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Les animaux subissent massivement la sécheresse

Les animaux paient déjà la facture.

Le réchauffement climatique est une catastrophe écologique d’aujourd’hui, pas de demain. C’est une chose tout à fait concrète et immédiate pour beaucoup d’animaux sauvages et d’insectes qui subissent la sécheresse de plein fouet en Europe de l’Ouest.

Si pour les humains, la contrainte (normalement) pour l’instant est de ne pas laver sa voiture et, pour les moins individualistes, de limiter le temps sous la douche, pour nombre d’animaux sauvages en revanche, c’est déjà la survie qui se joue.

Il faut penser aux petits animaux, tels les campagnols, les hérissons, les écureuils, qui sont attachés à un petit territoire et qui ne peuvent pas forcément parcourir des distances importantes ou du moins suffisantes. Trouver de l’eau en cette période et échapper à la chaleur devient un problème vital.

Tous les animaux ne sont pas aussi vulnérables, comme l’explique par exemple un technicien forestier de l’ONF à Ouest-France. Mais il y a forcément des conséquences d’une manière ou d’une autre :

« Les grands animaux, comme les cerfs, les chevreuils ou les sangliers sont plus résistants. Ils vont se cacher, trouver des astuces et manger de l’herbe. En revanche, les petits faons de chevreuil ou de biche peuvent trouver des carences, car le lait de la mère ne sera pas assez nutritif si elle ne trouve pas assez de nourriture. En ce moment, c’est la période de croissance et le risque de carence est élevé. »

En plus de la sécheresse, la chaleur devient elle-même un problème, provoquant un stress physiologique très important chez la plupart des espèces. Les arbres et la végétation en général maintiennent normalement des écosystèmes locaux produisant des îlots de fraîcheurs et d’humidité, mais cela fonctionne très mal lors d’épisodes de canicule. Surtout s’ils sont répétés. Les arbres développent une sorte d’auto-protection (en arrêtant la photosynthèse) et l’écosystème garantissant une certaine fraîcheur est perturbé.

Il en est de même pour l’alimentation : non seulement des végétaux meurent asséchés, mais même avant cela, ils ne contiennent plus en ces temps de sécheresse la quantité d’eau qui permet habituellement l’hydratation d’animaux.

En fait, il y a à chaque fois des réactions en chaîne lorsque la nature est perturbée. Autre exemple : fin juillet dans les Alpes-Maritimes, le centre local de soin de la faune sauvage explique recueillir nombre de martinets et chauves-souris dénutris. Non pas déshydratés à cause de l’eau manquante, mais bien dénutris, car les insectes qu’ils mangent, eux manquant d’eau, meurent ou ne naissent pas. C’est d’ailleurs un problème déjà bien connu à cause des pesticides, et chaque années les campagnes victimes de l’agriculture intensive sont bien trop silencieuses en l’absence d’oiseaux.

La sécheresse des sols est également un problème pour beaucoup d’insectes, comme l’explique à la presse locale une bénévole de Indre Nature :

« Beaucoup d’espèces faisant leur chrysalide en terre et lorsqu’il ne pleut pas, celles-ci se dessèchent. On assiste ainsi à beaucoup moins d’émergences que par le passé. Même pour des espèces aussi communes que l’argus bleu-nacré, dont je n’ai vu aucun spécimen cette année. »

Il est évident par ailleurs que les espèces d’amphibiens et de batraciens, qui vivent entre terre et eau, sont directement touchées par l’asséchement des plans et cours d’eau.

Il faut penser aussi, bien qu’ils soient souvent oubliés, aux poissons. En la matière, c’est une catastrophe dans les cours d’eau français en ce mois d’août 2022. Il suffit de lire n’importe quel titre de presse local pour voir un ou des articles terrifiants à ce sujet, avec des rivières desséchées, des bout de la Loire se traversant à pied, et donc des poissons agonisants par manque d’eau ou d’oxygène, ou en raison de la température trop élevée de l’eau, ou encore à cause de la prolifération d’algues toxiques permise par le réchauffement climatique.

Il faut penser aussi aux animaux domestiques qui subissent pour beaucoup un grave stress en raison de la chaleur, surtout pour ceux vivant enfermés dans des appartements mal isolés. Mais le pire concerne évidement les animaux des refuges, qui déjà vivent une situation terriblement difficile là où ils sont, mais en plus subissent encore plus la chaleur, car les infrastructures ne sont malheureusement pas adaptées, faute de moyen et de bénévoles.

Le pire, c’est que tout cela ne résulte pas seulement d’un (grave et long) épisode saisonnier de canicule en France. En fait, la sécheresse dure depuis l’hiver, avec en moyenne en France un déficit de précipitations de 20% par rapport à ce qui était attendu. Le printemps à été particulièrement sec, le troisième le plus sec depuis l’établissement des relevés et statistiques météorologiques.

La question n’est plus de limiter ou de sauver quelques meubles face au réchauffement climatique. C’est déjà bien trop tard, la donne a entièrement changé et la planète sur laquelle nous vivons n’est d’ores et déjà plus la même.

L’écocide est en cours, avec les animaux en première ligne. Il faut maintenant une nouvelle génération d’humains faisant table rase du passé et la première étape pour cela est de se tourner vers les animaux. Pour reconnaître les gens qui valent la peine, il y a donc un critère très simple aujourd’hui : il y a ceux qui sont révoltés jusque dans leur chair par la situation des animaux face à la sécheresse, et puis il y a les autres, minables résidus d’une civilisation qui se meurt.

Et ces résidus minables forment pour l’instant encore la quasi totalité de la population.

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A suivre la presse régionale, la vague historique d’abandons se confirme

L’ampleur est bien historique.

Il y a lieu de se pencher sur la presse locale, car elle est encline à parler de tel ou tel refuge, d’autant plus que c’est l’été et qu’il y a une tendance à élargir la gamme des sujets afin de trouver quelque chose à dire.

La question des abandons y est bien présente. Rien que pour les dernières 24 heures, on trouve de nombreuses choses. A Toulouse une femme criminelle fait attacher son chien à un portail isolé de la SPA avec une laisse de un mètre et une muselière, résultat personne ne le voit et il meurt de soif. Un abandon fait « discrètement » qui est une règle bien connue : pour n’avoir rien à régler en frais administratifs, les animaux sont abandonnés devant les locaux voire balancés au-dessus des grillages.

Le refuge SPA du Dauphiné est surchargé, la situation est dans le rouge niveau abandons dans le Nord, le nombre d’abandons explose dans la Drôme, le refuge du Versoud en Isère est déjà saturé tout comme celui de la SPA Marseille Provence et deux de l’Allier,

La situation est pareille au Luxembourg et là-bas aussi l’origine du problème est présentée comme les achats compulsifs de chiens et de chats pendant la pandémie.

Tout ce phénomène doit encore bien être étudié, les processus bien cernés. Il faudra notamment étudier l’impact sur les refuges, qui ne pourront jamais continuer comme cela alors qu’ils étaient déjà tous dans une situation limite.

Cependant, il faut bien saisir que l’aspect principal est celui d’une faillite historique. Les gens auraient pu, auraient dû profiter de la situation de pandémie pour aller dans le sens d’une remise en cause du capitalisme et du mode de vie qui va avec. Ils ne l’ont pas fait et se sont comportés comme de misérables consommateurs égocentriques aux tendances criminelles.

Cela se lit évidemment aussi dans les comportements anti-sociaux qui se généralisent. La question animale sert toutefois de grand révélateur et elle montre la faillite d’une génération, l’incapacité à réponde à un défi historique. La facture va être immensément salée pour une telle régression. Le monde pourrait être un paradis, chaque jour on apporte davantage de bûches au brasier infernal qui rend ce monde invivable, rempli de tourments et de souffrances.

La question animale montre que tout le fond est pourri. Ce n’est même pas que la question collective est incomprise ou niée, c’est carrément la reconnaissance même de la sensibilité qui est niée. Des êtres vivants se voient ôtés toute dignité avec une froideur terrifiante. La société fabrique des criminels en série.

Comment alors espérer que les choses partent dans le bon sens si tout se tend en raison d’une crise mondiale qui ne peut que s’approfondir et s’amplifier? Et quel dégoût, et quelle colère, et quel sentiment d’impuissance face à tout cela.

Cela témoigne du fait que face au capitalisme il faut un esprit de rupture à la hauteur, que sans cela, on est happé dans l’indifférence et le relativisme. On laisse passer une chose, deux choses, trois choses… Et on est happé par le capitalisme, sans vraiment le remarquer, puis en l’acceptant.

Le bilan de cette vague d’abandons va être odieux et cela va être un choc, tout comme sera un choc l’effondrement de nombre de refuges. Déjà que la situation était mauvaise, là on va dans le sens d’une régression à grande échelle.

Et en fermant la porte à la question animale alors qu’il fallait l’ouvrir en grand, la société française choisit le camp de maintenir les choses en état coûte que coûte. Elle se précipitera d’autant plus aisément dans le militarisme et le bellicisme, dans la guerre pour le repartage du monde.

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Fermeture des refuges du Mont-Blanc: une mesure collective impérative

C’est le collectivisme qui doit primer.

Depuis plusieurs années, le maire de Saint-Gervais-les-Bains, connu pour ses prises de parole grandiloquentes, se fait remarquer par des sorties médiatiques à l’encontre de randonneurs qui tentent l’ascension du Mont-Blanc sans aucune préparation physique et avec des équipements plus que légers.

Il faut dire que l’afflux toujours plus grand de touristes dans la vallée du Mont-Blanc s’accompagne de personnes qui pensent l’ascension du toit de l’Europe à portée de main… Comme ce jour d’été 2019 où un ancien commando marine britannique avait voulu grimper sur le toit de l’Europe accompagné de son rameur de musculation… qu’il abandonna finalement.

Bref, on nage en plein délire. Il n’est pourtant pas compliqué de comprendre qu’une ascension à 4 800 mètres d’altitude, soit près de 2 500m de dénivelés pour 11 h d’ascension à travers des chemins escarpés et des glaciers n’a rien d’anodin, cela impliquant un type de matériel et une préparation physique et mentale minimale.

Et cela d’autant plus que dans le contexte du réchauffement climatique qui voit se succéder canicules et sécheresses depuis de nombreuses années, le Mont-Blanc et plus généralement les Alpes subissent d’importants changements, certains parlent même d’« effondrement ».

Ce qui est d’ailleurs concret puisqu’avec la fonte à vitesse grand V des glaciers d’altitude mais aussi du permafrost (cette couche intérieure de montagne en permanence gelée et faisant office de ciment), les éboulements n’en finissent pas et présentent de graves dangers pour les alpinistes.

Pour le seul mois de juin, la Mer de glace a par-exemple perdu 3,5 m d’épaisseur, ce qui rappelle que les Alpes se réchauffent en moyenne plus et plus vite que le reste du globe, sous l’effet de la diminution de l’albédo avec la fonte des glaciers.

Et pourtant, il y a toujours une foule d’inconscients qui s’imaginent être au-dessus des autres et des risques et qui y vont quand même, en étant mal équipés, se comportent mal et polluent la montagne. Si le problème n’est pas nouveau et ne concerne pas seulement les conditions climatiques, celles-ci amènent le cynisme de la situation à son paroxysme.

Ainsi, ce jeudi 4 août, Jean-Marc Peillex, le maire de la commune de Saint-Gervais en Haute-Savoie a publié un communiqué de presse menaçant d’un arrêté municipal informant les candidats à l’ascension du Mont-Blanc qu’ils devraient payer une caution de 15 000€ en raison de la dangerosité de la montagne à cause des conditions climatiques.

En réalité, il est impossible pour un maire d’appliquer une telle mesure et c’est pourquoi Jean-Marc Peillex a surtout pris la décision de fermer les deux refuges permettant de faire l’ascension par la voie normale en plusieurs jours.

C’est qu’actuellement la majorité des guides de haute-montagne locaux ont suspendu leurs activités sur les courses sujettes à de nombreuses instabilités, éboulements, ponts de neiges fragiles, trous et crevasses anormalement découvertes.

Seuls les itinéraires où la roche est liée au permafrost sont concernés, soit au dessus de 2000m, dans l’environnement des glaciers.

Le maire n’a évidemment pas le pouvoir de demander une telle caution, mais l’arrêté symbolique était sensé montrer le coût potentiel de cette inconscience à la collectivité et aux proches : un secours représente en moyenne 10 000€, en cas de décès on rajoute 5 000€ de sépulture.

Suite à cela, Jean-Marc Peillex a fini par prendre la décision de fermer le refuge du Goûter et celui de Tête Rousse, les refuges étant sous administration municipale. Cette mesure présentée comme quelque chose d' »autoritaire » relève pourtant du strict bon sens, du bon sens collectif.

Car cette mesure de fermeture, c’est le cri d’alarme de la société face à des comportements produits par une société de consommation où l’individu se pense roi et au-dessus de tout, y compris et surtout au dessus de la Nature…

Évidemment cela ne doit pas être un prétexte à une mise en avant romantique des origines de l’alpinisme marquée par une approche aristocratique, mais à un bon en avant vers le collectivisme qui doit être aux postes de commandes des valeurs de la société.

Face aux effets du réchauffement climatique, il n’est plus question de se penser comme un individu libre de tout, plus question de parler de libre-arbitre, mais de faire en sorte que la collectivité se répare elle-même en se réintégrant correctement dans la Nature.

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Abandon d’animaux : l’été 2022 s’annonce terrifiant

Il faudra absolument analyser le phénomène.

Il n’y a en soi rien de nouveau dans le phénomène de l’abandon durant l’été des animaux définis comme animaux de compagnie. Cependant, l’époque a changé ; à moins d’être aveugle, on voit bien, on sent bien qu’une séquence historique totalement nouvelle s’est ouverte au début de l’année 2020. Pour cette raison, il serait erroné de ne pas voir en l’accroissement du nombre d’animaux abandonnés cet été 2022 autre chose qu’un simple ajout quantitatif.

On en a une preuve d’ailleurs avec le fait que les refuges connaissent déjà une saturation au tout début du mois d’août, un aspect essentiel qu’il faudra bien analyser. Il y a un saut qualitatif, une digue qui a cédé, un changement fondamental de la situation des animaux de compagnie. Il y a, tout simplement, une crise.

Il faudra impérativement que, durant le mois de septembre, il y ait une étude approfondie de ce phénomène. Il le faut, parce qu’une situation nouvelle exige une compréhension nouvelle, sans quoi on perd tous les enjeux. Qui veut aider les animaux doit comprendre la nature du processus en cours, sans compter que c’est un processus de portée générale par ailleurs, puisque pour le dire simplement, tout se casse la gueule.

Ce qu’on risque en tout cas déjà, c’est l’effondrement structurel des refuges. Cette tendance était déjà apparue concrètement ces derniers mois, car les gens des refuges sont à bout et sans le sou. Mais là il est possible que ce soit le coup de grâce et que la situation soit celle d’un effondrement de grande portée, avec la disparition de nombreuses structures, dans des proportions marquantes.

Il faut noter aussi que la vague d’abandons est un échec complet de toutes les campagnes pédagogiques effectuées en ce sens depuis plusieurs années. Il n’y aucune avancée concrète alors que le problème est connu, médiatisé, dénoncé. Et non seulement il n’y a aucune avancée, mais on recule. Il y a un problème de fond, mais encore une fois la situation a changé et on ne peut pas regarder les choses avec les lunettes du passé, ne serait-ce que celles d’il y a deux ans.

La question de fond est très vraisemblablement, mais justement il faut le vérifier, que les abandons sont liés aux achats compulsifs des périodes de confinement. Il faut absolument savoir si c’est le cas. SI c’est le cas, alors il faut partir du principe que les gens n’ont rien compris à la signification mondiale de la pandémie, à sa signification écologique, et ont décidé de se comporter comme des barbares individualistes ultra-capitalistes. Cela veut dire que c’est le désastre.

SI ce n’est pas le cas, alors il faut voir dans quelle mesure ce n’est pas le cas et si les gens ayant pris des animaux de compagnie pendant le confinement ont établi un nouveau rapport aux animaux. Après tout, cela pourrait être possible : les gens auraient alors compris que la pandémie était l’expression du dérèglement de l’équilibre naturel sur Terre par une humanité au mode de vie capitaliste destructeur… et ils comprendraient l’importance des animaux.

Il ne faut toutefois pas se faire d’illusions, c’est bien plus le désastre qui semble être l’arrière-plan d’une situation de crise sans pareil pour les refuges pour animaux. Car là on semble atteindre la situation où il n’est plus possible de s’en sortir et où l’effondrement des structures, telles des dominos, semble inéluctable. Il est évident que la situation des refuges d’ici décembre 2022 aura totalement changé en France.

C’est un tournant et un mauvais tournant, un de plus !

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Laisser mourir de soif et de faim un chien en été = une amende

Cette société est ignoble, sa justice une injustice.

Un chien de type malinois

C’est une décision de justice à l’image de la « justice » dans la société française : coupée du peuple, formelle, se désintéressant de pousser les choses dans le bon sens, froide, indigne, etc.

Et si une telle chose est vraie au sujet des animaux, c’est aussi à cause des gens comme L214, le Parti animaliste, Aymeric Caron et autres affabulateurs prétendant que la cause animale progresse alors que leur propre obsession, c’est leur propre plan de carrière et rien d’autre.

Car qui connaît réellement la situation sur le terrain sait que l’indifférence prédomine, alors que la barbarie continue de s’installer. Le capitalisme végétalien n’est qu’un marché de plus, qui ne change rien à l’affaire. Et l’affaire de Carrières-sous-Poissy est emblématique de ça.

Elle est ignoble. Il s’agit d’un chien dénomme Pixel, qui a trois ans. C’est un Malinois, c’est-à-dire un chien de berger qui a été récupéré par l’armée, la police et le sociétés de gardiennage. Et on sait que dans ce dernier milieu, les chiens sont un outil de travail, les actes de maltraitance sont innombrables, car les chiens sont simplement « stockés » en-dehors des heures de travail.

C’est là ce qui s’est passé. Le maître-chien « stockait » le chien dans une voiture, puis il a fini par ne plus venir. L’animal est alors mort de soif et de faim en plein été. La police avait été prévenue entre-temps, mais elle s’est dédouanée sur une association de la protection animale, et rien n’a été fait pour sauver l’animal.

Il a fallu l’odeur du cadavre en plein été pour que quelque chose soit fait. Et le procès a été pareillement indifférent et expéditif : le coupable, qui n’est même pas venu au procès, a écopé… d’une amende. Elle s’élève à 12 euros par jour durant 150 jours. Cela fait 1800 euros à payer en cinq mois.

Il a également, pour la forme encore, été condamné à une interdiction à vie de posséder un animal. Autrement dit : on met une amende au type pour le « calmer » et on le met de côté, circulez il n’y a rien à voir. Voilà comment cela se passe à la toute fin juillet au tribunal correctionnel d’Évry-Courcouronnes.

Et des exemples comme ça, il y en a d’autant plus que, la plupart du temps, l’injustice passe inaperçue. Les associations de protection animale peuvent manquer de tout, les centres de soins ne pas exister ou fermer, c’est la même totale indifférence de la part d’une société qui ne pense qu’à consommer.

Il n’y a, de fait, rien à sauver dans une telle civilisation en perdition. Il faut se confronter à elle de manière complète et élaborer un contre-projet civilisationnel, le Socialisme. La situation des animaux montre bien que sans changement total, rien n’est possible.

La question animale est d’ailleurs brûlante, c’est cela aussi qui explique l’indifférence à la question animale – et dans cette indifférence il faut placer ceux qui veulent juste avoir la conscience tranquille et se mettent à l’écart des McDonald’s, sans vouloir les supprimer. Avec les animaux, pour les animaux, on est une partie du problème ou de la solution, il n’y a rien entre les deux et ceux qui ne sont pas à la hauteur se démasquent impitoyablement de par l’ampleur des faits, de la réalité.

Les générations futures, après un inévitable bouleversement d’immense ampleur, nous regarderont comme des barbares, des criminels, des monstres.

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Pétition européenne pour des cosmétiques sans expérimentation animale

La barre du million n’est pas loin.

Agauche.org a le triste privilège d’être le seul média à gauche qui dénoncé régulièrement l’expérimentation animale, dans un pays où l’indifférence pour les animaux est massive. Il y a ici pour cet aspect précis quelque chose d’étrange et de logique en même temps.

Étrange, car la France n’a jamais connu d’opposition d’envergure à l’expérimentation animale, contrairement à l’Allemagne, l’Angleterre ou l’Italie. Au pays de Claude Bernard, l’utilisation des animaux pour « essayer » de trouver quelque chose est considéré comme tout à fait dans l’ordre des choses. Il y a ici une particularité française très marquée.

Logique, car l’Union européenne a prétendu depuis plusieurs années avoir mis fin à l’expérimentation animale au niveau des cosmétiques, ce qui a servi de poudre aux yeux induisant énormément de gens en erreur.

La pétition européenne contre l’expérimentation animale dans le domaine des cosmétiques est donc une contribution à faire avancer les choses ; son nom officiel est Initiative Citoyenne Européenne Save Cruelty Free Cosmetics et elle se terminera le 31 août 2022, avec 857 509 signatures sur le million nécessaire.

L’association One Voice, historiquement très active en France à ce niveau, donne trois raisons de signer la pétition.

1. Garantir et renforcer l’interdiction de l’expérimentation animale pour les cosmétiques

En effet, d’après une analyse publiée en 2021, plus de 60 ingrédients exclusivement cosmétiques ont fait l’objet de tests sur des animaux dans l’Union européenne malgré les interdictions de ces tests depuis 2009 et 2013. Et c’est compter sans les milliers d’ingrédients à usages multiples. Nous vous avions fait part de nos inquiétudes sur ce retour en arrière dramatique

2. Réformer la réglementation de l’UE relative aux produits chimiques.

Cette réglementation oblige régulièrement les entreprises à pratiquer des tests sur les animaux concernant notamment les plastiques et autres produits du pétrole, mais aussi les métaux, les colorants, les huiles essentielles, et ainsi de suite.

Établir une feuille de route pour sortir de l’expérimentation animale.

Le Parlement européen a adopté à l’unanimité, en septembre 2021, une résolution pour sortir de l’expérimentation animale.

C’est une lecture qu’on peut partager – ou on peut la considérer comme trop optimiste, faisant trop confiance aux capacités du capitalisme à se moderniser de manière démocratique ou humaniste. D’ailleurs, autant l’Union européenne pouvait encore faire illusion en de tels domaines avant la crise ouverte en 2020, autant là c’est le sauve qui peut et la course à la guerre.

Si on regarde les choses sérieusement, si on se met au niveau historique, la pétition européenne est un vœu pieux, qui a le mérite d’exister, mais les animaux ont besoin d’un changement fondamental de la vision du monde de l’humanité.

Rien n’empêche d’ailleurs d’avoir accès de manière facile à des cosmétiques non testés sur les animaux en 2022, par exemple dans les magasins bios, en cherchent les logos vegans. Les gens ne le font pas pour autant, car ils restent emprisonnés dans une démarche de société de consommation, alors que l’expérimentation animale les horrifie forcément.

C’est là une contradiction typique entre une société façonnée par le capitalisme et des gens pleins de bonne volonté mais incapables de se prendre en mains, entre une société qui maintient un certain cadre et certains principes, et des gens se précipitant sans réflexion sur ce que la consommation capitaliste leur propose. Un sacré piège !

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Décès du savant James Lovelock (« l’hypothèse Gaïa »)

Il a joué un rôle intellectuel important.

Le savant britannique James Lovelock est décédé le jour de son 103e anniversaire ; il a joué un rôle important historiquement avec la microbiologiste américaine Lynn Margulis. Tous deux ont en effet présenté dans les années 1970 la conception d’une planète Terre « vivante », c’est-à-dire formant un ensemble organisé où tout est en interaction. James Lovelock a présenté cela dans des ouvrages à la fois de haute valeur et inspirant :  Les Âges de Gaïa (1990), La Terre est un être vivant, l’hypothèse Gaïa (1999), Gaïa. Une médecine pour la planète (2001) et La Revanche de Gaïa (2006).

C’est ainsi en travaillant sur la planète Mars pour la NASA qu’il s’est intéressé aux équilibres chimiques planétaires et qu’il est allé dans cette direction. Parmi ses nombreux travaux, on notera que ce sont ses recherches qui ont été utilisées pour comprendre le fameux « trou » dans la couche d’ozone, lui-même ayant inventé en 1957 un Electron capture detector permettant justement de détecter la diffusion de produits chimiques sur l’ensemble de la planète par l’humanité.

Tout en recevant maintes distinctions scientifiques et institutionnelles, James Lovelock resta toutefois à l’écart dans les milieux scientifiques, mis en avant surtout comme un prophète de malheur pour ses considérations sur le réchauffement climatique ne laissant selon lui que très peu de place sur Terre pour la vie à l’avenir. Pour lui, à l’horizon 2040-2100, 80% de l’humanité aura disparu ; lui-même considérait que le nucléaire était une bonne solution pour éviter les énergies fossiles.

C’est là un fait important intellectuellement, car James Lovelock n’a jamais compris les implications concrètes de sa propre conception, à l’inverse de Lynn Margulis précisément. Celle-ci a en effet remarqué que cette conception de la planète comme « superorganisme » – ou comme Biosphère pour reprendre le terme mis en valeur par le biogéochimiste ukrainien (puis soviétique) Vladimir Vernadsky – était bien entendu totalement en décalage avec le culte de l’individu et le principe du développement aléatoire de l’évolution.

Elle a ainsi mis en valeur Vladimir Vernadsky, ainsi qu’accompli elle-même tout un travail sur l’étude des bactéries et le processus de symbiose qui joue selon elle un rôle central dans l’évolution de la vie. Autrement dit, elle a affronté le néo-darwinisme – qui reflète simplement l’idéologie capitaliste avec son individualisme, sa concurrence – pour mettre en avant la co-évolution de tous les êtres vivants, au sein d’un système de dimension planétaire. Elle soulignait ainsi avec son fils Dorion Sagan (dont le père est l’illustre Carl Sagan) que :

« Les expériences sur les amibes soulignent l’erreur qui consiste à croire que l’évolution fonctionne toujours « pour le bien de l’individu ».

Car après tout, qu’est-ce que l’« individu » ? Est-ce l’amibe seule avec ses bactéries internalisées ?

Ou la bactérie seule qui vit elle-même dans la cellule vivante elle aussi ?

La notion d’individu est vraiment une abstraction, une catégorie d’esprit, un concept. Et la nature a tendance à évoluer en faisant fi de toute catégorie ou de tout concept étroit. »

L’univers bactériel (1986)

Ce qui est très intéressant en fait, c’est que Lynn Margulis a rejoint toute une réflexion qui a pu exister par le passé mais qui est inconnue en occident, car russe ou soviétique. Lynn Margulis prolonge concrètement (et de manière assumée) les travaux sur la symbiogenèse du russe puis soviétique Boris Kozo-Polianski (1890-1957), le terme ayant été forgé par le Russe Constantin Merejkovski (1855-1921).

On ne trouve rien de tout cela chez James Lovelock, qui pour ainsi dire a pris le mauvais virage devant l’immensité de sa découverte qu’il existait un équilibre chimique planétaire, ce que Vladimir Vernadsky avait compris scientifiquement bien avant lui, constatant dès 1924 que les activités humaines amenaient une expansion du CO2 dans l’atmosphère.

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Méga-feux en France : le retour de bâton

C’est tout le mode de vie qu’il faut revoir.

Les méga-feux de cet été vont-ils provoquer un regain de conscience à propos de l’impact humain sur les conséquences délétères du réchauffement climatique ? Espérons-le. Mais espérons surtout qu’ils favorisent aussi une prise de conscience plus générale sur l’imbrication de l’être humain dans la nature toute entière.

Car ce sont bien ces deux aspects qui sont à la source des récents méga-feux en Bretagne, dans le Sud ainsi qu’en Gironde, là où deux incendies ont engendré le déplacement de près 37 000 personnes et ravagé 20 000 hectares de forêts, d’habitations et de campings. Ce à quoi il faut ajouter toute la vie animale perturbée ou décimée par les flammes, les gaz et la chaleur.

L’année 2022 s’annonce déjà catastrophique avec déjà 40 000 hectares brûlés, contre 30 000 en 2021 et la rapproche de la terrible année 2003 avec plus de 61 000 hectares brûlés. La conjugaison d’une intense sécheresse sur une bonne partie du territoire, commencée tôt dès le printemps, d’un important épisode caniculaire et de vents divergents ne pouvaient que rendre le cocktail explosif.

Face à la situation, la bourgeoisie se réfugie dans un discours gestionnaire et technique. Mercredi 20 juillet, Emmanuel Macron venait ainsi rassurer les populations de la Teste-de-Buch, et rappeler tout à la fois les investissements passés et futurs dans les flottes aériennes de lutte contre les incendies et un « grand chantier national pour replanter la forêt ».

Évidemment, Emmanuel Macron pense surtout au business. La forêt des Landes est la plus importante forêt artificielle d’Europe, générant près de 30 000 emplois et représentant 15 % de la récolte nationale commercialisée. A tel point que certains représentants des puissants syndicats forestiers locaux parlent de « forêt de production ».

On parle là de pins maritimes modifiés au fil des décennies par les agronomes de l’État afin de les faire pousser toujours plus vite, et toujours plus droit, et plantés en longues lignes droite bien régulières… Une forêt standardisée aux antipodes d’une forêt naturelle par définition irrégulière, aux essences diverses et variées. Le chantier de replantage n’est donc là uniquement que pour rassurer les industriels du secteur.

Et en dehors de l’État, la seule voix que l’on peut entendre, c’est cette satanée thèse de la « bonne gestion » de la forêt. Il est vrai que des règlements imposent de gérer les forêts de sorte à éviter les bois morts et les broussailles (pourtant essentiels pour la vie sauvage) qui sont particulièrement conducteurs d’incendies, un plan de gestion ayant été refusé récemment dans les Landes à cause de conflits entre les 5 000 propriétaires des 40 000 parcelles et une association d’usagers (la forêt des landes a un droit pour les usagers sur le bois).

Mais est-ce là le fond du problème ? Non, à moins de croire encore en cet été 2022 à l’idée que l’homme est « maître et possesseur de la nature », qu’il peut gérer à tout va la nature comme bon lui semble. Déjà pourrait-on commencer par se demander si les forêts anciennes non artificielles ne sont pas plus résistances aux fortes chaleurs ?

Mais c’est aussi un recul historique qu’il faut assumer. Avant que les Landes ne soient décrétées par Napoléon III zone dédiée pour la sylviculture de pins, une essence adaptée à pousser dans le sable, cet espace était surtout constitué de marais, ce qui n’étonnera pas étant donné sa proximité avec l’océan…

Assécher des marais, cela a été la base au développement du capitalisme en France, notamment au Moyen-Âge, et si cela a pu être profitable par certains abords, force est de constater en cet été 2022, qu’il s’agirait de faire revenir les marais dans cette zone.

De la même manière qu’il est dit que 95 % des incendies estivaux sont d’origine humaine. Criminel dira t-on… Et bien non, cela n’est pas forcément le cas.

Ainsi par exemple, l’incendie dans les Bouches-du-Rhône qui a ravagé près de 2 000 hectares dans le Massif de la Montagnette a été visiblement causé par la défaillance du système de freinage d’un wagon d’un train de marchandises, en provenance de la zone pétrolière de Fos-sur-Mer.

À la Teste-de-Buch, le méga-feu s’est déclenché à la suite d’une panne d’une camionnette venue d’un camping voisin et ayant emprunté un chemin forestier pour aller dans une déchetterie. Mais cela peut-être aussi parfois des étincelles d’engins agricoles ou des accidents « domestiques » comme à Paimpont en Bretagne où un habitant a provoqué un feu sur 7 hectares après qu’il ait brûlé des végétaux dans son jardin.

Alors certes il y a des problèmes de comportements individuels anti-sociaux, mais le fond de la question est surtout l’étalement urbain et le rapprochement de toutes les activités humaines avec des zones boisées et forestières, elles-mêmes souvent fortement soumises à l’emprise de l’homme et sa manie gestionnaire.

Trop de zones résidentielles installées à la hâte, elles et ses horribles haies parfaitement taillées, véritables propagateurs d’incendies, trop de routes traversant des forêts elles-mêmes ultra-fragmentées, trop de zones industrielles et commerciales implantés à proximité immédiate de bois ou de plaines à la végétation dense et souvent très sèche l’été.

Tout un mode de vie qui génère aussi des mentalités humaines égoïstes et déconnectées des enjeux de protection de la nature, le tout finissant par un cataclysme d’incendie sur fond de réchauffement climatique lui-même produit d’une Humanité qui se pense comme séparée de la nature.

Il faudrait tout revoir, du développement des activités humaines en rapport aux zones forestières aux espaces forestiers installés artificiellement parfois sur des biotopes moins exposés aux risques d’incendie, en passant par la mise en place de mesures coercitives strictes, comme une restriction massive des activités humaines les plus susceptibles d’engendrer de tels feux.

Voilà la réalité de ces méga-feux : celle d’une Humanité qui se pense en dehors de la nature et croit bon de continuer à profiter d’un mode vie façonné par le capitalisme comme si de rien n’était. Le retour de bâton est forcément douloureux.

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Écologie

L’eau pour les chats des rues, c’est toute l’année !

Les températures sont très élevées ces jours-ci en France : des personnes soucieuses des animaux mettent de l’eau à disposition dans leur jardin pour les oiseaux, les insectes, les chats qui passeraient par là … les bénévoles qui gèrent des sites de nourrissage de chats errants et de chats libres font d’autant plus attention à ce que les gamelles soient remplies d’eau fraîche. Beaucoup de gens veillent à ce que leur animal boive suffisamment tout au long de la journée, disposent des glaçons dans la gamelle pour que l’eau reste fraîche ou utilisent des fontaines qui filtrent et renouvellent l’eau tout au long de la journée.

C’est bien. Mais il faut savoir que l’eau n’est pas indispensable que l’été, pendant les grosses chaleurs, elle l’est toute l’année !

L’eau est le principal constituant des êtres vivants et l’élément indispensable à toute forme de vie. Sans eau, aucun organisme ne peut survivre. Chez l’animal, l’eau intervient dans de nombreuses réactions chimiques de l’organisme telles que l’hydratation ou la déshydratation. L’organisme de l’animal doit remplacer chaque jour une certaine quantité d’eau perdue par l’urine, la transpiration et l’évaporation pulmonaire. Des pertes d’eau supérieures à 10% du poids de l’animal provoquent des troubles graves, des pertes dépassant les 22% quant à elles seront fatales.

Le chat lui ne transpire pas. Il ne peut donc pas réguler sa température corporelle par ce moyen. Il ne peut le faire qu’en produisant un peu de sueur au niveau de ses coussinets ou de ses parties génitales (les glandes sudoripares se situent à des endroits où les poils sont absents), par la salivation, l’halètement en cas extrême.

Les bénévoles des associations de protection animale le savent, vous verrez toujours une gamelle d’eau à côté de celles contenant la nourriture. Cela dit, de manière plus générale, le besoin en eau des animaux est souvent sous-estimé ou ignoré par des personnes peu aguerries, qui n’y pensent pas systématiquement. Le fait est qu’ils sont comme nous, ils mangent mais ils boivent aussi pour survivre. Venir en aide à un animal qui semble perdu, ce n’est pas seulement lui apporter de la nourriture, c’est aussi vérifier qu’il a de l’eau à sa disposition. Il faut en faire une priorité. D’autant plus si la nourriture qui lui est proposée est sèche (croquettes). Ensuite, on contacte au plus vite une association, ou la SPA du secteur, de manière à ce qu’il soit pris en charge, soigné et sociabilisé, stérilisé, déparasité, adopté.

Nourrir un chat des rues sans contacter une association ni essayer de changer sa situation, ce n’est pas l’aider sur le long terme (un chat, même nourri est en proie à tous les dangers de la rues, accidents et maladies), et c’est laisser des portées venir au monde, qui donneront des chatons livrés à une précarité similaire. Nourrir sans agir davantage est égoïste, c’est juste se donner bonne conscience.

La déshydratation peut se manifester par différents signes : les yeux enfoncés, la troisième paupière apparente, la bouche sèche. La peau présente une perte d’élasticité, on peut le remarquer en la pinçant légèrement au niveau du dos (elle met plus longtemps à revenir dans sa position). La gencive restera blanche plus de deux secondes si on appuie dessus légèrement (c’est le test de la gencive).

Les fortes chaleurs ne sont pas la seule cause possible d’une déshydratation, il y a aussi certaines maladies (comme l’insuffisance rénale, le diabète…), une alimentation exclusivement sèche (croquettes), un empoisonnement. Il y a aussi les blessures qui se situent à la gorge, les ulcérations à la langue. La calicivirose féline, très contagieuse et très présente dans les communautés de chats, provoque des ulcères buccaux qui peuvent empêcher de boire et manger correctement.

Lorsque vous voyez un chat qui semble dans un état similaire à la photo, ne vous dites jamais qu’il est sale et dégoûtant. Il ne peut tout simplement pas faire sa toilette, parce que ses glandes salivaires ne fonctionnent pas par manque d’humidité ! Un chat qui ne peut pas faire sa toilette, ce n’est pas normal du tout. Il est probablement déshydraté, pour une ou plusieurs des raisons évoquées plus haut.

Ce n’est pas facile lorsqu’on a faim, soif et qu’on ne peut le dire à personne ! Lorsqu’on erre dans les rues sans pouvoir demander de l’aide, lorsque tout le monde nous regarde avec dégoût ou indifférence.

Ce n’est pas si dur au fond pour qui veut aider, il suffit juste de s’approcher un peu, d’essayer de comprendre, et puis de prendre contact avec les associations qui s’y connaissent. Elles sont souvent débordées, mais elles sont nombreuses. Il existe des listes par secteur qui permettent d’en contacter plusieurs en cas de besoin.

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Écologie

Terrible incendie dans un refuge à Villeneuve-lès-Béziers : appel à soutien

Il faut aider ces animaux et les bénévoles qui s’en occupent de toute urgence.

C’est absolument terrifiant. Vendredi 15 juillet en fin d’après-midi, un feu a pris vendredi dans les alentours du refuge de l’association des chats libres de Béziers. La propagation de l’incendie a fait des dégâts terribles, tuant plusieurs de dizaines d’animaux par les flammes ou le gaz.

Il a fallut l’intervention rapide des policiers municipaux de la ville, premiers arrivés sur les lieux pour ouvrir avec bravoure des enclos et sauver la vie de la plupart des chats. Les pompiers sont ensuite intervenus, mais les dégâts étaient déjà immense. Le site a été littéralement ravagé par les flammes.

En urgence, le refuge a besoin de grillage à poules, de piquets, de fil de fer, de liteaux, de palettes, panneaux contre plaqué marine, parasols, voiles d’ombrage. Attention, les bénévoles ont besoin de temps pour s’organiser lundi et mardi, et aucun don ne pourra être reçu avant mercredi 20 juillet.

Surtout, il y a une cagnotte en ligne :

https://www.helloasso.com/associations/chats-libres-de-beziers/formulaires/3/widget

Voici la page de l’association pour être au courant des besoins et des possibilités d’aide :

https://www.facebook.com/associationleschatslibresdebeziers/

Rappelons qu’il existe de nombreux refuges partout en France, qui ont tous besoin d’aide de manière régulière et prolongée. Car la situation des refuges animaliers en France est un drame permanent, surtout en période estivale. Il y a beaucoup à faire, énormément à faire, pour changer la donne. La société française n’est clairement pas à la hauteur en ce domaine. Il faut que cela change !

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Écologie

Canicule : double peine pour les animaux d’élevage

Au sens propre, c’est l’enfer pour les animaux.

Les chaleurs extrêmes et le renouvellement de plus en plus rapproché des canicules sollicitent énormément les organismes terrestres. Le cas du mois de juin dernier a été marquant car une alerte à été lancée en direction des éleveurs concernant les risques importants de stress thermiques. Si tous les animaux ont des systèmes de refroidissement efficace par température sèche, le niveau d’humidité dans l’air, lui, met à mal tous les organismes.

Pour évacuer le surplus de chaleur, le métabolisme de la plupart des mammifères régule la température corporelle grâce à plusieurs dispositifs. Les « habituels » et principaux sont essentiellement la transmission de chaleur dans l’environnement immédiat par radiation, conduction ou contact.

Lors de grosses chaleurs ou lors d’efforts physiques, c’est la sudation qui va compléter cela mais tous les mammifères n’ont pas le même nombre de glandes responsables de la transpiration qui va permettre de dépenser le surplus de chaleur en évaporant.

Les humains par exemple en ont beaucoup, ils évacuent par la sudation jusqu’à 25 % de chaleur au repos et 80 % pendant un effort. Les vaches, elles, n’ont pas d’aussi grandes capacité de sudation, elles n’ont que 10 % du taux de sudation humain et compensent par la respiration.

Quant aux cochons, ils ne transpirent pas du tout, c’est pour ça qu’ils aiment se rouler dans la boue et produisent une évaporation également avec la respiration.

Le métabolisme des oiseaux est complètement différent. L’évacuation de la chaleur ne se fait pas du tout par la peau, uniquement par la respiration, ainsi en cas de hautes températures, les poules peuvent évacuer jusqu’à 60 % de la chaleur par halètement, elles évacuent aussi en écartant les ailes et en provocant un changement dans l’irrigation sanguine.

Dans tous les cas c’est une bonne hydratation qui permet de maintenir le corps à une température normale. Or, quand l’air chaud se charge d’humidité, la sueur ou la respiration ne peuvent plus s’évaporer, c’est le même principe pour tous, avec des seuils plus ou moins élevés d’acceptabilité de chaleur sèche, le stress apparaît vite à mesure que l’humidité augmente.

Pour évaluer le stress thermique que peuvent subir les animaux d’élevage, on s’appuie sur le THI (Température Humidity Index) qui prends en compte la température corrélée au taux d’humidité dans l’air.

Pour une vache, l’inconfort apparaît entre 68 et 72 THI, « stress léger » ;

entre 72 et 80 c’est un « stress fort » ;

entre 80 et 90 un « stress majeur », et au-delà, un risque de mort subite.

Si on parle en terme de températures, à 32°c (une température courante en été désormais), avec 0 % d’humidité on est à 72 THI ;

avec 45 % d’humidité on passe le palier de stress suivant avec 80 THI.

Avec 40°c, on atteint 80 THI dès 5 % d’humidité dans l’air et avec 45 %, c’est le risque de mort subite.

C’est d’ailleurs ce qui s’est produit aux États-Unis dans le Kansas avec des températures de 42°c atteintes alors qu’il faisait humide, des conditions qui ont coûté la vie à 2 000 bovins lors de la vague de chaleur précoce du mois de juin dernier.

Exposés à ces chaleurs, les animaux luttent pour réduire leur activité physique au minimum afin de ne pas créer de chaleur supplémentaire, cela entraîne fatigue et perte d’appétit. Il existe d’autres risques comme les fausses couches, l’inflammation des glandes mammaires et du déséquilibre hormonal.

Ces situations de stress thermique sont de plus en plus souvent présentes. À ce titre, en 2020 c’est durant 5 mois que les animaux d’élevage ont été exposés à des températures et taux d’humidité supérieurs à ce que tolère leur constitution physiologique.

95 % des cochons sont élevés dans des bâtiments fermés, de manière intensive, avec une promiscuité morbide, et c’est également le cas de 83 % des poules. Les vaches ont elles-mêmes un accès limité à l’extérieur, et quand c’est le cas, de nombreux pâturages ne présentent pas d’ombre rafraîchissante.

Les espaces clos ne sont naturellement pas des endroits isolés de la chaleur, au contraire et la seule solution pour rafraîchir l’atmosphère revient à humidifier l’air via des brumisateurs couplés à un système de ventilation. Mais cela est risqué car ça revient à renforcer un des facteurs aggravant de la chaleur si tout n’est pas bien dosé.

La question première pour le monde de l’élevage c’est avant tout le rendement de lait et de viande qui se trouve impacté, on trouve très peu d’information sur l’impact sur les animaux en terme de bien-être.

On peut ainsi se questionner sur la capacité de ces animaux, sélectionnés génétiquement pour leur rendement laitier ou de viande, à s’adapter aux nouvelles conditions climatiques. L’exploitation est déjà un calvaire qui dépasse l’entendement, c’est une vie qui n’en est pas vraiment une, multipliée par des milliards d’êtres mutilés, dès leur génétique, dès la fécondation et puis à la naissance et le restant de leur courte vie.

La question du stress thermique vient donc s’ajouter au mal-être structurel des animaux enfermés sur cette planète.

De toute manière, continuer comme cela c’est s’exposer à un cercle vicieux puisque pour atténuer le stress thermique, il faut mettre à disposition plus d’eau pour des animaux qui en consomment déjà beaucoup. Alors même que les canicules s’accompagnent de sécheresses majeures qui mettent en danger la production agricole végétale. Cette dernière étant elle-même en grande partie dédiée au nourrissage des animaux d’élevage.

L’humanité va donc devoir remettre en question le fait de continuer à utiliser les animaux comme ressource. C’est un choix civilisationnel et moral qui s’impose dans sa profondeur.

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Écologie

Non aux voitures électriques !

Le Parlement européen a voté mercredi 8 juin 2022 la fin de la vente de voitures thermiques neuves en 2035 et va négocier avec les États pour valider la mesure. Il est parlé de « révolution » dans le cadre des objectif de neutralité carbone d’ici à 2050. Hors de question pourtant de toucher au modèle turbo-capitaliste du tout voiture, qui pourrit littéralement les villes et les campagnes.

Modernisation et innovation contre l’écologie

Aucune révolution donc, mais un accompagnement dans le pire, pour prétendre changer les choses sans les changer en vérité. La voiture électrique est une catastrophe. Allons-nous construire partout en Europe des dizaines de réacteurs nucléaires et accentuer le pillage de l’Afrique pour construire les batteries ?

Et lorsque ces batteries ne seront plus utilisables, qu’en fera-t-on ? Ces mêmes libéraux s’imaginent-ils que le recyclage va résoudre tous les problèmes ? Croient-ils réellement aux promesses des industriels comme Veolia ?

C’est une fuite en avant, voilà tout. On modernise et on soutient les secteurs les plus libéraux afin de relancer un mode de production en bout de course.

L’écologie est de nouveau vidée de tout sens et ne sert qu’à masquer le cœur de la démarche : le soutien à la modernisation et à l’innovation capitalistes. Cette « révolution » ne vise qu’à soutenir les pans les plus libéraux des bourgeoisies de chaque pays. C’est l’écologie-Tesla, tout le contraire de ce dont la planète et l’ensemble de ses habitants ont besoin.

Un plan inapplicable

Si tout le parc automobile (40 millions en France actuellement) passait à l’électrique, on aurait également un sacré problème de pollution aux particules fines : les voitures électriques, très lourdes, sont une catastrophe en la matière.

Et vient nécessairement la question des voitures existantes et fonctionnelles : qu’en fera-t-on ? Pour que les voitures polluent moins, produisons-en des dizaines de millions neuves ? Mais peut-être que là aussi, ces champions du libéralisme s’imaginent que l’industrie trouvera une solution ?

La révolution, ce sera de chasser les voitures, pas de les transformer en de soit-disant véhicules verts.

L’écologie, c’est un plan massif de construction de tramway urbains et ruraux, de développement du fret ferroviaire et fluvial, l’accélération de la recherche pour des voiles nouvelles génération pour le fret maritime. C’est la limitation drastique des vitesses de circulation des automobiles ainsi que de la circulation dans les centres urbains. C’est le vélo. C’est l’endiguement de l’étalement urbain combiné à une politique publique de soutien logistique au commerce de proximité, accessible sans voiture partout ou presque sur le territoire.

Et puis, tant qu’à parler des voitures, la moindre des choses serait l’interdiction immédiate et sans contrepartie des SUV et des grosses cylindrées dite sportives, électriques ou thermiques, ces monstres énergivores qui sont une insulte tant à la Raison qu’à la Nature.

A la Gauche historique de remettre la Nature au coeur du débat : pour la Terre et tous ses habitants !

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Écologie

Un exercice militaire provoque un vaste incendie dans le Var

L’armée est un appareil replié sur lui-même et déconnecté des besoins de notre époque.

Depuis le jeudi 16 juin, une bonne partie de la France de l’ouest est en alerte canicule et le Var enregistre une vague de chaleur importante, avec des températures de plus de 30°c, mais ne relevant par de la canicule car soumis à d’autres seuils d’alerte.

Il n’empêche que depuis le 1er avril 2022, le Var est en alerte sécheresse, avec des situations très inquiétantes dans certains endroits où l’étiage des cours d’eau est particulièrement bas alors que l’été ne s’est pas encore installé.

Et pourtant, c’est dans un tel contexte climatique catastrophique que l’état-major du camp militaire de Canjuers dans le nord du Var a continué ses exercices de tirs militaires en toute quiétude. Alors même qu’il était logiquement demandé aux automobilistes de ne pas jeter leurs mégots de cigarette par la fenêtre, justement pour prévenir le risque d’incendie…

Mais la nonchalance des militaires a eu pour effet de déclencher un incendie samedi 18 juin, d’abord maîtrisé puis reparti dimanche après-midi, avec d’ors et déjà 1000 hectares partis en fumée. Ce sont plus de 300 pompiers, 4 canadairs et 1 hélicoptère qui ont dû être mobilisés pour circonscrire le feu.

D’ailleurs une enquête a été ouverte par le parquet militaire de Marseille pour connaître les conditions de sécurité des exercices, mais il ne faudra évidemment pas compter sur grand chose pour obtenir la transparence nécessaire au jugement de tels actes criminels.

C’est que le camp de Canjuers est un dispositif stratégique par l’armée française dans le cadre plus général lié à l’OTAN. Par exemple, en avril, quarante soldats ukrainiens sont venus sur le camp pour être formés à l’usage du canon Ceasar dont la capacité est de 6 obus par minute, soit un hectare détruit par minute, pour une portée de 40 km. Bref, c’est un véritable engin de mort moderne qui rase tout, et très vite…

Cela en dit long sur l’aspect stratégique de ce camp dans le dispositif général de l’OTAN, Canjuers étant le plus grand champ de tir d’Europe. Il faut s’imaginer ce camp militaire de Canjuers qui s’étend sur 35 000 hectares de pleine nature, regorgeant d’animaux et d’insectes en tout genre, un écosystème qui est soumis à rude épreuve avec 333 jours de tirs de missiles et d’obus par an, pour un total de 1,6 millions de projectiles lancés.

A ce titre, le feu dans le camp de Canjuers n’a pas pu être au début freiné car il progressait dans une zone fortement polluée par d’anciens explosifs et des restes de missiles non explosés. On croit rêver… ou bien être dans un film de science-fiction ! Malheureusement, ceci est bien la réalité, une réalité militaire le plus souvent dissimulée au grand public et qui se trouve sur le devant de la scène lors de drames comme cet incendie..

D’ailleurs, la barbarie militaire au point de vue écologique, c’était justement le thème développé par l’association « Stop fuelling War » (cessez d’alimenter la guerre) lors du campagne militante « la guerre nous coûte la terre » en opposition au salon d’armement Eurosatory qui se tenait entre le 8 et le 17 juin à Villepinte.

Car, en effet, la guerre c’est l’expression la plus aboutie de tous les maux de la société capitaliste, avec une armée façonné par cette même société, elle et ses valeurs hiérarchiques anti-démocratiques et sa séparation aristocratique d’avec la société dite civile et ses préoccupations. On ne peut s’empêcher de penser ici à la très bonne caricature de cet état d’esprit militariste faite par Stanley Kubrick dans le film « Full Metal Jacket »…

L’incendie provoqué par des tirs d’exercice militaire en pleine sécheresse caniculaire est une énième illustration de pourquoi l’armée des sociétés capitalistes avancées est, à tous les points de vue, une partie du problème et non pas de la solution.

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Un secrétariat d’État à la Condition animale ?

C’est du charity-business qui n’a honte de rien.

Une dizaine d’artistes de variété et de personnalités liés à la télévision ont écrit une lettre ouverte à la nouvelle premier ministre Élisabeth Borne pour demander « un secrétariat d’État à la Condition animale ».

La lettre n’a aucun contenu, elle ne porte aucune valeur, elle ne dit absolument rien. Elle est à l’image de notre époque : aussi vide que prétentieuse. On a des gens qui, sous prétexte qu’ils sont connus, exigent que le gouvernement réponde à leur préoccupation pour les animaux, une préoccupation n’allant bien entendu pas très loin.

Éventuellement, ces gens pourraient user de leurs moyens financiers et de leur notoriété pour faire des campagnes en faveur de l’adoption dans les refuges, pour mettre en valeur les gens donnant de leur temps et de leur vie pour enquêter sur le sort des animaux dans les cirques, dans des fermes, ou même chez des particuliers.

Mais non, toutes ces gens sont des consommateurs comme les autres et exigent donc que cela tombe du ciel : ils ont quelques sentiments pour les animaux, alors ils « réclament » à la premier ministre un secrétariat d’État. Mais pour faire quoi ? Pour y mettre qui ? Nul ne le sait. Mais par magie, il suffirait de quelqu’un dans un bureau à Paris avec son cabinet dédié pour que soit saisie « l’opportunité extraordinaire de nous réconcilier avec le monde animal ». Quelle mauvaise blague.

Avoir des hauts-le-cœur quand à la situation des animaux dans notre société, c’est bien. C’est même quelque-chose de naturel, tellement leur sort est ignoble. Personne ne peut décemment prétendre être une personne civilisée et pacifique sans avoir une sentiment de colère immense, ou de rage, ou les deux, à la vue d’un camion remplis d’animaux entassés pour l’abattoir. Pareil pour l’idée d’un chien abandonné, d’un chat frappé, d’un cheval vivant seul dans un champ minuscule.

Très bien, très bien, mais tout cela ne donne pas le droit de se prétendre légitime pour parler au nom des animaux et distribuer de la poudre à mettre dans les yeux des gens pour faire croire que les choses avancent.

D’ailleurs, il faut un toupet immense, et un décalage incroyable d’avec le réel, pour avoir accepté parmi les signataires quelqu’un venant du monde de l’exploitation animale :

« Fabienne Thibeault, chanteuse – commandeur du Mérite agricole, ambassadrice des Races agricoles menacées et des Bonnes Pratiques d’élevage »

Cela en dit très long, cela dit même tout. On est là dans une tentative d’instaurer un capitalisme à visage humain, pour neutraliser les contradictions. La question animale porte en elle celle du rapport général à la Nature et il s’agit d’occuper le terrain de manière artificielle, avec des pseudos réformes. Il s’agit de faire semblant d’aimer les animaux, pour être contre les animaux en définitive.

Voici le document, paru dans Le Parisien.

« Lettre ouverte à Madame Élisabeth Borne, Première ministre de la République

« Madame la Première ministre,

Nous avons l’honneur d’intervenir auprès de vous, persuadés que vous disposez pour les cinq années à venir d’une opportunité extraordinaire de nous réconcilier avec le monde animal.

Il semble nécessaire de mettre en place une politique animale efficace et moderne.

C’est la raison pour laquelle les signataires figurant au bas de cette lettre vous prient instamment de réfléchir à la création d’un secrétariat d’État à la condition animale.

Ce serait la preuve d’une grande avancée, pour que la France, pays des droits de l’Homme, devienne aussi le pays des droits de l’animal.

En effet, toute réforme, projet de loi, dans quelque domaine que ce soit, doivent veiller à ce que dans tous leurs aspects, les principes énoncés ci-dessus soient pleinement respectés.

C’est donc une réflexion politique au sens noble du terme qu’il est urgent de faire, et nous vous lançons un appel à cet égard.

La grandeur d’une nation et son progrès moral peuvent être jugés à la manière dont les animaux sont traités. Mohandas K. Gandhi.

Nous vous prions d’agréer, Madame la Première ministre, en l’expression de notre profonde considération »

Les signataires

Raphaël Mezrahi, humoriste et acteur ; Jean-Jacques Debout, compositeur – chanteur ; Chantal Goya, chanteuse ; Jean-Marie Bigard, humoriste ; Laurent Baffie, humoriste ; Vincent Lagaf’, humoriste ; Mikelangelo Loconte, chanteur ; Francis Lalanne, poète auteur – compositeur – interprète ; René Manzor, scénariste et auteur ; Emmanuel Laureau, éditeur ; Fabienne Thibeault, chanteuse – commandeur du Mérite agricole, ambassadrice des Races agricoles menacées et des Bonnes Pratiques d’élevage ; Sophie Darel, artiste de scène – présentatrice TV ; Marc Menant, journaliste – écrivain ; Gavroche, chanteur ; Delphine Wespiser, Miss France 2012 et chroniqueuse TV, Stone, artiste ; Mario d’Alba, artiste ; Emmanuel Ludot – avocat à la cour d’appel de Reims. »

Ce ne sont pas ces « personnalités » qui libéreront les animaux de leur sort. C’est au peuple de le faire, en puissant la force dans ce qu’il a de plus profond mais aussi de plus puissant en lui : son antagonisme avec la société bourgeoise, qui est dénaturée, corrompue, égocentrée et de plus en plus barbare.

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Sauvés du massacre, les bouquetins du Bargy restent prisonniers des gestionnaires

Les bouquetins du Bargy échappent temporairement à un sort funeste sans pour autant être pleinement reconnus.

Les bouquetins étaient une espèce qui avait disparu en France, chassée pendant longtemps et faisant office de véritable trophée pour les populations alpines.

Une politique de protection et de réintroduction dans les années 1960 a changé la donne et permis à l’espèce de reprendre ses droits dans les massifs alpins, et notamment en Haute-Savoie dans le massif du Bargy au-dessus de la vallée de l’Arve où vivent un peu plus de 300 bouquetins.

Mais voilà, les Alpes ne sont pas un écosystème où l’Homme aurait décidé de reculer en raison d’une prise de conscience des enjeux écologiques de notre temps. Bien au contraire, et tout le problème se situe là.

De manière complémentaire à l’extension du capitalisme aux villages d’altitude pour la rente de « l’or blanc », l’élevage laitier et ovin a bénéficié d’une connivence avec le business touristique : rester sur place et « entretenir » l’été les prairies qui sont utilisées l’hiver comme pistes de ski. En effet, les troupeaux domestiques vivent l’hiver en vallée et montent l’été en altitude (estive) pour paitre.

De plus, la production laitière bénéfice d’un label AOP qui repose en partie sur la durée de pâturage en altitude, et permet de valoriser des traditions qui alimentent l’imaginaire touristique. On connaît l’image de la journée de ski l’hiver conclue par une raclette ou une tartiflette.

Or le problème, c’est que ce modèle de l’agropastoralisme intégré au tourisme vit mal la proximité des animaux domestiques avec les animaux sauvages, tels que les bouquetins qui peuvent évoluer sur certaines prairies d’estive.

Cette promiscuité a pour conséquence de transmettre certaines bactéries aux animaux domestiques, puis aux êtres humains. C’est le cas de la brucella, une bactérie qui n’était pas à l’origine présente chez les bouquetins, mais plutôt chez les animaux d’élevage. Au fil du temps, les bouquetins sont devenus un réservoir de cette bactérie qui leur cause des lésions génitales, ainsi que de l’arthrite.

Et depuis c’est un cycle vicieux sans fin qui est lancé… En effet, pour continuer à bénéficier de l’AOP, les éleveurs laitiers et bovins doivent être reconnus indemnes de brucellose, car cette bactérie peut ensuite se transmettre à l’homme et provoquer des symptômes grippaux, voir de l’arthrite.

A cela s’ajoute le fait que les fromages basés sur du lait cru, comme l’emblématique reblochon, est le vecteur principal de transmission de la brucella à l’homme, contrairement aux fromages de lait pasteurisé. Et les vallées qui bordent le massif du Bargy sont justement le berceau du reblochon…

À chaque période d’estive, les éleveurs craignent donc de voir une de leurs vaches être contaminée par la brucella, « laissée » par des bouquetins simplement au contact des prairies servant de pâturages d’estive.

C’est ce qui s’était passé en janvier 2012 lorsqu’un enfant du Grand-Bornand fut détecté positif à la brucellose après avoir mangé du lait cru provenant d’un élevage laitier local. Il s’avéra ensuite que les vaches de l’exploitation avaient pâturé dans le massif du Bargy, là où vivent les bouquetins, qui furent identifiées comme porteur de la bactérie.

Depuis, le massif du Bargy vit au rythme des annonces de la préfecture et de ses déboires judiciaires. La préfecture de Haute-Savoie souhaite reconstituer un « noyau sain » de bouquetins pour mieux préserver les intérêts de l’agropastoralisme et de tout ce qui va avec. Cela passe le plus souvent par des arrêtés préfectoraux d’abattages indiscriminés.

Depuis 2012, ce sont 476 animaux qui ont été abattus, malgré l’abnégation de quelques activistes montant régulièrement dans le massif pour empêcher les tirs par leur simple présence. Il faudra attendre l’acceptation en mai 2020 par le tribunal de Grenoble d’un recours suspensif émis par l’association Animal Cross contre un arrêté préfectoral qui prévoyait l’abattage indiscriminé de 60 bouquetins entre 2020 et 2022.

Mais cette suspension vue comme un espoir ne fut que courte durée, car dès l’automne 2021 une vache d’une exploitation de lait cru dont les animaux paissent dans le massif du Bargy fut détectée positive à la brucella, entraînant l’abattage des 240 vaches et veaux de l’exploitant.

Cela mit le feu aux poudres, avec une sorte de front constitué d’éleveurs, de chasseurs et de représentants de la Droite vent debout contre les bouquetins du Bargy, un sénateur centriste demandant carrément l’abattage complet de l’espèce, le siège de la FNE Haute-Savoie subissant un coup de pression à la fin du mois de novembre 2021.

Rappelons que l’on parle ici d’un élevage dont les vaches ont été soigneusement croisées génétiquement par un éleveur n’étant rien d’autre qu’un capitaliste cherchant à grandir sur le marché du reblochon. Ce qui n’a pas empêché certains représentants EELV d’apporter soutien à un entrepreneur pleurant la perte d’un capital.

À la suite de cet abattage de vaches laitières, le préfet Alain Espinasse avait remis l’idée d’un abattage indiscriminé sur le devant de la scène, cette fois-ci massif puisqu’incluant 170 animaux (sur les 320 individus qui restent dans le massif). On parle là d’une action qui vise à faire abattre au hasard 170 animaux, sans savoir s’ils sont positifs à la maladie !

Fort heureusement une coalition de sept associations environnementales et animalistes ont, tout comme en mai 2020, obtenu la suspension de l’arrêté des tirs indiscriminés par le tribunal de Grenoble ce 17 mai 2022.

Toutefois, cela n’empêche pas qu’une gestion moins massive et plus « chirurgicale » de l’épidémie de brucellose chez les bouquetins va continuer à s’effectuer, avec la capture puis l’euthanasie de tout cas positifs, toujours dans l’optique de reconstituer un « noyau sain ».

De fait, c’est la solution médiane qui perdure, et si les bouquetins sont sauvés d’un massacre général, ils n’en restent pas moins toujours les otages d’activités humaines incapables d’être remises en question. Car si l’on en croit les scientifiques, la brucellose est en train de s’éteindre progressivement, avec plus de 90 % de bouquetins sains.

À quoi bon continuer une telle gestion si ce n’est pour faire perdurer un modèle agricole, ainsi qu’une production laitière qui participe à tant sur le plan touristique-capitaliste ?

Il faudrait pourtant en finir avec la production de lait cru qui relève d’une tradition alimentaire obsolète et ouvrir un débat démocratique général à propos de l’agropastoralisme et de ses conséquences écologiques. De la même manière que les bouquetins devraient pouvoir être accompagnés sanitairement contre la brucellose…

L’affaire des bouquetins du Bargy est concrètement une brèche ouverte pour enfin faire reconnaitre la vie sauvage dans son droit absolu à vivre paisiblement sans être prisonnière d’une gestion d’humains eux-mêmes otages de traditions maintenues par un capitalisme tout-puissant.

Mais pour saisir cette brèche, faut-il encore avoir une lecture en terme de Gauche historique et comprendre les méfaits de la société de consommation, de l’aliénation qu’elle implique par rapport à la Nature…

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Il faut aider l’Hirondelle et tous les centres de soin pour animaux sauvages

Les structures d’aide aux animaux sauvages doivent être valorisées et soutenues.

Ouvert en 1998, l’Hirondelle est un centre de soin pour animaux sauvages basé initialement à Saint-Forgeux dans le Rhône, comptant aujourd’hui deux autres sites de soins à Dardilly dans le Rhône et à Crest dans la Drôme.

Ces sites permettent de venir en aide aux animaux trouvés dans le département du Rhône, de la Drôme, de l’Ardèche, de la Loire et de la Haute Loire. Fondé au départ pour venir en aide spécifiquement aux oiseaux, sa popularité l’a amené petit à petit à s’adapter pour prendre aussi en charge les mammifères.

Depuis sont ouverture, ce ne sont pas moins de 40 000 animaux sauvages de 220 espèces différentes qui ont été aidés, des hérissons aux faons en passant par les blaireaux ou encore des cigognes. En 2021, ce sont 6 825 animaux qui ont été reçus, un nombre sans précédent alors qu’aucun n’a été refusé.

Le site de Saint-Forgeux est le principal lieu d’accueil des animaux qui en ont besoin car il dispose de plusieurs grandes volières indispensables pour l’apprentissage ou le réapprentissage du vol par les oiseaux. Des oiseaux qui sont tous destinés à retourner à la vie sauvage, sauf lorsque leurs blessures ont engendré des handicaps trop important rendant leurs libération impossible.

Or, l’Hirondelle tire la sonnette d’alarme car la quantité d’animaux à aider est de plus en plus importante, et l’Hirondelle comme toutes les structures qui viennent en aide aux animaux souffrent d’un manque récurent de moyens, tant sur le plan financier que sur le plan humain.

En effet venir en aide à plus de 6 000 animaux par an représente tout un tas de frais tels que l’entretien des salles de soins, des volières, l’achat de la nourriture pour les animaux, les soins vétérinaires, un salaire pour les soigneurs qui travaillent au centre, etc…

Aussi, tout le travail d’entretien des structures comme les volières qui sont régulièrement cassées par la neige durant l’hiver, le nettoyage des locaux et des espaces dédiés aux animaux , le rapatriement des animaux depuis leurs lieux de sauvetage ou pour aller chez les vétérinaires, le nourrissage et les actions de sensibilisation, tout cela demande énormément de travail qui serait impossible sans l’implication des bénévoles qui donnent de leurs temps pour venir en aide au animaux .

Nous invitons toutes les personnes qui le peuvent à aider aujourd’hui financièrement l’Hirondelle pour assurer la continuité de leur travail auprès de la faune sauvage.

Voici le lien vers le site de don  :Faire un don à L’Hirondelle, centre de soins pour animaux sauvages (helloasso.com). Lien vers le site : L’Hirondelle, Centre de Soins pour Animaux Sauvages

Et plus largement aider les centres de soin et les refuges près de chez vous, l’argent et le temps manque de partout, l’implication sur le long terme de gens dévoués pour les animaux et une nécessité urgente et historique.

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Grippe aviaire: massacre industriel de 16 millions d’oiseaux en France

Comment avec une telle horreur ne pas comprendre que la société française est périmée dans ses valeurs ?

L’image est saisissante, elle a été prise au moyen d’un drone par l’association L214, qui bien entendu est incapable d’avoir une critique suffisamment profonde d’un tel phénomène par définition fondé sur le capitalisme. On voit des montagnes de cadavres étalés à la pelleteuse, recouverts de chaux dispersée au moyen d’engins dédié à cet effet, dans un fossé le long d’une autoroute en chantier en Vendée. C’est une image de l’enfer.

C’est que depuis novembre 2021, ce sont officiellement, au 2 mai 2022, 16 millions d’oiseaux élevés dans les élevages qui ont été massacrés, afin de tenter de stopper la grippe aviaire. Au lieu de se dire que de telles grippes n’ont rien de naturel, qu’enfermer des êtres vivants relève de la torture, que rien de cela n’est ni nécessaire ni souhaitable, l’humanité façonnée par le capitalisme continue de vouloir forcer les choses, et ce même alors qu’une pandémie l’a frappé durement.

Et la seule réaction médiatique, ou même chez les gens, est de s’inquiéter qu’on va « manquer » de poulet, comme ici avec TF1 :

« Dans toute la filière, on subit deux crises à la fois. « Pour les éleveurs, actuellement, c’est une double peine parce qu’il y a la grippe aviaire qui oblige à abattre les volailles et il y a l’augmentation du coût de l’aliment du fait de la crise ukrainienne », confie Jean-Jacques Costiou, volailler et gérant de l’usine « Au Faisan Doré » à Plabennec (Finistère). »

Pauvres capitalistes, dont les profits sont touchés, non pas par des catastrophes naturelles d’ailleurs, mais par des phénomènes causés par l’humanité elle-même. Tant la grippe aviaire que la guerre en Ukraine pourraient, devraient, ne pas avoir lieu. Il suffirait de ne pas avoir de tels élevages et pareillement de ne pas avoir de grandes puissances cherchant à se repartager le monde.

Mais un tel horizon semble inatteignable, insaisissable même intellectuellement par des gens pétrifiés dans la concurrence capitaliste et son idéologie de la compétition à tous les niveaux. Ici, pas de place pour la compassion, l’empathie, et encore moins une vision du monde fondée sur celles-ci.

Il est tout à fait exemplaire qu’au moment des élections présidentielle et parlementaire un tel massacre immense se produise, dans l’indifférence. On est en train de rater l’essentiel en France. Il faudrait une profonde remise en cause, un alignement sur des valeurs exigeantes de collectivisme, de respect de la Nature, de planification, bref le Socialisme ! Et au lieu de cela on a des pleurnicheries sur les retraites et un refus catégorique de prendre en compte ce que signifie, ce qu’implique la guerre en Ukraine.

Les Français veulent vivre comme avant dans leur bulle capitaliste. Quitte à cautionner le massacre par asphyxie de 16 millions d’oiseaux, dans l’indifférence, le silence, les tourments et l’horreur la plus complète.

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L’enrôlement des animaux dans la guerre

La Guerre, c’est la barbarie à tous les niveaux.

L’utilisation d’animaux à des fins militaires n’est pas une chose nouvelle, l’ensemble des conflits qui ont jonché l’histoire de l’humanité depuis la domestication du chien sont marqués par l’enrôlement des animaux.

Les chiens sont utilisés pour surveiller et combattre, avec des races de chien d’aujourd’hui qui sont le fruit d’une longue sélection génétique dont le seul but est qu’ils soient le plus apte aux combats, les bœufs, les chevaux, les éléphants ainsi que les chameaux et les dromadaires servent depuis longtemps pour le transport de matériel et de troupes ou pour des unités militaires spécialisées.

Les pigeons ont aussi été utilisés à des fins de communication pendant longtemps puis d’information durant la première guerre mondiale avec des appareils photo attachés sur leurs ventre, des tests de pigeons bombardiers ont aussi été effectués.

Durant la seconde guerre mondiale, des troupeaux de moutons ont été utilisés pour déminer des territoires, les moutons devant avancer dans les champs de mines et une fois le troupeau partiellement décimé, le champ était déminé…

Des essais avec des chauves-souris incendiaires ont été effectués par l’armée américaine avant d’être finalement abandonnés au profit du projet Manhattan qui développait l’arme nucléaire.

La seconde guerre mondiale est aussi connue pour être le conflit qui a vu émerger les zones sous-marines comme nouveau terrain d’affrontement, ce nouveau cadre a provoqué l’émergence de l’utilisation des animaux marins dans un cadre militarisé.

Ainsi, les armées américaines et soviétiques utilisaient des dauphins qui posaient des mines sur les bateaux, l’armée norvégienne utilisait des phoques pour miner les sous-marins soviétiques.

Plus l’histoire avance et plus les technologies militaires à disposition sont destructrices, ce qui mène inéluctablement à des conflits de plus en plus meurtriers tant pour les humains que pour l’ensemble des animaux enrôlés dans les conflits, cela est d’ailleurs vrai pour l’ensemble de la biosphère.

La guerre qui fait actuellement rage sur le territoire ukrainien n’échappe malheureusement pas à cette réalité. En effet, en 2012, l’armé ukrainienne a relancé dans la ville de Sébastopol située à l’ouest de la Crimée, un programme d’entraînement des dauphins à des fins militaires. Les dauphins sont entraînés à poser des mines, à reconnaître des ennemis, à se battre avec des nageurs, ils sont aussi entraînés à exploiter des armes déclenchées depuis le sol par les militaires.

La Crimée ayant été annexée en 2014 par la Russie, ce centre est passé sous leur contrôle. La capture des dauphins a servi la propagande nationaliste ukrainienne qui déclarait que les dauphins se laisseraient mourir d’une grève de la faim car c’est ce à quoi ils étaient entraînés et que c’était de bons soldats.

Nul doute qu’un bon nombre de chiens doit être actuellement utilisé de part et d’autre de ce conflits pour servir de gardiens ou de combattants.

Le document ci-dessous nous montre les animaux marins utilisés à des fins militaires et par quel pays, ce document ne concernant que les pratiques officielles.

L’irruption du conflit en Ukraine, qui ouvre la boite de pandore des conflits entre grandes puissances, ne doit pas nous faire oublier le sort des animaux, victimes invisibles et innocentes, embrigadés comme de simples machines au service des intérêts militaro-industriels des différents belligérants.

La guerre ne produit que chaos et destructions partout où elle se déroule, et aucun être vivant n’est épargné. Il appartient aux forces démocratiques et populaires d’œuvrer coûte que coûte au pacifisme et d’avancer vers une vie en correspondance avec l’ensemble de la biosphère.

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La cause animale nécessite une révolution culturelle qui ne passe pas par Marine Le Pen

Il faut un mouvement de fond, pas des espoirs mal placés.

Il existe trois courants s’intéressant aux animaux. Il y a les vegans qui sont dans leur quasi totalité des petits-bourgeois ou des gens voulant être des petits-bourgeois, adoptant un mode de vie qu’ils veulent coupés d’actes qu’ils voient comme néfastes. Les animaux sont cependant plus un lieu de projection qu’autre chose.

Il y a les vegans pour qui le véganisme n’est pas un point d’arrivée, mais un point de départ, et qui se tournent réellement vers les animaux. Ceux-là tendent inéluctablement à l’affirmation d’une utopie aux exigences concrètes, parce qu’ils aiment vraiment les animaux.

Il y a enfin le vaste milieu de la protection animale, où les gens ne sont pas vegans dans leur immense majorité, tout en se sacrifiant aux quatre veines pour aider les animaux. Ces gens connaissent des difficultés innombrables, ont un profond respect des vegans de la seconde manière et un mépris fondamental pour ceux de la première manière.

Surtout, le milieu de la protection animale est confrontée à une terrible misère animale, et d’ailleurs également humaine en constatant les comportements anti-sociaux, cyniques, barbares. Cela provoque un réel traumatisme et d’ailleurs, il y a inévitablement la même chose chez les policiers (ce qui ne remet pas en cause le fait que la police comme institution soit anti-populaire).

Ce traumatisme provoque un dégoût, une rancœur, voire une haine, et dans tous les cas une tendance marquée au nihilisme. Comment en effet croire en l’humanité lorsqu’on voit que l’empathie et la compassion sont des phénomènes marginaux et même combattus par une indifférence générale ?

A cela s’ajoute la sensation d’être toujours trahi. Une association comme L214 a par exemple une reconnaissance médiatique immense, des millions d’euros dans sa banque, mais n’a jamais fait le moindre effort en direction de la protection animale sur le plan concret. A chaque élection municipale il y a telle ou telle promesse de la part des uns et des autres, qui n’est jamais tenu. Quant à l’État, il ne fait rien du tout.

Il s’ensuit une véritable paranoïa, où, forcément, on se rattache à ce qu’on peut, au moindre espoir de changement culture. Cela ne veut pas dire que le milieu de la protection animale fasse confiance – par définition, le milieu de la protection animale ne fait jamais confiance à moins d’une présence à ses côtés et d’une implication pour les animaux longue, très longue. Mais il y a l’idée que cela ne peut pas être pire et qu’un renversement de tendance, même imparfait, c’est déjà ça de gagné.

C’est cela qui explique l’attirance pour une extrême-Droite version nihiliste en général et l’espoir qui existe en ce moment que Marine Le Pen gagne la présidentielle 2022 en particulier. Celle-ci s’est d’ailleurs placée exactement afin de recevoir un tel soutien.

A l’élection présidentielle 2022, il n’y a que trois candidats à avoir parlé des animaux. Jean-Luc Mélenchon s’est adressé aux vegans désireux d’être bobos ou qui le sont en parlant de l’horreur de la condition animale, dans des termes très généraux. Nicolas Dupont-Aignan a proposé de son côté, et c’est le seul, des mesures concrètes pour les animaux, sur un mode réformiste, en vue de « lutter contre la maltraitance animale ». Il a cette dignité.

Enfin, Marine Le Pen ne propose rien pour les animaux, mais s’est positionnée de manière ininterrompue comme femme célibataire aimant les chats. Ce qui fait penser au milieu de la protection animale qu’elle ne peut pas être une mauvaise personne.

C’est bien peu, mais cela suffit largement, puisque inversement Emmanuel Macron assume tout à fait d’être contre la cause animale, notamment dans son soutien aux chasseurs. Cela peut sembler simpliste, mais en fait c’est simple : l’ennemi de mon ennemi est mon ami et il n’y a rien à perdre tellement la situation est dramatique.

Ajoutons à cela un faible niveau de connaissance des idées politiques à l’image de tout le pays, un enracinement populaire dans les zones rurbaines, une détestation des bourgeois bien proprets vivant dans leur bulle coupée de la réalité… et le milieu de la protection animale a vite fait de se lancer dans un tel espoir qu’une victoire de Marine Le Pen changerait la donne.

C’est cependant une erreur qui revient à celle des vegans version bobos. Les animaux ne sont plus une fin en soi, mais un lieu de projection, car objectivement, Marine Le Pen ne propose rien pour les animaux, à part éventuellement la fin de l’abattage des animaux en mode halal et casher, ce qui n’est toutefois nullement l’alpha et l’omega de la question.

Si l’on prend les animaux comme fin en soi et qu’on veut que ce soit l’empathie et la compassion qui triomphent, alors il faut une puissant changement de mentalités, et pour cela il faut une révolution culturelle. Une révolution culturelle contre la société de consommation, pour un engagement concret dans sa vie quotidienne au service des animaux. Une révolution culturelle contre l’urbanisation massive engloutissant le pays et pour la vie sauvage qui doit être sanctuarisée.

Cela demande des idées, des valeurs, des concepts, à rebours des réactions à l’emporte-pièces qui ramène toujours la protection animale à la case départ.

De toutes façons, on ne peut pas dire que la situation soit dramatique et après essayer de sauver les choses avec Marine Le Pen comme sparadrap sur une plaie béante. Il faut saisir l’envergure de la question et cela exige une conscience sociale saisissant son époque sur la base de la réflexion – et c’est ce qu’est le Socialisme.

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Le Centre ukrainien de réhabilitation des chauves-souris, un phare dans l’obscurité

Des ukrainiens, et surtout des ukrainiennes, à la hauteur de l’époque.

Le déclenchement de l’invasion du territoire ukrainien par la Russie marque le retour de la guerre comme cadre de développement du capitalisme. Cela veut dire que la tendance vers la destruction générale de la biosphère au profit du développement capitaliste va être toujours plus accentuée.

Les effets des combat comme les manœuvres et les attaques participent déjà de cette accentuation, avec les destructions, des terrains entiers retournés par les manœuvres des engins militaires dégageant ainsi le CO2 du sol dans l’atmosphère, les différents incendies de matières en tous genre lors des frappes ou des explosions qui dégagent d’énormes quantités de gaz toxique pour l’ensemble de la biosphère…

Les explosions terrorisent, désorientent les animaux, à l’instar des cigognes, très présentes en Ukraine et en Pologne, et qui vont revenir comme tous les ans de cette région de l’hémisphère nord pour passer l’été. Elles devraient arriver sous peu en Ukraine, si elles n’y sont pas déjà.

Au milieu de cette destruction généralisée, en plein cœur de la ville de Kharkiv, une très grande ville russophone au Nord-Est de l’Ukraine, sous le feu des forces armées russes depuis plusieurs jours, le Centre ukrainien de réhabilitation des chauves-souris ne flanche pas et continue son combat pour la connaissance et la préservation des chauves-souris sur le territoire ukrainien.

On reconnaît là l’abnégation des acteurs – surtout des actrices – de la protectrice animale. L’amour pour les animaux s’élève à la dévotion, au sens du sacrifice – c’est quelque chose d’incompréhensible pour qui est soumis au consumérisme narcissique.

Avec une équipe composée de différents professionnels de la protection et du soin aux animaux, s’appuyant sur un réseau de volontaires, le centre effectue un recensement des colonies de chauves-souris et des différentes espèces pour évaluer leurs aires de répartition avec un site internet dédié et où tout le monde peut partager ses observations à travers tout le pays. Leur site apporte beaucoup de connaissances, parfois très approfondies, sur le mode de vie ou encore la physionomie des différentes espèces de chauves-souris présente en Ukraine.

Depuis sa création en 2013, le centre ukrainien de réhabilitation des chauves-souris est venu en aide à plus de 19 000 animaux avec déjà plus de 3000 sauvetages rien que pour cet hiver. Cela peut être une chauve-souris trop faible pour passer l’hiver, qui sera ainsi nourrie et mise à l’abri, maintenue en hibernation dans des sacs en tissus, avant de repartir au printemps, ou une chauve-souris blessée qui va être soignée et réadaptée afin de pouvoir retourner à la vie sauvage.

Le centre participe aussi à un travail sur l’étude des maladies auxquelles les chauves-souris servent de réservoir afin de connaître et analyser comment ces maladies se propagent et ainsi éviter la propagation de ces maladies à l’être humain. Un travail ô combien essentiel à l’heure où la pandémie de Covid-19 est loin d’être finie, et quand l’hypothèse principale de l’origine de cette zoonose reste la chauve-souris comme hôte réservoir ayant été déstabilisée dans son habitat naturel.

Alors qu’en temps normal 300 000 Ukrainiens quittent le pays chaque année et que depuis le début du conflit plus de 3 millions d’autres ont pris ce même chemin, sans compter le quart de la population déplacée à l’intérieur du pays, les membres du centre de réhabilitation des chauves-souris refusent de quitter leurs appartements pour rester aider les petit mammifères dans leur principales zone d’intervention qu’est Kharkiv.

Il y a actuellement de cette ville sous les bombes, des personnes en train de nourrir des chauves souris sortant doucement de l’hibernation, secourus juste avant ou durant l’hiver. Et le 23 mars a marqué le début de leur départ, avec l’arrivée du printemps.

Les membre du Centre ukrainien de réhabilitation des chauves-souris, principalement composé de femmes (comme partout où les animaux sont défendus), sont un phare dans la nuit de la guerre impérialiste, un moment où des gens refusent de sombrer dans la barbarie et essaye d’être à la hauteur de leur époque, en essayant d’ouvrir une voie pour retrouver leur place dans la biosphère.

C’est un exemple d’abnégation, un modèle de compassion, un programme pour l’avenir.

Vous pouvez les aider en faisant un don ici : https://www.patreon.com/batsukraine ou en allant directement sur leur site internet : http://www.bat-kharkov.in.ua/en/how-to-helpen/