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La France est objectivement en guerre avec la Russie

Et cela va empirer.

En réunissant une quarantaine de pays, dont la France, le 26 avril 2022 sur la base américaine de Ramstein en Allemagne, afin d’organiser le renforcement de l’arsenal militaire du régime ukrainien, la superpuissance américaine a donné le signal de la guerre à la fois ouverte et indirecte. L’OTAN ne déclare pas formellement la guerre à la Russie, mais l’ensemble des pays de l’OTAN, ainsi que plusieurs autres pays (dont le Japon), soutiennent entièrement le régime ukrainien, tant au moyen d’informations militaires qu’au niveau de la logistique, ainsi qu’avec des livraisons d’armes.

L’objectif : faire tomber la Russie. Le secrétaire américain à la défense, Lloyd Austin, a été très clair lors de ce véritable sommet masqué de l’OTAN et de ses alliés :

« L’Ukraine pense clairement qu’elle peut gagner. Tous ceux qui sont ici aussi. »

Et la France est de la partie. La France est impliquée dans ce processus militaire, ce qui fait que, objectivement, la France est en guerre avec la Russie par l’intermédiaire de l’Ukraine qui fait ici office de chair à canon.

Il y a d’ailleurs un changement de ton du côté ukrainien. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait critiqué Emmanuel Macron pour avoir refusé de parler de « génocide » au sujet de la guerre en Ukraine, désormais il est qualifié, comme lors du message de félicitation pour sa réélection comme président français, de « vrai ami de l’Ukraine ».

Et pour bien asseoir ce nouveau statut, Le Figaro a publié un article intitulé Guerre en Ukraine : «nous sommes convaincus que nous gagnerons», affirme l’ambassadeur d’Ukraine en France. Ses propos sont sans ambiguïtés : la France est militairement partie prenante dans la guerre.

« Interrogé sur l’aide apportée par la France à l’Ukraine, le diplomate répond qu’il n’est «pas de ceux qui disent que la France n’en fait pas assez»: «Certains états parlent de leur aide et se font de la publicité là-dessus. D’autres ne le font pas».

«Avez-vous entendu parler de l’aide humanitaire que nous donne la France ?», s’interroge encore Vadym Omelchenko.

«Ceci, elle le fait d’une manière non publique. Il s’agit d’une marque de noblesse propre aux Français. C’est pareil dans le domaine militaire». »

Il y a également un changement de ton russe, avec un avertissement formel de la Russie, par la voix de Vladimir Poutine devant l’Assemblée fédérale réunie à Saint-Pétersbourg, le 27 avril 2022 :

« Je souligne encore une fois que si quelqu’un a l’intention d’interférer dans les événements actuels, de quelque côté que ce soit, surtout si cela pose des menaces inacceptables, de caractère stratégique inacceptables pour la Russie, il doit savoir que nos réponses aux contre-attaques seront foudroyantes, rapides.

Nous avons tous les outils, que les autres n’ont pas ; nous n’allons pas nous vanter, nous allons les utiliser, je veux que tout le monde le sache. Toutes les décisions à ce sujet ont déjà été prises. »

Or, la participation militaire française ne peut qu’empirer, car du moment que l’OTAN, avec à sa tête la superpuissance américaine, considère qu’il est possible de faire triompher l’Ukraine, que cela soit vrai ou non, une analyse sincère ou pas, cela implique qu’il y a une mobilisation générale dans le sens de l’escalade.

Nous le voyons d’autant plus aisément que nous avons dès avril 2021 analysé en détail la question ukrainienne, en annonçant qu’il y allait avoir la guerre. Et nous sommes horrifiés de voir que la France capitaliste est partie prenante, sans aucune opposition interne, à une véritable guerre de repartage du monde.

Les Français, enferrés dans la société de consommation, corrompus par les valeurs capitalistes, pourris dans leur acceptation d’un haut niveau de vie à n’importe quel prix, acceptent que les dirigeants du pays fassent ce qu’il veulent ; ils convergent avec eux dans leurs objectifs en ne soutenant en rien la moindre critique, la moindre critique de la guerre ; ils sont totalement cyniques vis-à-vis de la nation ukrainienne réduite au statut de chair à canon.

Tout cela va se payer très cher, extrêmement cher. Car ce faisant, la France capitaliste se place dans un faisceau de contradictions internationales qui, dans le cadre de la tendance à la guerre, vont provoquer des situations dramatiques. Et là les Français qui vont se voir relever de la guerre, participer à la guerre, être un moteur de la guerre, ne seront plus en mesure de prétendre qu’ils ne savaient pas, qu’ils ne voulaient pas.

Ils pleurnicheront d’ailleurs sur leur mode de vie affaibli ou perdu, en cherchant encore et toujours à ne rien comprendre et à ne rien assumer. Ils vont être déboussolés et aigris, se précipitant en faveur de la modernisation et de la guerre, ou bien du repli et du nationalisme militariste, comme ils le font déjà avec Emmanuel Macron et Marine Le Pen, pour qui ont voté 18 et 13 millions de personnes respectivement.

Les Français ont choisi de relever du désastre, ils vont devoir assumer !

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La Russie évoque le risque de guerre nucléaire alors que l’OTAN organise un sommet à Ramstein

La troisième guerre mondiale qui se prépare.

Mardi 26 avril 2022, le maire de Kiev Vitali Klitschko a fait démonter une statue symbolisant l’amitié entre les peuples d’Ukraine et de Russie. Située sous l’Arche de l’amitié entre les peuple, elle représente un travailleur russe et un travailleur ukrainien qui tiennent un symbole soviétique ; il est écrit « amitié entre les peuples ». Le maire de Kiev s’est félicité que pendant le démontage, la tête du travailleur russe soit tombée au sol… C’est « symbolique » a-t-il dit.

En effet, quel symbole d’affront contre les peuples et contre l’Histoire. Quel symbole d’engrenage guerrier et de haine nationaliste.

Dans le même ordre idée, le buste du maréchal Joukov, qui fut chef d’État-major de l’armée rouge pendant la seconde guerre mondiale, a été détruit à Kharkiv.

De fait, il n’y aura pas de retour en arrière tant la pression est immense, d’un côté comme de l’autre.

En Russie, il y a eu ces derniers jours une campagne médiatique, présentée comme le reflet d’une pression populaire, exigeant de frapper plus fort en Ukraine, en visant notamment les infrastructures ferroviaires. Il a ensuite été expliqué que le régime a cédé à cette pression populaire en procédant à des frappes allant dans ce sens, alors que ce n’était pas dans les plans initiaux de l’état-major.

Ce récit n’est pas forcément faux. Le régime russe a longuement présenté son opération spéciale en Ukraine comme visant à « libérer » la population du nazisme et du nationalisme anti-Russe, et à se prémunir de l’OTAN. Alors la population russe l’a pris au sérieux et exige maintenant d’aller au bout, et vite.

Sauf qu’en face, il y a effectivement l’OTAN, qui a totalement vassalisé l’Ukraine politiquement depuis 2014, et militairement depuis février 2022. Elle y déverse des tonnes et des tonnes de matériel de guerre, voire de conseillers spéciaux militaires, de mercenaires, pour ne surtout pas qu’il y ait un règlement rapide du conflit et une partition, par un traité.

De fait, d’une manière ou d’une autre, aucun des deux camps n’a intérêt ou la possibilité d’envisager une issue au conflit dans l’immédiat, alors ce ne peut qu’être l’escalade. C’est ce qu’a reconnu le ministre russe des Affaires étrangères, dans le cadre de la venue d’António Guterres le Secrétaire général de l’ONU à Moscou mardi 26 avril 2022.

Sergueï Lavrov s’est longuement exprimé sur le sujet, accusant directement et frontalement les États-Unis et l’Europe de vouloir mettre en place un monde « unipolaire » depuis des années, avec l’Ukraine utilisée comme base avancée anti-Russie, y compris sur le plan de la culture. Il a expliqué avoir évoqué avec António Guterres comment des pays comme la France manœuvraient pour mettre en place de nouvelles institutions internationales sans la Russie et les pays opposés aux États-Unis, remplaçant de fait l’ONU.

Il a expliqué que la Russie est prête aux pourparlers de paix, mais que l’Ukraine fait semblant de négocier la paix, alors qu’en fait il y a les Américains derrière pour jeter de l’huile sur le feu.

C’est alors qu’il a parlé de l’arme nucléaire, dans des termes effrayants, non pas car ils seraient menaçant de sa part, mais parce qu’ils reconnaissent de fait une situation menant au pire, et donc à une guerre nucléaire.

Il a rappelé la position russe, qui est le principe de l’inadmissibilité de la guerre nucléaire. Mais il a expliqué ensuite qu’il y a un risque d’emballement en raison de la situation :

« Je ne veux pas alimenter ce risque de manière artificielle. Beaucoup aimeraient cela. Mais le danger est grave, réel. Et nous ne devons pas le sous-estimer. »

En fait, Sergueï Lavrov considère concrètement (et à juste titre) que l’OTAN est en guerre avec la Russie, de manière indirecte, mais réelle :

« L’OTAN, en substance, est engagée dans une guerre avec la Russie via un intermédiaire et elle arme cet intermédiaire. Cela signifie la guerre. »

Un tel propos a une signification historique immense, c’est un jalon évident sur le chemin vers une troisième guerre mondiale.

Pendant ce temps les plus hauts représentant de l’administration américaine en ce qui concerne la Diplomatie et la Défense, après s’être rendus directement à Kiev la veille, étaient en Allemagne mardi 26 avril sur une base militaire américaine, celle de Ramstein, la plus grande base militaire américaine en dehors des Etats-Unis, d’une superficie de 1400 hectares, avec 52 000 militaires actifs.

Il a été expliqué que les États-Unis sont prêts à « remuer ciel et terre » pour faire gagner l’Ukraine contre la Russie, que tant l’Ukraine que ses alliés de l’OTAN croient fermement en une possibilité de victoire.

Et cette déclaration a été faite dans le cadre d’une réunion avec des représentants des ministères de la Défense et des états-majors des armées de 43 pays, dont la France. On parle ici des 30 pays de l’OTAN, ainsi que du Japon, de la Corée du Sud, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, à quoi s’ajoutent Israël, le Qatar et la Jordanie, ainsi que le Kenya, le Libéria, le Maroc et la Tunisie.

Un grand optimisme est de rigueur, ce qui se lit d’ailleurs dans les médias, même Le Figaro parlant de la « perspective » de la victoire de l’Ukraine sur la Russie.

Pourtant, concrètement, sur le terrain militaire l’Ukraine n’a pas d’avancée significative et ne fait que subir les choix opératifs de l’armée russe. Cette dernière, de fait, n’est pas dans une guerre totale et mobilisant tout le pays, mais dans une grande opération militaire avançant lentement mais sûrement, avec tout un tas de précaution pour les évacuations humanitaires (massives), l’encadrement humanitaire des civils sur place, des frappes contre des objectifs très précis, des ratissages de quartiers entiers à la recherche des ennemis ukrainiens cachés, etc.

Autrement dit, à moins d’une intervention directe de la part de l’OTAN, l’Ukraine n’a aucun moyen de quoi que cela soit contre la Russie, en tous cas dans la partie orientale du pays. Donc, quand les États-Unis assument totalement la possibilité de victoire ukrainienne, cela ne peut qu’être par le renforcement de l’intervention de l’OTAN, et contre tout accords négociés sous l’égide de l’ONU.

Et c’est ce que reconnaît Sergueï Lavrov parlant d’un risque d’emballant menaçant d’une confrontation nucléaire.

Il ne s’agit pas ici d’être pro-Russe plutôt que pro-OTAN, ni même d’avoir de quelconques illusions sur la force et le rôle de l’ONU pour régler quoi que cela soit. Il s’agit d’envisager les choses rationnellement et sérieusement, en voyant la tendance irrémédiable à l’emballement dans un grand conflit guerrier mondial par ce qui est mis en place concrètement.

Ce qui se joue, ce n’est pas les décisions bonnes ou mauvaises de tels et tels dirigeants mondiaux, c’est une crise profonde de la société, du capitalisme, à l’échelle mondiale, qui fait que tout tend forcément vers la guerre pour un grand repartage du monde.

S’y opposer est un devoir, c’est même le dernier honneur de la Gauche, à moins de s’effondrer totalement et perdre plus de 100 ans d’acquis et de leçons du 20e siècle. S’y opposer, concrètement en France, cela signifie dénoncer l’OTAN et son rôle perfide, c’est donc aussi dénoncer le régime en France et son interventionnisme guerrier en Ukraine et contre la Russie.

Dénoncer la 3e guerre mondiale nucléaire qui se prépare ne doit pas être une position abstraite et lointaine, c’est au contraire une bataille concrète et immédiate ici en France, pour la paix, contre l’OTAN.

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Escalade de la guerre en Ukraine avec la Roumanie, la Moldavie, la Finlande et la Suède

L’OTAN considère qu’elle peut faire tomber la Russie.

Le régime ukrainien est formel : il considère ouvertement qu’il est en mesure d’infliger une sévère défaite à la Russie. Ce point de vue est également assumé par la superpuissance américaine, dont le régime ukrainien est une marionnette. Le 24 avril 2022, il y avait d’ailleurs la visite à Kiev du secrétaire à la défense américain Lloyd Austin et du secrétaire d’État américain (soit l’équivalent du ministre des Affaires étrangères) Antony Blinken.

L’armée ukrainienne opère de manière entièrement dirigée par l’OTAN et c’est pratiquement assumé en tant que tel. Pour preuve de cela, il est tout à fait clair que l’Ukraine est en train de rejoindre l’Union Européenne à marche forcée. Naturellement, une fois que cela sera fait, l’intervention russe reviendra de fait à un affrontement avec un État de l’Union Européenne, ce qui permettra d’autant plus l’escalade.

Il y a également la demande, considérée comme plus ou moins imminente, de l’adhésion à l’OTAN par la Finlande et la Suède, de manière conjointe, avec la superpuissance américaine et le Royaume-Uni proposant un soutien militaire dans la foulée de la demande d’adhésion, avant une intégration là encore à marche forcée dans l’OTAN.

Enfin, alors que la Pologne a remis, sans dire combien, des chars à l’Ukraine, il apparaît fort probable que la Roumanie a envoyé des forces militaires en Moldavie, en les maquillant comme des soldats moldaves, pour faire de ce pays un nouveau front anti-Russie. La Moldavie, une ancienne république soviétique, a en effet deux particularités : tout d’abord, elle n’est pas membre de l’OTAN, ensuite elle fait face à une petite région séparatiste pro-Russie, la Transnistrie.

Il y a d’ailleurs eu le 25 avril 2022 une attaque au lance-grenades contre le ministère de la Sécurité publique en Transnistrie, reflet de la tension actuelle, alors qu’il est tout à fait évident que l’établissement d’une « Nouvelle Russie » dans le Sud de l’Ukraine aboutirait, concrètement, à la Transnistrie.

On est ici dans une situation où la guerre en Ukraine est partie pour être une guerre prolongée, avec des implications militaires toujours plus grandes de part et d’autres. Cela semble confirmer la conception selon laquelle on a en fait une véritable guerre conventionnelle dont la forme est précisément d’éviter l’emploi de l’arme atomique.

Parce que là, on est lancé dans une démarche qui fait que la guerre en Ukraine va durer au moins jusqu’à l’été, voire littéralement pendant une année, ou en fait même plus, car on est dans une situation de crise, et on a donc un phénomène nouveau, propre à notre époque nouvelle.

D’ailleurs, s’il est beaucoup parlé de la date du 9 mai comme fête russe de la victoire sur le nazisme, avec la possibilité du début d’une sorte de fin négociée du conflit, il y a bien plus la possibilité que la Russie annonce plutôt son entrée officielle en guerre, lançant une mobilisation totale pour écraser l’Ukraine.

Car il ne faut pas perdre cet aspect essentiel. La Russie a réussi à lancer une guerre conventionnelle, en contournant l’opinion publique par une « opération spéciale », et sans modifier de manière centralisée son régime et son économie, comme c’est normalement le cas pour une guerre. La réussite du lancement d’une telle guerre peut très bien, en ce sens, devenir un tremplin nécessaire pour une entrée dans une guerre complète.

Cela montre l’importance de la guerre en Ukraine, annoncée ici sur Agauche.org depuis avril 2021, analysée en profondeur de manière régulière depuis. Chaque jour qui passe fait qu’on est en fait déjà dans une sorte de troisième guerre mondiale prolongée, propre à la situation historique.

La France, qui a notamment fourni à l’Ukraine des des obusiers automoteurs de 155mm Caesar, des missiles anti-aériens Mistral et des missiles anti-chars Milan, est ici en seconde ligne, juste derrière la superpuissance américaine et le Royaume-Uni, mais l’élection présidentielle étant désormais passée, les choses vont ici encore s’accélérer.

La France, exaspérante dans sa nature amorphe pétrie dans la société de consommation, n’échappera pas, de par sa nature de grande puissance lancée dans la bataille pour le repartage du monde, à l’instabilité provoquée par l’escalade militaire.

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Les États-Unis lancent leur grande opération anti-chinoise

Les discours sont de plus en plus agressifs et militaristes.

Nous cessons de le répéter ici. La grande actualité mondiale est la grande bataille pour le repartage du monde qui se dessine, avec comme aspect principal la concurrence entre la superpuissance américaine, dominante, et la superpuissance chinoise en devenir, son challenger.

La guerre en Ukraine ne fait qu’exacerber les tensions existantes, avec quasiment chaque jour un nouveau palier qui est franchi dans les hostilités. Les États-Unis, puissance hégémonique, notamment en raison de la puissance du dollar, exigent que le monde entier s’aligne sur son discours et ses intérêts. Ils exigent que tout le monde rejette l’invasion russe en Ukraine en faisant allégeance à l’OTAN. Ce que la Chine ne fait pas, bien au contraire.

Depuis le début, elle n’a pas condamné l’opération russe, ni mit en place de sanctions. Au Conseil de sécurité de l’ONU, la Chine s’abstient dès qu’il y a un vote condamnant la Russie. Alors les Américains tapent du poing sur la table et désignent de plus en plus ouvertement la Chine comme étant l’alliée de la Russie, et donc l’ennemie des États-Unis. Et par extension, de l’Union européenne.

Le 13 avril, il y a eu une déclaration marquante de la secrétaire d’État américaine au Trésor Janet Yellen, menaçant la Chine sur cette question. Tout simplement, elle menace la Chine de faire la même chose qu’avec la Russie, c’est-à-dire de l’exclure du système économique mondiale organisé autour du dollar et de l’idéologie du libre échange.

« L’attitude du monde à l’égard de la Chine et sa volonté d’embrasser une intégration économique plus poussée pourraient bien être affectées par la réaction de la Chine à notre appel à une action résolue contre la Russie. »

La Chine de son côté ne fait rien contre ces menaces, car cela sert ses intérêts de puissance challenger. On peut même dire que la Chine profite de la situation pour abattre ses cartes et avancer sur ses positions. Mardi 19 avril, le ministère des Affaires étrangères de la Chine a officialisé la signature d’un accord-cadre de coopération en matière de sécurité avec le ministre des Affaires étrangères des îles Salomon.

On est là en plein jeu des grandes puissances. L’archipel situé dans le Pacifique est minuscule, avec moins de 700 000 habitants, et dépend historiquement de la couronne d’Angleterre. Mais la Chine s’y positionne depuis des années, au grand dam de l’Australie, et il y a à chaque fois des reculs et des avancées, dans un sens ou dans l’autre.

Cette fois, c’est l’Australie qui perd, à tel point que son vice-Premier ministre Barnaby Joyce a dit de manière très significative : « Nous ne voulons pas d’un petit Cuba au large de nos côtes. » Alors les États-Unis s’en sont mêlés, car ils ne veulent évidemment pas d’une base avancée chinoise dans cette partie du Pacifique.

Les discours sont d’une grande violence, assumant totalement la question de la guerre. Une délégation américaine s’est rendue sur place et a communiqué vendredi 22 avril sur le fait que les États-Unis riposteraient « en conséquence » en cas de « présence militaire (chinoise) permanente » sur l’île.

Dans le camp américain, la France n’est pas en reste, avec le ministère des Affaires étrangères dénonçant « l’opacité des dispositions de l’accord » entre la Chine et les îles Salomon, dénonçant ouvertement les « ambitions chinoises comme acteur de la sécurité régionale », comme si la Chine était par définition un ennemi, quoi qu’elle fasse.

Et c’est comme cela chaque jour ou presque, avec à chaque fois un nouveau prétexte américain pour dénoncer le camp chinois, ou inversement un prétexte chinois pour s’affirmer comme puissance rivale du camp américain. Tout cela se renforce irrémédiablement, dans un tourbillon de propagande et d’escalades menant à la guerre.

Exemple marquant d’escalade, la DIA, l’agence américaine spécialisée dans le renseignement militaire à l’étranger, explique que la Russie et la Chine possèdent des lasers en mesure de neutraliser les satellites situés en orbite basse autour de la Terre, et bientôt seraient en mesure d’atteindre les satellites plus hauts, notamment le système GPS. La Chine de son côté assume tout à fait de travailler en ce sens. Tout comme la Russie, qui a déjà déployé un missile antisatellite avec un test en conditions réelles en novembre 2021.

De la même manière, la Chine pousse pour affirmer avoir les moyens de rivaliser avec les États-Unis, avec récemment la question d’une arme anti-navire de type hypersonique. Mardi 19 avril encore, des images d’un tel missile ont opportunément fuitées sur internet via des canaux chinois.

Cela est ensuite assumé dans la presse chinoise à destination occidentale, depuis Hong Kong, avec un analyste militaire chinois de Pékin vantant une capacité de déni et d’interdiction d’accès dans le but de contrer l’hégémonie navale américaine, ce qui sous-entend la capacité à détruire un porte-avion.

Puis il y a un chercheur à l’institut de science et de technologie militaire Yuan Wang, donc un personnage lié au régime chinois, qui explique que si la Chine communique là-dessus, c’est en fait pour empêcher Taïwan de s’imaginer que la situation mondiale est une opportunité pour elle. Ce chercheur dit :

« Pékin craint que l’assistance militaire américaine à l’Ukraine et une récente visite d’une délégation du Congrès américain à Taïwan ne fassent croire à Taipei que Washington pourrait fournir la même aide en cas de conflit entre le continent et Taïwan. »

C’est du billard à trois, quatre, cinq bandes. Les États-Unis font croire que la Chine a les capacités de faire ceci, alors que la Chine gonfle les muscles sur cela pendant que les Américains nient autre chose, pour enfoncer encore plus le clou sur un autre aspect, ce que la Chine reprend et déforme pour aller dans son propre sens, etc.

En tous cas, c’est pour l’instant surtout la guerre en Ukraine qui cristallise ces tensions, et il faut bien avoir conscience du fait que la situation est extrêmement tendue, que la rivalité entre les deux camps et de plus en plus assumée et irrémédiable.

Vendredi 22 avril, la vice-secrétaire d’État Wendy Sherman était à Bruxelles pour, avec les européens, mettre à nouveau la pression sur la Chine et dénoncer son soutien objectif à la Russie, parlant de « manipulation répétée de l’information par la Chine, notamment en propageant la désinformation de Moscou » sur la guerre en Ukraine.

Le camp américain est ultra agressif, n’acceptant aucune remise en cause du discours et de la vision des choses de l’OTAN. Mais ce n’est pas que de la diplomatie vague et lointaine, il y a des menaces concrètes.

Wendy Sherman a ouvertement parlé de possibilité de sanctions :

« Nous avons été très transparents (envers la Chine à propos de) ce que nous faisons (contre la Russie) en termes de sanctions, pour donner une idée du menu dans lequel nous pourrions choisir si la Chine décidait d’apporter un soutien matériel ».

De tels propos sont extrêmement grave, ils devraient faire la Une de l’actualité et être dénoncés massivement par la Gauche, vent debout contre la guerre mondiale et pour la paix entre les peuples.

Les États-Unis viennent directement sur le sol européen pour propager une hostilité hyper agressive contre la Chine et pousser presque ouvertement les Européens à l’affrontement. Mais il n’y a rien, absolument aucune opposition, la guerre mondiale se prépare tranquillement sans aucune remise en cause. Au contraire, tout porte à croire que ce sera bientôt l’Union sacrée pour la guerre, comme avant 1914. Cette fois pas contre l’Allemagne, mais la Chine. Avec la guerre contre la Russie comme première étape.

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L’Ukraine entre LGBT et Azov, surarmée par l’OTAN

La nation ukrainienne est devenue un jouet.

Cet uniforme de l’armée ukrainienne avec une licorne n’est pas une mauvaise blague. C’est un écusson officiel. Car contrairement à ce que raconte, dans un texte délirant de bout en bout, des libertaires sur les LGBTQ+ en Ukraine (« Deux poids, deux mesures : racisme, transphobie et patriarcat au travers de la guerre en Ukraine« ), changer de « genre » est reconnu par l’État ukrainien et il y a tout un espace de propagande au sujet des LGBTQ+ participant à l’armée ukrainienne.

Ce qui est tout à fait cohérent, puisque la constitution ukrainienne affirme la nécessité de rejoindre l’Union européenne, dont l’idéologie LGBTQ+ est une composante. La ministre de l’Intérieur allemande, Nancy Faeser, vient d’ailleurs tout juste de formaliser l’autorisation de présenter systématiquement, sauf pour les dates nationales importantes, les drapeaux LGBTQ+ sur les bâtiments nationaux. Cela fait partie du panorama et les tenants de cette idéologie ne sont que les partisans du turbo-capitalisme.

On se demandera comment cela conjugue avec le fait que dans l’armée ukrainienne, les nazis d’Azov jouent un rôle particulièrement significatif. Rappelons que leur symbole emprunte directement à l’iconographie nazie, avec la « wolfsangel », le « soleil noir » de la SS ayant été mis de côté.

C’est facile à comprendre. Les LGBTQ+ représentent l’idéologie du turbocapitalisme, facilitant le développement du capitalisme en Ukraine. Mais l’Ukraine est en même temps un pays du tiers-monde. Aussi, pour asseoir sa domination, les grandes puissances appuient les forces en quelque sorte néo-féodales. D’où le soutien occidental, notamment américain et canadien, à Azov, qui profite du matériel militaire de pointe.

Cela n’a aucune cohérence, mais il s’agit pour les grandes puissances occidentales de jouer sur tous les tableaux, en attendant la suite.

LGBTQ+ et couleurs bandéristes, tout un programme

C’est, si l’on veut, un investissement, comme lorsque la superpuissance américaine fournit, depuis le début de l’invasion russe, 1,7 milliard de dollars d’armements à l’Ukraine, et qu’elle décide, le 14 avril 2022, d’en ajouter pour 800 millions de dollars.

On parle ici de 18 obusiers d’artillerie avec 40 000 obus, de 300 drones suicides Switchblade 300/600, de 500 missiles antichar Javelin, de drones maritimes de défense côtier, d’explosif plastique C-4, de mines anti-personnelles M18A1 Claymore… De 10 radars de contre-batterie AN/TPQ-36, de 10 radars courte portée AN/MPQ-6, de 200 véhicules blindés de transport de troupe M113, de 100 véhicules légers de transport de troupes HMMWV/Humvee, de 11 hélicoptères de transport moyen Mi-17…. De 30 000 packs d’infanterie comprenant un casque et un gilet pare-balles, de 2 000 systèmes optiques de télémétrie laser.

Ou comme lorsque Anne Hidalgo, en première ligne pour l’OTAN, annonce un soutien à la ville de « Kyiv », au lieu de Kiev, conformément à la demande du régime ukrainien suivi par les médias anglo-saxons ou encore le quotidien français Libération.

Ou lorsque l’armée britannique fournit des missiles de haute précision Neptune et des équipes pour les gérer à l’armée ukrainienne, qui sont sans doute à l’origine de la destruction le 14 avril 2022 du navire militaire Moskva, un croiseur lance-missiles navire amiral de la flotte de la mer Noire.

On notera que c’est là un choix subtile des Britanniques, puisque le navire Moskva est connu pour l’affaire de l’île des Serpents. On se souvient de ces soldats ukrainiens lui disant « d’aller se faire f. » avant de se faire bombarder. C’était de la propagande, car en réalité ils se sont rendus. Ce qui n’empêche pas le régime ukrainien de les récupérer lors d’un échange de prisonniers, de leur remettre une décoration, de faire un timbre au sujet de cette histoire.

La sortie du timbre juste avant que le navire russe ne soit coulé montre comment le soutien de l’OTAN est à la fois militaire et fondé sur les opérations psychologiques.

Un story telling impeccable mis en place par l’OTAN

En tout cas, ce qui risque de ressortir ici, c’est un prétexte pour la Russie d’annoncer officiellement la guerre, donc de mobiliser en masse, et surtout de se « permettre » désormais une annexion de la Nouvelle-Russie, qu’il aurait été difficile de justifier dans le cadre d’une « opération spéciale ».

La superpuissance américaine le sait, d’où les accusations de « génocide » à l’encontre de la Russie, alors que dans de nombreux pays de l’Est les responsables disent que la Russie est pire que l’Allemagne nazie, etc.

Alors, aussi, que pour la première fois un représentant occidental est allé rendre visite à Vladimir Poutine le 11 avril 2022. Le chancelier autrichien Karl Nehammer, dont le pays est un satellite allemand, venait d’aller voir le président ukrainien Volodymyr Zelensky, lui assurant d’un soutien moral, quand il s’est précipité par surprise deux jours après à Moscou.

Car pour l’Allemagne, hors de question de stopper le gaz russe. L’économie allemande serait totalement plombée, comme l’économie autrichienne. Si en plus on ajoute à cela que l’oligarchie russe est à Vienne comme un poisson dans l’eau, qu’il est bien connu que l’Autriche est un porte-avions de l’espionnage russe avec même son ministère de la défense considéré comme une annexe du GRU (la direction générale des renseignements de l’État-Major russe des Forces armées)…

Il y a ici à l’arrière-plan les contradictions entre grandes puissances, alors que la bataille pour le repartage du monde fait déjà rage, qu’elle prédomine toujours plus à tous les niveaux dans tous les pays du monde, faisant de ceux-là des acteurs ou des victimes, voire des victimes utilisées comme acteurs telle l’Ukraine.

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Joe Biden parle de « génocide » pour justifier la guerre à la Russie

Un mot galvaudé désormais qui justifie tout.

L’administration américaine a franchi un nouveau cap mi-avril 2022, par la voix du président Joe Biden qui a lancé l’accusation de « génocide » de la part de la Russie en Ukraine. Selon lui, même si « les avocats au niveau international trancheront sur la qualification de génocide », pour lui cela en est.

Jusqu’à présent, seul le régime nationaliste ukrainien utilisait ce terme, qui est en fait constitutif de son idéologie fasciste anti-russe, et qui n’a rien de nouveau. Il était parlé de « génocide » bien avant l’invasion militaire.

Notons d’ailleurs que la Russie n’est pas en reste sur ce genre de propos. En décembre 2021, Vladimir Poutine expliquait au sujet de l’Ukraine à une réunion du Conseil des droits de l’homme :

« Je dois parler de la russophobie comme d’un premier pas vers un génocide. C’est ce qui se passe en ce moment dans le Donbass, nous le voyons bien, nous le savons. »

Tant les Russes que les Ukrainiens sont dans un récit, servant à mobiliser leur population dans le sens de la guerre, en forçant les traits à partir de réalités. Mais les Américains agissent ici de manière extérieure, avec un propos censé avoir autorité internationalement.

Autrement dit, si le président américain utilise le mot « génocide », en disant qu’il est « de plus en plus clair que Poutine essaie simplement d’effacer l’idée même de pouvoir être Ukrainien », cela devient une accusation très sérieuse, et donc très grave.

C’est tellement brûlant que le président français Emmanuel Macron, en campagne pour sa réélection, a dû prendre de la distance avec une accusation aussi grave et engageante. En pleine élection, il doit prendre des pincettes pour ne pas que cela lui explose à la figure, alors il préfère être « prudent » avec les mots, expliquant au passage, ce qui est tout à fait vrai, que les peuples ukrainiens et russes sont des peuples frères.

Parler de génocide, c’est affirmer qu’il y a une tentative d’extermination d’une population tout entière, y compris les civils désarmés dont les femmes et les enfants, au-delà de tout objectif militaire, économique, politique. C’est, autrement dit, un massacre volontaire et planifié.

Il existe une convention internationale sur le génocide, qui le définit très clairement en insistant notamment sur la notion d’intention, qui est forcément très difficile à établir.

L’ONU explique à ce sujet :

« Pour qu’il y ait génocide, il faut démontrer que les auteurs des actes en question ont eu l’intention de détruire physiquement un groupe national, ethnique, racial ou religieux. La destruction culturelle ne suffit pas, pas plus que la simple intention de disperser un groupe. C’est cette intention spéciale, ou dolus specialis, qui rend le crime de génocide si particulier.

En outre, la jurisprudence associe cette intention à l’existence d’un plan ou d’une politique voulue par un État ou une organisation, même si la définition du génocide en droit international n’inclut pas cet élément. »

Absolument rien ni personne ne permet d’affirmer en avril 2022 que la Russie procède à une telle ignominie en Ukraine actuellement, malgré les nombreuses tentatives faites par le régime ukrainien de présenter clefs en main pour les médias occidentaux des récits de crimes de guerre. La guerre russe en Ukraine est ignoble, par définition. Mais tout autant que la guerre en Syrie, au Yémen, la guerre américaine en Irak, etc.

Il est évident que l’accusation américaine, suivi par le Canada et son premier ministre Justin Trudeau qui a emboîté le pas à Joe Biden, n’est en réalité qu’un prétexte cynique pour faire monter les tensions. L’accusation de génocide est très utile à la propagande anti-Russie et l’opération psychologique pro-guerre de la part des États-Unis.

Mais surtout, l’accusation de génocide est très utile pour justifier a priori les interventions militaires, en cherchant le consentement international. L’ONU prévoit en effet, via son Bureau de la prévention du génocide et de la responsabilité de protéger, une sorte d’autorisation à l’intervention, et ce qui peut en tous cas très bien être un prétexte à l’envoi d’armes lourdes modernes.

L’accusation américaine a lieu justement au moment où l’armée russe est sur le point d’accomplir un objectif militaire majeur avec la prise totale de la ville de Mariupol, le grand port industriel ukrainien. Le ministère de la Défense russe a communiqué le 12 avril 2022 sur la réédition de 1026 marins de la 36e brigade de la marine ukrainienne, qui étaient retranchés dans une zone industrielle, totalement coupés depuis plusieurs semaines du restes de l’armée ukrainienne.

Les États-Unis ne veulent clairement pas de la fin du conflit en Ukraine, et encore moins de victoire russe, même partielle. Alors ils font tout pour pousser le peuple martyr d’Ukraine dans une bataille déséquilibrée et sanglante contre l’armée Russe. De nouvelles livraisons d’armes ont donc été annoncées, marquant de plus en plus ouvertement la participation de l’OTAN à cette guerre.

La campagne américaine au sujet d’un pseudo « génocide » relève de cela. Joe Biden a ainsi présenté mercredi 13 avril une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars, avec des équipements lourds, « de nouvelles capacités », parlant de systèmes d’artillerie, de transports blindés, d’hélicoptères.

Et la France est alignée sur cette escalade militaire. Elle fait partie du problème, pas de la solution, parce qu’elle est une grande puissance participant à la grande bataille du repartage du monde. La France, qui a déjà livré plus de cent millions d’euros d’équipements militaires selon la ministre des Armées, a parlé de « capacités militaires additionnelles » pour bientôt, avec notamment armements et munitions.

On sait qu’à l’arrière-plan, il y a l’affrontement prévu entre la superpuissance américaine, qui dispose de l’hégémonie mondiale, et son challenger chinois. La première vise désormais la seconde directement la seconde sur la question russe. La secrétaire américaine au Trésor a ni plus ni moins que menacé la Chine :

« L’attitude du monde envers la Chine et sa volonté d’embrasser une intégration économique plus poussée pourraient bien être affectées par la réaction de la Chine à notre appel à une action résolue contre la Russie ».

Le but de la superpuissance américaine, c’est d’affaiblir ses alliés européens, pour ne pas qu’ils lui fassent d’ombre, et de soumettre la Chine. Car l’actualité internationale est de plus en plus ouvertement celle d’une grande guerre pour le repartage du monde, avec la constitution de deux blocs distincts et hostiles.

Et tous les moyens sont bons de la part des belligérants pour pousser à des interventions militaires, les justifier ou les faire accepter par la population, les préparant toujours plus aux futurs inévitable conflits.

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L’OTAN passe un nouveau cap dans la propagande anti-russe

La propagande belliciste est acharnée.

Une fresque soviétique, à kramatorsk.

La superpuissance américaine et son appendice militaire qu’est l’OTAN poussent de plus en plus ouvertement à la guerre contre la Russie. Cela est évident depuis plusieurs semaines, mais il faut maintenant parler d’un tournant depuis le vendredi 8 avril 2022.

Il y a eu ces derniers jours un matraquage anti-russe extrême, avec des accusations de génocide ; c’est ni plus ni moins que la propagande du régime nationaliste ukrainien qui est reprise mot pour mot, pour faire monter la tension et préparer l’opinion publique à la guerre. Un nouveau cap a été franchi avec le bombardement de la gare de Kramatorsk.

Il faut s’imaginer ici une scène d’horreur totale, avec la mort de dizaine de civils, dont des enfants, tentant de fuir la guerre, l’intérieur et l’entrée de la gare étant couverts de sang, du mobilier carbonisé, des bagages abandonnés, des débris partout.

Le président américain a immédiatement attribué la responsabilité de ce bombardement à la Russie, accusée d’avoir volontairement visé des civils :

« L’attaque d’une gare ukrainienne est une nouvelle horrible atrocité commise par la Russie, frappant des civils qui tentaient d’évacuer et de se mettre en sécurité ».

Le sous-entendu est toujours le même, c’est que la Russie procéderait à un génocide, visant systématiquement le peuple ukrainien. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a ainsi parlé à propos gare de Kramatorsk d’un « mal sans limite », avec au passage un discours absolument délirant sur l’armée russe qui refuserait le combat militaire par lâcheté :

« Sans la force et le courage de nous affronter sur le champ de bataille, ils détruisent cyniquement la population civile. C’est un mal qui n’a pas de limite. Et s’il n’est pas puni, il ne s’arrêtera jamais ».

On a dans la foulée tout le camp pro-américain qui se rallie à ce discours, sans aucune réserve. Les chefs des gouvernements britannique et allemand ont dénoncé communément la Russie lors d’une conférence de presse, parlant pour l’un de « crimes de la Russie en Ukraine » et pour l’autre de bombardements « épouvantables ».

Le Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Josep Borrell y est également allé sans réserve :

« Je condamne fermement l’attaque aveugle de ce matin contre une gare à Kramatorsk par la Russie, qui a tué des dizaines de personnes et fait de nombreux blessés ».

Mais c’est à la France qu’a été attribué la responsabilité de faire passer un cap aux accusations. En effet, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian est allé extrêmement loin en parlant, sur une chaîne de la télévision publique française, de « crime contre l’humanité ».

« Les autorités ukrainiennes avaient appelé la population à évacuer – notamment par trains – dans la crainte d’une offensive russe pour prendre le contrôle de la région du Donbass. C’est à ce moment-là qu’ils tapent la gare, sur des réfugiés, donc sur des civils, donc ça répond aux crimes contre l’humanité. »

Le « ils » désigne ici ouvertement la Russie, puisque que le ministre avait introduit son propos en expliquant que « la guerre russe se poursuit, avec ses exactions ».

Jean-Yves Le Drian a ensuite parlé de Cour pénale internationale, expliquant (ce qu’Emmanuel Macron a confirmé également), que la France allait envoyer rapidement du personnel militaire en Ukraine pour établir un dossier en ce sens.

C’est ici un point de non-retour qui est franchi, un basculement évident. Comment la Russie peut accepter une telle accusation, la pire des accusations, de la part de la France et du camp américain ? C’est impossible, et ce qui est visé ici est ouvertement la provocation afin de pousser la Russie à la faute et justifier une intervention de l’OTAN.

Il faut ici bien sûr préciser à propos de la gare de Kramatorsk que la Russie a immédiatement démenti, parlant de provocation ukrainienne. Voici ce qu’affirme le ministère russe de la Défense, en précisant que le missile a été tiré depuis Dobropillia :

« Le but de la frappe orchestrée par le régime de Kiev sur la gare ferroviaire de Kramatorsk était d’empêcher le départ de la population de la ville afin de pouvoir l’utiliser comme bouclier humain ».

On peut très bien se dire qu’il n’y a pas plus de raison de croire le régime russe, coupable d’invasion, que le régime nationaliste ukrainien. Mais justement, cela marche dans les deux sens et la France n’a, au sens strict, absolument pas le droit d’accuser unilatéralement la Russie de crime contre l’Humanité pour cette attaque, sans preuve aucune.

Il faut ici beaucoup de sérieux et de hauteur pour bien saisir l’enjeu qu’il y a derrière cette accusation. En effet, l’attaque n’a pas eu lieu dans l’Ouest de l’Ukraine, mais dans le Dombass, une région russophone considérée par la Russie comme relevant de la grande-Russie, avec une population considérée comme devant rejoindre la Russie en étant libéré du joug occidental et nationaliste ukrainien.

Une grande partie du Donbass justement est depuis 2014 séparée de l’Ukraine, et la ville de Kramatorsk était par contre la capitale de la partie du Donbass encore sous-contrôle ukrainien, après des combats acharnés entre les deux camps. Sauf que la ville est justement sur le point de tomber. La population fuit les combats à venir, alors que l’OTAN elle-même explique que la conquête de l’intégralité du Donbass par la Russie est l’actualité de ces prochains jours.

C’est ce qu’a présenté en détail le secrétaire général de l’OTAN mardi 5 avril, en parlant d’une « phase cruciale de la guerre » avec le redéploiement quasi total de l’armée russe à l’Est du pays. Ce que cela sous-entend également, c’est l’écrasement de l’armée ukrainienne, avec une sorte de mâchoire militaire russe se refermant sur elle précisément dans cette région.

Il faut bien voir également que, depuis 2014, l’armée ukrainienne bombarde sans relâche l’autre partie du Donbass, et que la Russie accusait justement celle-ci d’avoir accentué les tirs avant l’invasion de février, et de préparer une opération militaire massive. On en pense ce qu’on veut là encore, mais c’est un élément à prendre en compte dans les accusations.

Comme le fait que l’armée russe explique, de manière très détaillée, comment les militaires ukrainiens (notamment les bataillons de nationalistes fanatiques) se cachent au milieu de la population civile dans la ville (ultra-statégique) de Marioupol, et qu’il faut donc pour l’armée russe procéder à un siège quasiment maison par maison, appartement par appartement.

Jean-Yves Le Drian, qui affirme que la Russie est coupable de crime contre l’Humanité avec l’attaque de la gare Kramatorsk, n’a aucune preuve. Mais surtout, il n’a aucune raison objective à avancer pour expliquer un tel crime de la part de la Russie. A moins de reprendre la propagande délirante et fanatique du régime ukrainien, qui multiplie les mensonges et affirmations délirantes depuis le début de l’invasion.

Quel est l’intérêt pour la Russie de massacrer ainsi une population qu’elle prétend libérer, alors justement qu’elle a plutôt intérêt à ce que la population civile fuit justement massivement pour opérer directement contre l’armée ukrainienne ? De surcroît, de le faire avec un missile de facture assez ancienne, avec écrit dessus « за детей », soit « Pour les enfants » (ou plus exactement « Au nom des enfants »).

Cela est difficilement explicable. On ne peut pas, par principe, écarter l’éventualité d’une frappe russe, mais elle n’est pas plus probable que celle de la provocation nationaliste ukrainienne, ou encore de la possibilité d’un accident de guerre avec un missile ne causant pas les dommages prévus initialement. Mais là n’est pas la question, en vérité, malheureusement.

L’accusation de crime de guerre contre la Russie n’est que le prétexte à une propagande de guerre acharnée. Ce qu’il y a en jeu, c’est ni plus ni moins qu’une vaste opération psychologique, médiatique pour justifier une entrée en guerre contre la Russie. Les dirigeants américains, français, allemands, britanniques, slovènes, polonais, n’en ont rien à faire de la population du Donbass, ils n’en ont rien à faire de l’Ukraine. Leur seule actualité est la bataille pour le repartage du monde, et la place du bloc formé par la superpuissance américaine dans cette bataille, avec la Russie sur leur chemin.

La Russie est dorénavant unilatéralement un ennemi de l’OTAN, il n’y a quasiment plus d’autre issue que la guerre.

C’est le sens de l’arrivée de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à Boutcha puis à Kiev, pour expliquer que l’Ukraine allait intégrer bientôt l’Union européenne, tandis que la Russie est « menacée de décomposition économique, financière et technologique « .

C’est le sens de l’officialisation vendredi 8 avril 2022 de la fourniture par la Slovaquie de système de défense anti-aérien S-300, immédiatement saluée par Joe Biden qui en échange a fourni des batteries de défense antimissiles américains.

C’est le sens du renforcement de l’aide militaire britannique à l’Ukraine (missiles antichars et antiaériens), justifiée par l’attaque « inconsciente » de la gare de Kramatorsk. C’est le sens de la déclaration, quasiment une déclaration de guerre à la Russie, du président américain :

« Nous poursuivrons notre assistance en matière de sécurité et nos livraisons d’armes pour aider l’Ukraine à défendre son pays. Et, avec nos alliés et partenaires, nous soutiendrons les efforts pour enquêter sur cette attaque tout en documentant les actions de la Russie et en la tenant responsable. »

Dans le même registre belliqueux, Joe Biden a également expliqué dans un communiqué :

« Tandis que les forces russes se repositionnent pour la prochaine phase de cette guerre, j’ai demandé à mon administration de continuer de ne ménager aucun effort pour identifier et fournir à l’armée ukrainienne les armes modernes dont elle a besoin pour défendre son pays ».

La Gauche doit se réveiller, il y a urgence. La question de la troisième guerre mondiale n’est pas une spéculation théorique lointaine, mais une terrible actualité qui se dessine. Il faut dénoncer l’OTAN, l’armée française, il faut combattre les va-t-en-guerre, il faut affirmer haut et fort l’internationalisme prolétarien. Guerre à la guerre, le drapeau rouge levé : tel doit être le mot d’ordre.

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Le pape en première ligne pour la guerre contre la Russie avec son drapeau militaire ukrainien

La convergence avec un camp est totale.

Pour comprendre pourquoi le pape est en première ligne contre la Russie, il y a deux points essentiels à saisir. Le premier, c’est que l’Ukraine est, pour caricaturer, coincée entre deux puissances principales historiquement dans la région, la Pologne et la Russie.

Contrairement au discours larmoyant d’une Pologne toujours martyre, celle-ci a en réalité été une très grande puissance, de 1569 à 1795, dans le cadre de la « république des Deux Nations » avec la Lituanie. Les Polonais entrent même dans Moscou en 1610.

L’Ukraine est alors coincée entre la Pologne, qui met le catholicisme romain en avant, et la Russie qui utilise de son côté le catholicisme orthodoxe. Il faut à cela ajouter les incursions tatares ; historiquement les incursions musulmanes feront des millions d’esclaves dans cette partie du monde.

Ce moment historique est raconté par Gogol, dans son fameux roman Taras Boulba, avec les cosaques. Le fameux tableau d’Ilia Répine, Les Cosaques zaporogues écrivant une lettre au sultan de Turquie, montre justement les cosaques en train de rejeter les prétentions de l’empire ottoman, dans le cadre d’une prétendue demande de reddition.

Encore est-il que l’Ukraine, historiquement, a fini par basculer du côté de la Russie et de la religion catholique orthodoxe, au grand dam de certaines figures historiques secondaires désormais principales dans les manuels d’histoire ukrainien.

Comme cependant la partie tout à l’ouest était sous occupation autrichienne, puis polonaise (jusqu’en 1939 puis 1945), le catholicisme romain a pu s’y développer librement. Et depuis que le régime ukrainien est passé de la tutelle russe à la tutelle américaine en 2014, il existe un mouvement ukrainien de formation d’une Église orthodoxe ukrainienne entièrement séparée de la Russie.

Ces deux tendances sont convergentes. Pour cette raison, l’Église catholique orthodoxe russe soutient entièrement l’invasion de l’Ukraine au nom d’une mission de la « Sainte Russie » (on trouvera une explication du texte officiel de cette Église dans l’article « Le sens du ralliement de l’Église russe à la guerre menée en Ukraine » de la revue au format pdf Crise n°20).

L’Église catholique romaine met tout autant les bouchées doubles, voyant dans la présente situation un moyen de se propulser en Ukraine, appuyée ici bien entendu surtout par la Pologne, qui compte bien profiter de l’Ukraine comme satellite, afin de réussir ce qui a été raté historiquement il y a plusieurs centaines d’années.

Le pape François a donc régulièrement soutenu le régime ukrainien depuis l’invasion russe, et le 6 avril 2022 il a largement médiatisé sa dénonciation de la « cruauté de plus en plus horrible, perpétrée même contre des civils sans défense, des femmes et des enfants » à Boucha, reprenant toute l’argumentation du camp occidental, sans preuves ni rien, dans une vaste orchestration visant à la mobilisation générale pour la guerre à la Russie.

En présence d’enfants réfugiés, il a également mis en avant un drapeau qu’on lui a amené de Boucha. On y voit une croix… mais ce n’est pas la croix catholique. C’est la croix dite cosaque, employée par l’armée ukrainienne.

La croix est également entrecroisée d’une épée (un peu courbée) et d’une masse d’armes, ce qui est également typique de l’armée ukrainienne. On n’arrive pas à lire ce qu’il y a marqué sur le drapeau, sauf les deux derniers mots : « cent Maidan ». Maidan fait référence à la « révolution » de 2014, du nom de la place à Kiev.

L’Église catholique romaine est une institution très bien gérée. Elle est idéaliste et décadente, mais elle sait ce qu’elle fait. Il ne peut pas y avoir de hasard à ce drapeau. Et il en dit long. L’Église catholique romaine est manipulatrice dans ses discours, s’adaptant selon les pays, et cherchant à s’imposer comme étant une composante « organique » de chaque pays en particulier. Là l’Église catholique romaine se pose comme élément du conflit, pour en récolter les fruits après la victoire militaire espérée.

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La réorientation russe de début avril 2022 dans la guerre en Ukraine: la « Nouvelle Russie »

Désormais, pour la Russie, l’Ukraine doit payer, et payer cher.

S’il est une chose que les Russes ne supportent pas, c’est l’ingratitude. C’est un trait historique, qui remonte sans doute aux communautés paysannes médiévales très marquées par le partage, les « mirs ». Quoiqu’il en soit, on peut considérer que début avril 2022, la Russie voit l’Ukraine comme une ingrate et, par conséquent, elle passe à la trappe.

Contrairement aux affirmations occidentales, la Russie a jusqu’ici été prudente à ne pas lancer des opérations dévastatrices, car l’objectif était d’obtenir une Ukraine retombant dans son giron. L’armée russe n’a ainsi pas du tout opéré comme elle est censé ele faire. C’est par exemple ce qui explique que, au niveau de Kiev, elle a payé cher lors de ses tentatives de prise de la ville et de ses alentours.

Maintenant, c’est fini. La Russie cesse, de manière chauvine, de considérer les Ukrainiens comme des petits-russes plus ou moins arriérés. Elle voit non pas seulement que l’Ukraine résiste, mais qu’elle est passée de manière ouverte dans une accumulation d’armes occidentales et d’appels aux occidentaux. C’est naturellement le régime ukrainien qui fait cela, mais pour les Russes, la question ukrainienne est en quelque sorte une question de famille. Là, l’Ukraine sort de la famille. Cela ne passe pas. Une telle ingratitude ne peut avoir comme sort qu’une seule chose : le rejet, violent.

Désormais, la Russie va avoir un but simple : faire payer très cher sa trahison à sa petite « sœur » – il y a trois sœurs, la troisième étant la Biélorussie. Les coups vont faire mal et vont viser à briser les infrastructures ukrainiennes. Déjà que l’Ukraine est le pays le plus pauvre d’Europe, dans une situation catastrophique, alors là il s’agit de ramener le pays cinquante ans en arrière, de la réduire à un pays intermédiaire du tiers-monde.

La Russie considère qu’ainsi, au fil des décennies, des frustrations venant de l’échec complet de la ligne du régime ukrainien, il y aura un rapprochement. Mais en attendant, la coupure est là. Regardons ainsi la carte de la situation militaire, telle que donnée par l’arme française.

Cette carte, qui attribue davantage de succès à l’armée russe que ne le font les Américains et les Britanniques, montrent bien qu’il s’agit de prendre en étau l’armée ukrainienne présente dans le Donbass. Quant à la suite, voici ce qui est immanquablement l’objectif : la « Nouvelle-Russie ». On parle ici de tout le flanc sud de l’Ukraine, au bord de la Mer d’Azov et de la Mer Noire, conquis à la fin du 18e siècle sur l’empire ottoman par l’impératrice russe Catherine II (par ailleurs allemande).

Source wikipédia

C’est une région où il y a beaucoup de russophones. Mais de toutes façons cela ne change pas grand chose. La Russie considère que ce territoire lui revient de droit historiquement, que c’est stratégiquement incontournable, donc cela deviendra russe coûte que coûte. Il est strictement impossible pour le régime russe d’accepter de perdre Odessa, alors qu’il y a l’occasion historique de la prendre. D’ailleurs si elle ne devient pas russe, en raison des contradictions entre grandes puissances, elle passera sous tutelle britannique qui y amènera sa flotte militaire (et alors avec la Turquie il y aura la tentative de prendre la Crimée).

Source wikipédia

La Russie – et elle aura ainsi l’assentiment massif de sa population – considère que puisque l’Ukraine a récupéré la Nouvelle-Russie dans un parcours historique commun, alors puisqu’elle veut aller ailleurs, elle doit laisser les bijoux de famille. Et de ce point de vue, tant pis pour elle si elle perd tout accès à la mer, alors que c’est économiquement vital pour elle. Pour la Russie, la trahison a un prix. C’est désormais le sens de l’opération « Z ».

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Guerre en Ukraine : le  directeur du renseignement militaire français viré comme un malpropre

Ce qui se passe est bien français.

© DRM

Au lieu de faire des mugs à en-tête, les dirigeants de la direction du Renseignement militaire auraient dû lire Agauche.org sur l’Ukraine. Mais ils l’ont forcément fait, car c’est leur travail que de tout lire, et il n’y avait pas grand monde, pour ne pas dire personne, pour en parler, surtout dès avril 2021, pour annoncer qui plus est que la guerre était inévitable.

Cette guerre, le général Vidaud n’y a toutefois pas cru, et il vient de se faire éjecter pour cela de son poste de chef de la direction militaire, sept mois seulement après sa nomination. La presse parle de « briefings insuffisants » et d’un « manque de maîtrise des sujets », en clair : il n’a pas suivi correctement la tendance à la guerre et a été dépassé.

Seulement voilà, là où c’est intéressant, c’est que le général en question n’était pas un stratège, mais ce que l’armée française produit de « mieux » : des hommes de coups de main. C’est par exemple lui qui, au Mali, a dirigé la liquidation le 3 juin 2020, d’Abdelmalek Droukdal, chef d’Al Qaïda au Maghreb islamique. Voici comment le Renseignement militaire français présentait encore hier son directeur :

Saint-Cyrien de la promotion « général Callies » (86-89), le général de corps d’armée Éric Vidaud choisit, à la fin de sa scolarité, de servir dans les troupes de marine, spécialité infanterie. A la sortie de son école d’application, il est affecté au 1er régiment de parachutistes d’infanterie de marine (1er RPIMa) à Bayonne en 1990.

Il est breveté de l’enseignement militaire supérieur et obtient également le Master of Business of Administration (MBA) d’HEC pendant la période 2000 et 2002.

Détaché à la direction du Trésor au sein du ministère des Finances, il est chargé de la politique économique en Afrique de l’Ouest et du suivi du franc CFA de 2004 à 2006. Il est affecté à l’État-major de l’armée de Terre (EMAT) en charge des relations parlementaires pour l’armée de Terre tout en étant auditeur de l’Institut des hautes études de l’entreprise (IHEE) pendant les deux années suivantes.

En 2008, il prend le commandement du 1er RPIMa.

De septembre 2010 à juin 2011, il est auditeur de la 60e session du Centre des hautes études militaires et de la 63e session de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN).

En juillet 2011, il devient directeur des opérations au Commandement des opérations spéciales (COS). Il est ensuite affecté au cabinet du ministre de la Défense au poste de chef du bureau réservé d’octobre 2012 à septembre 2017.

Promu général de brigade en 2017, il devient le commandant supérieur des forces armées dans la zone sud de l’océan Indien (FAZSOI) et commandant de la base de défense de La Réunion-Mayotte.

En juillet 2019, il prend la direction du Commandement des opérations spéciales (COS).

Il est nommé directeur du renseignement militaire à compter du 1er septembre 2021, élevé le même jour aux rang et appellation de général de corps d’armée.

Le général de corps d’armée Éric Vidaud a été engagé à plusieurs reprises en opérations extérieures dans les Balkans, en Somalie, en République Centrafricaine, au Congo Brazzaville, en République de Côte d’Ivoire, en Haïti et en Afghanistan.

Officier de la Légion d’Honneur, commandeur de l’ordre national du Mérite, le général de corps d’armée Éric Vidaud est titulaire de la croix de la valeur militaire avec cinq citations.

On chercherait en vain une dimension stratégique. Le type est un homme de main, un de ces baroudeurs à la française, dont l’heure de « gloire » fut la guerre d’Algérie. Donc on le choisit.C’est tout à fait représentatif de l’armée française. D’ailleurs, qu’est-ce que raconte le chef d’état-major des armées Thierry Burkhard au quotidien Le Monde après le déclenchement de l’invasion de l’Ukraine par la Russie ? Que :

« Les Américains disaient que les Russes allaient attaquer, ils avaient raison. Nos services pensaient plutôt que la conquête de l’Ukraine aurait un coût monstrueux et que les Russes avaient d’autres options. »

C’est là encore exemplaire de la mentalité du baroudeur, qui organise un coup, et qui calcule de manière comptable si ce coup est rentable ou pas. C’est la quintessence de l’esprit militaire français, et on reconnaît que le théoricien militaire de l’armée française, c’est Napoléon, avec l’ingéniosité pour les batailles « décisives ».

L’exemple suprême peut-être de la démarche est racontée par Tolstoï dans son fameux roman Guerre et paix. Devant en 1805 prendre un long pont contrôlé par les Autrichiens, Lannes et Murat y vont les mains dans les poches, faisant croire qu’un armistice est signé. Les soldats français suivent pareillement, l’air de rien mais en réalité enlevant les explosifs et prenant le contrôle du pont.

De la subtilité et du panache… Le rêve du soldat français. D’ailleurs, qui est pressenti pour prendre la tête du Renseignement militaire ? Le général Jacques de Montgros, un parachutiste qui a été en Bosnie, au Rwanda, au Tchad, en en République centrafricaine, en Afghanistan… C’est totalement à rebours par exemple de la Defense Intelligence Agency américaine, dont les directeurs sont non pas des baroudeurs, mais des analystes.

C’est à la fois révélateur et riche d’enseignement. Parce que ce sont ces gens-là qui vont diriger la guerre dans laquelle nous précipite la grande bourgeoisie française. Il faut savoir comment ils fonctionnent, car il faudra triompher d’eux !

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L’ambassadeur de Russie en France convoqué

La France ne compte pas se laisser « troller ».

Le ministère russe des Affaires étrangères a une pratique systématique sur les comptes Twitter de ses ambassades dans les pays anglo-saxons : celle de « troller », c’est-à-dire de se moquer agressivement, de provoquer, d’agresser verbalement, avec plus ou moins de mauvaise foi, dans un mélange d’anti « impérialisme » et d’affirmation impériale russe.

Cette démarche a toujours été évité en France, car il a toujours été considéré par la Russie, cela a déjà été souligné ici, que la France est « correcte » malgré qu’elle soit dans le camp occidental, qu’au fond elle peut être un partenaire, etc. Alors que l’élection présidentielle se profile en France, l’ambassade russe en France a pour la première fois modifié cette situation en se lançant dans une provocation, à quoi le ministre français des Affaires étrangères a immédiatement répondu en convoquant l’ambassadeur russe, Alexeï Mechkov.

Emmanuel Macron lui-même a pris la parole à ce sujet, disant :

« Ces publications sont inacceptables et le ministère des affaires étrangères a fait savoir cela à l’ambassadeur de Russie. C’était une faute, elle a été corrigée et j’espère qu’elle ne se reproduira pas, je ne l’espère pas, nous l’avons exigé. »

Voici ces deux caricatures, que le ministère russe des Affaires étrangères a sciemment choisi comme mal dessinées, grossières, en langue anglaise qui plus est. Quand on sait que la Russie est historiquement un des plus hauts lieux de la diplomatie, on comprend la provocation.

Sur la première caricature, « La solidarité européenne comme elle est », on voit des individus représentant des pays dont les langues se confondent pour lécher le derrière de l’Oncle Sam.

Sur la seconde caricature, on a deux personnages, « Dr. Empire of the Lies » (Docteur l’Empire des mensonges) et Dr. Euroreich en train d’utiliser des seringues (Covid-19, Russophobie, OTAN, sanctions, néo-nazisme, cancel culture) pour piquer l’Europe.

En ce qui concerne le Covid-19, il faut savoir que les médias russes désormais interdits (RT et Spoutnik), ainsi que les multiples « influenceurs » pro-russes sur Twitter, sont partis à fond dans le soutien aux opposants à la vaccination.

Tout cela est moche et ridicule, et une insulte ouverte au rapport diplomatique avec la France, qui a donc réagi immédiatement. Mais c’est surtout un avertissement. Si la France continue de s’aligner unilatéralement (ou quasiment) sur l’OTAN dans le cadre de la guerre en Ukraine, alors la Russie se lancera dans des tentatives de propagande – déstabilisation de même proportion que dans les pays anglo-saxons.

Cette affaire a lieu alors que d’un côté la France a envoyé dans les océans trois de ses sous-marins lanceurs de missiles nucléaires (normalement il y en a un au moins un sur les quatre de ce type), ce qui relève de l’escalade militaire, et en même temps ne pousse pas certaines entreprises françaises à quitter la Russie, ce qui relève d’une tentative d’accord avec la Russie.

C’est exemplaire des contradictions toujours plus grandes entre les grandes puissances et au sein des factions bourgeoises au sein de ces puissances. Le chancelier autrichien Karl Nehammer et le ministre allemand de l’énergie Robert Habeck ont d’ailleurs déclaré que paiement en roubles illégal contractuellement ou pas, il serait hors de question de se passer de l’énergie russe à court terme.

Et ce n’est qu’un début d’un jeu incessant de contradictions internes, produisant le fascisme à l’intérieur, le bellicisme pour le repartage du monde à l’extérieur…

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La situation militaire dans la guerre en Ukraine fin février 2022

Un panorama pour saisir les clefs du développement.

Il est temps de dresser un panorama de la situation actuelle en Ukraine alors que la ville de Marioupol est en train de tomber dans les mains russes, brisant la forteresse militaire des nazis du régiment Azov. Ceux-ci, déjà d’une énorme brutalité, vont mener une nouvelle escalade et déjà fleurissent les images de gens scotchés à des arbres ou des poteaux, et maltraités. La Russie parle d’opposants au régime qui sont ciblés, le régime ukrainien de pillards, et on comprend qu’on rentre dans une nouvelle guerre de communication, dans le cadre d’une nouvelle phase avec désormais l’occupation militaire russe. La question des exécutions sommaires, déjà abordée, ne peut que prendre une ampleur toujours plus grande.

La Pologne s’agite également comme une forcenée pour que l’OTAN intervienne militairement. A ses côtés, on a les pays baltes littéralement déchaînés eux aussi dans le militarisme. L’objectif ici est la conquête de la Biélorussie, ni plus ni moins. Telle est la guerre du repartage du monde, une fois enclenchée, elle ne cesse de prendre de l’ampleur.

En attendant donc l’escalade nouvelle à venir, voici de quoi comprendre la situation générale actuellement. Voici une carte de l’Ukraine. La partie Est du pays est très plate et, par conséquent, un terrain favorable au mouvement de troupes en cas d’invasion visant la Russie. C’est donc l’objectif principal de la Russie que de neutraliser ce territoire, en termes stratégiques défensifs. En termes stratégiques offensifs, dans une perspective de conquête, il y a la zone Sud, avec la Mer Noire, où il s’agit de disposer de bases navales, dans le prolongement des initiatives tsaristes en ce domaine. Enfin, dans le contexte actuel, il s’agit de paralyser le régime ukrainien, dont la capitale est Kiev.

Source : wikipédia

Ces trois axes expliquent les trois offensives russes. Voici une autre carte, avec les trois offensives russes placées symboliquement.

Il est considéré que l’offensive 1 a été un échec, que l’offensive 3 a été un succès, que l’offensive 2 est entre les deux car elle n’a pas vraiment eu lieu.

En pratique personne n’a d’informations quant aux pertes ukrainiennes : le black-out sur ce point est absolument total. Il n’y a pas non plus d’informations quant aux pertes russes (à part ce qui est dit par le régime ukrainien). A moins donc de profiter d’informations des états-majors ou des services secrets, et encore au plus haut niveau, impossible d’avoir un aperçu concret qui ait une quelconque certitude.

Il y a bien des photos de véhicules russes détruits, des vidéos de soldats russes emprisonnés dans des mises en scène par le régime ukrainien (ce qui est un crime de guerre selon la convention de Genève), mais on ne peut être sûr de rien sur ce plan, toute information dépendant des armées, même si on les retrouve sur les réseaux sociaux. L’intoxication est la règle.

Un exemple significatif de cela est qu’en même temps que le régime ukrainien explique que l’armée russe connaît une débâcle, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’adresse au parlement israélien (en l’occurrence le 20 mars 2022) pour expliquer que les Russes mènent une « solution finale » contre les Ukrainiens, que les ces derniers sont dans la même situation que les Juifs face aux nazis.

De la même manière, les médias anglophones expliquent le 22 mars 2022 que la Russie connaît une défaite totale, et pourtant qu’elle s’apprête à envahir la Pologne. La propagande tourne à fond et on aura compris que le fameux centre commercial bombardé à Kiev abritait des forces ukrainiennes, en l’occurrence des véhicules dans le parking, bien évidemment.

En réalité, l’armée russe avance inlassablement, en forçant sa voie. En sachant qu’il y a 2000 km de front, on comprend l’ampleur de son action et on saisit que la théorie du « blitzkrieg » que la Russie aurait espéré est fausse. Naturellement, la Russie a tout de même relativement tenté le coup, en se disant qu’il fallait au moins essayer. Mais cela n’a jamais été l’objectif.

La preuve de cela, c’est que pendant les deux premières semaines, l’armée russe a évité d’employer ses unités d’élite, ses tanks les plus modernes, ses drones, son aviation. L’armée russe agit en fait de manière très pragmatique, en envoyant au casse-pipe des forces annexes, afin de tenter le coup et de voir les modalités d’action de l’armée ukrainienne. Le problème est bien sûr qu’un tel pragmatisme provoque une désorganisation générale d’une telle offensive, d’où vraisemblablement de nombreuses pertes inévitables quand on procède ainsi. Cependant, là n’est pas le noyau de la question. Ce qui prime, c’est l’installation de l’occupation par la Russie.

Voici une carte, venant d’un média russe, en date du 21 mars 2022.

Concrètement, la Russie détruit les bases militaires ukrainiennes et l’industrie militaire ukrainienne, déstructure l’ensemble du pays à très grande échelle (avec les réfugiés, les destructions collatérales, les occupations, les encerclements de villes, etc.). Elle compte encercler le gros des forces ukrainiennes qui est présent dans le Donbass, afin de l’anéantir. Elle table sur la prise de toute la côte, jusqu’à Odessa, en se contentant par contre de maintenir encerclées les villes de Kiev et Kharkiv, pour les épuiser.

Puis elle dictera ses conditions à l’Ukraine pour la fin de la guerre, maintenant sinon une occupation / un affrontement permanent, voire une occupation au moyen de « républiques » régionales.

Dans l’accord, il y aura bien entendu que l’Ukraine appelle à la fin des sanctions contre la Russie. Et nombre de grandes puissances, avides d’une meilleure place dans la grande compétition qu’est la bataille pour le repartage du monde, s’empresseront de se précipiter dans la brèche… tout en étant prêts, si la Russie échoue dans sa démarche, à la dépecer.

Ce qu’on voit est peut-être la première guerre « moderne » du 21e siècle, une guerre de repartage du monde qui est une guerre sans être une guerre, pour contourner la question atomique. C’est un événement d’une importance majeure.

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La propagande occidentale sur Marioupol montre que l’OTAN veut dépecer la Russie

La démagogie est sans bornes.

20 000 mercenaires en provenance de 52 pays sont venus en soutien à l’armée du régime ukrainien, en provenance surtout de pays occidentaux, avec un esprit patriarcal-militariste et une idéologie totalement favorable au capitalisme occidental. C’est un phénomène de masse, qui a l’appui direct des États occidentaux. C’est là quelque chose d’une grande importance, car tout comme l’Ukraine sert de chair à canon pour la guerre indirecte à la Russie menée par l’OTAN, il y a une tentative de soutenir celle-ci de manière opérationnelle.

A cela s’ajoute naturellement la fourniture massive d’armements. La dernière en date est de 800 millions de dollars, décidée le 16 mars 2022 par le président américain Joe Biden (800 systèmes de défense anti-aérienne Stinger, 9 000 systèmes anti-char, 7 000 armes légères, 20 millions de munitions). C’est une autre preuve de l’engagement militaire occidental dans la guerre en Ukraine.

Et la preuve de cela, s’il en fallait une, ce sont les mensonges systématiques. La propagande sans bornes sur Marioupol reflète le positionnement conquérant des pays de l’OTAN, qui démonisent la Russie afin de justifier un programme de dépècement. Car les informations qui proviennent de Marioupol proviennent directement du régiment Azov, une structure nazie de l’armée ukrainienne. Ce que racontent les gens d’Azov est pris pour argent comptant, avec une intense rhétorique de commentateurs selon laquelle l’armée russe viserait de manière spécifique les civils, les femmes, les enfants, les maternités.

Il est pourtant absolument évident qu’on ne saurait prendre pour argent comptant ce qui est dit dans la guerre, venant d’un camp comme de l’autre. Et encore moins lorsqu’il s’agit d’un aspect clef de la guerre. Les nazis d’Azov ont ainsi fait de Marioupol, une ville de la région de Donetzk, une forteresse justement parce que c’est une ville russophone, avec des Russes faisant au moins un tiers de la population. Ils sont prêts à tout pour empêcher que cette ville tombe, même à utiliser la population civile comme bouclier, à raconter n’importe quoi.

L’affaire de la maternité bombardée est ici emblématique, avec la fameuse photo de l’instagrammeuse Mariana Vishegirskaya enceinte sur un brancard. La Russie avait prévenu plusieurs jours avant que cette maternité était occupée par le régiment Azov et qu’elle formerait une cible. C’est quelque chose d’aisément vérifiable sur les réseaux sociaux de l’État russe.

Quant au bombardement le 16 mars 2022 du théâtre dramatique régional de Marioupol, abritant des civils et où il était écrit « enfants » en grand au sol en russe, qui a particulièrement défrayé la chronique et horrifié, il apparaît que… l’abri anti-bombes aurait tenu et qu’il n’y a aucun mort. Il y a ici un réel problème. On ne peut que se dire que la Russie a raison d’accuser en fait le régiment Azov d’avoir fait exploser le bâtiment pour une opération psychologique.

Si on en est à s’imaginer que la Russie peut avoir raison – un comble vue que le régime justifie tout ce qu’il veut -, c’est que l’Ukraine ment autant, son appareil d’État ou plus précisément les services secrets étant pareillement en provenance directe de l’URSS des années 1980 et de ses opérations d’intoxication. C’est intoxication sur intoxication, avec un storytelling ininterrompu, qui sert à mobiliser, à manipuler l’opinion. Et les intoxicateurs ne dévient jamais de leur perspective, même si ce qu’ils racontent est faux et qu’ils ne peuvent pas ne pas le savoir.

Le Times of Israel a expliqué par la suite le 4 mars que le mémorial n’a pas été touché en réalité. Ce qui n’empêche pas le 6 mars des propagandistes de continuer à parler même d’un bombardement ciblé (alors que même le régime ukrainien parlait de dégâts indirects).

Tout cela a un sens : la mobilisation générale pour faire tomber la Russie. Seuls des bourgeois ou des valets de la bourgeoisie peuvent prendre pour argent comptant les discours officiels sur la « démocratie ». On est ici dans la bataille pour le repartage du monde, c’est la grande actualité, c’est la question clef de la marche du monde désormais, tout dépend d’elle. Qui ne le voit pas converge avec un camp aux visées impériales.

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Les exécutions sommaires dans la guerre en Ukraine

Elles sont nombreuses, inéluctablement.

Il n’y a strictement aucune information à ce sujet, et pour cause : la guerre en Ukraine n’est pas menée par des armées populaires, soucieuses de la légalité démocratique. Le régime ukrainien veut se maintenir coûte que coûte, et les nationalistes ukrainiens l’épaulent veulent élargir leur champ d’action. L’armée russe entend amener un changement de régime, aussi entend-elle se débarrasser des cadres administratifs et politiques gênants.

Aussi, de manière certaine, les exécutions sommaires sont nombreuses, voire très nombreuses. Il est certain, de par la nature du régime ukrainien, que des gens considérés comme favorables à la Russie ont été supprimés. Cette tendance existait déjà avant l’invasion russe, avec les nationalistes ukrainiens maintenant la pression pour étouffer toute opposition. Elle ne peut qu’avoir été systématisée, de par la tension et de par la diffusion massive d’armes. Des gens sont supprimés pour ne pas être en mesure d’épauler l’armée russe, c’est évident.

Du côté russe, il faut assurer le contrôle des zones envahies lors d’une invasion, une chose très difficile, rendant d’autant plus nécessaire la mise hors d’état de nuire des menaces potentielles. Il ne faut pas s’attendre à autre chose de l’envahisseur qu’est une armée russe entendant imbriquer l’Ukraine dans la Russie. C’est un passage en force et l’objectif est de supprimer ce qui est hors du cadre attendu par l’invasion.

Il est d’ailleurs totalement stupide de considérer que la Russie espérait une victoire rapide, comme la propagande occidentale ne cesse de le dire. Si une victoire rapide était possible, alors c’est que le régime ukrainien était faible et la Russie n’aurait justement pas envahi, considérant encore comme possible un renversement du gouvernement, un changement de régime. C’est précisément parce que la Russie savait que le régime ukrainien s’était solidement implantée, sous l’égide occidentale, que la solution militaire a été considérée comme incontournable, afin de réorganiser l’appareil d’Etat ukrainien (en le divisant par une décentralisation régionale, en changeant le personnel dirigeant et les cadres administratifs, etc.).

Cette situation où un régime fait face à une intervention militaire pour imposer un nouveau régime n’est nullement révolutionnaire, mais l’antagonisme reste violent, puisque c’est littéralement personnel étatique contre personnel étatique, monopole de la violence contre monopole de la violence, cadres administratifs contre cadres administratifs.

La liquidation de cadres ukrainiens existants ou de cadres pro-russes potentiels est donc clairement un aspect non-dit, mais ayant résolument lieu. Il y a depuis le début de la guerre forcément une grande purge, qui doit être particulièrement vindicative et sanglante. Dès le déclenchement de la guerre, le régime ukrainien a forcément déclenché immédiatement une opération de liquidation, tout comme la Russie a cette pratique dans ses plans d’occupation.

On apprendra cela après la fin de la guerre, même si la vérité est toujours difficile à connaître lorsque les situations militaires sont extrêmes, comme avec les villes assiégées, les contrôles militaires et la censure, la propagande, etc. Mais il faut déjà avoir conscience de cet aspect pour saisir ce qui se passe en Ukraine.

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L’Allemagne choisit des avions de chasse américains plutôt que franco-allemands

La tendance à la guerre renforce l’OTAN, et inversement.

Pendant cinq ans, le président Emmanuel Macron a mis sur la table l’idée d’une force armée européenne, et en tous cas de grande coopération et intégration industrielle-militaire en Europe. C’est là une sorte de gaullisme light, voulant garder pour la France un statut de relative grande puissance relativement indépendante, mais via l’Union européenne et son moteur franco-allemand.

Le projet d’armée européenne n’a jamais pris concrètement, puis il a été balayé par la guerre en Ukraine qui a vu le retour au premier plan de l’OTAN, pourtant donnée « en état de mort cérébrale » il y a très peu de temps encore par Emmanuel Macron.

Une nouvelle étape de l’échec de ce « gaullisme light » d’Emmanuel Macron via l’Union européenne vient d’être franchie, avec l’annonce par l’armée allemande de se tourner vers les États-Unis pour l’achat d’avions de guerre de type chasseurs-bombardiers. En l’occurrence, c’est une trentaine de F-35 de Lockheed Martin qui doit être commandée.

C’est un grand chamboulement, car l’Allemagne est censée intégrer depuis 2017 un programme de développement spécifiquement européen, nommé Système de combat aérien du futur ou SCAF. Plusieurs contrats et commandes spécifiques ont été passées auprès Dassault Aviation et Airbus Defence and Space, avec plusieurs millions d’euros de budget déjà engagés, des lettres d’intentions signées entre les ministres allemands et français de la Défense, etc.

Seulement, tout cela est pour dans longtemps, pas avant 2040. Et c’est maintenant que se dessine la tendance à la guerre. Et c’est maintenant que la superpuissance américaine met la pression pour une intégration totale à l’OTAN dans le sens d’un alignement militaire sur sa superpuissance.

Concrètement, l’Allemagne se positionne comme étant dans le sillage immédiat et direct des États-Unis, balayant toute la perspective franco-allemande sur le plan militaire. Voici comment l’agence de presse allemande Deutsche Presse-Agentur résume la chose :

« Les inquiétudes antérieures du gouvernement fédéral selon lesquelles l’achat du F-35 pourrait contrecarrer les projets conjoints avec la France de construire un ‘avion de combat du futur’ européen sont désormais passées au second plan et semblent largement invalidées du point de vue de Berlin ».

La pression américaine est en effet trop forte, et l’Allemagne ne misera pas sur la France. Car qui dit F-35, dit en fait et surtout intégration au programme militaire nucléaire de l’OTAN, c’est-à-dire américain. L’Allemagne dispose, sur la base de Büchel, de bombes nucléaires dite tactiques de type B-61, activables sur décision américaine. Mais pour rester intégrée à ce programme nucléaire, l’Allemagne est obligée d’acquérir les F-35 américains, car plus aucun nouvel appareil européen n’est certifié par les États-Unis pour cela.

L’Allemagne rejoint ainsi le Royaume-Uni, la Belgique, les Pays-Bas et l’Italie, qui ont déjà acheté des F-35. Elle fait un immense pas de côté par rapport au moteur franco-allemand.

La grande bataille pour le repartage du monde est concrètement d’actualité, et ce que cela induit principalement, c’est une tendance au renforcement des deux principaux blocs. L’un américain, l’autre chinois. L’Allemagne renforce son intégration dans le premier, aux dépens d’une relative indépendance avec la France dans le cadre européen.

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Guerre en Ukraine : la prochaine entrée de la Chine dans le grand jeu

La Chine va entrer en scène dans le repartage du monde.

Faire de la politique, c’est analyser le monde, présenter des évolutions à venir et fournir des positions afin d’orienter ses activités dans un sens ou dans un autre. Tout le reste est un accompagnement d’un présent en train de disparaître. Et de la même manière qu’en avril 2021, agauche.org avait annoncé le caractère inévitable de l’invasion russe de l’Ukraine, il est nécessaire d’affirmer que la Chine va rentrer en scène, enclenchant une dynamique devant la mener, espère-t-elle, au statut de superpuissance.

On dira qu’il n’y a pas forcément grand risque à dire cela, puisque cela semble une évidence. Cependant, il faut bien voir que l’ensemble des analystes dit que la Chine continue d’attendre, qu’elle n’a nullement envie de s’engager aux côtés de la Russie, bref qu’elle va en rester à la ligne qu’elle a depuis les années 1990 : investir le surplus financier à l’étranger tout en modernisant l’armée, prétendre vouloir un ordre mondial de coopération en espérant une « concorde universelle » à venir, renforcer les influences chinoises, etc.

Cette analyse est totalement fausse, car elle ne saisit pas le changement d’époque provoquée par la pandémie. Le capitalisme est entré dans le mur et il y a l’objectif de rattraper la croissance perdue par une expansion forcée, l’objectif pour chaque grande puissance étant de rester debout tout en faisant vaciller les concurrents. Objectivement, cette compétition mène à la guerre.

La Chine est ici le grand challenger, c’est la puissance désireuse de remplacer la superpuissance américaine pour l’hégémonie mondiale. Par conséquent, loin d’être un facteur de stabilité pour une croissance « discrète », sur les côtés pour ainsi dire, de l’ordre mondial, la Chine est le principal facteur de troubles. Historiquement, la Chine prend aujourd’hui la place qu’avait la puissance soviétique expansionniste des années 1970, avec sa monstrueuse bureaucratie fasciste et son armée gigantesque s’appuyant sur un complexe militaro-industriel engloutissant une large partie de l’économie.

Partant de là, la Chine va nécessairement rentrer en scène dan le cadre de la guerre en Ukraine. Sous quelle forme ? Cela va se décider concrètement, mais ce sera de telle manière à ajouter au grand vacillement recherché dans l’objectif de bouleverser l’ordre mondial. Et ce sera visible, reconnaissable. On pourra aisément voir que la Chine rentre en scène dans la grande bataille pour le repartage du monde, ce sera en quelque sorte un appel historique.

Ce point de vue est, au sens strict, totalement différent de ceux qui ne voyant pas les contradictions mondiales, s’imaginent qu’il y a d’un côté un ordre « impérialiste » et de l’autre… on ne sait trop quoi. C’est la ligne de pratiquement toute la Gauche française lorsqu’elle n’est pas ouvertement pro-OTAN. Les publications du PCF encensent la Chine, et même quand il y a une distance critique, il y a toujours une attirance indirecte pour les « trublions » venant perturber l’ordre dominant. Nathalie Arthaud, candidate de Lutte Ouvrière à la présidentielle 2022, explique ainsi au sujet de la guerre en Ukraine que :

 « On a affaire à une guerre entre brigands, entre Poutine et le camp impérialiste. »

Car la Russie serait… on ne sait quoi, tout comme Cuba, la Palestine, le Venezuela, la Syrie, la Chine, le Donbass séparatiste, voire la Corée du Nord pour les plus excentriques, délirants et malsains. Nathalie Arthaud n’a bien entendu aucune sympathie pour la Russie. Pourtant, indirectement, elle pose un ordre mondial et des forces détestables s’y confrontant, ce qui amène à réfuter la concurrence internationale, la compétition pour le repartage du monde. Partant de là, personne ne voit la guerre.

C’est bien pourtant un pas vers la 3e guerre mondiale qui est fait avec la guerre en Ukraine, avec comme protagonistes principaux la superpuissance américaine et son challenger chinois. Le grand processus de remise en cause de l’ordre mondial commence – et la Chine va commencer à peser de tout son poids pour que la stabilité soit déchirée, pour que celle-ci se reconstitue sur une base lui étant directement favorable, lui permettant l’hégémonie.

La Chine ne saurait rester à l’écart de la bataille pour le repartage du monde – alors qu’elle représente l’aspect principal des troubles allant dans le sens de ce repartage !

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L’Ukraine martyre de la Russie, de l’OTAN et de son propre régime

La nation ukrainienne est dépecée.

Ne masquons pas les choses, disons les directement : l’Ukraine est fichue. Nous avons étudié la question ukrainienne depuis avril 2021, nous avertissons depuis cette date que la Russie allait mener une invasion, alors de la même manière que notre constat a été juste, nous pouvons augurer de la suite.

Soit la Russie gagne, et pour elle l’Ukraine réelle n’existe pas, à part comme petite-Russie. Soit l’OTAN gagne et alors l’Ukraine devient un pays défini artificiellement par le capitalisme occidental et les nationalistes ukrainiens dont l’idéologie est fasciste et se revendique de Stepan Bandera. Dans tous les cas, les destructions sont déjà significatives dans un pays déjà à l’agonie économiquement.

Il aurait fallu un troisième camp, celui, démocratique et populaire, qui refuse une Ukraine vassalisée. Ce camp n’existe pas. Il va se recomposer, mais il y en aura pour dix, vingt, trente ans, si l’Ukraine ne se fait pas découper en morceaux avant. Et dans ce jeu de massacres, l’un des grands acteurs est la France elle-même.

On sait que le régime russe est démagogique et expansionniste, de par sa nature c’est assez flagrant, et puis de loin c’est plus facile. Mais ce à quoi on assiste en France est exactement similaire, même si les modalités sont différentes. La propagande anti-Russie dégouline de partout dans notre pays. La raison est simple : l’Ukraine sert de chair à canon pour l’OTAN. Il faut donc mobiliser. Mobiliser, de manière racoleuse (Ukraine : un charity business au service du nationalisme), et délirer dans la propagande.

Vladimir Poutine aurait limogé son chef d’état-major en pleine guerre, les soldats russes saboteraient leurs véhicules (si seulement!), les soldats russes sont laissés sans nourriture ni essence, les soldats russes sont des jeunes hommes conscrits ne sachant même pas qu’ils allaient à la guerre… La liste est sans fin. La fondatrice des Femen Inna Shevchenko, qui n’a jamais rien dit sur l’Ukraine avant la guerre, est une fervente activiste de cette machinerie où il est appelé de manière irrationnelle à l’émotion :

« Des filles violées,des nouveau-nés abandonnés à côté des cadavres de leurs parents,des bébés et des adultes affamés. Je ne peux pas décrire le niveau de souffrance humaine qui a lieu en #Ukraine en ce moment. Il y a seulement 9 jours,cette nation menait une vie normale. « 

L’Ukraine est un pays en catastrophe depuis longtemps, d’ailleurs Inna Shevchenko n’y est pas retournée malgré le changement de régime en 2014, préférant Paris. 600 000 personnes par an quittent le pays, dont la population s’effondre autant que les infrastructures nullement entretenues, avec une corruption titanesque, une prostitution hautement développée, des milices fascistes opérant politiquement de manière ouverte, étant en partie même une composante des institutions.

L’Ukraine, c’était tout sauf une « vie normale ». Mais iI ne faut pas se leurrer : cela relève d’un vaste mouvement de narration. C’est immanquablement drivé par le régime ukrainien, ou plutôt l’OTAN elle-même, comme lorsque le président ukrainien Volodymyr Zelenski parle d’une apocalypse à venir si la Russie triomphe.

On trouvera un exemple parlant du rôle d’Inna Shevchenko avec une lettre ouverte sur le site de France Inter à Inna Shevchenko, d’une miévrerie et d’une stupidité complète, écrite par l’activiste féministe Anne-Cécile Mailfert. Les centrales nucléaires seraient menacées par la Russie…

« Alors tu écris “*Aujourd’hui, l’Ukraine semble se battre seule contre un ennemi puissant. Elle se bat pour les valeurs que l’Europe était censée défendre, mais dont elle a oublié le sens***.”**

Ces valeurs, tu les brandissais hier sur ta poitrine fière. Aujourd’hui c’est ton bébé que tu y serres. Les yeux rivés vers Kiev en espérant que survive son drapeau, ton peuple pluriséculaire et ses centrales nucléaires. »

C’est lyrique, pathétique, et totalement n’importe quoi. Et ce n’est qu’un petit rouage de l’intense propagande selon laquelle la Russie aurait lancé un grand assaut dans la plus grande centrale nucléaire d’Europe.

Il y a également depuis plusieurs jours d’innombrables remarques sur l’esprit « malade » de Vladimir Poutine rêvant de nous lancer des missiles nucléaires, dont le missile Satan 2 capable, selon la chaîne France info de détruire la France entière à lui tout seul (sic). C’est une propagande intense. Qui va de pair avec les nombreux appels à ce qu’il y ait un coup d’État en Russie, prôné par des experts qui servent directement de voix au camp occidental entendant bien affronter la Russie « indirectement ».

La catastrophe est complète. L’Ukraine est littéralement assassinée. Elle est utilisée dans un monstrueux jeu des grandes puissances. Et si on laisse faire, d’autres pays suivront, déchirés dans le cadre de la grande bataille pour le repartage du monde.

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Emmanuel Macron : la France n’est pas en guerre contre la Russie, mais…

Le président français prépare les esprits à la guerre.

La machine à propagande est en route, et elle tourne à plein régime. Le président Emmanuel Macron a ainsi fait une adresse aux Français mercredi 2 mars 2022 en posant avec le drapeau ukrainien aux côtés des drapeaux de la France et de l’Union européenne. Ce choix résume à lui seul sa position et la nature profonde de sa démarche.

Emmanuel Macron se présente comme un défenseur de la « liberté » et de la paix, il explique que lui et l’OTAN ont tout fait pour éviter la guerre et qu’il s’emploie désespérément à trouver une solution diplomatique. Pourtant, en pratique, il prend fait et cause unilatéralement pour le régime ukrainien avec le président Volodymir Zelensky à sa tête.

Voici comment le Président a introduit sa prise de parole :

« Françaises, Français, mes chères compatriotes,

Depuis l’attaque brutale lancée par le Président Poutine contre l’Ukraine le 24 février, les forces russes bombardent Kiev, assiègent les villes les plus importantes du pays, des centaines de civils ukrainiens ont d’ores et déjà été tués, des femmes et des enfants ont été tués encore ce jour. Les jours qui viennent seront vraisemblablement de plus en plus durs. »

Ce n’est pas là l’introduction d’un discours cherchant à construire la paix, mais un discours partisan d’un des deux camps durant une guerre, en l’occurrence le camp du régime ukrainien. La vérité est tordue, volontairement extrapolée, pour justifier une position.

En pratique, l’invasion russe de l’Ukraine, aussi odieuse et impérialiste soit-elle, bafouant le droit international et en piétinant l’ONU, n’a rien d’une marche barbare sur le pays comme voudrait le faire croire le président français, en parlant par exemple de « bombardements de Kiev », qu’aucune information, même provenant du régime ukrainien, ne vient corroborer.

L’invasion russe est menée, pour l’instant en tous cas, de manière ultra précise et fine, ciblant par des frappes chirurgicales des bâtiments précis, détruisant ou prenant de manière coordonnée des bases militaires, des aéroports, ainsi que différents points stratégiques, encerclant petit à petit les grandes villes.

Il n’y avait qu’à écouter France info, la chaîne d’information officielle du régime français, pour entendre dans la journée du 2 mars 2022 une journaliste ukrainienne francophone raconter sa journée, expliquant qu’elle a pu se déplacer librement dans la ville et faire ses courses, trouvant la plupart des produits recherchés, sauf la litière pour ses chats.

Mais ce genre de réalité n’intéresse pas Emmanuel Macron, qui a besoin au contraire de galvaniser un sentiment anti-russe et d’en rajouter. Ce qui compte, c’est d’orienter la population française vers la démarche atlantiste, celle de l’OTAN, des États-Unis et du bloc qu’ils forment, sur lequel la France est censée s’aligner.

La défense du régime ukrainien est indispensable pour cette démarche, car ce régime a été mis en place en 2014 de manière directement favorable au bloc américain pour remplacer un régime favorable à la puissance russe concurrente.

Le régime ukrainien et surtout sont président ont donc été couverts de louanges.

« Et en votre nom, j’adresse au Président Volodymir Zelensky le soutien fraternel de la France. Il est aujourd’hui, à la tête de son peuple si courageux, le visage de l’honneur, de la liberté, de la bravoure. »

En vérité, Volodymir Zelensky est surtout le visage d’un régime ultra-nationaliste, violemment anti-russe et résolument anti-Gauche (tout ce qui a un rapport de près ou de très loin avec l’URSS est interdit), laissant les fascistes faire ce qu’ils veulent, notamment organiser des milices armées, alors qu’ils sont d’ailleurs un élément officiel de l’armée (par l’intermédiaire du bataillon Azov, formant le noyau dur de l’armée d’ailleurs à Marioupol, la dernière clef du Donbass).

Concrètement, Volodymir Zelensky n’est pas un libéral-démocrate comme Emmanuel Macron, mais un populiste d’extrême-droite richissime, débarqué en politique avec un parti… reprenant le nom de la série télévisée dont il était le principal acteur. Mais cela plaît au Président français, du moment que c’est aligné sur les intérêts du bloc américain, quitte à nier l’idéologie nationaliste du régime ukrainien et la carte libre donné aux fascistes. La réalité n’intéresse pas Emmanuel Macron, pour qui seuls comptent les intérêts capitalistes.

« Cette guerre est encore moins, comme une propagande insoutenable voudrait le faire penser, une lutte contre le « nazisme ». C’est un mensonge. Une insulte à l’Histoire de la Russie et de l’Ukraine, à la mémoire de nos aînés qui ont combattu côte à côte contre le nazisme. Les dirigeants russes s’en prennent à la mémoire de la Shoah en Ukraine. Comme ils s’en prennent en Russie à la mémoire des crises du stalinisme.

Cette guerre est le fruit d’un esprit de revanche, nourri d’une lecture révisionniste de l’Histoire de l’Europe, qui voudrait la renvoyer aux heures les plus sombres des Empires, des invasions, des exterminations. »

De tels propos sont extrêmement partisans et on notera d’ailleurs que le régime ukrainien a affirmé de manière mensongère que le mémorial de Babi Yar, un haut lieu de la destruction des Juifs d’Europe, avait été détruit par les Russes. Cela avait été notamment un prétexte pour Volodymir Zelensky pour affirmer que la Russie détruisait la mémoire de l’Ukraine (ce qui est vrai en partie par ailleurs, mais Volodymir Zelensky a en tête une Ukraine mythique). On remarquera également que la mort des treize défenseurs ukrainiens de « l’île des Serpents » après avoir envoyé « se faire foutre » le navire de guerre russe était également de l’intox : les soldats ukrainiens se sont en fait rendus.

Tout cela ne doit pas étonner, de part et d’autre, car c’est la guerre et donc les opérations psychologiques sont systématiques, parallèlement à la mobilisation générale. Si Emmanuel Macron tient à préciser que « nous ne sommes pas pour autant en guerre contre la Russie », il prend dans les faits ouvertement et unilatéralement partie pour un camp contre l’autre, tout en agissant au moyen de sanctions économiques et politique comme un cobelligérant.

La neutralité n’existe jamais en politique, et encore moins en ce qui concerne les relations internationales. Emmanuel Macron n’est que le représentant d’un camp contre un autre, dans une escalade menant inévitablement à de grandes tensions guerrières.

Les quinze minutes d’allocutions du président Emmanuel Macron ont surtout comme rôle de préparer les esprits à la guerre et à l’escalade guerrière qui s’annonce. Il s’agit de galvaniser, d’entraîner le peuple derrière les intérêts et la vision du monde de la bourgeoisie française, d’annihiler toute contestation du régime.

Voici la transcription de la fin du discours d’Emmanuel Macron, qui apparaîtra dans quelques années comme un moment marquant, un jalon important dans la préparation à la guerre. La France prétend ne pas être en guerre contre la Russie, mais en pratique elle est farouchement hostile à la Russie, et elle fait tout pour aller vers cette guerre, elle est déjà dans cette guerre.

« Les équilibres de notre continent comme plusieurs aspects de notre quotidien sont d’ores et déjà bouleversés par cette guerre et connaîtront des changements profonds dans les mois qui viennent. 

Notre Europe en sera bousculée. J’aurai l’occasion d’y revenir (…).

Notre agriculture, notre industrie, nombre de secteurs économiques souffrent et vont souffrir, soit parce qu’ils dépendent des importations de matières premières venues de Russie ou d’Ukraine, soit parce qu’ils exportent vers ce pays. Notre croissance, aujourd’hui au plus haut, sera immanquablement affectée. 

Le renchérissement du prix du pétrole, du gaz et des matières premières a et aura des conséquences sur notre pouvoir d’achat : demain le prix du plein d’essence, le montant de la facture de chauffage, le coût de certains produits risquent de s’alourdir encore. 

Alors face à ces conséquences économiques et sociales, je n’ai et n’aurai qu’une boussole : vous protéger. 

Nous épaulerons les secteurs économiques les plus exposés en recherchant de nouveaux fournisseurs, de nouveaux débouchés commerciaux.  Et c’est à cette fin que je me suis entretenu avec des homologues américains, européens, moyen-orientaux.

Nous apporterons des réponses adaptées face aux perturbations des flux commerciaux et à l’augmentation des prix. Et j’ai demandé au Premier ministre d’élaborer, pour les prochains jours, un plan de résilience économique et social pour répondre à toutes ces difficultés. 

Mais ne nous trompons pas. Ces événements n’auront pas seulement des conséquences immédiates, à la trame de quelques semaines. Ils sont le signal d’un changement d’époque.
La guerre en Europe n’appartient plus à nos livres d’histoire ou de livres d’école, elle est là, sous nos yeux. La démocratie n’est plus considérée comme un régime incontestable, elle est remise en cause, sous nos yeux. 

Notre liberté, celle de nos enfants n’est plus un acquis. Elle est plus que jamais un système de courage, un combat de chaque instant.

A ce retour brutal du tragique dans l’Histoire, nous nous devons de répondre par des décisions historiques.

Notre pays amplifiera donc l’investissement dans sa défense décidé dès 2017 et poursuivra sa stratégie d’indépendance et d’investissement dans son économie, sa recherche, son innovation, déjà renforcée à la lumière de la pandémie.

Notre Europe, dans cette épreuve, démontre, comme elle l’a fait ces derniers mois, une unité remarquable. Elle doit désormais accepter de payer le prix de la paix, de la liberté, de la démocratie. Elle doit investir davantage pour moins dépendre des autres continents et pouvoir décider pour elle-même. En d’autres termes : devenir une puissance, plus indépendante, plus souveraine.

Puissance économique d’abord. Nous ne pouvons plus dépendre des autres pour nous nourrir, nous soigner, nous informer, nous financer. Voilà pourquoi, dans le prolongement des décisions prises au plus fort de la pandémie avec le plan de relance européen, nous devrons promouvoir un nouveau modèle économique fondé sur l’indépendance et le progrès. 

Puissance énergétique, ensuite. Nous ne pouvons plus dépendre des autres et notamment du gaz russe pour nous déplacer, nous chauffer, faire fonctionner nos usines. Voilà pourquoi, après avoir décidé pour la France, le développement des énergies renouvelables et la construction de nouveaux réacteurs nucléaires, je défendrai une stratégie d’indépendance énergétique européenne.  

Puissance de paix, enfin. Nous ne pouvons pas dépendre des autres pour nous défendre que ce soit sur terre, sur mer, sous la mer, dans les airs, dans l’espace ou le cyberespace. A cet égard, notre défense européenne doit franchir une nouvelle étape. 

Je réunirai les 10 et 11 mars prochains à Versailles les chefs d’Etat et de gouvernement, européens, lors d’un sommet qui aura à décider sur ces sujets. 
D’ores et déjà, notre Europe a montré unité et détermination. Elle est entrée dans une nouvelle ère. Il nous faut poursuivre.

Mes chers compatriotes,

La guerre en Ukraine marque une rupture pour notre continent et nos générations.

Je sais combien elle vous inquiète, légitimement. Elle nous mobilise et nous imposera de prendre des décisions. Je vous en rendrai compte.

Cette guerre vient aussi percuter notre vie démocratique et la campagne électorale qui s’ouvre officiellement à la fin de cette semaine. 

Cette campagne permettra un débat démocratique important pour la Nation mais qui ne nous empêchera pas de nous réunir sur l’essentiel. 

Je sais pouvoir compter sur vous, votre attachement à la liberté, à l’égalité, à la fraternité, à la place de la France dans le monde. 
   
Je ne cesserai jamais de les défendre et de les porter haut, en votre nom.

Vive la République.

Vive la France. »

La France entre de plein-pied dans la tendance à la guerre à l’échelle mondiale, elle est une partie du problème, certainement pas de la solution.

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Le fanatisme belliciste anti-russe du ministre français de l’Économie Bruno Le Maire

Un pas de plus vers la guerre mondiale.

La France est-elle en guerre contre la Russie ? Officiellement non, mais en pratique ce n’est pas si évident. Le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire est allé très loin mardi 1er mars 2022 dans ses propos à l’encontre de la Russie en assumant le mot « guerre » sur France info. Il a dit, avec un ton particulièrement martial :

« Nous allons livrer une guerre économique et financière totale à la Russie. »

Il a précisé à quel point il voulait atteindre la Russie, et même le peuple russe, au moyen de la guerre économique.

« Nous voulons viser le cœur du système russe, nous visons Vladimir Poutine, nous visons les oligarques, mais nous visons aussi toute l’économie russe. Et le peuple russe en paiera aussi les conséquences. On ne sait pas faire autrement. »

De manière totalement fanatique, il s’est félicité de l’efficacité (selon lui) des mesures déjà prises contre la Russie, en annonçant que le but était maintenant d’enfoncer le clou :

« Nous allons donc provoquer l’effondrement de l’économie russe. »

Ces propos sont incroyablement belliqueux, en plus d’êtres délirants dans leur contenu. C’est belliqueux, car il s’agit ici d’assumer une guerre, d’écraser un ennemi et avec lui son peuple. C’est délirant car en pratique les pays du bloc formé par les États-Unis, dans lequel s’inscrit la France, n’ont aucun moyen d’affirmer pour l’instant que l’économie russe est effectivement en train de tomber. C’est de la pure propagande de guerre, pour galvaniser l’opinion, pour mettre la pression sur l’ennemi.

Mais, emporté par son fanatisme, le ministre français est allé trop loin, en assumant trop ouvertement la position du gouvernement français et sa volonté d’écraser le régime russe. Il s’est fait recadrer et de manière pathétique, il a dû atténuer ses propos en expliquant plus tard dans la journée que « le terme de guerre utilisé ce matin sur France Info était inapproprié et ne correspond pas à notre stratégie de désescalade », en précisant que la France n’est « pas en conflit contre le peuple russe ».

Sauf que les mots ont été prononcés, et s’ils sont éventuellement maladroits, ils reflètent en tous cas l’état d’esprit du gouvernement français. Il s’agit en l’occurrence d’un alignement total sur la superpuissance américaine et sa volonté de domination mondiale, avec la confrontation à la Russie comme préalable incontournable.

La France, dans le giron des États-Unis, soutient totalement le régime nationaliste, corrompu et nationaliste-racialiste au pouvoir en Ukraine depuis 2014. Régime dont l’instauration a été soutenue par eux. La France n’en a rien à faire ni de l’Ukraine, ni du peuple ukrainien, il ne s’agit pour elle que de défendre un pré carré en le disputant à la puissance russe, elle-même tendanciellement dans le giron de la superpuissance chinoise.

D’ailleurs, l’avalanche de sanctions économiques contre la Russie a surtout comme conséquence de pousser encore plus franchement la Russie dans le sillage de la superpuissance chinoise et de renfoncer les tensions avec le bloc formé par les États-Unis. C’est la tendance à la guerre mondiale qui se dessine sous nos yeux chaque jour, comme avant 1914.

Bruno Le Maire, en tant que libéral pro-OTAN, est un défenseur acharné du capitalisme dans sa version américaine, et on voit très bien en écoutant ses propos que ce n’est que de cela qu’il s’agit. Lorsque le ministre français de l’Économie entend « provoquer l’effondrement de l’économie russe », il développe juste avant que :

« États-Unis et Europe ensemble sont de très loin le continent économique et financier le plus puissant de la planète. »

C’est là assumer l’alignement sur la superpuissance américaine. L’écrasement économique de la Russie est donc au programme du ministre de l’Économie aujourd’hui, et dans son sillage l’écrasement militaire de la Russie sera bientôt au programme de l’OTAN.

De son côté évidemment, le régime russe est très content d’une telle opposition, lui permettant d’assumer encore plus facilement ses positions, son impérialisme. La Russie peut justifier d’autant plus facilement son invasion de l’Ukraine et sa négation de la nation ukrainienne, que celle-ci est inféodée au bloc américain-européen avec le président Volodymyr Zelensky et la tendance nationaliste qu’il représente.

Dmitri Medvedev, le vice-président du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, ancien premier ministre et figure majeure du régime, a ainsi rétorqué dans la journée dans un message en français sur Twitter :

« Un ministre français a dit aujourd’hui qu’ils nous avaient déclaré la guerre économique. Faites attention à votre discours, messieurs ! Et n’oubliez pas que les guerres économiques dans l’histoire de l’humanité se sont souvent transformées en guerres réelles. »

On rappellera au passage que le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire avait quelques jours auparavant parlé de manière indécente « d’arme nucléaire financière » (à propos du système bancaire SWIFT). On nage ici en pleine folie, dans une folie monstrueuse amenant à la guerre de part la concurrence acharnée entre les pays dans tous les domaines.

Ce n’est pas une folie imputable au cerveau « malade » de quelques dirigeants, pas plus celui de Vladimir Poutine que celui de Bruno Le Maire. Il s’agit simplement d’une tendance historique, du développement normal du capitalisme qui mène inéluctablement à la guerre et la crise, à la crise et la guerre. Bruno Le Maire, tout comme Vladimir Poutine, n’en sont que les vilains instruments.

Seuls les peuples peuvent s’y opposer, en France, en Russie, aux États-Unis, en Ukraine, en prenant le pouvoir pour instaurer des régimes véritablement démocratique et populaire, avec l’internationalisme prolétarien comme seul agenda diplomatique. Il n’y a pas d’autre choix ! Le monde se précipite à l’abîme. Et la conscience sociale des gens est à zéro. L’Histoire va s’accélérer sans commune mesure – dans un sens comme dans un autre.

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L’Union européenne, alignée sur l’OTAN, se pose comme belligérant assumé dans le conflit ukrainien

Les camps se posent pour la généralisation de la guerre.

L’Allemagne était le point de bascule dans l’opposition entre le bloc États-Unis/OTAN/Union européenne et la Russie. Pendant plusieurs jours après le début de l’invasion en Ukraine, ou plutôt plusieurs heures car les choses vont très vite à ce sujet, l’Allemagne tenait relativement comme puissance tampon vis-à-vis de la Russie. Il y avait en jeu notamment la question du gaz, mais il y avait une pression énorme sur l’Allemagne pour qu’elle lève son veto au bannissement des banques russes du système SWIFT.

Le basculement s’est opéré dimanche 27 février de manière radicale. Le gouvernement allemand a annoncé un revirement historique depuis la fin de la seconde guerre mondiale en assumant maintenant de financer une réelle force armée. Ce sont 100 milliards d’euros qui doivent être débloqués immédiatement pour « moderniser » l’armée.

C’est gigantesque, il est question à partir de maintenant d’investir d’année en année plus de 2 % du Produit intérieur brut pour l’Armée. Le chancelier Olaf Scholz a expliqué devant le Parlement fédéral qu’avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie :

« Le monde est entré dans une nouvelle ère. »

Autrement dit, l’Ukraine sert ici de prétexte à une course folle à la guerre et aux postures bellicistes. Le bloc États-Unis/OTAN/Union européenne mène une opération gigantesque et acharnée contre la Russie et ses visées impérialistes et l’Union européenne prend totalement sa part dans cette opération.

Le plan pour l’instant est très simple, il s’agit de tout faire pour que l’Ukraine, et surtout le peuple Ukrainien, serve de chair à canon au nom de l’OTAN et des intérêts des États-Unis. Les États membres de l’Union européenne ont décidé dimanche de débloquer 450 millions d’euros pour acheter des armes et les livrer aux forces armées ukrainiennes.

Le « chef de la diplomatie européenne »Josep Borrell a annoncé pas moins d’un demi-milliard pour pousser les ukrainiens à un bain de sang face à la gigantesque et puissante armée russe :

«Un accord a été trouvé pour fournir des armements à l’armée ukrainienne pour une valeur de 450 millions et des équipements de protection et du carburant pour 50 millions. Tout cela sera couvert par notre Facilité de paix et notre fonds intergouvernemental. C’est la première fois dans l’histoire que nous allons le faire»

450 milions d’euros, c’est à la fois immense, et en même temps rien du tout. Car une guerre, une armée, des livraisons d’armes, l’utilisation d’armes : tout cela ne se décrète pas comme ça au coin d’une table à Bruxelles. Les dirigeants européens se moquent ici totalement du sort des Ukrainiens et de l’Ukraine, que son armée soit désorganisée et corrompue, coupée du peuple, sur une base ultra-nationaliste.

Tout ce qui compte est de faire opposition au concurrent russe, de le déstabiliser, de tenter de lui faire perdre du temps, de prendre l’ascendant sur lui par des moyens économiques et politiques, etc. Peu importe que se soit avec le sang du peuple ukrainien, poussé à un jeu de massacre.

Les masques tombent. L’Union européenne ne fait même pas semblant d’appeler au dialogue, à la diplomatie, à la désescalade militaire : elle assume au contraire la sur-enchère militaire anti-russe.

Il est question d’envoyer directement des avions de combat aux forces armées ukrainiennes. Dans le même temps, il y a une avalanche d’annonce qui sont faites pour bien marquer l’opinion publique et galvaniser un sentiment anti-russe :

– envoi par la Suède de 135 000 rations de terrain, 5000 casques, 5000 boucliers corporels et 5000 armes antichars, alors que le pays avait jusque-là comme doctrines de ne pas soutenir de conflits armés d’une manière ou d’une autre ;

– fermeture de l’espace aérien européen pour l’aviation russe ;

– autorisation par le gouvernement du Danemark de ses citoyens à combattre directement avec l’armée ukrainienne au sein de pseudo « brigades internationales » ;

– bannissement des médias russes Russia Today (RT) et Sputnik ;

– versement immédiat de 110 millions d’euros à l’Ukraine par l’Italie.

Voici également la liste officielle des armes européennes qui auraient déjà été livrées via l’OTAN à l’Ukraine durant le week-end du 26/27 février 2022 :

-1400 lance-roquettes antichar, 500 missiles sol-air Stinger et 9 obusiers par l’Allemagne ;

– 200 Stinger par les Pays bas ;

– 2000 mitrailleuses par la Belgique ;

– des fusils, munitions et équipements par le Portugal ;

– des mitrailleuses, fusils de précisions et munitions par la République tchèque.

Alors que la Russie a placé sa force de dissuasion en état d’alerte, c’est-à-dire qu’elle a rendue plus facilement accessible ses missiles nucléaires, l’Union européenne participe activement à l’escalade meurtrière. Elle est un belligérant assumé dans le conflit ukrainien, se mariant ouvertement à l’OTAN dans le giron la superpuissance américaine.