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Il y a un an périssait le docteur Richard ‎Mouzoko, héros de notre temps

Il y a un an, on apprenait que le docteur Richard ‎Mouzoko avait péri peu auparavant, le 19 avril, alors qu’il combattait l’épidémie d’Ebola. Il a été la victime de groupes armés niant cette épidémie et agissant dans un esprit de pillage de manière régulière contre les infrastructures sanitaires en République Démocratique du Congo. À rebours des millionnaires liés à la superficialité capitaliste, voilà les véritables héros de l’ombre au service du peuple, envers et contre tout.

Voici le parcours de Richard ‎Mouzoko présenté par l’Orgaisation Mondiale de la Santé ; un livret d’au revoir est également en ligne.

Une vidéo prise depuis un téléphone mobile lundi dernier a immortalisé le docteur Richard Valery Mouzouko Kiboung et ses collègues en train de célébrer son quarante-deuxième anniversaire à Maroua, dans la région de l’Extrême-Nord au Cameroun. Malheureusement, c’était là son dernier anniversaire. Le 19 avril, il a été tué alors qu’il participait à la riposte contre l’épidémie d’Ebola à Butembo, en République démocratique du Congo (RDC).

Richard était toujours prêt à se rendre là où on avait le plus besoin de lui. Il travaillait régulièrement 15 à 20 jours par mois dans des communautés isolées de son pays natal, le Cameroun, loin de sa femme, Friquette, et de leurs quatre enfants.

Passionné par la santé publique, il a suivi une formation de médecin au Cameroun avant d’étudier à l’Institut de médecine tropicale (IMT) d’Anvers, en Belgique, où il a obtenu un master, puis un doctorat. Il a ensuite poursuivi des études postdoctorales. La Dre Veerle Vanlerberghe, sa directrice de thèse à Anvers, a déclaré: « Il se préoccupait énormément des plus vulnérables… Il était toujours désireux d’apprendre de nouvelles méthodes et de les appliquer dans la lutte contre les maladies qui foisonnent sur son continent. » (lire l’hommage de l’IMT.).

Par la suite, il s’est mis au service des communautés vulnérables: réfugiés, personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays et populations nomades. Il a entrepris des recherches sur des maladies comme la fièvre jaune, la rougeole, la poliomyélite, la méningite, le tétanos néonatal et l’infection à virus Ebola, et a dirigé de nombreuses campagnes de vaccination dans de multiples pays.

Richard n’a jamais cessé d’apprendre, et il est lui-même devenu un professeur dévoué qui animait des formations à l’intention de centaines de jeunes médecins et d’agents de santé. D’ailleurs, il excellait dans l’art de communiquer. Il maîtrisait huit langues: outre le français et l’anglais, il parlait les langues locales utilisées au Cameroun comme l’ewondo, le bafia, le haoussa, le bulu, le douala et le bassa.

Ses collègues évoquent son humilité et son altruisme, sa gentillesse et son dévouement envers autrui, son professionnalisme et son sens du devoir.

Les paroles qui suivent, recueillies auprès de quelques-uns de ses plus proches collaborateurs, montrent combien Richard a compté pour eux.

« Richard occupait la chambre attenante à la mienne dans notre hôtel à Butembo. Il aimait que tout soit ordonné autour de lui, même au milieu du chaos dans lequel nous exercions. Souvent, quand je revenais du travail et que je le trouvais en train de nettoyer sa chambre, je lui demandais s’il n’était pas trop fatigué pour cela, après tout le travail qu’il avait accompli sur le terrain. Il se contentait alors de sourire. Il était toujours ordonné, calme et très à l’écoute. » — Bienvenue Onjoh, Programme de contrôle et de prévention des infections, Butembo.

« Richard était comme un grand frère. Régulièrement, il m’envoyait des offres d’emploi en me disant: “As-tu reçu mon message, petite sœur? Tu dois poser ta candidature.” » — Soterine Tsanga, chargée de communication au Bureau du Cameroun; elle a aussi été affectée en RDC où elle travaillait en étroite collaboration avec Richard.

« Il m’interdisait de manger trop de viande. Richard m’apportait des carottes chaque samedi. En échange, je lui enseignais le swahili. Le premier mot qu’il a appris, c’était pole pole, ce qui signifie: doucement. Il m’interrompait souvent quand je parlais trop vite; de sa voix douce, il disait: “Liliane: pole pole !” Il était comme un père pour moi. » — Liliane Soki Musavuli, OMS, Butembo.

« C’est difficile pour moi d’accepter la disparition de notre collègue, ami et frère. Il avait de la compassion pour autrui, une honnêteté sans faille, un sens aigu du devoir et une foi profonde. Richard faisait preuve d’un professionnalisme incomparable. » — Irène Yakana Emah, Présidente de l’Association du personnel de l’OMS au Cameroun.

« Richard était humble, sociable et toujours prêt à voler au secours de son prochain. Je n’ai pas été surpris quand il m’a informé qu’il partait exercer en RDC. C’était un vrai professionnel, un excellent chef d’équipe qui savait créer autour de lui une atmosphère chaleureuse pour laisser s’exprimer les meilleures qualités des membres de son équipe et de ses collaborateurs. Richard est mort en poursuivant la quête constante de servir son prochain qui était la sienne, comme il s’y était engagé en prononçant le serment d’Hippocrate. Il vivra à jamais dans nos cœurs et il restera un exemple d’abnégation. » — Dr Marcellin Nimpa, chargé de la surveillance au Bureau de l’OMS de Madagascar.

« Je me souviens très bien lorsque Richard m’a contacté en février pour m’annoncer qu’il allait à Butembo. J’avais de lui l’image d’un collègue zélé, à la voix douce, qui avait soif de résultats. Nous avons travaillé ensemble à l’OMS pour soutenir les efforts du gouvernement camerounais en vue d’éradiquer la poliomyélite. Son décès est une perte immense pour le Cameroun et plus particulièrement pour sa famille. Il restera notre héros. » — Dr Gérald Sume, OMS Nigéria.

https://www.youtube.com/watch?v=AjuHY_UceI0

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Société

Séquence lunaire et dramatique de Luc Montagnier sur Cnews

Le professeur Luc Montagnier, prix Nobel de médecine en 2008 pour ses travaux sur la définition scientifique du VIH, a été utilisé de manière racoleuse au plus haut degré par les animateurs de la chaîne CNews en mal de sensation forte. Face à de telles personnes jouant sur l’irrationnel et les peurs de l’opinion publique, la société devrait répondre de la manière la plus sévère qu’il soit.

Pascal Praud est un formidable animateur de notre époque, au sens où il est un brillant comédien. Ce qu’il pense, on ne le sait pas, mais il a un rôle tout à fait défini et il le joue admirablement. C’est le rôle du sceptique oscillant entre questions béates et réponses cyniques, pour forcer à ce que soit exprimé des choses marquantes.

La démarche est évidemment commerciale de bout en bout et Pascal Praud est ici un simple outil. Le 16 avril il lançait ainsi :

« Quand j’entends les professeurs, qui ne vont pas aider Emmanuel Macron le 11 mai prochain – parce que les profs ne vont pas l’aider – dire qu’ils ne vont pas rentrer parce que la sécurité, parce que le sanitaire, parce que ceci, etc… Il y aura toujours des bonnes raisons de ne pas rentrer (…).

Alors je ne vais pas me faire des amis en disant ça, mais à un moment, globalement les profs, faut y aller ! Il faut y aller le 11 mai. Mais je vous dis qu’ils ne l’aideront pas ! »

Le passage du professeur Luc Montagnier dans son émission dépasse pourtant ce cadre déjà dégoûtant, en passant dans l’infâme. Le tout sans aucun respect pour les consignes de distanciation sociale sur le plateau. La séquence est lunaire et dramatique. Le professeur, très âgé, est débordé, dépassé, sciemment utilisé pour aller dans le sens de remarques frappantes, traumatisantes, bref allant dans le sens de l’utilité pour une chaîne d’infos en mal de « buzz ».

https://www.youtube.com/watch?v=ZVSN1D5TwOQ

Si cela a été possible, c’est que Luc Montagnier, c’est comme Didier Raoult : des intuitions lumineuses mélangées à des conceptions irrationnelles dues à l’incompréhension de ce qu’ils comprennent. C’est là le défaut d’une absence d’une vue d’ensemble ou, pire, de la présence d’éléments seulement d’une vue d’ensemble.

Les propos les plus décalés des scientifiques ne tombent pas du ciel : ils sont une réponse déformée à ce qui est vu mais incompris dans ses fondements. Par exemple, Didier Raoult a bien compris que les statistiques rataient le réel, que même les expériences menées en série rataient le mouvement réel des choses. Mais il ne sait pas pourquoi donc bascule dans une démarche rupturiste anti-rationnel.

De la même manière, Luc Montagnier a déversé sur Cnews une série d’absurdités mêlée à des remarques de la plus haute pertinence. Bien malin celui qui trie le bon grain de l’ivraie.

Luc Montagnier dit la chose suivante :

a) il y aurait selon lui des fragments d’ADN du VIH dans le génome de SARS-CoV-2 ;

b) il pense que cela proviendrait de tests pour mettre au point un vaccin contre le SIDA ;

c) comme ce virus n’est pas naturel, la nature va s’en débarrasser à terme, car il est artificiel et non viable ;

d) on peut essayer d’utiliser des ondes pour détruire en attendant la maladie et il y a un rapport avec les ondes 5G utilisés massivement à Wuhan, qui auraient renforcé la maladie.

Le point c) est d’une intelligence rare et c’est la preuve que la nature est comprise comme système : c’est tout à fait matérialiste. Le point d) relève par contre lui de la science-fiction dans l’état actuel des choses.

Le point b) est le fétichisme du chercheur en laboratoire et le point a) une illusion. Pourquoi ? Car même en admettant qu’il ait raison, rien ne dit que cela ne peut pas être naturel, ce qu’ont d’ailleurs constaté les autres chercheurs, qui pensent même qu’il y a trop peu d’éléments pour prouver inversement que cela ne le serait pas.

Luc Montagnier sous-estime ici la richesse du mouvement naturel, parce qu’il la voit statiquement et cela ruine toute son approche. D’où son basculement dans la logique complotiste : on sait mais on veut pas dire que cela vient du laboratoire P4 de Wuhan, etc.

Le timing rend tout cela encore plus encore plus douteux, puisque c’est précisément au moment où nombre de médias américains pro-Trump affirment cela, afin de dédouaner celui-ci par rapport à son échec dans la réponse sanitaire.

Et quand bien même il aurait raison sur tout, comme Didier Raoult, la formulation de ces thèses, le mode de présentation, les attitudes accompagnent celle-ci, tout cela confine à l’absurde. Le passage de Luc Montagnier à Cnews, avec celui-ci passant à côté des questions, répétant ses propos comme un disque rayé et visiblement ravi de les dire… est une farce mais surtout un drame.

Nous avons besoin d’une société socialiste rien que déjà pour que les responsable de cette triste farce aient des comptes à rendre.

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Politique

Crise sanitaire: comment l’Allemagne et l’Autriche contrastent avec la France

La gestion millimétrée de la crise sanitaire provoquée par le covid-19 de la part de l’Allemagne et l’Autriche montre que la France est structurellement en perdition. C’est inquiétant pour le passé de par ce que cela révèle, mais également de par ce que cela augure. Le capitalisme français va vouloir relancer brutalement la machine pour ne pas se faire déclasser.

L’Autriche a procédé mardi 14 avril 2020 à un déconfinement partiel, avec les magasins de moins de 400m² pouvant ouvrir, soit 15 000 commerces, à quoi s’ajoutent les jardins publics et les magasins de bricolage et de jardinage. C’est un contraste saisissant avec le discours la veille du président français précipitant la France dans un confinement d’au moins un mois de plus.

L’Autriche relance sa machine économique de manière claire, tout en gérant de manière stricte : dans les transports en commun et les commerces on est obligé de porter un masque, tout comme dans les supermarchés depuis une dizaine de jours, avec des masques qui sont… donnés aux entrées.

Car des masques il y en a, tout comme des lits de réanimation il y en a dans les hôpitaux allemands. Les capitalismes allemand et autrichien tournent à plein régime et peuvent se le permettre. La raison est très simple à comprendre : de tête de pont américaine, l’Allemagne de l’Ouest s’est transformée en Allemagne unifiée puissante. Quant à l’Autriche, elle est devenue son satellite. Les deux sont partie à l’assaut des pays de l’Est, pratiquant une colonisation économique massive, tout en profitant d’une immigration massive, encore renforcée avec la crise syrienne.

Rien que là, malgré le confinement, l’Allemagne a organisé des charters et des voyages individuels pour des travailleurs roumains pour les récoltes et l’Autriche des auxiliaires de santé roumaines ! Faut-il un pays capitaliste puissant, sans gêne, pour être tranquillement en train de mettre en place de tels voyages !

Et le choix du 14 avril 2020 pour le déconfinement ne doit rien au hasard : l’Autriche est un pays enferré dans le catholicisme et « libérer » les esprits au moment de Pâques est un choix politique culturellement puissant effectué par le premier ministre Sebastian Kurz, né en… 1986. Il ne faut pas se leurrer et bien sûr voir qu’ici l’Autriche sert de laboratoire à l’Allemagne, où Angela Merkel déroule tranquillement sa gestion de la crise.

Mais les faits sont là : on a ici des exemples de capitalisme efficaces, formant d’ailleurs le cœur de l’Union européenne et regardant d’un air à la fois ahuri et mécontent les pays méditerranéens toujours si turbulents à chaque occasion. Il va de soi qu’un tel décalage avec l’Allemagne est inacceptable pour le capitalisme français, ce qui lui met une pression de plus pour se relancer le plus vite possible… sans en avoir les moyens.

Il faut, pour comprendre l’arrière-plan, regarder un tableau comparatif (au 14 avril 2020).

Nombre de morts

Nombre de morts par million d’habitants

Nombre de tests de dépistage

Nombre de tests de dépistage
par million d’habitants
France

15 729

241

333 807

5 114

Allemagne

3 294

39

1 317 887

15 730

Autriche

384

43

151 796

16 854

Il suffit d’ajouter à cela que la France avait avant la crise plus que moitié moins de lits de soins aigus que l’Allemagne, moitié moins que l’Autriche, mais également moins que la Suisse, la Grèce, la Slovaquie, la Lituanie, le Portugal, la Lettonie, la Tchéquie, etc.

Impossible de voir ici en la France une puissance majeure. Et pourtant son système de santé est littéralement le meilleur au monde ! Sauf qu’il est entièrement au service du capitalisme français. Quand tout va bien, il tourne bien… mais la crise venue, il révèle ses fondements. Et c’est en fait valable pour tout en France, depuis les ingénieurs jusqu’à l’armée.

Quand tout va bien, la France déroule. Mais dès qu’il y a un choc, tout s’effondre comme un château de carte. C’est littéralement une caractéristique de l’État et du capitalisme français et c’est ce qui explique les « sauvetages » en catastrophe (les figures les plus connues étant Clemenceau, Pétain et De Gaulle, puis de nouveau De Gaulle). Cet appel à un sauveur par en haut risque d’en être que plus prégnant de par cette « tradition » réactionnaire.

Cela sera d’autant plus vrai s’il y a une grande déception, un grand désarroi. En Allemagne et en Autriche, il est ouvertement dit qu’il y en a pour des mois… En France, il est vendu des solutions clef en main qui ne servent que le populisme.
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Société

CFDT: Covid-19 : Les personnels des Ehpad face au confinement

Voici un communiqué de la CFDT alarmant sur la situation du personnel des Ehpad, de plus en plus souvent confiné dans les établissements…

« Covid-19 : Les personnels des Ehpad face au confinement

« Depuis quelques jours, nous constatons qu’un certain nombre de professionnels d’Ehpad, sous l’impulsion de leur direction, se confinent dans leur établissement », alerte Eve Rescanières, secrétaire générale de la fédération Santé-Sociaux CFDT.

Alors que le nombre de décès se multiplient au sein des 7 000 établissements public et privé du territoire, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé une mesure radicale pour les 700 000 résidents et l’ensemble des personnels soignants et accompagnants. « Partout où cela sera possible, j’encouragerai toute démarche pour que le personnel (…) des Ehpad puisse sortir le moins possible de ces établissements. » Une décision aussitôt dénoncée par la fédération Santé-Sociaux. « Elle a été faite mépris des règles d’hygiène élémentaires, du respect des gestes barrières, de la législation sur le temps de travail et du dialogue social. »

Un confinement imposé aux agents et salariés

Fabienne Deconchat, secrétaire générale du syndicat Santé-Sociaux Haute-Vienne déplore l’attitude de plusieurs directions. Dans le sud du département, les responsables d’un établissement ont convoqué les agents le vendredi pour un confinement effectif dès le lundi, sans en informer les organisations syndicales. « Une façon de faire honteuse ! » Dans le Lot-et-Garonne, trois établissements ont mis en place ce confinement. « On s’assoit complétement sur le code du travail. Que se passe-t-il en cas d’accident en dehors du temps de travail ? Comment sont pris les temps de repos ? s’interroge Julia Morel, secrétaire générale du syndicat Santé-Sociaux 47. Dans un établissement, elles dorment à sept par dortoirs, il n’y a pas de respect des règles de distanciation sociale… » Dans les Landes,Béatrice Jayo, secrétaire générale du syndicat CFDT Santé-Sociaux 40, fait le même constat. A Biscarosse, la direction d’un EHPAD a convoqué les agents pour leur signifier la mise en place quasi-immédiate du confinement. « Devant les inquiétudes légitimes des agents, les incompréhensions et les réticences des personnels, la direction a tenu des propos extrêmement culpabilisant afin de les faire céder. Les contractuels étaient particulièrement ciblés ». Le syndicat a condamné ces méthodes. Il alerté la DIRECCTE et l’agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine et a fini par faire reculer la direction. « Grâce à notre action, l’ARS a rapidement réagi. Elle a rappelé qu’il n’existait aucune preuve scientifique que le confinement soit efficace. Elle a aussi signifié son opposition au confinement total, se félicite Béatrice. L’ARS a néanmoins fait savoir qu’elle restait ouverte à l’adaptation des cycles de travail, sur la base d’une négociation et de l’accord formel des représentants des salariés. »

« Le Président qui fait des soignants des héros, ne doit pas en faire des martyrs »

Une option pour le syndicat Santé-Sociaux des Landes, à condition que cela soit assortie de règles strictes : protection de la santé des personnels et des résidents, conditions de logements dignes, rémunérations adéquates, temps de travail respectés et congés supplémentaires. « Nous tenons à rappeler que ces préconisations ne sauraient être déployées sans obtenir, en amont, l’assentiment individuel de tous les professionnels concernés. Aucune forme de pression ou de contrainte ne saurait être tolérée. Seuls les personnels volontaires peuvent s’y inscrire. Le Président qui fait des soignants des héros, ne doit pas en faire des martyrs », martèle Béatrice. Même son de cloche du côté la fédération. « Le dialogue social doit être privilégié. Il est inadmissible que les personnels doivent se sacrifier pour pallier les insuffisances du système. Si les professionnels possédaient les équipements nécessaires suffisants, s’ils avaient accès au dépistage et à du renfort de personnel, ils ne seraient pas contraints de se confiner. » Pour la CFDT Santé-Sociaux cette situation est inacceptable. « Nous demandons au gouvernement de la faire cesser immédiatement ».

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Politique

Christophe Lannelongue et Didier Lallement, deux exemples d’un État en perdition

Ils sont diplômés et ont de grandes responsabilités, ils relèvent du meilleur de ce que la société produit intellectuellement et sur le plan des capacités d’organisation. On n’arrive pas là où ils sont sans de grandes capacités. Et pourtant, la nature de classe de Christophe Lannelongue et Didier Lallement les a amenés à se comporter aux yeux du peuple comme les derniers des sans-cœurs, et en même temps les derniers des idiots. Un paradoxe exemplaire de toute une époque.

L’un est directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) Grand Est, l’autre préfet de Paris. Pour en arriver là, il faut une abnégation dans son travail et d’énormes capacités : on parle là de ce qui relève, au sens strict, de l’appareil d’État. Et pourtant cela se retourne en son contraire car leur État est le support d’une société avec des classes, où les bourgeois sont décadents.

Leur intelligence a donc été pétrifié et abouti à des grands moments d’égarement. Vendredi dernier, le préfet de Paris avait ainsi tenu ces propos aberrants :

« Ceux qui sont aujourd’hui hospitalisés, ceux qu’on trouve dans les réanimations, ce sont ceux qui, au début du confinement, ne l’ont pas respecté, c’est très simple, il y a une corrélation très simple. »

Il n’y a nulle corrélation évidemment, car les choses sont beaucoup plus compliquées que cela, mais apparemment c’est trop compliqué pour un préfet de Paris pour qui il y a l’État d’un côté, le peuple idiot de l’autre. C’est là un esprit gendarmesque typique des préfets, lié à une fonction anti-démocratique de A à Z. Le pauvre il n’y peut rien : c’est une machine au service d’une machine.

Mais comment trouver une excuse sociale alors à Christophe Lannelongue, directeur de l’ARS Grand Est ? Nous sommes en pleine crise sanitaire, on sait comment le Grand Est est touché : terriblement. Et lui débarque et dit qu’il n’y a « pas de raison ». Pas de raison à quoi ? « Pas de raison » d’interrompre les suppressions de postes et de lits au CHRU de Nancy.

Forcément, cela trouble, mieux : cela écœure. Et ce directeur est un drôle d’hurluberlu, d’abord pour croire qu’il peut dire cela comme cela, de manière simplement administrative, ensuite pour ne pas deviner que tout va être remis à plat et que donc sa conception du « il n’y a pas de raison » repose sur un moment politique totalement dépassé.

Et comme justement c’est un hurluberlu de l’appareil d’État, c’est le peuple qui a tort, pas lui. Ce n’est pas sa faute, on l’a piégé, c’est un complot politique monté par… un syndicat, lui n’est qu’une personne aux services des autres, il est là pour « gérer ».

Borné par sa nature sociale, il ne voit pas comment il est passé du côté des sans-cœurs, des bureaucrates de l’appareil d’État qui sont incapables de saisir la dignité d’une situation. Ils sont hors sol, c’est-à-dire hors du peuple. Voici ses propos ubuesques accordés à France 3 grand est :

« Mes propos ont été sortis de leur contexte. C’était une question bizarre lors d’une conférence de presse mensuelle où nous avons fait le point sur la gestion de la crise.

Un journaliste m’a demandé ce qu’il en était du Copermo à Nancy et si nous maintenions les suppressions d’emploi au CHRU de Nancy. J’ai répondu que le Copermo continuait même si on avait quelques semaines de retard sur la transmission du dossier en raison de la situation sanitaire actuelle.
Après coup, je me suis rendu compte que j’avais été piégé. Le journaliste a agi en concertation avec des élus de la CGT et des élus de la région. Dans la foulée, mes déclarations ont été transformées et ce qui est paru dans l’Est Républicain est faux !

Pire que ça, des communiqués, des lettres au ministre… ont immédiatement été publiés. Tout cela démontre que l’opération a été montée. En fait, c’est une opération politique de la CGT du CHRU de Nancy (…).

Il y a des gens qui exploitent le malheur de cette région. Moi, je gère la crise. C’est toute la différence. »

Christophe Lannelongue ne gère rien du tout : il parle, et il parle de gérer. Et tel le pharaon de l’ancienne Égypte, ses paroles sont censées se réaliser une fois dites : que ceci soit écrit, et accompli ! Tel est, comme le préfet de Paris, la mentalité propre à un appareil d’État se présentant comme un monstre bureaucratique au-dessus du peuple, se cantonnant dans la stabilisation d’une société pour que le capitalisme tourne.

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Société

Covid-19: être gros est un facteur de risque

Le capitalisme a poussé ces dernières années à un grand relativisme sur le plan de la vie quotidienne, avec le concept de « grossophobie ». Dans les faits, la biologie est très claire et définit ce qui doit être pour être en bonne santé, en particulier dans ce moment de crise sanitaire.

Le capitalisme a besoin de toujours grossir et, afin d’avoir un marché plus grand, il a également fait grossir les gens. Des gens plus gros consomment plus, plus de viande que le capitalisme produit en faisant grossir les animaux. Au 19e siècle, les riches étaient gros et les pauvres maigres ; en ce début de 21e siècle, c’est le contraire.

On s’aperçoit en ce moment que la grande majorité des moins de 50 ans atteint du covid-19 et nécessitant une réanimation sont en surpoids. Le Figaro donne la parole au chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Bichat à Paris, Yazdan Yazdanpanah, qui explique que :

« Plus de 80 % des moins de 50 ans qui se trouvent en réanimation chez nous à cause du Covid-19 sont dans ce cas. »

Le Figaro précise que les informations de l’Intensive Care National Audit and Resource Centre de Londres vont dans le même sens. C’est tout à fait logique : le covid-19 provoque une infection respiratoire et quand on est en surpoids, le corps est puissamment affaibli. Le surpoids a des conséquences hormonales, mécaniques, qui ont elles-mêmes toute une série de conséquences sur la respiration, le système immunitaire, le foie, les reins, etc.

On voit à quel point le discours postmoderne sur la « grossophobie » est criminel. Il s’agit simplement d’un accompagnement de la profonde décadence frappant la vie quotidienne dans le capitalisme. On cherche à faire culpabiliser le peuple en l’accusant de ne pas aimer les « gros », alors qu’en réalité, le peuple n’aime pas le laisser-aller.

Il faut être en effet empêtré dans le capitalisme pour croire que l’expansion de l’obésité serait dû simplement à des facteurs génétiques, alors que ceux-ci ne peuvent être qu’aggravant. Le véritable problème, c’est la vie quotidienne – tout comme c’est la vie quotidienne qui a provoqué l’irruption du covid-19 en Chine.

C’est d’autant plus flagrant que dans la classe bourgeoise, il y a une grande attention qui est portée à la nutrition. Il suffit de se balader dans les quartiers chics de Paris – et ils sont nombreux – pour voir qu’il y a bien plus de gens sveltes que dans les quartiers populaires. Les bourgeois se méfient des produits capitalistes de masse, de la « malbouffe ». C’est le paradoxe.

Mais ce paradoxe ne doit pas nous étonner. Le relativisme général ne vise qu’à élargir le marché capitaliste. Tout le monde n’est pas obligé d’y croire. Du moment que certains y croient, que cela ouvre des espaces capitalistes, cela suffit. Voilà comment des secteurs entiers des masses basculent dans une consommation qui, parfois, devient morbide.

Non pas morbide comme les gens qui échouent dans une alimentation forcenée. Mais comme leurs idées noires, leur angoisse, leur anxiété, tout ce que le capitalisme produit dans leur esprit, dans leurs mentalités.

Il y a une dignité dans cette fuite en avant – mais principalement, c’est de la destruction. Ce à quoi appelle le capitalisme, c’est au relativisme par rapport à tout cela. C’est-à-dire, concrètement, à l’indifférence. Mais les faits sont têtus et la crise actuelle doit être aussi un prétexte à défendre la santé pour les masses, à ne pas céder aux injonctions capitalistes.

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Politique

Le professeur Didier Raoult, la Droite et la trottinette

Le professeur Didier Raoult, directeur de l’IHU Méditerranée Infection, fait parler de lui en prétendant faire mieux que tout le monde et soigner le Covid-19 avec de l’hydroxychloroquine en dehors des procédures médicales institutionnelles. Son attitude est typique de la Droite, glorifiant les attitudes individualistes aventuristes et désinvoltes… et dont Didier Raoult fait objectivement partie.

La science est une activité qui se fonde sur la vérité et qui vise la vérité. Encore faut-il se mettre d’accord sur la vérité et là est bien le problème. Ainsi, le professeur Didier Raoult s’est illustré en 2013 dans la revue ultra-conservatrice Le Point par sa négation du réchauffement climatique (« La planète ne se réchauffe plus depuis 1998 »).

On reconnaît là l’esprit sceptique, une tradition imprégnant les scientifiques actuels tendant toujours à tout relativiser. Le Covid-19 a valu chez lui la même réaction. Voici ce qu’il disait en effet dans la presse le 28 janvier dernier :

« Concrètement, si vous ramenez les morts chinois infectés par le coronavirus à la taille de la population de 1,6 milliard, il y a probablement plus de gens qui sont tués en trottinette en Chine que par le virus. »

C’est là tout le fond du problème. Véritable chercheur, Didier Raoult veut trouver et il déteste les prévisions statistiques et tout ce genre de choses, encore moins qu’on en parle à tort et à travers. Soit. C’est un chercheur, un chercheur émérite sur les virus, une sommité mondiale. Très bien ! Mais alors qu’il se taise quand il n’a pas trouvé. Car nier que le covid-19 est un virus mutant qui peut très bien provoquer des ravages, c’est de l’inconscience.

Une inconscience relativiste ; Didier Raoult avait déjà fait le coup en 2015 dans Le Point (« Le vélo tue plus… que tout ce qui vous fait peur »), opposant les tués à vélo à ceux de « la crise de la vache folle, la grippe aviaire, Ebola, le bioterrorisme, le Chikungunya, le SRAS et le coronavirus du Moyen-Orient ».

Sauf que le vélo, lui, ne mute pas, n’est pas le produit d’une mutation causée par les déséquilibres de l’Homme dans la nature… Et qu’à moins de prendre tous les États de la planète pour des entités paranoïaques ne visant que le contrôle…

Mais Didier Raoult préfère jouer les scientifiques médiatiques et se targuer de relativiser, d’être un sceptique. Ses propos explicatifs à sa thèse de la « trottinette » de janvier le montrent bien :

« Il y a 36 000 raisons de mourir. Il y a 60 millions de gens qui meurent dans le monde chaque année. En comparaison, qu’il y en ait 80 qui meurent d’une pneumonie identifiée ou non, cela ne change rien. Ce n’est pas visible.

Et donc on est en train de parler d’une population de 60 millions d’habitants qui a été mise en quarantaine pour 50 ou 80 morts. Tout cela est disproportionné.

Globalement, et pour les semaines à venir, je peux vous dire, parce que l’on mesure le nombre de morts qui sont dus à la grippe ou autres coronavirus, qu’il y a plus de chances de mourir de virus qui sont là depuis longtemps que de mourir du coronavirus chinois. »

Ces propos sont sidérants ! Mais il y a un mouvement aux aguets, cherchant à se distinguer lors de cette crise, en tapant sur le gouvernement mais sans vouloir passer pour des saboteurs. C’est la Droite. Et, cela tombe bien, depuis longtemps Didier Raoult converge avec la Droite. Ce n’est pas pour rien que Didier Raoult publie déjà ce 26 mars 2020 Épidémies, vrais dangers et fausses alertes en annonçant cela dans Le Point, lui qui a écrit pour Le Figaro, ainsi que pour Les Échos.

Un article payant, qui vise donc un public bien particulier, tout comme les tribunes qu’on trouve comme article payant dans Le Monde. On vise un public bien délimité.

Comment cette convergence Droite – Didier Raoult se réalise-t-elle ? Didier Raoult est infectiologue et professeur de microbiologie et avec cette aura il s’est montré populaires en faisant que l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée infection de Marseille mène des tests de dépistage ouverts au public.

L’IHU ? Pour comprendre ce que c’est, regardons d’abord ce que dit Didier Raoult au sujet de la chloroquine. Précisons tout de suite : il n’a pas « découvert » que la chloroquine pouvait éventuellement fonctionner comme anti-viral contre le SARS-CoV-2, qui entraîne la maladie Covid-19. Il n’a fait que lire des publications chinoises qui testent cela depuis février, cela et l’hydroxychloroquine, une molécule proche.

Ils le font cependant avec de nombreuses précautions, sans triomphalisme et en prenant soin d’étudier cliniquement les effets, car le médicament est très dangereux et peut facilement être létal. Ce sont des médecins faisant leur travail, avec probablement leurs limites, mais en tous cas avec de la méthode. Il y a de nombreux médecins et professeurs en France suivant leurs travaux et les poursuivant, sans s’en vanter particulièrement.

La particularité du Professeur Didier Raoult, c’est de se séparer des procédures institutionnelles médicales et d’utiliser directement et massivement la molécule. Et surtout de le faire savoir. C’est sa marque de fabrique, il se présente régulièrement comme étant « à contre courant », envoyant balader le système au nom du pragmatisme et assumant la désinvolture, etc.

Il est pour cela apprécié par exemple par Christian Estrosi le maire de Nice, personnalité typique de ces gens de Droite valorisant l’accomplissement individuel, l’esprit d’entreprise au-delà de tout « collectivisme », etc.

Il y a aussi Philippe Douste-Blazy, ancien ministre de la Santé de droite, qui dit de lui que « c’est un très grand médecin » et a « beaucoup de respect tant pour l’homme, que le chercheur. » C’est le même discours du côté du président de la région PACA Renaud Muselier, lui-même médecin et proche de lui, qui explique au Figaro qu’il lui verrait bien décerné le Prix Nobel, ou encore Jean-Luc Harousseau, ancien directeur de la Haute Autorité de Santé, de droite également, qui va dans son sens.

De la même manière, Arnold Munnich, le fondateur de l’IHU Imagine (la structure parisienne équivalente à son IHU marseillais), en fait l’éloge, le considérant comme « homme extraordinaire, engagé, militant de la science. » Arnold Munnich est lui aussi de droite : c’est l’ancien conseiller santé de Nicolas Sarkozy et c’est justement ensemble qu’ils ont mis au point ces fameux IHU, instituts hospitalo-universitaires.

À tel point que le Figaro expliquait hier :

« Quand Nicolas Sarkozy a créé les IHU, Didier Raoult lui a été extrêmement reconnaissant d’avoir tout fait pour que le mérite soit récompensé. Pour que ceux qui travaillent plus soient récompensés. Comme s’il y avait quelque chose de l’ordre d’une réparation. »

On a affaire ici à des libéraux classiques, détestant tout ce qui relève d’un État fort, structuré, organisé, procédurier (sauf en ce qui concerne la répression ou l’Armée, évidemment). Les IHU ont été créés précisément dans ce cadre, afin de contourner les institutions publiques médicales françaises, et pouvoir faire les choses dans son coin, avec une grande liberté de recrutement, de communication et d’exercice en général, tout cela au service du partenariat public-privé.

Pour résumer, les IHU sont des pôles d’excellence au service du capitalisme ; on lit en 2016 dans Le modèle économique des instituts hospitalo-universitaires :

« Les politiques de partenariat industriel et de valorisation conduites par les IHU donnent par ailleurs lieu à des perspectives porteuses, mais dont il ne fautpas surestimer la contribution possible à une éventuelle autonomie financière.

Ces politiques s’inscrivent dans un contexte économique mouvant, marqué par la remise en cause des lignes de partage entre recherche de base et recherche appliquée, mais aussi par des difficultés rémanentes à engager des partenariats à grande échelle pour des recherches très «en amont».

Les partenariats durables des IHU se développent ainsi davantage avec les fabricants de matériels chirurgicaux, d’imagerie ou de diagnostic, voire de dispositifs médicaux, qu’avec les grands groupes du secteur pharmaceutique. Ils sont aussi relativement fréquents avec des entreprises des biotechnologies ou de la pharmacie de taille moyenne, spécialisées sur des segments très spécifiques du marché. »

Didier Raoult n’est donc pas sorti de nulle part et n’est certainement pas un grand ennemi des laboratoires pharmaceutiques, comme le prétend toute une petite-bourgeoisie paranoïaque tout à fait l’esprit des gilets jaunes.

Didier Raoult n’en a que faire et fonctionne dans son coin, à la manière de l’hôpital privé… tout en bénéficiant de grandes subventions publiques. Et cela avec l’appui de la Droite, qui pousse en son sens, ayant trouvé une brèche politique dans cette situation de crise ; Ouest France le constate sans ambages (Coronavirus. Usage de la chloroquine : la droite pousse, le gouvernement tente de calmer le jeu).

Tout cela est anti-rationnel, anti-populaire, c’est une véritable foire libérale. Cela déboussole encore plus les gens, alors qu’il faut se préparer à une terrible vague de maladies et de morts. C’est, très exactement, anti-démocratique.

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Les médecins hospitaliers appellent à un renforcement des mesures de confinement

Voici la tribune, initialement publiée hier par le Parisien, des médecins hospitaliers appelant le Président et le gouvernement à la mise en place d’une application plus stricte du confinement. C’est le seul moyen d’éviter que la catastrophe, déjà là, n’empire, alors qu’il y a déjà un médecin hospitalier décédé en raison du Covid-19.

« Appel au Président de la République et aux Membres du Gouvernement

Nous, professeurs des universités-praticiens hospitaliers et praticiens hospitaliers de France, chefs de cliniques, internes, demandons avec gravité un respect strict des mesures de confinement à domicile à nos concitoyens sur tout le territoire, accompagné d’une communication plus explicite.

L’ensemble des soignants médicaux paramédicaux, à l’hôpital ou en ville, œuvre sans relâche, et pour répondre continuera à le faire le plus efficacement possible à cette épidémie d’une ampleur exceptionnelle.

Nous aider, c’est respecter strictement le confinement. Malgré cet engagement sans faille de l’ensemble de nos équipes soignantes, nos capacités de soins arrivent à saturation. Dès à présent, des conditions de soins extrêmement difficiles et éprouvantes s’imposent aux professionnels du soin qui se mobilisent avec une solidarité exemplaire.

Nous pouvons encore éviter des milliers de décès. Nos collègues chinois, bien que ne connaissant pas initialement l’histoire naturelle, les symptômes possibles et la contagiosité de l’infection Covid-19, ont pu, par un confinement massif et contrôlé, réussir à maitriser l’épidémie et limiter le nombre de décès. Leur expérience et l’analyse des nombreuses publications scientifiques qui paraissent aujourd’hui nous permettent de mieux définir les moyens pour contenir cette épidémie. Ainsi, seul un respect strict du confinement à domicile peut limiter les conséquences de l’épidémie en arrêtant la propagation du Covid-19. En effet, malgré le travail acharné de nos chercheurs, il ne faut pas compter à court terme sur des vaccins ou thérapies efficaces et validées, qui arriveront surement, mais trop tard.

L’Inter-syndicale nationale des internes, qui sont en première ligne dans cette bataille épuisante et sans merci contre le Covid-19, a envoyé hier une lettre au président de la République qui souligne l’incontournable nécessité d’un confinement strict. Cette lettre a pour but de relayer et d’amplifier ce message.

Nous sommes conscients que l’efficacité des mesures de confinement nécessite une pédagogie pour leur acceptabilité, avec la garantie de la subsistance de chacun pendant leur application. C’est pourquoi nous avons tenu à rappeler avec force l’impérieux respect du confinement à domicile.

Tous les soignants sont très émus des marques de soutien de l’ensemble de la population chaque soir à 20 heures. Ils le seront encore plus si chacun suit scrupuleusement les règles de vie qui permettront de contenir l’épidémie. Les dérives que nous observons nous apparaissent inacceptables pour la sécurité collective. Aussi, nous considérons que le non-respect des mesures de confinement imposerait un renforcement de ces mesures. »

Les signataires

Le collectif de signataires dit représenter « plus de 50 000 médecins hospitaliers français, internes, chefs de clinique, praticiens hospitaliers, professeurs de médecine de toute la France, des Antilles à Paris et de toutes les disciplines, médicales, psychiatriques et chirurgicales ». Parmi les signataires, figurent l’Intersyndicat des praticiens hospitaliers (INPH) qui fédère les 17 syndicats de praticiens hospitaliers, et l’Intersyndicat des internes (ISNI ) qui représente les 18 000 internes.

ADAMS David ; ABADIE Veronique ; ACHARD Sophie ; ADAM Jean Philippe ; ADAMSBAUM Catherine ; AGHAKHANI Nozar ; AKKARI Mohamed ; ALBOUY Marion ; ALEZRA Eric ; ALKHODER Soleiman ; AMARENCO Pierre ; AMOURA Isabelle ; AMOURIQ Yves ; AMOUYEL Philippe ; AMSELEM Serge ; ANDRES Emmanuel ; ANDRIEU Sandrine ; ANDUJAR Pascal ; ANGOULVANT Denis ; ANHEIM Mathieu ; ANNWEILER Cedric ; AOUIZERATE Bruno ; APARICIO Thomas ; ARNULF Isabelle ; ASFAR Marine ; ATTALI Claude ; ATTARIAN Shahram ; AUCOUTURIER Pierre ; AUDARD Vincent ; AUDARD Virginie; AUDUREAU Etienne ; AUPY Jérôme ; AYACHE Denis ; AZIZI Michel ; BADAOUI Bouchra ; BAHI-BUISSON Nadia ; BAKCHINE Serge ; BAKHOS David ; BALEYTE Jean-Marc ; BARAT Maxime ; BARDIER Armelle ; BARRE Jean ; BARREAU Xavier ; BARTOLUCCI Pablo ; BASTUJI-GARIN Sylvie ; BATS Anne-Sophie ; BAUBET Thierry ; BAYLE Catherine ; BEAUDREUIL Johann ; BÉGUÉ Thierry ; BELIN Catherine ; BELKACEMI Yazid ; BELKESSA Helima ; BENAROUS Xavier ; BENHAMOU Pierre-Yves ; BENHAMOU Dan ; BENMOUSSA Leila ; BENVENISTE Olivier ; BENYAMINA Amine ; BÉRARD Xavier ; BERENBAUM Francis ; BERNA Fabrice ; BERNARD-BOURZEIX Laurence ; BERNHARD Jean-Christophe ; BERTHERAT Jérôme ; BERTSCHY Gilles ; BIAIS Matthieu ; BILHOU-NABERA Chrystele ; BILLAUD Eliane ; BING Fabrice ; BIOULAC ROGIER Stéphanie ; BLANCO Patrick ; BLASCO Hélène ; BLAUWBLOMME Thomas; BOCHER Rachel ; Boddaert Nathalie ; Bodemer Christine ; BODERE Françoise ; BONGARD Vanina ; BONNARD Damien ; BONNET-BRIHAULT Frederique ; BONNEVILLE Fabrice ; BOUCCARA Didier ; Boudghene Frank ; Bouhnik Yoram ; BOUILLERET Viviane ; Boulanger Éric ; BOULOUIS Gregoire ; BOURNET Barbara ; BOURZEIX Jean Vincent BOUSSON Valérie ; BRANGIER Antoine ; Bremond Dominique ; BRENHARD Jean-Christophe ; Bretzner Martin; BREYSSE Julien ; BRIHAULT Jean ; Brocheriou Isabelle ; BROCHET Bruno ; Budor Philippe; Cadranel Jacques ; CAHEN DOIDY Laurence; CALVEZ Vincent ; Campana Matthieu; CANALES Justine; CANDELIER Gaelle Canouï-Poitrine Florence ; Cantagrel Alain ; CARLIER Robert ; Carpentier Françoise ; Carrat Fabrice ; CARRIE Alain ; CASTETBON Vincent Cattin Françoise; CAUQUIL Cecile CECCALDI Mathieu ; CHA-BANUS Florence; Chalouhi Christel; Champroux Thierry; Charbonneau Frédérique; CHARLIER Caroline; CHARRON Philippe ; CHASSAING Augustin CHASSIN Olivier CHATELUS Emmanuel; Chau Yves Chauveau Dominique ; CHAUVIRE Valerie Chevalier Xavier ; CHEVRET Sylvie; Cholley Bernard ; Chougar Lydia CHOUGAR Taous CHOUGHRI Hussein Ciambelli Luca; Clarençon Frédéric ; Claudepierre Pascal ; Claudon Noémie; Clément Karine ; Clément Olivier ; Clement Delmas COHEN SOLAL Alain ; COLLET Jean-Philippe ; Combes Alain ; Compérat Eva ; Conroy Thierry ; Corcia Philippe ; Cordel Hugues; Coriat Romain ; Cornelis François ; CORRE Alain CORRUBLE Emmanuelle ; Costalat Vincent ; COTTON Francois COULOIGNIER Vincent ; COURATIER Philippe ; CRENN Pascal ; RESTANI Bruno; CREUX Aurore Sage Femme; Czernichow Sebastien ; Da Silva Fabio; DAHMANI Souhayl ; Darrouzet Vincent ; Daruich-Matet Alejandra MCUPH; Daubigney Antoine; DAUGER Stéphane ; DAVI Frédéric ; David Valérie; DE BOUVERIE Marc ; DE GABORY Ludovic ; DE KERVILER Eric ; De Monès Erwan ; Debrix Isabelle Dechartres Agnes; Delacourt Christophe ; Delattre Jean-Yves; DELHOMMEAU François ; Deniziaut Gabrielle; DENOYELLE Françoise ; Descriaud Celine; Desguerre Isabelle ; Désilles Jean-Philippe Destrieux Christophe ; DI MEGLIO Lucas Président de l’ANAINF; Dillard Clementine; DIMITRI BOULOS Dalia DINOMAIS Mickael ; Diop Abdoul Aziz Dormont Didier ; Douri Alexandra; Dubois-LAFORGUE Danielle; DUCOU LE POINTE Hubert ; DUGRAVIER Romain Dugue Cecile; DUPIN Nicolas ; DUPONT Charlotte; Durand François ; DURDUX Catherine ; DUVAL GuillaumeGuillaume Duvoux Christophe ; ECHANIZ-LAGUNA Andoni ; Edjlali-Goujon Myriam ; Ehrmann Stephan ; Eker Omer ; EL BEHI Nawel EL-HAGE Wissam ; ELGHONEIMI Alaa ; EMERAUD Cécile; Escalard Simon EVEN SILBERSTEIN Marc; Extramiana Fabrice ; Fabbro-Peray Pascale; Faber Camille; FARGE-BANCEL Dominique ; FARGEOT Guillaume Fartoukh Muriel; FARZIER Aline; Febvre Sylvie ; FERNANDEZ Christine; FILIPPINI Jean François; Fléjou Jean-François ; FLORENTIN Arnaud ; FOSSATI Philippe ; Fouzi Bala PHC; FRANCO Valerie ; FRAZIER-MIRONER Aline FREDERIC Charlotte MCUPH; Freynet Nicolas; Froelich Sebastien ; Funck-Brentano Christian ; Gaillard Raphaël ; Galanaud Damien ; GAMBIER Arsène GANGI Afsin ; GARABEDIAN Noël ; Gardette Virginie; GARIN Antoine GARIN Tristan ; Gaume Mathilde; GEHANNO Pascal; GENDRON Christophe ; GEORGES WALRYCK Agnes GEORGIN-LAVIALLE Sophie ; Ghodhbane Walid; GHORAB Karima Gignon Maxime ; GILAIN Laurent ; Gilbert Ferretti ; Gille Olivier ; GIRODEAU Amelie Sage femme; Gligorov Joseph ; Glorion Christophe ; GODARD Sophie GOROCHOV Guy ; GOSSEC Laure ; GOUDOT Patrick ; Goujard Cécile ; Goupille Philippe ; GOURONNEC Adeline Grapin-Dagorno Christine ; Grenier Nicolas; GRENIER Nicolas ; GRESSIER Florence Gronnier Caroline MCUPH; Guédon Alexis Guignard Sandra; GUIGU Pierre ; Guillotte Marie-Laure; Haas Jessica; Haesebaert Julie; Hajage David MCUPH; HALIMI Jean Michel Hamamah Samir ; Hammel Pascal ; HANACHI Mouna HANACHI GUIDOUM Mouna; HAPPIETTE Adele; HAYMANN Jean-Philippe ; Hélénon Olivier ; HELFT Gérard ; HENNEQUIN Christophe ; Herman Philipe ; Hernandorena Intza HERVIER Baptiste HINDLET Patrick MCUPH; HOCKE Claude ; Horion Julien Houdart Professeur Emmanuel Houdart ; Houenou Josselin ; HOUENOU Josselin ; HOUSSET Bruno ; Housset Chantal ; HUBAT Maxime Hue Sophie ; Ilharreborde Brice ; Irsutti Fjortoft Muriel; Isnard Richard ; Jabot Laurence ; JANIAN Pascale Secrétaire générale adjointe du SYNPREFH; Jenkins Marine Joannes-Boyau Olivier Joly Francisca ; Jondeau Guillaume ; Julia Pierre ; Juvanon Jean-Marc; Kadlub Natacha ; KAHILA Laurent Kamenický Peter Kamenický ; KAPEL Nathalie ; Kas Aurélie ; Kastler Adrian KEITA-MEYER Hawa ; KERIMIAN Mélodie KERLAN Veronique ; Korobelnik Jean-François ; KOSKAS Sarah KROLAK-SALMON Pierre ; LABAUGE Pierre ; LABEYRIE Celine LACAVE Roger ; LACOMBE Didier ; LACORTE Jean-Marc ; LACROIX Claire Lagard Daniel; Laloi Marie; LANDAIS Paul ; Lantz Brigitte LAPILLONE Hélène ; Larabi Amine; Larger Etienne ; Laribe-Caget Sandra Lasocki Lasocki ; LASPOUGEAS Alban AHU; Latrémouille Christian ; LAUNAY Odile ; LAURENT Christophe ; Lawrence Christine; Le Gouez Morgane; Le GUERN Eric ; LE TAILLANDIER DE GABORY Ludovic ; LEBOULANGER Nicolas ; Leboyer Marion ; LEBRUN FRENAY Christine ; Lechowski Laurent ; LECLUSE Alderic Lecoeur Anne; Léglise Alain INPH; LEGRIS Nicolas LEJEUNE Julie; LEJEUNNE Claire ; Lelièvre Jean-Daniel ; Lemogne Cédric ; Lemoine Antoinette ; LEPAJOLEC Christine Leplay Céline PHC; Leprince Pascal ; LERSY François; LESCANNE Emannuel ; LEVY Raphael Lévy Rachel ; Lévy Philippe ; LIGUORO Dominique ; LISTRAT Antoine LLEONART Sebastien LOEB Emmanuel LOMBRAIL Pierre ; Longrois Dan ; Lubicz Boris Bruxelles; LUTEYN Alexandra Mahévas Matthieu ; Mailloux Agnès; Maingon Philippe ; MAJOUFRE Claire ; Mallet Luc ; MALLET Cindy MALLET Luc ; Mandonnet Emmanuel ; MANIER Salomon MCUPH; Mansour-Hendili Lamisse; Manzo Silberman Stéphane; MARCELIN Anne-Geneviève ; MARIA Alexandre ; Marini Hélène Marjanovic Zora MARTELLI Catherine MARTIN Severine ; Maruani Annabel ; Maubec Eve ; MAUROUSSET Aude ; MAZARI Assia Mebazaa Alexandre ; MEJEAN Arnaud ; Melica Giovanna; Menegaux Fabrice ; MERLE Veronique ; Meyer Laurence ; MEYTADIER Helène MEZZACAPPA Antonia ; MICHEL Marc ; MILADI Lofti ; MOLIMARD Mathieu ; MONNET Elisabeth ; Montravers Françoise ; MORINIERE Sylvain ; Morizot Bruno; Morlat Philippe ; MORLENT Fanny ; Mournet Sandy; Mouthon Luc; Msika Simon ; NABBOUT Rima ; Nabhan Abou Nabhan Abou; NETCHINE Irène ; NEVOUX Jerome MCUPH; NGUYEN KHAC Florence ; Niemczyk Sophie NIZARD Remy ; NORKOWSKI Emma AHU; NOT Adeline NOUETTE-GAULAIN Karine ; ODRI Guillaume; OPPENHEIM Catherine ; Catherine ; OPPERT Jean-Michel ; Orliaguet Gilles ; ORSSAUD Christophe; OUBAYA Nadia ; Oudard Stéphane ; Oziol Eric Paillaud Elena ; Panis Yves ; Pannier Stéphanie ; PAPON Jean François ; PAPON Jean-François ; PAQUET Claire; Para Marylou; PARAF Francois ; PARKER Fabrice ; PAULHAC Sophie PAUTAS Eric ; PAVLOV Ioana ; PAWLOTSKY Jean-Michel ; PAYA Christophe ; PAYE François ; PEFFAULT DE LATOUR Regis ; PELISOLLO Antoine ; PELISSIER Philippe ; PERLEMUTER Gabriel ; Perouse de Montclos Marie Odile; PERRIGAULT Pierre Francois ; PIARROUX Renaud ; Picard Arnaud ; PINLONG Eric PINSOLLE Vincent ; PIRNAY Philippe ; Pirnay Philippe ; PLAINARD Xavier; PLAUD Benoît ; PLU BUREAU Geneviève; POL Christine ; Polak Michel ; POLO DEVOTO Jose ; PONDAVEN LETOURMY Soizick ; POUCHOT Jacques ; PRUVO Jean-Pierre ; Puy Hervé ; Puybasset Louis ; Pyatigorskaya Nadya; QUIRINS Marion RABAUD Christian ; RABEL Constance Assistante spécialiste; RABEL Constance Assistante spécialiste; RANQUE Brigitte ; Raphaël Pierre; Raspaud Sylvie; Ravaud Philippe; Rebours Vinciane Reffet Kévin; Revelo Feli ; REYRE Anthony ; Ribadeau Dumas Alix; Ricard Jean-Damien ; Rigaud Anne-Sophie ; Riveline Jean-Pierre ; ROBERT Jérôme ; ROBERT Gregoire ; Robert Elodie Sage-femme; Roger Vivien; ROQUELAURE Yves ; Rouanet François; ROUCHAUD Aymeric ; ROUF Charles Edouard; Roulot Dominique ; ROUSSELOT Dominique ; ROUSSET Pascal ; Rufat Pierre ; Ruszniewski Philippe ; Sabaté Jean-Marc ; SACCONI Sabrina ; Saiag Philippe ; SAIN MARTIN Pauline ; Salomon Philippe; Samama Marc ; Samimi Mahtab ; SANS Nicolas ; SAROV Mariana Sauvanet Alain ; Sazio Charline; SCHERER Clarisse Schiff Manuel ; Schröder Carmen ; SCHURHOFF Franck ; SEMAH Frank ; Sermet-Gaudelus Isabelle ; Siauve Nathalie ; Sibon Igor; Sifer Christophe; SIFFROI Jean Pierre PUP; SIMILOWSKI Thomas ; SOBHANI Iradj ; Sola Gazagnes Agnès; SOLE Guilhem ; Soubrane Olivier ; Souchet Philippe; SOUDRIE Brigitte ; SPELLE Laurent ; Speranza Mario ; STEPHANT Maeva ; Stephant Maeva ; Tabassome Simon Simon ; Tachdjian Gérard ; Tadayoni Ramin ; Tahon Florence; TANKERE Fréderic ; Tavitian Bertrand ; Teillet Laurent ; Teissier Natacha ; Tezenas du Montcel Sophie ; Thomassin-Naggara Isabelle ; THUILLEAUX Denise; TIMSIT Serge ; TISON Francois Francois ; TOUBOUL David ; Touraine Philippe ; TOURNIGAND Christophe ; TRETON Xavier ; TRINGALI Stéphane ; Trivalle Christophe; Trunet Stéphanie; Trystram Denis; Vaillant Jean-Christophe ; VALENSI Paul ; VALLA Dominique; VAN DEN ABBEELE Thierry ; Vaubourdolle Michel; Vazquez Marie-Paule ; VELUT Stéphane ; VENDITTI Laura Verny Christophe ; VERNY Marc ; VEYRAT-MASSON Hélène VICAUT Eric ; Vidal Jean-Sébastien VITAL Jean Marc ; Vodovar Dominique ; Vourc’h Patrick ; WAGNER-BALLON Orianne ; WEISS Laurence ; Wendum Dominique ; WICART Philippe ; WIELART Joy; YAKOUB-AGHA Ibrahim ; YOUNG Jacques ; ZELEK ZELEK ; ZEMMOURA Ilyess ; ZINS Marie. »

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Document de la CGT sur le droit de retrait lié à la crise du Covid-19

Voici un document de la CGT sur le droit de retrait lié à la crise du Covid-19 publié hier :

« Coronavirus, droit de retrait et action syndicale et du CSE

Vous avez des questions concernant le droit de retrait, l’action syndicale et le CSE ? Nous y répondons ici !
  • Exercice du droit de retrait du salarié

L’exercice du droit de retrait peut permettre de protéger la santé du salarié exposé au risque de contracter le coronavirus. De plus, la simple évocation d’un exercice collectif du droit de retrait lors de discussions avec l’employeur peut permettre de créer un rapport de force propre à contraindre celui-ci à prendre les précautions nécessaires pour protéger les salariés et limiter la propagation du virus (mesures barrières, diminution de l’activité, annulation de certains déplacements, etc.).

À l’heure où tout un chacun se demande comment il peut contribuer à lutter contre la propagation du virus, l’exercice du droit de retrait, peut constituer une mesure forte et efficace. Encore faut-il qu’il soit mis en œuvre de façon appropriée !

  • Danger grave et imminent pour la santé du salarié

En cas de danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé, le salarié est en droit de suspendre son activité après avoir avisé l’employeur de ce danger (art. L. 4131-1 du Code du travail). Il suffit que le salarié ait un motif raisonnable de craindre pour sa vie ou sa santé pour qu’il déclenche la procédure de retrait (Cass. soc. 23 avril 2003, n° 01-44806, BC V n° 136).

L’appréciation se fait au cas par cas. Le Questions/Réponses du gouvernement souligne que peut être considéré comme « grave » tout danger susceptible de produire un accident ou une maladie entraînant la mort ou paraissant devoir entraîner une incapacité permanente ou temporaire prolongée et comme « imminent », tout danger susceptible de se réaliser brutalement dans un délai rapproché (Q/R 29 du « Questions/Réponses » pour les entreprises et les salariés Covid-19 version du 17/03/2020).

L’employeur ne peut pas sanctionner le salarié qui exerce ce droit et ne peut pas cesser de lui verser sa rémunération (L. 4131-3 du Code du travail).

En cas de suspicion d’abus dans l’exercice du droit de retrait, le litige pourra être tranché a posteriori par un conseil de prud’hommes (qui sera le plus souvent saisi d’une demande de l’employeur ou du salarié relative au versement des salaires).

Le risque d’exposition au coronavirus permet-il au/à la salarié.e d’exercer son droit de retrait ?

Une position gouvernementale contestable

Pour le gouvernement les possibilités de recours au droit de retrait sont « fortement limitées » lorsque l’employeur prend les mesures de prévention et de protection recommandées par le gouvernement. Dès lors qu’un employeur suit les recommandations du gouvernement, le salarié ne pourrait a priori pas invoquer le droit de retrait au motif qu’un de ses collègues revient d’une zone à risque ou a été en contact avec une personne contaminée, en l’état des connaissances épidémiologiques à ce jour (Question/réponse du gouvernement n° 9).

Cette position du gouvernement est restrictive. D’abord, le droit de retrait est un droit garanti par de dispositions législatives et mis en œuvre sous le contrôle des conseils de prud’hommes, ce n’est pas au gouvernement de le définir. De plus, les recommandations du gouvernement paraissent parfois bien légères au vu des risques de contamination encourus.

Ce qui est certain, c’est que de l’avis même du gouvernement, le fait que l’employeur ne mette pas en œuvre les recommandations du gouvernement (voir Q/R n° 13 à 19) peut ouvrir la voie au droit de retrait : refus de télétravail alors qu’il est possible, pas de protection mise en place en cas d’accueil du public, absence d’affichage des gestes barrières, absence de nettoyage adéquat des locaux etc.

Ensuite, soulignons que le « danger » peut être caractérisé par une cause extérieure au salarié (ex. : locaux dangereux), mais peut aussi très bien être lié à son état de santé (ex. : allergie aux agents auxquels son poste l’expose ; Cass. Soc. 20 mars 1996, n° 93-40111, BC V n° 107). Ainsi, un salarié vulnérable au coronavirus (femmes enceinte, personnes âgées de plus de 60 ans, gros fumeurs, personnes asthmatiques ou connaissant des difficultés respiratoires) pourrait mettre en œuvre son droit de retrait beaucoup plusfacilement.

Notons que le droit de retrait concerne la situation du salarié. Le fait qu’il vive avec une personne particulièrement vulnérable au coronavirus ne permet malheureusement pas d’invoquer le droit de retrait. Cependant, si l’employeur a parfaitement connaissance du fait que le salarié vit avec des personnes vulnérables, et qu’il existe des solutions de télétravail, de changement de postes, de mesures de protection ou de remplacement par un autre salarié, et que l’employeur ne les a pas mises en œuvre, il commet alors certainement un abus dans l’exécution du contrat de travail.

Le rôle des syndicats et représentants du personnel est indispensable pour regarder au cas par cas la situation des salariés et peser pour que leur soit appliquées les mesures les plus protectrices.

Comment le salarié peut-il mettre en œuvre son droit de retrait ?

Il suffit que le salarié informe son employeur ou son responsable hiérarchique par tout moyen de l’existence d’un danger et de l’exercice du droit de retrait juste avant ou concomitamment au début du retrait. Un écrit (mail, lettre recommandé etc.) est cependant toujours préférable.

Le droit de retrait s’exerce individuellement par le salarié. Cependant, il est plus efficace et protecteur qu’un syndicat ou les représentants du personnel organisent le déclenchement du droit de retrait.

Rôle des représentants du personnel et des syndicats

Mise en œuvre syndicale du droit de retrait : un droit de retrait « collectif » est plus efficace et protecteur qu’un droit de retrait exercé individuellement

Le droit de retrait s’exerce individuellement par le salarié. Cependant, il est largement préférable qu’un syndicat organise le déclenchement du droit de retrait en ciblant les postes de travail exposés à un danger grave et imminent ou encore en ciblant les salariés particulièrement vulnérables.

Mais pour être sûr d’être dans les clous, il faut que chaque salarié individuellement prévienne l’employeur de l’exercice de son droit de retrait.

Les salariés du musée du Louvre, en lien avec la CGT Culture, ont exercé leur droit d’alerte et de retrait pendant plusieurs jours, avant que leur Direction ne prenne des mesures de limitation du nombre de visiteurs et de protection.

Mise en œuvre du droit d’alerte par les membres du CSE

Les représentants du personnel au CSE peuvent individuellement exercer un droit d’alerte en cas de danger grave et imminent pour les travailleurs.

Il doit consigner son alerte par écrit dans un registre spécial. Cet avis doit comporter les postes de travail concernés par le danger, la nature et les causes de ce danger, le nom des travailleurs exposés.

L’employeur est alors tenu de procéder à une enquête avec le représentant du personnel qui a lancé l’alerte et de prendre toute mesure qui s’impose. Avant que les salariés n’exercent leur droit de retrait chacun individuellement, il peut être utile que des membres du CSE lancent une alerte auprès de l’employeur. Cela rend le droit de retrait plus collectif. Cela peut permettre également de contraindre l’employeur à réfléchir à des solutions pour éviter les situations à risque.

A l’issue de l’enquête s’il y a désaccord entre le CSE et l’employeur sur les mesures à mettre en œuvre ou sur l’existence même d’une situation de danger l’inspecteur du travail doit être saisi par l’employeur.

Une communication indispensable

Dans le contexte actuel, il est indispensable d’expliquer de façon claire et convaincante les raisons du droit de retrait ou du droit d’alerte. La communication pourra se faire en fonction de l’ampleur du droit de retrait via un tract interne, un communiqué, un P-V de réunion de CSE, etc.

La communication pourra par exemple démontrer que l’employeur n’a pas mis en place les mesures nécessaires pour protéger les travailleurs et que c’est pour éviter la propagation du virus dans la population et l’engorgement des hôpitaux que ceux-ci exercent leurs droit de retrait ou que le syndicat les appelle à le faire.

Exiger la mise en place des mesures nécessaire à la santé et sécurité des salariés

Les représentants du personnel et les syndicats peuvent exiger des employeurs qu’ils diffusent les informations sur les règles d’hygiène et de sécurité, qu’ils mettent à disposition du matériel de prévention, qu’ils procèdent au nettoyage des locaux lorsque cela est nécessaire, qu’ils réaménagent les postes de travail, qu’ils mettent en place du télétravail, qu’ils ferment temporairement l’entreprise avec maintien de salaire… toutes mesures qui doivent être exigées en fonction de la situation spécifiques de chaque entreprise, chaque poste, chaque salarié.

Rappelons que l’employeur est tenu à une obligation de sécurité à l’égard des salariés. Il doit prendre les mesures nécessaires pour protéger leur santé. Il doit notamment les informer lorsque des risques se présentent et mettre en place les moyens adaptés pour les protéger au mieux (art. L. 4121-1 et L. 4121-2 du Code du travail).

Les représentants du personnel et syndicaux peuvent aussi revendiquer que les mesures prises par l’employeur soient négociées.

Surtout, toutes les mesures concernant le fonctionnement de l’entreprise nécessitent une consultation du CSE. Ces consultations doivent impérativement avoir lieu. Les élus doivent exiger d’être consulté dans les formes. Ils doivent également veiller à la bonne application des accords existants (ex. : accord de modulation du temps de travail, accord RTT, accord sur le télétravail).

Si les représentants du personnel ne souhaitent pas se rendre physiquement à des réunions ils peuvent toujours demander des réunions par visio-conférences, même si les conditions légales ne sont pas remplies, avec toutefois le risque que l’employeur refuse pour ce motif.

Les représentants du personnel sont un rouage essentiel du fonctionnement de l’entreprise, à plus forte raison lorsque celle-ci fait face à une crise. Il n’y a pas de bonne décision auxquelles ils n’ont pas été associés et, surtout, ce sont eux qui permettent d’informer réellement et en confiance le personnel.

Or, ces derniers jours ont montré que « l’effet panique » créé par les annonces des dirigeants peut avoir des conséquences sérieuses et créer des problèmes qui ne se seraient pas produits autrement (ex. : pénuries dans les supermarchés parisiens, embouteillages exceptionnels pour quitter Paris, etc.).

Le projet de loi qui va être débattu cette semaine prévoit de nombreux aménagements en matière de droit du travail, qui seront précisés par ordonnance. On sait dès à présent que le gouvernement envisage de prendre des mesures permettant de modifier les modalités d’information et de consultation des institutions représentatives du personnel, notamment le CSE, « pour leur permettre d’émettre les avis nécessaires dans les délais impartis ».

Nous ne savons pas pour l’instant quelles formes prendront précisément ces mesures, si elles ne concerneront que les modalités de consultation du CSE en cas de mise en œuvre de l’activité partielle, ou si elles concerneront également d’autres consultations. Nous tenions toutefois à vous alerter dès à présent sur ces dispositions envisagées, et vous tiendrons informés dès que possible. »

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«Appel au Président de la République pour le confinement total de la population»

Voici le communiqué l’InterSyndicale Nationale des Internes dont le propos est clair,  précis et ferme, face à l’urgence de la situation. Tout le contraire du gouvernement qui tergiverse sans cesse, incapable d’interdire ne serait-ce que les footing, alors même que la plupart des sportifs professionnels ont eux-mêmes cessé tout entraînement extérieur depuis le début de la semaine. Il faut un confinement massif et total de la population, un point c’est tout…

« Appel au Président de la République pour le confinement total de la population

« Vous devez cesser les demi-mesures et les discours équivoques. »

Votre responsabilité est d’être clair, précis et ferme. C’est un confinement total et absolu de l’ensemble de la population dont nous avons besoin, à l’instar des mesures déployées en Chine : aucune sortie, aucun contact interpersonnel extérieur au foyer, arrêt strict de toutes les entreprises non vitales, des transports en commun, ravitaillement des familles au domicile par des personnels protégés intégralement et avec des masques FFP2.

« Moins le confinement sera strictement appliqué, plus les réanimations seront saturées, plus nous devrons faire des choix. »

La situation à l’hôpital ne doit pas être cachée à la population :

Depuis novembre 2019, les internes se sont ralliés à tous les corps professionnels hospitaliers pour alerter sur le manque de moyens, le manque de personnel, le management délétère qui se sont instaurés à l’hôpital public depuis des années.

Tous ces problèmes sont exacerbés par la crise sanitaire actuelle. Les cadres de santé refusent que les personnels paramédicaux soient testés en masse par crainte de manquer de bras dans les services, les soignants sont contraints de travailler alors qu’ils ou elles présentes tous les signes objectifs d’une infection à coronavirus.

Les internes de médecine sont sur-mobilisés et ont accepté de faire des sacrifices importants sur leur vie et leur formation pour se mettre en ordre de marche face à l’épidémie.

« La crise de l’hôpital public n’a pas disparu avec l’arrivée du coronavirus.

En novembre, nous redoutions l’épidémie de grippe qui pourtant arrive tous les ans, imaginez ce que l’on redoute maintenant ! »

Ne soyons pas dupes, le matériel manque dans tous les services. Les masques sont manquants ou rationnés conduisant les soignants à utiliser parfois des masques en tissu cousu main, des masques chirurgicaux non protecteurs, de ne les changer qu’au plus 2 ou 3 fois par jour ce qui est propice à l’auto-contamination. Le matériel de dépistage (écouvillon, machine de test) n’est pas disponible pour tester tous les cas et les personnels afin de pouvoir mener des stratégies correctes de prise en charge. Les personnels soignants sont déterminés à sauver la population, mais la colère est à son apogée contre les politiques qui ont dégradé depuis 10 ans, d’année en année, les capacités de notre système de santé et installé, aux fonctions hiérarchiques sanitaires des technocrates incompétents et assidus à l’application des restrictions budgétaires.

« Le message actuel des pouvoirs publics est : apprenez à gérer la pénurie… »

Nous tenons à alerter la population du fait qu’il n’y aura pas de places en réanimation pour tous les patients graves quel que soit leur âge : les médecins devront faire des choix humainement très difficiles. Les jeunes en bonne santé présentent des formes mortelles. A l’heure où nous écrivons, plus de 900 personnes COVID+ occupent des lits de réanimation alors qu’il n’y en a que 5000 dans tout le pays.

« Au rythme actuel de progression de l’épidémie en France, les réanimations seront saturées dans moins de 15 jours, voire plus rapidement dans certaines régions. »

Nous exhortons enfin le gouvernement à appliquer les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé et donc à investir dans des moyens pour mener un dépistage massif de toute la population !

Nous terminons cet appel par une requête adressée aux Françaises et Français. Nous apprécions vivement les démonstrations de soutien que vous manifestez par des applaudissements à vos fenêtres. Si vous souhaitez réellement protéger les soignants, nous vous invitons à respecter un confinement total, et ce même malgré l’ambiguïté des messages diffusés par le gouvernement.

« Restez chez vous : c’est le modeste prix à payer pour enrayer l’épidémie.

Nous vous sauvons, sauvez nous. »

Justin BREYSSE – Président de l’ISNI

Contact presse :

Léonard CORTI – Secrétaire général de l’ISNI

06.71.02.62.05 – sg@isni.fr »

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Politique

Coronavirus: le scandale Agnès Buzyn en dit long sur l’État

L’ancienne ministre de la Santé, qui a connu un échec cinglant aux municipales parisiennes, a décidé de balancer toute sa rancœur. Elle a montré qu’à la tête de l’État, la position adoptée sur la crise sanitaire en cours a connu de très profonds déséquilibres. Cela révèles les immenses faiblesses des classes dominantes.

Faut-il espérer que les choses se tassent en maintenant la continuité, ou faut-il privilégier la sécurité complète ? La tête de l’État n’a, selon Agnès Buzyn, pas su gérer. Elle dit ainsi, provoquant le scandale :

« Quand j’ai quitté le ministère, assure-t-elle, je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous. Je suis partie en sachant que les élections n’auraient pas lieu. »

« Depuis le début je ne pensais qu’à une seule chose : au coronavirus. On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade. La dernière semaine a été un cauchemar. J’avais peur à chaque meeting. J’ai vécu cette campagne de manière dissociée. »

Faut-il la croire ? Elle a après tout démissionné de son poste de ministre de la santé au début de la tourmente, tout cela pour espérer devenir maire de Paris. Arrivée en 3e position, c’est un échec complet. Alors que restée à son poste, elle serait une figure célèbre en France, célèbre et soutenue !

Tout cela est anecdotique sur le plan individuel, Agnès Buzyn est sans intérêt aucun. Ce qui est marquant par contre, c’est de voir que l’appareil d’État n’a pas su gouverner. Comme le dit l’adage, gouverner, c’est prévoir. Là, rien n’a été prévu, tout a simplement été évalué, de manière libérale et pragmatique.

C’est d’ailleurs encore le cas et Emmanuel Macron ne convainc pas. Jean-Luc Mélenchon, qui connaît très bien toute cette problématique étatique puisqu’il vise à prendre l’appareil d’État par une vague populiste de gauche, a parfaitement résumé la problématique qui en découle :

« Les aveux d’Agnès Buzyn dans le journal «Le Monde» (https://bit.ly/2Uh2MmL) sont consternants. Il est impossible de laisser passer sans rien relever. Il faut d’abord pouvoir vérifier si ce qu’elle dit est vrai. A-t-elle su et prévenu trois mois avant ? Et dans ce cas pourquoi rien n’a-t-il été fait ? Pourquoi raconte-t-elle cette histoire maintenant, quand il est trop tard ? Se rend-elle compte qu’elle engage sa responsabilité pénale et celle des autres personnes qu’elle dit avoir prévenues ? La mission d’information décidée ce matin en conférence des Présidents à l’Assemblée nationale doit se saisir de ces aveux. »

Là où Jean-Luc Mélenchon a tort, c’est quand il pense qu’il suffit de changer le personnel et que tout ira bien. En réalité, le capitalisme a corrompu toutes les « élites » et seul le peuple peut gouverner en tant que tel. Le souci, c’est qu’il ne le veut pas, du moins pas encore. On est donc condamné à avoir des Agnès Buzyn, ce qui fait évidemment les affaires de l’extrême-Droite qui aura beau jeu d’en appeler à un pouvoir fort.

Les deux messages de Marine Le Pen sont ainsi beaucoup plus simplistes que ceux de Jean-Luc Mélenchon, mais plus directifs :

« A PARTAGER MASSIVEMENT !

Les propos d’Agnès Buzyn, ancienne Ministre de la Santé, sont effarants.

Y a-t-il eu dissimulation de la véritable gravité de la situation aux Français ? Les mesures qui s’imposaient ont-elles été retardées en connaissance de cause ?

Nous sommes peut-être à l’aube d’un SCANDALE SANITAIRE majeur. »

« Si les propos de Agnès Buzyn reflètent la vérité, il s’agit d’un très grave scandale d’Etat. Mme Buzyn sera probablement amenée à donner des explications à la Cour de Justice, peut-être que la Haute Cour devra être saisie. »

C’est avec un exemple pareil qu’on voit bien que le populisme de Droite est toujours plus direct, plus efficace dans sa démagogie que le populisme de Gauche qui, d’ailleurs, au sens strict est une monstruosité. On a pratiquement un petit résumé de l’avenir qui nous tend les bras : des libéraux à bout de souffle, des populistes de gauche déconnectés, une extrême-Droite apparaissant de manière trompeuse comme les seuls à pouvoir gérer sans que tout s’effondre.

C’est la crise dans la crise dans le crise, et ce n’est qu’un début.

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Société

Covid-19: il y a beaucoup plus que 6633 personnes infectées en France

Officiellement, les personnes touchées par le Covid-19 en France étaient 6633 hier, lundi 16 mars 2020. En réalité, le nombre de personne contaminées est bien plus élevé et les autorités devraient donner l’estimation de ce nombre, pas simplement les cas connus officiellement. Cela aurait permis une meilleure prise de conscience collective et peut être l’établissement de mesures plus précoces, pour éviter la situation catastrophique actuelle.

Lors de sa seconde allocution, Emmanuel Macron a déploré l’attitude de nombreux français n’ayant pas respecté les consignes de distanciation sociale. Il a eu raison de faire ce reproche, mais il est aussi responsable du fait que la population n’avait pas forcément les moyens de prendre la mesure de l’ampleur de la crise sanitaire en n’expliquant pas suffisamment la réalité.

On peut très bien être porteur du Covid-19 et n’avoir aucun symptôme, en tous cas pas tout de suite. Par définition, les personnes dans ce cas ne sont pas comptabilisées. Il y a même maintenant dans certaines régions françaises de nombreuses personnes ayant des symptômes, mais ne pouvant être testées, faute de moyens.

Il y a donc bien plus que 6633 porteurs du virus en France.

Le gouvernement et les institutions sont habituées à fonctionner avec des statistiques pour tout un tas de cas, sondages, audiences médiatiques, prévisions économiques, etc. Il n’y a donc pas de raisons qu’elles ne le fassent pas dans le cas de la crise sanitaire en cours, d’autant plus que les épidémiologistes savent faire ce genre de projections, et qu’ils le font probablement déjà.

On peut en effet tout à fait envisager les choses en comparant avec la situation chinoise. Ce graphique publié par le Journal of the American Medical Association le 24 février dans un article analysant la situation est très instructif :

 

On y voit en jaune les cas diagnostiqués chaque jour dans la région du Hubei. Il faut ainsi lire par exemple : le 10 février, près de 3000 cas sont diagnostiqués.

On y voit également en gris, la date déclarée (donc après coup) par les malades du jour de survenance des symptômes. Il faut ainsi lire par exemple : le 23 janvier, les symptômes se sont déclarés chez 2500 personnes (dont le diagnostique a ensuite été confirmé).

Ce jour correspond à la date du confinement dans la région.

En regardant la barre jaune, on voit que ce même jour environ 400 personnes ont été officiellement diagnostiquées.

Cela donne une première indication et permet une première possibilité d’estimation.

Il y a 1210 cas qui ont été diagnostiqués sur la journée d’hier en France, soit quatre fois plus que la journée du 23 janvier dans le Hubei, où les nouveaux cas réels (de personnes ayant des symptômes, donc pas seulement des personnes contaminées) étaient de 2500.

Un simple rapport de proportionnalité permet de penser qu’il peut y avoir eu hier 10 000 personnes contractant des symptômes, soit une avancée de l’épidémie quatre fois plus importante que dans le Hubei à une date équivalente (décision de confinement). Cela cependant n’est qu’une extrapolation statistique et n’est pas satisfaisante, bien que la taille du bassin soit équivalente (59 millions d’habitants pour le Hubei).

Une autre différence est que les mesures sanitaires ont été rapidement efficaces, alors que les Chinois avaient déjà à la base des comportements sanitaires beaucoup plus responsables qu’en France, puisqu’ils portent systématiquement un masque en cas de rhume ou d’état grippal.

En France, où les comportements ne sont pas appropriés, on peut donc largement supposer que la situation est pire.

Un autre exercice statistique est possible avec le graphique du Hubei. En s’intéressant à la période d’avant le confinement et en choisissant la date du 22 janvier comme limite :

– en additionnant les barres orange, on a environ 450 cas ;

– en additionnant les barres grises, on a environs 12 000 cas.

Le nombre de cas officiels en France le 15 mars (le « orange » sur le graphique), veille des mesures de confinement, était de 5 423 cas, soit plus de dix fois plus. Un simple rapport de proportionnalité permet d’estimer le nombre de cas réels actuellement à environs 150 000 personnes. C’est énorme, d’autant plus que beaucoup de choses permettent de supposer que c’est plus.

Les autorités françaises ont beaucoup trop tardé à prendre des mesures, ont même refusé d’en prendre au début et le pays va en payer très cher le prix. Le système de santé, déjà saturé dans l’Est, et engorgé en Île-de-France et dans le Nord, ne pourra pas supporter le nombre de malades qui va encore exploser.

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Société

La pandémie de Covid-19 et le retour de la puissance publique

Un argument massue du libéralisme est qu’on ne peut plus empêcher les gens de passer les frontières, ni d’ailleurs en fin de compte de faire ce qu’ils veulent en général. L’épidémie de Covid-19 remet les choses à plat : il y a bien une administration, un appareil d’État, des organes d’État. Tout est décision politique, y compris celle de ne rien faire.

C’est un phénomène de grande importance pour notre pays qui vit dans une sorte de bulle libérale libertaire où l’on considère qu’on ne pourrait rien faire : ni interdire le cannabis, ni arrêter l’urbanisation anarchique, ni empêcher les délocalisations. Le retour de la puissance publique à l’occasion de la pandémie de Covid-19 remet tout à plat.

D’un coup, on s’aperçoit qu’on peut du jour au lendemain contrôler les frontières. Que des milliards d’euros sont à la disposition de la vie des entreprises. Que l’administration est capable de décisions et que ces décisions sont suivies. Que le service public hospitalier est un gigantesque poids lourd, étatique mais transversal avec les grands laboratoires.

L’image d’une France comme paradis du grand bourgeois, du bobo, de l’anarchiste, et finalement du Français qui n’en fait qu’à sa tête, disparaît pour céder la place à un État qui décide et une société qui obéit. On ne saurait sous-estimer ce retour à la réalité dans un pays où les gilets jaunes ont toujours considéré qu’ils pouvaient se comporter en vandales et que c’était légal.

Il suffit de rappeler un événement récent tout à fait exemplaire. Le 7 mars avait eu lieu une marche féministe « de nuit ». Commencée en toute fin d’après-midi, elle s’est terminée vers 22h, ayant rassemblé plusieurs milliers de femmes.

Puis, quelques centaines de femmes restées sur place se sont cependant fait violemment dégagées par la police. Cela s’est déroulé.. à minuit. Pensaient-elles réellement que la police allait les attendre toute la nuit, que l’occupation de la place de la République allait se dérouler sans accrocs ? En tout cas, elles ont fait semblant.

La police a été très violente, sans faire semblant, pour les dégager, puis le gouvernement a lui fait semblant d’être étonné, promettant d’enquêter. Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a demandé « un rapport sur ce qui s’est passé en marge de la marche féministe » et Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat à l’Egalité femmes-hommes, a joué les offusqués au moyen d’un message disant « Toutes les femmes doivent pouvoir manifester pacifiquement pour faire respecter leurs droits ! ».

C’est de la comédie. Les Français sont des individualistes s’imaginant avoir tous les droits dans une société où il n’y a plus d’État de droit. Dieudonné a perdu, heureusement, pour le contenu : l’antisémitisme n’est pas passé. Mais sur le plan de la forme, il a gagné : n’importe qui peut dire n’importe quoi n’importe comment. À condition de tout accepter, depuis la drogue jusqu’à la prostitution en passant par la télé-réalité et la PMA pour toutes.

La société française est tellement corrompue par la consommation de masse, l’égoïsme, l’égocentrisme même, que le moindre événement lui semble avoir des proportions gigantesques. On se passionne pour le dernier Iphone, on adule Bilal Hassani comme le paragon du progrès, avant de s’en débarrasser. On en est au point où des étudiants révolutionnaires s’imaginent que faire un tag et en mettre une photographie sur Facebook est un acte subversif. C’est l’idéologie du jetable.

Mais ce n’est pas la civilisation, cela, seulement du capitalisme total. Le retour de la puissance publique avec le Covid-19 le rappelle en bousculant le capitalisme et en rappelant qu’on ne vit pas de réseaux sociaux et de consommation.

La Gauche doit profiter de cet espace pour rappeler ce qu’elle veut, historiquement : une société organisée de manière complète, systématique, sans place pour l’individualisme, seulement pour l’épanouissement de la personne, mais dans la reconnaissance pleine de la collectivité comme aspect principal.

Les libéraux et les anarchistes pleureront que l’État intervient dans leur vie – la Gauche affirmera qu’au contraire il n’est pas assez d’État, que la société elle-même doit devenir l’État.

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Société

COVID-19, une crise de la civilisation capitaliste

La Maladie à coronavirus (COVID-19), provoquée par le coronavirus SARS-CoV-2, est le produit direct du capitalisme : de ses villes, de sa consommation industrielle et artisanale d’animaux, de ses mœurs individualistes, de son rapport au corps. Le scepticisme français ne peut tout simplement pas le concevoir, prisonnier de son positivisme capitaliste.

La situation provoquée par le coronavirus COVID-19 est, peut-être, le plus grand symbole de la rentrée dans le 21e siècle. En effet, le capitalisme part à l’assaut de la biologie, de la nature elle-même. Désormais, tout doit être consommable, jusqu’aux animaux sauvages, dont le trafic mondial rapporte une véritable fortune, malgré son illégalité.

L’émergence de la figure de Greta Thunberg n’est que le pendant d’une systématisation du capitalisme dans des domaines nouveaux et ce à l’échelle planétaire. Son discours est creux, une fabrication médiatique, car il prétend que quelques problèmes vont arriver, alors le capitalisme triomphant et destructeur est déjà entièrement là.

Il n’y aurait en effet pas de passage d’un virus d’une espèce à une autre s’il n’y avait pas des conditions contre-nature à Wuhan, avec un marché local où des animaux sauvages sont consommés dans des conditions atroces.

C’est là une vérité facile à comprendre, mais qui est justement, par là-même, évitée autant que possible. En effet, cette vérité implique la nécessité d’un changement complet du rapport de l’humanité aux animaux sauvages… et, de fait, aux animaux en général, puisque parfois les virus ont sauté la barrière des espèces depuis des animaux relevant d’une production industrielle.

Pour dire les choses simplement, si le monde était vegan, il n’y aurait pas eu de possibilité que se produise la maladie COVID-19, car il n’y avait pas le terrain viable pour l’arrivée dans le domaine humain du coronavirus SARS-CoV-2. D’où justement la preuve de l’intérêt que présente le véganisme comme philosophie de la vie concernant le rapport à la vie naturelle.

Seulement, on se doute, le capitalisme a réussi à aliéner tout le monde. On cherchera en vain une vie naturelle dans la consommation à outrance, la chirurgie esthétique (ou relevant de la démarche « trans »), l’idéologie du selfie, l’art contemporain, le transhumanisme, la prostitution, des villes tentaculaires, etc. etc.

Une véritable Gauche ne peut partir qu’à l’assaut de tout cela, mais cela demande une exigence énorme, d’où justement l’apparition d’une « gauche » postmoderne qui a choisi de se « rebeller » en… accompagnant l’ultra-libéralisme capitaliste. Et cela en phase, d’ailleurs, avec tout un existentialisme libéral français.

Le Français, façonné par le capitalisme, considère qu’il a le droit de n’en faire qu’à sa tête. Les règles et les devoirs s’appliquent aux autres, et aux autres seulement. L’égocentrisme va si loin que l’hygiène elle-même s’efface devant un sentiment de toute-puissance : le Français distingue en effet soigneusement entre la saleté et sa saleté. Cette dernière est tout fait acceptable.

Quant à considérer qu’une maladie puisse être « nouvelle », qu’elle ne puisse pas être « maîtrisée » par l’Homme qui serait « comme maître et possesseur de la nature »… Ce n’est même pas concevable ! Le Français reste fidèle au positivisme d’Auguste Comte. On ne fait qu’aller de l’avant, de manière unilatérale.

Impossible n’est pas français! Surtout pas le déni, le relativisme, le scepticisme, cette confiance irrationnelle en la principale qualité française qu’est l’ingéniosité. Mais la France ne vit pas dans la conscience, fut-elle cartésienne, elle vit dans la réalité. Et celle-ci convainc tout le monde, par définition.

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Le coronavirus COVID-19 et les multiples crises qu’il implique

Le coronavirus COVID-19 fait peur en France, mais la nature de la crise est mondiale et touche pratiquement tous les aspects de la vie. C’est encore un signe que rien ne va plus pour une planète toujours plus malade du capitalisme et des humains le diffusant.

Paranoïa et réelle crise sanitaire, crise de l’utilisation des animaux à la fois de manière artisanale et hyper-industrielle, perturbations économiques, chaos administratif et réelle supervision à la fois opaque et bureaucratique… Le coronavirus COVID-19 a été la boîte de Pandore de toute une série de contradictions, dont on ne voit pas la fin.

Il va de soi que le fait que la crise du coronavirus COVID-19 parte de Chine, l’usine du monde, renforce d’autant plus le véritable choc mondial. Un choc dont on n’entrevoit pas la fin : qui peut savoir comment une maladie d’origine animale, ayant sauté la barrière des espèces, comme le SRAS et Ebola, va se comporter ?

On est en effet ici dans une crise provoquée par le grand chambardement planétaire provoqué par les activités humaines. Si en Chine on ne capturait pas des centaines et des centaines de milliers d’animaux sauvages, dans les conditions les plus sordides, pour les amener vivant et les tuer sur le marché, pour les consommer comme aliments, la crise du coronavirus COVID-19 n’aurait pas existé. C’est aussi simple que cela.

Naturellement, cela n’inquiète guère les médias, qui préfèrent distiller la peur et engager une réflexion inquiète sur les conséquences pour l’économie mondiale. Le capitalisme se nourrissant du capitalisme toujours plus grand, toujours plus étendu, le ralentissement général lui est contre nature. Cela ne sera pas sans conséquences, mais quelle sera leur dimension ?

Et la Chine s’en remettra-t-elle ? Ce pays vise à être une superpuissance et son affrontement avec les États-Unis est déjà programmé, de part et d’autre. Mais son statut de colosse aux pieds d’argile est déjà flagrant. Wuhan, avec ses onze millions d’habitants, désormais connu mondialement comme lieu source du coronavirus COVID-19, reflète l’incroyable décalage chinois entre une avancée à pas de géant et une arriération terriblement profonde.

Si 400 millions de Chinois voient leur niveau de vie augmenter, tel n’est pas le cas pour un milliard d’ouvriers, de paysans, affrontant des conditions de vie misérable. Les 3/4 des Chinois n’ont même plus d’assurance-maladie, le système ayant été démantelé pour laisser libre la voie au capitalisme le plus effréné. Quant à l’hôpital censé être sorti du sol en dix jours, c’est un simple assemblage de préfabriqués, lui-même symbole de l’absence initiale d’infrastructures.

Ce qui est inversement d’autant plus étonnant, c’est le gigantesque stress qui est né en France. Il y a pourtant beaucoup d’infrastructures, une capacité sanitaire parmi les meilleures mondiales. On voit cependant à quel point tout est atomisé et il n’y a aucune confiance nulle part. Le coronavirus COVID-19 est prétexte à un repli sur soi, à un retour dans une bulle d’autant plus trompeuse qu’elle exige l’individualisme le plus complet.

Il y a tellement d’aspects dans cette crise qui commence seulement que, finalement, il est inévitable de la considérer comme propre à une époque, celle de la fin d’une civilisation, incapable de se saisir rationnellement des questions posées, de s’organiser de manière constructive, à l’échelle planétaire d’ailleurs.

Oui, il faut être visionnaire, par les temps qui courent. Sans quoi la fin de la civilisation capitaliste sera la fin de la civilisation tout court.

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Société

Coronavirus Covid-19: les supporters turinois n’auraient pas dû être autorisés à Lyon

Alors que la rencontre entre l’Italie et l’Irlande du tournoi des six nations à Dublin a été reporté, le stade lyonnais de Décines-Charpieu quant à lui recevait 3000 supporters de la Juventus de Turin hier soir. Cela a pu être possible car en France le libéralisme est encore trop fort, même après l’expansion éclair du coronavirus Covid-19 en Italie.

On saura dans les prochains jours si le maintien du déplacement des supporters aura été une erreur. Mais parfois dans le doute, quand les conséquences peuvent être dramatiques, on s’abstient. C’est le principe de précaution.

Mais malheureusement le principe de précaution est ici maintenu dans le flou du libéralisme.

Quand on a d’un coté des relativistes et de l’autre des gens qui paniquent, la confusion aggrave la situation. Car remplir un stade avec des personnes à risque, c’est ouvrir les vannes, et laisser dévaliser les pharmacies en ne laissant aucun équipement de protection pour les personnes fragiles. C’est exposer certains de nos concitoyens.

Les mesures collectives permettent justement la diminution de la panique chez certains, car on se dit que cela est géré et qu’on peut suivre le protocole et tout le monde ira bien. Mais il n’y a pas de protocole ni sur les événements publics ni sur les déplacements.

Si on écoute ceux qui disent que le Covid-19 est moins létal que la grippe saisonnière, moins contagieux que le SRAS alors oui on ne fait pas grand-chose et on vit sa vie en s’attendant à ne pas être entravé dans ses activités.

On a pourtant tendance à oublier que, si la grippe tue, c’est bien parce qu’en partie les français refusent massivement la vaccination. Ce mouvement « anti-vaccin » est d’ailleurs né en Belgique contre une possible obligation de vaccination contre la grippe porcine de 2009.

Aujourd’hui, un français sur trois estime qu’il est plus risqué de se faire vacciner que de mourir d’une maladie virale (grippe, rougeole…). Les « antivax » sont comme les gens ne voulant pas de mesures importantes contre le coronavirus, ils ne pensent qu’à eux, n’ont aucun esprit collectif. Si on est en pleine santé, effectivement on a presque rien à craindre, mais il s’agit de penser aux personnes âgées, aux personnes immunodéprimées car greffées ou traitées contre le cancer ou encore les enfants.

Les arguments relativistes ne sont pas l’apanage de quelques individus sceptiques, mais sont aussi diffusés par la presse ou les responsables politiques même s’ils n’ont alors pas la même substance.

Le Monde diffuse ainsi les chiffres montrant que la létalité et la contagiosité du coronavirus sont bas respectivement par rapport au SRAS de 2003 et la varicelle ou la rougeole, donc pas d’inquiétude.

Ce n’est pas prendre en compte une détection difficile car les symptômes se confondent avec la grippe saisonnière ou même une simple angine. Cela peut aussi bien ne pas se déclarer tout en se transmettant. On a donc un risque plus élevé d’avoir des cas contagieux non pris en charge à bon escient, engendrant des cas ne revenant pas de zone à risque et ne pouvant localiser leur transmetteur. Ça a été le cas du patient n°1 en Italie ou de l’instituteur de l’Oise, malheureusement décédé hier.

Le fait qu’il faille être exposé plus d’une heure à moins d’un mètre d’une personne contaminée pour être contaminé à son tour peut donc être contrebalancé par le fait qu’on sait beaucoup moins discerner quelqu’un qui l’a. C’est ainsi que ça s’est répandu en Italie.

Il y a aussi le temps d’incubation dont on pensait qu’il était de 10 jours au début, puis 14, puis peut-être 21 ou 24. En fait les données qu’on a sur le virus sont fluctuantes, on ne doit donc rien considérer comme acquis.

Lorsque le secrétaire d’État aux Transports Jean-Baptiste Djebbari déclare que renforcer les contrôles au frontières «n’aurait pas beaucoup d’intérêt parce que la circulation du virus ne se fait pas selon les frontières administratives», on a aussi la manifestation d’un relativisme de type pragmatique dans une phrase qui n’a aucun sens. Il s’agit de concilier la bonne marche de l’économie avec la santé publique. Un grand écart qui, si la pandémie se confirme, risque d’être intenable.

Deux mesures sont sur toutes les lèvres, celle de procéder à des contrôles sanitaires à la frontière et celle de fermer les frontières communes à l’Italie.

Les deux sont qualifiées d’inefficaces par les autorités, ce qui est incontestablement vrai et justifié par le temps d’incubation pour la première.

Mais les justifications de la seconde sont extrêmement bancales. On se sert même d’études de comportement du virus du sida pour prédire qu’une fermeture de frontière ne servirait à rien. C’est une sorte de blague ? Le virus du sida n’a d’abord rien à voir dans son mode de transmission avec le coronavirus.

Et quand bien même, ce n’est vrai pour ni l’un ni l’autre de dire :

« Pour que cela soit un petit peu efficace, cela nécessiterait une mise en œuvre très compliquée à réaliser parce que les virus n’ont pas de passeport et peuvent passer les frontières. »

Nous devons ces propos à l’épidémiologiste Antoine Flahault, qui semble caractériser ces virus comme voyageant au gré du vent, hors de toute considération scientifique.

Le coronavirus n’est pas un nuage, il se base sur les humains et les humains peuvent être bloqués par un simple barrage routier. Contrôler les gens pour savoir où ils vont, d’où ils viennent ce n’est pas infaisable.

Les surfaces inanimées ne transportant pas le virus plus de 5 jours en moyenne, il serait envisageable de simplement installer des temps de latence dans la livraison des marchandises.

Mais déjà cela dans une société basée sur le flux-tendu, c’est demander beaucoup pour certains, d’autres le mettent déjà en place à l’échelle de leur entreprise. Encore le libre-arbitre…

Voici le réel argument pour ne pas prendre de mesures de frontières : les intérêts économiques s’entrechoquent avec cette idée.

Pour être correct, il aurait fallu supprimer les vols allant et revenant de Chine dès le début de l’épidémie, et faire de même pour chaque pays présentant des nouveaux cas liés aux mondes des affaires, du tourisme notamment. Cela ne permet pas de stopper la crise mais permet un gain de temps, tout est bon à prendre dans la course contre le virus.

Bloqué dans une gestion libérale, forcément que la société va vers le chaos, car chacun va devoir compenser les manquements de l’État par des précautions personnelles, parfois au détriment des autres.

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Coronavirus: le rapatriement des français de Wuhan, une grande légèreté

Depuis le mois de décembre, une épidémie de coronavirus sévit en Chine. Le décompte hier soir 28 janvier 2020 était de 106 décès, tandis que des cas se déclarent dans de nombreux autres pays, y compris en France où 4 cas sont recensés. Le nombre important des français voulant rentrer de Wuhan, le foyer de l’épidémie, tout comme les précautions sanitaires insuffisantes de la France, montrent un bas niveau de l‘esprit collectif dans notre pays.

La ministre de la santé Agnès Buzyn a annoncé dimanche 26 janvier l’organisation du retour des français de Wuhan souhaitant quitter le sol Chinois. Finalement, ce sont deux avions qui ont été annoncé par la Commission européenne pour rapatrier 250 Français et une centaine d’autres citoyens européens, avec un premier départ aujourd’hui.

Ce sont donc presque 800 français qui vivent et font des affaires à Wuhan qui souhaitent maintenant rentrer, pas peur du virus mais aussi parce qu’il est dur de supporter les contraintes de l’isolement lorsque l’on est habitué à un mode de vie de type affairiste/mondain.

Le fait que, parmi les gens qui demandent à rentrer, il existe des personnes qui hésitent à rentrer « en raison du confinement » illustre bien une absence de l’esprit collectif, social, nécessaire pour limiter le risque de contamination au reste de la population.

Ce n’est pourtant pas étonnant d’avoir ce genre de mentalité chez les « expatriés », des gens travaillant dans le vin, la mode, l’industrie automobile, c’est à dire une bourgeoisie française bien éloignée des considérations de bien commun.

Pour ce qui est des retours de séjours « courts », depuis quelques jours, les états renforcent les contrôles sanitaires des avions arrivant de Chine. Pour de nombreux pays comme la Russie ou la Turquie, il s’agit de détecter à la caméra thermique les personnes pouvant avoir de la température.

La France, de son côté, est pointée du doigt pour la légèreté de ses contrôles qui n’en sont pas. Il s’agit en fait de prévention, les mêmes précautions que ce qui peut être vu ou entendu aux informations.

Le relativisme qui caractérise les français s’exprime ici, avec Agnès Buzyn qui balaye d’un revers de la manche les dispositifs de détection de température, au prétexte qu’ « une personne ayant pris du Doliprane ne présentera pas de fièvre ».

Cet argument est d’une grande bêtise assumant de passer à côté de personnes fiévreuses ne ressentant pas encore de gêne au prétexte que d’autres seraient indétectables.

Il y a donc logiquement une méfiance dans la population française à l’égard du retour des expatriés, car le principe de quarantaine c’est justement de minimiser au maximum les axes de contagion de ce coronavirus.

Les rapatriements ne sont pas des mesures sanitaires mais un compromis entre diplomatie, droit individuel et salubrité collective.

Aussi, lorsque l’on voit le manque de sérieux des contrôles sanitaires à l’arrivée des vacanciers en provenance de Chine, on se demande si la quarantaine des expatriés sera bien solide.

La question de la gestion du coronavirus en France dépasse le simple aspect technique du manque de moyens dans les contrôles.

Il y a aussi une question culturelle, qui est celle du relativisme à la française. On le voit par exemple dans le rapport des français à la bise. Même en plein épisode viral, impossible de faire l’impasse sur la bise aux collègues, aux amis… Alors que ce serait la plus sage décision à prendre.

On ne verra par contre jamais un français ayant la grippe mettre un masque pour ne pas la transmettre, il ira même au travail avec de la fièvre pour prouver qu’il est plus fort que cela.

Mais dans une société il y a des personnes pour qui des petits virus deviennent des menaces de mort. Mais ces gens là n’existent pas dans une société basée sur la compétition et l’individualisme.

Ne pas succomber à la légèreté face aux petites et grandes épidémies, c’est au contraire faire preuve d’un esprit socialiste. Et c’est cela que doit porter la Gauche.

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La lettre de démission collective de 1120 médecins des hôpitaux publics

La contestation dans les hôpitaux publics est toujours aussi forte, alors qu’aucune avancée satisfaisante n’est proposée par le gouvernement. La situation a pris une tournure nouvelle ce mardi 14 janvier avec une lettre de démission collective remise au ministère par 1120 médecins. Cela en dit très long sur le bouillonnement généralisé de la société française, qui a besoin de changement.

Voici la lettre adressée à la ministre de la Santé Agnès Buzyn :

« Madame la ministre,

Nous signataires, chefs de service, responsables d’unité fonctionnelle, présidents et élus de CME et de CMEL, responsables de pôles, ou de départements médico-universitaires, tenons à vous faire part de notre profonde déception face à l’insuffisance du plan d’urgence annoncé le 20 novembre. C’est trop peu, trop partiel, trop étalé dans le temps. Nous sommes conscients qu’on ne corrige pas les insuffisances ou les erreurs du passé en deux ans, mais il y a urgence. La dégradation des conditions de travail des professionnels est telle qu’elle remet en cause la qualité des soins et menace la sécurité des patients.

Il faut un plan avec un volet national et un volet régional. Le financement de ce plan doit être calculé en fonction des objectifs de santé. Le démantèlement en cours de l’hôpital public coûtera beaucoup plus cher à la société que l’investissement massif qui doit être réalisé. Le plan régional confié aux Agences régionales de santé (ARS) devrait porter notamment sur la coordination entre l’hôpital et la médecine extra-hospitalière pour répondre aux besoins de santé dans les territoires, sur l’évaluation des embauches de personnels nécessaires et sur la réduction des disparités de revenus entre les professionnels libéraux et hospitaliers à qualification et activité comparables.

Selon nous, le volet national de ce plan devrait comprendre trois mesures essentielles :

-1. Une revalorisation significative des salaires, en plus des diverses primes annoncées.

-2. Un Objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam) 2020 n’imposant pas de nouvelles économies aux hôpitaux. Pour ce faire, il manque 600 millions, en plus des 200 millions prévus par le nouveau plan hôpital du gouvernement (en effet sur les 300 millions annoncés, 100 millions sont attribués aux Ephad qui en ont bien besoin).

-3. Une révision profonde du mode de financement afin de permettre d’appliquer la règle du juste soin pour le patient au moindre coût pour la collectivité, d’inciter à la pertinence des prescriptions et des actes au lieu de rechercher à développer les activités rentables pour l’établissement, de donner un sens à une cogestion effective médico-administrative disposant d’une réelle autonomie grâce à une rénovation de la gouvernance impliquant médecins et gestionnaires, personnels et usagers.

Madame la ministre, vous avez connu l’excellence des hôpitaux publics pour la médecine de pointe et pour la recherche. Vous connaissez leur caractère irremplaçable pour la prise en charge de tous les patients quels que soient leurs maladies et leur statut social, vous ne méconnaissez pas leurs insuffisances en matière de qualité de vie au travail, de reconnaissance et de soutien aux équipes de soins. Notre système de santé, comme notre recherche, décroche dans les classements internationaux. L’hôpital doit être réformé, mais il n’y a pas de grande réforme possible sans moyens. C’est pour vous alerter solennellement que nous avons pris en toute responsabilité, la décision inédite et difficile de démissionner collectivement à partir du 14 janvier 2020 si à cette date des négociations ne sont pas engagées.

Croyez, madame la ministre, à nos sentiments très respectueux et à notre dévouement au service public hospitalier. »

Voici également un extrait de l’intervention d’une médecin, qui est très significative de la situation dans les hôpitaux publics :

 

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Le clip des infirmières de l’unité médico-chirurgicale pédiatrique du CHRU Brest-Carhaix

Ce clip a été réalisé au sein de l’unité médico-chirurgicale pédiatrique du CHRU Brest-Carhaix. Cela fait un an que le personnel exprime sa grande détresse quand à la dégradation des conditions d’exercice du travail, pourtant tellement indispensable. La colère est grande dans les hôpitaux publics français depuis plusieurs mois.

Une pétition de soutien est disponible : Soutien à l’unité médico-chirurgicale pédiatrique de Brest.

 

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3 recettes avec du chou kale par «À Tire la Rigot»

Le chou kale, ou chou frisé en feuille, est un espèce ancienne, qui est devenue très à la mode dans les années 2010 du fait de ses grandes qualités nutritives. Il est un peu un symbole healthy et est souvent très apprécié chez les vegans.

Voici trois recettes faciles, qui sont très bien montrées et commentées sur la chaîne YouTube Recettes végétaliennes A Tire Larigot