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Politique

Guerre en Ukraine: l’absence d’autocritique de « Révolution permanente »

Il était expliqué qu’il n’y aurait pas de guerre.

« Révolution permanente », une tendance trotskiste du NPA qui en a été exclu, est l’une des très rares structures de la Gauche à avoir parlé de la situation en Ukraine avant que la guerre ne se déclenche. C’est plutôt très bien. Le souci, c’est que la ligne de « Révolution permanente » a été de faire de la géopolitique – d’ailleurs cela continue – et à force de couper les cheveux en quatre, d’expliquer que la guerre n’aurait pas lieu.

Dans l’article « Pourquoi la Russie menace-t-elle l’Ukraine ? » du 20 janvier 2022, il est ainsi dit ouvertement qu’il n’y aurait pas la guerre, que la Russie mobilisait ses troupes pour réaliser une « posture ». Même si la Russie finissait par désirer la guerre, elle n’aurait pas les moyens d’enchaîner l’Ukraine et d’ailleurs « d’un point de vue des intérêts de l’impérialisme nord-américain un affrontement avec la Russie autour de l’Ukraine ne fait aucun sens ». 

Pas de chance, les faits ont montré très exactement le contraire : la superpuissance américaine a mis tout le paquet pour une confrontation à ce sujet, et ce n’est pas fini.

Le fait que la Russie entendait envahir l’Ukraine a également été littéralement mise de côté, au nom de la dénonciation de l’OTAN. L’article du 28 janvier 2022 Crise Russie-Ukraine. Quid de l’agressivité de l’OTAN ? dresse encore et toujours un panorama géopolitique où la principale menace, ce n’est pas la Russie entendant envahir l’Ukraine. C’est erroné comme les faits l’ont montré.

« C’est donc dans ce contexte qu’il faut comprendre les frictions, les menaces de guerre, la « diplomatie armée » et les tentatives d’arrangements. Et comme on voit on est loin de l’image présentée par les médias dominants où l’escalade serait seulement du fait de la Russie.

En réalité le principal responsable de la menace de conflit est avant tout l’OTAN : cette alliance militaire impérialiste et réactionnaire qui utilise sa force collective pour contraindre les différents États à travers le monde à se plier à ses intérêts géopolitiques et économiques. »

Cette thèse de l’OTAN comme principale menace de conflit témoigne de l’incompréhension par « Révolution permanente » des contradictions entre les grandes puissances. Bien entendu, tant l’OTAN que la Russie sont dénoncés. Mais la contradiction des deux blocs n’est pas comprise en tant que tel, c’est considéré comme un arrière-plan géopolitique seulement, il n’y a pas la considération que la tendance à la guerre prime, que l’actualité historique c’est la guerre entre les blocs.

Pour preuve, dans le long document du regroupement international auquel appartient « Révolution permanente », « A bas l’escalade militaire de l’OTAN en Europe de l’Est. Ni intervention impérialiste, ni ingérence militaire russe en Ukraine ! » du 29 janvier 2022, le terme de guerre n’est présent au sens strict que… deux fois.

Le document du même regroupement, le 2 mars 2022, « Non à la guerre ! Troupes russes hors d’Ukraine ! OTAN hors d’Europe de l’est ! A bas le réarmement impérialiste !« , présente la guerre simplement comme un accrochage produit par la concurrence :

« Cette montée du militarisme et l’arrivée de la guerre au cœur de l’Europe de l’est dévoilent le mensonge selon lequel la « mondialisation » néolibérale et la fin de la Guerre froide auraient ouvert une nouvelle ère, dans laquelle le pouvoir des États se serait transformé et les guerres appartiendraient au passé. Après que le mirage d’un monde capitaliste dirigé par une seule « hyperpuissance » se soit estompé, le déclin de la puissance étatsunienne est désormais visible aux yeux de tous.

L’intégration accrue de l’économie mondiale par le biais de « chaînes de valeur » liées à la production industrielle et aux services, de même que le système financier et des télécommunications ont accru la concurrence entre monopoles et entre États, qui n’a pas du tout diminué.

La lutte pour se tailler une part accrue du pouvoir mondial, entre les États-Unis, la Chine et la Russie, mais également avec les tentatives de l’Allemagne et de la France, ainsi que du Japon, de mener une politique impérialiste plus indépendante pour renforcer leur poids respectif dans leur aire d’influence, rend l’ensemble de la situation internationale plus instable. »

On comprend pourquoi il y a une tendance de la part de « Révolution permanente » à basculer dans la géopolitique, jusqu’à reproduire des points de vue de pseudos « agences » géopolitiques comme « Strafor » (Invasion de l’Ukraine : les 4 scénarios de Stratfor sur l’issue de l’offensive russe, le 28 février 2022). C’est là profondément erroné, c’est une incompréhension que le capitalisme va inéluctablement à la guerre, c’est résumer la guerre à un militarisme accompagnant le capitalisme, comme un simple fruit de la concurrence… C’est historiquement la ligne de droite de la social-démocratie d’avant 1914.

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Société

Catastrophe : à l’occasion de la guerre en Ukraine, la France introduit le thème des armes nucléaires tactiques !

C’est littéralement du délire.

Comme en 1914, on a le droit à un bourrage de crâne forcené concernant la Russie. Ce bourrage de crâne est alimenté médiatiquement par le régime ukrainien, qui lui-même est clairement épaulé si ce n’est directement structuré par la superpuissance américaine. On a ici une narration parfaitement élaborée, visant à former un agenda. Et cet agenda, c’est la guerre. La Russie doit tomber, coûte que coûte.

La Une du Figaro du 5 mars 2022 est exemplaire d’un tel bourrage de crâne. Cela va tellement loin que d’ailleurs pratiquement personne ne peut y croire à part les gens à la marge qui sont malheureusement terrorisés et n’ont aucun recul sur les choses. Car prétendre que Vladimir Poutine agiterait sciemment le péril nucléaire en Ukraine, cela relève de la fantasmagorie la plus complète. On est là dans la mobilisation belliciste.

Cependant, il y a plus grave, car Le Figaro, clairement en service commandé pour l’armée française, introduit la thématique de l’utilisation de l’arme nucléaire à petite échelle afin de la présenter comme incontournable, inévitable. C’est ce qu’on appelle des armes nucléaires tactiques. C’est un pas terrifiant, et c’est une stratégie résolument française.

Voici l’éditorial du 5 mars 2022, qui va rester dans l’Histoire comme un saut qualitatif dans le bellicisme français. Le passage en rouge concerne les armes nucléaires tactiques.

Le Figaro ment-il au sujet de la Russie et de l’emploi des armes nucléaires tactiques? Oui, Le Figaro ment. Et il ment qui plus est par omission, car historiquement c’est la France qui considère comme possible l’emploi des armes nucléaires tactiques, c’est-à-dire de petite puissance, pour détruire par exemple quelques km2.

La doctrine russe concernant l’emploi de l’arme atomique est formelle. Elle est connue et toujours affirmée comme intangible par la Russie. Cela ne veut pas dire qu’il faille faire confiance à la Russie, mais il n’y a strictement rien qui corresponde à ce que dit Le Figaro. Jamais la Russie n’a reconnu l’usage d’armes nucléaires tactiques sur le champ de bataille.

La Russie considère que l’emploi de l’arme atomique ne peut avoir lieu de sa part que dans quatre cas de figures. Le premier cas, c’est lorsque le pays a suffisamment d’informations de qualité concernant le lancement de missiles atomiques contre lui. Le second cas, c’est en cas de l’utilisation d’armes nucléaires et de destruction massives à l’encontre du pays. Le troisième cas, c’est lors d’une attaque, quelle que soit sa forme, empêchant la possibilité de l’utilisation de la force de frappe nucléaire.

Le quatrième cas, c’est l’utilisation d’armes nucléaires tactiques sur un champ de bataille conventionnel… dans le cas où l’existence même de l’État russe est menacé. Il n’y a pas d’utilisation d’armes nucléaires tactiques en général sur un champ de bataille conventionnel. Il y a une utilisation au cas où l’existence même de l’État est menacé – concrètement dans le cas d’une invasion visant à la destruction de la Russie.

Le Figaro, par conséquent, ment. C’est très facile à vérifier. Et Le Figaro ne peut pas ne pas le savoir. La doctrine russe est bien connue, étant d’ailleurs une sorte de forme plus ou moins modifiée de la conception soviétique du début des années 1950. A l’époque l’URSS comptait que l’arme nucléaire serait interdite mondialement et la doctrine à ce sujet affirmait que jamais elle ne serait utilisée en premier. La Chine actuelle est sur la même ligne, elle aussi dans une sorte de prolongement du passé.

Par contre, Le Figaro ment par omission et cela dit tout. Car la France reconnaît l’emploi d’armes nucléaires tactiques. Cet emploi fut théorisé dans les années 1950 par les généraux Gallois, Ailleret et Beaufre, puis dans les années 1960 par le colonel Poirier, enfin dans le Livre blanc sur la défense nationale de 1972.

Il faut ici distinguer ce qui est officiel et ce qui est masqué. L’emploi officiel est dit du coup de semonce. Voici comment le premier ministre Raymond Barre le définit dans un discours aux militaires en juin 1977 :

« En ôtant a priori à l’adversaire tout espoir de contrôler étroitement le niveau de violence d’une bataille classique, au cours de laquelle il pourrait presque impunément liquider progressivement nos forces conventionnelles, et en lui interdisant donc de déclencher une telle bataille, l’atome tactique renforce considérablement, par sa seule existence, notre efficacité dissuasive à tous les niveaux.

De plus, si, par extraordinaire, l’adversaire passant outre à toutes ces menaces, décidait de nous attaquer, l’atome tactique lui donnerait très vite le dernier et solennel avertissement qui conviendrait, avant l’apocalypse. »

C’est la théorie de « l’ultime avertissement ». On indique à l’ennemi qu’on est vraiment décidé à lancer des missiles nucléaires s’il continue. L’armée française dispose pour ce faire d’une aviation. L’utilisation de l’avion a en effet la particularité d’être « visible » et une frappe d’avertissement est la preuve suprême si cela ne suffit pas.

Initialement, la France s’appuyait sur quatre éléments : les missiles stratégiques lancés des silos du plateau d’Albion, les missiles sol-sol mobiles pré-stratégiques Hadès, les missiles lancés d’avions, les missiles stratégiques lancés de sous-marins. En 1996, Jacques Chirac décida de supprimer les deux premiers éléments. Il y a donc désormais les sous-marins et les avions, ces derniers menant quatre fois par an l’exercice « poker », simulant une attaque nucléaire.

Or, c’est là que justement il faut saisir ce que cela implique. Dans son discours de 1977, Raymond Barre précise bien qu’il ne s’agit pas d’ouvrir la perspective d’une guerre prolongée avec l’emploi d’armes nucléaires tactiques. Seulement, il était prévu qu’en cas de succès de l’invasion de l’Europe de l’Ouest par le Pacte de Varsovie dans les années 1980, la France bombarderait les troupes avançant vers elle. Ce qui impliquait de bombarder la Belgique et l’Allemagne, par conséquent évidemment il n’y avait rien d’officiel.

Et, aujourd’hui, l’existence même de ces avions implique précisément la possibilité de cet emploi d’armes nucléaires tactiques. Si rien dans la doctrine française ne le préconise, rien ne l’interdit non plus. La France considère que de par sa position, elle est en droit d’utiliser comme bon lui semble son « indépendance stratégique ». Cela a une dimension extrêmement dangereuse. Et Le Figaro, en service commandé car ce genre de propos ne s’inventent pas, introduit le thème de l’utilisation de l’arme nucléaire tactique. Suivant le principe : les Russes en préconisent l’emploi, pourquoi pas nous ?

C’est effarant. Et ce qui est dramatique, c’est que cela passe comme une lettre à la poste. Le capitalisme en crise ne connaît strictement aucune opposition. Il va à la guerre en disposant d’une légitimité comme en 1914, avec pareillement qu’à l’époque une pseudo-gauche gouvernementaliste ou syndicaliste totalement insupportable de vanité et incapable de quoi que ce soit.

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Guerre

L’Ukraine martyre de la Russie, de l’OTAN et de son propre régime

La nation ukrainienne est dépecée.

Ne masquons pas les choses, disons les directement : l’Ukraine est fichue. Nous avons étudié la question ukrainienne depuis avril 2021, nous avertissons depuis cette date que la Russie allait mener une invasion, alors de la même manière que notre constat a été juste, nous pouvons augurer de la suite.

Soit la Russie gagne, et pour elle l’Ukraine réelle n’existe pas, à part comme petite-Russie. Soit l’OTAN gagne et alors l’Ukraine devient un pays défini artificiellement par le capitalisme occidental et les nationalistes ukrainiens dont l’idéologie est fasciste et se revendique de Stepan Bandera. Dans tous les cas, les destructions sont déjà significatives dans un pays déjà à l’agonie économiquement.

Il aurait fallu un troisième camp, celui, démocratique et populaire, qui refuse une Ukraine vassalisée. Ce camp n’existe pas. Il va se recomposer, mais il y en aura pour dix, vingt, trente ans, si l’Ukraine ne se fait pas découper en morceaux avant. Et dans ce jeu de massacres, l’un des grands acteurs est la France elle-même.

On sait que le régime russe est démagogique et expansionniste, de par sa nature c’est assez flagrant, et puis de loin c’est plus facile. Mais ce à quoi on assiste en France est exactement similaire, même si les modalités sont différentes. La propagande anti-Russie dégouline de partout dans notre pays. La raison est simple : l’Ukraine sert de chair à canon pour l’OTAN. Il faut donc mobiliser. Mobiliser, de manière racoleuse (Ukraine : un charity business au service du nationalisme), et délirer dans la propagande.

Vladimir Poutine aurait limogé son chef d’état-major en pleine guerre, les soldats russes saboteraient leurs véhicules (si seulement!), les soldats russes sont laissés sans nourriture ni essence, les soldats russes sont des jeunes hommes conscrits ne sachant même pas qu’ils allaient à la guerre… La liste est sans fin. La fondatrice des Femen Inna Shevchenko, qui n’a jamais rien dit sur l’Ukraine avant la guerre, est une fervente activiste de cette machinerie où il est appelé de manière irrationnelle à l’émotion :

« Des filles violées,des nouveau-nés abandonnés à côté des cadavres de leurs parents,des bébés et des adultes affamés. Je ne peux pas décrire le niveau de souffrance humaine qui a lieu en #Ukraine en ce moment. Il y a seulement 9 jours,cette nation menait une vie normale. « 

L’Ukraine est un pays en catastrophe depuis longtemps, d’ailleurs Inna Shevchenko n’y est pas retournée malgré le changement de régime en 2014, préférant Paris. 600 000 personnes par an quittent le pays, dont la population s’effondre autant que les infrastructures nullement entretenues, avec une corruption titanesque, une prostitution hautement développée, des milices fascistes opérant politiquement de manière ouverte, étant en partie même une composante des institutions.

L’Ukraine, c’était tout sauf une « vie normale ». Mais iI ne faut pas se leurrer : cela relève d’un vaste mouvement de narration. C’est immanquablement drivé par le régime ukrainien, ou plutôt l’OTAN elle-même, comme lorsque le président ukrainien Volodymyr Zelenski parle d’une apocalypse à venir si la Russie triomphe.

On trouvera un exemple parlant du rôle d’Inna Shevchenko avec une lettre ouverte sur le site de France Inter à Inna Shevchenko, d’une miévrerie et d’une stupidité complète, écrite par l’activiste féministe Anne-Cécile Mailfert. Les centrales nucléaires seraient menacées par la Russie…

« Alors tu écris “*Aujourd’hui, l’Ukraine semble se battre seule contre un ennemi puissant. Elle se bat pour les valeurs que l’Europe était censée défendre, mais dont elle a oublié le sens***.”**

Ces valeurs, tu les brandissais hier sur ta poitrine fière. Aujourd’hui c’est ton bébé que tu y serres. Les yeux rivés vers Kiev en espérant que survive son drapeau, ton peuple pluriséculaire et ses centrales nucléaires. »

C’est lyrique, pathétique, et totalement n’importe quoi. Et ce n’est qu’un petit rouage de l’intense propagande selon laquelle la Russie aurait lancé un grand assaut dans la plus grande centrale nucléaire d’Europe.

Il y a également depuis plusieurs jours d’innombrables remarques sur l’esprit « malade » de Vladimir Poutine rêvant de nous lancer des missiles nucléaires, dont le missile Satan 2 capable, selon la chaîne France info de détruire la France entière à lui tout seul (sic). C’est une propagande intense. Qui va de pair avec les nombreux appels à ce qu’il y ait un coup d’État en Russie, prôné par des experts qui servent directement de voix au camp occidental entendant bien affronter la Russie « indirectement ».

La catastrophe est complète. L’Ukraine est littéralement assassinée. Elle est utilisée dans un monstrueux jeu des grandes puissances. Et si on laisse faire, d’autres pays suivront, déchirés dans le cadre de la grande bataille pour le repartage du monde.

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Société

Les Français : entre K.O. debout et zombification

Le ciel leur est tombé sur la tête.

Les Français s’imaginaient déjà que la pandémie était terminée que voilà une nouvelle interruption brutale de leur train-train quotidien, avec une guerre sortie d’on ne sait où menée par on ne sait qui. C’est exactement comme cela qu’ils voient les choses et ils sont totalement dépassés. Ils ne comprennent tout simplement plus rien, ils sont K.O. debout, et en même temps ils ne veulent rien comprendre, la zombification capitaliste les ayant modelés ainsi.

Il est ici évident que les principes historiques de la Gauche historique – plaçant le niveau de conscience au centre des préoccupations – est tout à fait juste. Que reste-t-il des gilets jaunes, des grèves d’esprit syndical, des mobilisations électorales? Pratiquement rien, et en tout cas rien qui ne fasse le poids face à la déferlante d’une crise élargissant toujours plus son rayon d’action et les domaines touchés.

Il aurait fallu former politiquement, éduquer idéologiquement, développer culturellement… Pratiquement rien n’a été fait, en raison de forces trop faibles et isolées, et le résultat est là. Ou, plus exactement, il est en cours d’expression, et on n’en est qu’au début. La société française va littéralement se fracasser ; dans deux ans, même dans une année, elle n’aura guère à voir avec ce qu’elle aura été aujourd’hui. Même déjà aujourd’hui, l’année passé semble bien loin. Dire il y a cinq ans c’est comme parler d’il y a une éternité. Et pour les gens, dire il y a trente ans, c’est parler d’un paradis perdu, aux contours irréels.

La guerre en Ukraine, la pandémie, le réchauffement climatique, la crise économique, la montée des populismes et des nationalismes, le turbocapitalisme ultra-agressif à la Netflix, Uber, LGBT et Amazon… Les Français sont carbonisés face à ces phénomènes, ils sont écrasés ou emportés, épuisés ou agités, oscillant entre acceptation fataliste et acceptation militante de l’effondrement d’une civilisation.

Car c’est de cela qu’il s’agit. L’humanité va devoir construire une nouvelle civilisation et il est désormais clair qu’elle ne le fera pas parce qu’elle l’a choisie, mais parce que l’Histoire l’y aura forcé. Quel gâchis ! 150 ans de mouvement ouvrier pour en arriver là! Tel est le prix à payer de ne pas avoir su établir une forteresse intellectuelle, idéologique, culturelle, morale face au capitalisme.

Il est de toutes façons trop tard pour regarder le passé et ce qui aurait dû être fait. On est désormais déjà dans la grande transformation en cours. Et là chacun doit se dire en soi-même : que vais-je être dans trente ans ? Une partie de la solution, ou une partie du problème ? Quel monde vais-je laisser, de quoi est-ce que je vais être responsable, comment me jugera-t-on vu de l’avenir ?

Au fond, les Français savent bien tout cela. Ils espèrent pourtant encore et encore qu’ils n’auront pas ce terrible effort à fournir de s’arracher à la civilisation capitaliste. Ils veulent en être jusqu’au bout, rêvant que ce confort corrompu se transforme en rêve éternel.

Et en même temps ils s’effondrent déjà, intellectuellement, psychiquement, moralement, économiquement, politiquement… Le capitalisme en décadence est en train des les entraîner avec lui dans une gigantesque chute.

Alors hors de question perdre du temps avec ce qui semblera une immense vanité vue de l’avenir. Il faut se concentrer sur l’essentiel. Et agauche.org est l’organe de cet essentiel !

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Société

Ukraine : un charity business au service du nationalisme

L’escroquerie est totale.

« L’Ukraine se bat pour toute l’Europe » : voilà bien un slogan tout à conforme aux franges nationalistes qui décident de l’idéologie de l’État ukrainien. Et il n’y a nul hasard à le retrouver dans une campagne en « soutien » à l’Ukraine, en fait prétexte au nationalisme le plus outrancier, le plus belliciste. Car le camp démocratique et populaire a totalement failli, la question ukrainienne est entièrement sous la coupe à la fois des nationalistes ukrainiens, comme on a pu le voir tout récemment avec les rassemblements avec Yannick Jadot, soit des partisans directs de l’OTAN et de l’Union européenne, comme avec le meeting parisien du premier mars 2022, dont d’ailleurs personne n’a rien eu à faire (on peut lire ici un compte-rendu lyrique des organisateurs).

Une des propagandistes les plus acharnées est Inna Shevchenko, la fondatrice des Femen, qui pratique amalgame sur amalgame, dramatisation forcée sur dramatisation forcée. On se demandait ici dans un article le 4 avril 2021 pourquoi elle ne disait rien alors, maintenant on sait pourquoi elle a attendu la guerre : étrangère aux principes démocratiques et populaires, elle ne s’active que lorsqu’elle peut converger avec des gens pour la valoriser. Et pour cela elle est prête à tout, même à un abject relativisme historique faisant de l’invasion russe un strict équivalent du nazisme génocidant les Slaves.

Un autre exemple parlant est le squat d’artistes légalisé à Paris au 59 rue de Rivoli, avec une façade « esthétisé » qui s’est vue ajouter une banderole en ukrainien avec le slogan des fascistes ukrainiens « Gloire à l’Ukraine, Gloire aux héros ». C’est lamentable. Ces gens ne connaissent rien à rien, ils agissent pour leur bonne conscience, ils ne s’écoutent qu’eux-mêmes, ne découvrant la réalité qu’en fonction de leur subjectivisme, ils n’en ont rien à faire de l’Ukraine.

Il en va de même bien entendu pour les gens se précipitant dans les journaux pour raconter qu’ils vont partir en Ukraine, qu’ils vont accueillir des réfugiés ukrainiens. Quel cinéma, quelle orchestration. On nous demande de nous mobiliser face à la souffrance des ukrainiens : collectes de vêtements, site organisant les volontaires, manifestations jaunes et bleues… Tout comme si la guerre n’avait pas été anticipée et préparée de longue date, comme si Poutine avait pété les plombs du jour au lendemain et que les gens étaient jetés au dehors de chez eux, à demis nus, leurs enfants braillards sur les bras. Avec leur charrette comme à l’exode.

Notons d’ailleurs qu’il y a actuellement 600 000 réfugiés ukrainiens. Et que 600 000, c’est le nombre d’Ukrainiens quittant leur pays chaque année depuis 20 ans, devenant des migrants. Mais cela évidemment n’intéresse personne, car l’Ukraine n’intéresse pas ces gens « solidaires », qui n’agissent que parce que le régime le demande et parce qu’ils convergent avec leur propre capitalisme triomphant.

Ce triste théâtre du charity business qu’on nous diffuse là, c’est en fin de compte la queue de la comète de l’industrie de guerre. Un autre ordre de mobilisation générale. Les honnêtes gens qui ont peur de la guerre ne se mobiliseront pas pour la Paix, contre la guerre, encore moins contre le capitalisme passé à l’impérialisme. Ils vont se mobiliser au travers d’institutions de la classe dominante, au travers des propositions du capitalisme, pour soutenir les victimes ukrainiennes directement utilisées dans ce processus comme les soldats ukrainiens sont utilisés par l’OTAN comme chair à canon.

D’ailleurs, ne soyons pas naïfs. La Pologne, la Roumanie, l’Allemagne, la France, toute l’Union européenne et la superpuissance américaine avec, tous ces États achètent du missile depuis des semaines. Alors, pourquoi n’auraient-ils pas eu les moyens de préparer des vêtements, des tentes, des médicaments et des jouets pour les enfants ?

La vérité est que l’Ukraine est prise dans le feu du repartage du monde. Il n’y a plus personne dans le camp de la Paix, même les bonnes intentions servent directement, à leur niveau, le bellicisme du camp capitaliste occidental. Et l’Ukraine comme nation se voit disparaître sous les coup de boutoir de l’envahisseur russe et des pro-occidentaux et ultra-nationalistes le façonnant de manière fictive, identitaire, vassalisée au capitalisme occidental.

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Avoir raison ne suffit bien sûr pas

Nous espérons que notre lectorat ne s’imagine pas s’être multiplié en raison de la guerre en Ukraine, alors que nous avons publié une centaine d’articles depuis avril 2021 au sujet de cette crise, annonçant la guerre. Il va de soi que ce n’est pas le cas : il ne suffit certainement pas d’avoir raison pour exister politiquement dans un pays capitaliste développé.

Nous nous étions posés la question à ce sujet avant le déclenchement de la guerre d’ailleurs et nous ne sommes fait aucune illusion à ce sujet. Nous savons que les gens partent de trop loin, que se lancer dans une étude, même relativement superficielle, de la guerre en Ukraine apparaît comme au-dessus de ses forces pour les gens. Ils sont trop loin, trop prisonniers de leur quotidien capitaliste, trop marqués par trente ans d’expansion capitaliste démesurée.

Cela ne veut pas dire qu’à moyen terme, notre juste analyse ne marquera pas, bien au contraire. Il faut cependant une digestion politique, il faut tout un processus de maturation. Tout vient à point pour qui sait attendre !

Il faut avoir confiance en les forces historiques que produisent les luttes des classes, car il est inéluctable que le capitalisme soit ébranlé et liquidé par les prolétaires, qui n’ont que leurs chaînes à perdre, y compris dans une société capitaliste développée qui les aliène sans commune mesure, qui les exploite sans commune mesure.

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La France en guerre indirecte avec la Russie

De l’intoxication et la propagande, on est passé à la mobilisation médiatique, institutionnelle, associative, politique. Le régime russe doit tomber ! Il faut parer le régime ukrainien de toutes les vertus ! Il faut faire croire que la France ne veut pas la guerre, que la superpuissance américaine ne veut pas la guerre, que l’OTAN est un outil de paix !

Emmanuel Macron a même tenu son allocution télévisée du 2 mars 2022 avec à ses côtés un drapeau français, un drapeau européen et… un drapeau ukrainien. Un tel cynisme veut tout dire. On est là dans une opération psychologique de grande ampleur. C’est un bourrage de crâne pour justifier non seulement l’implication indirecte dans la guerre, mais également un élan dans la tendance à la guerre, un élan d’ailleurs général puisque l’Allemagne et l’Espagne annoncent largement développer leur budget militaire.

Quiconque a un minimum de conscience sociale comprend très bien ce qui est en train de se passer. Cela ne fait pas grand monde. Cela ne fait pas lourd. Alors que la bourgeoisie, elle, ne comprend rien mais sent très bien les choses. Elle a saisi que de son point de vue, il faut le repli national, le militarisme, il faut organiser la mobilisation pour le bellicisme. Sa prise d’initiatives va être de grande envergure, tout va être profondément remué en France ! La lutte des classes entre dans une nouvelle époque, nécessitant une capacité d’organisation et de développement de la Gauche historique !

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Communiqué de la CNT-SO sur la guerre en Ukraine

Une prise de position.

La Confédération Nationale du Travail est un syndicat d’orientation anarcho-syndicaliste / syndicaliste-révolutionnaire, née concrètement en France après 1945 à partir de militants espagnols et ayant connu une réelle émergence dans les années 1990, avec un pic au tout début des années 2000, en faisant l’une des principales structures militantes du pays. Le mouvement a depuis périclité et s’est scindé, en la Confédération Nationale du Travail (en quelque sorte maintenue) n’ayant par ailleurs pas exprimé de position concernant la guerre en Ukraine, et la Confédération Nationale du Travail – Solidarité Ouvrière dont voici à l’opposé la position.

On remarquera que, de par l’orientation anti-politique choisie, la Confédération Nationale du Travail – Solidarité Ouvrière n’aborde la question que de la manière la plus générale possible.

Communique-Ukraine-CNT-SO-1

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PCF(mlm) : La guerre en Ukraine ouvre la boîte de Pandore des conflits militaires impérialistes directs

Une prise de position.

Le point de vue communiste maoïste.

La guerre en Ukraine ouvre la boîte de Pandore des conflits militaires impérialistes directs –
la guerre populaire mondiale est la réponse historique

L’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022 indique que nous sommes entrés dans une nouvelle période, celle où les conflits militaires de haute intensité se présentent aux yeux des impérialistes comme un moyen réalisable d’atteindre ses objectifs. C’est là un saut qualitatif mondial dans le rapport entre les pays, entre les États ; cela correspond à un niveau de conflictualité nouveau sur le plan des contradictions inter-impérialistes.

Nous soulignons ici que nous avons prévu depuis une année un tel saut, que nous en avons analysé en amont de très nombreux aspects, parce que nous avons saisi que la pandémie ouvrait en 2020 la seconde crise générale du capitalisme. S’il est important de le dire, c’est parce que tout positionnement est par définition toujours politique et que, désormais, il l’est d’autant plus. Dans cette nouvelle situation, toute prise de position ou non-prise de position n’est pas seulement lourde de sens, mais également empreinte d’une signification majeure, dans la mesure où elle converge avec telle ou telle tendance historique.

Autrement dit, le caractère foncièrement apolitique des pays capitalistes développés, comme la Belgique et la France, est en contradiction avec le fait que ces pays se voient arrimer à un phénomène historique qui est la tendance à la guerre. Nous ne parlons pas seulement ici d’interventions militaires, comme les pays impérialistes en ont mené de manière ininterrompue depuis trente ans, mais d’une démarche de mobilisation militariste engageant l’ensemble des aspects d’un pays entier.

Dans un tel contexte où les États se structurent littéralement pour la guerre, dire certaines choses et pas d’autres, ne rien dire, faire certaines choses ou ne rien faire… s’intègrent forcément à une orientation politique, en raison d’une époque qui a changé et est désormais marquée par des conflits de haute intensité comme possibilités et même comme nécessités afin de trouver une « sortie de crise ». Il n’est pas d’apolitisme qui tienne – auparavant, c’était déjà fictif, mais dans une époque de tendance à la guerre, cela devient entièrement artificiel.

Si nous faisons de cet aspect concret l’aspect principal de notre déclaration, c’est en raison du primat de la pratique, car la dignité du réel prime toujours. La guerre impérialiste ne tombe pas du ciel, pas plus qu’il n’y a des partisans de la guerre impérialistes qui tomberaient du ciel pour prendre le pouvoir d’État et réorienter subitement, du jour au lendemain, un pays vers la mobilisation nationaliste générale. C’est dans la réalité que se produit la tendance à la guerre, c’est de la réalité que procède la tendance à la guerre, sur la base d’innombrables contradictions produites par le mode de production en capitaliste en crise.

C’est parce qu’un pays est dos au mur, qu’il a besoin d’une sortie de crise coûte que coûte, que la guerre se produit, sur une base impérialiste car relevant de ce qui forme une grande bataille pour le repartage du monde. C’est le sens de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, cette dernière étant confrontée à une crise propre à son régime oligarchique dans le cadre général imposé par la pandémie. L’impérialisme oligarchique russe ne pouvait plus tenir le rythme capitaliste et il a été obligé de chercher à modifier la situation, par le conflit de haute intensité, franchissant le pas en raison d’une nécessité historique qui lui était propre.

On ne peut pas comprendre l’invasion russe si on s’imagine qu’elle a comme base le désir d’un individu cherchant à récréer un empire dont il deviendrait le tsar ; tomber à ce niveau d’analyse où le président russe Vladimir Poutine serait un tyran est totalement hors sol. L’invasion russe procède de contradictions internes, propres au régime russe, avec notamment la contradiction entre les intérêts du complexe militaro-industriel et ceux de l’oligarchie, dans le cadre d’un capitalisme frappé au niveau général par la crise générale.

Si les oligarques étaient en mesure d’accompagner individuellement cette crise de par leur mode de vie individuel décadent et parasitaire dans les hautes sphères bourgeoises internationales, en tant que classe l’oligarchie russe est intrinsèquement lié au complexe militaro-industriel dans le cadre national capitaliste russe, et cet aspect est devenu principal avec la crise générale ouverte en 2020, car la Russie risquait de basculer dans un déclassement significatif.

Si la question de l’OTAN a été sans cesse primordiale dans l’argumentation russe, avec une réelle inquiétude devant la menace de ce bloc militaire à ses frontières, il y a fondamentalement la pression économique énorme exercée par le bloc capitaliste occidental avec la superpuissance impérialiste américaine et les pays de l’Union européenne. Ce bloc a réussi, momentanément, à bloquer les effets immédiats de la crise générale, en multipliant des crédits à très grande échelle. La Russie, de par sa nature économique à la fois bureaucratique et productrice de matières premières, n’était pas en mesure d’accompagner cette initiative capitaliste à grande échelle.

Cependant, l’analyse détaillée des contradictions internes à la Russie reste une tâche à mener et ce n’est pas l’aspect principal ici. En effet, ce qui prime avant tout, c’est que la guerre en Ukraine ouvre la boîte de Pandore des conflits militaires impérialistes directs. Il s’agit là d’un profond renversement, qui a une nature concrète concernant tous les aspects de la vie quotidienne dans les pays impérialistes.

Il faut en effet malheureusement constater que le conflit militaire en Ukraine marque l’émergence de la guerre conventionnelle au 21e siècle. Une fois qu’une telle guerre ouverte a été menée, une autre peut être menée bien plus facilement, du fait de la banalisation de ce phénomène dans les esprits, surtout si c’est présenté comme une fatalité aux yeux des opinions publiques travaillées au corps par les grandes bourgeoisies de chaque pays.

Le militarisme de chaque État va se voir encore plus accentué, encore plus « justifié ». La tendance à la guerre va se systématiser avec encore plus d’agressivité, exigeant une soumission chauvine toujours plus grande et même une mobilisation « patriotique » en ce sens.

Les institutions – de l’École aux syndicats, des services publics aux partis politiques – vont inlassablement contribuer à renforcer cette tendance, à l’inscrire dans le temps, à galvaniser dans le sens du nationalisme.

La question fondamentale qu’il y a ici, c’est de savoir dans quelle mesure il y a une capacité réelle de la part des pays capitalistes avancés à mettre en place une armée de masse, au-delà de l’armée professionnelle en place, et de savoir comment le rapport entre les deux peut se faire.

Le capitalisme est ici déchiré entre sa nature de société de consommation de masse, avec des consommateurs totalement individualisés, différenciés au point de multiplier les marchés différents, et un besoin d’organiser de manière militaire de quoi assurer l’expansion aux dépens des autres puissances, avec des soldats façonnés de manière uniforme, obéissant au doigt et à l’œil.

Il y a ici un aspect très important à prendre en compte, qui tient finalement même à la capacité du régime politique en place à se maintenir.

La crise générale du capitalisme est un défi et les régimes doivent, pour l’assumer, se réimpulser. Sans cela, ils ne sont pas capables d’être au niveau du nouveau contexte. Cela implique un renouvellement du personnel politique, une reconfiguration idéologique avec notamment une modification des partis politiques en place.

C’est un phénomène complexe et contradictoire. Le régime veut se renforcer en se renouvelant, mais en se renouvelant il déchire le tissu social existant au préalable, ce qui laisse des espaces pour l’émergence d’une opposition politique, idéologique, culturelle, sociale.

La marche à la guerre du capitalisme n’est pas une voie tranquille, elle ne peut pas se faire sans conflits tant avec les habitudes prises dans le libéralisme qu’avec des masses toujours plus pressurisées pour payer la facture de la crise et de la militarisation.

Il y a ici un espace nouveau qui doit être compris par les communistes, et pour le comprendre il ne faut pas s’attendre à ce que le niveau de conscience atteigne un réel niveau de manière spontanée.

D’abord, parce que ce n’est jamais le cas, ensuite parce que la question de la rupture est encore plus essentielle dans une société capitaliste qui, même affaiblie dans ses fondements, permet encore un très haut degré de corruption.

On le voit bien avec le déclenchement de la guerre en Ukraine, qui a soulevé le cœur des masses, mais un temps bref seulement, la vie quotidienne capitaliste reprenant quasi immédiatement le dessus.

Nous attirons l’attention sur cette question de l’évaluation du processus de la marche à la guerre, qui est essentielle pour permettre de se placer politiquement de manière adéquate ; les erreurs à ce niveau sont fatales, car en élevant à chaque fois le niveau d’un cran, le capitalisme rend les choses plus difficiles, centralisant le régime et le militarisant.

Ce qui, dialectiquement, implique de calibrer de manière adéquate les propositions politiques communistes. Le grand risque est ici le gauchisme. Plus le capitalisme se centralise, plus il devient fort, mais en même temps il rend toujours plus étroit sa base et par là-même il se fragilise.

Si la situation implique ainsi toujours plus de radicalité, le programme communiste vise pourtant dialectiquement, à court et moyen terme, toujours moins un État socialiste en tant que tel, pour se tourner vers la proposition d’un nouvel État démocratique et populaire, sur une base d’opposition au nationalisme et au militarisme, c’est-à-dire en fin de compte anti-monopoliste.

La question qui se pose avec l’irruption de la guerre comme actualité, ce n’est pas moins que celle de la nature de l’État et de ses orientations. Les impérialistes précipitent les masses dans la guerre au moyen de leurs États, aussi les communistes doivent-ils faire en sorte que les masses génèrent un nouvel État prenant une option entièrement différente.

Ces masses doivent être unies et de par la centralisation des régimes se tournant vers la guerre, il faut un programme répondant dialectiquement à cette centralisation. Il y a donc besoin de la mise en place d’un nouveau régime, démocratique et populaire, privant le pouvoir de la haute bourgeoisie et ses vassaux, en nationalisant les principaux secteurs de l’économie, en formant une armée nouvelle, de type démocratique et populaire, en brisant les idéologies nationaliste et militariste.

Le caractère démocratique et populaire de cet État – et non pas socialiste et ouvrier – tient au fait que la tendance à la guerre va de pair avec une immense décomposition sociale et que, par là-même, seul le front le plus large est en mesure de faire face à un régime précipitant toujours plus le pays dans son ensemble dans le militarisme, le nationalisme, l’aventurisme militaire.

C’est la grande leçon des années 1920 et 1930, avec la systématisation de l’action antifasciste, du Front populaire, comme proposition démocratique anti-monopoliste.

Dans un contexte de fuite en avant d’une société déboussolée, de fascisation, de nationalisme exacerbé, de militarisme se généralisant… la proposition stratégique communiste est sur la défensive, par définition.

La réalité politique, sociale, culturelle, idéologique… ne laisse aucune place aux fantasmes ultra-gauchistes, faux qui plus est car, à une époque de décadence, l’affirmation démocratique et populaire tend par elle-même, par nature, au socialisme, et ce dans un processus ininterrompu, et mondial.

La bataille pour le repartage du monde a en effet un caractère planétaire historique. Au-delà des contingences, des particularités nationales, il ne faut pas perdre de vue que, historiquement, le pendant de la guerre impérialiste, c’est la guerre populaire mondiale.

Cela, les impérialistes s’en doutent bien et c’est aussi leur inquiétude, en plus de leur obsession de repartage du monde. Comme l’a enseigné Gonzalo, le dirigeant du Parti Communiste du Pérou dans la seconde moitié des années 1980 :

« Le Président Mao nous disait : il faut se préparer et se préparer dès maintenant contre une guerre impérialiste et principalement contre une guerre atomique.

Comment allons-nous leur répondre ? Évidemment, seulement avec la guerre populaire, il n’y a pas d’autre forme, voilà le principal.

Les démasquer fait partie d’une campagne de propagande qui montre au monde leurs sinistres et macabres plans d’énorme génocide, mais jamais cela n’arrête une guerre.

Staline l’a dit clairement : ces campagnes n’arrêtent jamais une guerre.

Alors la seule chose à faire, si nous voulons empêcher une guerre, c’est de développer la révolution.

Comme l’enseigne le Président Mao : soit la révolution empêche la guerre mondiale, soit cette dernière attise la révolution. »

Il faut stopper les assassins avant qu’ils passent leurs actions et, si jamais ceux-ci commencent leurs basses œuvres, il faut les combattre dans chaque pays, sans converger avec eux. Cette perspective impose des tâches spécifiques dans chaque pays, mais relève du cadre général de l’internationalisme prolétarien, avec comme perspective la République Socialiste mondiale.

Ce qui signifie : opposer à la guerre impérialiste mondiale la guerre populaire mondiale.

Mars 2022

Parti Communiste de France (marxiste-léniniste-maoïste)

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Politique

PCRF : Russie – Ukraine : A bas les guerres impérialistes !

Une prise de position.

Le Parti Communiste Révolutionnaire de France est issu de la « gauche » du PCF des années 1990.

Russie – Ukraine : A bas les guerres impérialistes !

Depuis des mois, le PCRF alerte sur les conséquences des tensions accrues entre impérialismes (USA, pays de l’UE, Russie, Chine), qui instrumentalisent ou favorisent des conflits locaux dans l’intérêt exclusif de leurs monopoles.

C’est dans ce cadre que, le jeudi 24 février 2022, la Russie a déclenché une guerre contre l’Ukraine, à travers l’entrée de l’armée russe au Nord-Est de ce pays et les bombardements de plusieurs villes ukrainiennes.

Le PCRF condamne cette agression de la Russie capitaliste contre son voisin, et exige l’arrêt total de cette guerre qui a déjà fait de nombreuses victimes parmi les civils.

Rappelons que les tensions entre la Russie et l’Ukraine, soutenue par l’UE et l’OTAN, dont la France fait partie, ont été accentuées par la question du Donbass  : le refus de parvenir à un accord, l’augmentation des bombardements de Donetsk et de Lougansk par Kiev ont conduit à la reconnaissance par les autorités bourgeoises de la Fédération de Russie de ces républiques de l’Est de l’Ukraine, en guerre depuis 8 ans contre le pouvoir fasciste ukrainien issu du coup d’État de 2014, soutenu par la France, l’UE et les États-Unis.

Mais la première cause de ce conflit est l’affrontement inter-impérialiste entre la Russie et les pays occidentaux membres de l’OTAN. Le peuple du Donbass est devenu un otage dans la lutte entre, d’un côté, l’Ukraine nationaliste soutenue par les États-Unis et les pays européens dont la France, et de l’autre côté, la Russie de Poutine qui cherche à faire revenir l’Ukraine dans sa zone d’influence.

Indépendamment des prétextes utilisés par les deux parties, le conflit militaire en Ukraine est le résultat de l’aiguisement de la concurrence entre les deux camps belligérants, principalement axée sur les sphères d’influence, les parts de marché, les matières premières, les plans énergétiques et les voies de transport  ; la situation, les positions des uns et des autres et les contradictions au sein de l’UE ne peuvent se comprendre sans le sujet du gaz russe en Allemagne ou du gaz de schiste états-unien par exemple.

La France est aussi le troisième investisseur en Russie, le premier employeur étranger et joue également sa partition, tandis que sa présence en Mer Noire et en Méditerranée (Grèce, Italie, etc…) s’est récemment renforcée, en concurrence avec la Turquie.
Ces concurrences ne peuvent pas toujours être résolues par des moyens diplomatico-politiques et des compromis fragiles.

La responsabilité de cette guerre est donc partagée entre d’une part les États-Unis, l’OTAN et l’UE qui soutiennent le gouvernement réactionnaire de Kiev, les mécanismes paramilitaires et les groupes fascistes en Ukraine et qui, depuis des années, promeuvent leurs positions (élargissement de l’OTAN aux pays d’Europe orientale, bouclier antimissile, etc.) ; et d’autre part la Russie capitaliste qui promeut ses propres plans d’unification capitaliste des pays de l’ex-URSS et qui, ces dernières années, a procédé à l’annexion de la Crimée à la Fédération de Russie et à la récente reconnaissance de l’ »indépendance » des soi-disant « républiques populaires » de Donetsk et de Louhansk.

C’est la confirmation que la guerre est la continuation de la même politique avec d’autres moyens. C’est la preuve que la guerre impérialiste, ainsi que la mort et la destruction qu’elle provoque, découlent inévitablement de la concurrence capitaliste, de son mode de production. Rappelons que sous le socialisme, contrairement au discours antisoviétique de Poutine du 21 février 2022, les peuples russe et ukrainien vivaient en amitié et prospéraient en paix.

Fort de cette analyse, le PCRF refuse de s’associer à la propagande agressive antirusse et au matraquage médiatique préparant les esprits à la guerre contre la Russie, alors que les forces de l’OTAN, de l’UE, les États-Unis et la France ont une part écrasante de responsabilité dans cette situation. L’envoi et la présence d’un contingent français renforcé (jusqu’à 1000 hommes) en Roumanie doivent être empêchés.

À présent, ce conflit militaire peut mener à une confrontation aux dimensions imprévisibles, d’autant plus qu’elle est liée à une confrontation générale (entre les États-Unis, les pays de l’UE, la Chine, la Russie, etc.) pour la suprématie dans le système impérialiste. Les peuples des pays impliqués seront une fois de plus les victimes, car les répercussions économiques et géopolitiques de ce conflit affectent les peuples du monde entier.

Le PCRF exprime sa solidarité avec les travailleurs du Donbass, de la Russie et de l’Ukraine, qui doivent pouvoir décider, en toute indépendance, notamment à travers leurs luttes, et loin de tous les plans bourgeois et impérialistes, de leur destin en faveur de la paix. Il faut lutter contre le chauvinisme et le nationalisme, contre les pièges d’une confrontation sur des bases ethniques qui masque les véritables causes du conflit.

Face à ce nouveau drame, notre réponse de communistes, en France, est plus que jamais : À bas la guerre impérialiste, qui conduit au massacre de populations, en Ukraine, en Russie et partout dans le monde !

À ce titre, nous appelons les travailleurs de France à lutter contre les plans impérialistes des organisations comme l’OTAN et l’UE, et surtout, contre notre propre impérialisme français et ses ambitions militaristes en Europe et dans le monde.
La lutte contre l’UE et l’OTAN est indissociable de la lutte générale pour le socialisme-communisme en France et dans le monde.

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Politique

Le PCI sur l’impérialisme russe en Ukraine

Une prise de position.

Le Parti communiste international est une organisation se revendiquant de la « gauche italienne » des années 1920, également dénommée « bordiguiste », et se rattachant à l’ultra-gauche.

Dans son affrontement avec l’impérialisme américain et les impérialismes européens, l’impérialisme russe lance ses troupes à la reconquête territoriale de zones stratégiques de l’Ukraine : après la Crimée, le Donbass, puis Odessa ?

Depuis huit ans, des affrontements armés ont lieu en Ukraine dans la région du Donbass, notamment dans les provinces de Lougansk et de Donetsk, entre les séparatistes russophones et l’armée ukrainienne, en dépit des accords de Minsk de 2014 et de Minsk II de 2015, qui ont fait l’objet d’un grand battage médiatique ;  ils impliquaient l’Ukraine, la Russie, l’OSCE, les représentants des deux « républiques populaires » autoproclamées de Lougansk et de Donetsk et, dans les accords de Minsk II, également la France et l’Allemagne. Selon les médias, pas moins de 22 000 personnes sont mortes au cours de ces huit années de guerre de « basse intensité ».

Il était clair dés le début que ces accords n’avaient aucune chance d’être respectés par l’une ou l’autre des parties directement concernées –Ukraine, Russie, séparatistes russophones –, à tel point qu’il a fallu un Minsk II qui n’a pas davantage apporté la paix.

De la part de Kiev, l’engagement de reconnaître aux deux « républiques » de Lougansk et de Donetsk la grande autonomie promise, tout en maintenant une forte présence de sa propre armée, n’a pas été respecté ; de la part de ces deux « républiques », avec derrière elles la Russie en tant que véritable protagoniste, les attaques  contre l’armée ukrainienne, considérée comme «  occupante » de la partie occidentale des provinces de Lougansk et de Donetsk, n’ont jamais cessé.

En réalité, comme le souligne notre prise de position du 25 décembre dernier (cf « Tensions à la frontière ukrainienne : seul le prolétariat peut mettre fin aux affrontements impérialistes », 25/12/2021), la véritable cause de l’affrontement dans le Donbass est à rechercher dans le fait que cette région est absolument stratégique tant pour la Russie que pour l’Ukraine d’un point de vue économique et politique et, du point de vue des contrastes inter-impérialistes, également pour les impérialismes européen et américain.

Elle l’est, en effet, pour l’OTAN et l’Union Européenne, depuis qu’en 1991 – après l’effondrement de l’URSS –   tous les pays qui faisaient partie de l’empire russe s’en sont détachés, devenant indépendants de Moscou.

Mais à l’ère impérialiste, l’indépendance d’un pays par rapport aux autres, et surtout par rapport à l’impérialisme qui le dominait auparavant, reste un désir abstrait. Il y a tellement d’aspects économiques, financiers, politiques et militaires qui déterminent la politique intérieure et extérieure d’un État que celui-ci – surtout s’il se trouve dans une zone géopolitique de grande importance dans les rivalités inter-impérialistes, comme l’Europe de l’Est, est obligé de vendre son « indépendance », et donc son territoire, son économie et son gouvernement, à l’un des pôles impérialistes qui peut le mieux favoriser ses intérêts nationaux ou, au moins, le protéger des convoitises des pays ennemis. Bien entendu, le degré de soumission d’un État à un impérialisme plus puissant dépend d’une série de facteurs politiques et économiques qui varient en fonction des rapports de force entre les différents impérialismes qui dominent le marché international et, par conséquent, le monde, et du degré de faiblesse du pays soumis.

Dans le cas des anciennes républiques « populaires » et « démocratiques » d’Europe de l’Est qui faisaient partie de l’empire russe – et que la contre-révolution stalinienne, déformant totalement le marxisme, présentaient comme « socialistes » – la transformation des satellites de Moscou en satellites de l’Union Européenne et des États-Unis a pris environ quinze ans.

Elle a commencé par l’intégration de l’Allemagne de l’Est dans l’Allemagne de l’Ouest (après la chute du mur de Berlin en 1989) et s’est poursuivie avec la Pologne, la Hongrie, la Tchécoslovaquie (divisée pacifiquement en République tchèque et en Slovaquie), la Bulgarie, les États baltes, etc., tandis que d’autres pays, comme la Biélorussie et l’Ukraine, ont continué à être soumis beaucoup plus directement à une forte influence de Moscou, malgré leur « indépendance ».

Cette longue transmigration a entraîné, outre l’intégration de nombre de ces pays dans l’Union européenne, l’affiliation de beaucoup d’entre eux à l’OTAN (République tchèque, Hongrie, Pologne, Bulgarie, Estonie, Lituanie, Lettonie, Roumanie, Slovaquie).

L’OTAN, l’Alliance Atlantique militaire, a été  fondée en 1949 par les États-Unis et onze autres pays d’Europe occidentale. En 1955, l’Allemagne de l’Ouest adhéra à l’Alliance ; c’est alors que Moscou, voyant les forces militaires de l’OTAN stationnées aux portes de l’Allemagne de l’Est –notoirement le côté le plus stratégique des frontières européennes du fameux « rideau de fer » – s’est empressée d’unir, dans ce qui est devenu le Pacte de Varsovie, les forces armées de l’URSS et des autres pays d’Europe de l’Est qui faisaient partie de ses dominions occidentaux (Allemagne de l’Est, Tchécoslovaquie, Pologne, Hongrie, Roumanie, Bulgarie), constituant ainsi un important rideau défensif contre des attaques terrestres et aériennes tout au long d‘une ligne allant des frontières des États baltes à la mer Noire.    

Avec l’effondrement de l’URSS, le Pacte de Varsovie s’est dissous et le rideau défensif formé par les pays de ce Pacte a disparu ; la grave crise économique et politique connue par  la Russie dans les années 1990 l’a contrainte à se replier à l’intérieur des seules frontières de la Fédération de Russie, en essayant de maintenir et de consolider les liens avec les groupes ethniques russes qui vivaient dans certains pays (pays baltes, Biélorussie, Moldavie, Ukraine).

Il suffit de regarder une carte pour comprendre qu’en étant présente en Biélorussie et en Ukraine, la Russie dispose encore, d’un point de vue militaire, d’un zone  tampon efficace, et d’un point de vue économique, surtout en ce qui concerne l’Ukraine, d’un excellent allié tant pour la production agricole que pour la production industrielle et énergétique.

De toute évidence, Moscou n’a pas vu d’un bon oeil l’inclinaison de l’Ukraine à intégrer l’Union européenne, sans parler de l’OTAN. Tout comme la Maison Blanche n’avait pas du tout apprécié en 1962  l’installation de missiles russes à Cuba, elle n’apprécierait pas du tout l’installation de missiles américains en Ukraine si celle-ci rejoignait l’OTAN. En 1962, l’Amérique menaça de faire la guerre à la Russie, déclenchant ainsi une guerre mondiale ; soixante ans plus tard, en 2022, la Russie, en occupant l’Ukraine, cherche à prévenir l’installation de missiles américains en Ukraine… « pour éviter une guerre mondiale »…  

À l’heure où les pays européens ont montré qu’ils n’avaient pas la capacité, ou l’intérêt, de s’unir politiquement  étant donné la concurrence inter-impérialiste féroce entre eux,  y compris entre l’Allemagne et la France, et à l’heure où même les États-Unis rencontrent de sérieuses difficultés à maintenir leur suprématie politique dans le dit « monde occidental », la Russie ose des opérations qu’elle n’aurait même pas imaginées il y a seulement quinze ans.

Ses interventions en Syrie et en Libye, son « alliance » subtile avec la Turquie, en profitant de l’ambition d’Ankara de se tailler une place parmi les puissances régionales du Moyen-Orient, ainsi que la conduite désastreuse de la guerre américano-européenne en Irak, en Libye, en Syrie et en Afghanistan, signent une série de pas que l’impérialisme russe, historiquement expert à attendre patiemment de se mouvoir (avec le « Général hiver » comme allié supplémentaire), est en train d’accomplir pour récupérer au moins une partie de son ancienne puissance impérialiste.

Mais l’impérialisme n’a de force que s’il repose sur des bases économiques et financières solides. Et l’impérialisme russe ne peut rivaliser en force économique et financière avec l’impérialisme américain. En revanche, il est dotée d’une puissante force militaire, et notamment nucléaire, et c’est cet aspect qui inquiète Washington, Berlin, Paris, Londres et Rome et sur lequel il mise évidemment.

Le territoire russe s’étend de l’Europe à l’Asie ; cette immensité sur deux continents s’est avérée être à la fois une force (en cas d’attaque, par exemple par l’ouest, il est possible de se replier sur un vaste territoire pour réorganiser ses forces et  contre-attaquer), mais aussi une faiblesse (en cas d’attaque des deux côtés, de l’est et de l’ouest, il est beaucoup plus difficile d’organiser la contre-attaque).

Mais occuper la Russie, prendre Moscou (ce qui reviendrait dans le cas français la France à prendre Paris), n’a jamais été une tâche facile ; Napoléon a essayé, l’Empire allemand l’a tenté pendant la première guerre mondiale, l’Allemagne nazie a essayé aussi lors de la deuxième guerre mondiale, mais personne n’y a réussi.

Une seule force a réussi à renverser le pouvoir en Russie, alors centré à Petrograd : la révolution prolétarienne et communiste de 1917 ; cette force représentait le fer de lance de la révolution mondiale qui visait à renverser les pouvoirs bourgeois non seulement en Russie mais aussi à Varsovie, Budapest, Berlin, Vienne et ensuite à Paris, Londres, en vue de la révolution en Orient, en Chine, et dans l’Occident profond, en Amérique.

Ce grand dessein révolutionnaire ne s’est pas réalisé, non seulement parce que les puissances impérialistes européennes et américaines ont résisté et contre-attaqué avec une force décuplée (comme le soutenait Trotsky), mais surtout à cause de l’oeuvre de l’opportunisme réformiste et, plus tard, stalinien, qui, tel un cancer, a débilité le prolétariat, sa lutte et les partis qui étaient censés le guider et le diriger dans tous les pays, jusqu’à les effacer de l’horizon pendant des décennies.

Au cours des cinquante dernières années qui nous séparent de la grande crise mondiale de 1975 et de la fin des grands mouvements anticoloniaux, nous avons assisté à une interminable série de guerres locales, régionales, voire tribales, dans lesquelles les différentes puissances impérialistes ont été constamment impliquées, directement ou indirectement.

Ces guerres ont presque toujours eu lieu à la « périphérie » de l’impérialisme, en Afrique, en Asie, en Amérique latine, dans les territoires où la domination coloniale la plus brutale s’est exercée pendant des siècles, tandis que l’Europe occidentale et l’Amérique apparaissaient comme des lieux où régnait la paix, continuant à faire croire aux prolétaires des métropoles que cette paix dans laquelle ils vivaient était due à la démocratie, à la civilisation moderne et au développement capitaliste.

Mais ce développement, de même qu’il conduisit à la crise mondiale de 1975, déboucha sur  l’effondrement de l’URSS et sur les heurts en Yougoslavie, qui s’est également effondrée sous les coups de la crise économique et de la guerre entre nationalismes retrouvant une force nouvelle : alors, disait-on, la guerre  frappe aux portes de l’Europe – et elle l’a fait pour toute une décennie.

Aujourd’hui, elle frappe à nouveau, toujours aux portes de l’Est, cette fois en Ukraine, mais, contrairement à la décennie yougoslave (1991-2001), aucun impérialisme occidental, pas même les Etats-Unis, n’entend s’impliquer militairement dans la défense de la très sainte souveraineté nationale de Kiev !

La Russie a bien calculé son timing : elle a laissé la porte ouverte aux discussions diplomatiques et, en même temps, elle a massé 170 à 190 mille soldats aux frontières de l’Ukraine, prêts à intervenir – comme l’ont fait à maintes reprises les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne – en tant que « forces d’interposition » ; non pas en tant que forces d’occupation mais en tant que forces militaires défendant  la « souveraineté » des deux républiques autoproclamées, officiellement reconnues quelques jours auparavant par la Douma russe.

Le prétexte de l’attaque militaire de grande ampleur était sur la table ; Poutine n’a eu aucun mal à l’utiliser pour justifier l’intervention militaire, dont il a annoncé les deux objectifs : protéger la population des deux républiques séparatistes du Donbass de la répression ukrainienne, et démilitariser l’Ukraine du pouvoir « nazi » du gouvernement de Kiev.

La réaction américaine s’est réduite à la menace de sanctions, plus dures que celles déjà mises en place en 2014 lors de la prise de la Crimée par la Russie, tant sur le plan économique que financier . Après la rebuffade reçue par Macron et Scholtz, qui s’étaient précipités à Moscou pour dissuader Poutine d’envahir l’Ukraine, l’Union européenne a rejoint Washington : sanctions, sanctions, sanctions.

Les intérêts commerciaux et financiers de l’Allemagne, de l’Italie, de la France, de la Pologne et de beaucoup d’autres pays européens avec la Russie ont un poids important, et pas seulement en ce qui concerne le gaz naturel qui, à travers les nombreux gazoducs existants, arrive en Europe occidentale pour couvrir environ 40% de ses besoins énergétiques : un pourcentage qui ne peut être garanti que par la Russie, et qui pourrait même augmenter lorsque Nord Stream 2, le gazoduc déjà prêt et qui, au fond de la mer Baltique, arrive de la Russie directement en Allemagne sans passer par un pays tiers, commencera à fonctionner. L’Allemagne et l’Italie, les deux principaux pays industriels d’Europe, sont ceux qui dépendent de manière significative du gaz russe.

Si la Russie, en réaction aux lourdes sanctions qui lui sont infligées devait fermer les robinets de gaz à l’Europe, l’Allemagne et l’Italie seraient les pays qui paieraient immédiatement le prix le plus élevé. Bien sûr, la Russie serait également perdante, car elle ne trouverait pas facilement une alternative, pas même avec la Chine, qui dernièrement semble intéressée par le gaz russe. Par conséquent, des sanctions trop lourdes ne seront pas déclenchées de part et d’autre, malgré une pression américaine considérable sur les Européens. Les intérêts en jeu sont trop importants pour les mettre en péril juste pour plaire à Washington…

Tant qu’il s’agit de discussions, aussi dures que l’on veut… et de sanctions qui n’entraînent pas un prix trop élevé à payer, d’accord ; mais s’il s’agit de porter un coup mortel à la reprise économique qui vient de renaître après les années de pandémie…, il n’en n’est pas question, pour l’Allemagne en premier lieu, la seule à pouvoir résister à la pression de Washington et, en même temps, à celle de Moscou.

Par conséquent, l’expédition militaire de Moscou en Ukraine continuera, au milieu des cris et des pleurs de toutes les chancelleries occidentales pour la violation de la souveraineté nationale et de la démocratie; mais les affaires sont les affaires ; en 2014 face à l’intervention militaire russe en Crimée, les sanctions occidentales contre Moscou n’ont arrêté ni l’occupation ni l’annexion; comment pourraient elles arrêter l’occupation militaire russe du Donbass (qui est la région minière la plus importante d’Ukraine), voire la guerre en Ukraine ?

Il est plus probable, étant donné la situation générale actuelle des rapports de force inter-impérialistes, que ce qui s’est en partie produit en Géorgie se reproduise en Ukraine ; à savoir que la Russie 1) empêche le pays d’être affilié à l’OTAN, 2) que la partie du pays habitée par des groupes ethniques russes se détache en une république autonome et serve de tremplin à de futures opérations de plus grande envergure, 3) que les coins que représentent ces zones séparatistes portent également leurs fruits d’un point de vue économique et en termes de voies de communication avec d’autres pays directement contrôlés par le pouvoir russe, 4) qu’ils constitueront un avertissement constant pour les pays voisins de la présence militaire russe, prête à intervenir rapidement pour défendre les frontières sacrées même loin de Moscou, ou pour annexer les territoires lorsque la situation générale semble favorable à une éventuelle annexion.

Il ne faut pas oublier que l’impérialisme ne signifie pas seulement l’économie des monopoles et du capital financier, mais aussi l’occupation et l’annexion de territoires.

Comme nous l’avons écrit dans notre prise de position du 25 décembre : «L’Ukraine est l’un des endroits qui peuvent devenir un foyer de guerre impérialiste lorsque les tensions internationales aiguisées par les crises économiques, pousseront à nouveau les grands impérialismes vers un troisième conflit mondial. Les « nuées » menaçantes ne cessent de s’accumuler, mais nous ne sommes cependant pas encore à la veille d’un tel conflit ; d’ailleurs les futures alliances de guerre ne sont pas encore fixées : la Russie et les Etats-Unis réussiront-ils à s’entendre contre la Chine, ou l’axe russo-chinois contre les Etats-Unis se concrétisera-t-il? »

 Pendant ce temps, la Chine regarde ce qui se passe et enregistre les différentes réactions des impérialistes en lice, dans la position d’un futur protagoniste, désireux de comprendre le type d’attitude et de force de ceux qui pourraient devenir les alliés ou les ennemis de demain. Il ne fait aucun doute qu’à l’heure actuelle, elle souhaite justifier les actions de Moscou en fonction anti-américaine et que demain, après avoir mis la main sur Hong Kong, elle vise à s’emparer du morceau le plus savoureux, constitué par Taïwan (l’île de Formose) que Pékin a toujours considéré comme une partie intégrante de la Chine, soustraite en 1949 à l’unité territoriale nationale par l’impérialisme anglo-américain, avec la Russie à ses côtés.

L’époque impérialiste  est l’époque des guerres permanentes, à différents niveaux, en fonction de l’accumulation des contradictions sociales et de la succession des crises économiques et financières qui la caractérisent. Ce ne sont pas, comme cela ne l’a jamais été, les accords diplomatiques et de « paix » qui suivent les conflits, même les plus dévastateurs, qui empêcheront la course naturelle du capitalisme vers la guerre ; les deux guerres impérialistes mondiales du siècle dernier projettent leur ombre sur la prochaine troisième guerre mondiale vers laquelle se précipitent inexorablement les contrastes inter-impérialistes.

La seule force capable de l’empêcher ou de l’arrêter ne sera jamais bourgeoise et impérialiste, pas même sous sa forme la plus démocratique et « civilisée » ; ce sera la force sociale représentée par la classe ouvrière, par le prolétariat, qui dans le monde entier est contraint aux mêmes conditions salariales et que les mêmes contradictions économiques et sociales poussent à faire de l’antagonisme de classe qui caractérise la société bourgeoise, le ressort d’une lutte non pacifique, non démocratique, non parlementaire, mais de classe: alors la guerre impérialiste se transformera en guerre civile, comme Marx et Engels l’ont affirmé après l’expérience de la Commune de Paris et comme Lénine et l’Internationale Communiste le proclamèrent après la révolution victorieuse d’octobre 1917.

Pour que le prolétariat soit préparé à ce rendez-vous historique avec sa révolution de classe, il doit se débarrasser de l’épaisse couche de légalisme, de pacifisme et de démocratisme dont l’opportunisme collaborationniste l’a revêtu, non pas pour l’émanciper mais pour l’étouffer, l’emprisonnant dans des chaînes encore plus serrées aux besoins exclusifs du capitalisme.

Le pouvoir bourgeois dans tous les pays a fait, fait et fera toujours appel à la patrie, aux valeurs nationales, à la culture et à l’unité nationales, pour lesquelles il oblige et obligera toujours le prolétariat à donner sa sueur et verser son sang en temps de paix comme en temps de guerre.

Aujourd’hui, en dépit des cris de liberté et de souveraineté populaire, c’est le nationalisme pourri grand-russe qui se heurte au nationalisme pourri de l’Ukraine, C’est contre toutes les formes de nationalisme que les prolétaires doivent se battre car le nationalisme est l’un des vecteurs les plus dangereux et les plus efficaces de la division entre eux. L’union des prolétaires ne peut pas se faire sur le terrain de la nation, mais seulement sur le terrain classe, anticapitaliste, antibourgeois et donc internationaliste.

Contre l’embrigadement des prolétaires dans les armées nationales bourgeoises !

Contre l’effusion de sang prolétarien pour faire triompher une bande d’exploiteurs et de tortionnaires contre la bande d’exploiteurs et de tortionnaires adverse ! 

Contre toute forme de concurrence entre prolétaires !

Pour la solidarité de classe entre les prolétaires ukrainiens et russes, pour l’union des prolétaires de toutes les nationalités et ethnies par-dessus les frontières bourgeoises !

Pour la reprise de la lutte de classe menée avec des moyens et des méthodes de classe, pour la défense exclusive des intérêts immédiats et généraux  prolétariens !

Pour la reconstitution du parti de classe, du parti communiste révolutionnaire internationaliste et international !

Parti Communiste International
24 février 2022
www.pcint.org

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Culture

La magnifique film « Le dernier rivage » (1959)

La vie, jusqu’au bout.

Réalisateur américain à l’origine de films à messages selon la terminologie hollywoodienne – lui parlait de « drames lourds » – Stanley Krame a réussi avec Le dernier rivage sorti en 1959 à proposer un film éminemment humain. C’est là une performance particulièrement notable et la profondeur humaine est si palpable que le film n’a eu aucun succès à l’époque, ni même de réelle reconnaissance, et que le public d’aujourd’hui serait incapable de le regarder, par manque de capacité d’attention.

Le film se fonde sur le roman éponyme du romancier britannique Nevil Shute, publié en 1957. La guerre nucléaire a dévasté le monde et l’Australie, dernier pays à l’écart des dégâts et des radiations, attend de savoir si elle sera épargnée ou pas. Commençant de manière naïve, le film plonge rapidement dans la psyché humaine horriblement tourmentée, admirablement bien représenté par Grégory Peck, Fred Astaire, Anthony Perkins, Donna Anderson et une magistrale Ava Gardner, avec à la photographie le très renommé Giuseppe Rotunno.

On n’a donc pas ici la même approche que pour Le jour d’après (1983) et Threads (1984), qui se focalisent de leur côté sur les effets, présentés méthodiquement, de la guerre nucléaire. Le dernier rivage  est un drame qui contourne très largement cela, voire totalement, car il se veut un drame humain en tant que tel, ainsi qu’un avertissement : on est en 1959 seulement.

Et c’est ce côté humain qui a été, à juste titre, considéré comme une menace par la société américaine alors élancé dans l’hégémonie mondiale. Malgré le réalisateur et les acteurs, de grande importance alors, le département de la défense a refusé d’apporter son aide matérielle, contrairement à l’usage. Le sous-marin employé dans le film fut pour cette raison le HMS Andrew, un sous-marin britannique diesel-électrique.

C’est que le film, sans prendre partie formellement, prend partie pour l’humanité et la vie elle-même, en ce sens il fallait clairement qu’il disparaisse des radars alors que l’arme atomique se généralisait.

Le dernier rivage est ainsi un très bon film, dont la mise à l’écart est particulièrement révélatrice de l’époque. Il s’est inséré dans les interstices du cinéma capitaliste alors, une chose encore possible à ce moment-là. Mais il ne pouvait pas être digéré pour autant – sa redécouverte n’en est que plus nécessaire.

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Guerre

L’Union européenne, alignée sur l’OTAN, se pose comme belligérant assumé dans le conflit ukrainien

Les camps se posent pour la généralisation de la guerre.

L’Allemagne était le point de bascule dans l’opposition entre le bloc États-Unis/OTAN/Union européenne et la Russie. Pendant plusieurs jours après le début de l’invasion en Ukraine, ou plutôt plusieurs heures car les choses vont très vite à ce sujet, l’Allemagne tenait relativement comme puissance tampon vis-à-vis de la Russie. Il y avait en jeu notamment la question du gaz, mais il y avait une pression énorme sur l’Allemagne pour qu’elle lève son veto au bannissement des banques russes du système SWIFT.

Le basculement s’est opéré dimanche 27 février de manière radicale. Le gouvernement allemand a annoncé un revirement historique depuis la fin de la seconde guerre mondiale en assumant maintenant de financer une réelle force armée. Ce sont 100 milliards d’euros qui doivent être débloqués immédiatement pour « moderniser » l’armée.

C’est gigantesque, il est question à partir de maintenant d’investir d’année en année plus de 2 % du Produit intérieur brut pour l’Armée. Le chancelier Olaf Scholz a expliqué devant le Parlement fédéral qu’avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie :

« Le monde est entré dans une nouvelle ère. »

Autrement dit, l’Ukraine sert ici de prétexte à une course folle à la guerre et aux postures bellicistes. Le bloc États-Unis/OTAN/Union européenne mène une opération gigantesque et acharnée contre la Russie et ses visées impérialistes et l’Union européenne prend totalement sa part dans cette opération.

Le plan pour l’instant est très simple, il s’agit de tout faire pour que l’Ukraine, et surtout le peuple Ukrainien, serve de chair à canon au nom de l’OTAN et des intérêts des États-Unis. Les États membres de l’Union européenne ont décidé dimanche de débloquer 450 millions d’euros pour acheter des armes et les livrer aux forces armées ukrainiennes.

Le « chef de la diplomatie européenne »Josep Borrell a annoncé pas moins d’un demi-milliard pour pousser les ukrainiens à un bain de sang face à la gigantesque et puissante armée russe :

«Un accord a été trouvé pour fournir des armements à l’armée ukrainienne pour une valeur de 450 millions et des équipements de protection et du carburant pour 50 millions. Tout cela sera couvert par notre Facilité de paix et notre fonds intergouvernemental. C’est la première fois dans l’histoire que nous allons le faire»

450 milions d’euros, c’est à la fois immense, et en même temps rien du tout. Car une guerre, une armée, des livraisons d’armes, l’utilisation d’armes : tout cela ne se décrète pas comme ça au coin d’une table à Bruxelles. Les dirigeants européens se moquent ici totalement du sort des Ukrainiens et de l’Ukraine, que son armée soit désorganisée et corrompue, coupée du peuple, sur une base ultra-nationaliste.

Tout ce qui compte est de faire opposition au concurrent russe, de le déstabiliser, de tenter de lui faire perdre du temps, de prendre l’ascendant sur lui par des moyens économiques et politiques, etc. Peu importe que se soit avec le sang du peuple ukrainien, poussé à un jeu de massacre.

Les masques tombent. L’Union européenne ne fait même pas semblant d’appeler au dialogue, à la diplomatie, à la désescalade militaire : elle assume au contraire la sur-enchère militaire anti-russe.

Il est question d’envoyer directement des avions de combat aux forces armées ukrainiennes. Dans le même temps, il y a une avalanche d’annonce qui sont faites pour bien marquer l’opinion publique et galvaniser un sentiment anti-russe :

– envoi par la Suède de 135 000 rations de terrain, 5000 casques, 5000 boucliers corporels et 5000 armes antichars, alors que le pays avait jusque-là comme doctrines de ne pas soutenir de conflits armés d’une manière ou d’une autre ;

– fermeture de l’espace aérien européen pour l’aviation russe ;

– autorisation par le gouvernement du Danemark de ses citoyens à combattre directement avec l’armée ukrainienne au sein de pseudo « brigades internationales » ;

– bannissement des médias russes Russia Today (RT) et Sputnik ;

– versement immédiat de 110 millions d’euros à l’Ukraine par l’Italie.

Voici également la liste officielle des armes européennes qui auraient déjà été livrées via l’OTAN à l’Ukraine durant le week-end du 26/27 février 2022 :

-1400 lance-roquettes antichar, 500 missiles sol-air Stinger et 9 obusiers par l’Allemagne ;

– 200 Stinger par les Pays bas ;

– 2000 mitrailleuses par la Belgique ;

– des fusils, munitions et équipements par le Portugal ;

– des mitrailleuses, fusils de précisions et munitions par la République tchèque.

Alors que la Russie a placé sa force de dissuasion en état d’alerte, c’est-à-dire qu’elle a rendue plus facilement accessible ses missiles nucléaires, l’Union européenne participe activement à l’escalade meurtrière. Elle est un belligérant assumé dans le conflit ukrainien, se mariant ouvertement à l’OTAN dans le giron la superpuissance américaine.

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Politique

Ukraine : meeting parisien militariste avec Anne Hidalgo, Valérie Pécresse, Bernard-Henri Lévy, François Hollande, le général américain Petraeus…

L’Ukraine est utilisée comme moyen de faire la guerre.

Le Théâtre Antoine à Paris accueille le premier mars 2022 un meeting directement inféodé à la guerre contre la Russie, sous prétexte de l’Ukraine, à l’appel de l’intellectuel pro-américain Bernard-Henri Lévy. Il suffit pour s’en prouver de savoir qu’on y verra le général américain David Petraeus, ancien chef de la coalition dirigée par la superpuissance américaine en Irak, ancien chef de la CIA, spécialiste de la contre-insurrection…

Il y a aussi, on s’en étonnera pas, le président ukrainien issu de la « révolution » de Maidan de 2014  Petro Porochenko, l’opposante biélorusse pro-occidentale Svetlana Tikhanovskaïa, des « dissidents russes anti-Poutine » (une formulation très romantique et sans aucun sens),

Cela a le mérite d’être clair. On y trouvera aussi l’ancien président François Hollande qui n’a cessé ces derniers jours d’appeler à un rapport de force avec la Russie, la candidate du Parti socialiste à la présidentielle (et maire de Paris Anne Hidalgo) qui se pose en fervente partisane de l’OTAN, la candidate des Républicains à la présidentielle Valérie Pécresse, l’ancien ministre de l’Intérieur Christophe Castaner….

Il y aura aussi la grande figure de l’art contemporain Marina Abramovic, la Femen Inna Shevchenko… A quoi il faut ajouter Caroline Fourest, Bernard Kouchner, Marc Lambron, Simon Liberati, Denis Olivennes, Frédéric Beigbeder, Dominique Sopo, Galia Ackerman, Samuel Lejoyeux, Pascal Bruckner, Mike Waltz, Sean Penn…

De manière très choquante, il y aura également le grand-rabbin de France Haim Korsia, alors que le syndicat étudiant UEJF est également participant. Choquant, ça l’est car c’est une tentative de diriger la communauté juive dans une participation militariste, mais ce n’est pas étonnant étant donné que ce communautarisme est dirigé par les bourgeois juifs en faisant un levier pratique pour leurs propres intérêts.

Cela montre bien que la guerre en Ukraine a ouvert une époque où, si on se trompe, ou si on est trompé, on tombe dans la convergence avec l’un des camps s’affrontant dans la bataille pour le repartage du monde. Et pour ne pas se tromper, pour ne pas être trompé, il faut être à la hauteur, il faut voir un poids historique suffisant… Seule la Gauche historique le peut.

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Guerre

Dissuasion nucléaire russe en alerte et débats sans fin sur l’emploi actuel de l’arme atomique

Les capitalistes cherchent une voie pour mener la guerre avec assurance.

Il existe en ce moment une avalanche de propagande et d’intoxication à l’encontre de la Russie et de l’armée russe (qui elle-même ne mentionne qu’un seul mort de son côté) ; pour un peu demain l’armée ukrainienne soutenue par l’Occident unanime est victorieuse au point d’être, à en écouter ces fantasmes, demain aux portes de Moscou. C’est là quelque chose d’inévitable dans une telle guerre et relève d’une véritable machinerie ayant des buts psychologiques directs.

Il en va différemment des incessants débats, des nombreux articles et points de vue concernant une éventuelle confrontation nucléaire. Parce qu’on a là une question qui fera son effet également bien au-delà du conflit en Ukraine. On ne remue pas ce genre de thématique impunément. Ce sont des choses qui restent, qui ouvrent un espace bien particulier, de portée stratégique.

Cela a commencé concrètement dès le début de l’invasion, avec notamment le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, qui a affirmé que le président russe Vladimir Poutine devait « aussi comprendre que l’Alliance atlantique est une alliance nucléaire », ce qui est un avertissement hautement militariste. On se demande même comment il a pu tenir de tels propos sans provoquer un scandale politique général en France. On ne parle pas ici du ministre de la Défense, parlant d’un hypothétique conflit, on parle du chef de la… diplomatie, qui explique que son pays relève d’un bloc prêt à l’emploi de l’arme atomique !

Cela en dit long sur le drame actuel que cela soit passé comme une lettre à la poste, sans provoquer une démission immédiate de la part du ministre. Naturellement, on peut prétendre que ce n’est que de la rhétorique et prendre les choses de haut. Si on prend les choses tels quels, avec rationalité, on se dit que c’est totalement absurde, car on se doute bien que la troisième guerre mondiale version apocalyptique ne va pas se produire dans l’immédiat. On se dit alors que le ministre a fait justement de la diplomatie symbolique, que les médias en font trop, que cette thématique est forcée, par stupidité ou peur illusoire que demain l’armée russe se mette à envahir toute l’Europe.

Bref, on peut considérer cela alors comme une thématique à la fois inévitable et superficielle, étant donné que, de toutes façons, cela n’arrivera pas.

Sauf qu’on parle là d’un thème brûlant. Et que le 27 février 2022 la Russie a mis en état d’alerte sa force de dissuasion nucléaire, après avoir absolument tout vérifié sur ce plan lors de l’exercice Grom 22, quelques jours avant l’invasion. La Russie justifie cela en parlant de l’hostilité de plusieurs pays à son encontre. Et elle ne cesse de vanter son missile hypersonique Kinjal (c’est-à-dire poignard), capable de porter une frappe atomique à 10 000 kilomètre/heure.

De plus, la Biélorussie a tenu un référendum le 26 février 2022, dont le résultat le 27 amène le pays à désormais accepter l’hébergement de missiles atomiques russes. Ce n’est pas anodin !

Alors demandons de manière plus approfondie : pourquoi la thématique nucléaire a-t-elle émergé ? L’une des hypothèses que l’on peut voir, mais il faut un réel débat à ce sujet, tellement c’est essentiel, est qu’il est parlé du nucléaire afin de l’éviter, afin de contourner cette question pour être en mesure de faire la guerre de grande ampleur, sans pour autant que cela bascule forcément dans la guerre nucléaire.

C’est l’hypothèse de l’article « Les stratégies impérialistes de contournement de l’équilibre de la terreur à l’époque de la seconde crise générale du capitalisme » de la revue pdf Crise (n°18, février 2022), qui dit que les grandes puissances sont en train de chercher une voie pour contourner le principe du MAD, la « destruction mutuelle assurée » se produisant mécaniquement dès qu’un camp commence à employer l’arme atomique.

Ce principe bien connu, et présenté dans l’incontournable film Docteur Folamour de Stanley Kubrick, implique qu’aucune puissance nucléaire ne peut se permettre d’attendre de voir les effets d’une attaque atomique, de par le risque de se voir elle-même dépourvue pour une contre-offensive. Dès qu’il y a donc une attaque nucléaire quelle qu’elle soit, la riposte est totale. C’est le fameux « équilibre de la terreur ».

C’est là que, selon l’article, la question ukrainienne devient le pivot d’une tentative de contournement :

« Le problème est simple à saisir : comment mener la bataille pour le repartage du monde si l’on prend en compte le principe du MAD ? La guerre nucléaire apparaît ici comme une épée de Damoclès empêchant tout mouvement.

La question ukrainienne est ici exemplaire de cela. L’impérialisme russe a comme objectif de se renforcer, tout comme la superpuissance américaine. L’impérialisme russe vise l’Ukraine pour se renforcer, la superpuissance américaine également. L’Ukraine n’est pas dans l’OTAN, donc il n’y a pas de risque de guerre nucléaire, cependant une annexion russe de l’Ukraine changerait tout, tout comme une défaite russe dans sa tentative changerait tout.

Mais comment tout peut-il changer si l’environnement, en raison de l’OTAN, relève somme toute du MAD ? Toute agression russe contre un pays de l’OTAN implique immédiatement un haut niveau de conflictualité, et inversement. Toute possibilité d’expansion est bloquée.

En fait, les impérialistes sont coincés, parce qu’ils aimeraient prolonger certaines situations, en profiter pour « déborder » militairement, mais ils ne le peuvent pas. Il a fallu trouver une parade.

C’est là qu’il faut étudier l’asphyxie comme approche de la superpuissance américaine, le délitement comme approche sino-russe. »

Et d’embrayer sur les modes de contournement : les puissances occidentales dominantes veulent profiter de leur hégémonie pour étouffer les concurrents, alors que les challengers veulent désagréger l’ordre mondial. De ce point de vue, on peut voir que c’est très exactement ce qu’a fait la Russie… Et très exactement ce qu’ont fait les puissances occidentales dominantes en réponse.

Ce qui est inquiétant, car l’article conclut en disant que c’est l’ouverture de l’affrontement militaire ouvert, qui trouve une voie pour s’affirmer en démolissant le cadre ouvert à la suite de l’effondrement du bloc soviétique en 1989 et de l’utilisation de la Chine comme usine mondiale. C’est une guerre bloc contre bloc qui s’annonce ici.

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Dépêche

Ukraine : la propagande et l’intox prédominent

Il n’y a désormais plus aucune information fiable au sujet du déroulement de la guerre. La Russie ne fournit strictement aucune information, alors que militairement la ligne de front forme désormais, à quelques kilomètres près, une ligne unique du Sud au Nord en passant par l’Est (où il est attendu que Marioupol tombe pour envahir le reste du Donbass). Elle masque naturellement les événements, parce qu’elle procède à une invasion.

Les pays occidentaux et l’Ukraine déversent quant à eux une propagande exacerbée. L’armée russe aurait des problèmes massifs de logistique, l’armée ukrainienne triompherait et détruirait un matériel russe immense, des soldats russes capituleraient ou même se mutineraient, etc.

Il faut, par là-même, se méfier de tout ce qui est prétendu de part et d’autres. Il ne faut pas accorder sa confiance à ce qui est dit aux informations télévisées, dans les journaux, sur les réseaux sociaux, de la part d’experts (même « bien informés ») ou de gens « sur le terrain ». Ce qui est dit intègre, d’une manière ou d’une autre, une narration élaborée par un camp ou par un autre.

Ce n’est pas là surprenant, bien entendu. Il faut ainsi d’autant plus se tourner vers la substance de la question et étudier notre centaine d’articles à ce sujet depuis avril 2021.

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Politique

Yannick Jadot, l’homme des Américains, va voir sa carrière être propulsée par la guerre en Ukraine

La guerre en Ukraine va en faire un élément-clef de la politique française.

Les rassemblements pour l’Ukraine de par le monde ont été des fiascos complets. Cela confirme que les initiatives ont été fomentées par en haut par les institutions (voir l’article : OPA institutionnelle pro-OTAN réussie sur les appels à la « paix » en Ukraine), et que celles-ci ont tenté l’OPA sur l’écœurement quand à la guerre… Sans que cela réussisse. Heureusement !

Les institutions n’ont aucun relais dans les masses et si celles-ci sont écœurées par la guerre, elles ont assez l’expérience de la lutte des classes pour bien voir qu’il y a un problème. Très bien !

Cependant, cela a justement aussi un sens politique, de par le sens pro-OTAN de ces rassemblements.

En Europe, les mouvements écologistes sont devenus dans la plupart des cas le bras politique de la superpuissance américaine. C’est particulièrement vrai en Allemagne et cela devient le cas en France, où Yannick Jadot, le candidat à la présidentielle d’EELV, est entièrement aligné sur les intérêts de la superpuissance américaine. En ce sens, on peut considérer qu’il va être désormais particulièrement mis en avant, parce que la superpuissance américaine est justement à l’offensive à tous les niveaux en Europe.

Car quelle a été la grande figure du rassemblement parisien en « soutien » à l’Ukraine ? Yannick Jadot. Qu’a-t-il dit ? Qu’il fallait armer les Ukrainiens. Il disait le contraire la veille de l’invasion, mais il y a un changement du tout au tout, allant de paire avec le fait que ce soit précisément lui qui soit mis en avant lors du rassemblement.

Yannick Jadot a également dit que tout était de la faute de Poutine, qui ne serait pas contre l’OTAN, mais contre la démocratie. C’est là exactement le discours américain. Et il a appelé à des sanctions exemplaires contre la Russie, qui devrait être banni d’absolument tout. Là encore, c’est le discours américain.

On peut penser bien entendu à une simple convergence. Cependant, on a Raphaël Glucksmann dans la boucle. C’est tout un symbole étant donné que cette figure politique de la gauche bobo est l’exemple même de la personne au service de la superpuissance américain et de l’OTAN.

Lors du rassemblement parisien pour l’Ukraine le 26 février 2022, Yannick Jadot dit également « Gloire à l’Ukraine et à son peuple ! Слава Україні ! », soit Slava Ukraini, Gloire à l’Ukraine. Un nombre significatif des présents lui répond alors « Heroim slava ! », soit « Gloire aux héros », un slogan repris par la suite encore.

Or, c’est le slogan des fascistes se revendiquant de Stepan Bandera, le chef de file pendant la seconde guerre mondiale de l’armée ukrainienne alliée aux nazis massacrant juifs, polonais, russes, communistes. Cela signifie que le rassemblement a été directement porté par les forces nationalistes ukrainiennes et les institutions ukrainiennes en France. Il ne s’agissait nullement d’un rassemblement démocratique.

Et voici une photo assez exemplaire de ce confusionnisme. On voit au premier plan le drapeau des Brigades Internationales, porté par une personne idéaliste ne comprenant rien au rien… et au fond, le drapeau rouge et noir des fascistes ukrainiens, qu’on pouvait également voir lors des précédents tout petits rassemblements pro-Ukraine à Paris.

Nul hasard à cela, car il ne s’agit pas de sauver l’Ukraine pour Yannick Jadot et pour la superpuissance américaine, mais de défendre le régime ukrainien, pro-occidental et épaulé sur le plan idéologique par tous les courants nationalistes ukrainiens se revendiquant de Stepan Bandera, dont on trouve désormais la figure partout (banderoles, statues, etc.).

En ce sens, il faut considérer que désormais la carrière de Yannick Jadot va être propulsée, car toutes les forces de soutien à la superpuissance américaine vont le soutenir dans la présidentielle, à la fois pour espérer remplacer Emmanuel Macron qui converge seulement, sans être entièrement vassalisé, et sinon au moins pour faire pression sur celui-ci, voire espérer une participation gouvernementale.

Yannick Jadot est, de fait, quelqu’un qui soutient encore plus qu’Emmanuel Macron les réformes sociétales (cannabis, migrants, PMA, LGBTQ, etc.), et il exprime directement le point de vue de l’OTAN comme le montre ses propos au sujet de l’invasion russe. Il est, pour la camp américain, l’homme de la situation.

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Politique

L’Union Communiste Libertaire sur la guerre en Ukraine

Une déclaration signée avec des mouvements libertaires d’autres pays.

La déclaration de l’Union Communiste Libertaire.

« Ukraine : Contre le militarisme et la guerre : pour la lutte auto-organisée et la révolution sociale!

Une proclamation du président russe Vladimir Poutine a donné le feu vert à l’invasion militaire de l’Ukraine par la Russie. Les seuls perdants de la guerre seront la classe ouvrière mondiale, en particulier les prolétaires d’Ukraine et de Russie. Ce sont eux qui sont destinés à servir de chair à canon aux États et aux capitalistes. Il est de notre devoir de bloquer la machine de guerre et de reconstruire les résistances sociales et de classe, avec pour principe directeur la promotion des intérêts et des besoins matériels de notre classe.

Une proclamation du président russe Vladimir Poutine a donné le feu vert à l’invasion militaire de l’Ukraine par la Russie. Poutine affirme que l’acte de guerre de la Russie vise à soutenir la Crimée qu’elle occupe par la Russie et les « républiques populaires » de Donetsk et de Lougansk en Ukraine, face à l’adhésion potentielle de l’Ukraine à l’OTAN, à l’instigation de l’Occident. Mardi 22 février, la Russie a reconnu l’indépendance de ses protectorats informels dans le Donbass, exacerbant les tensions existantes avec l’axe euro-atlantique qui soutient le régime ukrainien.

Il ne faut pas oublier qu’une guerre civile de faible intensité se déroule en Ukraine depuis 2014, lorsque le gouvernement alors pro-russe du président Ianoukovitch a été renversé par une « révolution orange » qui a porté au pouvoir un régime pro-occidental désireux de se ranger du côté de l’axe euro-atlantique. Le soulèvement de Maidan, dont le bloc impérialiste euro-Atlantique a tiré profit, a sorti l’Ukraine de la sphère d’influence de la Russie.

Il a également renforcé l’extrême-droite ukrainienne, qui a obtenu des sièges au parlement et développé des unités paramilitaires qui ont commis des atrocités contre les russophones et les membres des syndicats. Ce régime est reconnu et soutenu financièrement et militairement par les États appartenant à l’Union européenne et à l’OTAN, qui cherchent désormais des solutions diplomatiques pour la prévalence des « valeurs démocratiques occidentales », alors même que des images de croix gammées sur des bâtiments publics ont été divulguées sur les médias sociaux.

La Russie, quant à elle, n’était pas prête dès le départ à perdre son ancrage impérialiste en Ukraine et surtout dans la région de Crimée, quelle que soit la volonté du peuple ukrainien. Le soulèvement de l’Euromaïdan a peut-être débouché sur le régime néoconservateur auquel il a abouti, mais personne ne se fait d’illusion sur le fait que la non-acceptation de ce régime est née du sentiment « antifasciste » de la Russie ou de son « besoin de protéger les citoyens russes ».

Après tout, le régime autoritaire de Poutine en Russie a récompensé les nazis et les fascistes à l’intérieur de son propre pays en emprisonnant et en tuant des antifascistes, alors que les nombreuses interventions de l’impérialisme russe dans les régions de l’ex-URSS n’avaient pas besoin d’une telle justification. La Russie voulait et veut toujours une chose : imposer ses propres conditions dans les antagonismes impérialistes.

Elle ne tolérera pas l’encerclement militaire qu’elle prétend subir de la part de l’OTAN, l’installation d’armes nucléaires à ses portes, l’incitation auprès de l’Ukraine par les puissances occidentales à rejoindre l’OTAN, et la réduction de son contrôle sur l’ancienne périphérie soviétique. Un autre facteur est le nationalisme flagrant au sein de la classe dirigeante russe – l’Ukraine est le pays d’origine de l’État russe (la Rus de Kiev) et la partie orientale de l’Ukraine est habitée par des Ukrainiens russophones.

De l’autre côté, les États-Unis et le camp euro-Atlantique, avec le Royaume-Uni en tête, poussent, en violation des accords internationaux, à l’expansion orientale de l’OTAN, à l’exercice d’une pression économique et énergétique sur la Russie en faveur du gaz naturel liquéfié (GNL) américain et au contrôle de la route commerciale arctique, qui s’ouvre avec la fonte des glaces due à l’effet destructeur du capitalisme sur l’environnement naturel et l’écosystème. Tant la Russie que les États-Unis tentent d’exporter leur crise interne à l’étranger, tout en essayant de provoquer des changements dans la hiérarchie impérialiste mondiale.

La Russie a rassemblé quelques 200 000 soldats à la frontière avec l’Ukraine. L’armée russe pilonne l’ensemble du territoire ukrainien avec des bombardements. Au moment de la rédaction de cette déclaration, elle attaque principalement depuis la Crimée, Lugansk et Kharkiv. Les premières victimes de la guerre impérialiste sont un fait.

On parle déjà de victimes civiles. Le gouvernement ukrainien, qui, ne l’oublions pas, est un amalgame de néolibéraux et de néoconservateurs, a déclaré la loi martiale dans tout le pays. Des unités militaires et paramilitaires empêchent les civils de quitter Kiev afin qu’ils servent de « bouclier » aux bombardements russes. Nous n’en sommes qu’au début des horreurs de la guerre…

Les seuls perdant·es de la guerre seront la classe ouvrière mondiale, en particulier les prolétaires d’Ukraine et de Russie. Ce sont elles et eux qui sont destiné·es à servir de chair à canon aux États et aux capitalistes.

La guerre impérialiste est menée pour le partage des sphères d’influence, des routes énergétiques et le réarrangement du pouvoir géopolitique. Nous n’avons aucun intérêt à nous battre pour les intérêts des puissants, pour les intérêts du capital. De plus, le déclenchement de la guerre devrait entraîner de nouvelles augmentations de prix et une inflation tant pour l’énergie que pour les produits de base, mettant encore plus à mal les poches de ceux qui sont déjà incapables de satisfaire leurs besoins fondamentaux.

Nous ne devons pas oublier que la guerre est une solution du capital pour surmonter les crises structurelles de suraccumulation dont le capitalisme est périodiquement affligé. La destruction du capital fixe (moyens de production) et variable (force de travail) ouvre la voie à la reconstruction et au développement du capitalisme.

Notre devoir révolutionnaire et de classe dicte l’organisation et le renforcement du mouvement internationaliste, anti-guerre et anti-impérialiste de la classe ouvrière. La logique d’un impérialisme plus agressif ou plus progressiste est une logique qui mène à la défaite de la classe ouvrière. Il ne peut y avoir de voie impérialiste favorable au peuple. Les intérêts de la classe ouvrière ne peuvent être identifiés à ceux des capitalistes et des puissances impérialistes.

Le sabotage de la machine de guerre, l’organisation du mouvement anti-guerre de classe et internationaliste et le renforcement des luttes sociales et de classes dans la direction de la révolution sociale mondiale pour la construction d’une société communiste libertaire sont les tâches urgentes et historiques des opprimé·es et des exploité·es partout. Nous ne pouvons et ne devons pas nous contenter d’arrangements médiocres et préjudiciables.

Les travailleur·es, les chômeur·es et les jeunes n’ont aucune raison de partir en guerre pour les intérêts de la classe dominante. Soyons conscient·es de notre position sociale et de nos intérêts de classe.

Que ceux-ci soient les indicateurs de notre attitude et de notre action et non la rhétorique belliqueuse, ordonnée et nationaliste promue par les patrons et les médias de propagande qu’ils contrôlent. Nous ne paierons pas de notre sang la crise du système capitaliste. Nous ne nous entre-tuerons pas avec les pauvres diables des autres pays.

Au contraire, il est de notre devoir de bloquer la machine de guerre et de reconstruire les résistances sociales et de classe, avec pour principe directeur la promotion des intérêts et des besoins matériels de notre classe. Nous organiser massivement dans les formations sociales et militantes de notre classe vers la contre-attaque.

Ce système engendre les guerres et est responsable de la pauvreté, de l’injustice, de l’exploitation et de l’oppression. Il est donc temps de le défier de manière organisée et dynamique, en organisant son renversement à l’échelle internationale.

PAS DE GUERRE MAIS UNE GUERRE DE CLASSE !

NI OTAN NI MOSCOU !

BLOCUS DE CLASSE ET INTERNATIONALISTE DE LA MACHINE DE GUERRE

CONTRE LE MILITARISME ET LA GUERRE : POUR LA LUTTE AUTO-ORGANISÉE ET LA RÉVOLUTION SOCIALE !

Le 25 février 2022,

☆ Alternativa Libertaria (AL/FdCA) – Italie
☆ Roja y Negra – Organisation Politique Anarchiste (Buenos Aires) – Argentine
☆ Vía Libre, Anarchist Group – Colombie
☆ Anarchist Communist Group (ACG) – Grande Bretagne
☆ Anarchist Federation – Grèce
☆ Aotearoa Workers Solidarity Movement (AWSM) – Aotearoa/Nouvelle Zélande
☆ Coordenação Anarquista Brasileira (CAB) – Brésil
☆ Federación Anarquista de Rosario (FAR) – Argentine
☆ Federación Anarquista Uruguaya (FAU) – Uruguay
☆ Embat, Organització Llibertària de Catalunya – Catalogne
☆ Libertäre Aktion (LA) – Suisse
☆ Melbourne Anarchist Communist Group (MACG) – Australie
☆ Organización Anarquista de Córdoba (OAC) – Argentine
☆ Organización Anarquista de Santa Cruz (OASC) – Argentine
☆ Organización Anarquista de Tucuman (OAT) – Argentine
☆ Organisation Socialiste Libertaire (OSL) – Suisse
☆ Union Communiste Libertaire (UCL) – France, Belgique, Suisse« 

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OPA institutionnelle pro-OTAN réussie sur les appels à la « paix » en Ukraine

Ces appels sont des supports directs au militarisme occidental.

L’hôtel de ville parisien aux couleurs de l’Ukraine

Comme nous parlons de la question ukrainienne, en disant que la guerre était inévitable, depuis avril 2021, il y a bien entendu énormément de monde qui s’est tourné vers ce que nous disons avec le déclenchement de l’invasion russe. Ce qui aboutit à un phénomène que nous observons depuis le départ de notre existence chez l’écrasante majorité des gens validant ce que nous disons : ceux-ci reprennent nos idées, voire directement des éléments de langage, tout en passant sous silence leur source d’inspiration et d’intelligence.

Bien loin de nous mettre en rage, cela nous rassure, car être considéré comme trop « brûlant » par des gens s’imaginant très engagés mais pactisant ouvertement avec un monde capitaliste en décrépitude… a cela de fondamentalement correct que cela implique que cette époque n’est pas la nôtre, que nous relevons d’un avenir se produisant inéluctablement à moyen terme.

La guerre en Ukraine en témoigne d’ailleurs parce qu’en faisant les malins dans une telle situation, nos partisans du copié-collé consommateur oublient qu’en ne nous assumant pas, ils n’assument pas la politique et donc convergent avec les institutions et l’OTAN.

Car sans prise de position juste, en effet, on converge directement avec la gigantesque campagne pro-Ukraine des institutions et de l’OTAN. Concrètement, depuis le début de l’invasion russe, les médias reprennent directement à leur compte la propagande américaine au sujet d’un Vladimir Poutine autocrate devenu fou, d’une armée russe composée d’assassins.

Les institutions françaises sont déchaînées dans un soutien symbolique à l’Ukraine. L’application du pass sanitaire TousAntiCovid a un petit drapeau ukrainien, de très nombreuses communes illuminent tel ou tel bâtiment aux couleurs ukrainiennes comme la Tour Eiffel à Paris, la Grande Place à Lille, la fontaine de la place royale à Nantes, l’hôtel de ville de Lyon ; des drapeaux ukrainiens sont hissés tels à la Région Nouvelle-Aquitaine, la mairie de Bordeaux, la façade du Capitole à Toulouse, la mairie de Saint-Brieuc…

On a le même phénomène par exemple pour le Parc du Centenaire à Bruxelles, le Colisée de Rome, la Porte de Brandebourg à Berlin…

En plus de cela, certains candidats à la présidentielle de 2022 font de la surenchère pro-OTAN de manière démesurée : Yannick Jadot, Anne Hidalgo, Christiane Taubira. Une structure comme les Femen, fondées par des Ukrainiennes, s’aligne totalement sur cette perspective pro-Union européenne et pro-OTAN.

Et les appels aux manifestations pour la « paix », y compris du Mouvement pour la paix, ne dénoncent bien évidemment jamais les contradictions entre grandes puissances, appelant à une « paix » qui est en fait directement une défense du statu quo favorable à la superpuissance américaine et l’OTAN, avec toujours une large place pour la dénonciation d’une Russie considérée comme seule agressive, seule fautive.

Il n’y a aucune critique du capitalisme menant à la guerre, absolument rien. Voici l’appel du Mouvement pour la paix du 24 février 2022, qui devrait littéralement s’appeler « Mouvement pour la paix sous l’égide de l’OTAN » vu le contenu, qui accepte l’OTAN en effet aujourd’hui tout en prétendant vouloir qu’elle disparaisse demain. Sauf qu’on est aujourd’hui et pas demain, et qu’il y a une chose qui s’appelle le capitalisme.

« Le Mouvement de la Paix condamne fermement les actes de guerre de la Russie
Et appelle partout à l’action pour dire non à la guerre

Des manifestations étaient déjà proposées dans tout le pays dès le 12 février dernier et le Mouvement de la Paix appelait à des temps forts le samedi 26 février, mais aussi le mercredi 2 mars.

La situation nouvelle les rend indispensables pour crier :

Non à la guerre !

Oui aux solutions non-violentes, politiques, diplomatiques et négociées dans l’esprit de la Charte des Nations Unies et avec les Nations Unies comme cadre privilégié d’élaboration  des solutions politiques et diplomatiques.

Oui à la réduction des dépenses d’armement, à l’élimination des armes de destruction massive et à la mise en œuvre du Traité sur l’Interdiction des Armes Nucléaires (TIAN).

Oui à des négociations entre tous les pays Européens sur les conditions de la paix et d’une sécurité mutuelle en Europe dans l’esprit de l’Acte final de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (dit aussi l’acte final d’Helsinki). Pour une Europe de paix et de coopération, pour un système de sécurité mutuelle en Europe, incluant le retrait de la France de l’OTAN et à terme, la dissolution de l’OTAN.

Partout, multiplions les manifestations pour dire « non à la guerre oui à la négociation » en inscrivant notre action dans les mobilisations en cours à travers l’Europe et dans le monde entier, avec des temps forts : samedi 26 février, mercredi 2 mars et samedi 5 mars 2022.

A Paris, le jeudi 24 février 2022
Le Mouvement de la Paix« 

Nous disons d’autant plus facilement cela que nous prévenons depuis avril 2021 que l’Ukraine va se faire envahir. Toutes ces prises de position à la va-vite, bricolées n’importe comment et présentées comme de grande valeur, sont pathétiques pour qui a analysé les choses avec profondeur.

Il va de soi que nous comprenons, pour autant, les gens qui considèrent comme juste d’aller en toute bonne foi aux rassemblements des samedi 26 février 2022 et dimanche 27 février 2022, à Saint-Étienne, Paris, Nice, Strasbourg, Angers, Toulouse, Nantes, Perpignan, Saint-Nazaire, Bordeaux, Lyon, Cahors, Dieppe, Laval, Le Mans, Lorient et encore d’autres villes.

Cependant, nous disons les choses clairement à ce sujet : objectivement, cela n’aide en rien l’Ukraine et cela ne fait que servir idéologiquement et culturellement le capitalisme en France et l’OTAN comme appareil militaire. L’Ukraine est ici comme la Palestine de l’ultra-gauche : fictive, prétexte à des positionnements artificiels servant un agenda n’ayant rien à voir avec la cause prétendument défendue.

Ce dont a besoin l’Ukraine, c’est d’un soutien à la fondation d’un Mouvement de Libération Nationale s’opposant tant à l’OTAN qu’à la Russie, appelant à former une Ukraine démocratique et populaire. Une tel MLN apparaîtra d’ailleurs inéluctablement, parce que c’est le sens de l’Histoire : les peuples triompheront des hégémonies des grandes puissances en conflit dans la bataille pour le repartage du monde.

Si on nous avait écouté et si on avait reconnu la valeur de notre travail, un espace politique existerait en ce sens. Il n’existe pas : il n’y aura donc pour l’instant que l’extrême-Droite pro-Russie et les libéraux pro-OTAN. Mais l’émergence du troisième camp, celui de la Gauche historique, est inéluctable, et la juste de nos analyses, de nos positions politiques avec leur écho, est le fil rouge de cette émergence.

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Le PRCF sur la situation en Ukraine

La position du Pôle de Renaissance Communiste en France.

Déclaration du secrétariat national du PRCF du 24 février 2022 sur la situation en Ukraine

Depuis la « réunification » allemande, l’auto-dissolution du Traité de Varsovie et la dislocation totalement antidémocratique de l’URSS (1), l’Alliance atlantique, étroitement associée à l’UE, n’a cessé de violer ses engagements envers la Russie postcommuniste issue de la contre-révolution en avançant sans cesse vers l’Est et en pressant la Russie sur ses frontières occidentales et méridionales, voire en soutenant en sous-main des sécessions internes (Tchétchénie).

Les Etats-Unis et leurs vassaux en ont fait autant à l’encontre de la Chine populaire qu’ils menacent jusqu’en Mer de Chine et dont ils encouragent méthodiquement les mouvements séparatistes (Tibet, Hongkong, etc.). En Géorgie, en Ukraine, voire en Biélorussie, les impérialistes euro-atlantiques ont encouragé de prétendues « révolutions » de couleur sans crainte de s’allier à de francs nostalgiques du Troisième Reich. 

C’est donc bien, et de loin, l’OTAN et son appendice européen l’UE, qui, tout en encourageant l’anticommunisme d’Etat dans toute l’UE, spécialement en Europe de l’Est, portent la responsabilité principale et le rôle de pyromane dans ce que le PRCF appelle depuis des années la fascisation de l’Europe et la marche à la troisième guerre impérialiste mondiale.

Le PRCF n’en exige qu’avec plus de force le retrait de la France de l’OTAN, une alliance agressive aux mains de Washington, et de l’Union européenne arrimée à l’OTAN : décidément, l’UE n’a rien de la belle « Europe pacifique » que l’on vante aux enfants dès les bancs de l’école élémentaire et prétendre la réformer du dedans pour en faire une Europe sociale et pacifique n’est qu’un grossier mensonge social-impérialiste (c’est-à-dire, pour parler comme Lénine, « socialiste en paroles, impérialiste en fait »). C’est bel et bien un Empire du grand capital qui, sous la supervision de Washington et sous le pilotage régional de Berlin, ne peut que tendre à s’étendre sans fin vers l’Est.

Le PRCF exige également que la France, renouant avec la doctrine gaulliste initiale d’utilisation de sa force de frappe, déclare clairement que son feu nucléaire ne peut pas servir à autre chose, et en toute dernière instance, qu’à dissuader un ennemi d’envahir le territoire national. Toute autre position signifie prendre le risque d’un anéantissement nucléaire du peuple français.

L’intérêt national de notre pays exige également que notre pays se retire de toutes les frontières russes et qu’il cherche avant tout les voies d’un rétablissement de la paix en Ukraine sur la base des Accords de Minsk, sabotés jusqu’ici par le régime fascisant et grossièrement russophobe de Kiev.

Pour autant, le PRCF rappelle que l’État russe actuel est un État bourgeois, contre-révolutionnaire et capitaliste et que les communistes que nous sommes désapprouvent fermement les propos de Poutine attaquant sans relâche Lénine et les bolcheviks, refusant le principe d’une République soviétique d’Ukraine librement associée à la libre fédération des Républiques soviétiques au sein d’une URSS socialiste et prolétarienne.

Tout en constatant que le régime fascisant et pro-nazi de Kiev est le responsable et l’instigateur unique de l’agression permanente contre les Républiques populaires et ouvrières du Donbass, le PRCF considère comme disproportionnées et inconsidérées les attaques russes visant les installations militaires de Lviv et Kiev.

Loin de rapprocher l’objectif raisonnable d’une Ukraine dénazifiée et démilitarisée jouant le rôle de pont entre l’Occident et la Russie, ce type de comportement ravira les va-t-en-guerre de l’UE et de l’OTAN qui ne sont en rien des « tigres de papier » et dont la nature profondément impérialiste, voire exterministe, constitue un danger permanent de glissement à un conflit mondial exterminateur d’humanité.

Nous restons par ailleurs solidaires des communistes russes qui, tout en restant fidèles à leur patriotisme de toujours, n’en ont pas moins été durement persécutés, sans que quiconque ne s’en émeuve à l’Ouest, lors des dernières élections russes, et des communistes ukrainiens subissant la répression fascisante de la part des nostalgiques du Troisième Reich au pouvoir à Kiev.

Même chose pour les communistes polonais qui s’opposent courageusement au régime clérical-fascisant, va-t-en-guerre et russophobe de Varsovie et qui sont durement persécutés en Pologne.

Plus que jamais, face à l’ignoble propagande de guerre qui déferle, les militants franchement communistes du PRCF resteront fidèles, dans l’unité la plus complète et en faisant bloc avec discipline autour de leur Comité central et de leur secrétariat national, à l’engagement constant du Pôle pour la paix mondiale, pour l’émancipation complète de notre pays de la machine de mort euro-atlantique, et pour la sortie du régime capitaliste dont la restauration paneuropéenne et contre-révolutionnaire en 1989-91, se révèle chaque jour un peu plus comme une catastrophe historique pour l’humanité.

Non, la destruction de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques et de la R.D.A. n’a pas été un grand « bouleversement démocratique », comme osèrent mensongèrement le déclarer les dirigeants révisionnistes de cette époque : cette contre-révolution fut au contraire une énorme épée de Damoclès menaçant en permanence la paix en Europe, le progrès social et la démocratie dans le monde.

Et non, l‘UE arrimée à l’OTAN, ce n’est pas la paix et l’amitié en Europe, c’est à l’inverse la tentation permanente d’une expansion impérialiste vers l’Est, c’est la montée continentale des extrêmes droites, l’effacement politique, diplomatique et militaire continu de la France et le danger permanent d’une guerre nucléaire mondiale pouvant anéantir la France et l’humanité.

Plus que jamais, avec le PRCF, militons pour que la France sorte à temps de l’UE-OTAN et du capitalisme!

En ces jours où va de nouveau retentir l’appel à l’union sacrée belliciste et euro-atlantiste, et où les libertés démocratiques des communistes et autres adversaires des guerres impérialistes seront sans doute mises à mal partout, veillons aussi, à rester fidèles avec sérénité au mot de Jean Jaurès :

« le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ».