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Société

« Chargé.e de communication médias et des relations extérieures » du Réseau Sortir du nucléaire

Ce n’est pas comme cela que ça marche !

Le Réseau Sortir du nucléaire cherche un homme à tout faire, un militant capable de mener son agitation et sa propagande avec une grande détermination. En voici l’offre d’emploi. Non pas parce que cela aidera à trouver quelqu’un, mais pour souligner qu’une telle annonce n’a strictement aucun sens justement. Soit on se fonde sur une personne militante, et alors on n’a pas besoin d’une telle annonce dont les exigences listées sont totalement politiques sans le dire… Soit on ne se fonde pas sur une personne militante, auquel cas l’annonce est mensongère, en plus d’avoir la faiblesse de proposer un salaire au moins deux fois trop bas pour un cadre bourgeois capable de mener le travail attendu.

Cette annonce montre tout le problème en France où la notion même de militantisme est anéantie, avec une logique associative à mentalité de fonctionnaire syndicaliste. Rien que l’idée que le job proposé tiendrait en 35 heures par semaines montre l’absurdité de l’approche. C’est vraiment à l’image des Français qui veulent tout changer sans rien changer, ayant tellement une mentalité de petit-bourgeois qu’ils ne veulent rien mettre en jeu, surtout pas eux-mêmes.

« Offre d’emploi : Chargé.e de communication médias et des relations extérieures

Le Réseau « Sortir du nucléaire » recrute un·e chargé·e de communication média et relations extérieures

CDI basé à Lyon

1/ Présentation de l’association

Le Réseau « Sortir du nucléaire » est une fédération de groupes antinucléaires. Sa charte demandant une décision politique de sortie du nucléaire civil et militaire a été signée par près de 900 organisations et plus de 62 000 personnes. Association libre et indépendante, elle est financée exclusivement grâce aux dons et cotisations de ses membres et a pour but d’obtenir l’arrêt du nucléaire en France grâce à une transition énergétique reposant sur la maîtrise de l’énergie, la sobriété énergétique et le développement des énergies renouvelables. Elle compte une équipe salariée de 14 personnes.

Association d’envergure nationale, le Réseau « Sortir du nucléaire » apporte un soutien aux actions et luttes antinucléaires, qu’elles soient locales ou nationales, mène des campagnes d’information et de sensibilisation auprès du grand public sur le nucléaire et ses alternatives, ainsi qu’auprès des élu·es, des collectivités, des syndicats…, organise des mobilisations, actions et rassemblements pour obtenir l’abandon de l’énergie nucléaire, assure une présence auprès des médias pour des sujets d’actualité liés au nucléaire, publie une revue trimestrielle, mène un combat juridique pour obtenir l’arrêt des réacteurs existants, pour s’opposer à la construction de nouveaux réacteurs, et faire reconnaître la responsabilité des exploitants nucléaires lors d’incidents ou de dysfonctionnements dans les installations.

Dans la perspective du départ annoncé de la personne actuellement en charge de la communication média et des relations extérieures, le Réseau « Sortir du nucléaire » recrute une personne qui soit à même de remplir ces missions dans la période cruciale que nous traversons actuellement. Un temps de tuilage est prévu pour faciliter l’appropriation du poste.

2/ Présentation du poste et des missions

En lien direct avec le CA, les salarié·es du pôle antinucléaire, les groupes locaux et de nombreuses personnes ressources, et sous la responsabilité de la coordinatrice des activités antinucléaires et du projet associatif et de l’administrateur référent, vous assurerez les missions suivantes :

Pilotage et réalisation de la communication média

 Contribuer à la veille stratégique sur les sujets d’actualité
 Assurer la médiatisation des positions et des actions de l’association
 Selon le cas, impulser, rédiger et procéder à l’envoi des communiqués de presse, tribunes, réactions média et réactions sur les réseaux sociaux. Cette tâche est partagée avec une partie de l’équipe du pôle « antinucléaire » (chargée de campagne, chargée de communication grand public, juriste)
 Avec l’appui de la chargée de communication grand public, assurer l’interface avec les médias
 Selon la maîtrise des sujets et la disponibilité des autres porte-paroles de l’association, assurer le porte-parolat (interviews, participation à des débats télévisés, etc.)

Relations extérieures

 Assurer l’interface et représenter le Réseau auprès de structures sympathisantes,
 Assurer le plaidoyer auprès des responsables politiques et institutionnels
 Au besoin, représenter le Réseau lors d’événements à l’étranger.

Suivi de dossiers de fond

 Assurer le suivi de certains dossiers de fond (notamment énergie et climat) et rédiger des contenus,
 Participer à la relecture de fond des supports de l’association,
 Alimenter les débats stratégiques de l’association,
 En lien avec la coordinatrice des activités antinucléaires, veiller à la cohérence globale du discours de l’association avec les orientations politiques précédemment actées.

D’autres tâches pourrons occasionnellement occuper le·la chargé·e de communication média et relations extérieures :

 Formation de bénévoles (Média training, …) ,
 Au besoin, assurer un lien avec les mouvements antinucléaires à l’étranger

3/ Le profil recherché, les compétences et les qualités requises

Savoirs et Savoirs faire

 Formation en sciences politiques, sciences sociales, communication média ou toute expérience probante dans ce domaine
 Une bonne connaissance de la thématique du nucléaire (bases techniques, historique et politique) et des alternatives, ou en tout cas la volonté d’approfondir le sujet
 Aisance avec la prise de parole en public, le porte-parolat et très bonne capacité d’expression orale et écrite
 Très bonnes capacités d’analyses et de synthèse
 Connaissance du monde associatif et capacité à appréhender un univers militant diversifié
 Connaissance du monde des médias, de ses contraintes et temporalités
 Connaissance des bases des relations presse
 Langues requises : anglais. L’allemand serait un plus

Savoir être

 Diplomatie
 Pugnacité
 Écoute et sens de la réflexion collective
 Empathie vis-à-vis du monde militant
 Réactivité
 Capacité à argumenter dans un contexte contradictoire
 Capacité à suivre plusieurs projets en même temps
 Capacité à travailler dans l’urgence et à gérer plusieurs temporalités
 Autonomie
 Rigueur intellectuelle

Seraient également appréciées
 Connaissance de l’association et de la lutte antinucléaire,
 De précédents engagements associatifs ou militants
 Une expérience sur un poste similaire
 Être habitué·e des réunions publiques et au plaidoyer politique

4/ Les informations pratiques sur le poste

 Type de contrat : CDI
 Lieu de travail : Lyon (Croix Rousse, Rhône), déplacements réguliers, notamment sur Paris, à prévoir pour les besoins du poste.
 Durée de travail hebdomadaire : 35 heures
 Date souhaitée d’entrée en poste : novembre 2022
 Rémunération : 2 608 € brut mensuel (groupe H, coefficient 400 de la convention collective ECLAT) + points de reconstitution de carrière pour un emploi dans le domaine de l’économie sociale et solidaire ou de nature similaire à celui-ci, tickets restaurant, mutuelle, contrat de prévoyance, contribution de 50 % à un abonnement local de transport en commun, prise en charge totale des frais lors de déplacements, plan de formation.
 Le cadre légal : convention collective ECLAT et règlement intérieur de l’association (disponibles sur simple demande).
 Disponibilité en soirée et le week-end : dans le cadre d’un travail avec des bénévoles, des réunions sont à prévoir en soirée et certains samedis. Le règlement intérieur de l’association met en place la récupération du temps travaillé en dehors des 35h.

5/ Les modalités pour déposer votre candidature

Les candidatures diversifiées sont appréciées.

Merci de bien vouloir envoyer votre lettre de motivation et CV, uniquement par mail, impérativement dans un seul document au format PDF en indiquant dans le sujet de mail « Chargé.e de communication médias » au plus tard le 31 août avant 18h à : recrutement@sortirdunucleaire.fr

Merci de faire circuler cette annonce à toute personne susceptible d’être intéressée.

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Écologie

L’assassinat du morse Freya à Oslo est le symbole du caractère de notre époque

La négation de la Nature est au service du marché.

C’est plié ! Quand on voit un événement pareil, on comprend qu’il faut tout changer, ou bien on capitule. Car si même là cela se termine comme ça, c’est que tout est bloqué.

Le capitalisme a en effet besoin d’élargir son marché, par conséquent il dynamite tout ce qu’il peut comme valeurs et normes naturelles. Un homme qui s’imagine être une femme, ou l’inverse, ça lui va très bien, car cela individualise et cela ouvre de nouveaux marchés. On s’éloigne de la Nature, on la nie, tout passe par la consommation : très bien !

Un morse qui fréquente un port, comme à Oslo, c’est inacceptable, cela nuit au marché car cela dérange la tranquillité consommatrice, c’est directement naturel et cela ramène au premier plan le fait que les êtres humains sont des animaux aussi. C’est mal !

C’est une question d’intérêts et le capitalisme, qui décide de tout, fait ses choix comme il l’entend, les gens pouvant penser ce qu’ils veulent : ils oublieront car ils consommeront, et inversement.

Par conséquent, le morse qui avait fait du port d’Oslo son lieu de vacation estivale a été assassiné en cette mi-août 2022 – « euthanasié » comme le prétendent les autorités norvégiennes, ainsi que les médias français. Car le justificatif, c’est que les êtres humains auraient été en danger : le morse s’installant sur les bateaux de plaisance du port et surtout attirant bon nombre de curieux.

A l’arrière-plan, on retrouve le principe bourgeois comme quoi nous serions extérieurs à la Nature : tout animal sauvage nous fréquentant d’une manière ou d’une autre doit par conséquent être liquidé. Il aurait été « dénaturé » donc il faut, pour son propre bien, le tuer! D’où le mot euthanasie. Ce principe est appliqué en France dans toute sa brutalité, on en entend régulièrement parler avec telle ou telle personne ayant sauvé un jeune animal sauvage et se retrouvant avec les institutions exigeant sa mise à mort.

Comme en plus Freya avait été remarqué dans des ports en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas et au Danemark, cette logique meurtrière est d’autant plus prégnante. Un haut responsable de l’Agence norvégienne pour l’environnement, Espen Fjeld, a même eu le cynisme de dénoncer un « effet Bambi », expliquant dédaigneusement que :

« Prendre soin de cet individu n’a vraiment rien à voir avec prendre soin de la population des morses. »

C’est la ligne capitaliste de la séparation totale de la Nature et de la culture, qu’on apprend par exemple au lycée en philosophie. C’est ainsi au nom de sa… protection que le morse a été assassiné. La Direction norvégienne de la pêche a expliqué que :

« Nous avons examiné attentivement toutes les solutions possibles. Nous avons conclu que nous ne pouvions garantir le bien-être de l’animal par aucun des moyens disponibles. »

Il est évident que les curieux au port d’Oslo n’ont pas bien agi, car ils ont précipité les choses en se rassemblant en masse et sans discernement. Cependant, il faut bien saisir qu’en Norvège le morse est devenu une Cause nationale, son parcours le long de côté norvégienne ayant largement attiré l’attention, au grand dam du capitalisme qui était dérangé dans ses activités maritimes par la présence d’un animal protégé.

L’animal, jeune et de sexe féminin, a même été nommé Freya, en référence à la grande déesse de la mythologie germanique et nordique, indéniablement une déesse-mère dont le culte a réussi à se prolonger. Ce choix culturel en Norvège reflète, de manière romantique, le respect et la vénération pour le morse. Freya torpillait la séparation avec la Nature!

C’est cela l’aspect principal de gens fascinés par Freya et, se comportant de manière inadéquate indéniablement, mais cherchant un nouveau rapport à la Nature. Il y a ici un besoin de retour à la Nature qui s’exprime, et il est explosif. Qui ne comprend pas que le socialisme est l’affirmation de la nature animale de l’être humain – d’animal politique, social, ayant évolué historiquement de manière particulière, tout en restant naturel – n’a rien compris à notre époque et son enjeu.

L’assassinat du morse Freya à Oslo est le symbole du caractère de notre époque. Reste que l’humanité, pour avancer, doit non seulement être révoltée par la mise à mort de Freya, mais doit également admirer Freya vivante dans son espace naturel respecté – c’est cela la véritable conscience nouvelle.

De pures négations misanthropes – nihilistes comme « l’anti-spécisme » ne portent pas quelque chose de positif (ni d’ailleurs quelque chose de véritablement négatif au sens de transformateur – révolutionnaire). Seul le socialisme, comprenant la nature collective des choses dans leur ensemble, peut porter la conception selon laquelle l’humanité est une composante de la biosphère – ce dont nous avons besoin pour entrer dans une nouvelle époque !

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Guerre

Les points chauds d’un monde en train de craquer militairement

La liste des points principaux du moment.

Le conflit militaire russo-ukrainien, ou quasiment russo-américain, voire sino-américain, n’est qu’un aspect d’une troisième guerre mondiale qui a de fait déjà commencé, propulsée sur les devants de la scène par la crise commencée en 2020. Dressons une liste des points les plus chauds, liste qui s’agrandira rapidement.

Le point le plus chaud et qui va s’avérer rapidement incendiaire est la Grèce et la Turquie. La Turquie collabore économiquement massivement avec la Russie en ce moment, le président turc Recep Tayyip Erdoğan a rendu visite le 5 août au président Vladimir Poutine à Sotchi. Depuis, la Turquie prône… un accord de paix entre l’État syrien et les rebelles qu’elle a elle-même porté à bout de bras. Il s’agit d’avoir les mains libres pour se lancer contre la Grèce, contre laquelle les avertissements et menaces ne cessent pas.

Un autre point très chaud est le Kosovo, la Serbie considérant que c’est la phase où les Serbes vont s’en faire expulser, alors que la Serbie considère ce territoire comme historiquement à elle. Sachant que la Serbie est avec la Russie et que le Kosovo a un régime mis directement en place par la superpuissance américaine, on devine que tout va aller très vite. La question des plaques minéralogiques a suffi à mettre le feu aux poudres la semaine dernière et il suffit d’une nouvelle étincelle pour que tout s’envenime.

Le Nagorny-Karabakh est toujours d’actualité, l’Azerbaïdjan grappillant du terrain ces derniers jours, en considérant que de toutes façons c’est son territoire et que l’Arménie n’a rien à dire. Là aussi il y a un processus en cours.

La guerre entre Israël et le Hezbollah libanais, alors que des affrontements ont eu lieu il y a quelques jours en raison d’attaques israéliennes contre le Jihad Islamique, apparaît elle aussi comme inéluctable. L’aviation israélienne a été particulièrement active le 14 août 2022 et il est considéré que c’est l’activation d’une séquence militaire contre la Syrie.

Il y a également la revue de l’armée algérienne, Al Djeich, qui vient de sortir son nouveau numéro et qui a affirmé qu’il n’y aurait pas de paix avec le Maroc tant que celui-ci n’aurait pas mis un terme à son occupation du Sahara occidental. La question n’est pas de savoir s’il y aura une guerre entre l’Algérie et le Maroc, mais quand.

L’opposition birmane vient d’annoncer qu’elle a mis en place une armée de 100 000 soldats, qui manquent cependant encore de commandement unifié, de logistique et en particulier d’armes, autour de 20% étant des armes fabriquées artisanalement. Mais le régime soutenu par la Chine sait déjà qu’il devra faire face à une rébellion armée de grande ampleur.

Le Pakistan, qui vient de fêter ses 75 ans, est également tiraillé par de multiples faction internes, y compris des factions armées, avec des velléités indépendantistes également avec les Pachtounes pro-Talibans et les Baloutches. Les Tadjiks pro-talibans sont également très actifs et entendent faire vaciller le Tadjikistan ; les talibans afghans leur ont laissé la frontière afghane-tadjik.

La Chine a organisé des manœuvres assez courtes autour de Taïwan à la suite de la visite sur l’île de la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis Nancy Pelosi. Mais les manœuvres sont considérées comme ayant gagné du terrain, se rapprochant toujours plus de l’île, et de toute façon la superpuissance américaine compte réussir coûte que coûte à pousser la Chine à la faute avant que son armée ne soit renforcée à très haut niveau à l’horizon de la décennie 2030.

On voit mal également comment on pourrait échapper à une guerre entre le Vietnam, désormais lié à la superpuissance américaine, et la Chine. Cet affrontement apparaît même comme inéluctable et il est étrange que strictement personne n’aborde jamais la question. La question coréenne redevient également particulièrement tendue, au point qu’une escalade est plus que probable à court terme.

Il est également surprenant qu’on n’entende pas encore parler des contradictions entre les pays sud-américains ; il est évident ici aussi que les choses vont très mal tourner.

En fait, où qu’on se tourne, on voit que la stabilité est mise de côté – les pays capitalistes occidentaux mis à part bien entendu. Là règne encore une opulence consommatrice malgré l’inflation et les protestations « sociales » sont du misérabilisme pour croquer un peu plus du gâteau de la domination mondiale sur l’écrasante majorité des pays du monde.

Mais si tout craque, les pays occidentaux craquent aussi. Et comme tout craque, de partout, du moins comme tout devient particulièrement instable, comme le sol est terriblement glissant, il est évident qu’en France également les choses vont être totalement bousculées, renversées. Et en l’absence de conscience sociale on est bien parti pour un repli sur soi de type impérialiste, avec la volonté de maintenir coûte que coûte le « modèle français » c’est-à-dire le statut de pays capitaliste développé profitant de sa suprématie dans la hiérarchie mondiale.

Qui ne veut pas voir cette corruption consommatrice dans un pays comme la France où les petits propriétaires sont majoritaires est lui-même intégré à ce capitalisme pour l’instant encore triomphant, malgré une société qui se lézarde déjà.

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Guerre

L’Ukraine en train de basculer, son statut est colonial

Militairement et intérieurement.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé le 12 août 2022 que le parlement ukrainien prolonge de 90 jours, à partir du 23 août, la loi martiale et la mobilisation générale. Mais le 10 août, le chef du bureau présidentiel, Andriy Yermak, a expliqué qu’il fallait que la guerre soit terminée avant l’hiver, sans quoi le pays ne tiendrait pas en raison des blocages pratiques concernant le chauffage pour la population.

Cela veut dire que l’armée ukrainienne doit absolument l’emporter dans les trois mois à venir – sauf qu’il est désormais très clair que la fameuse contre-offensive dans la région de Kherson tant annoncée par le régime ukrainien n’a pas eu lieu, n’a pas lieu et n’aura pas lieu alors que l’armée russe a réussi à recruter en masses de nouvelles troupes, au grand dam de tous les commentateurs occidentaux.

L’armée russe continue d’ailleurs de grignoter du terrain au Donbass ; pour une victoire décisive sur l’Ukraine il faut cependant que le verrou que représente le Donbass tombe et il reste de nombreuses zones fortifiées encore. Pour que la Russie l’emporte il faut au moins deux mois, a minima.

Cela signifie que soit la superpuissance américaine et l’OTAN redoublent d’efforts pour renforcer l’Ukraine, soit ce sera la défaite irrémédiable dans les six mois. Et le régime, qui a compris et qui a admis qu’il n’était qu’une pièce dans un jeu d’échecs sanglant, est d’accord pour aller jusqu’au bout.

Cela veut dire être prêt à jouer avec le feu avec la centrale nucléaire de Zaporijia, cela veut dire aussi accepter d’être le bras armé de l’OTAN. Voici par exemple le message de l’armée ukrainienne sur un réseau social, Twitter, pour célébrer la journée de l’aviation militaire. Il y est dit que les faucons combattants ukrainiens contre-attaquent.

Le souci, c’est que l’aviation militaire ne dispose pas du tout de l’avion représenté. C’est une allusion à l’avion de combat américain F-16 Fighting Falcon (faucon combattant) que l’Ukraine espère recevoir un jour.

C’est là très important, parce que cela veut dire que l’armée ukrainienne ne se célèbre plus elle-même, son combat contre l’armée russe. Elle a choisi une sorte de petite mise en scène idéologique, assumant sa soumission complète à la superpuissance américaine. En fait, le régime s’arc-boute sur un noyau dur entièrement vendu à l’OTAN et à la superpuissance américaine, le pays est devenu littéralement une colonie.

Le pays n’est tout simplement plus maître de son destin. Si l’armée russe l’emporte, le pays est dépecé et en paie le prix pour des décennies, et si l’armée ukrainienne l’emporte, ce sera pour prolonger le mouvement contre la Russie jusqu’à ce qu’elle tombe.

Le régime est le vecteur de cette approche jusqu’au boutiste dans l’auto-destruction avec une haine désormais entièrement assumée et fanatisée de tout ce qui est russe. Si le régime ukrainien pouvait lancer une bombe atomique sur Moscou, il le ferait sans aucun souci. La femen Inna Shevchenko, qui a découvert son pays d’origine le jour du début du conflit, explique encore ces jours-ci que… « 98% des Ukrainiens pensent qu’ils vont gagner la guerre » et appelle à élargir toujours plus celle-ci.

Le régime ukrainien et ses soutiens ne cherchent même plus à prétendre défendre la nation ukrainienne, sa culture, son histoire, et ils ne l’ont d’ailleurs jamais vraiment fait. Mais même les apparences de cela ont disparu, on est désormais seulement dans un appel à littéralement effacer la Russie historiquement.

Il va de soi qu’en agissant ainsi le régime ukrainien se comporte comme Hitler dans son bunker et se coupe de l’ensemble de la réalité nationale ukrainienne. Mais comme il n’y a pas de Gauche en Ukraine – elle est interdite depuis 2014 – les possibilités d’une expression démocratique et populaire sont nulles.

L’Ukraine, pays devenu une colonie américaine, a donc un régime zombie qui pousse à un effondrement d’envergure nationale. C’est un drame complet pour la nation ukrainienne.

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Guerre

« Contre la marine chinoise, nous gagnerons si nous nous battons ensemble »

Tels sont les propos de l’amiral Pierre Vandier, chef d’état-major de la Marine.

Le chef d’état-major de la Marine a répondu, à huis-clos, à des questions de parlementaires dans le cadre de la Commission de la défense nationale et des forces armées, le 27 juillet 2022. Les propos tenus sont cependant retranscrits par la suite.

C’est le genre de situation où on voit que tous les députés sans exception cherchent à moderniser et à renforcer l’armée française, y compris le député LFI M. Aurélien Saintoul. Et les propos de l’amiral Pierre Vandier ont été à leurs attentes, car tout a été d’un militarisme et d’un bellicisme assumés.

Voici les propos les plus significatifs, où l’ennemi c’est la Chine et la Russie, ainsi que la Turquie ; il est ouvertement dit qu’il y aura une guerre maritime contre la Chine, que la France doit pour cela être membre d’une coalition anti-chinoise, qu’on devine évidemment dirigée par la superpuissance américaine. « Il est donc temps de se battre comme des diables. »

« Les problèmes que nous rencontrons sont profonds et durables. Il ne s’agit plus de crises, comme nous en avons connu dans les trente dernières années, mais de ruptures profondes, d’ordre géopolitique, militaire et environnemental, dans un contexte de délitement accéléré de l’ordre international.

Nul besoin de dresser la liste des traités qui se sont effondrés depuis 2015 : en mer, la marine le mesure chaque jour, avec la fragilisation du respect du droit de la mer et de la liberté de navigation.

La marine est aux premières loges de ces ruptures (…).

Je vous invite maintenant à regarder les défis à venir dans leur globalité, avec la bonne focale. Le conflit en Ukraine montre le caractère global des crises. Ses effets sont ressentis bien au-delà des terres meurtries du Donbass. Si les destructions se concentrent sur l’Ukraine, le blocus naval russe a des effets sur la sécurité alimentaire de millions d’êtres humains sur plusieurs continents.

Sur le plan naval, le dispositif russe est aussi déployé en Méditerranée, dans l’océan Atlantique et dans l’océan Pacifique. Le potentiel militaire naval russe est quasiment intact, à l’exception du Moskva. La force sous-marine russe n’a quasiment pas été utilisée depuis le début du conflit.

Le conflit en Ukraine est d’abord terrestre, mais il a révélé l’effet direct de la compétition pour les flux sur nos économies. Le blocus imposé à l’Ukraine a contraint à une reconfiguration majeure des flux d’exportation de ce pays et fait peser à terme une grave hypothèque sur son avenir, récemment illustrée par les discussions autour de l’exportation du blé ukrainien.

La dépendance européenne aux flux maritimes est aussi considérable pour les biens de consommation et, depuis peu, pour l’énergie.

La mer n’est pas vide, de très nombreux bateaux de plus de quarante mètres participent à un trafic qui bouge en permanence. Chaque jour, quinze super porte-conteneurs, transportant 20 000 « boîtes » chacun, franchissent le canal de Suez en direction des ports européens. Débarqués, ces 300 000 containers représentent une file de camions ininterrompue de Brest à Berlin !

La voilà, notre dépendance. Ce que vous avez sur vos bureaux, dans votre frigidaire, vos costumes, tout cela transite en partie par le canal de Suez, qui voit passer chaque jour l’équivalent d’un Rungis annuel.

La marine et les marines alliées sont les acteurs de la sécurisation de ces flux. Tel est notamment le cas dans le détroit d’Ormuz, depuis que nous avons déployé la mission AGÉNOR en 2019, à la suite de vives tensions entre Américains et Iraniens, ces derniers menaçant le trafic commercial dans la zone. Le Surcouf, qui y participait, vient de rentrer de patrouille. Coordonnés par un état-major aux Émirats arabes unis, les Européens se relèvent pour assurer cette mission.

La route qui nous sépare des gisements de gaz du Golfe n’est pas simple.

Les navires doivent franchir trois points resserrés, dont la maîtrise à moyen terme n’est pas garantie : le détroit d’Ormuz, sécurisé par la mission AGÉNOR ; le détroit de Bab-el-Mandeb, sur lequel donne Djibouti et où une base chinoise prend un essor assez inquiétant ; le canal de Suez, qui, dans l’histoire, n’a pas toujours été simple à utiliser et à la sortie duquel se trouve aujourd’hui la base russe de Tartous qui déploie une activité militaire loin d’être négligeable.

Il suffit d’une montée en tension pour que les choses se compliquent et que ces flux soient rapidement menacés.

Nul ne peut nier les effets de ces ruptures sur le quotidien des Français, sur leur niveau de vie, sur la continuité de nos approvisionnements et sur notre économie, aujourd’hui et demain plus encore. Nous le constaterons probablement cet hiver lorsque nous devrons rationner l’énergie.

Pour la marine, obéir au mot d’ordre du chef d’état-major des armées (CEMA), « gagner la guerre avant la guerre », c’est surveiller, comme nous le faisons depuis des mois, les flottes de surface et sous-marines russe et chinoise, en assurant le maintien de notre liberté de manœuvre et de la liberté de navigation.

C’est enfin atteindre le niveau d’agilité voulue par le CEMA dans l’emploi des forces. C’est ainsi qu’en quarante-huit heures, nous avons fait basculer la mission du GAN [Groupe aéronaval autour d’un porte-avions], qui était engagé en soutien de l’Irak, pour participer à la réassurance aérienne du flanc oriental de l’OTAN.

Des patrouilles aériennes de combat (Combat Air Patrol, CAP) sont parties du porte-avions pour voler au-dessus de la Roumanie, de la Croatie et de la Bosnie, où des tensions émergeaient, en appui de nos alliés, notamment un GAN américain. Pendant toute cette période, nous étions au contact permanent de la flotte russe (…).

Pour aller de Chine en Atlantique, il faut soit franchir les nombreux détroits précédemment cités, soit emprunter la route maritime du Nord. À l’heure actuelle, les Chinois construisent une flotte de cinq brise-glace pour s’offrir la possibilité de basculer leurs forces du Pacifique vers l’Atlantique, avec l’amitié des Russes.

Mon homologue norvégien, que j’ai rencontré en Norvège au mois de mars, ne m’a pas parlé de la flotte russe du Nord, basée juste à côté, à Mourmansk, mais de l’arrivée prochaine de la marine chinoise dans l’océan Atlantique.

Bientôt, il ne sera pas nécessaire d’aller en mer de Chine pour trouver des forces militaires chinoises.

J’ai passé les deux dernières années à expliquer un peu partout que nous assistons à un mouvement de réarmement naval sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale.

En 2030, le tonnage de la marine chinoise sera 2,5 fois supérieur à celui de la marine américaine qui, en dépit de ses efforts, restera stable, voire continuera à se réduire, tandis que la flotte chinoise croît de façon géométrique.

En Méditerranée aussi, certaines marines affichent des croissances de leurs tonnages à trois chiffres de 2008 à 2030. Il aura fallu que les Turcs achètent aux Russes des missiles S-400 pour que les Américains renoncent à leur donner les F-35 qui devaient équiper leurs deux porte-avions !

La question qui se pose, et que vous devez vous poser dans cette commission, est la suivante : pourquoi tout ce monde réarme-t-il ? Pourquoi consacrer tant d’argent et d’énergie à l’équipement des marines, alors même que certains des pays concernés, notamment la Chine et la Turquie, sont d’abord des puissances continentales ? (…)

Nous devons aller chercher, dans la coopération avec nos alliés, ce qui nous manque, pour parvenir à la masse critique. Pour ce faire, il faut continuer à développer l’interopérabilité de nos systèmes, d’autant que l’accélération technologique la rend plus complexe.

Il faut que les systèmes se parlent et que les armes soient compatibles. Nous devons préparer la capacité à combattre ensemble. Contre la marine chinoise, nous gagnerons si nous nous battons ensemble, en coalition (…).

Pour reprendre les mots du Président de la République, « la guerre resurgissant à nos portes, à nos frontières, a tout changé. Et elle va nous impliquer de changer encore davantage. ». Cela demande un esprit combatif, d’avoir une ambition lucide et réaliste, d’avoir du courage et de la persévérance, de savoir inventer et imaginer.

Il ne faut jamais désespérer de notre talent, dirait Marc Bloch. Lorsqu’on dit d’une chose qu’elle est impossible, qu’il y a des objections insurmontables, alors il est temps, disait l’amiral Fisher, First Sea Lord de la marine britannique pendant la Première Guerre mondiale, de se battre comme un diable.

Les temps qui sont devant nous vont être durs. Notre responsabilité vis-à-vis des générations futures est historique. Il est donc temps de se battre comme des diables. »

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Écologie

A suivre la presse régionale, la vague historique d’abandons se confirme

L’ampleur est bien historique.

Il y a lieu de se pencher sur la presse locale, car elle est encline à parler de tel ou tel refuge, d’autant plus que c’est l’été et qu’il y a une tendance à élargir la gamme des sujets afin de trouver quelque chose à dire.

La question des abandons y est bien présente. Rien que pour les dernières 24 heures, on trouve de nombreuses choses. A Toulouse une femme criminelle fait attacher son chien à un portail isolé de la SPA avec une laisse de un mètre et une muselière, résultat personne ne le voit et il meurt de soif. Un abandon fait « discrètement » qui est une règle bien connue : pour n’avoir rien à régler en frais administratifs, les animaux sont abandonnés devant les locaux voire balancés au-dessus des grillages.

Le refuge SPA du Dauphiné est surchargé, la situation est dans le rouge niveau abandons dans le Nord, le nombre d’abandons explose dans la Drôme, le refuge du Versoud en Isère est déjà saturé tout comme celui de la SPA Marseille Provence et deux de l’Allier,

La situation est pareille au Luxembourg et là-bas aussi l’origine du problème est présentée comme les achats compulsifs de chiens et de chats pendant la pandémie.

Tout ce phénomène doit encore bien être étudié, les processus bien cernés. Il faudra notamment étudier l’impact sur les refuges, qui ne pourront jamais continuer comme cela alors qu’ils étaient déjà tous dans une situation limite.

Cependant, il faut bien saisir que l’aspect principal est celui d’une faillite historique. Les gens auraient pu, auraient dû profiter de la situation de pandémie pour aller dans le sens d’une remise en cause du capitalisme et du mode de vie qui va avec. Ils ne l’ont pas fait et se sont comportés comme de misérables consommateurs égocentriques aux tendances criminelles.

Cela se lit évidemment aussi dans les comportements anti-sociaux qui se généralisent. La question animale sert toutefois de grand révélateur et elle montre la faillite d’une génération, l’incapacité à réponde à un défi historique. La facture va être immensément salée pour une telle régression. Le monde pourrait être un paradis, chaque jour on apporte davantage de bûches au brasier infernal qui rend ce monde invivable, rempli de tourments et de souffrances.

La question animale montre que tout le fond est pourri. Ce n’est même pas que la question collective est incomprise ou niée, c’est carrément la reconnaissance même de la sensibilité qui est niée. Des êtres vivants se voient ôtés toute dignité avec une froideur terrifiante. La société fabrique des criminels en série.

Comment alors espérer que les choses partent dans le bon sens si tout se tend en raison d’une crise mondiale qui ne peut que s’approfondir et s’amplifier? Et quel dégoût, et quelle colère, et quel sentiment d’impuissance face à tout cela.

Cela témoigne du fait que face au capitalisme il faut un esprit de rupture à la hauteur, que sans cela, on est happé dans l’indifférence et le relativisme. On laisse passer une chose, deux choses, trois choses… Et on est happé par le capitalisme, sans vraiment le remarquer, puis en l’acceptant.

Le bilan de cette vague d’abandons va être odieux et cela va être un choc, tout comme sera un choc l’effondrement de nombre de refuges. Déjà que la situation était mauvaise, là on va dans le sens d’une régression à grande échelle.

Et en fermant la porte à la question animale alors qu’il fallait l’ouvrir en grand, la société française choisit le camp de maintenir les choses en état coûte que coûte. Elle se précipitera d’autant plus aisément dans le militarisme et le bellicisme, dans la guerre pour le repartage du monde.

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Guerre

Le régime ukrainien est devenu un régime zombie

La rupture n’est pas loin.

C’est un événement qui révèle bien l’ampleur de la crise interne à l’Ukraine. Début août 2022, Amnesty International a publié un rapport intitulé « Ukraine. Les tactiques de combat ukrainiennes mettent en danger la population civile ». L’accusation faite par Amnesty International est la suivante :

« Les forces ukrainiennes mettent en danger la population civile en établissant des bases et en utilisant des systèmes d’armement dans des zones résidentielles habitées, notamment des écoles et des hôpitaux, lors des opérations visant à repousser l’invasion russe qui a débuté en février, a déclaré Amnesty International le 4 août.

Ces tactiques de combat violent le droit international humanitaire et mettent gravement en danger la population civile, car elles transforment des biens de caractère civil en cibles militaires. Les frappes russes qui en ont résulté dans des zones habitées ont tué des civil·e·s et détruit des infrastructures civiles. »

Le régime ukrainien a alors rué dans les brancards. Car il ne connaît pas le fonctionnement d’Amnesty International, de Greenpeace et de toutes les ONG de grande ampleur. Ces ONG accompagnent les événements, avec une critique de faible mesure servant à neutraliser une critique réelle. Les ONG servent de zones tampons pour empêcher que les choses partent trop dans le mauvais sens niveau contestation.

Donner le champ libre aux ONG est une pratique américaine qui s’est généralisée à l’ensemble des pays occidentaux, qui savent que de toute façon dans le libéralisme et le relativisme général, cela ne peut que servir.

Le régime ukrainien ne connaît rien à tout cela et il a alors accusé de manière violente Amnesty International de faire le jeu de la Russie. La responsable d’Amnesty International en Ukraine, Oksana Pokaltchouk, a démissionné au nom des mêmes motifs. C’est totalement furieux et c’est représentatif du tournant que connaît l’Ukraine.

C’est un peu comme si avait pris les commandes la Femen Inna Shevchenko, qui sur le réseau social Twitter est devenue une fanatique pro-OTAN et pro-guerre, totalement anti-russe, depuis le début de la guerre (elle qui ne parlait auparavant jamais de l’Ukraine). Pour donner un exemple concret, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé la population dans la partie sous contrôle ukrainien du Donbass à entièrement quitter la zone. L’idée est de passer à un affrontement généralisé en mode particulièrement brutal.

Le régime ukrainien prétend même que la région de Kherson, prise par la Russie dès le début de son « opération spéciale », sera reprise avant septembre ! C’est le discours rabâché depuis deux semaines, y compris et notamment par les médias occidentaux, et là à la fin de la première semaine d’août on s’aperçoit qu’il n’y a pas d’offensive ukrainienne réelle mise en place, mais par contre que l’armée russe a amassé de nombreuses troupes et matérielles dans la région.

Pour comprendre la question, voici la carte de situation établie par l’armée française. Elle date du tout début d’août mais cela ne change rien au fond.

Il y a trois zones d’affrontement sévère sur une ligne de front immense. La principale zone, c’est la zone de Donetzk, le point (2). C’est dans cette zone que la Russie a pris environ 165 km2 au mois de juillet 2022. Cela semble peu, mais c’est une zone où depuis 2014 l’Ukraine a établi de véritables forteresses, profitant notamment que ce soit une zone minière.

Rien qu’avec cela et le fait que l’armée ukrainienne soit numériquement immense, l’idée d’une Russie qui aurait voulu gagner en trois jours ne tient pas debout. Le Donbass est ultra militarisé et l’armée ukrainienne sur-développée. Mais cette armée est en déconfiture depuis plusieurs semaines et perd même chaque jour du terrain dans cette zone forteresse. Si elle tombe, c’est toute la ligne de front qui va céder, en coûtant la vie à des milliers de soldats ukrainiens.

L’armée ukrainienne tente pour cette raison de grignoter du terrain dans la zone (3), à côté de la région de Kherson et juste avant Odessa. Elle déplace même des troupes depuis la zone (2), au risque majeur de faire tomber le Donbass. Mais ce déplacement n’obéit pas réellement à une possibilité de contre-offensive. Il correspond à une manœuvre pour dire aux pays occidentaux qu’une contre-offensive est possible… et qu’il faut donc fournir des armes, du matériel, etc.

Sur le site Euromaidan press, qui reflète le point de vue du régime ukrainien, il est ainsi demandé… 1 400 tanks, 4 200 véhicules blindés d’infanterie et de transports de troupes, 1 100 canons automoteurs de type M109 et 400 canons automoteurs d’artillerie lourde de type CAESAr – Krab – Panzerhaubitze 2000, 50-60 systèmes de lance-roquettes multiples à haute précision et à longue distance.

C’est totalement fou. Pour donner un exemple, la France dispose de 58 canons CAESAr, après en avoir donné 18 à l’Ukraine. Ce que demande l’Ukraine impliquerait que tous les pays de l’OTAN fournissent pratiquement directement leur matériel.

Et la raison de cela est très simple. Le régime ukrainien a compris que la superpuissance américaine ne visait pas une victoire ukrainienne, mais une défaite russe. L’Ukraine est là pour saigner à blanc la Russie, pas pour simplement vaincre. Il y a donc une divergence d’intérêts et le seul moyen pour le régime ukrainien de modifier les choses en sa faveur est de partir dans une logique de guerre totale, pour forcer la main des pays occidentaux.

Le régime ukrainien est en fait devenu un régime zombie.

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Écologie

Abandon d’animaux : l’été 2022 s’annonce terrifiant

Il faudra absolument analyser le phénomène.

Il n’y a en soi rien de nouveau dans le phénomène de l’abandon durant l’été des animaux définis comme animaux de compagnie. Cependant, l’époque a changé ; à moins d’être aveugle, on voit bien, on sent bien qu’une séquence historique totalement nouvelle s’est ouverte au début de l’année 2020. Pour cette raison, il serait erroné de ne pas voir en l’accroissement du nombre d’animaux abandonnés cet été 2022 autre chose qu’un simple ajout quantitatif.

On en a une preuve d’ailleurs avec le fait que les refuges connaissent déjà une saturation au tout début du mois d’août, un aspect essentiel qu’il faudra bien analyser. Il y a un saut qualitatif, une digue qui a cédé, un changement fondamental de la situation des animaux de compagnie. Il y a, tout simplement, une crise.

Il faudra impérativement que, durant le mois de septembre, il y ait une étude approfondie de ce phénomène. Il le faut, parce qu’une situation nouvelle exige une compréhension nouvelle, sans quoi on perd tous les enjeux. Qui veut aider les animaux doit comprendre la nature du processus en cours, sans compter que c’est un processus de portée générale par ailleurs, puisque pour le dire simplement, tout se casse la gueule.

Ce qu’on risque en tout cas déjà, c’est l’effondrement structurel des refuges. Cette tendance était déjà apparue concrètement ces derniers mois, car les gens des refuges sont à bout et sans le sou. Mais là il est possible que ce soit le coup de grâce et que la situation soit celle d’un effondrement de grande portée, avec la disparition de nombreuses structures, dans des proportions marquantes.

Il faut noter aussi que la vague d’abandons est un échec complet de toutes les campagnes pédagogiques effectuées en ce sens depuis plusieurs années. Il n’y aucune avancée concrète alors que le problème est connu, médiatisé, dénoncé. Et non seulement il n’y a aucune avancée, mais on recule. Il y a un problème de fond, mais encore une fois la situation a changé et on ne peut pas regarder les choses avec les lunettes du passé, ne serait-ce que celles d’il y a deux ans.

La question de fond est très vraisemblablement, mais justement il faut le vérifier, que les abandons sont liés aux achats compulsifs des périodes de confinement. Il faut absolument savoir si c’est le cas. SI c’est le cas, alors il faut partir du principe que les gens n’ont rien compris à la signification mondiale de la pandémie, à sa signification écologique, et ont décidé de se comporter comme des barbares individualistes ultra-capitalistes. Cela veut dire que c’est le désastre.

SI ce n’est pas le cas, alors il faut voir dans quelle mesure ce n’est pas le cas et si les gens ayant pris des animaux de compagnie pendant le confinement ont établi un nouveau rapport aux animaux. Après tout, cela pourrait être possible : les gens auraient alors compris que la pandémie était l’expression du dérèglement de l’équilibre naturel sur Terre par une humanité au mode de vie capitaliste destructeur… et ils comprendraient l’importance des animaux.

Il ne faut toutefois pas se faire d’illusions, c’est bien plus le désastre qui semble être l’arrière-plan d’une situation de crise sans pareil pour les refuges pour animaux. Car là on semble atteindre la situation où il n’est plus possible de s’en sortir et où l’effondrement des structures, telles des dominos, semble inéluctable. Il est évident que la situation des refuges d’ici décembre 2022 aura totalement changé en France.

C’est un tournant et un mauvais tournant, un de plus !

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Guerre

L’Assemblée nationale vote l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN

Le camp du bellicisme est totalement dominant en France.

Ce 2 août 2022, dans le plus grand silence médiatique, s’est tenue à l’Assemblée nationale la « discussion du projet de loi autorisant la ratification du protocole au Traité de l’Atlantique Nord sur l’accession de la République de Finlande et la ratification du protocole au Traité de l’Atlantique Nord sur l’accession du Royaume de Suède ».

Il ne s’agit bien entendu pas d’une discussion, mais d’un moment où chaque groupe parlementaire exprime son opinion tout en nuances par rapport à ce qui est considéré comme déjà acquis. Personne n’a ainsi dénoncé l’OTAN ; il y a ceux pour, ceux pour d’une autre manière, ceux qui pensent qu’on aurait pu ou dû faire différemment. Cela s’arrête là et en deux heures l’affaire a été pliée, prolongeant le même vote au Sénat le 21 juillet 2022, après la mise en place du projet de loi par le gouvernement et l’aval immédiat par le Conseil d’État, les 12-13 juillet.

Catherine Colonna, ministre des Affaires étrangères, a présenté cette adhésion comme un « grand réveil stratégique ». Elle a souligné le parallèle entre l’OTAN et l’Union européenne ; elle a affirmé que pour la période intermédiaire jusqu’à l’adhésion (puisque tous les pays membres doivent signer leur accord), la Finlande et la Suède seront « protégés ».

Catherine Colonna a d’ailleurs à ce niveau prétendu que la Finlande et la Suède seraient en « rupture » avec leur neutralité précédente. Cela n’est pas du tout vrai. En réalité, la Suède faisait comme la Norvège en agissant comme pays pseudo « neutre » pour servir d’intermédiaires, notamment lors de l’établissement d’accords de paix ou de l’accueil et l’intégration d’opposants politiques fuyant leurs pays (et rompant en pratique ainsi avec ceux-ci).

Et sur le plan militaire, la Finlande et la Suède sont organisées depuis longtemps avec l’OTAN, même si de manière non officielle. Il faut bien comprendre que l’OTAN exige une correspondance à haut niveau sur le plan du matériel et de bonnes relations pratiques. Tout cela est déjà mis en place depuis longtemps déjà. Si ce n’était pas le cas, jamais l’adhésion n’aurait pu avoir lieu de manière aussi rapide !

Catherine Colonna a d’ailleurs bien été obligée de dire qu’effectivement les armées finlandaise et suédoise disposaient déjà d’une vaste interopérabilité avec les forces de l’OTAN. L’adhésion ne fait que tomber les masques.

Bien entendu, cela implique d’autant plus de dénoncer la Russie comme seule fautive, l’OTAN étant soit disant seulement défensive. C’est Jean-Louis Bourlanges, rapporteur de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale et membre du Modem (et donc de la majorité présidentielle), qui s’est chargé de tenir un discours violemment agressif à ce sujet. « Pour l’OTAN c’est l’heure du réveil », « L’Amérique est de retour »… En avant, marche !

Après cette introduction, les intervenants de chaque groupe ont parlé… cinq minutes.

Tematai Le Gavic a parlé le premier, pour le groupe de la Gauche démocrate et républicaine (mis en place par le PCF), sans vraiment le dire puisqu’il a parlé en fait en quelque sorte de la NUPES en général, lui-même étant un indépendantiste polynésien (de 21 ans) rattaché au groupe du PCF (groupe lui-même membre de la NUPES). Il a tenu un discours sympathique et n’allant pas loin, il a dit qu’il fallait plus de diplomatie, moins de guerre et que par conséquent… Les députés NUPES voteront soit contre, soit s’abstiendront.

Comme lui-même est député de la Polynésie française, il a d’ailleurs justement un petit discours sur les armes atomiques (de par les tests français dans la région), ce qui est censé suffire pour apparaître comme « positif ».

Après lui, le centriste « neutre » Stéphane Lenormand et Natalia Pouzyreff, de la majorité présidentielle et même du parti gouvernemental (« Renaissance »), ont tous les deux souligné l’importance d’une « Europe de la Défense », la seconde mettant en valeur les sanctions contre la Russie, qui seraient efficaces.

Après cela, Laurent Jacobelli, du Rassemblement National, a dit qu’il faudrait bien discuter avec la Russie, qu’il ne fallait pas suivre les impérialismes russes et américain, que l’Union européenne était une bureaucratie, que l’adhésion de la Finlande et de la Suède étaient trop précipitée. Il est resté somme toute très mesuré, comme son parti et Marine Le Pen depuis le début de la guerre.

Aurélien Saintoul, de La France Insoumise, a pris la parole après eux, et a directement commencé en dénonçant la Russie, son invasion et les crimes commis dans la foulée, reprenant donc à son compte le discours dominant.

Puis il a expliqué qu’il fallait partir du point de vue des intérêts français. Il a alors expliqué que tout était très compliqué, bref il a fait de la géopolitique, en disant qu’il fallait faire autre chose. C’est la ligne réelle de Jean-Luc Mélenchon et de La France Insoumise : la France doit être une sorte de capitalisme impérial à vocation sociale et trouvant une place idéale en jouant sur la carte du « monde multipolaire ». La preuve de cela, c’est qu’il n’y a aucune dénonciation de l’OTAN et cela montre bien la nature de La France Insoumise.

Michèle Tabarot, de la Droite traditionnelle avec Les Républicains, a expliqué que son groupe soutenait l’adhésion, et voilà tout.

Frédéric Petit, du Modem et Indépendants, donc de la majorité présidentielle, a dénoncé « l’impérialisme moscovite », reprenant le discours ukrainien qu’il n’y a pas de Russie, mais simplement une « Moscovie », lui-même utilisant le terme.

Ce député a également parlé de la région qui lui tient à cœur et qui allait « de la mer Baltique à la Mer Noire », ce qui est le discours historique de l’expansionnisme polonais de Pilsudski des années 1930. Et on comprenne qu’elle lui tienne à cœur, cette région, puisqu’il a été employé dans l’Est européen par Consolis, « groupe industriel européen du secteur de la construction , des travaux publics et de l’infrastructure ferroviaire, spécialisé dans la conception d’ouvrages et de bâtiments hautes performances en béton ».

Alain David, pour les socialistes, a grosso modo présenté le soutien à l’adhésion de la Finlande et de la Suède comme inévitable, et a appelé à la mise en place d’une « armée européenne » représentant l’Union européenne.

Sa prise de parole a été suivie par celle de Jean-François Portarrieu, du groupe Horizons et apparentés (Horizons est un parti de la majorité présidentielle, fondé par l’ancien premier ministre Édouard Philippe), qui a dit la même chose sur la nécessité d’une armée européenne.

A suivi Cyrielle Chatelain, d’Europe Écologie Les Verts, qui a bien entendu soutenu l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN, dénonçant la Russie en reprenant tous les arguments de la propagande ukrainienne et américaine. Elle a appelé à une Europe de la Défense où l’armée française, fort de son ampleur, jouerait un rôle central, ce qui permettrait de mieux défendre les zones d’influence françaises !

C’est Emmanuelle Ménard (dont le mari est Robert Ménard, maire de Béziers) qui a conclu, c’est une souverainiste (députée de Béziers) et ce qu’elle a dit n’était pas clair du tout.

On se rappellera ici que la Turquie a dit qu’elle accepterait l’adhésion de la Finlande et de la Suède s’il y a expulsion de gens considérés comme terroristes. Ce thème a été repris par Jean-Louis Bourlanges (le rapporteur de l’assemblée), Aurélien Saintoul (de LFI), Michèle Tabarot (LR), Alain David (PS) et Cyrielle Chatelain (EELV) afin de dénoncer très violemment la Turquie. Jean-Louis Bourlanges a ouvertement expliqué que la Turquie attaquerait la Syrie et la Grèce, mais sans doute pas encore de par le climat actuel.

La guerre avec la Turquie est clairement un leitmotiv à l’arrière-plan de la vie politique française.

Il y a eu après ces interventions un vote rapide, à main levée, pour les articles, s’ils sont à modifier. Ont suivi alors des « explications de vote ».

Jean-Paul Le Coq a pris la parole le premier, au nom du groupe mis en place par le PCF. La première chose qu’il a mis en avant c’est… la solidarité avec l’Ukraine, et le soutien aux « résistants ukrainiens » sur le terrain ! Il a appelé à la paix et a expliqué qu’il faudra à l’avenir une zone démilitarisée à l’Est de l’Europe.

Mireillee Clapot, du parti présidentiel Renaissance, a directement dit que l’Union européenne c’était le politique et le social, l’OTAN le militaire.

Nadège Abomangoli, de La France Insoumise, a regretté l’époque où la Finlande et la Suède étaient (soit disant) non-alignés et d’excellents « médiateurs », mais leur choix de rejoindre l’OTAN revient au Poutine qualifié de « criminel ». Elle a également dénoncé longuement le régime turc. Elle a ensuite prôné de manière assez confuse un monde « multipolaire ».

Jean-Louis Thiérot, de la Droite traditionnelle avec Les Républicains, a dénoncé l’agresseur russe, menace collective pour la sécurité européenne.

Frédéric Petit, du Modem et Indépendants, a repris la parole, pour expliquer que la Russie souffre des sanctions, et que de toutes façons « l’impérialisme moscovite » est le même depuis deux cents ans. Ce fou furieux représente vraiment la fraction la plus agressive visant au démantèlement de la Russie et à ce titre il faudra suivre ses délires, car plus il aura du poids, plus cela voudra dire que le bellicisme le plus dangereux prend le dessus.

Guillaume Garot, des socialistes, a simplement dit qu’il y avait une nouvelle géopolitique à la suite de l’invasion russe, et que les socialistes voteraient l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN.

Hubert Julien-Laferrière, d’EELV, a dénoncé la Russie et mit en valeur l’idéologie de l’Union européenne.

Enfin, un peu avant 23h30, il y a le vote, avec 308 votants, 255 suffrages exprimés, 209 voix pour, 46 contre.

L’Assemblé nationale a voté pour la Finlande et la Suède dans l’OTAN. Aucune voix n’a dénoncé l’OTAN comme une entreprise belliciste, personne n’a dénoncé la fourniture d’armes, de matériel et d’argent à l’Ukraine par la France et l’Union européenne. Tout passe comme une lettre à la poste, avec La France Insoumise et le PCF servant de faire-valoir au régime, faisant beaucoup de bruit au sujet du social, tout en ne remettant en rien en cause du fond même du régime français, de son capitalisme, de sa marche à la guerre.

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Écologie

Laisser mourir de soif et de faim un chien en été = une amende

Cette société est ignoble, sa justice une injustice.

Un chien de type malinois

C’est une décision de justice à l’image de la « justice » dans la société française : coupée du peuple, formelle, se désintéressant de pousser les choses dans le bon sens, froide, indigne, etc.

Et si une telle chose est vraie au sujet des animaux, c’est aussi à cause des gens comme L214, le Parti animaliste, Aymeric Caron et autres affabulateurs prétendant que la cause animale progresse alors que leur propre obsession, c’est leur propre plan de carrière et rien d’autre.

Car qui connaît réellement la situation sur le terrain sait que l’indifférence prédomine, alors que la barbarie continue de s’installer. Le capitalisme végétalien n’est qu’un marché de plus, qui ne change rien à l’affaire. Et l’affaire de Carrières-sous-Poissy est emblématique de ça.

Elle est ignoble. Il s’agit d’un chien dénomme Pixel, qui a trois ans. C’est un Malinois, c’est-à-dire un chien de berger qui a été récupéré par l’armée, la police et le sociétés de gardiennage. Et on sait que dans ce dernier milieu, les chiens sont un outil de travail, les actes de maltraitance sont innombrables, car les chiens sont simplement « stockés » en-dehors des heures de travail.

C’est là ce qui s’est passé. Le maître-chien « stockait » le chien dans une voiture, puis il a fini par ne plus venir. L’animal est alors mort de soif et de faim en plein été. La police avait été prévenue entre-temps, mais elle s’est dédouanée sur une association de la protection animale, et rien n’a été fait pour sauver l’animal.

Il a fallu l’odeur du cadavre en plein été pour que quelque chose soit fait. Et le procès a été pareillement indifférent et expéditif : le coupable, qui n’est même pas venu au procès, a écopé… d’une amende. Elle s’élève à 12 euros par jour durant 150 jours. Cela fait 1800 euros à payer en cinq mois.

Il a également, pour la forme encore, été condamné à une interdiction à vie de posséder un animal. Autrement dit : on met une amende au type pour le « calmer » et on le met de côté, circulez il n’y a rien à voir. Voilà comment cela se passe à la toute fin juillet au tribunal correctionnel d’Évry-Courcouronnes.

Et des exemples comme ça, il y en a d’autant plus que, la plupart du temps, l’injustice passe inaperçue. Les associations de protection animale peuvent manquer de tout, les centres de soins ne pas exister ou fermer, c’est la même totale indifférence de la part d’une société qui ne pense qu’à consommer.

Il n’y a, de fait, rien à sauver dans une telle civilisation en perdition. Il faut se confronter à elle de manière complète et élaborer un contre-projet civilisationnel, le Socialisme. La situation des animaux montre bien que sans changement total, rien n’est possible.

La question animale est d’ailleurs brûlante, c’est cela aussi qui explique l’indifférence à la question animale – et dans cette indifférence il faut placer ceux qui veulent juste avoir la conscience tranquille et se mettent à l’écart des McDonald’s, sans vouloir les supprimer. Avec les animaux, pour les animaux, on est une partie du problème ou de la solution, il n’y a rien entre les deux et ceux qui ne sont pas à la hauteur se démasquent impitoyablement de par l’ampleur des faits, de la réalité.

Les générations futures, après un inévitable bouleversement d’immense ampleur, nous regarderont comme des barbares, des criminels, des monstres.

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Dépêche

L’Histoire va condamner le mois d’août 2022

Si l’on a bien compris, la France est en guerre contre la Russie par l’intermédiaire de l’Ukraine, la crise sanitaire n’est pas terminée, le dérèglement climatique s’installe, la dette française est immense et l’individualisme roi dans tout le pays, et il ne se passe rien, strictement rien. Les gens sont épuisés et incapables de quoi que ce soit.

Mais épuisés de quoi, somme toute ? Du capitalisme, bien entendu. Le souci, c’est qu’ils participent volontairement à ce capitalisme, ils intègrent de manière naturelle la société de consommation et les mentalités qu’elle produit. C’est une faute, car les gens peuvent avoir le recul… s’ils font un peu d’efforts.

Et le fait qu’on soit au mois d’août n’y change rien. On peut même considérer que justement, les vacances sont propices au décalage par rapport à la vie quotidienne. Ainsi il est évident qu’il n’y a aucune excuse pour la passivité criminelle qui prédomine et qui va se payer extrêmement cher avec les événements à venir.

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Société

Un vrai scandale policier passé sous silence à Paris

Cela montre le caractère officiel des médias et des réseaux sociaux.

On sait comment il est courant du côté populiste de « gauche » de dénoncer à tort et à travers les policiers, ce qui relève d’une fantasmagorie petite-bourgeoise. La Gauche historique a toujours critiqué la police comme institution, comme composante de l’État, un État à remplacer par un autre d’une autre nature. Mais il n’a jamais été question, comme le font les anarchistes, de raconter tout et n’importe quoi afin de se complaire dans les délires anti-État de la petite-bourgeoisie.

Surtout que les policiers ont totalement changé de nature par rapport à il y a trente ans, sans parler d’avant. Ce ne sont plus des fils de paysans ou des gens arriérés et bornés, ce sont littéralement des prolétaires désormais, dont les esprits sont toutefois façonnés par une institution qui elle n’a pas changé de nature, ainsi que par la confrontation au nihilisme social d’un capitalisme en perdition.

C’est cela qui explique l’indifférence criminelle des policiers présents à Paris le 22 juillet 2022 à Paris dans le 15e arrondissement. On aurait pu penser que depuis l’affaire trouverait un écho, mais en fait pas du tout.

Voici les faits, qui parlent d’eux-mêmes. Il y a un local désaffecté sous la station Sèvres-Lecourbe qui est utilisé par des mineurs en perdition, ces fameux « mineurs non accompagnés » venant d’Afrique du Nord. La RATP le sait et a tenté de les empêcher de l’utiliser, mais sans succès. C’est déjà une première faillite, ou plutôt une seconde car le fait que des mineurs non accompagnés, sans papiers et drogués errent dans les rues de Paris est déjà une faillite.

Le soir du 22 juillet 2022, quelques uns de ces mineurs tentent de se frayer un passage vers le local, en passant par le toit que la RATP a renforcé plusieurs fois. La police nationale est alertée et arrive sur les lieux et demande aux jeunes de descendre du toit. Ils refusent et partent sur la voie du métro, qui est aérien sur cette ligne à ce niveau. Que fait la police ? Elle n’a pas le droit d’aller sur les voies du métro, donc… Elle repart. Encore une faillite.

Ensuite des agents GPSR (Groupe de Protection et de Sécurisation des Réseaux) de la RATP vont sur les quais, mais ne voient pas les jeunes. Ils abandonnent les recherches.

Le matin du 23 juillet 2022… le premier métro qui passe entre les stations Pasteur et Sèvres-Lecourbe découvre le corps d’un homme calciné. C’est l’un des mineurs qui s’était enfui. Il n’était pas en fait mineur, c’est un homme de 24 ans, né à Rabat au Maroc, le quotidien Le Parisien s’empressant d’ajouter qu’il était « alcoolisé et ayant pris du Rivotril — un médicament utilisé pour lutter contre les convulsions lors de crises d’épilepsie au moment de son altercation avec la police ».

Cette histoire est terrifiante. On est ici dans une non-assistance à personne en danger dont la première responsabilité va à la police. Il y a ici un sens de la dé-responsabilité qui est aberrant. L’affaire passe pour un fait divers, alors qu’on est littéralement avec des policiers qui laissent les choses se faire, et tant pis pour une vie humaine après tout si les choses tournent mal.

On peut bien entendu expliquer cela facilement humainement à petite échelle, en disant que de toute façon les policiers ne peuvent pas aller dans le métro, que le fuyard était un anti-social drogué, que les policiers n’allaient pas se plier en quatre pour un type pareil qui de toute façon disparaîtrait rapidement dans la nature, etc.

Mais là cette petite échelle n’est plus tenable et reflète un effondrement complet de la société française en général. On peut ne pas le remarquer au niveau individuel, mais qui voit les choses avec envergure comprend bien que c’est la fin d’une époque. C’est Socialisme ou barbarie, et les choses se précipitent.

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Écologie

Pétition européenne pour des cosmétiques sans expérimentation animale

La barre du million n’est pas loin.

Agauche.org a le triste privilège d’être le seul média à gauche qui dénoncé régulièrement l’expérimentation animale, dans un pays où l’indifférence pour les animaux est massive. Il y a ici pour cet aspect précis quelque chose d’étrange et de logique en même temps.

Étrange, car la France n’a jamais connu d’opposition d’envergure à l’expérimentation animale, contrairement à l’Allemagne, l’Angleterre ou l’Italie. Au pays de Claude Bernard, l’utilisation des animaux pour « essayer » de trouver quelque chose est considéré comme tout à fait dans l’ordre des choses. Il y a ici une particularité française très marquée.

Logique, car l’Union européenne a prétendu depuis plusieurs années avoir mis fin à l’expérimentation animale au niveau des cosmétiques, ce qui a servi de poudre aux yeux induisant énormément de gens en erreur.

La pétition européenne contre l’expérimentation animale dans le domaine des cosmétiques est donc une contribution à faire avancer les choses ; son nom officiel est Initiative Citoyenne Européenne Save Cruelty Free Cosmetics et elle se terminera le 31 août 2022, avec 857 509 signatures sur le million nécessaire.

L’association One Voice, historiquement très active en France à ce niveau, donne trois raisons de signer la pétition.

1. Garantir et renforcer l’interdiction de l’expérimentation animale pour les cosmétiques

En effet, d’après une analyse publiée en 2021, plus de 60 ingrédients exclusivement cosmétiques ont fait l’objet de tests sur des animaux dans l’Union européenne malgré les interdictions de ces tests depuis 2009 et 2013. Et c’est compter sans les milliers d’ingrédients à usages multiples. Nous vous avions fait part de nos inquiétudes sur ce retour en arrière dramatique

2. Réformer la réglementation de l’UE relative aux produits chimiques.

Cette réglementation oblige régulièrement les entreprises à pratiquer des tests sur les animaux concernant notamment les plastiques et autres produits du pétrole, mais aussi les métaux, les colorants, les huiles essentielles, et ainsi de suite.

Établir une feuille de route pour sortir de l’expérimentation animale.

Le Parlement européen a adopté à l’unanimité, en septembre 2021, une résolution pour sortir de l’expérimentation animale.

C’est une lecture qu’on peut partager – ou on peut la considérer comme trop optimiste, faisant trop confiance aux capacités du capitalisme à se moderniser de manière démocratique ou humaniste. D’ailleurs, autant l’Union européenne pouvait encore faire illusion en de tels domaines avant la crise ouverte en 2020, autant là c’est le sauve qui peut et la course à la guerre.

Si on regarde les choses sérieusement, si on se met au niveau historique, la pétition européenne est un vœu pieux, qui a le mérite d’exister, mais les animaux ont besoin d’un changement fondamental de la vision du monde de l’humanité.

Rien n’empêche d’ailleurs d’avoir accès de manière facile à des cosmétiques non testés sur les animaux en 2022, par exemple dans les magasins bios, en cherchent les logos vegans. Les gens ne le font pas pour autant, car ils restent emprisonnés dans une démarche de société de consommation, alors que l’expérimentation animale les horrifie forcément.

C’est là une contradiction typique entre une société façonnée par le capitalisme et des gens pleins de bonne volonté mais incapables de se prendre en mains, entre une société qui maintient un certain cadre et certains principes, et des gens se précipitant sans réflexion sur ce que la consommation capitaliste leur propose. Un sacré piège !

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Écologie

Décès du savant James Lovelock (« l’hypothèse Gaïa »)

Il a joué un rôle intellectuel important.

Le savant britannique James Lovelock est décédé le jour de son 103e anniversaire ; il a joué un rôle important historiquement avec la microbiologiste américaine Lynn Margulis. Tous deux ont en effet présenté dans les années 1970 la conception d’une planète Terre « vivante », c’est-à-dire formant un ensemble organisé où tout est en interaction. James Lovelock a présenté cela dans des ouvrages à la fois de haute valeur et inspirant :  Les Âges de Gaïa (1990), La Terre est un être vivant, l’hypothèse Gaïa (1999), Gaïa. Une médecine pour la planète (2001) et La Revanche de Gaïa (2006).

C’est ainsi en travaillant sur la planète Mars pour la NASA qu’il s’est intéressé aux équilibres chimiques planétaires et qu’il est allé dans cette direction. Parmi ses nombreux travaux, on notera que ce sont ses recherches qui ont été utilisées pour comprendre le fameux « trou » dans la couche d’ozone, lui-même ayant inventé en 1957 un Electron capture detector permettant justement de détecter la diffusion de produits chimiques sur l’ensemble de la planète par l’humanité.

Tout en recevant maintes distinctions scientifiques et institutionnelles, James Lovelock resta toutefois à l’écart dans les milieux scientifiques, mis en avant surtout comme un prophète de malheur pour ses considérations sur le réchauffement climatique ne laissant selon lui que très peu de place sur Terre pour la vie à l’avenir. Pour lui, à l’horizon 2040-2100, 80% de l’humanité aura disparu ; lui-même considérait que le nucléaire était une bonne solution pour éviter les énergies fossiles.

C’est là un fait important intellectuellement, car James Lovelock n’a jamais compris les implications concrètes de sa propre conception, à l’inverse de Lynn Margulis précisément. Celle-ci a en effet remarqué que cette conception de la planète comme « superorganisme » – ou comme Biosphère pour reprendre le terme mis en valeur par le biogéochimiste ukrainien (puis soviétique) Vladimir Vernadsky – était bien entendu totalement en décalage avec le culte de l’individu et le principe du développement aléatoire de l’évolution.

Elle a ainsi mis en valeur Vladimir Vernadsky, ainsi qu’accompli elle-même tout un travail sur l’étude des bactéries et le processus de symbiose qui joue selon elle un rôle central dans l’évolution de la vie. Autrement dit, elle a affronté le néo-darwinisme – qui reflète simplement l’idéologie capitaliste avec son individualisme, sa concurrence – pour mettre en avant la co-évolution de tous les êtres vivants, au sein d’un système de dimension planétaire. Elle soulignait ainsi avec son fils Dorion Sagan (dont le père est l’illustre Carl Sagan) que :

« Les expériences sur les amibes soulignent l’erreur qui consiste à croire que l’évolution fonctionne toujours « pour le bien de l’individu ».

Car après tout, qu’est-ce que l’« individu » ? Est-ce l’amibe seule avec ses bactéries internalisées ?

Ou la bactérie seule qui vit elle-même dans la cellule vivante elle aussi ?

La notion d’individu est vraiment une abstraction, une catégorie d’esprit, un concept. Et la nature a tendance à évoluer en faisant fi de toute catégorie ou de tout concept étroit. »

L’univers bactériel (1986)

Ce qui est très intéressant en fait, c’est que Lynn Margulis a rejoint toute une réflexion qui a pu exister par le passé mais qui est inconnue en occident, car russe ou soviétique. Lynn Margulis prolonge concrètement (et de manière assumée) les travaux sur la symbiogenèse du russe puis soviétique Boris Kozo-Polianski (1890-1957), le terme ayant été forgé par le Russe Constantin Merejkovski (1855-1921).

On ne trouve rien de tout cela chez James Lovelock, qui pour ainsi dire a pris le mauvais virage devant l’immensité de sa découverte qu’il existait un équilibre chimique planétaire, ce que Vladimir Vernadsky avait compris scientifiquement bien avant lui, constatant dès 1924 que les activités humaines amenaient une expansion du CO2 dans l’atmosphère.

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Réflexions

Si la pandémie et la guerre en Ukraine ne suffisent pas… alors la mélancolie ?

On peut faire semblant, mais à l’intérieur, on s’effondre.

Chaque jour les réveils sonnent et les gens vaquent à leurs occupations. La vie quotidienne n’a pas changé malgré la pandémie et la guerre en Ukraine, elle suit son cours, pareille dans tous ses fondamentaux. Rien n’a fondamentalement changé dans le panorama du capitalisme, qui continue à s’étendre dans toujours plus de domaines.

On peut même, à certains degrés, vivre de manière vaguement alternative, voire de manière franchement alternative. Du moment que c’est marginal, que cela se réduit à un détail quelque part, à un moment, sans en rien entraver le marché général, c’est acceptable, voire utilisable si cela permet de produire de nouvelles marchandises. Les deux joueurs de tennis de la Wimbledon 2022, Novak Djokovic et Nick Kyrgios, sont ainsi vegans, mais il va de soi que cela ne change en rien la situation pour les animaux.

Personne n’en a rien à faire d’ailleurs, ni qu’ils soient vegans, ni des animaux, ni de rien d’ailleurs. On a atteint le degré où l’être humain a sa vie intérieure vidée de tout son sens, chacune de ses interactions étant liée, qu’il le veuille ou non, même à petite échelle, au marché capitaliste. Dire qu’en 2022 il y a encore des « anticapitalistes » pour s’imaginer contestataires en postant en permanence des messages sur le réseau social Twitter !

Pour s’extirper de tout cela, il va falloir beaucoup de choses, et notamment de la mélancolie. Parce que qui accepte le rythme de la vie capitaliste a perdu par avance. Normalement, on pensait que l’être humain regagnerait après la victoire sur le capitalisme seulement une bonne part de son humanité, comme la sensibilité artistique. Là il va falloir le faire en bonne partie avant, parce que pour vouloir renverser le capitalisme, il va falloir vouloir du sens, de la sensibilité, des rapports vrais, non superficiels.

Il n’est pas bien difficile que les folies identitaires – qu’elles soient racialistes ou LGBTQ+ ne changeant rien au fond – sont ici des fuites en avant proposées par le capitalisme afin d’empêcher le travail transformateur sur une base sensible, au profit de quelque chose de tapageur, de superficiel, et de pseudo sensible. Le romantisme tourmenté du black metal nazi ou l’ultra nervosité LGBTQ+ sont typiquement des faux semblants anti-populaires et anti-historiques, du totalement consommable adapté à de egos repliés sur eu-mêmes et incapables de produire.

Mais où sont d’ailleurs les artistes dont nous avons besoin pour dire non à tout ça, pour affirmer des valeurs positives, saines, constructives ? On n’a même pas quelques jeunes se précipitant le reggae pour dénoncer Babylone. C’est une situation historique terrible, qui correspond au déclin de toute une époque. C’est un drame historique qui se joue et pour l’instant, c’est une condamnation à l’échelle d’une génération à laquelle l’Histoire va procéder.

Quelle honte que la France de 2022 vu de l’avenir ! Quelle infamie plutôt, car ne pas changer les choses est déjà fou, mais alors en plus participer passivement au capitalisme dont les perspectives destructrices sont absolument évidentes… mais pourquoi ?

Oui, la mélancolie est une arme et il faut qu’une génération d’artistes s’en saisisse pour faire ressortir tous les besoins humains d’épanouissement qui sont totalement bloqués par un capitalisme qui pourrit sur pied et nous précipite dans la guerre. Il nous faut de la sensibilité, un véritable romantisme, l’affirmation d’une utopie dans toute sa dimension!

Et c’est cela ou rien. Parce que sans cela, de toute façon il n’y a rien ! Il n’est pas possible de vivre, ne serait-ce que de vivre, sans être connecté à l’exigence, aux exigences de l’avenir !

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Guerre

La Hongrie dans le grand jeu avec la guerre en Ukraine

La zone devient une poudrière.

Le 20 juillet 2022, l’Union européenne a proposé un plan de réduction de la consommation du gaz de 15%, afin d’aider les pays membres restant très dépendants du gaz russe. Immédiatement, la Grèce, l’Espagne et le Portugal ont refusé.

Et le 21 juillet 2022, le ministre hongrois des Affaires étrangères Peter Szijjarto était à Moscou pour acheter 700 millions de mètres cubes supplémentaires de gaz naturel . Il y a même eu une conférence de presse à ce sujet. La Hongrie dépend de la Russie pour 65% de son pétrole et 80% de son gaz.

Le président hongrois Viktor Orban a par la suite expliqué le 23 juillet dans un discours que l’Ukraine ne pouvait pas gagner la guerre, que les sanctions ne servaient à rien contre la Russie et que par contre les gouvernements européens allaient tomber comme des dominos. La seule solution est un dialogue américano-russe. « Ce n’est pas notre guerre » a-t-il souligné, qualifiant de « propagande ukrainienne » l’idée que la Russie attaque ensuite un membre de l’OTAN comme la Pologne ou la Lituanie.

Là où cela devient d’autant plus intéressant – et d’autant plus complexe – c’est que ce discours a été tenu en Roumanie, lors d’une université d’été annuelle, à Baile Tusnad, un lieu de cure thermale, en Transylvanie. Pourquoi là-bas ? Car il y a 1,4 million de Hongrois ethniques en Roumanie, qu’historiquement la Hongrie a tenté d’annexer lors de l’alliance avec l’Allemagne nazie pendant la seconde guerre mondiale.

Proportion de Hongrois ethniques en Roumanie en 2002 (Wikipédia)

Et il y a plus de 150 000 Hongrois ethniques… en Ukraine, dans la région de la Transcarpatie.

Proportion de Hongrois ethniques en Hongrie en 2001 (Wikipédia)

Là où cela se corse, c’est que de manière officielle, l’armée hongroise est en alerte et prête à intervenir pour aider/sauver les Hongrois ethniques d’Ukraine.

Les Hongrois ethniques en Europe (Wikipédia)

En fait, depuis le Traité de Trianon de 1920, la Hongrie réactionnaire considère la récupération de la grande Hongrie comme sa mission. Ce fut la ligne de la Hongrie pendant la deuxième guerre mondiale, qui a réalisé nombre d’annexions aux dépens de ses voisins.

Annexions hongroises à partir de 1938 (Wikipédia)

Il serait vain en effet de considérer que lors de la marche à la guerre, il y aurait un affrontement unilatéral bloc contre bloc. Les intérêts des uns ne sont jamais les intérêts des autres ; seul le prolétariat a une approche universelle. Pour cette raison, les contradictions entre puissances ne s’arrêtent jamais, elles peuvent être secondaires à certains moments, par des alliances, temporairement, voilà tout. C’est cela qui rend également inexorable la tendance à la guerre.

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Culture

« Que des animaux fassent la guerre, c’est la plus grande abomination qui soit »

« Je voudrais savoir le mal qu’ont fait ces bêtes. »

La scène se déroule pendant la première guerre mondiale.

Enfin, le calme se fait ; le bombardement s’est porté plus loin que nous et maintenant il donne sur les dernières positions de réserve. Nous risquons un coup d’œil. Des fusées rouges vacillent dans le ciel. Probablement, il va y avoir une attaque.

Chez nous, tout reste tranquille. Je me lève et je tape sur l’épaule du jeune soldat. « C’est fini, mon petit. Ça s’est encore bien passé. » Il regarde autour de lui, d’un air égaré.

Je lui dis, pour le rassurer : « Tu verras que tu t’y habitueras. » Il aperçoit son casque et le met sur sa tête… Il revient à lui, lentement. Soudain, il rougit et a l’air embarrassé. Avec précaution, il dirige sa main derrière lui et me regarde douloureusement ; je comprends aussitôt : la colique du feu.

En réalité, ce n’est pas pour cela que j’avais posé son casque à cet endroit, mais je le console quand même : « Il n’y a pas à en avoir honte. Déjà d’autres gaillards que toi s’en sont mis plein les culottes
lorsqu’ils ont reçu le baptême du feu. Va derrière ces arbustes et ôte ton caleçon. Tu m’as compris… »

Il se trotte. Le calme est devenu plus grand, cependant les cris ne cessent pas. Je questionne Albert.

« Que se passe-t-il ?
– Là-bas, quelques colonnes ont écopé en plein. »

Les cris continuent. Ce ne sont pas des êtres humains qui peuvent crier si terriblement. Kat dit : « Des chevaux blessés. » Je n’ai encore jamais entendu crier des chevaux et je puis à peine le croire. C’est toute la détresse du monde.

C’est la créature martyrisée, c’est une douleur sauvage et terrible qui gémit ainsi. Nous sommes devenus blêmes. Detering se dresse : « Nom de Dieu ! achevez-les donc ! » Il est cultivateur et il connaît les chevaux. Cela le touche de près.

Et, comme par un fait exprès, à présent le bombardement se tait presque. Les cris des bêtes se font de plus en plus distincts. On ne sait plus d’où cela vient, au milieu de ce paysage couleur d’argent, qui est maintenant si calme ; la chose est invisible, spectrale. Partout, entre le ciel et la terre ces cris se propagent immensément.

Detering se dresse, furieux : « Nom de Dieu ! achevez-les ! mais achevez-les donc, nom de Dieu !
– Il faut d’abord qu’ils aillent ramasser les hommes », dit Kat.

Nous nous levons pour tâcher de découvrir l’endroit. Si nous voyions les animaux, nous supporterions mieux la chose. Meyer a une jumelle. Nous apercevons un groupe sombre d’infirmiers avec des brancards et de grandes masses noires qui s’agitent. Ce sont les chevaux blessés. Mais ils ne sont pas tous là. Quelques-uns continuent de galoper, s’abattent et reprennent leur course.

L’un d’eux a le ventre ouvert ; ses entrailles pendent tout du long. Il s’y entrave et tombe, mais pour se relever encore. Detering lève son fusil et vise. Kat le détourne vivement : « Es-tu fou ? »

Detering tremble et jette son fusil à terre. Nous nous asseyons et nous nous bouchons les oreilles, mais ces plaintes, ces cris de détresse, ces horribles gémissements y pénètrent quand même, pénètrent tout. On peut dire que nous sommes tous capables de supporter beaucoup ; mais, en ce moment, la sueur nous inonde.

On voudrait se lever et s’en aller en courant, n’importe où, pourvu qu’on n’entende plus ces plaintes.
Et, pourtant, ce ne sont pas des êtres humains, ce ne sont que des chevaux.

De nouveau, des brancards se détachent du sombre peloton. Puis, quelques coups de feu crépitent. Les grosses masses vacillent et s’aplatissent. Enfin ! Mais ce n’est pas encore fini. Les gens ne peuvent pas s’approcher des bêtes blessées qui s’enfuient dans leur angoisse, en portant dans leur bouche large ouverte toute la souffrance.

Une des silhouettes se met à genoux. Un coup de feu : un cheval s’abat, un autre encore. Le dernier se campe sur les jambes de devant et tourne en cercle comme un carrousel. Assis, il tourne en
cercle sur ses jambes de devant raidies ; il est probable qu’il a la croupe fracassée.

Le soldat court vers lui et lui tire un coup de feu. Lentement, humblement, la masse s’abat sur le sol. Nous ôtons les mains de nos oreilles. Les cris se sont tus. Il ne reste plus, suspendu dans l’air, qu’un long soupir mourant. Puis il n’y a plus que les fusées, le sifflement des obus et les étoiles, – et cela nous semble presque étonnant.

Detering va et vient en pestant. « Je voudrais savoir le mal qu’ont fait ces bêtes. » Ensuite, il revient sur le même sujet. Sa voix est émue, elle est presque solennelle lorsqu’il lance : « Je vous le dis, que des animaux fassent la guerre, c’est la plus grande abomination qui soit ! »

Erich Maria Remarque, À l’Ouest, rien de nouveau, 1928
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Écologie

L’eau pour les chats des rues, c’est toute l’année !

Les températures sont très élevées ces jours-ci en France : des personnes soucieuses des animaux mettent de l’eau à disposition dans leur jardin pour les oiseaux, les insectes, les chats qui passeraient par là … les bénévoles qui gèrent des sites de nourrissage de chats errants et de chats libres font d’autant plus attention à ce que les gamelles soient remplies d’eau fraîche. Beaucoup de gens veillent à ce que leur animal boive suffisamment tout au long de la journée, disposent des glaçons dans la gamelle pour que l’eau reste fraîche ou utilisent des fontaines qui filtrent et renouvellent l’eau tout au long de la journée.

C’est bien. Mais il faut savoir que l’eau n’est pas indispensable que l’été, pendant les grosses chaleurs, elle l’est toute l’année !

L’eau est le principal constituant des êtres vivants et l’élément indispensable à toute forme de vie. Sans eau, aucun organisme ne peut survivre. Chez l’animal, l’eau intervient dans de nombreuses réactions chimiques de l’organisme telles que l’hydratation ou la déshydratation. L’organisme de l’animal doit remplacer chaque jour une certaine quantité d’eau perdue par l’urine, la transpiration et l’évaporation pulmonaire. Des pertes d’eau supérieures à 10% du poids de l’animal provoquent des troubles graves, des pertes dépassant les 22% quant à elles seront fatales.

Le chat lui ne transpire pas. Il ne peut donc pas réguler sa température corporelle par ce moyen. Il ne peut le faire qu’en produisant un peu de sueur au niveau de ses coussinets ou de ses parties génitales (les glandes sudoripares se situent à des endroits où les poils sont absents), par la salivation, l’halètement en cas extrême.

Les bénévoles des associations de protection animale le savent, vous verrez toujours une gamelle d’eau à côté de celles contenant la nourriture. Cela dit, de manière plus générale, le besoin en eau des animaux est souvent sous-estimé ou ignoré par des personnes peu aguerries, qui n’y pensent pas systématiquement. Le fait est qu’ils sont comme nous, ils mangent mais ils boivent aussi pour survivre. Venir en aide à un animal qui semble perdu, ce n’est pas seulement lui apporter de la nourriture, c’est aussi vérifier qu’il a de l’eau à sa disposition. Il faut en faire une priorité. D’autant plus si la nourriture qui lui est proposée est sèche (croquettes). Ensuite, on contacte au plus vite une association, ou la SPA du secteur, de manière à ce qu’il soit pris en charge, soigné et sociabilisé, stérilisé, déparasité, adopté.

Nourrir un chat des rues sans contacter une association ni essayer de changer sa situation, ce n’est pas l’aider sur le long terme (un chat, même nourri est en proie à tous les dangers de la rues, accidents et maladies), et c’est laisser des portées venir au monde, qui donneront des chatons livrés à une précarité similaire. Nourrir sans agir davantage est égoïste, c’est juste se donner bonne conscience.

La déshydratation peut se manifester par différents signes : les yeux enfoncés, la troisième paupière apparente, la bouche sèche. La peau présente une perte d’élasticité, on peut le remarquer en la pinçant légèrement au niveau du dos (elle met plus longtemps à revenir dans sa position). La gencive restera blanche plus de deux secondes si on appuie dessus légèrement (c’est le test de la gencive).

Les fortes chaleurs ne sont pas la seule cause possible d’une déshydratation, il y a aussi certaines maladies (comme l’insuffisance rénale, le diabète…), une alimentation exclusivement sèche (croquettes), un empoisonnement. Il y a aussi les blessures qui se situent à la gorge, les ulcérations à la langue. La calicivirose féline, très contagieuse et très présente dans les communautés de chats, provoque des ulcères buccaux qui peuvent empêcher de boire et manger correctement.

Lorsque vous voyez un chat qui semble dans un état similaire à la photo, ne vous dites jamais qu’il est sale et dégoûtant. Il ne peut tout simplement pas faire sa toilette, parce que ses glandes salivaires ne fonctionnent pas par manque d’humidité ! Un chat qui ne peut pas faire sa toilette, ce n’est pas normal du tout. Il est probablement déshydraté, pour une ou plusieurs des raisons évoquées plus haut.

Ce n’est pas facile lorsqu’on a faim, soif et qu’on ne peut le dire à personne ! Lorsqu’on erre dans les rues sans pouvoir demander de l’aide, lorsque tout le monde nous regarde avec dégoût ou indifférence.

Ce n’est pas si dur au fond pour qui veut aider, il suffit juste de s’approcher un peu, d’essayer de comprendre, et puis de prendre contact avec les associations qui s’y connaissent. Elles sont souvent débordées, mais elles sont nombreuses. Il existe des listes par secteur qui permettent d’en contacter plusieurs en cas de besoin.

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Guerre

Le Sénat valide l’entrée de la Finlande et de la Suède dans l’OTAN

La convergence avec l’OTAN est quasi totale.

Les médias français ont passé sous silence le vote du Sénat concernant l’acceptation de la Finlande et de la Suède dans l’OTAN. Les résultats du scrutin ont été les suivants : sur 348 votants, il y a eu 340 votes exprimés, avec 323 pour, 17 contre.

Les 17 votants contre l’acceptation :

– appartiennent au groupe sénatorial mis en place par le PCF pour 15 d’entre eux : Cathy Apourceau-Poly, Éliane Assassi, Jérémy Bacchi, Éric Bocquet, Céline Brulin, Laurence Cohen, Cécile Cukierman, Fabien Gay, Mme Michelle Gréaume, Gérard Lahellec, Pierre Laurent, Marie-Noëlle Lienemann, Pierre Ouzoulias, Pascal Savoldelli, Marie-Claude Varaillas ;

– consistent en deux élus de Droite souverainiste et d’extrême-Droite pour le reste : Jean Louis Masson, Stéphane Ravier.

C’est une très bonne chose que les sénateurs liés au PCF aient en bloc voté contre l’adhésion. C’est très positif, car le PCF va devoir basculer. Avant la guerre en Ukraine, il était encore pour la sortie de la France de l’OTAN et même la dissolution de l’OTAN. Seulement, aujourd’hui, assumer une telle position est quelque chose d’extrêmement conflictuel.

Le PCF osera-t-il affronter une opinion publique chauffée à blanc, des institutions totalement pro-Ukraine ? C’est tout simplement impossible. Et autant là le vote du Sénat est passé inaperçu, autant le vote à l’Assemblée nationale sera plus visible et là il faudra assumer dans un sens ou dans un autre.

Surtout que, bien entendu, ce n’est pas du tout la position du Parti socialiste et d’EELV. Chez EELV, l’unanimité a été pro-OTAN. Du côté socialiste, 59 ont voté pour, 5 autres se cachant dans l’abstention : Jérôme Durain, Gisèle Jourda, Laurence Rossignol, Jean-Claude Tissot, Mickaël Vallet.

Ces gens se sont mis dans une position intenable, cherchant à échapper à une question hautement politique en passant inaperçu. L’Histoire va ici être impitoyable avec leur lâcheté.

Les 3 derniers abstentionnistes sont de la Droite traditionnelle : Sylvie Goy-Chavent, MM. Alain Houpert, Alain Joyandet, de Les Républicains, les autres sénateurs membres du groupe s’alignant sur l’OTAN.

Cela montre que la question va tanguer politiquement à gauche, car la totalité des institutions est pro-OTAN. Y a-t-il encore de la place pour une contestation à la PCF ? On va très vite le savoir et on sait déjà que la réponse sera négative dans un tel contexte de marche à la guerre.

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Guerre

Vote au Sénat pour l’élargissement de l’OTAN : les bellicistes à « gauche » vont se dévoiler

Ils s’aligneront pour l’OTAN, ou ne feront au mieux rien contre.

Ce sont les institutions françaises qui œuvrent à armer l’Ukraine, pas simplement le gouvernement sous l’égide du président Emmanuel Macron. C’est ainsi devant la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées du Sénat que le 19 juillet la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a annoncé l’envoi de six canons CAESAr en Ukraine.

Cela porte à 18 le nombre total de ces canons (de plus de huit mètres) fournis à l’armée ukrainienne. Et la ministre a de nouveau souligné la ligne française de tout masquer par rapport à l’opinion publique

« À titre national, la France prend toute sa part, même si nous soulignons moins que d’autres ce que nous faisons. Nous avons fait le choix de ne pas communiquer sur la totalité de notre contribution militaire ».

On sait cependant qu’ont déjà été fournies à l’armée ukrainienne des missiles antichars Milan, des missiles antiaériens Mistral et qu’en ce moment des Véhicules de l’Avant Blindés sont en train d’être envoyés par trains, des photos ayant été prise dans une gare parisienne par un journaliste.

C’est là une participation à la guerre en Ukraine et les institutions, principalement le Sénat, accompagne le processus, voire l’aiguille. C’est très exactement la nature de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées du Sénat.

Voici justement la liste des gens au Sénat qu’on peut considérer, au sens le plus large possible, comme de gauche. Ils sont dans des « groupes », qui reflètent pour résumer le camp autour du Parti socialiste, celui autour du PCF, celui autour d’EELV.

Groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, 64 membres :

ANTISTE Maurice, ARTIGALAS Viviane, ASSOULINE David, BIGOT Joël, BLATRIX CONTAT Florence, BONNEFOY Nicole, BOUAD Denis, BOURGI Hussein, BRIQUET Isabelle, CARDON Rémi, CARLOTTI Marie-Arlette, CHANTREL Yan, CONCONNE Catherine, CONWAY-MOURET Hélène, COZIC Thierry, DEVINAZ Gilbert-Luc, DURAIN Jérôme, ÉBLÉ Vincent, ESPAGNAC Frédérique, FÉRAUD Rémi, FÉRET Corinne, FICHET Jean-Luc, FILLEUL Martine, GILLÉ Hervé, HARRIBEY Laurence, HOULLEGATTE Jean-Michel, JACQUIN Olivier, JASMIN Victoire, JEANSANNETAS Éric, JOLY Patrice, JOMIER Bernard, JOURDA Gisèle, KANNER Patrick, KERROUCHE Éric, de LA GONTRIE Marie-Pierre, LECONTE Jean-Yves, LE HOUEROU Annie, LOZACH Jean-Jacques, LUBIN Monique, LUREL Victorin, MAGNER Jacques-Bernard, MARIE Didier, MÉRILLOU Serge, MEUNIER Michelle, MICHAU Jean-Jacques, MONIER Marie-Pierre, MONTAUGÉ Franck, PLA Sebastien, POUMIROL Émilienne, PRÉVILLE Angèle, RAYNAL Claude, REDON-SARRAZY Christian, ROBERT Sylvie, ROGER Gilbert, ROSSIGNOL Laurence, STANZIONE Lucien, SUEUR Jean-Pierre, TEMAL Rachid, TISSOT Jean-Claude, TODESCHINI Jean-Marc, VALLET Mickaël, VALLINI André, VAN HEGHE Sabine, VAUGRENARD Yannick

Groupe communiste républicain citoyen et écologiste, 14 membres et un rattaché) :

APOURCEAU-POLY Cathy, ASSASSI Éliane, BACCHI Jérémy, BOCQUET Éric, BRULIN Céline, COHEN Laurence, CUKIERMAN Cécile, GAY Fabien, GRÉAUME Michelle, LAHELLEC Gérard, LAURENT Pierre, LIENEMANN Marie-Noëlle, OUZOULIAS Pierre, SAVOLDELLI Pascal, VARAILLAS Marie-Claude

Groupe Écologiste – Solidarité et Territoires, 12 membres :

BENARROCHE Guy, BREUILLER Daniel, DANTEC Ronan, DOSSUS Thomas, FERNIQUE Jacques, GONTARD Guillaume, LABBÉ Joël, de MARCO Monique, ARIGI Paul Toussaint, PONCET MONGE Raymonde, SALMON Daniel, VOGEL Mélanie

Ces gens, aujourd’hui 21 juillet 2022, doivent voter pour une loi qui demande au gouvernement d’accepter l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN. S’ils votent oui, il faudra les dénoncer comme des va-t-en guerre, car personne à gauche peut ne pas reconnaître le caractère militariste de l’OTAN qui est entièrement dirigée par la superpuissance américaine.

S’ils ne votent pas ou s’abstiennent, c’est qu’ils sont dans un dilemme, mais que la lâcheté triomphe, car ils refusent de se confronter au militarisme.

S’ils votent contre, alors il faudra les saluer et honorer leur position antagonique. Force est de reconnaître qu’il ne faut pas s’attendre ici à grand chose. La pression en faveur de la guerre est immense et les sénateurs sont au service des institutions. Si celles-ci sont entraînées dans la guerre, eux suivent, car ils ne peuvent rien voir, ils ne veulent rien voir et ils ne vont pas oser mettre leur perspective de carrière en jeu.

Mais il faudra justement bien étudier les résultats de ce vote… et de celui qui suivra le 2 août à l’Assemblée nationale.