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Carnaval à Marseille: 6500 vitalistes symbole d’une France en perdition

Rassemblés sans masques, 6500 personnes ont témoigné de leur caractère arriéré et petit-bourgeois.

Il y avait déjà eu un carnaval du même type à Toulouse le 7 mars 2021, avec autour de 700 personnes. Mais là avec au moins 6500 personnes, les « carnavaliers » marseillais ont fait aussi fort que les « teufers » du nouvel an. C’est une gifle aux soignants, aux personnes fragiles, une gifle à l’esprit de collectivité, une gifle à leur propre dignité, aussi.

Que dire de ce carnavalier déguisé en… médecin ? Quelle punition pourrait être adéquate pour une personne aussi insultante ? Et il ne faut pas se leurrer, cela reflète une bonne partie de la France. Ces gens sont d’ailleurs à l’image des bourgeois parisiens fuyant le pseudo « confinement » de la capitale, le 19 mars 2021, engorgeant les routes et emplissant les trains, propageant inévitablement le COVID-19 ailleurs.

Les Français sont pourris par le capitalisme, ils sont individualistes et égoïstes. Ce n’est pas qu’ils soient naturellement ainsi : le 17e siècle qui a formé l’esprit français a produit une mentalité ingénieuse, pas ces traits sordides qui ressortent en raison du libéralisme économique et culturel.

Et on ne le redira jamais assez : en Europe, seule l’extrême-Droite manifeste contre les mesures de confinement. En Allemagne, en Autriche, il y a eu des rassemblements de plusieurs milliers de personnes le 20 mars 2021 : que des fachos et des cinglés ésotériques. Et à Marseille les « Patriotes » avaient d’ailleurs fait un rassemblement contre les mesures gouvernementales, peu avant le carnaval.

Mais on peut être certain que les carnavaliers marseillais ne s’imaginent pas du tout être d’extrême-Droite ; ce sont des petits-bourgeois s’imaginant des révoltés, des anarchistes, des gens tenant aux libertés, etc. Ils sont trop peu cultivés et conscients pour comprendre que leur vitalisme spontanéiste relève historiquement très précisément de ce qu’on a appelé le Fascisme. Le Fascisme c’est historiquement la « révolte contre la vie commode », le « mépris » de la mort, l’appel à se transcender au-delà de la réalité et des faits, dans une transe collective.

On est en plein dedans.

La France est vraiment en perdition. Quand des gens qui sont individuellement sympathiques, ouverts à l’esprit alternatif, dédaignent les efforts intellectuels, méprisent les travailleurs et dénoncent la collectivité, rejetant le collectivisme… cela signifie qu’une large partie de la population est déjà passé dans le camp du cynisme.

Comment veut-on après combattre un capitalisme qui va être particulièrement agressif avec la crise ? Les « carnavaliers » sont à des lieux de saisir que le monde est au bout du gouffre, que de terribles guerres se préfigurent. Pire, même, ils contribuent à faire perdre les esprits, à nier les difficultés de la réalité.

Est-ce le début de la fin ou la fin du début ? Dans tous les cas cela va mal tourner. On est coincé entre Charybde et Scylla, entre l’individualisme cynique et la tentative de sortie de la crise du capitalisme au moyen de la guerre. Toute la France se révèle être en faillite.

Il faut un sursaut de la classe ouvrière pour proposer un ordre nouveau, sans quoi…

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Fiasco de la mise en place du troisième «confinement»

Emmanuel Macron avait imaginé pour seulement 16 départements un confinement qui n’en serait pas un, mais qui le serait quand même tout en ne l’étant pas. En à peine deux jours, tout a volé en éclat. Les Français, bien contents de rejeter la faute sur le gouvernement et ses mesures « pas claires », ont clairement décidé de n’en avoir rien à faire. L’État a cédé et la France capitule ouvertement face à la crise sanitaire. C’est une faillite sur toute la ligne qui n’apportera rien de bon.

La pression a été immense de la part des commerçants dès l’annonce des nouvelles mesures du gouvernement pour 16 départements le 18 mars 2021.

En quelques heures, un incroyable bon en arrière avait été fait et on découvrait petit à petit une liste très élargie de commerces « essentiels » autorisés à rester ouverts. En quelques heures, l’État français se dédisait et cédait aux fleuristes, jardineries, garagistes, centres de contrôle technique, chocolatiers, concessions automobiles, agences immobilières, magasins de bricolage et quincaillerie, opticiens, animaleries, loueurs automobiles, coiffeurs ou encore magasins de musique. Ils restent donc ouverts malgré de nouvelles restrictions dans les 16 départements concernés.

Cela sans compter bien sûr que tous les autres commerces restent eux aussi ouverts pour le « click and collect », c’est-à-dire les achats par internet ou téléphone puis retrait devant la boutique. Pour se rendre dans ces boutiques ou point de retrait, on peut se déplacer librement dans son propre département entre 6h et 19h. Pour les habitants limitrophes (ce qui concerne particulièrement l’île-de-France) il est possible de se déplacer en dehors du département dans un rayon de 30 km autour du domicile pour ces achats « essentiels » ou retraits de commandes.

Pour ce qui est de la libre circulation sans motif spécifique, il est possible de se déplacer dans un rayon de 10 km autour de son domicile, sans aucune restriction horaire en dehors du couvre-feu, repoussé à 19h au lieu de 18h.

Autrement dit, tout cela ne change quasiment rien pour les habitudes des gens depuis ces dernières semaines, à part qu’il y a une heure en plus par jour pour se balader. Et l’administration a finalement compris que personne n’envisageait de mettre le nez dans la nouvelle attestation de deux pages, avec ses astérisques et ses petites lignes, pour s’autoriser soi-même à faire la même chose que d’habitude…

Moins de 48 heures après l’annonce de nouvelles mesures par le premier ministre, l’État français s’écrasait donc lamentablement et retirait l’obligation d’une attestation pour circuler. C’était pourtant jusqu’à présent la marque de fabrique française pour encadrer un tant soit peu les restrictions, c’était la règle du jeu collective pour faire tenir l’édifice précaire de la responsabilité collective.

Il faut désormais seulement une attestation (dans les 16 départements concernés) si l’on se déplace au-delà des 10 kilomètres dans son propre département pour un achat « essentiel » ou retrait de commande.

Sans attestations, qui n’avaient déjà que très peu de valeurs, il n’y a donc plus rien et c’est un immense fiasco. C’est tellement un fiasco qu’on peut dorénavant justifier n’importe quoi et la police n’a plus aucune possibilité de contrôler quoi que ce soit.

De plus, les choses se retournent ici en leur contraire et l’attestation va servir dorénavant à pouvoir enfreindre les règles en toute quiétude. Comme l’a expliqué le cabinet du premier ministre à l’AFP, l’agence de presse semi-officielle de la France :

« Pour les Français qui possèdent une pièce d’identité où ne figure pas la bonne adresse de résidence, ou qui sont confinés dans un lieu pour lequel ils ne disposent pas de justificatifs de domicile (type facture EDF), il serait toujours possible d’utiliser le système d’attestations de déplacement ».

C’est extraordinaire ! L’attestation devient maintenant elle-même un « justificatif » de domicile ! Cela n’a aucun sens, et en dit très long sur la société française, avec sa population immature et ultra-libérale, son administration hors-sol qui se prend les pieds dans sa propre rigidité…

La France se fracasse la tête la première face à la crise sanitaire, elle n’est pas à la hauteur, elle est incapable de faire face. Le printemps va être une immense claque sur le plan sanitaire, et cela va forcément entraîner tout la société dans une spirale négative, économiquement, culturellement, diplomatiquement, etc.

Le décrochage par rapport aux autres pays, et en premier lieu le Royaume-Uni et l’Allemagne, va être terrible. On sait très bien le genre d’amertume que cela va créer, faisant le lit du poison nationaliste, alors qu’en plus anarchistes et syndicalistes continuent leurs manifestations et rassemblements comme si de rien n’était.

Le monde est en crise, mais la France s’imagine échapper à tout : résultat elle n’échappera à rien.

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Politique

La question des vaccins dans la concurrence entre pays

Derrière la question de la répartition des vaccins, il y a aussi les États en lutte pour le repartage du monde.

L’organisation Lutte Ouvrière aborde une question épineuse : celle de la capacité des États à exiger des entreprises la production de vaccins. L’article Contre la pénurie de vaccins, il faut réquisitionner les laboratoires ! pose une question de fond et propose une réponse concrète :

« En temps de guerre, il est arrivé aux États de réquisitionner et de prendre le contrôle de certaines industries pour les mettre au service de l’effort de guerre. Si ces réquisitions ont dépossédé temporairement les propriétaires bourgeois, elles se sont toujours accompagnées d’indemnités et de dédommagements conséquents. Eh bien, aujourd’hui, dans la guerre contre la pandémie, ce minimum-là n’est même pas imaginé !

Les trusts se cachent derrière le secret commercial et industriel pour échapper à tout contrôle. Les chefs d’État ne savent même pas combien de vaccins leur seront livrés, ni à quelle date, et ils l’acceptent car il s’agit du fonctionnement normal du capitalisme qu’ils défendent ardemment (…).

Pour lutter efficacement contre la pandémie et fabriquer les vaccins en masse, et cela au niveau mondial, il faudrait s’appuyer sur tous les centres de production existants et sur la planification. Les droits de propriété et la soif de profits d’une poignée de parasites richissimes s’opposent à ce qui devrait être un effort de production collectif. C’est un gâchis sans nom et c’est criminel car cette pénurie sera payée par des dizaines de milliers de nouveaux morts à l’échelle du monde.

Les bourgeois et leurs serviteurs politiques ont intérêt à ce que ce système perdure, mais pas les travailleurs. Contre l’impuissance du gouvernement, affirmons la nécessité de réquisitionner les laboratoires et de les faire fonctionner sous le contrôle des travailleurs ! »

Dans l’idée, on a un point de vue éminemment de gauche et c’est plutôt sympathique de voir un tel niveau d’exigence, surtout dans une période où pour beaucoup être de « gauche » c’est refuser le confinement.

Pour faire avancer toutefois la compréhension de cette question, on peut considérer qu’il faut ajuster la critique. En effet, il n’est pas exact qu’une intervention étatique permettrait la vaccination en masse. Il faut en effet six mois – un an pour mettre en place une unité de production de vaccins, en raison de la complexité. Bien sûr si on met les moyens, cela peut être raccourci, mais là n’est pas l’aspect principal et d’ailleurs plusieurs État comptent mettre en place de tels unités.

Ce qui compte essentiellement, c’est la soumission des laboratoires aux États. Lutte Ouvrière dit que ce n’est pas le cas, mais dans les faits on voit bien que c’est le cas. AstraZeneca est clairement dans les mains de l’État britannique qui oriente cela selon ses besoins (plus de 40% des Britanniques sont vaccinés), au point qu’Ursula von der Leyen, président de la Commission européenne, a menacé de bloquer les exportations de vaccins de cette entreprise.

L’Union européenne, au premier trimestre, a reçu seulement 30 millions de doses de vaccins d’AstraZeneca, contre 90 millions prévus, et au second trimestre ce sera 70 millions de doses au lieu de 180.

Pareillement, le vaccin de Pfizer-BioNtech dépend du bon vouloir américain (pratiquement le quart des Américains est vacciné). Et dans la chronologie de la crise sanitaire proposée par la revue pdf Crise, on voit aisément également comment la Russie (avec le Spoutnik – V) et la Chine (avec le Sinovac) jouent de la vaccination pour établir des rapports avec toute une série de pays dans le monde. Plus de cinquante pays se sont déjà tournés vers le Spoutnik – V… alors qu’en Russie, moins de 4% des gens sont vaccinés ! On reconnaît le sens des priorités.

C’est un aspect essentiel à la compréhension de la diffusion ou non des vaccins, et c’est d’autant plus complexe qu’il existe des accords secrets entre les entreprises et les États. La crise des vaccinations risque d’accentuer par conséquent encore plus la bataille pour le repartage du monde, et c’est même déjà le cas.

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Société

18 mars 2021: le gouvernement avec des demi-mesures au lieu d’un réel confinement

Face à l’apparition d’une troisième vague épidémique entraînant une sur-charge hospitalière particulièrement catastrophique dans seize départements, le gouvernement est obligé d’agir. Mais il maintient sa ligne : surtout pas de confinement, surtout rien de drastique, surtout rien de trop contraignant. Il maintient son choix de sacrifier une partie de la population, en espérant que la vaccination sauve la mise le plus rapidement possible et fasse tout oublier.

La pandémie dure depuis un an, c’est long et douloureux psychologiquement, socialement, culturellement, parfois sur le plan de la santé aussi. Certes. Mais la réalité est surtout que les gens en France vivent largement leur vie, en s’étant adapté à la situation. Les plus jeunes qui étaient habitués à avoir beaucoup de rapports sociaux ont toujours beaucoup de rapports sociaux, les moins jeunes voient leurs amis et leurs familles régulièrement, dans beaucoup de disciplines sportives les activités ont lieu, y compris des compétitions, les travailleurs travaillent, les manifestants manifestent ou occupent des théâtres, etc., etc.

Cela fait que malgré un large respect des gestes barrière et du port du masque dans la plupart des situations publiques (transport, commerce, etc.), le virus circule beaucoup et il y a une troisième vague. C’est surtout le cas en Île-de-France, dans les Hauts-de-France ainsi que les Alpes-Maritimes, la Seine-Maritime et l’Eure, mais la situation est loin d’être réjouissante ailleurs.

Si on veut y faire face, il faut ce qu’il faut et un confinement strict s’impose, comme en mars 2020, car cela avait drastiquement fait reculer l’épidémie dans le pays et sauvé des milliers de vies. Le gouvernement en est incapable aujourd’hui. Le cap est maintenu et, donc, contrairement aux attentes d’une part importantes des milieux hospitaliers (qui devraient pourtant décider), il n’y a pas de confinement, mais simplement des demi-mesures qui ne changeront pas grand-chose à la situation.

Dans les 16 départements concernés, les gens sont censés rester chez eux, mais en fait ils iront au travail ou à l’école comme c’est déjà le cas, ils auront toujours le droit de sortir de chez eux la journée. Bien sûr, les commerces (hors alimentaires et librairies) seront fermés, ce qui n’est pas un changement négligeable, encore que les galeries commerçantes sont déjà fermées depuis plusieurs semaines. Mais on sait très bien que l’enjeu n’est pas là, mais surtout dans les brassages de population pour les rencontres amicales et familiales, car le variant britannique est très contagieux même si les gens ne se font pas la bise ni ne s’approchent trop les uns des autres.

Le pseudo-confinement de seize départements, avec son auto-attestation et son périmètre de 10 km à respecter, ne permet que très peu d’agir à ce niveau-là et on a du mal à imaginer que cela change les habitudes des gens par rapport à ces dernières semaines… On connaît notamment les mœurs de la région parisienne. Il faut donc s’attendre dans les prochaines semaines à ce que l’épidémie suive sa progression en France, dans toutes les régions.

D’autres mesures suivront probablement, car la tension hospitalière ne devrait pas diminuer. Cela va être d’autant plus traumatisant pour la France qu’à côté, beaucoup de pays devraient voir leur situation s’améliorer avec le printemps ou le début de l’été.

La différence est d’ailleurs déjà immense si l’on compare la France à l’Allemagne, qui a de son côté ses écoles fermées et un confinement assez important.

Il y a eu en un an, à la date du 18 mars 2021, deux fois plus de cas déclarés en France qu’en Allemagne, soit 4,15 millions contre 2,61 millions. Et cela alors que la population allemande est plus importante (mais les tests y ont été déployés beaucoup plus massivement et rapidement et la population n’a pas eu la même position face aux exigences qu’en France).

En ce qui concerne les nouveaux cas quotidiens, à la date du 17 mars 2021, il y a un gouffre : 38 501 en France contre 7 705 en Allemagne. Idem pour le nombre de décès le même jour : 241 contre 91.

Le confinement assez important dure depuis sept semaines en Allemagne, avec fermeture des écoles, mais le gouvernement repousse toutefois le déconfinement en raison d’un rebond de l’épidémie et d’un taux d’incidence (sur 7 jours) de 82,9 (cas pour 100 000 habitants). En France, ce taux est de… 266,22 ! Il est même de 388,9 à Paris, 512,7 en Seine-Saint-Denis et 544,12 dans le Val-d’Oise !

On se dit normalement que la situation est très grave et qu’il faudrait faire comme l’Allemagne, et confiner immédiatement et strictement. C’est exactement l’inverse que fait la France, puisque le premier ministre a expliqué ni plus ni moins qu’il considère que c’est une bonne chose de ne pas avoir confiné il y a quelques semaines… car sinon il aurait fallu prolonger encore et encore le confinement !

Le gouvernement français fait donc le choix du cynisme, en assumant d’avoir beaucoup plus de morts qu’ailleurs, en assumant de sacrifier une partie de la population au nom de l’économie. La France est hantée par son déclassement économique et pratique la fuite en avant, en attendant la généralisation de la vaccination. Mais cela ne se fait pas du jour au lendemain et les semaines et mois à venir font être très compliquées sur le plan sanitaire. Probablement même que la France n’échappera même pas au confinement tant redouté, et cela sera d’autant plus traumatisant si à côté les pays comme l’Allemagne font le chemin inverse, et qu-ils exercent une pression gigantesque pour l’instauration d’un passeport vaccinal…

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Le gouvernement arrivera-t-il à confiner l’Île-de-France dans les faits ?

La situation sanitaire est tellement catastrophique en Île-de-France qu’un confinement local est maintenant ouvertement sur la table. C’est tard, bien trop tard, et on se demande si l’État sera en mesure de le faire appliquer tellement il a rechigné à le mettre en place, ne serait-ce que partiellement.

Si le gouvernement n’a pas encore confiné l’Île-de-France, ce n’est pas en raison de critères sanitaires. C’est tout simplement qu’il n’osait pas, par peur que la mesure fasse un fiasco, tellement l’indiscipline et l’absence de sens collectif est généralisé dans la région parisienne.

Alors les choses ont continué à empirer depuis plusieurs semaines et cela fait maintenant plusieurs jours que le taux d’occupation des lits en réanimation dépasse les 100 %. Les hôpitaux franciliens sont littéralement débordés, ainsi donc que le personnel hospitalier dont les multiples témoignages sont éloquents. Il y a eu des transferts de patients vers l’Ouest de la France, mais tout cela est artisanal et surtout marginal, car on comprend bien que des patients dans une situation grave (placés sous respiration artificielle et surveillance permanente) ne peuvent être manipulés facilement.

La situation est d’autant plus compliquée que c’est en fait plus de la moitié du pays qui voit ses services de réanimation débordés. Voici la carte nationale produite par le gouvernement montrant le niveau d’alerte par rapport au taux d’occupation des lits de réanimation par région au 16 mars 2021.

On voit du premier coup d’œil que la France est coupée en deux, avec l’Ouest et le Sud-Ouest ayant un taux compris entre 42 % et 58 % (ce qui est énorme), alors que c’est bien supérieur ailleurs. La situation est particulièrement catastrophique pour les Hauts-de-France (120,1%) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (111,1%), ainsi donc que dans la région parisienne où le taux est de 102,6 %.

Le taux d’incidence (le nombre de personnes testées positives sur une semaine) est de 250,11 pour 100 000 habitants à l’échelle nationale. Mais en ce qui concerne la région parisienne, il est de 320,72 dans les Yvelines, 356,87 dans les Hauts-de-Seine, 397,76 à Paris, 400,41 dans l’Essonne, 436,5 en Seine-et-Marne, 458,88 dans le Val-de-Marne, 496,01 dans le Val-d’Oise 499,3 en Seine-Saint-Denis.

C’est une catastrophe qui bien sûr empire, sans compter que ces chiffres sont tributaires du bon vouloir ou non de la population qui ne va pas forcément se faire tester en cas de cas contact. Voici la courbe pour la Seine-Saint-Denis, où on voit que le pic de novembre dernier (529 %) est en passe d’être atteint.

Le gouvernement va donc forcément aller dans le sens du confinement de l’Île-de-France, comme l’a annoncé le premier ministre le 16 mars 2021, mais qu’en sera-t-il dans les faits? Car ce sont les faits qui comptent et le capitalisme a façonné des gens individualistes et cyniques…

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Suspension d’AstraZeneca: un coup terrible contre la croyance en un retour au monde d’avant

La suspension d’un vaccin censé être généralisé fragilise toute l’organisation gouvernementale de sortie de crise.

Il se passe exactement ce qu’il ne fallait pas. Il a été choisi le marche ou crève et voilà déjà qu’un des supports espérés de cette politique déraille, renforçant la tension hospitalière et modifiant l’ensemble de la savante équation gouvernementale.

Lundi 15 mars, l’Allemagne et l’Italie ont suspendu l’utilisation du vaccin réalisé par le groupe suédo-britannique AstraZeneca, en raison de possibles effets secondaires. La France a fini par suivre. Le Danemark avait déjà procédé à une suspension, suivi de deux pays qui lui sont historiquement liés, l’Islande et la Norvège. La Bulgarie a fait de même le 12 mars, puis l’Irlande et les Pays-Bas le 14 mars.

Mais ce n’est pas le seul problème avec AstraZeneca, puisque seulement le quart des doses promises à la France le premier trimestre a été livré. Le premier ministre Jean Castex a ainsi parlé « des misères que nous font les labos ». En réalité, le vaccin fabriqué aux États-Unis est massivement retenu par ce pays, alors… qu’il n’y est même pas encore validé.

Mais telle est la logique de concurrence qui prime. Les États-Unis procédaient déjà à des achats de masques sur les tarmacs en Chine, alpaguant les avions avant leur décollage vers l’Union européenne… ce sont tout simplement les même conflits d’intérêts qui se reproduisent et d’ailleurs le Royaume-Uni a également une grande influence dans les choix d’ AstraZeneca.

On vit dans le capitalisme, le capitalisme est partout. C’est aussi simple que ça.

Le problème n’est de toutes façons pas là. Le vrai problème, depuis le début, c’est la situation en réanimation. C’est en région parisienne qu’on trouve un quart des patients hospitalisés en réanimation ou soins intensifs. Et il n’y a pas les moyens d’y faire face en tant que tel : lundi 15 mars, en Île-de-France, le taux d’occupation en réanimation était officiellement de 101,7%.

Et, en même temps, c’est la région parisienne que le gouvernement ne veut pas confiner, par démagogie, peur de la révolte, incapacité à mettre au pas les bourgeois et les lumpens.

Avec le couvre-feu de 18 heures d’ailleurs, certaines zones de Paris deviennent la nuit tombée l’équivalent de Taxi Driver, avec un mélange de voyous, de camés, de dealers, etc. Quant aux bourgeois, ils sont en voiture ou en Uber, allant où ils veulent quand ils veulent en soirée, sans contrôle aucun.

Et, de toutes façons, l’Île-de-France est en grande partie une totale catastrophe niveau densité de population, voire de conditions de vie. C’est un véritable échec civilisationnel : trop de gens, trop de n’importe quoi, aucune capacité de mobilisation collective et des services collectifs débordés.

C’est d’ailleurs en Seine-Saint-Denis que le virus circule le plus activement dans le pays. Ce département laissé à l’abandon, peuplé et surpeuplé de gens d’horizons divers avec un manque complet de cohérence et de cohésion, sans aucune conscience sociale et politique pratiquement, avec une pauvreté réelle et des mafias solidement implantées, ne pouvait que partir à la dérive dans une telle situation.

Donc, il faut tout reprendre à la base. Mais les gens en Île-de-France ne le veulent pas, les Français non plus, le gouvernement certainement pas, alors on force, on force, on force, jusqu’à ce que cela craque, et de toutes façons personne ne pense que cela finira vraiment par craquer.

On est passé dans la croyance au niveau d’un pays entier, d’une croyance passive et sans ferveur d’ailleurs, sans dignité aucune. Et cette croyance s’accompagne de déceptions, de protestations contre le Dieu silencieux ou impuissant qu’est l’État.

Craignons le pire, en attendant le meilleur, de la réaction des gens alors que la crise sanitaire ne disparaît pas !

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Le Parti des salauds ne veut pas de confinement

Que ce soit pour protéger le capitalisme ou critiquer l’État, par cynisme ou indifférence, il y a tout un Parti anti-confinement en France.

S’il faut le faire on le fera » : tels ont été les propos dimanche 14 mars 2021 de Jérôme Salomon, le directeur général de la Santé. Il parle bien entendu du confinement. Or, en réalité, il fallait le faire et il n’a pas été fait. Le confinement de plusieurs régions du pays n’a pas été fait :

– parce que les Français sont des individualistes et qu’ils ne veulent pas changer leurs habitudes pour une question collective ;

– parce que le capitalisme apprécie le « marche ou crève » qui maintient l’économie à un certain rythme ;

– parce que les anarchistes et les syndicalistes sont des gens ignobles qui veulent la réouverture des lieux, la fin des lois « liberticides » et autres stupidités corporatistes et individualistes ;

– parce qu’une partie du pays se complaît dans les comportements anti-sociaux.

C’est tellement vrai qu’on chasse les malades des hôpitaux d’Île-de-France afin d’éviter le confinement ! On préfère perturber les malades et prendre des risques en les mettant artisanalement dans un train plutôt que d’assumer la bienveillance. C’est la honte !

Alors qu’en plus en Île-de-France il y a un nombre affolant de soirées, de gens se regroupant chez les uns ou les autres après 18h ! Sans qu’il n’y ait aucun contrôle pratiquement, l’État ne gère rien du tout et ne veut pas le faire, et ne peut pas le faire.

Seulement, les faits sont têtus comme le disait Marx et le confinement apparaît tel un spectre : celui de l’exigence collective. Tout comme le réchauffement climatique exige une dimension collective qu’on le veuille ou non, la crise sanitaire oblige à révolutionner les esprits et les pratiques. Pour les Français, la situation va être ainsi toujours plus douloureuse. Le Parti des salauds va se faire gifler par la réalité.

La France petite-bourgeoise va vaciller face au poids de la réalité. Et si on ajoute à cela la crise économique d’ampleur gigantesque et la tendance à la guerre, cela va être toutes les certitudes qui vont disparaître. Et à quoi les gens s’attendaient-ils ? Pensaient-ils réellement que rien ne changerait ? Qu’on pouvait vivre en en ayant rien à faire de la réalité, qu’on pouvait consommer sa vie selon les exigences du capitalisme sans qu’il y ait un prix à payer ?

La France a totalement déraillé, elle est passée dans l’idéalisme, mais franchement, qui aurait pu penser que le refus du confinement soit d’une telle ampleur, que le cynisme soit un tyran si bien installé…

L’Histoire va mettre une terrible claque à la France petite-bourgeoise !

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Pandémie: les milieux du spectacle et du cinéma soutiennent le « marche ou crève » capitaliste

Alors que le gouvernement devrait organiser le confinement pour faire face à la pandémie, mais refuse de le faire pour préserver au maximum le capitalisme, voilà que les milieux du spectacle et du cinéma exigent la reprise de leurs activités, appuyant le cynisme général.

La France devrait être confinée, du moins certaines régions et en particulier l’Île-de-France. Seulement cette dernière est un poumon économique du capitalisme, les banlieues sont ingérables et les Parisiens embourgeoisés veulent vaquer autant que possible à leurs occupations. Donc le gouvernement ne fait rien : tel est le cynisme qui domine.

Que dire alors du fait que les milieux du spectacle et du cinéma appellent… à la reprise de leurs activités ? Il faudrait que les théâtres et les cinémas rouvrent, aussi simplement que cela. Comme par magie, cela ne pourrait pas former de cluster.

Cela révèle leur nature petite-bourgeoisie égocentrique : alors qu’on est dans le cadre d’une pandémie, que dans le monde entier on se bat avec les moyens du bord pour éviter la propagation du virus, les milieux du spectacle s’imaginent disposer de lieux comme préservés par magie.

Telle est l’auto-intoxication de gens qui s’imaginent relever de la culture, alors qu’ils forment un secteur du capitalisme en tant que tel. Aussi dépendent-ils d’un capitalisme qui fonctionne normalement. Ils ne veulent donc surtout pas que les choses changent, alors ils exigent un retour au monde d’avant.

Ils pourraient assumer le thème de la pandémie, poser des questions sur le devenir de l’humanité. Hors de question : ces « gens de culture » veulent juste vivre comme avant. Le président de la Fédération nationale des cinémas français, Richard Patry, s’est ainsi fendu d’une lettre ouverte :

« Monsieur le président, rouvrez les cinémas: nos concitoyens n’ont que trop attendu! »

On reconnaît ici aisément comment les intérêts corporatistes des cinémas se masquent derrière les discours sur la culture en général, les besoins psychologiques des Français, etc. C’est hypocrite et criminel en raison de la pandémie : un gouvernement populaire devrait exister pour exiger que ces gens rendent des comptes. De toutes manières, vues les horreurs commerciales racoleuses ou psychologisantes que les cinémas proposent le plus souvent, ils sont condamnés par avance.

On notera d’ailleurs dans la lettre ouverte ce misérabilisme réduisant la culture à une sorte de consommation passive :

« Le cinéma est la première et souvent la seule pratique culturelle pour ceux qui peuvent être éloignés de toutes les autres formes d’accès à la culture. »

C’est tout à fait réactionnaire et il en va de même pour les milieux du spectacle, qui depuis des décennies diffusent les horreurs contemporaines d’un capitalisme qui n’a rien à dire et existent justement grâce aux subventions des institutions. Eux aussi veulent retourner en arrière et ils ont entamé un mouvement d’envergure nationale.

Sont occupés le Théâtre de l’Odéon de Paris, le Cirque Jules Verne d’Amiens, le Théâtre de la Colline de Paris, l’Opéra de Rennes, le Théâtre de Merlan de Marseille, le Grand Théâtre de Tours, le Centre dramatique national de Besançon, le Théâtre national populaire de Villeurbanne, le Centre Chorégraphique National de Montpellier, le Moulin à Roc de Niort, le Théâtre national de Strasbourg, le Quartz de Brest, le Théâtre Graslin de Nantes, le Théâtre de la Cité de Toulouse, le CDN de Rouen, etc.

Il ne faut pas se leurrer : si c’est la culture qui est mise en avant, et bien sûr les artistes, en réalité derrière tout cela on a la Prodiss (l’organisation patronale représentative des principales entreprises du spectacle musical et de variété), l’ASTP (Association pour le Soutien du Théâtre privé), les scènes nationales subventionnées, les opéras, les cabarets, les cirques, les intermittents… c’est-à-dire les capitalistes de la culture. Les intermittents sont en effet ni plus ni moins que des libéraux, dans la même perspective que les médecins libéraux. Ce sont des entrepreneurs.

D’où le double discours : davantage de droits sociaux d’un côté (abandon de la réforme de l’assurance-chômage, plan massif pour la culture…), réouverture des salles de l’autre. Et rien que pour cette dernière revendication on voit que ces gens sont en-dehors de la société, qu’ils vivent en vases clos, que leur raisonnement est corporatiste, que leur démarche est entièrement fausse à la base.

Il suffit de lire le texte des élèves de l’école supérieure de théâtre de Bordeaux Aquitaine pour reconnaître le misérabilisme, le déni de la réalité générale au profit de secteurs bien particuliers présentés bien entendu comme incontournables, à l’agonie, etc. Le tout bien entendu en écriture inclusive, témoignage de l’entre-soi d’un monde totalement coupé de celui du travail.

On notera dans le cadre de cette lutte spectacle que le Théâtre national de l’Odéon à Paris, le premier lieu occupé, l’a été par…  la CGT-Spectacles, en référence à l’occupation du même bâtiment en mai 1968 (un mouvement auquel la CGT était alors totalement opposé). C’est une preuve de plus de corporatisme.

Et c’est la démonstration que ces milieux petits-bourgeois parlent de culture, mais ne s’aperçoivent même pas que culturellement, le monde a entièrement changé depuis l’année dernière…

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Gestion de la pandémie: la France est en train de vivre une révolution culturelle de droite

Cynisme et attentisme: la France a la même stratégie que le Brésil face au Covid-19, la population étant libérale et impatiente.

Le premier ministre Jean Castex a pris jeudi 4 mars 2021 la parole pour annoncer, comme d’habitude désormais, que le gouvernement surveillait la situation. Allons donc ! Ce qui se passe est très simple. La France est de droite et s’assume. Finies les prétentions à se préoccuper des plus faibles, à disposer d’un système de santé développé et à protéger, etc. Désormais, on gère de loin, on est pragmatique, on est cynique.

Contrairement à des pays comme l’Allemagne et l’Autriche qui confinent, qui testent et qui tracent, la France a ainsi choisi l’option brésilienne. Elle aura hésité : la Gauche a de beaux restes en France. Mais ce sont des restes. Donc, on attend que cela se passe en espérant une solution miracle, on laisse passer la maladie de manière mesurée, juste ce qu’il faut pour que cela ne dérape pas, du moins on l’espère.

Il n’y a en France aucune démarche collective, aucun esprit de corps. L’individualisme est la règle dans les comportements. La crise sanitaire aurait pu (et dû) être un détonateur d’une force collectiviste ; au lieu de cela on a son contraire. Le résultat est sans appel. Il y a en France 87 542 décès liés au Covid-19, soit à peu près autant qu’en Russie (87 823) et plus qu’en Allemagne (71 711), de populations plus nombreuses (respectivement 66, 146 et 81 millions).

Si on prend le nombre de morts par rapport à la population, la France se situe dans la perspective brésilienne et américaine, et encore faut-il souligner qu’initialement un certain nombre de décès n’ont pas été attribués au covid-19, en France comme dans bien des pays d’ailleurs.

Morts quotidiennes par million de personnes, source : Our world in data

C’est une sacrée preuve que la Gauche est inexistante en France en terme d’idéologie et de pression. C’est le capitalisme qui décide. Et le capitalisme décide avec ce qu’il peut. On se rappelle de cette histoire : il avait été dit au départ que les masques ne servaient rien, parce que la France n’en avait pas, puis quand il y en a eu cela a été obligatoire. C’est un excellent exemple des faiblesses françaises.

On peut également prendre le rythme des vaccinations. La France est devant les Pays-Bas, mais derrière la Belgique, l’Italie, l’Autriche, l’Allemagne, la Roumanie, l’Espagne, le Portugal, la Slovaquie, la Turquie, le Chili, les Etats-Unis, sans parler bien entendu du Royaume-Uni et d’Israël, qui sont à la pointe en ce domaine.

Or, le capitalisme français prétendait être au poste de numéro 1 dans le domaine de la santé. Cela a toujours été un vecteur essentiel du consensus pro-capitaliste en France. Le système de santé, efficace et universel, a toujours été un levier d’une importance capitale pour l’acceptation du capitalisme « à visage humain ». Il y a là une transformation radicale, dont tout le monde se moque.

Le déclassement français est également patent rien qu’avec les tests. La France n’est pas capable de se mobiliser à travers les institutions et le personnel. Pourtant là aussi son aura s’appuyait beaucoup sur l’efficacité de son administration. Il y a ici une défaite terrible.

La France ne trace d’ailleurs pratiquement personne par manque de personnel et d’initiative des gens eux-mêmes ! On devrait pourtant tester en masse et tracer. On ne fait rien de cela. On fait un confinement partiel, laissant des gens mourir en espérant que cela passe.

Tests quotidiens pour mille personnes, source : Our world in data

Pourtant, le nombre de gens malades qui progresse exige clairement une action dure, claire, nette, sans ambiguïtés. Mais l’État recule devant le refus des gens et devant ses propres faiblesses, alors que le capitalisme se satisfait très bien de cela parce que de toutes façons il vit au jour le jour.

Cas confirmés par million de personnes, Tests quotidiens pour mille personnes, source : Our world in data

Qu’est-ce qui découle de cela ? Que les gens sont individualistes et que face aux faiblesses intrinsèques du régime, les capitalistes les plus agressifs vont exiger une reprise en main, pour réaffirmer la France comme grande puissance. C’est une révolution culturelle de droite qui est en train de se produire.

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Covid-19: vers un passeport sanitaire

Si on regarde bien, on voit que les États commencent à agir conformément à l’idée que la crise sanitaire s’installe dans la durée.

L’Autriche, laboratoire de l’Allemagne pour la crise sanitaire, a mis en place des mesures qui sont très révélatrices. D’abord, la grande majorité de la population dispose à 5-10 minutes de chez elle du moyen de se faire tester gratuitement. Ensuite, cinq tests antigéniques par semaine vont être donnés aux gens pour se tester chez eux. Enfin, quand on va chez le coiffeur, on doit avoir fait un test auparavant, alors que dans les transports et dans les magasins, il faut un masque de type FFP2.

Cerise sur la gâteau, le chancelier Kurz a demandé que soit mis en place un passeport vaccinal. Cela signifie bien entendu qu’on est parti là pour un processus long, d’au moins six mois – un an. Et si l’Autriche le fait et que cela fonctionne, l’Allemagne suivra. La chancelière allemande Angela Merkel a de fait dans la foulée demandé un certificat de vaccination numérique à l’échelle européenne. C’est une tendance lourde. Rappelons que l’Allemagne est confinée alors que ses chiffres sont bien moins mauvais que ceux de la France.

On voit mal la France ne pas être obligée de suivre, alors que la Grèce et Chypre mettent en place un passeport vaccinal. D’ailleurs, du côté français, le secrétaire d’État aux Affaires européennes Clément Beaune a également parlé dimanche 28 février 2021 du passeport vaccinal, demandant par contre que soient listés les tests effectués, et pas seulement le vaccin. Pourtant, le gouvernement et le président avaient bien précisé qu’un tel passeport n’était pas du tout à l’ordre du jour, que c’était une idée non conforme aux principes français, etc.

Ce n’est pas du tout l’orientation que prennent les choses. En clair : les tests feront partie de la vie quotidienne et il faudra montrer patte blanche pour différentes activités. Pour aller au restaurant, il faudra un test ou une vaccination, dans certains pays même une vaccination obligatoire. On peut ne pas se faire vacciner… mais alors, pas de restaurant.

Encore faut-il mettre cela techniquement en place. Il faut trois mois pour cela grosso modo. Les vacances d’été sont pour bientôt et bien entendu la pression est grande pour aller en ce sens. Seulement voilà, la vaccination en Europe ne va pas vite, c’est le moins qu’on puise dire. Bref, tout est enlisé ! La crise sanitaire s’installe dans le paysage…

Naturellement, une telle chose est inaudible pour les Français qui s’imaginent depuis un an que les choses vont s’arranger dans les trois semaines. D’où le grand problème du gouvernement pour gérer des Français régressifs. Déjà que mettre en place le couvre-feu à 18 heures est une galère, que mettre en place un confinement relève de la gageure, alors instaurer des mesures sur le long terme de manière ouverte…

Mentionnons ici la démagogie d’Anne Hidalgo. Elle a demandé, en tant que responsable de la ville de Partis, un confinement de trois semaines pour que tout redémarre normalement ensuite. C’est de la pure démagogie : comme si la région parisienne n’existait pas, comme si un tel confinement suffirait. Non, le fond du problème, ce sont les Français, indisciplinés, individualistes, relativistes. Le Covid-19 met à nu toutes les failles d’une société française pourrie par le capitalisme.

Il va donc falloir boire le calice jusqu’à la lie. Les Français ont récusé le collectivisme : ils en paient le prix.

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Covid-19 : des Français lassés, blasés, régressifs, prêts pour le général Pierre de Villiers

Les Français, corrompus par le capitalisme dans leur vie quotidienne, veulent revenir au monde d’avant, à tout prix. Ils récusent toute remise en cause possible.

Des gens rassemblés devant des bars, des jeunes faisant soirées sur soirées, alors que de toutes façons un grand nombre de libertés sont prises quant au couvre-feu de 18 heures : les villes sont le lieu de comportements anti-sociaux en série. Vivant au rythme d’un capitalisme concernant tous les aspects de la vie quotidienne, les gens n’en peuvent plus, ils exigent de consommer, d’aller au cinéma, d’aller dans les cafés, d’aller au restaurant, etc.

Aucun ne se dit : bon, il faut se poser et comprendre quelle est la nature de la situation. Non, au contraire même, tout est fait pour nier la réalité et faire comme si de rien n’était. Si initialement la question écologique que pose l’émergence de la pandémie était posée, elle a désormais totalement disparu. Tout a disparu d’ailleurs, il n’y a qu’un seul objectif : reprendre sa vie d’avant.

C’est une faillite morale tout autant qu’une faillite intellectuelle. Les gens ont des postures régressives, ils ne veulent pas prendre de responsabilités. Ils veulent payer ou voter pour que des gens décident à leur place. McDonald’s doit décider de ce qui est vendu, TF1 de ce qui est vu et le gouvernement gérer les affaires courantes. Et le capitalisme est si fort que le gouvernement est critiqué pour ne pas obéir autant aux attentes qu’une entreprise le ferait.

En cette fin février 2021, on comprend pourquoi l’État n’a pas décidé d’un nouveau confinement : par ses réseaux, il savait que la société n’était pas prête. On a donc une double peine : une société infantilisée et un État perdant totalement pied dans sa gestion de l’ordre social. Si donc on doit définir l’objectif de la Gauche, cela doit être : changer les gens, changer l’État.

Mais dans quel ordre ? Pour changer l’État, il faut que les gens se bougent, que l’État soit porté par le peuple, pas par une bureaucratie inféodée au capitalisme et surtout aux grandes entreprises. Mais le peuple ne veut rien entendre et rien faire.

On est donc bien parti pour une relance de l’État par l’intermédiaire de l’extrême-Droite, avec le sauveur suprême qui va proposer les solutions clef en main et les Français lui diront : oui, mon général !

Il est déjà prêt, d’ailleurs. Joseph Macé-Scaron, qui vient de l’extrême-Droite et qui est un ancien journaliste du Figaro et de Marianne, va sortir en mai un ouvrage intitulé L’Appel du général. Son personnage principal est le général Pierre de Villiers.

Il ne faut pas se leurrer : c’est là le reflet de ce qui va s’orchestrer. La France dépolitisée, infantilisée, s’en remet au général : comme avec Napoléon Bonaparte, avec Napoléon III, avec Clemenceau, avec Pétain, avec de Gaulle !

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Société

Les cinq salauds du Conseil scientifique qui veulent confiner les personnes âgées et les plus fragiles

Reflet du social-darwinisme, des membres du conseil scientifique publient un article en anglais afin de pousser au confinement des personnes âgées et des plus fragiles. C’est ignoble.

C’est une initiative à peine croyable. Cinq membres du Conseil scientifique ont décidé de s’exprimer en faisant fi de cette structure, mais en s’en arrogeant le prestige. Ils ont poussé le caractère anti-démocratique de leur initiative jusqu’au bout, en publiant leur point de vue en anglais, dans une revue médicale britannique, The Lancet : « Immune evasion means we need a new COVID-19 social contract« .

C’est là chercher à poignarder le peuple dans le dos, en avançant les pions du social-darwinisme de manière masquée. C’est ignoble.

Car que disent ces gens ? Ils disent ce que disent les pires gens en France depuis le début de la pandémie : il y en a assez de maltraiter la vie quotidienne de la majorité au nom des plus vieux et des plus fragiles. Ces derniers n’ont qu’à se mettre de côté. Heureusement, une telle position a provoqué un haut-le-cœur démocratique. C’était tellement ignoble que cela a été considéré comme immédiatement inacceptable.

Mais comme la situation est délétère depuis plusieurs mois et qu’il y a un grand tournant à Droite du pays, la thèse revient en force. C’est le reflet du social-darwinisme, d’une logique fasciste. C’est marche ou crève. Et afin de se justifier, les auteurs avaient besoin d’un prétexte : ils l’ont avec les variants. Puisque tout recommence, alors il faut tout changer et faire ce qui a été raté depuis le début : mettre les personnes âgées et les plus fragiles de côté, et tant pis pour elles.

Il en va de l’économie, disent les auteurs, il en va des jeunes, et de toutes façons les gens en ont assez, ils ne font plus confiance aux gouvernements, alors autant y aller et leur faire accepter des mesures moindres en mettant les personnes âgées et les personnes fragiles de côté. De toutes façons, disent-ils, de mars à juin 2020, 96% des morts additionnels liés au COVID-19 ont concerné des patients âgés de plus de 70 ans.

Tel est le cynisme de l’immunologue Jean-François Delfraissy (par ailleurs président du Conseil scientifique), de Franck Chauvin (président du Haut Conseil pour la santé publique), de l’anthropologue Laëtitia Atlani-Duault, de l’infectiologue Denis Malvy, du virologue Bruno Lina.

Et la conclusion de leur texte est sans ambiguïtés :

« Nous, scientifiques qui travaillons contre le COVID-19, devons avoir le courage de nous adresser à ceux qui sont au pouvoir, qui portent la responsabilité ultime pour les politiques choisies et leurs conséquences.

Si cette responsabilité est esquivée ou retardée, le jour inévitable de l’addition à payer pourrait être terrible. »

Telle est la menace absolument caractéristique du social-darwinisme, le chantage du fascisme : laissez-nous être anti-social, sinon le caractère anti-social refoulé reviendra de manière encore plus violente !

Quels salauds ! Il faut s’opposer à eux. Et se rappeler du pasteur Martin Niemöller:

« Quand ils sont venus chercher les juifs
je n’ai rien dit
car je n’étais pas juif.

Quand ils sont venus chercher les communistes
je n’ai rien dit
car je n’étais pas communiste.

Quand ils sont venus chercher les syndicalistes
je n’ai rien dit
car je n’étais pas syndicaliste.

Et quand ils sont venus me chercher
il n’existait plus personne
qui aurait voulu ou pu protester… »

 

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Politique

Contre les mesures sanitaires, Jean-Luc Mélenchon veut organiser une «énorme fête»

Jean-Luc Mélenchon a lancé l’idée d’une « fête de la liberté » le 20 mars 2021, pour s’opposer aux mesures sanitaires et donc aussi à l’esprit de collectivité.

Surréaliste. Jean-Luc Mélenchon a expliqué, lors d’une émission télévisée, qu’il souhaite organiser une « une énorme fête » le 20 mars, la veille du printemps. Circonspect, le présentateur Laurent Ruquier lui fait remarquer que d’ici au mois de mars, « ce n’est pas gagné », en raison bien sûr des mesures sanitaires. Mais il n’y a pas de problème selon le député « insoumis », puisque les manifestations ne sont pas interdites, alors il suffit d’organiser une marche revendicative comme prétexte à faire la fête.

« On ferait quelque chose qui ne serait pas comme d’habitude. Bien sûr on aurait nos pancartes, mais surtout on ferait une énorme fête qui marcherait. »

Assumant de n’en avoir rien à faire de la circulation du virus et de la discipline collective nécessaire pour faire face à la pandémie, Jean-Luc Mélenchon se met donc au niveau des gilets jaunes, de l’ultra-gauche et des teufeurs. En effet, ces gens ont pris l’habitude depuis le début de l’année de défiler dans les centre-villes accompagnés de camions sono faisant office de mur de son. Sans aucun respect des gestes barrières ni du port du masque, évidemment.

Il n’y a pas plus anti-social que ça en pleine crise sanitaire, mais Jean-Luc Mélenchon trouve que c’est très bien et s’imagine qu’il y a là un espace à l’expression de son populisme. Ce n’est pas tout à fait absurde, car il existe effectivement en France toute une vague petite-bourgeoise qui devient de plus en plus hystérique face aux mesures sanitaires et aux obligations collectives.

Il est difficile de savoir ce que représentent vraiment ces gens numériquement, à quel point ils imprègnent les mentalités françaises actuellement. Jean-Luc Mélenchon, en tous cas, mise là-dessus en espérant que cela puisse être un levier pour la mobilisation populiste qu’il tente de mettre en place avec la France insoumise.

On est ici très loin des valeurs et de l’histoire de la Gauche, qui ne peut être qu’horrifiée par de tels gens luttant aussi ouvertement contre les mesures sanitaires et l’effort collectif. Car il ne s’agit pas ici de simplement faire la fête – les gens souhaitant faire la fête actuellement ne s’en privent pas puisqu’il suffit de se réunir à quelques amis dans un appartement ou une maison et de rester dormir sur place, l’État n’ayant ni les moyens, ni la volonté d’empêcher cela.

Non, ce que veulent ces gens, et Jean-Luc Mélenchon avec eux, ce n’est pas simplement faire la fête, c’est surtout s’opposer frontalement  à la société et à son élan collectif.

Il est insupportable à leurs yeux de voir que la population française préfère respecter (globalement) les quelques mesures sanitaires prises par l’État, plutôt que d’assumer de faire circuler une maladie décimant les personnes âgées et engorgeant les hôpitaux.

D’ailleurs, si l’État est obligé de prendre des mesures sanitaires, c’est précisément parce qu’il existe une pression populaire. Sans cela le capitalisme prendrait des mesures cyniques.

Cette pression populaire est très faible, éparse, inorganisée. Cela laisse les mains libres au gouvernement, qui n’a toujours pas décrété de confinement malgré la circulation de nouveaux variant du virus, qui n’a pas fermé les frontières (ou alors tardivement et de manière très souples), qui a mis énormément de temps à imposer l’obligation du port du masque, etc.

Mais cette pression populaire, collective, sociale, c’est déjà beaucoup trop pour Jean-Luc Mélenchon et ses amis petits-bourgeois anti-État. Si Jean-Luc Mélenchon réussissait son coup avec sa « fête de la liberté », ce serait un énorme symbole, et surtout une terrible défaite pour la société.

Cela a cependant le mérite de tracer une ligne de démarcation claire et nette entre les populistes anti-sociaux d’un côté, et de l’autre côté ceux voulant réellement la Gauche, c’est-à-dire une société démocratique, sociale, culturelle, portée par des valeurs solides et un élan collectif puissant pour écraser le libéralisme libertaire porté par le capitalisme.

Reste à faire en sorte de polariser pour bien montrer que les populistes n’existent que comme décomposition d’une société française pourrie par le capitalisme, asphyxiée par le libéralisme économique… et le libéralisme culturel.

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Société

Pas de troisième confinement: l’État capitule devant le libéralisme

Le nécessaire troisième confinement est repoussé par peur d’une révolte plébéienne.

Le premier ministre Jean Castex a pris la parole le vendredi 29 janvier 2021, alors qu’on s’était attendu à ce que le président Emmanuel Macron le fasse deux jours auparavant, ou finalement le dimanche 31.

C’est qu’on s’attendait au troisième confinement, rendu nécessaire par précaution en raison des multiples variants du coronavirus. La menace est « exponentielle » soulignent de nombreux experts.

Sauf qu’en pratique, le dilemme était trop puissant pour un gouvernement libéral dans une société libérale avec des gens libéraux. Il faudrait une réponse forte, de grande ampleur, à l’échelle de la société elle-même, décidée par des gouvernants déterminés et une population mobilisée. Une telle chose n’est pas possible, alors l’État a capitulé.

Emmanuel Macron s’est donc effacé, laissant le premier ministre annoncer des mesures peut-être utiles mais minimes et plus symboliques qu’autre chose.

Il y a déjà la fermeture des grandes surfaces non alimentaires de plus de 20 000 mètres carrés, dont on se demande pourquoi elles étaient encore ouvertes.

Il y a ensuite la fermeture des frontières avec les pays hors Union européenne. C’est que l’État demandait aux voyageurs arrivés un test PCR de moins de 72 heures, ce qui est bien. Sauf qu’il était également demandé un confinement obligatoire de sept jours, sans même conserver les noms et les adresses des gens arrivés. Cette sinistre farce a été stoppée en arrêtant tout.

Il y a également depuis plusieurs jours un test PCR de moins de 72 heures demandés aux gens venant en avion d’un pays de l’Union européenne. Mais pas à ceux venant en voiture ou en train. C’est tout de même bien étrange.

Mais à vrai dire plus rien n’est étrange dans un pays où, en l’absence de réelle lutte de classes, on a une plèbe poussée par une petite-bourgeoisie hystérique. C’est le front anti-confinement allant des gilets jaunes aux anarchistes en passant par l’extrême-Droite et les courants croyant en une conspiration. C’est la grande peur de la petite-bourgeoisie dans un contexte de crise.

L’État a décidé de capituler devant une telle agitation petite-bourgeoise. C’est doublement erroné. Déjà parce qu’il faut un confinement. Ensuite, parce que la petite-bourgeoisie n’est pas prête d’arrêter ses gesticulations. Cela va même empirer, parce que la petite-bourgeoisie est prise en sandwich entre les prolétaires et les bourgeois, c’est elle qui trinque le plus de l’instabilité du capitalisme.

Beaucoup de gens, de milieux favorisés, ont pensé que le libéralisme pro-Union européenne d’Emmanuel Macron était un rempart au populisme. On voit bien ici que ce n’est pas le cas. Il y a une capitulation devant le populisme. Seule la classe ouvrière, de par son rationalisme, peut réfuter le populisme, parce qu’elle insiste sur la démocratie et sur la mobilisation populaire pour la démocratie.

Là on a des technocrates et des plébéiens. Et une crise sanitaire. Et un capitalisme qui se ratatine. Et une grande puissance qui se déclasse. Un véritable cocktail empoisonné.

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Écologie

Le dernier document de travail de l’IPBES à propos de l’origine écologique des pandémies

Publié à la fin du mois de décembre et passé inaperçu, le rapport de travail de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) à propos du lien entre biodiversité et pandémie offre des connaissances scientifiques intéressantes… et alarmantes.

Ce bilan de travail est issu d’un atelier collectif de 22 scientifiques de différents pays qui a eu lieu de manière virtuelle entre le 27 et le 31 juillet 2020, à l’initiative du bureau de l’IPBES. Il fait suite et vient éclairer le document officiel « Echapper à l’ère des pandémies » publié à la fin octobre 2020.

Réunis autour de cinq axes de réflexion dont, entre autres, la manière dont les pandémies émergent de la diversité microbienne, le rôle du commerce d’animaux sauvages, du changement climatique et de l’utilisation des terres, les scientifiques ont étudié les connaissances acquises sur plus de 500 maladies infectieuses émergentes de ces dernières décennies.

On apprend ainsi qu’il y aurait environ 1,7 millions de virus qui n’ont pas encore été découverts. Parmi ces virus, on estime qu’entre 631 000 à 827 000 peuvent infecter les êtres humains. Il y a trois principaux types d’animaux qui sont des hôtes réservoirs d’agents pathogènes dangereux, les mammifères (et surtout les chauve-souris, les rongeurs et les primates), certains oiseaux (principalement aquatiques) et enfin les animaux d’élevage.

On a ainsi environ cinq nouvelles maladies qui émergent en moyenne tous les ans chez l’homme, avec un potentiel de transformation en pandémie. La transformation d’un virus en une pandémie relève d’un processus et de combinaisons précises, de très long terme, avec environ une pandémie par siècle.

Or, depuis 1918, on compte déjà au moins six pandémies, qui représentent donc « la pointe de l’iceberg de pandémies potentielles » et donc une nature totalement détraquée. De plus, les scientifiques rappellent que le taux de létalité du Covid-19 (> 0,5%) en fait l’une des plus graves pandémie mondiale depuis le VIH/SIDA dans les années 1970/80. C’est d’ailleurs cela qui les a poussé à former un atelier d’étude spécifique à ce sujet.

Pour ce groupe de travail, l’élément central expliquant le passage de virus d’un hôte réservoir animal à l’homme est la trop grande proximité entre les humains, le bétail, la faune sauvage. Cette proximité est principalement liée à la conversion d’espaces naturels en terres agricoles ou en espaces urbains, à l’élevage de « bétail », ainsi qu’à l’élevage et au commerce d’animaux sauvages ( qui a bondi de + 500 % depuis 2015).

C’est pourquoi les scientifiques réunis par l’IPBES rappellent :

« Le risque de pandémie est dû à l’augmentation exponentielle des changements anthropiques [d’origine humaine]. Blâmer la faune pour l’émergence de maladies est donc erronée, car l’émergence est causée par les activités humaines et les impacts de ces activités sur l’environnement. »

Par exemple, on a la certitude, entre autres, que le virus Nipah en Malaisie est lié à l’intensification agricole, que le virus Hendra en Australie est le résultat du changement d’affectation des terres, ou encore que le virus Marburg en Afrique centrale est le produit de la chasse sauvage et de l’exploitation minière.

Mais là où ce document de travail apporte quelque chose de tout à fait intéressant, c’est la connaissance des conditions particulières de transformation d’un agent pathogène en maladie, puis en pandémie.

Pour qu’un virus se transforme en une pandémie, il faut d’abord qu’il mute pour passer de son hôte réservoir à l’homme, puis dans un deuxième temps, il lui faut se combiner, se recombiner d’une telle manière à ce qu’il se transmette d’homme à homme. Cela fait donc deux étapes, deux « barrières » naturelles à franchir pour parvenir au niveau d’une pandémie.

Et il a été remarqué que dans les zones à forte biodiversité, il y a un « effet de dilution » de certains agents pathogènes alors que les régions dites de « paysages » ont un plus fort risque pandémique. À cela s’ajoute le changement climatique qui accentuent les déséquilibres et les affaiblissement des animaux sauvages, touchés eux-aussi par des maladies émergentes. Le changement climatique fait également disparaître de nombreuses espèces vivantes.

On se retrouve alors dans plus en plus en face d’espaces naturels réduits, avec une pauvreté de la vie organique et biologique, qui est elle-même affaiblie, malmenée et donc propice à la combinaison-mutation rapide de virus.

Ce document de travail rappelle une fois encore le potentiel viral explosif des élevages industriels qui concentrent dans un même endroit des milliers d’animaux similaires au plan génétique, et donc facilitant la mutation rapide. De même, l’urbanisation des grandes villes concentre certaines espèces sauvages, comme les rats et les chauve-souris, des importants hôtes-réservoirs de virus.

Plus un espace concentre un type d’animal sauvage, de surcroît proche de l’être humain, plus sont réunies les conditions pour franchir les deux barrières citées précédemment. Un virus aura par exemple plus de « difficultés » à muter dans des rhinocéros vivant dans un vaste espace naturel foisonnant de vie sauvage (au sens organique général).

Plus que de la proximité homme-animaux sauvages, il faudrait donc plutôt dire que c’est la promiscuité entre quelques formes de vie sauvage appauvries et les êtres humains, sur fond d’un environnement climatique déréglé, qui favorise les pandémies virales.

Enfin, le document souligne que les politiques sanitaires cherchent à « guérir plus que de prévenir ». Cela montre à quel point il y a urgence à établir un programme de sanctuaires pour protéger les espaces naturels, mais également pour en reconstituer de nouveaux. Tout un programme d’ampleur, que seule la Gauche historique est à même de réaliser de par sa capacité à se confronter aux grandes entreprises destructrices de la nature.

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Société

Les masques ne sont pas adaptés à la morphologie des femmes

Le visage de la plupart des femmes est plus fin que celui des hommes, sans être petit comme celui des enfants, et cela pose problème quant à l’efficacité du masque chirurgical, mais aussi du FFP2.

Avec l’arrivée du variant britannique, qui doit faire voir à la hausse les exigences en termes de protection des masques, on peut constater qu’il n’y a que très peu d’adaptation aux différentes morphologies. Il n’y a que des modèles taille unique de manière accessible, les masques en tissus distribués par l’État et la Région étaient à ce titres de très grande taille. Il a fallu que chacun se mette à fabriquer son masque pour commencer à voir des petits masques pour enfant, parfois à l’échelle de la commune, notamment parce que c’étaient des femmes mobilisées qui les avaient confectionné.

Pour ce qui est du masque chirurgical, on voit très souvent les femmes être obligées de croiser les élastiques pour l’ajuster. Le problème est que cette manœuvre ouvre des tubes d’air sur les côtés, ce qui permet des grandes entrées et sorties d’air sur les côtés.

Les masques FFP2 existent sous plusieurs formes, le plus courant, celui en « bec de canard » (vertical) arrive trop haut presque entre les yeux d’un petit visage de femme et trop bas sous le menton, laissant passer l’air à ces endroits.

Or pour être efficace, un masque doit épouser parfaitement le visage pour que l’intégralité de l’air inspiré et expiré soit filtré.

Ce problème touchant les femmes a été abordé dès le mois de mai 2020 par différentes presses, notamment féminine. Nous sommes en janvier 2021 et on ne voit pas d’évolution dans les standards de masques.

C’est un problème également pour les enfants, bien que leur spécificité soit reconnue, les petits masques médicaux sont plus rares à la vente, chers et surtout complètement absent des distributions institutionnelles aux familles.

On se dit que ce n’est pourtant pas compliqué de faire au minimum trois tailles de masque, S, M et L comme ça peut être le cas dans les gammes de masque FFP2 lavables, conçus pour se protéger de la pollution de l’air.

Tout cela est bien la marque de la déconnexion de la production avec les besoins populaires, mais aussi la passivité des femmes et des gens en général, qui au lieu de rouspéter contre les mesures sanitaires auraient tout à gagner à exiger bien plus.

La Gauche a ici un rôle à jouer en développant cette thématique, en mettant en place des revendications. Cela fait partie de son devoir de reconnexion au réel, de formation de contre-pouvoirs.

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Société

Les Inrockuptibles mentent au sujet de la free party du nouvel an et d’un possible cluster

Le média bobo Les Inrockuptibles tente de dédouaner les gens ayant participé à la free party antisociale du nouvel an.

Les Inrockuptibles, c’est un magazine et un site internet qui appartient à la galaxie bobo possédée par Matthieu Pigasse (Radio Nova, des parts dans le groupe Le Monde et dans le Huffington Post, le festival Rock en Seine etc.), une figure historique de la banque Lazard, qui est une plaque tournante de banquiers de « gauche ».

Ce sont des ennemis acharnés de la gauche historique, des tenants absolus des questions « sociétales », des valeurs postmodernes. Ce sont des gens tellement caricaturaux que dès qu’ils disent quelque chose, l’extrême-Droite gagne des points.

Le court article paru le 20 janvier 2021 sur la fameuse free party anti-sociale du nouvel an en Bretagne est un exemple ô combien significatif.

« Aucun cluster déclaré après la rave party du Nouvel An en Bretagne

20/01/21 17h02

À Lieuron, en Île-et-Vilaine, la fête avait réuni 2500 personnes pour célébrer la nouvelle année.

Avec plus de 2000 invité·es pour 36 heures non-stop de teuf, le rassemblement techno illégal a fait polémique à l’aube de 2021. D’emblée, l’Agence Régionale de Santé (ARS) de Bretagne avait invité tou·tes les pariticipant·es à suivre les recommandations sanitaires. Sur Franceinfo le 4 janvier, l’ARS se disait sceptique quant au respect de ces recommandations mais confirmait, au même moment, qu’il n’y avait – pour l’instant – aucun cas positif. Deux semaines plus tard, elle affirme au Parisien qu’ “aucun cluster lié à cet événement n’a été identifié”.

Selon L’Obs, une perquisition avait permis de saisir de l’argent, des stupéfiants et du matériel, notamment de la sono et un véhicule lourd. De son côté, Trax confirme que, parmi les organisateurs interpellés après la fête, un jeune homme de 22 ans est toujours incarcéré. Il a été mis en examen pour organisation illicite de cette manifestation, mise en danger de la vie d’autrui ou encore tenue illicite d’un débit de boissons. »

C’est là une tentative de manipulation complète de l’opinion. On voit bien que les comportements anti-sociaux sont ici protégés, afin de servir la vision du monde libérale-libertaire. Car naturellement, l’article ne mentionne pas un aspect essentiel : savoir combien de gens ont été testés sur les 2500 présents !

C’est que naturellement, les « inrocks » ne vont pas s’empresser de soulever le fait que non seulement les 2500 « teufeurs » ont un comportement antisocial, mais qu’en plus ils persistent après en ne se faisant pas massivement tester…

Le journal Le Télégramme donne l’information manquante. 400 personnes ont choisi de se faire tester sur la demande de l’Agence Régionale de Santé de Bretagne, dont seulement 40 juste après la rave party. Au total, on a donc seulement 16 % des gens qui se sont fait tester.

On peut considérer qu’une partie des gens aurait voulu se faire tester, mais sans être associé à une free party illégale, et qu’ils se sont fait tester de leur côté. Mais enfin ces gens ne forment certainement pas les 84 % restants.

Et la question n’est pas là, de toutes façons. La question est de savoir ce qui prime : les individus avec leurs intérêts égoïstes ou la société. Pour les « inrocks », pour les bobos, pour les banquiers de « gauche », il va de soi que c’est l’individu. Pour des gens comme Matthieu Pigasse et même malheureusement Benoît Hamon, être de gauche c’est renforcer les droits individuels.

La dimension collective leur échappe totalement. Ils ont été corrompus par le capitalisme, ils l’acceptent, cherchant simplement à en former une version « sociale » – ce qui veut simplement dire aider le capitalisme à trouver de nouveaux marchés.

Il suffit de voir d’ailleurs les commentaires sur la publication Facebook des « inrocks » concernant l’article. Entre l’apologie des drogues et le relativisme, tout y passe (avec heureusement des esprits clairs également). Ce commentaire-ci est tout à fait exemplaire de la personne n’ayant strictement rien compris à la question collective… ou plutôt l’ayant trop compris la réfutant : on est jeune, on en meurt pas, donc on s’en moque et de toutes façons rien n’est de notre responsabilité.

« les hôpitaux surchargés (potentiellement hein) , c’est la faute des teufeurs aussi donc ? ou la faute des gouvernements successifs qui ont fermés vla les lits en réa et niqué le service hospitalier ? tu te trompe de cible je crois …

les clusters réels en maison de retraite on en parle ? c est papy et mamie qui font la Java obligé ^^

bref ces quelques jeunes ont eu 1 nuit de plaisir .1 seule . c est pas ils abusent ouvertement tous les week-end. donc soit indulgent stp …

et je parle pas du taux de letalité , ni de la tranche d age la plus touchée, etc etc

paix et compassion cependant »

Ce libéralisme libertaire est non seulement anti-social, mais il est en plus d’une vanité à peine croyable. Des gens prennent de la kétamine et des ecstas fournis par des mafias et ils s’imaginent des grands rebelles anti-État, alors qu’ils sont le pur produit de l’atomisation du capitalisme.

Ce que l’État accepte tout à fait, d’ailleurs. Il y a eu, à la suite de cette free party que l’État n’a fait qu’accompagner seulement, 1 225 infractions covid (masques-rassemblement-couvre feu) et 420 infractions diverses dont 225 en lien avec les stupéfiants. Cela fait qu’il y a 1225 personnes dont on ne sait qui elles sont.

L’État force-t-il ces gens à se tester ? Pas du tout ! Il les laisse dans la nature. N’ont été testés que ceux qui le voulaient, car dans le capitalisme tout est choix individuel et l’État ne va surtout pas affirmer le collectivisme, alors qu’il est au service du capitalisme.

C’est très exactement pourquoi on ne s’en sort pas. Et cela montre ce qu’il faut : un État au service du collectivisme et un changement culturel des gens, pour qu’ils s’arrachent au libéralisme libertaire, au relativisme, à l’individualisme, à l’égoïsme.

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Société

Masque FFP2 : après la Bavière et l’Autriche, la France devra bien suivre

L’État français suivra-t-il les exemples bavarois et autrichien sur les masques FFP2 ? Il doit bien. Mais en a-t-il seulement les moyens ?

Emmanuel Macron et Jean Castex ont dû être horrifiés et ils se disent forcément qu’ils vivent un cauchemar. Les Français sont déjà ingérables, mais alors là…

La Bavière et l’Autriche ont décidé que dans les transports publics et dans les lieux où l’on fait les courses pendant le confinement, il faudra que les gens portent des masques de type FFP2, qui filtrent au moins 92 % des particules dans l’air. C’est un tournant intéressant, car l’Autriche sert de laboratoire aux décisions allemandes et on sait que ces pays gèrent bien mieux la pandémie que la France.

En clair, la Bavière a ouvert la voie, l’Autriche a décidé de faire de même le 17 janvier 2021 et il faut s’attendre à ce que l’Allemagne entière suive, en profitant des acquis sur le plan de l’expérience. Cela montre déjà qu’il n’y a pas une croyance absolue en les vaccins. Il a été compris que les vaccins ne permettraient pas une réussite complète avant la fin de l’année. De plus, il y a les mutations qui font qu’on va – il faut bien le dire – vers l’idée d’une sorte d’accompagnement permanent de la pandémie. Jamais un État ne déciderait un tel saut, avec les magasins devant vendre les masques FFP2 à prix coûtant, si ce n’était pour l’instaurer dans la durée.

Il faut bien cerner la dimension de la question. Le masque FFP2 est désagréable à porter. C’est grosso modo un masque chirurgical du type FFP1 mais bien plus rigide, qui tient mieux : on le reconnaît facilement à ce qu’il est plus bombé que les masques FFP1 ou ceux en tissu. Psychologiquement, sa relative rigidité interpelle, son serrage aussi. Ce n’est pas quelque chose qui est posé, mais vraiment quelque chose qui s’impose comme une sorte de prolongement de soi.

On s’y habitue évidemment et il faut ce qu’il faut. Mais pour une société qui est rétive, c’est difficile à adopter. On voit déjà que les gens en France n’achètent pas de jolis masques en tissus, car ils ne veulent pas admettre que la pandémie est installée. Il suffit de voir les Parisiens si « chics » avec des masques chirurgicaux ne ressemblant à rien pour deviner cette psychologie. Alors assumer un masque de qualité en en prenant soin, en le changeant chaque jour, etc., cela apparaît comme impossible vu comme cela.

Car il faut en prendre soin. Le masque de type FFP2 ne peut d’ailleurs être produit qu’industriellement et il n’est pas lavable ; on ne peut le remettre qu’au bout d’une semaine d’attente et encore n’est-ce pas idéal, car il est fait pour être à usage unique normalement. On peut donc faire la manœuvre cinq fois, après il faut le jeter. Au lieu d’attendre une semaine, on peut également le placer sous une chaleur entre 80 et 100°C, après une journée d’attente. On ne peut en tout cas pas le laver ni à la main ni en machine, car il se détériorerait.

Bref, cela demande une certaine intendance, ce n’est pas un bout de chiffon qu’on se place sur la bouche. Cela demande une certaine attention, des précautions pour ne pas l’abîmer. Les gens sont-ils prêts pour cela ? On imagine les sueurs froides du gouvernement français. Il soufre déjà pour chercher à faire passer le prochain confinement. Alors si en plus il doit imposer le port des masques FFP2 ! Et il faut les trouver, il faut q’ils soient distribués, il faut que les Français les achètent, chacun coûtant quelques euros…

Le gouvernement sait qu’il a déjà l’extrême-Droite contre lui. Il a vu avec les manifestations du samedi 16 janvier 2021 que la petite-bourgeoisie « branchée » est également contre des mesures anti-covid, au nom des « libertés ». Pour le reste, les Français sont des Français : prompts à relativiser et à protester pour le plaisir de le faire. Le masque FFP2 apparaissant comme une mesure utile dans un tel panorama est littéralement explosif, mettant à nue la base libérale de la société.

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Politique

Journalistes, ultra-gauche et teufeurs manifestent contre les mesures sanitaires

24 personnes arrêtées à Paris, 7 à Lyon, 3 à Nantes et 75 personnes en tout dans le pays. Tel est le bilan des manifestations de milliers de petits-bourgeois, au moins 34 000, qui n’ont rien de mieux à faire en plein rebond de la crise sanitaire que de manifester contre l’État et s’en prendre à la police.

Les manifestations du samedi 16 janvier 2021, qui ont eut lieu dans plusieurs dizaines de villes françaises, étaient appelées par une constellation d’associations de journalistes ou de critiques des médias, auxquelles s’est greffée l’ultra-gauche ainsi que toute une partie du milieu de la musique électronique, particulièrement de la scène des free parties.

La loi « sécurité globale » n’était qu’un prétexte et il fût assumé ouvertement par les manifestants de dénoncer surtout les mesures sanitaires en cours. Les mots d’ordre, les slogans, les pancartes, ne font aucun doute sur la motivation de ces gens, dont l’obsession est de rejeter toute mesure collective, tout engagement collectif, tout effort collectif.

À Paris, les manifestants scandaient : « État d’urgence, État policier, on nous empêchera pas de manifester ! », alors qu’auparavant des camions sono avaient tenté d’organiser une sorte de rave party en accompagnement de la manifestation. À Nantes, Strasbourg ou à Lille, la présence des teufeurs était massive au seins des rassemblements, avec cette même dénonciation sidérante des interdictions de « faire la fête » dues au contexte sanitaire.

D’ailleurs, il y avait parmi les mots d’ordre, partout en France, la défense des organisateurs de la free partie s’étant déroulée en île-et-Vilaine le 31 décembre. Cela paraît incroyable, tellement un tel événement est indéfendable, absolument anti-populaire, violemment anti-social. Mais ces gens ne s’en rendent pas compte, car ils vivent dans une bulle, totalement coupés du peuple et de la réalité concrète et quotidienne de la population française.

Ce qui compterait selon eux serait de défendre des « libertés », car ils s’imaginent que l’État profiterait de la situation sanitaire pour aller contre la population. Cela n’a aucun sens puisqu’en réalité l’État est totalement dépassé et est incapable d’aller au bout des exigences populaires justement. Ce qu’il faut, c’est au moins un confinement strict, avec des restrictions drastiques et une surveillance massive de la population, particulièrement en ce qui concerne la circulation des gens.

Tout cela n’existe pas, car le capitalisme est la norme et en l’occurrence le capitalisme exige des individus atomisés et qui soient entravés le moins possibles en tant que consommateurs. L’État n’en fait pas assez contre le covid-19, et le peu de mesures restrictives qui sont prises le sont seulement car il y a une pression populaire exigeant que des choses soient faites.

Si les capitalistes faisaient entièrement ce qu’ils voulaient, ils feraient comme aux États-Unis ou en Suède. C’est ce que veulent finalement les petits-bourgeois festifs à la française.

Être à Gauche, c’est au contraire assumer qu’il faudrait un État à la hauteur, avec des mesures de grande ampleur pour faire face à l’immense crise sanitaire. C’est là allez dans le sens de la démocratie, avec comme boussole l’intérêt collectif, porté par les classes populaires.

Au contraire, les dizaines de milliers de personnes qui ont manifestées ce samedi 16 janvier 2021 sont des ennemis jurés de la Gauche, de la Gauche authentique, celle du mouvement ouvrier, car ils sont des ennemis de la collectivité.

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Société

Le premier ministre Jean Castex n’a pas le courage d’affronter une France dépressive

Lors de sa prise de parole, le premier ministre Jean Castex a présenté la situation sanitaire, mais il n’ose pas assumer la gravité de la situation face à une France dépressive.

Face à une pandémie, on court toujours derrière des évolutions qualitatives, comme le variant « britannique » en est un exemple. Alors dire qu’on va résoudre les soucis en faisant passer le couvre-feu de 20h à 18h, c’est absurde, car c’est poser une petite réponse quantitative sans rapport avec la question de fond.

La seule réponse, c’est un shut down complet, un confinement absolu à court terme et hyper verrouillé, mais aucune société libérale ne peut le faire. Alors le premier ministre Jean Castex s’est dégonflé. Les Français ne veulent pas l’entendre, alors on ne le dit pas. Et quand il faudra affronter les faits… eh bien on espère que tout ira bien, d’une manière ou d’une autre.

On en a un excellent exemple avec le fait que le portail Sante.fr destiné à la prise de rendez-vous pour se faire vacciner quand on a plus de 75 ans a planté le jour de son ouverture, repoussant de 24 heures son ouverture. En toute bonne logique, un tel échec est condamnable. Pas dans une société libérale où chaque jour est un nouveau jour et la mémoire est celle de la consommation des gens et des faits.

C’est une faillite de l’État, qui n’est pas capable de mettre en place une chose élémentaire. Mais l’État, la société, la civilisation… ne sont que des fictions relatives pour des gens totalement emprisonnés dans le capitalisme et rêvant du monde d’avant.

Que dire alors du fait qu’il y en a encore pour des mois et des mois ?

Il est vrai que l’État affirme encore et toujours qu’il maîtrise la situation. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé qu’il y aurait désormais jusqu’à un million de tests par mois dans les établissements scolaires, alors qu’en plus les vaccinations à l’échelle du pays sont censés être terminés à la fin du printemps. Cela neutralise les esprits… mais si c’est l’échec ? La société française, dépressive déjà, va sombrer moralement.

En fait, elle a déjà sombré moralement. Comme quoi plus que jamais on a besoin de boussole, d’orientation, de valeurs bien déterminées, bien délimitées. C’est le socialisme face à la barbarie.