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La Finlande intègre l’Otan

Un revirement historique renforçant la guerre.

La Finlande, petit pays de 5 millions et demi d’habitants, avait après la deuxième guerre mondiale, en 1948, signé un « traité d’amitié » et de coopération avec l’URSS. Après 1991, elle maintenait une position de non-alignement, restant systématiquement neutre par rapport à la Russie.

C’est donc un revirement historique qui s’est produit le 4 avril 2023 avec l’officialisation de l’intégration de la Finlande à l’Otan. Plus de neutralité donc, mais une hostilité assumée, en choisissant de se soumettre entièrement à la superpuissance américaine dont l’Otan est l’instrument politico-militaire international.

L’opinion publique finlandaise a été travaillée au corps en ce sens pendant des années par la propagande occidentale. C’était ambigu, en raison de l’officielle « finlandisation » régnante depuis la guerre froide, c’est-à-dire une neutralité affichée, même si en douce derrière l’armée finlandaise s’alignait discrètement sur l’Otan.

Mais la tendance à la guerre a rendu le processus inéluctable. En 2022, après l’invasion russe en Ukraine, ce fut un déchaînement pro-occidental, avec carrément le Premier ministre Sanna Marin annonçant qu’elle allait fournir des armes à l’Ukraine, contre la Russie.

A l’arrière-plan, tout le fond nationaliste du régime finlandais – du même type que celui en Suède, à la fois indirect et absolu – a été systématisé. Les bases idéologiques même de l’État finlandais partent de l’écrasement de la très puissante révolution finlandaise de 1918.

La Finlande était d’ailleurs alliée à l’Allemagne nazie pendant la seconde guerre mondiale. Un fasciste comme Lauri Törni, qui est passé de l’armée nazie à l’armée américaine au Vietnam, est célébré par les institutions finlandaises comme si de rien n’était.

Consciente de la situation avec plus de mille kilomètres de frontières avec l’Otan, la Russie est évidemment très mécontente. L’adhésion finlandaise est vue par elle comme un acte d’hostilité majeure, une « atteinte à sa sécurité ». Des « contre-mesures » ont été promises en retour.

Il ne faut pas se leurrer et nous l’avions expliqué dès mai 2022 : désormais Helsinki est une cible pour les armes atomiques russes, et il suffit de regarder la carte pour le comprendre.

La superpuissance américaine qui s’est arrogée l’Ukraine après s’être arrogée l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie, continue donc sa stratégie d’encerclement et de pression sur la Russie.

La guerre mondiale pour le repartage du monde avance d’un nouveau pas, les blocs se forment, se renforcent et s’affrontent de plus en plus ouvertement.

Voici le communiqué, historique, de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord qui s’en prend ouvertement à Vladimir Poutine, dans le but assumé d’envenimer les choses.

« Ce jour (4 avril 2023), la Finlande est devenue le 31e pays membre de l’OTAN en remettant aux États-Unis, au siège de l’OTAN à Bruxelles, son instrument d’accession au Traité de l’Atlantique Nord. Le protocole d’accession de la Finlande a été signé par les autorités des pays de l’Alliance le 5 juillet 2022 et ratifié ensuite par les 30 parlements nationaux.

« Nous souhaitons à la Finlande la bienvenue au sein de l’Alliance », a déclaré le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, après que le ministre finlandais des Affaires étrangères, Pekka Haavisto, a remis l’instrument d’accession de la Finlande au gouvernement des États-Unis, représenté par le secrétaire d’État, Antony Blinken. Le secrétaire général a ensuite accueilli le président finlandais, Sauli Niinistö, au siège de l’OTAN pour une cérémonie de lever des couleurs afin de célébrer l’adhésion du pays à l’Alliance.

S’exprimant avant la cérémonie, le secrétaire général a remercié le président Niinistö pour ses grandes qualités de dirigeant et pour avoir amené la Finlande à intégrer l’Alliance qui, dans l’histoire, a le mieux réussi.

« Je suis extrêmement fier d’accueillir la Finlande en tant que membre à part entière de l’Alliance, et je me réjouis à la perspective d’accueillir également la Suède dès que possible », a-t-il déclaré.

Et d’ajouter « L’adhésion à l’OTAN est bénéfique pour la Finlande, bénéfique pour la sécurité nordique et bénéfique pour l’Alliance dans son ensemble ». Le secrétaire général a en outre fait observer que l’adhésion de la Finlande montre au monde que le président Poutine a échoué à « fermer la porte de l’OTAN ». « Alors qu’il voulait moins d’OTAN, il a obtenu tout le contraire : plus d’OTAN, et la porte de l’Alliance qui reste grande ouverte », a-t-il déclaré.

L’hymne national finlandais et l’hymne de l’OTAN ont été joués tandis que le drapeau finlandais était hissé pour la première fois au siège de l’OTAN, en présence du président Niinistö, du ministre des Affaires étrangères, M. Haavisto, du ministre de la Défense, M. Kaikkonen, des ministres des Affaires étrangères de tous les pays de l’Alliance et du pays invité, la Suède. Des cérémonies de lever des couleurs ont eu lieu simultanément au Commandement allié Opérations (SHAPE), à Mons (Belgique), et au Commandement allié Transformation, à Norfolk, en Virginie (États-Unis).

Se tenant aux côtés du président Niinistö, le secrétaire général a déclaré : « La Finlande est plus sûre et l’OTAN est plus forte avec la Finlande comme Allié. Vos forces sont conséquentes et très performantes, votre résilience est exceptionnelle, et depuis de nombreuses années des soldats finlandais et des soldats de pays de l’OTAN œuvrent côte à côte en tant que partenaires. À partir d’aujourd’hui, nous sommes solidaires en tant qu’Alliés. » »

Il va de soi que l’idée est de faire intervenir la Finlande sur le terrain – celle-ci se voyant promise une partie de la Russie. L’opinion publique finlandaise ne peut pas ne pas le savoir. C’est là qu’on va comment la marche à la guerre est irrépressible, les éléments se surajoutant, formant un engrenage.

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Nouveau concept de la politique étrangère de la Fédération de Russie

Il établit la stratégie mondiale de la Russie.

La Russie a mis à jour sa ligne stratégique. Voici le document officiel, les parties les plus significatives à notre sens sont mis en gras par nos soins.

Pour résumer formellement : la Russie considère que l’ordre mondial implose. Elle dit qu’elle n’a rien contre l’occident, mais que celui-ci a fait une erreur en pensant réussir à triompher sur elle.

En réalité, la Russie est placée adéquatement, tournée vers les pays qui émergent, notamment la Chine et l’Inde, mais aussi la Turquie, le Brésil, le Mexique, l’Arabie Saoudite…

La Russie est donc là pour rester et dans cette optique, suivre les Etats-Unis se relève une impasse que certains pays feraient bien de comprendre selon elle (allusons à la France et l’Allemagne).

Pour résumer synthétiquement : la Russie espère que les Etats-Unis et la Chine s’épuiseront comme la Grèce et la Perse, et que ça laissera la place à Rome, ici conçue comme une Europe structurée avec la Russie.

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31.03.2023 

Concept de la politique étrangère de la Fédération de Russie

Traduction non-officielle

APPROUVÉ
par le Décret du Président
de la Fédération de Russie
du 31 mars 2023 No 229

CONCEPT
de la politique étrangère de la Fédération de Russie

I. Dispositions générales

1. Le présent Concept est un document de planification stratégique et représente un système d’attitudes envers les intérêts nationaux de la Fédération de Russie dans le domaine de la politique étrangère, les principes de base, les objectifs stratégiques, les taches essentielles et les axes prioritaires de la politique étrangère de la Fédération de Russie.

2. Le présent Concept a pour base juridique la Constitution de la Fédération de Russie, les principes et les normes généralement reconnus du droit international, les traités internationaux de la Fédération de Russie, les lois fédérales et d’autres actes juridiques et réglementaires de la Fédération de Russie régissant le fonctionnement des organes fédéraux du pouvoir d’État dans le domaine de la politique étrangère.

3. Le présent Concept concrétise certaines dispositions de la Stratégie de la sécurité nationale de la Fédération de Russie et prend en compte les dispositions principales des autres documents de planification stratégique concernant les relations internationales.

4. L’expérience continue d’État indépendant qui dure plus de mille ans, l’héritage culturel de l’époque précédente, des liens historiques profonds avec la culture européenne traditionnelles et d’autres cultures d’Eurasie, la capacité d’assurer la coexistence harmonieuse de différents peuples, groupes ethniques, religieux et linguistiques, élaborée au cours des siècles, déterminent la situation particulière de la Russie en tant que pays-civilisation unique, vaste puissance eurasiatique et euro-pacifique ayant consolidé le peuple russe et d’autres peuples faisant partie de l’ensemble culturel et civilisationnel du Monde russe.

5. La place de la Russie dans le monde est définie par ses ressources importantes dans toutes les sphères de la vie, par son statut de membre permanent du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU), de participante des organisations et associations internationales majeures, d’une des deux puissances nucléaires les plus grandes, d’État successeur en droits de l’URSS.

La Russie, vu son apport décisif à la victoire dans la Seconde guerre mondiale et sa participation active à la création du système contemporain des relations internationales et à la liquidation du système mondial du colonialisme, est un des centres souverains du développement mondial et assume sa mission historique unique qui consiste à maintenir la balance globale des puissances et à construite un système international multipolaire, à assurer les conditions pour l’évolution paisible et progressive de l’humanité sur la base d’un agenda unifiant et constructif.

6. La Russie poursuit une politique étrangère indépendante et multidimensionnelle dictée par ses intérêts nationaux et sa responsabilité particulière pour le maintien de la paix et de la sécurité au niveau global et régional.

La politique étrangère russe est pacifique, ouverte, prévisible, cohérente et pragmatique, elle est basée sur le respect des normes et principes universellement reconnus du droit international et l’aspiration à la coopération internationale équitable et la promotion des intérêts communs. L’attitude de la Russie envers les autres États et les associations interétatiques est définie par le caractère constructif, neutre ou inamical de leur politique envers la Fédération de Russie.

II. Monde contemporain : tendances et perspectives principales

7. L’humanité traverse une époque de changements révolutionnaires. Un monde plus équitable et multipolaire continue à se former. Le modèle inéquitable du développement mondiale qui a assuré pendant des siècles la croissance économique accélérée des puissances coloniales à force de s’approprier les ressources des territoires et des États dépendants en Asie, en Afrique et dans l’hémisphère occidental appartient désormais au passé.

La souveraineté des puissances mondiales non-occidentales et des pays leaders régionaux se renforce, leurs capacités concurrentielles augmentent.

La restructuration de l’économie mondiale, sa transition vers une nouvelle base technologique (y compris le déploiement des technologies de l’intelligence artificielle, des technologies d’information et de communications, énergétiques et biologiques de pointe et de nanotechnologies), la croissance de la conscience nationale, la diversité culturelle et civilisationnelle et d’autres facteurs objectifs accélèrent la redistribution du potentiel de développement au profit des nouveaux centres de la croissance économique et de l’influence géopolitique, favorisent la démocratisation des relations internationales.

8. Les changements en cours, plutôt favorables, suscitent quand même le rejet de certains États habitués à penser conformément à la logique de la prédominance globale et du néocolonialisme.

Ils refusent de reconnaître les réalités d’un monde multipolaire et de se mettre d’accord sur les paramètres et les principes de l’ordre mondial en partant de ce fondement. Des tentatives sont entreprises de retenir la course naturelle de l’histoire, d’éliminer les concurrents dans les domaines militaire, politique et économique, de réprimer la dissidence.

Un large éventail d’instruments et méthodes illégaux est employé, y compris l’application de mesures coercitives (sanctions) en contournant le Conseil de sécurité de l’ONU, l’incitation aux coups d’État, aux conflits armés, les menaces, le chantage, la manipulation des consciences des groupes sociaux séparés et des peuples entiers, les opérations offensives et subversives dans l’espace informatique.

L’ingérence dans les affaires intérieures des États souverains prend souvent la forme de l’imposition des orientations idéologiques néolibérales, destructives et contredisant les valeurs spirituelles et morales traditionnelles. En conséquence, l’influence destructive s’étend à toutes les sphères des relations internationales.

9. Une pression sérieuse est exercée sur l’ONU et les autres institutions multilatérales dont la mission en tant que forums pour la coordination des intérêts des puissances majeures est dévaluée artificiellement.

Le système du droit international est soumis à rude épreuve : un groupe limité d’États essaie de le substituer par le concept d’ordre mondial basé sur des règles (imposition de règles, de standards et de normes élaborés sans avoir assuré la participation égale de tous les États intéressés).

Nous voyons se compliquer l’élaboration des réponses collectives aux défis et menaces transnationaux, tels que le trafic des armes, la prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs, des agents pathogènes dangereux et des maladies infectieuses, l’utilisation des technologies d’information et de communication à des fins criminelles, le terrorisme international, le trafic illicite de stupéfiants, de substances psychotropes et de leurs précurseurs, la criminalité transnationale organisée et la corruption, les catastrophes naturelles et les accidents technologiques, la migration illégale, la dégradation de l’environnement.

La culture de dialogue dans les affaires international se dégrade, l’efficacité de la diplomatie comme moyen du règlement pacifique des différends se réduit. Le manque de confiance et de prévisibilité dans les affaires internationales se fait sentir de manière aigüe.

10. La crise de la globalisation économique se renforce. Les problèmes existants, y compris sur le marché des ressources énergétiques et dans le secteur financier, sont dus à la dégradation de nombreux modèles et instruments de développement précédents, aux décisions macroéconomiques irresponsables (y compris l’émission incontrôlée et l’accumulation de dettes non garanties), aux mesures restrictives unilatérales illicites et à la concurrence déloyale.

L’abus par certains États de leur position dominante dans certains domaines renforce les processus de morcellement de l’économie mondiale et l’inégalité du développement des États. De nouveaux systèmes de paiement nationaux et transfrontaliers se multiplient, l’intérêt augmente pour de nouvelles monnaies de réserve nationales, des prémisses se forment pour la diversification des mécanismes de la coopération économique internationale.

11. Le rôle du facteur de la force dans les relations internationales augmente, l’espace conflictuel s’élargit dans plusieurs régions stratégiques. L’accroissement et la modernisation déstabilisants du potentiel militaire, la destruction du système des traités dans le domaine du contrôle des armements sapent la stabilité stratégique.

L’utilisation de la force militaire en violation du droit international, l’exploitation de l’espace cosmique et informatique en qualité de nouveaux terrains des hostilités, la dilution de la limite entre les moyens militaires et non-militaires de la confrontation interétatique, l’aggravation des conflits armés de longue date dans plusieurs régions augmentent la menace à la sécurité générale, aggravent les risques des affrontements entre les États majeurs, y compris avec la participation des puissances nucléaires, la probabilité d’une escalade et de la transformation de ces conflits en une guerre locale, régionale ou globale.

12. Le renforcement de la coopération entre les États soumis à la pression extérieure devient une réponse légitime à la crise de l’ordre mondial. La formation des mécanismes régionaux et transrégionaux pour l’intégration économique et l’interaction dans de différents domaines s’intensifie, aussi bien que la création des partenariats de divers formats pour le règlement des problèmes communs.

D’autres pas sont entrepris (y compris unilatéraux) visant à la protection des intérêts nationaux vitaux. Le niveau élevé de l’interdépendance, la portée mondiale et le caractère transfrontalier des défis et menaces limitent les possibilités pour assurer la stabilité, la sécurité et la prospérité sur le territoire des États concrets, des alliances militaires et politiques, économiques et commerciales.

Seule l’association des capacités des efforts de bonne foi de toute la communauté internationale, basée sur l’équilibre des puissances et des intérêts, peut assurer la solution efficace des nombreux problèmes de la modernité, le développement pacifique et progressif des grands et des petits États et de l’humanité en général.

13. Considérant le renforcement de la Russie en tant qu’un des centres majeurs du développement du monde contemporain et sa politique étrangère indépendante comme une menace à l’hégémonie occidentale, les États-Unis d’Amérique (États-Unis) et leurs satellites ont utilisé les mesures prises par la Fédération de Russie afin de protéger ses intérêts vitaux sur le vecteur ukrainien comme prétexte pour exacerber leur politique antirusse qui date depuis longtemps et déclencher une guerre hybride d’un nouveau type.

Elle vise à affaiblir pleinement la Russie, y compris à saper son rôle civilisationnel créateur, ses capacités économiques et technologiques, à limiter sa souveraineté dans la politique intérieure et extérieure, à détruire son intégrité territoriale.

Ce vecteur de l’Occident a pris un caractère global et a été fixé au niveau doctrinal. Ce n’était pas le choix de la Fédération de Russie.

La Russie ne se positionne pas comme ennemie de l’Occident, ne s’en isole pas, n’a pas d’intentions hostiles à son égard et compte que dans l’avenir les États faisant partie de la communauté occidentale prendront conscience de l’inutilité de leur politique conflictuelle et des ambitions hégémonique, prendront en compte les réalités compliquées d’un monde multipolaire et reviendront à l’interaction pragmatique avec la Russie en se basant sur les principes d’égalité souveraine et de respect des intérêts mutuels.

C’est dans ce contexte que la Fédération de Russie est prête au dialogue et à la coopération.

14. En réponse aux actions inamicales de l’Occident la Russie a l’intention de défendre son droit à l’existence et au développement libre par tous les moyens disponibles. La Fédération de Russie concentrera son énergie créatrice sur les vecteurs géographiques de sa politique étrangère présentant des perspectives évidentes du point de vue de l’élargissement de la coopération internationale mutuellement avantageuse.

La plupart de l’humanité est intéressée par les relations constructives avec la Russie et le renforcement de ses positions sur la scène internationale en tant que puissance mondiale influente qui apporte une contribution décisive au maintien de la sécurité globale et au développement paisible des États. Cela offre de vastes possibilités pour l’activité réussie de la Fédération de Russie sur la scène internationale.

III. Intérêts nationaux de la Fédération de Russie dans la politique étrangère, objectifs stratégiques et buts essentiels de la politique étrangère de la Fédération de Russie

15. Compte tenu des tendances de l’évolution de la situation mondiale à long terme, les intérêts nationaux de la Fédération de Russie dans la politique étrangère sont :

1) la protection de l’ordre constitutionnel, de la souveraineté, de l’indépendance, de l’intégrité territoriale et étatique de la Fédération de Russie contre l’influence étrangère destructive ;

2) le maintien de la stabilité stratégique, le renforcement de la paix et de la sécurité internationales ;

3) le renforcement du cadre législatif des relations internationales ;

4) la protection des droits, des libertés et des intérêts légitimes des citoyens russes et la protection des organisations russes contre les atteintes étrangères illicites ;

5) le développement d’un espace informatique sûr, la protection de la société russe contre l’influence informationnelle et psychologique étrangère destructive ;

6) la préservation du peuple russe, le développement du potentiel humain, l’augmentation de la qualité de vie et du bien-être des citoyens ;

7) l’aide au développement durable de l’économie russe sur une nouvelle base technologique ;

8) le renforcement des valeurs spirituelles et morales traditionnelles russes, la préservation de l’héritage culturel et historique du peuple plurinational de la Fédération de Russie ;

9) la protection de l’environnement, la préservation des ressources naturelles et la gestion de l’environnement, l’adaptation aux changements climatiques.

16. Vu les intérêts nationaux et les priorités stratégiques nationales de la Fédération de Russie, la politique étrangère vise à atteindre les objectifs suivants :

1) assurer la sécurité de la Fédération de Russie, sa souveraineté dans tous les domaines et son intégrité territoriale ;

2) créer des conditions extérieures favorables pour le développement de la Russie ;

3) raffermir les positions de la Fédération de Russie comme un des centres responsables, influents et indépendants du monde contemporain.

17. Les objectifs de la politique étrangère de la Fédération de Russie sont atteints par la réalisation des buts essentiels suivants :

1) l’établissement d’un ordre mondial équitable et durable ;

2) le maintien de la paix et de la sécurité internationales, de la stabilité stratégique, la garantie de la coexistence pacifique et du développement progressif des États et des peuples ;

3) l’aide à l’élaboration des réponses complexes efficaces de la communauté internationale aux défis et menaces communs, y compris les conflits et crises régionaux ;

4) le développement de la coopération mutuellement avantageuse et égale en droits avec tous les États étrangers ayant une attitude constructive et leurs alliances, la garantie de la prise en compte des intérêts russes dans le cadre des institutions et mécanismes de la diplomatie multilatérale ;

5) l’opposition à l’activité antirusse des États étrangers et de leurs alliances, la création des conditions pour l’arrêt de cette activité ;

6) l’établissement des relations de bon voisinage avec les États limitrophes, l’aide à la prévention et à l’élimination des foyers de tension et de conflits sur leurs territoires ;

7) l’assistance aux alliés et partenaires de la Russie pour la promotion des intérêts communs, la garantie de leur sécurité et leur développement durable indépendamment de la reconnaissance internationale de ces alliés et partenaires et de leur statut de membres au sein des organisations internationales ;

8) la libération et le renforcement du potentiel des associations régionales multilatérales et des structures d’intégration avec la participation de la Russie ;

9) le renforcement des positions de la Russie dans l’économie mondiale, l’atteinte des objectifs nationaux du développement de la Fédération de Russie, la garantie de la sécurité économique, la réalisation du potentiel économique de l’État ;

10) la promotion des intérêts de la Russie dans l’océan mondial, l’espace extra-atmosphérique et aérien ;

11) la formation de l’image objective de la Russie à l’étranger, le renforcement de ses positions dans l’espace informatique global ;

12) le renforcement de l’importance de la Russie dans l’espace humanitaire global, le renforcement des positions de la langue russe dans le monde, l’aide à la sauvegarde de la vérité historique et de la mémoire sur le rôle de la Russie dans l’histoire mondiale à l’étranger ;

13) la défense exhaustive et efficace des droits, libertés et intérêts légaux des citoyens et des organisations russes à l’étranger ;

14) le développement des relations avec les compatriotes résidant à l’étranger et l’assistance exhaustive à ces derniers pour la réalisation de leurs droits, la protection de leurs intérêts et la préservation de l’identité culturelle générale russe.

IV. Priorités de la politique étrangère de la Fédération de Russie
Formation d’un ordre mondial juste et stable

18. La Russie aspire à la formation d’un système des relations internationales qui assure la sécurité stable, la préservation de l’identité culturelle et civilisationnelle, les possibilités égales du développement pour tous les États indépendamment de leur situation géographique, dimensions du territoire, potentiel démographique, militaire et de ressources, organisation politique, économique et sociale. Afin de répondre auxdits critères, le système des relations internationales doit être multipolaire et se baser sur les principes suivants :

1) l’égalité souveraine des États, le respect de leur droit de choisir les modèles du développement, de l’organisation sociale, politique et économique ;

2) le rejet de l’hégémonie dans les affaires internationales ;

3) la coopération basée sur l’équilibre des intérêts et du bénéfice mutuel ;

4) la non-ingérence dans les affaires intérieures ;

5) la primauté du droit international dans le règlement des relations internationales, l’abandon de la politique des doubles standards par tous les États ;

6) l’indivisibilité de la sécurité dans l’aspect global et régional ;

7) la diversité des cultures, des civilisations et des modèles de la société, le refus de tous les États d’imposer aux autres pays leurs modèles de développement, leurs principes idéologiques et leurs valeurs, l’appui sur une orientation spirituelle et morale commune pour toutes les religions traditionnelles du monde et les systèmes éthiques laïques ;

8) le leadership responsable des États majeurs visant à assurer les conditions de développement stables et favorables aussi bien pour eux-mêmes que pour tous les autres pays et peuples ;

9) le rôle primordial des États souverains lors de la prise des décisions concernant la paix et la sécurité internationales.

19. Afin de contribuer à l’adaptation de l’ordre mondial aux nouvelles réalités d’un monde multipolaire, la Fédération de Russie intente accorder une attention prioritaire :

1) à l’élimination des rudiments de la prédominance des États-Unis et des autres États inamicaux dans les affaires internationales, à la création des conditions pour que tout État renonce aux ambitions néocoloniales et hégémoniques ;

2) au perfectionnement des mécanismes internationaux de sécurité et de développement au niveau global et régional ;

3) au rétablissement du rôle de l’ONU en tant que mécanisme central pour la coordination des intérêts des États membres de l’ONU et de leurs action pour la réalisation des objectifs de la Charte de l’ONU ;

4) au renforcement du potentiel et à l’augmentation du rôle international de l’alliance interétatique BRICS, de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), de la Communauté des États indépendants (CEI), de l’Union économique eurasienne (UEEA), de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), du format RIC (Russie, Inde, Chine) et des autres associations interétatiques et organisations internationales, aussi bien que des mécanismes avec la participation importante de la Russie ;

5) au soutien de l’intégration régionale et sous-régionale dans le cadre des institutions multilatérales, forums de dialogue et alliances régionales amicaux en Asie-Pacifique, Amérique latine, Afrique et au Moyen-Orient ;

6) à l’augmentation de la durabilité et au développement progressif du système du droit international ;

7) à l’accès équitable de tous les États aux biens de l’économie mondiale et de la division internationale du travail, aussi bien qu’aux technologies modernes en faveur du développement juste et équitable (y compris le règlement des problèmes de la sécurité énergétique et alimentaire globale) ;

8) au renforcement de la coopération dans tous les domaines avec les alliés et partenaires de la Russie, à la prévention des tentatives des États inamicaux d’empêcher cette coopération ;

9) à la consolidation des efforts internationaux visant à assurer le respect et la protection des valeurs spirituelles et morales universelles et traditionnelles (y compris les normes éthiques communes pour toutes les religions du monde), la neutralisation des tentatives d’imposer des orientations pseudo-humanistes et d’autres orientations idéologiques néolibérales entraînant la perte par l’humanité des repères spirituels et moraux et des principes traditionnels ;

10) au dialogue constructif, au partenariat et à l’enrichissement mutuel entre différentes cultures, religions et civilisations.
 

Primauté du droit dans les relations internationales

20. La primauté du droit dans les relations internationales est une base de l’ordre mondial juste et stable, du maintien de la stabilité globale, de la coopération pacifique et fructueuse des États et de leurs alliances, un facteur de la baisse des tensions internationales et de la hausse de la prévisibilité du développement global.

21. La Russie a toujours préconisé le renforcement du cadre juridique de la vie internationale et respecte de bonne foi ses obligations de droit international. En même temps les décisions des organes interétatiques prises en vertu des dispositions des traités internationaux de la Fédération de Russie dans leur interprétation qui contredit la Constitution de la Fédération de Russie, ne sont pas exécutoires en Fédération de Russie.

22. Le mécanisme de formation des normes universelles du droit international doit être basé sur la libre volonté des États souverains, et l’ONU doit rester le terrain clé pour le développement progressif et la formalisation du droit international. La promotion ultérieure du concept de l’ordre mondial basé sur les règles risque de détruire le système du droit international et est lourde d’autres conséquences dangereuses pour l’humanité.

23. Afin d’augmenter la stabilité du système du droit international, d’éviter son morcellement et affaiblissement, de prévenir l’application sélective des normes du droit international universellement reconnues, la Fédération de Russie veille particulièrement à :

1) s’opposer aux tentatives de substituer, revoir et interpréter de façon arbitraire les principes du droit international stipulés dans la Charte de l’ONU et dans la Déclaration relative aux principes du droit international touchant les relations amicales et la coopération entre les États conformément à la Charte des Nations Unies du 24 octobre 1970 ;

2) favoriser le développement progressif, y compris en tenant compte des réalités d’un monde multipolaire, et la formalisation du droit international, avant tout dans le cadre des efforts sous l’égide de l’ONU, et assurer la participation aussi large que possible des États aux traités internationaux de l’ONU, leur interprétation et application unifiée ;

3) consolider les efforts des États qui se prononcent pour le rétablissement du respect général pour le droit international et le renforcement de son rôle comme fondement des relations internationales ;

4) éliminer des relations internationales la pratique de prendre des mesures coercitives unilatérales illicites en violation de la Charte de l’ONU ;

5) perfectionner le mécanisme d’application des sanctions internationales en se basant sur la compétence exclusive du Conseil de sécurité de l’ONU pour l’imposition de ces mesures et la nécessité d’assurer leur efficacité pour maintenir la paix et la sécurité internationales et de prévenir la dégradation de la situation humanitaire ;

6) intensifier le processus de la formalisation juridique internationale de la frontière d’État de la Fédération de Russie, ainsi que des frontières des espaces maritimes où la Russie exerce son droit souverain et sa juridiction, en se basant sur la nécessité d’assurer inconditionnellement ses intérêts nationaux, l’importance du renforcer les relations de bon voisinage, la confiance et la coopération avec les États voisins.

Renforcement de la paix et de la sécurité internationales

24. La Fédération de Russie part du principe de l’indivisibilité de la sécurité internationale (dans son aspect global et régional) et aspire à la garantir de manière égale pour tous les États sur la base du principe de mutualité. À ces fins la Russie est ouverte aux actions communes visant à la formation d’une architecture renouvelée et plus durable de la sécurité internationale avec tous les États et alliances interétatiques intéressés. Afin de maintenir et de renforcer la paix et la sécurité internationales la Fédération de Russie intente accorder une attention prioritaire à :

1) l’utilisation des moyens pacifiques, avant tout de la diplomatie, des négociations, des consultations, de la médiation et des bons offices, pour le règlement des différends et conflits internationaux basé sur le respect mutuel, les compromis et l’équilibre des intérêts légitimes ;

2) l’établissement d’une large interaction afin de neutraliser les tentatives de tous États et alliances interétatiques d’obtenir la prédominance globale dans le domaine militaire, de projeter leur force au-delà de leur zone de responsabilité, de s’approprier la responsabilité prioritaire pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales, de tracer des lignes de division et d’assure la sécurité de certains États au détriment des intérêts légitimes des autres pays. Ces tentatives sont incompatibles avec l’esprit, les objectifs et les principes de la Charte de l’ONU et représente pour la génération actuelle et future une menace de conflits globaux et d’une guerre mondiale ;

3) l’intensification des efforts politiques et diplomatiques visant à prévenir le recours à la force militaire en violation de la Charte de l’ONU, avant tout les tentatives de contourner les prérogatives du Conseil de sécurité de l’ONU et de violer les conditions pour l’exercice du droit naturel de légitime défense, garanti par l’article 51 de la Charte de l’ONU ;

4) la prise de mesures politiques et diplomatiques pour prévenir l’ingérence dans les affaires intérieures des États souverains visant en premier lieu à l’aggravation de la situation politique interne, au changement inconstitutionnel du pouvoir ou à la violation de l’intégrité territoriale des États ;

5) la garantie de la stabilité stratégique, l’élimination des prémisses pour l’éclatement d’une guerre globale, des risques de recours aux armes nucléaires et des autres types des armes de destruction massive, la formation d’une architecture renouvelée de la sécurité internationale, la prévention et le règlement des conflits armés internationaux et intérieurs, la lutte contre les défis et menaces transnationaux dans certaines sphères de la sécurité internationale.

25. La Fédération de Russie se base sur le fait que ses Forces armées peuvent être utilisées conformément aux principes et normes universellement reconnus du droit international, aux traités internationaux de la Fédération de Russie et à la législation de la Fédération de Russie. La Russie considère l’article 51 de la Charte de l’ONU comme un cadre juridique approprié et non susceptible de révision pour le recours à la force en cas de légitime défense.

L’utilisation des Forces armées de la Fédération de Russie peut viser, notamment, à repousser et prévenir une agression armée contre la Russie et (ou) ses alliés, à régler des crises, à maintenir (rétablir) la paix conformément à la décision du Conseil de sécurité de l’ONU, des autres structures de sécurité collectives avec la participation de la Russie dans les limites de leur champ de responsabilité, à assurer la protection de ses citoyens à l’étranger, à lutter contre le terrorisme international et la piraterie.

26. En cas d’actes hostiles de la part des États étrangers ou de leurs alliances qui menacent la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Fédération de Russie, y compris ceux liés avec l’imposition des mesures restrictives (sanctions) politiques ou économiques ou avec l’utilisation des technologies modernes d’information et de communications, la Fédération de Russie estime légitime de prendre des mesures symétriques et asymétriques nécessaires pour mettre fin à ces actes hostiles et prévenir leur répétition ultérieure.

27. Afin d’assurer la stabilité stratégique, d’éliminer les prémisses au déclenchement d’une guerre globale et aux risques d’emploi des armes nucléaires et des autres types d’armes de destruction massive, de former une architecture renouvelée de la sécurité internationale, la Fédération de Russie intente veiller en premier lieu à :

1) assurer la dissuasion stratégique, prévenir l’aggravation des relations interétatiques jusqu’au niveau susceptible de provoquer des conflits militaires, y compris avec l’emploi des armes nucléaires et des autres types des armes de destruction massive ;

2) raffermir et développer le système de traités internationaux dans le domaine de la stabilité stratégique, du contrôle des armements, de la non prolifération des armes de destruction massive, de leurs vecteurs et des produits et techniques connexes (y compris en tenant compte du risque que les composantes de ces armes tombent entre les mains des sujets non-étatiques) ;

3) raffermir et développer les fondements (accords) politiques internationaux pour le maintien de la stabilité stratégique, des régimes de contrôle des armements et de non-prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs avec la prise en compte intégrée obligatoire de tous les types des armes de destruction massive et des facteurs qui influencent la stabilité stratégique ans leur ensemble ;

4) prévenir la course aux armements et exclure son transfert dans de nouveaux milieux, créer des conditions pour la réduction ultérieure échelonnée des capacités nucléaires en tenant compte de tous les facteurs qui influencent la stabilité stratégique ;

5) augmenter la prévisibilité dans les relations internationales, appliquer et perfectionner en cas de nécessité les mesures de confiance dans le secteur militaire et international, prévenir les incidents armés involontaires ;

6) remplir les garanties de sécurité à l’égard des États parties aux traités régionaux sur les zones exemptes d’armes nucléaires ;

7) contrôler les armes conventionnelles et lutter contre le trafic illicite d’armes légères et de petit calibre ;

8) renforcer la sécurité nucléaire technique et physique au niveau global et prévenir les actes du terrorisme nucléaire ;

9) développer l’interaction bilatérale et multilatérale des États dans le domaine de l’énergie nucléaire pacifique afin de satisfaire les besoins de tous les pays concernés en combustible et énergie, tout en gardant aux États leur droit de définir leur politique nationale dans ce domaine ;

10) renforcer le rôle des mécanismes multilatéraux de contrôle des exportations dans les domaines de la sécurité internationale et de la non prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs, empêcher de transformer ces mécanismes en un instrument de limitations unilatérales à la coopération internationale légale.

28. Afin de renforcer la sécurité régionale, prévenir les guerres locales et régionales, régler les conflits armés internes (avant tout sur les territoires des États limitrophes), la Fédération de Russie intente accorder une attention prioritaire :

1) à la prise des mesures politiques et diplomatiques pour prévenir l’apparition ou réduire le niveau des menaces à la sécurité de la Russie provenant des territoires et États limitrophes ;

2) à l’assistance à ses alliés et partenaires visant à assurer leur défense et sécurité, à la neutralisation des tentatives d’ingérence externe dans leurs affaires intérieures ;

3) au développement de la coopération militaire, politique et technique avec ses alliés et partenaires ;

4) à la participation à la création et au perfectionnement des mécanismes de la sécurité régionale et du règlement des crises dans les régions importantes pour les intérêts de la Russie ;

5) à l’augmentation du rôle de la Russie dans les activités de maintien de la paix (y compris dans le cadre de l’interaction avec l’ONU, les organisations régionales et internationales et les parties des conflits), au renforcement des capacités de maintien de la paix et de règlement des crises de l’ONU et de l’OTSC.

29. Afin de prévenir les menaces biologiques et assurer la sécurité biologique, la Fédération de Russie envisage de prêter une attention particulière a :

1) l’enquête des cas de création, de déploiement et d’emploi présumés des armes biologiques et à toxines, avant tout sur les territoires des États limitrophes ;

2) la prévention des actes terroristes et (ou) de sabotage avec l’utilisation d’agents pathogènes dangereux et la liquidation de leurs conséquences ;

3) l’élargissement de la coopération avec ses alliés et partenaires dans le domaine de la sécurité biologique, avant tout avec les États membres de la CEI et de l’OTSC.

30. Afin d’assurer la sécurité informatique internationale, lutter contre les menaces à son égard, raffermir la souveraineté russe dans l’espace informatique global, la Fédération de Russie intente mettre un accent particulier sur :

1) le renforcement et le perfectionnement du régime du droit international pour prévenir et régler les conflits interétatiques et gérer l’activité dans l’espace informatique global ;

2) la formation et le perfectionnement du cadre du droit international pour la lutte contre l’utilisation des technologies d’information et de communications à des fins criminelles ;

3) l’aide au fonctionnement et au développement stable et sûr du réseau d’information et de télécommunications « Internet » sur la base de la participation égale des États à la gestion de ce réseau et la prévention du contrôle étranger du fonctionnement de ses segments nationaux ;

4) la prise de mesures politiques, diplomatiques et autres destinées à faire face à la politique des États inamicaux visant à la militarisation de l’espace informatique global, à l’utilisation des technologies d’information et de communications pour l’ingérence dans les affaires intérieures des États et à des fins militaires, aussi bien qu’à la restriction de l’accès des autres États aux technologies d’information et de communications de pointe et au renforcement de leur dépendance technologique.

31. Afin d’éradiquer le terrorisme international, de protéger l’État et les citoyens russes contre les actes terroristes, la Fédération de Russie intente veiller particulièrement à :

1) augmenter l’efficacité et la coordination de la coopération multilatérale dans la lutte contre le terrorisme, y compris dans le cadre de l’ONU

2) renforcer le rôle déterminant des États et de leurs organismes compétents dans l’élimination du terrorisme et de l’extrémisme ;

3) prendre des mesures politiques, diplomatiques et autres visant à empêcher les États d’utiliser les organisations terroristes et extrémistes (y compris néonazies) en tant qu’instrument de la politique extérieure et intérieure ;

4) lutter contre la propagation, y compris sur le réseau d’information et de télécommunication « Internet », de l’idéologie terroriste et extrémiste (y compris le néonazisme et le nationalisme radical) ;

5) dépister les citoyens et les organisations engagées dans des activités terroristes et bloquer les canaux de financement du terrorisme ;

6) dépister et éliminer les lacunes dans la base de droit international pour la coopération dans la lutte contre le terrorisme, y compris en tenant compte des risques des actes terroristes avec l’utilisation des substances chimiques et biologiques ;

7) renforcer l’interaction multilatérale avec ses alliés et partenaires dans la lutte contre le terrorisme, leur prêter une assistance pratique pour la mise en place des opérations antiterroristes, y compris pour la protection des chrétiens au Moyen-Orient.

32. Afin de lutter contre le trafic et la consommation illicites de stupéfiants et de substances psychotropes présentant une menace grave pour la sécurité internationale et nationale, la santé et les fondements spirituels et moraux de la société russe, la Fédération de Russie envisage de prêter une attention particulière à :

1) l’élargissement de la coopération internationale afin d’éviter l’assouplissement ou la révision du régime global du contrôle des stupéfiants en vigueur (y compris leur légalisation à des fins non-médicales) et l’opposition aux autres initiatives pouvant entraîner l’augmentation du trafic et de la consommation illicites de la drogue ;

2) l’assistance pratique à ses alliés et partenaires dans les activités antidrogues.

33. Aux fins de la lutte contre la criminalité organisée transfrontalière et la corruption qui représentent une menace croissante pour la sécurité et le développement durable de la Fédération de Russie, de ses alliés et ses partenaires, la Fédération de Russie envisage de prêter une attention prioritaire à l’élargissement de la coopération internationale afin de liquider les  » havres  » où s’abritent les criminels et au renforcement des mécanismes multilatéraux ciblés qui répondent aux intérêts nationaux de la Russie.

34. Afin de réduire les risques pour le territoire de la Fédération de Russie à la suite des catastrophes naturelles ou accidents technologiques à l’étranger, aussi bien que pour augmenter la résistance des États étrangers à ces menaces, la Fédération de Russie envisage de prêter une attention particulière :

1) au renforcement du cadre du droit international et au perfectionnement des mécanismes d’interaction bilatérale et multilatérale dans le domaine de la protection de la population contre les urgences naturelles et technologiques et à l’augmentation des possibilités pour l’alerte rapide et la prévision de ces urgences, aussi bien que le règlement de leurs effets ;

2) à l’assistance pratique aux États étrangers dans le domaine de la protection de la population contre les urgences naturelles et technologiques, y compris avec l’utilisation des technologies russes uniques et de l’expérience de secours d’urgence.

35. Afin de lutter contre la migration illégale et perfectionner le règlement des processus internationaux de migration, la Fédération de Russie envisage de prêter une attention particulière au renforcement de la coopération dans ce domaine avec les États membres de la CEI menant une politique constructive envers la Fédération de Russie.

Garantie des intérêts de la Fédération de Russie dans l’océan mondial, l’espace extra-atmosphérique et aérien

36. Afin d’étudier, d’exploiter et d’utiliser l’océan mondial pour assurer la sécurité et le développement de la Russie, faire face aux mesures restrictives unilatérales des États inamicaux et de leurs alliances à l’égard de l’activité maritime russe, la Fédération de Russie intente accorder une attention prioritaire à :

1) la garantie de l’accès libre, fiable et complet de la Russie aux espaces, voies de transports et ressources vitaux, importants et autres de l’océan mondial ;

2) l’exploitation responsable et raisonnable des ressources biologiques, minérales, énergétiques et autres des océans, le développement fonctionnement des conduites maritimes, les recherches scientifiques, la protection et la préservation de l’environnement maritime ;

3) la fixation de la limite extérieure du plateau continental de la Fédération de Russie conformément au droit international, la protection de ses droits souverains sur le plateau continental.

37. Aux fins de l’exploration et l’utilisation pacifique de l’espace, de l’affermissement de ses positions de leader sur le marché des produits, travaux et services spatiaux et la confirmation de son statut comme une des plus grandes puissances spatiales, la Fédération de Russie intente accorder une attention prioritaire à :

1) la promotion de la coopération internationale visant à prévenir la course aux armements dans l’espace, avant tout par la mise en place et la signature d’un traité international approprié, et en qualité de mesure intermédiaire – par l’engagement de tous les États de ne pas déployer en premier des armes dans l’espace ;

2) la diversification géographique de la coopération internationale dans le secteur spatial.

38. Afin d’utiliser l’espace aérien international pour la sécurité et le développement de la Russie, de faire face aux mesures restrictives unilatérales des États inamicaux et de leurs alliances à l’égard des aéronefs russes, la Fédération de Russie intente accorder une attention prioritaire à :

1) L’accès garanti de la Russie à l’espace aérien international (ouvert) compte tenu du principe de liberté de survol ;

2) la diversification géographique des vols internationaux des aéronefs russes et le développement de la coopération dans le domaine du transport aérien, de la protection et de l’utilisation de l’espace aérien avec les États menant une politique constructive à l’égard de la Russie.

Coopération économique internationale et contribution au développement durable

39. Afin d’assurer la sécurité économique, la souveraineté économique, la croissance durable, la mise à jour structurelle et technologique, l’augmentation de la compétitivité internationale de l’économie nationale, de préserver les positions de leader de la Russie dans l’économie mondiale, de réduire les risques et de profiter des opportunités liées aux changements profonds dans l’économie mondiale et les relations internationales, aussi bien qu’en relation avec les actions hostiles des États étrangers et de leurs alliances, la Fédération de Russie intente accorder une attention prioritaire à :

1) l’adaptation des systèmes mondiaux commercial, monétaire et financier aux réalités d’un monde multipolaire et aux conséquences de la crise de la globalisation économique, avant tout afin de limiter les possibilités des États inamicaux d’abuser de leur situation monopole ou dominante dans certaines sphères de l’économie mondiale et d’élargir la participation des États en voie de développement dans la gestion économique globale ;

2) la réduction de la dépendance de l’économie russe des actions hostiles des États étrangers, avant tout par le développement d’une infrastructure de paiement internationale non politisée, sécurisée, indépendante des États inamicaux et par l’élargissement de la pratique de règlements avec les alliés et partenaires étrangers en monnaies nationales ;

3) le renforcement de la présence russe sur les marchés mondiaux, l’augmentation de l’exportation non-pétrolière et non-énergétique, la diversification géographique des liens économiques en les réorientant vers les États menant une politique constructive et neutre envers la Fédération de Russie, tout en préservant la disponibilité à la coopération pragmatique avec les milieux d’affaires des États inamicaux ;

4) l’amélioration des conditions pour l’accès de la Russie aux marchés mondiaux, la protection des organisations, investissements, produits et services russes à l’étranger contre la discrimination, la concurrence déloyale, les tentatives des États étranger de gérer unilatéralement les marchés clés pour l’exportation russe ;

5) la protection de l’économie russe et des liens commerciaux et économiques internationaux contre les actions hostiles des États étrangers par le recours aux mesures économiques spéciales en qualité de réponse à ces actions ;

6) l’aide à l’attraction en Russie de l’étranger en Russie des investissements, des connaissances et des technologies de pointe, des spécialistes hautement qualifiés ;

7) la promotion des processus d’intégration économique régionale et transrégionale répondant aux intérêts de la Russie, avant tout dans le cadre de l’État de l’Union, de l’UEEA, de la CEI, de l’OCS et de BRICS, aussi bien qu’aux fins de la formation du Grand partenariat eurasiatique ;

8) l’utilisation de la situation géographique unique et du potentiel de transit de la Russie pour développer l’économie nationale et renforcer le réseau de transport et de l’infrastructure dans l’espace eurasiatique.

40. Afin de rendre le système des relations internationales résistant mieux aux crises, d’améliorer la situation sociale, économique et humanitaire dans le monde, d’éliminer les conséquences des conflits armés, de réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030, de renforcer la perception positive de la Russie dans le monde, la Fédération de Russie intente contribuer au développement international en prêtant une attention prioritaire au développement social et économique de la République d’Abkhazie, de la République d’Ossétie du Sud, des États membres de l’UEEA, des États membres de la CEI entretenant les relations de bon voisinage avec la Russie, aussi bien que des États en voie de développement menant une politique constructive envers la Fédération de Russie.


Protection de l’environnement et santé globale

41. Afin de préserver l’environnement favorable, d’améliorer sa qualité, d’adapter raisonnablement la Russie aux changements climatiques pour le bien de la génération présente et des générations futures, la Fédération de Russie intente accorder une attention prioritaire à :

1) l’encouragement des efforts internationaux scientifiquement fondés et non politisés visant à limiter l’influence négative sur l’environnement (y compris la réduction des émissions des gaz à effet de serre), préserver et augmenter la capacité d’absorption des écosystèmes ;

2) l’élargissement de la coopération avec ses alliés et partenaires afin d’empêcher la politisation de l’activité environnementale et climatique internationale, avant tout son utilisation aux fins de concurrence déloyale, l’ingérence dans les affaires intérieures des États et la limitation de la souveraineté des États sur leurs ressources naturelles ;

3) le soutien du droit de chaque État de choisir indépendamment les mécanismes et moyens optimaux pour ce dernier pour la protection de l’environnement et l’adaptation aux changements climatiques ;

4) l’aide à l’élaboration des règles globales de la gestion climatique environnementale, communes pour tous, claires, équitables et transparentes, tout en tenant compte de l’Accord de Paris sur le climat du 12 décembre 2015 adopté sur la base de la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques du 9 mai 1992 ;

5) l’augmentation de l’efficacité de la coopération internationale pour élaborer et mettre en place des technologies de pointe contribuant à la préservation de l’environnement favorable et la préservation de sa qualité, à l’adaptation des États aux changements climatiques ;

6) la prévention des dommages transfrontaliers à l’environnement de la Fédération de Russie, avant tout de sa pollution par les substances polluantes (y compris radioactives), les ravageurs de quarantaine, particulièrement dangereux et dangereux, les agents pathogènes des plantes, les mauvaises herbes et les microorganismes apportés des autres États.

42. Afin de contribuer à la protection de la santé et au bien-être social des peuples de la Russie et des autres États, la Fédération de Russie intente accorder une attention prioritaire à :

1) l’augmentation de l’efficacité de la coopération internationale dans le domaine de la santé et l’opposition à sa politisation, y compris au sein des organisations internationales ;

2) la consolidation des efforts internationaux visant à prévenir la propagation des maladies infectieuses dangereuses, assurer la réponse opportune et efficace aux urgences de caractère sanitaire et épidémiologique, lutter contre les maladies chroniques non transmissibles, surmonter les conséquences sociales et économiques des pandémies et des épidémies ;

3) l’augmentation de l’efficacité des recherches scientifiques internationales dans le domaine de la santé, avant tout pour la création de nouveaux moyens de prévention, de dépistage et de traitement des maladies.


Coopération humanitaire internationale

43. Afin de renforcer le rôle de la Russie dans l’espace humanitaire mondial, de former sa perception positive à l’étranger, de raffermir les positions de la langue russe dans le monde, de s’opposer à la campagne russophobe menée par les États étrangers inamicaux et leurs alliances, aussi bien que d’augmenter la compréhension mutuelle et renforcer la confiance entre les États, la Fédération de Russie intente accorder une attention prioritaire à :

1) la promotion et la protection contre la discrimination à l’étranger des progrès nationaux dans les domaines de la culture, de l’art, de l’éducation et de la science et le renforcement de l’image de la Russie comme un pays agréable pour la vie, le travail, les études et le tourisme ;

2) l’aide à la diffusion et le raffermissement des positions de la langue russe en tant que langue de communication internationale, une des langues officielles de l’ONU et d’une série d’autres organisations internationales ; l’aide à l’étude et à l’utilisation de la langue russe dans les États étrangers (avant tout dans les États membres de la CEI) ; la préservation et le renforcement de la langue russe dans la communication internationale et interétatique, y compris dans le cadre des organisations internationales ; la protection de la langue russe contre la discrimination à l’étranger ;

3) le développement des mécanismes de la diplomatie publique avec la participation des représentants et institutions de la société civile à l’attitude constructive envers la Russie, des cercles politologiques, académiques et d’experts, de la jeunesse, des mouvements de volontariat et de recherche et d’autres mouvements sociaux ;

4) l’assistance au développement des liens externes des autres organisations religieuses appartenant aux confessions traditionnelles de la Russie, à la protection de l’Église orthodoxe russe contre la discrimination à l’étranger, y compris afin d’assurer l’unité de l’orthodoxie ;

5) l’aide à la formation d’un espace humanitaire uni entre la Fédération de Russie et les États membres de la CEI, la préservation des liens civils et spirituels du peuple russe avec les peuples de ces pays qui datent de plusieurs siècles ;

6) la garantie du libre accès des sportifs et des organisations sportives russes à l’activité sportive internationale, l’aide à sa dépolitisation, le perfectionnement de l’activité des organisations sportives internationales intergouvernementales et sociales et le développement des nouveaux formats de la coopération sportive internationale avec les États menant une politique constructive à l’égard de la Russie.

44. Afin de s’opposer à la falsification de l’histoire, à l’incitation à la haine envers la Russie, à la propagation de l’idéologie du néonazisme, de l’exclusivisme racial et national, du nationalisme agressif et de renforcer les fondements moraux, juridique et institutionnels des relations internationales modernes basées essentiellement sur les résultats universellement reconnus de la Seconde guerre mondiale, la Fédération de Russie intente accorder une attention prioritaire à :

1) la diffusion de l’information fiable à l’étranger sur la place et le rôle de la Russie dans l’histoire mondiale et la formation d’un ordre mondial équitable, surtout sur le rôle décisif de l’Union soviétique dans la défaite de l’Allemagne nazie et dans la création de l’ONU, sur son assistance considérable à la décolonisation et à l’édification des nations des peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine ;

2) l’adoption des mesures nécessaires, aussi bien dans le cadre des forums internationaux ciblés qu’au niveau des relations bilatérales avec ses partenaires étrangers pour lutter contre la distorsion des événements significatifs de l’histoire mondiale concernant les intérêts de la Russie, y compris le silence devant les crimes, la réhabilitation et la glorification des Nazis allemands, des militaristes japonais et de leurs acolytes ;

3) l’adoption des mesures de riposte à l’égard des États étrangers et de leurs alliances, des fonctionnaires, organisations et citoyens étrangers impliqués dans les actions hostiles à l’égard des sites russes à l’étranger présentant une signification historique et mémorielle ;

4) l’aide à la coopération internationale constructive visant à préserver le patrimoine historique et culturel.


Protection des citoyens et organisations russes contre les atteintes illégales étrangères, soutien des compatriotes résidant à l’étranger,
coopération internationale dans le domaine des droits de l’homme

45. Afin de protéger les droits, les libertés et les intérêts légaux des citoyens étrangers (y compris les mineurs), de protéger les organisations russes contre les atteintes illégales étrangères et de s’opposer à la campagne russophobe déclenchée par les États inamicaux, la Fédération de Russie intente accorder une attention prioritaire :

1) au suivi des actions hostiles envers les citoyens et les organisations russes, telle que la mise en place des mesures restrictives (sanctions) politiques ou économiques, la poursuite juridique infondée, les crimes, la discrimination, l’incitation à la haine ;

2) à la mise en place des interventions et des mesures économiques spéciales à l’égard des États étrangers et de leurs alliances, des fonctionnaires, organisations et citoyens étrangers impliqués dans les actions hostiles envers les citoyens et organisations russes et dans la violation des droits et libertés fondamentaux des compatriotes résidant à l’étranger ;

3) à l’augmentation de l’efficacité des mécanismes globaux, régionaux et bilatéraux de la protection internationale des droits, libertés et intérêts légaux des citoyens russes et de la protection des organisations russes, aussi bien qu’à la formation, le cas échéant, de nouveaux mécanismes dans ce domaine.

46. Afin de développer ses liens avec les compatriotes et de leur prêter le plein soutien (vu leur contribution importante à la préservation et la diffusion de la langue et de la culture russes) en raison de leur discrimination systématique dans certains États, la Fédération de Russie, en tant que noyau de l’entité civilisationnelle du Monde russe, intente accorder une attention prioritaire à :

1) l’aide à la consolidation et le soutien dans la protection des droits et des intérêts légaux des compatriotes résidant à l’étranger et ayant une attitude constructive envers la Russie, avant tout dans les États inamicaux, à la préservation de leur identité culturelle et linguistique commune russe et des valeurs spirituelles et morales russes, de leurs liens avec leur patrie historique ;

2) la promotion de la réinstallation volontaire en Fédération de Russie des compatriotes ayant une attitude constructive envers la Russie, surtout de ceux qui sont victimes de discrimination dans leurs États de résidence.

47. La Russie reconnaît et garantit les droits et libertés de l’homme et du citoyen conformément aux principes et normes universellement reconnus du droit international, considère le rejet de l’hypocrisie et l’exécution de bonne foi de leurs obligations par les États comme une des conditions pour le développement progressif et harmonieux de toute l’humanité. Afin de veiller au respect des droits et des libertés de l’homme dans le monde, la Fédération de Russie intente accorder une attention prioritaire à :

1) la prise en compte garantie des intérêts de la Russie, de ses particularités nationales, socioculturelles, spirituelles, morales et historiques lors du perfectionnement du cadre de droit international et des mécanismes internationaux dans le domaine des droits de l’homme ;

2) le suivi et la publication de la situation réelle concernant le respect des droits et des libertés de l’homme dans le monde, surtout dans les États insistant sur leur propre exclusivité en ce qui concerne le respect des droits de l’homme et la définition des normes internationales dans ce domaine;

3) l’élimination de la politique de  » doubles standards  » dans la coopération internationale dans le domaine des droits de l’homme afin de lui donner un caractère non-politisé, égal et mutuellement respectueux;

4) l’opposition aux tentatives d’utiliser l’agenda des droits de l’homme comme instrument pour la pression extérieure et l’ingérence dans les affaires intérieures des États, l’influence négative sur l’activité des organisations internationales;

5) la mise en place de l’intervention à l’égard des États étrangers et de leurs alliances, des fonctionnaires, organisations et citoyens étrangers impliqués dans la violation des droits et libertés fondamentaux de l’homme.

Accompagnement médiatique de l’activité en politique étrangère de la Fédération de Russie

48. Afin de former la perception objective de la Russie à l’étranger, de renforcer sa présence dans l’espace informatique global, de faire face à la campagne coordonnée de propagande antirusse menée systématiquement par les États inamicaux et comprenant la désinformation, la diffamation et l’incitation à la haine, aussi bien que d’assurer l’accès libre de la population des États étrangers aux informations véridiques, la Fédération de Russie intente accorder une attention prioritaire à :

1) porter à la connaissance de l’audience étrangère la plus large l’information fiable sur la politique intérieure et extérieure de la Fédération de Russie, son histoire et ses progrès dans différents domaines de la vie, aussi bien que d’autres informations véridiques sur la Russie ;

2) favoriser la diffusion à l’étranger des informations contribuant au raffermissement de la paix et de la compréhension mutuelle internationales, au développement et à l’établissement des relations amicales entre les États, le renforcement des valeurs spirituelles et morales traditionnelles en tant que facteur unifiant pour toute l’humanité, aussi bien qu’au renforcement du rôle de la Russie dans l’espace humanitaire mondial ;

3) assurer la protection contre la discrimination à l’étranger et aider au renforcement des positions dans l’espace informatique global des moyens de communication ou d’information de masse russes, y compris les plateformes numériques russes, et des médias des compatriotes résidant à l’étranger et ayant une attitude constructive envers la Russie ;

4) perfectionner les instruments et méthodes de l’accompagnement médiatique de la politique étrangère de la Fédération de Russie, y compris l’augmentation de l’efficacité des technologies d’information et de communications modernes, y compris les réseaux sociaux ;

5) perfectionner les mécanismes et normes internationaux pour la gestion et la protection de l’activité des moyens de communication et d’information de masse, la garantie de libre accès à ces derniers, la création et la diffusion de l’information ;

6) créer des conditions favorables pour le fonctionnement des médias étrangers sur le territoire de la Russie dans le cadre du droit international et sur la base du principe de mutualité ;

7) continuer à former l’espace informatique commun entre la Fédération de Russie et les États membres de la CEI, intensifier la coopération dans le domaine informatique avec les États menant une politique constructive envers la Russie.

V. Vecteurs régionaux de la politique étrangère de la Fédération de Russie


Étranger proche

49. Les priorités pour la sécurité, la stabilité, l’intégrité territoriale et le développement social et économique de la Russie, pour le renforcement de ses positions comme un des centres souverains influents du développement mondial et de la civilisation sont les relations de bon voisinage stables et de longue durée et l’association des potentiels dans différents domaines avec les États membres de la CEI et d’autres États limitrophes liés à la Russie par les traditions d’identité nationale partagée datant de plusieurs siècles, une interdépendance profonde dans différents domaines, une langue commune et des cultures proches.

Aux fins de la transformation ultérieure de l’étranger proche en une zone de paix, de bon voisinage, de développement durable et de bien-être la Fédération de Russie intente accorder une attention prioritaire à :

1) la prévention et le règlement des conflits armés, l’amélioration des relations interétatiques, la stabilité dans l’étranger proche, y compris la répression de l’inspiration des  » révolutions de couleur  » et des autres tentatives d’ingérence dans les affaires intérieures des alliés et partenaires de la Russie ;

2) la protection garantie de la Russie, de ses alliés et partenaires dans n’importe quel scénario militaire et politique, le renforcement du système de sécurité régionale basé sur le principe d’indivisibilité de la sécurité et le rôle clé de la Russie dans la préservation et le renforcement de la sécurité régionale, de complémentarité de l’État de l’Union, de l’OTSC et des autres formats d’interaction entre la Russie et ses alliés et partenaires dans le domaine de la défense et de la sécurité ;

3) l’opposition au déploiement ou renforcement de l’infrastructure militaire des États inamicaux et aux autres menaces à la sécurité de la Russie dans l’étranger proche ;

4) l’intensification des processus d’intégration répondant aux intérêts de la Russie et de l’interaction stratégique avec la République de Biélorussie, le renforcement du système de coopération multilatérale intégrale et mutuellement avantageuse basée sur l’association des potentiels de la CEI et de l’UEEA, aussi bien que le développement des formats multilatéraux complémentaires, y compris le mécanisme d’interaction entre la Russie et les États d’Asie centrale ;

5) la formation d’un large contour d’intégration en Eurasie à long terme ;

6) la prévention et la répression des actions hostiles des États inamicaux et de leurs alliances provoquant des processus de désintégration dans l’étranger proche et créant des obstacles à la réalisation du droit souverain des alliés et partenaires de la Russie au renforcement de la coopération intégrale avec elle ;

7) l’emploi du potentiel économique du bon voisinage, avant tout avec les États membres de l’UEEA et les États intéressés à développer les relations économiques avec la Russie, aux fins de la formation d’un contour d’intégration plus large en Eurasie ;

8) le soutien global de la République d’Abkhazie et de la République d’Ossétie du Sud et l’aide à la réalisation du choix bénévole et bas sur le droit international de ces peuples au profit de l’intégration approfondie avec la Russie ;

9) le renforcement de la coopération dans la région de la mer Caspienne en partant de la compétence exclusive des cinq États caspiens pour le règlement de toutes les questions concernant cette région.


Arctique

50. La Russie aspire à préserver la paix et la stabilité, à augmenter la viabilité écologique, à réduire le niveau des menaces à la sécurité nationale en Arctique, à créer des conditions internationales favorables pour le développement social et économique de la zone arctique de la Fédération de Russie (y compris la protection de l’habitat et du mode de vie traditionnel des petites minorités autochtones résidant dans cette zone), aussi bien que pour le développement du passage du Nord-est en tant que voie nationale compétitive de communication et de transport avec la possibilité de son utilisation internationale pour assurer le transit entre l’Europe et l’Asie. À ces fins la Fédération de Russie intente accorder une attention prioritaire :

1) au règlement pacifique des questions internationales concernant l’Arctique en partant de la responsabilité particulière des États arctiques pour le développement durable de la région et la suffisance de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982 pour régler les relations interétatiques dans l’océan Arctique (y compris la protection du milieu marin et la délimitation des espaces maritimes) ;

2) à la neutralisation des aspirations des États inamicaux à la militarisation de la région et la limitation des possibilités de la Russie de réaliser ses droits souverains dans la zone arctique de la Fédération de Russie ;

3) à l’immuabilité du régime historique du droit international concernant les eaux marines intérieures de la Fédération de Russie ;

4) à l’établissement de la coopération mutuellement avantageuse avec les États non-arctiques menant une politique constructive envers la Russie et intéressés à l’activité internationale en Arctique, y compris le développement d’infrastructure du passage du Nord-est.

Continent eurasien.
République populaire de Chine, République de l’Inde

51. L’approfondissement global des relations et de la coordination avec les centres globaux souverains amicaux de force et de développement situés sur le continent eurasien et attachés aux approches qui coïncident principalement aux approches russe au futur ordre mondial et au règlement des problèmes clés de la politique mondiale présente une importance particulière pour la réalisation des objectifs stratégiques et les buts essentiels de la politique étrangère de la Fédération de Russie.

52. La Russie aspire au renforcement ultérieur des relations de partenariat exhaustif et de coopération stratégique avec la République populaire de Chine et prête une attention particulière au développement de la coopération mutuellement avantageuse dans tous les domaines, à l’entraide et au renforcement de la coordination sur la scène internationale afin d’assurer la sécurité, la stabilité, le développement durable aux niveaux global et régional en Eurasie comme dans les autres parties du monde.

53. La Russie renforcera davantage son partenariat stratégique particulièrement privilégié avec la République de l’Inde afin d’élargir la coopération et d’en augmenter le niveau dans tous les domaines sur une base mutuellement avantageuse, aussi bien que de prêter une attention particulière à l’augmentation des volumes des relations bilatérales commerciales, technologiques et d’investissements et à leur résistance aux actions destructives des États inamicaux et de leurs alliances.

54. La Russie aspire à transformer l’Eurasie en un espace continental de paix, de stabilité, de confiance mutuelle, de développement et de bien-être. La réalisation de cet objectif prévoit :

1) le renforcement global du potentiel et ultérieur du rôle de l’OCS pour assurer la sécurité et favoriser le développement durable en Eurasie par le perfectionnement de l’activité de l’Organisation en tenant compte des réalités géopolitiques modernes ;

2) la création d’un vaste contour d’intégration du Grand partenariat eurasiatique en unissant les potentiels de tous les États, organisations régionales et associations d’Eurasie en s’appuyant sur l’UEEA, l’OCS et l’Association des nations de l’Asie du Sud-est (ASEAN), la conjugaison des projets du développement de l’UEEA avec l’initiative chinoise  » Une ceinture, un chemin  » tout en préservant l’ouverture de ce partenariat à la participation de tous les États et associations multilatérales intéressés du continent eurasien et, en conséquence, la formation d’un réseau des organisations de partenariat en Eurasie ;

3) l’augmentation de la connectivité économique et de transports en Eurasie, y compris par la modernisation et l’augmentation de la capacité des lignes ferroviaires Baïkal-Amour et Transsibérien, le lancement le plus rapide possible du corridor de transport international Nord-Sud, le perfectionnement de l’infrastructure du corridor de transport international  » Europe – Chine Occidentale « , des régions des mers Caspienne et Noire, du passage du Nord-est, la création des zones de développement et de corridors économiques en Eurasie, y compris le corridor économique  » Russie – Mongolie – Chine « , aussi bien que par l’augmentation de la coopération régionale dans le domaine de la coopération numérique et la formation du partenariat énergétique ;

4) le règlement de la situation en Afghanistan, l’aide à sa restauration en qualité d’État souverain, pacifique, neutre avec une économie stable et un système politique répondant aux intérêts de tous les groupes ethniques qui l’habitent, ce qui ouvrira les perspectives pour l’intégration de l’Afghanistan dans l’espace eurasiatique de coopération.


Région Asie-Pacifique

55. Vu le potentiel multidimensionnel en croissance dynamique de la région Asie-Pacifique, la Fédération de Russie intente accorder une attention prioritaire à :

1) l’augmentation de la coopération dans les domaines de l’économie, de la sécurité, dans le secteur humanitaire et dans d’autres sphères avec les États de la région et de l’ASEAN ;

2) l’aide à la création dans la région d’une architecture exhaustive, ouverte, indivisible, transparente, multilatérale et égale de sécurité et de coopération mutuellement avantageuse sur une base collective en dehors des blocs, aussi bien que l’emploi du potentiel de la région pour la formation du Grand partenariat eurasiatique ;

3) l’encouragement d’un dialogue constructif non politisé et de l’interaction interétatique dans différents domaines, y compris en utilisant les possibilités du forum de l’Association de coopération économique Asie-Pacifique ;

4) l’opposition aux tentatives d’ébranler le système d’associations multilatérales autour de l’ASEAN dans le domaine de la sécurité et du développement, basé sur les principes de consensus et d’égalité de ses participants ;

5) le développement d’une vaste coopération internationale afin de faire face à la politique visant à tracer des lignes de démarcation dans la région.


Monde islamique

56. Les partenaires de plus en plus sollicités et fiables de la Russie dans les questions de sécurité, de stabilité et de règlement des problèmes économiques aux niveaux global et régional sont les États de la civilisation amicale islamique qui voit s’ouvrir devant elle dans les réalités d’un monde multipolaire de vastes perspectives d’établissement en tant que centre indépendant du développement mondial. La Russie cherche à renforcer la coopération intégrale et mutuellement avantageuse avec les États membres de l’Organisation de la coopération islamique, tout en respectant leurs régimes sociopolitiques et les valeurs spirituelles et morales traditionnelles. À ces fins la Fédération de Russie intente accorder une attention prioritaire à :

1) l’élargissement de l’interaction exhaustive et de confiance avec la République islamique d’Iran, du soutien intégral de la République arabe syrienne, l’approfondissement du partenariat multidimensionnel et mutuellement avantageux avec la République turque, le royaume d’Arabie saoudite, la République arabe d’Égypte et les autres États membres de l’Organisation de la coopération islamique, compte tenu de leur degré de souveraineté et du caractère constructif de leur politique envers la Fédération de Russie;

2) la formation d’une architecture exhaustive durable de sécurité régionale et de coopération au Proche-Orient et en Afrique du Nord à la base de l’association des potentiels de tous les États et associations interétatiques des régions, y compris la Ligue des États arabes et le Conseil de coopération des États arabes du Golfe. La Russie envisage une interaction active avec tous les États et associations interétatiques intéressés afin de mettre en place le Concept russe de la sécurité collective dans la zone du golfe Persique, considérant la réalisation de cette initiative comme un pas important vers l’assainissement durable et complet de la situation au Proche-Orient ;

3) la promotion du dialogue interreligieux et interculturel et de la compréhension mutuelle, de la consolidation des efforts pour la protection des valeurs spirituelles et morales traditionnelles, la lutte contre l’islamophobie, y compris dans le cadre de l’Organisation de la coopération islamique ;

4) la résolution des contradictions et la normalisation des relations entre les États membres de l’Organisation de la coopération islamique, aussi bien qu’entre ces États et leurs voisins (avant tout la République islamique d’Iran et les pays arabes, la République arabe syrienne et ses voisins, les pays arabes et l’État d’Israël), y compris dans le cadre des efforts visant au règlement exhaustif et durable de la question palestinienne ;

5) l’aide au règlement et à la liquidation des conséquences des conflits armés au Proche-Orient, en Afrique du Nord, en Asie du Sud et du Sud-est et dans d’autres régions où les États membres de l’Organisation de la coopération islamique sont situés ;

6) l’emploi du potentiel économique des États membres de l’Organisation de la coopération islamique pour la formation du Grand partenariat eurasiatique.


Afrique

57. La Russie est solidaire avec les États africains dans leur aspiration à établir un monde multipolaire plus équitable et à éliminer l’inégalité sociale et économique qui se renforce à cause de la politique néocoloniale ingénieuse de certains États occidentaux à l’égard de l’Afrique.

La Fédération de Russie intente aider à l’établissement ultérieur de l’Afrique comme un centre authentique et influent du développement mondial en prêtant une attention particulière :

1) au soutien de la souveraineté et de l’indépendance des États africains intéressés, y compris en prêtant assistance dans les domaines de sécurité, incluant la sécurité alimentaire et énergétique, de coopération militaire et technique ;

2) à l’aide au règlement et à la liquidation des conséquences des conflits armés, surtout internationaux et ethniques, en Afrique, soutenant le rôle leader des États africains dans ces efforts et en partant du principe formulés par eux-mêmes de  » solution africaine au problèmes africains  » ;

3) au renforcement et à l’approfondissement de l’interaction russo africaine dans différents domaines sur une base bilatérale et multilatérale, avant tout dans le cadre de l’Union africaine et du Forum du partenariat Russie Afrique ;

4) à l’augmentation du chiffre de commerce et des investissements avec les États africains et les structures d’intégration d’Afrique (avant tout la zone de libre-échange continentale africaine, la Banque africaine d’import-export et d’autres organisations sous-régionales majeures), y compris dans le cadre de l’UEEA ;

5) à l’assistance et au développement des liens dans le domaine humanitaire, y compris la coopération scientifique, la formation des cadres nationaux, le renforcement des systèmes de santé, l’octroi d’autres types d’assistance, la promotion d’un dialogue interculturel, la protection des valeurs spirituelles et morales traditionnelles et du droit à la liberté de religion.


Amérique latine et les Caraïbes

58. Vu le renforcement progressif de la souveraineté et du potentiel pluridimensionnel des États d’Amérique latine et des Caraïbes, la Fédération de Russie intente développer ses relations avec eux sur une base pragmatique, non-idéologique et mutuellement avantageuse en prêtant une attention particulière :

1) au soutien des États d’Amérique latine intéressés qui sont soumis à la pression des États-Unis et de leurs alliés pour assurer leur souveraineté et leur indépendance, y compris en établissant et en élargissant l’interaction dans les domaines de la sécurité, de la coopération militaire et technique ;

2) au renforcement de l’amitié, de la compréhension mutuelle et à l’approfondissement du partenariat pluridimensionnel et mutuellement avantageux avec la République fédérative du Brésil, la République de Cuba, la République du Nicaragua, la République bolivarienne du Venezuela, au développement des relations avec les autres États d’Amérique latine, compte tenu de leur degré d’autonomie et du caractère constructif de leur politique envers la Fédération de Russie ;

3) à l’augmentation des volumes su commerce mutuel et des investissements avec les États d’Amérique latine et des Caraïbes, y compris dans le cadre de la coopération avec la Communauté des États latino-américains et Caribéens, le Marché commun du Sud, le Système d’intégration de l’Amérique centrale, l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique, l’Alliance du Pacifique et la Communauté caribéenne ;

4) à l’élargissement des échanges culturels, scientifiques, éducationnels, sportifs, touristiques et des autres liens humanitaires avec les États de la région.


Région européenne

59. La plupart des États d’Europe mènent une politique agressive envers la Russie visant à créer des menaces à la sécurité et la souveraineté de la Fédération de Russie, obtenir des avantages économiques unilatéraux, saper la stabilité politique intérieure et diluer les valeurs spirituelles et morales traditionnelles russes, créer des obstacles à la coopération de la Russie avec ses alliés et partenaires.

À cet égard la Fédération de Russie continuera de défendre ses intérêts nationaux en prêtant une attention prioritaire à :

1) la réduction et la neutralisation des menaces à la sécurité, l’intégrité territoriale, la souveraineté, les valeurs spirituelles et morales traditionnelles et le développement social et économique de la Russie et de ses alliés et partenaires provenant des États européens, de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe ;

2) la création des conditions pour la cessation des actions hostiles des États européens et de leurs alliances, l’abandon complet du vecteur antirusse par ces États et leurs alliances (y compris l’ingérence dans les affaires intérieures de la Russie) et pour leur passage vers une politique durable de bon voisinage et de coopération mutuellement avantageuse avec la Russie ;

3) la formation par les États européens d’un nouveau modèle de coexistence permettant d’assure le développement sûr, souverain et progressif de la Russie, de ses alliés et partenaires, la paix durable dans la partie européenne de l’Eurasie, y compris en tenant compte du potentiel des formats multilatéraux, y compris l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.

60. Les prémisses objectives pour la formation d’un nouveau modèle de coexistence avec les États européens sont la proximité géographique, les liens historiques culturels, humanitaires et économiques profonds des peuples et des États de la partie européenne de l’Eurasie.

Le facteur principal qui complique la normalisation des relations entre la Russie et les États d’Europe est le vecteur stratégique des États-Unis et de certains de leurs alliés visant à tracer et à approfondir les lignes de démarcation dans la région européenne afin d’affaiblir les économies de la Russie et des États d’Europe, de saper leur compétitivité, de limiter la souveraineté des États européens et d’assurer la prédominance globale des États-Unis.

61. La compréhension par les États d’Europe de l’absence d’alternatives à la coexistence pacifique et la coopération égale mutuellement avantageuse, l’augmentation du niveau de leur autonomie politique et la transition à la politique de bon voisinage avec la Fédération de Russie seront bénéfiques pour la sécurité et le bien-être de la région européenne et aideront les États européens à prendre une place digne au sein du Grand partenariat eurasiatique et du monde multipolaire.

Les États-Unis et les autres États anglo-saxons

62. La politique de la Russie à l’égard des États-Unis a un caractère combiné, compte tenu du rôle de cet État en tant qu’un des centres souverains influents du développement mondial et en même temps l’inspirateur, organisateur et réalisateur essentiel de la politique antirusse agressive de l’Occident collectif, source des risques essentielles pour la sécurité de la Fédération de Russie, la paix internationale, le développement équilibré, équitable et progressif de l’humanité.

63. La Fédération de Russie a intérêt au maintien de la parité stratégique, à la coexistence pacifique avec les États-Unis et à l’établissement de l’équilibre des intérêts entre la Russie et les États-Unis, vu leur statut des puissances nucléaires majeurs, leur responsabilité particulière pour la stabilité stratégique globale et l’état de la sécurité internationale en général. Les perspectives de l’établissement de ce modèle des relations russo-américaines dépendent du degré de disponibilité des États-Unis à renoncer à la politique de domination par la force et à revoir la politique antirusse au profit de l’interaction avec la Russie sur la base des principes d’égalité souveraine, de profit mutuel et de respect mutuel des intérêts.

64. En ce qui concerne les relations avec les autres États anglo-saxons, la Fédération de Russie intente les construire en fonction de leur degré de disponibilité à abandonner la politique inamicale envers la Russie et à respecter ses intérêts légaux.

Antarctique

65. La Russie souhaite préserver l’Antarctique en tant qu’espace démilitarisé de la paix, de la stabilité et de la coopération égale en droits, maintenir la stabilité environnementale et élargir sa présence dans la région. À ces fins la Fédération de Russie continuera à prêter une attention prioritaire à la préservation, à la mise en place efficace et au développement progressif du système du Traité sur l’Antarctique du 1 décembre 1959. 

VI. Formation et mise en œuvre de la politique étrangère
de la Fédération de Russie

66. Le Président de la Fédération de Russie, conformément à la Constitution de la Fédération de Russie et aux lois fédérales, définit les vecteurs principaux de la politique étrangère de l’État, la dirige et, en tant que chef de l’État, représente la Fédération de Russie dans les relations internationales.

67. Le Conseil de la Fédération de l’Assemblée fédérale de la Fédération de Russie et la Douma d’État de l’Assemblée fédérale de la Fédération de Russie assurent conformément à leurs pouvoirs l’encadrement législatif de la politique étrangère de la Fédération de Russie et le respect de ses engagements internationaux et contribuent à la mise en œuvre des objectifs de la diplomatie parlementaire.

68. Le Gouvernement de la Fédération de Russie assure la mise en œuvre de la politique étrangère de la Fédération de Russie et de sa coopération internationale.

69. Le Conseil d’État de la Fédération de Russie participe conformément à ses pouvoirs à l’élaboration des objectifs et des buts stratégiques de la politique étrangère de la Fédération de Russie et prête son assistance au Président de la Fédération de Russie pour définir les vecteurs essentiels de la politique étrangère de la Fédération de Russie.

70. Le Conseil de sécurité de la Fédération de Russie élabore les vecteurs principaux de la politique étrangère nationale, anticipe, dépiste, analyse et évalue les menaces à la sécurité nationale et élabore des mesures pour les neutraliser, formule les propositions à l’attention du Président de la Fédération de Russie sur les mesures économiques spéciales visant à assurer la sécurité nationale, examine les questions relatives à la coopération internationale dans le domaine de la sécurité, assure la coordination des activités des organes exécutifs fédéraux et des organes exécutifs des sujets de la Fédération de Russie pour la mise en œuvre des décisions prises par le Président de la Fédération de Russie afin de garantir les intérêts nationaux et la sécurité nationale, la protection de la souveraineté de la Fédération de Russie, de son indépendance et de son intégrité territoriale, la prévention des menaces extérieures.

71. Le Ministère des affaires étrangères de la Fédération de Russie élabore la stratégie générale de la politique étrangère de la Fédération de Russie et soumet au Président de la Fédération de Russie des propositions correspondantes, assure l’application du vecteur de la politique étrangère, coordonne les activités des autres organes exécutifs fédéraux dans le domaine des relations internationales et de la coopération internationale, aussi bien que les relations internationales des sujets de la Fédération de Russie.

72. L’Agence fédérale pour la Communauté des États indépendants, les compatriotes vivant à l’étranger et la coopération humanitaire internationale apporte son concours au Ministère des affaires étrangères de la Fédération de Russie dans la mise en œuvre de la politique étrangère unifiée en ce qui concerne la coordination des programmes dans le domaine de la coopération humanitaire internationale, aussi bien que dans la mise en œuvre de la politique d’État visant à favoriser le développement international au niveau bilatéral.

73. Les autres organes exécutifs fédéraux mènent leur activité étrangère conformément à leurs pouvoirs, le principe de l’unité de la politique étrangère de la Fédération de Russie et en coordination avec le Ministère des affaires étrangères de la Fédération de Russie.

74. Les sujets de la Fédération de Russie maintiennent leurs rapports internationaux et économiques extérieurs conformément à leurs pouvoirs, compte tenu du rôle important de la coopération régionale et frontalière pour le développement des relations de la Fédération de Russie avec les États étrangers.

75. Lors de l’élaboration et la réalisation des décisions relatives à la politique étrangère, les organes exécutifs fédéraux coopèrent avec les deux chambres de l’Assemblée fédérale de la Fédération de Russie, les partis politiques russes, la Chambre publique de la Fédération de Russie, les organisations non-gouvernementales, les associations culturelles et sociales, l’Église orthodoxe russe et d’autres associations religieuses traditionnelles russes, la communauté scientifique et d’experts, les milieux d’affaires et les médias pour favoriser leur participation à la coopération internationale. L’implication massive des institutions de la société civile dans la politique étrangère contribue à la formation d’un consensus national sur la politique étrangère de la Fédération de Russie, favorise sa mise en œuvre et revêt une grande importance pour résoudre plus efficacement un large éventail de questions de l’agenda international.

76. Les initiatives relatives à la politique étrangère peuvent être financées à titre bénévole par des fonds non-budgétaires dans le cadre de partenariat public-privé.

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Les États-Unis organisent un tribunal pour juger Vladimir Poutine

La superpuissance américaine veut la conquête.

Le secrétaire d’Etat américain Anthony Blinken parlant de l’Ukraine à des ministres des Affaires étrangères en mars 2023

La superpuissance américaine vise le point de non-retour contre la Russie, car elle a besoin de mobiliser le plus largement possible contre la Chine. Il s’agit de maintenir son hégémonie, coûte que coûte.

En ce sens, le ministère américain des Affaires étrangères, appelé « secrétaire d’État », organise un tribunal « international » pour juger Vladimir Poutine.

C’est Beth Van Schaack, « ambassadrice » pour les questions du droit international, qui a expliqué à quoi ça ressemblerait. Il y aurait une cour pénal internationale avec des juges ukrainiens. Et l’accusation serait la « guerre d’agression ».

Rappelons qu’il y a déjà une cour pénale internationale, basée à La Haye, qui vient justement d’émettre mi-mars un mandat d’arrêt contre le président russe Vladimir Poutine. Mais cette manœuvre mise en place par les pays occidentaux a une faille de taille : ni les États-Unis, ni l’Ukraine (ni la Russie), n’ont signé la participation à cette cour.

Hors de question pour les États-Unis d’y adhérer. Eux-mêmes étalent régulièrement leur droit au monde entier… mais refusent de dépendre de qui que ce soit. Ils ont l’hégémonie mondiale et veulent la conserver.

Beth Van Schaack n’a pas perdu cet aspect de vue. Parlant en cette fin mars 2023 à l’Université catholique de Washington, le 27 mars pour être précis, elle a rappelé qu’il ne fallait pas former un précédent qui pourrait amener à juger de la même manière des dirigeants américains.

Il faut donc pour la superpuissance américaine bricoler un autre tribunal.

Depuis mars 2022, on peut lire « Poutine, La Haye t’attend » sur le fronton de la mairie de Vilnius, capitale de la Lituanie ; la mairie est en face de l’ambassade russe

Il faudrait donc que le tribunal soit un mélange de droit international et de droit ukrainien, avec un cadre juridique pour le procès qui soit mi-ukrainien, mi-international. Ce serait un procès spécial, unique.

Comment le justifier ? Car l’idéal pour la superpuissance américaine, ce serait de juger le président russe pour des « crimes de guerre ».

Problème : c’est déjà du ressort de la cour pénale internationale. Mais si la cour pénale internationale considère qu’elle peut juger les dirigeants des pays, elle ne peut pas juger sans leur aval ceux des pays non signataires.

Il y a alors l’idée de s’appuyer sur l’Ukraine. Le souci est que l’Ukraine se situe dans le cadre juridique des États posant que ses dirigeants ne peuvent pas être jugés pour leurs activités. Si on se fonde donc uniquement sur le droit ukrainien, on ne pourra pas juger Vladimir Poutine pour ses décisions, ce serait malaisé comme opération.

L’idée américaine est alors la suivante : le nouveau tribunal se contenterait de juger les « crimes d’agression », un concept non employé par la cour pénale internationale.

On utiliserait l’Ukraine comme base juridique justificatrice et on placerait une superstructure de juges internationaux (en fait, occidentaux).

Cela permet de contourner la cour pénale internationale, de pouvoir juger le président russe sur la base du droit ukrainien, et en plus niveau dénonciation de « l’empire russe » c’est adéquat. Pour la superpuissance américaine, une telle construction artificielle est un jackpot.

Beth Van Schaack a présenté ainsi la conception de ce tribunal:

« A ce moment critique de l’histoire, je suis heureux d’annoncer que les États-Unis soutiennent le développement d’un tribunal internationalisé dédié à la poursuite [pénale] du crime d’agression contre l’Ukraine.

Bien qu’un certain nombre de modèles aient été à l’étude, et qu’ils aient été analysés de près, nous pensons qu’un tribunal internationalisé ancré dans le système judiciaire ukrainien, mais qui comprend également des éléments internationaux, fournira la voie la plus claire pour établir un nouveau Tribunal et maximiser notre chances de parvenir à une responsabilisation significative.

Nous envisageons un tel tribunal doté d’éléments internationaux importants – sous la forme de droit substantiel, de personnel, de sources d’information et de structure.

Il pourrait également être situé ailleurs en Europe, du moins dans un premier temps, pour renforcer l’orientation européenne souhaitée par l’Ukraine, donner de la gravité à l’initiative et permettre une implication internationale, notamment par le biais d’Eurojust [Unité de coopération judiciaire de l’Union européenne].

Ce type de modèle – un tribunal national internationalisé – facilitera un soutien international interrégional plus large et démontrera le leadership de l’Ukraine en matière de responsabilité pour le crime d’agression.

Il s’appuie également sur l’exemple d’autres mécanismes de justice hybride réussis.

Nous nous engageons à travailler avec l’Ukraine et les pays épris de paix du monde entier pour mettre sur pied, doter en personnel et financer un tel tribunal de manière à obtenir une responsabilité complète pour les crimes internationaux commis en Ukraine (…).

Il s’agit véritablement d’un moment historique du droit pénal international. Tout comme les Alliés à la fin de la Seconde Guerre mondiale ont fait progresser l’impératif de justice et inauguré une nouvelle ère de responsabilité pour les pires crimes imaginables, il nous incombe à tous de veiller à ce que les promesses de Nuremberg ne soient pas de l’histoire passé.

Les États-Unis restent inébranlables dans leur soutien au gouvernement et au peuple ukrainiens alors qu’ils défendent leur pays et leur liberté. Le peuple ukrainien mérite justice, et nous devons tous rester unis pour demander des comptes aux responsables, quel que soit le temps que cela prendra.

Naturellement, pour qu’un tel procès ait lieu, il faut que la Russie ait été vaincue et n’existe plus comme État… Ce qui est bien le but de la superpuissance américaine et de son auxiliaire ukrainien.

Ce tribunal est à la fois une propagande de guerre et un mode prévu pour la division de la Russie, dans le cadre de la bataille pour le repartage du monde.

C’est une puissante contribution à la guerre. Une guerre dont nous, Français, sommes une partie, car notre État participe entièrement à l’Union européenne, à l’Otan.

Sabotez la guerre américaine contre la Russie !

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La nouvelle alliance sino-russe contre les États-Unis

La Russie intègre officiellement le bloc formé par la superpuissance chinoise.

Du lundi 20 au mercredi 22 mars 2023, le président chinois Xi Jinping effectuait une visite d’État en Russie, sa première visite à l’étranger depuis sa réélection à la tête du pays. C’est une visite historique, car elle vient sanctionner une perspective entièrement nouvelle sur la scène internationale. La Chine parle même de « l’ère nouvelle ».

C’est la question de la guerre en Ukraine qui est ici la clef pour changer la donne. Jusqu’à présent, ce sont les États-Unis qui avaient la main, menant une campagne mondiale ultra-agressive contre la Russie pour l’isoler et l’acculer militairement, au prétexte de défendre la souveraineté territoriale de l’Ukraine.

La Chine regardait cela avec distance et hauteur, n’intervenant que très peu sur le sujet, restant officiellement neutre, se contentant de ne pas faire le jeu de la superpuissance américaine en ne participant pas aux sanctions et à l’isolement ciblant la Russie.

Toutefois, le 24 février 2023, la Chine est officiellement entrée dans la danse en proposant une feuille de route en 12 points dans la perspective de mettre fin au conflit. La Chine n’utilise pas le terme de « guerre », par ailleurs.

C’était une première manœuvre diplomatique, afin de se placer comme grande puissance capable d’être une alternative à l’hégémonie occidentale, surtout contre la superpuissance américaine poussant à l’escalade.

La Chine utilise la question ukrainienne pour développer sa propre hégémonie alternative. La Russie accepte de s’y plier et intégrè donc officiellement le bloc formé par la superpuissance chinoise.

Voici le communiqué du ministère des Affaires étrangères de la République populaire de Chine (dans sa version française officielle) évoquant la Déclaration conjointe historique entre les deux pays.

« Dans l’après-midi du 21 mars, heure locale, le Président Xi Jinping et le Président russe Vladimir Poutine ont signé et publié, au Kremlin, à Moscou, la Déclaration conjointe entre la République populaire de Chine et la Fédération de Russie sur l’approfondissement du partenariat de coordination stratégique global à l’ère nouvelle.

Sur la question ukrainienne, les deux parties estiment que les buts et principes de la Charte des Nations Unies doivent être observés et le droit international, respecté.

La Russie salue la position objective et impartiale de la Chine sur la question ukrainienne.

Les deux parties s’opposent à la recherche, par quelque pays ou groupe de pays que ce soit, des avantages militaires, politiques et autres au détriment des intérêts sécuritaires légitimes d’autres pays.

La Russie réaffirme son engagement à relancer rapidement des pourparlers de paix.

La Chine y exprime son appréciation. La Russie salue la volonté de la Chine de jouer un rôle actif pour régler la crise ukrainienne par des moyens politiques et diplomatiques, ainsi que les propositions constructives présentées dans le document Position de la Chine sur le règlement politique de la crise ukrainienne.

Les deux parties indiquent que pour régler la crise ukrainienne, il faut respecter les préoccupations sécuritaires légitimes de tous les pays, éviter la confrontation des blocs et se garder de mettre de l’huile sur le feu.

Elles soulignent qu’un dialogue responsable est le meilleur moyen pour régler solidement la question, et que la communauté internationale doit soutenir les efforts constructifs dans ce sens.

Les deux parties appellent à cesser tout acte susceptible d’engendrer la tension et de prolonger les conflits, de sorte à prévenir la dégradation voire le dérapage de la crise.

Elles s’opposent à toute sanction unilatérale non autorisée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies. »

La visite d’État a été de fait l’occasion d’une affirmation anti-américaine très forte, en assumant à la face du monde une coopération alternative, tant militairement qu’économiquement et culturellement.

Le Président de la République populaire de Chine et le Président de la Fédération de Russie ont publié également une Déclaration conjointe sur le plan de développement des priorités de la coopération économique sino-russe d’ici 2030.

La perspective, principalement sur le plan énergétique, est un approvisionnements en gaz russe vers la Chine d’ici 2030 qui sera d’au moins 98 milliards de mètres cubes, avec en plus de 100 millions de tonnes de GNL.

Presque tous les paramètres du grand projet de gazoduc sino-russe Power of Siberia – 2 ont été convenus lors de la visite d’État, entérinant le fait que la Russie devienne l’énergéticien de la superpuissance chinoise.

La Russie se place quasiment pour devenir une semi-colonie chinoise, acceptant les règlements en Yuan, renforçant la formation des étudiants russes dans les université chinoises, se disant même prête à aider les entreprises chinoises pour remplacer les entreprises occidentales qui ont quitté la Russie.

Ce qui se passe est très facile à voir : la Russie est utilisée par la Chine comme faire-valoir alternatif à l’occident sur le plan international. Voici comme la Chine raconte elle-même (en version française) le soutien de Vladimir Poutine à sa propre hégémonie alternative.

« Il a affirmé que la Russie soutenait fermement la Chine dans ses efforts pour préserver ses intérêts légitimes sur les questions liées à Taiwan, à Hong Kong, au Xinjiang et autres. Il a félicité la Chine d’avoir fait aboutir à des résultats historiques le dialogue entre l’Arabie saoudite et l’Iran à Beijing, estimant que cela illustre pleinement la place importante et l’influence positive de la Chine en tant que grand pays dans le monde.

La partie russe, a-t-il dit, salue la position objective et impartiale que la Chine poursuit depuis toujours dans les affaires internationales, soutient l’Initiative pour la sécurité mondiale, l’Initiative pour le développement mondial et l’Initiative pour la civilisation mondiale lancées par la Chine et entend intensifier encore davantage sa coordination avec la partie chinoise sur la scène internationale. »

De son côté, le président chinois Xi Jinping a été extrêmement clair pour présenter et affirmer l’intégration de la Russie au bloc chinois contre le bloc américain.

Il a expliquée que les deux pays doivent dorénavant :

  • se soutenir mutuellement sur les questions touchant aux intérêts vitaux de part et d’autre et combattre ensemble les ingérences des forces extérieures dans leurs affaires intérieures ;
  • renforcer la communication et la coordination dans les affaires internationales, notamment au sein des Nations Unies, de l’Organisation de Coopération de Shanghai, des BRICS et dans d’autres cadres multilatéraux ;
  • porter le véritable multilatéralisme, combattre l’hégémonisme et la politique du plus fort, contribuer à la reprise mondiale dans l’après-COVID-19, promouvoir la tendance à un monde multipolaire et à favoriser la réforme et l’amélioration du système de gouvernance mondiale.

La superpuisance américaine est très clairement désignée, la bataille pour le repartage du monde est entièrement assumée. Et celle-ci a déjà commencé. Et notre ennemi est notre propre camp.

Pour la défaite de l’OTAN et la déroute de l’occident !

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Mer Noire : la Russie intercepte un reaper américain

L’escalade est patente.

Nous vivons une époque de bouleversement en raison de la crise ouverte en 2020 avec la pandémie ; plus rien ne peut rester pareil. Résultat, alors que la société française est en décomposition et que cela produit une crise gouvernementale, la guerre mondiale s’installe toujours davantage.

Le dernier épisode en Mer Noire est ici très clair. Il concerne un drone américain de type « reaper ». Les drones ont désormais acquis une signification majeure dans la guerre moderne. On notera d’ailleurs que l’Ukraine a utilisé pour la première fois un drone dans le Donbass en octobre 2021, soit avant « l’opération spéciale » russe.

Le « reaper » américain est ici un MQ-9 Reaper, soit un drone d’une vingtaine de mètres de long, coûtant 20 millions de dollars et bourré de technologie pour intercepter les communications électroniques et surveiller une large zone.

Il a d’ailleurs été intercepté par des chasseurs russes Su-27 à une soixantaine de kilomètres de Sébastopol en Crimée. Cela s’est passé le 15 mars 2023.

Le reaper volait sans avoir allumer son transpondeur, donnant un prétexte à l’armée russe pour « aller voir ». Les avions russes sont alors passés 19 fois très près du drone, en lâchant même du carburant. « Manque de chance », à cause de ce carburant lâché ou d’une petite collision, le « reaper » est tombé à l’eau.

Il va de soi que l’armée russe s’est précipitée sur place avec ses navires pour tenter de le récupérer, mais c’est une opération très difficile à 1000 ou 1500 mètres de profondeur.

La superpuissance américaine a tout à fait relativisé l’incident. L’armée américaine s’est contentée de dire que les aviateurs russes, pour résumer, étaient nuls et avaient réalisé une manoeuvre dangereuse (ce qui donne « volé devant le MQ-9 d’une manière imprudente, peu respectueuse de l’environnement et non professionnelle »). Le pentagone a même sorti une petite vidéo censée montrer l’incident.

Du côté français, il est bien entendu repris l’antienne des pilotes russes jouant au fou. Tout cela ne serait pas sérieux, c’est exemplaire de la nullité russe, etc.

La vidéo de Pierre-Henri « Até » Chuet est ici à conserver dans les annales pour sa pseudo-rationalité française, sa prétention occidentale gigantesque et digne de Top gun, une de ses références d’ailleurs bien évidemment. On est ici dans le modèle de pensée français fat et replet, qui considère que « ce qui est excessif est insignifiant ».

De manière sérieuse, il est à l’inverse évident que la Russie a mené une action dans le sens de l’escalade, en la formulant de manière tout à fait « subtile » en ce sens que cela ne met pas immédiatement en soi le feu aux poudres. L’avertissement est cependant tout à fait clair.

Depuis le début du conflit militaire en Ukraine, les drones occidentaux parcourent le plus de territoires possibles pour fournir des informations à l’armée ukrainienne. Tout l’occident utilise son matériel pour épauler le régime ukrainien. L’occident est objectivement en guerre avec la Russie.

Et en faisant se crasher un « reaper » américain juste devant la Crimée, la Russie lance un avertissement comme quoi elle ne cédera pas, et surtout pas la Crimée.

Tout cela a sa rationalité, mais surtout cela rentre dans le cadre de la guerre pour le repartage du monde. On est très mal ! Il n’y a pas une journée qui ne passe sans que l’escalade soit plus ou moins prononcée. La Pologne vient d’ailleurs de décider de fournir quatre avions de type mig à l’armée ukrainienne.

Et les Français ne suivent rien à tout ça, ils ne se sentent pas du tout concernés. Ils s’imaginent que la question des retraites est l’alpha et l’oméga du cours de l’Histoire : quelle folie !

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Guerre

L’Otan s’arme massivement

Le rapport du SIPRI en fait foi.

L’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm vient de publier son nouveau rapport, bien évidemment catastrophique.

Les importations d’armes à l’échelle mondiale ont augmenté de 47% de 2018 à 2022 ; pour les pays de l’Otan, le pourcentage est même de 65%. Sur tous les continents, les importations ont en fait chuté, sauf en Europe.

Et il y a deux exceptions majeures en Asie : la Corée du Sud et le Japon, qui ont acheté massivement des armes à la superpuissance américaine, avec respectivement une augmentation de 61% et de 171%.

Les Philippines, qui sont entre les superpuissances américaine et chinoise, ont augmenté de 64% leurs dépenses militaires.

Et on notera que les exportations d’armes américaines vers la Turquie se sont effondrées depuis 2007.

La part de la France dans ce commerce criminel est passé dans la même période de 7,1% à 11%. Un tiers des armes vendus par la France est parti en Inde, ce qui est notable : cela montre bien que ces ventes relève d’un redécoupage de l’influence des puissances, de la bataille pour le repartage du monde.

Le rapport du 12 pages du SIPRI est disponible en anglais ici.

En voici une synthèse de trois pages.

rapsipri2023

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Guerre

La Géorgie se jette aux pieds de l’Occident avant d’être jetée dans la guerre

La bataille générale pour le repartage du monde atteint désormais la Géorgie.

On surnomme volontiers dans le Caucase la Géorgie la « petite Russie », du fait que par analogie, elle concentre dans son territoire une mosaïque de minorités nationales : mingrélien (7,7 %), azéri 6 %), arménien (5,4 %), abkhaze (2,9 %), ouroum (2 %), russe (1,4 %), ossète (0,8 %), kurde (0,4 %), grec (0,3 %), svane (0,3 %), tchétchène (0,2 %), ukrainien, assyrien, tatar, bats, turc, lezghien, judéo-géorgien, etc. qui offre en soi un réel condensé de toute la région.

Une jolie légende locale raconte que Dieu ayant partagé la Terre entre tous les peuples, il alla se reposer. Mais il avait oublié les Géorgiens.

Les Géorgiens se nomment eux-même « Kartveleins », en fait l’exonyme Géorgie vient du patronage de saint Georges choisi par les rois locaux durant le Moyen Âge, l’actuel drapeau national arborant ainsi la « croix de saint Georges ».

Donc, désolé de cet oubli fâcheux, Dieu attribua aux Géorgiens la part qu’il s’était réservé pour lui-même ! Il est vrai que pour qui connaît le Caucase, la Géorgie est un pays sublime et fascinant, dans lequel le spectacle de la nature, d’une inouïe variété est littéralement envoûtant.

Depuis sa sécession de l’URSS en 1991, le pays s’est toutefois enfoncé dramatiquement dans la crise. Des régions entières, comme l’Abkhazie et l’Ossétie du sud, ont fait sécession, avec le soutien de la Russie, l’une en 1992, l’autre en 2008. L’Adjarie s’est aussi temporairement soulevée, avant de rentrer dans le giron de l’État géorgien.

On peut noter d’ailleurs que le président de la République de Turquie, Recep Tayyib Erdogan, est d’origine adjare (c’est-à-dire géorgien musulman), et que les entreprises et les touristes turcs sont nombreux dans tout le pays, surtout en Adjarie.

Tous les gouvernements qui se sont succédés depuis 1991 ont adopté une ligne pro-occidentale, et anti-russe, plus ou moins intense selon les moments, avec un paroxysme sous la présidence de Mikheil Saakachvili (2004-2013), dont la politique de total alignement à l’Otan et aux États-Unis d’Amérique a été un modèle du genre.

L’appui russe à la sécession osséte a été d’ailleurs une sorte de prémisse au piège qui s’est formé puis refermé ensuite sur l’Ukraine.

Depuis, la politique géorgienne oscille entre une prudente attitude de non-provocation à l’égard de la Russie ( il est toujours possible aux citoyens des deux pays de circuler sans visa par exemple) et une orientation pro-occidentale toujours plus marquée, d’autant plus depuis le début de la guerre en Ukraine.

Mais la pression est montée encore d’un cran depuis le début de l’année 2023 : l’Azerbaïdjan organise depuis près de 100 jours maintenant un épouvantable blocus sur la population arménienne du Karabagh, où sont déployées des troupes russes, prétexte qui sert à l’Union européenne pour intervenir diplomatiquement et se proposer comme arbitre en lieu et place de la Russie, qui de son côté a resserré son étau sur l’Arménie en organisant un vaste exercice militaire dans la région du Siunik au sud du pays, où la Turquie et l’Azerbaïdjan revendiquent l’ouverture d’un corridor de transport pour se relier directement entre eux.

Et la bataille générale pour le repartage du monde atteint désormais la Géorgie elle-même : suite à la proposition d’une loi pour contrôler le financement étranger des organisations médiatiques ou non gouvernementales. Celles recevant plus de 20 % de leur financement de l’étranger auraient alors été obligées de s’enregistrer en tant qu’ »agents de l’étranger », sous peine d’une amende maximale de 9 000 euros en cas de déclaration financière incomplète.

Pour le gouvernement, lui-même pro-occidental, il s’agissait de contrôler l’émergence d’agents de provocation trop ouvertement anti-russes, alors que le pays accueille des dizaines de milliers de dissidents russes opposés à Vladimir Poutine.

Le gouvernement, dirigé par le parti pro-occidental Rêve géorgien, craint en fait plus que tout que la Géorgie ne soit emportée dans une guerre directe avec la Russie.

Mais cette politique d’équilibrisme, en mode pro-occidental mais pas trop, est maintenant au pied du mur. La faction la plus agressive du camp pro-occidental qui a imposé sa domination sur le pays entend pousser les choses en avant de manière plus franche. La montée générale des tensions ne laisse plus d’espace à la tergiversation.

Cela en est au point que la présidente de la République, Salomé Zourabichvili, pourtant appuyée par le parti gouvernemental, a multiplié ces derniers mois les critiques contre le gouvernement, qu’elle accuse de lâcheté et de tiédeur face à la Russie, concernant l’Ukraine notamment. Elle ne cesse de répéter qu’il faudrait accélérer la candidature du pays dans l’Otan et l’Union européenne.

Le vote de cette loi sur le financement étranger le 7 mars 2023 au Parlement a immédiatement entraîné des manifestations agitées dans la capitale, Tbilissi, et la vidéo d’une manifestante brandissant un drapeau de l’Union européenne alors qu’un canon à eau de la police l’arrosait, est rapidement devenue, de manière immanquable, iconique pour les médias occidentaux.

Ces manifestations ont été organisées par différentes ONG, pro-occidentales sur une ligne plus agressive que celle du gouvernement, notamment le petit parti de cadres atlantistes Girchi (pomme de pin en Géorgien) dont le leader, Zurab Japaridze, est un concentré de propagandiste du turbo-capitalisme occidental à la limite de la caricature. Les militants de ce parti, et en première ligne son leader, se sont bien sûr bruyamment fait voir lors de ces manifestations.

Pour que le panorama soit complet, c’est d’ailleurs depuis les États-Unis d’Amérique, de New York précisément, que la présidente Salomé Zourabichvili est intervenue pour soutenir les manifestations contre le gouvernement et le parlement.

Bien entendu, on ne peut pas en l’espèce franchement parler de coup d’État. On a plutôt de fait affaire à un coup de force au sein d’un régime pro-occidental, venant de son aile la plus agressive, pour radicaliser sa position et mettre la pression sur les tièdes face à la Russie.

Il va de soi que la partie qui se joue en Géorgie illustre aussi forcément la pression que la CIA, et plus largement tout l’appareil militaro-industriel et diplomatique des États-Unis et de leurs alliés européens, mettent sur l’appareil d’État géorgien à travers tout ce qu’ils disposent d’agents d’influence pour accélérer et intensifier sa satellisation et le pousser à la confrontation avec la Russie.

Pour la Géorgie malheureusement, l’heure tragique de payer le choix historique de son alignement à l’Occident se rapproche. Le capitalisme est en crise générale et c’est la bataille pour le repartage du monde… La Géorgie est un objet de ce partage. Le pays qui a vu naître Joseph Staline (en fait Iossif Vissarionovitch Djougachvili) ne pourra pas échapper à l’implacable loi de l’Histoire qui la rattrape.

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Guerre

Ukraine, Taiwan : la Chine entre en scène

C’est la superpuissance challenger des États-Unis.

L’actualité internationale de ces dernières semaines est indéniablement marquée par l’entrée en scène de la diplomatie chinoise dans le cadre de la guerre mondiale pour le repartage du monde. Cela a commencé véritablement le 24 février 2023 avec l’annonce d’un « plan » pour mettre fin à la guerre entre l’Ukraine et la Russie au moyen du dialogue.

C’était un contre-pied à la superpuissance américaine qui, au contraire, pousse absolument à la guerre et a fait en sorte qu’aucun dialogue ne soit possible. Non pas que la Chine soit pacifiste, mais les choses sont très simples pour elle puisqu’il lui suffit d’exister en disant autre chose. Et le tour est joué. Alors elle ne s’en prive pas et l’occurrence, il suffit de dire le mot « paix ». Pas besoin d’y croire, ni d’avancer concrètement en ce sens, il faut juste en parler.

Ainsi, quelques jours auparavant, lors de la conférence sur la sécurité internationale à Munich le 17 février 2023, le directeur du bureau central des affaires étrangères Wang Yi prononçait un discours dans lequel il ressassait le mot « paix ». Une trentaine de fois.

De fait, la superpuissance chinoise est portée par la remise en cause mondiale de l’hégémonie occidentale ; elle est même quasiment propulsée. Le conflit en Ukraine change en effet totalement la donne historiquement, en ouvrant la voie à une remise en cause généralisée de l’occident qui mène la guerre à la Russie. Alors il suffit pour la Chine, là encore, de s’engouffrer dans la brèche.

Ce qu’à fait cette semaine le président chinois Xi Jinping, qui est allé à fond dans cette direction lors d’une session parlementaire à Pékin, session largement commentée et relayée par la presse internationale.

« L’environnement externe du développement de la Chine a connu des changements rapides. Les facteurs incertains et imprévisibles ont considérablement augmenté.

Des pays occidentaux, menés par les États-Unis, ont mis en œuvre une politique d’endiguement, d’encerclement et de répression contre la Chine, ce qui a entraîné des défis sans précédent pour le développement de notre pays ».

C’est simple et efficace pour exister comme superpuissance anti-américaine sur la scène internationale.

Il ne faudrait pas croire pour autant que la Chine n’est pas elle-même très agressive. Il n’y a qu’à penser à la question de l’île de Taïwan, à propos de laquelle elle multiplie les provocations. Et puis surtout, il y a son développement militaire.

Un récent rapport très commenté de l’Australian Strategic Policy Institute, publiée parle journal britannique The Guardian, parlant de l’avance technologique généralisée de la Chine sur les États-Unis, évoque tout particulièrement la question militaire. Y sont évoqués les progrès fulgurants de la Chine en matière de missiles hypersoniques à capacité nucléaire.

Il est dit :

« Selon notre analyse des données, au cours des cinq dernières années, la Chine a généré 48,49% des articles de recherche à fort impact [à ce sujet]. »

Et sur les dix meilleurs instituts de recherche mondiaux dans ce domaine de l’armement, sept sont établis en Chine.

Dans ce contexte, le premier ministre chinois Li Keqiang a annoncé cette semaine une hausse du budget de défense de pas moins de 7,2 %, assumant le fait que :

« Les forces armées doivent intensifier leur entraînement dans tous les domaines ».

Et mardi 7 mars 2023, le ministre des Affaires étrangères chinois Qin Gang a ciblé directement la superpuissance américaine.

« Si les États-Unis continuent de s’engager sur la mauvaise voie et ne freinent pas, aucun garde-fou ne pourra empêcher le déraillement »

Selon lui, si les États-Unis persistent en soutenant le gouvernement rebelle de Taïwan, « il y aura inévitablement un conflit et une confrontation ».

Et il a parlé d’une « main invisible » utilisait la crise en Ukraine pour « servir un certain agenda géopolitique ».

La Chine est maintenant entrée pleinement sur le devant de la scène et elle compte bien se donner les moyens de s’y maintenir. Le monde a littéralement changé en quelques mois ! Et la transformation va continuer de s’accélérer ! Nous allons à la bataille pour le repartage du monde – aux dépens des masses mondiales, et il faut s’y confronter !

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Politique

Les femmes doivent s’unir contre la guerre

Les acquis féministes disparaissent avec la guerre pour le repartage du monde.

Les femmes sont comme les hommes en France : elles pensent qu’elles vivent dans un îlot protégé du cours du reste du monde. L’occident serait une forteresse où les acquis progresseraient inéluctablement, comme le niveau de vie.

C’est une illusion. Toutes les puissances, grandes, moyennes et petites, vont à la bataille pour le repartage du monde. Cela passe par la guerre et la guerre, c’est la systématisation du patriarcat, parce que les armées des pays capitalistes sont ainsi faites.

Il suffit de voir le conflit en Ukraine pour voir comment, tant en Ukraine qu’en Russie, les valeurs patriarcales ont totalement triomphé, comment les femmes servent uniquement de support, de soutien, de faire-valoir.

L’impact sera dévastateur pour les années après la guerre – et après la guerre, on en est encore très loin ! Le conflit continue et il charrie chaque jour davantage de mise à l’écart des femmes. La guerre pour le repartage du monde est aussi une machine de guerre contre les femmes !

Une même tendance militariste sera forcément à l’œuvre en France, pays partie prenante de la guerre américaine contre la Russie. Le patriarcat en sortira indéniablement renforcé, à tous les niveaux.

Et il profitera de ce qui existe déjà partout. Car à côté du féminisme bourgeois « revendicatif » des réseaux sociaux, la situation des femmes dans le peuple est désastreuse. La chirurgie esthétique est devenue un véritable classique féminin, la psychologie féminine est façonnée par le souci de plaire aux hommes avec toute une consommation spécifique de différents produits (de beauté, habillement, etc.).

Jamais on aura atteint un tel degré d’aliénation, avec la femme réduite au niveau d’une femme-objet, d’une femme marchandise. C’est inévitable dans une société où tout devient marchandise, où les rapports humains sont façonnés dans leur plus grande mesure par les rapports capitalistes.

Il est juste de dire que c’est toute la psyché féminine qui doit se libérer, dans un processus historique millénaire. La guerre de repartage du monde qui se met en place se pose par conséquent comme le grand défi aux femmes du monde entier.

Si elles ne s’y confrontent pas, elles se feront historiquement encore mettre de côté. Il faut que les femmes deviennent protagonistes ! Il faut qu’elles assument leur différence, leur rapport différent aux animaux et à la Nature, qu’elles ne se laissent pas pourrir, ni par l’idéologie LGBT qui nie la différence hommes-femmes, ni par le conservatisme qui leur propose un rôle « rassurant » dans la soumission.

Les femmes portent les valeurs du monde à venir – mais elles ne peuvent les porter que si elles s’arrachent à leur approche de ne faire évoluer les choses, d’agir, d’avancer qu’indirectement ! Cette méthode de « l’indirect » est le fruit de milliers d’années de soumission des femmes forcées, par leur mise à l’écart, de tenter de changer les choses sans agir directement.

C’est avec cela qu’il faut rompre ! Les femmes doivent être en première ligne, contre la guerre, pour le Socialisme, pour les orientations de la société !

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Guerre

Joe Biden à Varsovie

Un discours très martial depuis la Pologne.

Pratiquement un an après le début de l’offensive russe en Ukraine, la situation est plus que jamais tendue sur la scène mondiale. Le président américain Joe Biden, après s’être rendu personnellement à Kiev, a prononcé un discours très offensif face à la Russie le lendemain mardi 21 février 2023 en Pologne.

Le discours n’a duré qu’une vingtaine de minutes, mais il y avait une mise en scène spectaculaire, typiquement à l’américaine, faite de jeux de lumière, d’une foule en liesse, d’enfants défilants avec des drapeaux et un sourire niais, le tout devant le château royal de Varsovie pour accentuer le côté marquant de l’affaire.

Le discours était directement une réponse à celui de Vladimir Poutine le matin même et on remarquera forcément l’opposition de style. Si Vladimir Poutine a parlé relativement longuement, exposant en détail et de manière minutieuse la situation russe, Joe Biden a été au contraire expéditif, jouant à fond sur l’image d’une Amérique surpuissante, faisant rouleau-compresseur contre toute opposition.

Le président américain a ainsi prétendu que les États-Unis sont là généreusement pour sauver le monde, sur les bases du fameux « monde libre ».

« Nous avons été questionnés sur nos principes fondamentaux : la liberté, la démocratie, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Et maintenant nous avons apporté la réponse : nous avons défendu ces principes, quoi qu’il en coûte ! »

« Tout ce que nous faisons aujourd’hui, c’est pour que nos enfants connaissent un monde libre : l’ennemie des tyrans, c’est la liberté ! »

Bien entendu, à part en occident où les populations baignent dans la consommation capitaliste 24 heures sur 24, la grande majorité de la population mondiale ne croit pas en ces prétentions américaines.

Nous sommes néanmoins à un tournant historique et il va être question maintenant de savoir si les États-Unis ont les moyens de continuer ce discours et cette posture de superpuissance mondiale, ou bien si au contraire l’occident est touché et va vaciller.

La Russie assume totalement de vouloir faire vaciller l’occident et la Chine, à son tour, va s’y mettre prochainement. Les États-Unis le savent, alors ils gonflent les muscles, assumant de mener le monde à la 3e guerre mondiale s’il le faut, afin de maintenir leur hégémonie.

Ce n’est pas autrement qu’il faut comprendre ces propos hallucinants de Joe Biden, qui sont un appel ouvert à ce que la situation dégénère en une guerre mondiale.

« L’article 5 est solide : tous les pays de l’Otan le savent et Poutine le sait aussi. Chaque attaque contre un pays membre de l’Otan est une attaque contre l’Otan. C’est un serment sacré. »

C’est grotesque, car il n’a jamais été question pour la Russie de s’en prendre à un pays de l’Otan. Mais Joe Biden souhaite justement que la situation dégénère, car les États-Unis ont besoin d’aller à l’affrontement pour prendre les devant dans la guerre mondiale de repartage du monde.

Son discours était un discours martial, comme rarement dans l’Histoire moderne, celui d’un faiseur de guerre, impliquant ouvertement l’Otan dans le conflit en Ukraine pour que la situation dégénère.

Et donc, c’est directement et ouvertement Vladimir Poutine qui a été désigné et pris pour cible par le président américain, faisant de l’Ukraine une question personnelle.

Joe Biden est littéralement obnubilé par Vladimir Poutine, et ce de manière caricaturale, tel qu’on peut le voir dans les pires films hollywoodiens. Le mot hollywoodien est tout à fait juste, car c’est là tout un narratif visant à mobiliser les opinions publiques.

Cela correspond à une simple vérité : les États-Unis (et la France avec) sont en guerre contre la Russie, bien que ce ne soit pour l’instant que l’Ukraine qui serve de terrain de guerre (et le peuple ukrainien de chair à canon).

« Poutine a été pris au dépourvu : il voulait obtenir une finlandisation de l’Otan, il a eu une otanisation de la Finlande ».

« Un an après le début de cette guerre, Poutine ne doute plus de notre mobilisation. Mais il doute de nos convictions, de notre capacité à rester unis : nous allons lui montrer que l’Otan ne faiblira pas ! »

« l’Ukraine ne sera jamais une victoire pour la Russie, car les peuples refusent de vivre dans un monde d’obscurité et de désespoir. Les autocrates doivent entendre le mot : non ! »

Il est tout sauf anodin que ce discours anti-Poutine ait été prononcé depuis la Pologne, tant ce pays est devenu la place forte de l’hystérie occidentale anti-Russe. Il y a en Pologne un régime fanatique, tout comme en Ukraine, qui n’attend que l’autorisation du maître américain pour se jeter corps et âme dans une guerre acharnée contre la Russie.

La Pologne peut d’ailleurs prendre l’initiative sans l’Otan au départ, pour contribuer à ce que les choses débordent.

La guerre mondiale est l’actualité ; il faut saboter les plans américains, il faut faire tomber l’occident avant qu’il ne fasse sombrer le monde !

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Guerre

La Pologne et la Roumanie interviendront en Ukraine

C’est inévitable.

Un drone américain Reaper au service de l’armée polonaise à l’Est du pays

Puisque nous avons annoncé le conflit armé en Ukraine six mois avant son déclenchement et que nous lisons correctement ce qui se passe tout au long des événements, continuons en annonçant un nouveau facteur.

Personne ne l’a vu encore, du moins publiquement, car il est évident que les stratèges américains ont déjà analysé tous les scénarios. Cela ne veut pas dire que le capitalisme puisse planifier quoi que ce soit : ce n’est pas le cas. Mais les stratèges raisonnent en termes d’opportunité.

Tout cela pour dire que les choses ici présentées pourraient avoir une apparence « géopolitique », mais ce n’est pas le cas, la « géopolitique » est un concept bourgeois. Ici, on parle de stratégie.

Allons droit au but pour expliquer les choses. Il est beaucoup parlé de l’article 5 de l’OTAN, qui dit qu’une attaque contre un membre de ce pacte implique une attaque contre tous ses membres. Soit.

Mais ce qui n’est jamais expliqué, c’est ce qui se passe si l’un des membres déclenche de lui-même la guerre. C’est désormais ce scénario qu’il faut prendre en compte.

La Pologne et la Roumanie vont en effet intervenir. Ce sera de leur propre ressort, l’OTAN ne participera pas à cette initiiative. Comme il s’agit cependant d’alliés (et d’une opération favorable à l’OTAN voire mise en place par elle), il y aura bien entendu un soutien… c’est dans « l’ordre des choses » et cela passera crème.

Les motifs seront tout trouvés. Il s’agira d’empêcher la débâcle du régime ukrainien en cas de défaite, ou bien de « protéger » sa victoire. La Biélorussie serait une menace au nord, la Transnistrie une menace au sud (ainsi que pour la Moldavie).

En cas de défaite du régime ukrainien, la Pologne et la Roumanie serviraient de forces d’intervention pour assurer la division de l’Ukraine, sans doute en trois. L’Est serait russe, l’Ouest avec l’OTAN par l’intermédiaire de la Pologne, le centre neutre.

L’Est de cette zone neutre serait sous influence russe, Kiev « franco-allemande », l’Ouest sous influence roumaine.

En cas de victoire, l’armée polonaise assurerait de « porter » l’offensive ukrainienne. Un incident avec la Biélorussie et le tour est joué.

L’armée polonaise a autour de 120 000 soldats et compte en avoir 300 000 d’ici dix ans. Ce n’est pas pour être prêt dans dix ans – c’est pour garantir le résultat de ce qui aurai été obtenu d’ici dix ans. C’est bien différent.

Quant à la Roumanie dont nous avons plusieurs fois parlé ces derniers temps, l’armée française y est présente, c’est clairement une plate-forme d’intervention.

Il y a toute une narration qui se met en place. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait par exemple dit il y a quelques jours que des missiles russes avait survolé la Roumanie pour atteindre l’Ukraine, ce n’était pas vrai mais il a insisté encore après en appelant l’OTAN à intervenir, etc.

C’est gesticulatoire, mais cela permet de mettre en place une guerre psychologique.

La Moldavie est également ici un grand objectif ; la ministre française des affaires étrangères Catherine Colonna vient d’y passer, Emmanuel Macron y était en juin 2022, etc.

Comprendre tout cela est fondamental – mais pas dans un sens « géopolitique ». C’est du repartage du monde qu’il s’agit. Le processus de troisième guerre mondiale est enclenchée. Tous les phénomènes sociaux dans le monde passent en dernier ressort par cette guerre.

C’est sur ce terrain stratégique qu’il faut se placer !

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Guerre

Une tribune militariste dans l’Express

La fraction libérale-atlantiste de la bourgeoisie mène la danse.

La tribune intitulée « Budget de la Défense : encore un effort nécessaire » publiée le 6 février par l’Express et rédigée par Nicolas Bouzou, un économiste atlantiste et vice -président du cercle Turgot, est ainsi très révélatrice de la situation en cours.

L’hebdomadaire l’Express est un journal qui est organiquement lié, au sens idéologique et culturel, à la fraction libérale-atlantiste de la bourgeoisie. Ses prises de positions sont l’expression condensée de la pensée de toute la fraction moderniste de la bourgeoisie, celle actuellement au pouvoir par la voie d’Emmanuel Macron, celle qui « réforme ».

La réforme des retraites est à ce titre une expression de la restructuration du capitalisme français. Il faut la voir avec les lunettes du monde de 2023 et non pas de celui d’avant la pandémie de Covid-19, qui a engendré un grand dérèglement social et économique, culturel et politique.

Il y a ainsi deux camps réels, si on omet ceux qui veulent que rien ne change, par nostalgie. Il y a ceux qui veulent sauver le mode de vie capitaliste et ceux qui veulent s’en débarrasser.

Ce que dit la tribune est justement l’inverse de ce qui est dit sur agauche.org. Il est dit sensiblement la même chose dans la forme, mais totalement l’inverse dans le contenu. Pour résumé, le monde aurait radicalement changé depuis 2020 et la guerre en Ukraine ouvre la voie à une déstabilisation générale du monde. Il s’agit donc d’inscrire le capitalisme français dans l’optique de l’affrontement à tous les niveaux.

Un pays incapable de faire une réforme des retraites bénigne pour équilibrer son système et augmenter l’emploi des 55-65 ans alors que la guerre menace de s’étendre sur notre sol est voué à devenir insignifiant. Car les lois de l’économie (qui ne sont rien d’autre que des lois de l’organisation des humains en société) sont implacables : pour investir davantage dans l’énergie décarbonée, dans la santé, dans l’éducation, dans notre sécurité, nous n’avons pas d’autre choix que de produire davantage de richesses : travailler plus et mieux, être plus intelligents, investir davantage. Voilà la feuille de route cohérente avec notre environnement hostile. Si nous ne le faisons pas, par défaitisme, lâcheté ou pacifisme, c’est notre pays que ne nous mettons en danger.

Voilà, pour les capitalistes français, la nouvelle donne qu’il s’agit d’avoir en tête pour pouvoir continuer à faire progresser le capitalisme français. S’il est salué l’augmentation du budget de la Défense, passant de 295 milliards d’euros sur la dernière loi de programmation militaire à plus de 400 milliards pour l’exercice 2024-2030, il faudrait « encore un effort nécessaire ».

La réforme des retraites s’inscrit alors dans ce panorama, celui qui doit permettre de dégager plus de recettes financières dans le but de renforcer le capitalisme français, et principalement son complexe militaro-industriel. De fait, l’un et l’autre sont les deux faces d’une même pièce.

Au vu de la situation de 2023, ne pas faire la réforme des retraites n’aurait rien à voir avec les précédentes réformes en 1995, 2003, 2010 : cela signifierait l’incapacité du capitalisme français à se restructurer pour mieux se relancer dans le grande bataille du repartage du monde sous égide de l’Otan, donc des États-Unis.

On voit ici à quel point la réforme des retraites n’est qu’un élément secondaire dans la véritable tendance de fond, celle de la mise en place des conditions d’une nouvelle guerre mondiale.

A ce titre, il est une fois de plus confirmé le fait que la perspective de se confronter à l’Otan sur des bases socialistes-pacifistes mène directement à se confronter au régime en place. Logiquement, si une mobilisation d’ampleur avait lieu sur cette base, cela déboucherait sur une crise de régime. C’est bien pour cela que l’extrême-Droite dans sa variante parlementaire a refusé un tel positionnement dès l’invasion russe en Ukraine au mois de février 2022.

De ce point de vue, on ne peut que constater combien les contestataires actuels de la réforme des retraites sont à côté de la plaque. Pour eux, la question se limite à de vilains financiers qui veulent épuiser les gens au travail, tels des vampires maléfiques qui seraient des parasites détachés de la vie réelle.

Leur contestation est vaine. Pire : de part son orientation, du fait de sa négation de l’arrière-plan historique, il ne s’agit que de faire tourner la roue de l’Histoire en arrière.

Si on a compris qu’il y a en fait la mise en place d’un rouleau compresseur militariste au service de la restructuration capitaliste, il ne peut y avoir d’autre option que celle énoncée sur agauche.org. Car face à cette perspective, il s’agit d’être ancré dans le sens de l’Histoire mais du point de vue démocratique et populaire.

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Guerre

Un ballon stratosphérique et deux superpuissances chauffées à blanc

L’affrontement sino-américain est en cours.

En 1983, en pleine guerre froide, le groupe ouest-allemand Nena sortait son tube planétaire « 99 Luftballons ». Il était question de 99 ballons de baudruche lancés dans le ciel et pris pour une menace par 99 ministres de la Guerre, déclenchant dans la foulée un véritable carnage.

Quarante ans plus tard, début février 2023, voilà une nouvelle histoire de ballons et de ministres de la Guerre, en pleine nouvelle guerre froide (de plus en plus chaude), cette fois entre les États-Unis et la Chine.

Ainsi, samedi 4 février à 14h39 heure locale, soit dans la nuit de samedi à dimanche en France, l’armée américaine a détruit un ballon stratosphérique chinois qui survolait son territoire à 19 000 mètres d’altitude et qui était considéré comme un outil d’espionnage.

Celui-ci avait traversé tout le continent avant d’être abattu d’un tir de missile AIM-9X Sidewinder par un F-22 Raptor de la base aérienne de Langley (Virginie), au large de Myrtle Beach sur la côte atlantique.

Immédiatement, le ministère chinois des Affaires étrangères a exprimé son « fort mécontentement », protestant contre « l’utilisation de la force par les États-Unis», se réservant même le droit de… « répliquer ». Les mots sont forts et terriblement effrayants, car ils en disent long sur le degré de tension entre les deux superpuissances rivales.

Les Chinois prétendent évidemment à un ballon scientifique à des fin de recherche météorologiques qui aurait inopportunément dévié. Cela ne tient pas la route bien sûr et la provocation est évidente.

Tout comme le fait que les Américains aient attendu aussi longtemps pour en arriver à tel acte de nature de belliqueuse : soit il y avait intervention immédiate en raison d’une menace réelle, sinon la destruction n’a pour but que de mobiliser l’opinion publique contre la Chine (ou de répondre à l’opinion public mobilisé contre la Chine, ce qui revient au même).

D’ailleurs, le secrétaire d’État américain Antony Blinken devait justement se rendre à Pékin, et il a décidé d’annuler, officiellement de « reporter ».

Que ce ballon stratosphérique soit effectivement ou non un appareil d’espionnage militaire ne change ici pas grand-chose. Cela est à la fois probable, car un tel ballon vole plus bas qu’un satellite et permet des prises de vue nombreuses avec différents angles ainsi qu’une très bonne résolution.

En même temps, on peine à imaginer un réel gain en matière de renseignement, d’autant plus que les Américains ont forcément des systèmes de brouillage et de toutes façons cachent déjà leurs installations aux satellites et autres radars.

Toujours est-il que le ballon en question a un parcours rocambolesque, qui en fait quasiment un casus belli. Il pénètre l’espace aérien des îles Aléoutiennes en Alaska le 27 janvier 2023, puis celui du Canada 3 jours plus tard, avant de survoler les États-Unis à la verticale de l’Idaho, au nord-ouest du pays, le 31.

Surtout, il a survolé la base de Malmstrom dans le Montana, qui héberge des silos de missiles balistiques intercontinentaux à ogive nucléaire LG-30G Minuteman III. Il y a depuis cette base de quoi détruire une bonne partie de la planète, au point qu’un ancien commandant de la base avait dit : « Nous sommes les gardiens de l’apocalypse. Ce n’est pas une exagération. »

La presse relate également, d’après des « sources anonymes » venant du Pentagone (le quartier général du département de la Défense américaine), trois autre intrusions du même type, bien que plus courtes, dans les dernières années, dont une très récente.

En outre, il y aurait actuellement d’après le gouvernement américain un autre ballon chinois évoluant au dessus du Costa Rica, pays qui est une semi-colonie américaine. La Colombie aurait également signalé la présence d’un tel aéronef.

On sait de toutes façon que cela existe, les satellites espions américains ayant repéré un site de construction de ballons stratosphériques dans la province du Xinjiang en 2020, alors que de telles « intrusions » ont été rapportées au Japon (2020 et 2021), aux Philippines (2022) et au large de la Thaïlande sur des îles indiennes (en 2022).

L’année dernière également, des F-22 américain avaient décollé d’Hawaii après la détection d’un tel ballon à la verticale du site de missiles balistiques intercontinentaux le Pacific Missile Range Facility (PMRF).

Quelque soit son but, l’opération chinoise aura en tous cas déclenché une crise aux États-Unis, puisque l’administration de Joe Biden est maintenant accusée de ne pas avoir réagi plus tôt, alors que l’événement monopolise l’actualité.

C’est évidemment un tremplin pour la faction américaine voulant un affrontement direct avec la Chine, celle des Républicains, qui reproche aux Démocrates leur mollesse sur la question. Aux États-Unis les Républicains sont actuellement littéralement chauffés à blanc contre la «menace chinoise».

De la même manière, du côté chinois l’événement exacerbe la rivalité contre les États-Unis, sur fond de question taïwanaise et de crainte face à un encerclement américain. L’accès à quatre nouvelles bases aux Philippines vient d’être justement tout nouvellement décroché pour les Marines américain, en cas de conflit à Taïwan.

La guerre froide est en tous cas assumée entièrement maintenant, et elle est en fait déjà très chaude. Le bouillonnement conduit tout droit l’humanité en crise vers une 3e grande guerre mondiale pour le repartage du monde.

Seul le Socialisme peut l’empêcher ou la stopper. Il faudra des efforts gigantesques.

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Guerre

Le ministre français des Armées à Kiev pour continuer la guerre contre la Russie

La France est en guerre.

La visite du ministre français des Armées Sébastien Lecornu à Kiev mercredi 28 décembre 2022 ne consistait pas simplement en du symbole et des prises de photo. Il était là pour préparer la guerre, ou plutôt la continuation de la guerre contre la Russie en 2023.

C’est un fait, l’Otan, et donc la France, s’oppose directement à la Russie, en se servant de l’Ukraine et surtout des Ukrainiens. C’est un mensonge de dire que la France ou l’Otan aident l’Ukraine. C’est plutôt l’inverse, le peuple ukrainien sert de chair à canon pour les occidentaux, et la nation ukrainienne, dont ils se moquent éperdument, n’est qu’un prétexte.

Le régime corrompu et nationaliste en Ukraine raconte littéralement n’importe quoi sur l’Histoire, les faits, les gens, mais peu importe, ou plutôt : tant mieux. C’est très utile pour la guerre, et c’est exactement ce que vient chercher la France en Ukraine.

Alors la France a déjà fourni à l’armée ukrainienne 18 canons Caesar de 155 mm d’une portée de 40 km montés sur camion, des missiles antichar et anti-aérien, des véhicules de l’avant-blindé (VAB), des lance-roquettes et des batteries de missiles Crotale. Cela sans compter le renseignement militaire (crucial pour la guerre) et la formation militaire, dont on ne sait pas grand chose.

Mais cela ne suffit pas et le ministre est venu s’enquérir personnellement des nécessités ukrainiennes pour 2023.

« Il y a des sujets techniques à aborder et j’ai souhaité être présent pour comprendre leurs besoins. »

En l’occurrence, il s’agit surtout des moyens de défense anti-aérienne à laquelle entend participer la France.

« La défense sol-air, c’est un radar, un dispositif de tir et un poste de commandement. Chacun peut apporter un morceau. »

L’Ukraine, qui considère la France comme un père Noël à qui il faut faire sa liste de cadeaux, fait de son côté des demandes très précises. Elle voudrait le radar de détection GM200 de Thales, qui en détient un exemplaire en stock. Elle demande également des radars de détection acoustique français.

Surtout, l’Ukraine voudrait des systèmes Mamba, ceux-là même qui protègent les bases nucléaires en France. L’Italie, qui co-produit les Mamba, a déjà affirmé sa volonté d’apporter des pièces en ce sens.

Le père Noël français n’apporte pas que des cadeaux, il y a aussi les chèques cadeaux pour faire directement les courses. Le Parlement français, mobilisé pour la guerre, a décidé d’un fonds de soutien de 200 millions d’euros pour l’Ukraine permettant de passer commande directement avec des industriels français.

Si les Français sont si généreux pour aider les Ukrainiens à se massacrer avec leurs frères russes, c’est évidemment parce qu’ils veulent des résultats. L’administration ukrainienne est jugée trop lourde et trop lente par la France, d’après le Figaro, alors ce fond de soutien est destiné à aller plus vite, pour encore plus faire la guerre.

L’autre sujet de la visite du ministre français était la question de la maintenance. Notamment, les canons Caesar qui s’usent beaucoup.

Certains dégâts deviennent sérieux sur les Caesar.

Il y a déjà un canon hors d’usage, d’autres en maintenance pour les tourelles ou les tubes.

Le ministre ukrainien Oleksiy Reznikov a pour cela demandé à son homologue français davantage de coopération avec les entreprises françaises pour faciliter les réparations directement en Ukraine, sans passer par la Pologne.

La France est donc en guerre, concrètement et indiscutablement en guerre contre la Russie, dans l’indifférence totale de la population française. C’est une véritable catastrophe, qui ne peut avoir pour autre résultat que la troisième guerre mondiale, qui est à la fois à venir, et en même temps a déjà commencé.

D’ailleurs, le même jour, les ministres turc et syrien de la Défense se sont entretenus avec leur homologue russe à Moscou. Il était officiellement question de la Syrie et de la crise concernant les réfugiés. En arrière plan, il y a surtout la constitution nette de blocs, de deux blocs bien définis, amenés à s’affronter. Comme lors des précédentes guerres mondiales.

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Guerre

Kosovo : l’armée serbe en état d’alerte

Le conflit est inéluctable.

L’armée serbe est en état d’alerte et envoie de nombreuses troupes au sud du pays, à la frontière avec le Kosovo. Une frontière que la Serbie ne reconnaît pas, considérant que le Kosovo est serbe. Le ministre serbe des Affaires étrangères Ivica Dačić a en ce sens rappelé qu’une attaque contre les Serbes du Kosovo amènerait forcément l’armée serbe à intervenir.

C’est pourquoi, en plus de l’armée serbe en état d’alerte, toutes les unités du ministère de l’Intérieur sont passées sous la direction de l’état-major serbe. La question n’est pas de savoir s’il y aura un conflit militaire, mais quand.

L’origine de ce branle-bas de combat est une situation maximale de tension provoquée par une histoire de reconnaissance des plaques d’immatriculation. Pour faire simple, le Kosovo « indépendant », où se trouve depuis 1999 la très grande base de l’Otan Camp Bondsteel, fait tout pour rendre impossible la vie des Serbes du Kosovo, pour s’en débarrasser.

Cela a conduit à des manifestations serbes, ainsi que des barricades, des blocages de routes.

Pour la Serbie, le Kosovo est un symbole national absolu et il est hors de question de reconnaître l’indépendance du Kosovo, surtout que celle-ci est fictive et artificielle. Fictive, car en réalité il s’agit pour le Kosovo d’au fur et à mesure rejoindre l’Albanie. Artificielle, car provoquée par la superpuissance américaine et l’Otan au moyen d’une intervention militaire particulièrement violente.

Les manifestations, barricades et blocus routiers de la part des Serbes du Kosovo ont donc une portée immense pour la Serbie, pour qui il est impossible de reculer. Du point de vue serbe, si le Kosovo est perdu, la Serbie se fera broyer, ce qui est effectivement le cas. La mise en place d’un Monténégro indépendant est ainsi fictive et est allé en ce sens. Demain, ce serait les régions de la Voïvodine et de Sandžak qui demanderaient « l’indépendance ».

Et si l’on connaît le caractère réactionnaire des nationalistes serbes, les nationalistes albanais ne valent pas mieux et sont qui plus est directement au service de l’Otan.

Car l’arrière-plan de cette situation tient à l’intervention de l’Otan. Historiquement, le Kosovo est une région serbe, mais en raison des avancées de l’empire ottoman en Europe au 17e siècle, sa population est devenue majoritairement albanaise. Les Serbes ont toujours tenté de reprendre ce territoire, notamment aidé par l’Autriche les utilisant contre l’empire ottoman.

Il faut se rappeler que tout le sud-est de l’Europe était passée sous la coupe de ce dernier pour une très longue période.

Le nationalisme albanais a particulièrement insisté sur l’obtention du Kosovo, passé sous contrôle serbe à l’effondrement de l’empire ottoman. L’Albanie d’Enver Hoxha avait par exemple un discours ultra-nationaliste et le Kosovo était son obsession, la dénonciation du « révisionnisme » servant en fait de masque à la tentative d’arracher le territoire à la Yougoslavie en fomentant des troubles.

Dans le prolongement de l’effondrement de la Yougoslavie, la superpuissance américaine et l’Otan ont fait en sorte de verser de l’huile sur le feu au maximum, jusqu’à ce que le Kosovo devienne « indépendant » en 2008. Et le processus de « balkanisation », de diviser pour régner, ne s’arrête pas.

Car, ce qui est incompréhensible bien souvent vu de France, c’est que tous les pays issus des empires austro-hongrois hébergent de multiples nationalités et, comme dans le Caucase, sans cadre socialiste, tout le monde est monté contre tout le monde.

Le Kosovo, c’est un peu moins de 2 millions d’habitants, avec surtout des Albanais, mais aussi des Serbes, au nombre de 250 000, moitié moins qu’avant 1999, les troubles ayant précipité leur exil. Il y a des Musulmans – dans le sens de minorité nationale et non pas religieux, on peut parler aussi de Bosniaques et de Goranis. Il y a des Roms, des Ashkalis, des Égyptiens, et des Turcs.

On est ici en Europe et déjà dans « l’Orient compliqué ». Un Orient où la seule réponse aux massacres inter-ethniques provoqués par les grandes puissances est la bataille unificatrice, démocratique-populaire, du Socialisme.

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Guerre

Le président turc menace de frapper… Athènes

La Turquie pourrait tirer un missile sur la capitale grecque.

Le 17 décembre 2022, la Grèce a bouclé son budget 2023. Le ministre de la défense de la Grèce, Nikos Panagiotopoulos, a expliqué à cette occasion qu’il était très satisfait de la situation militaire de la Grèce.

Le budget militaire est passé de 3,35 milliards d’euros en 2020 à 5,44 milliards en 2021, 6,39 milliards en 2022, et sera de 5,65 milliards en 2023.

Selon lui, la Grèce est désormais en position de force par rapport à la Turquie, dont il décrit l’agressivité comme « pré-électorale », mais également comme portant des « éléments d’objectifs politiques révisionnistes stables dans notre région ».

Il y a là un événement de la plus grande portée, car en admettant que cela soit vrai, cela montre bien que l’analyse que nous faisons d’une Turquie avec le doigt sur la gâchette est tout à fait juste. Pour la Turquie, c’est maintenant ou jamais, comme en témoigne l’affaire qui a précédé l’annonce du ministre grec de la défense d’une « supériorité » grecque.

À l’origine, il y a une fuite dans la presse turque, en tous cas c’est officiellement présenté comme une fuite, à propos du missile Tayfun développé par la Turquie. L’agence de presse Demirören News Agency a montré les images d’un essai en commentant la réussite de celui-ci. La cible aurait été atteinte à une distance de 561 kilomètres en 456 secondes seulement, soit moins de 8 minutes.

Le tir aurait eu lieu le 18 octobre 2022, depuis un tracteur-érecteur-lanceur positionné à Rize, sur les bords de la mer Noire. Réelle ou fictive, cette « fuite » dans la presse a en tous cas été très à propos, puisque le président turc s’est saisi de l’occasion pour menacer la Grèce comme jamais. Le 11 décembre 2022, Recep Tayyip Erdoğan a ouvertement menacé de frapper la capitale grecque avec ce missile balistique puissant.

On ne parle pas là d’allusion, de sous-entendu, ou même de simples avertissements pour la forme. Ce qu’il a dit est on ne peut plus concret, furieusement belliciste.

« Nous avons maintenant commencé à produire nos propres missiles. Cela effraie les Grecs, bien sûr. Quand vous dites ‘Tayfun’, les Grecs ont peur. Ils se disent qu’il pourrait frapper Athènes.

Et cela pourrait arriver si vous ne gardez pas votre calme. Si vous essayez d’envoyer sur les îles les armes que vous avez reçues des États-Unis, dans ce cas, un pays comme la Turquie ne va pas se contenter de ramasser des poires : il va faire quelque chose. »

Quand il parle des îles, il faut comprendre les îles de la mer Égée que nous avons régulièrement évoquées ici. Les lecteurs désireux d’en savoir plus peuvent par exemple lire cet article : La France pousse la Grèce à la guerre contre la Turquie

Toujours est-il que de tels propos sont loin d’être anecdotiques. On parle là d’un pays menaçant de frapper tout azimut la capitale d’un autre pays. C’est-à-dire que même la Russie n’a jamais employé un tel langage à propos de Kiev avant de lancer son offensive !

Et surtout, il faut lire entre les lignes pour comprendre la portée de ces propos. Le président turc parle ici des armes américaines, alors que la Grèce est dans l’Otan (l’alliance américaine) tout comme la Turquie. Le propos vise donc tout autant les États-Unis et l’Otan en général, que la Grèce.

La Turquie dit ici au bloc américain : maintenant il va falloir définir très vite et très clairement les camps, car nous ne lâcheront rien face à la Grèce et si vous l’aidez, nous ferons immédiatement partie du camp d’en face.

C’est la logique des blocs : il est évident que la Turquie, dans ses visées expansionnistes, entend bien profiter de la guerre mondiale pour mener à bien ses plans. Pour cela, peut importe qu’elle choisisse le bloc américain ou le bloc chinois, elle prendra ce qui est le plus conforme au moment venu.

Bien entendu, la Grèce est immédiatement montée au créneau par la voix de son chef de la diplomatie, Nikos Dendias. A ses collègues européens, en fait surtout de l’Otan, il a dit :

« La menace d’une attaque de missile contre la Grèce proférée par un allié de l’Otan est à la fois inacceptable et tout à fait condamnable. Les attitudes de style nord-coréen ne peuvent et ne doivent pas être tolérées par l’Alliance. »

Mais aucune réaction n’est venue du côté européen, ni du côté de l’Otan, ni du côté américain. Cela en dit très long sur la situation mondiale. Pour l’instant, les États-Unis ne sont pas encore prêts à lâcher la Turquie dans le camp d’en face, alors la Turquie va en profiter à fond.

Et comme la Grèce, de son côté, est elle aussi tout autant furieusement anti-turque, belliciste, les choses vont aller de mal en pis, jusqu’à l’explosion inévitable. C’est une immense escalade guerrière de plus entre les deux pays, qui sont à couteaux tirés, prêts à se lancer dans la guerre mondiale pour le repartage du monde. En pratique, la 3e guerre mondiale pour le repartage du monde a déjà commencé.

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Guerre

Karabagh arménien : dernier acte de la tragédie

La nation arménienne d’Azerbaïdjan est la première à s’effondrer dans la guerre pour le repartage du monde.

« Kürte dedi anneannem, kalbin dilidir.
Türkçe, müziktir. Bir sarap deresi gibi akar, yumusak, tatli, parlak.
Bizim dilimiz, dive bagirdi acinin dilidir.
Ölümü tattik hep ; dilimizde nefretin, acinin yükü var.

Le kurde, disait ma grand-mère, est la langue du cœur. 
Le turc est la musique. Il coule comme un flot de vin, doux, sucré, brillant. 
Notre langage est le langage de la douleur,
Nous avons toujours goûté la mort ; Il y a un fardeau de haine et de douleur dans notre langue. »

William Saroyan

On ne peut qu’être saisi d’horreur et de rage devant la barbarie régressive que le régime de Bakou mobilise pour figer les masses d’Azerbaïdjan dans la haine contre les masses arméniennes, spécifiquement celles du Karabagh.

Ces derniers jours en effet, le régime de Bakou a organisé une mobilisation « citoyenne » pour bloquer complétement la population civile du Karabagh. À l’heure actuelle, la population civile, y compris des dizaines de milliers d’enfants, de personnes âgées fragiles, se retrouve littéralement coupée du monde, sans approvisionnement énergétique, voire sans eau potable dans certains secteurs. 

Le tout face à des activistes haineux et chauffés à blanc dans leur haine de la seule existence d’Arméniens dans ce qui est considéré comme une « terre turque », avec en arrière-plan une armée azerbaïdjanaise en alerte prête à une éventuelle escalade. On voit par exemple sur la photo servant ici d’illustration des personnes devant un poste de l’armée russe dans le « couloirs de Latchine reliant le Karabagh à l’Arménie, faisant de leurs mains un signe de ralliement ultra-nationaliste censé miner la tête d’un loup (un animal totémique et généalogique dans la mythologie raciste pantouranienne).

Ce faisant, le régime azerbaïdjanais réalise trois objectifs allant dans la même direction de sa propre fuite en avant nationaliste :

  • Il contourne la question d’une agression militaire directe ou même d’un blocus militairement organisé, en laissant croire à qui le voudra que cette agression est une expression libre de citoyens. Quand on connaît l’état de la société civile en Azerbaïdjan, écrasée par la corruption et la répression, il est évident qu’une telle opération n’a rien ni de populaire, ni de démocratique sur la forme.
  • Il oppose à l’armée russe présente sur place ou même aux puissances occidentales qui ont formellement protesté de ce blocus une apparente masse de civils, piégeant les uns dans l’impossibilité pratique d’une réaction militaire frontale et les autres dans leurs propres contradictions, puisque ni la France ni même les États-Unis ne sont en mesure de dénoncer le régime de Bakou comme un régime nationaliste ultra-chauvin, raciste à visée génocidaire, corrompu et corrupteur d’ailleurs aussi de secteurs non négligeables d’organes politiques, culturels (notamment des universités comme par exemple la faculté de Lettres de l’Université de Haute Alsace à Mulhouse), ou médiatiques en France particulièrement. Même si sur ce plan, la corruption d’organes français est moindre qu’au Royaume-Uni ou en Suisse notamment.
  • Il piège les masses azerbaïdjanaises en organisant un reflet de leur supposé chauvinisme, envoyant là un message de propagande censé paralyser toute opposition interne, en montrant des masses plus ultras que le régime qui ne fait que suivre, voire même « calmer » les penchants « naturellement » nationalistes fous furieux du peuple.

Le message envoyé aux Arméniens du Karabagh est sans équivoque pour qui pouvait encore douter du sort réservé à ces derniers par le régime d’Ilham Alyev. Officiellement, il est considéré que les Arméniens pourront éventuellement rester au Karabagh, mais selon toute une série de « conditions » : notamment ne pas avoir porté d’armes dans une armée « arménienne » et ne pas avoir circulé sans autorisation vers l’Arménie. Autant dire que très concrètement, aucune famille arménienne ne pourra rester au Karabagh.

Mais si tout cela n’était pas clair, les hordes de manifestants appelant à vider le Karabagh des Arméniens y vivant offre un avant-goût de ce qui attendrait les éventuels Arméniens qui voudraient demeurer au Karabagh une fois celui-ci sous occupation du régime.

Que valent dans ce cas les protestations françaises et américaines ? Rien. Ou si peu, quand on voit que la position officielle de ces États est de toute manière très ouvertement de laisser Bakou réoccuper le Karabagh, en exigeant simplement une façon le moins tragique possible de le faire. Et au fond, c’est exactement ce que fait Bakou. La population arménienne est en voie d’effondrement au Karabagh depuis 2020, ainsi que nous l’avions annoncé dès le début, et cela avec la complicité objective totale de pays comme la France.

Lire aussi : https://agauche.org/2020/11/14/la-cisjordanisation-du-karabagh-armenien/

Les Arméniens se retrouvent de nouveau seuls et face à leurs propres erreurs historiques dramatiques. Qui à part les gens écrivant sur agauche.org ont défendu en France la communauté culturelle des nations arméniennes et turques, ainsi que le proclame la poésie de William Saroyan, de Nâzim Hikmet ou la pensée d’Ibrahim Kaypakkaya, ainsi que l’illustrent la cuisine, la musique, la littérature de Nariman Narimanov et les milles et uns exemples unissant au-delà de tous les chauvinismes ces deux nations, et de celles-ci avec les autres nations d’Anatolie et du Caucase ? Qui à part les gens écrivant sur agauche.org a mis en avant l’héritage national des Arméniens d’Azerbaïdjan, qui aurait dû être défendu bec et ongle par les Arméniens et les Turcs de France ? Qui à part les gens écrivant sur agauche.org ont défendu la référence de la TransCaucasie soviétique des années 1920-1940 ?

Il y a presque un siècle, en décembre 1920, l’armée rouge venait au secours de la nation arménienne, alors déjà lamentablement dirigée par ses propres forces bourgeoises chauvines et en voie d’écrasement par le pantouranisme. C’est un État arménien réduit à une faible poche autour de Yerevan que l’Armée Rouge est venue libérer après avoir écrasé le pantouranisme en Azerbaïdjan. Le grand État soviétique a ensuite assuré à l’Arménie une République solide, et aux Arméniens d’Azerbaïdjan une reconnaissance nationale garantie. Voilà la base historique sur laquelle existent l’Arménie et l’Azerbaïdjan actuels.

Traduction : 

Le peuple ne vivait que d’espoirs, il gardait et élevait sa culture, et ses trésors recueillis sous les cendres des incendies. Des poèmes épiques se transmettaient de bouche en bouche, une poésie lyrique puissante et tragique se développait, l’architecture – sévère et grande – gardait son style, unique au monde.

  Le peuple arménien a été amèrement déçu lorsque l’espoir de libération qui avait éclaté après la révolution de février a été anéanti par la misérable trahison des dachnaks et des mencheviks.

     Et enfin, l’étoile à cinq branches de la liberté s’est levée sur l’Arménie !  Le peuple a pris le pouvoir entre ses mains !

Mais en 2022, aucune armée Rouge ne viendra cette fois à temps pour sauver les Arméniens du Karabagh. Plus personne ne peut maintenant grand chose face au tragique destin qui attend les populations arméniennes du Karabagh. Voilà la sombre réalité factuelle. Néanmoins, les révolutionnaires ne laisseront pas impunis tous ces fauteurs de guerre et tous les assassins de la parole qui découpent par leurs discours chauvins les masses en miettes afin de mieux les vendre aux puissances impérialistes, toujours prêts à mettre un drapeau dans les mains du premier abruti chauvin qui lève la main, ou de les perdre dans le funeste gouffre abominable de la guerre.

La tragédie arménienne sera vengée par la Révolution et la Fraternité internationale le jour venu. Nos articles seront nos premières archives quand le glaive du Droit démocratique se lèvera sur la nuque de tous les nationalistes criminels, c’est une des raisons pour lesquels nous les documentons minutieusement.

La Crise dans laquelle bascule le monde de l’époque du capitaliste décadent emporte aujourd’hui sous nos yeux les Arméniens du Karabagh, comme elle emporte la nation ukrainienne, et comme demain elle pourra emporter la nation kurde de Syrie ou d’Irak. 

Cela doit être un signal à tous ceux qui entendent se dresser contre le fatal destin mortel du capitalisme et défendre la Culture, la Civilisation, l’Humanité pacifique en harmonie avec sa biosphère : il faut rompre, s’organiser, développer l’alternative à tous les niveaux de sa vie. Et se préparer à la grande lutte héroïque qui vient, dont nous seront les comptables devant l’Histoire et dont nous sommes responsables devant le futur.

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Visite d’Emmanuel Macron aux États-Unis: la France fait allégeance

La soumission française est assumée.

La France ne pèse plus grand-chose sur la scène internationale et dans le capitalisme mondial. Elle est maintenant ouvertement une puissance secondaire, reléguée au rôle de subalterne de la superpuissance américaine dans son affrontement au bloc rival formé par la Chine.

Telle est la signification de la visite d’État d’Emmanuel Macron aux États-Unis du 29 novembre au 2 décembre 2022. Malgré ses faiblesses, la France parvient toutefois à se maintenir relativement pour trois raisons : elle représente un marché de consommateurs important, elle possède une armée relativement moderne et dotée de l’arme nucléaire et enfin elle dispose d’un siège au Conseil de sécurité de l’ONU.

Cela fait qu’elle reste incontournable pour les États-Unis, bien que le rapport soit entièrement déséquilibré. Ce qui prime, c’est que les États-Unis font ce qu’ils veulent et donnent le la sur tous les sujets, militaires, diplomatiques, économiques, etc.

On sait très bien par exemple que sur la question du gaz, ils ont littéralement planté un couteau dans le dos des Européens en faisant en sorte qu’ils soient coupés du gaz russe puis en leurs vendant du gaz à des prix exorbitants.

Pareillement, dans le contexte mondial de crise économique, la superpuissance américaine déploie un immense plan de renforcement de son propre capitalisme face à la concurrence mondiale, intitulé « Inflation Reduction Act » (IRA). On parle là de près de 400 milliards d’argent public pour les entreprises américaines, ce qui déséquilibre totalement la concurrence avec les autres capitalismes, notamment européens, alors qu’ils sont censés êtres alliés.

Emmanuel Macron l’a regretté, notamment auprès de parlementaires américains à qui il a demandé… d’être « respecté comme un bon ami », déplorant le fait que personne ne l’ait contacté quand l’IRA était en discussion. Il a ensuite clairement dit lors d’une interview à la télévision américaine que les États-Unis et l’Union européenne ne sont « pas sur un pied d’égalité » en raison de ces subventions.

Mais qu’a obtenu Emmanuel Macron à ce sujet, après trois jours de visite et de congratulations mutuelles ? Absolument rien, car la France ne fait pas du tout le poids. La seule chose qui compte pour les États-Unis est que la France reste, en tous cas pour l’instant, un marché de consommateurs stable et surtout un partenaire militaire fidèle et docile.

A ce compte-là, Emmanuel Macron a entièrement rempli sa mission, en faisant totalement allégeance aux intérêts de la superpuissance américaine dans le cadre de la guerre mondiale pour le repartage du monde.

Renforcement militaire, soumission à l’armée américaine et alignement diplomatique totale sur la superpuissance américaine… Tel est le programme d’Emmanuel Macron pour la France. Voici un long extrait du communiqué commun du Président de la République française et du Président des États-Unis d’Amérique du 1er décembre 2022, qui exprime cette perspective de manière très claire et précise.

C’est un document incontournable, posant les bases de l’engagement militaire de la France auprès des États-Unis dans la 3e guerre mondiale.

« Les deux présidents sont déterminés à continuer d’œuvrer sans relâche pour une Europe unie, libre et en paix. Cela implique de continuer d’assurer la défense et la sécurité collectives de nos nations, notamment par l’intermédiaire de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), de recourir à une approche plus robuste, plus intégrée et plus cohérente pour renforcer la résilience, au niveau national et collectif, face aux menaces militaires et non-militaires qui pèsent sur notre sécurité, et de promouvoir la stabilité internationale pour répondre à l’ensemble des menaces actuelles.

Les deux présidents reconnaissent également l’importance d’une défense européenne plus forte et plus opérationnelle, qui contribue positivement à la sécurité transatlantique et mondiale et qui est complémentaire et interopérable avec l’OTAN.

Les missions et opérations sous conduite européenne, notamment en Bosnie et les actions de formation en soutien à l’Ukraine, contribuent de manière positive à la sécurité transatlantique.

Les deux présidents saluent la relation entre la France et les États-Unis dans le domaine de la défense et se félicitent de la déclaration d’intention signée le 30 novembre 2022 entre le ministre français des Armées et le secrétaire américain à la Défense, qui permettra de renforcer l’interopérabilité et la coopération dans les domaines de l’espace, du cyberespace, du renseignement et de la lutte contre les influences malveillantes.

Les deux présidents ont l’intention d’étendre la coopération en matière de défense dans les domaines des capacités avancées et des technologies essentielles qui joueront à l’avenir un rôle critique pour la dissuasion et la défense.

Ils se félicitent des avancées du dialogue stratégique franco-américain en matière de commerce militaire pour promouvoir des approches communes des questions liées à l’accès aux marchés et aux exportations militaires. La France et les États-Unis entendent poursuivre leur coopération pour améliorer l’efficience des procédures d’autorisation d’exportation dans le domaine de la défense, afin de développer des bases industrielles de défense plus solides et plus interopérables en Europe et aux États-Unis, pour améliorer les capacités militaires dans l’intérêt de l’Alliance.

Ukraine

Les deux présidents condamnent fermement la guerre d’agression illégale menée par la Russie contre l’Ukraine, et ils soulignent que cibler intentionnellement des civils et des infrastructures civiles constitue des crimes de guerre et que leurs auteurs doivent répondre de leurs actes.

Ils condamnent et rejettent également la tentative illégale d’annexion par la Russie de territoires ukrainiens souverains, en violation flagrante du droit international. La France et les États-Unis déplorent l’escalade délibérée de la Russie, notamment son discours irresponsable en matière nucléaire et sa désinformation au sujet de prétendues attaques chimiques ou de programmes d’armes biologiques ou nucléaires.

Les deux présidents réaffirment le soutien continu de leurs deux pays en faveur de la défense de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, notamment par l’intermédiaire d’une assistance dans les domaines politique, humanitaire, économique et de sécurité aussi longtemps qu’il le faudra.

Cela comprend l’envoi de ressources importantes pour soutenir la résilience civile ukrainienne pendant tout l’hiver, notamment l’accélération des livraisons de systèmes de défense aérienne et d’équipement nécessaire à la réparation du réseau énergétique ukrainien.

La France et les États-Unis ont l’intention de poursuivre leur travail avec leurs partenaires et alliés pour coordonner leur assistance, notamment lors de la conférence internationale qui se tiendra à Paris le 13 décembre 2022. Ils entendent également continuer de fournir à l’Ukraine un appui budgétaire direct et conséquent, et d’exhorter les institutions financières internationales à accroître leur soutien financier.

La France et les États-Unis réaffirment devoir respecter leurs obligations internationales en vigueur ainsi que les objectifs et les principes de la Charte des Nations unies.

Ils réaffirment également leur détermination inébranlable à ce que la Russie rende des comptes pour les atrocités et les crimes de guerre, dont l’existence est largement attestée, commis tant par ses forces armées officielles que par ses supplétifs, notamment les mercenaires du groupe Wagner et d’autres entités.

La France et les États-Unis soutiennent à cet effet les mécanismes de responsabilisation au niveau international, notamment la Cour pénale internationale, le parquet général ukrainien, la Commission d’enquête du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies, le mécanisme de Moscou de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, les sanctions, et d’autres moyens.

La France et les États-Unis demeurent déterminés à lutter contre les conséquences plus vastes de la guerre menée par la Russie, notamment en œuvrant avec la communauté internationale pour renforcer la résilience face aux perturbations alimentaires et énergétiques.

Indopacifique

La France et les États-Unis, deux nations de l’espace indopacifique, renforcent leur partenariat dans la région en faveur de la prospérité, de la sécurité et des valeurs communes reposant sur l’ordre international fondé sur des règles de droit, la transparence de la gouvernance, les pratiques économiques justes et le respect du droit international, notamment la liberté de navigation.

La France et les États-Unis entendent accroître leur participation à la diplomatie, au développement et à l’économie dans la région dans le but de renforcer la résilience des îles du Pacifique.

Ils ont également l’intention d’accroître leur coordination pratique dans la région en matière de sûreté maritime. Les États-Unis entendent renforcer leur soutien et leurs contributions matérielles aux déploiements aériens et maritimes de la France et d’autres nations européennes dans la région.

Ils continueront de coordonner leurs préoccupations concernant la remise en cause par la Chine de l’ordre international fondé sur des règles de droit, notamment s’agissant du respect des droits de l’Homme, et de travailler de concert avec la Chine sur des enjeux mondiaux d’importance tels que le changement climatique.

Les deux présidents réaffirment qu’il importe de préserver la paix et la stabilité de part et d’autre du détroit de Taïwan.

Les deux chefs d’État condamnent également fermement le nombre sans précédent d’essais de missiles balistiques illégaux conduits cette année par la République populaire démocratique de Corée (RPDC), qui violent plusieurs résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et qui menacent la paix et la stabilité régionales ; ils sont déterminés à poursuivre leur coordination au sein du Conseil de sécurité des Nations unies pour faire face aux violations commises par la RPDC.

Afrique

Les deux présidents réaffirment leur détermination à travailler avec les partenaires africains sur les priorités concernant la gouvernance partagée, la sécurité et l’économie sur le continent.

Ils soulignent l’importance des voix africaines au sein des enceintes multilatérales, notamment dans le cadre de la lutte contre des crises mondiales telles que le changement climatique, la réponse en cas de pandémie et la reprise subséquente, l’accès durable à l’énergie et l’insécurité alimentaire. Ils entendent soutenir les institutions démocratiques et les sociétés civiles en Afrique pour accroître la responsabilisation et la prestation des services de base.

Ils réaffirment leur appui conjoint à l’initiative de la Grande Muraille verte, menée par l’Afrique pour faire face à la crise du climat et de la biodiversité et qui contribue au développement durable, à la paix et à la sécurité dans les régions du Sahara et du Sahel.

La lutte contre la désinformation et le terrorisme sur le continent reste une priorité commune de la France et des États-Unis. Les deux pays entendent poursuivre leur étroite collaboration avec l’Union africaine et les organisations régionales pour faire face aux enjeux auxquels est confronté le continent et tirer parti des possibilités de développement du commerce et des investissements.

Moyen-Orient

La France et les États-Unis sont déterminés à œuvrer en étroite collaboration en faveur de la paix et de la prospérité au Moyen-Orient.

Les deux présidents se félicitent du lancement du forum du Néguev et du deuxième anniversaire de la signature des accords d’Abraham ainsi que de l’avancée historique que constitue l’accord entre Israël et le Liban délimitant leur frontière maritime conclu en octobre 2022.

Ils sont déterminés à déployer des efforts conjoints visant à exhorter les dirigeants libanais à élire un président et à mettre en œuvre des réformes essentielles. En tant que membres de la Coalition internationale contre Daech, ils demeurent attachés à maintenir les moyens et capacités nécessaires à la mission anti-terroriste en Irak et en Syrie.

La France et les États-Unis poursuivent leurs efforts visant à améliorer la situation humanitaire précaire à laquelle la population syrienne fait face, et à promouvoir un règlement pérenne et juste du conflit syrien. Ils continueront à coopérer avec leurs partenaires au Moyen-Orient et assureront le suivi de la conférence de Bagdad organisée en août 2021.

Les deux présidents expriment également leur respect envers la population de l’Iran, en particulier les femmes et les jeunes, qui manifeste courageusement pour obtenir la possibilité de jouir de ses droits et libertés fondamentaux que les autorités iraniennes se sont engagées à respecter et pourtant bafouent.

Ils demeurent déterminés à faire en sorte que l’Iran ne développe ni n’acquière jamais une arme nucléaire.

La France et les États-Unis continuent de travailler avec d’autres partenaires internationaux pour répondre à l’escalade nucléaire de l’Iran, à son défaut de coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), notamment concernant les questions graves et pendantes liées aux obligations juridiques de l’Iran en vertu de son accord de garanties dans le cadre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), et à ses activités déstabilisatrices au Moyen-Orient, en particulier la question urgente de ses transferts de missiles et de drones, y compris à destination d’acteurs non étatiques.

Ces transferts sont susceptibles de menacer des partenaires clés de la région du Golfe ainsi que la stabilité et la sécurité dans cette région, de contrevenir au droit international et de contribuer à présent à la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine.

La France et les États-Unis travailleront avec leurs partenaires pour accroître la coopération concernant l’application des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies et la lutte contre ces activités.

Ils déploieront des efforts conjoints pour continuer à renforcer le cadre international visant à limiter la prolifération de missiles iraniens et de technologies liées aux aéronefs sans pilote dans la région et au-delà et pour améliorer les mesures concrètes visant à contrecarrer cette prolifération.

Dissuasion nucléaire, non-prolifération et désarmement

La France et les États-Unis réaffirment que la dissuasion nucléaire est essentielle pour leur sécurité nationale et constitue un élément clé des capacités générales de l’OTAN en matière de dissuasion et de défense.

Ils réitèrent le fait que l’objectif premier des capacités nucléaires détenues par l’OTAN est de préserver la paix, de prévenir la contrainte et d’éviter les agressions dirigées contre l’alliance.

Ils réaffirment l’importance du TNP ainsi que leur opposition au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires qui ne reflète pas le contexte international de sécurité de plus en plus difficile et ne correspond pas au régime existant de non-prolifération et de désarmement. En outre, la France et les États-Unis réitèrent leur appui à leur accord de défense mutuelle ainsi que leur intention d’élargir leur coopération technique couvrant de nombreux sujets en matière de réduction des risques stratégiques. »

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Guerre

Le 11 novembre 2022, rien de nouveau

C’était la première guerre mondiale.

La guerre est une horreur tout à fait concrète, épuisant les hommes au plus profond du corps et de l’esprit. Quand elle ne tue pas. C’est ce que raconte avec puissance le fameux roman À l’Ouest, rien de nouveau (Im Westen nichts Neues en allemand), publié par Erich Maria Remarque en 1929.

En voici les premières lignes, racontant la vie d’une poignée d’hommes au front. Ils sont les rares survivants d’une compagnie de 150 personnes et se retrouvent alors très content d’avoir une immense ration de nourriture et de tabac à se partager.

Il faut lire ce livre, ainsi que voir le film éponyme sorti l’année suivante en 1930, car la guerre mondiale est à nouveau d’actualité le 11 novembre 2022, l’Humanité n’ayant toujours pas compris la leçon.

« À L’OUEST RIEN DE NOUVEAU« 

1

Nous sommes à neuf kilomètres en arrière du front. On nous a relevés hier. Maintenant, nous avons le ventre plein de haricots blancs avec de la viande de bœuf et nous sommes rassasiés et contents. Même, chacun a pu encore remplir sa gamelle pour ce soir ; il y a en outre double portion de saucisse et de pain : c’est une affaire ! Pareille chose ne nous est pas arrivée depuis longtemps ; le cuistot, avec sa rouge tête de tomate, va jusqu’à nous offrir lui-même ses vivres. À chaque passant il fait signe avec sa cuiller et lui donne une bonne tapée de nourriture. Il est tout désespéré parce qu’il ne sait pas comment il pourra vider à fond son « canon à rata ». Tjaden et Müller ont déniché des cuvettes et ils s’en sont fait mettre jusqu’aux bords, comme réserve. Tjaden agit ainsi par boulimie, Müller par prévoyance. Où Tjaden fourre tout cela, c’est une énigme pour tout le monde : il est et reste plat comme un hareng maigre.

Mais le plus fameux, c’est qu’il y a eu aussi double ration de tabac. Pour chacun, dix cigares, vingt cigarettes et deux carottes à chiquer : c’est très raisonnable. J’ai troqué avec Katczinsky mon tabac à chiquer pour ses cigarettes, cela m’en fait quarante. Ça suffira bien pour une journée.

À vrai dire, toute cette distribution ne nous était pas destinée. Les Prussiens ne sont pas si généreux que ça. Nous la devons simplement à une erreur.

Il y a quinze jours, nous montâmes en première ligne pour relever les camarades. Notre secteur était assez calme, et par conséquent le fourrier avait reçu, pour le jour de notre retour, la quantité normale de vivres et il avait préparé tout ce qu’il fallait pour les cent cinquante hommes de la compagnie. Or, précisément, le dernier jour il y eut, chez nous, un marmitage exceptionnel ; l’artillerie lourde anglaise pilonnait sans arrêt notre position, de sorte que nous eûmes de fortes pertes et que nous ne revînmes que quatre-vingts.

Nous étions rentrés de nuit et nous avions fait aussitôt notre trou, pour pouvoir, enfin, une bonne fois, dormir convenablement ; car Katczinsky a raison, la guerre ne serait pas trop insupportable si seulement on pouvait dormir davantage. Le sommeil qu’on prend en première ligne ne compte pas et quinze jours chaque fois c’est long.

Il était déjà midi lorsque les premiers d’entre nous se glissèrent hors des baraquements. Une demi-heure plus tard chacun avait pris sa gamelle et nous nous groupâmes devant la « Marie-rata », à l’odeur grasse et nourrissante. En tête, naturellement, étaient les plus affamés : le petit Albert Kropp, qui, de nous tous, a les idées les plus claires, et c’est pour cela qu’il est déjà soldat de première classe ; Müller, numéro cinq, qui traîne encore avec lui des livres de classe et rêve d’un examen de repêchage (au milieu d’un bombardement il pioche des théorèmes de physique) ; Leer, qui porte toute sa barbe et qui a une grande prédilection pour les filles des bordels d’officiers ; il affirme sous serment qu’elles sont obligées, par ordre du commandement, de porter des chemises de soie et, pour les visiteurs à partir de capitaine, de prendre un bain préalable ; le quatrième, c’est moi, Paul Baümer. Tous quatre âgés de dix-neuf ans, tous quatre sortis de la même classe pour aller à la guerre.

Tout derrière nous, nos amis. Tjaden, maigre serrurier, du même âge que nous, le plus grand bouffeur de la compagnie. Il s’assied pour manger, mince comme une allumette et il se relève gros comme une punaise enceinte ; Haie Westhus, dix-neuf ans aussi, ouvrier tourbier, qui peut facilement prendre dans sa main un pain de munition et dire : « Devinez ce que je tiens là » ; Detering, paysan qui ne pense qu’à sa ferme et à sa femme ; et, enfin, Stanislas Katczinsky, la tête de notre groupe, dur, rusé, roublard, âgé de quarante ans, avec un visage terreux, des yeux bleus, des épaules tombantes et un flair merveilleux pour découvrir le danger, la bonne nourriture et de beaux endroits où s’embusquer.

Notre groupe formait la tête du serpent qui se déroulait devant le canon à rata. Nous nous impatientions, car le cuistot était encore là immobile et attendait ingénument.

Enfin, Katczinsky lui cria :

« Allons, ouvre ta cave à bouillon, Henri ; on voit pourtant que les fayots sont cuits ! »

L’autre secoua la tête d’un air endormi :

« Il faut d’abord que tout le monde soit là. »

Tjaden ricana :

« Nous sommes tous là. »

Le caporal cuisinier ne s’était encore aperçu de rien.

« Oui, vous ne demanderiez pas mieux. Où sont donc les autres ?

— Ce n’est pas toi qui les nourriras aujourd’hui ! Ambulance et fosse commune. »

Le cuistot fut comme assommé lorsqu’il apprit les faits. Il chancela.

« Et moi qui ai cuisiné pour cent cinquante hommes ! »

Kropp lui donna une bourrade :

« Eh bien, pour une fois, nous mangerons à notre faim. Allons, commence ! »

Mais, soudain, Tjaden eut une illumination. Sa figure pointue de souris prit un teint luisant : ses yeux se rapetissèrent de malice, ses joues tressaillirent et il s’approcha le plus qu’il put :

« Mais alors… mon vieux !… tu as reçu aussi du pain pour cent cinquante hommes, hein ? »

Le caporal, encore estomaqué et l’esprit ailleurs, fit un signe de tête affirmatif.

Tjaden le saisit par la veste.

« Et aussi de la saucisse ? »

La tête de tomate fit oui de nouveau.

Les mâchoires de Tjaden tremblaient.

« Et aussi du tabac ?

— Oui, de tout. »

Tjaden regarda autour de lui, d’un air radieux.

« Nom de Dieu ! c’est ce qu’on appelle avoir de la veine ! Alors tout va être pour nous ! Chacun va recevoir… Attendez donc… ma foi oui, exactement double ration. »

Mais voici que la tomate revint à la vie et déclara :

« Non, ça ne va pas. »

Alors, nous aussi, nous nous éveillâmes et nous poussâmes en avant.

« Pourquoi donc que ça ne va pas, vieille carotte ? demanda Katczinsky.

— Ce qui est pour cent cinquante hommes ne peut pas être pour quatre-vingts.

— C’est ce que nous te ferons voir, grogna Müller.

— Le fricot, si vous voulez ; mais, les rations, je ne puis vous en donner que pour quatre-vingts », persista la tomate.

Katczinsky se fâcha.

« Tu veux te faire ramener à l’arrière, n’est-ce pas ?… Tu as de la bectance, non pas pour quatre-vingts hommes, mais pour la deuxième compagnie, suffit ! Tu vas nous la donner. La deuxième compagnie, c’est nous. »

Nous serrâmes de près le gaillard. Personne ne pouvait le souffrir : plusieurs fois déjà il avait été cause que dans la tranchée nous avions reçu la nourriture avec beaucoup de retard et toute froide, parce que, quand il y avait un peu de bombardement, il n’osait pas s’avancer suffisamment avec ses marmites, de sorte que nos camarades, en allant chercher le manger, avaient à faire un chemin beaucoup plus long que ceux des autres compagnies. Bulcke, de la première, par exemple, était un bien plus chic type. Il avait beau être gras comme une marmotte, lorsque c’était nécessaire, il traînait lui-même les plats jusqu’à la première ligne.

Nous étions précisément de l’humeur qu’il fallait et, à coup sûr, il y aurait eu de la casse, si notre commandant de compagnie ne s’était pas trouvé à venir. Il demanda la raison de la dispute et se contenta de dire :

« Oui, nous avons eu hier de fortes pertes…» Puis il regarda dans la chaudière.

« Les haricots ont l’air bon. » La tomate fit signe que oui.

« Cuits avec de la graisse et de la viande. »

Le lieutenant nous regarda. Il savait ce que nous pensions. Il savait aussi beaucoup d’autres choses, car il avait grandi parmi nous, et il n’était que caporal quand il était venu à la compagnie. Il souleva encore une fois le couvercle de la chaudière et renifla. En s’en allant il dit :

« Apportez-m’en aussi une pleine assiette. Et on distribuera toutes les rations : ça ne nous fera pas de mal. »

La tomate prit un air stupide, tandis que Tjaden dansait autour de lui.

« Ça ne te fait aucun tort, à toi. On dirait que les subsistances lui appartiennent ! Allons, commence, vieux fricoteur, et ne te trompe pas en comptant…

— Va te faire foutre ! » hurla la tomate.

Il était tout dérouté ; une pareille chose ne pouvait pas entrer dans son esprit ; il ne comprenait plus le monde où il se trouvait. Et, comme s’il eût voulu montrer que maintenant tout lui était égal, de son propre mouvement il distribua encore par tête une demi-livre de miel artificiel.

Aujourd’hui, c’est vraiment une bonne journée. Même le courrier est là ; presque tout le monde a reçu des lettres et des journaux. Maintenant nous déambulons vers le pré derrière les baraquements. Kropp a sous son bras le couvercle d’un fût de margarine. »

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Guerre

Bombe sale ukrainienne : la France recadrée par les États-Unis

Le régime français n’a plus aucune indépendance.

La France s’est-elle fait rappeler à l’ordre directement par le Secrétaire d’État américain ? Toujours est-il qu’après le communiqué relativement « neutre » du 23 octobre 2022 de la part du ministère français des Armées relatant l’inquiétude russe quand à une bombe sale ukrainienne (voir notre article), le ministère des Affaires étrangères s’est fendu à son tour d’un communiqué dès le lendemain.

Celui-ci a la particularité d’être commun avec les États-Unis et le Royaume-Uni de reprendre mot pour mot la narration américaine. Plus question cette-fois de concevoir l’inquiétude russe et d’en appeler à la résolution pacifique.

Le nouveau communiqué, conformément aux intérêts américains, est très agressif contre les Russes, les accusant unilatéralement de mensonge, de chercher un prétexte pour jouer eux-mêmes l’escalade. Le document est très bref et consiste notamment en ce passage :

« Nos pays ont clairement indiqué qu’ils rejettent les allégations, à l’évidence fausses, de la Russie selon lesquelles l’Ukraine se prépare à utiliser une bombe sale sur son propre territoire. Personne ne serait dupe d’une tentative d’utiliser cette allégation comme prétexte à une escalade. Nous rejetons plus généralement tout prétexte d’escalade de la part de la Russie. »

Il faut bien se rappeler ici que les États-Unis n’en ont strictement rien à faire de l’Ukraine et des Ukrainiens, mais que seule compte la possibilité d’affaiblir la Russie. La Russie est, en tous cas tendanciellement, alliée du grand rival qu’est la superpuissance chinoise, et cela fait des années que l’Ukraine est utilisée pour provoquer la Russie. Cela se fait d’autant plus facilement que la Russie elle-même est expansionniste et considère l’Ukraine comme un satellite en niant totalement l’existence de la nation ukrainienne.

Il n’en reste pas moins que les États-Unis arment et encadrent le régime ukrainien depuis 2014 et assument ses pires dérives, tant idéologiques que guerrières, surtout en ce qui concerne le Donbass. Alors du point de vue américain, lorsque la Russie évoque l’Ukraine, c’est donc comme si elle évoquait directement les États-Unis. Hors de question donc de laisser la Russie faire sa narration et critiquer d’une manière ou d’une autre l’Ukraine sur la scène internationale.

La France qui avait laissé un millimètre de porte ouverte aux inquiétudes russes, retourne donc bien sagement dans le rang américain. Le nouveau communiqué du ministère des Affaires étrangères rejette absolument toute perspective de pourparler de paix, alors qu’il était parlé la veille de résolution pacifique et de contact gardé entre les ministre des Armées de la France et le ministre de la Défense de la Russie.

Les États-Unis, ainsi que leur premier allié qu’est le Royaume-Uni, ne veulent certainement pas de la paix, bien au contraire. La France, faisant partie du commandement intégré de l’OTAN, s’est donc fait recadrer et est sommée de s’aligner totalement sur la superpuissance américaine en rejetant son communiqué de la veille.

C’est typique de notre époque et de la guerre pour le repartage du monde, avec des alliances qui vacillent, des tendances qui se forment, des contradictions qui s’exacerbent. La France, ancienne grande puissance, maintenant puissance secondaire, oscille entre ce qu’elle aimerait être (une puissance indépendante jouant sa propre partition) et ce qu’elle est vraiment (une puissance relative, inféodée à la superpuissance américaine).

Le communiqué du ministère des Affaires étrangères du 24 octobre 2022 montre bien que c’est cette dernière tendance qui l’emporte historiquement. La France n’a pas les moyens d’être une « troisième voix » sur la scène mondiale, et elle aurait trop à perdre à se ranger du côté des soit-disant « non alignés « , en fait du côté de la Chine. Alors la France se couche bien sagement face aux États-Unis et va donc continuer de mener la guerre à la Russie, quand bien même l’Ukraine jouerait de sa bombe sale.

Voici le communiqué en entier.

« Ukraine – Déclaration conjointe des ministres des Affaires étrangères de la France, du Royaume-Uni et des États-Unis (24 octobre 2022)

Nous, ministres des Affaires étrangères de la France, du Royaume-Uni et des États-Unis, réitérons notre soutien indéfectible à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine face à l’agression que mène la Russie. Nous restons déterminés à poursuivre notre soutien aux efforts de l’Ukraine pour défendre son territoire aussi longtemps qu’il le faudra.

Plus tôt ce jour, les ministres de la défense de nos trois pays se sont entretenus avec le ministre russe de la défense, Sergueï Choïgou, à sa demande. Nos pays ont clairement indiqué qu’ils rejettent les allégations, à l’évidence fausses, de la Russie selon lesquelles l’Ukraine se prépare à utiliser une bombe sale sur son propre territoire. Personne ne serait dupe d’une tentative d’utiliser cette allégation comme prétexte à une escalade. Nous rejetons plus généralement tout prétexte d’escalade de la part de la Russie.

Nous avons également évoqué notre détermination commune à continuer de soutenir l’Ukraine et le peuple ukrainien par une assistance en matière sécuritaire, économique et humanitaire face à la guerre d’agression brutale du président Poutine. »