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Étiquette : PMA

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Société

La PMA prépare le terrain pour la GPA en créant des « parents » d’intention

  • Date de l’article 2 juillet 2021
  • Aucun commentaire sur La PMA prépare le terrain pour la GPA en créant des « parents » d’intention

La France importe du droit californien le concept de « parent d’intention », indispensable pour légaliser la GPA.

Un couple de femmes ne peut pas avoir d’enfant. Une des deux femmes peut être la mère d’un enfant qu’elles élèvent ensemble, mais elles ne seront jamais toutes les deux la mère de cet enfant. C’est naturellement impossible et la loi relative à la bioéthique adoptée par le Parlement le 29 juin avec son article 1 consacrant la « PMA pour toutes » n’y change rien. Aussi prétentieuse que soit la société bourgeoise, elle n’est pas au-dessus de la nature, et elle ne le sera jamais.

Ce qui change par contre, c’est qu’il sera maintenant possible d’inscrire à l’état civil un enfant en prétendant qu’il a (soit-disant) deux mères. Le texte de loi prévoit une reconnaissance conjointe de l’enfant à naître devant notaire. Autrement dit, deux femmes se rendront devant un notaire pour exprimer qu’elles ont l’intention d’être toutes les deux reconnues légalement comme mères d’un enfant à venir.

Les décrets d’application ne sont pas encore prêts, mais on sait déjà que cela va être un immense bouleversement juridique et anthropologique. En effet, le droit de la filiation est censé encadrer l’existence naturelle des familles, de manière à faire concorder la réalité naturelle avec les besoins d’organisation de la société. C’est, au sens strict, l’objet même du droit, des lois, de la légalité. Aucune société démocratique ne peut fonctionner sans un tel système juridique encadrant et déterminant ce qui est possible ou non, ce qui est authentique ou non, ce qui est reconnu ou non, ce qui est interdit ou limité, etc.

En l’occurrence, en ce qui concerne le droit de la filiation, il y a les concepts naturels de père et de mère pour déterminer qu’un enfant est né de telle mère et de tel père, et qu’il s’agit là de sa filiation, conformément à la nature. En raison de la complexité des rapports humains, le droit a prévu de multiples aménagements à ce principe de la filiation, avec notamment le concept indispensable de parents adoptifs (visant à remplacer les parents naturels manquants). Il y a aussi la possibilité que la filiation paternelle (et plus rarement maternelle) soit vacante (avec la mention né ou née de père inconnu).

Des entorses à la réalité ont déjà été admises historiquement (ce qui est contestable socialement), mais il a été établi comme garde fou le principe de vraisemblance biologique de la filiation. Cela est vrai depuis le Code Napoléon, à l’origine du droit moderne, et cela avait été surtout précisé avec les lois bioéthiques de 1994 et de 2011 en raison de la généralisation de l’aide médicale à la procréation (ou PMA) avec donneur.

Dans le cadre d’une fécondation avec un donneur (dans le cas où le concubin d’une femme a un problème médical rendant impossible la fécondation naturelle), il a été établi que l’homme en question pouvait se substituer légalement au donneur en étant inscrit comme père à l’état civil de l’enfant, bien qu’il ne soit pas le père naturel. Cela devait être conforme au principe de vraisemblance, afin d’encadrer les choses, d’en limiter la portée à des cas très précis pour ne pas faire n’importe quoi.

Ce qui change avec la nouvelle loi bioéthique de 2021, c’est que ce principe de vraisemblance biologique vol en éclat et qu’on pourra légalement faire n’importe quoi. Il est maintenant assumé que la filiation puisse être inscrite en dehors de toute réalité naturelle avec la possibilité d’inscrire une deuxième « mère » à l’état civil d’un enfant.

Pour permettre cela, il n’y a pas d’autre choix que d’adopter le concept issu du droit californien de parent d’intention. C’est ni plus ni moins ce que signifie la reconnaissance mutuelle devant notaire prévu par la nouvelle loi. Deux femmes se déclareront a priori comme mère, comme ayant l’intention d’être mère d’un enfant à venir.

C’est, au sens strict, le passage du droit de la filiation vers le droit commercial. On passe d’une inscription légale encadrant la réalité naturelle de la naissance d’un enfant à l’établissement d’un contrat de propriété d’un enfant.

Partant de là, il n’y a plus aucune raison d’interdire la GPA (gestation pour autrui) et c’est précisément ce que consacre le droit californien qui autorise la GPA.

Il faut bien voir ici que cette notion de parent d’intention est absolument décisif en ce qui concerne la légalité ou non de la GPA. Nous avions étudié cela en détail dans plusieurs articles consacrés à des faits de droits récents où la légalité a été prise d’assaut par des juges, de manière antidémocratique (ici ou là).

Il y a eu notamment ce cas très grave en 2019 où la Cour de cassation a littéralement écrasé l’article 47 du code civil, à propos justement de la vraisemblance des actes de naissance. La cour de cassation, la plus haute instance juridique du pays, avait reconnu l’existence de « parents d’intention », alors que cela est normalement illégal en droit français.

C’était une première salve permettant la reconnaissance de GPA pratiquées à l’étranger en toute illégalité au regard du droit français. Il y a maintenant une nouvelle étape qui a été franchie en France puisque la base même permettant la GPA, le concept de « parent d’intention », est reconnue concrètement par la loi.

Les libéraux n’auront plus besoin de contourner la loi française, ils l’ont carrément modifié, dans le plus grand déni de la société elle-même qui regarde ça de loin, sans rien dire ni chercher à comprendre. C’est un véritable hold-up démocratique, un nouveau coup d’État au moyen du Droit lui-même, pour permettre la légalisation de la GPA dont la société française ne veut pourtant pas entendre parler.

C’est un véritable coup dur, car la bataille contre la GPA va dorénavant être très difficile à mener, les libéraux ayant tellement préparé le terrain en leur faveur. Seule une Gauche forte et massive, solidement ancrée dans ses principes historiques, sera à la hauteur pour faire face à cette offensive du turbo-capitalisme consacrant la marchandisation des enfants.

  • Étiquettes droit, GPA, libéralisme, PMA

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Société

PMA: une victoire du turbocapitalisme

  • Date de l’article 30 juin 2021
  • Aucun commentaire sur PMA: une victoire du turbocapitalisme

La société française a fait un pas de plus dans la version américaine du capitalisme.

« Constance et Aude Démettre sont les mères de Juliette (9 ans) et des triplées Apolline, Emma et Camille (6 ans), à Bordeaux le 25 juin 2021. » C’est ainsi que Le Monde présente deux femmes et quatre enfants dans un article sur la PMA, la Procréation Médicalement Assistée. Biologiquement, cela n’a aucun sens. La vie est dialectique et il faut un homme et une femme pour qu’il y ait des enfants.

C’est cependant tout à fait conforme avec le capitalisme roi qui s’arroge tous les domaines, y compris la vie. De la même manière que les poules dites pondeuses et les chiens dits de compagnie sont des êtres vivants totalement déformés génétiquement pour servir le marché, les enfants eux-mêmes deviennent des marchandises, une consommation à laquelle on aurait « droit ».

La PMA, qui dont l’accès vient d’être élargie par la loi en France le 29 juin 2021, est maintenant ouverte à toutes les femmes, y compris célibataires. Deux femmes peuvent être reconnues comme « mères » au même titre. Et la PMA sera gratuite, c’est-à-dire que la société la paiera. C’est nécessaire, parce que le capitalisme a besoin que ce puissant outil d’atomisation des gens soit largement employé.

Car tel est le but du capitalisme : tout réduire à des identités et de la consommation. La PMA n’est d’ailleurs qu’un inévitable pas vers la GPA, la Gestation Par Autrui, que ne manqueront pas de demander des hommes au nom de « l’égalité des droits ». Et cette GPA sera elle-même un pas vers autre chose, car le capitalisme cherche, par définition, à élargir son marché.

Pour qui n’y croit pas, il suffit de voir que le turbocapitalisme considère que des hommes s’imaginant des femmes ont le droit de se considérer comme tel. Or, « elles » ne peuvent pas avoir d’enfants, puisque ce sont des hommes. Le capitalisme dira alors que ces hommes, étant considérés juridiquement comme des femmes, doivent avoir les mêmes droits que les autre femmes. Et la GPA sera instaurée, sur une base pseudo volontaire avec « dédommagement », comme équivalent de la PMA.

Il est intéressant ici de voir que la Gauche, en France, est devenue la cinquième roue du carrosse libéral. On est vraiment passé dans une situation à l’américaine : il y a les républicains-conservateurs, qui ne veulent pas trop de changement pour ne pas qu’il y ait d’agitation sociale, et il y a les démocrates-sociaux qui veulent moderniser le capitalisme en déviant l’agitation sociale.

Les deux s’opposent, mais pas sur leur fond capitaliste ; d’ailleurs, Pascal Praud, l’agitateur médiatique sur CNEWS, totalement sur une ligne républicaine-conservatrice, est tout à fait en faveur de la PMA. Ces deux pôles ont le même rôle qu’aux États-Unis : assécher le terrain de la lutte de classes, polariser de manière fictive.

Et cela marche. Il n’aura échappé à personne justement que, en ce moment, l’idéologie LGBT se répand de manière la plus subjectiviste, que dans chaque lycée il y a une voire plusieurs personnes s’imaginant « trans » et affichant un nihilisme outrancier et morbide à ce sujet. Le capitalisme fait littéralement un hold-up sur le mal-être et propose comme solution non pas de changer la société, mais de changer son propre corps, de le rendre consommable. Et comme cela ne marche pas, que cela ne résout rien, les jeunes tombant dans le panneau sont obligés de toujours plus en rajouter.

Et le turbocapitalisme en rajoutera. Et le conservatisme en rajoutera. Et le turbocapitalisme en rajoutera. Etc. Sans fin, comme aux États-Unis. Sauf si la Gauche historique renaît de ses cendre et démolit ce plan d’écrasement de la conscience des gens.

  • Étiquettes GPA, libéralisme, PMA, turbocapitalisme, valeurs alternatives

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Politique

Critique du salon «désir d’enfant»: la Gauche absente cède le terrain à la Droite

  • Date de l’article 8 septembre 2020

La Gauche, particulièrement dans son orientation féministe, devrait être à la pointe de la critique de la GPA. La gauche aurait dû être présente massivement devant le salon « désir d’enfant » à Paris qui a promu la gestation pour autrui, cette agression barbare à la dignité des femmes.

Au lieu de cela, le champ est laissé libre à la Droite catholique et c’est l’association « Juristes Pour L’Enfance », très proche de « La manif pour tous », voire quasiment une émanation de la « La manif pour tous », qui s’est montrée face au salon et qui a été relayée par la presse.

C’est dramatique, d’autant plus que leurs slogans (sur les photos ci-dessous) ont été très justes, visant précisément le cœur du problème. Impossible de ne pas se dire que ces slogans devraient être ceux de la Gauche, et qu’il y a là une très lourde faute politique à les céder à la Droite…

En 2020 en France donc, des grands bourgeois assument (en toute illégalité) de louer le ventre d’une femme pour s’acheter un enfant, mais la Gauche ne dit rien. Pire, elle accompagne cela, en prétendant que l’extension de la PMA est un progrès, alors que ce n’est qu’une étape du processus de marchandisation de la vie elle-même. Et pendant ce temps, la Droite a un boulevard pour apparaître populaire avec une démagogie d’apparence anticapitaliste.

  • Étiquettes capitalisme, catholicisme, Droite, famille, féminisme, femmes, gauche, GPA, libéralisme, PMA

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Société

Communiqué du CoRP dénonçant une prospection illégale à l’occasion du salon «désir d’enfant»

  • Date de l’article 5 septembre 2020

Ce qui se passe actuellement en France est très grave. La loi censée protéger les femmes afin qu’elles ne soient pas réduites à des marchandises en tant que « mères porteuses » est régulièrement piétinée. Dernier exemple en date : le salon « désir d’enfant » qui à lieu à Paris du samedi 5 septembre au dimanche 6 septembre enfreint ouvertement la loi, mais rien n’est fait.

Voici le communiqué du Collectif pour le Respect de la Personne (CoRP) qui présente cela de manière très précise et argumentée.

> À propos du salon « désir d’enfant », lire notre article : «Désir d’enfant»: Un salon pour ouvrir le marché de la procréation en France

 

« Communiqué de presse : prospection pour une pratique illégale

Plusieurs instituts de reproduction humaine viennent à Paris ce week-end (les 5 et 6 septembre), dans le cadre d’un salon sur le désir d’enfant. Ils expliqueront notamment comment bien choisir une clinique et une agence de mères porteuses et à quels tarifs.

Selon la documentation d’un institut ukrainien, disponible avec le programme de la rencontre, le tarif le plus avantageux pour les commanditaires d’un enfant se situe entre 17 000 et 28 000 euros, si les futurs parents se présentent avec « leur propre mère porteuse », venue de leur propre pays. L’Institut s’occupe de tout le reste : nombre illimité de stimulations ovariennes en cas de recours à une donneuse d’ovocytes, FIV, transfert d’embryon, conseils juridiques. Au cas où la future mère souhaite cacher à ses amis le recours à une mère de substitution, on peut lui fournir un « pansement » (en guise de ventre postiche).

Les tarifs varient ensuite selon les prestations proposées: Diagnostic préimplantatoire pour écarter plus de 500 anomalies génétiques possibles ; Sélection du sexe de l’embryon; ou encore pour que l’accouchement de la mère porteuse ait lieu en Belgique (70 000 euros), en Grande-Bretagne (90 000 euros) ou aux USA (125 000 euros : « la meilleures solution »).

Selon le Collectif pour le respect de la personne, CoRP, les entreprises à but (très) lucratif qui viennent recruter une clientèle en France sous couvert de réunion d’information sont en infraction. Elles devraient encourir des sanctions en vertu de l’article 227-12 du code pénal.
En effet, cet article prévoit de punir par d’un an d’emprisonnement et une amende de 15000 euros « ceux qui s’entremettent entre un couple désirant un enfant et un parent acceptant d’abandonner son enfant né ou à naître ». Or l’article prévoit les mêmes peines pour ceux qui s’entremettent entre des personnes désirant un enfant et une « mère porteuse »: « Est puni des peines prévues au deuxième alinéa le fait de s’entremettre entre une personne ou un couple désireux d’accueillir un enfant et une femme acceptant de porter en elle cet enfant en vue de le leur remettre. Lorsque ces faits ont été commis à titre habituel ou dans un but lucratif, les peines sont portées au double.

La tentative des infractions prévues par les deuxième et troisième alinéas du présent article est punie des mêmes peines. »

Dans ces conditions, les entreprises qui, sur le territoire français, proposent publiquement à des personnes en désir d’enfant leurs services payants, consistant à leur remettre un enfant né d’une femme acceptant de porter cet enfant et de leur céder, agissent de façon illégale et devraient être sanctionnées.

La complaisance des autorités et des tribunaux en ce domaine serait un signe extrêmement inquiétant du renoncement de notre pays à ses exigences en matière de respect de la personne (celle de la mère comme celle de l’enfant, qui, avec la « GPA », partout commerciale, devient l’objet d’une convention et se voit attribuer un prix.

le bureau du CoRP

contact presse 07 81 14 92 41 »

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«Désir d’enfant»: Un salon pour ouvrir le marché de la procréation en France

  • Date de l’article 3 septembre 2020
  • 4 commentaires sur «Désir d’enfant»: Un salon pour ouvrir le marché de la procréation en France

Le 5 et 6 septembre se tiendra à Paris un événement montrant que l’ouverture de la PMA à toutes les femmes en France est déjà actée, et fait l’objet d’une pression capitaliste énorme. L’enfant y est assumé comme marchandise, puisque le processus de procréation « médicalement » assistée (PMA) s’initierait sur un désir, un droit à l’enfant.

C’est donc autour du principe de « Désir d’enfant » que vont se tenir des conférences animées par les principaux acteurs économiques européens et francophones de ce marché en plein essor. Il s’agit principalement d’interventions de médecins appartenant à des cliniques privées spécialisées dans la conception d’embryon et leur implantation utérine.

On est en plein dans le droit à l’enfant qui est un droit imaginaire, construit de toute pièce par le capitalisme sous des airs de « droits individuels », une conception en train d’être validée par le droit français avec la PMA (qui n’a rien de «médicale», malgré son appelation).

On le voit bien avec ce salon, des intervenants et des conférences insistant sur la psychologie et le bien-être. « Alimentation, bien-être et hygiène de vie », « votre cas est unique », « l’aspect psychologique du don », « comment la sophrologie vous accompagne », « devenir acteur de sa fertilité », des sujets exposés principalement par des sociétés de « coaching » à la parentalité.

La PMA a d’ailleurs toujours été présentée sous ce jour auto-centré par les lobbys, ce qui a permis de contourner l’éthique collective et de tout ramener à un pseudo-choix individuel.

Il y a aussi des interventions passant pour médicales, car présentées par des médecins de grandes cliniques de fertilité, mais relevant en fait d’un ciblage marketing en partant de sujet « sociétaux » comme le retard de parentalité chez les femmes actives, la parentalité chez les lesbiennes et femmes seules, etc.

Les cliniques espagnoles seront sur-représentées avec une publicité récurrente sur le choix de l’Espagne pour aller concevoir son enfant. Un pays qui développe d’ailleurs le « tourisme médical », c’est-à-dire allier une opération médicale à des activités touristiques et bien-être. Le géant espagnol du marché de la fertilité, IVI, étant le principal partenaire de ce salon, cela n’a rien d’étonnant.

IVI est en effet depuis 2017 actionnaire majoritaire du groupe leader mondial IVI-RMA qui gère plus de 65 cliniques spécialement dédiées à la reproduction à travers le monde. Aux États-Unis cela inclut la gestation pour autrui (GPA), puisque la législation le permet dans certains États.

> Lire également : PMA: Une étape de plus de l’assaut du capitalisme dans la vie humaine

On trouve un autre géant ibérique de l’industrie reproductive pour de nombreuses conférences. Eugin, qui appartient depuis 2015 au groupe hospitalier émirati coté en bourse, NMC Healthcare, et sa branche dédiée à la reproduction, NMC Fertility qui regroupe plus de 11 entreprises.

On a donc ici des entreprises qui, selon l’orientation de la loi, pourront venir installer des cliniques en France, ou proposer de « meilleurs » service en Espagne si cela reste trop verrouillé en France. Mais le message est clair, maintenant l’enfant sera reconnu que vous soyez une femme seule ou en couple, ou encore un couple hétéro ayant voulu choisir les gènes de son enfants à travers une banque de gamètes.

Le fait de recevoir des entreprises de pays aux législations différentes est également le prétexte pour aborder ouvertement la sélection génétique des embryons (FertiCare), mais aussi la GPA.

La « maternité de substitution » prend d’ailleurs une grande place dans le salon, car c’est pratiquement le seul sujet de la salle 3 le dimanche après-midi avec des interventions des sociétés « IARC Surrogacy », « Extraordinary Conception », « San Diego Fertility Center » et « Babies Come True ». On a aussi le directeur de la clinique ukrainienne Feskov proposant PMA et GPA avec choix du sexe de l’enfant, qui va parler… du consumérisme dans le domaine de la GPA !

 

Le capitalisme assume pleinement qu’en effet, lorsque l’on acte le fait que les enfants sont un droit, alors il n’y a aucun problème avec la GPA. Cela est tout à fait cohérent avec leur vision du libre-arbitre et de la libre entreprise, où une femme exploitée pour son utérus est en fait mue par un « choix individuel ».

Le masque de « gauche », de ceux ayant travaillé corps et âme pour la libéralisation de la reproduction assistée, va bientôt tomber quand le monstre qu’ils auront enfanté sera visible aux yeux de tous. Ils révélerons alors leur vrai visage d’agents du turbo-capitalisme.

> Lire également : PMA pour toutes : l’ultra-gauche en accord avec LREM

  • Étiquettes capitalisme, enfance, famille, libéralisme, PMA, turbocapitalisme

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Société

PMA pour toutes : l’ultra-gauche en accord avec LREM

  • Date de l’article 2 août 2020

En ce qui concerne les mœurs, l’ultra-gauche est tout à fait en phase avec LREM et le turbocapitalisme en général. Il n’y aurait ni normes, ni principes, tout est au choix du consommateur.

« La famille du code napoléonien n’est plus la famille d’aujourd’hui et personne ici n’a le monopole de la famille. »

Tels ont été les propos du ministre de la Justice, l’avocat Éric Dupond-Moretti, lors de l’adoption du projet de loi de bioéthique par l’Assemblée nationale. Cela confirme la mise en place de la PMA pour toutes, la loi allant désormais passer au Sénat avant de revenir devant les députés pour sa validation finale.

Et ce qu’on peut constater, c’est que ses propos sont en accord complet avec la philosophie de l’ultra-gauche qui, conservant les fantasmagories gauchistes des « avant-gardes » intellectuelles russes des années 1920, considère que la famille est un préjugé du passé. Cette conception « gauchiste » n’a évidemment jamais été existante dans le mouvement ouvrier en tant que tel, mais on sait comment les « gauchistes » et avant eux les anarchistes ont une lecture particulière du monde. Pour eux, il faut tout dissoudre : la culture, les mœurs, les valeurs.

Dans une époque où le capitalisme prend toujours plus de place, ils convergent parfaitement avec les turbocapitalistes, telle Catherine Michaud, activiste LGBT largement appuyé dans son initiative par BNP Paribas où elle travaille.

Pour ces gens, il faut aller plus loin, toujours plus loin dans le démantèlement des normes. Officiellement, c’est pour permettre de prétendument « inclure » davantage, de permettre l’épanouissement de certaines personnes marginalisées. En réalité, c’est de la démolition pour faire davantage d’espace pour le capitalisme. Ce dernier avance dans toujours plus de domaines de la vie au nom de la « liberté », des différences censées être irréductibles entre individus. À l’Assemblée, lors du débat sur la bioéthique cette semaine l’élue LREM du Rhône Blandine Brocard a affirmé :

« Soyons imparfaits. Acceptons de ne pas tout contrôler. »

C’est là l’idéologie libérale, pour qui la société organisée c’est 1984, pour qui le Socialisme c’est l’étouffement de la créativité. Et l’ultra-gauche est parfaitement d’accord avec tout cela, elle se veut très radicale mais en réalité elle ne fait qu’œuvrer au démantèlement des normes pour satisfaire le capitalisme. Elle se retrouve, à l’été 2020, à être un appendice de LREM sur le plan des valeurs morales, sur le plan des mœurs, sur le plan des principes et de la théorie d’une société « inclusive ».

L’ultra-gauche prétend, comme LREM, que l’opposition à la PMA pour toutes et à la GPA relève de la « manif pour tous », des catholiques arriérés, alors qu’en réalité, tout ce discours n’est qu’un écran de fumée pour masquer que le turbocapitalisme est à l’offensive, qu’il a besoin d’espace, toujours plus d’espace.

Le turbocapitalisme a besoin de consommateurs isolés, atomisés, par de deux personnes s’aimant et faisant des enfants comme prolongement naturel de leur existence. Tout doit relever d’un acte de consommation bien déterminée, ramenant du profit. Et cet élargissement du marché se fait au nom de la « liberté ».

  • Étiquettes capitalisme, libéralisme, LREM, PMA, turbocapitalisme, ultra-gauche

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Société

L’Assemblée nationale fait de l’enfant une marchandise en adoptant (de nouveau) la «PMA pour toutes»

  • Date de l’article 31 juillet 2020

La « PMA pour toutes », c’est le capitalisme triomphant tellement qu’il en arrive à faire de l’enfant une marchandise. Pire, le capitalisme fera payer cela à la collectivité, en faisant rembourser cet acte de consommation par la sécurité sociale.

La Procréation médicalement assistée (PMA) est une technique permettant aux couples ayant un problème de santé d’y remédier. On peut être contre éventuellement, mais il s’agit en tout cas de médecine et c’est pour cela que la sécurité sociale est concernée.

Tel n’est pas le cas avec l’élargissement le la PMA, votée pour la seconde fois par l’Assemblée nationale mercredi 29 juillet 2020. Il s’agit cette fois de consommation d’enfant.

Une femme ne peut pas avoir d’enfant seule, non pas en raison d’une maladie ou d’un problème de santé, mais pour des raisons biologiques, que l’on apprend aux enfants au collège. La PMA n’y change rien puisque dans tous les cas, il y a la fécondation de l’ovule d’une femme par un spermatozoïde produit par un homme.

L’article 1 de la loi de bioéthique élargissant l’accès à la PMA ne change rien à la réalité des femmes, car elles ne peuvent toujours pas avoir un enfant sans hommes. Cependant, il détourne une technique de sa finalité médicale en la mettant à disposition d’une consommatrice à qui l’on vend le sperme d’un homme ainsi que la technique pour la féconder.

L’article du projet de loi voté en seconde lecture par l’Assemblée nationale est très vicieux dans sa formulation. Il est parlé de « couple » et de « projet parental », avec l’idée de mettre les femmes seules ou en couple de deux femmes sur le même plan qu’un couple formé d’un homme et d’une femme ayant un problème sanitaire empêchant la fécondation.

Il est ainsi dit :

« L’assistance médicale à la procréation est destinée à répondre à un projet parental. Tout couple formé d’un homme et d’une femme ou de deux femmes ou toute femme non mariée ont accès à l’assistance médicale à la procréation […]. »

Cela est une énorme escroquerie sur le plan intellectuel, car il s’agit de deux choses tout à fait différentes ; les députés se couvrent de honte en inscrivant une telle aberration dans la loi française (ils n’étaient d’ailleurs que 66 à voter pour cette loi, 27 contre et 3 abstentions). Dans le premier cas, on a un acte naturel d’accouplement qui est aidé par la médecine. Dans le second cas, il y a un mensonge légal consistant à prétendre qu’il puisse y avoir un enfant sans père.

Parler de « projet parental » pour une femme seule ou un couple de deux femmes, c’est effectivement le mensonge d’un enfant sans père. C’est dénaturer un mot, en lui ôtant tout rapport avec la réalité biologique.

La parentalité, en ce qui concerne la procréation, c’est le fait pour un enfant d’avoir un père et une mère, et inversement c’est le fait pour un homme et une femme d’être parents d’un enfant. Point. Un « projet parental » pour une femme seule ou pour un couple de femme, cela n’existe pas, c’est impossible, c’est un non-sens.

Ce qui existe par contre, c’est la consommation d’enfant et c’est uniquement de cela qu’il s’agit avec « l’extension » de la PMA aux femmes seules et aux couples de deux femmes. Il est reconnu à celles-ci le « droit » de se voir payer par la collectivité (avec la sécurité sociale) l’achat du sperme d’un homme et de tout le processus d’insémination, en vue d’avoir un enfant. L’enfant n’est plus qu’une marchandise auquel on aurait droit.

Cette marchandisation des enfants va aller de plus en plus loin, car les gens défendant de telles choses sont de véritables barbares. Déjà, il a été voté (et refusé heureusement) la possibilité pour une femme d’être fécondé par le sperme de son compagnon… décédé. Certains ont même proposé l’élargissement la PMA aux transgenres (des femmes se prétendant « homme »).

Il y a également eu la tentative d’autoriser la « Ropa », c’est-à-dire le fait pour une femme de se voir implanter l’embryon conçu avec les ovocytes de sa compagne, grâce au spermatozoïde d’un homme.

C’est là une porte ouverte, très grande ouverte même, à la GPA, la gestation pour autrui. La « Ropa » fut rejetée heureusement, à 78 voix contre 31. Mais le sujet est sur la table et le capitalisme va maintenant pousser très fort en ce sens, au nom du droit à la consommation.

Tout le monde sait d’ailleurs très bien comment cela va se passer. L’article 1 du projet de loi de bioéthique a tout prévu, car il est précisé :

« Cet accès ne peut faire l’objet d’aucune différence de traitement, notamment au regard du statut matrimonial ou de l’orientation sexuelle des demandeurs. »

Il sera donc parlé de discrimination pour les couples d’hommes homosexuels dans leur « projet parental », et cela mènera inévitablement à la GPA. De toutes façons, la GPA existe déjà en France, car le Droit est torpillé par des grands bourgeois y ayant recours à l’étranger puis l’imposant dans le pays.

Les rapports marchands sont plus importants que les lois dans un pays capitaliste comme la France. En fait, les lois sont façonnés en fonction de ces rapports capitalistes eux-mêmes. C’est contre cela qu’est la Gauche, qui veut un ordre nouveau pour que le Droit triomphe vraiment, et donc sur une base populaire.

  • Étiquettes Assemblée nationale, capitalisme, droit, enfance, famille, GPA, libéralisme, PMA

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PMA: Une étape de plus de l’assaut du capitalisme dans la vie humaine

  • Date de l’article 27 juillet 2020
  • Un commentaire sur PMA: Une étape de plus de l’assaut du capitalisme dans la vie humaine

Entre lundi et vendredi soir, l’assemblée nationale doit examiner le projet de loi bioéthique en deuxième lecture. La promulgation de la « PMA pour toutes » est déjà acquise tant il y a une absence de débat démocratique sur le sujet. Le problème c’est que celle-ci n’est vue qu’à travers le prisme des droits homosexuels, alors qu’il s’agit de l’élargissement du capitalisme sur la vie humaine.

Que ce texte soit étudié juste avant les vacances d’été de l’Assemblée Nationale est déjà scandaleux, d’autant plus qu’avec le COVID-19 il n’y avait pas particulièrement de temps-mort. Il y a donc vraiment une volonté de faire vite.

Le débat au sein des députés fait l’erreur de se polariser presque uniquement sur la question LGBT, avec des pro-droits individuels et des anti « famille sans père ». Cette faiblesse des arguments et l’étroitesse du champ de vision est au bénéfice des très grandes entreprises en cours de formation de l’industrie de la procréation.

Les femmes françaises sont un marché à prendre et elles sont déjà une grande part de la clientèle des cliniques espagnoles (pays européen leader du marché mondial, avec le consortium ibéro-américain IVI-RMANJ). Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce ne sont pas en majorité des lesbiennes, mais des femmes seules.

Du point de vue du capitalisme, il n’est alors plus du tout question d’une « inclusion » des lesbiennes à la parentalité mais de savoir comment toucher le plus de femmes possible, y compris hétérosexuelles, y compris en couple, y compris fertiles.

Le plus gros blocage dans la progression de ce marché, c’est cette loi bioéthique qui réserve la PMA aux couples hétérosexuels stériles, un processus bien trop médicalisé pour le capitalisme conquérant, ne permettant pas d’être assez consommateur.

L’idéal du marché, c’est ce qui est entrain de se mettre en place dans de nombreux États aux États-unis avec une multiplication des arguments commerciaux de la PMA. Cela va actuellement jusqu’au choix du sexe de l’enfant, le choix de la couleur des yeux étant déjà possible techniquement, mais pas encore proposé. La clientèle de la PMA se renforce des couples hétérosexuels, car il y a un petit quelque chose en plus qui ne peut pas être maîtrisé par voie naturelle.

On est bien évidemment en plein dans la question de l’eugénisme et de la marchandisation du vivant. Car dans le marché de la procréation, il ne faut pas se mentir, la marchandise c’est l’enfant.

Un des enjeux de cette deuxième lecture, avec entre autre l’absurde remboursement par la sécurité sociale, est l’opposition du sénat à l’autoconservation des ovocytes. C’est un élément capital pour la clientèle « femme seule », avec en arrière-plan une maîtrise de la grossesse face à la baisse de fécondité liée à l’âge.

La libéralisation de la procréation va en effet dans le sens du « féminisme » bourgeois pour qui l’idéal d’émancipation sont des femmes entrepreneuses, PDG de grands groupes, des femmes capitalistes autocentrées qui restent célibataires pour leur carrière, profitent de relations sans lendemain et reculent l’âge de leur première grossesse.

Les « GAFAs » comme Google ou Facebook ont même mis en place au sein de leur entreprise des couvertures santé spéciales pour leurs employées féminines, prenant en charge la conservation de leurs ovocytes, leurs PMA et même le diagnostic préimplantatoire qui permet de choisir l’embryon idéal. Dans la bourgeoisie moderniste, cela passe pour le nec plus ultra du progressisme.

Nous voyons donc là qu’il y a une avancée tout à fait conforme à l’assaut du capitalisme toujours plus profond dans la vie mais toujours plus loin des aspirations populaires.

Le débat aurait dû capter ces aspirations, cela aurait été le rôle de la Gauche, mais la fausse gauche qui occupe l’espace politique ne fait qu’accompagner le libéralisme et céder du terrain à l’extrême-droite.

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Pas de succès pour la manif du 19 janvier 2020 contre la «PMA sans père»

  • Date de l’article 20 janvier 2020

Un nouveau rassemblement a eu lieu dimanche 19 janvier contre le projet de loi de bioéthique, prévoyant notamment l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux lesbiennes et femmes célibataires. Si le peuple y est par définition opposé, il reste passif et ce d’autant plus que l’initiative est seulement portée par la mouvance catholique et de droite de la « manif pour tous ».

Comment la Gauche peut-elle avoir passivement adopté toute la vision du monde sur le plan des mœurs fournie par les capitalistes ultra-libéraux ? Cela en dit long et c’est le paradoxe de toute la période : la Gauche politique française n’est pas libérale en économie, mais elle l’est totalement sur le plan des mœurs. Et elle ne voit pas le problème.

C’est pourtant impossible. Soit on dit qu’il y a des normes, soit on les refuse. Si on les refuse, alors il n’y a plus de société, mais des individus atomisés. Le projet de loi de bioéthique va en ce sens.

La Droite catholique a bien compris qu’elle allait se faire liquider, et voit également une opportunité de chercher à se présenter comme anticapitaliste romantique. Car les gens vont devenir fous quand ils vont s’apercevoir que socialement il n’y a plus de père ni de mère, mais un parent 1, un parent 2, que la biologie est réfutée au nom des droits du consommateur à l’enfant.

La question n’est pas de savoir si va avoir lieu la révolte contre cette idéologie du consumérisme absolu, mais quand. La Droite catholique se place déjà, pendant que la Gauche s’effondre sous les coups de boutoirs post-modernes revendiquant l’idéologie inclusive, la mise en valeur des « racisés », la réfutation de l’hétérosexualité, etc.

Cependant, la Droite catholique est elle-même très abîmée par l’ultra-libéralisme, la nouvelle génération bourgeoise ayant balancé par-dessus bord toute valeur, sombrant dans la décadence totale. Elle a réussi à mobiliser 45 000 personnes environ, mais bien moins que la dernière fois, et la base est ostensiblement ringarde-réactionnaire.

On a ainsi eu la présence remarquée de Louis de Bourbon, duc d’Anjou, prétendant au trône de France… cela ne fait pas rêver les masses. Et la seule proposition de la Droite catholique, c’est de retourner soixante ans en arrière ! Cela n’intéresse personne.

La Droite catholique ne parviendra ainsi jamais à briser le terrorisme intellectuel libéral qui s’est abattu contre les opposants à la dérégulation totale des mœurs en cours. Quiconque ne fait ne serait-ce que remettre en question l’ultra-libéralisme dans les mœurs est présenté comme un facho.

Le graffiti « PMA pour toutes ou on volera vos enfants », tagué à Paris (à Strasbourg St Denis), est exemplaire de cette agressivité sans borne de gens directement au service de l’ultra-libéralisme, mais prétendant lutter contre la réaction et la religion.

Tout cela ne tiendra pas longtemps debout. Soit parce que les ouvriers sauront prendre en charge la défense de la civilisation à l’encontre de l’atomisation individuelle ultra-consumériste… Soit parce qu’une société fondée sur la barbarie de la consommation individualiste forcenée s’effondrera inévitablement. Les deux aspects allant par ailleurs ensemble.

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PMA et GPA: la Cour de cassation reconnaît des enfants avec deux «pères» ou deux «mères»

  • Date de l’article 19 décembre 2019
  • 3 commentaires sur PMA et GPA: la Cour de cassation reconnaît des enfants avec deux «pères» ou deux «mères»

En reconnaissant récemment l’existence du principe absurde et barbare de « parent d’intention », la Cour de cassation (suivie par la cour d’appel de Rennes) créait un précédent. En toute logique, elle a étendu ce principe dans trois arrêts rendus ce mercredi 18 décembre 2019 à des couples homosexuels, validant ainsi des états-civils délirants mentionnant un deuxième homme ou une deuxième femme comme « parent ». La guerre à la biologie est assumée, au nom de la toute-puissance de la loi du marché.

L’avocate Françoise Thouin-Palat s’est réjouie d’une nouvelle « jurisprudence », en affirmant la chose suivante :

« La Cour de cassation dit pour la première fois que les actes d’état civil étrangers doivent être transcrits dès lors qu’ils sont réguliers. C’est capital.

Elle s’est indéniablement distanciée d’une conception purement biologique de la filiation et, avec elle, de l’affirmation selon laquelle la vérité de la maternité serait dans l’accouchement. »

Ces propos sont incroyables tellement ils sont délirants :

– ainsi, le droit national s’effacerait selon les besoins au moyen du droit d’un autre pays avec ici, évidemment, le droit américain comme support à l’ultra-libéralisme ;

– la « vérité » de la maternité n’aurait donc rien à voir avec la maternité elle-même, mais avec un choix de consommation.

Que des pseudo-intellectuels postmodernes tiennent ce genre de propos anti-biologie dans des livres ou des universités, on en a l’habitude. Mais là, ces propos sont tenus par une avocate se félicitant d’un arrêt qu’elle a obtenu de la Cour de cassation.

C’est l’irruption de la barbarie dans l’une des plus importantes institutions du pays.

L’arrêt n°1113 de la Cour de cassation hier amène ici l’obligation de reconnaître une PMA faite à Londres : la compagne de la mère étant reconnue dans ce pays comme « parent », alors elle doit être reconnue comme telle en France. La notion de mère elle-même disparaît derrière le terme de parent.

Et, donc, cela doit être vrai pour toutes les PMA.

La Cour de cassation a reconnu la même chose pour la GPA. Les arrêts n°1111 et n° 1112 d’hier disent ainsi, reprenant l’exemple d’une femme comme « parent d’intention » :

« Le raisonnement n’a pas lieu d’être différent lorsque c’est un homme qui est désigné dans l’acte de naissance étranger comme « parent d’intention ». »

À ce rythme là, il ne faudra évidemment pas longtemps pour que la GPA soit légalisée en France. C’est même d’ailleurs déjà une légalisation de fait. Il suffit de contourner la loi française en faisant une GPA là où c’est légal et, comme par magie, le droit français s’évapore !

> Lire également : Coup de force anti-démocratique de la Cour de cassation en faveur de la GPA

C’est un nouveau coup de force et il y a lieu de s’attarder sur l’argumentation de cette mal-nommée haute juridiction avec le cas de l’arrêt n°1112 du 18 décembre 2019.

Deux hommes français, mariés, ont eu recours à une mère porteuse à Las Vegas. Las Vegas ! Qui peut se dire : je vais payer une mère porteuse dans une ville en plein désert, royaume des casinos ?

À l’état civil du Nevada aux États-Unis, donc, l’un deux est reconnu comme étant le père, l’autre homme est reconnu comme étant « parent », car il y a eu une « convention de gestation pour autrui ». Le « nom de famille » de l’enfant est d’ailleurs composé des noms des deux hommes.

De retour en France, ils ont fait de nombreuses démarches pour obtenir la transcription de cet état-civil américain en France. Cela a été logiquement refusé, comme c’est le cas normalement pour les nombreuses demandes similaires, puisqu’il n’existe aucun moyen légal en France de reconnaître un « parent »… qui ne l’est pas.

Ce dernier point est très important. C’est la base légale, juridique, de l’affaire : le droit français dit qu’il faut être parent pour être reconnu parent. Tout simplement. Rien de plus naturel.

Voyons maintenant comment la Cour de cassation s’y prend pour ne pas respecter le droit français. Elle prétend pouvoir contourner cette réalité à loi fois naturelle et juridique en disant que puisque c’est reconnu ailleurs, alors il n’y a pas de raison que cela ne soit pas reconnu en France. C’est le même argument que pour la PMA effectuée à Londres.

La Cour de cassation, censée être composée des plus éminents juges français, contorsionne comme bon lui semble le principe même du droit. Avec un tel raisonnement, on peut accepter tout et n’importe quoi de n’importe quel pays.

Afin de parer à une telle critique, elle fonde son argumentation sur l’article 8 de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Cet article est cité ainsi dans l’arrêt :

« 1. Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile et de sa correspondance ; 2. Il ne peut y avoir ingérence d’une autorité publique dans l’exercice de ce droit que pour autant que cette ingérence est prévue par la loi et qu’elle constitue une mesure qui, dans une société démocratique, est nécessaire à la sécurité nationale, à la sûreté publique, au bien-être économique du pays, à la défense de l’ordre et à la prévention des infractions pénales, à la protection de la santé ou de la morale, ou à la protection des droits et libertés d’autrui. »

On reconnaît ici la subjectivité juridique de l’argument, car le contenu – par définition politique – est absent. On peut très bien prendre l’article 8 pour aller dans l’autre sens : où est le respect de la vie privée et familiale de l’enfant, à qui l’ont interdit tout lien maternel ?

C’est là qu’on voit que cet article 8 est interprété dans le sens suivant : tant que les choses se déroulent selon la loi du marché, ça passe. C’est là qu’on voit que la Cour de cassation accompagne simplement l’ultra-libéralisme triomphant à tous les niveaux de la vie quotidienne dans la société capitaliste.

> Lire également : GPA: le droit à nouveau piétiné suite à une décision de la cour d’appel de Rennes

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Société

Université de Bordeaux: les postmodernes torpillent une conférence sur la PMA et la GPA

  • Date de l’article 25 octobre 2019

À l’université Bordeaux Montaigne, une conférence devant aborder de manière critique la PMA et la GPA a été torpillée par le syndicat Solidaires étudiant-e-s Bordeaux, ainsi que les associations GRRR, Riposte trans, Mauvais Genre-s et WakeUp! La « Gauche » postmoderne se fait ici encore ouvertement l’appui de l’ultra-libéralisme et des institutions elles-mêmes, sous couvert d’un discours très radical en apparence.

Le 24 octobre devait se dérouler une conférence à l’université de Bordeaux Montaigne, dont voici la présentation :

« Avec Sylviane Agacinski : « L’être humain à l’époque de sa reproductibilité technique »

Écrivaine et philosophe

Avec le développement des biotechnologies, le corps devient une « ressource » nécessaire à certaines méthodes thérapeutiques, comme la transfusion sanguine, la greffe de tissus et d’organes, ou encore un « matériau biologique » nécessaire aux technologies de la reproduction humaine. Le corps humain vivant, charnel, devient un corps utilisable – tantôt pour la recherche, pour les traitements médicaux, ou pour la procréation assistée.
À partir de là se pose, de façon nouvelle, la question morale et juridique de la protection des personnes et de leur corps. »

Cela devait relever d’un cycle de conférences régulières avec des sujets divers. Le titre de la conférence est une allusion à un texte de 1935 du philosophe Walter Benjamin, L’Œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique. Il y étudie le rapport entre la société de consommation s’installant alors et les impressions de l’œuvre d’art sur les gens.

Cette approche, critiquable peut-être intellectuellement, mais dans tous les cas uniquement intellectuelle et totalement institutionnelle, a été une cible de la « Gauche » postmoderne, qui compte bien étouffer toute réflexion organisée sur la PMA et la GPA, au nom des « droits individuels » et de la remise en cause de « l’hétérofascisme ». Les partisans de la théorie du genre ont ainsi prévenu :

« Nous mettrons tout en œuvre afin que cette conférence n’ait pas lieu. »

C’est ce qu’on lit dans un communiqué signé du syndicat Solidaires étudiant-e-s Bordeaux, ainsi que les associations GRRR, Riposte trans, Mauvais Genre-s et WakeUp! On a d’ailleurs un exemple de plus de comment la « Gauche » postmoderne a massacré les restes du syndicalisme étudiant en le faisant passer dans le camp des revendications sociétales les plus ultra-libérales. Ici, le syndicat étudiant est associé à pas moins de quatre structures LGBT !

Il est flagrant qu’il n’y a plus rien de raisonnable, pour autant qu’il y en ait eu, chez ces agents de l’ultra-libéralisme dans les rangs de la Gauche.

Cette « Gauche » post-moderne n’est d’ailleurs pas à une contradiction près. Solidaires étudiant-e-s Bordeaux, le syndicat étudiant à l’origine de l’initiative de refus de la conférence, reconnaît lui-même que les institutions sont exactement sur la même ligne que lui.

« Alors que cette année l’Université Bordeaux Montaigne se targue de prendre en compte les prénoms d’usage des étudiant-e-s transgenres afin « d’éviter une exposition à de possibles attitudes ou pratiques discriminatoires », elle invite dans le cadre de ses conférences la “philosophe” Sylviane Agacinski pour parler de « L’être humain à l’époque de sa reproductibilité technique » le jeudi 24 octobre 2019 à 18h sur le campus de Pessac. »

On a ainsi des gens se prétendant de gauche, mais trouvant très bien une initiative institutionnelle poussée par le camp du libéralisme dans notre pays ! Et œuvrant à dénoncer comme « réactionnaire » ceux qui s’y opposent… Tout en reprochant au système de ne pas aller assez loin, de ne pas aller assez vite.

On n’a pas ici une Gauche qui reproche au système d’exister et entend le dépasser, mais une « Gauche » postmoderne qui veut le diluer, le faire s’accélérer pour aboutir à l’atomisation la plus grande, avec des individus « tous différents », sans aucun universalisme.

Sa dimension essentielle – être le fer de lance de l’ultra-libéralisme – doit être véritablement compris pour comprendre comment relever la Gauche historique.

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Société

Quelques questions au président des Poissons roses, chrétiens de gauche opposés à l’extension de la PMA

  • Date de l’article 8 octobre 2019
  • Un commentaire sur Quelques questions au président des Poissons roses, chrétiens de gauche opposés à l’extension de la PMA

Nous avons interrogé Patrice Obert, le président des Poissons roses, une plateforme de réflexion de chrétiens à Gauche. Il nous livre ici un point de vue très intéressant, très engagé sur la question de l’humanisme et du refus de la marchandisation du corps.

Les Poissons roses ont participé à un rassemblement dimanche à la Sorbonne avec des féministes liées à la Gauche et opposées à la GPA, puis à la grande manifestation contre « la PMA sans père » où ils sont intervenus en début et fin de parcours sur la grande scène.

Vous vous êtes mobilisés contre le projet gouvernemental de « PMA pour toutes », pouvez-vous préciser le sens de votre engagement ?

Nous considérons que la gauche humaniste doit s’opposer à l’extension de la PMA pour des raisons qui tiennent justement à notre positionnement à gauche : refus de la marchandisation du corps consécutif au manque de gamètes, refus d’un glissement vers un nouvel esclavagisme qui découlera de la régularisation inévitable de la GPA, nécessité d’une Écologie intégrale qui lie économie, social, environnement et éthique, car « tout est lié » ( cf. encyclique Laudato Si).

Que répondrez-vous à des critiques vous reprochant de vous mettre à la remorque des milieux catholiques conservateurs à l’occasion de la grande manifestation qui vient de se dérouler ce dimanche 6 octobre 2019 ?

Nous sommes conscients d’être sur une ligne de crête. Certains nous reprochent notre décision, mais beaucoup louent notre courage. Nous avons fait ce choix en pleine connaissance de cause. Mais nous ne voulons pas laisser ce champ à la droite. Une gauche humaniste est fondée à participer à cette protestation. Nous assumons notre positionnement de gauche ET de chrétiens.

Selon vous, qu’est-ce qui fait que la Gauche est, pour beaucoup,
largement tombée dans une vaste impasse en se mettant à la remorque des exigences individualistes « sociétales », telles la « PMA pour toutes », voire la GPA ?

La Gauche s’est ralliée à l’économie de marché de façon radicale. La PMA exprime magnifiquement cette reddition qui cumulera dans la GPA. La Gauche a abandonné la défense « sociale » et s’est rabattue sur les sujets sociétaux. C’est une lourde responsabilité, historique.

Quelles sont selon vous les apports, les exigences que peuvent apporter les chrétiens de gauche à la Gauche, mais également à la conscience humaine en général ?

Le respect de la personne humaine, la prise en compte que toutes les dimensions sont reliées ( cf. plus haut), la non-violence, le respect dans le débat, l’écoute.

Le refus d’une démesure qui symbolise le projet de PMA, le refus du « c’est techniquement possible, donc il faut le faire ».

Vous appartenez justement à un courant de critique de la vie quotidienne qui s’est développée dans les années 1930, notamment avec Emmanuel Mounier et le personnalisme. C’était une époque où la Gauche chrétienne et la Gauche marxiste assumaient toutes deux l’optimisme, l’espérance et l’imbrication de l’humanité dans la nature, à l’opposé de ce qui sera après Guerre le pessimisme de l’existentialisme, hantise tant des
chrétiens que des marxistes. Comment, en ce début du 21e siècle, assumer que la vie a un sens dans une société façonnée par le consumérisme ?

Notre analyse est que se clôt la parenthèse de la Modernité occidentale technicienne, née au 17ème siècle quand l’homme a compris que « la nature s’écrit en langage mathématique » ( Galilée). Depuis cette date, nous vivons dans les plis de cette pensée. La technique est devenue le pôle moteur de la société, et malheureusement de la planète, puisque la civilisation européenne, devenue occidentale, s’est répandue par toute la Terre. Cette civilisation a apporté beaucoup de choses positives, ne les nions pas . Mais elle se fracasse aujourd’hui sur des impasses majeures : écologique, financière, individualiste.

C’est en ce sens qu’il faut remettre au cœur la Personne, reliée aux autres humains, à la Nature, à Dieu.

Ceci conduit à remettre en cause la société de consommation ( ce que vous nommez le consumérisme), qui est devenue une société de frustration qui alimente notre désir par une publicité incessante qui nous laisse insatisfaits.

En ce sens, la situation actuelle est très intéressante : un monde ancien s’effondre et plein de jeunes pousses, encore peu visibles, émergent. Il ne faut donc pas être pessimistes, mais volontaires. Sans doute, la transition sera difficile, voire dramatique. Mais la lecture de l’histoire nous montre que l’humanité a survécu à la chute de Ninive, de Jérusalem et de Rome, qui ont été des traumatismes énormes. Aujourd’hui, la situation est encore plus grave mais la grâce a toujours surabondé là où le péché abondait.

Nous avons développé ces thèmes dans notre Manifeste, paru en 2016 au Cerf A CONTRE COURANT et dans nos publications récentes, disponibles sur notre site poissonsroses.org, notamment nos rapports sur :

– la famille durable, au-delà des fascinations biotechniques ;
– Pour une renaissance de l’Europe.

Nous publierons prochainement une « Enquête sur les Invisibles de la République ».

Par ailleurs nous ne manquons pas de noter la convergence de trois faits ( cf la vidéo sur ce sujet sur notre site 3′) :

– la montée des femmes dans la société ;
– la crise de la pédocriminalité dans une église catholique ( universelle) faite d’hommes ;
– la crise écologique.

En tant que chrétiens, bien souvent catholiques, nous lisons que cette convergence n’est pas un hasard mais qu’elle signifie la fin d’un ancien monde, le nouveau, en cours d’émergence devant être finalement « plus humain ».

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Succès de la manifestation du 6 octobre 2019 contre la «PMA sans père»

  • Date de l’article 7 octobre 2019

Des dizaines de millier de personnes ont manifesté ce dimanche 6 octobre 2019 à Paris pour s’opposer à la « PMA sans père », c’est-à-dire l’extension de l’aide « médicale » à la procréation aux couples de femmes et aux femmes seules. Organisée par les milieux activistes liées à l’Église catholique, la manifestation a été une réussite indéniable.

Le succès de manifestation s’explique par le fait que la société française s’avère en général rétive aux grandes réformes sociétales du libéralisme, étrangère à son exigence historique d’humanisme et d’universalisme, au moins en apparence.

La France n’est pas un pays façonné directement par le capitalisme dans ses fondements comme le sont les États-Unis : le libéralisme n’est accepté massivement qu’à travers le filtrage de l’État. Là, il y a l’impression tout à fait juste qu’il y aura une absence totale de cadre.

« Liberté, égalité, paternité », « Un vrai daron pas des échantillons », « Il est où ton papa ? », « La médecine ? C’est fait pour soigner ! », « Maman tu es unique, papa tu es fantastique ». Tels ont été les principaux mots d’ordre – savamment choisis – de la manifestation rassemblant autour de 74 000 personnes selon la presse ce 6 octobre 2019 à Paris (et même 600 000 personnes selon les organisateurs, 42 000 selon la préfecture).

La cible, c’est donc ce qui est appelé la « PMA sans père », c’est-à-dire l’extension de l’aide « médicale » à la procréation aux couples de femmes et aux femmes seules.

À l’arrière-plan, il y a toute une critique de l’évolution ultra-libérale de la société, pratiquement en confrontation avec le capitalisme… Mais pour faire de la Droite catholique le bastion romantique formant une prétendue solution. Voici la liste des principaux organisateurs :

Les Associations Familiales Catholiques, Alliance VITA, Les Veilleurs, Les Sentinelles, EVeilleurs d’espérance, Juristes Pour L’Enfance, La Manif Pour Tous, Générations Avenir, La Voix des Sans Pères, Vigi Gender, Maires pour L’Enfance, Institut Famille & République, Les Familles Plumées, Trace ta route, Collectif pour le respect de la médecine, CPDH – Comité Protestant évangélique pour la Dignité Humaine, Agence Européenne des Adoptés – European Agency for Adoptees et Les Gavroches.

On a donc la mouvance, grosso modo, qui s’est mobilisée il y a sept ans en opposition au mariage homosexuel (qui représente seulement 3,5 % des mariages environ), avec une tonalité alors très familiale-bourgeoise et une hégémonie ouvertement de la Droite.

Les enjeux sont cette fois totalement différents, ils n’ont même franchement rien à voir, mais la Droite catholique compte bien présenter la lutte contre la « PMA pour toutes » comme un prolongement logique de l’initiative d’il y a sept ans. Il s’agit bien entendu d’ôter le terrain à toute critique de la part de la Gauche.

Comme la Gauche post-moderne a le dessus en ce moment, la Droite catholique se dit qu’elle aurait tort de ne pas en profiter pour se donner le monopole de la rébellion contre l’ultra-modernité capitaliste.

Cela se voit très bien lorsqu’on comprend qu’à l’arrière-plan, ce n’est pas le caractère naturel du couple hétérosexuel faisant des enfants qui est mis en avant. C’est évidemment là une thématique de la Gauche historique.

La défense de l’altérité biologique comme base de la vie est le fondement même de la critique de la « PMA pour toutes » et de la GPA de la part d’une Gauche assumant son parcours historique. C’est en ce sens qu’il faut lutter !

La Droite catholique ne compte pas du tout s’attarder sur cette dimension. Elle insiste plutôt sur la thématique du père, avec une part de justesse, mais évidemment une vraie orientation patriarcale en filigrane. Ludovine de la Rochère, la présidente de La Manif Pour Tous, a très bien résumé cela en expliquant que :

« Depuis 1917 la République française accompagne et soutient les pupilles de la nation car elle sait que l’absence de père, le vide que cause cette absence, sont difficiles. La PMA sans Père signifie que la république française ferait sciemment des orphelins de père. »

Elle a également précisé ainsi son propos :

« L’adoption n’a rien à voir avec la PMA sans Père. L’adoption vient réparer une situation. La PMA sans Père, c’est volontairement faire un enfant sans père. »

À la tribune, Pascale Morinière de la Confédération nationale des Associations Familiales Catholiques a formulé cela de la manière suivante :

« Nous ne voulons pas de votre révolution de la filiation ! Monsieur Touraine, les enfants ont vraiment besoin d’un père ! »

Nicolas Bay, du Rassemblement National, a tourné cela ainsi :

« Créer de toutes pièces une situation où un enfant serait privé de son père, et privé même de la possibilité de connaître un jour son père, ça nous paraît être une régression absolument majeure »

Encore est-il que la bataille pour la critique adéquate de la « PMA pour toutes » n’a lieu pour l’instant que dans de faibles proportions, puisque la Gauche commence seulement à se mobiliser (de manière assumée on a un secteur du féminisme, ainsi que les Poissons roses rassemblant des chrétiens de gauche).

Mais il est encore temps de se mobiliser, les organisateurs de la manifestation du 6 octobre prévoyant déjà quatre grandes mobilisations au cours de l’année, les 1er décembre, 19 janvier, 8 mars, 17 mai et 14 juin.

  • Étiquettes biologie, catholicisme, contre la «PMA sans père», famille, humanisme, libéralisme, nature, patriarcat, PMA, vie

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Société

Emmanuel Désveaux : pourquoi la PMA et la GPA ne sont pas «progressistes»

  • Date de l’article 7 octobre 2019

Voici l’extrait principal d’une tribune publiée dans Le Figaro, Pourquoi la PMA et la GPA ne sont pas « progressistes ». Il y est affirmé avec justesse que l’extension de la PMA présuppose la compartimentation des hommes et des femmes en niant leur complémentarité naturelle.

L’auteur de la tribune est Emmanuel Désveaux, un universitaire anthropologue et directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS).

Il y exprime les raisons l’amenant à refuser la PMA et la GPA, après avoir constaté que la Gauche et la Droite ont perdu de leur cohérence et qu’il existe des divisions chez les uns et chez les autres au sujet « de l’économie, des mœurs et de l’identité ».

L’extrait, plein de vérités, est d’autant plus intéressant (ou paradoxal) que la démarche de l’auteur (le structuralisme en philosophie) et l’institution dont il fait partie (l’EHESS) relèvent entièrement de la Gauche post-moderne et de son relativisme assumé.

« Revenons à notre table des permutations des trois registres du progressisme. Une combinaison y reste vacante : celle qui associe des positions progressistes en économie et au regard de l’identité, avec une position « réactionnaire » au regard des mœurs.

D’un point de vue logique, une telle combinaison n’est pas moins incohérente que celle qu’incarne le centre selon Emmanuel Macron.

Nous assumons à titre personnel pleinement cette position et notre hostilité à la PMA sans pour autant nous considérer comme étant « de droite », car, au fond, nous éprouvons de sérieux doutes sur le caractère progressiste du projet de loi en train d’être discuté au Parlement.

Ce dernier contrevient en effet à deux valeurs foncièrement progressistes à nos yeux, à savoir le refus du repli sur soi ou sur sa communauté et, serait-ce plus nouveau, une exigence de respect vis-à-vis de la nature.

La PMA est synonyme de fermeture sur elles-mêmes des communautés féminines.

Elle ouvre la voie, d’un point de vue ontologique, à une société où les hommes et les femmes vivraient des existences à la fois parallèles et compartimentées. Elle écrase la figure du père. Elle est captation de l’idée de liberté individuelle.

Enfin, la PMA s’avère être la négation de l’altérité première que la nature nous a donnée en partage.

À l’heure d’une grave crise écologique où d’aucuns parmi nos meilleurs penseurs en viennent à se demander si la nature n’a pas ses propres droits, la PMA, avec ses forts relents d’eugénisme, vient les piétiner en réfutant haut et fort que la procréation doive nécessairement résulter de la rencontre charnelle de deux corps différents.

Les abus dont les femmes ont souvent été l’objet dans le passé (ou le sont encore ponctuellement) ne justifient pas la dérive actuelle.

L’altérité a longtemps fait les beaux jours de la pensée « de gauche ».

Aujourd’hui, celle-ci, et sa frange ralliée au néolibéralisme macronien, crie victoire, après avoir brandi pendant des années la PMA (et la GPA, pourtant chargée d’un lourd potentiel mercantiliste) comme un étendard du progressisme social, alors qu’il s’agit en fait d’une véritable régression.

Au mieux, c’est une victoire de la technè et de l’ingénierie sociale. Trouver désormais le chemin du bureau de vote va nous être difficile. »

  • Étiquettes gauche, GPA, libéralisme, PMA

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Politique

Jean-Luc Mélenchon résolument pour la «PMA pour toutes», en parlant de «fin du patriarcat»

  • Date de l’article 6 octobre 2019

Jean-Luc Mélenchon s’était exprimé à l’Assemblée nationale lors des débats sur l’extension de la PMA. On aurait pu s’attendre à une dénonciation, puisque tout de même ce sont les libéraux qui la mettent en place et qui en ont défini le contenu. Ce n’est pas le cas : il soutient entièrement la mesure de La République en marche.

Jean-Luc Mélenchon vient du trotskisme. Par conséquent, il est culturellement contre la notion de famille naturelle et fort logiquement en faveur de la « PMA pour toutes ».

Reprenant les arguments historiques de l’ultra-gauche trotskiste, il y voit un rejet de l’institution familiale et même une victoire sur le patriarcat ! Voici ce qu’il a dit :

« Il n’y a pas de vérité biologique, il n’y a qu’une vérité : elle est sociale et culturelle. »

« Oui c’est la fin du patriarcat, des femmes mettront des enfants au monde sans l’autorisation des hommes. »

« Je suis d’accord avec Marine Le Pen sur ce point : ce n’est pas un projet de bioéthique, c’est une réforme de la filiation. Elle proclame que le patriarcat est fini, que la propriété des hommes sur le corps des femmes est terminée. »

« De quoi voulez-vous protéger l’enfant ? De l’absence de père ? C’est un préjugé, la filiation n’a jamais été autre chose qu’un fait social et culturel. La paternité a toujours été une présomption. »

La tradition culturelle de Jean-Luc Mélenchon est ici évidente, car jamais la Gauche historique n’a rejeté la famille. C’est l’ultra-gauche, anarchiste puis anarchiste et trotskiste, qui a fait de « l’amour libre » son cheval de bataille, combattant comme « réactionnaire » les valeurs de la Gauche historique.

Il devrait pourtant sauter aux yeux que la « PMA pour toutes » est le pur produit d’une société capitaliste promouvant l’individualisme le plus complet. La réforme instaurant l’extension de la PMA ne tombe pas du ciel et pourquoi donc Jean-Luc Mélenchon, qui passe son temps à critiquer le régime, lui trouve-t-il subitement toutes les vertus ?

Cela souligne l’importance de la philosophie, de la question de la vie quotidienne. Le fait est que la Gauche a été totalement infiltrée par le libéralisme sur le plan de la culture et des mœurs. Quand on voit que des gens s’imaginent de gauche alors qu’ils défendent ou prônent même la prostitution ou la pornographie, on voit à quel point on est tombé sur la tête.

Cependant, Jean-Luc Mélenchon n’est pas le produit de cette Gauche post-moderne, post-industrielle, post-nationale des années 2000. Son point de vue plonge très clairement dans l’ultra-gauche trotskiste. Ce qui ne change par ailleurs pas grand-chose au problème. Car que dire face à quelqu’un tellement galvanisé par la société de consommation qu’il en arrive à penser qu’il n’y a pas de « vérité biologique » ?

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Lutte ouvrière en faveur de la «PMA pour toutes» et de la collectivisation des enfants

  • Date de l’article 6 octobre 2019
  • Un commentaire sur Lutte ouvrière en faveur de la «PMA pour toutes» et de la collectivisation des enfants

Le débat sur l’extension de la PMA a fait ressortir les vieilles idées d’ultra-Gauche et la position de Lutte ouvrière est ici très croustillante. Il y a à la fois la défense de la « PMA pour toutes », simple choix individuel car la famille serait un préjugé bourgeois et un prolongement intellectuel allant jusqu’à prévoir un avenir où les enfants sont éduqués collectivement.

La Gauche historique veut prolonger le cadre développé par le passé et c’est pourquoi elle n’a jamais rejeté la famille comme forme historique. Ce n’est pas le cas des courants « avant-gardistes », telle l’Union communiste (trotskyste), connue sous le nom de Lutte ouvrière, qui rejette formellement le mariage comme institution.

Pour cette raison, elle ne voit aucune raison de s’opposer à la « PMA pour toutes » :

« La famille telle que la décrivent les adversaires de tout progrès dans les mœurs, papa, maman et les enfants, n’a jamais existé que dans leurs manuels de morale ou d’éducation civique. Elle correspond aux rapports de propriété et d’héritage institués par la bourgeoisie, mais certainement pas à son comportement. L’adultère est en effet le pendant du mariage bourgeois (…).

Dans sa longue histoire, l’humanité a connu bien des formes sociales et bien des organisations familiales. Elle a aussi connu, et c’est heureux, nombre de progrès scientifiques et médicaux.

À quel titre en priverait-on les femmes qui veulent porter et élever un enfant seules ou en couple homosexuel ? D’autant que la vie, bonne ou mauvaise, fait que c’est déjà le cas de millions de femmes.

Il n’y a pas de forme de famille naturelle, pas plus qu’il n’y en a d’idéale, et l’important n’est pas tellement de savoir comment on fait les enfants que comment on les élève (…).

Une société débarrassée de la propriété privée en finira aussi avec la famille bourgeoise, le pouvoir d’un individu sur un autre, celui de l’homme sur la femme, du géniteur sur la progéniture, et éduquera collectivement tous ses enfants.

Les sinistres débats d’aujourd’hui seront alors oubliés depuis longtemps. »

Ce point de vue est totalement absurde, mais Lutte ouvrière ne l’enlèvera jamais de son site et pas seulement parce qu’il a été publié dans la version papier. On est là en effet dans la plus pure tradition de l’ultra-Gauche trotskyste.

Cela surprendra beaucoup de gens pensant connaître Lutte ouvrière, mais c’est qu’ils n’ont pas compris qu’il y a un discours général d’un côté, des précisions détaillées de l’autre (comme le fait de rejeter la Résistance armée anti-nazie de la Seconde Guerre mondiale, car les soldats Allemands étaient des « prolétaires en uniforme »).

Il est vrai que c’est compréhensible qu’ils aient ce double discours : comment en effet expliquer aux gens qu’ils ont tort sur absolument tout dans leur existence, que l’amour n’existe pas et que leurs enfants ne le sont pas ?

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Société

Coup de force anti-démocratique de la Cour de cassation en faveur de la GPA

  • Date de l’article 5 octobre 2019
  • 3 commentaires sur Coup de force anti-démocratique de la Cour de cassation en faveur de la GPA

La Cour de cassation a procédé ce vendredi 4 octobre 2019 à un véritable coup de force contre le principe même de droit en considérant qu’un recours à une mère porteuse réalisé à l’étranger pouvait être accepté au nom du concept juridique grotesque de « mère d’intention ». Sur le fond comme sur la forme, on a ici un État décadent, incapable de s’en tenir tant aux valeurs démocratiques qu’à une notion correcte du droit.

La nouvelle décision de la Cour de cassation rendue par son assemblée plénière est un bon exemple de la tendance actuelle. Elle montre que le droit vacille profondément sous les coups de l’élargissement du capitalisme à tous les domaines de la vie. On a ainsi un couple qui, ayant pratiqué la GPA, non seulement n’est pas en prison, mais réussit à écraser le droit français pour lui forcer à accepter le droit de l’État de Californie.

La Cour de cassation reprend en effet directement le concept barbare et absurde de « mère d’intention » :

« Une GPA réalisée à l’étranger ne fait pas, à elle seule, obstacle à la reconnaissance en France d’un lien de filiation avec la mère d’intention. Dans le cas d’espèce, seule la transcription des actes de naissance étrangers permet de reconnaître ce lien dans le respect du droit à la vie privée des enfants. »

Bien malin le juriste capable de prouver ce qu’est une mère d’intention. La vie explique d’elle-même ce qu’est un père et une mère. Mais une mère d’intention, c’est du niveau de quelqu’un rentrant dans un magasin avec l’intention d’acheter un iphone ou un sac Louis Vuitton. Et il se trouve donc des juristes, les plus compétents de France en principe, pour admettre une telle énormité juridique et en plus trouver cela très bien, conforme à l’esprit du droit ?

Car bien malin aussi qui peut faire reconnaître au droit, tel qu’il existe depuis des siècles, le principe de GPA. Même le droit positif ne peut pas accepter une pratique criminelle rien que par le fait qu’elle implique l’aliénation corporelle d’une personne, donc le déni d’elle-même, donc par définition son incapacité à signer un quelconque contrat. Mais les affaires sont les affaires. La Cour de Cassation dit elle-même : la GPA a été faite par le couple, cela fait longtemps maintenant, donc acceptons-la parce que sinon les enfants seront dans un vide juridique. La transcription en France des actes de naissance désignant la « mère d’intention », avec laquelle le lien est depuis longtemps largement concrétisé, ne doit pas être annulé.

C’est là plier le droit au besoin des affaires. Et ces gens sont juristes ! Ils nient le sens même du droit ! Au nom des affaires… Et celles-ci tournent tellement qu’à l’Assemblée nationale, Jean-Louis Touraine a mené rondement une petite opération.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, soit juste avant le vendredi où on attendait l’arrêt de la Cour de cassation, cet ancien socialiste ayant dirigé les travaux à l’Assemblée nationale pour l’adoption de la « PMA pour toutes » a fait voter un amendement en faveur de la reconnaissance de la filiation des enfants nés de GPA à l’étranger.

Le gouvernement a immédiatement fait savoir qu’il allait recadrer sa majorité et que l’amendement sera revoté, puis normalement rejeté. Poudre aux yeux ? Véritable petite embrouille ? Dans tous les cas, « PMA pour toutes », GPA, cela revient au même, c’est du capitalisme dans sa substance même. Il y a donc une tendance irrépressible à ce que cela s’impose concrètement. À moins que la Gauche ne stoppe radicalement cela, temporairement du moins, pour lancer une contre-offensive par la suite et balayer les forces qui produisent une telle barbarie.

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Société

La Gauche post-moderne à l’avant-garde du libéralisme

  • Date de l’article 5 octobre 2019

Le gouvernement libéral actuel adore le discours de la Gauche post-moderne sur l’écriture inclusive, la « PMA pour toutes », la « transphobie », l’«hétéro-norme», les « féminicides »… Et pour cause : la Gauche post-moderne a été le fer de lance de la poussée ultra-libérale.

Les galeries Lafayette ont ouvert en mars 2019 un espace de 6 500m². Le rayon mode ne sépare pas les produits pour hommes et pour femmes, suivant la « théorie du genre ». D’ailleurs, les toilettes sont également mixtes.

Le capitalisme adore cette remise en cause de toute norme biologique, cette mise en valeur démesurée de la « conscience individuelle », seul apte pour lui à porter entièrement la figure du consommateur.

Il faut le dire nettement : qui est pour le libéralisme des mœurs est pour le libéralisme économique, et inversement. La gauche historique a toujours vu les choses ainsi, et avec raison.

L’extension de la PMA passe comme une lettre à la poste dans la société française et le processus de légalisation n’est même pas terminée que déjà la GPA apparaît sur le devant de la scène. La légalisation du cannabis, on le devine, est déjà au coin de la rue.

C’est que le gouvernement réussit à concrétiser un calendrier de mesures libérales avec d’autant plus de réussite que la Gauche post-moderne lui a pavé la voie. Le libéralisme, c’est l’affirmation du choix individuel au-delà de toute autre considération, c’est l’idéologie du consommateur.

Le thème de la « transphobie » est un excellent exemple de cette folie furieuse libérale. Comme si l’on pouvait avoir un esprit dans un mauvais corps, comme si le corps et l’esprit étaient séparés ! On est ce qu’on est, donc sa réalité matérielle et rien d’autre.

Cela est évidemment inadmissible pour les figures errantes, sans contenu, de la consommation capitaliste. Les fantômes que sont les citoyens volontaires et actifs du capitalisme n’existent que par une consommation effrénée, qu’ils imaginent leurs choix, l’expression de « leur » volonté.

On a atteint un degré d’aliénation vraiment terrible et terrifiant. Dire qu’il y a des jeunes qui déjà sont nés dans une société où le capitalisme prétend que tout, absolument tout, peut se vendre et s’acheter… si on le « décide ».

Pourquoi la Gauche n’est-elle pas encore en mesure de contrer cette idéologie du libre-arbitre, chose pourtant totalement absurde ? Vues les capacités techniques du capitalisme, il faut pourtant d’autant plus faire vite. Car toute cette conception de la conscience comme seule reine, comme seule « valeur » à admettre, amène la civilisation à la décadence, par la destruction des normes, de la réalité biologique, des valeurs universelles.

Le génie des libéraux – ou plutôt le pragmatisme, le machiavélisme – a été de présenter comme un progressisme leur vision du monde. La généralisation du libéralisme se prétend objectivement positive pour les gens, par la conquête de « droits individuels ».

Ce qui est fou, c’est que ce n’est rien d’autre que l’argument de fond de n’importe quelle publicité commerciale. Chaque entreprise prétend apporter, par son produit, un « plus » dans la vie quotidienne. Quand on voit une publicité, on le sait bien.

Et maintenant le capitalisme est tellement riche qu’il a de l’argent en trop et peut le déverser sur une Gauche post-moderne cherchant à mobiliser pour que tout système de valeurs, quel qu’il soit, vacille et disparaisse. Comment il est facile ici pour les réactionnaires, les conservateurs, que de mettre toute la Gauche dans la même sac et de se prétendre le seul rempart contre l’effondrement en cours !

Pour contrer la chose, il faut les ouvriers. Qu’attendent-ils pour se bouger ? S’imaginent-ils protégés dans leur existence, car leur style de vie n’a rien à voir avec ce que promeut la Gauche post-moderne bien à l’abri dans ses centre-villes, avec son style de vie hédoniste superficiel, la vacuité de son art contemporain, ses prétentions de hipster ou son porte-feuille de bobo ?

Il faut le détonateur ouvrier à Gauche, dans le sens de l’universalisme et de la modernité, pas pour un retour en arrière mais pour un vrai saut dans le futur. Les ouvriers doivent rompre avec le carcan syndicaliste réduisant l’horizon à un bilan comptable forcément trompeur. Ils doivent faire de la politique. Seul leur universalisme et leur réalisme peut empêcher la catastrophe en cours.

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PMA pour toutes : la Gauche post-moderne en rêvait, la Droite l’a fait

  • Date de l’article 28 septembre 2019

La négation de la réalité matérielle est de rigueur pour une société de consommation pour qui tout doit relever d’un choix individuel. L’existence nécessaire d’un homme pour la reproduction se transforme donc en un choix de consommation épaulé par les nouvelles technologies. La Gauche post-moderne, post-industrielle est ravie de cet élargissement des droits individuels, montrant qu’elle n’a été que l’avant-garde de l’ultra-libéralisme.

La procréation médicalement assistée (PMA) accessible à toutes les femmes a désormais le soutien de l’Assemblée nationale, avec peu de présents : 55 députés ont voté pour, 17 contre et 3 se sont abstenus. C’est qu’il vaut mieux ne pas être forcément là pour une thématique littéralement explosive, dont la société française n’a pas encore compris les enjeux.

D’ailleurs, sa validation juridique définitive devrait avoir lieu juste avant l’été, histoire de faire passer la pilule à une société française censée découvrir au fur et à mesure les « vertus » de l’ultra-libéralisme.

La France ne fait d’ailleurs que rejoindre la tendance libérale générale, puisque la PMA pour toutes est déjà légale en Belgique, aux Pays-Bas, au Royaume-uni, en Irlande, au Portugal, en Espagne, au Luxembourg, au Danemark, en Suède et en Finlande. De nombreux autres pays le permettent aux couples de femmes mais pas aux femmes seules, ou inversement.

Les deux prochaines étapes sont à ce titre évidentes. Il y aura d’abord la GPA (les « mères porteuses »), qui s’imposera d’elle-même une fois la digue de la PMA rompue. Cela sera considéré comme un droit de plus pour les couples d’hommes homosexuels, même si on l’a compris cela servira également à des femmes aisées.

Dans tous les cas, il y aura déjà – il y a déjà en partie – la reconnaissance des GPA effectuées à l’étranger. Une fois que la pratique sera bien établie, il y aura une reconnaissance générale.

Ensuite, il y aura la PMA pour les femmes devenues des « hommes » – dans le libéralisme généralisé il n’y a en effet plus de normes. Les députés LRM Raphaël Gérard et Laurence Vanceunebrock-Mialon ainsi que le député La France Insoumise Bastien Lachaud ont pour cette raison prôné la PMA non pas pour toutes les femmes, mais pour toutes les personnes ayant un « appareil reproducteur féminin ».

Mattel vient de sortir, conformément à cette idéologie, des Barbies « neutres sur le plan du genre ». L’ultra-libéralisme est la négation de l’universel : il n’y a plus ni humanité, ni classe, ni nation, ni rien de général. Il n’y a plus que des individus, tous irréductiblement différents. La réforme du Bac commençant cette année va en ce sens : chaque lycéen « choisit » ses matières, il passe son propre bac.

C’est, si l’on veut, une américanisation de la société, au sens d’une atomisation générale de la société. Et même en politique ! L’alliance future entre la Droite et l’extrême-Droite va ressembler à l’assemblage que sont les Républicains aux États-Unis, tandis qu’Emmanuel Macron et la Gauche post-moderne vont ressembler aux Démocrates.

Tant les Républicains que les Démocrates sont un rassemblement de multiples courants, tendances, factions, chacune cédant la prééminence à celle plus forte dans toute une série d’étapes. Emmanuel Macron se dit qu’à ce jeu, il sera forcément gagnant vu qu’il prend la Gauche en général en otage et que sur le plan des valeurs, il a la Gauche post-moderne avec lui.

Il procédera ainsi à une ouverture prononcée vers le cannabis, pour la même raison. Il y a un marché, il le soutient. Il appuie les chasseurs pour la même raison : il y a un marché, un lobby, il y a donc alliance. C’est tout à fait à l’américaine : on est plus dans la politique, mais dans la communauté d’intérêts.

Seule une Gauche éminemment politique peut contrecarrer cette tendance. Seule une Gauche s’assumant telle quelle, levant ouvertement son drapeau – rouge par définition, et uniquement rouge – peut mettre en branle les ouvriers, seule force vierge d’un degré de corruption gigantesque dans le domaine des mœurs.

On assiste très clairement à la fin de la civilisation – à la Gauche de faire en sorte que ce soit uniquement la civilisation capitaliste qui s’effondre et que les acquis de la civilisation soient préservés et amenés à un niveau de développement supérieur.

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Extension de la PMA : l’absence d’une opposition de gauche à l’Assemblée nationale

  • Date de l’article 26 septembre 2019

Le débat parlementaire sur le projet de loi bioéthique est très intense, avec pas moins de 587 amendements déposés sur l’article premier concernant l’extension de la PMA. Au lieu d’être à l’avant-garde de l’opposition, la « Gauche » représentée à l’hémicycle se fait l’accompagnatrice forcenée du libéralisme – ce sont d’autres forces qui, malheureusement, s’accaparent et détournent les valeurs qu’elle devrait porter.

Ce sont surtout la Droite et l’extrême-Droite qui mènent l’opposition à l’extension de la PMA. C’est là quelque-chose de terrible car cela renforce leur hégémonie culturelle sur la société française et leur apparente crédibilité aux yeux des classes populaires.

Il ne faut pas être dupe ici : si beaucoup de Français n’étaient jusque-là pas opposés à l’extension de la PMA, car ils sont très perméables au libéralisme, ce n’était pas pour autant un soutien engagé. Mais quand on rentre au cœur du sujet, quand les vraies questions sont posées, alors les arguments contre la PMA touchent largement la population et tout le monde le sait.

Marine Le Pen s’en donne donc ici à cœur joie pour apparaître démocratique, s’accaparant la morale populaire, rappelant des choses fondamentales : « on ne peut pas naître de deux mères » et le projet de loi revient à « mettre en place un mensonge légal » en faisant croire qu’il n’y a plus de père.

La députée RN se paye même le luxe de préciser qu’elle pense que deux femmes peuvent très bien élever un enfant, ainsi que deux hommes – il faudrait effectivement être très réactionnaire et pétris de certitudes conservatrices pour penser l’inverse.

On a dans le même genre les propos du député Joachim Son-Forget, une personnalité très complexe, brillante mais tourmentée, qui penche vers la Droite. Rappelant avoir apprécié le discours de Marine Le Pen soutenant « l’intérêt premier de l’enfant », il explique alors :

« Les faits sont tenaces. Je ne peux pas entendre que la biologie n’existe pas et que seul l’environnement compte. Je sais que j’ai les yeux bridés, que j’ai une couleur de peau qui fait que quand je croise des Coréens, ils me reconnaissent, étant d’origine coréenne.

Je sais qu’au fond de moi, je suis probablement un bon Haut-marnais, bien de ma campagne haut-marnaise. C’est tout cela qui cohabite en moi. Donc, on ne saurait nier l’un, pour accepter l’autre. Les faits sont vraiment tenaces. »

C’est la même rengaine anti-PMA du côté de la Droite traditionnelle, qui explique en long, en large et en travers en quoi tout cela mène évidemment à l’autorisation de la GPA. Le député LR Arnaud Viala a par exemple reproché au gouvernement et à la majorité de « mentir aux Français », tellement le projet de loi porte en lui « une ouverture presque immédiate » de la GPA.

Rien de tout cela chez les députés liés à la fausse Gauche, celle qui est post-industrielle et post-moderne, qui a pour seul horizon d’accompagner le libéralisme prenant le masque du « progrès » et des « droits ». Des socialistes ont même déposé des amendements réclamant l’autorisation de la PMA post-mortem, alors que le PS a de son côté produit un communiqué pour dénoncer les opposants :

« Celles et ceux qui s’opposent à ce texte continuent malheureusement d’ignorer les familles homoparentales qui vivent dans notre pays et de s’opposer aux droits des femmes. »

Il y a même des fous furieux qui veulent pousser encore plus loin le projet en prônant l’ouverture de la PMA à des soi-disant « hommes transgenres ». Cela aboutirait donc à ce que des personnes ayant voulu être identifiée comme « homme » à l’état civil deviennent… mère !

On nage en plein délire, mais c’est pourtant très sérieusement que cela a été discuté en commission, sous la présidence de l’ancien socialiste Jean-Louis Touraine. Il y a également des propositions de fécondation in vitro dite ROPA, c’est-à-dire le fait de féconder l’ovocyte d’une des femmes d’un couple lesbien puis de faire porter l’enfant à l’autre femme, histoire de faire comme s’il y avait vraiment « deux mamans »…

Ironie du sort, c’est du côté de La République en marche qu’il faut se tourner pour trouver un propos sérieux ayant un minimum de dimension. Ou plutôt, ex-LREM, car la députée Agnès Thill a été exclue du mouvement en juin suite à ses prises de positions allant «  à l’encontre de la Charte et des valeurs inclusives du Mouvement ».

On notera ici qu’avant d’atterrir chez Emmanuel Macron, elle a été membre du Parti socialiste dans les années 1980 et qu’elle est fille d’ouvrier. Ce qu’elle dit dans l’extrait ci-dessous, c’est exactement le genre de propos que devraient avoir des députés vraiment à Gauche, pour s’opposer à l’extension de la PMA :

« Votre loi, Madame la Ministre, est criminelle. C’est souffrance contre souffrance. Il ne faudra pas dire « cette France-là a été humiliée ». Votre loi, c’est s’offrir un être humain. On ne s’offre pas un être humain, Madame la Ministre. Un être humain n’est ni un objet, ni un projet, ni une promesse de campagne.

Loin d’abolir les inégalités, votre loi les aggrave. Votre loi soulève des questions de marchandisation du vivant, d’eugénisme, de sélection, le dévoiement du sens de la médecine et la voie du design de l’enfant parfait « comme nous le voulons » que vous déverrouillez. Au delà des bornes, il n’y a plus de bornes.

Ce n’est pas le droit qui refuse un enfant à ces femmes, c’est la biologie. Il n’y a ni discrimination, ni inégalité et vous le savez très bien. L’affirmer à longueur de média c’est mentir et manipuler l’opinion. La liberté si fièrement revendiquée n’est qu’une liberté de consommateurs. Des Français accèdent au hard-discount reproductif, qu’il faudra reconnaître en France.

Si la PMA, la congélation ovocytaire, le DPI, la recherche sur embryon, si tout cela existe, c’est aussi parce qu’elle enrichit médecins, généticiens, biologistes, patrons de start-up, juristes, avocats, banquiers en sperme et en ovule. Et vous faites semblant de ne pas le voir !

Aidez l’autre, voyez-vous, et vous le savez, c’est l’aider à accompagner ses limites. C’est l’aider à accepter ses limites et vivre avec. Ce n’est pas dépasser le possible humain. On ne peut décemment pas destituer la figure paternelle au motif que des nouvelles familles apparaissent. »

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