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Présidentielle 2022 : Arnaud Montebourg, le Donald Trump français

Il propose une remise à plat de la France, comme pour passer le tour de la crise.

Arnaud Montebourg, après avoir finalement hésité à se lancer dans la présidentielle 2022, a lancé sa campagne, appelée « la remontada ». Un terme espagnol signifiant « remontée » et popularisée récemment par la victoire en football du FC Barcelone contre le Paris Saint-Germain (6-1 contre 0-4 à l’aller, en 2017). Un choix populiste qui va avec la musique de fond de son annonce: la chanson « Que je t’aime » de Johnny Hallyday.

C’est qu’Arnaud Montebourg se présente comme le représentant de la France profonde, ce qu’il appelle de son côté la France des sous-préfectures. C’est son seul thème, puisqu’il ne parle ni de politique étrangère, ni de la question des valeurs ou des normes sociales, ni de l’actualité, ni d’ailleurs de rien du tout.

Ce qu’il dit, c’est que la France doit se réorganiser de manière entière pendant quelques années, ce qui revient à s’extraire des rapports internationaux pour quelque temps, de mettre tout de côté le temps d’une gigantesque restructuration. C’était ce que souhaitait Donald Trump dans le contexte américain et ainsi Arnaud Montebourg est son équivalent direct français.

Si on doit résumer cela, ce qu’il dit c’est : chers capitalistes, partir à l’aventure avec Marine Le Pen par une alliance avec la Russie est trop dangereux. Mais suivre simplement les États-Unis dans leur affrontement avec la Chine, c’est faire du suivisme quand même. Faisons donc comme les Allemands, restons à l’écart et renforçons nous pour profiter d’une situation possible où les États-Unis et la Chine se sont mutuellement épuisés.

Seulement, évidemment, l’Allemagne a un capitalisme qui tourne efficacement… La France beaucoup moins. Arnaud Montebourg est donc obligé de faire comme Donald Trump, qui lui voulait faire en sorte que son pays reste relativement à l’écart de tout, pour renforcer à terme contre la Chine. Il est obligé d’utiliser le nationalisme et son corrélat politique-économique : le protectionnisme.

Dans les extraits choisis de son programme et dans une interview (d’accès payant) au Journal du Dimanche, il fournit les éléments clefs de son programme, qui sont les suivants:

* « Des réglementations protectionnistes seront édictées dans l’intérêt national. »

* « Je propose que dans toutes les entreprises de plus de 10 salariés la participation soit rendue obligatoire et bénéficie à tous de façon égalitaire. »

* Faire acheter par l’État un million de logements vacants dans l’arrière-pays et les fournir gratuitement à qui veut y habiter.

* Mettre fin à la consommation de pétrole puisque ce sont des importations.

* Reconstruire des fleurons industriels autour d’une une soixantaine de produits critiques.

* Mettre en place entre 300 et 400 usines, entre 3 et 4 pour chaque département.

* Instaurer un septennat présidentiel non renouvelable.

Si Emmanuel Macron parlait de « start up nation », l’objectif d’Arnaud Montebourg est une France de petits-bourgeois, tous liés aux entreprises et à l’entrepreneuriat, une France de petits propriétaires, bref une France comme celle d’avant 1914, même si en fait avant 1939 c’était encore cela, et même jusqu’aux années 1970…

C’est le programme radical réactualisé par un nationalisme interventionniste étatique. Arnaud Montebourg insiste ainsi logiquement sur le fait qu’il ne se présente pas au nom de la Gauche, il récuse d’ailleurs toute primaire (il en était auparavant un fervent partisan, échouant à celle des socialistes en 2011 et 2016).

Il cherche à tirer sa crédibilité d’avoir été Ministre de l’Économiedu Redressement productif et du Numérique entre 2012 et 2014 sous la présidence de François Hollande, puis chef d’entreprise. Il se veut proche de la vie des gens de la « vraie » France, il a d’ailleurs annoncé sa candidature à Clamecy, en Bourgogne, d’où il vient, posant fièrement aux côtés du maire pour une photo « identitaire ».

Il n’a aucun parti, mais il espère que tant la ligne pro-américaine que celle de l’aventurisme ouvert (portée par Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon) feront si peur que la petite-bourgeoisie proposera à la bourgeoisie un gel complet du pays, comme accord général pour passer la tempête.

Mais c’est là s’imaginer que la France est une île isolée du monde et de sa crise…

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Tribune de cadres du Parti socialiste quant à la nomination d’un candidat à la présidentielle 2022

Le Parti socialiste est en voie d’autoliquidation.

Le Parti socialiste est désormais un Parti d’élus, avec des cadres, mais il n’a plus aucune base. Pour cette raison, il rompt même avec son principe fondateur : celui de l’existence de la reconnaissance des tendances internes, impliquant une représentativité de celles-ci dans l’organigramme de la direction.

C’est ce que Léon Blum, dans une intervention fameuse pour les socialistes au Congrès de Tours des 1920 donnant naissance au Parti Communiste, appelle:

« une unité synthétique, une unité harmonique, c’était une sorte de résultante de toutes les forces, et toutes les tendances intervenaient pour fixer et déterminer l’axe commun de l’action. »

Or, sans tendances, sans base, tout cela n’est plus possible et la direction du Parti socialiste est en train de forcer la candidature d’Anne Hidalgo à la présidentielle de 2022, avec la perspective ouverte de liquider l’organisation pour l’insérer dans une structure fédérative sociale-écologiste.

Cela pose bien entendu la question du contenu, puisque Anne Hidalgo représente Paris, une ville bourgeoise, et qu’une telle structure serait du macronisme de « gauche ». La tribune de cadres socialistes ici publié ne pose pas cette question, elle raisonne en termes de traditions démocratiques et affirme que c’est une remise en cause à laquelle ils s’opposent.

C’est malheureusement bien tard, comme en prouve le fait que la tribune a été originellement publié sur le Huffington Post. C’est qu’il n’existe tout simplement pas d’opposition organisée, de regroupement dans un sens politique. Le Parti socialiste se décompose en fait littéralement.

S’il est un parti dont les confrontations internes ont toujours fait couler beaucoup d’encre, c’est bien le Parti Socialiste. Du combat de Jean Jaurès contre Jules Guesde, de François Mitterrand contre Michel Rocard, de Lionel Jospin contre Laurent Fabius, de Ségolène Royal contre Dominique Strauss-Kahn, de François Hollande contre Martine Aubry: tous ces épisodes ont marqué la vie démocratique de la gauche.

Sans discontinuer, l’histoire du parti de Jaurès a toujours été rythmée par ces divisions saines qui ont forgé la confrontation d’idées… C’est ce lien intrinsèque entre socialisme et démocratie qui est à l’origine de la gauche de gouvernement. C’est cette influence qui donne toute légitimité au Parti Socialiste de contester les pouvoirs trop verticaux, trop jupitériens.

Pourtant, nous sommes de plus en plus nombreux à nous inquiéter de notre propre démocratie interne, symbole d’un véritable repli sur soi. Car nous faisons face à une remise en question de principes fondamentaux qui nous placent dans une situation hypocrite de contestation de la verticalité alors que celle-ci régit progressivement le fonctionnement même du Parti Socialiste.

Cette verticalité semble s’imposer dans le silence coupable d’un congrès qui ne vise qu’une chose: une concentration des pouvoirs et une négation de la diversité de parole de ses militants. Une véritable rupture avec son histoire.

Le Parti Socialiste souhaite faire évoluer son organisation, mais dans quel sens? Les militants sont invités à approuver de nouveaux statuts sans pouvoir se prononcer sur des articles précis les régissant. Or quand les règles sont floues, c’est qu’il y a un loup!

Deuxième inquiétude, à l’aube des élections présidentielle et législatives, voici que les modalités de désignation seront décidées par le conseil national sur proposition d’un Bureau National verrouillé par son Premier Secrétaire.

Mieux, le voici tenté par un coup de force, mélangeant congrès et désignation du présidentiable du parti de la rose: ne pas voter pour lui reviendrait à s’opposer à Anne Hidalgo; voter pour lui reviendrait à voter pour Anne Hidalgo. 

Olivier Faure ou l’art et la manière de mélanger les choses. Quoi qu’il en soit, la candidature semble toujours primer sur le fond. Parallèlement, il est prévu l’ouverture au vote électronique, laissant la porte ouverte à des votes contestables, la faute à un système non éprouvé.

Troisième surprise, la réforme des statuts ouvre la voie à l’intégration du Parti Socialiste dans un nouveau groupement politique ou de s’associer à un groupement politique.

Pour quel objectif, quelle finalité? Olivier Faure prépare-t-il à la barbe de ses militants la dissolution du parti dans un nouvel ensemble, au nom de l’union, mais toujours sans clarification idéologique au préalable? 

Quatrième inquiétude: le rôle du Premier Secrétaire est renforcé par la restauration de véritables “lettres de cachet” permettant à ce dernier de proposer l’ostracisation d’un membre du parti à titre conservatoire avant une décision postérieure. Une belle manière d’écarter des potentiels candidats qui ne respecteraient pas la ligne “stratégique” d’Olivier Faure?

Cette verticalité nouvelle inquiète d’autant plus que les décisions prises n’ont pas apporté le moindre résultat. La nouvelle direction n’est toujours pas parvenue à démontrer son renouveau idéologique. En attestent les nombreux journalistes demandant régulièrement ce que pense le Parti Socialiste.

Reconnaissons-le, Olivier Faure n’en sait lui-même trop rien, mais il lui faut tout de même de nombreuses colonnes dans les journaux pour le dire.

Ce flottement idéologique est soudainement devenu préoccupant, lorsque Olivier Faure a soutenu l’idée d’un droit de contrôle de la police sur des décisions de justice, ou quand il a proposé sans concertation une réforme constitutionnelle permettant au Premier ministre de dissoudre l’Assemblée nationale.

Ces égarements n’auraient sans doute pas été possibles avec un fonctionnement horizontal du parti et avec un débat interne existant.

Les stratégies électorales perdantes des européennes puis des élections locales ont donné lieu à des situations improbables, transformant le Parti Socialiste en une banque politique, finançant les campagnes des autres, sans mettre en valeur ses propres troupes. Le résultat est implacable: un score faible et des cotisations d’élus réduites à peau de chagrin. Un tel fonctionnement ne peut conduire le Parti Socialiste qu’à sa perte.

À force de faire la campagne pour les autres, à force de payer pour des candidats issus de structures extérieures au parti, nous ne parviendrons plus à financer la moindre élection d’hommes et de femmes qui ont un engagement de gauche de longue date et qui se sont engagés jeunes au service d’une cause.

Les nouvelles échéances électorales vont être l’occasion d’un sursaut, ou d’un suicide collectif. L’expérience a montré que les candidatures imposées par le haut n’ont pas d’avenir. L’expérience a montré que réfléchir à la candidature avant de parler d’idées ne permet pas d’envisager un futur politique viable.

Quand bien même, à l’heure où l’on nous parle de démocratie participative à longueur de discours, il serait surprenant que le Parti Socialiste soit le seul parti à ne pas poser les bases d’un débat pour désigner son candidat. Or, les candidatures par acclamation n’ont aucune légitimité dans un parti démocratique. Un vote doit donc se tenir, pour revigorer l’encéphalogramme plat du parti et pour donner une véritable légitimité au futur candidat.

Il s’agit pour le parti de Jaurès de revigorer la démocratie. Les trop nombreuses candidatures floues, sans parti, sans corpus idéologique, sans conviction ont contribué au désintérêt massif des Français des dernières élections. Un parti n’est pas seulement une bannière, c’est un héritage, des influences intellectuelles claires et identifiables.

Nier l’intérêt d’un parti c’est contribuer au désordre démocratique. Ne pas s’appuyer sur cet héritage long de 100 ans et propulser des mouvements creux est une erreur majeure. Les Français attendent de la clarté et cherchent des repères.

Le Parti Socialiste d’Olivier Faure a cru bon de vouloir tourner la page du passé pour ouvrir un nouveau chapitre. Or celui-ci n’est toujours pas écrit et le Parti Socialiste fait face au syndrome de la feuille blanche. Il est grand temps d’y remédier.

Les signataires: 

Florian Lafarge: membre du Conseil National 

Marie-Arlette Carlotti: membre du Bureau National, Sénatrice, Ancienne ministre

Pierre Pribetich: membre du Bureau National, 1er vice-président de Dijon métropole

Maude Clavequin: membre du Bureau National

Yoan Hadadi: membre du Bureau National

Camille Marmousez: membre du Conseil National 

Philippe Dorthe: membre du Bureau National 

Maxime Girardin: membre du Conseil National

Christophe Bieber: membre du Conseil National

Antoine Hoareau: membre du Conseil National 

Arthur Chambon: membre du Conseil National 

Maxime Cohen: membre du bureau fédéral de Paris 

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Tribune: « Anasse Kazib doit pouvoir se présenter à la présidentielle 2022 ! »

Un appel à soutenir le candidat d’une tendance du NPA.

On notera la présence dans la liste de soutien de Jean-Marc Rouillan, ancien membre de l’organisation armée Action Directe, qui s’était déjà totalement reconverti en rejoignant le Nouveau Parti Anticapitaliste.

« Depuis un an, le climat politique en France est marqué par l’offensive sécuritaire, raciste et liberticide initiée par le gouvernement. De la loi sécurité globale à la loi séparatisme en passant par l’instrumentalisation de l’ignoble assassinat de Samuel Paty, les attaques contre les droits démocratiques et les militants qui les défendent s’enchaînent. Ce choix politique a ouvert la voie à des phénomènes aussi réactionnaires que la tribune des militaires ou les appels au meurtre de militantes et militants de gauche lancés par des youtubeurs d’extrême-droite.

D’ores et déjà, la majeure partie des forces politiques travaille activement à faire de la sécurité, de l’immigration ou des déficits engendrés par les milliards de cadeaux au patronat le cœur des débats. Autant de thématiques en décalage total avec les préoccupations de la population, après plus d’une année d’une pandémie qui a mis en lumière les conséquences des politiques austéritaires, notamment à l’hôpital.

A l’issue d’un quinquennat marqué par des mobilisations historiques, du mouvement des Gilets jaunes à la grande grève contre la réforme des retraites en passant par le mouvement étudiant contre la sélection en 2018, le déferlement écolo de la jeunesse en 2019 ou encore les mobilisations antiracistes de juin 2020, celles et ceux qui ont pris la rue et constitué la principale opposition au gouvernement et à l’extrême-droite risquent fort d’être évincés du tableau de l’élection.

Ce décalage entre un scrutin qui vise à élire un monarque présidentiel, incarnation suprême des traits les plus bonapartistes de la Vème République, et la situation de la majorité de la population, n’est en rien une surprise. Il n’est qu’une nouvelle expression d’un régime conçu pour empêcher ou limiter au maximum la représentation des travailleuses, des travailleurs et des classes populaires, dans toute leur diversité. Les fameux « 500 parrainages », filtre puissamment anti-démocratique visant à limiter la possibilité de faire entendre une autre voix dans l’échéance électorale centrale du pays, sont une des incarnations de cette logique.

Malgré ces obstacles, Anasse Kazib a annoncé son intention de se présenter à la prochaine élection de 2022. Non pas qu’il pense que ce sont des élections qui changeront la vie, mais parce qu’une voix radicalement alternative doit pouvoir s’y exprimer. Cheminot, figure de proue des luttes qui se sont succédé depuis 2016, fils de chibani et petit-fils de tirailleur marocain ayant grandi dans la cité rose de Sarcelles, il est l’un des visages d’une nouvelle génération militante qui rassemble le combat contre un système capitaliste profondément injuste et la lutte contre le racisme, le sexisme et la destruction de la planète. Il a également été l’un des premiers, au sein du mouvement ouvrier organisé, à soutenir le mouvement des Gilets jaunes.

En pleine offensive sécuritaire et alors que le rôle central des travailleurs et travailleuses a été mis en lumière par la crise sanitaire, sa présence à l’élection permettrait de contrecarrer l’entreprise d’étouffement de la parole populaire. Sa voix permettrait d’offrir un peu d’espoir à toutes celles et à tous ceux qui, dans les hôpitaux, les entreprises, les gares, les quartiers populaires, les écoles, les territoires, refusent les discours mortifères des politiciens professionnels. Elle constituerait, dans la foulée du mouvement Black Lives Matter qui a embrasé le monde il y a un an, un petit événement, comme première candidature d’un militant du monde du travail, issu de l’immigration maghrébine et africaine, à la présidentielle en France.

Au-delà des propositions politiques précises qui seront portées par Anasse, nous nous prononçons pour qu’il puisse être candidat à l’élection présidentielle et invitons toutes celles et tous ceux qui le peuvent à contribuer à rendre cela possible. En aidant à faire connaître sa campagne, en la soutenant financièrement et, surtout, en l’aidant à obtenir les 500 parrainages nécessaires.

Premiers signataires :

Frédéric Albert, délégué CGT Total sur la plateforme pétrochimique de Carling

Fernande Bagou, ex-gréviste d’Onet-SNCF

Allan Barte, dessinateur

Savine Bernard, avocate en droit du travail

Ahmed Berrahal, délégué CGT RATP

Taha Bouhafs, journaliste

Sidi Boussetta, militant CGT

Youcef Brakni, militant antiraciste

Adrien Cornet, délégué CGT Total Grandpuits

Florent Coste, délégué CGT Latécoère

Karim Dabaj, cheminot syndicaliste

Quentin Dauphiné, syndicaliste enseignant

Thierry Defresne, délégué syndical central CGT Total

Vikash Dhorasoo, ancien footballeur international

Serge D’Ignazio, photographe

Gaëtan Gracia, délégué CGT Ateliers de Haute-Garonne

Sylvain Grandserre, auteur, maître d’école

Kamel Guémari, ancien syndicaliste chez McDonald’s, membre fondateur de l’Après-M

Oumou Gueye, ex-gréviste d’Onet-SNCF

Simon Hallet, délégué CGT Thiolat Packaging

Kaoutar Harchi, écrivaine, sociologue

Xavier Hatterer, militant CGT à Leroy Merlin Mulhouse

Almamy Kanouté, activiste politique

Mara Kanté, militant antiraciste

Rozenn Kevel, étudiante, ex-salariée de Chronodrive et militante CGT Chronodrive

Reynald Kubecki, militant syndical CGT au Havre

Aude Lancelin, journaliste

Olivier Long, peintre, maître de conférence à l’Université Paris 1

Matthieu Longatte, auteur et comédien

LouizArt, photographe

Léa Michaelis, photographe

Mélanie N’Goye Gaham, gilet jaune membre du collectif Les Mutilés pour l’Exemple

Jean-Joseph Omrcen, machiniste à l’opéra de Paris et militant syndical

Christian Porta, délégué CGT Neuhauser et gilet jaune

Lissell Quiroz, historienne, professeure à l’Université de Cergy

Jean-Marc Rouillan, militant, ancien membre d’Action Directe, écrivain

Alaixys Romao, footballeur international

Mouloud Sahraoui, délégué CGT Geodis

Christophe Schirch, délégué CGT dans la sous-traitance automobile

Soumeya, rappeuse

Fred Sochard, dessinateur

Assa Traoré, comité La vérité pour Adama

Audrey Vernon, comédienne

Sasha Yaropolskaya, militante, journaliste, fondatrice de XY Média

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2022: la candidature floue et molle de Delphine Batho à la «primaire de l’écologie»

Delphine Batho a présenté sa candidature à la « primaire de l’écologie », organisée par EELV en vue de la présidentielle de 2022

C’est par une mise en scène journalistique sur BFMTV que Delphine Batho a annoncé et présenté sa candidature à la « primaire de l’écologie », organisée par EELV en vue de la présidentielle de 2022. Rien qu’avec ça, on se dira que c’est dommage, qu’il y avait mieux à faire, qu’une telle façon classiquement politicienne est loin d’être à la hauteur de l’enjeu. Il aurait pourtant fallu marquer le coup, probablement avec un document d’une grande densité, à l’image de ce qu’elle avait écrit à l’occasion du début de la crise sanitaire en avril 2020. Cela aurait eu une autre allure, sans parler du fait que démocratiquement et culturellement, c’était mieux que de réserver sa parole à un grand groupe médiatique.

Dommage, cela l’est d’autant plus que Delphine Batho est une femme politique de qualité, ayant cette capacité de s’adresser aux gens, de les écouter, de porter leur parole de manière à la fois simple et concrète, en exprimant de réelles préoccupations populaires. Le problème, c’est qu’à une époque comme la nôtre, cela ne suffit pas. Loin s’en faut.

Dans une telle situation de crise, écologique bien sûr, mais aussi morale, économique, sanitaire, sociale, culturelle, ce qu’il faut, ce sont des grandes idées, des grandes lignes. Il faut tracer une perspective qui soit immense, à l’image de l’immensité de la crise, des crises et de leurs enchevêtrements.

Delphine Batho, malheureusement, a fait le choix inverse. En 2018, elle a abandonné les grandes idées, en quittant la Gauche (elle qui était liée au PS depuis sa jeunesse), au profit de Génération écologie. Elle a choisi le pragmatisme, censée être synonyme de réalisme, en prônant un centrisme écolo « non partisan ».

Elle se retrouve maintenant coincée. D’un côté, elle n’est pas dupe de la situation et ne peut que constater l’immensité de la crise. De l’autre, sans grandes idées, elle doit bricoler avec des petites idées pour se démarquer et avoir quelque chose à proposer malgré tout.

Alors elle parle de « décroissance », mais sans aucun rapport avec ce que cela signifie vraiment. La décroissance est une idée réactionnaire très précise. Cela vient de l’extrême-droite et c’est une critique de la société industrielle sur un mode romantique. Si Delphine Batho était cohérente, elle ne pourrait pas dire que « ce n’est pas synonyme de récession » ou alors que cela permet de « créer des emplois ». C’est tout simplement antinomique avec la définition même de décroissance.

D’ailleurs, la candidate à la « primaire de l’écologie » n’est pas du tout « décroisssante » quand elle dit, de manière très juste, qu’il faut une industrie française du vélo. Mais cela n’est qu’anecdotique, à l’image de sa pseudo-définition de la décroissance qui est d’un populisme incroyable : ce serait dit-elle, les vides-greniers et Le bon coin…

Les petites idées, Delphine Batho va également les chercher du côté des catholiques, en reprenant le concept d’écologie intégrale (« 100 % écologie intégrale » est-il précisé sur ses visuels de campagne). Plus précisément, cela a été mis en avant par le pape « François 2 » avec son « encyclique » intitulée « Laudato si » en 2015.

Les véritables écologistes avaient à l’époque tout de suite compris de quoi il s’agissait en dénonçant un néo-pétainisme, une révolte contre le mode moderne faisant un hold-up sur l’écologie, tout comme les zadistes l’ont fait. Là encore, comme avec la décroissance, Delphine Batho ne va pas au bout des choses, puisqu’elle prétend en même temps relever de l’héritage des Lumières, de la laïcité.

Le pape ou les Lumières, il faut pourtant choisir. Car l’un fait clairement partie du problème, en rejetant la nature au profit d’un mysticisme pseudo-bienfaisant. Et l’autre fait clairement partie de la solution, en prônant le matérialisme philosophique, c’est à dire la reconnaissance de la nature, et donc l’écologie.

Ce n’est pas qu’une question philosophique et lointaine, idéologique et abstraite. C’est au contraire absolument concret et décisif. C’est de vision du monde qu’il s’agit, et c’est justement avec une vision du monde qu’on change les choses, si on veut réellement changer les choses. Delphine Batho le veut-elle ?

Si c’est vraiment le cas, alors elle a fait une erreur immense en rejetant la Gauche. Elle explique même maintenant qu’elle « s’en fout » du parcours des gens, que la Droite n’est miraculeusement plus un problème, que ce qui compte c’est d’agir, etc.

Pourtant, rouler en SUV et n’en avoir rien à faire des autres, c’est précisément cela une mentalité de droite, et c’est strictement opposé à l’écologie.

Au contraire, avoir l’esprit collectif chevillé au corps, c’est précisément une mentalité de gauche, et c’est uniquement de cette façon que l’humanité pourra envisager de mener la bataille pour la planète Terre.

Elle a raison de vouloir prendre le problème de l’écologie à bras-le-corps et d’agir immédiatement. Mais sans chambouler la société, sans assumer de révolution culturelle, rien ne sera possible.

Rien qu’un aspect, qui est tout à fait marquant : en vingt minutes d’émission où elle introduit son programme, jamais Delphine Batho n’a parlé des animaux, et encore moins de veganisme. Comment pourtant prétendre à sauver la planète, sans se préoccuper de ses habitants ? À moins que l’écologie ne soit qu’un prétexte à un néo-humanisme, à un anthropocentrisme s’imaginant moderne et pacificateur social.

Delphine Batho vaudra-t-elle mieux que cela ? L’accentuation de la crise et la polarisation de la société la forcera à choisir son camp.

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Marine Le Pen et le 18e congrès du Rassemblement national

La ligne est celle d’un vaste front de la Droite

Les 3-4 juillet 2021 s’est tenu à Perpignan le 18e congrès du Rassemblement national, le prolongement du Front national. Marine Le Pen, qui a été réélue présidente, a cependant bien précisé qu’il n’y aurait pas de retour en arrière. L’heure est à l’ouverture :

« Nous avons su, ces dix dernières années, nous écarter des analyses à l’emporte-pièce, des sentences irrévocables et des mesures simplistes.

Par le travail collectif, sans rien renier des lignes claires nos convictions, nous avons su nous affranchir d’une immaturité politique peu compatible avec des ambitions nationales et donner à notre mouvement les qualités nécessaires à un parti de gouvernement (…).

Nous ne reviendrons pas en arrière. Avec tout le respect que nous avons pour notre propre histoire, nous ne reviendrons pas au Front national. »

Pour ce faire, Marine Le Pen sera en retrait de son mouvement, à partir de septembre, afin de jouer la traditionnelle ligne gaulliste du « au-dessus des partis ». Jordan Bardella la remplacera, alors que sont intégrés au Bureau national deux non-membres du mouvement, le président du Parti localiste Hervé Juvin et la figure de la Droite Thierry Mariani.

Il y a toutefois un défi qui se pose à Marine Le Pen : comment attendre un mouvement nationaliste d’un peuple apathique ? Les régionales ont montré que les Français étaient ailleurs, on ne sait trop où et même eux ne le savent pas vraiment.

La vidéo du discours du dimanche 4 juillet 2021 de Marine Le Pen a été vue un peu plus de 9 000 fois, ce qui est tout à fait ridicule.

Il faut qui plus est prendre en compte ses concurrents : il y aura un candidat porté par la Droite, le chroniqueur populiste « occidentaliste » Eric Zemmour se présentera sans doute aussi, voire le général de Villiers. Cela ne joue pas en sa faveur.

Bien entendu, cela peut se retourner en son contraire : une situation caractérisée par une crise militariste mondiale amènerait des millions d’euros à se déverser sur une unité générale de la Droite, provenant d’une haute bourgeoisie qui veut un pays en première ligne pour la guerre.

Et une combinaison indirecte de tous ces mouvements réactionnaires, épaulée par une extrême-Droite activiste, peut également impulser une vague de Droite, générant un engouement assez naturel dans une France totalement beauf.

Faut-il être alors rassuré ou inquiet de ne pas savoir à quelle sauce on va être mangé ? Il va falloir observer cela avec acuité : l’antifascisme en dépend, l’opposition à la guerre en dépend.

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Tribune « Pour nous, c’est Anne Hidalgo »

200 maires et élus locaux appellent la maire de Paris à se présenter à la présidentielle 2022.

Cet appel suit le résultat des élections régionales, qui a amené le responsable du Parti Olivier Faure a considéré que le Parti socialiste devait être au centre de la recomposition pour une candidature écologiste et de Gauche à la présidentielle 2021. Il est signé par des élus justement afin de souligner le maillage territorial des élus du Parti socialiste et donc sa capacité – unique – à catalyser et canaliser un vote à Gauche pour la présidentielle.

De par l’orientation du Parti socialiste, les signataires ne précisent par contre évidemment pas leur propre nature politique et formulent un appel tout à fait généraliste, sur une ligne de centre-gauche, à rebours de toute valeur propre à la Gauche historique. Les élus signataires prétendent également appeler Anne Hidalgo à se présenter, au moyen du site Idées en commun, comme si c’était un appel de la base, alors qu’en réalité évidemment tout est parfaitement orchestré, c’est une mise en scène pour masquer qu’on est là dans une pure initiative d’appareil.

Il est vrai qu’il est malaisé de mettre en avant celle qui est la maire d’une ville bourgeoise, et d’une ville par ailleurs faisant partie des 3-4 villes majeures du monde, cœur du capitalisme mondial. On notera également l’appel à rejeter la « violence des extrémismes », une phrase totalement bourgeoise alors que la crise s’exprime toujours plus et va ré-impulser la lutte des classes.

« APPEL

La France qu’on aime, généreuse et ouverte, qui agit, aide, travaille et crée, a besoin d’être reconnue et valorisée, de s’exprimer et d’être dignement représentée, pour retrouver l’espoir.

Après des mois marqués par la pandémie, il est temps d’écrire un nouveau chapitre de notre histoire et de préparer l’avenir.

Un avenir où chacune et chacun a toute sa place. Un avenir où l’on se considère et où l’on se respecte. Un avenir où notre démocratie vit et s’exprime. Un avenir où notre jeunesse a de nouveau le droit de rêver de justice, d’égalité et d’émancipation. Un avenir qui protège notre planète, notre bien commun.

Nous sommes à un moment décisif.

Après quatre années d’une présidence qui a divisé les Français et s’est tenue si loin de leurs attentes, nous, élus de la République, partout en France, dans nos villes, petites ou grandes, dans nos départements et nos régions, urbains comme ruraux, de métropole et d’Outre-mer, nous agissons pour aider nos concitoyens à trouver un travail, à éduquer leurs enfants, à se loger, à se déplacer, à prendre soin d’eux et de leurs anciens, à veiller à leur sécurité, à garantir l’accès au service public.

C’est ainsi que nous travaillons au quotidien pour rendre concrète la transition écologique et réduire les inégalités qui minent plus que jamais notre pays.

Aujourd’hui, nous sommes convaincus que tout ce qui nous motive et nous anime pour agir au niveau local peut et doit s’incarner dans un projet global, ambitieux pour la France, les Françaises et les Français.

Un projet qui répond aux attentes légitimes de nos compatriotes comme aux grandes évolutions du monde. Un projet où chacun peut vivre dignement de son travail. Un projet où l’école offre un bel avenir à nos enfants. Un projet où chacun peut se soigner près de chez lui. Un projet où les familles des classes moyennes et populaires retrouvent l’espoir et l’ascension sociale. Un projet où la transition écologique sera le fer de lance de la réindustrialisation du pays et de sa souveraineté. Un projet qui tient la promesse de la devise de la République : Liberté, Égalité, Fraternité et qui, en fidélité avec l’esprit des Lumières, réaffirme la laïcité comme principe de concorde, de respect et d’unité.

Un projet européen, résolument humaniste, profondément solidaire, radicalement écologique. Un projet qui rassemble.

Ce projet, nous souhaitons en débattre avec les Françaises et les Français, dans la sérénité et le respect que nous leur devons, loin des invectives, loin des caricatures, loin des vociférations et de la violence des extrémismes.

Ce projet social, écologiste et républicain doit être incarné. C’est tout l’enjeu de l’élection présidentielle.

Et pour porter ce projet, la vision, l’expérience, la détermination et le courage sont essentiels.

Maire, élue et réélue, de la plus grande ville de France, que tous nos territoires ont peuplée, qu’elle a profondément transformée, Anne Hidalgo, grandie dans les quartiers populaires de Lyon, devenue inspectrice du travail pour défendre les droits des salariés, Européenne reconnue, porte une vision claire de notre société, riche de sa diversité, apaisée, mobilisée face au défi climatique. Sa capacité à gérer les crises terroristes comme sanitaires, a partout été reconnue, en France comme à l’international où ses pairs l’ont portée à la Présidence des grandes villes du monde, tout comme sa détermination à porter et mener ses combats jusqu’au bout, notamment en obtenant le retour en France, bénéfique pour tous nos territoires, 100 ans après, des Jeux Olympiques et Paralympiques.

Pour nous, Anne Hidalgo représentera dignement la France et possède toutes les qualités pour être la prochaine Présidente de la République Française.

Nous l’appelons avec enthousiasme, conviction et promesse de soutien déterminé, à être candidate à l’élection présidentielle.

Ci-dessous la liste des premiers signataires.

Magali ADAM, Adjointe au Maire d’Elbeuf-sur-Seine (76)

Dominique ADENOT, Conseiller municipal de Clermont-Ferrand (63)

Lounes ADJROUD, Adjoint au Maire de Châtillon, conseiller départemental des Hauts-de-Seine (92)

Zohra AMIMI, Conseillère municipale de Rouen (76)

Catherine ANAVOIZARD, Conseillère municipale de Villeurbanne (69)

Alain ANZIANI, Maire de Mérignac, Président de Bordeaux Métropole (33)

Nathalie APPÉRÉ, Maire de Rennes, Présidente de Rennes Métropole (35)

Benoît ARRIVE, Maire de Cherbourg-en-Cotentin (50)

Michel ARROUY, Maire de Frontignan (34)

Viviane ARTIGALAS, Sénatrice des Hautes-Pyrénées (65)

Isabelle ASSIH, Maire de Quimper (29)

David ASSOULINE, Sénateur de Paris (75)

Marie ATINAULT, Conseillère municipale de Rouen, Vice-Présidente de la Métropole Rouen Normandie (76)

Martine AUBRY, Maire de Lille (59)

Nadège AZZAZ, Maire de Châtillon, conseillère régionale d’Ile-de-France (92)

Brigitte BAGES, Conseillère municipale d’Aureilhan (65)

Laurent BARON, Maire du Pré Saint-Gervais (93)

Christophe BERTUCAT, Adjoint au Maire de Clermont-Ferrand (63)

Martial BEYAERT, Maire de Grande Synthe et conseiller régional des Hauts de France (59)

Christine BEYSSI, Adjointe au Maire de Villeurbanne (69)

Olivier BIANCHI, Maire de Clermont-Ferrand, Président de Clermont Auvergne métropole (63)

Joël BIGOT, Sénateur du Maine-et-Loire (49)

Michel BISSON, Maire de Lieusaint, Président de Grand Paris Sud (77)

Florence BLATRIX CONTAT, Sénatrice de l’Ain (1)

Celia BLAUEL, Adjointe à la Maire de Paris (75)

Patrick BLOCHE, Adjoint à la Maire de Paris, membre honoraire du Parlement (75)

Nicole BONNEFOY, Sénatrice de la Charente (16)

Malika BONNOT, Maire-adjointe du 9ème arrondissement de Lyon (69)

Denis BOUAD, Sénateur du Gard (30)

Flavie BOUKHENOUFA, Adjointe à la Maire de Rennes (35)

Annie BOULON-FAHMY, Conseillère municipale de Rouen (76)

Mickaël BOULOUX, Maire de Le Rheu (35)

Pascale BOUSQUET-PITT, Adjointe au Maire de Bordeaux, conseillère régionale de Nouvelle-Aquitaine (33)

Dominique Bizat, Maire de Saint-Céré (46)

Matthieu BRASSE, Conseiller régional de Normandie (76)

Jean-Pierre BREUGNOT, Maire de Gouy, Vice président Métropole Rouen Normandie (76)

Dominique BRIAT, Conseillère départementale du Puy-de-Dôme (63)

Isabelle BRIQUET, Sénatrice de la Haute-Vienne (87)

Colombe BROSSEL, Adjointe à la Maire de Paris (75)

Charlotte BRUN, Adjointe au Maire de Lille (59)

Philippe BUISSON, Maire de Libourne (33)

Thomas CAILLOT, Adjoint au Maire d’Elbeuf-sur-Seine (76)

Renaud CALVAT, Conseiller départemental de l’Hérault (34)

Marion CANALÈS, Adjointe au Maire de Clermont-Ferrand (63)

Rémi CARDON, Sénateur de la Somme (80)

Nathalie CARDONA, Conseillère municipale de Pont-du-Château (64)

Marie-Arlette CARLOTTI, Sénatrice des Bouches-du-Rhône (13)

Luc CARVOUNAS, Maire d’Alfortville, Vice Président de la Métropole du Grand Paris (94)

Arnaud CATHERINE, Maire adjoint de Cherbourg-en-Cotentin, Vice-président de l’agglomération Le Cotentin (50)

Fanny CHAPPÉ, Maire de Paimpol (22)

Regis CHARBONNIER, Maire de Boissy-Saint-Léger (94)

Marie CHAVANON, Maire de Fresnes (94)

Kader CHEKHEMANI, Adjoint au Maire de Rouen (76)

Frédéric CHÉREAU, Maire de Douai (59)

Christiane CONSTANT, Conseillère municipale de Brignais, conseillère régionale d’Auvergne-Rhône-Alpes (69)

Helene CONWAY-MOURET, Sénatrice des Français de l’étranger, ancienne ministre (99)

Alexandra CORDEBARD, Maire du 10e arrondissement de Paris (75)

Jérôme COUMET, Maire du 13e arrondissement de Paris (75)

Benoît COURTIN, Maire de Ferrière-la-Grande, Vice-président de la Communauté d’agglomération Maubeuge Val de Sambre (59)

Yann CROMBECQUE, Adjoint au Maire de Villeurbanne, conseiller régional d’Auvergne-Rhône-Alpes (69)

Benoît CUVILLIER, Adjoint au Maire de Grande-Synthe (59)

Maxime DES GAYETS, Conseiller régional d’Ile-de-France (75)

François DAGNAUD, Maire du 19e arrondissement de Paris (75)

Isabelle DAHAN, Conseillère municipale de Bois-Colombes (92)

Christine DE CINTRÉ, Conseillère municipale de Rouen, conseillère métropolitaine de la métropole Rouen Normandie (76)

Hélène DE COMARMOND, Maire de Cachan (94)

Marie Pierre DE LA GONTRIE, Sénatrice de Paris (75)

Jean-François DEBAT, Maire de Bourg en Bresse (1)

Michaël DELAFOSSE, Maire de Montpellier, Président de Montpellier Méditerranée Métropole (34)

Ludovic DELESQUE, Conseiller régional de Normandie (76)

Benjamin DELRIEUX, Conseiller Régional de Nouvelle-Aquitaine (24)

Victor DENOUVION, Conseiller départemental de la Haute-Garonne (31)

Arnaud DESLANDES, Adjoint au Maire de Lille (59)

Gilbert-Luc DEVINAZ, Sénateur du Rhône (69)

Mamadou DIALLO, Conseiller municipal délégué de Rouen (76)

Dieynaba DIOP, Adjointe au Maire des Mureaux, conseillère régionale d’Ile de France (78)

Sylvie DONATI, Conseillère municipale de Villeurbanne (69)

Thibaut DROUET, Conseiller municipal de Rouen (76)

Marie DUCAMIN, Maire de Saint-Jacques-de-la-Lande (35)

Christian DUPESSEY, Maire d’Annemasse (74)

Laurent DUPORGE, Maire de Lievin (62)

Caroline DUTARTE, Conseillère départementale de Seine-Maritime (76)

Michele EDERY, Adjointe au Maire de Saint-Fons, conseillère métropolitaine de Lyon (69)

Lamia EL AARAJE, Députée de Paris (75)

Sondès EL HAFIDHI, Adjointe au Maire de Clermont-Ferrand (63)

Thierry FALCONNET, Maire de Chenôve, Vice-président de Dijon Métropole (21)

Rémi FÉRAUD, Sénateur de Paris (75)

Christelle FERON, Adjointe au Maire de Grand-Quevilly (76)

Martine FILLEUL, Sénatrice du Nord (59)

Clotilde FLAMANT, Conseillère municipale du 8ème arrondissement de Lyon (69)

Christophe FOUILLÈRE, Adjoint à la Maire de Rennes (35)

Michel FOURCADE, Maire de Pierrefitte-sur-Seine, conseiller départemental de Seine-Saint-Denis (93)

Stéphane FRIOUX, Adjoint au Maire de Villeurbanne (69)

Afaf GABELOTAUD, Adjointe à la Maire de Paris (75)

Loïc GACHON, Maire de Vitrolles (13)

Guillaume GAROT, Député de la Mayenne et conseiller régional des Pays de la Loire (44)

Laura GANDOLFI, Adjointe au Maire de Villeurbanne (69)

Emmanuelle GAZEL, Maire de Millau (12)

Hervé GILLÉ, Sénateur de la Gironde (33)

Jean Luc GLEYZE, Président du Conseil Départemental de la Gironde (33)

Sandrine GOMBERT, Maire de Petite-Forêt et conseillère régionale du Nord (59)

Charlotte GOUJON, Maire de Petit-Quevilly (76)

Emmanuel GREGOIRE, Premier adjoint à la Maire de Paris (75)

Marc GRICOURT, Maire de Blois, Premier Vice-président de la Région Centre-Val de Loire (41)

Jérôme GUEDJ, Conseiller régional d’Ile de France (91)

Sylvie GUILLAUME, Députée européenne

Antoine GUILLOU, Adjoint à la Maire de Paris (75)

Daniel GUIRAUD, Premier Vice-président du Conseil Départemental de Seine-Saint-Denis (93)

Florent GUITTON, Conseiller municipal d’Aubière, conseiller métropolitain de Clermont Auvergne Métropole (63)

Patrick HADDAD, Maire de Sarcelles (95)

Melouka HADJ MIMOUNE, Adjointe au maire de Villeurbanne (69)

Béatrice HAKNI-ROBIN, Adjointe à la Maire de Rennes (35)

Estelle HAMEL, Conseillère municipale de Cherbourg-en-Cotentin (50)

Laurence HARRIBEY, Sénatrice de la Gironde (33)

Mathieu HAZOUARD, Adjoint au Maire de Bordeaux, conseiller régional de la Nouvelle-Aquitaine (33)

Dominique HEBERT, Adjoint au Maire de Cherbourg-en-Cotentin (50)

Lori HELLOCO, Premier Adjoint au Maire de Flers, conseiller départemental de l’Orne (61)

Florence HÉROUIN LÉAUTEY, Adjointe au Maire de Rouen, conseillère départementale de Seine-Maritime (76)

Olivier JACQUIN, Sénateur de Meurthe-et-Moselle (54)

Pierre JANNIN, Conseiller municipal de Rennes (35)

Victoire JASMIN, Sénatrice de la Guadeloupe (97)

Jules JOASSARD, Conseiller municipal de Sérézin-du-Rhône (69)

Bernard JOMIER, Sénateur de Paris (75)

Nicaise JOSEPH, Adjointe au Maire de Clermont-Ferrand (63)

Thierry JOUENNE, Maire de Sahurs (76)

Chantal JOURDAN, Députée de l’Orne (61)

Pierre JOUVET, Maire de Saint-Vallier, Président de la communauté de communes DrômArdèche (26)

Patrick KANNER, Sénateur du Nord, Président du groupe socialiste, écologiste et république du Sénat (59)

Bertrand KERN, Maire de Pantin (93)

Eric KERROUCHE, Sénateur des Landes (40)

Claudine KHATCHADOURIAN, Conseillère municipale de Clermont-Ferrand (63)

Jonathan KIENZLEN, Conseiller régional d’Ile-de-France (94)

Mathieu KLEIN, Maire de Nancy, Président de la métropole du Grand Nancy (54)

Lucie KOCEVAR, Adjointe au Maire de Fameck (57)

Pénélope KOMITES, Adjointe à la Maire de Paris (75)

Delphine LABAILS, Maire de Périgueux (24)

Elizabeth LABAYE, Conseillère municipale de Rouen (76)

André LAIGNEL, Maire d’Issoudun (36)

Hugo LANGLOIS, Maire d’Amfreville-la-Mivoie (76)

Philippe LE GOFF, Maire de Guingamp (22)

Jean-Claude LEBLOIS, Président du Conseil Départemental de la Haute-Vienne (87)

Eric LEJOINDRE, Maire du 18e arrondissement de Paris (75)

Marie-Christine LEMARDELEY, Adjointe à la Maire de Paris (75)

Claudine LEPAGE, Sénatrice des Français établis hors de France (99)

Luc LESIEUR, Conseiller Métropolitain Rouen Métropole Normandie (76)

Véronique LEVIEUX, Adjointe à la Maire de Paris (75)

Michel LIEBGOTT, Maire de Fameck, président de communauté d’agglomération du Val de Fenschet, Député honoraire (57)

Audrey LINKENHELD, Première adjointe au maire de Lille et Vice-Présidente de la Métropole Européenne de Lille (59)

Jean-Jacques LOZACH, Sénateur de la Creuse (23)

Gerard LURÇON, Maire de Saint-Germain-du-Corbéis (61)

Victorin LUREL, Sénateur de la Guadeloupe (97)

Line MAGNE, Maire de Moissy-Cramayel (77)

Antonin MAHÉ, Conseiller municipal de Paimpol (22)

Philippe MAITRIAS, Premier Adjoint au Maire de Cournon-d’Auvergne (63)

Marie-Andrée MALLEVILLE, Adjointe au Maire de Rouen (76)

Christine MANDON, Maire d’Aulnat (63)

Abdelkrim MARCHANI, Conseiller municipal de Rouen, Vice Président de la métropole Rouen Normandie (76)

Didier MARIE, Senateur de la Seine Maritime, conseiller départemental d’Elbeuf (76)

David MARTI, Maire du Creusot, Président de la communauté urbaine Creusot Montceau (71)

Jacques MARTIAL, Adjoint à la Maire de Paris (75)

Fabrice MATTEUCCI, Conseiller municipal de Caluire (69)

Nicolas MAYER-ROSSIGNOL, Maire de Rouen, Président de la Métropole Rouen Normandie (76)

Slim MAZNI, Conseiller municipal de Tarare (69)

Peggy MAZZERO, Conseillère régionale Grand Est (57)

Amin MBARKI, Conseiller municipal à Montreuil (93)

Nicole MENDY, Conseillère municipale de Châtillon (92)

Djoudé MERABET, Maire d’Elbeuf-sur-Seine, Vice président Metropole Rouen Normandie (76)

Georges MÉRIC, Président du Conseil départemental de la Haute-Garonne (31)

Nadia MEZRAR, Maire de Saint-Pierre-lès-Elbeuf (76)

Jean Jacques MICHAU, Sénateur de l’Ariège (9)

Ali MOHAMED AHAMADA, Adjoint au maire de Villeurbanne (69)

Jacques MOIGNARD, Maire de Montech (82)

Franck MONTAUGÉ, Sénateur du Gers (32)

Laurence MOULIN, Première Adjointe de Corbas (69)

Adrien NAIZET, Conseiller municipal de Rouen (76)

Christophe NAJDOVSKI, Adjoint à la Maire de Paris (75)

Yohann NÉDÉLEC, Adjoint au Maire de Brest (29)

Nicolas NORDMAN, Adjoint à la Maire de Paris (75)

Bruno NOUALI, Adjoint à la maire de Petit-Quevilly (76)

Henri OCTAVE, Maire de Gandrange (57)

Luce PANE, Maire de Sotteville-lès-Rouen (76)

Sophie PANTEL, Présidente du Conseil Départemental de la Lozère (48)

Marie Christine PARROT, Conseillère municipale de Paimpol (22)

Germinal PEIRO, Président du Conseil Départemental de la Dordogne (24)

Eric PENSO, Maire de Clapiers, Vice-président de Montpellier Méditerranée Métropole (34)

Eric PLIEZ, Maire du 20e arrondissement de Paris (75)

Olivia POLSKI, Adjointe à la Maire de Paris (75)

Pascal PRAS, Maire de Saint-Jean-de-Boiseau (44)

Angèle PRÉVILLE, Sénatrice du Lot (46)

Audrey PULVAR, Adjointe à la Maire de Paris et conseillère Régionale d’Ile-de-France (75)

Michaël QUERNEZ, Maire de Quimperlé (29)

Pierre RABADAN, Adjoint à la Maire de Paris (75)

François RAGE, Maire de Cournon-d’Auvergne (63)

Valentin RASSE LAMBRECQ, Conseiller municipal de Rouen, conseiller départemental de Seine-Maritime (76)

Laurence RENOU, Adjointe au Maire de Sotteville-lès-Rouen, vice-présidente de la Métropole Rouen Normandie (76)

René RÉTHORÉ, Maire de Nandy (77)

Bertrand RINGOT, Maire de Gravelines (59)

Sylvie ROBERT, Sénatrice d’Ille-et-Vilaine (35)

Frédéric ROIG, Pégairolles-de-l’Escalette (34)

Gilbert ROGER, Sénateur de la Seine Sain-Denis (93)

Carine ROLLAND, Adjointe à la Maire de Paris (75)

Johanna ROLLAND, Maire de Nantes et Présidente de Nantes métropole (44)

Jean-Luc ROMERO MICHEL, Adjoint à la Maire de Paris (75)

Chantal RONSIN, Conseillère municipale de Cherbourg-en-Cotentin (50)

Margaux ROUCHET, Conseillère régionale Hauts de France (59)

Nicolas ROULY, Maire de Grand-Quevilly (76)

Fabrice ROUSSEL, Maire de la Chapelle-sur-Erdre (44)

Sandrine RUNEL, Adjointe au Maire de Lyon (69)

Pierre SABATIER, Conseiller municipal de Clermont-Ferrand (63)

Benjamin SAINT-HUILE, Maire de Jeumont (59)

Isabelle SANTIAGO, Députée du Val-de-Marne, conseillère départementale (94)

Sylvaine SANTO, Maire de Roncherolles-sur-le-Vivier (76)

Maxime SAUVAGE, Adjoint au Maire du 20e arrondissement de Paris (75)

Sébastien SÉMERIL, Adjoint au maire de Rennes (35)

Paul SIMONDON, Adjoint à la Maire de Paris (75)

Nicolas SORET, Maire de Joigny (89)

Sileymane SOW, Adjoint au maire de Rouen (76)

Lucien STANZIONE, Sénateur du Vaucluse (84)

Jean-Pierre SUEUR, Sénateur du Loiret, ancien ministre (45)

Eric SWARTVAGHER, Conseiller municipale de Paimpol (22)

Agnès TAVARD, Adjointe au Maire de Querqueville (50)

Karen Taieb, Adjointe à la Maire de Paris (75)

Amel TEBESSI, Adjointe au Maire de Le Rheu (35)

Rachid TEMAL, Sénateur du Val d’Oise, conseiller régional d’Ile-de-France (95)

Jean Pierre THEVENOT, Maire de Cany-​Barville (76)

Jean-François TIMMERMAN, Conseiller Métropolitain Rouen-Normandie (76)

Anouch TORANIAN, Adjointe à la Maire de Paris (75)

Selene TONON, Conseillère municipale de Rennes (35)

David TRAVERS, Adjoint au Maire de Rennes (35)

Yannick TRIGANCE, Conseiller régional Ile-de-France (93)

Stéphane TROUSSEL, Président du Département de la Seine-Saint-Denis (93)

Jérôme UCHAN, Maire de Lombrès (65)

Laurent UGHETTO, Conseiller départemental de l’Ardèche, ancien président du département (7)

Cédric VAN STYVENDAEL, Maire de Villeurbanne (69)

Claudine VASSAS MEJRI, Maire de Castries (34)

François VAUGLIN, Maire du 11e arrondissement de Paris (75)

Sarah VAUZELLE, Adjointe au Maire de Rouen (76)

Jean-Marc VAYSSOUZE-FAURE, Maire de Cahors (46)

Dominique VERSINI, Adjointe à la Maire de Paris (75)

Christophe VIAL, Maire de Saint-Genès-Champanelle (63)

Roger VICOT, Maire de Lomme, conseiller départemental du Nord, vice-président de la Métropole Européenne de Lille (59)

Jean-Claude VILLEMAIN, Maire de Creil, président de l’Agglomération Creil Sud Oise (60)

Sébastien VINCINI, Maire de Cintegabelle, conseiller départemental de Haute-Garonne (31)

Michaël WEBER, Maire de Woelfling lès Sarreguemines, conseiller régional du Grand Est (57)

Ariel WEIL, Maire de Paris Centre (75)

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Écologie

Hélène Thouy, candidate du Parti animaliste à la présidentielle de 2021

Le Parti animaliste fait comme s’il n’y avait pas de crise.

Le Parti animaliste est une véritable escroquerie sur le dos des animaux. Il ne défend aucune valeur concrète, même pas la fin immédiate de l’expérimentation animale. Preuve de cela, le discours s’est encore plus édulcoré. L’animalisme a cédé au discours traditionnel comme quoi pour préserver l’humanité il faut préserver les animaux. C’est totalement à rebours des valeurs des amis des animaux, pour qui les animaux ont une valeur en soi et pour qui il ne s’agit pas de faire du racolage utilitariste.

« Nous ne pouvons du reste vivre sans les animaux : la biodiversité, c’est-à-dire l’existence pérenne de millions d’espèces sur notre planète, est une condition sine qua non de notre survie. Les scientifiques ne cessent de nous alerter que le risque est grand que les humains subissent, tout autant que les autres espèces, la sixième extinction de masse de l’histoire de notre planète. »

Ces propos de Hélène Thouy sur son site pour l’élection présidentielle de 2022 en disent long sur la soumission totale du Parti animaliste à la vision dominante. Au lieu de dire que l’humanité n’est qu’une composante de la planète, de la vie sur Terre, on dit le contraire, les animaux seraient une composante de la vie de l’humanité. C’est là une inversion anthropocentriste qui est le produit du carriérisme, de l’insertion opportuniste dans le jeu électoral.

Le Parti animaliste n’est là que pour faire témoignage, avec des gens se valorisant individuellement et faisant carrière au moyen de ce que l’Etat finance aux candidats passant un certain pourcentage de voix. Et comme on le sait le Parti animaliste joue sur la corde sentimentale, avec des chiens et des chats sur des affiches. On est au niveau zéro sur le plan culturel et intellectuel. La lamentable vidéo mise en ligne pour l’annonce de la candidature à la présidentielle de 2022 en témoigne.

Le plus grave dans tout cela, c’est la négation de la crise. Le Parti animaliste fait tout de même le tour de force de ne même pas parler de la pandémie en cours, de ne même pas parler de son origine qui est la condition animale au niveau planétaire. Ce n’est pas pour rien qu’il n’en est pas parlé : c’est le reflet d’un point de vue petit-bourgeois électoraliste, qui ne veut pas choquer, qui veut s’inscrire dans l’idéologie dominante, en faisant passer l’animalisme en contrebande. C’est à la fois ridicule et lamentable, et surtout honteux de par ce que vivent les animaux, qui ont besoin de tout sauf de faux amis de ce genre.

Ceux qui contournent l’origine de la pandémie – que l’humanité joue aux apprentis-sorciers en s’imaginant sortie de la Nature – ont tout faux. Ceux qui veulent une humanité en harmonie avec la Biosphère ont raison. Il n’y a rien entre les deux et le Parti animaliste est du mauvais côté de la balance ; il est une partie du problème, pas une partie de la solution.

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Politique

L’antifascisme de gauche (et non « anarchiste ») sera essentiel en 2022

L’affrontement Droite/Gauche impose une ligne claire.

L’antifascisme est historiquement un concept porté par le mouvement communiste et accepté par le mouvement socialiste. Le mouvement communiste a en effet développé le principe du « Front populaire », appelant à une unité la plus large contre une extrême-Droite aux portes du pouvoir ou du moins active de manière violente. Le mouvement socialiste a accepté ce principe, permettant une unité ouvrière à la base, avec même souvent un élargissement jusqu’à la petite-bourgeoisie intellectuelle.

L’anarchisme a toujours récusé l’antifascisme, considéré comme une trahison d’une révolution qui serait à l’ordre du jour à court terme. On notera que, historiquement, le trotskisme a sur ce plan la même conception que l’anarchisme et c’est pour cela que le trotskisme a refusé la Résistance (c’est le fameux « ils se valent »).

Or, ces dernières années, les « antifas » ce sont avant tout les anarchistes, qui prétendent que l’antifascisme s’assimile à l’anarchisme car ce serait une opposition à toute autorité. Agissant ainsi, ils pratiquent un hold-up culturel et politique et troublent totalement la définition de l’antifascisme véritable. Les médias se sont empressés de valider cette équation antifas = anarchistes.

En réalité, l’antifascisme, c’est pourtant la considération que l’écrasement de l’extrême-Droite prime sur toute autre considération. On peut pas se dire antifasciste et considérer, par exemple, que le Parti socialiste équivaut au fascisme, qu’Emmanuel Macron est similaire à Marine Le Pen, ou toute autre considération « ultra » qui va à l’opposé du sens unitaire de ce qu’est l’antifascisme.

Et l’antifascisme, ce n’est pas non plus une unité par en haut pour convaincre les convaincus. Il ne s’agit pas d’unir les antifascistes pour des « coups », des actions « choc » mais bien de mobiliser le plus de gens possibles, de faire en sorte que les gens ne soient pas happés par l’extrême-Droite. Ce qui signifie faire de la politique, et non pas des actions associatives, syndicales, « militantes » ou caritatives.

La politique a en effet horreur du vide et en ce sens, se tourner même vers des gens qui se disent réformistes de type syndical ou associatif et participent aux élections a un sens, alors que s’adresser à des anarchistes vivant en vase clos et ne prenant jamais de responsabilités politiques n’en a pas.

L’anarchisme récuse les points de vue politiques, comment pourrait-il aider à occuper le terrain politique face au fascisme ?

Il est de toutes façons clair que les « antifas » dans leur version anarchiste n’auront existé que dans une période où l’extrême-Droite activiste était marginale. Dès qu’on rentre dans une phase historique, comme c’est le cas ou bientôt le cas, le caractère incohérent de l’anarchisme saute aux yeux, ou bien, de toutes façons, il s’avère sans puissance, dépassé.

Ce qui se passe en effet, c’est que l’extrême-Droite activiste se structure hardiment en ce moment, dépassant le folklore pour poser des jalons culturels et idéologiques visant les masses. Elle n’y arrive pas, elle reste isolée, cependant elle a compris qu’en 2022 elle disposerait d’un puissant levier avec Marine Le Pen, avec l’union de l’extrême-Droite et de la Droite (ou au moins d’une partie de la Droite).

L’extrême-Droite activiste se prépare donc à épauler la vague Marine Le Pen, à servir de provocateurs, d’aiguillons, d’accélérateurs de feux, de poussées dans de nouveaux secteurs. Elle va appuyer une tendance de fond, en agissant non pas au premier rang d’un activisme de masse (comme les SA allemandes d’Adolf Hitler ou les chemises noires italiennes de Benito Mussolini), mais au second rang d’une révolution conservatrice généralisée (comme en Espagne juste avant le coup d’État de Franco).

Il faudra alors qu’un antifascisme de gauche soit en mesure d’opérer, de manière totalement différente des « antifas » qui sont en fait des anarchistes. Car il s’agira de lire les choses politiquement et de répondre politiquement.

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Politique

Le PS annonce son prochain congrès avec la présidentielle 2022 en ligne de mire

Le Parti socialiste tenait un Conseil national et son premier secrétaire Olivier Faure a fait un discours mardi 1er juin pour en préciser les orientations. Il est question du prochain congrès (le 79e), qui se tiendra les 18 et 19 septembre à Villeurbanne, dans l’agglomération de Lyon.

L’enjeu est très clair et assumé : le PS entend se doter pour l’automne prochain d’une candidature forte et avec un projet reconnu en vue de la présidentielle de 2022. On comprend à travers les lignes qu’il s’agira de la candidature d’Anne Hidalgo, bien que son nom ne soit pas cité et que cela n’a ainsi pour l’instant rien d’officiel.

Olivier Faure a en tous cas bien expliqué en quoi il entendait faire du PS une force centrale à Gauche en 2022, à défaut d’être encore la force centrifuge de la Gauche française. Dans le contexte de la campagne électorale pour les élections régionales et départementales actuellement, il en a profité pour rappeler que le PS est « la formation de gauche la mieux implantée dans les territoires », ce qui est tout à fait vrai.

On a ainsi le droit à un discours très à Gauche dans la forme, dans les prétentions, avec notamment une prise de conscience très nette du danger que représente l’extrême-droite et le nationalisme. Pour ce qui est du fond et du contenu cependant, on a du mal à imaginer comment le PS arrivera à soulever les classes populaires en France d’ici à 2022.

Olivier Faure n’a pas grand-chose de plus à proposer que faire croire en l’Union européenne (« vraie bonne nouvelle ») ou la subvention des voitures électriques… C’est léger, et surtout bien trop décalé par rapport aux enjeux de l’époque, avec en arrière plan une tendance généralisée à la guerre et une crise économique d’envergure.

Olivier Faure imagine-t-il vraiment qu’il aura du succès en prétendant que l’endettement européen ou l’élection de Joe Biden aux États-Unis sont des bonnes choses ? Il y a de quoi en douter. En attendant, il a au moins le mérite de proposer, d’essayer d’appuyer un projet concret tout en allant dans le sens d’une reconstruction et d’une unité de la Gauche.

Voici le discours :

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Politique

Présidentielle 2022: la Gauche déjà au bord du gouffre

On est à un tournant.

Ce qu’on risque, avec la présidentielle de 2022, c’est une situation à l’américaine, ou à l’anglaise. On risque de faire face à notre Donald Trump, à notre Brexit, c’est-à-dire à une situation où une Droite populaire et autoritaire l’emporte sur une Gauche sociétale et libérale.

Ce risque est dû à deux phénomènes: le premier consiste en un repli nationaliste et militariste en raison de la tentation inévitable de chaque grande puissance de se lancer dans la bataille pour le repartage du monde. Le second est le processus où la Gauche historique a été balayée au profit d’un remplacement du socialisme et de la lutte des classes par l’appel à une société inclusive et les droits individuels.

Le grand problème dans cette situation, on le sait, est la passivité complète des masses. Elles ne s’impliquent dans rien, absolument rien, ou alors elles ne font que passer, sans jamais rester. Il n’y a ainsi aucune culture qui reste sur le long terme et tout est velléitaire. Impossible de relancer quelque chose dans le bon sens dans un tel panorama.

Et pourtant il le faut bien. Alors il faut penser que c’est la présidentielle de 2022 qui sera la clef, dans la mesure où elle réactivera l’opposition Droite/Gauche. Ce faisant, s’il y a suffisamment de travail de fond et que la crise a assez œuvré, il y aura une intense bataille au sein de la Gauche elle-même, pour une redéfinition.

Comment faire pour qu’elle ne soit ni fratricide, ni suicidaire ? Là est le problème, surtout qu’il y a le populisme de Jean-Luc Mélenchon qui vient empêcher de formuler quelque chose de constructif, de lié à la Gauche historique.

Aussi cet affrontement Droite/Gauche sera-t-il une bataille d’idées et de culture, une bataille de figures politiques s’alignant sur ces idées et cette culture. C’est là que tout va se jouer et en ce sens la Gauche est déjà à un tournant. Il s’agit en effet déjà de préparer cette séquence qui s’avère si cruciale pour notre pays et la direction du cours des choses.

Il faut lever le drapeau de la Gauche historique, montrer que les valeurs de celle-ci sont la meilleure orientation, la seule orientation ! Voilà la grande exigence de notre temps.

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Fabien Roussel, candidat PCF du défi des jours heureux

Le programme de Fabien Roussel est d’esprit romantique, dans l’approche « communiste à la française ».

Les 200 « conseillers » du PCF avaient déjà voté le 13 mars 2021 pour que Fabien Roussel soit leur candidat à la présidentielle de 2022. Ils ont cependant tenu à disposer d’une sorte de plébiscite de la base, afin d’être certain de parvenir à une mobilisation de celle-ci. Le PCF profite en effet d’un vivier de 43 000 adhérents et peut ainsi espérer réussir à déborder les autres mouvements de gauche. Du moins le pense-t-il.

De ces 43 000 adhérents, 30 179 ont voté le 9 mai 2021. Il y avait deux options :

– celle de la candidature en solitaire du PCF ;

– la participation à l’union de la Gauche.

21 333 adhérents (depuis au moins trois mois et à jour de cotisation) ont voté pour présenter un candidat PCF au premier tour (soit 72,42% des votants), contre 6 813 pour l’union de la gauche (soit 23,13%). On peut considérer que le plébiscite a réussi. La majorité des gens actifs au PCF considèrent que c’est l’heure d’une réaffirmation qui soit franche.

Il y a ensuite eu le choix du candidat. Fabien Roussel a obtenu 23 219 voix (soit 82,36%), contre 512 pour Emmanuel Dang Tran (soit 1,82%) et 45 pour Grégoire Munck (soit 0,16%). C’est là totalement un plébiscite, dans la mesure où l’opposition est totalement marginalisée.

C’est une point important car, depuis les années 1990, il y a une grande agitation dans les rangs du PCF, avec des tendances essayant de s’affirmer. Toutes ont échoué. Dans le cas précis, Emmanuel Dang Tran représente la ligne nostalgique du PCF des années 1970-1980, un terrain désormais totalement siphonné par le Pôle de Reconstitution Communiste en France (PRCF), qui profite de son influence notable chez les traditionalistes de la CGT.

Grégoire Munck est quant à lui sur une ligne post-communiste avec une réflexion post-marxiste sur l’argent, les richesses, etc.

Fabien Roussel représente la grande continuité du PCF depuis 1989, et depuis Maurice Thorez. Il représente le marxisme à la française, c’est-à-dire une passion ou un jeu intellectuel. Le positionnement présidentiel de Fabien Roussel, sur le site fabienroussel2022.fr ouvert pour l’occasion, en témoigne largement.

Le vote espéré est un vote d’estime pour le PCF présenté comme le représentant du sentimentalisme social. C’est le communisme interprété comme goût de l’égalité, comme passion française.

« Je suis enthousiaste.

Enthousiaste d’avoir été désigné pour mener la bataille des élections présidentielles et législatives de 2022 afin d’écrire une nouvelle page de notre histoire commune et de construire, ensemble, une perspective pour la France, celle des Jours Heureux.

Depuis plus d’un an, nous sommes confrontés à une terrible épreuve. Il y a celles et ceux qui y font face en donnant le meilleur d’eux-mêmes. Et il y a ceux qui en profitent, en tirent profit… Le capitalisme a démontré une nouvelle fois son incapacité à apporter des réponses à la hauteur des enjeux humains.

Il y a de quoi être frappés de stupéfaction devant les milliards accumulés par une poignée d’ultra-riches et d’actionnaires pendant que, par notre travail quotidien et notre solidarité, c’est nous qui faisions tenir le pays debout.

La France est un pays riche. Elle tient sa richesse du monde du travail et de la création. Le temps est venu. Une nouvelle époque se dessine. Il est temps d’abolir les privilèges de quelques-uns en faisant de l’égalité, du respect de l’Humain et de la planète notre but commun.

Ensemble scellons un pacte national. Nous avons un an pour bâtir, un projet pour la France. Un pacte pour affronter la finance et s’attaquer à l’évasion fiscale, un pacte pour en finir avec le chômage en sécurisant les parcours professionnels, en produisant en France par la relance de filières industrielles, un pacte pour le pouvoir d’achat et les services publics, un pacte pour la jeunesse et l’éducation.

Un pacte pour l’avenir, un pacte pour la France.

En avril 2022, nous reprendrons notre avenir en main. Soyez assurées et assurés que j’y mettrai toute ma force, mon énergie et ma fraternité.

Dès aujourd’hui, rejoignez-nous, pour relever, ensemble, le défi des Jours heureux. »

La France est le leitmotiv pour le PCF, mais certainement pas la classe ouvrière, le capitalisme, la crise, la lutte des classes, etc. On sent qu’il s’agit de faire propre, accessible, que le but est de ne pas heurter. C’est la pari d’une transition réussie à une nouvelle période. Encore faut-il que celle-ci soit lisse : en cas de crise profonde, déchirant les tissus sociaux, le PCF serait ici propulsé hors du champ politique avec une telle démarche indolore et incolore.

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Candidature présidentielle de Fabien Roussel: le PCF à quitte ou double

Le PCF assume un parcours en solitaire pour la présidentielle de 2022.

On peut très bien penser que le PCF considère que la présidentielle de 2022 verra la Gauche perdre et que partant de là, il est plus important de chercher à maintenir une formation en crise d’identité. On peut aussi penser que de toutes façons, si un candidat de gauche se dégage avant les élections, le PCF pourra d’autant plus négocier son soutien.

Mais ce faisant on perdait la nature historique de la candidature de Fabien Roussel à la présidentielle de 2022. On parle en effet ici du Parti Communiste Français, issu en 1920 de la majorité des socialistes choisissant de rejoindre l’Internationale Communiste. Cet épisode donna d’ailleurs également naissance à la tradition socialiste, synthétisée au Congrès de Tours de 1920 par un long discours de Léon Blum

La candidature à la présidentielle de Fabien Roussel apparaît ainsi comme un anti-congrès de Tours à l’envers, formule alambiquée pour dire que pour éviter d’avoir à retourner avec les socialistes, les membres du PCF tentent le coup d’une réaffirmation. N’ont-ils pas réussi d’ailleurs à se maintenir malgré la chute du bloc de l’Est, contrairement à de nombreux autres Partis Communistes, tels le pourtant si fort Parti Communiste Italien ?

Pour les membres du PCF, le pari d’une candidature à la présidentielle se tient ainsi au nom d’une tradition maintenue, et du fait que de toutes façons il n’y a pas le choix pour pouvoir résister à la pression de La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon.

Seulement voilà, qu’est-ce que le PCF ? Le PCF ne se revendique plus de Lénine et de Staline, ce qui place le curseur en 1953-1956. Il ne se revendique plus non plus du centralisme démocratique et de la dictature du prolétariat. On est là à la fin des années 1970. Il n’assume plus le marteau et le faucille non plus. Que représente-t-il alors ?

Il représente la main-mise sur le PCF de la part de sa Commission économique, à travers un long parcours remontant à Paul Boccara, inventeur de la conception du « Capitalisme Monopoliste d’État » régulièrement mise à jour dans la revue du PCF « économie et politique » et accompagnée par une autre revue du PCF « Cause commune« .

Les propos de Fabien Roussel sur son site de candidature présidentielle reflète totalement cette conception d’un capitalisme devenu financier seulement qui se survivrait à lui-même grâce aux aides de l’État.

Mais qui s’intéresse à cela à la base du PCF ? Strictement personne. Et dans un contexte de crise, cette approche conceptuelle-théorique de la réalité du PCF ne suffira jamais à produire une culture pour galvaniser les gens, les organiser, développer des perspectives, etc.

C’est cela qui attend le PCF avec cette candidature : l’expression du décalage complet entre une base ne se préoccupant pas du tout de théorie et un appareil ultra-pointu au niveau de ses conceptions. Si la crise implique une remontée du niveau de conscience, alors l’affrontement sera idéologique, avec une sortie par la Gauche, soit une forme ou une autre. Si la crise renforce la dépression générale, ce sera l’agonie.

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Liquidation de la Gauche: la réunion de Yannick Jadot d’EELV, le Emmanuel Macron « vert »

Europe Ecologie-Les Verts mène depuis plusieurs années une opération systématique et structurée de liquidation de la Gauche. Elle est bien aidée en cela par les dirigeants actuels du Parti socialiste et du mouvement Génération·s de Benoît Hamon. La réunion de plusieurs personnalités politiques samedi 17 avril dans un hôtel parisien à l’initiative de Yannick Jadot apporte une pierre à cet édifice.

EELV, ce sont des « bobos » de centre-ville qui ne connaissent rien à la vie du peuple, un peuple qu’ils méprisent d’ailleurs. EELV, ce sont des libéraux-libertaires dont les mœurs et les valeurs s’opposent fondamentalement à celles de la classe ouvrière, valeurs portées historiquement par la Gauche. EELV, ce sont des libéraux-centristes se donnant une image sociale alors qu’ils ne critiquent jamais la bourgeoisie ni le capitalisme… Et pour cause, ils en sont l’aspect le plus moderne.

Enfin, et surtout, EELV ce sont des politiciens opportunistes qui n’ont en réalité aucune pratique concrète et de terrain de l’écologie, de la défense des espaces naturels, des zones humides, des animaux. Rien que ce dernier point dit tout.

La Gauche, la vraie Gauche, ne peut qu’être horripilée face à de tels gens. Comme dit ici en juillet 2020, il est du devoir de la Gauche de barrer la route à quelqu’un comme Yannick Jadot, qui se positionne comme un Emmanuel Macron « vert » en vue de la Présidentielle 2022.

Yannick Jadot sait très bien que la vraie Gauche le combat et il a donc tout intérêt à jouer la carte de « l’unité », pour empêcher toute critique, en se positionnant comme incontournable, reconnu médiatiquement, constructif, etc. C’est exactement ce qu’il a fait en convoquant une réunion médiatique samedi 17 avril.

Et cela est une immense réussite pour lui dans sa perspective de neutraliser la Gauche. Il le dit très clairement en se félicitant à l’issue de sa réunion qu’elle ait débouché sur « le respect mutuel », précisant que dorénavant « on ne disqualifie pas les autres à gauche ».

Et d’ailleurs c’est lui qui donne le ton pour la suite, en convoquant une nouvelle réunion pour la fin du mois de mai et en décidant de son ouverture à de soi-disant collectifs « citoyens ».

La manœuvre est grossière et jamais de véritables dirigeants de gauche n’auraient accepté de se rendre dans un hôtel parisien, à huis clos, pour discuter pendant plusieurs heures d’on ne sait quoi, sans aucune base démocratique, dans l’unique but de prendre une photo autour de Yannick Jadot en sortant.

Mais c’est que tous les gens qui ont répondu à la convocation n’ont aucune base démocratique justement, car ils n’ont aucun attachement à la Gauche historique ni aucune perspective politique de gauche.

Il y a donc eu une réunion de plusieurs heures, et beaucoup d’articles de presse parlant d’une abstraite « unité » de la gauche et des « écologistes ». En réalité, personne ne sait ce que ces gens se sont dit, personne ne sait d’ailleurs vraiment qui était présent au côté de Yannick Jadot, à part les personnalités les plus connues comme Anne Hidalgo, Benoit Hamon, Olivier Faure, Julien Bayou, Eric Coquerel ou Corinne Lepage.

Il faut pointer ici la responsabilité particulièrement grande de l’actuel dirigeant du Parti socialiste Olivier Faure, qui après n’avoir présenté aucune tête de liste PS aux élections européennes de 2019 (au profit du bobo libéral-libertaire Raphaël Glucksmann), fait en sorte que le PS se range pour 2022 derrière EELV.

Tout cela n’a rien à voir ni de près ni de loin avec la Gauche. Et c’est tellement éloigné des classes populaires et des enjeux de notre époque que c’est un véritable cadeau pour la Droite et l’extrême-Droite, trop contentes d’avoir affaire à de telles caricatures « bobo » de gauche.

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PCF: un premier pas pour la présidentielle de 2022

Le Parti communiste français joue son va-tout.

Les délégués du PCF ont validé la stratégie d’une candidature de leur parti à la présidentielle, la base devra approuver ou non ce choix d’ici mai. Voici le communiqué (inintéressant) de présentation du vote effectué le 11 avril avec Fabien Roussel qui sera le candidat dans l’état actuel des choses, et le (très intéressant) bulletin de vote pour le choix de la base :

« PCF/Candidature à la présidentielle : Aux militant-es communistes de décider les 8 et 9 mai prochains !

Le PCF a réuni ce week-end plus de 1000 délégué-es lors de sa Conférence nationale.

Dans un contexte de pandémie, l’organisation de cette conférence, avec des protocoles sanitaires stricts et un système de visioconférence totalement inédit, a permis aux délégué-es de travailler à la façon dont le PCF allait participer aux échéances électorales stratégiques de 2022.Le PCF se félicite de la réussite technique de cette conférence nationale. Un grand défi démocratique a été relevé, avec les interventions des délégué-es depuis les locaux de leurs fédérations et sections permettant un débat politique serein et de grande qualité.

Non la pandémie ne peut être prise comme prétexte pour étouffer la démocratie et l’intervention politique.

Durant une journée et demi, plus de 100 interventions ont nourri un débat particulièrement riche et fraternel.

Samedi 10 avril, la conférence nationale a largement adopté (à plus de 66 %) le principe d’une candidature présentée par le PCF à l’élection présidentielle, qui aura pour but de notamment s’adresser au monde du travail et à la jeunesse, qui proposera une alternative aux politiques macronistes et en rupture avec la mondialisation capitaliste.

Ce dimanche 11 avril, à plus de 73 %, (95% des votes exprimés), la conférence nationale a décidé de proposer au vote des adhérents, Fabien Roussel, secrétaire national, comme candidat présenté par le PCF à l’élection présidentielle de 2022.

Ce sont au final, les adhérent-es qui valideront ces choix lors d’une consultation du 7 au 9 mai prochains.

Parti communiste français,

Paris, le 11 avril 2021. »

Le bulletin pour la consultation est le suivant :

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Fabien Roussel du PCF imagine pouvoir rafler la mise à Gauche

Constatant la faillite de la Gauche, le PCF va tenter une candidature de Fabien Roussel pour la présidentielle de 2022 et il tient à le faire savoir. Mais le PCF a été une composante de la Gauche gouvernementale, est-il encore crédible aux yeux des gens ?

Le PCF ne pèse quasiment rien dans le pays, mais il y a des restes. Quand on a été le premier parti de France, quand on a eu pendant des années et des années une hégémonie quasi totale sur la classe ouvrière et les classes populaires en général, alors forcément on conserve une certaine assise. Et en tous cas une capacité à être lucide sur la situation de la Gauche.

En l’occurrence, c’est une catastrophe, car la Gauche est complètement hors-sol, elle ne pèse plus rien et en plus elle est incapable de se remettre en question. D’ailleurs, elle est en train de s’effacer du paysage politique, prise en étau par le social-libéralisme d’Europe Écologie Les Verts et le social-populisme de la France Insoumise.

La direction du PCF le voit bien, mais au lieu de renverser la table et de participer à proposer de nouvelles bases, elle s’imagine que c’est l’occasion de tenter un coup. La candidature à la présidentielle 2022 du secrétaire national du PCF et député du Nord Fabien Roussel sera donc soumise au vote des militants PCF le 9 mai prochain, avec pour cela une campagne médiatique qui est lancée déjà depuis plusieurs semaines.

Fabien Roussel ne mâche pas ses mots pour appuyer son projet, en insultant toute idée de dynamique unitaire de la Gauche, tout projet de refonte collective. Dans le Journal du Dimanche du 21 mars 2021, il explique par exemple pourquoi il ne croit pas à une « primaire » de la Gauche :

« Je n’y crois pas. Pour moi, ce n’est pas la solution. Avec ces histoires de primaire, on met des pansements sans s’attaquer à la vraie maladie : si la gauche est faible aujourd’hui, ce n’est pas parce qu’elle est émiettée ; c’est parce qu’elle a déçu, qu’elle a été arrogante, en dessous de tout. C’est là-dessus qu’on doit d’abord travailler. L’événement de cette présidentielle, ce sera donc un candidat communiste. Une candidature apaisée, bienveillante et ouverte sur l’ensemble de nos concitoyens. »

Le constat de l’arrogance et de la déception est sans doute très vrai. Mais ce n’est pas en jouant les gros bras en posant sur la table une candidature « solo » que le PCF arrivera à quoi que ce soit. Pourquoi ? Car le PCF fait partie du problème, et non pas de la solution. Le PCF lui-même a participé ces dernières années à diluer la Gauche, à n’en faire qu’une caricature de ce qu’elle a pu être au 20e siècle.

C’est tellement vrai que Fabien Roussel présente sa possible candidature « communiste » sans être capable d’utiliser ne serait-ce qu’une seule fois le mot « capitalisme », ou encore le mot « bourgeoisie ». C’est ridicule.

Ce qu’il raconte est complètement insipide, d’une mollesse incroyable :

« Je souhaite porter ce combat pour que les valeurs de solidarité, de générosité et de justice redeviennent majoritaires. »

Alors qu’on est en pleine crise, c’est bien trop faible. Cela sans compter les mensonges. Si le PCF s’imagine qu’il convaincra les classes populaires en racontant que le problème des Français est la pauvreté ou encore « les jeunes qui font la queue pour manger », comme si la France était un pays sous-développé, il se met le doigt dans l’œil.

En réalité, le capitalisme est ultra développé en France, il est absolument partout. Les classes populaires sont elles-mêmes totalement intégrées à la grande marche du capitalisme. À leurs dépens bien sûr, mais pas au prix de leur pauvreté. La classe ouvrière française a bien trop d’acquis et de développement pour accepter un faible niveau de vie ; il faut vraiment être totalement déconnectée de l’Histoire et du quotidien des classes populaires pour prétendre l’inverse.

L’actualité des classes populaires, c’est qu’elles doivent assumer la démocratie pour elles seules, et mettre de côté la bourgeoisie qui mène le monde et la planète à leur perte. Mais assumer cela, c’est de l’engagement, du travail, des convictions profondes et complexes. Cela nécessite de se couper avec un train de vie et surtout un mode de vie petit-bourgeois, ce que les dirigeants du PCF n’envisage aucunement de faire.

Et pour cause : cela fait longtemps que le PCF n’est plus que le supplétif syndicaliste d’une Gauche bobo, urbaine, pro-migrants, pro-LGBTQ+, pro-art contemporain, racialiste, anti-police, anti-prolétaires, etc. Ce n’est pas comme ça qu’on arrachera les ouvriers à la passivité ou à l’extrême-Droite. Il faut un retour aux sources, aux fondements de la Gauche historique.

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Une semaine de questions sur le barrage à Marine Le Pen au second tour des Présidentielles

Le quotidien Libération a ouvert la boîte de Pandore en ce début de mois de mars 2021.

Au sens strict, la une de Libération avec « J’ai déjà fait barrage, cette fois c’est fini » date du 27 février 2021, mais les réactions ont suivi pendant toute la semaine et ont vraiment occupé les esprits. Et pour cause : Marine Le Pen est donnée perdante au second tour de la présidentielle de 2022 face à Emmanuel Macron avec 48% contre 52%. La différence est si faible qu’elle fait froid dans le dos et en plus on observe aisément que Marine Le Pen a compris qu’elle ne devait rien dire afin de ne pas se discréditer, le temps travaillant pour elle.

Son idée, c’est de paraître comme un recours qui assumerait de ne pas aller au conflit, qui ne modifierait pas les institutions, bref comme la continuité mais dans le changement. C’est un peu le programme commun de 1981 mais inversé. Elle a compris qu’elle avait perdu à la présidentielle de 2017 en raison de son refus de l’euro, voire de l’Union européenne. Les propos qui fâchent passent donc à la trappe.

Et, malheureusement, le refus catégorique de Marine Le Pen qui existait de par le passé s’effondre, surtout à Gauche. La raison est toute trouvée. Comme on le sait, la Gauche historique est d’une faiblesse complète. Les gens se définissant comme étant de gauche sont ainsi désorientés, largement poreux au libéralisme, au relativisme, etc. On trouve donc d’innombrables idiots utiles de l’extrême-Droite.

Tout est une question de mise en perspective.

Pour les gens liés à la Gauche historique, il faut faire barrage à Marine Le Pen au second tour, quitte à voter pour un libéral ou un conservateur. La question ne se pose pas ou plus exactement elle ne se pose plus. Les socialistes et les communistes ont appris de l’expérience historique si dramatique en Italie et en Allemagne. La réponse au fascisme s’appelle l’antifascisme et l’antifascisme est un front.

Il ne s’agit pas de soutenir Emmanuel Macron mais de ne pas se comporter face au fascisme comme Gribouille qui choisit de se protéger de la pluie en se jetant à l’eau.

Ce choix est celui des courants d’ultra-gauche (les anarchistes et les trotskistes), qui ont toujours par principe refusé l’antifascisme. Selon eux, l’antifascisme est une trahison. Il y a également désormais dans ce camp La France Insoumise, dont les dirigeants prennent un malin plaisir à ne surtout pas dire qu’il faut faire coûte que coûte barrage à Marine Le Pen. Enfin, il y a les courants post-modernes qui, focalisés sur l’écriture inclusive, les trans et les migrants, n’ont jamais ouvert un livre d’Histoire et ne s’intéressent de toutes façons pas au mouvement ouvrier.

Ultra-gauche, populistes et post-modernes servent dans les faits littéralement de cinquième colonne. Ils banalisent l’extrême-Droite, ils contribuent à ce que les terrains lui soient abandonnés, ils proposent ni plus ni moins que de lui laisser l’appareil d’État.

Une telle position est inacceptable et la fracture va toujours être plus claire alors qu’on va vers l’élection présidentielle. Elle va consister en un véritable affrontement de ligne. Il faut avoir conscience de cela alors que les enjeux se font toujours plus grands avec la crise.

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La funeste blague bobo de «2022 ou jamais»

Les bobos proposent un concours à la Miss France pour l’union de la Gauche en 2022.

Par les temps qui courent, il n’est pas rare de voir les médias annoncer telle ou telle initiative de gauche, sans qu’on ne trouve rien ailleurs. C’est comme si agir c’était disposer d’un communiqué de presse réussi.

On a ainsi un article traînant hier sur différents médias, par l’intermédiaire de l’AFP, chez 20 minutes mais aussi chez Le Figaro sous le titre « Présidentielle: création de «2022 ou jamais» pour une candidature unique à gauche ».

On se dit alors que c’est très sympathique, puisqu’il s’agir de ne pas à avoir à faire face à Emmanuel Macron et Marine Le Pen, que donc il faut l’unité. On sait bien qu’on ne peut pas laisser les choses se dérouler telles quelles, sinon on va dans le mur. L’unité à Gauche est donc incontournable.

Sauf que… on apprend dans le communiqué de presse, ou l’article, on ne sait pas trop, que « 2022 ou jamais » est une structure de six salariés, avec des fonds levés à hauteur de… 300 000 euros. 300 000 euros ! Mais où ont-ils trouvé cette somme, et pourquoi ?

Le profil des gens aux manettes le révèle. Comme « directeur général » – on est dans l’esprit corporate – on a Martin Rieussec-Fournier, qui a fondé le « mouvement de jeunes consommateurs » dénommé « Générations cobayes ».

Et à l’origine de « 2022 ou jamais », on a le collectif Rencontre des justices, fondé par Samuel Grzybowski (professeur d’économie sociale à Sciences Po), qui agit depuis la fin de 2020 et se présente comme suit :

« 400 jeunes activistes et entrepreneur·e·s de toutes les causes portent un seul message : 
nous voulons faire gagner l’écologie et la solidarité dans la décennie à venir, à commencer par 2022. »

Ce n’est pas la Gauche, mais les entrepreneurs « branchés », bref les bobos. Plus exactement :

« La Rencontre des Justices, c’est un chantier hybride et sans précédent : la réconciliation de l’activisme et de l’entreprenariat social ; l’union de la solidarité et de l’écologie. »

Mais qu’est-ce que ça ? Ces gens ne se cachent donc même plus ! Ils ont pourri la Gauche ces trente dernières années en la rongeant de l’intérieur, et là ils se disent qu’ils peuvent apparaître aussi simplement ?

Surtout pour proposer une variante Miss France de cet ignoble principe des « primaires », comme on le lit dans Le Figaro :

« Une plateforme sera lancée début mars pour initier un processus de désignation d’un candidat commun aux partis de gauche. Il se décomposera en trois phases: l’écriture d’un socle programmatique commun, de mars au début de l’été; un «parrainage populaire» où tout citoyen pourra nommer une personnalité qu’il souhaite voir concourir, en septembre; et un tour unique à jugement majoritaire où tout citoyen pourra donner une note aux 10 finalistes retenus, en novembre. »

C’est donc quelque chose opposé à la classe ouvrière, à la Gauche historique, à la lutte des classes. On est là dans le funeste triptyque LGBTQ+ – migrants – écologie sociale typiquement petit-bourgeois.

Il est impératif de dénoncer ces initiatives anti-populaires qui ne font que contribuer à décrédibiliser la Gauche et à précipiter les masses vers la Droite. L’urgence de la reconstruction de la Gauche historique et de sa confrontation avec les bobos et leurs valeurs « post-modernes » apparaît chaque jour de manière plus prégnante !

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Tribune de Youth for Climate Paris: « Nous voulons une union de la gauche en 2022 »

Le groupe Youth for Climate Paris a publié une tribune sur le site du Journal du dimanche, pour réclamer une unité de la Gauche en vue des élections de 2022. On remarquera cependant qu’il est facile de réclamer l’unité sans se prononcer sur qui doit la porter, ni sur le contenu de celle-ci !

« Nous, jeunesse pour le climat, n’appelons aucunement à voter pour un parti et ne soutenons aucun parti. Mais aujourd’hui nous devons être réalistes et prendre en compte qu’une candidature de gauche unie, certes imparfaite, reste de loin meilleure que Macron ou Le Pen et permettrait de sauver de nombreuses vies humaines et non humaines à court, moyen et long terme.

Nous devons nous refuser à laisser les appareils de pouvoir à la droite et sortir de notre impuissance politique qui s’incarne par le cycle infernal de défaites politiques que nous encaissons, entre LPPR, réforme des retraites, lois contre le ‘séparatisme’, ou aide pour le permis de chasse, qui mutilent humains et non humains.

En délaissant les institutions politiques et étatiques à l’idéologie de l’oppression, autrement dit la droite, nous entrons dans un cercle vicieux où nos combats ne consistent plus qu’à rejeter la défaite, c’est-à-dire que ce que nous considérons aujourd’hui comme une victoire est en réalité une non-défaite, renvoyant en plus à un imaginaire qui rendrait désirable notre société actuelle. Nous affirmons ainsi partout que nous voulons à tout prix filmer les flics alors que c’est la violence étatique qui est le cœur du problème ; nous luttons contre la réforme des retraites en affirmant que notre système est l’un des meilleurs du monde alors même que nous sommes conscients de la précarité de nombre de nos retraités. Nos luttes se contentent de réagir à l’actualité que les dirigeants nous imposent, et qui nous empêche de gagner du terrain. Nous devons dépasser cette position défensive et gagner une capacité d’initiative en nous appuyant sur des perspectives alternatives tangibles.

Une conception matérialiste du monde exige de nous le fait de voir le réel en face sans l’usurper. Nous en arrivons à la conclusion que si nous voulons sortir de ces cercles vicieux pour former des cercles vertueux, ce qui apparaît aujourd’hui comme une nécessité, il nous faut avoir des dirigeants à la tête des appareils étatiques qui soient les personnes les plus proches de nos idées. Un mandat clair précisera la mission à remplir dans ces organes. Il s’agira notamment de contrôler les orientations politiques qui y seront décidées. Cela impliquera de ne plus avoir à centrer nos luttes sur des reculs que nous font concéder les gouvernants, et ainsi mener une politique de conquête à travers le militantisme. C’est pourquoi nous voulons une union de la gauche en 2022 et nous croyons que s’insérer dans cette lutte précise est une condition sine qua non pour l’avancée concrète de nos luttes de manière générale, à travers les modes d’actions spécifiques à nos mouvements.

Nous ne nous reconnaissons pas dans les guerres d’égo qui animent les candidatures de gauche, nous sommes lassés de voir celles et ceux qui prétendent représenter la gauche se battre entre elle et eux, et avoir comme objectif unique de se mettre en avant, leur personne et leur parti. Les luttes progressistes découlent dans leur ensemble de récits menés collectivement. Sur le terrain nous ne cessons pas de nous rapprocher, de travailler ensemble, de faire des alliances, de s’écouter et de se prêter nos voix. Le gage de notre réussite réside en un rapprochement sur le terrain politique également.

À vous qui prétendez représenter la gauche : vous ne représenterez rien ni personne tant que votre seul objectif sera de mettre en avant votre parti. Il en va de vos responsabilités. »

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La Gauche doit barrer la route à Montebourg, le Donald Trump français

Arnaud Montebourg se lance pour la campagne présidentielle de 2022, sur une ligne souverainiste – militariste farouchement anti-chinoise.

Arnaud Montebourg ne cesse d’occuper les médias début janvier 2021 : il est littéralement placé sur orbite par les médias et, derrière, par des forces capitalistes possédant ces médias. La raison en est qu’Arnaud Montebourg pose une ligne « ni droite ni gauche » à la fois populiste et rassurante pour les capitalistes. Sa ligne équivaut à celle de Marine Le Pen ou de Jean-Luc Mélenchon, qui veulent tous les deux un État fort et une puissance militaire affirmée, mais pas en cherchant à passer outre le régime, pas en cherchant à construire une contre-opinion remplaçant celle qui est dominante.

Arnaud Montebourg est pour une unification « souverainiste » des forces en place afin d’ouvrir une perspective protectionniste – militariste. Il a expliqué au très droitier Le Point, le 9 janvier 2021, qu’il a assumé de se tourner vers la Droite :

« Qu’est-ce qui vous sépare, aujourd’hui, de la politique prônée par Jean-Luc Mélenchon ?

Qu’est-ce qui vous fait dire que je serais mélenchoniste ? La droite post-gaulliste favorable à la participation, qui défend notre pays et n’est pas favorable à la mondialisation, me paraît tout aussi proche de moi que de nombreuses personnalités de gauche. Ce dont le pays a besoin, c’est d’un compromis historique autour de la refondation de la démocratie et de l’État, mais aussi de la réforme du capitalisme. »

La sénatrice Laurence Rossignol qui le soutient totalement souligne, dans le Journal du Dimanche du 17 janvier 2021, ce refus du clivage Gauche / Droite :

« Le sujet d’Arnaud, ce n’est pas la gauche, c’est la France. Il n’enferme pas sa pensée dans les référentiels de la gauche classique. »

De fait, Arnaud Montebourg s’est vu faire des éloges par Guillaume Peltier, le numéro 2 de Les Républicains, ainsi que par la figure ultra-conservatrice Xavier Bertrand. Dans l’interview au Parisien, Arnaud Montebourg explique d’ailleurs avoir comme modèle Donald Trump, qui comme on le sait a fait passer la Droite américaine dans le populisme.

« La politique commerciale de Donald Trump vous convient-elle ?

Je n’ai aucune sympathie pour lui, mais sa politique économique a fonctionné avant le Covid. Les bas salaires se sont envolés et il a retrouvé le plein-emploi. Sa politique antichinoise est celle que nous devrions avoir. » 

Qui doute que cela fait de lui une figure du militarisme anti-chinois peut consulter une interview d’Arnaud Montebourg au Parisien, en novembre 2020. Il y explique ouvertement qu’il faut attribuer la pandémie à la Chine et la faire payer. C’est là très exactement l’argument justifiant la guerre.

« De nombreux économistes, fonds d’investissement et même, je vous le confie, les services du Trésor travaillent discrètement aujourd’hui sur un scénario d’annulation de la dette par la Banque centrale européenne. Les seuls créanciers possibles qui devraient être spoliés, de mon point de vue, devraient être les Chinois car ils sont responsables de l’expansion de cette pandémie destructrice. Leur responsabilité devra être engagée. »

Les propos d’Arnaud Montebourg impliquent la guerre. Qui veut s’opposer à la guerre doit s’opposer à Arnaud Montebourg. Qui est à Gauche doit combattre Arnaud Montebourg, qui propose une sortie par la Droite de l’impasse François Hollande ! Seule la Gauche historique porte les vraies valeurs dont on a besoin à notre époque : l’appropriation et le contrôle populaire des monopoles, le démantèlement du militarisme, l’écrasement du cannibalisme social, l’affirmation de la culture et des principes de civilisation.

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Hidalgo, Montebourg et Taubira se placent pour la présidentielle de 2022

C’est de manière indirecte mais tout à fait claire que Christiane Taubira, Anne Hidalgo et Arnaud Montebourg affichent leurs ambitions pour 2022.

Les gens à Gauche veulent un seul candidat lors de la présidentielle de 2022, car ils savent que sinon il n’y a aucune chance d’arriver au second tour. La peur n’est pas tant de voir Emmanuel Macron réélu que celle de voir un succès de l’extrême-Droite ou d’une Droite radicalisée.

La situation va par contre dans le sens inverse. La France Insoumise a déjà annoncé son candidat (Jean-Luc Mélenchon), le PCF compte le faire mais c’est déjà officiellement prévu, et on a désormais trois têtes d’affiche qui mettent en place leurs pions. Sachant que ce serait mal vu de le faire ouvertement, ils agissent de manière voilée, ce qui témoigne de leur incroyable hypocrisie.

On doit ici forcément mentionner Christiane Taubira en premier. Cette ex-indépendantiste guyanaise devenue une centriste, responsable par sa candidature en 2002 de l’arrivée de Jean-Marie Le Pen au second tour, une opportuniste tellement complète qu’il est impossible de savoir par quel bout la prendre. Cela en fait une figure très utile par des institutions n’ayant cessé de la présenter comme une figure humaniste, ce qui était d’autant plus facile que Christiane Taubira ne dit jamais rien de concret. Pour annoncer sa candidature, elle est passée par une pétition en ligne, qui aurait été mise en place de manière indépendante d’elle : Appel citoyen à la candidature de Christiane Taubira pour l’élection présidentielle de 2022.

De manière également hypocrite, on a Anne Hidalgo, qui a bien souligné aux dernières élections municipales qu’elle ne serait pas candidate à la présidentielle, se mettant entièrement au service de Paris. C’était mensonger bien entendu. Elle n’a cessé d’envoyer des signaux lors de la rentrée politique de 2020 et lance une plate-forme, « Idées en commun ». Il ne faut guère s’attendre à grand chose, puisque Anne Hidalgo joue sur deux aspects : qu’elle est une femme, qu’elle a l’habitude des hautes responsabilités. En tant que maire de Paris, avec ses amabilités pour les Qataris, elle a de quoi se faire valoir en effet et le Parti socialiste, notamment par son dirigeant Olivier Faure, la soutient, au grand dam de François Hollande qui aimerait bien revenir.

Arnaud Montebourg sait d’ailleurs qu’Anne Hidalgo a placé ses hommes un peu partout dans le Parti socialiste et pour cette raison, il est dans l’optique de fonder un nouveau mouvement politique. Bien entendu il ne peut pas le faire directement, ce serait mal vu, alors des proches ont fondé « L’Engagement », mouvement reprenant le nom de l’ouvrage publié en 2020 par Arnaud Montebourg ! Aux manettes, on a Vincent Przyluski, chef d’une entreprise spécialisée en hautes technologies et conseiller d’Arnaud Montebourg lorsqu’il était ministre de l’Économie. La ligne est bien entendu un nationalisme de gauche, affirmant l’importance des entreprises nationales, etc.

Il va de soi que personne à Gauche ne peut soutenir de telles initiatives individuelles combinées à des idéologies qui relèvent d’une sorte de capitalisme libéral social au mieux, d’un capitalisme national social de l’autre. Il faut même s’y opposer fermement et l’axe est facilement trouvé. Christiane Taubira et Anne Hidalgo, c’est le retour de François Hollande sous une autre forme. Arnaud Montebourg, c’est du Jean-Luc Mélenchon délavé. Cela représente d’ailleurs les deux principales déviations du moment : la soumission au libéralisme libertaire d’un côté, le passage au nationalisme de l’autre.

Il va de soi qu’il est difficile de contribuer à quelque chose évitant ces deux déviations, car elles ont de puissants soutiens. En même temps, Christiane Taubira et Anne Hidalgo ne peuvent pas plus tenir face à Emmanuel Macron que François Hollande. Quant à Arnaud Montebourg, il ne fait pas le poids face à Jean-Luc Mélenchon. Il est donc possible de les dénoncer, même si évidemment cet important nombre d’opportunistes parasitent terriblement le paysage.