériser un engagement authentiquement révolutionnaire de l’imposture superficielle et creuse. Cela montre l’importance qu’il y a à s’engager autour d’agauche.org pour ne pas se perdre et rater le train de l’Histoire.

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2023: l’heure est venue de faire tomber l’occident

Le monde va totalement changer !

Quand on est de gauche de manière sérieuse, on doit avoir en priorité l’Otan en ligne de mire. L’Otan, c’est une architecture politico-militaire pour maintenir stable le capitalisme occidental, et pour assurer son hégémonie.

Qui accepte l’Otan accepte le capitalisme, et converge avec l’hégémonie du capitalisme occidental.

Rien n’est possible tant qu’il y a cette hégémonie. On le voit très bien : il ne se passe rien en France depuis cinquante ans sur le plan de la lutte des classes.

Le capitalisme occidental est tellement en marche qu’il produit une vaste petite-bourgeoisie, qu’il corrompt les prolétaires. Il était tellement en marche.

Car la crise est là désormais, par la pandémie, par l’arrivée de la Chine comme superpuissance, et l’ordre occidental vacille. La décennie 2020 va être celle où le basculement va pénétrer toutes les strates de la société française.

Il faut être en première ligne de ce mouvement historique, et pour ça, il faut considérer l’Otan comme la principale menace, le principal obstacle à une France socialiste.

L’Otan permet en effet de faire pression à l’intérieur de chaque pays, par l’intimidation, par la démonstration de force. Tout le monde sait très bien en France, si jamais la question se pose même, que tout renversement de régime amènerait l’intervention de l’Otan.

Il faudrait déjà surmonter la police, battre l’armée… affronter l’isolement du pays et en plus se confronter à l’Otan. Voilà un non-dit fondamental en France, qui assure à la bourgeoisie sa position de force et annule à la base même les velléités révolutionnaires des prolétaires.

Et pour qu’aucun État ne développe une ligne qui lui soit trop particulière et fragilise l’édifice, l’Otan a toute une série d’exigences institutionnelles, afin de bien encadrer tous les pays dans le giron de la superpuissance américaine.

L’Union européenne elle-même dans ses documents explique que l’Otan est au centre de son système de « sécurité ».

L’Otan, c’est également un moyen d’exercer une pression militaire systématisée contre les concurrents de la superpuissance américaine. L’Otan n’est pas une organisation « défensive », c’est une force militaire visant à la suprématie, jouant un rôle fonctionnel dans la déstabilisation des puissances concurrentes, par exemple en servant de tremplin pour les actions de la CIA.

L’Otan, c’est le bras armé de la superpuissance américaine, avec la France étant une composante de ce bras armé, avec un capitalisme français imbriqué dans le système mis en place par les États-Unis.

Rien n’est possible du point de vue de la lutte contre le capitalisme si l’on dit pas : il faut démanteler l’Otan!

Parce que si on veut changer les choses de manière radicale en France, l’Otan est un obstacle.

Parce que pour rompre même avec les mentalités corrompues de convergence avec son propre capitalisme, il faut souhaiter sa défaite, et pour cela il faut viser l’effondrement de l’hégémonie occidentale.

Et là, les heures de l’hégémonie occidentale sont comptées. La superpuissance américaine tente par tous les moyens de maintenir les choses dans leur stabilité, notamment en utilisant l’Ukraine comme chair à canon. C’est cependant vain, c’est trop tard, l’occident a déjà perdu.

Il faut se lancer dans la vague – pour pouvoir dire demain, j’étais en première ligne hier pour faire tomber l’occident !

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Guerre

Le ministre français des Armées à Kiev pour continuer la guerre contre la Russie

La France est en guerre.

La visite du ministre français des Armées Sébastien Lecornu à Kiev mercredi 28 décembre 2022 ne consistait pas simplement en du symbole et des prises de photo. Il était là pour préparer la guerre, ou plutôt la continuation de la guerre contre la Russie en 2023.

C’est un fait, l’Otan, et donc la France, s’oppose directement à la Russie, en se servant de l’Ukraine et surtout des Ukrainiens. C’est un mensonge de dire que la France ou l’Otan aident l’Ukraine. C’est plutôt l’inverse, le peuple ukrainien sert de chair à canon pour les occidentaux, et la nation ukrainienne, dont ils se moquent éperdument, n’est qu’un prétexte.

Le régime corrompu et nationaliste en Ukraine raconte littéralement n’importe quoi sur l’Histoire, les faits, les gens, mais peu importe, ou plutôt : tant mieux. C’est très utile pour la guerre, et c’est exactement ce que vient chercher la France en Ukraine.

Alors la France a déjà fourni à l’armée ukrainienne 18 canons Caesar de 155 mm d’une portée de 40 km montés sur camion, des missiles antichar et anti-aérien, des véhicules de l’avant-blindé (VAB), des lance-roquettes et des batteries de missiles Crotale. Cela sans compter le renseignement militaire (crucial pour la guerre) et la formation militaire, dont on ne sait pas grand chose.

Mais cela ne suffit pas et le ministre est venu s’enquérir personnellement des nécessités ukrainiennes pour 2023.

« Il y a des sujets techniques à aborder et j’ai souhaité être présent pour comprendre leurs besoins. »

En l’occurrence, il s’agit surtout des moyens de défense anti-aérienne à laquelle entend participer la France.

« La défense sol-air, c’est un radar, un dispositif de tir et un poste de commandement. Chacun peut apporter un morceau. »

L’Ukraine, qui considère la France comme un père Noël à qui il faut faire sa liste de cadeaux, fait de son côté des demandes très précises. Elle voudrait le radar de détection GM200 de Thales, qui en détient un exemplaire en stock. Elle demande également des radars de détection acoustique français.

Surtout, l’Ukraine voudrait des systèmes Mamba, ceux-là même qui protègent les bases nucléaires en France. L’Italie, qui co-produit les Mamba, a déjà affirmé sa volonté d’apporter des pièces en ce sens.

Le père Noël français n’apporte pas que des cadeaux, il y a aussi les chèques cadeaux pour faire directement les courses. Le Parlement français, mobilisé pour la guerre, a décidé d’un fonds de soutien de 200 millions d’euros pour l’Ukraine permettant de passer commande directement avec des industriels français.

Si les Français sont si généreux pour aider les Ukrainiens à se massacrer avec leurs frères russes, c’est évidemment parce qu’ils veulent des résultats. L’administration ukrainienne est jugée trop lourde et trop lente par la France, d’après le Figaro, alors ce fond de soutien est destiné à aller plus vite, pour encore plus faire la guerre.

L’autre sujet de la visite du ministre français était la question de la maintenance. Notamment, les canons Caesar qui s’usent beaucoup.

Certains dégâts deviennent sérieux sur les Caesar.

Il y a déjà un canon hors d’usage, d’autres en maintenance pour les tourelles ou les tubes.

Le ministre ukrainien Oleksiy Reznikov a pour cela demandé à son homologue français davantage de coopération avec les entreprises françaises pour faciliter les réparations directement en Ukraine, sans passer par la Pologne.

La France est donc en guerre, concrètement et indiscutablement en guerre contre la Russie, dans l’indifférence totale de la population française. C’est une véritable catastrophe, qui ne peut avoir pour autre résultat que la troisième guerre mondiale, qui est à la fois à venir, et en même temps a déjà commencé.

D’ailleurs, le même jour, les ministres turc et syrien de la Défense se sont entretenus avec leur homologue russe à Moscou. Il était officiellement question de la Syrie et de la crise concernant les réfugiés. En arrière plan, il y a surtout la constitution nette de blocs, de deux blocs bien définis, amenés à s’affronter. Comme lors des précédentes guerres mondiales.