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Guerre

L’Union européenne, alignée sur l’OTAN, se pose comme belligérant assumé dans le conflit ukrainien

Les camps se posent pour la généralisation de la guerre.

L’Allemagne était le point de bascule dans l’opposition entre le bloc États-Unis/OTAN/Union européenne et la Russie. Pendant plusieurs jours après le début de l’invasion en Ukraine, ou plutôt plusieurs heures car les choses vont très vite à ce sujet, l’Allemagne tenait relativement comme puissance tampon vis-à-vis de la Russie. Il y avait en jeu notamment la question du gaz, mais il y avait une pression énorme sur l’Allemagne pour qu’elle lève son veto au bannissement des banques russes du système SWIFT.

Le basculement s’est opéré dimanche 27 février de manière radicale. Le gouvernement allemand a annoncé un revirement historique depuis la fin de la seconde guerre mondiale en assumant maintenant de financer une réelle force armée. Ce sont 100 milliards d’euros qui doivent être débloqués immédiatement pour « moderniser » l’armée.

C’est gigantesque, il est question à partir de maintenant d’investir d’année en année plus de 2 % du Produit intérieur brut pour l’Armée. Le chancelier Olaf Scholz a expliqué devant le Parlement fédéral qu’avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie :

« Le monde est entré dans une nouvelle ère. »

Autrement dit, l’Ukraine sert ici de prétexte à une course folle à la guerre et aux postures bellicistes. Le bloc États-Unis/OTAN/Union européenne mène une opération gigantesque et acharnée contre la Russie et ses visées impérialistes et l’Union européenne prend totalement sa part dans cette opération.

Le plan pour l’instant est très simple, il s’agit de tout faire pour que l’Ukraine, et surtout le peuple Ukrainien, serve de chair à canon au nom de l’OTAN et des intérêts des États-Unis. Les États membres de l’Union européenne ont décidé dimanche de débloquer 450 millions d’euros pour acheter des armes et les livrer aux forces armées ukrainiennes.

Le « chef de la diplomatie européenne »Josep Borrell a annoncé pas moins d’un demi-milliard pour pousser les ukrainiens à un bain de sang face à la gigantesque et puissante armée russe :

«Un accord a été trouvé pour fournir des armements à l’armée ukrainienne pour une valeur de 450 millions et des équipements de protection et du carburant pour 50 millions. Tout cela sera couvert par notre Facilité de paix et notre fonds intergouvernemental. C’est la première fois dans l’histoire que nous allons le faire»

450 milions d’euros, c’est à la fois immense, et en même temps rien du tout. Car une guerre, une armée, des livraisons d’armes, l’utilisation d’armes : tout cela ne se décrète pas comme ça au coin d’une table à Bruxelles. Les dirigeants européens se moquent ici totalement du sort des Ukrainiens et de l’Ukraine, que son armée soit désorganisée et corrompue, coupée du peuple, sur une base ultra-nationaliste.

Tout ce qui compte est de faire opposition au concurrent russe, de le déstabiliser, de tenter de lui faire perdre du temps, de prendre l’ascendant sur lui par des moyens économiques et politiques, etc. Peu importe que se soit avec le sang du peuple ukrainien, poussé à un jeu de massacre.

Les masques tombent. L’Union européenne ne fait même pas semblant d’appeler au dialogue, à la diplomatie, à la désescalade militaire : elle assume au contraire la sur-enchère militaire anti-russe.

Il est question d’envoyer directement des avions de combat aux forces armées ukrainiennes. Dans le même temps, il y a une avalanche d’annonce qui sont faites pour bien marquer l’opinion publique et galvaniser un sentiment anti-russe :

– envoi par la Suède de 135 000 rations de terrain, 5000 casques, 5000 boucliers corporels et 5000 armes antichars, alors que le pays avait jusque-là comme doctrines de ne pas soutenir de conflits armés d’une manière ou d’une autre ;

– fermeture de l’espace aérien européen pour l’aviation russe ;

– autorisation par le gouvernement du Danemark de ses citoyens à combattre directement avec l’armée ukrainienne au sein de pseudo « brigades internationales » ;

– bannissement des médias russes Russia Today (RT) et Sputnik ;

– versement immédiat de 110 millions d’euros à l’Ukraine par l’Italie.

Voici également la liste officielle des armes européennes qui auraient déjà été livrées via l’OTAN à l’Ukraine durant le week-end du 26/27 février 2022 :

-1400 lance-roquettes antichar, 500 missiles sol-air Stinger et 9 obusiers par l’Allemagne ;

– 200 Stinger par les Pays bas ;

– 2000 mitrailleuses par la Belgique ;

– des fusils, munitions et équipements par le Portugal ;

– des mitrailleuses, fusils de précisions et munitions par la République tchèque.

Alors que la Russie a placé sa force de dissuasion en état d’alerte, c’est-à-dire qu’elle a rendue plus facilement accessible ses missiles nucléaires, l’Union européenne participe activement à l’escalade meurtrière. Elle est un belligérant assumé dans le conflit ukrainien, se mariant ouvertement à l’OTAN dans le giron la superpuissance américaine.

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Guerre

Ukraine : le principe même de démocratie asséché par l’élan militaire européen aligné sur l’OTAN

L’élan militariste neutralise les opinions publiques démocratiques.

Depuis peu, les choses s’accélèrent grandement dans la participation des puissances occidentales au conflit militaire en Ukraine. La France envoie 500 soldats en Roumanie accompagnés de chars, ainsi que 200 soldats en Estonie accompagnés de quatre avions de chasse qui vont « patrouiller » au-dessus des pays baltes. A cela s’ajoute la livraison par la France d’équipements de défense numérique et aériens directement à l’Ukraine.

L’Allemagne vient d’annoncer livrer 1 400 lance-roquettes antichar, 500 missiles sol-air Stinger, 9 obusiers et 10 000 tonnes de carburant. On se souvient pourtant qu’il y a encore quelques semaines, l’Allemagne se montrait frileuse dans l’envoi de matériel de guerre offensif, se contenant de de l’envoi de plusieurs centaines de casques à l’armée ukrainienne.

C’est dans ce même esprit que la Suède va livrer 5 000 lance-roquettes à l’Ukraine.

L’Allemagne cède ainsi sous la pression des pays baltes et de la Pologne, complètement alignés sur l’OTAN. Espérant continuer à se maintenir en puissance autonome stratégique en Europe, l’Allemagne est contrainte d’en revenir avec son histoire de soumission aux Etats-Unis après la Seconde Guerre mondiale dans le cadre du plan Marshall. Elle espère ainsi avoir une partie du gâteau russe semblant à portée de main.

La République Tchèque envoie 30 000 pistolets, 7 000 fusils d’assaut, 3 000 fusils mitrailleurs et plusieurs dizaines de fusils de précision ainsi qu’un million de cartouches. Les Pays-Bas vont livrer 200 missiles antiaériens Stinger, ainsi que des fusils de précision, l’Italie des appareils de déminage, la Belgique 3 800 tonnes de fuel et 2 000 mitrailleuses, quant au Portugal il annonce envoyer des gilets, des casques, des lunettes de vision nocturne, des grenades, des munitions de différents calibres, des fusils automatiques G3.

Ces décisions ne tombent pas du ciel, mais directement de la réunion du conseil de l’OTAN qui a eu lieu le 25 février 2022. Les différentes annonces de pays européens sont toutes intervenues dans le week-end. C’est ce dimanche que Josep Borrell, vice-président de la commission européenne, a annoncé l’achat d’armes pour l’Ukraine.

Ce qui se passe, et cela dément d’ailleurs la propagande occidentale contre la Russie, c’est que l’OTAN, à travers ses membres, renforce militairement l’Ukraine qui est en prise à une invasion militaire russe qui se déroule plutôt sans failles.

Et ces élans guerriers, clairement orientés par la superpuissance américaine, sont faits dans l’ombre, orchestrés par des petits cercles politiques liées directement aux états-majors militaires.

La presse a beau parler de « tabou brisé », voire de « rupture politique » en ce qui concerne l’Allemagne, de « décision exceptionnelle sans précédent depuis 1939″ pour la Suède, de « première fois de son histoire » par l’Union Européenne, on remarquera que tout est fait en vitesse, court-circuitant tous les canaux démocratiques.

On remarquera comment les opinions qui tentent de repousser à la fois l’impérialisme russe et l’impérialisme américain sont dénigréss car, sans une mobilisation autonome pacifiste et internationaliste, il n’y a plus de place pour de telles orientations dans le contexte actuel de la tendance à la guerre et de la guerre en Ukraine.

La pression militariste pour s’aligner sur tel ou tel camp est toujours plus fort, et l’annonce des livraisons massives d’armes ce week-end ne va rien arranger du tout. Il y a assèchement terrible de la démocratie.

C’est là un signal fort pour l’avancée des forces nationalistes et militaristes dans tous les pays. L’enjeu politique qui se dessine, c’est l’opposition entre forces pacifistes-démocratiques et les forces va-t-en-guerre, entre les forces populaires et les forces alignées sur la puissance américaine ou russe.

C’est là un marqueur puissant dans la tendance à la troisième guerre mondiale, avec des opinions publiques qui sont clairement mises de côté. Si cela est toujours vrai pour des états-majors militaires pétris dans les valeurs aristocratiques coupées du peuple, la puissance actuelle de l’élan guerrier n’a pas grand chose à voir avec les longues manœuvres politiques qui ont présidé aux guerres d’Afghanistan en 2001 ou d’Irak en 2003 voir en Syrie en 2015-2016.

Ce qui prime, c’est la prise de décision technique par en haut et cela prépare l’arrivée du fascisme comme régime accompagnant, et structurant la tendance à la guerre de chaque pays. Les opinions publiques sont littéralement coupées des décisions, les forces militaristes profitant des effets de sidération dans les populations pour avancer leurs pions rapidement.

Et nous n’en sommes qu’au début… Dans un tel contexte, il est évident qu’il n’est pas possible d’être spectateur de la situation, d’attendre fatalement une issue positive d’une situation qui ne l’est pas. Il est clair qu’il faut dorénavant se mobiliser contre la guerre sur les bases de la Gauche historique pour contre-carrer les fauteurs de guerre contre la paix entre les peuples.

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Politique

Ukraine : meeting parisien militariste avec Anne Hidalgo, Valérie Pécresse, Bernard-Henri Lévy, François Hollande, le général américain Petraeus…

L’Ukraine est utilisée comme moyen de faire la guerre.

Le Théâtre Antoine à Paris accueille le premier mars 2022 un meeting directement inféodé à la guerre contre la Russie, sous prétexte de l’Ukraine, à l’appel de l’intellectuel pro-américain Bernard-Henri Lévy. Il suffit pour s’en prouver de savoir qu’on y verra le général américain David Petraeus, ancien chef de la coalition dirigée par la superpuissance américaine en Irak, ancien chef de la CIA, spécialiste de la contre-insurrection…

Il y a aussi, on s’en étonnera pas, le président ukrainien issu de la « révolution » de Maidan de 2014  Petro Porochenko, l’opposante biélorusse pro-occidentale Svetlana Tikhanovskaïa, des « dissidents russes anti-Poutine » (une formulation très romantique et sans aucun sens),

Cela a le mérite d’être clair. On y trouvera aussi l’ancien président François Hollande qui n’a cessé ces derniers jours d’appeler à un rapport de force avec la Russie, la candidate du Parti socialiste à la présidentielle (et maire de Paris Anne Hidalgo) qui se pose en fervente partisane de l’OTAN, la candidate des Républicains à la présidentielle Valérie Pécresse, l’ancien ministre de l’Intérieur Christophe Castaner….

Il y aura aussi la grande figure de l’art contemporain Marina Abramovic, la Femen Inna Shevchenko… A quoi il faut ajouter Caroline Fourest, Bernard Kouchner, Marc Lambron, Simon Liberati, Denis Olivennes, Frédéric Beigbeder, Dominique Sopo, Galia Ackerman, Samuel Lejoyeux, Pascal Bruckner, Mike Waltz, Sean Penn…

De manière très choquante, il y aura également le grand-rabbin de France Haim Korsia, alors que le syndicat étudiant UEJF est également participant. Choquant, ça l’est car c’est une tentative de diriger la communauté juive dans une participation militariste, mais ce n’est pas étonnant étant donné que ce communautarisme est dirigé par les bourgeois juifs en faisant un levier pratique pour leurs propres intérêts.

Cela montre bien que la guerre en Ukraine a ouvert une époque où, si on se trompe, ou si on est trompé, on tombe dans la convergence avec l’un des camps s’affrontant dans la bataille pour le repartage du monde. Et pour ne pas se tromper, pour ne pas être trompé, il faut être à la hauteur, il faut voir un poids historique suffisant… Seule la Gauche historique le peut.

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Guerre

Dissuasion nucléaire russe en alerte et débats sans fin sur l’emploi actuel de l’arme atomique

Les capitalistes cherchent une voie pour mener la guerre avec assurance.

Il existe en ce moment une avalanche de propagande et d’intoxication à l’encontre de la Russie et de l’armée russe (qui elle-même ne mentionne qu’un seul mort de son côté) ; pour un peu demain l’armée ukrainienne soutenue par l’Occident unanime est victorieuse au point d’être, à en écouter ces fantasmes, demain aux portes de Moscou. C’est là quelque chose d’inévitable dans une telle guerre et relève d’une véritable machinerie ayant des buts psychologiques directs.

Il en va différemment des incessants débats, des nombreux articles et points de vue concernant une éventuelle confrontation nucléaire. Parce qu’on a là une question qui fera son effet également bien au-delà du conflit en Ukraine. On ne remue pas ce genre de thématique impunément. Ce sont des choses qui restent, qui ouvrent un espace bien particulier, de portée stratégique.

Cela a commencé concrètement dès le début de l’invasion, avec notamment le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, qui a affirmé que le président russe Vladimir Poutine devait « aussi comprendre que l’Alliance atlantique est une alliance nucléaire », ce qui est un avertissement hautement militariste. On se demande même comment il a pu tenir de tels propos sans provoquer un scandale politique général en France. On ne parle pas ici du ministre de la Défense, parlant d’un hypothétique conflit, on parle du chef de la… diplomatie, qui explique que son pays relève d’un bloc prêt à l’emploi de l’arme atomique !

Cela en dit long sur le drame actuel que cela soit passé comme une lettre à la poste, sans provoquer une démission immédiate de la part du ministre. Naturellement, on peut prétendre que ce n’est que de la rhétorique et prendre les choses de haut. Si on prend les choses tels quels, avec rationalité, on se dit que c’est totalement absurde, car on se doute bien que la troisième guerre mondiale version apocalyptique ne va pas se produire dans l’immédiat. On se dit alors que le ministre a fait justement de la diplomatie symbolique, que les médias en font trop, que cette thématique est forcée, par stupidité ou peur illusoire que demain l’armée russe se mette à envahir toute l’Europe.

Bref, on peut considérer cela alors comme une thématique à la fois inévitable et superficielle, étant donné que, de toutes façons, cela n’arrivera pas.

Sauf qu’on parle là d’un thème brûlant. Et que le 27 février 2022 la Russie a mis en état d’alerte sa force de dissuasion nucléaire, après avoir absolument tout vérifié sur ce plan lors de l’exercice Grom 22, quelques jours avant l’invasion. La Russie justifie cela en parlant de l’hostilité de plusieurs pays à son encontre. Et elle ne cesse de vanter son missile hypersonique Kinjal (c’est-à-dire poignard), capable de porter une frappe atomique à 10 000 kilomètre/heure.

De plus, la Biélorussie a tenu un référendum le 26 février 2022, dont le résultat le 27 amène le pays à désormais accepter l’hébergement de missiles atomiques russes. Ce n’est pas anodin !

Alors demandons de manière plus approfondie : pourquoi la thématique nucléaire a-t-elle émergé ? L’une des hypothèses que l’on peut voir, mais il faut un réel débat à ce sujet, tellement c’est essentiel, est qu’il est parlé du nucléaire afin de l’éviter, afin de contourner cette question pour être en mesure de faire la guerre de grande ampleur, sans pour autant que cela bascule forcément dans la guerre nucléaire.

C’est l’hypothèse de l’article « Les stratégies impérialistes de contournement de l’équilibre de la terreur à l’époque de la seconde crise générale du capitalisme » de la revue pdf Crise (n°18, février 2022), qui dit que les grandes puissances sont en train de chercher une voie pour contourner le principe du MAD, la « destruction mutuelle assurée » se produisant mécaniquement dès qu’un camp commence à employer l’arme atomique.

Ce principe bien connu, et présenté dans l’incontournable film Docteur Folamour de Stanley Kubrick, implique qu’aucune puissance nucléaire ne peut se permettre d’attendre de voir les effets d’une attaque atomique, de par le risque de se voir elle-même dépourvue pour une contre-offensive. Dès qu’il y a donc une attaque nucléaire quelle qu’elle soit, la riposte est totale. C’est le fameux « équilibre de la terreur ».

C’est là que, selon l’article, la question ukrainienne devient le pivot d’une tentative de contournement :

« Le problème est simple à saisir : comment mener la bataille pour le repartage du monde si l’on prend en compte le principe du MAD ? La guerre nucléaire apparaît ici comme une épée de Damoclès empêchant tout mouvement.

La question ukrainienne est ici exemplaire de cela. L’impérialisme russe a comme objectif de se renforcer, tout comme la superpuissance américaine. L’impérialisme russe vise l’Ukraine pour se renforcer, la superpuissance américaine également. L’Ukraine n’est pas dans l’OTAN, donc il n’y a pas de risque de guerre nucléaire, cependant une annexion russe de l’Ukraine changerait tout, tout comme une défaite russe dans sa tentative changerait tout.

Mais comment tout peut-il changer si l’environnement, en raison de l’OTAN, relève somme toute du MAD ? Toute agression russe contre un pays de l’OTAN implique immédiatement un haut niveau de conflictualité, et inversement. Toute possibilité d’expansion est bloquée.

En fait, les impérialistes sont coincés, parce qu’ils aimeraient prolonger certaines situations, en profiter pour « déborder » militairement, mais ils ne le peuvent pas. Il a fallu trouver une parade.

C’est là qu’il faut étudier l’asphyxie comme approche de la superpuissance américaine, le délitement comme approche sino-russe. »

Et d’embrayer sur les modes de contournement : les puissances occidentales dominantes veulent profiter de leur hégémonie pour étouffer les concurrents, alors que les challengers veulent désagréger l’ordre mondial. De ce point de vue, on peut voir que c’est très exactement ce qu’a fait la Russie… Et très exactement ce qu’ont fait les puissances occidentales dominantes en réponse.

Ce qui est inquiétant, car l’article conclut en disant que c’est l’ouverture de l’affrontement militaire ouvert, qui trouve une voie pour s’affirmer en démolissant le cadre ouvert à la suite de l’effondrement du bloc soviétique en 1989 et de l’utilisation de la Chine comme usine mondiale. C’est une guerre bloc contre bloc qui s’annonce ici.

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Politique

Yannick Jadot, l’homme des Américains, va voir sa carrière être propulsée par la guerre en Ukraine

La guerre en Ukraine va en faire un élément-clef de la politique française.

Les rassemblements pour l’Ukraine de par le monde ont été des fiascos complets. Cela confirme que les initiatives ont été fomentées par en haut par les institutions (voir l’article : OPA institutionnelle pro-OTAN réussie sur les appels à la « paix » en Ukraine), et que celles-ci ont tenté l’OPA sur l’écœurement quand à la guerre… Sans que cela réussisse. Heureusement !

Les institutions n’ont aucun relais dans les masses et si celles-ci sont écœurées par la guerre, elles ont assez l’expérience de la lutte des classes pour bien voir qu’il y a un problème. Très bien !

Cependant, cela a justement aussi un sens politique, de par le sens pro-OTAN de ces rassemblements.

En Europe, les mouvements écologistes sont devenus dans la plupart des cas le bras politique de la superpuissance américaine. C’est particulièrement vrai en Allemagne et cela devient le cas en France, où Yannick Jadot, le candidat à la présidentielle d’EELV, est entièrement aligné sur les intérêts de la superpuissance américaine. En ce sens, on peut considérer qu’il va être désormais particulièrement mis en avant, parce que la superpuissance américaine est justement à l’offensive à tous les niveaux en Europe.

Car quelle a été la grande figure du rassemblement parisien en « soutien » à l’Ukraine ? Yannick Jadot. Qu’a-t-il dit ? Qu’il fallait armer les Ukrainiens. Il disait le contraire la veille de l’invasion, mais il y a un changement du tout au tout, allant de paire avec le fait que ce soit précisément lui qui soit mis en avant lors du rassemblement.

Yannick Jadot a également dit que tout était de la faute de Poutine, qui ne serait pas contre l’OTAN, mais contre la démocratie. C’est là exactement le discours américain. Et il a appelé à des sanctions exemplaires contre la Russie, qui devrait être banni d’absolument tout. Là encore, c’est le discours américain.

On peut penser bien entendu à une simple convergence. Cependant, on a Raphaël Glucksmann dans la boucle. C’est tout un symbole étant donné que cette figure politique de la gauche bobo est l’exemple même de la personne au service de la superpuissance américain et de l’OTAN.

Lors du rassemblement parisien pour l’Ukraine le 26 février 2022, Yannick Jadot dit également « Gloire à l’Ukraine et à son peuple ! Слава Україні ! », soit Slava Ukraini, Gloire à l’Ukraine. Un nombre significatif des présents lui répond alors « Heroim slava ! », soit « Gloire aux héros », un slogan repris par la suite encore.

Or, c’est le slogan des fascistes se revendiquant de Stepan Bandera, le chef de file pendant la seconde guerre mondiale de l’armée ukrainienne alliée aux nazis massacrant juifs, polonais, russes, communistes. Cela signifie que le rassemblement a été directement porté par les forces nationalistes ukrainiennes et les institutions ukrainiennes en France. Il ne s’agissait nullement d’un rassemblement démocratique.

Et voici une photo assez exemplaire de ce confusionnisme. On voit au premier plan le drapeau des Brigades Internationales, porté par une personne idéaliste ne comprenant rien au rien… et au fond, le drapeau rouge et noir des fascistes ukrainiens, qu’on pouvait également voir lors des précédents tout petits rassemblements pro-Ukraine à Paris.

Nul hasard à cela, car il ne s’agit pas de sauver l’Ukraine pour Yannick Jadot et pour la superpuissance américaine, mais de défendre le régime ukrainien, pro-occidental et épaulé sur le plan idéologique par tous les courants nationalistes ukrainiens se revendiquant de Stepan Bandera, dont on trouve désormais la figure partout (banderoles, statues, etc.).

En ce sens, il faut considérer que désormais la carrière de Yannick Jadot va être propulsée, car toutes les forces de soutien à la superpuissance américaine vont le soutenir dans la présidentielle, à la fois pour espérer remplacer Emmanuel Macron qui converge seulement, sans être entièrement vassalisé, et sinon au moins pour faire pression sur celui-ci, voire espérer une participation gouvernementale.

Yannick Jadot est, de fait, quelqu’un qui soutient encore plus qu’Emmanuel Macron les réformes sociétales (cannabis, migrants, PMA, LGBTQ, etc.), et il exprime directement le point de vue de l’OTAN comme le montre ses propos au sujet de l’invasion russe. Il est, pour la camp américain, l’homme de la situation.

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Politique

L’Union Communiste Libertaire sur la guerre en Ukraine

Une déclaration signée avec des mouvements libertaires d’autres pays.

La déclaration de l’Union Communiste Libertaire.

« Ukraine : Contre le militarisme et la guerre : pour la lutte auto-organisée et la révolution sociale!

Une proclamation du président russe Vladimir Poutine a donné le feu vert à l’invasion militaire de l’Ukraine par la Russie. Les seuls perdants de la guerre seront la classe ouvrière mondiale, en particulier les prolétaires d’Ukraine et de Russie. Ce sont eux qui sont destinés à servir de chair à canon aux États et aux capitalistes. Il est de notre devoir de bloquer la machine de guerre et de reconstruire les résistances sociales et de classe, avec pour principe directeur la promotion des intérêts et des besoins matériels de notre classe.

Une proclamation du président russe Vladimir Poutine a donné le feu vert à l’invasion militaire de l’Ukraine par la Russie. Poutine affirme que l’acte de guerre de la Russie vise à soutenir la Crimée qu’elle occupe par la Russie et les « républiques populaires » de Donetsk et de Lougansk en Ukraine, face à l’adhésion potentielle de l’Ukraine à l’OTAN, à l’instigation de l’Occident. Mardi 22 février, la Russie a reconnu l’indépendance de ses protectorats informels dans le Donbass, exacerbant les tensions existantes avec l’axe euro-atlantique qui soutient le régime ukrainien.

Il ne faut pas oublier qu’une guerre civile de faible intensité se déroule en Ukraine depuis 2014, lorsque le gouvernement alors pro-russe du président Ianoukovitch a été renversé par une « révolution orange » qui a porté au pouvoir un régime pro-occidental désireux de se ranger du côté de l’axe euro-atlantique. Le soulèvement de Maidan, dont le bloc impérialiste euro-Atlantique a tiré profit, a sorti l’Ukraine de la sphère d’influence de la Russie.

Il a également renforcé l’extrême-droite ukrainienne, qui a obtenu des sièges au parlement et développé des unités paramilitaires qui ont commis des atrocités contre les russophones et les membres des syndicats. Ce régime est reconnu et soutenu financièrement et militairement par les États appartenant à l’Union européenne et à l’OTAN, qui cherchent désormais des solutions diplomatiques pour la prévalence des « valeurs démocratiques occidentales », alors même que des images de croix gammées sur des bâtiments publics ont été divulguées sur les médias sociaux.

La Russie, quant à elle, n’était pas prête dès le départ à perdre son ancrage impérialiste en Ukraine et surtout dans la région de Crimée, quelle que soit la volonté du peuple ukrainien. Le soulèvement de l’Euromaïdan a peut-être débouché sur le régime néoconservateur auquel il a abouti, mais personne ne se fait d’illusion sur le fait que la non-acceptation de ce régime est née du sentiment « antifasciste » de la Russie ou de son « besoin de protéger les citoyens russes ».

Après tout, le régime autoritaire de Poutine en Russie a récompensé les nazis et les fascistes à l’intérieur de son propre pays en emprisonnant et en tuant des antifascistes, alors que les nombreuses interventions de l’impérialisme russe dans les régions de l’ex-URSS n’avaient pas besoin d’une telle justification. La Russie voulait et veut toujours une chose : imposer ses propres conditions dans les antagonismes impérialistes.

Elle ne tolérera pas l’encerclement militaire qu’elle prétend subir de la part de l’OTAN, l’installation d’armes nucléaires à ses portes, l’incitation auprès de l’Ukraine par les puissances occidentales à rejoindre l’OTAN, et la réduction de son contrôle sur l’ancienne périphérie soviétique. Un autre facteur est le nationalisme flagrant au sein de la classe dirigeante russe – l’Ukraine est le pays d’origine de l’État russe (la Rus de Kiev) et la partie orientale de l’Ukraine est habitée par des Ukrainiens russophones.

De l’autre côté, les États-Unis et le camp euro-Atlantique, avec le Royaume-Uni en tête, poussent, en violation des accords internationaux, à l’expansion orientale de l’OTAN, à l’exercice d’une pression économique et énergétique sur la Russie en faveur du gaz naturel liquéfié (GNL) américain et au contrôle de la route commerciale arctique, qui s’ouvre avec la fonte des glaces due à l’effet destructeur du capitalisme sur l’environnement naturel et l’écosystème. Tant la Russie que les États-Unis tentent d’exporter leur crise interne à l’étranger, tout en essayant de provoquer des changements dans la hiérarchie impérialiste mondiale.

La Russie a rassemblé quelques 200 000 soldats à la frontière avec l’Ukraine. L’armée russe pilonne l’ensemble du territoire ukrainien avec des bombardements. Au moment de la rédaction de cette déclaration, elle attaque principalement depuis la Crimée, Lugansk et Kharkiv. Les premières victimes de la guerre impérialiste sont un fait.

On parle déjà de victimes civiles. Le gouvernement ukrainien, qui, ne l’oublions pas, est un amalgame de néolibéraux et de néoconservateurs, a déclaré la loi martiale dans tout le pays. Des unités militaires et paramilitaires empêchent les civils de quitter Kiev afin qu’ils servent de « bouclier » aux bombardements russes. Nous n’en sommes qu’au début des horreurs de la guerre…

Les seuls perdant·es de la guerre seront la classe ouvrière mondiale, en particulier les prolétaires d’Ukraine et de Russie. Ce sont elles et eux qui sont destiné·es à servir de chair à canon aux États et aux capitalistes.

La guerre impérialiste est menée pour le partage des sphères d’influence, des routes énergétiques et le réarrangement du pouvoir géopolitique. Nous n’avons aucun intérêt à nous battre pour les intérêts des puissants, pour les intérêts du capital. De plus, le déclenchement de la guerre devrait entraîner de nouvelles augmentations de prix et une inflation tant pour l’énergie que pour les produits de base, mettant encore plus à mal les poches de ceux qui sont déjà incapables de satisfaire leurs besoins fondamentaux.

Nous ne devons pas oublier que la guerre est une solution du capital pour surmonter les crises structurelles de suraccumulation dont le capitalisme est périodiquement affligé. La destruction du capital fixe (moyens de production) et variable (force de travail) ouvre la voie à la reconstruction et au développement du capitalisme.

Notre devoir révolutionnaire et de classe dicte l’organisation et le renforcement du mouvement internationaliste, anti-guerre et anti-impérialiste de la classe ouvrière. La logique d’un impérialisme plus agressif ou plus progressiste est une logique qui mène à la défaite de la classe ouvrière. Il ne peut y avoir de voie impérialiste favorable au peuple. Les intérêts de la classe ouvrière ne peuvent être identifiés à ceux des capitalistes et des puissances impérialistes.

Le sabotage de la machine de guerre, l’organisation du mouvement anti-guerre de classe et internationaliste et le renforcement des luttes sociales et de classes dans la direction de la révolution sociale mondiale pour la construction d’une société communiste libertaire sont les tâches urgentes et historiques des opprimé·es et des exploité·es partout. Nous ne pouvons et ne devons pas nous contenter d’arrangements médiocres et préjudiciables.

Les travailleur·es, les chômeur·es et les jeunes n’ont aucune raison de partir en guerre pour les intérêts de la classe dominante. Soyons conscient·es de notre position sociale et de nos intérêts de classe.

Que ceux-ci soient les indicateurs de notre attitude et de notre action et non la rhétorique belliqueuse, ordonnée et nationaliste promue par les patrons et les médias de propagande qu’ils contrôlent. Nous ne paierons pas de notre sang la crise du système capitaliste. Nous ne nous entre-tuerons pas avec les pauvres diables des autres pays.

Au contraire, il est de notre devoir de bloquer la machine de guerre et de reconstruire les résistances sociales et de classe, avec pour principe directeur la promotion des intérêts et des besoins matériels de notre classe. Nous organiser massivement dans les formations sociales et militantes de notre classe vers la contre-attaque.

Ce système engendre les guerres et est responsable de la pauvreté, de l’injustice, de l’exploitation et de l’oppression. Il est donc temps de le défier de manière organisée et dynamique, en organisant son renversement à l’échelle internationale.

PAS DE GUERRE MAIS UNE GUERRE DE CLASSE !

NI OTAN NI MOSCOU !

BLOCUS DE CLASSE ET INTERNATIONALISTE DE LA MACHINE DE GUERRE

CONTRE LE MILITARISME ET LA GUERRE : POUR LA LUTTE AUTO-ORGANISÉE ET LA RÉVOLUTION SOCIALE !

Le 25 février 2022,

☆ Alternativa Libertaria (AL/FdCA) – Italie
☆ Roja y Negra – Organisation Politique Anarchiste (Buenos Aires) – Argentine
☆ Vía Libre, Anarchist Group – Colombie
☆ Anarchist Communist Group (ACG) – Grande Bretagne
☆ Anarchist Federation – Grèce
☆ Aotearoa Workers Solidarity Movement (AWSM) – Aotearoa/Nouvelle Zélande
☆ Coordenação Anarquista Brasileira (CAB) – Brésil
☆ Federación Anarquista de Rosario (FAR) – Argentine
☆ Federación Anarquista Uruguaya (FAU) – Uruguay
☆ Embat, Organització Llibertària de Catalunya – Catalogne
☆ Libertäre Aktion (LA) – Suisse
☆ Melbourne Anarchist Communist Group (MACG) – Australie
☆ Organización Anarquista de Córdoba (OAC) – Argentine
☆ Organización Anarquista de Santa Cruz (OASC) – Argentine
☆ Organización Anarquista de Tucuman (OAT) – Argentine
☆ Organisation Socialiste Libertaire (OSL) – Suisse
☆ Union Communiste Libertaire (UCL) – France, Belgique, Suisse« 

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Politique

OPA institutionnelle pro-OTAN réussie sur les appels à la « paix » en Ukraine

Ces appels sont des supports directs au militarisme occidental.

L’hôtel de ville parisien aux couleurs de l’Ukraine

Comme nous parlons de la question ukrainienne, en disant que la guerre était inévitable, depuis avril 2021, il y a bien entendu énormément de monde qui s’est tourné vers ce que nous disons avec le déclenchement de l’invasion russe. Ce qui aboutit à un phénomène que nous observons depuis le départ de notre existence chez l’écrasante majorité des gens validant ce que nous disons : ceux-ci reprennent nos idées, voire directement des éléments de langage, tout en passant sous silence leur source d’inspiration et d’intelligence.

Bien loin de nous mettre en rage, cela nous rassure, car être considéré comme trop « brûlant » par des gens s’imaginant très engagés mais pactisant ouvertement avec un monde capitaliste en décrépitude… a cela de fondamentalement correct que cela implique que cette époque n’est pas la nôtre, que nous relevons d’un avenir se produisant inéluctablement à moyen terme.

La guerre en Ukraine en témoigne d’ailleurs parce qu’en faisant les malins dans une telle situation, nos partisans du copié-collé consommateur oublient qu’en ne nous assumant pas, ils n’assument pas la politique et donc convergent avec les institutions et l’OTAN.

Car sans prise de position juste, en effet, on converge directement avec la gigantesque campagne pro-Ukraine des institutions et de l’OTAN. Concrètement, depuis le début de l’invasion russe, les médias reprennent directement à leur compte la propagande américaine au sujet d’un Vladimir Poutine autocrate devenu fou, d’une armée russe composée d’assassins.

Les institutions françaises sont déchaînées dans un soutien symbolique à l’Ukraine. L’application du pass sanitaire TousAntiCovid a un petit drapeau ukrainien, de très nombreuses communes illuminent tel ou tel bâtiment aux couleurs ukrainiennes comme la Tour Eiffel à Paris, la Grande Place à Lille, la fontaine de la place royale à Nantes, l’hôtel de ville de Lyon ; des drapeaux ukrainiens sont hissés tels à la Région Nouvelle-Aquitaine, la mairie de Bordeaux, la façade du Capitole à Toulouse, la mairie de Saint-Brieuc…

On a le même phénomène par exemple pour le Parc du Centenaire à Bruxelles, le Colisée de Rome, la Porte de Brandebourg à Berlin…

En plus de cela, certains candidats à la présidentielle de 2022 font de la surenchère pro-OTAN de manière démesurée : Yannick Jadot, Anne Hidalgo, Christiane Taubira. Une structure comme les Femen, fondées par des Ukrainiennes, s’aligne totalement sur cette perspective pro-Union européenne et pro-OTAN.

Et les appels aux manifestations pour la « paix », y compris du Mouvement pour la paix, ne dénoncent bien évidemment jamais les contradictions entre grandes puissances, appelant à une « paix » qui est en fait directement une défense du statu quo favorable à la superpuissance américaine et l’OTAN, avec toujours une large place pour la dénonciation d’une Russie considérée comme seule agressive, seule fautive.

Il n’y a aucune critique du capitalisme menant à la guerre, absolument rien. Voici l’appel du Mouvement pour la paix du 24 février 2022, qui devrait littéralement s’appeler « Mouvement pour la paix sous l’égide de l’OTAN » vu le contenu, qui accepte l’OTAN en effet aujourd’hui tout en prétendant vouloir qu’elle disparaisse demain. Sauf qu’on est aujourd’hui et pas demain, et qu’il y a une chose qui s’appelle le capitalisme.

« Le Mouvement de la Paix condamne fermement les actes de guerre de la Russie
Et appelle partout à l’action pour dire non à la guerre

Des manifestations étaient déjà proposées dans tout le pays dès le 12 février dernier et le Mouvement de la Paix appelait à des temps forts le samedi 26 février, mais aussi le mercredi 2 mars.

La situation nouvelle les rend indispensables pour crier :

Non à la guerre !

Oui aux solutions non-violentes, politiques, diplomatiques et négociées dans l’esprit de la Charte des Nations Unies et avec les Nations Unies comme cadre privilégié d’élaboration  des solutions politiques et diplomatiques.

Oui à la réduction des dépenses d’armement, à l’élimination des armes de destruction massive et à la mise en œuvre du Traité sur l’Interdiction des Armes Nucléaires (TIAN).

Oui à des négociations entre tous les pays Européens sur les conditions de la paix et d’une sécurité mutuelle en Europe dans l’esprit de l’Acte final de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (dit aussi l’acte final d’Helsinki). Pour une Europe de paix et de coopération, pour un système de sécurité mutuelle en Europe, incluant le retrait de la France de l’OTAN et à terme, la dissolution de l’OTAN.

Partout, multiplions les manifestations pour dire « non à la guerre oui à la négociation » en inscrivant notre action dans les mobilisations en cours à travers l’Europe et dans le monde entier, avec des temps forts : samedi 26 février, mercredi 2 mars et samedi 5 mars 2022.

A Paris, le jeudi 24 février 2022
Le Mouvement de la Paix« 

Nous disons d’autant plus facilement cela que nous prévenons depuis avril 2021 que l’Ukraine va se faire envahir. Toutes ces prises de position à la va-vite, bricolées n’importe comment et présentées comme de grande valeur, sont pathétiques pour qui a analysé les choses avec profondeur.

Il va de soi que nous comprenons, pour autant, les gens qui considèrent comme juste d’aller en toute bonne foi aux rassemblements des samedi 26 février 2022 et dimanche 27 février 2022, à Saint-Étienne, Paris, Nice, Strasbourg, Angers, Toulouse, Nantes, Perpignan, Saint-Nazaire, Bordeaux, Lyon, Cahors, Dieppe, Laval, Le Mans, Lorient et encore d’autres villes.

Cependant, nous disons les choses clairement à ce sujet : objectivement, cela n’aide en rien l’Ukraine et cela ne fait que servir idéologiquement et culturellement le capitalisme en France et l’OTAN comme appareil militaire. L’Ukraine est ici comme la Palestine de l’ultra-gauche : fictive, prétexte à des positionnements artificiels servant un agenda n’ayant rien à voir avec la cause prétendument défendue.

Ce dont a besoin l’Ukraine, c’est d’un soutien à la fondation d’un Mouvement de Libération Nationale s’opposant tant à l’OTAN qu’à la Russie, appelant à former une Ukraine démocratique et populaire. Une tel MLN apparaîtra d’ailleurs inéluctablement, parce que c’est le sens de l’Histoire : les peuples triompheront des hégémonies des grandes puissances en conflit dans la bataille pour le repartage du monde.

Si on nous avait écouté et si on avait reconnu la valeur de notre travail, un espace politique existerait en ce sens. Il n’existe pas : il n’y aura donc pour l’instant que l’extrême-Droite pro-Russie et les libéraux pro-OTAN. Mais l’émergence du troisième camp, celui de la Gauche historique, est inéluctable, et la juste de nos analyses, de nos positions politiques avec leur écho, est le fil rouge de cette émergence.

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Guerre

Ukraine : avalanche de sanctions économiques contre la Russie

Les puissances liées à l’OTAN mènent leur « guerre hybride » sur le plan économique.

Suite à l’invasion de l’Ukraine, la Russie subit une réponse très agressive de la part des principales puissances du capitalisme liées aux États-Unis et à l’OTAN. Via une salve de mesures, c’est la mise en place d’un véritable embargo politique et financier ayant pour but d’isoler et d’affaiblir drastiquement le régime russe.

Si ces mesures ne se situent pas strictement sur le plan militaire, il n’en reste pas moins qu’elles ont une perspective fortement hostile, typique de la guerre moderne. Il s’agit, par tous les moyens, d’affaiblir l’ennemi, de le pousser à la faute, de profiter de la situation et d’appuyer à fond sur les contradictions. Il y a là une tendance terrible qui s’exprime, menant inévitablement à une nouvelle grande guerre inter-impérialiste, une troisième guerre mondiale.

L’Union européenne a fait en sorte de limiter drastiquement l’accès de la Russie aux marchés de capitaux européens et d’interdire les exportations vers la Russie des avions, pièces et équipements de l’industrie aéronautique et spatiale, composants électroniques, logiciels, ainsi que des technologies de raffinage pour l’industrie pétrolière. Concrètement, l’État russe et les principales entreprises russes ne peuvent plus lever de dette en se finançant sur les marchés financiers européens.

La déclaration commune des États membres parle de « conséquences massives et sérieuses », avec l’objectif clair et assumé de nuire profondément à la Russie, considérée désormais unilatéralement comme une puissance ennemie. Vladimir Poutine et son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov sont même directement visés, avec le gel de leurs avoirs européens, autrement dit le blocage net de leurs des comptes bancaires et titres financiers dans les banques européennes.

La délivrance de visas aux Russes par les États européens est bien sûr fortement limitée. Dans le giron de l’Union européenne et de ses États membres, il faut noter les mesures, symboliques mais agressives, de suspension de la Russie de l’Eurovision et du déplacement en région parisienne de la finale de Ligue des Champions de football qui était prévue le 28 mai à Saint-Pétersbourg.

Il faut noter également la décision du Conseil de l’Europe, dont la Russie est membre, de suspendre la participation des diplomates et délégués russes aux principales instances de l’organisation. Peu connu, ce Conseil de l’Europe est une institution ayant pour but de promouvoir une idéologie européenne bourgeoise de type libéral-démocrate ; elle institue notamment la Cour européenne des droits de l’homme.

Le Royaume-Uni est particulièrement agressif dans la réponse à l’attaque russe. D’une part car la stratégie du pays est d’être le « meilleur élève » des alliés américains, donc d’agir de manière marquée en se montrant, mais aussi car le Royaume-Uni est directement concerné par l’attaque en Ukraine, notamment de part les visées qu’il avait (ou qu’il a) sur la ville d’Odessa comme base navale.

Il s’agit concrètement d’exclure totalement les banques russes du secteur financier britannique, celles-ci voyant leurs actifs gelés et sont dorénavant interdites de lever de fond. Plus de cent entreprises et conglomérats, dans tous les secteurs, sont également concernés par cet embargo financier. La compagnie aérienne russe Aeroflot (membre du même réseau qu’Air France, l’alliance Skyteam) est également interdite de vol sur le sol britannique. De nombreuses personnalités russes sont interdites de territoire.

Les États-Unis bien sûr sont également très hostiles dans leur réponse, avec des représailles financières qui « dépassent tout ce qui a jamais été fait » selon le président Joe Biden. Ce sont d’abords les banques russes qui sont visées par des sanctions. Sur le plan financer également, plusieurs grandes entreprises russes, dont le géant Gazprom, ont interdictions de se financer sur le marché financier américain ; c’est également le cas pour l’État russe lui-même, privé d’accès. De nombreuses restrictions d’exportation ont aussi été décidées, surtout concernant les produits technologiques destinés aux secteurs de la défense et de l’aéronautique.

De plus, une longue liste d’ »oligarques » russes a été établie, de manière couper les vivres et les possibilités d’achat, à tous un tas de grandes fortunes considérées comme proches de Vladimir Poutine. Ce dernier devant devenir, selon Joe Biden, « un paria sur la scène internationale ».

Dans le giron américain direct, il y a le Canada qui pareillement a dressé une liste de 58 personnes et entités russes, afin de sanctionner directement « l’élite russe ». Entre autres sont nommés les ministres russes de la Défense, des Finances et de la Justice, afin de leur empêcher toutes interactions économiques. Enfin, de manière très radicale, tous les permis d’exportation pour la Russie sont suspendus.

C’est la même chose pour l’Australie, qui vise pour sa part directement plus de 300 membres du Parlement russe qui ont approuvé « l’invasion illégale de l’Ukraine ». Du côté du Japon, en plus du gel des actifs des personnes et organisations russe, de la suspension des visas, il y a également la suspension des exportations de tout un tas de produits tels les semi-conducteurs

En arrière plan de toutes ces mesures, il y a la menace brandie de couper la Russie du réseau interbancaire Swift, le système qui permet à l’immense majorité des banques mondiales d’échanger entre elles. De manière furieusement belliciste, le ministre des Finances français Bruno Le Maire a d’ailleurs fait à ce sujet un parallèle indécent avec l’arme nucléaire.

D’abord, il a expliqué l’enjeu :

« Toutes les options sont sur la table. Il reste que quand on a une arme nucléaire financière entre les mains [c’est-à-dire l’exclusion du système Swift], on réfléchit avant de l’utiliser. »

Puis il a expliqué que la France était justement favorable à l’utilisation de cette « arme nucléaire financière »…

Voilà donc le panorama actuel, avec une tendance à la guerre extrêmement marquée. L’Ukraine, prise au piège, servant ici de prétexte, les puissances liées à la superpuissance américaine profitant de l’occasion pour infliger des coups à la puissance russe concurrente et surtout à la couper du monde « occidental ».

Celle-ci, tout autant belliciste, se voit directement poussée dans le giron de la superpuissance chinoise, maintenant sur le plan économique et financier, et bientôt sur le plan strictement militaire. Tout cela dessinant de manière très nette les contours de la grande bataille pour le repartage du monde à venir avec deux grands blocs s’affrontant.

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Politique

Eric Zemmour, candidat de l’impérialisme français « non aligné »

Eric Zemmour continue sur sa ligne militariste.

Eric Zemmour a tenu un meeting à Chambéry devant plus de 3000 participants sur le thème de la paix, le 25 février 2022. Le choix du thème en dit long sur le fait que le conflit en Ukraine rabat totalement les cartes, allant donc jusqu’à reconfigurer la campagne présidentielle elle-même.

Ainsi, Yannick Jadot a annulé son meeting prévu à Clermont-Ferrand le même jour, préférant se focaliser sur une présence parisienne pour soutenir ouvertement l’Union Européenne et l’OTAN. Eric Zemmour ne représente évidemment pas la même ligne.

À Chambéry, il a cherché à avoir un ton grave, il se voulait solennel, se présentant comme le meneur de la paix tout en maintenant sa ligne offensive d’un « gaullisme de la reconquête ».

À ce titre, Eric Zemmour a rappelé la venue du Général de Gaulle à Annecy en 1960 en mémoire du centenaire du rattachement de la Savoie à la France en 1860. Cela lui a permis de multiplier les références à la Résistance savoyarde pendant la Seconde Guerre mondiale, et notamment au maquis des Glières qui fut un temple de la Résistance d’obédience catholique, voire clairement d’extrême droite avec Jean Vallette d’Osia, chef militaire anticommuniste opposé à la guérilla antifasciste.

Cette ligne néo-gaulliste souligne qu’à l’heure de la bataille pour le repartage du monde, Eric Zemmour apparaît de plus en plus comme le porte-voix d’une frange de la bourgeoisie prise de panique devant les tumultes du monde.

Car malgré les apparences, malgré les pseudos discours en faveur de la paix en Ukraine, faits pour ne pas trop heurter, le candidat de Reconquête maintient sa ligne d’une France « non alignée », de la puissance devant s’assumer sur le mode du cavalier seul.

Il a ainsi été rappelé la volonté de sortir la France du commandement intégré de l’OTAN, tout en répétant à plusieurs reprises que la France avait « un devoir de puissance » car « dans l’Histoire, on ne négocie qu’entre seigneurs, jamais avec un vassal » :

« C’est ce que le général de Gaulle savait mieux que personne, lui qui a toute sa vie cherché à se rapprocher de la Russie, justement pour contrebalancer le poids de nos alliés américains. C’était justement le moyen pour nous protéger, pour n’être inféodé, ni à l’un, ni à l’autre car la France ne doit être soumise à personne. »

Et s’il ne peut faire autrement que de condamner l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Eric Zemmour reste animé par une pensée typique d’un militaire emprunt d’un esprit aristocratique et « géopolitique ». Il a ainsi déclaré :

« Nous avions des raisons de penser que nous éviterions la guerre car la catastrophe qui couterait des milliers de vies ukrainiennes aurait pu être évité. Je le répète depuis des années, l’expansion ininterrompu de l’OTAN à l’est est un motif d’inquiétude pour les russes et ils sont prêts à se battre pour l’empêcher [applaudissement dans la salle]. »

Eric Zemmour reste le relais direct de la puissance russe, pensant par là que la France pourrait tirer son épingle du jeu en redevenant une puissance autonome. C’est pour cela qu’il insiste longuement sur l’extension de l’OTAN à l’Est de l’Europe comme motif légitime d’une riposte russe.

Si cela est en partie vraie, le fond du problème n’est pas tant là que dans le fait que Vladimir Poutine reflète le complexe militaro-industriel russe et son idéologie expansionniste eurasiatique. Dans cet état d’esprit, l’Ukraine n’existe pas, elle n’est qu’une annexe civilisationnelle de Moscou.

En masquant cette dimension expansionniste russe, Zemmour veut dissimuler qu’il est lui-même une force de proposition pour garantir une nouvelle optique idéologique pour la défense et si possible l’expansion, de l’impérialisme français.

Il propose simplement de jouer sur les contradictions entre puissances… pour que la France se place elle-même de meilleure manière en tant que puissance. Il ne dit d’ailleurs ici pas quelque chose de différent de Jean-Luc Mélenchon. Sauf qu’Eric Zemmour s’inscrit dans la tradition du militarisme français, que Jean-Luc Mélenchon avait vainement espéré déborder avec sa « république sociale ».

En ce sens, il représente une terrible menace, en tant qu’alternative de plus en plus crédible pour la haute bourgeoisie.

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Politique

Le PRCF sur la situation en Ukraine

La position du Pôle de Renaissance Communiste en France.

Déclaration du secrétariat national du PRCF du 24 février 2022 sur la situation en Ukraine

Depuis la « réunification » allemande, l’auto-dissolution du Traité de Varsovie et la dislocation totalement antidémocratique de l’URSS (1), l’Alliance atlantique, étroitement associée à l’UE, n’a cessé de violer ses engagements envers la Russie postcommuniste issue de la contre-révolution en avançant sans cesse vers l’Est et en pressant la Russie sur ses frontières occidentales et méridionales, voire en soutenant en sous-main des sécessions internes (Tchétchénie).

Les Etats-Unis et leurs vassaux en ont fait autant à l’encontre de la Chine populaire qu’ils menacent jusqu’en Mer de Chine et dont ils encouragent méthodiquement les mouvements séparatistes (Tibet, Hongkong, etc.). En Géorgie, en Ukraine, voire en Biélorussie, les impérialistes euro-atlantiques ont encouragé de prétendues « révolutions » de couleur sans crainte de s’allier à de francs nostalgiques du Troisième Reich. 

C’est donc bien, et de loin, l’OTAN et son appendice européen l’UE, qui, tout en encourageant l’anticommunisme d’Etat dans toute l’UE, spécialement en Europe de l’Est, portent la responsabilité principale et le rôle de pyromane dans ce que le PRCF appelle depuis des années la fascisation de l’Europe et la marche à la troisième guerre impérialiste mondiale.

Le PRCF n’en exige qu’avec plus de force le retrait de la France de l’OTAN, une alliance agressive aux mains de Washington, et de l’Union européenne arrimée à l’OTAN : décidément, l’UE n’a rien de la belle « Europe pacifique » que l’on vante aux enfants dès les bancs de l’école élémentaire et prétendre la réformer du dedans pour en faire une Europe sociale et pacifique n’est qu’un grossier mensonge social-impérialiste (c’est-à-dire, pour parler comme Lénine, « socialiste en paroles, impérialiste en fait »). C’est bel et bien un Empire du grand capital qui, sous la supervision de Washington et sous le pilotage régional de Berlin, ne peut que tendre à s’étendre sans fin vers l’Est.

Le PRCF exige également que la France, renouant avec la doctrine gaulliste initiale d’utilisation de sa force de frappe, déclare clairement que son feu nucléaire ne peut pas servir à autre chose, et en toute dernière instance, qu’à dissuader un ennemi d’envahir le territoire national. Toute autre position signifie prendre le risque d’un anéantissement nucléaire du peuple français.

L’intérêt national de notre pays exige également que notre pays se retire de toutes les frontières russes et qu’il cherche avant tout les voies d’un rétablissement de la paix en Ukraine sur la base des Accords de Minsk, sabotés jusqu’ici par le régime fascisant et grossièrement russophobe de Kiev.

Pour autant, le PRCF rappelle que l’État russe actuel est un État bourgeois, contre-révolutionnaire et capitaliste et que les communistes que nous sommes désapprouvent fermement les propos de Poutine attaquant sans relâche Lénine et les bolcheviks, refusant le principe d’une République soviétique d’Ukraine librement associée à la libre fédération des Républiques soviétiques au sein d’une URSS socialiste et prolétarienne.

Tout en constatant que le régime fascisant et pro-nazi de Kiev est le responsable et l’instigateur unique de l’agression permanente contre les Républiques populaires et ouvrières du Donbass, le PRCF considère comme disproportionnées et inconsidérées les attaques russes visant les installations militaires de Lviv et Kiev.

Loin de rapprocher l’objectif raisonnable d’une Ukraine dénazifiée et démilitarisée jouant le rôle de pont entre l’Occident et la Russie, ce type de comportement ravira les va-t-en-guerre de l’UE et de l’OTAN qui ne sont en rien des « tigres de papier » et dont la nature profondément impérialiste, voire exterministe, constitue un danger permanent de glissement à un conflit mondial exterminateur d’humanité.

Nous restons par ailleurs solidaires des communistes russes qui, tout en restant fidèles à leur patriotisme de toujours, n’en ont pas moins été durement persécutés, sans que quiconque ne s’en émeuve à l’Ouest, lors des dernières élections russes, et des communistes ukrainiens subissant la répression fascisante de la part des nostalgiques du Troisième Reich au pouvoir à Kiev.

Même chose pour les communistes polonais qui s’opposent courageusement au régime clérical-fascisant, va-t-en-guerre et russophobe de Varsovie et qui sont durement persécutés en Pologne.

Plus que jamais, face à l’ignoble propagande de guerre qui déferle, les militants franchement communistes du PRCF resteront fidèles, dans l’unité la plus complète et en faisant bloc avec discipline autour de leur Comité central et de leur secrétariat national, à l’engagement constant du Pôle pour la paix mondiale, pour l’émancipation complète de notre pays de la machine de mort euro-atlantique, et pour la sortie du régime capitaliste dont la restauration paneuropéenne et contre-révolutionnaire en 1989-91, se révèle chaque jour un peu plus comme une catastrophe historique pour l’humanité.

Non, la destruction de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques et de la R.D.A. n’a pas été un grand « bouleversement démocratique », comme osèrent mensongèrement le déclarer les dirigeants révisionnistes de cette époque : cette contre-révolution fut au contraire une énorme épée de Damoclès menaçant en permanence la paix en Europe, le progrès social et la démocratie dans le monde.

Et non, l‘UE arrimée à l’OTAN, ce n’est pas la paix et l’amitié en Europe, c’est à l’inverse la tentation permanente d’une expansion impérialiste vers l’Est, c’est la montée continentale des extrêmes droites, l’effacement politique, diplomatique et militaire continu de la France et le danger permanent d’une guerre nucléaire mondiale pouvant anéantir la France et l’humanité.

Plus que jamais, avec le PRCF, militons pour que la France sorte à temps de l’UE-OTAN et du capitalisme!

En ces jours où va de nouveau retentir l’appel à l’union sacrée belliciste et euro-atlantiste, et où les libertés démocratiques des communistes et autres adversaires des guerres impérialistes seront sans doute mises à mal partout, veillons aussi, à rester fidèles avec sérénité au mot de Jean Jaurès :

« le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ».

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Guerre

Mobilisation nationale ukrainienne face aux avancées russes

Le régime ukrainien tente d’encaisser le choc.

L’offensive russe du 24 février 2022 a été particulièrement ciblée, l’armée disposant d’un très haut niveau technologique sur le plan des missiles et des avions pour bombarder. Elle a visé principalement le quartier-général des forces militaires, le quartier-général de la Garde nationale, 72 installations militaires, 11 aéroports militaires, la base navale d’Ochakovo, 18 radars S-300 et Buk-M1.

L’offensive n’a pas concerné tant le Donbass, même s’il y a eu des affrontements et une avancée de plusieurs kilomètres, que le nord de l’Ukraine (notamment depuis le Biélorussie) que le sud (depuis la Crimée). Dans ce dernier cas, l’offensive russe a bien réussi, rencontrant plus de difficultés au nord.

Il y a également la question de Kiev. La grande rumeur de la soirée de l’invasion, c’est que le président ukrainien Volodymyr Zelensky était particulièrement ciblé. Dans l’après-midi, la rumeur voulait que l’armée russe avait pris le contrôle de l’aéroport près de Kiev, que le président ukrainien s’était vu accorder un sauf-conduit et que deux avions turcs l’attendaient pour le transporter.

En tout cas, dans la matinée du 25 février, Kiev elle-même était atteinte par l’armée russe, avec une présence attestée dans un quartier de Kiev (Obolon), le ministre ukrainien des Affaires étrangères en appelant la population (« Nous demandons aux citoyens de nous informer des mouvements ennemis, faites des cocktails molotov, neutralisez l’occupant! »).

On notera dans la périphérie de Kiev ce tank russe avec un drapeau… soviétique. Il ne faut pas fantasmer outre-mesure dessus (jusqu’à faire de la Russie une URSS dégénérée comme fait la gauche du PCF), mais il est évident que la culture soviétique, au sens le plus large, transpire également dans tous les aspects de la question russo-ukrainienne.

L’offensive russe a donc été frappante, mais pas réellement massive. Rien à voir avec une sorte d’invasion russe au moyen d’hommes massés quantitativement, comme on le fantasme souvent en pensant à la Russie. On au contraire une précision militaire de la plus haute finesse, dont on appréciera l’esprit historique en lisant Guerre et paix de Tolstoï.

Cela obéit à deux principes : officiellement, c’est une « opération de démilitarisation » et il ne faut pas donner une impression d’invasion. Même si, naturellement, cela se transformera à un moment en « libération », avec la mise en place d’un nouveau régime.

Il faudra alors sans doute que reste un petit Etat ukrainien, afin que sa situation soit un « boulet » pour l’Union Européenne, qui aura un pays ultra-pauvre dans les mains (la partie ouest étant la plus pauvre en Ukraine historiquement), et un boulet pour l’OTAN, qui ne pourra pas intégrer un pays dont une partie est occupée par un autre (car cela impliquerait directement la guerre).

De plus, il faut une guerre un peu prolongée, afin de massacrer l’armée ukrainienne et tous les groupements ultra-nationalistes pour s’en débarrasser pour la suite.

Tout le monde a compris ainsi que le régime ukrainien était condamné, dans tous les cas. Celui-ci a décrété la mobilisation nationale le 24 au soir, le président Volodymyr Zelensky déclarant notamment :

« J’ai demandé à 27 dirigeants européens si l’Ukraine serait dans l’OTAN… Tout le monde a peur, personne ne répond. »

Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe, a répondu également de la manière suivante le 25 février 2021 aux tentatives de négociation de la part de l’Ukraine :

« Nous sommes prêts à des négociations, à n’importe quel moment, dès que les forces armées ukrainiennes entendront notre appel et déposeront les armes. »

C’est que l’Ukraine n’a été qu’un jouet pour la superpuissance américaine et l’OTAN, et du point de vue occidental, tant mieux si on peut avoir une Russie s’enfonçant dans la guerre, si on peut avoir prétexte pour des sanctions massives. Le régime ukrainien a une énorme responsabilité dans l’incapacité à assurer la défense nationale, ce qui met en jeu l’existence même de la nation ukrainienne dont la Russie compte se débarrasser pour en faire une « petite Russie », appendice avec les Russes blancs (les Biélorusses) de la Grande Russie.

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Société

Les Français stupéfaits par la remise en cause de leur capitalisme pacifié

Ils s’inquiètent bien plus pour eux-mêmes que de la guerre en Ukraine.

Les Français apprécient d’être étonnés par ce qui se passe ailleurs que chez eux, se prenant en quelque sorte pour le centre du monde civilisé. La guerre en Ukraine met cependant une terrible claque à ce regard hautain sur les choses, parce qu’elle n’est pas quelque chose qu’on peut gommer, mettre de côté. C’est précisément cela qui met les Français en rage. On les dérange. Que la Russie envahisse l’Ukraine, les Français trouvent cela mal ou lointain, et dans tous les cas lointain.

Et ce qui les trouble le plus, c’est la remise en cause d’un ordre international pacifié depuis trente ans dans ses grandes lignes du point de vue des pays capitalistes occidentaux…

Comment pourrait-il en être autrement ? La société française est passée à la lessiveuse capitaliste depuis 1991, avec une destruction systématique de toutes les forces se revendiquant du Socialisme, remplacés opportunément par des tenants turbocapitalistes des changements « sociétaux ». L’individualisme règne en maître, s’appuyant sur un capitalisme en expansion, tant matériellement grâce à la Chine servant d’usine que qualitativement avec l’ouverture innombrable de nouveaux marchés (outils technologiques au quotidien, plats livrés, alimentation livrée, commandes sur Amazon, séries sur des chaînes dédiées, etc.). Consommer est plus facile, plus rapide, plus systématique.

La guerre en Ukraine apparaît comme un grand trouble dans cette paix capitaliste. C’est cela qui perturbe les gens. Cela ne veut pas dire qu’il n’y ait pas l’exigence démocratique du refus de la guerre. Encore faut-il pourtant que cette exigence s’arrache à l’aliénation et l’exploitation du capitalisme moderne, et ça, ce n’est pas gagné. Car le capitalisme a une réponse systématique dans tous les pays capitalistes occidentaux : la Russie est la seule force qui joue le rôle de trouble-fête dans cette histoire, sans la Russie tout serait comme avant, le capitalisme n’a rien à voir avec ce qui relève d’un aventurisme russe délirant.

D’où la formule, mille fois répétés en France comme dans tous les pays, du « dans la tête de Vladimir Poutine ». Comme s’il s’agissait d’un tyran qui décide de tout, qui aurait réfléchi tout seul dans son coin à un plan machiavélique pour perturber l’ordre mondial. Emmanuel Macron y est allé de ses petites phrases sur un Vladimir Poutine qui aurait changé, qui ne serait plus le même qu’avant, qui serait désormais crispé, fermé, obsessionnel, etc.

C’est simpliste, d’ailleurs même franchement niais. Cela peut pourtant avoir son effet. En fait, le capitalisme a tellement contaminé la vision du monde des gens que même s’ils cherchent à exprimer un point de vue démocratique, cela est dévié vers une interprétation subjectiviste renforçant la vision générale du monde que prône le capitalisme. La démonisation de Vladimir Poutine reflète très exactement cela. S’opposer à la guerre devient ici… s’opposer à Vladimir Poutine.

Un tel raccourci est inévitable. Cela rappelle que même la guerre en Ukraine ne saurait être un déclencheur d’une élévation instantanée et unilatérale de la conscience sociale. C’est une large bataille idéologique qui va commencer à se mener, avec le Socialisme devant s’affirmer à travers l’effondrement de la civilisation capitaliste, avec des gens qui doivent s’arracher d’eux-mêmes, difficilement, contre leur gré en fait même, au style de vie capitaliste.

Cela va passer par un nombre incommensurable d’erreurs, d’errements, parce que les gens chercheront à consommer leur critique du capitalisme, tellement ils sont façonnés par le capitalisme. Il faut que les gens se forgent dans le collectivisme, c’est un processus douloureux pour qui a accepté le confort individualiste des sociétés capitalistes.

Ainsi, les Français sont stupéfaits par la remise en cause de leur capitalisme pacifié, voilà ce qu’il faut bien comprendre : la guerre a arraché une couche d’aliénation, mais il y a trente ans de déformation qui ont eu lieu par l’expansion du capitalisme, sans compter les décennies du capitalisme auparavant… Le processus va être complexe jusqu’à la conscience humaine se reconnaissant dans le Socialisme. La question étant de savoir à quel rythme va la guerre, si elle va être plus rapide. C’est pour l’instant clairement le cas.

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Guerre

Guerre : l’économie mondiale en panique

L’invasion de l’Ukraine précipite la crise économique.

La Bourse de New York a ouvert jeudi 24 février à 15h (heure de Paris) en forte baisse, l’indice Dow Jones poursuivant son effondrement dès la première demi-heure (une perte de 630,6 points, soit 1,9%). Idem pour le Standard & Poor’s 500 (-1,97%) et le Nasdaq Composite (-1,91%).

C’est que la crise est totale. L’ordre mondial est chamboulé et la panique est générale. En pénétrant militairement en Ukraine, Vladimir Poutine a fait bien plus que déclencher une guerre : il précipite définitivement le monde dans une grande crise, sur tous les aspects, y compris donc économique.

La lame de fond balaye tout et si on ne regarde que l’économie américaine, la plus grande puissance mondiale, on voit qu’avant même l’ouverture de la bourse, c’était un tremblement de terre jeudi 24 février. Les plus importantes capitalisations telles Apple, Alphabet (Google) et Microsoft était en recule important (respectivement -4,05%, -2,38% et -3,04%).

Mais au-delà de ces chiffres relatifs et circonstanciels, il y a surtout que l’économie mondiale était déjà sur des sables mouvants, tenue à bout de bras par les banques centrales mondiales dopant artificiellement les marchés à coup d’argent magique par milliards. La promesse d’une sortie imminente de crise sanitaire servait de ciment à l’immense mensonge de la croissance revenue, ou revenant, mais la guerre en Ukraine vient clairement doucher les espoirs du capitalisme.

Là où la crise est le plus marqué, c’est en toute logique dans le secteur de l’énergie, qui est déjà en très forte tension depuis le début de la crise sanitaire. Cela fait des mois que les prix sont hauts, voire très hauts, alors que les difficultés d’approvisionnement et de production ne font qu’alimenter encore plus l’inflation des prix. La guerre en Ukraine vient encore plus précipiter les choses et accélérer la crise.

Le baril de pétrole WTI américain a dépassé le seuil symbolique des 100 dollars. Idem pour le baril de Brent de la mer du Nord atteignant les 105 dollars, alors qu’il ne passait pas la barre des 90 dollars la semaine dernière (il était à 66 dollars début décembre 2021 et il descendait sous les 15 dollars au printemps 2020). L’explosion des prix de ces deux valeurs pétrolières directement due à l’annonce de la guerre est de plus de 7 % ; ce n’est probablement qu’un début.

Ce qui affole les marchés et le cours des valeurs énergétique, c’est bien sûr le fait que la Russie est l’un des premiers producteurs mondiaux de pétrole. Il y a la crainte de ruptures, ou en tous cas de difficultés majeures d’approvisionnement. En cas de rupture majeure, les autres grands pays producteurs ne pourraient véritablement compenser. C’est particulièrement le cas en ce qui concerne le gaz russe, dont le monde entier est dépendant. La Russie est le premier exportateur mondial de gaz naturel.

La France en est totalement dépendante, comme l’a rappelé le groupe TotalEnergies. Le président du groupe a même prévenu : «Si le gaz russe ne vient pas en Europe, on a un vrai sujet de prix du gaz en Europe». De fait, les prix ont déjà explosés, de 40% à 50 % sur la journée. C’est gigantesque et il faut prendre la mesure d’une telle situation. Le monde a véritablement changé, la crise se précipite.

Toutes les chaînes industrielles sont concernées directement, ainsi que le logiquement le transport, qui est lui aussi déjà en crise. La panique est immense également jeudi 24 février sur les marchés concernant les matières premières, tels l’aluminium, le blé ou le colza qui ont battu des records.

De fait, les principales places boursières européennes ont connu un petit « jeudi noir ». La bourse de Paris a clôturé en forte baisse de 3,83% après un pic à -5% en milieu de journée. Même chose à Francfort (3,96%), Milan (-4,10%) et Londres (-3,82%). Les Bourses russes quand à elles se sont effondrées de plus de 30%.

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Guerre

Le régime ukrainien corrompu ne fait pas le poids face à l’invasion russe

La nation ukrainienne risque son existence désormais.

Marioupol, un radar détruit non loin de la base du bataillon Azov également détruite

Dulce et decorum est pro patria mori, il est doux et honorable de mourir pour sa patrie. Encore faut-il que sa patrie ait un contenu qui corresponde à celui du peuple, et à notre époque de la démocratie. Sinon, cela n’a pas de sens. Et les couches dominantes utilisant le nationalisme conduisent ainsi des nations à la catastrophe, en les embarquant dans une aventure qui ne peut terminer qu’en désastre.

S’il est justement une chose qu’il est possible de dire de l’offensive russe du 24 février 2022, c’est que le régime ukrainien n’est pas à la hauteur de l’enjeu historique que vit la nation ukrainienne, parce qu’il est justement anti-populaire et anti-démocratique.

On peut ainsi remarquer trois aspects, qu’on peut considérer comme très vraisemblablement justes, malgré le black out informationnel. Tout d’abord, l’armée ukrainienne a été débordée en de multiples points. Sa solidité revendiquée a été fictive et ce qui est confirmée, c’est sa nature dilettante, corrompue (notamment au niveau des hauts officiers).

Ensuite, les masses ukrainiennes ne se sont pas mobilisées. Les gens sont terrorisés, ne voient pas de perspective ; il n’y a aucune mobilisation populaire de dimension nationale. Dans ce genre de situation, c’est catastrophique.

Enfin, la Russie est intervenue non seulement à l’Est du pays, mais également à l’Ouest. Elle prétend ne pas vouloir envahir le pays et faire une sorte d’opération de police générale, mais bien entendu c’est un mensonge.

L’ampleur de l’offensive est très importante, d’ailleurs. Ce sont notamment toutes les installations militaires principales qui ont été frappées, ainsi que les aéroports. Et il y a un large début des offensives terrestres. Kherson est apparemment tombée sans combattre, les troupes russes sont au niveau de la rocade entourant Kharkiv, même la ville d’Odessa est visée, des hélicoptère sont aux portes de Kiev. C’est le scénario idéal pour la Russie jusqu’à présent. Un régime oligarchique puissant et expansionniste balaie un régime oligarchique affaibli et vassalisé à l’occident.

Les frappes russes

Il va de soi que ni la Russie ni l’Ukraine ne dévoilent d’informations concrètes, notamment concernant les pertes. Cependant, on est ici dans une guerre moderne, et il y a une grande réflexion à faire à ce sujet. Tout est très technique, précis, coordonné, les forces militaires surajoutant en quelque sorte leurs forces les unes aux autres en permanence. C’est d’ailleurs pourquoi le régime ukrainien est condamné. S’il avait été démocratique et populaire, il aurait pu mobiliser en masse et avoir un soutien politique national. Là il ne peut procéder véritablement que par les regroupements ultra-nationalistes.

Cela renforce la panique générale dans le camp occidental, qui voit « la paix en Europe » se terminer. C’est un sentiment de stupeur, qui est masquée par une dénonciation très hypocrite de la Russie alors que personne n’a rien fait pour l’Ukraine depuis un an, à part mettre de l’huile sur le feu. Une Ukraine neutre aurait relativement permis d’éviter la situation actuelle, du moins de la rendre bien plus compliquée, mais les pays occidentaux ont tout fait pour faire de ce pays un porte-avions à grande échelle pour menacer la Russie.

La stupeur aboutit également à un sentiment de terreur pour des pays voisins comprenant que la Russie l’emportant les place en ligne de mire à moyen terme. Plusieurs pays ont proclamé l’état d’urgence : la Roumanie et la Moldavie, ainsi que la Lituanie. Si dans ce dernier cas, c’est surtout symbolique, la Moldavie risque en effet d’être prise à partie, en raison de sa non-appartenance à l’OTAN et de l’existence d’une poche séparatiste pro-russe, la Transnistrie, coupée du monde depuis 1991 d’ailleurs.

L’Ukraine a également coupé les ponts diplomatiques avec la Russie. Cependant, donc, le régime ne peut pas tenir. La Russie le sait et a refusé d’office toute négociation. La Chine, quant à elle, refuse officiellement de parler d’invasion russe : c’est logique, demain c’est Taïwan qui sera la cible de l’État chinois.

La boîte de Pandore est ouverte. La bataille pour le repartage du monde est entrée de plein pied dans l’Histoire – c’est le processus de la 3e guerre mondiale, qui ne commencera bien entendu pas demain, ni même après-demain… mais à moyen terme pourtant.

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Politique

Ukraine : mobilisez vous contre la guerre sur les bases de la Gauche historique!

N’attendez rien des autres courants politiques.

La guerre en Ukraine est là, elle s’impose à l’actualité. Après la pandémie, la guerre, et en même temps il y a le réchauffement climatique. Et la pandémie n’est pas finie d’ailleurs ; tout s’accumule. Le monde court à l’abîme. Mais il existe tout un parcours historique de conscience de classe – et la lutte contre la guerre en est une constituante. Même si la société française subit l’emprise massive du capitalisme, cet aspect de refus de la guerre reste présent. C’est là-dessus qu’il faut se fonder.

Il faut dire aux gens, à tous les gens, à tout le monde dans son entourage : regardez, la guerre est là, et elle était prévisible, elle était prévue, parce que le capitalisme ce n’est pas la paix, c’est la concurrence, la compétition, le chacun pour soi, y compris le chacun pour soi des Etats. Il n’existe pas de « confort » individuel à l’écart du cours du monde. Il n’est pas possible de laisser le militarisme et la guerre s’installer dans le panorama de la vie mondiale. Il faut s’organiser, il faut participer à la lutte des classes, car au fond, c’est de cela qu’il s’agit.

Agauche.org publie des articles développés sur l’Ukraine depuis début avril 2021 : appuyez-vous dessus pour comprendre la situation en profondeur et pour justifier le propos comme quoi ce conflit ne tombe pas du ciel. Et plus il est possible de faire en sorte que les gens s’expriment collectivement contre la guerre – dans un cadre associatif, syndical, politique, amical – mieux c’est.

Et il faut bien souligner que la Gauche historique existe, qu’elle a des fondements inaliénables, une continuité malgré la corruption capitaliste. C’est une bataille politique.

La Gauche historique, c’est celle des socialistes et des communistes, par opposition aux anarchistes et aux syndicalistes d’une part, qui rejettent la politique, mais également par opposition à ce courant apparu récemment, de type « post-moderne », prônant le libéralisme libertaire, les réformes sociétales.

L’opposition aux anarchistes et aux syndicalistes est traditionnelle, l’opposition aux « post-modernes » est ce que nous affirmons (contre vents et marées), parce que nous voyons bien que les conservateurs et les ultra-modernistes (pro cannabis, LGBT, PMA, communautarisme religieux, art contemporain, migrants, etc.) ne sont que les deux faces de la même pièce.

Les ultra-modernistes se disent la seule vraie force transformatrice, mais en réalité ils convergent avec le capitalisme et sont portés par les idéologies que transportent Amazon, Uber Eat, TiktTok, Twitter, etc., qu’on peut résumer au « venez comme vous êtes » de McDonald’s. Et la preuve de cela, c’est qu’ils ne disent rien contre la guerre.

Les faits sont là : les anarchistes et les syndicalistes ne comprennent rien à la guerre, les « post-modernistes » non plus. Ils dénoncent la Gauche historique comme passéiste, mais c’est simplement parce que leur seule actualité, c’est le capitalisme sans cesse renouvelé. Ils vivent de ce capitalisme, ils vivent dans ce capitalisme, ils en sont prisonniers.

Ils ne sont donc pas en mesure de cerner le cours du capitalisme. Voici par exemple ce qu’on lisait sur le site de Révolution permanente le 22 février 2022, et c’est un excellent exemple de géopolitique en mode « critique » , où on se croit plus intelligent que les bourgeois sur leur propre terrain, sans avoir aucune analyse de fond sur la nature du capitalisme.

« Par conséquent, bien que nous ne puissions pas écarter la possibilité d’une guerre et même celle d’une invasion de l’Ukraine, il existe beaucoup d’éléments d’importance stratégique pour la Russie qui la poussent à éviter les conséquences d’un tel conflit : sanctions encore plus dures, des centaines de milliers de réfugiés se dirigeant vers la Russie, une défaite militaire et politique (ce qui n’est pas du tout exclu), entre autres. C’est pour cela que centrer le conflit sur les républiques séparatistes donne une certaine marge de manœuvre à la Russie et met la pression du côté des impérialistes occidentaux. »

Ou bien encore ce qu’on lit, le même jour, sur un blog d’ultra-gauche :

« Devant nous s’ouvre un gouffre  : celui de l’incertitude. L’ensemble des scénarios est possible  : de la tape sur la main à la guerre. »

Il n’existe pas d’incertitude dans le capitalisme en crise. La guerre a un caractère inévitable, correspondant à la bataille pour le repartage du monde. Et seule la Gauche historique peut y faire face, car elle seule, de par ses fondamentaux, comprend la réelle nature du capitalisme.

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Guerre

L’invasion russe visant à la destruction de la nation ukrainienne a commencé

C’est la guerre, l’horrible guerre.

Les événements du 23 février 2022 ont été suffisamment remplies pour que le soir, cela soit le début d’une nuit blanche pour la nation ukrainienne. Rappelons les brièvement (et notre documentation sur le conflit ukrainien est littéralement unique, d’ailleurs) pour leurs aspects principaux : dans la journée les « républiques populaires » de Donetzk et de Louhansk ont appelé à l’aide la Russie face à l’armée ukrainienne, dans la foulée l’Ukraine a déclaré l’état d’urgence, Volodymyr Zelensky s’adressant ensuite le soir en russe à l’opinion publique russe.

Vers minuit, la rumeur courait : l’offensive russe commencerait à quatre heures du matin. C’est qu’une atmosphère étrange a alors pris l’Ukraine et tous ceux dont le coeur battait à son rythme ; il était en fait absolument clair que la nuit serait celle, fatidique, où la Russie chercherait à effacer la nation ukrainienne pour satisfaire son rêve impérial. Les aéroports ukrainiens se virent recouverts de véhicules, notamment de tracteurs, pour empêcher l’arrivée d’avions russes de transports de troupes, alors que l’ensemble de l’espace aérien ukrainien était fermé par les autorités administratives internationales.

Et, effectivement, à quatre heures du matin, le président Vladimir Poutine annonçait le début d’une « opération militaire spéciale ». Ce message, consistant concrètement en une déclaration de guerre, était immédiatement suivie d’une multitude d’actions militaires russes et, pour ce qui est observable, avec un succès foudroyant. C’est que l’Ukraine n’a pas de forces aériennes et pas de réelles capacités anti-aériennes, aussi l’armée russe peut procéder à des frappes comme elle l’entend. Cependant, il semble y avoir également des assauts par des forces depuis la mer, ainsi que par le ciel au moyen de parachutistes, une grande spécialité russe (même née en Russie soviétique dans les années 1920), l’armée russe parachutant même des véhicules.

Les villes de Marioupol, Kharkiv, Dnipro, Odessa, Melitopol (proche de la Mer d’Azov) et Berdyansk (sur la côte de la Mer d’Azov)… font partie des cibles prioritaires apparemment, avec des troupes russes intervenant à Marioupol et Odessa, confirmant que c’est toute la côte sud de l’Ukraine qui est visée par la Russie. Rappelons ici qu’il est très clair que le Royaume-Uni entend clairement faire d’Odessa une de ses bases, ce qui forme un aspect important dans les contradictions entre puissances ; le 23 février 2022 il a été rapporté un propos de Ben Wallace, secrétaire d’État britannique à la Défense : « les gardes écossais ont battu les Russes en Crimée, on peut recommencer ».

C’est ici anecdotique, mais il ne faut jamais perdre de vue que l’Ukraine est ici avant tout la cible de la bataille pour le repartage du monde. Sa position est d’ailleurs intenable. Le président Volodymyr Zelensky a immédiatement mis en place la loi martiale, et dans une courte vidéo il a affirmé : « Pas de panique, nous sommes prêts pour tout, nous allons vaincre ». On peut et même on doit douter de la capacité de résistance du pays. De par la nature du régime – pro-occidental libéral en mode vassal en alliance avec les ultra-nationalistes littéralement nazis même – il n’y a pas grand chose à attendre, malheureusement.

Officiellement, du côté russe, ce n’est pas une « guerre », simplement une « opération spéciale » visant à démilitariser l’Ukraine, le ministère russe de la Défense affirmant que :

« Les infrastructures militaires, les installations de défense aérienne, les aérodromes militaires et l’aviation des forces armées ukrainiennes sont mis hors d’état de nuire avec des armes de haute précision. »

Il va de soi que ce n’est qu’une première étape. Agauche.org explique depuis avril 2021 que la Russie veut la guerre et le contrôle de l’Ukraine, c’est cela qu’il faut saisir, et pas croire la Russie qui a tout orchestré pour agir de manière apparemment « défensive » – même si en même temps l’OTAN vise clairement à faire tomber la Russie. Il ne faut pas se faire piéger et basculer dans le soutien à l’un des deux blocs se faisant face, et dont la première victime est ici l’Ukraine!