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Cédric Villani et le «bien-être animal»: mensonge sur mensonge

En prétendant proposer une loi sur le « bien-être animal », Cédric Villani témoigne de tout un opportunisme sur cette question s’étant développé ces dernières années.

Le problème d’une société où les petits-bourgeois sont nombreux, c’est qu’ils se la ramènent particulièrement. Et plus ils ont des moyens, plus ils donnent des leçons. Ces dernières années auront mis les nerfs à rude épreuve en ce qui concerne les animaux.

On avait déjà eu Aymeric Caron comme chroniqueur parlant de manière ininterrompue de la question animale, se faisant valoir auprès des gens à ce sujet. Bon, au moins il est devenu vegan par la suite. Oui, par la suite, car on l’aura compris c’est Aymeric Caron d’abord, la réalité ensuite. La réalité lui a depuis appris que cela ne se passait pas ainsi et son egotrip l’a amené à une insignifiance complète. De figure nationale, il est passé au statut d’objet médiatique du passé. Vanitas vanitatum, omnia vanitas ! Vanité des vanités, tout est vanité !

On a aussi Aurélien Barreau, un astrophysicien prônant la décroissance et dénonçant la viande, immorale et polluante. Avec ses cheveux longs et ses bracelets indiens, cela change du style beau gosse d’Aymeric Caron. Enfin de la sincérité ! Enfin quelqu’un qui vit ses idées ! Si ce n’était qu’au milieu des bracelets, on trouve une Rolex, Aurélien Barreau les collectionnant. Il ne doit pas y voir une quelconque incohérence, car il se refuse pareillement à dénoncer l’expérimentation animale. De toutes façons maintenant ce qui compte c’est sa philosophie, sa poésie, ses discours sur des univers parallèles. La réalité ? Allons donc, elle ne vaut pas le coup !

On n’est pas gâté, tout de même. Alors, passons. Passons sur telle association de défense des animaux, millionnaire et médiatique, pour qui le véganisme n’est même pas un critère dans son organigramme de direction. Passons sur ces trois milliardaires ayant lancé le référendum sur les animaux, qui n’auront finalement amené ni argent, ni relais, ni réseaux, ni rien.

Passons tout cela, pour voir que tout cela est en définitive politique, et que la politique ne s’improvise pas. Surtout, on est dedans ou dehors, on en fait ou pas. C’est pour cela que les gens détestent la politique, ils pensent que c’est de la poudre aux yeux. Ils ont tort : une politique d’une Gauche authentique, historique, c’est une expression réelle de la base. Mais pour cela il faut se bouger, il faut prendre la parole, et la garder. Cela demande une implication, des responsabilités, sur le long terme.

Sinon, on laisse faire des gens comme Cédric Villani. Il a proposé une loi sur le bien-être animal, qui a été prétexte à deux heures de théâtre de boulevard à l’Assemblée jeudi 8 octobre 2020. Cela chahute, cela hue, cela raconte n’importe quoi, un socialiste cite la nouvelle encyclique du pape, le responsable du PCF s’agite comme un fou s’imaginant avoir un poids… C’est une caricature, c’est à la fois ridicule et sinistre, pathétique et surprenant.

Cédric Villani, bien entendu, s’en moque que sa proposition de loi n’a pas été votée. Il est là pour faire carrière. Député de l’Essonne, il a essayé de devenir maire de Paris et a totalement échoué. Alors il fait comme les actrices américaines : pour se faire bien voir, il parle des animaux.

Et il appartient au groupe Écologie, démocratie et solidarité, une fausse scission de LREM qui sert à faire passer en contre-bande les réformes tout en prétendant qu’elles ne sont pas du gouvernement. Comme cela par la suite le groupe bidon peut appeler à voter Emmanuel Macron, malgré son « opposition ». Les figures importantes de LREM ont d’ailleurs souligné qu’il serait rediscuté de la proposition de loi.

Et Cédric Villani avait prévenu déjà que sa proposition de loi était du Emmanuel Macron au carré :

« Cette proposition ne vise ni à interdire la chasse, ni à interdire l’élevage. Elle souhaite mettre fin aux pratiques les plus cruelles et conforter la France dans son statut de grande nation d’élevage et d’agriculture, mettant en valeur sa qualité, son respect de l’environnement et la compétitivité de ses éleveurs. »

Tout cela est vain, ridicule, et on se passerait même de le constater s’il n’était la réalité des animaux. La situation empire chaque jour, mais il est prétendu qu’il y a des améliorations, qu’il y en aura. C’est aussi vain que celui qui ramasse une bouteille en plastique dans un parc et s’imagine un rebelle changeant le monde. Car il ne change rien du tout et le monde garde ses fondements, entraînant inexorablement… la nécessité de tout renverser.

Pour cela il ne faut toutefois pas être un petit-bourgeois, il faut de l’envergure. C’est peut-être à cela qu’on voit qui est réellement de Gauche et qui soutient vraiment les animaux : à l’envergure des sentiments, des exigences, du sens de l’urgence.

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«Des mesures très floues» dit One Voice à propos des annonces sur les animaux sauvages captifs

Les annonces de la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili sur le « bien-être de la faune sauvage captive » ont suscité un sentiment de victoire chez beaucoup de personnes et certaines associations de la protection animale.

Cet enthousiasme a une certaine légitimé, mais il ne faut pas pour autant être crédule et il faudra des choses concrètes avant de commencer à être satisfait. C’est en tous cas le point de vue des personnes ayant une grande expérience et une grande connaissance de la question, acquise dans la pratique quotidienne et pleine d’abnégation de la protection animale.

Ainsi, on ne sera pas étonné que l’association One Voice, comme à son habitude, se distingue par sa grande lucidité et remarque que les annonces du gouvernement sont « très floues », sans engagement concret, reflétant « la mollesse de notre pays en la matière. »

Selon One Voice, et nous ne pouvons que partager ce point de vue, « la France était et reste donc complètement à côté de la plaque, à rebours des attentes sociétales. »

Nous republions ici l’article de Julia Mothé de One voice, initialement publié sur le site de One voice, qui résume parfaitement la situation ( One voice étant à la pointe du combat sur ces sujets depuis des années) :

« Animaux sauvages captifs : des mesures très floues

Barbara Pompili vient d’annoncer les mesures sur le bien-être animal, attendues depuis plus d’un an, et résultant de groupes de travail dont nous avons fait partie avec les autres associations de défense animale, et les ministres concernés. D’ailleurs, de quoi parle-t-on exactement? D’une loi? D’ordonnances? D’arrêtés? Comme trop souvent en France à ce sujet, on a attendu bien longtemps pour des avancées floues et minimales. Mais personne n’est dupe. Ces mesures vont dans le bon sens, mais sont trop faibles, sont loin de balayer assez de sujets et se situent bien en deçà des attentes sociétales !

Cinq ans pour fermer 4 élevages de visons dont 2 sont traînés en justice ? Il était grand temps!

En quatre ans, sept élevages de visons ont fermé. Il n’en reste donc plus que quatre en fonctionnement. Et parmi ces quatre restants, nous avons engagé des procédures en justice contre deux d’entre eux. L’audience concernant celui de Montarlot est d’ailleurs fixée au 13 octobre prochain.

En tant qu’association rapporteuse du groupe sur la fourrure s’étant réuni au ministère de la Transition écologique durant le printemps et l’été 2019, c’est bel et bien grâce à nos campagnes incessantes et répétées que ces fermes à visons ont fermé au fil du temps ! Avec l’appui de nos partenaires de la Fur Free Alliance qui ont encore récemment interpellé les ambassades de France dans leurs pays.

Quand on pense que la Pologne, deuxième fournisseur de fourrure au monde, va les faire clore et que les Pays-Bas ferment leurs 160 élevages de visons en mars quand ils avaient prévu trois ans pour le faire, on voit que la France prend son temps. Mais nous prenons acte de cette décision tant attendue et poursuivons notre campagne pour que de nouveaux visons ne naissent pas au printemps prochain dans ces fermes maltraitantes et polluantes.

Pas de date pour la fin des cirques avec animaux… Le dressage occulté et des approximations dans la mise en œuvre !

Aucune date de fin des cirques avec animaux n’est annoncée, ni la manière dont cela se fera! Les hippopotames et éléphants seraient les premiers à bénéficier de la fin de la captivité et de l’itinérance. Cela se passerait par vagues. Les fauves en dernier… Mais la ministre oublie que le cirque, ce n’est pas seulement l’itinérance, c’est aussi le dressage, qui est, lui, totalement occulté! Et les animaux qui ne participent pas aux spectacles, qui ne devraient même pas être maintenus captifs?

La ministre de la Transition écologique a reçu les représentants des circassiens la semaine dernière, et les échanges furent « houleux » à en croire les professionnels du dressage. D’autres rendez-vous seraient à prévoir. Un délai de plusieurs années laissé aux cirques pour arrêter l’exploitation des félins est une nouvelle gifle assenée aux lions et tigres qui n’ont jamais connu autre chose de toute leur existence. C’est une gifle pour ceux qui ont été abattus… C’est une gifle aux hippopotames et éléphants qui resteront encore des mois voire des années, certains jusqu’à leur mort dans les camions des cirques. Pour Jumbo, Boulie, Mina et Kamala, Nelly et Brigit, tous sur les routes depuis des dizaines d’années… Pour Baby et Samba aussi.

En vingt-et-un ans de campagne pour l’arrêt des cirques en France, nous avons vu les deux tiers des cirques renoncer aux spectacles avec animaux. A l’époque, il y avait cinq cents félins dans les cirques. Comment l’État fera-t-il pour garantir le respect de ces mesures, quand il n’existe même pas de fichier des animaux sauvages captifs des cirques ? Depuis toujours les félins alimentent le trafic lucratif.

Pour Muriel Arnal, présidente de One Voice :

« Ces annonces arrivent après plus d’un an d’attente. Ce ne serait pas inquiétant si elles n’étaient pas si floues. Plus de vingt-trois pays en Europe ont déjà légiféré avec clarté ! L’Inde, New York ont légiféré ! On attendait de la France un rugissement pour tous ces animaux qui souffrent, elle a timidement miaulé… »

Les marathoniens de l’océan sortiront des bassines chlorées au minimum dans sept ans

Nous nous réjouissons de l’arrêt immédiat de la reproduction et de l’interdiction de l’acquisition de nouveaux cétacés captifs selon nos demandes. La ministre envisage la création d’un sanctuaire; nous proposons notre expertise avec nos partenaires pour cet accompagnement… Hier, deux bélugas retrouvaient une semi-liberté. C’est possible, et tellement souhaitable!

Depuis l’annulation en janvier 2018 de l’arrêté delphinarium adopté en mai 2017, l’État a laissé naître et mourir des dauphins dans les bassins sans agir. On déplore que pendant trois ans, des delphineaux soient nés dans ces bassins. Depuis que nous avons assigné l’État au Conseil d’État pour faute, il l’a fait attendre un an, assurant à la plus haute juridiction administrative que des mesures de bien-être animal arrivaient. Aujourd’hui, ces annonces sont constructives. Nous attendons à présent des précisions concernant le sort des individus actuellement captifs. Une autre question se pose : où vont aller les orques dans deux ans ?

Parmi ces annonces, on déplore l’absence de certains thèmes pourtant fondamentaux, et de décisions fortes, sans être surpris de la mollesse de notre pays en la matière. La France était et reste donc complètement à côté de la plaque, à rebours des attentes sociétales car la ministre ne fixe pas de cadre, ni de date, ni de moyens pour y parvenir. Évidemment, ces paroles ont le bénéfice d’exister, mais il ne faudrait pas que le gouvernement pense que nous nous contenterons de compromissions. On ne peut pas attendre encore dix, quinze ans avant les prochaines avancées ! Les animaux ne le pourront pas.

Julia Mothé »

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Un caniche dans un sac-poubelle, reflet de la barbarie

L’épisode raconté par la SPA – Salon de Provence n’est pas une anecdote, ni un fait divers. L’humanité a un immense problème avec la vie et en France, le rapport aux êtres vivants est particulièrement barbare. Il est fondé sur la destruction ou la peur irrationnelle amenant à la destruction. Ce qu’on trouve à l’arrière-plan, c’est la peur de la sensibilité, au nom d’un formalisme tout à fait bourgeois et d’une indifférence individualiste tout à fait libérale.

On ne dira jamais assez le travail formidable que font les refuges, qui devraient être subventionnés par l’État, avec une prise en charge des salaires et surtout une reconnaissance essentielle des gens qui y travaillent… tout cela, bien entendu, en mettant au premier plan les animaux.

Voici le récit, publié par Les refuges de France (Défense de l’animal), réseau auquel est affilié la SPA – Salon de Provence :

« Un vieux chien retrouvé vivant dans une poubelle à Salon de Provence.

😰 Le 26 septembre, une résidente qui allait jeter ses poubelles a fait une terrible découverte dans un des conteneurs rue Saint-François, en centre-ville. Dans un sac poubelle fermé se trouvait un vieux caniche âgé de 12 ou 13 ans.

😱 L’animal, aveugle et sourd, a été jeté comme un vulgaire déchet.

👉 Le chien dont l’état de santé était critique, a été pris en charge par de la SPA – Salon De Provence, membre de Défense de l’Animal. À son arrivée au refuge, l’équipe lui a immédiatement apporté les soins nécessaires. Pour son bien-être, il a été toiletté et réconforté.

‼️ « Une horreur et une ignominie de plus » Philippe Adam – Président de la SPA – Salon-de-Provence

L’animal n’étant pas identifié, il sera complexe de retrouver son propriétaire.

ℹ️ Pour toute information concernant ce sauvetage, contactez la SPA – Salon-de-Provence.

📷 SPA de Salon et sa région »

 

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Communiqué de One Voice sur la suspension de la chasse aux tourterelles des bois

Après la suspension de la chasse à la glu, voici une nouvelle victoire de la protection animale : la chasse à la tourterelle des bois est elle aussi suspendue ! L’État prétend qu’il y a là seulement un enjeu juridique avec la réglementation européenne à respecter. C’est en partie vrai, mais ce qu’il y a surtout, c’est le travail démocratique des associations de protection animale qui mettent sur la table ces pratiques dépassées et écocidaires. La France change et tout cela devient maintenant indéfendable.

Voici le communiqué de One Voice, qui résume très bien tout l’enjeu qu’il y a derrière la suspension de cette chasse en particulier :

« Les tourterelles des bois graciées !

Pour les tourterelles des bois, faire suspendre cet arrêté était bel et bien une urgence. Surtout quand on sait que leur espèce est en grand danger d’extinction (perte d’habitat, disparition des insectes, bruit, braconnage, et… chasse) ! Quel est le sens des priorités de ce ministère censé protéger la nature et qui se fait déjà taper sur les doigts par l’Union européenne car la France ne respecte pas la directive « oiseaux » ? Suite à notre recours et à celui de la LPO, le Conseil d’État a rendu sa décision, et elle va dans le sens des tourterelles, sauvées du massacre!

Un lobby si puissant qu’il s’insinue jusque dans les décisions préfectorales et ministérielles

Le jour de l’audience, nous apprenions que 68% des vertébrés avaient disparu de la surface terrestre en moins de 50 ans… Pourtant, nous interpellions justement le Conseil d’État une fois de plus sur une question concernant le droit ou non de tuer des dizaines de milliers de ces oiseaux, peuplant pacifiquement notre pays.

Des milliers de tourterelles déjà mortes, et des données toujours pas fiables!

En ce 10 septembre au matin et depuis sa publication, déjà 6287 tourterelles des bois avaient péri dans le cadre de cet arrêté. Au sortir de l’audience, ce chiffre mis à jour quotidiennement était passé à 6368 ! Mais ce qu’on ignore souvent, c’est que ces données déjà astronomiques sont bien en deçà de la réalité, de l’aveu même des intéressés, car elles sont déclaratives : les chasseurs doivent entrer eux-mêmes leurs prises dans l’application « ChassAdapt ». Autant dire, une révolution informatique… pas gagnée d’avance.

L’arrêté du ministère n’avait ni queue ni tête, les tourterelles vont vivre!

Muriel Arnal, présidente fondatrice de One Voice, déclare :

« Comment l’Etat pouvait-il exposer les tourterelles des bois, au bord de l’extinction, aux chasseurs qui, rappelons-le, les tuent pour leur récréation ? Les données fournies ne sont pas fiables, nous l’avons démontré. La chasse – ce passe-temps – ne fait qu’aggraver une situation très préoccupante pour ces oiseaux qui appartiennent au patrimoine commun de l’humanité. Au-delà des mentalités, il est grand temps de faire évoluer les actes ! Aujourd’hui le Conseil d’État nous a donné raison, c’est un immense soulagement. »

Notre équipe sur place a souligné les moments forts du procès et les incohérences du ministère et les a retranscrits sur notre fil Twitter. Après avoir analysé les éléments et les deux avis contradictoires, le Conseil d’Etat a tranché en défaveur du ministère public, donc en faveur des tourterelles!

Le combat pour les oiseaux continue. Que les préfets et ministres se le disent avant de publier de nouveaux arrêtés concernant la chasse quelle qu’elle soit, au tir, à la glu ou la vénerie : nous serons là. À tel point que nous serons d’ailleurs de retour au Conseil d’Etat pour l’audience contre les chasses traditionnelles (six arrêtés sur le piégeage des oiseaux) le 16 septembre 2020 à 10h. »

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Comment le loup a été exterminé en France

Au XVIIIe siècle, il y avait encore des dizaines de milliers de loups en France. Mais avec le triomphe général de la bourgeoisie à la fin du XIXe siècle, l’extermination de cet animal fut décrétée.

L’obsession de la traque du loup remonte à loin. Au IXe siècle, entre 800 et 813, Charlemagne fondait déjà l’institution chargée de les chasser : les lieutenants de louveterie. Toutefois, c’est à l’époque du capitalisme triomphant que l’espèce a été exterminée.

Évalués en France à encore plusieurs milliers d’individus à la fin du XIXe siècle, objet de fantasme d’horreur autant que responsables de dégâts sur les cultures agricoles, le loup devait passer sous le rouleau compresseur de l’administration bourgeoise.

L’histoire de la IIIe République (1870-1940), c’est l’histoire de l’alliance entre la bourgeoisie libérale des villes et des paysans propriétaires des campagnes contre le mouvement ouvrier et le socialisme et c’est dans ce cadre politique qu’il faut comprendre l’extermination complète des loups.

En 1875, le journal L’Avenir Républicain, dont le nom trahit son orientation politique, fustigeait la SPA fondée en 1845 dont une partie de « philosophes profonds et mystiques » :

« ils veulent conserver tous les carnassiers : ours, loups, renards, fouines, éperviers, d’abord parce que ce sont des créatures de Dieu ! et ensuite par ce qu’ils détruisent les rats, les souris, les taupes. Ils veulent conserver les taupes parce qu’elles détruisent les insectes ; ils veulent conserver les insectes parce qu’ils se détruisent entre eux; mais ils veulent que cette destruction se borne à quelques individus qui se trouvent de trop, et que la race soit maintenue. »

La SPA avait en effet ici une approche relevant de la croyance religieuse, quoi qu’elle anticipait, sans le savoir, la compréhension scientifique de Planète comme Biosphère, où chaque espèce est inter-dépendante formant une dynamique générale.

Il faudrait également mentionner le pasteur lyonnais Georges Blot qui en 1907 rappelait dans un « plaidoyer pour les loups » leur filiation avec le chien, décrivant les choses avec une grande sensibilité :

« Mais le loup, que lui avons-nous fait ? De quelle infamie humaine a-t-il été victime ou témoin pour qu’il ne veuille plus, lui, nous tendre la patte ? (…)

L’homme a choisi, voilà tout. Oui, l’homme a choisi ; mais comment ? Là est la question ! Sans doute comme font les forts, en renvoyant d’un coup de pied ou d’un coup de pierre, le méprisé. Alors, dans son cœur de bête déjà ulcéré, peut-être par ce que son frère (le chien) était plus beau que lui, mieux tacheté, mieux fourré, plus gracieux ou plus habile à plaire, le loup sentit la jalousie, la haine devenir implacables ! »

Les défenseurs du loup étaient toutefois bien trop dénigrés pour être soutenus, d’autant plus que les argumentations mystiques les isolaient à la fois de la classe ouvrière, profondément anti-cléricale, que de la bourgeoisie républicaine.

Ainsi, le 12 juin 1880, Pierre Tirard, ministre de l’agriculture, déposait un projet de loi sur « la destruction des loups » dans laquelle il était proposé de relever les primes pour la chasse de l’espèce sauvage.

Les primes instaurées sous le Directoire (1795-1799) étaient devenues trop faibles pour espérer une extermination rapide. Le projet de loi relevait donc les primes à 200 francs s’il est prouvé que le loup a tenté d’agresser un humain, à 100 francs par loup ou louve « non pleine », à 150 francs par louve pleine et à 40 francs par tête de louveteau.

L’idée était également de contourner les lieutenants de louveterie, marqués par la culture monarchiste et plus tournés vers la traque « loisir » que vers l’élimination minutieuse et totale de l’espèce. En plus, cela ne pouvait que renforcer le soutien des petits paysans à la bourgeoisie républicaine.

Le 30 août 1880, le journal régional La Mayenne saluait la mesure et forçait même le trait en liant protection des agriculteurs et défense patriotique :

« Les loups qu’il s’agit en effet de détruire sont, pour la plupart, des envahisseurs qui ont passé la frontière en 1870, à la suite des armées allemandes.

Voilà de quoi, nous l’espérons, donner du cœur au ventre aux tueurs de loups. La Société d’agriculture l’a dit, c’est une question d’humanité. Nous ajoutons, nous : c’est une question patriotique. Donc guerre aux loups, sus aux loups ! »

C’est dire comment la destruction du loup à cette époque était liée à la culture militariste et à l’esprit revanchard nationaliste anti-allemand. Le 3 août 1882, la loi sur la destruction du loup était adoptée.

Et cela va fonctionner à plein régime, avec des pratiques d’une très grande cruauté. Des louves étaient surveillées afin de tuer les louveteaux dès leur naissance, que cela soit par étouffement ou par empoisonnement à la strychnine. En août 1913, le « Journal des débats politiques et littéraires » annonçait que 2 344 loups avaient été tués pour la seule année de 1882, et près de 8 000 entre 1883 et 1894.

La population de loups en France a ainsi été exterminée en l’espace d’une décennie, et cela du fait même de l’engouement général des populations des campagnes pour l’anéantissement du-dit « nuisible ».

Cela si bien qu’en janvier 1940, « le petit Journal » pouvait affirmer que l’éradication du loup n’avait pas été le fait des chasseurs professionnels, les « lieutenants de louveterie », mais par ce qu’il appelle de manière générale la « grande gargamelle » :

« Il faut reconnaître que les loups ont aujourd’hui disparu de nos campagnes, on le doit bien plutôt à l’action de la Grande Gargamelle et de ses émules qu’à celle des veneurs qui chassaient à cor et à cri. Le système de la prime est le plus efficace. (…)

La race dès loups est à peu près éteinte chez nous. Sans la tradition administrative qui maintient toujours là fonction de lieutenant de louveterie — laquelle, d’ailleurs, ne coûte rien au Trésor — qui songerait seulement qu’il y a eu naguère, dans nos campagnes, tant de bêtes malfaisantes qui dévoraient les moutons, et même, à l’occasion, les femmes et les petits enfants ? »

La « Grande Gargamelle » faisait référence au personnage éponyme du roman « Gargantua » écrit en 1534 par le grand classique de l’époque de l’Humanisme français, François Rabelais. « Gargamelle » était l’épouse de « Grandgousier » avec qui elle enfanta « Gargantua ». Ces personnages représentaient une famille de seigneurs mangeant salement et ne respectant aucune bien-séance à table.

Si dans l’esprit de François Rabelais, c’était une manière de critiquer de manière habile et humoristique le manque de raffinement de la classe dominante (seigneurs) de son époque, cela désigna ensuite de manière péjorative les personnes rustres des campagnes.

Ainsi, cette tranche d’histoire doit-elle se comprendre en lien avec le retour actuel du loup. Vraisemblablement venu d’Italie, sa présence a été remarquée dans les Alpes en 1992, avant leur expansion à partir du milieu des années 2000. On compterait aujourd’hui environ 500 loups, avec une forte présence dans le massif des Alpes.

N’est-il pas heureux et bienvenue que cet animal sauvage, liquidé de manière infâme, soit de retour ? N’est-ce pas le signe de la persévérance de la vie sauvage à se maintenir malgré une traque organisée ? Et surtout, cela n’est-il pas une invitation à ne pas répéter les erreurs du passé ?

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Politique

La question animale à l’exemple d’une critique des «abus»

C’est un exemple parlant du fait qu’en ce qui concerne la question animale, on ne peut pas faire semblant. La question a trop d’ampleur, de dignité, de profondeur pour l’aborder « en passant », comme si de rien n’était.

C’est une brève de Lutte Ouvrière, mais il ne s’agit pas de critiquer cette organisation, qui a eu au moins le mérite de chercher à prendre une position sur la question animale (Cause animale, véganisme et antispécisme), même si c’est finalement dans un registre anti-vegan traditionnel.

La voici :

« Élevage de canards dans le Sud-Ouest: Silence dans les rangs

L’association L214 a publié des images d’un élevage de canards dans les Pyrénées-Atlantiques, les animaux baignant dans leurs excréments et des cadavres en décomposition. C’est un ancien salarié qui a donné l’alerte et dénoncé les risques sanitaires pour les travailleurs et pour l’environnement, les excréments se déversant dans un cours d’eau.

Cet élevage avait pourtant reçu la visite de vétérinaires, qui n’y ont rien trouvé à redire ! Une responsable de l’association dénonce la collusion entre certains syndicats agricoles et les pouvoirs publics.

Les patrons de ces élevages-taudis voudraient pouvoir imposer le silence aux travailleurs. Ce sont eux, comme on peut le constater cette fois encore, qui sont les mieux placés pour dénoncer les abus. »

Il n’est pas difficile de comprendre le sens de cette brève. L’idée est simple : si vous cherchez à défendre les animaux, appuyez-vous sur les travailleurs, qui seuls ne dépendent pas des intérêts capitalistes : les patrons, eux, sont prêts à tout. Lutte Ouvrière cherche à happer des pro-animaux dans sa direction.

Sauf que Lutte Ouvrière n’a pas compris que pour les pro-animaux, il ne s’agit pas d’abus, mais de choses inacceptables. En ce qui concerne cet élevage de canards, c’est comme si Lutte Ouvrière disait : les ouvriers des centrales sont les meilleurs alliés des anti-nucléaires, les bouchers les meilleurs alliés des vegans, les militaires professionnels les meilleurs alliés des anti-militaristes, etc.

Et c’est là une question fondamentale : s’agit-il de reprendre la production capitaliste en l’améliorant, en la changeant, ou de modifier fondamentalement la production en s’appuyant sur le niveau déjà atteint en termes de technologie, d’industries, etc. ?

Autrement dit, s’agit-il de nationaliser, socialiser les boucheries, les centrales atomiques, la production de 4×4, les McDonald’s, les Kebab… ou bien de les supprimer ? Le socialisme est-il, finalement, le triomphe politique du syndicalisme général, qui s’approprie les entreprises, ou bien le socialisme est-il l’acte d’une classe et non des ouvriers pris séparément, décidant d’orientations nouvelles, d’une direction nouvelle pour la société ?

Lutte Ouvrière n’a jamais considéré qu’il fallait « révolutionner » la vie quotidienne, c’est donc normal que pour elle un élevage de canards ne peut connaître que des « abus » et non pas être une infamie. C’est pour cette raison que Lutte Ouvrière, dans les années 1970, n’a pas réussi sa fusion avec la Ligue Communiste Révolutionnaire, qui elle prônait la révolution dans la vie quotidienne, mais est passé finalement dans une démarche libérale-libertaire, dont le Nouveau Parti Anticapitaliste est le fruit.

Cette polarisation au sein du mouvement trotskiste au sujet de la question de la vie quotidienne se retrouvait également durant les années 1960 chez les marxistes-léninistes, avec un PCF conservateur et des maoïstes adeptes de la révolution culturelle.

La question animale ramène ce clivage, forcément. C’est d’ailleurs pour cela qu’Eric Dupont-Moretti, le ministre de la Justice pro-chasse, a pu être invité aux journées d’été d’EELV : jamais des gens alternatifs culturellement ne l’auraient fait. EELV a pu le faire, car elle n’est pas pour une révolution de la vie quotidienne.

C’est cela même la question de fond de ce qui se déroule en ce moment à l’arrière-plan, la fracture entre ceux qui veulent rester dans un certain cadre et ceux qui veulent rompre avec lui. La question animale apparaît ici comme l’aspect le plus flagrant, car le plus clivant, le plus net dans le traçage » des frontières.

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Le Parti socialiste va-t-il empêcher le référendum pour les animaux?

Au 18 août 2020, il manque 56 signatures de parlementaires pour lancer réellement le projet de référendum pour les animaux. Parmi ces signatures manquantes, il y a celles des parlementaires socialistes, qui s’alignent ici sur la Droite farouchement opposée à tout débat démocratique et populaire au sujet des animaux.

Le projet de référendum concernant six mesures en faveurs des animaux connaît une réelle dynamique, étant porté à la base par les associations de protection animale. Il a déjà obtenu le soutien de 500 000 personnes, ce qui est considérable puisque il n’y a eu pour l’instant aucune réelle campagne à destination du grand public.

Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, qui est député, a apporté sa signature à ce projet de Référendum d’initiative partagé en faveur des animaux. C’est une bonne chose, il a pris ses responsabilités. Mais il n’est pas suivi par son parti.

À l’Assemblée nationale, le groupe Socialistes et apparentés compte 28 membres, mais seulement 4 d’entre eux signent pour la possibilité d’un référendum : Olivier Faure donc, ainsi qu’Alain David, Régis Juanico et Marietta Karamanli. Merci à eux !

En ce qui concerne le Sénat, c’est pire. Le groupe Socialiste et républicain compte 71 membres, dont seuls 5 signent pour la possibilité d’un référendum : Corinne Féret, Bernard Jomier, Angèle Préville, Laurence Rossignol et André Vallini. Merci à eux !

Si l’ont fait les comptes, cela fait 65 sénateurs + 24 députés, soit 89 parlementaires liés au PS qui pourraient apporter leur signature. Et il n’en manque pour l’instant que 56, alors que le plein semble avoir déjà été fait ailleurs (LREM, écologistes divers, France insoumise, etc.)

Le Parti socialiste porte ici une responsabilité majeure en bloquant la possibilité du référendum (et avant cela de pétition citoyenne), qui représente pour tout le mouvement de la protection animale une occasion importante de s’adresser à la population française.

Que la Droite y soit opposée, c’est dans l’ordre des choses, car elle incarne par définition une hostilité au mouvement démocratique et populaire. C’est la raison pour laquelle Gérard Larcher, le président du Sénat, qui est une figure de la Droite, s’est illustré ces derniers jours par une lettre de soutien à la chasse, « notamment à la chasse aux chiens courants », dans laquelle il laisse sous entendre son opposition au référendum (tout en prenant les formes sur le plan constitutionnel).

La Droite, unie et cohérente dans ses choix, entend bien s’opposer à la protection animale et voit d’un très mauvais œil le référendum pour les animaux. Elle compte d’ailleurs dans ses rangs le Président Emmanuel Macron lui-même, défenseur de la chasse, à propos duquel le Président de la Fédération des chasseurs Willy Schraen relate souvent sa proximité et l’a encore fait très récemment. La Droite compte également dans ses rangs le ministre de la justice Eric Dupont-Morreti, lui aussi ardent défenseur de la chasse, qui préface un livre du Président de la Fédération des chasseurs, farouchement opposé au référendum.

Dans ces conditions, il est d’autant moins acceptable pour les parlementaires se revendiquant de la Gauche de refuser leur signature, car ils se mettent ici à la remorque de la Droite la plus réactionnaire, opposée à un mouvement populaire, celui de la protection animale.

Historiquement, il y a toujours eu de riches personnes soutenant les initiatives pour les animaux. Cependant, il faut bien voir que le mouvement de la protection animale est porté en pratique par une base extrêmement populaire, et particulièrement féminine. Il s’agit de personnes dont le dévouement pour les animaux est sans faille, malgré peu de moyens et une opposition souvent agressive.

Ne pas voir cela aujourd’hui, l’ignorer, c’est se mettre à l’écart de la Gauche, de sa tradition, de son parcours historique et de ses valeurs démocratiques et populaires.

Que les parlementaires socialistes aient des interrogations, des craintes, voire des réticences à propos des mesures ou de certaines mesures soumises par le référendum pour les animaux, c’est une chose. Cependant, le sujet est sur la table et il est porté par un mouvement populaire. Alors les parlementaires de gauche n’ont pas le choix : ils doivent assumer le débat démocratique et permettre le référendum, pour apporter ensuite leurs arguments.

> Lire également : Pourquoi donc le journal L’Humanité mène-t-il campagne contre le «référendum pour les animaux»?

En attendant, en continuant à refuser d’apporter leur signature, les parlementaires socialistes confisquent le débat. Ils porteraient une lourde responsabilité si le projet de référendum venait à échouer. Gageons que le « RDV de la Gauche d’après » organisé par le PS du 28 au 30 en guise d’université d’été soit un lieu d’échanges et de remise en cause pour les parlementaires qui s’entêtent à faire le jeu de la Droite la plus réactionnaire.

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Politique

Oui, Willy Schraen, la «guerre civile»!

Dans son interview au Journal du Dimanche, le président des chasseurs Willy Schraen menace : on va vers la « guerre civile » s’il continue à y avoir les graines de la « grande révolution animaliste ». Ce qu’il exprime ici, c’est sa terreur devant la lutte de classes, qui ne peut que renverser le régime.

Willy Schraen est un bourgeois comme on en fait plus, un bourgeois capable de flairer la menace subversive, à l’ancienne, comme les gaullistes savaient le faire. C’est que les gaullistes étaient cultivés, très cultivés même, alors que la bourgeoisie d’aujourd’hui est simplement utilitariste ; sa culture s’est ratatinée, ses connaissances sont factices et il n’y a plus que l’idéologie de la consommation débridée, dont l’art contemporain avec toute sa vacuité est le plus grand symbole.

Willy Schraen, lui, a compris que hors du gaullisme point de salut : il faut une Droite populaire, solidement appuyée sur le conformisme de la France profonde, pour que le régime capitaliste puisse avoir en France de solides fondements. Alors, il est en grand stress, car il est en train de s’apercevoir que ce que Mai 1968 avait échoué à faire, notre époque le réalise. C’est tout le mode de vie français « à l’ancienne » qui se voit ébranlé, voire remis en cause.

De par son sens de l’Histoire, Willy Schraen a compris que tout est alors une question de vision du monde. Et pour lui il est encore temps, urgemment temps même, d’assécher l’émergence d’une vision du monde raisonnant en termes de planète et ne considérant pas les animaux comme des ressources. Si on ne le fait pas… le conflit est inévitable.

En ce sens, il a tout à fait raison, et la Gauche, s’appuyant sur ses fondamentaux historiques, doit simplement reprendre à l’inverse, ses propos au Journal du Dimanche du 16 août 2020 :

« Aujourd’hui, ses tentatives malsaines [à Nicolas Hulot] de rattrapage en essayant de faire passer le Covid pour un cri d’alerte de la biodiversité, c’est du racolage idéologique.

C’est semer les graines d’une tempête qui emportera tout. A ce rythme, on aura une guerre civile (…).

Elle [= l’écologie] va s’essouffler car à un moment on ne pourra pas toucher au pré carré vital des Français. Le bon sens et la raison vont revenir.

Cette grande révolution animaliste n’aura pas lieu.

Quand ils iront mieux, on pourra se poser autour d’une table. Je serai heureux d’y participer car j’ai une vraie vision écologique. »

Il est évident que le Covid-19 est le produit d’une crise de la biodiversité, que les chasseurs sont des figures du passé, que le rapport aux animaux doit être changé, que le « pré carré vital des Français » n’est que le masque d’un mode de vie individualiste consommateur toujours plus vide dans son contenu culturel et toujours plus empli d’exploitation, d’aliénation, de souffrances morales, psychologiques et physiques.

Alors, oui, Willy Schraen, la « guerre civile », ou plus exactement la révolution est inévitable. Car le monde ne restera pas tel qu’il est, car le changement complet des mentalités est nécessaire, car la planète est malade d’une humanité qui a totalement perdu toute orientation intellectuelle, culturelle, morale.

Et pour cette guerre civile, il y a deux camps qui s’appellent simplement : la Gauche et la Droite.

> Lire également : Le ministre de la justice Eric Dupond-Moretti en duo avec le chef des chasseurs Willy Schraen

 

 

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Le ministre de la justice Eric Dupond-Moretti en duo avec le chef des chasseurs Willy Schraen

La nomination de l’avocat Eric Dupond-Moretti avait surpris, mais en dénonçant agressivement les anti-chasse, on a compris le sens du coup tactique par Emmanuel Macron.

Le Journal du Dimanche a depuis longtemps une orientation pro-Macron, comme quoi le groupe Lagardère l’apprécie particulièrement. Ce dimanche, le « JDD » a lancé une double offensive :

– une interview de Willy Schraen, le président des chasseurs, où celui-ci souligne sa proximité avec le régime ;

– la « révélation » que le ministre de la justice a écrit la préface d’un ouvrage de Willy Schraen prochainement publié, en prenant entièrement partie pour les chasseurs.

Le « JDD » n’a pas oublié deux choses, signe qu’il agit de manière commandée. Tout d’abord, il parle de l’affaire Elisa Pilarski, tuée en novembre 2019, en disant que les résultat des tests ADN sur les chiens seront disponibles fin août, en insistant bien que la famille d’Elisa Pilarski ne veut pas qu’on incrimine la chasse à courre en général.

Ensuite, il donne la parole aux organisateurs du « référendum pour les animaux » pour une petite tribune appelant à ne pas voir la démocratie se voir confisquée. C’est que la récolte des signatures pour la possibilité de ce référendum patine grave, la tribune constatant avec amertume qu’en fait le personnel politique est structurée à l’arrière-plan sans qu’on le sache :

« Nous nous étonnons que le président du Sénat assure, dans une lettre au président de la Fédération des associations de chasseurs aux chiens courants, que nous nous sommes procurée, son « attention quant à l’avenir que pourrait connaître » ce référendum. »

La naïveté des milliardaires ayant lancé cette idée de référendum – Xavier Niel (Free), Marc Simoncini (Meetic) et Jacques-Antoine Granjon (Veepee, ex-Vente-privee.com) – est ici assez surprenante. Elle tient sans doute à ce qu’il s’agisse de nouveaux bourgeois, né sur le terrain de la modernité technologique et coupé de la bourgeoisie traditionnelle.

Surtout que l’on sait désormais que le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, est ouvertement pro-chasse, lui-même pratiquant la « fauconnerie ». Dans sa préface à l’ouvrage de Willy Schraen, il y va fort, comme on l’apprend par le Journal du Dimanche : les tenants de défense des animaux seraient des « illuminés », des « intégristes », il s’agit d’un « extrémisme », les chasseurs doivent « relever la tête ».

En allusion aux autodafés nazisme et au barbecue de viande en même temps, Eric Dupond-Moretti dit même avec provocation que :

« Ce livre, les ayatollahs de l’écologie s’en serviront pour allumer le barbecue où ils cuiront leurs steaks de soja. »

Le « JDD » nous dit que ces propos datent d’avant sa nomination. Cependant, il aurait alors fallu bloquer la préface après que la nomination ait eu lieu. En réalité, il s’agit d’une annonce politique : les chasseurs peuvent y aller, les partisans de la défense des animaux vont se faire isoler et punir. On comprend qu’Eric Dupond-Moretti soit pour briser tout le système juridique : ce qu’il veut, c’est d’une « justice » aux ordres du régime, qui annonce où cogner.

Quant à Willy Schraen, qui publie donc « Un chasseur en campagne », ses propos dans l’interview au « JDD » sont assez typiques, c’est-à-dire subtilement politique, très doué tactiquement, et totalement réactionnaire, avec une propension à l’outrance et à la volonté de détruire. Bref, c’est du Willy Schraen.

La maîtrise est complète et le populisme total. Il dit ainsi plusieurs fois « nous les ruraux ». Le reste est à l’avenant : « la France rurale a l’impression d’être fortement humiliée », « on va maintenir la chasse à la glu » (quel que soit l’avis du gouvernement), « il ne faut pas donner [le ministère de] l’écologie aux écologistes », « Hulot a failli mettre le pays à feu et à sang », le référendum pour les animaux est un « totalitarisme de la rue », etc.

Son lyrisme est parfaitement rodé et soit l’interview a été retravaillée à de nombreuses reprises, soit c’est un fin orateur, d’esprit assez baroque il faut le dire :

« On est en train de créer un nouvel ordre moral, une sorte de tribunal populaire écologiste animaliste. Cette écologie ressemble à l’Inquisition. On veut nous crucifier.

Ces gens nous expliquent que l’animal et l’homme ne font qu’un. Je suis désolé mais le poisson rouge dans le bocal de mon fils, ce n’est pas mon frère. Dire qu’il faut un ministère de la Condition animale, c’est de la folie furieuse. »

Dénoncer l’Inquisition tout en faisant une allusion à la crucifixion du Christ juste après, cela demande un certain style. Et, donc, tout en niant un quelconque « pacte », Willy Schraen avoue avoir soutenu Emmanuel Macron aux élections européennes et avoir cherché à contrer les gilets jaunes.

Emmanuel Macron qui a nommé ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, Eric Dupond-Moretti qui a écrit la préface de l’ouvrage de Willy Schraen avant d’être nommé. Willy Schraen qui connaît bien Emmanuel Macron. Tel est le nom de la nouvelle trinité : le Père Emmanuel Macron, le Fils Eric Dupond-Moretti et celui qui se veut Saint-Esprit : Willy Schraen.

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Écologie

Atlas des vétérinaires: une situation indigne par rapport aux animaux

L’ordre des vétérinaires a publié son atlas national pour 2020. Ce qu’on comprend, c’est que la nature libérale de la profession est un préjugé du passé.

On trouve dans l’atlas une photographie qui dit absolument tout sur la nature des vétérinaires en 2020 en France. On y voit une vétérinaire, une cliente et un animal. Mais ce dernier est flou, le cadrage préférant insister sur la cliente ravie et la vétérinaire dans une posture commerciale digne des années 1970.

La fonction de vétérinaire joue en effet sur la corde de l’amour des animaux, mais dans les faits c’est bien différent. Il y a ainsi, comme le dit l’atlas, 18 874 vétérinaires inscrits à l’ordre, dont 10 225 femmes. Or, toutes leurs activités relèvent pratiquement entièrement du secteur privé. Cela signifie que c’est le marché qui décide, pas les besoins des animaux. Qu’ils le veuillent ou non, les vétérinaires portent le capitalisme.

Cela est vrai y compris des vétérinaires s’occupant plus spécifiquement des animaux dits de compagnie, qui en représentent la grande majorité. Ce chiffre de 15 176 vétérinaires s’occupant de ces animaux est d’ailleurs surprenant, il semble ridicule en fait, en comparaison au nombre d’animaux dits de compagnie par exemple.

Et encore cela est-il encore plus vrai, puisque la plupart des vétérinaires s’y connaissent en chien et chats, mais peuvent se voir rapidement débordés sur le plan des connaissances pour les rats, les hamsters, les cochons d’Inde, sans parler des oiseaux qui relèvent encore plus d’un monde à part.

Qui plus est, tous ne sont pas chirurgiens ou pas spécialisés (en dentisterie, neurologie, etc.) et tous ne disposent pas, très loin de là, forcément du matériel nécessaire. Seule une planification centralisée, autour de centres de soins quadrillant le pays selon les besoins, peut correspondre à la réalité et satisfaire les exigences des animaux à soigner.

Il suffit de regarder les cartes. La situation en Auvergne-Rhône-Alpes est un scandale, celle en Corse un drame.

Cela est d’autant plus vrai pour les « animaux de rente ». Qu’un vétérinaire participe déjà à la boucherie est déjà incohérent au possible. Mais on voit en plus qu’il n’y a que 6 411 vétérinaires pour s’occuper des animaux de rente.

Cela donne entre les centaines et les centaines de milliers d’animaux de rente et une poignée de vétérinaires censés s’occuper d’eux…. c’est-à-dire en réalité, vérifier que la production puisse fonctionner sans blocages majeurs. Ils sont d’ailleurs payés 30 % plus grosso modo que les vétérinaires pour les animaux dits de compagnie.

Voici la carte pour les bovins, une carte tout en vert, juste pour dire : tout va bien, il y a plus d’un vétérinaire pour 10 000 bovins !

Pour les cochons… il y a un pays sans vétérinaires pour ainsi dire, à part en Bretagne !

Pour les chèvres et les moutons, on a le même panorama.

Il en va de même pour les poulets.

Il suffit de comparer ces cartes avec celle montrant le nombre de vétérinaires spécialisés dans les chevaux, ici en rapport avec les établissements équestres (la carte des élevages équins est très proche). Là, comme le cheval a une valeur économique reconnue, les vétérinaires sont présents. Les animaux dits de rente ne sont que de la matière première et leur vie destinée à la mort implique une absence de soins aux yeux d’un capitalisme cynique et cohérent dans son approche pragmatique meurtrière.

On l’aura compris : les vétérinaires sont sympas quand ils sont jeunes ou encore étudiants, avant de devenir des carriéristes basculant dans le cynisme. Comment expliquer sinon cette disparité du décalage par rapport au revenu moyen des vétérinaires ? Au Mans et à Poitiers il n’y aurait que des bourgeois, donc les prix sont bien plus élevés ?

Voici ici les salaires en moyenne pour les vétérinaires s’occupant des animaux dits de compagnie et qui sont établis dans l’exercice libéral. Ils sont 11 202 et gagnent bien plus que les 3 425 salariés du secteur libéral (qui gagnent pratiquement 38 000 euros en moyenne).

Cette situation est intenable et indigne. Il faut évidemment nationaliser tout le secteur des vétérinaires et planifier les centres de soins en fonction des besoins, en les reliant bien entendu aux soins prodigués aux animaux de la vie sauvage. Cela présuppose bien entendu une approche bienveillante envers les animaux et non pas un esprit mercantile ou expérimental ; le contre-exemple connu est « Faune Alfort » qui s’occupe d’animaux sauvages mais dépend de l’école vétérinaire de Maisons-Alfort, et donc de l’expérimentation animale, d’une vision utilitaire des animaux, etc.

Il ne faut par contre guère attendre quelque chose des vétérinaires eux-mêmes. Seule une poignée a une conscience générale de la situation, les autres font leur carrière et ne s’investissent par exemple jamais contre la chasse ou même en faveur des animaux en général. Ils n’apportent aucun soutien au refuge, à part pour une poignée. Ici, les ASV (Auxiliaire Spécialisé Vétérinaire) disposent par contre d’un niveau de conscience bien plus élevé.

Cela signifie que pour faire les choses bien, il faudra établir des centres de soins avec des relais et non pas négocier avec chaque vétérinaire individuellement, ce qui ne pourrait aboutir à rien. L’État, à condition qu’il soit réellement porté par le peuple, qu’il soit démocratique, mettra les moyens et fixera les orientations : les vétérinaires devront suivre, ils ne sont qu’un maillon de la chaîne, ce n’est pas à eux de commander.

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Écologie

Pourquoi donc le journal L’Humanité mène-t-il campagne contre le «référendum pour les animaux»?

Le journal L’Humanité a publié récemment une tribune, puis une interview, pour dézinguer le projet de référendum d’initiative partagé concernant six mesures en faveurs des animaux. La protection animale est refusée au nom du capitalisme agricole, avec le mythe réactionnaire de l’élevage « paysan ».

L’Humanité a publié une tribune le 21 juillet 2020 intitulée « Quand des prédateurs capitalistes se soucient du bien-être animal ». Elle est écrite par Gérard Le Puill, qui fait figure de monsieur agriculture au PCF où il écrit régulièrement à ce sujet dans la revue théorique « Économie et politique ».

Dans sa tribune, il se fait directement le porte-parole du capitalisme agricole français, refusant toute amélioration de la condition animale au prétexte de la concurrence mondiale :

« Supprimer seulement en France la manière tout en « case, box ou stalle » pour les veaux, agneaux, vaches et truies conduirait les metteurs en marché hexagonaux à importer des viandes de veaux, de porcs et autres élevés en « case » en « box » ou en «stalle » dans d’autres pays de l’Union européenne. Ce qui aboutirait, en même temps, à une réduction de l’emploi en France et à un déficit accru de la balance commerciale. »

Gérard Le Puill parle directement au nom de ce capitalisme agricole français, expliquant au sujet des œufs par exemple que « la filière est très engagée vers une sortie progressive du système de poules pondeuses en cage. » Pour cette raison, il faudrait la préserver de tout changement législatif et surtout pas que la population française donne son avis sur la question.

C’est, au sens strict, un argument capitaliste et c’est d’ailleurs celui que les industriels utilisent régulièrement en matière environnementale ou sociale. Avec un tel raisonnement, il ne faudrait pas lutter pour des augmentations de salaire ou la protection sociale, parce que les autres pays du monde ou de l’Union européenne ont de moins bonne pratique et font concurrence, il faudrait d’ailleurs ne jamais rien dire et même dire merci patron.

La question des accords commerciaux avec des pays exportateurs de viandes est bien sûr un véritable problème, mais cela n’est pas une raison pour refuser que les choses changent en France. Cet argument de la concurrence mondiale, utilisé de cette façon, n’est qu’un prétexte pour empêcher toute mesure en faveur des animaux.

Il y a à l’arrière-plan un point de vue profondément rétrograde, prétendant qu’il existerait encore en France une paysannerie élevant des animaux, alors que cela fait bien longtemps que les éleveurs sont des capitalistes et que ce secteur est ultra modernisé, considérant l’animal comme une marchandise.

Gérard Le Puill a donc beau jeu ici de dénoncer les « prédateurs capitalistes » à l’initiative du projet de « referendum pour les animaux », car il ne vaut pas mieux en proposant à la place de défendre les capitalistes utilisant les animaux à leurs profits.

Notons au passage que L’Humanité ne se pose pas autant de question sur les « prédateurs capitalistes » quand il s’agit de sponsoriser la « Fête de l’Huma », où on a pu voir ces dernières années un stand Groupe Dassault, propriété de la richissime famille capitaliste du même nom, exposant des avions de guerre.

Tout cela est fort dommageable pour les animaux. Et, donc, cet argument des « milliardaires » a été utilisé une nouvelle fois dans L’Humanité dans son édition du 31 juillet 2020 avec une interview de Jacqueline Porcher. Elle est sociologue à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (un organisme d’État servant le capitalisme agricole) et explique cette fois que les défenseurs des animaux… n’aiment pas les animaux !

Naturellement, l’initiative du projet de « référendum pour les animaux » vient des richissimes capitalistes Jacques-Antoine Granjon, Xavier Niel et Marc Simoncini, et on peut comprendre que cela ne soit pas attirant pour des gens de gauche. Cependant, ce n’est pas une raison pour raconter n’importe quoi en enfonçant les associations de protection animale embarquées dans la démarche.

> Lire également : Lancement du projet «référendum pour les animaux»

Le problème, c’est que Jocelyne Porcher ne croit pas en un monde meilleur, où l’humanité aurait un nouveau rapport avec les animaux, sans les exploiter, sans les martyriser, etc. Son modèle, c’est « l’élevage paysan » d’avant les « transformations du capitalisme au XIXe siècle », avec « des races locales en libre parcours et abattage à la ferme »… Dans le genre rétrograde, et surtout mensonger, difficile de faire pire.

Alors elle explique que ce projet de referendum accréditerait sa thèse selon laquelle « la cause animale est devenue celle du capital » (elle a écrit un livre à ce sujet). Forcément, défendre les animaux ne va pas dans le sens du retour au XIXe siècle qu’elle défend, et qui relève d’ailleurs bien plus du pétainisme que de la Gauche historique.

Du coup, elle raconte n’importe quoi, pour dénigrer. L’interdiction de l’expérimentation animale ? Cela ne servirait à rien car « c’est déjà dans la loi ». La mesure concernant les animaux de cirque ? Elle ne servirait à rien, car ceux-ci sont « en voie de disparition ». Et en ce qui concerne la chasse à courre ? Là encore, cela ne concernerait « que très peu d’animaux », donc ce serait inutile.

Si de tels arguments sont possibles, dans « L’Huma », c’est que la Gauche en France est à la ramasse depuis des années et des années sur la question animale. Elle n’a jamais su se tourner vers le monde de la protection animale, des refuges animaliers, du végétarisme, du veganisme, etc.

Pourtant le monde ne l’a pas attendu pour évoluer. Et comme la Gauche n’est pas là pour donner un contenu social à des questions fondamentales comme celle des animaux, c’est le capitalisme qui s’en empare, pour tenter de se moderniser. Si la Gauche avait fait son travail, on n’en serait pas là, avec des milliardaires pratiquant une véritable OPA sur le milieu de la protection animale.

En attendant, la question est sur la table et les associations de protection animale ont décidé de porter l’initiative, en souhaitant ce référendum pour avoir une large audience auprès de la population. Les députés et les sénateurs de gauche devraient donc les soutenir, au moins pour une raison démocratique (il faut 185 parlementaires signant pour lancer une pétition et accéder ensuite au référendum).

Tel n’est pas le cas, puisque seuls quelques députés et sénateurs de gauche apporte leur soutien pour l’instant, d’après le site referendumpourlesanimaux.fr (Alain David, Olivier Faure, Régis Juanico et Laurence Rossignol du PS, Elsa Faucillon du PCF ainsi que Guillaume Gontard du groupe communiste au sénat).

Le 31 juillet 2020, il manque ainsi 63 parlementaires pour lancer la pétition préliminaire au référendum ; les députés et sénateurs de gauche porteraient une lourde responsabilité face aux associations de la protection animale s’ils continuaient à leur refuser la possibilité d’un referendum.

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Le SOS du sanctuaire pour animaux «Domaine des Douages»

[photo : sanctuaire des Douages ]

Les refuges animaliers sont dans une situation très précaire depuis toujours. La crise sanitaire ne les a pas aidé, comme cela avait été souligné ici à plusieurs reprises.

Dimanche 26 juillet 2020, les associations de protection animales et une centaine de refuges publiaient une tribune, énième appel à l’aide. Le gouvernement n’en a rien à faire, pas plus que l’Assemblée nationale qui a refusé début juillet un fonds d’urgence pour les aider.

Les refuges à aider sont nombreux, et divers. En voici un, un parmi d’autre se dira-t-on : le « Domaine des Douages ». Pour les animaux qui y vivent par contre, ce n’est pas « un refuge parmi d’autre », mais leur maison. Et il y a péril en la demeure.

Voici le SOS lancé, qu’on ne peut que soutenir :

« Le domaine des Douages est un sanctuaire créé en 2009, qui s’étend sur 100 hectares et se situe dans la Nièvre, ce qui fait des Douages le plus grand sanctuaire de France.

Dominique, 60 ans, ancienne éleveuse, devenue vegan, s’occupe à temps pleins de plus de 850 animaux, tous issus d’élevages ou sauvés des abattoirs.

Seulement voilà : noyée sous une charge de travail immense, Dominique lance aujourd’hui un appel à l’aide. La raison ? Un manque cruel de dons, et donc d’argent, indispensable à l’entretien du sanctuaire, à l’achat de matériel et de nourriture pour ses centaines d’hôtes, ainsi que pour les factures du vétérinaire.

Cette année, la canicule a brûlé la totalité des ressources alimentaires des animaux : les champs. Nous avons donc dû piocher dans leur précieux stock de foin d’hiver.

La période hivernale risque d’être très difficile pour nos animaux que ce soit pour la nourriture mais également pour les protéger du froid, car des travaux doivent être faits pour isoler les bâtiments.

La place ne manque pas… Nous sommes en mesure d’accueillir d’autres animaux ! Mais pour cela, la bonne volonté ne suffit pas. Il nous faut les moyens, une fois sauvés, d’entretenir les pensionnaires dans les meilleures conditions possibles aussi longtemps qu’ils vivent.

« Après dix ans de combat au quotidien, sept jours sur sept et 24 heures sur 24, pour sauver les animaux de l’abattage, je me demande si je vais pouvoir tenir le coup. Si je dois arrêter, que deviendront alors mes 850 animaux ? Mes moutons, poneys, génisses, juments, oies, poules, canards… Aucune association ne les reprendra. Ce sera l’euthanasie pour les plus faibles ou les plus âgés, et l’abattoir pour les autres. »

Le sanctuaire ne recevant aucune subvention de l’État, les dons sont le seul recours pour l’empêcher de fermer. »

 

>> Pour aider :

DONS : https://domainedesdouages.com/donner/
PARRAINAGES : https://domainedesdouages.com/parrainer/

 

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Covid-19: 100 000 visons d’un élevage tués, exemple d’un terrible enjeu

L’industrie de la fourrure était déjà criminelle, mais avec le covid-19 elle se transcende dans l’horreur, avec comme en Espagne des opérations d’extermination à grande échelle.

La crise sanitaire est d’une ampleur énorme. On nous a dit qu’il n’y avait pas de transmissions humains-animaux, mais en pratique cela semble surtout hors de contrôle. Cela est d’autant plus vrai pour des lieux contre-nature comme les élevages, où des centaines et des centaines d’animaux sont enfermés dans des conditions plus que révoltantes.

L’État espagnol a ainsi pris des mesures pour un élevage de Puebla de Valverde, en Espagne, où 92 700 visons sont condamnés à mort, car les tests PCR ont révélé qu’ils avaient été infectés par le covid-19. Les Pays-Bas avaient pris les mêmes mesures déjà il y a plusieurs semaines pour une vingtaine d’élevages.

L’État espagnol avait bloqué l’élevage depuis le 22 mai et a pris la décision en constatant que le covid-19 se répliquait à grande vitesse parmi les animaux. Des vétérinaires affirment que c’est le cas chez les visons, les furets et les chats, même si le risque d’un passage à l’être humain est « peu probable ».

On est en droit de se demander ce qu’est ce « peu probable » à une époque où la nature subit les attaques forcenées d’un capitalisme prêt à tout engloutir. Encore un peu et on passe dans le film La planète des singes où les chats et les chiens sont tous morts, victimes d’une épidémie et remplacée par des singes.

Il faut voir les choses en face : si demain, il est constaté que les chats transmettent le covid-19, par exemple… ou n’importe quel autre animal… l’extermination massive sera pratiquée. Pour les chats, tous les animaux errants seront tués, ceux vivant dans des familles humaines passeront sous la coupe de l’arbitraire.

Le capitalisme ne va pas se remettre en cause pour autant : il continuera ses destructions et résultat le processus continuera, toujours plus meurtrier… Quant au problème de fond, il est simple, on l’aura compris : des êtres vivants sont considérés comme de la matière première. Pour les visons, l’exemple est on ne peut plus clair : les animaux sont impropres à la consommation de fourrures, donc on s’en débarrasse, à grande échelle.

Cela est déjà arrivé à maintes reprises, comme récemment en Chine où des millions de cochons ont été tués pour stopper la peste porcine. C’est du massacre à grande échelle, dans le cadre d’un massacre à encore plus grande échelle : celle de la planète.

On paie ici le prix d’une mentalité passive de consommation destructrice, façonnée par le capitalisme pour répondre à ses besoins. Et malheureusement, la crise du covid-19 n’a pas encore servi de leçon. Elle n’est pas terminé, cela étant. Elle n’est pas prête de se terminer… ni les tourments d’un monde agonisant, enfantant un monde radicalement nouveau, car là plus rien ne tient, plus rien n’est tenable.

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Lancement du projet «référendum pour les animaux»

Un référendum pour faire progresser la condition animale : tel est le projet lancé par en haut, mais avec le soutien logique d’associations disposant de peu de moyens et de peu de leviers pour faire avancer les choses.

Quand il n’y a pas d’initiative par en bas, il y en a par en haut, car un espace démocratique inoccupé se voit forcément utiliser. En l’occurrence, on a une proposition de référendum qui a été lancée à l’initiative de Hugo Clément, Marc Simoncini, Jennifer Bierna, Marie Tabarly, Xavier Niel et Jacques-Antoine Granjon.

Hugo Clément est un journaliste végétarien totalement extérieur à la tradition de la lutte vegan, mais ayant un énorme succès médiatique ces derniers mois autour du thème de la condition animale ; Marie Tabarly est une navigatrice et comportementaliste équin.

À leurs côtés on a donc des capitalistes chevronnés formant des poids lourds financiers : Xavier Niel (Free), Marc Simoncini (Meetic), Jacques-Antoine Granjon (vente-privee.com).

En ce qui concerne Jennifer Bierna, c’est une juriste, qui s’occupe de la communication du groupe Illiad auquel appartient Free (et accessoirement ou pas, elle est une cadre de la Droite, conseillère au plus haut niveau possible, y compris gouvernemental).

Ce sont eux qui sont à l’initiative du projet « référendum pour les animaux », présenté comme une « initiative citoyenne, engagée et politique en faveur de la cause animale ». Ce sont eux d’ailleurs qui ont pris la parole pour présenter pendant 1h30 le projet, à la Station F, un campus de startups ouvert par Xavier Niel à Paris.

Comme quoi, la politique c’est quand des citoyens multimillionnaires prennent la parole ? Et pourquoi le font-ils ? Par philanthropie à l’américaine ? Par calcul ? Par intérêt ?

En tout cas, de nombreuses associations se sont insérées dans l’initiative, n’ayant, de facto, pas le choix. En effet, la situation est dramatique : il n’y a ni relais, ni financement, ni investissement humain suffisant dans la défense des animaux. Pour faire du bruit, il y a toujours des gens. Pour remplir son Facebook ou son compte Instagram, les gens sont prêts à agir de manière véhémente. Mais dès qu’il y a toutefois un travail de fond à mener, silencieux et ingrat, invisible et difficile, il n’y a plus personne.

L’idée de pousser à un référendum apparaît donc comme soit une utopie formidable, soit au moins un levier de plus. Mobiliser en faveur de la signature de 185 parlementaires et de 10% des personnes inscrites sur les listes électorales (ce qui fait presque 5 millions de signatures à recueillir) va faire du bruit et c’est déjà bon à prendre. Et si cela marche, un référendum d’initiative partagée imposerait encore plus le thème de la condition animale.

Participent donc à la proposition d’un référendum pour les animaux les associations ASPAS, AVA, CIWF, Code Animal, CRAC, Fondation Brigitte Bardot, Fondation GoodPlanet, L214, L’alliance anti-corrida, LPO, On est prêt, One Voice, PAZ, PeTA, Pro Anima, Rewild, Sea Shepherd, la SPA, Welfarm.

On note évidemment tout de suite l’absence de la principale structure de refuges en France qu’est la Confédération Nationale Défense de l’Animal. C’est fort dommageable. En même temps c’est tout autant de galères en moins pour elle. Car les associations signataires se retrouvent dans une situation compliquée.

D’un côté, elles avaient, au moins pour beaucoup d’entre elles, intérêt à signer car le référendum consiste en des points les concernant directement :

1 : Interdiction de l’élevage en cage

2 : Interdiction des élevages à fourrure

3 : En finir avec l’élevage intensif

4 : Interdiction de la chasse à courre, du déterrage et des chasses dites traditionnelles

5 : Interdiction des spectacles avec animaux sauvages

6 : Fin de l’expérimentation animale

Cela va faire du bruit en leur faveur ; il y a déjà des soutiens people, artistiques, etc. comme avec Alessandra Sublet, Nicolas Hulot, Juliette Binoche, Tryo, Stéphane Bern, Nagui, Nicolas Sirkis, Julien Courbet, Sheila, Pascal Obispo, Bruno Solo, etc.

De l’autre, il y a trois obstacles, insurmontables.

Le premier, c’est l’arrière-plan. Les multimillionnaires à la barre, c’est quelque chose qui fait qu’on ne sait pas où on va. Le 30 juin 2020, Xavier Niel a racheté Paris Turf, le quotidien des courses hippiques. Et le 2 juillet 2020, il prend la défense des animaux ? C’est un bon exemple du fait que pour les grands capitalistes, tout sert de pion.

Le second, c’est que pour rassembler les signatures pour que le référendum se tienne, il faut d’abord avoir les 185 parlementaires. Cela signifie composer et se soumettre à ces parlementaires. Or, cela converge parfaitement avec l’apparition toute récente d’un nouveau mouvement « écologiste » et de « gauche » lancé par d’ex-macronistes.

Emmanuel Macron a besoin d’un mouvement écologiste en sa faveur aux prochaines présidentielles et là tout tombe très bien. Les lanceurs multimillionnaires de l’idée de référendum sont d’ailleurs eux-mêmes exactement des macronistes.

Le troisième, c’est l’obstacle culturel. Si on ne change pas les mentalités on ne change rien. Prenons par exemple le thème de la fin de l’expérimentation animale. C’est un combat tellement impossible que les vegans français ne l’ont absolument jamais assumé, à part le mouvement International Campaigns et bien entendu les tenants (très minoritaires) de la libération animale sans compromis.

C’est pourtant un combat juste. Cependant, c’est un combat culturel et il faut une base pour l’assumer. Et elle est de haut niveau. Même des végétariens ne peuvent ainsi pas l’assumer : on ne peut pas dire qu’on s’oppose à l’expérimentation animale tout en consommant du fromage qui contient par définition des morceaux d’estomac de jeunes ruminants.

Pour que ce référendum ait ainsi un sens, il faut un changement des mentalités, un changement culturel. Sinon, c’est de la rhétorique.

Et c’est là justement qu’on tombe sur l’Histoire. Car, finalement, la question animale est une problématique relevant du Socialisme. Soit on fait le Socialisme et on dit qu’on fait en sorte de l’élargir aux animaux, soit on parle des animaux mais cela tourne à l’abstraction, au fantasme bobo d’un capitalisme pacifié avec des élevages bio, qui est anti-historique par définition.

Ce référendum est donc voué à l’échec… Ou à une réussite, mais alors cela ne sera pas un référendum, mais un soulèvement en faveur des animaux. Et ce ne seront pas les multimillionnaires qui décideront de comment cela se passera, puisqu’ils sont une partie du problème, pas une partie de la solution.

> Le site de l’initiative : referendumpourlesanimaux.fr/

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Expérimentation animale: le rôle néfaste de Loïc Dombreval

Loïc Dombreval, député LREM, a été mis en avant comme un grand défenseur des animaux. C’est en réalité de la mythomanie la plus complète et son rôle est de piéger les gens.

Le député Loïc Dombreval a réagi au décret tout récent sur l’expérimentation animale libéralisant de manière générale l’accès aux animaux comme véritables matières premières pour l’expérimentation animale. Toutefois, il l’a fait en surprenant même ses partisans. Car il l’a fait en posant une question à la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche… afin qu’elle dise que tout va bien !

Les associations de défense des animaux ayant critiqué le décret seraient en fait composées de gens stupides n’ayant rien compris au décret. Cela semble bien le cas : 30 millions d’amis recule d’ailleurs en se mettant sur la ligne de Loïc Dombreval. Et, d’ailleurs, il y a des associations dans la commission nationale de l’expérimentation animale (Fondation Brigitte-Bardot, Fondation droit animal, éthique et sciences, Graal). Tout irait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Il y en a heureusement qui ne reculent pas, tel One Voice. Car l’arnaque est la suivante : l’accès aux animaux hors élevages serait uniquement scientifique et pas économique. Ce serait pour des raisons exceptionnelles, pour se procurer des animaux particuliers introuvables ailleurs et bien spécifiques, que les laboratoires pourraient se procurer des animaux pour l’expérimentation. Un tel argument suffit évidemment pour les traîtres pactisant avec l’expérimentation animale, traîtres pour qui Loïc Dombreval est devenu la plaque tournante entre eux et le gouvernement.

Mais concrètement, rien n’empêche une entreprise X de chercher des animaux malades spécifiquement et de les acheter à des particuliers pour les revendre. Acheter ou autre chose. Loïc Dombreval, dans un commentaire ignoble validant le décret, après avoir fait miroiter auparavant qu’il le dénonçait, précise que le vol d’animaux à destination des laboratoires est impossible. Comme si cela n’avait pas été le cas par le passé, tout en disant officiellement que non !

Voici d’ailleurs son commentaire, pour bien comprendre le rôle néfaste de ce sinistre personnage… Il s’est d’ailleurs largement démasqué auprès des gens ayant cru en lui. Ils auraient dû davantage se renseigner, il a toujours assumé d’être simplement une sorte d’humaniste réformiste (Je ne veux pas un monde végan n’hésite-t-il pas à dire)

« Expérimentation sur les animaux – mon analyse du décret

Devant l’émotion suscitée par le décret lié à l’approvisionnement des animaux utilisés à des fins d’expérimentation, initié avec sincérité par certains défenseurs des animaux, j’ai souhaité apaiser la situation en rédigeant une question officielle à Mme la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Frédérique Vidal.

Mon analyse de ce décret et de ses conséquences est la suivante:

Le décret du 17 mars 2020 apporte une amélioration dans la transposition de la directive européenne sur la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques, directive transposée dans le droit français en 2013.

Le décret vient rétablir l’équilibre au sein de la Commission Nationale de l’Expérimentation Animale (CNEA) et double le nombre de représentants de la protection animale. Ils passent de 3 à 6.

L’autre modification est celle qui est à l’origine de la polémique : elle autorise l’utilisation d’un animal provenant d’un élevage non agréé, à la seule condition de fournir des «éléments scientifiques dûment justifiés ».

Avant ce décret, deux autres conditions alternatives existaient et ont été retirées : ⁃ une production des éleveurs agréés insuffisante ⁃ une production des éleveurs agréés qui ne conviendrait pas aux besoins spécifiques du projet de recherche.

Désormais la justification scientifique constitue donc la seule raison valable à la fourniture alternative d’animaux.

La modification apportée permet de clarifier le contexte dérogatoire exceptionnel, qui ne doit s’appuyer que sur des éléments scientifiques dûment justifiés auprès des ministres concernés (recherche, agriculture, environnement) en écartant toute contingence économique.

La provenance des animaux utilisés à des fins scientifiques est réglementée et les DDPP (Direction Départementale de la Protection des Populations) sont en charge de vérifier cette provenance.

Il est évidemment totalement illégal et impossible de s’approvisionner en dehors d’éleveurs et de fournisseurs agréés et, en aucun cas, les laboratoires ne peuvent utiliser des chiens volés, cédés ou vendus par des particuliers.

En l’attente d’une réponse officielle de Frédérique Vidal, j’appelle à un apaisement du débat autour de ce décret.

La règle dite des « 3R » qui consiste à Réduire, Raffiner et Remplacer l’expérimentation animale, doit être appliquée de façon plus volontaire en France, à l’image, par exemple, des pratiques de nos voisins anglais.Cette démarche essentielle, qui permet d’améliorer la protection des animaux, menée par le ministère de l’enseignement et de la recherche, est en cours.

Je reste bien sûr attentif à ce que la France se dote de vrais moyens et s’engage avec détermination pour développer autant que cela est possible les méthodes alternatives à l’expérimentation sur les animaux. »

Sur Facebook, il a ensuite annoncé :

« La polémique sur la modification du décret du 17 mars sur l’expérimentation animale est close. La réponse de la ministre à ma question est très claire. La France doit cependant s’engager plus fortement vers les méthodes alternatives à l’expérimentation. »

Circulez, il n’y a rien à voir ! Voilà le rôle de Loïc Dombreval, cet imposteur qui prétend défendre les animaux mais qui est là pour faire croire qu’il y aurait un progrès possible dans une telle société.

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Les chiffres de l’expérimentation animale en France en 2018, donnés deux ans après

Pratiquement deux millions d’animaux connaissent l’enfer de l’expérimentation chaque année en France. Dans l’ombre, on torture et on assassine ; dans l’ombre et dans le silence.

C’est censé être très bien organisé et pourtant on a les chiffres deux ans après. C’est que c’est trop bien organisé et que tout est fait pour neutraliser l’opinion publique. D’ailleurs, on n’a pas entendu le gouvernement ni les laboratoires expliquer qu’en raison du confinement, les animaux destinés à l’expérimentation ont été tués, car il n’y avait plus personne pour « s’en occuper ».

Telle est la réalité infernale imposée par des criminels.

Voici le rapport publié par le Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (tournez les pages avec le bouton en bas de page ou téléchargez directement le PDF ) :

STAT2018_Utilisation_animaux_fins_scientifiques_1287557

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L’expérimentation animale française généralise son approvisionnement

Finies les élevages spécifiques : désormais l’expérimentation animale pourra se procurer les animaux auprès de n’importe qui.

Il y a eu pendant des décennies un énorme trafic en France : des animaux comme les chats et les chiens étaient volés et livrés à l’expérimentation animale. Cela sera désormais de nouveau possible, en raison du décret n° 2020-274 du 17 mars 2020 modifiant certaines dispositions relatives à la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques.

On lit à l’article 1 que :

« 3° Au dernier alinéa de l’article R. 214-90, les mots : « lorsque la production des éleveurs agréés est insuffisante ou ne convient pas aux besoins spécifiques du projet » sont supprimés »

Cela signifie que l’approvisionnement exceptionnel ailleurs qu’à des éleveurs agréés – des criminels innommables qu’on devrait justement nommer – peut désormais être généralisé sans entraves aucune. On voit déjà les « chercheurs » dire que cela ne sera pas le cas, car il faut des animaux spécifiques, souvent génétiquement modifiés. Mais alors pourquoi la loi a-t-elle été modifiée ?

En réalité l’expérimentation animale est toujours autant généralisée, c’est une vision du monde. On ne cherche pas : on expérimente en essayant trouver. Au moyen de ce qui est concrètement de la torture de la part de tortionnaires.

Et c’est la règle. Le rapport 2020 de l’Echa, l’agence européenne sur les produits chimiques, sur l’utilisation d’alternatives à l’expérimentation animale constate d’ailleurs que rien n’a changé depuis 2017.

La modification de la loi est un appui complet à cette démarche, qui a largement été valorisée depuis l’émergence du Covid-19. L’ordre des vétérinaires a lui-même fait un éloge de l’expérimentation animale dans son communiqué de la fin mars 2020 :

« Selon l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), comme de l’avis de l’ANSES, à ce jour, rien ne prouve que les animaux de compagnie propagent la maladie (la propagation du COVID-19 est le résultat d’une transmission d’homme à homme) et il n’est donc pas justifié de prendre des mesures à l’encontre des animaux de compagnie qui pourraient compromettre leur bien-être.

De ce fait, des tests à grande échelle sur les animaux de compagnie ne sont actuellement pas recommandés par les autorités, et l’opportunité et la justification de telles initiatives apparaissent discutables dans les circonstances actuelles.

Mais cela ne veut pas dire que rien ne doit être entrepris : afin d’approfondir les connaissances scientifiques et de faire la lumière sur la dynamique possible de l’infection par le SARS-CoV-2 chez différentes espèces animales, des recherches avec des protocoles stricts sont menées actuellement en Europe sous le contrôle des autorités ou des agences sanitaires des États membres. »

Il est parlé de protocoles stricts : c’est une sinistre farce, et encore plus alors que désormais les bouchers expérimentateurs pourront s’approvisionner où bon leur semblera.

C’est tout à fait dans l’ambiance du moment : le vieux monde pratique la fuite en avant. Les animaux en sont les premières victimes.

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Nouvelle campagne de «30 millions d’amis» contre l’abandon d’animaux

La fondation 30 millions d’amis, qui soutient directement de nombreux refuges, lance une nouvelle campagne contre l’abandon d’animaux.

Le slogan de la campagne pointe du doigt une chose terrifiante, malheureusement bien réelle :

« En France, la peine de mort n’existe plus.
Sauf pour les innocents. »

En effet, comme l’explique « 30 millions d’amis », des milliers d’animaux abandonnés sont tués (il est parlé de manière impropre d’ « euthanasie »)  chaque année, faute de place dans les refuges, faute d’adoption.

L’association pointe directement trois problèmes majeurs, en portant ces revendications très justes :

« – NON aux animaleries – L’animal n’est pas un objet

– NON aux petites annonces – L’animal n’est pas une marchandise

– NON aux acquisitions coup de coeur – L’animal n’est pas un cadeau »

Dix propositions sont ensuite faites sur le site dédié à la campagne, avec une pétition pour les soutenir.

Pour connaître ces dix propositions et signer la pétition, rendez-vous sur la page :

30millionsdamis.fr/la-fondation/nos-campagnes/les-innocents/

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La nouvelle campagne de la SPA contre les abandons

En cette période de crise sanitaire, la Société Protectrice des Animaux (SPA) a décidé de lancer une campagne de sensibilisation imaginée par l’agence WNP, pour lutter contre les abandons qui explosent pendant l’été. La SPA est une des fédérations regroupant des refuges pour animaux.

Voici le court métrage :

Chaque année, la période estivale est une période critique pour les animaux, et donc forcément pour les SPA, les associations de protection animale, les refuges. Tous les ans, il faut sensibiliser à nouveau, il faut évoquer la situation des animaux pour qu’ils ne soient pas oubliés, il faut dire et redire inlassablement les mêmes choses.

Il faut reconnaître que la France a le triste statut de championne d’Europe de l’abandon, comme le présentait l’association 30 millions d’amis l’année dernière dans sa campagne estivale 2019. Dans son clip, les diverses et terribles formes d’abandon étaient mises en scène : de l’abandon cruel en forêt ou sur une route, ne laissant aucune chance à l’animal de s’en sortir, à l’abandon « planifié » en SPA.

On y apprenait que 100 000 animaux étaient abandonnés dans l’année, dont 60 000 au cours de l’été. Ces chiffres sont effarants.

Comme nous l’avions évoqué récemment, les animaux ont subi le confinement de plein fouet. Les adoptions ont été gelées, puis autorisées sur prises de rendez-vous, les bénévoles nourrisseurs ont dû se débrouiller pour nourrir les chats libres, des associations se sont trouvées dans l’incapacité de venir en aide à certains animaux.

Et comme d’habitude, quand tout va mal, c’est forcément pire pour les animaux. Qu’on se le dise, l’abandon et les situations dramatiques pour eux ne sont pas le propre de la période estivale, c’est un fléau quotidien. La crise économique ne les épargne pas, des gens ne s’en sortent plus, n’ont plus les moyens de s’en occuper, mais surtout les animaux sont considérés comme des marchandises : alors au lieu de chercher une solution, de demander de l’aide, on peut abandonner celui-ci, on le remplacera bien par un autre. On se cherche des excuses, on se donne bonne conscience : l’arrivée d’un bébé, un déménagement, « je n’ai plus le temps, il sera mieux à la SPA », etc …

Alors que l’économie va droit dans le mur, que l’ État cherche à donner le change, alors que la ministre du travail Mme Penicaud elle-même appelle les français à « consommer », à « dépenser leur épargne », comme si tout allait bien, nous savons que la période extrêmement difficile qui se profile le sera aussi pour les animaux. Concrètement, que les français partent massivement ou non en vacances cet été, il y aura des abandons, des drames se joueront.

La campagne de la SPA tend à montrer que l’abandon n’est pas uniquement cette triste image du chien attaché à un arbre en pleine forêt ou de ce chat au poil sali errant affamé dans la ville, c’est un véritable cataclysme émotionnel pour l’animal qui subira épreuves sur épreuves pour s’en sortir. Nous savons que beaucoup de fins ne seront pas heureuses, que beaucoup d’abandons sont ni plus ni moins des condamnations à mort.

L’abandon est d’autant plus difficile à vivre pour un chien, un chat, un NAC, enfin tout animal domestique, qu’ils sont extrêmement routiniers, attachés à leur territoire, à leurs habitudes, à leur famille, à leur routine rassurante. Tout leur monde s’écroule à la mesure que notre aliénation grandit toujours plus.

Alors que la population méprise ses actes honteux, alors que l’indignation est grande, on voit bien que cela n’est pas suffisant et que chaque année il faut recommencer.

Ce sont les associations qui prennent en charge le travail de l’État, de la société qui n’assume rien du tout, alors qu’elles croulent littéralement sous les abandons, sous les factures de plusieurs centaines voire milliers d’euros. Ce sont aussi des personnes isolées qui viennent en aide dans leur quartier parce que c’est tout simplement insupportable pour elles de voir des animaux livrés à eux-mêmes. Alors que la législation prévoit des peines pouvant s’élever jusqu’ à 2 ans d’emprisonnement et 30 000 € d’amende (article 521-1 du code pénal) pour quiconque se rend coupable de l’abandon d’un animal, les sanctions sont rarement, voire jamais appliquées faute de moyens, faute de détermination !

Face à cela, nous savons que nous ne pourrons pas rester là indéfiniment, d’année en année, à regarder déferler la vague incapables de réagir, et qu’il faudra agir de manière collective si nous ne voulons pas sombrer davantage dans la barbarie.

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Renards: nouvelle enquête de One Voice sur la vénerie sous terre

L’association de protection animale One Voice a publié une nouvelle enquête à propos de la vénerie sous terre. On voit dans une vidéo particulièrement glaçante des chasseurs attraper des renardeaux dans leur terrier, pour les massacrer. Tout cela sous l’œil d’enfants. C’est immonde, inacceptable, et forcément ces images provoquent un haut le cœur chez toute personne dotée d’une sensibilité.

Voici les images, particulièrement difficiles, qu’il faut néanmoins connaître, car c’est une réalité très courante :

One Voice explique dans le détail le déroulé de ces chasses et les enjeux qu’il y a derrière dans un article à lire ici → Infiltration chez des déterreurs de renardeaux

Rappelons également la campagne de l’ASPAS contre le déterrage des blaireaux, ce qui est tout aussi cruel et inacceptable. Les informations sont à lire dans cet article → Stop au déterrage du blaireau