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Écologie

Fin en trompe-l-œil du broyage des poussins et de la castration à vif des porcelets

C’est la simple modernisation d’une condition animale terrifiante.

De manière étonnante, c’est à l’occasion d’une interview au Parisien que le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie a annoncé deux mesures dont il était parlé depuis quelques temps déjà. Le gouvernement va en effet exiger qu’au premier janvier 2022, les entreprises pratiquant l’élevage disposent de machines (payés à 40% par l’État) permettant d’analyser les œufs au moyen d’un halo de lumière.

La couleur des plumes de l’embryon étant différentes selon que celui-ci soit masculin ou féminin, il sera alors fait un tri : les œufs masculins seront détruits au lieu que les poussins masculins, après triage, soient broyés vivants. C’est littéralement ignoble et il faut vraiment que le capitalisme ait aliéné les gens au plus haut degré pour qu’on imagine qu’une telle modernisation soit un « progrès ».

Car, le fond du problème reste le même : on a plus de 42 millions de poules pondeuses en France qui sont totalement dénaturées pour être transformées en machines, afin de satisfaire une production annuelle de plus de 14 milliards d’œufs. Normalement, de manière naturelle, une poule est un oiseau qui pond entre 5 et 20 œufs par an…

On parle là de la souffrance d’êtres vivants, d’un rejet de la sensibilité à très grande échelle. Et, si on voit cet arrière-plan, alors la destruction d’œufs est tout autant inacceptable si on part de la dignité de la sensibilité que le massacre des poussins.

De la même manière, le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie a annoncé l’interdiction de la castration à vif des porcelets. Là encore, c’est cynique, puisque la castration absolument barbare était induite par des situations totalement dénaturées et totalement stressantes pour les animaux, provoquant des violences. Pour cette raison, on coupe également à vif la queue des porcelets.

Faut-il alors imaginer que la condition des porcelets va totalement changer ? Non, bien évidemment. Et, de toutes manières, il n’y a aucune modification de prévue du rapport de l’humanité avec les animaux. Même la pandémie n’a pas produit de prise de conscience !

C’est là qu’on saisit que tout cela ne répond qu’à une modernisation. Un porcelet non castré mange moins qu’un porcelet castré (200 grammes par kilo en moins), donc c’est tout bénéfice pour les cyniques. Et comme il est considéré que la viande des cochons est moins bonne s’il n’y a pas eu castration, il pourra y avoir castration, mais cela élèvera d’autant le prix : c’est un nouveau marché qui s’ouvre.

On peut d’ailleurs être certain que les œufs triés seront également réutilisés, sous une forme ou une autre. Il faut en effet se rappeler que si la moitié des œufs est vendue au supermarché, un peu moins de l’autre moitié est destinée à la restauration et l’industrie agro-alimentaire. Il y a de l’espace pour trouver une utilisé dans une industrie de transformation.

Ajoutons à cela que ces mesures vont exiger une réorganisation de la part des entreprises : celles qui ne pourront pas suivre devront vendre ou fermer. C’est aussi à cela que servent les exigences de l’Union européenne. En apparence, on aide le consommateur, on le satisfait, en réalité on ouvre des marchés ou bien on épaule une centralisation économique à travers des exigences toujours plus intenables pour les petites structures.

Et cela contribue à l’idée d’un capitalisme à « visage humain »… Bien que, pour qui n’est pas aliéné, c’est bien une réalité infernale à laquelle on fait face.

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Société

Gilets jaunes nouvelle version: 114 000 anti-pass sanitaire

La révolte populiste resurgit, massive.

Agauche.org a été l’un des très rares médias de gauche à dénoncer de manière absolue les gilets jaunes. La nature correcte d’une telle position alors saute désormais totalement aux yeux. 114 000 personnes ont en effet manifesté dans toute la France contre le pass sanitaire, assimilé à la « dictature sanitaire », à la dictature tout court.

C’est une réédition des gilets jaunes, à tous les niveaux : dans le style, dans la vision du monde, dans l’expression des idées et des revendications, dans la nature petite-bourgeoise. Mais c’est une réédition bien plus virulente… Et si la Gauche avait écrasé idéologiquement et culturellement les gilets jaunes, on n’aurait pas eu cela.

Cette fois, on a en effet une envergure nationale réelle, une ampleur idéologique traversant de nombreuses strates de la société et franchissant allègrement les courants idéologiques.

Et non seulement les manifestations ont eu lieu dans toute la France (Perpignan, Morlaix, Reims, Lyon, Agen, Bourges, Strasbourg, Albi, Troyes, Chambéry, Paris, Marseille, Montpellier, Nancy, Toulouse, Vannes, Lille, Vichy, Rouen, Pau…), mais il y a des figures incarnant le mouvement, comme celles en première ligne de la manifestation parisienne : l’ex-numéro 2 du Front national Florian Philippot, la députée (ex-LREM) « covidosceptique » Martine Wonner, l’ancien chanteur Francis Lalanne, Jacline Mouraud des Gilets jaunes.

Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, est également sur le front,  a de son côté tenu une conférence de presse devant le Conseil constitutionnel. Et on notera que, bien entendu, ont appelé à manifester tant  François Ruffin (La France insoumise) que François Asselineau (Union Populaire Républicaine).

Ce que les gilets Jaunes avaient échoué à mettre en œuvre, dès les suites de leur première manifestation, est apparu en tant que tel le samedi 17 juillet 2021. C’est le grand front qui se met en place, « trans-partisan », « trans-gressif », « trans-activiste », « trans-idéologique… tout en proposant, cette fois, une véritable synthèse.

Il suffit pour comprendre cela de se tourner vers Jacline Mouraud. Cette dernière compte se présenter à la prochaine présidentielle et a profité de l’appui du média russe RT France à l’occasion des manifestations du 17 juillet 2021. Cela n’a rien d’étonnant, vu comment la Russie est directement un soutien pour toute la mouvance complotiste – nationaliste – conservatrice révolutionnaire – populiste.

Mais surtout le discours est désormais parfaitement rôdé. Voici un exemple de sa prose (tiré de « Pourquoi j’irai manifester samedi »), qui reflète parfaitement l’idéologie anti-pass sanitaire, dans cet ignoble mélange national et social inauguré par les Gilets jaunes :

« Emmanuel Macron s’apprête à nous faire vivre une saison en enfer. A défaut d’être un véritable chef de guerre, il opère une prise d’otages des Français libres, il sème la zizanie dans les familles et les professionnels, il enferme les biens portants et les affubles d’amendes faramineuses s’ils ne se conforment pas aux oukases gouvernementaux, il accroche une épée de Damoclès sur tous les membres de la société, il étouffe toute forme de révolte, il recherche une obéissance aveugle à ses ultimatums à coup de sommations et de mises en demeures, il échafaude un apartheid à la française.

Pour ce président qui semble ne plus avoir de limites, passera-t-il ensuite à une persécution d’un nouveau genre ? Car là où Emmanuel Macron ne voit que des vaccinés et des non-vaccinés, je ne vois que des Français ayant tous les mêmes droits et les mêmes devoirs. Le droit de vivre libres et le devoir de protéger nos libertés.

La France est plus que jamais fracturée par un président qui n’écoute que les bruits de la ville, qui déchire le tissu national et social, bombant le torse par orgueil du devoir accompli.
« Je l’ai fait ! » doit-il penser. « Nous ne nous soumettrons pas! » lui répondons-nous.

Nous refusons la société dictatoriale à la chinoise.
Nous n’entrerons pas dans le rang des asservis..
Nous ne renoncerons pas à nos libertés chèrement gagnées.
Nous nous révolterons contre ce supplice des condamnés.
Nous ne passerons pas à la guillotine sociale. »

Tout cela correspond à la paranoïa petite-bourgeoise, la hantise du déclassement, l’angoisse d’être pris entre le marteau bourgeois et l’enclume prolétaire, les ruminations face à une crise en expansion. Nous sommes dans les années 1930.

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Guerre

Le chef d’état-major des armées nomme les ennemis: Turquie, Iran, Russie, Chine

C’est une véritable agression idéologique et diplomatique.

Le Figaro Magazine a interviewé le général Lecointre, dans son numéro du week-end du 16-17 juillet 2021.

C’est que chef d’état-major des armées (Cema) depuis 2017, le général Lecointre a en fait choisi de partir afin de ne pas avoir un mandat qui corresponde à celui du président de la République Emmanuel Macron. C’est bien entendu un acte d’indépendance, sous-entendu : l’armée obéit au chef de l’Etat mais ne se confond pas avec lui ni avec sa personne. On doit littéralement parler de défiance d’ailleurs, car en France la dimension « personnelle » du président de la République est fondamentale.

Pour donner un exemple de cela, dans l’interview, le général Lecointre se permet une pique, pour souligner qu’Emmanuel Macron ne parle pas le « langage » de l’armée. C’est anecdotique, mais très révélateur :

« Pour annoncer la fin de Barkhane, le président Macron dit : « Notre présence sous forme d’opération extérieure n’est plus adaptée à la réalité des combats. » Qu’est-ce que cela signifie ?

Sa phrase a suscité une certaine interrogation dans les armées parce que l’expression « opération extérieure » correspond à un statut. Cet encadrement juridique est essentiel et il protège nos soldats engagés à l’extérieur de nos frontières.

En fait, ce que le chef de l’État a voulu dire, c’est qu’il ne fallait plus que la France combatte seule face à un ennemi identifié susceptible de conquérir tout le pays, comme ce fut le cas au déclenchement de Serval. On passe de cette logique-là à une autre dans laquelle l’armée française ne doit plus être en première ligne. »

La réponse n’a pas satisfaite le Figaro, du moins en apparence puisque on peut être certain que les questions avaient l’accord du général, en fonction des messages à faire passer. Et, donc, en rapport avec la réponse précédente, il est bien entendu parler de la Russie et de la Chine, puisque c’est la vraie raison de la fin de Barkhane :

« Les coups d’État successifs au Mali ont-ils changé la donne ?

La légitimité de notre engagement repose sur le fait d’opposer une vision de stabilisation et de développement de l’Afrique fondée sur l’état de droit et la démocratie à celle des islamistes tenants d’un État religieux dur.

Notre conception s’oppose également à celles portées par la Russie ou la Chine qui sont dans une logique de prédation et se désintéressent de la légitimité du pouvoir en place et du respect de l’état de droit.

Ces valeurs universelles donnent un sens à la mission de nos soldats et j’y tiens beaucoup. »

C’est là le coup classique du « bon » conquérant par rapport au mauvais. Au-delà, il y a le fait de nommer de manière ouverte des « ennemis ». Le général Lecointre en nomme d’autre encore, en mentionnant de nouveau la Russie :

« Les confrontations avec des acteurs régionaux – Turquie, Iran, Russie – vont être de plus en plus dures et de plus en plus fortes.

Elles se rapprochent de nous. La France ne peut imaginer qu’elle va rester à l’écart comme dans une bulle protégée. »

On peut dire que, pour la première fois, un général français, le numéro 1 même (ou 2 si on place le président de la République avant, administrativement parlant), nomme de manière ouverte les protagonistes ou plus exactement les ennemis de la guerre que va mener la France.

C’est historique.

Mentionnons pour conclure, car c’est d’un grand intérêt, l’élan lyrique du général qui parvient à résumer de manière parfaite la mentalité militaire française. C’est là un tour de force, car l’idéologie de l’armée française est tellement existentialiste qu’elle est complexe à définir. Le général Lecointre y arrive très bien :

« Le militaire s’isole dans la société?

Je ne crois pas. Il est différent. Et sa différence peut provoquer une incompréhension. Une incompréhension à sens unique. Le militaire comprend la société dont il est issu mais le civil, qui ignore souvent comment les armées transforment les hommes, ne comprend pas le militaire.

Antoine de Saint-Exupéry a écrit (il ouvre un vieux cahier où il note des citations depuis qu’il était élève d’hypokhâgne) : « Il n’y a qu’un problème, un seul de par le monde : rendre aux hommes une signification spirituelle des inquiétudes spirituelles. »

Les armées, parce qu’elles ont cette communauté de vie et cette proximité avec la perspective de la mort, sont naturellement enclines à des inquiétudes spirituelles. »

C’est vraiment très bien tourné. On ne peut absolument pas comprendre l’armée française si on ne comprend pas que son moteur idéologique est l’inquiétude quant à une transcendance, d’où le fait qu’elle se permette d’intervenir au nom d’une exigence morale « supérieure ». Le coup d’Etat de 1958, celui de 1961, mais c’est vrai également avant… ne relèvent pas tant d’une logique « militariste » que d’une sorte d’impulsion idéologique spiritualiste découlant en militarisme.

Si on ne comprend pas cela, on ne peut pas saisir les ressorts de l’armée française ni comprendre le sens de la « mission » que s’est donné le général de Villiers… Ni comprendre la fascination d’une large partie de la population française pour l’armée comme garante des valeurs, réelle éducatrice, lieu de fraternité au-delà de la souffrance et de la mort, etc.

C’est littéralement du socialisme inversé en communautarisme autoritaire et le fascisme français, historiquement totalement spiritualiste, a ici un bastion inexpugnable.

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Écologie

Le retour des farines animales

La modernité capitaliste est implacable.

L’Union européenne a décidé de revenir sur une décision passée. Au moment de la maladie appelée encéphalopathie spongiforme bovine, il avait été fait en sorte il y a vingt ans de stopper le fait de donner aux poulets des farines venant des cochons et aux cochons des farines venant des poulets. Les farines venant d’insectes sont également autorisées. Le collagène et la gélatine venant d’animaux ruminants sont également autorisés dans l’alimentation pour les poulets et les cochons.

L’origine de cette modification vient d’un choix relevant de la situation de compétition mondiale. En effet, ce qui se passe est qu’il y a bien des farines animales produites en Europe, comme sources de protéines pour les animaux, ce qu’on appelle PAP (processed animal protein). Seulement depuis la crise sanitaire dans les élevages européens, ces farines sont exportées. Or, du soja est importé en Europe comme sources de protéines pour les animaux des élevages.

Rappelons ici que tout cela est absurde. Produire des protéines, tout cela pour les donner à des animaux vivant l’horreur, afin d’ensuite manger ces animaux pour accéder à des protéines… c’est absurde et criminel. Au niveau énergétique, écologique (par la destruction et la production de CO2) et moral, c’est tout simplement aberrant.

L’Union européenne, donc, a décidé de stopper la dépendance extérieure en renversant les choses, de manière erronée. On a donc les protéines animales sous la forme de farines qui vont être désormais utilisées. Il y a pour l’instant encore le barrière des espèces qui est maintenue légalement : on ne donnera pas des farines venant des cochons aux cochons. C’est censé être le rempart face à une nouvelle épidémie. On notera que cette barrière n’existe pas dans l’aquaculture, ce qui rappelle que pour l’humanité, les animaux de l’océan sont encore plus des abstractions que ceux sur la terre ferme. Il n’y a rien qui va sur la terre et c’est encore pire pour l’océan.

Cette stratégie de l’Union européenne concernant les protéines anomales s’appelle « Farm to Fork« , de la ferme à la fourchette. Elle veut apporter de la rationalité, des mesures plus écologistes, etc. : c’est de la modernité capitaliste présentée comme du progrès.

Et cette stratégie est validée à tous les niveaux, avec un Comité permanent des végétaux, des animaux, des denrées alimentaires et de l’alimentation animale. On a affaire à une entité administrative qui reflète l’évolution de l’industrie. Et c’est elle qui décide. Croire qu’en changeant les mentalités des consommateurs – ce qui est impossible à grande échelle dans le capitalisme – on change la production est fondamentalement erroné. La production obéit à la quête de profits et cela s’arrête là. L’État arrondit les angles et s’assure que cela ne dérape pas, cela ne va plus loin non plus.

Cette histoire de farines animales est donc particulièrement choquante, mais nullement étonnant. Le capitalisme s’insère partout et dès qu’il peut utiliser quelque chose, il le fait. Les farines animales sont une même horreur que les mères porteuses, la livraison de drogues à domicile, les vidéos infinies de pornographie… toutes ces horreurs du turbo-capitalisme.

Un turbo-capitalisme qui démolit de toutes façons tellement le cerveau des gens que les farines animales ne seront même pas remarquées, cela sera un simple arrière-plan, un bruit de fond. Pourquoi de toutes façons y prêter attention, pourquoi changer le monde, alors qu’on peut consommer, fabriquer son identité comme réalité virtuelle validée socialement ?

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Guerre

Avertissement russe au Royaume-Uni et grand ménage intérieur ukrainien

Les plaques tectoniques continuent de se mouvoir.

Le 14 juillet 2021, Mikhail Popov, secrétaire député du Conseil de Sécurité de la Russie, a abordé la question de l’incident avec le navire de guerre britannique HMS Defender, en Mer Noire, dans les eaux de la Crimée (conquis à l’Ukraine par la Russie et annexée). Dans une interview accordée à la Rossiiyskaya Gazeta, un média institutionnel, il a donné un grand avertissement :

« Des actions similaires seront contrecarrées à l’avenir par les méthodes les plus dures de la part de la Russie, quelle que soit l’allégeance étatique du contrevenant. Nous suggérons à nos opposants de bien réfléchir à la pertinence d’organiser de telles provocations compte tenu des capacités des forces armées russes. »

Il a spécifiquement nommé deux figures institutionnelles britanniques, le premier ministre Boris Johnson et le secrétaire d’État aux affaires étrangères Dominic Raab, abordant ouvertement le sort des soldats britanniques :

« Ce ne sont pas les membres du gouvernement britannique qui seront à bord des navires et navires utilisés à des fins de provocation. Et c’est dans ce contexte que je veux poser une question aux mêmes Boris Johnson et Dominic Raab – que diront-ils aux familles des marins britanniques qui seront blessés au nom de si « grandes » idées? »

C’est là un avertissement très clair.

Du côté ukrainien, il y a eu un événement capital, puisque le ministre de l’Intérieur Arsen Avakov  a été débarqué. Il faut s’imaginer ce que cela peut représenter, en prenant compte les faits suivants au sujet de Arsen Avakov :

– il était ministre de l’Intérieur depuis 2014 ;

– il a été nommé dans le gouvernement provisoire issu de la révolte de l’Euromaïdan ;

– il a survécu à des dizaines de scandales, de protestations contre lui ;

– la Garde Nationale de 60 000 hommes et des dizaines de bataillons de volontaires mis en place étaient sous sa direction directe, notamment le fameux bataillon Azov, lui-même étant lié au dirigeant nationaliste Andriy Biletsky ;

– il accompagnait souvent l’actuel président ukrainien Volodymyr Zelensky au début de sa présidence et jouait un rôle essentiel dans la politique ukrainienne comme représentant de la ligne offensive anti-russe.

On peut pratiquement parler de coup d’État, dans le prolongement de l’exigence américaine de mettre au pas les oligarques. La grande question actuellement en Ukraine est de connaître le prochain rôle d’Arsen Avakov.

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Écologie Planète et animaux

Protection des animaux sur les lieux de ses vacances: un excellent document

Il faut toujours être attentif, même en vacances, même à l’étranger.

La Protection Suisse des Animaux a produit un excellent document (de 14 pages) sur l’attention à porter quand on est à l’étranger quant à la condition animale. Il est non seulement à connaître, mais à diffuser!

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Guerre

Les discours de rupture Russie-Ukraine

Chaque pays dénie l’existence de son voisin, servant la guerre.

C’est secondaire en ce qui concerne la menace internationale de guerre, mais il est important de se pencher sur les discours servant à légitimer la guerre. La Russie et l’Ukraine, depuis quelques semaines, développent un discours fanatique. Aux yeux de la Russie, l’Ukraine n’existe pas, ce sont de vagues paysans russes en périphérie. Pour l’Ukraine, la Russie est un monstre avec laquelle elle n’aurait jamais eu de rapport. Ce sont des visions fantasmagoriques, intenables heureusement pour les populations russe et ukrainienne. C’est cependant un véritable danger.

Le 12 juillet 2021, le président russe Vladimir Poutine a publié un long article intitulé « Sur l’unité historique des Russes et des Ukrainiens ». Initialement, il constate bien que les Ukrainiens n’ont pas choisi de s’aligner sur la Pologne devenant catholique, qu’ils sont restés dans le style slave orthodoxe, dans la perspective russe historique, d’ailleurs née à Kiev, la capitale de l’Ukraine actuelle.

Puis, il affirme que la Russie a été volée par les bolcheviks, qui ont arraché l’Ukraine pour en faire une entité fictive. Il faut se rappeler ici que l’ukrainisation organisée par les bolcheviks est la base même de l’affirmation nationale ukrainienne, étant donné que le pays était auparavant totalement réprimé par le Tsar. La reconnaissance nationale de l’Ukraine par les bolcheviks est inacceptable pour Vladimir Poutine qui regrette clairement l’ancien tsar.

« Dans les années 1920 et 1930, les bolcheviks ont activement promu la politique d' »indigénisation », qui a été menée en RSS d’Ukraine sous le nom d’ukrainisation. Il est symbolique que dans le cadre de cette politique, avec l’assentiment des autorités soviétiques, M [ykhaïlo]. Hrushevsky, l’ancien président de la Central Rada, l’un des idéologues du nationalisme ukrainien, qui a jadis bénéficié du soutien de l’Autriche-Hongrie , est retourné en URSS et a été élu membre de l’Académie des sciences.

« L’indigénisation » a incontestablement joué un grand rôle dans le développement et le renforcement de la culture, de la langue et de l’identité ukrainiennes. Dans le même temps, sous couvert de combattre le soi-disant chauvinisme des grandes puissances russes, l’ukrainisation était souvent imposée à ceux qui ne se considéraient pas comme Ukrainiens. 

C’est la politique nationale soviétique – au lieu d’une grande nation russe, un peuple trinitaire composé de Grands Russes, de Petits Russes et de Biélorusses – qui a consolidé la disposition sur trois peuples slaves distincts au niveau de l’État : russe, ukrainien et biélorusse.

En 1939, les terres précédemment saisies par la Pologne sont restituées à l’URSS. Une partie importante d’entre eux est annexée à l’Ukraine soviétique. En 1940, une partie de la Bessarabie, occupée par la Roumanie en 1918, et le nord de la Bucovine sont entrés dans la RSS d’Ukraine. En 1948 – l’île aux serpents sur la mer Noire. En 1954, la région de Crimée de la RSFSR a été transférée à la RSS d’Ukraine – en violation flagrante des normes juridiques en vigueur à l’époque.

Je parlerai séparément du sort de la Russie subcarpatique, qui, après l’effondrement de l’Autriche-Hongrie, s’est retrouvée en Tchécoslovaquie. Une partie importante des résidents locaux étaient des Rusynes. On se souvient peu de cela maintenant, mais après la libération de la Transcarpatie par les troupes soviétiques, le congrès de la population orthodoxe de la région a appelé à l’inclusion de la Rus subcarpatique dans la RSFSR ou directement dans l’URSS – en tant que république distincte des Carpates. Mais cette opinion des gens a été ignorée. 

Et à l’été 1945, il a été annoncé – comme l’écrit le journal « Pravda » – l’acte historique de la réunification de l’Ukraine transcarpathique « avec sa patrie de longue date – l’Ukraine ».

Ainsi, l’Ukraine moderne est entièrement le fruit de l’ère soviétique. Nous savons et nous nous souvenons qu’il a été créé dans une large mesure aux dépens de la Russie historique. Il suffit de comparer quelles terres ont été réunies à l’État russe au XVIIe siècle et avec quels territoires la RSS d’Ukraine a quitté l’Union soviétique.

Les bolcheviks considéraient le peuple russe comme un matériau inépuisable d’expérimentations sociales. Ils rêvaient d’une révolution mondiale qui, à leur avis, abolirait complètement les États-nations. Par conséquent, les frontières ont été arbitrairement coupées et de généreux « cadeaux » territoriaux ont été distribués.

 En fin de compte, ce qui a guidé exactement les dirigeants des bolcheviks, coupant le pays, n’a plus d’importance. Vous pouvez discuter des détails, du contexte et de la logique de certaines décisions. Une chose est claire : la Russie a en fait été volée. »

Conclusion : l’Ukraine doit revenir à la Russie et Vladimir Poutine donne comme exemple de rapport… celui des États-Unis et du Canada modèle, celui de l’Allemagne et de l’Autriche. C’est ni plus ni moins qu’un appel à une satellisation, à une pseudo-indépendance.

Du côté ukrainien, on n’est pas en reste. Le ministre de la réintégration des territoires temporairement occupés d’Ukraine, Oleksiy Reznikov, a affirmé que 500 000 Russes se sont installés en Crimée depuis l’annexion en Russie : ils seront expulsées par la force une fois le territoire repris. On peut comprendre la logique de la démarche, cependant l’approche est uniquement militariste : il s’agit de faire de la Crimée une sorte de vaste base militaire anti-russe.

D’où la nouvelle loi sur les minorités nationales, plus précisément sur les peuples indigènes d’Ukraine. On parle ici des Tatars de Crimée, des Karaïtes et des Krymchaks. Il s’agit de trois communautés turcophones de Crimée, les deux dernières consistant en des petites communautés juives de moins de deux mille personnes. Voici un exemple de ce que donne culturellement les Krymchaks.

La reconnaissance des cultures est une bonne chose, si elle vise à l’échange, à la fusion, mais malheureusement l’Ukraine fait clairement cela pour s’allier à la Turquie et lancer une opération commune de récupération de la Crimée. C’est la reprise de ce qu’avaient tenté avec un certain succès l’Allemagne nazie (puis la Turquie pro-américaine juste après 1945), aboutissant à la déportation de 180 000 Tatars de Crimée à l’intérieur de l’Union Soviétique.

L’Ukraine fait ainsi d’une pierre deux coups. La loi sur les indigènes permet d’accentuer le rapprochement avec la Turquie.

Et la loi sur les indigènes n’intègre pas les Russes du pays et ne protège donc pas leur langue, visant à casser tout lien avec la Russie. La langue russe est désormais chassée de l’éducation, des médias et des entreprises. Cela ne peut pas être unilatéral bien sûr de par le poids du russe à travers le pays, principalement dans la partie orientale (d’ailleurs le buteur de l’euro Artem Dovbyk s’est fait réprimandé pour avoir répondu en russe à une interview lors de l’euro 2020 cet été 2021).

On notera qu’il y a également ici une question slave qui est en jeu. Après la scission silencieuse tchèque-slovaque, l’affrontement meurtrier croate-serbe, la cassure entre la Russie et l’Ukraine marquerait la destruction définitive d’une aire culturelle.

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Société

Pass sanitaire: le chaos dans le salariat

Dans un pays libéral, organiser quelque chose socialement est une gageure.

Les mesures annoncées par Emmanuel Macron le 12 juillet 2021 lors de son importante allocution ont une dimension autoritaire très prononcée ; il s’agit en effet pas moins que de remettre enfin de l’ordre, d’y voir clair, donc de vacciner partout afin d’avoir à moins le gérer possible une crise partie pour durer.

Seulement voilà, les Français ne sont pas des Allemands ni des Autrichiens et à cela s’ajoute une situation sociale catastrophique, non pas au sens où c’est la misère qui régnerait, loin de là, mais au sens où les tissus sociaux sont profondément déchirés.

Dès le lendemain, le gouvernement a dû reculer sur la vaccination des jeunes, car il s’est aperçu qu’il n’y aurait pas le temps de les vacciner en un mois. Cependant, il y a surtout la grogne du côté des salariés et de ceux qui les emploient.

Entre les salariés non vaccinés, ceux qui ne le veulent pas parce que c’est une injonction d’en haut pour permettre la consommation, ceux en vacances, ceux qui aimeraient éviter… comment faire ? Cela semble insoluble et c’est très exactement la preuve qu’on est dans une situation de crise.

Les salariés ne veulent pas se plier, du moins en partie, et les responsables des salariés ne savent pas comment faire. Faut-il licencier, y en aura-t-il le droit si facilement ? Et comment trouver du personnel remplaçant ?

Emmanuel Macron voulait rigidifier l’ordre social, peut-être a-t-il ouvert la boîte de Pandore d’une défiance sociale à l’échelle du pays. C’est ce que pensent d’ailleurs les populistes du RN de Marine Le Pen et de LFI de Jean-Luc Mélenchon, qui parlent de mesures liberticides, etc., comme beaucoup de groupes d’ultra-gauche également.

En réalité, tout cela pose la question de l’État et quand on est de gauche, on doit dire : il faudrait un État démocratique, sur une base populaire, pour véritablement être capable de mettre en place une mesure collective, car mesure collective il faut.

Cependant, de par le faible niveau de conscience sociale et l’agitation petite-bourgeoise, on va être dans une situation de critique semi-anarchiste de l’État, de rejet des valeurs collectives, des exigences collectives… Ce qui, dans le contexte, ne manquera toutefois pas de provoquer une situation explosive politiquement, à tous les niveaux.

En fait, Emmanuel Macron s’est dit que c’était le bon moment pour activer la société, totalement passive jusque-là. Il a ce faisant peut-être laisser sortir les monstres des enfers et ils peuvent être déchaînés…

La porte du nouveau semble ouverte et on va très vite savoir si c’est bien le cas.

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Politique

L’importante allocution du 12 juillet 2021 d’Emmanuel Macron

C’est le moment où le régime est fort.

Comme prévu, l’Autriche a servi de laboratoire et la France va instaurer le principe du pass sanitaire systématique. Pour accéder à un lieu public, il faudra être vacciné, guéri de moins de six mois ou disposer d’un test PCR négatif récent, ce dernier devenant payant. Emmanuel Macron a d’ailleurs été très clair : il faudra vivre avec le virus tout le reste de l’année 2021 et les premiers mois de 2022. Le pass sanitaire s’inscrit donc dans la durée et rien que cela est une terrible défaite pour le capitalisme, qui doit réorganiser la société.

Ce qui va se faire dans la douleur, car on voit mal des Français individualistes accepter les contrôles pour le pass sanitaire dans les trains longue distance ou pour simplement prendre un café.

La crise n’est toutefois pas que sanitaire et ce qui fait l’importance de l’allocution du 12 juillet 2021, c’est le ton offensif d’Emmanuel Macron, qui annonce les luttes de classes à venir. Ce qui attend les travailleurs, c’est la restructuration. La réforme des retraites sera reprise dès que possible et surtout, le président l’a martelé, la valeur « travail » doit être mise au centre de tout. La moitié des entreprises françaises a des problèmes à trouver des travailleurs, cela doit cesser et le moyen capitaliste pour cela c’est de baisser les aides sociales ainsi que les allocations pour le chômage.

Emmanuel Macron en a profité pour insister sur le fait que la France serait le premier pays pour le numérique, qu’il y a beaucoup d’investissements internationaux, bref pour présenter le pays comme un bastion du capitalisme, ce qu’il est par ailleurs.

C’est en ce sens qu’il faut comprendre l’obligation de vaccination pour tous les soignants. Les vacances sont finies : désormais c’est l’ordre capitaliste qui doit primer et plus personne ne doit gripper la machine. La France a été une sorte de « joyeux bordel » comme le dit l’expression bien connue, désormais c’est terminé. Il y a une compétition internationale à assumer et les caractères particuliers des Français doivent s’effacer.

Il faut que le capitalisme français reprenne son cours, coûte que coûte et Emmanuel Macron a même été très optimiste, considérant qu’on reprendrait un cours progressif vers le « plein emploi » – une sacrée fiction – grosso modo d’ici une année. Il est payé pour cela : pour nier la crise, la faire payer aux travailleurs, avancer à marche forcée. En ce sens, le Emmanuel Macron de la dernière année du quinquennat va être très différent du précédent. Il va être directif, parce qu’il sait que le capitalisme attend cela de lui.

Les travailleurs vont prendre très cher. Ils vont payer le prix d’avoir accepté sans broncher qu’il y ait une pluie de milliards qui tombent sur les entreprises pour les soutenir. Ils n’ont pas voulu remettre en cause le capitalisme, considérant qu’ils tiraient leur épingle du jeu, par la consommation, un certain niveau de vie… ils vont s’apercevoir brutalement que le capitalisme leur doit tout… et qu’ils vont devoir payer la crise, en attendant la guerre.

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Condition animale « dans tous les domaines »: le juste constat de Brigitte Bardot, au-delà du romantisme

C’est simple : personne ne parle des animaux.

De manière régulière, Brigitte Bardot lance des diatribes au sujet de la condition animale, c’est sa marque de fabrique. Cela a le mérite de faire bouger des lignes, même si c’est plus symbolique qu’autre chose. Mais là elle va plus loin, posant une exigence culturelle, puisqu’elle affirme que la situation est terrifiante « dans tous les domaines ».

Cela n’a rien de nouveau en soi, car Brigitte Bardot a toujours abordé de multiples thématiques de la condition animale. Mais en disant que c’est « dans tous les domaines », elle pose une exigence universaliste, avec un regard juste.

Ce que dit Brigitte Bardot dans son message est une partie de la solution historique et en cela elle est bien plus dans le réel que… 99,9% de la Gauche, car personne à gauche, ni d’ailleurs pratiquement nulle part, ne parle des animaux.

Le pire est qu’il y a bien entendu à gauche des amis des animaux, mais comme ce sont des salauds préférant leur confort personnel, leurs réseaux d’amitié, ils ne veulent pas la rupture… Ces gens sont peut-être les pires d’ailleurs, car ils devraient porter le grandiose et ils trimballent le mesquin.

Le reproche d’une certaine schizophrénie peut bien sûr être fait aussi à Brigitte Bardot, qui ne peut pas s’empêcher de mettre en avant un romantisme d’extrême-Droite, une chose assez typique chez certains des amis des animaux.

Confronté à une situation horrible et intenable, psychologiquement on a vite fait de craquer et de basculer dans la misanthropie. Quiconque connaît concrètement les difficultés des refuges et des centres de soins sait qu’une telle tendance est absolument inévitable. On fait face à l’indifférence, au manque de moyens, à l’épuisement physique et psychologique, à la détresse, la souffrance et la mort.

Ce n’est qu’un aspect de la question, toutefois, car la bataille au quotidien fait qu’il faut y croire, malgré tout. C’est cela qui est dommage et même étonnant dans le message de Brigitte Bardot. Son romantisme a toujours l’extrême-Droite comme horizon, alors que si celle-ci aborde de temps en temps le thème des animaux, elle ne porte ni valeur ni engagement.

Alors que sur le terrain, et Brigitte Bardot ne peut pas ne pas le savoir, la compassion pour les animaux ne connaît aucune frontière ethnique ou culturelle, ni même religieuse ou nationale.

Mais retenons surtout que Brigitte Bardot a compris qu’il fallait, si l’on veut protéger les animaux, absolument tout changer. Quiconque aime jusqu’au bout les animaux le sait également très bien, s’il ne se ment pas à lui-même.

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La candidature d’Anasse Kazib

Le style trotskiste argentin apporte-t-il un air frais ?

En présentant Anasse Kazib à la présidentielle, le « courant communiste révolutionnaire » du Nouveau Parti Anticapitaliste, dont le média est Révolution permanente, va au clash avec l’organisation mère. De son côté le NPA présente Philippe Poutou pour la troisième fois. C’est surtout un pari pour les premiers : celui de parvenir à fonder une nouvelle organisation à l’extrême-gauche, qui soit en mesure d’être moderne, dans l’air du temps et de prendre une large place dans le camp des travailleurs.

Par moderne, il faut clairement entendre quelque chose d’opposé à la Gauche historique. L’idée, c’est de combiner les gilets jaunes, le mouvement « black lives matter », les revendications sociales, les exigences sociétales LGBT, le combat contre « l’islamophobie »… en parvenant (sous une forme inversée) à une « dialectique des secteurs d’intervention », pour reprendre l’expression résumant la stratégie de la Ligue Communiste Révolutionnaire. La différence est que la Ligue Communiste Révolutionnaire dispersait ses militants dans les luttes, dans toutes les directions, dans les années 1980-1990, en espérant que tout se fasse écho. Là, il s’agit de donner un centre à un mouvement éparpillé, de construire l’organisation dans le feu de l’action.

Qui s’intéressera au fond théorique de l’approche peut lire « La catastrophe capitaliste et la lutte pour une organisation mondiale de la révolution socialiste », le manifeste trotskyste à l’origine de la démarche, ou bien se renseigner sur l’Argentin Nahuel Moreno, à l’origine de la variante dite « moréniste » du trotskisme. On parle ici d’une scission du courant dit « pabliste », terme venant de Michalis Raptis dit Pablo, qui a posé les bases de l’idéologie de la Ligue Communiste (Révolutionnaire) française, avant un recentrage.

Tout cela est bien compliqué, mais on peut voir les choses plus simplement. Il y a un grand vide politique : la Gauche française est hors-service. Il y a bien des partis électoralistes et une petite agitation militante, mais c’est sans valeur aucune historiquement, surtout alors que la crise arrive. Il y a donc l’exigence d’établir quelque chose de fort.

Et là, il n’y a pas 36 options. Soit on dit qu’il faut partir du parcours français, du mouvement ouvrier dans ses acquis et on entend réaffirmer la base qui a été corrompue pour X ou Y raisons. C’est la ligne de reconstruction d’un Parti Communiste, avec une évaluation différente de la période et de la source de la corruption, des communistes patriotiques du PRCF, des marxistes-léninistes du PC-RF et des maoïstes du PCF(MLM).

Soit on dit qu’il faut se fonder sur une tendance internationale, car la révolution est mondiale de manière immédiate, et surtout permanente. C’est le choix fait par le courant communiste révolutionnaire du NPA, qui propose ni plus ni moins que de reformer une organisation trotskiste de masse, prenant le relais de feu la LCR, feu le Parti Communiste Internationaliste… mais pas feu Lutte Ouvrière, qui est parvenue à se maintenir. Mais comme Lutte Ouvrière n’est pas mouvementiste, il y a une place à prendre, en théorie.

Il faut pour cela que cela soit juste, ou du moins que cela corresponde à un style français. Et on sait comment le trotskisme, avec son militantisme para-syndical révolutionnaire en mode léniniste, a eu un très important succès dans notre pays, depuis les années 1930 jusqu’aux années 2010. Le style argentin – car le courant communiste révolutionnaire du NPA est très clairement porté par la maison mère argentine – viendrait donc réactiver cela.

On va vite savoir si c’est le cas. Soit dans six mois un an, le pari est réussi et il y a une nouvelle organisation trotskiste avec un véritable écho populaire. Soit ce n’est qu’une illusion « activiste » déconnectée de la réalité nationale française.

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Tribune: « Anasse Kazib doit pouvoir se présenter à la présidentielle 2022 ! »

Un appel à soutenir le candidat d’une tendance du NPA.

On notera la présence dans la liste de soutien de Jean-Marc Rouillan, ancien membre de l’organisation armée Action Directe, qui s’était déjà totalement reconverti en rejoignant le Nouveau Parti Anticapitaliste.

« Depuis un an, le climat politique en France est marqué par l’offensive sécuritaire, raciste et liberticide initiée par le gouvernement. De la loi sécurité globale à la loi séparatisme en passant par l’instrumentalisation de l’ignoble assassinat de Samuel Paty, les attaques contre les droits démocratiques et les militants qui les défendent s’enchaînent. Ce choix politique a ouvert la voie à des phénomènes aussi réactionnaires que la tribune des militaires ou les appels au meurtre de militantes et militants de gauche lancés par des youtubeurs d’extrême-droite.

D’ores et déjà, la majeure partie des forces politiques travaille activement à faire de la sécurité, de l’immigration ou des déficits engendrés par les milliards de cadeaux au patronat le cœur des débats. Autant de thématiques en décalage total avec les préoccupations de la population, après plus d’une année d’une pandémie qui a mis en lumière les conséquences des politiques austéritaires, notamment à l’hôpital.

A l’issue d’un quinquennat marqué par des mobilisations historiques, du mouvement des Gilets jaunes à la grande grève contre la réforme des retraites en passant par le mouvement étudiant contre la sélection en 2018, le déferlement écolo de la jeunesse en 2019 ou encore les mobilisations antiracistes de juin 2020, celles et ceux qui ont pris la rue et constitué la principale opposition au gouvernement et à l’extrême-droite risquent fort d’être évincés du tableau de l’élection.

Ce décalage entre un scrutin qui vise à élire un monarque présidentiel, incarnation suprême des traits les plus bonapartistes de la Vème République, et la situation de la majorité de la population, n’est en rien une surprise. Il n’est qu’une nouvelle expression d’un régime conçu pour empêcher ou limiter au maximum la représentation des travailleuses, des travailleurs et des classes populaires, dans toute leur diversité. Les fameux « 500 parrainages », filtre puissamment anti-démocratique visant à limiter la possibilité de faire entendre une autre voix dans l’échéance électorale centrale du pays, sont une des incarnations de cette logique.

Malgré ces obstacles, Anasse Kazib a annoncé son intention de se présenter à la prochaine élection de 2022. Non pas qu’il pense que ce sont des élections qui changeront la vie, mais parce qu’une voix radicalement alternative doit pouvoir s’y exprimer. Cheminot, figure de proue des luttes qui se sont succédé depuis 2016, fils de chibani et petit-fils de tirailleur marocain ayant grandi dans la cité rose de Sarcelles, il est l’un des visages d’une nouvelle génération militante qui rassemble le combat contre un système capitaliste profondément injuste et la lutte contre le racisme, le sexisme et la destruction de la planète. Il a également été l’un des premiers, au sein du mouvement ouvrier organisé, à soutenir le mouvement des Gilets jaunes.

En pleine offensive sécuritaire et alors que le rôle central des travailleurs et travailleuses a été mis en lumière par la crise sanitaire, sa présence à l’élection permettrait de contrecarrer l’entreprise d’étouffement de la parole populaire. Sa voix permettrait d’offrir un peu d’espoir à toutes celles et à tous ceux qui, dans les hôpitaux, les entreprises, les gares, les quartiers populaires, les écoles, les territoires, refusent les discours mortifères des politiciens professionnels. Elle constituerait, dans la foulée du mouvement Black Lives Matter qui a embrasé le monde il y a un an, un petit événement, comme première candidature d’un militant du monde du travail, issu de l’immigration maghrébine et africaine, à la présidentielle en France.

Au-delà des propositions politiques précises qui seront portées par Anasse, nous nous prononçons pour qu’il puisse être candidat à l’élection présidentielle et invitons toutes celles et tous ceux qui le peuvent à contribuer à rendre cela possible. En aidant à faire connaître sa campagne, en la soutenant financièrement et, surtout, en l’aidant à obtenir les 500 parrainages nécessaires.

Premiers signataires :

Frédéric Albert, délégué CGT Total sur la plateforme pétrochimique de Carling

Fernande Bagou, ex-gréviste d’Onet-SNCF

Allan Barte, dessinateur

Savine Bernard, avocate en droit du travail

Ahmed Berrahal, délégué CGT RATP

Taha Bouhafs, journaliste

Sidi Boussetta, militant CGT

Youcef Brakni, militant antiraciste

Adrien Cornet, délégué CGT Total Grandpuits

Florent Coste, délégué CGT Latécoère

Karim Dabaj, cheminot syndicaliste

Quentin Dauphiné, syndicaliste enseignant

Thierry Defresne, délégué syndical central CGT Total

Vikash Dhorasoo, ancien footballeur international

Serge D’Ignazio, photographe

Gaëtan Gracia, délégué CGT Ateliers de Haute-Garonne

Sylvain Grandserre, auteur, maître d’école

Kamel Guémari, ancien syndicaliste chez McDonald’s, membre fondateur de l’Après-M

Oumou Gueye, ex-gréviste d’Onet-SNCF

Simon Hallet, délégué CGT Thiolat Packaging

Kaoutar Harchi, écrivaine, sociologue

Xavier Hatterer, militant CGT à Leroy Merlin Mulhouse

Almamy Kanouté, activiste politique

Mara Kanté, militant antiraciste

Rozenn Kevel, étudiante, ex-salariée de Chronodrive et militante CGT Chronodrive

Reynald Kubecki, militant syndical CGT au Havre

Aude Lancelin, journaliste

Olivier Long, peintre, maître de conférence à l’Université Paris 1

Matthieu Longatte, auteur et comédien

LouizArt, photographe

Léa Michaelis, photographe

Mélanie N’Goye Gaham, gilet jaune membre du collectif Les Mutilés pour l’Exemple

Jean-Joseph Omrcen, machiniste à l’opéra de Paris et militant syndical

Christian Porta, délégué CGT Neuhauser et gilet jaune

Lissell Quiroz, historienne, professeure à l’Université de Cergy

Jean-Marc Rouillan, militant, ancien membre d’Action Directe, écrivain

Alaixys Romao, footballeur international

Mouloud Sahraoui, délégué CGT Geodis

Christophe Schirch, délégué CGT dans la sous-traitance automobile

Soumeya, rappeuse

Fred Sochard, dessinateur

Assa Traoré, comité La vérité pour Adama

Audrey Vernon, comédienne

Sasha Yaropolskaya, militante, journaliste, fondatrice de XY Média

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Ni Washington ni Pékin, mais les travailleurs, les animaux et la Gauche historique

Il ne faut pas tomber dans des idéologies convergeant avec la bataille pour l’hégémonie mondiale.

La France est une puissance majeure, mais elle n’a pas le poids ni des États-Unis, ni de la Chine, loin de là. Elle va se placer selon ses possibilités, en étroit rapport avec l’Allemagne et possiblement avec la Russie. Mais il ne s’agit pas de faire une réflexion géopolitique, ce qu’il faut prendre en compte, c’est comment l’affrontement sino-américain va emporter avec lui une large partie de la Gauche française. Et en fait, le processus est déjà en cours.

Il est évident que toute une partie de la Gauche française s’aligne sur le capitalisme américain, diffusant son idéologie de réformes sociétales, de société inclusive, de relativisme culturel complet, d’idéologie LGBT. Ce n’est pas encore totalement formalisé, mais cela ne saurait tarder. En Allemagne, c’est déjà mis en place : l’équivalent d’Europe Ecologie Les Verts est totalement sur cette ligne, prônant ouvertement l’affrontement avec la Russie. On peut tout à fait penser qu’EELV suivra le même mouvement jusqu’au bout.

Les choses sont encore plus claires en ce qui concerne la partie de la Gauche française alignée sur la Chine, pour qui la Russie sert d’intermédiaire. Toute la gauche du PCF et une partie de La France Insoumise est favorable à la Russie, voire même à la Chine. Elle converge ici de manière assez décomplexée avec l’extrême-Droite et il y a toute une mouvance confusionniste qui navigue entre les deux, avec un mélange de nationalisme français, de fascination patriarcale pour la Russie, de revendications sociales plus ou moins incohérentes.

Dans les deux cas, on a la même prétention à remettre en cause le capitalisme, alors qu’en fait il ne s’agit que d’un accompagnement dans une direction ou une autre. Les pro-Russie et pro-Chine s’imaginent être des rebelles alors qu’ils ne font que contribuer à faire reculer les États-Unis pour permettre à d’autres hégémonistes de se mettre en place… Alors que les pro-Etats-Unis ne font que chercher à renforcer la puissance hégémonique au moyen du turbocapitalisme.

Alors, on peut bien entendu demander, pourquoi des gens de la Gauche française s’alignent-ils sur les uns ou sur les autres ? La réponse est pourtant très simple. L’idéologie LGBT est soutenue par l’État américain, par les grandes entreprises américaines, par l’Union européenne… S’aligner sur cette idéologie permet d’apparaître comme « révolté » sans prendre aucun risque, en profitant de moyens matériels faciles à trouver. On peut même prétendre qu’on « force » les entreprises à aller en ce sens, une totale fiction.

Pour la Chine, c’est encore plus simple. La gauche du PCF est orpheline de l’URSS des années 1970 et 1980, une grande puissance visant à l’hégémonie au nom d’un nouvel ordre mondial. Avec la Chine, elle a un remplaçant tout trouvé. Pour la Russie, c’est tout aussi simple, puisque on fait face à un style nationaliste et viriliste tout à fait adéquat pour un activisme d’extrême-Droite qui se revendique populaire, sur un mode national-révolutionnaire.

Bref, c’est une tendance à la fois très mauvaise et inéluctable qui se pose ici, parce que tant les États-Unis que la Chine et la Russie sont prêts à déverser des sacs d’argent pour générer des tendances en leur faveur. Cela ne veut pas dire non plus que le capitalisme français n’a pas ses propres intérêts, bien à lui, et cela ajoute au problème.

Il y a toutefois un moyen simple de couper à tout cela. C’est de se fonder sur les travailleurs, dont les intérêts ne sont jamais ceux d’une puissance hégémonique ou désireuse de l’être. Et pour que culturellement ce soit impeccable, il faut assumer la cause animale, parce que là on rompt forcément avec tous ceux qui vivent à travers une volonté de puissance. Et pour la perspective, ce sont bien entendu les valeurs de la Gauche historique qui comptent, parce qu’elles sont justes et vraies.

C’est là la seule orientation et on voit mal comment quiconque à Gauche sort d’une telle approche a une chance de réussite. Il peut bien sûr y avoir une envie d’assumer des postes gouvernementaux pour mener des réformes, mais cela reste totalement décalé par rapport à une époque marquée par la crise et se caractérisant toujours plus par la guerre, avec en toile de fond l’affrontement sino-américain…

Tout cela sera particulièrement visible à la rentrée 2021, on peut en être certain.

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La gauche du PCF totalement dans l’orbite chinoise, quitte à usurper Mao

Une incohérence révélant beaucoup de choses.

C’est à la fois anecdotique et très important, parce que deux choses sont concernées. La première concerne l’histoire des idées. Le maoïsme, c’est Mao Zedong et c’est une opposition complète à l’URSS des années 1960-1970. Pourquoi donc la gauche du PCF, fascinée par l’URSS de la même période, valorise-t-elle subitement Mao Zedong ? C’est totalement incohérent avec toute son histoire et ses valeurs (voir La vision du monde du PCF pour son centenaire: les sympathisants).

La seconde, c’est le rapport à la Chine, qui comme on le sait vise à devenir la puissance hégémonique en remplacement des États-Unis. Or, toute la gauche du PCF est devenue pro-chinoise ces dernières années, de manière ouverte. Mao Zedong est en fait intégré comme référence fictive pour gagner en prestige « révolutionnaire » et justifier de valoriser une Chine populaire autrefois honnie.

Comprenons ce qu’il en est, en commençant avec une interview de Georges Gastaud, co-secrétaire national du PRCF par Initiative Communiste, le média internet du PRCF.

Le PRCF, c’est la gauche du PCF et de la CGT, avec une valorisation complète de l’URSS jusqu’à 1991. Et comme on le sait, les maoïstes apparaissent en France dans les années 1960, considérant que le PCF a trahi, que la CGT s’est intégrée au capitalisme, que l’URSS est social-impérialiste et même la première menace de guerre pour le monde. Inversement, le PCF et l’URSS considéraient la Chine maoïste comme une dictature militaire, un pays monstrueux, etc. Rien de plus opposé, donc.

Pourtant, dans l’interview, en date du 2 juillet, Georges Gastaud dit la chose suivante :

« Le sombre tableau que je viens de brosser serait cependant erroné et désespérant si l’on omettait de voir que, comme le disait Mao, « là où il y a oppression, il y aura résistance » : bref, si l’on oubliait ce que Hegel appelait le « patient travail du négatif » et l’existence incontournable de la contradiction dialectique. » 

On croirait lire le PCF(MLM), certainement pas le PRCF. Le PRCF n’utilise jamais le matérialisme dialectique comme référence idéologique pour ses points de vue, encore moins avec Mao Zedong. Car le matérialisme dialectique est une idéologie « totale », de type « stalinienne », ce que rejette formellement le PRCF, qui se revendique d’un matérialisme à la « méthode » dialectique sur le mode « soviétique » version années 1970-1980.

Pourquoi la référence à Mao alors ? Déjà, parce que le PRCF cherche à racoler, en se donnant une image qui ne soit pas anti-maoïste, malgré que sur le plan des idées ou de la culture cela n’ait strictement rien à voir (et ce depuis plus de cinquante ans, tout de même). Il profite par ailleurs dans cette tentative d’une tentative d’un petit groupe n’existant plus, le « parti communiste maoïste », de mener un coup de force sur un forum internet du PRCF (sur Discord) après avoir feint un rapprochement. Le PRCF s’est dit qu’il y avait un coup à jouer, un style dont on pouvait profiter, etc.

C’est là une mauvaise tambouille politicienne de la part du PRCF. Mais c’est là qu’on tombe sur un aspect bien inquiétant. La Chine actuelle, que les maoïstes rejettent totalement au nom de la « Grande Révolution Culturelle Prolétarienne » démantelée en 1976 à la mort de Mao, est devenue une référence incontournable au sein de la gauche du PCF, et jusque dans le PCF. Même la revue du PCF Cause commune a fait un éloge de la Chine (n° 22 • mars/avril 2021, à lire ici avec les autres articles en suggestion sur le côté) : il y aurait tout à apprendre de l’expérience chinoise.

Mao a alors vite fait d’être intégré dans cette valorisation chinoise, même si dans la pratique il était totalement contre une telle évolution. C’est une sorte de vaste opération de récupération, de formation d’une nouvelle idéologie… en se mettant de manière assumée dans l’orbite des ambitions chinoises. C’est une sorte de « gauche » française qui veut progresser en affirmant que les progrès des ambitions chinoises seraient des avancées contre le capitalisme.

Autrement dit, Mao et la Chine n’existaient pas auparavant pour la gauche du PCF, il faut donc renverser absolument toutes les positions et subitement les intégrer dans un dispositif idéologique bricolé dont la seule fonction est de se placer comme satellite de la Chine visant l’hégémonie mondiale.

Même le Rassemblement communiste, qui vient comme le PRCF de la gauche du PCF des années 1990, qui est historiquement on ne peut plus anti-maoïste, se lance dans une telle opération. Le document qu’elle a produit est vraiment exemplaire d’une aberration intellectuelle. Mao Zedong y est assimilé à Liu Shaoqi et Deng Xiaoping, alors que n’importe qui s’intéressant à la question sait que la révolution culturelle chinoise reflète justement leur affrontement complet à tous les niveaux.

L’éloge du régime chinois est complet, totale, absolu. C’est l’idéologie de l’État chinois qu’on retrouve ici, littéralement :

« Parti Communiste Chinois: 100 ans de combat pour le développement et le socialisme !
à l’occasion du centenaire du PCC

Le premier juillet 1921 le PCC convoquait son premier Congrès fondateur à l’initiative des premiers communistes chinois inspirés par l’exemple de la Révolution d’Octobre 1917 qui a engendré l’URSS. Les Communistes chinois étaient 13 à la fondation, puis 58.000 au moment du massacre de la Commune de Shanghai en 1927 par la bourgeoisie antipatriotique du Kuomintang et 92 millions aujourd’hui pour poursuivre l’œuvre d’édification du « socialisme à la chinoise » conçu comme une étape vers le Communisme.

C’est vers le milieu du 19éme siècle que la Chine féodale a perdu sa souveraineté nationale pour être mise sous domination impérialiste suite aux deux guerres de l’opium.

En 1911, la Révolution bourgeoise renversa la monarchie féodale mais échoua à débarrasser la Chine des seigneurs de guerres féodaux et des occupations territoriales des impérialistes anglais, français, allemands, japonais et états-uniens.

L’alliance du PCC et du Kuomintang avait pour objectif de sortir le pays du semi-féodalisme et du semi-colonialisme. A la mort du leader de la Révolution et de la République bourgeoise, Sun Yat Sen, son Parti le Kuomintang mit fin à l’alliance avec le PCC pour stopper son influence grandissante.

Le PCC théorisa « l’encerclement des villes par les campagnes » et lança la longue marche sur 9.000 km en établissant des Soviets paysans et soldats dans les différentes provinces chinoises libérées pour y appliquer la liquidation des régimes semi-féodal et semi-colonial par la mise en pratique du slogan « la terre à ceux et celles qui la travaillent. »

Une fois l’occupation militaire japonaise vaincue suite à la seconde guerre mondiale antifasciste gagnée principalement par l’URSS, le PCC continua la lutte révolutionnaire contre le Kuomintang jusqu’à la Révolution d’Octobre 1949 qui élargissait ainsi le camp socialiste à l’Asie.

La Démocratie Nouvelle chinoise était ainsi partie prenante des Démocraties Populaires qui constituaient avec l’URSS le camp socialiste qui sera rejoint ensuite par la Corée du Nord, le Vietnam et Cuba.

L’aide internationaliste de l’URSS à la Chine prit fin après le Grand Bond en Avant dans un contexte de divergences idéologiques sur les questions de l’appréciation de Staline par le rejet de la « déstalinisation » considérée comme une trahison, de la « coexistence pacifique » considérée comme un abandon de la lutte des classes et de l’anti-impérialisme, de la « dictature du prolétariat » considérée comme un opportunisme anti-marxiste-léniniste, etc.

Bien que signataires comme le PCUS de l’URSS des deux déclarations de Moscou de 1957 et de 1960, le PCC par le biais de la lettre en 25 points rédigée par Mao Ze Dong développa une ligne générale du MCI critique du « révisionnisme khrouchtchévien » avec le soutien solidaire du Parti du Travail d’Albanie (PTA).

C’est aussi dans ce contexte que sous la houlette de Mao lui même fut lancée la « Grande Révolution Culturelle (GRCP) » dont l’objectif affiché était de faire régler par la « base » ouvrière, paysanne et intellectuelle les « contradictions antagoniques » manifestées par la bureaucratisation et l’embourgeoisement minant le parti et l’Etat. La « base » était appelée à « bombarder le quartier général » pour assainir le parti et l’Etat.

Toutefois, mis à part les cas Lui Shao Shi, Lin Biao et de la « bande des quatre », les « contradictions » internes au PCC furent le plus souvent traitées comme des « contradictions non antagoniques au sein du peuple. »

La théorie des « contradictions antagoniques et non antagoniques » est une permanence dans l’histoire du PCC et de la Révolution Nationale Démocratique Populaire. C’est ainsi que l’alliance avec le Kuomintang fut d’abord définie comme « contradiction non antagonique au sein du peuple » qui doit se régler par la méthode de « l’unité, critique, unité ». Après le massacre de la Commune de Shanghai la contradiction avec le Kuomintang devint « antagonique », puis après l’attaque et l’occupation nippone de 1937, cette contradiction principale contraint à une nouvelle alliance temporaire que le PCC géra avec vigilance avant de lancer l’assaut final qui vit la fuite de la bourgeoisie pro-impérialiste du Kuomintang sur l’Île de Taïwan.

Par contre le PCC a toujours considéré les fractions patriotiques de la bourgeoisie comme parties prenantes de la Démocratie Nouvelle. C’est ainsi que les classes sociales porteuses de cette forme d’Etat révolutionnaire transitoire sont la classe ouvrière, la paysannerie, les Intellectuels et la bourgeoisie nationale par opposition à la bourgeoisie compradore.

Le PCC est à l’avant-garde de ces classes sociales dans le processus de l’émancipation anti-féodale, de la libération nationale et même de l’édification du socialisme vers le communisme. Tous les dirigeants historiques du PCC, de l’Etat de Démocratie Nouvelle et de l’édification du socialisme chinois sont d’accord sur ces quatre classes sociales révolutionnaires, sur la coexistence de longue durée des secteurs économiques socialistes, capitalistes, des moyennes et des petites entreprises privées et familiales, etc. Ce consensus va de Mao Ze Dong, Zhou En Laï, Deng Xiao Ping et Xi Jinping pour ne citer que les plus illustres dirigeants du PCC et de l’Etat.

Liu Shao Shi a clairement synthétisé la base théorique consensuelle de ces choix stratégiques de tous les dirigeants du PCC : « En raison des particularités du développement social et historique de la Chine et de son retard scientifique, c’est une tâche unique et difficile d’appliquer systématiquement le marxisme à la Chine et de le transformer de sa forme européenne en une forme chinoise… Nombre de ces problèmes n’ont jamais été résolus ou soulevés par les marxistes du monde, car ici, en Chine, la principale section des masses n’est pas constituée d’ouvriers mais de paysans, et la lutte est dirigée contre l’oppression impérialiste étrangère et les survivances médiévales, et non contre le capitalisme intérieur » (Liu Shaoqi).

Pour tous les dirigeants successifs du PCC, l’application du Marxisme-Léninisme à la Chine doit se faire d’abord pour vaincre les survivances du féodalisme et le retard économique, scientifique et technique consécutif au joug impérialiste pour jeter ainsi les fondements du socialisme vers le communisme.

On peut vérifier cela dans ces propos de Deng Xiaoping : « Le marxisme attache la plus grande importance au développement des forces productives… [Aller vers le communisme] exige des forces productives hautement développées et une abondance écrasante de richesses matérielles. Par conséquent, la tâche fondamentale de l’étape socialiste est de développer les forces productives. La supériorité du système socialiste est démontrée, en dernière analyse, par un développement plus rapide et plus important de ces forces que dans le système capitaliste. À mesure qu’elles se développent, la vie matérielle et culturelle du peuple s’améliore constamment… Le socialisme signifie l’élimination de la pauvreté. Le paupérisme n’est pas le socialisme, et encore moins le communisme. »

Même logique chez Mao lui même qui, dès 1949, fait ce lien dialectique entre développement des forces productives et élévation du niveau de vie sociale des travailleurs et du peuple : « Si nous sommes ignorants en matière de production, si nous ne pouvons pas saisir rapidement le travail de production … afin d’améliorer les moyens de subsistance des travailleurs d’abord, puis ceux des autres personnes ordinaires, nous ne serons certainement pas en mesure de maintenir notre pouvoir politique : nous perdrons notre position et nous échouerons. » Le pragmatisme de cette démarche est synthétisé par Deng Xiaoping ainsi : « Peu importe la couleur du chat, l’essentielle est qu’il attrape les souris. »

On retrouve enfin le même raisonnement chez Xi Jinping, l’actuel Secrétaire Général du PCC, lorsqu’il invite l’ensemble du PCC à faire preuve de créativité et d’innovation dans l’application du Marxisme – Léninisme aux réalités évolutives nationales chinoises : « Le marxisme se développe toujours en même temps que les réalités sociales et la technologie de l’époque. Le marxisme ne peut pas stagner. Après le début de l’ouverture, le socialisme n’a fait que continuer à progresser. Soutenir le développement du socialisme aux caractéristiques chinoises, c’est un peu comme un grand livre. Pour établir les principes et les idées fondamentales, le camarade Deng Xiaoping y a gravé sa part. La troisième génération du Comité central du Parti, avec le camarade Jiang Zemin comme noyau et le camarade Hu Jintao comme secrétaire général, a ajouté ses propres chapitres brillants à ce livre. La responsabilité de cette génération de membres du Parti communiste est d’écrire le prochain chapitre de ce grand ouvrage.

Pendant une période assez longue encore, le socialisme à son stade primaire existera aux côtés d’un système capitaliste plus productif et plus développé. Au cours de cette longue période de coopération et de conflit, le socialisme doit tirer les leçons des bienfaits que le capitalisme a apportés à la civilisation. Nous devons faire face à la réalité que les gens utiliseront les forces des pays occidentaux développés pour dénoncer le développement socialiste de notre pays. Nous devons faire preuve ici d’une grande détermination stratégique, en rejetant résolument tous les faux arguments selon lesquels nous devrions abandonner le socialisme. Nous devons corriger consciemment les différentes idées qui ne correspondent pas à notre stade actuel. Plus important encore, nous devons concentrer nos efforts sur l’amélioration de nos propres affaires, sur l’élargissement continu de notre puissance nationale globale, sur l’amélioration de la vie de notre peuple, sur la construction d’un socialisme supérieur au capitalisme, et sur l’établissement des bases d’un avenir où nous gagnerons l’initiative et aurons la position dominante.

Cette analyse nous permet de mieux apprécier le fait que la voie idéologique que nous choisissons de suivre est le problème central qui déterminera la victoire ou la défaite du travail de notre Parti, le destin même du Parti. Comme le camarade Mao Zedong l’a dit un jour : «Un parti révolutionnaire est le guide des masses. Dans les révolutions, il n’y a jamais eu de parti révolutionnaire qui ait conduit son peuple sur la mauvaise route et dont la révolution n’ait pas échoué. »

Les faits montrent que la longue marche planifiée du socialisme de marché dirigé par le PCC a engendré une puissante Chine Populaire économique, scientifique, technique, écologique, culturelle et sociale. La longue NEP chinoise qui rappelle celle courte de l’URSS apparaît de plus en plus comme l’antithèse des diktats libéraux du capitalisme impérialiste broyeurs des conquis sociaux, démocratiques et fascisants.

Les impérialistes qui ne cessent de propager qu’il n’y a pas d’alternative au capitalisme impérialiste se confrontent de plus en plus à l’alternative du « socialisme chinois » alors que leur système prédateur prend l’eau de toutes parts.

Alors que les pays rescapés camp socialiste que sont la Chine, Cuba véritable puissance médicale, la Corée du Nord puissance nucléaire défensive, Vietnam puissance économique et sociale en devenir, font la démonstration de l’efficacité économique, scientifique, écologique et sociale du choix socialiste. La pandémie du covid accélère la prise de conscience planétaire de la barbarie sociale inhumaine, anti-démocratique et anti-environnementale du capitalisme impérialiste.

Les révolutions populaires et socialistes du XXéme siècle nées de la matrice qu’est la Révolution socialiste d’Octobre 1917 sont en train de faire la démonstration que la solution alternative au capitalisme impérialiste est le socialisme scientifique appliqué comme guide de l’action des communistes organisés en Parti aux conditions et particularités nationales nationales.

Les Communistes doivent partout œuvrer à réévaluer leur appréciations du PCC et de la Chine populaire, de l’ensemble des pays rescapés du camp socialiste (Cuba, Corée, Vietnam, Laos) à la lumière des faits, des rapports des forces évolutifs, de la lutte des classes et des peuples contre le capitalisme impérialiste au plan national et international. »

Le bricolage est évident. Au lieu de réfléchir sur la société française et le capitalisme, la gauche du PCF a trouvé le moyen de remplacer l’URSS des années 1980 par la Chine des années 2020. C’est un décalque pur et simple. Et vu le caractère de la Chine actuelle, peut-on encore considérer la gauche du PCF comme relevant de la Gauche ? Ou faut-il simplement en voir les représentants français des ambitions chinoises, les satellites de l’État chinois dans sa lutte pour remplacer les États-Unis comme puissance hégémonique ?

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Politique

Le PCF a perdu le Val-de-Marne

Il préfère toutefois ne pas en parler.

Les élections départementales qui se sont tenues les même jours que les élections régionales ont été marquées par la perte du Val-de-Marne par le PCF. C’était le dernier département qu’il contrôlait et, depuis les résultats, le PCF du Val-de-Marne n’a toujours pas pris position, ce qui signifie qu’il ne fera pas.

Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, n’a rien dit non plus. C’était pourtant un bastion historique. Passé au PCF en 1966, il est perdu en 1970 puis repris en 1976, jusqu’en 2021 donc. Maurice Thorez a été député d’Ivry-sur-Seine, Georges Marchais vient de Champigny-sur-Marne et a également été député dans le Val-de-Marne… Des villes comme Ivry-sur-Seine, Villejuif, Vitry-sur-Seine, Champigny-sur-Marne, Fontenay-sous-Bois… ont été des exemples mêmes du « communisme municipal » propre au PCF.

Pourquoi, alors, ce silence ? On peut en trouver raison dans la présentation que fait justement le PCF Val-de-Marne de ce qu’est le PCF. Ce qui y est dit est simple : le PCF n’a plus rien à voir avec auparavant, il vise désormais à faire progresser les droits individuels, il est un réseau d’élus pour faire pression sur les institutions en faveur des gens le désirant.

« Le Parti communiste français se donne pour objectif de promouvoir la pleine autonomie et le plein épanouissement de chaque femme et homme, en faisant reculer toutes les formes sociales d’exploitation, de domination et d’aliénation.

Né en 1920 lors du congrès de Tours, il s’est beaucoup transformé pour faire vivre aujourd’hui un communisme de nouvelle génération ancré dans le 21è siècle.

Ses militant-e-s sont organisé-e-s au plus près des populations, au sein de cellules et sections locales pour lutter et élaborer les propositions avec le plus grand et nombre et au plus près des préoccupations populaires.

La fédération du Val-de-Marne compte 36 sections sur l’ensemble du département. À cette force militante importante, s’ajoute de nombreux élus locaux et élus nationaux, dont 1 sénatrice et 1 sénateur, qui quotidiennement travaillent en lien avec les Val-de-Marnaises et Val-de-Marnais pour faire valoir leurs droits et construire des solutions face aux problématiques que rencontre notre territoire. »

Même en admettant que cela soit juste, cela n’a rien à voir avec le PCF. Même en admettant que cela soit une évolution correcte du PCF, c’est quelque chose qui a été développé de manière totalement extérieure aux gens. Quelqu’un qui a été socialisé avec le PCF jusqu’à la fin des années 1990 ne peut tout simplement plus comprendre ce qu’est le PCF, le décalage est trop grand.

Voilà pourquoi le PCF du Val-de-Marne ne dit rien et ne peut rien dire. Il a rompu avec sa propre histoire. Voilà pourquoi également le PCF n’a rien dit : il est passé à autre chose. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est une mauvaise chose.

Il ne s’agit pas de dire que ce qu’a fait le PCF depuis 1966 était bien pour le Val-de-Marne. Il s’agit de voir qu’une organisation de Gauche a sciemment décidé de rompre avec la vie des gens, de leur tourner le dos. On peut justifier cela comme on veut sur le plan des idées. Mais le résultat inévitable est que les gens sont déboussolés.

Le PCF n’a tout simplement pas pris ses responsabilités. Et c’est d’ailleurs vrai pour toute une série d’organisations de grande ampleur qu’il dirigeait, de manière directe ou indirecte. Des centaines de milliers de gens ont vu un pôle de référence disparaître. Cela ne peut pas aider face à l’extrême-Droite. Et peut-être même que ce qui s’est passé dans le Val-de-Marne est un exemple, à petite échelle, de tout un processus historique. La socialisation de larges secteurs populaires par la Gauche a été stoppée en cours, abandonné, laissant les gens s’empêtrer dans une vie quotidienne façonnée par le capitalisme, sans plus aucune référence sur le plan des idées, de la conscience sociale.

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Culture Planète et animaux

Un suprême classique : Mercy Mercy Me (The Ecology)

Une chanson emblématique tirée d’un album référence.

Nous sommes en 1971 et le chanteur américain Marvin Gaye sort une album qui consiste en une sorte de vaste fresque, une sorte de grande histoire composée de chansons se reliant les unes les autres.

Cela parle d’amour, de paix, d’unité de l’humanité, de sentiment, de cette inquiétude face aux choses qui partent dans toutes les directions sans qu’on en saisisse le pourquoi ou même le contour… Mais que se passe-t-il?

Et au sein de cet album incontournable, qui change une vie comme ce qui est véritablement culturel, on trouve une chanson très connue, dont les paroles restent souvent méconnues en France de par le fait que cela soit en anglais.

Et ces paroles nous serrent la gorge en nous rappelant que nous avons au moins cinquante ans de retard sur les exigences de notre époque…

Oh, mercy mercy me
Oh, things ain’t what they used to be
No, no
Where did all the blue sky go?
Poison is the wind that blows
From the north, east, south, and east

Oh, pitié, aie pitié de moi
Oh, les choses ne sont plus ce qu’elles étaient autrefois
Non, non
Où est passé tout le ciel bleu ?
Le poison est le vent qui souffle
Du nord, de l’est, du sud et de l’est

Oh, mercy mercy me
Oh, things ain’t what they used to be
No, no
Oil wasted on the oceans and upon our seas
Fish full of mercury

Oh, pitié, ai pitié de moi
Oh, les choses ne sont plus ce qu’elles étaient autrefois
Non, non
Le pétrole a saccagé l’océan et dans nos mers,
des poissons plein de mercure

Oh, mercy mercy me
Oh, things ain’t what they used to be
No, no
Radiation in the ground and in the sky
Animals and birds who live nearby are dying

Oh, pitié, ai pitié de moi
Oh, les choses ne sont plus ce qu’elles étaient autrefois
Non, non
La radiation dans le sol et dans le ciel
Les animaux et oiseaux qui vivent à proximité sont en train de mourir

Oh, mercy mercy me
Oh, things ain’t what they used to be
What about this overcrowded land?
How much more abuse from man can you stand?
My sweet Lord
My sweet Lord
My sweet Lord

Oh, pitié, ai pitié de moi
Oh, les choses ne sont plus ce qu’elles étaient autrefois
Qu’en est-il de cette terre surpeuplée
Combien d’abus de l’Homme peut-elle encore supporter ?
Mon tendre Seigneur
Mon tendre Seigneur
Mon tendre Seigneur

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Réflexions

Il faut absolument étudier les nouveaux comportements de la crise de civilisation

De cela dépend la capacité à agir à Gauche.

Le déconfinement que l’on connaît début juillet 2021 permet de porter un regard plus approfondi sur les gens sur le plan des comportements. Il apparaît de manière évidente que quelque chose s’est passé. Même si en apparence tout reprend comme avant, il y a un sentiment d’inquiétude qu’on devine à l’arrière-plan et il y a également une importante frustration qui se dégage d’eux. Dans les faits, on assiste à une crise de civilisation.

Or, on sait bien que des gens façonnés par le capitalisme détestent ces deux mots. Le principe de crise leur est insupportable, car ils veulent continuer à s’imaginer qu’ils maîtrisent leur vie, qu’il n’y a pas de grande rupture possible. Le mot civilisation leur est odieux, car il implique le déterminisme, la collectivité, la culture liée à l’Histoire. Par conséquent, les gens prisonniers d’un capitalisme pourtant frappé au cœur prétendent qu’il n’y a pas de crise, et que de toutes façons il n’y a pas de civilisation non plus, seulement des individus tous différents les uns des autres.

Cependant, l’Histoire avance malgré tout. Les comportements changent, les attitudes se modifient, les mentalités diffèrent, les états d’esprit se transforment. Tout cela est inévitable lors d’une période de changement, de modification, de différenciation, de transformation. Il y a donc lieu d’être à la hauteur de son époque et de saisir tout cela.

Faut-il se pencher sur le plus petit niveau, pour voir concrètement ce qu’il en est, ou bien est-il nécessaire de prendre un maximum de recul, pour un avoir un aperçu le plus cohérent possible, avec le plus d’envergure? Cela dépend de tout un chacun, selon son propre parcours. Mais tout se rejoint inéluctablement et on peut même dire, on doit même dire que c’est par là que la Gauche (historique) va resurgir. La Gauche va réemerger d’une prise de conscience de la réalité, des tendances qui se développent, de ce qui apparaît comme nécessaire.

On parle là d’une chose bien différente que de cette gauche gouvernementale orienté par le pragmatisme ou d’une ultra-gauche s’imaginant qu’un actionnisme né dans le capitalisme peut changer quoi que ce soit. On parle ici de gens saisissant les choses dans leur fondement même. De gens qui, avec un regard neuf, s’aperçoivent de choses qui ne vont pas, qui font l’expérience de phénomènes insupportables ou inacceptables, et qui enclenchent une révolte née non pas dans le capitalisme lui-même, mais dans ses larges interstices nées de la crise.

On sait déjà que la pandémie a amené beaucoup de gens à saisir qu’il y a un problème, celui de la destruction de la vie sauvage, de la négation du fait que l’humanité est une composante de la vie sur Terre et non pas un élément dominant et hors norme. On sait également qu’un nombre significatif de gens ont apprécié le confinement dans la mesure où il cassait le rythme de la vie quotidienne dans le capitalisme, qu’il brisait un train-train absolument insipide. Il n’en est jusqu’à présent rien sorti politiquement, mais ces deux tendances sont là et elles s’expriment immanquablement, sous une forme ou une autre.

Il y a bien sûr bien d’autres aspects. Certains ont remarqué que des milliards d’euros ont été trouvés pour les entreprises, alors que toute augmentation des salaires est bloquée depuis longtemps (sans parler des moyens pour l’éducation, la santé, etc.). D’autres ont constaté que les refuges et centres de soins pour animaux avaient été laissé à l’abandon par la société durant la crise. Pour d’autres encore, ce sont les comportements individualistes méprisant les consignes de santé qui ont traumatisé.

Les aspects sont en fait innombrables. Et il est essentiel qu’ils soient synthétisés le plus possible, afin de former une base de compréhension des mentalités nouvelles, des nouveaux êtres humains formés par la crise. Il y a un avant et il y a un long, un très long après, qui va s’étaler sur toute une période et implique des changements historiques. Le mieux on comprend cela, le mieux la Gauche historique pourra transformer le monde.

Se plonger dans l’étude de la réalité, par tous les moyens – intellectuels, artistiques, pratiques – est ainsi la condition de la réussite ; Agauche.org ne peut en être que le vecteur.

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Guerre

Hypothèse d’engagement majeur: la France double le budget de la Défense

La crise implique inéluctablement la guerre.

C’est une information relayée ici et là par les médias français, à la suite de la traduction par Courrier International d’un article de The Economist, un magazine britannique. C’est intéressant comme parcours, car cela montre comment cette information est originellement passée sous silence, et pour cause ! Elle est trop claire dans ses fondements. C’est tout le militarisme français qui s’expose, impudemment.

Voici comment Valeurs Actuelles, l’hebdomadaire ultra-conservateur, résume cela, sans fards.

« L’état-major français a même lancé, en janvier 2021, dix groupes d’études « chargés d’analyser la capacité du pays à faire face » à ce type de « HEM » – comprendre, « hypothèse d’engagement majeur ». Parmi les sujets traités par ces groupes de recherche, déterminer si les Français sont « prêts à accepter un niveau de pertes inconnu depuis la Seconde guerre mondiale » (…).

« Les opérations futures pourraient impliquer des brigades, ou une division, soit entre 8 000 et 25 000 soldats », explique The Economist. D’ici là, il s’agit de moderniser l’équipement, via le programme Scorpion – budgété à hauteur de 5,7 milliards d’euros. Concrètement, l’état-major entend remplacer « tous les engins blindés et motorisés de première ligne » (…).

Un gigantesque entraînement devrait avoir lieu en Champagne-Ardenne en 2023. Sous le nom de code « Opération Orion », 10 000 soldats français [en fait peut-être jusqu’à 25 000] devraient y participer à des exercices de simulation, incluant opérations de déploiement et tirs à balles réelles.

Concomitamment, précise le magazine britannique, le budget attribué à la Défense par l’Etat va quasiment doubler : d’ici à 2025, il devrait atteindre 50 milliards par an, soit une augmentation de 46% par rapport à 2018. »

Voilà qui est tout à fait clair. Et on notera que le média russe Spoutnik présente directement cette question en la reliant à la question de la guerre de l’OTAN contre la Russie, dans son article Les faiblesses de l’armée française en cas de conflit entre l’Otan et la Russie inquiètent aux USA faisant référence à une évaluation de l’armée française par un très important think tank américain.

Est-ce juste ? Oui et non, car le conflit entre l’OTAN et la Russie, à travers la question ukrainienne, est déjà brûlant. Mais c’est tendanciellement vrai, parce que les choses changent très rapidement, au point que le sens d’un exercice militaire change de mois en mois, même de semaine en semaine. C’est le principe même du militarisme que d’être à la fois très concret matériellement et particulièrement volatile dans sa substance. Alliances, retournements d’alliances, pauses, accélérations… Comme avant 1914, tout cela se déroule sur un fond de crise.

On avait ainsi les États-Unis de Donald Trump désireux de pratiquer l’isolationnisme et de se focaliser sur la Chine uniquement, alors qu’avec Joe Biden la ligne est interventionniste avec l’OTAN et vise la Russie en priorité… La France et l’Allemagne sont proches de la Russie et en même temps pas du tout…

L’important, pour chaque militarisme, c’est d’élever le niveau, d’être prêt à la confrontation. Et, d’ailleurs, ces exercices relèvent eux-mêmes de la confrontation. Le général Lecointre, chef d’état-major des Armées, l’exprime de manière très franche.

Nous prévoyons […] d’organiser en 2023 un exercice, dénommé Orion, qui sera multi-milieux, interarmées, interallié, de niveau divisionnaire et qui impliquera 17’000 à 20’000 hommes et 500 véhicules de l’armée de Terre, deux porte-hélicoptères amphibies, le porte-avions Charles-de-Gaulle pour la Marine et 40 avions de l’armée de l’Air et de l’Espace (…).

Les exercices que cette préparation nous amène à réaliser constituent, en eux-mêmes, une forme de démonstration de puissance, donc de confrontation.

La France va à la guerre, c’est une évidence. Qui ne fait pas du thème de la guerre un sujet récurrent n’a pas saisi le cours de l’Histoire.

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Politique

Tribune « Pour nous, c’est Anne Hidalgo »

200 maires et élus locaux appellent la maire de Paris à se présenter à la présidentielle 2022.

Cet appel suit le résultat des élections régionales, qui a amené le responsable du Parti Olivier Faure a considéré que le Parti socialiste devait être au centre de la recomposition pour une candidature écologiste et de Gauche à la présidentielle 2021. Il est signé par des élus justement afin de souligner le maillage territorial des élus du Parti socialiste et donc sa capacité – unique – à catalyser et canaliser un vote à Gauche pour la présidentielle.

De par l’orientation du Parti socialiste, les signataires ne précisent par contre évidemment pas leur propre nature politique et formulent un appel tout à fait généraliste, sur une ligne de centre-gauche, à rebours de toute valeur propre à la Gauche historique. Les élus signataires prétendent également appeler Anne Hidalgo à se présenter, au moyen du site Idées en commun, comme si c’était un appel de la base, alors qu’en réalité évidemment tout est parfaitement orchestré, c’est une mise en scène pour masquer qu’on est là dans une pure initiative d’appareil.

Il est vrai qu’il est malaisé de mettre en avant celle qui est la maire d’une ville bourgeoise, et d’une ville par ailleurs faisant partie des 3-4 villes majeures du monde, cœur du capitalisme mondial. On notera également l’appel à rejeter la « violence des extrémismes », une phrase totalement bourgeoise alors que la crise s’exprime toujours plus et va ré-impulser la lutte des classes.

« APPEL

La France qu’on aime, généreuse et ouverte, qui agit, aide, travaille et crée, a besoin d’être reconnue et valorisée, de s’exprimer et d’être dignement représentée, pour retrouver l’espoir.

Après des mois marqués par la pandémie, il est temps d’écrire un nouveau chapitre de notre histoire et de préparer l’avenir.

Un avenir où chacune et chacun a toute sa place. Un avenir où l’on se considère et où l’on se respecte. Un avenir où notre démocratie vit et s’exprime. Un avenir où notre jeunesse a de nouveau le droit de rêver de justice, d’égalité et d’émancipation. Un avenir qui protège notre planète, notre bien commun.

Nous sommes à un moment décisif.

Après quatre années d’une présidence qui a divisé les Français et s’est tenue si loin de leurs attentes, nous, élus de la République, partout en France, dans nos villes, petites ou grandes, dans nos départements et nos régions, urbains comme ruraux, de métropole et d’Outre-mer, nous agissons pour aider nos concitoyens à trouver un travail, à éduquer leurs enfants, à se loger, à se déplacer, à prendre soin d’eux et de leurs anciens, à veiller à leur sécurité, à garantir l’accès au service public.

C’est ainsi que nous travaillons au quotidien pour rendre concrète la transition écologique et réduire les inégalités qui minent plus que jamais notre pays.

Aujourd’hui, nous sommes convaincus que tout ce qui nous motive et nous anime pour agir au niveau local peut et doit s’incarner dans un projet global, ambitieux pour la France, les Françaises et les Français.

Un projet qui répond aux attentes légitimes de nos compatriotes comme aux grandes évolutions du monde. Un projet où chacun peut vivre dignement de son travail. Un projet où l’école offre un bel avenir à nos enfants. Un projet où chacun peut se soigner près de chez lui. Un projet où les familles des classes moyennes et populaires retrouvent l’espoir et l’ascension sociale. Un projet où la transition écologique sera le fer de lance de la réindustrialisation du pays et de sa souveraineté. Un projet qui tient la promesse de la devise de la République : Liberté, Égalité, Fraternité et qui, en fidélité avec l’esprit des Lumières, réaffirme la laïcité comme principe de concorde, de respect et d’unité.

Un projet européen, résolument humaniste, profondément solidaire, radicalement écologique. Un projet qui rassemble.

Ce projet, nous souhaitons en débattre avec les Françaises et les Français, dans la sérénité et le respect que nous leur devons, loin des invectives, loin des caricatures, loin des vociférations et de la violence des extrémismes.

Ce projet social, écologiste et républicain doit être incarné. C’est tout l’enjeu de l’élection présidentielle.

Et pour porter ce projet, la vision, l’expérience, la détermination et le courage sont essentiels.

Maire, élue et réélue, de la plus grande ville de France, que tous nos territoires ont peuplée, qu’elle a profondément transformée, Anne Hidalgo, grandie dans les quartiers populaires de Lyon, devenue inspectrice du travail pour défendre les droits des salariés, Européenne reconnue, porte une vision claire de notre société, riche de sa diversité, apaisée, mobilisée face au défi climatique. Sa capacité à gérer les crises terroristes comme sanitaires, a partout été reconnue, en France comme à l’international où ses pairs l’ont portée à la Présidence des grandes villes du monde, tout comme sa détermination à porter et mener ses combats jusqu’au bout, notamment en obtenant le retour en France, bénéfique pour tous nos territoires, 100 ans après, des Jeux Olympiques et Paralympiques.

Pour nous, Anne Hidalgo représentera dignement la France et possède toutes les qualités pour être la prochaine Présidente de la République Française.

Nous l’appelons avec enthousiasme, conviction et promesse de soutien déterminé, à être candidate à l’élection présidentielle.

Ci-dessous la liste des premiers signataires.

Magali ADAM, Adjointe au Maire d’Elbeuf-sur-Seine (76)

Dominique ADENOT, Conseiller municipal de Clermont-Ferrand (63)

Lounes ADJROUD, Adjoint au Maire de Châtillon, conseiller départemental des Hauts-de-Seine (92)

Zohra AMIMI, Conseillère municipale de Rouen (76)

Catherine ANAVOIZARD, Conseillère municipale de Villeurbanne (69)

Alain ANZIANI, Maire de Mérignac, Président de Bordeaux Métropole (33)

Nathalie APPÉRÉ, Maire de Rennes, Présidente de Rennes Métropole (35)

Benoît ARRIVE, Maire de Cherbourg-en-Cotentin (50)

Michel ARROUY, Maire de Frontignan (34)

Viviane ARTIGALAS, Sénatrice des Hautes-Pyrénées (65)

Isabelle ASSIH, Maire de Quimper (29)

David ASSOULINE, Sénateur de Paris (75)

Marie ATINAULT, Conseillère municipale de Rouen, Vice-Présidente de la Métropole Rouen Normandie (76)

Martine AUBRY, Maire de Lille (59)

Nadège AZZAZ, Maire de Châtillon, conseillère régionale d’Ile-de-France (92)

Brigitte BAGES, Conseillère municipale d’Aureilhan (65)

Laurent BARON, Maire du Pré Saint-Gervais (93)

Christophe BERTUCAT, Adjoint au Maire de Clermont-Ferrand (63)

Martial BEYAERT, Maire de Grande Synthe et conseiller régional des Hauts de France (59)

Christine BEYSSI, Adjointe au Maire de Villeurbanne (69)

Olivier BIANCHI, Maire de Clermont-Ferrand, Président de Clermont Auvergne métropole (63)

Joël BIGOT, Sénateur du Maine-et-Loire (49)

Michel BISSON, Maire de Lieusaint, Président de Grand Paris Sud (77)

Florence BLATRIX CONTAT, Sénatrice de l’Ain (1)

Celia BLAUEL, Adjointe à la Maire de Paris (75)

Patrick BLOCHE, Adjoint à la Maire de Paris, membre honoraire du Parlement (75)

Nicole BONNEFOY, Sénatrice de la Charente (16)

Malika BONNOT, Maire-adjointe du 9ème arrondissement de Lyon (69)

Denis BOUAD, Sénateur du Gard (30)

Flavie BOUKHENOUFA, Adjointe à la Maire de Rennes (35)

Annie BOULON-FAHMY, Conseillère municipale de Rouen (76)

Mickaël BOULOUX, Maire de Le Rheu (35)

Pascale BOUSQUET-PITT, Adjointe au Maire de Bordeaux, conseillère régionale de Nouvelle-Aquitaine (33)

Dominique Bizat, Maire de Saint-Céré (46)

Matthieu BRASSE, Conseiller régional de Normandie (76)

Jean-Pierre BREUGNOT, Maire de Gouy, Vice président Métropole Rouen Normandie (76)

Dominique BRIAT, Conseillère départementale du Puy-de-Dôme (63)

Isabelle BRIQUET, Sénatrice de la Haute-Vienne (87)

Colombe BROSSEL, Adjointe à la Maire de Paris (75)

Charlotte BRUN, Adjointe au Maire de Lille (59)

Philippe BUISSON, Maire de Libourne (33)

Thomas CAILLOT, Adjoint au Maire d’Elbeuf-sur-Seine (76)

Renaud CALVAT, Conseiller départemental de l’Hérault (34)

Marion CANALÈS, Adjointe au Maire de Clermont-Ferrand (63)

Rémi CARDON, Sénateur de la Somme (80)

Nathalie CARDONA, Conseillère municipale de Pont-du-Château (64)

Marie-Arlette CARLOTTI, Sénatrice des Bouches-du-Rhône (13)

Luc CARVOUNAS, Maire d’Alfortville, Vice Président de la Métropole du Grand Paris (94)

Arnaud CATHERINE, Maire adjoint de Cherbourg-en-Cotentin, Vice-président de l’agglomération Le Cotentin (50)

Fanny CHAPPÉ, Maire de Paimpol (22)

Regis CHARBONNIER, Maire de Boissy-Saint-Léger (94)

Marie CHAVANON, Maire de Fresnes (94)

Kader CHEKHEMANI, Adjoint au Maire de Rouen (76)

Frédéric CHÉREAU, Maire de Douai (59)

Christiane CONSTANT, Conseillère municipale de Brignais, conseillère régionale d’Auvergne-Rhône-Alpes (69)

Helene CONWAY-MOURET, Sénatrice des Français de l’étranger, ancienne ministre (99)

Alexandra CORDEBARD, Maire du 10e arrondissement de Paris (75)

Jérôme COUMET, Maire du 13e arrondissement de Paris (75)

Benoît COURTIN, Maire de Ferrière-la-Grande, Vice-président de la Communauté d’agglomération Maubeuge Val de Sambre (59)

Yann CROMBECQUE, Adjoint au Maire de Villeurbanne, conseiller régional d’Auvergne-Rhône-Alpes (69)

Benoît CUVILLIER, Adjoint au Maire de Grande-Synthe (59)

Maxime DES GAYETS, Conseiller régional d’Ile-de-France (75)

François DAGNAUD, Maire du 19e arrondissement de Paris (75)

Isabelle DAHAN, Conseillère municipale de Bois-Colombes (92)

Christine DE CINTRÉ, Conseillère municipale de Rouen, conseillère métropolitaine de la métropole Rouen Normandie (76)

Hélène DE COMARMOND, Maire de Cachan (94)

Marie Pierre DE LA GONTRIE, Sénatrice de Paris (75)

Jean-François DEBAT, Maire de Bourg en Bresse (1)

Michaël DELAFOSSE, Maire de Montpellier, Président de Montpellier Méditerranée Métropole (34)

Ludovic DELESQUE, Conseiller régional de Normandie (76)

Benjamin DELRIEUX, Conseiller Régional de Nouvelle-Aquitaine (24)

Victor DENOUVION, Conseiller départemental de la Haute-Garonne (31)

Arnaud DESLANDES, Adjoint au Maire de Lille (59)

Gilbert-Luc DEVINAZ, Sénateur du Rhône (69)

Mamadou DIALLO, Conseiller municipal délégué de Rouen (76)

Dieynaba DIOP, Adjointe au Maire des Mureaux, conseillère régionale d’Ile de France (78)

Sylvie DONATI, Conseillère municipale de Villeurbanne (69)

Thibaut DROUET, Conseiller municipal de Rouen (76)

Marie DUCAMIN, Maire de Saint-Jacques-de-la-Lande (35)

Christian DUPESSEY, Maire d’Annemasse (74)

Laurent DUPORGE, Maire de Lievin (62)

Caroline DUTARTE, Conseillère départementale de Seine-Maritime (76)

Michele EDERY, Adjointe au Maire de Saint-Fons, conseillère métropolitaine de Lyon (69)

Lamia EL AARAJE, Députée de Paris (75)

Sondès EL HAFIDHI, Adjointe au Maire de Clermont-Ferrand (63)

Thierry FALCONNET, Maire de Chenôve, Vice-président de Dijon Métropole (21)

Rémi FÉRAUD, Sénateur de Paris (75)

Christelle FERON, Adjointe au Maire de Grand-Quevilly (76)

Martine FILLEUL, Sénatrice du Nord (59)

Clotilde FLAMANT, Conseillère municipale du 8ème arrondissement de Lyon (69)

Christophe FOUILLÈRE, Adjoint à la Maire de Rennes (35)

Michel FOURCADE, Maire de Pierrefitte-sur-Seine, conseiller départemental de Seine-Saint-Denis (93)

Stéphane FRIOUX, Adjoint au Maire de Villeurbanne (69)

Afaf GABELOTAUD, Adjointe à la Maire de Paris (75)

Loïc GACHON, Maire de Vitrolles (13)

Guillaume GAROT, Député de la Mayenne et conseiller régional des Pays de la Loire (44)

Laura GANDOLFI, Adjointe au Maire de Villeurbanne (69)

Emmanuelle GAZEL, Maire de Millau (12)

Hervé GILLÉ, Sénateur de la Gironde (33)

Jean Luc GLEYZE, Président du Conseil Départemental de la Gironde (33)

Sandrine GOMBERT, Maire de Petite-Forêt et conseillère régionale du Nord (59)

Charlotte GOUJON, Maire de Petit-Quevilly (76)

Emmanuel GREGOIRE, Premier adjoint à la Maire de Paris (75)

Marc GRICOURT, Maire de Blois, Premier Vice-président de la Région Centre-Val de Loire (41)

Jérôme GUEDJ, Conseiller régional d’Ile de France (91)

Sylvie GUILLAUME, Députée européenne

Antoine GUILLOU, Adjoint à la Maire de Paris (75)

Daniel GUIRAUD, Premier Vice-président du Conseil Départemental de Seine-Saint-Denis (93)

Florent GUITTON, Conseiller municipal d’Aubière, conseiller métropolitain de Clermont Auvergne Métropole (63)

Patrick HADDAD, Maire de Sarcelles (95)

Melouka HADJ MIMOUNE, Adjointe au maire de Villeurbanne (69)

Béatrice HAKNI-ROBIN, Adjointe à la Maire de Rennes (35)

Estelle HAMEL, Conseillère municipale de Cherbourg-en-Cotentin (50)

Laurence HARRIBEY, Sénatrice de la Gironde (33)

Mathieu HAZOUARD, Adjoint au Maire de Bordeaux, conseiller régional de la Nouvelle-Aquitaine (33)

Dominique HEBERT, Adjoint au Maire de Cherbourg-en-Cotentin (50)

Lori HELLOCO, Premier Adjoint au Maire de Flers, conseiller départemental de l’Orne (61)

Florence HÉROUIN LÉAUTEY, Adjointe au Maire de Rouen, conseillère départementale de Seine-Maritime (76)

Olivier JACQUIN, Sénateur de Meurthe-et-Moselle (54)

Pierre JANNIN, Conseiller municipal de Rennes (35)

Victoire JASMIN, Sénatrice de la Guadeloupe (97)

Jules JOASSARD, Conseiller municipal de Sérézin-du-Rhône (69)

Bernard JOMIER, Sénateur de Paris (75)

Nicaise JOSEPH, Adjointe au Maire de Clermont-Ferrand (63)

Thierry JOUENNE, Maire de Sahurs (76)

Chantal JOURDAN, Députée de l’Orne (61)

Pierre JOUVET, Maire de Saint-Vallier, Président de la communauté de communes DrômArdèche (26)

Patrick KANNER, Sénateur du Nord, Président du groupe socialiste, écologiste et république du Sénat (59)

Bertrand KERN, Maire de Pantin (93)

Eric KERROUCHE, Sénateur des Landes (40)

Claudine KHATCHADOURIAN, Conseillère municipale de Clermont-Ferrand (63)

Jonathan KIENZLEN, Conseiller régional d’Ile-de-France (94)

Mathieu KLEIN, Maire de Nancy, Président de la métropole du Grand Nancy (54)

Lucie KOCEVAR, Adjointe au Maire de Fameck (57)

Pénélope KOMITES, Adjointe à la Maire de Paris (75)

Delphine LABAILS, Maire de Périgueux (24)

Elizabeth LABAYE, Conseillère municipale de Rouen (76)

André LAIGNEL, Maire d’Issoudun (36)

Hugo LANGLOIS, Maire d’Amfreville-la-Mivoie (76)

Philippe LE GOFF, Maire de Guingamp (22)

Jean-Claude LEBLOIS, Président du Conseil Départemental de la Haute-Vienne (87)

Eric LEJOINDRE, Maire du 18e arrondissement de Paris (75)

Marie-Christine LEMARDELEY, Adjointe à la Maire de Paris (75)

Claudine LEPAGE, Sénatrice des Français établis hors de France (99)

Luc LESIEUR, Conseiller Métropolitain Rouen Métropole Normandie (76)

Véronique LEVIEUX, Adjointe à la Maire de Paris (75)

Michel LIEBGOTT, Maire de Fameck, président de communauté d’agglomération du Val de Fenschet, Député honoraire (57)

Audrey LINKENHELD, Première adjointe au maire de Lille et Vice-Présidente de la Métropole Européenne de Lille (59)

Jean-Jacques LOZACH, Sénateur de la Creuse (23)

Gerard LURÇON, Maire de Saint-Germain-du-Corbéis (61)

Victorin LUREL, Sénateur de la Guadeloupe (97)

Line MAGNE, Maire de Moissy-Cramayel (77)

Antonin MAHÉ, Conseiller municipal de Paimpol (22)

Philippe MAITRIAS, Premier Adjoint au Maire de Cournon-d’Auvergne (63)

Marie-Andrée MALLEVILLE, Adjointe au Maire de Rouen (76)

Christine MANDON, Maire d’Aulnat (63)

Abdelkrim MARCHANI, Conseiller municipal de Rouen, Vice Président de la métropole Rouen Normandie (76)

Didier MARIE, Senateur de la Seine Maritime, conseiller départemental d’Elbeuf (76)

David MARTI, Maire du Creusot, Président de la communauté urbaine Creusot Montceau (71)

Jacques MARTIAL, Adjoint à la Maire de Paris (75)

Fabrice MATTEUCCI, Conseiller municipal de Caluire (69)

Nicolas MAYER-ROSSIGNOL, Maire de Rouen, Président de la Métropole Rouen Normandie (76)

Slim MAZNI, Conseiller municipal de Tarare (69)

Peggy MAZZERO, Conseillère régionale Grand Est (57)

Amin MBARKI, Conseiller municipal à Montreuil (93)

Nicole MENDY, Conseillère municipale de Châtillon (92)

Djoudé MERABET, Maire d’Elbeuf-sur-Seine, Vice président Metropole Rouen Normandie (76)

Georges MÉRIC, Président du Conseil départemental de la Haute-Garonne (31)

Nadia MEZRAR, Maire de Saint-Pierre-lès-Elbeuf (76)

Jean Jacques MICHAU, Sénateur de l’Ariège (9)

Ali MOHAMED AHAMADA, Adjoint au maire de Villeurbanne (69)

Jacques MOIGNARD, Maire de Montech (82)

Franck MONTAUGÉ, Sénateur du Gers (32)

Laurence MOULIN, Première Adjointe de Corbas (69)

Adrien NAIZET, Conseiller municipal de Rouen (76)

Christophe NAJDOVSKI, Adjoint à la Maire de Paris (75)

Yohann NÉDÉLEC, Adjoint au Maire de Brest (29)

Nicolas NORDMAN, Adjoint à la Maire de Paris (75)

Bruno NOUALI, Adjoint à la maire de Petit-Quevilly (76)

Henri OCTAVE, Maire de Gandrange (57)

Luce PANE, Maire de Sotteville-lès-Rouen (76)

Sophie PANTEL, Présidente du Conseil Départemental de la Lozère (48)

Marie Christine PARROT, Conseillère municipale de Paimpol (22)

Germinal PEIRO, Président du Conseil Départemental de la Dordogne (24)

Eric PENSO, Maire de Clapiers, Vice-président de Montpellier Méditerranée Métropole (34)

Eric PLIEZ, Maire du 20e arrondissement de Paris (75)

Olivia POLSKI, Adjointe à la Maire de Paris (75)

Pascal PRAS, Maire de Saint-Jean-de-Boiseau (44)

Angèle PRÉVILLE, Sénatrice du Lot (46)

Audrey PULVAR, Adjointe à la Maire de Paris et conseillère Régionale d’Ile-de-France (75)

Michaël QUERNEZ, Maire de Quimperlé (29)

Pierre RABADAN, Adjoint à la Maire de Paris (75)

François RAGE, Maire de Cournon-d’Auvergne (63)

Valentin RASSE LAMBRECQ, Conseiller municipal de Rouen, conseiller départemental de Seine-Maritime (76)

Laurence RENOU, Adjointe au Maire de Sotteville-lès-Rouen, vice-présidente de la Métropole Rouen Normandie (76)

René RÉTHORÉ, Maire de Nandy (77)

Bertrand RINGOT, Maire de Gravelines (59)

Sylvie ROBERT, Sénatrice d’Ille-et-Vilaine (35)

Frédéric ROIG, Pégairolles-de-l’Escalette (34)

Gilbert ROGER, Sénateur de la Seine Sain-Denis (93)

Carine ROLLAND, Adjointe à la Maire de Paris (75)

Johanna ROLLAND, Maire de Nantes et Présidente de Nantes métropole (44)

Jean-Luc ROMERO MICHEL, Adjoint à la Maire de Paris (75)

Chantal RONSIN, Conseillère municipale de Cherbourg-en-Cotentin (50)

Margaux ROUCHET, Conseillère régionale Hauts de France (59)

Nicolas ROULY, Maire de Grand-Quevilly (76)

Fabrice ROUSSEL, Maire de la Chapelle-sur-Erdre (44)

Sandrine RUNEL, Adjointe au Maire de Lyon (69)

Pierre SABATIER, Conseiller municipal de Clermont-Ferrand (63)

Benjamin SAINT-HUILE, Maire de Jeumont (59)

Isabelle SANTIAGO, Députée du Val-de-Marne, conseillère départementale (94)

Sylvaine SANTO, Maire de Roncherolles-sur-le-Vivier (76)

Maxime SAUVAGE, Adjoint au Maire du 20e arrondissement de Paris (75)

Sébastien SÉMERIL, Adjoint au maire de Rennes (35)

Paul SIMONDON, Adjoint à la Maire de Paris (75)

Nicolas SORET, Maire de Joigny (89)

Sileymane SOW, Adjoint au maire de Rouen (76)

Lucien STANZIONE, Sénateur du Vaucluse (84)

Jean-Pierre SUEUR, Sénateur du Loiret, ancien ministre (45)

Eric SWARTVAGHER, Conseiller municipale de Paimpol (22)

Agnès TAVARD, Adjointe au Maire de Querqueville (50)

Karen Taieb, Adjointe à la Maire de Paris (75)

Amel TEBESSI, Adjointe au Maire de Le Rheu (35)

Rachid TEMAL, Sénateur du Val d’Oise, conseiller régional d’Ile-de-France (95)

Jean Pierre THEVENOT, Maire de Cany-​Barville (76)

Jean-François TIMMERMAN, Conseiller Métropolitain Rouen-Normandie (76)

Anouch TORANIAN, Adjointe à la Maire de Paris (75)

Selene TONON, Conseillère municipale de Rennes (35)

David TRAVERS, Adjoint au Maire de Rennes (35)

Yannick TRIGANCE, Conseiller régional Ile-de-France (93)

Stéphane TROUSSEL, Président du Département de la Seine-Saint-Denis (93)

Jérôme UCHAN, Maire de Lombrès (65)

Laurent UGHETTO, Conseiller départemental de l’Ardèche, ancien président du département (7)

Cédric VAN STYVENDAEL, Maire de Villeurbanne (69)

Claudine VASSAS MEJRI, Maire de Castries (34)

François VAUGLIN, Maire du 11e arrondissement de Paris (75)

Sarah VAUZELLE, Adjointe au Maire de Rouen (76)

Jean-Marc VAYSSOUZE-FAURE, Maire de Cahors (46)

Dominique VERSINI, Adjointe à la Maire de Paris (75)

Christophe VIAL, Maire de Saint-Genès-Champanelle (63)

Roger VICOT, Maire de Lomme, conseiller départemental du Nord, vice-président de la Métropole Européenne de Lille (59)

Jean-Claude VILLEMAIN, Maire de Creil, président de l’Agglomération Creil Sud Oise (60)

Sébastien VINCINI, Maire de Cintegabelle, conseiller départemental de Haute-Garonne (31)

Michaël WEBER, Maire de Woelfling lès Sarreguemines, conseiller régional du Grand Est (57)

Ariel WEIL, Maire de Paris Centre (75)

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Société

La PMA prépare le terrain pour la GPA en créant des « parents » d’intention

La France importe du droit californien le concept de « parent d’intention », indispensable pour légaliser la GPA.

Un couple de femmes ne peut pas avoir d’enfant. Une des deux femmes peut être la mère d’un enfant qu’elles élèvent ensemble, mais elles ne seront jamais toutes les deux la mère de cet enfant. C’est naturellement impossible et la loi relative à la bioéthique adoptée par le Parlement le 29 juin avec son article 1 consacrant la « PMA pour toutes » n’y change rien. Aussi prétentieuse que soit la société bourgeoise, elle n’est pas au-dessus de la nature, et elle ne le sera jamais.

Ce qui change par contre, c’est qu’il sera maintenant possible d’inscrire à l’état civil un enfant en prétendant qu’il a (soit-disant) deux mères. Le texte de loi prévoit une reconnaissance conjointe de l’enfant à naître devant notaire. Autrement dit, deux femmes se rendront devant un notaire pour exprimer qu’elles ont l’intention d’être toutes les deux reconnues légalement comme mères d’un enfant à venir.

Les décrets d’application ne sont pas encore prêts, mais on sait déjà que cela va être un immense bouleversement juridique et anthropologique. En effet, le droit de la filiation est censé encadrer l’existence naturelle des familles, de manière à faire concorder la réalité naturelle avec les besoins d’organisation de la société. C’est, au sens strict, l’objet même du droit, des lois, de la légalité. Aucune société démocratique ne peut fonctionner sans un tel système juridique encadrant et déterminant ce qui est possible ou non, ce qui est authentique ou non, ce qui est reconnu ou non, ce qui est interdit ou limité, etc.

En l’occurrence, en ce qui concerne le droit de la filiation, il y a les concepts naturels de père et de mère pour déterminer qu’un enfant est né de telle mère et de tel père, et qu’il s’agit là de sa filiation, conformément à la nature. En raison de la complexité des rapports humains, le droit a prévu de multiples aménagements à ce principe de la filiation, avec notamment le concept indispensable de parents adoptifs (visant à remplacer les parents naturels manquants). Il y a aussi la possibilité que la filiation paternelle (et plus rarement maternelle) soit vacante (avec la mention né ou née de père inconnu).

Des entorses à la réalité ont déjà été admises historiquement (ce qui est contestable socialement), mais il a été établi comme garde fou le principe de vraisemblance biologique de la filiation. Cela est vrai depuis le Code Napoléon, à l’origine du droit moderne, et cela avait été surtout précisé avec les lois bioéthiques de 1994 et de 2011 en raison de la généralisation de l’aide médicale à la procréation (ou PMA) avec donneur.

Dans le cadre d’une fécondation avec un donneur (dans le cas où le concubin d’une femme a un problème médical rendant impossible la fécondation naturelle), il a été établi que l’homme en question pouvait se substituer légalement au donneur en étant inscrit comme père à l’état civil de l’enfant, bien qu’il ne soit pas le père naturel. Cela devait être conforme au principe de vraisemblance, afin d’encadrer les choses, d’en limiter la portée à des cas très précis pour ne pas faire n’importe quoi.

Ce qui change avec la nouvelle loi bioéthique de 2021, c’est que ce principe de vraisemblance biologique vol en éclat et qu’on pourra légalement faire n’importe quoi. Il est maintenant assumé que la filiation puisse être inscrite en dehors de toute réalité naturelle avec la possibilité d’inscrire une deuxième « mère » à l’état civil d’un enfant.

Pour permettre cela, il n’y a pas d’autre choix que d’adopter le concept issu du droit californien de parent d’intention. C’est ni plus ni moins ce que signifie la reconnaissance mutuelle devant notaire prévu par la nouvelle loi. Deux femmes se déclareront a priori comme mère, comme ayant l’intention d’être mère d’un enfant à venir.

C’est, au sens strict, le passage du droit de la filiation vers le droit commercial. On passe d’une inscription légale encadrant la réalité naturelle de la naissance d’un enfant à l’établissement d’un contrat de propriété d’un enfant.

Partant de là, il n’y a plus aucune raison d’interdire la GPA (gestation pour autrui) et c’est précisément ce que consacre le droit californien qui autorise la GPA.

Il faut bien voir ici que cette notion de parent d’intention est absolument décisif en ce qui concerne la légalité ou non de la GPA. Nous avions étudié cela en détail dans plusieurs articles consacrés à des faits de droits récents où la légalité a été prise d’assaut par des juges, de manière antidémocratique (ici ou ).

Il y a eu notamment ce cas très grave en 2019 où la Cour de cassation a littéralement écrasé l’article 47 du code civil, à propos justement de la vraisemblance des actes de naissance. La cour de cassation, la plus haute instance juridique du pays, avait reconnu l’existence de « parents d’intention », alors que cela est normalement illégal en droit français.

C’était une première salve permettant la reconnaissance de GPA pratiquées à l’étranger en toute illégalité au regard du droit français. Il y a maintenant une nouvelle étape qui a été franchie en France puisque la base même permettant la GPA, le concept de « parent d’intention », est reconnue concrètement par la loi.

Les libéraux n’auront plus besoin de contourner la loi française, ils l’ont carrément modifié, dans le plus grand déni de la société elle-même qui regarde ça de loin, sans rien dire ni chercher à comprendre. C’est un véritable hold-up démocratique, un nouveau coup d’État au moyen du Droit lui-même, pour permettre la légalisation de la GPA dont la société française ne veut pourtant pas entendre parler.

C’est un véritable coup dur, car la bataille contre la GPA va dorénavant être très difficile à mener, les libéraux ayant tellement préparé le terrain en leur faveur. Seule une Gauche forte et massive, solidement ancrée dans ses principes historiques, sera à la hauteur pour faire face à cette offensive du turbo-capitalisme consacrant la marchandisation des enfants.