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Dépêche Planète et animaux

Venir en aide aux oiseaux

Entre les petits tombés du nid, ceux victimes des feux d’artifice du 14 juillet et plus généralement de la violence des villes, beaucoup de personnes se retrouvent face à un oiseau blessé et démuni. Rappelons ici quelques conseils de base afin de leur venir en aide cet été.

Face à un oiseau à terre, qui semble blessé ou très jeune, la priorité absolue est de le mettre en sécurité : un boîte à chaussure pour les plus petits oiseaux, et plus grand pour les autres, avec es petits trous sur les côtés, suffira pour commencer.

Appelez ensuite un centre de soins à proximité de chez vous afin de savoir s’il est ouvert, et s’il peut prendre en charge l’animal. Il est très important de le déposer dans un centre de soin qui sera en mesure de le soigner et le relâcher dans les meilleures conditions : ne vous improvisez pas soigneur ! Consultez l’annuaire du réseau des centres de soin de la faune sauvage pour en trouver un près de chez vous : reseau-soins-faune-sauvage.com.

Enfin, malgré ces périodes de fortes chaleur : ne mouillez pas l’oiseau et veillez à ce qu’il soit toujours sec! Donnez lui simplement un peu d’eau à boire à la pipette.

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Guerre

Dmitri Medvedev et le « jugement dernier » pour l’Ukraine si elle touche à la Crimée

Le danger est plus que réel.

Dmitri Medvedev était auparavant présenté par les « experts » comme quelqu’un de mesuré ; désormais, il fait figure de tête brûlée du régime russe, par lequel il est de plus en plus mis en avant comme un homme à poigne, une sorte de Vladimir Poutine bis.

Lorsque Vladimir Poutine ne pouvait plus être président, en raison de deux mandats consécutifs, c’est d’ailleurs Dmitri Medvedev qui a servi de président homme de paille de 2008 à 2012. Il a ensuit été à la tête du gouvernement de 2012 à 2020, puis vice-président du Conseil de sécurité de Russie (Vladimir Poutine étant le président). Il est également depuis 2012 à la tête de « Russie unie », le parti présidentiel.

Bref, c’est quelqu’un qui compte dans le régime russe et voici les propos qu’il vient de tenir au sujet de la Crimée, récupérée par la Russie en 2014 au moyen d’un coup de force et d’une annexion aux dépens de l’Ukraine, même si historiquement la Crimée est russe.

« Des clowns sanglants exaltés qui apparaissent périodiquement là-bas [en Ukraine] avec des déclarations essaient également de nous menacer, je veux dire l’attaque contre la Crimée, etc. Si quelque chose comme ça se produit, pour tous, le jour du jugement viendra d’un coup, très vite et durement, il sera très difficile de se cacher. »

Cela fait suite à des propos ininterrompus de la part du régime ukrainien, qui cette dernière semaine explique que la guerre ne cessera pas avant que l’ensemble de l’Ukraine d’avant 2014 ne soit reconquise. Cela va de pair avec un jusqu’au boutisme ultra-nationaliste et belliciste, alors que le régime ukrainien connaît lui-même beaucoup de problèmes internes.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a ainsi limogé la procureure générale Iryna Venediktova et le chef des services de sécurité Ivan Bakanov, dans le cadre d’une grande enquête sur l’influence des réseaux russes. C’est un signe de panique, naturellement, surtout alors qu’Ivan Bakanov est un grand ami du président ukrainien, et ce depuis l’enfance, les deux ayant participé au business des médias avant leur lancée en politique.

C’est que le régime ukrainien est à un moment clef. Sur le terrain, il perd : les opérations russes grignotent toujours plus de territoire, l’armée ukrainienne se délite, la tendance est très mauvaise et dans l’état, l’Ukraine ne passera pas l’hiver en raison du manque de ressources pour se chauffer, voire se nourrir.

Le régime maintient pourtant la fiction d’une vaste contre-offensive, sans cesse repoussée : il a été parlé de l’été, de septembre, possiblement avant la fin de l’année… Mais en pratique ce n’est pas possible.

La raison de cette fiction est l’arrivée de matériel américain, français, allemand… permettant hypothétiquement de neutraliser l’armée russe. On parle ici de lance-roquettes multiples, avec des roquettes extrêmement précises (et extrêmement onéreuses, on parle ici autour de 150 000 dollars la roquette).

Il s’agit des Himars américains (qui sont au nombre de 21 pour l’instant), des CAESAr  français… qui frappent à grande distance, 50-300 km selon le type, puis se déplacent rapidement pour éviter de subir des représailles. C’est là quelque chose de très technique et il est fort probable qu’il y ait sur place du personnel militaire américain, français, allemand, britannique, canadien, etc.

Ces deux dernières semaines, l’armée ukrainienne a pu ainsi détruire chaque jour en moyenne un dépôt de munitions russe.

Pour faire simple, on a ainsi en gros l’armée russe qui bombarde à coups d’obus pas forcément précis, mais faisant masse, avec des stocks immenses, et l’armée ukrainienne qui espère obtenir des lance-roquettes multiples mobiles, de manière suffisante pour renverser la vapeur. Or, même si les pays occidentaux le voulaient, ils ne pourraient pas fournir des centaines de tels armements avec leurs munitions, car ils ne sont pas disponibles.

Ils peuvent cependant en fournir suffisamment pour prolonger la guerre en Ukraine et frapper en Russie même, notamment en Crimée. D’où l’avertissement de Dmitri Medvedev, alors qu’en plus l’Union européenne vient de décider, par une réunion des ministres des Affaires étrangères, de fournir 500 millions d’euros de plus d’armement à l’Ukraine (ce qui fait un total de 2,5 milliards d’euros).

On est ici dans un processus d’escalade : la superpuissance américaine utilise l’Ukraine comme chair à canon, les pays de l’Union européenne acceptent cela car cette institution est désormais pieds et poings liés par rapport à l’OTAN (et ce de manière officielle), la Russie comprend cela comme un vaste défi à ses ambitions impériales.

Vu ainsi, la guerre en Ukraine est partie pour durer… alors que vont s’enchaîner les événements la transformant, inexorablement, de manière prolongée et contradictoire, en troisième guerre mondiale.

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Guerre

Montée explosive des tensions turco-grecques

On va droit à la guerre.

Les événements se précipitent depuis un mois de manière absolument catastrophique. On est dans une accumulation de faits exactement comme avant 1914. Et la journée du 17 juillet 2022 a été marquée par l’arrivée de troupes de part et d’autres, avec construction de tranchées, de part et d’autre de la frontière gréco-turque marquée par le fleuve Maritsa.

Voici un article racontant cette situation saisissante et effroyable, tiré du numéro 21 / juillet 2022 de la revue maoïste Crise (téléchargeable dans son ensemble ici).

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Dépêche

Les juilletistes, le premier parti de France

Sauvons au moins les vacances : tel est le mot d’ordre des Français. S’ils ont bien compris que beaucoup de choses allaient se passer, ils ont considéré que la pandémie étant calmée, il fallait au moins profiter de l’été. Les juilletistes sont ainsi le premier parti de France, représentant le camp de ceux qui ne veulent pas savoir.

Pas savoir ou pas encore savoir ? Là est la grande question et la crise étant profondément contradictoire, cela tire dans tous les sens. On peut penser le lundi que les luttes de classes vont s’imposer et ramener une conscience authentique chez les prolétaires, et trépigner de rage le jeudi devant la passivité totale des gens devant le capitalisme et son mode de vie.

Mais les choses vont vite, très vite, de plus en plus vite. On est à la mi-juillet et déjà l’instabilité internationale s’installe, sans attendre la fin de l’été. L’angoisse vient ronger les esprits sans attendre la fin des vacances des uns et des autres. L’Histoire s’impatiente…

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Guerre

Emmanuel Macron et l’économie de guerre française

Le président français a tracé une perspective lors du discours aux armées.

Emmanuel Macron a lors de son le discours aux armées la veille du 14 juillet ouvertement abordé la question de l’économie de guerre et la forme qu’elle doit prendre. Voici le passage concerné lors de son discours.

« Oui, cette année, la guerre resurgissant à nos portes, à nos frontières, a tout changé. Et elle va nous impliquer de changer encore davantage. Et c’est là-dessus que je voudrais revenir avant de terminer mon propos.

J’ai parlé il y a quelques jours d’économie de guerre.

J’aurai l’occasion de le dire demain à nos compatriotes, plus largement [lors d’une interview plus généraliste en fait à la suite du défilé militaire]. Pour répondre à ce besoin que la Nation va avoir de continuer à s’équiper, parfois d’aider certains de nos amis ou alliés à s’équiper eux-mêmes, nous devons structurer une économie française et européenne dans laquelle les modèles, les rythmes, les standards doivent être envisagés selon, si je puis dire, un solfège différent. 

À cet égard, je veux souligner les avancées européennes considérables de ces dernières années et tout particulièrement de ces derniers mois. Ces avancées, le conflit à l’Est de l’Europe nous condamne à les amplifier et nous le faisons.

Mais nous avons encore du chemin et toute notre base industrielle et technologique de défense, qui est appelée à se transformer et à se recomposer dans une logique de souveraineté y compris européenne, pour réussir à répondre aux besoins de nos forces et trouver les meilleurs compromis va devoir encore accélérer.

J’ai confiance dans nos ingénieurs de l’armement, en nos ingénieurs et techniciens civils, en nos industriels et dans tous leurs salariés, pour mener à bien ces transformations qui sont des investissements pour l’avenir. Nous avons beaucoup fait ces dernières années pour reconstituer nos capacités et rebâtir notre autonomie, lancer des grands programmes européens, aller dans le sens de plus d’innovation.

Mais nous allons devoir investir parfois plus vite, plus fort et les industriels devront répondre à ces besoins. Il faudra changer de paradigme, renverser parfois certaines logiques et considérer que les projets doivent désormais être conduits selon une autre logique. 

Je remercie ici la mobilisation constante, constante, de notre délégué général pour l’armement et de toutes ses équipes qui a su améliorer le MCO [Maintien en condition opérationnelle], les commandes, redéfinir de nouveaux projets de manière remarquable durant ces dernières années.

Mais c’est une nouvelle étape qu’il va nous falloir franchir ensemble. La très grande sophistication et la personnalisation de nos systèmes qui font notre force, notamment à l’export, doivent être évidemment préservées. Mais nous devons aussi voir qu’elles sont parfois causes de délais de développement et de production considérables et que nous avons des impératifs nouveaux auxquels il nous faut faire face.

Reconstituer plus vite et plus fort certains stocks, savoir produire davantage des matériels qui sont adaptés à ce retour de la guerre de haute intensité sur notre sol, réinterroger certains choix d’innovation pour remettre en quelque sorte en équilibre, en tension, des objectifs qui peuvent rentrer en concurrence : l’innovation la plus extrême et les délais, la capacité à les produire en masse le plus vite possible.

C’est pourquoi nous devons à chaque instant garder l’avantage technologique et tactique, tout en sécurisant les chaînes de sous-traitance et les approvisionnements en matières premières et maintenir les compétences nécessaires.

C’est donc un vrai défi stratégique, capacitaire, d’innovation, mais aussi de repenser toute la chaîne et donc de savoir questionner une partie de l’organisation de notre base industrielle et technologique de défense.

Et vous le voyez bien, il nous faut le faire entre Français, mais aussi au niveau européen, car cette capacité à faire plus vite et à garantir notre autonomie stratégique et notre indépendance, suppose aussi sur certains aspects technologiques, qui peuvent d’ailleurs parfois relever de système duaux, impose de raisonner différemment en Européens.

Et qui sur les métaux rares, les gaz rares, certains éléments que nous avions oubliés, supposent de savoir reconquérir des parts de marché et de l’indépendance. Il nous faudra donc savoir basculer dans des logiques de programmes d’urgence, de programmes de résilience et de construction renforcée d’une stratégie d’indépendance. 

Oui, nous devons intégrer l’innovation d’usage issue des forces. Nous devons aller plus vite, simplifier nos processus, parfois aussi nos référentiels.

C’est pourquoi j’ai demandé au ministre des armées de conduire ce chantier avec les industriels, avec l’appui du ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, pour élaborer des propositions qui nous seront soumises à la Première ministre et à moi-même au début de l’automne.

C’est ensemble que nous relèverons le défi de la compétition technologique, de l’innovation et de la souplesse. Et nous le ferons en Européens. C’est aussi pour ça qu’avec force, je me suis battu et je continuerai de me battre pour que les taxonomies européennes puissent nous continuer d’investir dans nos innovations de défense, nos industries de défense.

Parce qu’il y a parfois des esprits étranges qui au moment où on voit la guerre revenir en Europe, s’ingénient à compliquer l’investissement dans les industries de défense en Europe.

Donc, j’assume totalement le fait que les taxonomies doivent nous permettre de consolider nos industriels grands groupes, ETI, PME, start-up, et renforcer les investissements dans ces secteurs en leur donnant de la visibilité. Mais, vous l’avez compris, ce sera une ambition exigeante qui sera portée.

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Guerre

La France soutient militairement de manière massive le régime ukrainien

La France est partie prenante dans la guerre en Ukraine.

Le président français Emmanuel Macron et le ministre des Armées Sébastien Lecornu

La France participe à la guerre en Ukraine, mais ne le dit pas. Ou, du moins, elle le dit uniquement aux cadres des couches dominantes, pour qu’ils comprennent les enjeux, alors que les larges masses sont mises de côté, rendues abruties par la propagande.

Le ministre des Armées Sébastien Lecornu a ainsi accordé une interview au Journal du Dimanche, dont les questions sont elles-mêmes une propagande hallucinée, typique de ce journal depuis quelques années, alors que le ministre est valorisé de manière démesurée : il aurait toujours voulu être ministre des Armées, il est le plus jeune ministre en ce domaine depuis la révolution française, etc.

Dans l’interview, Sébastien Lecornu dit la vérité, à moitié ; il sait à qui il s’adresse, il sait qu’il contribue à former une opinion dominante en faveur de la guerre contre la Russie. On est là dans le bellicisme de A à Z, mais de manière feutrée.

« Des soldats ukrainiens seront-ils présents sur les Champs-Élysées ?
Non. En revanche, des armées de pays d’Europe de l’Est et de l’Otan seront là. Bien sûr, la guerre en Ukraine va occuper une large place.

À ce sujet, la poussée russe dans le Donbass vous inquiète-t-elle ?
La ligne de front bouge lentement, mais elle bouge. Les dernières semaines montrent que cette guerre s’installe dans la durée. Se pose alors la question des profondeurs stratégiques des deux parties, c’est-à-dire leur capacité à se régénérer pour tenir.

Celle de la Russie est importante. Celle de l’Ukraine, c’est désormais nous, les Alliés de l’Otan et les Européens, qui l’incarnons. On a beaucoup parlé du courage des combattants ukrainiens. Il est évidemment à saluer. Désormais, c’est notre solidarité qui permet aux Ukrainiens de tenir.

​Mais eux vous réclament davantage d’armes lourdes…
Beaucoup de moyens de défense leur ont été donnés et nous allons avec nos partenaires continuer à le faire. Nous aidons l’Ukraine à se défendre pour retrouver l’intégrité de ses frontières. Aider l’Ukraine, ce n’est pas être cobelligérant. Nous faisons attention à ne pas trop en dire sur nos livraisons d’armes.

​Pourquoi ce manque de transparence ?
Nous préférons faire que dire. C’est cela qui aide opérationnellement l’armée ukrainienne.

​La France a livré pour 160 millions d’euros d’équipements, bien moins que la Pologne ou la Norvège. Pourquoi ?
Déjà, ces chiffres sont faux. Le montant est significativement plus élevé. Ces livraisons ne sont pas une course à l’échalote entre alliés. Tout dépend aussi de l’avantage stratégique que ces armes offrent, de la régularité des livraisons, de la formation qui permet aux soldats ukrainiens de s’en servir, etc. C’est ce que nous avons fait avec les douze canons Caesar que nous avons livrés auxquels vont s’ajouter très prochainement six autres.

​​Le chef d’état-major poursuit-il le dialogue avec son homologue russe ?
Nous ne sommes pas en guerre avec la Russie. Oui, il y a des échanges entre responsables civils ou militaires, le fil ne saurait être totalement coupé avec Moscou. La France tient son rôle de puissance d’équilibre. L’Ukraine a besoin que nous puissions jouer ce rôle.

​Les Ukrainiens ont beaucoup de mal à comprendre ce discours…
C’est normal humainement. Si j’étais à leur place, j’aurais beaucoup de mal à le comprendre. Si la Russie ne peut, ni ne doit, gagner cette guerre, elle continuera à être un grand pays aux portes de l’Europe ! Nous devons donc assurer une sécurité collective sur le long terme. C’est notre rôle. Les décisions prises ne doivent pas nous affaiblir. Cela vaut aussi pour ce que nous livrons à l’Ukraine. Il faut être en capacité de régénérer ce que nous donnons. »

Le ministre assume deux choses : d’une part que la France est partie prenante dans le conflit en soutenant massivement l’armée ukrainienne, sans dire publiquement dans quelle mesure, de l’autre que la France veut jouer le rôle de grande puissance et être au premier rang lorsqu’il faudra, la victoire ukrainienne étant attendue, faire plier la Russie.

C’est là une logique de guerre, ni plus ni moins. Et c’est caractéristique de la chose : en faisant des hypothèses optimistes pour ne pas dire triomphalistes, les bourgeoisies nous précipitent dans les imbroglios du conflit pour le repartage du monde. C’est la marche inexorable à la guerre.

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Guerre

L’objectif occidental est de dépecer la Russie

C’est le grand repartage qui est visé.

Si la Russie a des visées impériales, les autres grandes puissances en ont tout aussi et l’un de leurs objectifs est justement de dépecer la Russie. Lech Walesa, la grande figure de l’opposition ouvrière et malheureusement catholique à la domination russe dans le cadre de l’URSS comme superpuissance des années 1980, a ainsi tenu les propos suivants sur LCI :

« On compte 60 peuples qui ont été annexés comme les Ukrainiens aujourd’hui. Il faudrait soulever ces peuples qui ont été annexés par la Russie (…). Il faut soit changer le système politique de la Russie, soit la ramener à une population de moins de 50 millions d’habitants. »

C’est un discours qu’on trouve de manière récurrente depuis plusieurs mois déjà, y compris avant l’invasion. Voici une carte qu’on peut trouver ici ou là, parmi beaucoup d’autres.

Source wikipédia

Il n’est pas étonnant que Lech Walesa exprime ce point de vue car son opposition à la Russie hégémonique s’est alignée, depuis le départ, sur le nationalisme polonais et le Vatican. Ce sont deux forces qui aimeraient réduire la Russie à une « Moscovie » afin de pouvoir dominer dans la région. Il faut rappeler ici que la Pologne catholique a été jusqu’à Moscou au début du 17e siècle, alors qu’elle était une très grande puissance, puis les choses se sont totalement inversées en faveur de la Russie.

Le discours ukrainien depuis plusieurs mois consiste également à vouloir réduire la Russie à une Moscovie. Et ces nationalismes polonais et ukrainien convergent avec les objectifs de la superpuissance américaine de manière ouverte. Lech Walesa a pu ainsi expliquer sur LCI que :

« On doit comprendre que l’Occident développe son pouvoir par l’OTAN, par l’UE, en s’élargissant mais c’est par voie démocratique. La Russie le fait par la violence. »

Cet objectif de dépecer la Russie est au cœur de l’initiative de l’OTAN, parce que sinon il serait impossible d’obtenir l’unité de pays aux intérêts divergents. La prise de contrôle de la Russie est l’objectif avoué du Royaume-Uni, qui est d’une agressivité totalement folle : il est peu présent dans la région et a tout à gagner. Le port d’Odessa est son objectif principal.

L’Allemagne, très présente quant à elle dans la région, n’a pu être poussée dans le soutien à l’Ukraine, et encore avec difficulté, que par une proposition justement de s’élargir à l’Est, aux dépens de la Russie : sans cet objectif, elle a tout à perdre, car elle gagnait énormément d’un statu quo.

La France est entre les deux, et elle penche du côté où elle a le plus à gagner, et verrait bien la Russie perdre maintenant qu’elle s’en est retirée et qu’elle a perdu toutes ses positions là-bas.

Il est en fin de compte considéré que le gâteau russe est tellement grand qu’il satisfera bien tout le monde, au moins pour un temps. Si cela rate par contre et que la Russie gagne, les contradictions entre grandes puissances vont alors devenir très rapidement explosives.

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Restructurations économiques

Brexit à la française : « Cinq plans pour reconstruire la souveraineté économique »

C’est un rapport de la commission des affaires économiques du Sénat.

Le 8 juillet 2022, le sénateur socialiste Franck Montaugé a été nommé par le président du Sénat au  Conseil Supérieur de l’Énergie, qui comme son nom l’indique est une interface entre l’Etat et le secteur de l’énergie. C’est tout à fait symbolique de comment le haut personnel institutionnel fonctionne toujours dans la convergence avec les orientations du capitalisme. En effet, Franck Montaugé avait deux jours auparavant rendu public un document de la commission des affaires économiques du Sénat dont il fait partie avec Amel Gacquerre et Sophie Primas.

Et ce document est littéralement un plan pour un Brexit à la française !

On ne doit pas s’étonner de la présence d’un sénateur socialiste, de sa participation à un tel projet. L’Etat est façonné par le capitalisme et il sert de grand accompagnateur aux tendances de fond. Comme le mouvement général est d’aller à la guerre, tout le monde suit.

D’ailleurs, si l’on prend ces trois principaux membres de la commission (la quarantaine d’autres sénateurs servant de support technique), on peut voir qu’en plus d’un socialiste, on a Sophie Primas qui relève de la Droite traditionnelle avec Les Républicains – elle est d’ailleurs élue dans les Yvelines, un bastion des cadres d’entreprise – et Amel Gacquerre, une centriste.

C’est l’union « Gauche » – Centre – Droite. Et le plus édifiant ici, c’est qu’Amel Gacquerre, qui relève des ultras-modernistes du capitalisme, est élue… dans le Pas-de-Calais. Le Pas-de-Calais, qui devrait être le bastion de la Gauche historique ! C’est dire le problème qu’on a avec des masses passives laissant de tels gens s’installer, se former, faire des propositions pour réimpulser le capitalisme…

On a là une faillite historique et on va le payer très cher.

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Réflexions

La question prégnante de l’effondrement de la superpuissance américaine

Rater son positionnement, c’est aider le fascisme.

Mettons de côté les stupidités anarchistes et trotskistes comme quoi le fascisme ce serait des gangsters racistes faisant un hold up sur l’État et regardons les choses avec réalisme. Le fascisme, c’est une remise en ordre de marche de la société pour aller à la guerre. C’est un mouvement qui correspond au repli de chaque capitalisme sur sa base nationale, afin d’être en position de force dans la bataille pour le repartage du monde.

Eh bien c’est là que la question américaine prend une place capitale, et c’est là que va se jouer, pratiquement, la question de savoir si c’est le Fascisme qui va prendre le dessus, ou bien le Socialisme. Pourquoi cela ? Pour la simple raison que la superpuissance américaine est le capitalisme dominant depuis 1918.

Elle a été l’initiatrice de la société de consommation, d’un mode de vie de dimension civilisationnelle. Elle est la première puissance économique mondiale, sa monnaie est centrale dans le capitalisme mondial, son armée est de très loin la plus puissante au monde.

Seulement, la superpuissance américaine périclite. Le capitalisme est en crise, la compétition s’exacerbe donc jusqu’à aller dans le sens de la guerre. Chaque pays va procéder à son propre BREXIT – l’invasion de l’Ukraine, c’est le Brexit à la russe – et il va y avoir de multiples options idéologiques pour se prétendre le meilleur choix pour le pays.

Or, comme le capitalisme américain est hégémonique mais en crise, parce que l’ensemble du capitalisme est en crise, il y a des courants qui prônent le découplage par rapport à lui. Aujourd’hui, ces courants sont insignifiants et même Eric Zemmour, qui n’allait pas loin du tout sur cette ligne, s’est fait écraser sur le plan des idées au moment de la présidentielle 2022.

Seulement, si la Russie gagne en Ukraine – ce qu’elle est en train de faire – ces courants vont prétendre avoir obtenu une grande légitimité. Ils vont dire : regardez, la globalisation recule, le monde devient multipolaire, il faut être de la partie. La Chine devient incontournable, la Russie est inébranlable, et il y a l’Inde, le Brésil, l’Iran… Et ils prôneront une option « nationale-révolutionnaire », qui va servir de levier à la mise en place de l’idéologie fasciste en tant que telle.

Ce qui est terrible sur le plan des idées si on comprend ça, c’est qu’on voit très bien comment La France insoumise sème des graines dans cette direction, tout comme la mouvance issue de la « gauche » du PCF, à quoi il faut ajouter la scène « anti-vax » convergeant avec une extrême-Droite antisémite et complotiste qui s’imagine qu’une oligarchie décide du sort du monde.

Autrement dit, tout cela forme quelque chose qui ne ressemble à rien aujourd’hui, mais qui peut demain former l’ossature d’une approche générale permettant un élan politique dans une situation de crise. C’est d’ailleurs très exactement comme cela que le nazisme allemand est apparu du jour au lendemain sur la scène politique allemande. Il a été une synthèse de multiples initiatives délirantes et marginales, finissant par former une proposition d’orientation qui a obtenu l’accord du grand capital allemand et s’est mis au service de ce dernier.

C’est la raison pour laquelle écraser sur le plan des idées et de la culture ces tenants de l’option « nationale-révolutionnaire » (plus ou moins élaborée) est essentielle. Il faut être au premier rang de la dénonciation de la superpuissance américaine, mais pas pour faire de l’anti-américanisme, pour expliquer que c’est le mode de vie capitaliste qui a fait son temps, qu’il ne s’agit pas de remplacer une puissance hégémonique par une autre – car un monde « multipolaire » n’existe pas de par le côté inégal du développement capitaliste et de chaque puissance. L’heure est à une humanité unifiée, au Socialisme comme nouvelle civilisation.

C’est en ce sens, et cela a déjà été souligné, que nos articles sur l’Ukraine – qui annonçaient la guerre plusieurs mois avant qu’elle ne se déclenche – sont une arme politique antifasciste du plus haut degré. Ils sont la preuve que les partisans de la Gauche historique n’ont pas pris le train en marche, contrairement aux autres. Ils sont la preuve que les événements ont été compris et prévus. Ils sont la preuve de la justesse de la vision du monde qui affirme que l’avenir appartient au drapeau rouge.

C’est en ce sens que nous insistons sur la question des mentalités, du mode de vie, notamment par rapport à la question animale. Cette question est la grande frontière, elle délimite parfaitement qui relève de l’avenir et qui relève du passé. C’est la ligne de démarcation qui nous sépare des beaufs et des turbocapitalistes, ces indifférents et ces hyper-consommateurs aveugles.

L’effondrement de la superpuissance américaine peut aboutir à sa grande victoire sur son challenger chinois, sa grande défaite face à ce dernier – mais historiquement ce qui va advenir inévitablement c’est l’effacement du capitalisme et de ses valeurs pour faire la place au Socialisme !

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Politique

Départ d’une partie de Génération-s à EELV

La déchéance touche à sa fin.

Lorsque Génération-s a été mis en place par Benoît Hamon, l’idée était de reconstruire à Gauche en profitant de la mouvance socialiste pour développer des idées partant de la base. Lors de la journée de fondation à Vincennes, en banlieue parisienne, en juillet 2017, les gens autour de Benoît Hamon n’ont rien proposé : ils ont demandé aux gens ce qu’ils pensaient, ce qu’ils souhaitaient.

Malheureusement, de par la composante sociale des gens autour de Benoît Hamon (et de lui-même), cela s’est transformé en une sorte de petit carriérisme bourgeois sans envergure. Benoît Hamon lui-même abandonnait le mouvement en mai 2019, devenant candidat aux régionales de 2021 pour Europe Ecologie Les Verts pour rejoindre dans la foulée une entreprise visant les migrants à fort potentiel entrepreneurial.

Génération-s s’était entre-temps mis dans l’orbite d’Europe Ecologie Les Verts – il s’agit des mêmes bobos – avant qu’une partie pousse justement la logique jusqu’au bout, comme l’explique cette tribune en ce début juillet 2022.

Génération-s aurait pu être la critique de gauche de l’échec historique du Parti socialiste, cela aurait été une critique par la droite… EELV est désormais entièrement pro-OTAN en effet, rejoindre un tel mouvement en ce moment n’est même pas de la capitulation par rapport aux valeurs de gauche, c’est carrément aller aider la superpuissance américaine dans l’installation de forces lui étant asservies sur le plan des valeurs et des propositions.

Idéologiquement c’est d’ailleurs la tentative de former un Parti Démocrate à l’américaine, en mode Europe fédérale, écriture inclusive et LGBT, modernisation du capitalisme et neutralisation sociale – pacificatrice des contradictions, etc. Ces gens se disent de « gauche » mais leur modèle c’est le centrisme historique ayant existé en France dans les années 1950, en mode pro Union européenne inféodée aux États-Unis, modernisation et accompagnement social de celle-ci. Ignoble !

« Pelouse de Reuilly. 1er juillet 2017. Des personnes aux parcours politiques variés se retrouvent à l’invitation de Benoît Hamon. Elles sont nombreuses. Certaines sont socialistes, écœurées par le quinquennat Hollande qui vient de s’achever. D’autres sont écologistes et ont fait le pari courageux d’un rassemblement autour d’un candidat et d’un projet qui, pour la première fois, portent les questions environnementales et sociales ensemble avec la même ambition.

Nombre n’ont eu jusqu’alors aucun attachement partisan mais ont répondu à l’élan démocratique issu d’une primaire ouverte à laquelle des millions de Françaises et Français ont participé, partageant l’espoir d’une candidature audacieuse portant un projet de profonde transformation de la société et répondant aux enjeux réels de notre pays par des mesures innovantes : revenu universel, lutte contre les perturbateurs endocriniens et la taxe robot notamment. 

Elles ont en commun d’avoir voulu créer un futur désirable pour la France. Un futur désirable offrant un horizon de sortie de la société de consommation vorace et mortifère qui accumule toujours plus de profits en exploitant les ressources de la Terre et la force humaine de travail.

Un futur désirable dont l’étendard est celui du revenu universel, incarnant la sortie de la pauvreté, un revenu digne tout au long de la vie, une aspiration à retrouver du sens en mettant le travail à sa juste place et en reprenant le pouvoir sur notre vie et notre rapport au temps. Surtout, il permet d’envisager les mutations profondes que nécessite la transition écologique et à la rendre acceptable pour l’immense majorité d’entre nous.

Une grande partie des participantes et participants de la pelouse de Reuilly ont traduit cette histoire dans une aventure un peu folle : celle de créer un nouveau parti politique à partir de rien, ou plutôt à partir d’un projet ayant structuré le débat public le temps d’une présidentielle et du rêve puissant d’unir les familles issues de la gauche et de l’écologie. 

Un peu partout en France et au-delà. Juillet 2022 

Cinq ans ont passé depuis la pelouse de Reuilly. Cinq ans d’un quinquennat dévastateur pour les droits sociaux et les pratiques démocratiques de notre pays.

Cinq années durant lesquelles les conséquences du réchauffement climatique sont devenues plus visibles et fréquentes. Mais si le consensus est réel sur l’enjeu climatique, la bataille commence seulement sur la manière de conduire et de financer la transition écologique. Nous proposions par le revenu universel d’instaurer un nouveau droit social permettant d’affronter les crises. La COVID-19 avec la mise en place du « Quoi qu’il en coûte » a balayé les critiques le qualifiant d’utopique. Mais un autre projet, théorisant la croissance verte comme réponse à tous les maux, a été choisi.

Nous sommes conscient.e.s qu’il est plus facile d’adhérer à un projet promettant de ne pas changer, de ne pas faire d’effort et de garder coûte que coûte les repères du modèle productiviste. C’est vrai pour la minorité qui a accumulé assez de richesses pour faire face aux crises à venir. C’est faux pour celles et ceux qui ont vu leur pouvoir de vivre s’amoindrir depuis de nombreux mois et qui sont les premières victimes du réchauffement climatique. 

Alors, notre premier défi est de convaincre que la majorité d’entre nous vivra mieux dans une société de la sobriété, adaptant son modèle économique au fait que les ressources sont limitées et que nous avons atteint ces limites. Cela pose avec une acuité nouvelle la question de la répartition juste des fruits de l’exploitation de ces ressources.

Tout au long de ces 5 dernières années, nous avons œuvré à incarner ce trait d’union entre les combats de la gauche et des écologistes, pour finalement voir aboutir l’accord historique de la NUPES pour les élections législatives. Nous avons pris acte de la demande des électrices et électeurs de voir notre camp se rassembler.

Nous avons mis notre énergie à ce que cette union s’incarne dans des campagnes communes permettant de susciter le plus d’espoir possible. Nous y avons vu les prémices d’un nouveau cycle : celui de la recomposition du camp progressiste après dix ans de décomposition et d’essoufflement lié à la démultiplication des partis du camp du progrès. 

Les défis que notre camp social a à affronter sont tels que nous avons besoin d’une force politique regroupant des milliers de personnes, dont la vitalité démocratique repose sur la qualité de son débat politique, dont les membres impulsent de nouvelles solidarités à l’image des coopératives. 

Aujourd’hui, il ne reste pas grand chose à Génération.s de l’élan de 2017. Pas de campagne depuis 2 ans pour convaincre de la nécessaire sobriété et du revenu universel. Une inconstance stratégique, avec la mise à mal du rassemblement autour du pôle écologiste au moment de l’accord pour les législatives; une orientation pourtant approuvée massivement par les militant-es pendant la dernière convention.

Moteurs pour faire vivre le pôle écologiste dans leurs territoires, les militantes et militants de Génération.s ont été laissé.es dans l’incompréhension totale face à cette décision. Dans le même temps, l’absence de souffle démocratique, des instances ne parvenant pas à répondre à l’aspiration originelle de promouvoir la diversité et la formation militante, ont conduit à de nombreux découragements. 

Génération.s est devenu trop étroit, dénué de projet politique distinctif, et ne parvient plus à justifier de son utilité à terme. Pour notre part, nous souhaitons continuer à marcher sur nos deux jambes que sont : la justice sociale et la réponse au défi climatique.

Or, ce projet politique existe et nous y avons toute notre place : c’est celui de l’écologie politique porté au sein d’EELV. Nous l’avons suffisamment appris, construit et partagé à leurs côtés depuis deux ans en menant des campagnes communes à toutes les échelles locales et nationales. 

Construire la suite : au sein d’EELV 

Nous savons qu’au sein d’EELV nous pourrons porter les idées que nous avons défendues à Génération.s. Nous nous engagerons pour une écologie populaire, tournée vers les personnes précaires, premières victimes de la crise climatique.

Nous construirons le renouveau démocratique pour rajeunir nos institutions et mettre les habitantes et les habitants au cœur des décisions qui les concernent. Nous nous battrons pour l’équité territoriale afin d’offrir dans les quartiers populaires et dans les milieux ruraux une autre voie que celles de l’abstention, du rejet de la politique ou de la haine portée par l’extrême-droite.

Nous militerons pour une nouvelle Europe fédérale qui remet l’humain au cœur de son projet politique, en première ligne de la lutte contre le réchauffement climatique, avec la primauté du principe de solidarité et un fédéralisme du mieux-disant écologique, social et démocratique. Nous défendrons également la mise en place d’un Revenu Universel d’Existence, pierre angulaire de la prise en compte des enjeux nouveaux du XXIème Siècle.

Alors, cinq ans plus tard, nous militant.es, élu.es, responsables politiques issu.es de Génération.s soufflons une dernière fois les bougies de notre engagement dans ce parti. En rejoignant EELV, nous partons pour une aventure nouvelle, riches de rencontres, riches d’une expérience démocratique, riches d’une conscience plus aiguisée que l’écologie politique est l’alternative au libéralisme. 

Nous partons aussi en gardant l’espoir porté au sein du pôle écologiste : celui de devenir une force partisane offrant de nouvelles perspectives pour l’écologie politique. C’est pourquoi nous décidons d’accompagner et de rejoindre la dynamique initiée par EELV, celle d’un dépassement et d’une refondation avec l’ambition de défendre une société plus juste, plus respectueuse et portant un véritable projet d’avenir. »

Les premiers signataires : 

Ameris Amblard 

Pierre-Yvain Arnaud

Maxime Auger

Françoise Benaïm 

Sabrina Benmokhtar

Setni Baro

Alain Blanc

Alice Bosler

Sophie Boussemart

Nicolas Braemer

Maïtena Bru

Ghislain Cabayot

Gaëlle Capitaine

Jean-Michel Mischa Cazeaux

Sandrine Charnoz

Amélie Cohen-Langlais 

Emmanuelle Cretin-Magand

Marianne Cuoq

Tanguy Dassonville

Elliot de Faramond

Joséphine Delpeyrat

Danielle Depierre-Martin

Chérif Diallo

Sylvie Dumas

Gérald Elbaze

Thomas Franck 

Nicolas Garcia

Julie Godichaud

Dominique Guillou

Loreleï Guys

Popée Guys

Reine Guys

Denis Haudebault 

Frédéric Hocquard   

Sylvain Indjic   

Mathieu Kerbouche

Ronan Kerguiduff

Arthur Lacour

Sébastien Lagrave

Marie-Charlotte Latour

Clarisse Leclair

Jean Mariaud

Nathalie Maquoi

Laila Megharbi

Marc Mejean 

Félix Mésonnier

Marthe Nagels

Patrick Nana

Stéphane Pfeiffer

Agathe Pigneux

Sylvie Poupon

Bastien Recher

Michaël Ristic

Lucile Robert

Marie-Dorothée Schmidt

Pascale Seux

Fausto Sinigaglia

Laura Slimani

Guy Tabacchi

Jean-Daniel Thumser

Anaïs Touzet

Laurent Touzet

Arthur Wolff

Dan Zisso

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Restructurations économiques

La renationalisation d’EDF par Emmanuel Macron

C’est le début du Brexit à la française.

La crise commencée en 2020 a tout chamboulé. Hier, on voulait se passer des énergies fossiles, désormais l’Union européenne considère que l’énergie atomique et le gaz sont écologiques. Hier, on voulait privatiser à tour de bras afin de contribuer à la mondialisation, désormais on se replie sur le capitalisme national pour être au taquet dans la bataille du repartage du monde.

Le 6 juillet 2022, le Premier ministre Élisabeth Borne, qui rappelons le ne dispose pas d’une majorité pour appliquer ses mesures, a annoncé la renationalisation d’EDF, qui appartient à l’État à 84% mais dispose d’une structure très compliquée, à quoi s’ajoutent 96 milliards de dettes, 12 réacteurs nucléaires arrêtés pour corrosion sur 56, etc.

Comme c’est toutefois un mastodonte de la production électrique mondiale, le capitalisme français se précipite pour le revaloriser… C’est le début du Brexit à la française. C’est le début d’un mouvement de repli national du capitalisme français, afin de disposer d’une base la plus solide possible pour faire face aux chocs des affrontements mondiaux.

Élisabeth Borne a d’ailleurs directement abordé cette question de la souveraineté :

« Nous devons assurer notre souveraineté face aux conséquences de la guerre et aux défis colossaux à venir. Nous devons prendre des décisions, que, sur ces bancs mêmes, d’autres ont pu prendre avant nous, dans une période de l’histoire où le pays devait aussi gagner la bataille de l’énergie et de la production. »

On voit déjà tous les nationalistes de gauche, PCF en tête, se précipiter pour saluer la mesure. Pas seulement eux d’ailleurs, car il s’agit de relancer le parc nucléaire français, ce qui va amener un engouement impérial à la française, une grande mobilisation pour un « renouveau » français. Le nationalisme est à l’ordre du jour, le nationalisme « impérial », à la BREXIT ou à l’opération spéciale russe, qui amène à revenir sur ses « fondamentaux » pour disposer de suffisamment de force de frappe dans la bataille pour le repartage du monde.

Vu comment également Europe Écologie Les Verts est désormais entièrement pro-OTAN, il n’y aura rien à attendre de ce côté là niveau anti-nucléaire. En fait, il n’y a même rien à attendre de personne : à moins que le prolétariat ne se ressaisisse, s’organise et assume la lutte de classes, toute les restructurations capitalistes vont passer comme une lettre à la poste.

La renationalisation annoncée d’EDF montre en tout cas bien qu’on a totalement changé d’époque. Emmanuel Macron le libéral qui renforce le rôle de l’État, et il aura l’appui de la CGT très clairement, cela en dit long sur la situation. Et cette tendance à « l’unité nationale » va se renforcer toujours plus. Comme au Royaume-Uni et en Russie, malheur à qui ne soutient pas les plans impériaux !

En ce sens, la renationalisation complète d’EDF est un pas vers la guerre. C’est l’annonce faite à la société qu’il va falloir être unifiée pour insérer le capitalisme français dans l’affrontement mondial. La France se lance elle aussi et il faut s’attendre à d’autres mesures de la même ampleur !

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Guerre

La Finlande et la Suède lancent leur adhésion à l’OTAN, l’Allemagne se lance

Les trente pays membres doivent valider leur candidature.

Le 4 juillet 2022, des négociations ou plus exactement de pseudos-négociations ont eu lieu entre l’OTAN, supervisé par sa secrétaire générale adjointe pour les affaires politiques et la politique de sécurité, l’Allemande Bettina Cadenbach, et le ministre finlandais des Affaires étrangères, Pekka Haavisto, le ministre finlandais de la Défense, Antti Kaikkonen, la ministre suédoise des Affaires étrangères, Ann Linde.

Puis, le 5 juillet 2022, les demandes formelles d’adhésion ont été formellement acceptées, la Turquie ayant accepté ces demandes en l’échange d’une cessation des interventions nordiques dans sa zone d’intérêt, l’accord ayant été mis en place sous la forme d’un memorandum. Il y aura notamment 73 personnes désignées comme terroristes par la Turquie qui seront expulsés pour être jugés par elle.

Désormais, les trente pays membres de l’OTAN doivent chacun donner leur accord pour les deux adhésions, ce qui ne sera qu’une formalité. La Finlande deviendra alors une nouvelle ligne de front où l’affrontement ne pourra qu’être cataclysmique. Cela ne dérange naturellement pas la superpuissance américaine qui réussit ici son coup de transformer le continent en poudrière.

Il est vrai que, de toutes façons, la Finlande et la Suède étaient déjà enserrées dans l’OTAN ; en ce sens, l’intégration militaire des armées des deux pays dans les protocoles d’OTAN ne sera qu’une formalité, car c’était déjà le cas. La non-appartenance de ces deux pays à l’OTAN était une fiction à la fois diplomatique et pour l’opinion publique intérieure. Personne de sérieux ne peut être dupe à ce sujet.

Juste au même moment, à l’occasion de son centième jour de commandement de la marine allemande, le vice amiral Jan Christian Kaack a affirmé que :

« De mon point de vue, la mise en place à court terme d’une expansion efficace de l’arsenal naval dans la région de la mer Baltique est l’étape décisive et nécessaire pour améliorer la disponibilité opérationnelle de la flotte à long terme et à l’avenir. »

Cela signifie que l’Allemagne reprend ses ambitions impériales, la Baltique étant sa zone traditionnelle d’influence historiquement. On est là dans une véritable mobilisation qui ne vise pas autre chose que la guerre pour le repartage du monde. Il est considéré qu’une alliance générale peut permettre de faire tomber la Russie, et si l’Allemagne a hésité au départ, désormais elle se lance de toutes ses forces. La guerre germano-russe, impossible encore à imaginer il y a six mois, de par l’espoir allemand d’un bloc Paris-Berlin-Moscou pour tirer son épingle du jeu, apparaît désormais comme inévitable.

On nage en plein cauchemar et chaque poussée de fièvre s’accompagne désormais immédiatement d’une autre poussée, le tout formant une vaste vague nous conduisant à la guerre, le tout s’entremêlant. Le capitalisme n’a pas du tout de compréhension de ce qu’il fait, mais il avance inexorablement vers la guerre, irrésistiblement attiré vers elle en raison du besoin des grandes puissances de procéder en leur faveur à une redivision du monde.

Il faut néanmoins voir comment vont réagir les masses finlandaise et suédoise, car il existe dans ces deux pays une immense tradition ouvrière. Elle est bien entendu terriblement affaiblie comme partout dans le monde, elle n’en reste pas moins bien présente. Il est vrai également que le nationalisme est omniprésent dans ces deux pays, ayant contaminé l’ensemble des gens, même si souvent sous une forme allégée dans la forme.

Ces deux pays vont en tout cas connaître d’immenses bouleversements à court terme, car ils sont en première ligne dans le prochain conflit contre la Russie. Il faut que le militarisme se systématise – il est vrai que la Suède a réinstauré le service militaire en 2018 déjà, alors que la Finlande est une armée se voulant ancrée dans la population : le pays a moins de six millions d’habitants mais 1,2 million de réservistes, soit autant que la Russie.

Tout cela met d’autant plus la Russie sous pression… renforçant l’engrenage devenant inarrêtable à moins d’un bouleversement dont on ne voit nullement l’horizon. La bataille contre la guerre va être difficile et il faudra pourtant bien la gagner !

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Société

Si vous ne craignez pas une guerre nucléaire…

C’est que vous n’êtes pas réalistes !

L’utilisation des armes nucléaires apparaît comme très lointaine pour les gens, pour deux raisons. La première, c’est qu’elle n’a pas été utilisée depuis longtemps, depuis la deuxième guerre mondiale avec la superpuissance américaine au Japon. On se dit donc que cela ne sera plus jamais utilisé. La seconde, c’est que les gens pensent qu’on en reste à « l’équilibre de la terreur » et que personne n’utiliserait une bombe nucléaire car les répliques seraient telles que ce serait la fin du monde.

Cette conception est dépassée. Prenons un exemple parlant. Vladimir Poutine a dit le 25 juin 2022 que :

« En Europe, les Américains ont 200 armes nucléaires tactiques, dans six pays européens. Pour leur utilisation éventuelle, 257 avions ont été préparés, non seulement américains mais aussi appartenant aux pays que j’ai mentionnés. »

C’est quelque chose de vrai et que personne ne sait pratiquement. En plus de la France qui a la bombe nucléaire et en contrôle l’utilisation, il existe des bombes nucléaires dans des pays de l’Union Européenne, sous contrôle américain. On en trouve ainsi en Allemagne, en Belgique, en Italie et aux Pays-Bas (ainsi qu’en Turquie et au Royaume-Uni).

Et ce sont des bombes nucléaires tactiques, de petite échelle. On parle ici de destruction relativement circonscrite, permettant par exemple de détruire toute une armée sur une petite zone (voir l’article La menace nucléaire (tactique) française sur la Russie de mars 2022 expliquant ce principe).

De telles armes sont la base d’une escalade militaire sans pareil. Et la Russie, dont l’utilisation d’armes tactiques n’est pas au programme à part comme dernier recours, s’aligne sur cette escalade, parce qu’elle compte « maintenir son rang ».

En fait, l’existence même de bombes nucléaires tactiques est la base d’une escalade d’un côté, et un contournement de « l’équilibre de la terreur » de l’autre. Il n’y aura pas de guerre nucléaire mondiale immédiate si une bombe nucléaire détruisant 4 km2 est lancée d’un côté et de l’autre. Mais c’est un puissant moyen d’aller dans le sens de cette guerre nucléaire mondiale à moyen terme, alors qu’auparavant le risque était bien trop grand.

On commence par lancer une telle bombe, puis une seconde, puis une troisième… puis c’est l’engrenage et la catastrophe complète.

Dans une telle situation, les gens qui pensent en France à leur retraite tranquille sont sur la planète Mars. Les enjeux sont immenses et qui s’imagine s’en sortir à l’écart du reste du monde est hors sol. Car on parle de la possibilité même de vivre un avenir qui ne soit pas terrifiant. Il suffit de voir les films extrêmement difficiles Threads, Le jour d’après et Le dernier rivage pour comprendre que les survivants d’une guerre nucléaire vivraient d’incroyables souffrances pendant plusieurs générations.

La question est désormais collective. Elle concerne l’humanité toute entière. Les questions du réchauffement climatique, du rapport aux animaux, de la pollution… également d’ailleurs. Tout cela devient de plus en plus incontournable. Le repli individuel est une illusion qui conduit à un cul-de-sac complet, à la dépression et au nihilisme.

Si vous ne craignez pas une guerre nucléaire, c’est que vous n’êtes pas réalistes. Pour l’instant, on s’y précipite, parce que cela fera partie de la guerre mondiale qui a déjà commencé, en février 2022. Le désastre est prévu : il faut maintenant l’empêcher !

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Guerre

La chute de Lyssytchansk et la « République populaire de Louhansk »

C’est une seconde défaite majeure pour le régime ukrainien après Marioupol.

C’est de manière très baroque que l’armée russe a célébré l’arrivée jusqu’à l’hôtel de ville de Lyssytchansk. Les soldats tchétchènes ont lancé des « Allah Akhbar », alors qu’était hissé le drapeau de la victoire soviétique sur le nazisme, et bien entendu également celui de la « République populaire de Louhansk », qui a désormais pratiquement obtenu l’ensemble du territoire qu’elle revendiquait.

Pour le régime ukrainien, c’est une débâcle et le rapport de l’armée ukrainienne a tout simplement « oublié » de parler de Lyssytchansk. Voici une carte des opérations et il faut se rappeler de deux choses : tout d’abord l’armée ukrainienne est numériquement plus nombreuse que l’armée russe depuis le lancement de « l’opération spéciale » en février 2022, ensuite le cœur de l’armée ukrainienne se situe au Donbass. Une défaite dans la zone marquerait la déroute de l’armée ukrainienne.

Toute la partie bleue sur la carte ci-dessus consiste en un territoire revendiqué par la « République populaire de Donetzk ». On est comme on le voit encore loin du compte, mais voici une autre carte pour comprendre l’importance de Lyssytchansk (en rose sur la carte), qui se situait juste en face de Severodonetzk et qui est désormais à la fois encerclée par l’armée russe, ainsi que prise par celle-ci dans sa majorité.

Comme on le voit c’était un très important verrou pour bloquer la prise du Donbass dans son ensemble. Une percée russe démantèlerait le noyau dur de l’armée ukrainienne et unifierait le front offensif russe.

Tout cela montre en tout cas très bien que l’armée russe ne pouvait pas, comme le prétendent les médias occidentaux, battre l’armée ukrainienne en trois jours et elle ne l’a jamais pensé. L’offensive de Kiev, qui n’a pas eu de réussite, visait à éviter justement d’avoir cet affrontement long et sanglant. Et, de par la situation, les affrontements vont durer au moins tout l’été, l’objectif russe central restant de toutes façons Odessa. On va directement à un découpage en trois du pays, rendu « inévitable » de par la crise économique mondiale et les contradictions entre puissances s’aiguisant au point de diviser le bloc occidental.

C’est du moins ce qu’espère la Russie et il y a ici beaucoup de réalisme. L’idée de Vladimir Poutine était qu’en tirant la première, la Russie se placerait avec avantage dans le repartage du monde. Jusque-là le pari est relativement réussi ; c’est si l’on veut un Brexit à la russe.

Et si cela marche aussi, c’est par la folie nationaliste et belliciste du régime ukrainien. Il n’y a vraiment rien à sauver chez lui et il est en train d’entraîner la nation ukrainienne dans un effondrement généralisé. C’est littéralement le suicide d’une nation, à la fois anesthésiée et hypnotisée, sans aucune conscience historique de la situation.

Mais le même sort n’attend-il pas les Français, qui ne comprennent rien à la situation…? Il suffit de voir le congrès de l’OTAN qui vient de se tenir à Madrid : il est historique et dramatique par l’annonce prochaine de 300 000 soldats dans la « force de réaction » de l’OTAN… Et pourtant, absolument personne n’en parle. Tout le monde préfère rester dans sa bulle consommatrice, avec éventuellement des revendications « sociales »…

On est comme avant 1914, avec des zombies allant à guerre mondiale.

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Guerre

La décision d’affrontement du sommet historique de l’OTAN à Madrid

L’armée de l’OTAN doit disposer de plus de 300 000 soldats en Europe.

Tout ce qui a été décidé au sommet de l’OTAN à Madrid les 29-30 juin 2022 avait été annoncé juste auparavant, néanmoins un élément est ressorti qui a rendu les diplomates chinois plein de rage : la Chine est présentée comme relevant d’un « défi systémique » pour les intérêts de l’Union européenne. C’est là une intéressante manière de voir les choses puisque cela permet de transformer l’alliance transatlantique en bloc devant épauler la superpuissance américaine dans la zone indo-pacifique. Rappelons qu’étaient également présents au sommet les représentants de l’Australie, du Japon, de la Nouvelle-Zélande et de la République de Corée.

Emmanuel Macron s’est empressé, lors de la conférence de presse qui a suivi, d’expliquer que l’OTAN n’était pas en guerre. C’est totalement vain de par l’ampleur du soutien financier et militaire fourni à l’Ukraine et de par la décision d’organiser à court terme une armée de l’OTAN de 300 000 soldats en Europe. C’est le nombre qu’il faut pour une guerre conventionnelle avec la Russie.

Le compte twitter du président de la république a également publié une image montrant la présence de l’armée française sur le flanc Est, ce qui montre le sens de l’engagement belliciste. Dans la version anglaise, cela donne même le « front de l’Est » ! Mais l’OTAN n’est pas en guerre, pas du tout !

Mais de toutes façons, Emmanuel Macron n’a plus vraiment son mot à dire au sens strict, puisque c’est maintenant la superpuissance américaine qui décide de la stratégie française. La France reste un pays capitaliste indépendant, avec sa propre armée, mais stratégiquement, elle a été satellisée. Ses intérêts, lorsqu’ils existent en particulier, doivent forcément se situer dans la perspective des intérêts américains en général.

C’est pour cela d’ailleurs que personne à gauche en France ne parle du sommet de l’OTAN. Il y a des protestations à l’intérieur du capitalisme français, dans le cadre qu’il impose. Mais il n’y a pas de remise en cause générale, d’envergure historique. Sinon il serait bien vu que la contestation « à la française » est insignifiante par rapport à ce qui se déroule réellement. La société française va se voir précipiter dans la guerre et s’en étonner comme en 1914 !

Encore est-il que le sommet de l’OTAN impose une accélération puisque pour arriver à une armée de 300 000 soldats, il faut des efforts colossaux. La superpuissance américaine compte bien que l’Union européenne, désormais alignée sur l’OTAN à 100%, finance tout le projet ou du moins une très grande partie. Il faut donc mobiliser, aligner les opinions, les préparer au conflit, etc. Cela promet une sacrée ambiance bien délétère dans les prochains mois !

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Guerre

Sommet historique de l’OTAN à Madrid

L’OTAN se prépare à la guerre.

Mercredi 29 juin 2022 s’est tenu à Madrid un sommet de l’OTAN qui a une portée historique. Le sommet se déroule en deux jours, mais tout a été dit lors du premier, pour un jalon évident sur la terrifiante route menant à la 3e guerre mondiale qui se dessine sous nos yeux. Voici, pour y voir clair et de la manière la plus simple possible, un résumé en six point de la journée.

1.

La Finlande et la Suède ont participé à toutes les réunions et ont été officiellement invitées à rejoindre l’alliance militaire, qui va donc s’élargir vers le nord de l’Europe, contre la Russie.

2.

Les États-Unis affirment leur domination de l’alliance militaire et la vassalisation de l’Europe sur le plan militaire. Le président américain a annoncé un nouveau centre de commandement permanent en Pologne, un renforcement de la présence militaire américaine en Allemagne, en Italie et en Roumanie, l’arrivée de deux nouveaux escadrons de F-35 (unités d’avions de chasse) au Royaume-Uni et de deux nouveaux destroyers (navire contre-torpilleur) en Espagne. Il a dit faire la promesse de défendre « chaque pouce » (chaque mètre carré) du territoire européen.

Il n’est plus question d’aucune autonomie stratégique européenne et les ambitions du président français Emmanuel Macron (et de l’Allemagne) d’une force militaire européenne sont mortes et enterrées.

3.

Le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg a réaffirmé le soutien indéfectible de l’alliance militaire à l’Ukraine. De nouvelles livraisons d’armes, de véhicules blindés, de moyens médicaux, de moyens de communication, et de moyens de défense ont été annoncés.

Le président du régime ukrainien Vladimir Zelensky était invité en visioconférence. Il a réclamé la livraison de beaucoup plus d’équipements modernes pour « [briser] la prépondérance de l’artillerie russe », ainsi qu’un soutien financier de 5 milliards de dollars par mois.

4.

Le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg a confirmé le renforcement de la « posture stratégique » de l’alliance militaire en portant celle-ci à 300 000 hommes, en « haut niveau de préparation ». Ce sont des troupes militaires fournies par les différents pays de l’alliance, qui doivent pouvoir être mobilisées instantanément et pour le compte exclusif de l’OTAN qui en assure le commandement.

5.

Les chefs d’État et de gouvernement des pays de l’OTAN ont approuvé le nouveau concept stratégique de l’OTAN qui fixe les priorités, les tâches fondamentales et les stratégies de l’alliance militaire pour les dix prochaines années. Il est considéré comme le deuxième document le plus important pour l’OTAN et consiste en la définition de la situation mondiale actuelle et détermine l’orientation politique et militaire de l’alliance.

Il est considéré qu’il faut augmenter les dépenses militaires et qu’il « ne faut pas écarter la possibilité d’une attaque contre l’intégrité territoriale ou l’intégrité d’un allié ». C’est une manière hypocrite d’annoncer le futur conflit conventionnel en Europe.

6.

La superpuissance chinoise est officiellement définie par ce document comme une puissance ennemie, ainsi que le présente le communiqué officiel de l’OTAN du mercredi 29 juin :

« Dans ce document, la Russie est définie comme « la menace la plus importante et la plus directe » pour la sécurité des Alliés, et la question de la Chine est abordée pour la première fois, au travers des défis que Pékin fait peser sur la sécurité, les intérêts et les valeurs de l’Alliance. »

La zone indo-pacifique est au cœur de la bataille pour le repartage du monde avec la concurrence entre les superpuissances américaine et chinoise. Dans ce cadre, l’Australie, le Japon, la Nouvelle-Zélande et la République de Corée étaient invités et ont participé pour la première fois à un sommet de l’OTAN !

Le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg a d’ailleurs déclaré :

« Nous assistons à un resserrement du partenariat stratégique entre Moscou et Pékin. Et le fait que la Chine s’affirme de plus en plus et s’appuie sur des politiques de coercition a des conséquences pour la sécurité des Alliés et de leurs partenaires ».

Le capitalisme en crise veut se refaire une santé en démolissant la Russie et en cassant la Chine. La superpuissance américaine est au cœur de l’opération. Et seules les masses se soulevant peuvent empêcher la guerre à venir.

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Dépêche Planète et animaux

Le site d’adoption Seconde chance

Fondé en 2007, le site Seconde chance est devenu incontournable, parce qu’il a su se positionner comme intermédiaire efficace avec les refuges. On peut en effet indiquer l’espèce animale qu’on souhaite adopter, sa région, son département, et on obtient alors les photos des animaux avec une petite présentation de l’animal et les conditions d’adoption. Répondant à une exigence grand public (avec donc des exigences en termes de « goût »), le moteur de recherche permet également de préciser l’âge, le pelage, la couleur, la taille de l’animal.

Les animaux à adopter dont on parle peuvent être très différents puisque, outre les chats et les chiens, on a également les lapins, les rongeurs, des animaux de ferme, les chevaux et des reptiles. Cela fait que concrètement, quiconque veut adopter un animal peut le faire très facilement ; c’est un argument important pour convaincre les gens qui voudraient malheureusement acheter dans les infâmes commerces d’animaux et à qui il faut montrer que leur attitude est fondamentalement incorrecte.

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Guerre

Jens Stoltenberg annonce la mise en place d’une puissante armée de l’OTAN en Europe

Le camp de la guerre met en place son projet.

La superpuissance américaine décide, l’OTAN applique. Le sommet de l’OTAN n’a lieu que le 29 juin 2022, mais le secrétaire de l’OTAN Jens Stoltenberg en a déjà révélé le contenu, à proprement parler hallucinant. Les mesures annoncées consistent en effet en la mise en place en Europe d’une armée conventionnelle pour affronter la Russie. La Chine est également présentée comme l’ennemie suivant.

2% du PIB pour l’armée dans chaque pays est considéré comme le minimum. Et pour parfaire ce décorum belliciste, le président ukrainien Volodymyr Zelensky participera au sommet de l’OTAN.

Voici ce que Jens Stoltenberg a expliqué le 27 juin lors d’une conférence de presse :

Bon après-midi.

Notre sommet de l’OTAN à Madrid cette semaine sera transformateur. Avec de nombreuses décisions importantes. Y compris sur un nouveau concept stratégique pour une nouvelle réalité de sécurité. Un changement fondamental dans la dissuasion et la défense de l’OTAN. Et un soutien à l’Ukraine maintenant et pour l’avenir.

Notre nouveau Concept nous guidera dans une ère de concurrence stratégique. J’espère qu’il indiquera clairement que les Alliés considèrent la Russie comme la menace la plus importante et la plus directe pour notre sécurité.

Il s’adressera à la Chine pour la première fois. Et les défis que Pékin pose à notre sécurité, nos intérêts et nos valeurs.

Il couvrira également notre approche évolutive face à un certain nombre d’autres menaces et défis. Y compris le terrorisme, le cyber et l’hybride.

Au Sommet, nous renforcerons nos défenses avancées. Nous renforcerons nos groupements tactiques dans la partie orientale de l’Alliance jusqu’au niveau des brigades. Nous transformerons la Force de réaction de l’OTAN.

Et augmenteront le nombre de nos forces à haut niveau de préparation.

À bien plus de 300 000.

Nous allons également donner un puissant élan à notre capacité à nous renforcer en cas de crise et de conflit. Y compris avec davantage d’équipements prépositionnés et des stocks de fournitures militaires. Plus de capacités déployées vers l’avant, comme la défense aérienne. Un commandement et contrôle renforcés. Et des plans de défense améliorés, avec des forces pré-assignées pour défendre des Alliés spécifiques.

Ces troupes exerceront avec les forces de défense intérieure. Et elles se familiariseront avec le terrain local, les installations et nos nouveaux stocks pré-positionnés. Afin qu’elles puissent répondre en douceur et rapidement à toute urgence.

Ensemble, cela constitue la plus grande refonte de notre dissuasion et de notre défense collectives depuis la guerre froide. Et pour ce faire, nous devrons investir davantage. Aujourd’hui, nous publions de nouveaux chiffres sur les dépenses de défense. Ils montrent que 2022 sera la huitième année consécutive d’augmentations chez les Alliés européens et au Canada.

D’ici la fin de l’année, ils auront investi bien plus de 350 milliards de dollars américains supplémentaires depuis que nous avons convenu de notre promesse d’investissement dans la défense en 2014. Neuf Alliés atteignent désormais – ou dépassent – ​​l’objectif de 2 %. Dix-neuf Alliés ont des plans clairs pour l’atteindre d’ici 2024. Et cinq autres ont des engagements concrets pour le respecter par la suite.

Deux pour cent sont de plus en plus considérés comme un plancher et non comme un plafond. Nous conviendrons également d’investir davantage ensemble dans l’OTAN. Au profit de notre sécurité.

Le gouvernement et le peuple ukrainiens continuent de résister à la guerre d’agression brutale de la Russie. Leur courage et leur engagement sont une source d’inspiration. Et je me réjouis que le président Zelensky se joigne à nous au sommet de l’OTAN.

L’OTAN et les Alliés ont fourni un soutien substantiel à l’Ukraine depuis l’annexion illégale de la Crimée par la Russie en 2014. Y compris avec une aide militaire et financière. Et l’entraînement de dizaines de milliers de soldats ukrainiens.

Tout cela fait une différence sur le champ de bataille chaque jour. Et depuis l’invasion de février, les Alliés se sont allés encore plus loin. Avec des milliards d’euros d’aide militaire, financière et humanitaire.

Lors du sommet, nous nous mettrons d’accord sur un programme d’assistance global renforcé pour l’Ukraine. Cela comprendra des livraisons substantielles de soutien. Dans des domaines tels que les communications sécurisées, les systèmes anti-drones et le carburant. À plus long terme, nous aiderons l’Ukraine à passer de l’équipement militaire de l’ère soviétique à l’équipement moderne de l’OTAN. Et à renforcer davantage ses institutions de défense et de sécurité.

Au Sommet, nous prendrons également des décisions pour continuer à adapter l’OTAN. Y compris avec un nouveau Fonds OTAN pour l’innovation d’un milliard d’euros pour investir dans les technologies émergentes à double usage. Et sur le changement climatique, nous conviendrons de réduire les émissions de gaz à effet de serre pour l’OTAN en tant qu’organisation.

Nous approfondirons également notre coopération avec les partenaires les plus proches de l’OTAN. Je me réjouis que l’Australie, le Japon, la Nouvelle-Zélande et la République de Corée se joignent à nous pour la première fois à notre sommet. La Géorgie et l’Union européenne y participeront également.

Et nous adopterons de nouveaux programmes de soutien pour nos partenaires la Géorgie, la Bosnie-Herzégovine et la République de Moldavie. Ainsi que la Mauritanie et la Tunisie. Nous visons également à faire avancer les candidatures historiques de la Finlande et de la Suède à l’adhésion à l’OTAN. Tout en veillant à ce que les préoccupations de sécurité de tous les Alliés soient prises en compte.

J’ai parlé avec le président Erdogan samedi et rencontrerai le Premier ministre Andersson plus tard dans la journée. Je suis heureux que le président Erdogan, le président Niinisto et le premier ministre Andersson aient accepté mon invitation à se rencontrer demain à Madrid. Et aujourd’hui, nous accueillons une autre réunion de hauts responsables des trois pays ici au siège de l’OTAN.

Enfin, les Alliés discuteront des menaces et des défis du sud. Nous nous réengagerons dans la lutte contre le terrorisme. Résoudre la crise alimentaire causée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Et considérer notre réponse à l’influence croissante de la Russie et de la Chine dans notre voisinage méridional.

Surtout, nous réaffirmerons que le lien transatlantique reste le socle de notre sécurité. L’Europe et l’Amérique du Nord, ensemble dans l’OTAN. Sur ce, je suis prêt à répondre à vos questions. »

Comme il a été dit sur agauche.org, la troisième guerre mondiale est un processus déjà enclenché. Il faut l’empêcher !

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Dépêche

Ils veulent la guerre

L’OTAN va donc décider de porter le nombre de soldats de sa « force de réaction » de 40 000 à 300 000 soldats. C’est exactement le nombre qu’il faut pour une guerre avec la Russie et personne ne peut comprendre les choses autrement. Le but est d’utiliser l’Ukraine jusqu’au bout, comme chair à canon pour affaiblir la Russie au maximum… Pour dans un second temps passer à l’offensive anti-russe. Le nouveau chef d’état-major britannique dit d’ailleurs ouvertement qu’il y aura une guerre sur le continent, que ce sera avec la Russie.

Il n’y a dans un tel contexte que trois possibilités : soutenir le bellicisme, prendre un billet d’avion pour Katmandou ou Buenos Aires, ou combattre la guerre avec tous les risques personnels que cela implique. On peut également rester passif mais ce n’est pas une option, car dès qu’on a compris l’ampleur du désastre, on ne peut pas rester de côté. L’Histoire impose des choix à tout un chacun et comme on dit elle ne repasse pas les plats.

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Restructurations économiques

Engie, EDF et TotalEnergies : « Le prix de l’énergie menace notre cohésion »

C’est un appel à restructurer.

L’appel du 26 juin dans le Journal du Dimanche est une initiative anti-populaire de la plus grande envergure. En apparence, c’est un appel à la sobriété solidaire de la part de Catherine MacGregor, directrice générale d’Engie, Jean-Bernard Lévy, président-directeur général d’EDF, et Patrick Pouyanné, président-directeur général de TotalEnergies.

En pratique, c’est un appel à restructurer pour écraser les masses qui vont devenir menaçantes. C’est un avertissement à la bourgeoisie : attention, nous voyons que les choses tournent mal ! Attention il faut prendre des mesures centralisées pour gérer la crise !

C’est une intervention directe, de la plus haute importance, des monopoles dans la vie politique française – et ce n’est qu’un début.

Depuis maintenant des mois, le système énergétique européen subit de fortes tensions et le système énergétique français n’est pas épargné. Les livraisons de gaz russe par pipeline ont fortement baissé pour certains pays, dont la France.

Bien qu’en augmentation, les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) sont aujourd’hui encore trop limitées pour compenser ces baisses. Le niveau d’alerte sur les stocks de gaz au niveau européen est dès lors élevé et des mesures de rationnement sont mises en place dans certains pays.

Les capacités de production électrique pilotable en Europe sont également en tension à la suite de choix nationaux ou pour des programmes de maintenance. Les conditions climatiques et la sécheresse viennent amputer la production hydraulique.

​La flambée des prix de l’énergie qui découle de ces difficultés menace notre cohésion sociale et politique et impacte trop lourdement le pouvoir d’achat des familles.

​C’est pourquoi nous lançons cet appel commun.

​Nous voulons contribuer à affronter ces échéances de court terme avec détermination, aux côtés des pouvoirs publics qui ont su, depuis le début de cette crise, prendre avec courage des mesures d’assouplissement qui vont dans le bon sens.

​Nous, énergéticiens, prenons nos responsabilités en agissant sur l’offre. Nous avons déjà mis en œuvre des actions de court terme pour répondre à cette urgence : la diversification des approvisionnements de gaz, le remplissage proactif des stockages, l’installation en cours d’une unité flottante de stockage et de regazéification (FSRU) dans le port du Havre pour accélérer les importations de GNL, la remise en fonction des installations “sous cocon”. Nos moyens humains et financiers sont mobilisés avec la plus grande détermination pour accroître l’offre.

Mais – plus que jamais – la meilleure énergie reste celle que nous ne consommons pas. Nous devons, collectivement, agir sur la demande en énergie en réduisant notre consommation pour nous redonner des marges de manœuvre. Nous en aurons besoin pour gérer les futures pointes de consommation et pour amortir les aléas techniques ou chocs géopolitiques que nous pourrions devoir affronter. Agir dès cet été nous permettra d’être mieux préparés pour aborder l’hiver prochain et notamment préserver nos réserves de gaz.

​Nous appelons donc à une prise de conscience et à une action collective et individuelle pour que chacun d’entre nous – chaque consommateur, chaque entreprise – change ses comportements et limite immédiatement ses consommations énergétiques, électriques, gazières et de produits pétroliers.

​Nous devons engager un grand programme d’efficacité énergétique et une chasse au gaspillage nationale. L’effort doit être immédiat, collectif et massif. Chaque geste compte. Et ne nous trompons pas : économiser l’énergie, c’est augmenter le pouvoir d’achat et c’est aussi réduire les émissions de gaz à effet de serre.

​Cet appel est une évidence pour nous, énergéticiens, qui avons à cœur de servir au mieux nos clients particuliers, entreprises ou collectivités. Pour accompagner nos concitoyens dans cette nécessaire sobriété d’exception, nous disposons d’outils, d’expertises, que nous entendons mobiliser pour atteindre cette sobriété dans la durée sans affecter significativement nos modes de vie.

​Nos objectifs de long terme en faveur de la neutralité carbone seront encore plus vite atteints par cette mobilisation. Nous poursuivons nos engagements et actions pour accélérer la transition énergétique. Elle n’est plus seulement un impératif face à l’urgence climatique, mais une réponse aux enjeux de souveraineté énergétique.

Elle nécessite des investissements massifs dans l’efficacité énergétique et dans toutes les sources d’énergie bas carbone, électriques et gazières. Et demande, dans un dialogue transparent, le soutien des populations, des élus qui les représentent et de l’administration qui applique la loi.

​Il faut également agir à l’échelle de l’Europe et être solidaires. Nos marchés sont interdépendants. Cette interconnexion européenne, électrique et gazière est plus fondamentale que jamais. Des investissements ciblés permettront de renforcer les équilibres entre pays et de pérenniser les solidarités entre pays, en particulier d’Europe centrale et orientale.

​Acteurs industriels responsables, nos trois groupes s’engagent à collaborer activement face à ces enjeux.

Nous proposons de mobiliser des ressources humaines, financières et technologiques considérables pour relever un défi qui engage notre mode de vie à court terme et notre futur à long terme. Cette collaboration sera pleinement efficace sous l’égide des services de l’État et avec l’aide des collectivités, des acteurs économiques et de nos concitoyens.

​Ainsi, nous travaillerons ensemble au service de la cohésion sociale et de la transition durable de notre pays.