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Jean Castex nouveau premier ministre: la ligne de la confrontation

Maître d’œuvre du déconfinement, Jean Castex a été nommé pour son caractère symbolique. Le capitalisme sait qu’une marche forcée s’impose et c’est le signal de l’écrasement du peuple, qui doit être saigné à blanc pour la relance.

Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, est décidément un grand liquidateur. À la suite des municipales, il a annoncé que le candidat de la Gauche aux présidentielles viendrait de l’écologie. Et à la nomination du nouveau premier ministre, il a fait un message sur Twitter disant :

« Avec la nomination de @JeanCASTEX le Président de la République confirme sans surprise son cap. Le jour d’après sera de droite comme le jour d’avant. Salutations républicaines à l’ancien et au nouveau Premier ministre. »

Qu’Olivier Faure n’ait pas compris qu’il n’y aura pas de « jour d’après » et que la crise ne fait que commencer, cela fait partie de sa vision du monde sociale-réformiste. On peut l’entendre. Mais s’imaginer forcé d’en rajouter dans les « salutations républicaines » à Jean Castex, c’est une faute politique ouverte.

En effet, à moins d’élargir le concept de République à tout et n’importe quoi, la nomination de Jean Castex est par définition même en opposition au principe de volonté du peuple et de chose publique. Marine Le Pen s’est d’ailleurs engouffrée dans la brèche en affirmant que personne ne sait ce que pense politiquement Jean Castex.

Car Jean Castex, c’est l’anti-politique. C’est un cadre étatique qui ne pense pas : il fait ce qu’on lui demande. S’il appartient à la Droite, il n’a ni corpus de pensée, ni engagement. Il est sorti du chapeau magique de l’appareil d’État. Personne ne le connaît, personne ne sait le définir politiquement. C’est le contournement du peuple par essence même.

Et qu’on ne dise pas que Jean Castex est maire de Prades, une commune de 6000 habitants, et que cela en fait un homme politique. C’est un petit à côté, c’est pour la forme. C’est un technicien de l’État ayant fait Sciences Po et l’ENA, passant par la Cour des comptes, la direction des affaires sanitaires et sociales du Var, le secrétariat général de la préfecture du Vaucluse, la présidence de la Chambre régionale des comptes d’Alsace, la direction de l’hospitalisation et de l’organisation des soins au ministère des Solidarités et de la Cohésion sociale, la direction du ministère de la Santé, la direction du ministère du Travail.

Il fut finalement secrétaire général adjoint de l’Élysée de Nicolas Sarkozy (Emmanuel Macron sera l’un de ceux de François Hollande). Ensuite, il est délégué interministériel aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024 à Paris, délégué interministériel aux grands événements sportifs et depuis avril 2019 le président de la nouvelle Agence nationale du sport. Au début du mois d’avril 2020, c’est lui a coordonné le travail de « réflexion » gouvernementale sur le déconfinement.

Tout cela lui fait un salaire de 200 000 euros par an. C’est l’exemple même du cadre de l’appareil d’État. Et c’est pour cela qu’il a été nommé. Organisateur du déconfinement, sa nomination est un signe de l’État aux capitalistes : on assume le déconfinement, on va rétablir l’économie à marche forcée.

En réalité, il n’y aura aucun rétablissement de l’économie. Mais il y aura la marche forcée. Jean Castex a été nommé comme annonce de celle-ci. L’homme du déconfinement arrive. Le déconfinement s’impose, coûte que coûte. Il faut arriver au jour d’après. Cela tombe bien la CGT est d’accord, le PS est d’accord, une partie de la Gauche est d’accord ! La partie décadente de la Gauche.

Car la vraie Gauche sait qu’il n’y aura pas de jour d’après. Le covid-19, c’est l’ouverture de la crise écologique, c’est un ébranlement immense du capitalisme. On rentre dans une période extrêmement troublée. Avec Jean Castex, les capitalistes annoncent la couleur. Si on n’a pas rapidement une grève exemplaire comme marqueur pour le peuple, cela va être le rouleau compresseur.
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Affaire Lamine Dieng: 145 000 euros pour un règlement à l’amiable qui fusille l’État de droit

La France paie une somme d’argent pour qu’un procès s’arrête. C’est une américanisation du droit, c’est-à-dire une réduction de la justice à des rapports individuels où tout est dommage et intérêt.

La Cour européenne des droits de l’homme a annoncé un accord juridique suivant la culture anglo-américaine. L’État français a été réduit à une personne juridique simple et la famille de Lamine Dieng, mort en 2007 dans un fourgon de police à Paris, a été élevé au statut de plaignant collectif.

Cela donne non plus la Justice, mais un différend entre personnes juridiques, différend qui se règle évidemment non pas selon des principes universels (le juste et l’injustice, le moral et l’immoral), mais selon des intérêts matériels.

En l’occurrence, l’État français a payé la « différence » pour la vie d’une personne : la vie de Lamine Dieng vaut, stricto sensu dans cette affaire puisque la famille a accepté la somme, 145 000 euros.

L’État de droit se voit liquidé au profit d’une machine judiciaire où tout devient un contentieux, comme dans le droit à la consommation. La justice est réduite à l’étude des faits pour entrevoir la possibilité d’un préjudice déclaré par l’une des parties.

Et si un accord « à l’amiable » est possible, c’est toujours cela de gagné pour la pseudo-justice réduite à un mécanisme individualisé de préjudices. Ainsi, en échange de 145 000 euros, la famille de Lamine Dieng cesse toute action envers l’État français et surtout renonce à toute autre « prétention ».

On parle de la vie d’un être humain et on est réduit à une posture juridique d’une plainte pour la panne d’un grille-pains sous garantie dans une cafeteria un matin. Il n’y a plus d’État comme réalité juridique en tant qu’émanation collective et donc forcément juste, et s’il y a de l’injuste, alors c’est reconnu et corrigé.

D’ailleurs, la preuve de cela est que l’État français avait repoussé toute faute dans l’affaire Lamine Dieng et le voilà s’effaçant devant une entité supra-sociale, puisque relevant de l’Union européenne qui n’est pas une société, pas une collectivité.

L’État est ici ramené au statut de « puissance publique » au sens d’une fonction « administrative » formant un « service ». C’est une lecture totalement libérale.

Et une lecture hypocrite. Car l’affaire disparaît. L’État français avait dit : il n’y a pas d’affaire. La Cour européenne des droits de l’homme dit que la question d’une relecture de l’affaire est recevable. L’État dit : on s’arrête là, je paie. La famille accepte. L’affaire disparaît.

L’affaire disparaît. Ce n’est pas la justice, une affaire qui disparaît. La justice, c’est de dire ce qui est juste et injuste. On a ici clairement une liquidation de l’État de droit, son effacement devant le capitalisme.

Ce n’est d’ailleurs pas vrai que sur le plan juridique. Le policier de base va se dire : je vais sauver une femme en train de se faire tabasser par un type super costaud lui démolissant la mâchoire et le nez, il résiste, il meurt, je suis coupable. C’est absolument intenable, car le policier ne peut que se dire que le jeu n’en vaut pas la chandelle et pourtant il veut aider les gens quand même. Donc il est amené à être happé par la démagogie d’extrême-Droite.

> Lire également : «violences policières»: seulement 1000 personnes au rassemblement «pour Lamine Dieng»

C’est à l’image d’une époque : une marginalité violente, un Droit submergé par l’implosion sociale, le relativisme et le manque de moyens, une police qui n’a pas la grille d’analyse adéquate et qui sert de tampon et de bouc-émissaire pour une bourgeoisie toujours plus décadente…

Cette histoire d’État achetant la paix juridique va en tout cas faire date. Il est rare de voir un État capituler et abandonner sa légitimité.

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Événements de Dijon: l’américanisation de la société française

La société française craque de partout. Le libéralisme a tellement triomphé dans tous les domaines que l’État de droit cède toujours plus de terrain… Exactement comme aux États-Unis.

Le contexte de la fin du confinement dans les différents pays européens est incroyablement différent et c’est lourd de sens pour interpréter la crise terriblement profonde que connaît la France. En Autriche, la police vient d’infliger ainsi une amende à quelqu’un pour « vent intestinal », car il avait ostensiblement pété en leur présence. En France, pendant trois jours des gens peuvent se balader avec des armes et les utiliser dans une grande ville, sans qu’il n’ait de réponse étatique.

Le décalage est énorme. La France s’effondre de partout, il n’y a plus grand-chose qui tient à part le poids des habitudes. Lors de sa dernière allocution, Emmanuel Macron avait souligné que l’État avait tenu face à la crise sanitaire : s’il se sent obligé de le dire, c’est qu’il avoue à demi-mot que la situation est terriblement grave.

L’affaire de Dijon est terriblement symptomatique de tout cela. Un jeune homme agressé et les principes féodaux se matérialisant violemment : étant d’origine tchétchène, cela a provoqué l’arrivée en masse de groupes de plusieurs dizaines de personnes – autour de 200 – cherchant des affrontements avec des Maghrébins, au moyen de couteaux, de barres de fer et d’armes de poing, ainsi que de fusils automatiques.

C’est le Far-West dans le quartier dijonnais des Grésilles, voire dans le centre-ville, et la police a laissé faire, et on a ainsi des vidéos de groupes armés paradant sur les réseaux sociaux. C’est ni plus ni moins qu’une affirmation de l’américanisation de la société, la France ayant passé un tel cap dans libéralisme que les tissus sociaux sont dégradés au point que la société se décompose.

Et l’un des terribles symboles de cette situation des Grésilles, un quartier à l’abandon laissé au communautarisme et aux mafias, c’est François Rebsamen. Il est maire de Dijon depuis 2001. Cela fait vingt ans pratiquement donc et dans les faits il accompagné une situation empirant.

Militant de la Ligue Communiste Révolutionnaire de 1970 à 1974, il a ensuite de très hautes fonctions dans les cabinets ministériels socialistes. Il a été sénateur, ministre du Travail, de l’Emploi et du Dialogue social, mais surtout le numéro 2 du Parti socialiste de 1997 à 2008 : c’est la grande figure des partisans de François Hollande, il a été son grand conseiller.

Voilà où aboutit l’opportunisme. Voilà où aboutit la mentalité des universitaires de gauche qui disent que les problèmes sont sociaux, qu’il ne faut pas juger, pas avoir de critères culturels. C’est un moyen de se soumettre au libéralisme et de laisser le capitalisme pourrir les gens à grande échelle, avec certains secteurs où cela termine toujours plus mal.

Les événements de Dijon sont une terrible expression de comment toute une partie de la population est désocialisée, déconnectée du reste, vivant en vase clos avec un capitalisme d’autant plus pervers qu’il est encadré de manière féodale, que la féodalité est y est modernisée. Le capitalisme et la religion en même temps : comment des gens enferrés là-dedans pourraient-ils s’en sortir ?

Ce dont paie le prix ici, c’est très clairement l’incapacité des ouvriers de l’usine Renault de Choisy-le-Roi à avoir impulsé la lutte des classes. Ce qui s’est passé à Dijon n’aurait pas pu avoir lieu si une autre actualité, réelle, l’emportait. Mais on n’a pas eu la grève, on a le collectif « la vérité pour Adama » et toute une vaine agitation ouvertement étrangère à la classe ouvrière.

Et la situation ne se calmera pas : les tensions augmenteront toujours plus, car la France est en crise. S’il n’y a pas de Gauche historique, cela sera l’implosion et la remise en marche sous l’égide du nationalisme et du militarisme, le tout pour sauver le capitalisme.

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La fin libérale d’un confinement libéral dans une France suintant le libéralisme

Le gouvernement n’a pas été à la hauteur avant la crise ni pendant la crise. Il n’y a donc aucune raison qu’il le soit après celle-ci. Le premier ministre a annoncé hier la « phase 2 » du déconfinement, en laissant aux individus la responsabilité d’assurer les règles sanitaires, tout en en maintenant un certain nombre qui seront de plus en plus difficilement respectées sous la pression du libéralisme.

Dès mardi prochain, il n’y a plus d’interdiction de déplacement hors département au-delà de 100 km, les parcs et jardins rouvrent, ainsi que les musées, les cafés et les restaurant (seulement les terrasses en Île-de-France, Mayotte et Guyane), les campings ainsi que les piscines, gymnases et salles de sport pourront rouvrir (le 22 juin seulement en Île-de-France, Mayotte et Guyane). Les frontières au sein de l’Union européenne vont rouvrir dès le 15 juin.

Par contre, le port du masque sera obligatoire dans les musées, il devra y avoir un mètre entre les tables des bars et restaurants avec port du masque pour le personnel ainsi que pour les clients quand ils sortent de table. Les rassemblements publics de plus de dix personnes seront officiellement encore prohibés, comme les rencontres de sport collectif, ou bien les théâtres, les concerts, les festivals, les clubs, etc.

Pour le reste, dans les magasins, les centre-villes, le port du masque n’est que « conseillé », tout comme la limitation des interactions sociales, des déplacements, etc. Les Français sont simplement invités à être « raisonnables ». Quant aux collèges et lycées, on nous explique qu’ils rouvrent, mais en fait ils ne rouvrent pas vraiment, rien n’est obligatoire ni ne concernant tout le monde, alors que l’oral du bac de français est finalement annulé.

On a ainsi un grand flou, difficilement tenable, avec d’un côté la fin globalement des mesures barrières à la circulation du virus, et de l’autre le maintien malgré tout d’un certain nombre d’interdictions. Une société fondamentalement démocratique où la population serait impliquée dans l’organisation de la vie sociale serait capable de saisir un tel rapport dialectique entre ce qui est possible et ce qui ne l’est pas encore, dans un but sanitaire.

Tel n’est pas le cas de la société française, dont la population est profondément immature et largement rétive au respect des règles. Les Français fonctionnent globalement comme des adolescents dans un collège, qui ne considèrent jamais ou très difficilement l’objet d’une règle, portant seulement leur attention sur l’obligation concrète de la respecter ou au contraire la possibilité de s’en affranchir. Quand il y a du relâchement dans un domaine, alors cela signifie la fin de toute règle dans celui-ci.

On peut penser que les adolescents dans les collèges ont raison, car la vie quotidienne dans ces établissements est profondément rétrograde, ennuyante, contre-nature, extérieur à leur propre existence. Tel n’est pas le cas pourtant des règles sanitaires, alors qu’on est censé « continuer de veiller aux personnes vulnérables », d’après le Premier ministre pendant son annonce.

Il y aura donc une pression énorme pour ne pas respecter les quelques règles existantes, alors que les consignes en cours depuis le 11 mai déjà sont très peu respectées. Chacun va reprendre ses habitudes, voir du monde, ou en tous cas encore plus qu’il ne le fait déjà. Le masque va disparaître assez rapidement sous la pression de ceux qui ne l’ont jamais porté, ou en tous cas qui vont encore plus assumer de ne pas le porter.

Les indicateurs montrent que la circulation du coronavirus responsable du Covid-19 est contenu, sans que l’on sache véritablement pourquoi d’ailleurs. C’est évidemment une bonne chose, très encourageante, permettant logiquement de nouvelles choses. Le problème est que le virus circule quand-même, qu’il y a des foyers de contaminations, des admissions à l’hôpital, etc.

Le gouvernement ne sera donc pas en mesure de relâcher les règles dans tout un tas de domaines, et tout particulièrement pour les transports et les entreprises avec le port du masque, les distanciations, dans les usines, chez les coiffeurs, les dentistes, les bus, etc. Le décalage va donc être immense entre la vie quotidienne, totalement libéralisée, et ces règles, qui seront de moins en moins respectées, de plus en plus considérée comme une contrainte inutile.

La France s’apprête à sortir d’une longue période de confinement, mais tout cela va se faire n’importe comment, dans une sorte de grande foire au libéralisme où les règles disparaîtront parce qu’elles ne seront pas respectées, pas parce qu’elles seront levées. Quant aux gestes barrières, au port du masque dans les endroits denses, bref tout ce qui est laissé à la responsabilité individuelle : là aussi cela va disparaître, s’évaporer, pour le peu que ça ait existé.

L’été sera particulièrement volage en France et les « seulement » 28 600 décès (officiellement recensés) du Covid-19 ne pèseront pas lourds dans les esprits. Les élans d’appel à la responsabilités sanitaire des personnels hospitaliers d’il y a quelques semaines ne pèseront pas lourds dans les mémoires non plus.

Probablement que la terrible crise économique qui se profile, dont la première grosse vague est à redouter pour la rentrée, mettra tristement fin à la récréation. La société française en profitera-t-elle pour mûrir et regarder en face les exigences de son époque ? Il le faudra, et il faudra pour cela une Gauche forte, solide, conquérante, anti-libérale. C’est celle du mouvement ouvrier, du grand élan démocratique et populaire exprimant le besoin de socialisme, de collectivité, de nature.

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L’État sera-t-il en mesure de faire respecter la limite de 100 km pour les déplacements?

Le déconfinement du 11 mai avait commencé par un lamentable couac et la loi restreignant les déplacements à un périmètre de 100 km autour de son domicile n’était pas prête. Maintenant que l’interdiction est en vigueur, la question se pose de savoir comment la faire respecter… Et ce n’est pas une mince affaire.

C’est aux forces de l’ordre que revient essentiellement, voire entièrement, le rôle d’encadrer et faire respecter l’obligation de rester dans un périmètre de 100 km autour de son habitation. Le problème, c’est qu’elles n’ont pas les moyens matériels, techniques ou procédurales, pour vérifier cela.

S’il est facile de savoir qu’un Parisien à Bayonne est en infraction, dans d’autres cas c’est plus compliqué. Comment les policiers sont-ils censés savoir que Montceau-les-Mines est à moins de 100 km de Moulins, mais que Sète est a plus de 100 km de Carcassonne ?

Encore plus compliqué : un habitant de Valence se rendant à Saint-Étienne par l’itinéraire le plus rapide parcourra 123 km, mais les deux villes sont situées à moins de 90 km l’une de l’autre à vol d’oiseau. Une application internet très simple est bien-sûr mise à disposition par le gouvernement : bilancoronavirus.fr/carte-sortie-100km Il suffit de rentrer son code postal et le périmètre est tracé. Sauf que les policiers ne sont généralement pas équipés de moyens professionnels pour y avoir accès. Doivent-ils alors utiliser leur smartphone personnel ? C’est impensable, évidemment.

En vérité, le gouvernement a pris une mesure générale, pour dissuader globalement et prétendre avoir agi, mais n’envisage nullement une interdiction effective de circuler dans le pays. Et pour cause, aucune consigne précise n’a été donnée aux forces de l’ordre avec une liste de motifs impérieux justifiant les déplacements hors périmètre. Le ministère de l’intérieur se contente de les appeler au discernement et au bon sens… Ce qui veut tout, et surtout rien dire, laissant libre cours à l’interprétation de chacun, et donc à des situations compliquées.

Les fraudeurs pourront de toute façon tricher facilement, puisqu’il n’y a pas de liste de justificatifs de domicile précis. Un simple carnet de chèques suffit, alors qu’il peut être très ancien et pas à jour. De la même manière, de riches Parisiens ayant une résidence secondaire à 200 km, par exemple en Normandie, pourront facilement jouer avec deux justificatifs de domicile, en le changeant à mi-chemin.

Mais comment s’étonner de cette « légèreté », quand on voit que le ministre de l’intérieur lui-même en est rendu à simplement « conseiller » aux grands-parents de ne pas venir voir leur petit enfant au-delà de 100 km… C’est-à-dire qu’au plus haut sommet de l’État, la personne directement en charge du dossier, n’est même pas en mesure de définir strictement ce qui rentre ou non dans le cadre d’un motif légitime. Ses propos à ce sujet sont affligeants de libéralisme, signe d’une grande décadence de la classe politique :

« Moi, là, je parle comme papa. Je pense que, peut-être, il vaut mieux attendre un mois ou deux plutôt que de proposer à ses grands-parents qui sont en province, de venir nous voir à Paris pour voir le petit dernier qui est né et de s’exposer dans un département qui est encore en rouge à un risque »

Et les policiers vont donc devoir jongler avec tout cela, gérer l’urgence, alors qu’ils auront en face d’eux bien souvent des Français au comportement immature, voire puéril, les défiant comme ils défiaient les surveillants pour se balader dans les couloirs au collège. Les policiers ou les gendarmes brutaux pour leur part s’en donneront à cœur joie, ce qui ne fera que renforcer la grande instabilité sociale, morale, culturel, dans laquelle s’enfonce la France…

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L’État incapable de mettre en place les lois pour le déconfinement du 11 mai

Les couches dominantes de la société étant décadentes, plus rien ne va et malgré la préparation du déconfinement du 11 mai, les lois l’encadrant n’ont pas été mises en place à temps. C’est très révélateur de l’effondrement en cours.

Le déconfinement du 11 mai a comme principe fondateur l’impossibilité de se déplacer à plus de 100 km de son département. Sauf que, problème, il faut une loi pour cela et la validation du conseil constitutionnel. La loi ayant été votée le 9 mai, le conseil constitutionnel ne l’a validé que le 11 mai… rendant impossible toute vérification étatique au moyen des forces de l’ordre.

Il en va de même pour l’attestation obligatoire dans les transports en commun d’Île-de-France, qui relève de la même loi sur l’état d’urgence sanitaire. La vérification de ces attestation est d’ailleurs remise à… mercredi 13 mai.

On a ici un exemple de ratage total. D’ailleurs, le conseil constitutionnel a cassé deux autres mesures, montrant à quel point le libéralisme a tout vérolé. Il a dit : pas de quarantaine obligatoire pour les gens arrivant en France, sauf sous supervision d’un juge. Le conseil constitutionnel nie ainsi le principe d’état d’urgence, au nom des « droits de l’Homme » si chers à la petite-bourgeoisie anti-État.

Le conseil constitutionnel agit ici de manière purement idéologique, totalement libérale-démocrate :

« S’agissant du régime de l’état d’urgence sanitaire, le Conseil constitutionnel a jugé que la Constitution n’exclut pas la possibilité pour le législateur d’en prévoir un. Il lui appartient, dans ce cadre, d’assurer la conciliation entre l’objectif de valeur constitutionnelle de protection de la santé et le respect des droits et libertés reconnus à tous ceux qui résident sur le territoire de la République.

Parmi ces droits et libertés figurent la liberté d’aller et de venir, composante de la liberté personnelle, protégée par les articles 2 et 4 de la Déclaration de 1789, le droit au respect de la vie privée, qui découle de cet article 2, la liberté d’entreprendre qui découle de cet article 4, ainsi que le droit d’expression collective des idées et des opinions résultant de l’article 11 de cette déclaration. »

Vie privée, droit d’entreprendre, dire ce qu’on veut… la liberté est ici entièrement au service de l’initiative capitaliste. Le conseil constitutionnel est d’ailleurs très content que le gouvernement n’ait pas étendu l’interdiction de se réunir lors du confinement aux locaux à usage d’habitation. C’est la pure négation de la primauté du collectivisme.

D’ailleurs, le conseil constitutionnel se prononce… contre le traçage des malades. Selon lui, c’est une atteinte à la vie privée ! Ainsi, il a :

« relevé que les dispositions contestées autorisent le traitement et le partage, sans le consentement des intéressés, de données à caractère personnel relatives à la santé des personnes atteintes par la maladie du covid-19 et des personnes en contact avec elles, dans le cadre d’un système d’information ad hoc ainsi que dans le cadre d’une adaptation des systèmes d’information relatifs aux données de santé déjà existants. Ce faisant, ces dispositions portent atteinte au droit au respect de la vie privée. »

L’individualisme avant tout ! D’ailleurs, dans un même ordre d’idée, Lille a ouvert son plus grand parc, celui de la Citadelle. La région est en zone rouge ? Pas grave, les « droits » individuels avant tout !

Le conseil constitutionnel a également retoqué le principe enlevant la responsabilité pénale des élus en cas de catastrophe sanitaire. En apparence, on dira : c’est normal, les élus doivent rendre des comptes. Sauf que cela signifie simplement que les élus serviront de fusibles et que les grandes décisions gouvernementales, étatiques, à la base des actions des élus, disparaissent du champ de la critique. On ne dira pas : l’État a mal agi, de par ses orientations, ses valeurs, ses fondements. On dira : un tel a mal agi et doit être condamné.

Entre le conseil constitutionnel garant de la main-mise complète du capitalisme et un gouvernement incapable de ficeler des lois malgré une grande préparation du déconfinement, on voit bien que l’État ne tient plus. D’aucuns diront qu’au contraire c’est la démocratie, c’est l’équilibre des pouvoirs, etc. Mais une telle conception des choses ne fait que refléter le libéralisme. En réalité, tout est instable, précaire. Le personnel politique bourgeois est de plus en plus nul, l’administration étatique toujours plus bureaucratique. C’est l’effondrement étatique reflétant la profonde crise du capitalisme dans notre pays.

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11 mai: la stratégie dangereuse de la responsabilité individuelle à la française

Une nouvelle fois, le premier ministre a endossé la casquette du bad cop, de l’empêcheur de déconfiner en rond dans son intervention du 28 avril, alors que les Français immatures s’imaginaient pouvoir tout reprendre comme avant à partir du 11 mai. Seulement, le bad cop en question n’a aucun moyen, ni politique, ni matériel, ni structurel, et il s’en remet à la « responsabilité » individuelle pour espérer éviter une seconde vague de contamination. C’est un choix par défaut qui s’avère très dangereux, risquant par là de faire payer de nombreuses personnes âgées et fragiles du prix de leur vie.

Édouard Philippe a eu le mérite hier de couper court à un certain nombre de fantasmes : celui de la reprise des matchs de football, du retour immédiat à la plage, des mariages, des week-ends dans la famille lointaine, etc.

Le 11 mai ne sera qu’une étape et les restrictions seront encore importantes, la date du 11 mai n’étant d’ailleurs plus une promesse (comme l’avait faite le cynique Emmanuel Macron), mais un objectif soumis à des critères précis. Il doit y avoir un plan massif de dépistage et de recensement de l’entourage des personnes contaminées, avec du personnel non-directement médical mobilisé pour assister cette organisation de grande ampleur.

Les masques seront obligatoires dans les transports en commun, qui auront l’obligation de fermer un siège sur deux et de prévoir une distance entre les passagers, l’offre de transport national sera maintenue à un niveau faible, les parcs resteront fermés dans les régions les plus durement touchées, les rassemblements de plus de 10 personnes, privés ou publics, seront prohibés, il ne sera pas autorisé de se déplacer à plus de 100 kilomètres sde son domicile.

Ce sont des mesures importantes, cohérentes avec la situation sanitaire, mais largement insuffisantes. Le premier ministre, comme il l’a très bien exprimé, a tout à fait conscience du risque de circulation massive du virus après le 11 mai, mais il n’a pas les moyens d’assumer toutes les mesures nécessaires, ni d’encadrer véritablement celles qu’il prend. Il s’en remet donc aux choix individuels, à la « responsabilité individuelle » sur laquelle il a beaucoup insisté.

C’est un aveu de grande faiblesse de la part de l’État, contraint de céder face à la pression grandissante de pans entiers de la société prêts à sacrifier les personnes les plus fragiles. Les personnes de plus de 65 ans d’ailleurs, devront se débrouiller pour « choisir » comment continuer à se protéger du mieux possible, alors qu’on l’aura compris le reste de la population pourra quasiment sans contrainte prendre le risque de faire circuler le virus de manière importante en ne respectant pas ce qui ne relèvera finalement que de recommandations.

Pour se dédouaner de la faiblesse de son plan, le premier ministre a beaucoup parlé des acteurs « locaux » ou de « terrain », à qui il veut « laisser le maximum de souplesse ». Cela signifie par exemple que les commerçants auront le choix d’interdire ou non l’accès de leur magasin sans masque, tout comme les parents celui d’envoyer leur enfant à l’école ou au collège, celui des départements ou des mairies d’ouvrir les établissements, etc.

De la même manière, les préfets se voient confier des responsabilités immenses pour gérer à leur sauce dans leur propre département. Cela les rendra très vulnérables aux multiples pressions locales poussant à déconfiner au maximum, surtout dans les régions les moins touchées. Ainsi, le maintien de la fermeture des grands centre commerciaux à envergure régionale annoncée par Édouard Philippe pour limiter la circulation des individus est une très bonne chose, mais elle sera à la discrétion des préfectures. Tout comme finalement un certain nombre de restrictions, qui pourraient être levées localement, progressivement, etc.

Le risque est donc immense dans ces conditions de voir une seconde vague de contamination, et c’est ce qui pend au nez d’une France culturellement libérale, voire libérale-libertaire. Les gens n’ont pas de patience, pas de moralité, pas de conscience des besoins collectifs, et si cela est dit de manière ici trop unilatérale, cela reste tendanciellement vrai.

Les Français restent dans la mesure, dans un éternel entre-deux, qui convient très bien au capitalisme pour tout se permettre et tout faire passer, mais lorsque le défi collectif est obligatoire, alors forcément on va dans le mur…

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Villeneuve-la-Garenne : le désemparement de l’État face au cannibalisme social

Un homme a été blessé à Villeneuve-la-Garenne en banlieue parisienne après avoir percuté la portière d’une voiture de police, alors qu’il roulait à contre-sens sur une piste cyclable, sans casque, à toute allure, de nuit, sur une moto très bruyante. Qu’un tel comportement anti-social soit possible, et récurent, montre une grande faiblesse de la part de l’État, alors que nous sommes dans une période nécessitant la plus grande discipline collective et le plus strict respect des consignes sanitaires pour préserver les personnes âgées et fragiles.

Faut-il être complètement arriéré pour, à 30 ans, en plein confinement sanitaire, « s’amuser » à faire des aller-retours en moto la nuit à pleine vitesse, sans aucune considération pour qui que ce soit ? Et dire que cet homme a le toupet de porter plainte contre la police, comme l’a annoncé le populiste Taha Bouahafs ayant parlé avec l’avocat…

On a affaire ici à ce qu’il faut qualifier de véritable cannibalisme social, consistant en le mépris total pour toute perspective collective, pour toute considération sociale. Le vrombissement insupportable des moto-cross, des mini-motos et des quads est l’illustration sonore habituelle de ce mépris pour les autres, y compris pendant le confinement. Surtout pendant le confinement.

Les habitants des quartiers HLM se retrouvent alors complètement désemparés, abandonnés par un État incapable de faire respecter les règles de vie commune les plus élémentaires. Ces derniers jours, des attaques délibérées contre la police ont été recensées dans de nombreuses cités, comme avec ce guet-apens contre des motards de la police filmé à Hem dans le Nord. Il y a eu des incidents de ce type à Chanteloup-les-Vignes, à Grigny, au Val Fourré, à Trappes, à Villiers-sur-Marne, à Bordeaux, à Évreux ou encore au Havre, en plein confinement donc.

Le chiffre donné par la police du nombre de verbalisations pour non-respect des autorisations de sortie est d’ailleurs monstrueux : plus de 800 000, pour 13,5 millions de contrôles. Comment l’État peut-il prétendre que le confinement est bien respecté par la population française avec un tel chiffre ?

À Villeneuve-la-Garenne, il y a eu après la chute du délinquant à moto (qui est de surcroît sous contrôle judiciaire depuis le 16 mars pour menaces de mort d’après la presse), un attroupement de plusieurs dizaines de personnes menaçant la police, filmant de manière hargneuse en prétendant qu’une jambe était arrachée, etc. S’en est suivi dans la journée de dimanche le cinéma habituel sur les réseaux sociaux avec une dénonciation des « violences policières », allant jusqu’à la diffusion de la photo d’un des policiers et à des appels à la vengeance.

Il existe ainsi en France toute une attitude, tout un réseau de gens, valorisant ou défendant ce cannibalisme social, justifiant cela par tout et n’importe quoi. La palme de l’indécence revient certainement ici à Mélanie Luce, la présidente de la moribonde Unef (le syndicat étudiant historiquement lié à la Gauche), qui a trouvé opportun de faire ce commentaire stupide :

«  #VilleneuveLaGarenne Encore, encore et encore. Le #confinement ne justifie ni tabassage, ni perte de membre, ni mort. Marre de ces #ViolencesPolicieres qui se répètent ds les quartiers populaires, souvent sur les personnes racisées.

@gouvernementFR

à quand 1 vraie réponse?  »

Le confinement pour préserver la santé des personnes les plus fragiles semble donc à ses yeux moins important que la fracture à la jambe (soignée dans les heures suivantes) d’un délinquant cassant les oreilles de tout le monde en pleine nuit.

La victimisation petite-bourgeoise, de type postmoderne, montre ici son visage anti-populaire, au service du cannibalise social.

La Gauche, si elle ne veut pas se faire broyer par le mouvement de l’Histoire, doit absolument se débarrasser de ces usurpateurs comme Mélanie Luce qui pourrissent de l’intérieur toutes les questions démocratiques, tous les combats populaires. La Gauche, c’est la haine des comportements anti-sociaux, d’où qu’ils soient, du bas de la société ou de ses plus hautes sphères.

Et même encore plus quand c’est en bas de la société, car sans le socialisme le peuple bascule dans l’ignorance, la déchéance morale, l’aliénation, le désespoir…

Face à une telle décomposition sociale, et en pleine crise sanitaire, il faut un État fort, s’appuyant solidement sur les classes populaires car étant leur expression directe,  avec comme seule boussole l’intérêt collectif.

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Confinement: le grand tournant français du début avril 2020

Il y a d’un côté la peur de gâcher l’effort mené jusqu’à présent et une volonté de prolonger le tir. De l’autre, une bonne partie du capitalisme harcèle pour la reprise du travail, alors que les 3/4 secteurs n’ont jamais rien arrêté et que certains pays se lancent déjà dans un déconfinement mesuré. Les limites de l’État tel qu’elles existent présentement se montrent clairement et ce sont celles du capitalisme. C’est un moment littéralement historique.

La Chine, l’Allemagne et l’Autriche, mais également la Suède, sont d’excellents exemples de capitalismes efficaces. La Chine a confiné puissamment, de manière particulièrement volontaire, pour relancer l’économie le plus vite possible. L’Autriche a organisé pareillement un confinement serré dans une société hyper organisée, annonçant déjà un déconfinement partiel dans les deux semaines.

L’Allemagne jette un œil ravi dessus alors qu’elle dispose d’un système hospitalier avec de larges capacités et procède de son côté à un confinement mesuré en utilisant au maximum les tests. La Suède n’impose encore strictement rien, cherchant à gagner du temps au maximum, là où inversement l’Angleterre s’est prise les pieds dans le tapis, tout comme les États-Unis. Des États-Unis qui vont jusqu’à racheter en masse des masques chinois déjà vendus à l’Allemagne et à la France.

Quant à la France, elle est en rade au point d’exporter des malades au Luxembourg, en Allemagne et même en Autriche, l’envoi en Tchéquie à Brno ayant été finalement annulé, sans doute pour une question de prestige. Il n’y a pas de masque, pas de test et les Français tendent à l’indiscipline, au relativisme, au scepticisme.

Ce panorama est un cauchemar pour les capitalistes français et cela explique la gigantesque pression anti-confinement de ces derniers jours. Les capitalistes paniquent. Voilà pourquoi il n’a de cesse d’avoir été parlé de déconfinement dans les médias, depuis Hanouna qui dans sa stupide émission télévisée annonçait un « scoop » avec les dates de déconfinement pour chaque région jusqu’à l’Académie de médecine prévoyant ensuite justement officiellement un déconfinement par régions.

C’est la seconde grande offensive après celle menée au moyen du professeur Didier Raoult. Valeurs actuelles, hier, publiait encore une tribune à sa gloire :

« Notre pays sera-t-il donc le plus frileux à se lancer pour de bon dans un traitement pourtant issu d’un scientifique de nos rangs ? Il est plus que temps de retrouver l’esprit pionnier d’un Pasteur. L’échec n’aurait que des inconvénients limités, alors que le succès nous permettrait fièrement d’entonner La Marseillaise. »

On a ici un ton tout à fait capitaliste ou, pour caricaturer, national-capitaliste comme au bon vieux temps gaulliste où l’Europe n’était pas une utopie libérale libertaire. Et c’est en cela un grand tournant car de son côté l’État dit bien que le déconfinement n’est pas pour demain du tout !

C’est là qu’on voit à quel point la nature de l’État a été incomprise pour beaucoup à Gauche. La gauche gouvernementale considère que l’État est neutre dans son contenu et a donc, fort intelligemment, soutenu les mesures prises. L’ultra-gauche, y compris « marxiste », a par contre crié au coup de force, dénonçant les atteintes aux libertés, reflétant ici une attitude proprement anarchiste, c’est-à-dire petite-bourgeoise.

En réalité, l’État faisait son boulot. Mais comme il n’est pas neutre, il ne peut le faire que jusqu’à un certain point, qui est précisément désormais atteint. L’État se prétend au-dessus des classes sociales mais il bascule forcément dans la logique du déconfinement exigé par les capitalistes les plus agressifs.

Bien entendu, cela ne se réalisera pas unilatéralement, car il y a heureusement beaucoup de freins démocratiques. Les syndicats en font partie, même si on constate leur vanité. Au moment de l’opposition à la réforme des retraites, ils prétendaient avoir des assises de masse et on voit bien là qu’ils sont incapables d’organiser un refus de travail organisé et sérieux dans des secteurs secondaires où les travailleurs mettent leur vie en danger.

Nous vivons cependant bien un moment historique. Si l’Allemagne montre qu’elle est une puissance devenant majeure, la France est une puissance aux ambitions démesurées, ce qui en rajoute encore plus à ses déséquilibres et sa réelle valeur capitaliste. Elle va s’enfoncer dans la crise. La Gauche doit exiger le pouvoir…. Tout le pouvoir.