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Les Français, menteurs et présomptueux, vont payer cher la présidentielle 2022

L’horizon s’arrête à un petit « moi » délavé par la société de consommation.

La France est un pays de petits-bourgeois tournés sur eux-mêmes, présomptueux, s’imaginant gérer avec distance une réalité qui pour eux a la même substance qu’une série télévisée. Et il y a une facture à payer pour cela.

Quel que soit le résultat de l’élection présidentielle 2022, cela va être un jeu de massacre. Soit les choses continuent comme avant en s’empirant, en raison d’une légitimité accrue, soit les choses changent en renforçant l’apolitisme, le repli, l’absence d’implication personnelle, le dédain pour tout ce qui a de l’envergure, l’infantilisme émotionnel – sentimental – intellectuel.

Dans tous les cas, il ne se passera rien de bon. Il n’y aura pas de transformation profonde, réelle, tant des choses que des gens. La course à l’abîme, au vide de la société de consommation, continue.

Il est évident que le monde pourrait s’effondrer que cela ne choquerait d’ailleurs pas les Français. D’ailleurs, le monde s’effondre. La France aussi s’effondre. Les mentalités deviennent toujours plus pourries, l’esprit de trafiquant se répand, le repli individualiste se généralise, l’absence d’engagement est complet, tous les tissus sociaux se déchirent. Tout cela, les Français le cachent, avec des fictions sur la France et ses traditions, ses valeurs, son art de vivre, et tous les discours artificiels d’une société satisfaite d’elle-même parce qu’elle n’est plus une société, mais une accumulation d’individus.

Et pourtant, ici et là, le cynisme s’efface devant les accidents de la vie qui alors brisent les gens qui ne voulaient pas y croire, et c’est l’écroulement personnel, le ciel qui tombe sur la tête. Le divorce, le licenciement, le déclassement, l’isolement, les problèmes psychologiques, les troubles psychiatriques… Car le capitalisme c’est marche ou crève et malheur à qui ne tient pas le rythme exigé.

Les Français, menteurs et présomptueux, vont payer cher la présidentielle 2022. Ils ont trop contourné les exigences de la réalité afin de satisfaire leurs misérables petites ambitions individualistes pour ne pas payer la facture. Ce qui les attend, c’est la désolation. La désolation des choses qui ne changent pas ou, pire, des choses qui changent en s’empirant.

L’avenir a pourtant lancé des appels. La question animale a été posée, les Français auraient pu être à la hauteur d’un changement concret de leurs pratiques, par souci moral et culturel, en se tournant vers la vie. Ils en ont un peu parlé, disant oui ou on va changer, puis rien, bien sûr, car modifier une vie fournie par le capitalisme, pourquoi le faire ? Si les choses doivent changer, elles le feront d’elles-mêmes, etc.

Il y a également le mouvement Je suis Charlie. Il avait ses limites, mais il était une expression sympathique d’universalisme et de culture, face à la barbarie et à la division. Tout cela a été immédiatement liquidé. On pourrait même peut-être dire que ce fut le dernier moment où la France cultivée s’est exprimée, avant que ne triomphe le marasme généralisé d’un capitalisme en crise, d’une civilisation à bout de souffle, avec des gens dont le comportement est en adéquation avec cette catastrophe historique.

L’avenir va porter un jugement impitoyable sur des Français du passé. La condamnation morale et culturelle sera totale. Ne pas être à la hauteur d’une époque avec tellement d’exigences, c’est criminel. Et chaque jour qui passe augmente la gravité de la chose. Le 10 avril 2022 ne fait qu’entériner la chose.

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Nihilisme anti-russe : un tableau de Degas rebaptisé « ukrainien » par la National Gallery de Londres

C’est simplement du fanatisme belliciste.

La National Gallery est en quelque sorte l’équivalent du musée du Louvre, version britannique. Elle possède un tableau du peintre français Edgar Degas, Danseuses russes, peint vers 1899, d’ailleurs non exposé. En raison de la guerre en Ukraine, la National Gallery a pris l’initiative de renommer le tableau, dans une relecture forcée et artificielle de l’Histoire. Ce sont désormais des « danseuses ukrainiennes ».

On ne peut pas ici montrer le tableau, car si le musée est gratuit, la reproduction des œuvres ne l’est pas, le capitalisme ayant conquis ce domaine également. On peut voir le tableau ici ; on remarquera alors que les danseuses ont dans les cheveux et sur les jupes des danseuses des rubans bleus et jaunes. C’est le prétexte pour la National Gallery pour dire que les danseuses sont en fait ukrainiennes. Officiellement, cela répond à une demande de Tanya Kolotusha, une Ukrainienne vivant à Londres.

C’est là un exemple de nationalisme, de bellicisme, de décadence des institutions bourgeoises, et donc de barbarie et de nihilisme. Pour deux raisons. Tout d’abord, on ne peut pas renommer un tableau dont le titre a été choisi par son réalisateur. Cela n’a pas de sens. On peut faire une précision, un panneau critique à côté de l’œuvre, mais on ne décide pas arbitrairement de réécrire l’Histoire.

Ensuite, il y a la nature du tableau en lui-même. Car il ne faudrait pas croire qu’Edgar Degas, en peintre réaliste, s’est promené dans les contrées paysannes ukrainiennes à la fin du 19e siècle pour faire un portrait du peuple. Edgar Degas est un impressionniste parisien, qui n’en fait qu’à sa tête. Le quotidien Le Figaro se moquait de lui ainsi en 1877 :

« Essayez donc de faire entendre raison à M. Degas ; dites-lui qu’il y a en art quelques qualités ayant nom : le dessin, la couleur, l’exécution, la volonté, il vous rira au nez et vous traitera de réactionnaire. »

Et l’une de ses sources d’inspiration pour ses œuvres impressionnistes, ce sont les danseuses de l’opéra. Voilà où Edgar Degas a vu les danseuses russes et d’ailleurs il y a plusieurs tableau de danseurs russes. Car Edgar Degas s’était focalisé sur ce thème. Cela est présenté ainsi par le site du ministère français de la culture L’Histoire par l’image, dans l’article Degas et la célébration de la danse féminine à l’opéra :

« Peintre des danseuses » : ainsi Manet définit-il Degas dans une lettre adressée à Fantin-Latour en 1868, anticipant d’une dizaine d’années le jugement des critiques ; ainsi est-il encore connu aujourd’hui en raison du grand nombre d’œuvres qu’il a consacrées à ce sujet de 1860 jusqu’aux années 1890.

Degas ne partage pourtant pas, à l’égard des danseuses, l’admiration intéressée de la plupart des habitués de l’Opéra, notamment des riches abonnés. Si le peintre insiste auprès de l’administration du théâtre pour obtenir l’abonnement annuel à trois soirées hebdomadaires, partageant les frais – et la place – avec des amis, et s’il se réserve le très convoité droit d’accès aux coulisses et au foyer de la danse, ce n’est pas pour des aventures galantes.

Degas est fasciné par le monde des danseuses et le représente tel qu’il est, sans tomber dans le voyeurisme ou dans les préjugés qu’il suscite dans la société de son temps. Comme il peut assister aux classes, aux répétitions, aux spectacles et au repos des danseuses et que, de plus, il en invite souvent dans son atelier, Degas connaît bien leurs habitudes et leur milieu de travail, le dur entraînement caché derrière les gestes légers et élégants et les sourires affichés sur la scène.

Ce que cela implique, c’est qu’il y a une très faible probabilité pour que ces danseuses aient été ukrainiennes. La danse était déjà en Russie une activité extrêmement développée, le ballet russe était déjà professionnel. Comme l’Ukraine paysanne était marginalisée et exploitée dans l’empire russe, il y a peu de chances matérielles qu’elle ait pu envoyer des danseuses. Il y a par contre bien plus de chances que ce soit des danseuses russes, de Moscou ou de Saint-Pétersbourg, célébrant un aspect culturel, ukrainien, de l’empire russe…

Mais raisonner ainsi c’est déjà raisonner et on sort de ce qu’a fait la National Gallery, qui se place simplement en convergence avec le bellicisme délirant du Royaume-Uni. Tous ces gens qui travaillent dans la culture sont formés par le capitalisme, ils ont des mentalités capitalistes, et ils se précipitent toujours pour être en phase avec le capitalisme.

On a un exemple français parlant avec l’orchestre philharmonique de Strasbourg qui, devant jouer Stravinski, Rachmaninov et Prokofiev, a début mars 2022 supprimé les titres des représentations « De Paris à Moscou », « Esthétiques russes » et « Maîtres russes ».

C’est là directement servir les grandes puissances voulant dépecer la Russie et, pour pouvoir le faire, il faut prétendre qu’elle n’a jamais vraiment existé.  C’est du nihilisme et cela correspond à la réécriture fasciste de l’Histoire.

La directrice générale de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg a justifié cette décision en expliquant :

« Il y a des mots qu’on ne peut plus manier aujourd’hui sans provoquer un risque de controverse. Que se serait-il passé si on avait affiché partout en ville un concert intitulé « Maîtres russes » ? Je pense que cela n’est plus à propos dans le contexte géopolitique actuel. »

Marie Linden, directrice générale de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg, ce n’est pas n’importe qui. Sa ville est parsemée d’affiches de son orchestre. Et elle fait de la « géopolitique » . Et elle a décidé : les maîtres russes n’en sont plus, l’esthétique russe n’est ni esthétique ni russe, Moscou est un mot banni.

A part ça, ni elle ni la National Gallery ne sont dans le fanatisme anti-Russie, non, pas du tout !

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Les réactionnaires poussent en France à la guerre contre la Russie

Ils convergent avec l’OTAN en prenant comme prétexte le « génocide ».

Un yacht d’une valeur de 90 millions d’euros a été saisi aux Baléares. Il y a en effet le soupçon qu’il appartienne à l’oligarque russe Viktor Vekselberg. Celui-ci n’est pourtant pas visé par les sanctions de l’Union européenne. Mais la saisie s’est faite à la demande du Département du Trésor des États-Unis, qui vise quant à lui cet oligarque depuis 2018, dans le cadre des sanctions américaines en général contre la Russie. Cela en dit long sur le rôle de la superpuissance américaine et sur son influence. Ce qu’elle décide est, peu ou prou, appliqué.

Et l’objectif américain est de faire tomber la Russie et de la démanteler. C’est tout à fait clair. La ligne de Donald Trump était de mettre la Russie de côté pour se focaliser entièrement sur la Chine, la ligne de Joe Biden est que le chemin à Pékin passe par Moscou. Dans ce cadre, l’Ukraine sert de chair à canon, d’une part, de levier militariste pour faire des pays européens de la chair à canon également, d’autre part.

L’accusation de « génocide » à l’encontre de l’armée russe contre la population civile de Boutcha concerne précisément le second aspect. Il s’agit d’une levée en masse politique et médiatique pour mobiliser l’opinion publique européenne en faveur de la guerre. L’objectif est de tout mettre en œuvre pour fragiliser, agresser la Russie, la faire vaciller, le faire tomber. Le moyen est le blocus généralisé – jusqu’à l’effacement culturel comme on l’a vu avec les auteurs et compositeurs russes passant à la trappe – et la fourniture massive d’armes, avec la tendance à aller le plus possible à l’intervention de l’OTAN en Ukraine.

La thèse de l’armée russe massacrant les civils ukrainiens est unanimement acceptée. Elle est reprise dans une grande convergence avec les intérêts de l’OTAN, car il n’existe pas de fausse naïveté : quand on reprend pour argent comptant ce que dit l’armée ukrainienne, on ne peut pas dire qu’on ne sait pas ce qu’on fait. Car la source, c’est l’armée ukrainienne, avec des médias directement inféodée à elle. Qui croit que les choses se passent différemment n’a rien compris au capitalisme et aux grandes puissances.

Et la pression est énorme. Elle oblige à converger avec la superpuissance américaine à moins d’être démocratique et populaire, parce que là il est clair, du point de vue occidental, qu’il y a un moyen de faire tomber la Russie et de la conquérir. Les intérêts de la grande puissance française s’imposent… Il est d’ailleurs clair ici que Jean-Luc Mélenchon, en admettant l’hypothèse qu’il soit élu président de la République, n’aurait jamais sorti la France de l’OTAN. Pareil pour Eric Zemmour d’ailleurs. Leur acceptation de la prédominance américaine en acceptant le discours sur le « génocide » est ici opportuniste et révèle bien leur nature.

On notera le discours plus ambigu de Marine Le Pen, mais tendanciellement il vans la même direction.

Tout cela a une raison très simple : l’actualité mondiale, c’est l’affrontement pour l’hégémonie mondiale entre la superpuissance américaine et son challenger chinois. C’est par rapport à cela que tout se place. Et inévitablement, ceux qui sont pour le capitalisme en substance se mettent à converger, d’une manière ou d’une autre, avec cet affrontement.

La question de la future guerre mondiale est totalement décisive, elle impose la formation de blocs et aspire les forces qui sont incapables d’indépendance – en raison de faiblesses sur le plan des idées, sur le plan de la base sociale, sur le plan des analyses, sur le plan programmatique, etc.

Personne ne peut contourner cette réalité. Et l’accusation de « génocide » relève d’une phase très précise de mobilisation sous l’égide de la superpuissance américaine, pour la guerre contre la Russie.

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Il y a eu une manifestation le 19 mars 2022

La France est un pays capitaliste où il ne se passe rien.

La France est un pays capitaliste où il ne se passe rien. Ceux qui prétendent le contraire ne sont que le produit d’un pays capitaliste développé, suffisamment riche pour disposer d’une pseudo-opposition contestataire qui, au fond, ne change strictement rien à l’ordre dominant. Il en est ainsi depuis cinquante ans, depuis que les restes de Mai 1968 et sa critique de fond se sont évaporés.

Croire que les manifestations syndicalistes-corporatistes ou les initiatives d’esprit post-moderne ont un sens historique est ainsi une aberration, un faux-semblant, un mensonge. D’ailleurs, il n’y a aucun impact à part dans les milieux isolés, de facture universitaire ou syndical, d’où cela sort. Le rassemblement parisien du 19 mars 2022 « contre le racisme et les violences policières et pénitentiaires » est exemplaire : il est passé inaperçu, avec autour d’un millier de personnes à Paris, malgré la liste suivante des signataires d’une campagne appelant à « se lever en masse ».

« Organisations signataires (410) :

100 Pour Un Toit Comminges (31), 20e Solidaire avec tou.te.s les migrant.e.s, 350.org, Éclaireuses Éclaireurs de France – Région Midi-Pyrénées, AAERS (Collectif Autour de l’Adénomyose et l’Endométriose pour la Recherche Scientifique), Accueil des réfugiés dans le Cap [Sizun], Accueil Information de tous les Etrangers, Aix-en-Provence, Accueil Réfugiés Bruz (35), Accueil Réfugiés Talence Solidarité (ARTS), ACLEFEU, Acor Association Contre le Racisme (Suisse-France), Act For Ref (Action d’aide aux réfugiés), Act Up Sud-Ouest, Act Up-Paris, Action Antifasciste Paris-Banlieue (AFA), Action Antifasciste Strasbourg, Action medic Paris-banlieue, ActionAid France, AdN – Association pour la Démocratie à Nice, AFMDH (association franco-marocaine des droits humains), AFPS 14, AFPS 63, AHSETI (Association Havraise de Solidarité et d’Échanges avec Tous les Immigrés), AIAPEC (Association pour une information alternative populaire et citoyenne), Al Manba / Soutien Migrant·e·s 13, ALCIR (Association de lutte contre l’islamophobie et les racismes), ALIFS (Association du Lien Interculturel Familial et Social), Alternatiba Caen, Alternatiba Nevers, AMDH Nord/France, AMI Pays de Pouzauges, AMI Pays des Herbiers, Amici di Emmaus ODV (Italie), AMiSuV (Accompagnement de Migrant-e-s dans le Sud-Vendée), Amnesty International Compiegne, Amoureux au Ban Public Lyon, ANC, APICED (Association militant pour la promotion et l’émancipation individuelle et collective des populations précarisées franciliennes), AREVE Accueil des Réfugiés en Val de L’Eyre 33, ASIAD – Soutien et Information pour l’Accès aux Droits, Assemblée de Caen des EGM, Assises locales de solidarité avec les migrants le 19 mars à St-Nazaire, Association AGATE Neuhof (67), Association Antifasciste 77, Association de Soutien aux Amoureux au Ban Public, ASSOCIATION DEBOUT ENSEMBLE, Association DeMoS, Association des Familles des Prisonniers et Disparus Sahraouis – AFAPREDESA, Association des Marocains en France (AMF), Association des sans papiers 87, Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF), ASSOCIATION DIIVINESLGBTQI+ Visibilités et Représentativités Afro-Carïbéen.nes LGBTQIA+, Association ELKARTASUNA LARRUN – Solidarité migrants autour de la Rhune (dep. 64), Association Éole, Association l’Aubière, Association La Casa, Association LIÉ•E•S, Association Montagne Accueil Solidarité, Association Ressources, Association Roya citoyenne, association semences, Association Soutien 59 Saint-Just – Marseille, Association The Glocal Workshop / L’Atelier Glocal, Association Voies Libres Drôme, ASTI Colombes, ASTI d’Aix-Marseille, ASTI du Mantois, ASTI Montélimar, ASTI Petit Quevilly, ASTIR (Romans sur Isère), Attac 06, Attac 31, Attac 33, Attac 74 Annecy, Attac Flandre, Attac France, Attac Paris Centre, Attac Rennes, Attac Vendée, Autres Brésils, Avec Toits, Bi-No-Stress Team, Bienvenue aux migrants en Vallespir, Bizi Migrants ETORKIZUNA, Bizi!, Break the silence Oury Jalloh Allemagne, BRIF Strasbourg (Bloc Révolutionnaire Insurrectionnel Féministe), Brigade Antisexiste, Brigade de Solidarité Populaire (BSP) Paris-Sud, Bureau d’accueil et d’accompagnement des migrants (BAAM), Campagne Unitaire pour la Libération de Georges Abdallah, CANVA (Construire et Alerter par la Non-Violence Active), CAPJPO-Europalestine, CARDAV (Plateforme pour l’Accueil des Réfugié.es en Drôme Ardèche Vaucluse), CEDETIM (Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale), Cent pour un toit Oise, CFT (Collages Féministes Toulouse), CGT AHS FC Besançon, CGT Énergie Paris, CGT FERC Sup de l’Université de Franche-Comté, CGT IFPEN Rueil, CGT Société de Restauration du Musée du Louvre, CGT union locale Lannion, Ciam, CIBELE (collectif régional pour la Coopération Nord-Sud (Île de France), CIBELE (collectif régional pour la Coopération Nord-Sud — Île-de-France), Cimade, Cimade Figeac, Cimade GL Pays Basque, Cimade Grande-Synthe, Cimade Ile-de-France, Cimade Landes, Cimade Montpellier, Cimade Vendée, CISEM 38, CISPM (Coalition Internationale des Sans-Papiers et Migrants), CISPM Mannheim, CIVCR (Collectif Ivryen de Vigilance Contre le Racisme), Clar-T (Toulouse), CNL Métropole de Lyon et du Rhône, CNT 07, CNT 49 (Confédération Nationale du Travail du Maine-et-Loire), CNT 66, CNT-STE 75, CNT-STE 94, Collectif “Faim aux frontières”, collectif “Les outils du soin”, Collectif AGIR du Pays d’Aix et du Pays d’Aigues, Collectif Alerte France Brésil / MD18, Collectif antiraciste – ASTI d’Elbeuf, Collectif Azadi Kurdistan Vendée, Collectif Bienvenue, Collectif Chabatz d’entrar de la Haute-Vienne (aide aux migrant-es et sans papiers), collectif chalon solidarité migrants, collectif Collages Judéités Queer, Collectif de Sans Papiers de Montpellier (CSP34), Collectif de soutien aux réfugiés en Ariège, Collectif de soutien aux sans papier du Trégor (22), Collectif de soutien aux sans papiers du val d’oise (CSP95), Collectif de soutien de l’EHESS aux sans-papiers et aux migrant-es (LDH), Collectif des Sorins (93), Collectif Fontenay diversité, Collectif Ganges Solidarités, collectif Interquartiers49, Collectif Justice & Libertés (67), Collectif Justice et Vérité pour Babacar Gueye, Collectif Migrant.es Bienvenue 34, Collectif poitevin D’ailleurs Nous Sommes d’Ici (DNSI86), Collectif pour l’égalité des droits, Collectif pour une autre politique migratoire (AL 67), Collectif Réfugiés du Vaucluse, Collectif Sans-Papiers 59 (CSP59), Collectif Sans-Papiers Alsace 67 (CSPA67), Collectif Sans-Papiers Montreuil, Collectif Sans-Papiers Paris 20e (CSP20), Collectif vie decente 84, Collectif Vigilance pour les droits des étrangers Paris 12ème, Collectif Zéro Pandémie Solidaire, COMICO – COllectif MIgrants COmminges (31), Comité de lutte de Saint-Denis, Comité de soutien Oumar Diallo, Comité Montreuil Palestine, Comité Vérité et Justice pour Lamine Dieng, Coordination Féministe Antifasciste, Coordination nationale Pas sans Nous, Coordination Sans-Papiers 75 (CSP75), COPAF – Collectif pour l’avenir des foyers, CRID, CSLAM (Collectif Saint Lois d’Aide aux Migrants), CSMG Paimpol – Collectif de soutien aux migrants du Goëlo, CSP 35, Culture et solidarité, Culture et solidarité, D’ailleurs Nous Sommes d’Ici 67, DAL (Droit Au Logement), DAL 63, Des Arbres et Des Papiers, Dessins Sans Papiers, DIEL (Droits Ici Et Là-bas), Droits Devant !, EEDF (Éclaireuses Éclaireurs De France), Egale Dignité – Association d’aide aux réfugiés et migrants, Emancipation tendance intersyndicale, Emmaus Haarzuilens Pays-Bas, Emmaüs international, Ensemble et Solidaires – UNRPA de Paris, Ensemble pour un Toit 70, États généraux des migrations (EGM), Europe Cameroun Solidarité-Femmes du 3è Millénaire-Wietchip, Europe solidaire sans frontières (ESSF)FASTI (Fédération des Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigré-e-s)Fédération CGT Spectacle, Fédération Etorkinekin – Solidarité Migrants, Fédération Sud PTT, Féministes révolutionnaires Paris, Femmes Egalité, Femmes en Luth citoyennes à part entières, Femmes Prévoyantes Socialistes (Belgique), FEN – Femmes En Noir de Caen, Fiertés Landes – Association LGBTIQ+ des Landes, Fondation Eboko, Fondation Frantz Fanon, France Amérique Latine, Front contre l’islamophobie et pour l’égalité entre toutes et tousFront Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires (FUIQP)FSU (Fédération Syndicale Unitaire), Gasprom – Asti de Nantes, Gers Antifa, Gilets Jaunes Brest, Gilets Jaunes de Montreuil, Gilets Jaunes du Jarnisy, Gilets Jaunes Saillans, GISTI (Groupe d’information et de soutien des immigrés), GROUPE ACCUEIL ET SOLIDARITE (GAS), Groupe Accueil Migrants Beaupréau en Mauges, Groupe d’Action Féministe Rouen, Groupe d’action, de Paix et de Formation pour la Transformation (Gapafot), Groupe Non-Violent LOUIS LECOIN, Habitat&Citoyenneté 06, Héro•ïnes 95, Ici et Ailleurs, Intercollectif Pdl Marseille – Katia Yakoubi, IPAM, Isère Emancipation Lycéenne (IEL38), Itinérance Dieppe, Jai Jagat, Jeune Garde Antifasciste, JRS Welcome Nancy, Juives et Juifs Révolutionnaires (JJR), Justice pour nos quartiers PSN49, Kolone, L’AMDH Paris IDF Association Marocaine des Droits Humains, L’Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie – L’ACORT, L’Engrenage, LA CIMADE LORIENT, La Grenade collectif Metz (collectif FÉMINISTE), La Voix Lycéenne, LDH 02, LDH 33, LDH 36, LDH 66, LDH 70, LDH 87, LDH Bagnères-Tarbes, LDH Gironde, LDH Noirmoutier Nord-Ouest Vendée, LDH Pays d’Aix-en-Provence, LDH Rennes, LDH Section Fontenay Luçon Sud Vendée, Le CoMPAS collectif de militant-es, professionnel-les, et auteur-rices en santé, Les amis du CADA, Les Dégommeuses, Les Dévalideuses, Les dévalideuses, Lille Insurgée, Lutter contre l’audisme et le linguicide des Sourds, Lycée Theodore MONOD, le Rheu, Maison de l’Hospitalité, Maison des Citoyens du Monde 44, Maison des Droits de l’Homme de Limoges, Mama Road, MAN (Mouvement pour une Alternative Non-violente), Marche des Solidarités, Mémoire de l’Espagne Républicaine de Tarn et Garonne (MER82), MFPF 93, Migraction59, Migrants Solidarité Choletaise, Mouvement National Lycéen (MNL), MRAP 19/20, MRAP 31, MRAP 63, MRAP 84, MRAP 89, MRAP Fédération de Vaucluse, MRAP Fédération Paris, MRAP lille, NOGOZON, Nous Toutes 35, Objectif Autonomie, Oury Jalloh Initiativ, Paris d’Exil, Patrons solidaires, Per a pace, pour la paix Corse, PIANO-TERRA, Planning Familial 35, Pour une MEUF (Médecine Engagée Unie et Féministe), Projet Shanti, RéCiDev (Réseau Citoyenneté Développement), REGAR (Réseau Expérimental Gersois d’Aide et de Réinsertion), Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes (RAAR)Réseau Euro-Maghrébin Citoyenneté et Culture (REMCC), Réseau Féministe “Ruptures”, RESF (Réseau Education Sans Frontières), RESF 03, RESF 06, RESF 11, RESF 31, RESF 36, RESF 56, RESF 61, RESF 65, RESF 82, RESF Sarthe (72), RESF Vienne-Roussillon 38, RESF61, RESOME (Réseau Etudes Supérieures et Orientation des Migrant·es et Exilé·es), Revue Études Décoloniales, SôS Soutien ô Sans papier, SNJMG syndicat national des jeunes médecins généralistesSNPES-PJJ/FSU (Syndicat National des Personnels de l’Educatif et du Social à la Protection Judiciaire de la Jeunesse), SNUIPP 92, Solidaires 04, Solidaires 35, Solidaires 56, Solidaires 65, Solidaires 74, Solidaires 82, Solidaires 84, Solidaires 85 (Vendée), Solidaires 89, Solidaires 94, Solidaires étudian-e-s Saint-Denis, Solidaires Etudiant.e.s Nancy, Solidaires Étudiant·e·s Syndicats de Lutte, Solidaires Étudiant·e·s Versailles, Solidarité et Langages (Valence), Solidarité Luçon Logement, Solidarité migrant Wilson, Solidarité RESF47, Solidarités Asie-France, SOS MIGRANTS MINEURS, Sous le même ciel, Stand up to Racism (Royaume-Uni), Sud Collectivités Territoriales 93, Sud CT 93 Mairie de Saint-Denis, Sud CT 93 Mairie de Stains, SUD éducation, SUD éducation 35, SUD éducation 56, Sud éducation 85, Sud Rural Territoires 35, Survie, Survie Midi-Pyrénées, Syndicat de la Médecine Générale (SMG)Syndicat national des journalistes CGT (SNJ-CGT), Syndicat Unifié du Bâtiment de la région parisienne (CNT-f), Synptac-CGT Pays de la Loire, TadamunExil70, TadamunExil70, Terre d’Ancrages, Thé et Café pour les Réfugiés, Toulouse Anti CRA, Tous Migrants, UCIJ Saint Nazaire, UJFP (Union juive française pour la paix), UL CGT Paris 18e, ulsr51 CGT, Un toit un droit Rennes, Une Ecole, un Toit, des Papiers – Pays dacquois, UNICEF France, Union des Femmes Africaines pour la Paix, Union Lycéenne 04, Union Lycéenne des Alpes-Maritimes, Union Lycéenne Finistérienne, Union Syndicale Lycéenne 13 (USL 13), Union Syndicale Solidaires, UNIS-METIS, United Migrants, UP R2 (Syndicat étudiant Union Pirate Rennes 2), URF CGT Spectacle Pays de la Loire, Utopia 56, Utopia56 Toulouse, VISA (Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes), Women who do stuff, Zone de Solidarité Populaire (ZSP18).

Avec le soutien de :

Akira, collectif Fontenay diversité, Comité Génération.s du Marsan, EELV le Havre Pointe de Caux, EELV Reims, ENSEMBLE ! (Mouvement pour une alternative de gauche écologiste et solidaire), Europe Écologie Les Verts Vaucluse, Extinction Rebellion France, Fédération Anarchiste, Génération.s du Grand Besançon, GDS (Gauche démocratique et sociale), Génération.s, La France insoumise – L’union Populaire en Haute-Vienne, La voie démocratique région Europe, LFI Metz et son agglomération, Mouvement des Progressistes, NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), NPA 34, NPA 74, NPA 82, Parti Communiste des Ouvriers de France, Parti de Gauche, PCRF (Parti Communiste Révolutionnaire de France), PEPS Pour une Écologie Populaire et Sociale, Rejoignons-nous, Rete Antirazzista Catanese, RIPOSTE antifasciste Comités contre Le Pen, UCL (Union communiste libertaire), UCL Grand Paris Sud, UCL Saint-Denis, UCL Tarbes, UCL Toulouse et Alentours, UDMF, Union de la Jeunesse Communiste (UJC), Union Prolétarienne ML. »

Il va de soi que dans l’appel on ne trouvera pas le mot « capitalisme », ni évidemment celui de « bourgeoisie ». On a de la poésie libérale-libertaire à prétention sociale :

« Car notre pays brûle. Il s’appelle Avenir.
Car notre pays est étouffé. Il s’appelle Liberté.
Car notre pays se meurt. Il s’appelle Égalité.
Car notre pays est opprimé. Il s’appelle Dignité. »

Eh bien non, le pays va très bien, il est capitaliste, sa vie quotidienne se déroule sans anicroches, il ne meurt pas du tout, il n’étouffe pas du tout et les gens sont très contents d’avoir Netflix, d’utiliser Amazon, d’aller au McDonald’s. Et non les migrants qui vivent aux marges de ce capitalisme ne sont pas un « sujet révolutionnaire », mais des individus en situation de grande précarité aux portes d’une société capitaliste repue qu’ils aimeraient bien rejoindre.

Et en même temps, loin de ces fictions petites-bourgeoises, la guerre s’installe comme horizon du capitalisme à l’échelle mondiale, parce que le capitalisme c’est l’accumulation et qu’une accumulation bloquée implique de passer en force. La bataille pour le repartage du monde est l’actualité principale, qui décide de tout. Qui ne le voit pas est condamné à l’insignifiance historique.

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Les chauves-souris de Kharkiv ou bien l’Ukrainienne d’Emily in Paris et de Docteur House?

C’est l’image de la femme ukrainienne qui est en jeu, et c’est une bataille.

Lors du début de l’invasion russe, les sites internet diffusant de la pornographie ont connu des recherches massives des mots clefs « Ukrainian girls ». Il ne s’agit pas là de curiosité malsaine, mais de bien pire : d’une tendance patriarcale à l’esclavagisme sexuel. Les monstres se précipitent sur des femmes qui se retrouvent dans une situation de faiblesse. Et les réfugiées ukrainiennes à travers l’Europe subissent d’autant plus cette terrible menace patriarcale.

Cette tendance était déjà particulièrement marquée en Ukraine, pays le plus pauvre d’Europe où la prostitution était un système particulièrement développé, industrialisé, autant que celui des mères porteuses. Il existait avant la guerre une « sexualisation agressive » et iconique de la femme ukrainienne. La femme ukrainienne est présentée dans cette perspective comme belle et volontaire, autrement dit prête à tout, si on y met les moyens financiers.

Les exemples « pop » de cette idéologie sont innombrables. Dans la série Dr House, la très volontaire Dominika Petrova obtient de Dr House de réaliser un mariage blanc afin qu’elle obtienne la nationalité américaine, en l’échange du ménage et de la cuisine. Dans la série Emily in Paris, l’étudiante Petra est une étudiante voleuse, prête à tout pour les richesses matérielles, servant d’antithèse au personnage principal. Mais on peut retrouver de tels exemples dans de très nombreuses déclinaisons, car la « culture » dominante reflète des rapports de force capitalistes.

Le capitalisme ne va certainement pas valoriser le Centre Ukrainien de réhabilitation des chauves-souris ou en général les femmes de la protection animale. Ce qui l’intéresse, ce n’est pas l’abnégation, mais le marché. Le capitalisme vend qu’on puisse tout vendre et acheter, il ne veut pas de femmes donnant leur temps aux animaux, mais des femmes vendant leurs corps aux hommes.

La question de la femme ukrainienne, déjà importante, devient désormais un aspect désormais essentiel du féminisme. Si le patriarcat arrive à ses fins, à soumettre les femmes ukrainiennes réfugiées, c’est la Cause de toutes les femmes qui est gravement touchée. Et cela sera un exemple terrible pour les conflits à venir, ce sera un appel d’air au patriarcat le plus virulent. La guerre à venir, c’est l’enfer pour les femmes du monde. La bataille pour le repartage du monde implique en soi la mise en place de nouveaux marchés – les femmes formeront un tel marché.

Il est d’ailleurs significatif que la fondatrice des Femen, l’Ukrainienne Inna Shevchenko, n’aborde pas du tout la question du statut de la femme ukrainienne. Elle est depuis le début de la guerre entièrement dans le camp des propagandistes au service de l’OTAN, déversant sans fin des messages reprenant tout le bourrage de crâne du capitalisme occidental et du nationalisme ukrainien (les Russes « exterminent » les Ukrainiens et ils l’ont toujours fait). Cela, alors qu’elle n’a jamais parlé de l’Ukraine avant l’invasion, malgré les tensions énormes existant déjà. Elle a « redécouvert » l’Ukraine seulement dans la mesure où elle pouvait converger avec le capitalisme occidental. Dans une telle démarche, il n’y a aucune place pour le féminisme, qui ne peut être par définition que démocratique et populaire.

A travers la question de la femme ukrainienne, il y a la question de la femme en général qui se pose – la bataille pour le repartage du monde est la grande menace sur la Cause des femmes.

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Présidentielle 2022 : l’élection qui n’a pas lieu

La nullité est seule triomphante.

Dans trois semaines, dimanche 10 avril, ce sera le premier tour de l’élection présidentielle, qui est l’échéance pilier du régime de la 5e République française. Pourtant, cela n’intéresse personne, et pour cause. Le panorama électoral français est d’une nullité affligeante, avec des candidats tous aussi lisses les uns que les autres, sans aucune profondeur politique et culturelle. Personne n’est à la hauteur, c’est au contraire la course à celui qui froissera le moins possible la société française, à qui assumera le moins de choses possibles.

La réélection d’Emmanuel Macron à son propre poste ne fait pas de doute dans l’esprit de la plupart des gens, qui regardent cela de très loin, s’en accommodant largement. C’est que le président correspond très bien à l’état d’esprit de la France : passive, à fond dans la consommation, crispée par rapport à la crise, mais niant malgré tout celle-ci.

Emmanuel Macron est celui qui dit ce qu’il faut dire, sans faire de vagues, sans dire grand chose. Tant la Droite que la Gauche sont encore groggy de sa victoire sortie de nulle part en 2017, qui a cannibalisé leurs fonds de commerce respectifs.

La Droite, à qui l’élection de 2017 était entièrement promise, ne s’est jamais relevée de son échec. Les équipes de Valérie Pécresse, la candidate LR pour cette échéance 2022, sont ulcérées de voir Emmanuel Macron reprendre leurs propositions : retraite à 65 ans, droits de succession supprimés pour 95% des Français, rachat des RTT, année d’internat dans les déserts médicaux, gommant ainsi toutes différences.

La Gauche quant à elle est absolument pitoyable, n’ayant probablement jamais été aussi proche du fond depuis 1914 et l’Union sacrée menant à la première guerre mondiale. Entre le spectacle médiatique de Christiane Taubira qui a fait un flop monumental, le beauf du PCF Fabien Roussel qui s’extasie dès qu’il dépasse les 4% dans les sondages en parlant de steak et de pinard, le populiste Jean-Luc Mélenchon qui racle les fonds de tiroir d’il y a cinq ans, la maire de Paris Anne Hidalgo qui réussi l’exploit de faire une campagne encore plus médiocre que celle de Benoit Hamon en 2017, ou bien encore Yannick Jadot le va-t-en-guerre atlantiste furieusement anti-russe… Que dire?

Du côté des nationalistes, c’est (heureusement) pas mieux. On aurait pu s’attendre à ce que ceux-ci aient un boulevard avec la guerre en Ukraine, en critiquant l’hystérie atlantiste anti-Russe pour relativiser les positions du régime de Vladimir Poutine et mobiliser autour d’un romantisme anti-américain, « non-aligné », etc. Il y avait vraiment de quoi, mais ni Marine Le Pen ni Eric Zemmour n’ont osé, car ils n’osent pas bousculer le régime. Ils ne sont fondamentalement pas de véritables fascistes, mais justes des nationaux-populistes annonçant fadement une nouvelle époque, des escabeaux pour le véritable nationalisme-militarisme qui ne manquera pas d’arriver.

Tout cela n’intéresse donc pas grand monde, car il n’y a pas grand chose à en dire. Après deux ans de pandémie qui a renforcé l’anesthésie générale des esprits par le capitalisme 24 heures sur 24, plus personne ne s’intéresse à rien ni n’assume rien.

Il y en a pourtant des choses à dire… Mais qui assume la question de l’écocide et propose un chamboulement écologiste de la société ? Personne ! Qui assume la question de la crise et assume de vouloir renverser la table, changer les choses en profondeur ? Personne ! Qui parle des animaux ? Personne ! Qui met véritablement sur la table la question des femmes et de leur affirmation dans la société au quotidien ? Personne ! Qui parle de l’insécurité et veut véritablement mener une guerre à la délinquance et aux comportements anti-sociaux ? Personne ! Qui annonce et critique la troisième guerre mondiale qui se prépare ? Personne !

L’avenir ne se jouera certainement pas dans trois semaines avec le premier tour de l’élection présidentielle 2022. La politique n’est pas là, la démocratie n’est pas là. La crise ne fait que commencer, et bientôt la politique reviendra sur le devant de la table. Mais cela se fera par la force, dans la douleur, probablement partant dans toutes les directions avec beaucoup de pots cassés. Ce sera le prix à payer demain de tant de nullité aujourd’hui !

Et le prix à payer par la société française pour une telle apathie va être gigantesque. La facture pour la passivité, tant personnelle que collective, va être meurtrière psychologiquement, assassine socialement, monstrueuse culturellement…

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La société française consomme la guerre en Ukraine

Il n’y a pas de prise de conscience, seulement du subjectivisme.

La guerre en Ukraine est un événement d’une importance à la fois historique et mondial, et il faut ici souligner à quel point le fait de l’annoncer depuis avril 2021 n’a strictement rien changé pour agauche.org. Cela ne nous étonne pas du tout, nous l’avions anticipé, parce que nous savons qu’aucune prise de conscience ne peut avoir lieu spontanément en général, et en particulier avec une société capitaliste enserrant les gens jusque dans leur vie privée.

Les gens ont l’habitude de consommer et, partant de là, ils consomment même les événements les plus importants. Tout comme pour la pandémie, les gens basculent dans le subjectivisme pour interpréter les choses à « leur manière », en délirant plus moins, afin de consommer ce qui est nouveau. On dira ici : un événement n’est pas une marchandise. Oui, mais il est prétexte à des marchandises. Les réseaux sociaux sont emblématiques de comment les faits eux-mêmes sont utilisés pour que les gens « s’expriment » de manière du subjectiviste, participant ainsi au grand marché capitaliste.

Le régime ukrainien l’a bien compris d’ailleurs, en fournissant une liste sans fin d’intoxication consommable, faux de bout en bout : le pilote « fantôme de Kiev » qui aurait abattu le premier jour plusieurs avions russes, les soldats sur l’île des serpents tués après avoir « envoyé se faire foutre » le navire de guerre russe, la destruction du mémorial du massacre nazi de Babi Yar, le président Volodymyr Zelensky ayant fait un duo musical épris de paix avec sa femme juste avant la guerre, etc.

Le régime russe génère évidemment des consommables de la même manière, avec largement moins de succès et se focalisant surtout sur l’élection présidentielle à venir, mettant le paquet en ce moment en mode « tout sauf Macron » sur ses multiples médias.

Cependant, le problème n’est pas ici de manière principale que le capitalisme mette en avant la consommation, un style de vie appelant à la consommation. Le problème, ce sont les gens eux-mêmes, totalement aliénés. Même en admettant que la centaine d’articles publiés depuis avril 2021 sur la guerre à venir en Ukraine soient erronés, il y aurait dû y avoir un incroyable boom du lectorat, au moins par curiosité intellectuelle. Seulement, cet effort de l’intellect, les Français n’en veulent pas, ils veulent du twitter, de l’instagram, des remarques à l’emporte-pièce, des petites analyses stéréotypées.

Emmanuel Macron présente un excellent exemple de cela, avec les photos de la mi-mars mises en avant par sa photographe officielle Soazig de la Moissonnière, avec un hoodie CPA 10 (Commando Parachutiste de l’Air nᵒ10, une formation chargée de la protection des sites). Il a compris qu’il devait lui aussi donner une touche personnelle – en fait subjectiviste, pour être en phase avec la période.

C’est un mélange de paresse et de stupidité, ou plus exactement de suractivité nerveuse et d’intelligence entièrement orientées par le capitalisme. Il faut montrer qu’on est dépassé individuellement, mais que ce n’est pas « réel » ce qui se passe, ou du moins pas essentiel – c’est un événement « hors » capitalisme, qu’on peut prendre « comme on veut ». On prend au sérieux, et en même temps non. C’est du consumérisme.

Ainsi, le subjectivisme s’ajoute au subjectivisme, avec un jeu de surenchère, d’utilisation de préjugés, d’analyses superficielles, etc. Pour l’Ukraine c’est encore plus flagrant, car les Français ne connaissent rien à ce pays ne sachant ni où cela se situe, ni qui sont ses habitants, sans parler de la culture ou du parcours historique.

Comme en plus il faut ajouter la Russie, terre de fantasmes médiatiques, ainsi que l’OTAN, et puis la Chine, tous les pays d’Europe… là on perd carrément pied à moins d’un véritable effort prolongé, d’une ténacité intellectuelle qui ne peut être que politique.

C’est là un point essentiel : lorsque l’Histoire avance, le privé devient politique de manière flagrante, tout comme le politique devient privé. S’intéresser ou ne pas s’intéresser à telle chose a une dimension politique fondamentale. La question des animaux est un exemple notable : qui ne se tourne pas vers elle se détourne de son époque.

Et ce qui est terrible, c’est que plus l’époque fournit des défis, plus les gens fuient. C’est véritablement un effondrement civilisationnel.

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Un début 2022 avec des Français totalement dépassés par l’Histoire en marche mais prêts au chamboulement

Le décalage avec le cours des événements est total.

Les Français ont la particularité de se considérer comme réalistes, matérialistes, ou plus exactement cartésiens. A eux, on ne la fait pas, car ils savent faire la part des choses : ils ont un aperçu réel des choses, contrairement aux autres peuples. C’est le produit de la combinaison du grand siècle français, le 17e siècle, et des Lumières du 18e siècle. Il y a une part de vérité.

Cependant, quoiqu’on en pense, cela s’insère depuis 1989 dans le cadre d’une société toujours plus dépolitisée, toujours plus fragmentée, avec un consumérisme capitaliste omniprésent dans la vie quotidienne. Si on avait montré la France d’aujourd’hui à la France de 1988, jamais celle-ci n’aurait cru cela imaginable. Ce qui fait que même en admettant que les Français ont le sens du concret, ils vivent dans un pays en décadence et au sein d’une bulle capitaliste depuis plus de trente ans.

C’est pourquoi la guerre en Ukraine les met KO. La pandémie avait été une douche froide. Alors une guerre en Europe, une remise en cause profonde du sentiment d’exister dans une bulle protégée de tout conflit majeur…

Il va de soi qu’il faut ajouter tout un autre nombre d’éléments, propres à l’effondrement de la société capitaliste s’effondrant sous le poids du cynisme et de l’égoïsme. Il y a cependant un aspect principal formant un fil conducteur emportant tout le reste. Et là, la guerre est une onde de choc terrible, provoquant des réactions diverses, variées, mélangeant incompréhension et croyance en sa propre capacité de suivre les événements et d’en voir l’arrière-plan, étonnement, angoisse, anxiété, rage, colère, acceptation…

Car la guerre en Ukraine, tout le monde le sait bien, ne peut pas être un événement isolé, cela implique que la guerre redevient à l’ordre du jour, que les grandes puissances vont s’affronter. D’où la tentative du côté occidental de dire que tout est de la faute de la Russie, que ce n’est pas la faute du capitalisme, mais de la Russie, et seulement de la Russie. En France, on a trop d’expérience sociale pour croire à ça. Même si on ne comprend rien à la guerre en Ukraine, on a l’intuition que derrière tout cela, il y a le grand jeu des puissances.

Il faut donc bien dire que quelque chose d’essentiel se passe en ce moment dans la société française, et que personne n’a les moyens de le lire précisément, car personnage n’a l’ancrage social suffisant pour cela. Il y a quelque chose qui remue dans le fond, et on ne sait pas quoi. Les Français sont dépassés par le cours des choses, par l’Histoire, et ils vont être amenés sur un nouveau terrain. La situation historique change profondément en France.

L’élection présidentielle de 2022 va-t-elle refléter cette transformation en cours? Rien n’est moins sûr. Car le capitalisme a-t-il le temps d’ici la présidentielle de mettre en place un paratonnerre capable de capter la transformation, que ce soit au moyen d’un social-réformisme renouvelé, d’un nationalisme paternaliste, d’un néo-modernisme entreprenant? Peut-il même se permettre de provoquer en son sein une grande manoeuvre pour se réimpulser, dans une période si compliquée?

Les Français semblent même avoir accepté cela, ils savent que le capitalisme, et même la société, ne changeront pas le capitaine du navire en pleine tempête. La réélection d’Emmanuel Macron à la présidence semble acquis. Pour autant, il va y avoir une expression de ce qui se passe au plus profond de la France comme cadre historique de la lutte des classes.

Quelque chose va se passer. Il va y avoir un chamboulement. Les Français sont prêts pour cela. Ils ne le veulent pas, mais ils sont prêts. Tout cela est particulièrement tortueux. C’est que naît la politique. L’époque appelle la politique. L’époque fracasse l’ancien temps et a besoin d’un vecteur : la politique.

C’est le moment d’avoir de l’envergure – et la seule réponse positive possible est celle de la Gauche historique.

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Facebook et Instagram autorisent à appeler à tuer Vladimir Poutine et les soldats russes

C’est le branle-le-bas de combat.

De nombreuses entreprises de la superpuissance américaine ont une présence massive dans la vie quotidienne des gens, aussi profitent-elles pour influencer massivement les mentalités. Le « venez comme vous êtes » de McDonald’s est emblématique du libéralisme libertaire, et toutes les grandes entreprises américaines font évidemment également la promotion de l’idéologie LGBTQ.

On a la preuve de cela avec l’initiative de Meta, l’entreprise qui possède Facebook et Instagram. Sur ces deux plate-formes, les appels à la violence sont normalement récusés, mais ils sont désormais autorisés sous une certaine forme pour les pays suivants : l’Arménie, l’Azerbaïdjan, l’Estonie, la Géorgie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Roumanie, la Russie, la Slovaquie et l’Ukraine. On parle ici d’appels à tuer le président russe Vladimir Poutine, le président biélorusse Alexandre Loukachenko, les soldats russes.

On ne parle pas que de l’Ukraine ici ; il s’agit clairement d’ouvrir un véritable espace politique sur Facebook et Instagram dans toute une série de pays, dans le sens d’une mobilisation au service de l’OTAN. Quand on dit politique, c’est naturellement sous une forme primitive, irrationnelle, immédiatiste, propre à ces réseaux sociaux consommateurs. C’est de l’émotion vite fait mal fait, avec une expression minimale relevant d’une conscience consumériste.

C’est aussi une manière de valider a posteriori les messages plus ou moins délirants appelant à la violence contre la Russie. Inna Shevchenko a décidé de battre tous les records en ce domaine d’ailleurs. Désormais elle raconte que la Russie menace ouvertement d’attaquer des avions commerciaux (la porte-parole du ministre des affaires étrangères parlant en réalité du marché noir découlant de l’arrivée massive d’armes occidentales). Il faudrait donc que l’OTAN intervienne, etc. Elle n’a jamais parlé de l’Ukraine avant l’invasion, ne s’en inquiétant jamais, et là elle eut une guerre à l’échelle continentale, à l’abri depuis Paris – c’est typique des réseaux sociaux.

Ce n’est pas tout : la valorisation du bataillon Azov – mis en place par les nazis et désormais une composante de l’armée ukrainienne – est désormais acceptée sur Facebook et Instagram. Ce qui a le mérite d’être absolument clair sur l’engagement total de Meta au service du régime ukrainien, dont le bataillon Azov est un dispositif d’appui essentiel.

Il n’y a là, somme toute, rien d’étonnant, même s’il est marquant que le monde des réseaux sociaux, qui se veut bisounours – LGBTQ – ultra-individualisme, assume désormais la propagande belliciste à l’occasion d’une guerre. Cependant, cela montre qu’il y a bien un 24 heures sur 24 du capitalisme, que la forme même des produits capitalistes tend à un certain style de vie.

Qui est prisonnier des réseaux sociaux, qui va au McDonald’s, se goinfre de séries…. et la liste est longue des objets capitalistes de consommation au quotidien, se voit inéluctablement corrompu d’une manière ou d’une autre. Le capitalisme est omniprésent et il ne suffit pas de prétendre le critiquer ou de vouloir le renverser, il faut une approche qui soit capable d’en vaincre l’emprise.

Sans cela, d’une partie de la solution qu’on veut être, on reste une partie du problème.

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Bourrage de crâne halluciné sur les Russes menant un « effacement » des Ukrainiens

C’est parti comme en 14.

C’est un phénomène de société : chacun y va de son grain de sel, reprenant à sa sauce le bourrage de crâne des couches dominantes de la société. C’est un grand laisser-aller dans le n’importe quoi, dans un grand mouvement de convergence avec l’OTAN.

Car la chose est entendue : les Russes massacrent les Ukrainiens, alors qu’ils rasent les villes. Et ils sont prêts à employer l’arme nucléaire. Poutine est un fou. Tel est le mot d’ordre, inlassablement repris par tous les médias se satisfaisant de la France capitaliste.

Le Canard enchaîné du 9 mars 2022

La Russie serait en effet en train de perdre la guerre, son armée inefficace et rétive s’effondrant sous les coups de l’armée ukrainienne et de la population ukrainienne révoltée en général. Le prétendu « blitzkrieg » contre une armée de 300 000 hommes dans un pays de grande taille espéré par le président russe Vladimir Poutine – présenté à la fois comme un malade en phase terminale et un psychopathe désireux d’appuyer sur le bouton nucléaire – aurait échoué.

C’est une propagande caricaturale, et systématique. A l’image du secrétaire d’Etat américain comparant de manière négationniste le siège de la ville de Marioupol… à celui de Leningrad. Incroyable ! Mais une telle propagande a deux raisons directes. Tout d’abord le frère de Vladimir Poutine est mort lors du siège de Leningrad. Et Marioupol encerclé a comme noyau dur de l’armée ukrainienne les fascistes du bataillon Azov, qui forment un élément essentiel du régime ukrainien qu’il s’agit de sauver à tout prix du côté américain.

Ce bourrage de crâne est un appel à la mobilisation pro-OTAN, à l’image de pseudos artistes faisant des tracts sous la forme d’avions en papier au musée Guggenheim de New York, appelant à fermer l’espace aérien de l’Ukraine, car les Russes voudraient… faire sauter la plus grande centrale nucléaire pour « effacer » les Ukrainiens. Délirant!

Le terme « effacer » se retrouve chez la Femen Inna Shechenko – qui rappelons-le n’a jamais parlé de l’Ukraine avant le déclenchement de l’invasion russe.

Tout cela correspond directement au concept du prétendu « holodomor », inventé dans les années 1980 aux Etats-Unis sur la base de la propagande des nationalistes ukrainiens émigrés. Les Russes auraient tenté, dans les années 1930, de sciemment génocider les Ukrainiens en les faisant mourir de faim. Il ne s’agit pas, comme on le lit souvent, d’un événement qui serait lié à la collectivisation des terres agricoles (les fameux kolkhozes et sovkhozes). Pour les tenants du « holodomor », dont la superpuissance américaine, le régime ukrainien, etc., il y aurait eu un véritable plan machiavélique des Russes pour exterminer les Ukrainiens.

C’est l’idéologie des nationalistes ukrainiens, qui fantasment sur une nation « pure » des Russes, des Polonais, des Juifs, des communistes, et qui a conflué avec la superpuissance américaine dans une grande convergence, dont le régime ukrainien est l’expression concrète depuis 2014. C’est une grande relecture de l’Histoire, alors que tout montre que les Russes et les Ukrainiens sont des peuples intimement liés depuis bien longtemps, y compris après le prétendu « holodomor ».

C’est une conception au service de la superpuissance américaine, qui détruit de l’intérieur la résistance nationale ukrainienne contre l’invasion russe, en l’asservissant à un autre dominateur.

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Un 8 mars placé sous le signe de la guerre en Ukraine

La décadence capitaliste ruine la Cause des femmes.

Le premier article traitant de l’Ukraine sur agauche.org date de février 2018 est intitulé La « sexualisation agressive » et iconique de la femme ukrainienne. Depuis l’effondrement de l’URSS en effet, l’Ukraine est un bastion de la prostitution en raison de l’effondrement tant de l’économie (et du niveau de vie) que de la destruction générale des tissus sociaux. Une des principales contre-réponses a également été une sorte de féminisme dévoyé pro-nazi, qui n’existe d’ailleurs plus aujourd’hui, les femmes étant totalement réduites au statut de gestionnaire d’intendance, et ce d’autant plus avec la guerre.

Car l’armée ukrainienne n’est pas populaire et de ce fait n’accueille pas les femmes, en faisant encore moins des dirigeantes. C’est évidemment la même chose du côté russe et c’est une catastrophe car on a ici un grand vecteur patriarcal. Et avec la tendance à la guerre qui se généralise, ce vecteur va devenir toujours plus prégnant. Le féminisme bourgeois et petit-bourgeois des pays occidentaux, qui vise simplement à réimpulser le capitalisme en installant des femmes dans des fonctions auparavant trustées par des hommes, va tout simplement s’incliner devant les nécessités patriarcales-militaristes du moment, il va tomber le masque.

Et il le fera de gré ou de force, car la tendance est d’ailleurs déjà installé de la logique comme quoi il faut des troupes prêtes à l’attaque et le consumérisme hédoniste turbocapitaliste à la LGBT ne satisfait pas cela, il faut donc le mettre de côté. C’est la ligne politique d’Eric Zemmour et Marion Maréchal.

Pour assumer la Cause des femmes, il n’y a donc plus que le Socialisme, parce que seul le Socialisme réfute tant le conservatisme conférant à la femme une place subordonnée que le turbocapitalisme qui ne considère que des individus et rejette même l’existence des femmes (être femme serait un choix qu’une personne ayant un corps d’homme pourrait faire, etc.).

Seul le Socialisme comprend dans quelle mesure les femmes sont opprimées depuis le patriarcat triomphant du matriarcat au début des sociétés humaines, avec l’agriculture et l’élevage, et ce que cela signifie dans les rapports aux animaux et à la Nature, et inversement dans les rapports aux aventures militaristes d’esprit patriarcal.

La guerre en Ukraine est en ce sens un tournant historique pour le féminisme, car dans la bataille pour le repartage du monde, il n’y a aucune autre place que dans la convergence avec la guerre, avec l’esprit de conquête, de soumission, alors que le capitalisme en décadence accentue encore plus les traits déjà présents de la violence matérielle à l’encontre des femmes. Soit la Cause des femmes se fait emporter par la guerre, soit elle triomphe dans le Socialisme. Entre les deux, tout s’efface.

On a un sinistre exemple de cela avec Arthur do Val, député de droite de l’État de Sao Paulo au Brésil. Parti soi-disant pour aider la population en Ukraine, et bien entendu se faire valoir en fabriquant des cocktails molotov et en le médiatisant, il a tenu des propos qui ont fuité car il les avait envoyés par messages. Cela donne :

« Elles te regardent et elles sont faciles, parce qu’elles sont pauvres. Quand elles ont vu mon compte Instagram plein d’abonnés, ça a super bien marché. »

« Je viens de traverser la frontière entre la Slovaquie et l’Ukraine à pied et je n’ai jamais vu autant de jolies filles. Dans la file d’attente des réfugiés, il n’y avait que des beautés. Si tu prends la file d’attente de la meilleure boîte de nuit de Sao Paulo, ça n’arrive pas aux chevilles de cette file des réfugiés. »

C’est exemplaire de comment des « bonnes intentions », s’inscrivant hors du Socialisme, basculent immanquablement dans la décadence. Un autre exemple concerne la GPA, dont l’Ukraine est un bastion de la GPA (Les horribles coulisses de la GPA en Ukraine, article d’octobre 2020). Les médias se sont lentement attardés sur le sort des « pauvres » parents ayant des soucis pour récupérer « leur » enfant acheté en Ukraine. Cela a été absolument ignoble.

Et, catastrophe encore, la Droite mène depuis une semaine une grande offensive sur ce thème, dénonçant avec raison ces gens indignes abandonnant la (vraie) mère ukrainienne dans un pays en guerre. La revue ultra-réactionnaire Valeurs Actuelles dénonce par exemple violemment la clinique ukrainienne de GPA BioTexCom qui après avoir proposé des bébés « Black Friday » met en ligne une vidéo d’un abri anti-aérien pour accueillir les clients. La manif pour tous a organisé un happening au pied de la Tour Eiffel le 5 mars, tout en faisant la promotion de Marion Maréchal qui bien entendu pourfend la GPA sur une base conservatrice révolutionnaire.

Il y a également une pétition contre la GPA en Ukraine. Et cet impact de l’Ukraine, de la guerre en Ukraine, sur la Cause des femmes, rappelle qu’il n’existe pas de porte de sortie individuelle, que la question est à la fois historique et mondial. Le monde doit changer de base, entièrement. La question de la guerre est devenue centrale et le féminisme doit être en première ligne dans la bataille pour le Socialisme.

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Catastrophe : à l’occasion de la guerre en Ukraine, la France introduit le thème des armes nucléaires tactiques !

C’est littéralement du délire.

Comme en 1914, on a le droit à un bourrage de crâne forcené concernant la Russie. Ce bourrage de crâne est alimenté médiatiquement par le régime ukrainien, qui lui-même est clairement épaulé si ce n’est directement structuré par la superpuissance américaine. On a ici une narration parfaitement élaborée, visant à former un agenda. Et cet agenda, c’est la guerre. La Russie doit tomber, coûte que coûte.

La Une du Figaro du 5 mars 2022 est exemplaire d’un tel bourrage de crâne. Cela va tellement loin que d’ailleurs pratiquement personne ne peut y croire à part les gens à la marge qui sont malheureusement terrorisés et n’ont aucun recul sur les choses. Car prétendre que Vladimir Poutine agiterait sciemment le péril nucléaire en Ukraine, cela relève de la fantasmagorie la plus complète. On est là dans la mobilisation belliciste.

Cependant, il y a plus grave, car Le Figaro, clairement en service commandé pour l’armée française, introduit la thématique de l’utilisation de l’arme nucléaire à petite échelle afin de la présenter comme incontournable, inévitable. C’est ce qu’on appelle des armes nucléaires tactiques. C’est un pas terrifiant, et c’est une stratégie résolument française.

Voici l’éditorial du 5 mars 2022, qui va rester dans l’Histoire comme un saut qualitatif dans le bellicisme français. Le passage en rouge concerne les armes nucléaires tactiques.

Le Figaro ment-il au sujet de la Russie et de l’emploi des armes nucléaires tactiques? Oui, Le Figaro ment. Et il ment qui plus est par omission, car historiquement c’est la France qui considère comme possible l’emploi des armes nucléaires tactiques, c’est-à-dire de petite puissance, pour détruire par exemple quelques km2.

La doctrine russe concernant l’emploi de l’arme atomique est formelle. Elle est connue et toujours affirmée comme intangible par la Russie. Cela ne veut pas dire qu’il faille faire confiance à la Russie, mais il n’y a strictement rien qui corresponde à ce que dit Le Figaro. Jamais la Russie n’a reconnu l’usage d’armes nucléaires tactiques sur le champ de bataille.

La Russie considère que l’emploi de l’arme atomique ne peut avoir lieu de sa part que dans quatre cas de figures. Le premier cas, c’est lorsque le pays a suffisamment d’informations de qualité concernant le lancement de missiles atomiques contre lui. Le second cas, c’est en cas de l’utilisation d’armes nucléaires et de destruction massives à l’encontre du pays. Le troisième cas, c’est lors d’une attaque, quelle que soit sa forme, empêchant la possibilité de l’utilisation de la force de frappe nucléaire.

Le quatrième cas, c’est l’utilisation d’armes nucléaires tactiques sur un champ de bataille conventionnel… dans le cas où l’existence même de l’État russe est menacé. Il n’y a pas d’utilisation d’armes nucléaires tactiques en général sur un champ de bataille conventionnel. Il y a une utilisation au cas où l’existence même de l’État est menacé – concrètement dans le cas d’une invasion visant à la destruction de la Russie.

Le Figaro, par conséquent, ment. C’est très facile à vérifier. Et Le Figaro ne peut pas ne pas le savoir. La doctrine russe est bien connue, étant d’ailleurs une sorte de forme plus ou moins modifiée de la conception soviétique du début des années 1950. A l’époque l’URSS comptait que l’arme nucléaire serait interdite mondialement et la doctrine à ce sujet affirmait que jamais elle ne serait utilisée en premier. La Chine actuelle est sur la même ligne, elle aussi dans une sorte de prolongement du passé.

Par contre, Le Figaro ment par omission et cela dit tout. Car la France reconnaît l’emploi d’armes nucléaires tactiques. Cet emploi fut théorisé dans les années 1950 par les généraux Gallois, Ailleret et Beaufre, puis dans les années 1960 par le colonel Poirier, enfin dans le Livre blanc sur la défense nationale de 1972.

Il faut ici distinguer ce qui est officiel et ce qui est masqué. L’emploi officiel est dit du coup de semonce. Voici comment le premier ministre Raymond Barre le définit dans un discours aux militaires en juin 1977 :

« En ôtant a priori à l’adversaire tout espoir de contrôler étroitement le niveau de violence d’une bataille classique, au cours de laquelle il pourrait presque impunément liquider progressivement nos forces conventionnelles, et en lui interdisant donc de déclencher une telle bataille, l’atome tactique renforce considérablement, par sa seule existence, notre efficacité dissuasive à tous les niveaux.

De plus, si, par extraordinaire, l’adversaire passant outre à toutes ces menaces, décidait de nous attaquer, l’atome tactique lui donnerait très vite le dernier et solennel avertissement qui conviendrait, avant l’apocalypse. »

C’est la théorie de « l’ultime avertissement ». On indique à l’ennemi qu’on est vraiment décidé à lancer des missiles nucléaires s’il continue. L’armée française dispose pour ce faire d’une aviation. L’utilisation de l’avion a en effet la particularité d’être « visible » et une frappe d’avertissement est la preuve suprême si cela ne suffit pas.

Initialement, la France s’appuyait sur quatre éléments : les missiles stratégiques lancés des silos du plateau d’Albion, les missiles sol-sol mobiles pré-stratégiques Hadès, les missiles lancés d’avions, les missiles stratégiques lancés de sous-marins. En 1996, Jacques Chirac décida de supprimer les deux premiers éléments. Il y a donc désormais les sous-marins et les avions, ces derniers menant quatre fois par an l’exercice « poker », simulant une attaque nucléaire.

Or, c’est là que justement il faut saisir ce que cela implique. Dans son discours de 1977, Raymond Barre précise bien qu’il ne s’agit pas d’ouvrir la perspective d’une guerre prolongée avec l’emploi d’armes nucléaires tactiques. Seulement, il était prévu qu’en cas de succès de l’invasion de l’Europe de l’Ouest par le Pacte de Varsovie dans les années 1980, la France bombarderait les troupes avançant vers elle. Ce qui impliquait de bombarder la Belgique et l’Allemagne, par conséquent évidemment il n’y avait rien d’officiel.

Et, aujourd’hui, l’existence même de ces avions implique précisément la possibilité de cet emploi d’armes nucléaires tactiques. Si rien dans la doctrine française ne le préconise, rien ne l’interdit non plus. La France considère que de par sa position, elle est en droit d’utiliser comme bon lui semble son « indépendance stratégique ». Cela a une dimension extrêmement dangereuse. Et Le Figaro, en service commandé car ce genre de propos ne s’inventent pas, introduit le thème de l’utilisation de l’arme nucléaire tactique. Suivant le principe : les Russes en préconisent l’emploi, pourquoi pas nous ?

C’est effarant. Et ce qui est dramatique, c’est que cela passe comme une lettre à la poste. Le capitalisme en crise ne connaît strictement aucune opposition. Il va à la guerre en disposant d’une légitimité comme en 1914, avec pareillement qu’à l’époque une pseudo-gauche gouvernementaliste ou syndicaliste totalement insupportable de vanité et incapable de quoi que ce soit.

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Les Français : entre K.O. debout et zombification

Le ciel leur est tombé sur la tête.

Les Français s’imaginaient déjà que la pandémie était terminée que voilà une nouvelle interruption brutale de leur train-train quotidien, avec une guerre sortie d’on ne sait où menée par on ne sait qui. C’est exactement comme cela qu’ils voient les choses et ils sont totalement dépassés. Ils ne comprennent tout simplement plus rien, ils sont K.O. debout, et en même temps ils ne veulent rien comprendre, la zombification capitaliste les ayant modelés ainsi.

Il est ici évident que les principes historiques de la Gauche historique – plaçant le niveau de conscience au centre des préoccupations – est tout à fait juste. Que reste-t-il des gilets jaunes, des grèves d’esprit syndical, des mobilisations électorales? Pratiquement rien, et en tout cas rien qui ne fasse le poids face à la déferlante d’une crise élargissant toujours plus son rayon d’action et les domaines touchés.

Il aurait fallu former politiquement, éduquer idéologiquement, développer culturellement… Pratiquement rien n’a été fait, en raison de forces trop faibles et isolées, et le résultat est là. Ou, plus exactement, il est en cours d’expression, et on n’en est qu’au début. La société française va littéralement se fracasser ; dans deux ans, même dans une année, elle n’aura guère à voir avec ce qu’elle aura été aujourd’hui. Même déjà aujourd’hui, l’année passé semble bien loin. Dire il y a cinq ans c’est comme parler d’il y a une éternité. Et pour les gens, dire il y a trente ans, c’est parler d’un paradis perdu, aux contours irréels.

La guerre en Ukraine, la pandémie, le réchauffement climatique, la crise économique, la montée des populismes et des nationalismes, le turbocapitalisme ultra-agressif à la Netflix, Uber, LGBT et Amazon… Les Français sont carbonisés face à ces phénomènes, ils sont écrasés ou emportés, épuisés ou agités, oscillant entre acceptation fataliste et acceptation militante de l’effondrement d’une civilisation.

Car c’est de cela qu’il s’agit. L’humanité va devoir construire une nouvelle civilisation et il est désormais clair qu’elle ne le fera pas parce qu’elle l’a choisie, mais parce que l’Histoire l’y aura forcé. Quel gâchis ! 150 ans de mouvement ouvrier pour en arriver là! Tel est le prix à payer de ne pas avoir su établir une forteresse intellectuelle, idéologique, culturelle, morale face au capitalisme.

Il est de toutes façons trop tard pour regarder le passé et ce qui aurait dû être fait. On est désormais déjà dans la grande transformation en cours. Et là chacun doit se dire en soi-même : que vais-je être dans trente ans ? Une partie de la solution, ou une partie du problème ? Quel monde vais-je laisser, de quoi est-ce que je vais être responsable, comment me jugera-t-on vu de l’avenir ?

Au fond, les Français savent bien tout cela. Ils espèrent pourtant encore et encore qu’ils n’auront pas ce terrible effort à fournir de s’arracher à la civilisation capitaliste. Ils veulent en être jusqu’au bout, rêvant que ce confort corrompu se transforme en rêve éternel.

Et en même temps ils s’effondrent déjà, intellectuellement, psychiquement, moralement, économiquement, politiquement… Le capitalisme en décadence est en train des les entraîner avec lui dans une gigantesque chute.

Alors hors de question perdre du temps avec ce qui semblera une immense vanité vue de l’avenir. Il faut se concentrer sur l’essentiel. Et agauche.org est l’organe de cet essentiel !

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Ukraine : un charity business au service du nationalisme

L’escroquerie est totale.

« L’Ukraine se bat pour toute l’Europe » : voilà bien un slogan tout à conforme aux franges nationalistes qui décident de l’idéologie de l’État ukrainien. Et il n’y a nul hasard à le retrouver dans une campagne en « soutien » à l’Ukraine, en fait prétexte au nationalisme le plus outrancier, le plus belliciste. Car le camp démocratique et populaire a totalement failli, la question ukrainienne est entièrement sous la coupe à la fois des nationalistes ukrainiens, comme on a pu le voir tout récemment avec les rassemblements avec Yannick Jadot, soit des partisans directs de l’OTAN et de l’Union européenne, comme avec le meeting parisien du premier mars 2022, dont d’ailleurs personne n’a rien eu à faire (on peut lire ici un compte-rendu lyrique des organisateurs).

Une des propagandistes les plus acharnées est Inna Shevchenko, la fondatrice des Femen, qui pratique amalgame sur amalgame, dramatisation forcée sur dramatisation forcée. On se demandait ici dans un article le 4 avril 2021 pourquoi elle ne disait rien alors, maintenant on sait pourquoi elle a attendu la guerre : étrangère aux principes démocratiques et populaires, elle ne s’active que lorsqu’elle peut converger avec des gens pour la valoriser. Et pour cela elle est prête à tout, même à un abject relativisme historique faisant de l’invasion russe un strict équivalent du nazisme génocidant les Slaves.

Un autre exemple parlant est le squat d’artistes légalisé à Paris au 59 rue de Rivoli, avec une façade « esthétisé » qui s’est vue ajouter une banderole en ukrainien avec le slogan des fascistes ukrainiens « Gloire à l’Ukraine, Gloire aux héros ». C’est lamentable. Ces gens ne connaissent rien à rien, ils agissent pour leur bonne conscience, ils ne s’écoutent qu’eux-mêmes, ne découvrant la réalité qu’en fonction de leur subjectivisme, ils n’en ont rien à faire de l’Ukraine.

Il en va de même bien entendu pour les gens se précipitant dans les journaux pour raconter qu’ils vont partir en Ukraine, qu’ils vont accueillir des réfugiés ukrainiens. Quel cinéma, quelle orchestration. On nous demande de nous mobiliser face à la souffrance des ukrainiens : collectes de vêtements, site organisant les volontaires, manifestations jaunes et bleues… Tout comme si la guerre n’avait pas été anticipée et préparée de longue date, comme si Poutine avait pété les plombs du jour au lendemain et que les gens étaient jetés au dehors de chez eux, à demis nus, leurs enfants braillards sur les bras. Avec leur charrette comme à l’exode.

Notons d’ailleurs qu’il y a actuellement 600 000 réfugiés ukrainiens. Et que 600 000, c’est le nombre d’Ukrainiens quittant leur pays chaque année depuis 20 ans, devenant des migrants. Mais cela évidemment n’intéresse personne, car l’Ukraine n’intéresse pas ces gens « solidaires », qui n’agissent que parce que le régime le demande et parce qu’ils convergent avec leur propre capitalisme triomphant.

Ce triste théâtre du charity business qu’on nous diffuse là, c’est en fin de compte la queue de la comète de l’industrie de guerre. Un autre ordre de mobilisation générale. Les honnêtes gens qui ont peur de la guerre ne se mobiliseront pas pour la Paix, contre la guerre, encore moins contre le capitalisme passé à l’impérialisme. Ils vont se mobiliser au travers d’institutions de la classe dominante, au travers des propositions du capitalisme, pour soutenir les victimes ukrainiennes directement utilisées dans ce processus comme les soldats ukrainiens sont utilisés par l’OTAN comme chair à canon.

D’ailleurs, ne soyons pas naïfs. La Pologne, la Roumanie, l’Allemagne, la France, toute l’Union européenne et la superpuissance américaine avec, tous ces États achètent du missile depuis des semaines. Alors, pourquoi n’auraient-ils pas eu les moyens de préparer des vêtements, des tentes, des médicaments et des jouets pour les enfants ?

La vérité est que l’Ukraine est prise dans le feu du repartage du monde. Il n’y a plus personne dans le camp de la Paix, même les bonnes intentions servent directement, à leur niveau, le bellicisme du camp capitaliste occidental. Et l’Ukraine comme nation se voit disparaître sous les coup de boutoir de l’envahisseur russe et des pro-occidentaux et ultra-nationalistes le façonnant de manière fictive, identitaire, vassalisée au capitalisme occidental.

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Le covid, donc la guerre

Il n’y a pas de hasard ni de plan, c’est la crise générale du mode de production capitaliste.

L’épidémie de Covid-19 a été un coup de massue pour les français, qui au début ont rêvé d’un monde d’après. Il y a eu un début de réflexion sur le capitalisme et l’écologie, puis le déni s’est mis en place avec le grand retour des comportements libéraux et la mentalité « après moi le déluge ».

Il n’empêche que l’agenda imposé par le covid a profondément marqué les gens.

L’arrivée de la guerre en rajoute à l’hébétude, avec l’impression générale d’aller de Charybde en Scylla, comme succession de hasards malheureux. Certains veulent y chercher une signification, sachant que le hasard n’existe pas, ce qui est vrai, mais comme la gauche est faible, cela se résume à une lecture complotiste ou un refuge dans la religion, ce qui revient au même.

Seule la connaissance scientifique du capitalisme permet de conjurer les lectures fatalistes liées au hasard et celles idéalistes du grand plan. En effet quiconque voit les choses en terme de lutte des classes aurait dû prévoir que le grand arrêt dans les chaînes de production capitaliste et l’injection de quantité astronomiques d’argent fictif allait mener les grandes puissances à la guerre.

C’est ce que la revue Crise a documenté depuis le mois de mai 2020 et en cela c’est un travail incontournable.

Ce n’est donc pas le covid, puis la guerre mais le covid donc la guerre.

Concrètement, les grandes puissances capitalistes sont endettées jusqu’au cou et la production est mise sans dessus dessous par des ruptures d’approvisionnement, des ruptures de main d’œuvre et dans les secteurs stratégiques qui freinent la restructuration et nécessite de nouvelles alliances.

L’économie est désorganisée, la pagaille règne, l’incertitude gagne les esprits, les opinions publiques sont tendues.

Il y a donc un besoin d’une remise en ordre qui provient de la grande bourgeoisie et qui n’a comme seule option le fascisme et la guerre, le fascisme donc la guerre, la guerre donc le fascisme. 

Les grandes puissances sont donc des « challengers » à la veille d’un grand repartage du monde et les vieilles alliances sont pleines de tensions internes.

La position internationaliste adéquate fera la différence sur le temps long et il ne s’agit pas ici d’une solidarité abstraite et de vague dénonciation mais d’une lutte contre les points de vue nationalistes qui vont former un étau toujours plus étouffant.

L’Internationalisme doit saisir tous les aspects de la crise pour refléter les besoins vitaux des peuples. Tout est en rapport, y compris ce qui nous a mené ici, la fuite en avant dans la destruction généralisée de la nature, les impérialismes, les tensions internes aux nations avec la montée du fascisme dans le monde, le triomphe de la consommation…

Seuls les grands idéaux du mouvement ouvrier peuvent mener à l’unification de l’humanité et la fin de ces guerres fratricides. 

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Les Français stupéfaits par la remise en cause de leur capitalisme pacifié

Ils s’inquiètent bien plus pour eux-mêmes que de la guerre en Ukraine.

Les Français apprécient d’être étonnés par ce qui se passe ailleurs que chez eux, se prenant en quelque sorte pour le centre du monde civilisé. La guerre en Ukraine met cependant une terrible claque à ce regard hautain sur les choses, parce qu’elle n’est pas quelque chose qu’on peut gommer, mettre de côté. C’est précisément cela qui met les Français en rage. On les dérange. Que la Russie envahisse l’Ukraine, les Français trouvent cela mal ou lointain, et dans tous les cas lointain.

Et ce qui les trouble le plus, c’est la remise en cause d’un ordre international pacifié depuis trente ans dans ses grandes lignes du point de vue des pays capitalistes occidentaux…

Comment pourrait-il en être autrement ? La société française est passée à la lessiveuse capitaliste depuis 1991, avec une destruction systématique de toutes les forces se revendiquant du Socialisme, remplacés opportunément par des tenants turbocapitalistes des changements « sociétaux ». L’individualisme règne en maître, s’appuyant sur un capitalisme en expansion, tant matériellement grâce à la Chine servant d’usine que qualitativement avec l’ouverture innombrable de nouveaux marchés (outils technologiques au quotidien, plats livrés, alimentation livrée, commandes sur Amazon, séries sur des chaînes dédiées, etc.). Consommer est plus facile, plus rapide, plus systématique.

La guerre en Ukraine apparaît comme un grand trouble dans cette paix capitaliste. C’est cela qui perturbe les gens. Cela ne veut pas dire qu’il n’y ait pas l’exigence démocratique du refus de la guerre. Encore faut-il pourtant que cette exigence s’arrache à l’aliénation et l’exploitation du capitalisme moderne, et ça, ce n’est pas gagné. Car le capitalisme a une réponse systématique dans tous les pays capitalistes occidentaux : la Russie est la seule force qui joue le rôle de trouble-fête dans cette histoire, sans la Russie tout serait comme avant, le capitalisme n’a rien à voir avec ce qui relève d’un aventurisme russe délirant.

D’où la formule, mille fois répétés en France comme dans tous les pays, du « dans la tête de Vladimir Poutine ». Comme s’il s’agissait d’un tyran qui décide de tout, qui aurait réfléchi tout seul dans son coin à un plan machiavélique pour perturber l’ordre mondial. Emmanuel Macron y est allé de ses petites phrases sur un Vladimir Poutine qui aurait changé, qui ne serait plus le même qu’avant, qui serait désormais crispé, fermé, obsessionnel, etc.

C’est simpliste, d’ailleurs même franchement niais. Cela peut pourtant avoir son effet. En fait, le capitalisme a tellement contaminé la vision du monde des gens que même s’ils cherchent à exprimer un point de vue démocratique, cela est dévié vers une interprétation subjectiviste renforçant la vision générale du monde que prône le capitalisme. La démonisation de Vladimir Poutine reflète très exactement cela. S’opposer à la guerre devient ici… s’opposer à Vladimir Poutine.

Un tel raccourci est inévitable. Cela rappelle que même la guerre en Ukraine ne saurait être un déclencheur d’une élévation instantanée et unilatérale de la conscience sociale. C’est une large bataille idéologique qui va commencer à se mener, avec le Socialisme devant s’affirmer à travers l’effondrement de la civilisation capitaliste, avec des gens qui doivent s’arracher d’eux-mêmes, difficilement, contre leur gré en fait même, au style de vie capitaliste.

Cela va passer par un nombre incommensurable d’erreurs, d’errements, parce que les gens chercheront à consommer leur critique du capitalisme, tellement ils sont façonnés par le capitalisme. Il faut que les gens se forgent dans le collectivisme, c’est un processus douloureux pour qui a accepté le confort individualiste des sociétés capitalistes.

Ainsi, les Français sont stupéfaits par la remise en cause de leur capitalisme pacifié, voilà ce qu’il faut bien comprendre : la guerre a arraché une couche d’aliénation, mais il y a trente ans de déformation qui ont eu lieu par l’expansion du capitalisme, sans compter les décennies du capitalisme auparavant… Le processus va être complexe jusqu’à la conscience humaine se reconnaissant dans le Socialisme. La question étant de savoir à quel rythme va la guerre, si elle va être plus rapide. C’est pour l’instant clairement le cas.

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Les « Indigènes de la République » ont été remplacés par Eric Zemmour

Le côté pile a remplacé le côté face.

C’est quelque chose d’absolument flagrant : Eric Zemmour est arrivé sur la scène politique française au moment où les « Indigènes de la République » en sortait. Et c’est d’autant plus marquant que le discours d’Eric Zemmour est exactement l’inverse de celui des « Indigènes de la République ». Voilà qui est lourd de sens !

Eric Zemmour dit que la France est par « essence » une bonne chose, tout comme les « Indigènes de la République » expliquait qu’elle était par « essence » une mauvaise chose. Eric Zemmour veut « refranciser » tout comme les « Indigènes de la République » voulaient « décoloniser ». Eric Zemmour pare de toutes les vertus le « Français de souche » abhorré par les « Indigènes de la République », tout comme Eric Zemmour a une obsession en mal des « Arabo-africains » que les « Indigènes de la République » voyaient comme la lumière du monde.

Le parallélisme est indéniable et c’est au fond le même communautarisme, le même rejet de la lutte des classes, la même haine de la Gauche historique. Cela va même encore plus loin, car l’un a remplacé l’autre. Les « Indigènes de la République » sont un mouvement né dans les années 2000 et qui ont connu un énorme succès dans les milieux anarchistes et trotskistes, obtenant une reconnaissance complète au point de contribuer à la naissance d’un nouveau milieu militant, une sorte d’étrange milieu mêlant anarchisme, théorie du genre, « décolonialisme » communautariste, fascination pour l’Islam comme religion des opprimés, haine de la police, culte du virilisme « militant ».

C’est la raison pour laquelle Houria Bouteldja, figure de proue du mouvement, a quitté le mouvement en octobre 2020 pour annoncer un an plus tard… son soutien à Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle 2022, alors qu’effectivement La France Insoumise a été largement touchée par l’irruption de ce nouveau milieu activiste. C’est une convergence logique puisque La France Insoumise ne se revendique plus de la Gauche mais du « populisme », opposant abstraitement un haut et un bas de la société.

Les « Indigènes de la République » avaient jusque-là souvent défrayé la chronique avec leurs thèses post-modernes provocatrices et communautaristes. Et une fois disparu, ils sont remplacés par quelqu’un tenant le même discours qu’eux, mais inversé, Eric Zemmour ! Nul hasard à cela. Leur conception du monde a essaimé, leurs idées anti-universalistes, anti-métissage, anti-collectiviste se sont répandues.

C’est qu’elles sont dans l’air du temps. Les « Indigènes de la République » ont été l’expression petite-bourgeoise d’immigrés cherchant à s’élever socialement en France, Eric Zemmour est l’expression de la bourgeoisie française cherchent à s’élever socialement dans le monde. C’est « moi d’abord », et comme il n’y a aucun mérite, il faut en inventer un, et c’est là qu’on trouve comme dans les années 1920-1930 le thème de la nation, de la « race », de la nation « prolétaire », de la « race » supérieure de parce qu’elle véhicule.

Tout cela est évident pour qui regarde les choses du point de vue de la Gauche historique – à rebours des anarchistes, des trotskistes et de leurs variantes désormais « post-modernes » hantant les universités et le « militantisme » dans les grandes villes.

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L’interdiction des sels nitrités pose la question d’une nouvelle alimentation

Les sels nitrités sont une catastrophe sanitaire qui doivent poser la question plus générale d’une nouvelle alimentation.

Début février, une proposition de loi va être soumise à l’Assemblée nationale visant à interdire l’utilisation de nitrates et des nitrites dans l’alimentation, à l’horizon de quelques années mais déjà avec un arrêt immédiat dans les écoles.

Initiée par le député Modem du Loiret Richard Ramos, cette loi se veut une mesure sanitaire contre la survenue des cancers digestifs. On sait que ces cancers sont favorisés par la consommation de charcuteries qui contiennent des sels nitrités.

Le problème n’est d’ailleurs pas tant les sels nitrités, qui se composent de 99, 4 % de sels de cuisine et de 0,6 % de nitrite de sodium ou de nitrite de potassium, mais leur réaction chimique au contact du fer naturellement présent dans la viande lors du processus (acide) de la digestion. A ce moment, les sels nitrités se transforment avec un pouvoir oxydant qui provoque une inflammation, avec à long termes des risques de développement de cancers du colon, de l’estomac ou du rectum.

C’est d’ailleurs pour cela que la charcuterie est, avec l’alcool et les produits de salaison, l’un des seul aliment classé dans le « groupe 1 » par l’OMS et le Centre internationale de recherche sur le cancer (Circ), c’est-à-dire cancérigène avéré pour l’homme.

Lors d’audition parlementaire, Denis Corpet, spécialiste dans la prévention des cancers, a parlé des nitrites comme d’un « poison » à bannir de toute urgence. Cela d’autant plus qu’en France, il y a un une consommation massive de charcuterie, ayant pour conséquence le fait que le cancer du colon est le second cancer le plus fréquent, après celui du poumon.

L’omniprésence des sels nitrités dans les salaisons et la charcuterie pose donc la question de l’agrobusiness de la viande, et particulièrement de celle de porc. A ce niveau, l’industrie française est leader mondial, notamment en Bretagne avec des géants de la production de porc. Troisième « producteur » de l’Union européenne, la France a abattu 23,5 millions de porcs en 2019.

C’est un chiffre énorme, un massacre industrialisé qui en dit long. Comment une société qui regarde cela avec indifférence peut-elle prétendre se préoccuper du sort de la planète ? Il y a ici un antagonisme complet entre deux visions du monde. On ne peut pas dire qu’on accepte la destruction en masse, la tuerie en masse, et en même temps qu’on veut protéger la planète. C’est incompatible.

D’autant plus que dans le capitalisme, on parle de « productions » formées à partir de montagnes de cadavres qu’il faut bien pouvoir écouler le plus vite possible, tout en maintenant la possibilité de consommation le plus longtemps possible. Et c’est là qu’interviennent les sels nitrités, car cet additif permet justement, pour un coût moindre, de conserver des viandes plus longtemps avec moins de chair utilisée (les sels nitrités font de la rétention d’eau).

Les sels nitrités, ce sont aussi ces additifs qui rendent le jambon à la couleur très rose, « appétissante », comme le justifie l’agrobusiness qui ajoute que, sans eux, la viande serait grise, voire verdâtre. Ce qui est vrai puisque l’on parle ici de parties d’animaux en décomposition, avec des additifs visant à bloquer un processus naturel.

D’ailleurs, ces additifs ont commencé initialement à être utilisés comme agent anti-infectieux, dans le cadre de la conservation de la viande, à une époque où le système de réfrigération n’étaient pas celui d’aujourd’hui.

Et dans le capitalisme, ce sont les classes populaires, à côté des animaux bien sûr, qui paient le prix de cette production alimentaire au rabais. Dans la proposition de loi qui va être soumis au débat à l’Assemblée nationale, il est remarqué de manière juste la chose suivante :

Il y a quelques décennies, les pauvres mangeaient des légumes et les riches de la viande, cette tendance s’est donc inversée. Qui plus est, les foyers modestes mangent de la charcuterie de moindre qualité.

Cela montre à quel point le capitalisme produit une société qui déborde de richesses, déborde de capacités productives, mais les utilisent de manière mortifère. Il y a un nombre d’animaux abattus supérieurs à la réalité de la consommation, trop de viande à écouler et pour le faire dans des conditions de profitabilité capitaliste, il est forcé d’en passer par des tas d’ajouts chimiques afin de maintenir la possibilité de vendre, ou bien de trouver de nouveaux marchés, de nouveaux types de consommation, etc.

A l’évidence, à l’instar de la généralisation du Nutriscore, l’interdiction des sels nitrités seraient une bonne chose, allant dans le sens d’une préservation de la santé de tous.

Mais l’on voit bien que le problème de fond, c’est le trop-plein de viande, un problème quantitatif qui ne peut être vraiment réglé à coup de réglementation, mais par l’élaboration d’une nouvelle alimentation, supérieure. Une alimentation qui doit devenir à 100 % végétale et biologique, afin d’éviter au maximum les aliments ultra-transformés et composés d’additifs, et pour cesser de maintenir une consommation forcenée sur la base d’une destruction industrialisée.

Le capitalisme a tout faux, dans le fond comme dans la forme.

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Deux ans de pandémie, deux ans de noyade

Une histoire sans fin.

Cela fait presque deux ans que la pandémie de covid-19 a été déclaré, et l’humanité en est quasiment au même point dans la crise sanitaire. Les variants se succèdent et rendent le coronavirus toujours plus contagieux, mais à chaque fois il n’est fait que constater, presque passivement, son avancée.

Certes, la vaccination de masse dans la plupart des pays riches ou disposants de moyens suffisants, change la donne. Par exemple en France, le nombre d’infections quotidiennes recensées ont explosées, au-delà des records de la première vague, mais le système hospitalier est (pour l’instant) bien moins sous tensions, en raison de l’immunité conférée par les vaccins.

Les non-vaccinés sont immensément plus touchés par la maladie, ainsi que les personnes qui étaient déjà fragiles à la base. Pourtant, pourtant, pourtant, voilà qu’il faut encore et toujours de nouvelles mesures collectives de restrictions, comme celles annoncées par le gouvernement français lundi 27 décembre 2021.

Alors cela ne va pas très loin certes, l’État n’est pas en mesure d’imposer un nouveau confinement ni de faire tomber un rideau de fer sanitaire sur les frontières. Mais tout de même : télétravail obligatoire un jour sur deux, jauges de spectateurs, interdiction de manger dans le train ou les salles de sport, masque à l’extérieur pour les lieux fréquentés, fermeture des lieux de danse et de concerts debout, annulation des cérémonies de vœux 2022, etc.

En fait, la nouvelle crainte n’est pas tant sanitaire au sens strict, qu’une paralysie de la société, avec une sorte de confinement de fait. En effet, la raison sanitaire fait qu’il faut forcément isoler les cas contacts de la maladie, pour casser les chaînes de transmission. C’est une nécessité absolue, pour ne pas se retrouver avec un pays entièrement malade et pied à terre. Mais cela se retourne aussi en son contraire : qui dit beaucoup de contamination et surtout beaucoup de tests allant avec, dit beaucoup de cas contacts donc beaucoup d’isolements.

Ainsi, c’est la nouvelle menace : que le pays se retrouve frappé par une vague de cas contacts. Cela, d’ailleurs, a déjà été le cas avec les écoles. La politique initiale visant à isoler les élèves ayant été en contact avec la maladie (un cas = une fermeture de classe) a dû être assouplie. Une immense vague d’enfants devant être isolés s’est produite, puis leurs parents se sont absentés du travail dans la foulée pour les garder ! Intenable.

Donc il a été lâché du lest du côté des enfants, et cela a, entre autres, contribué à la circulation du variant Delta puis bientôt du variant Omicron avec la rentrée (quoi qu’il circulait déjà avant les vacances de Noël). Et la boucle est bouclée : les parents se retrouvent eux-mêmes cas contacts (ou contaminés) et doivent s’isoler, à mesure que la progression de la maladie s’intensifie. La menace sur la stabilité économique est donc immense.

Cela est particulièrement flagrant dans le secteur aérien où les règles pour le nombre de personnels devant être présent sont strictes. Ainsi dans le monde, pas moins de 8 000 vols ont été annulés le week-end de Noël, principalement aux États-Unis et en Chine, ou encore en Indonésie où les deux compagnies Lion Air et Batik Air ont annulé respectivement 23 % et 28 % de leurs plans de vol. Mais on sait à quel point tout cela va très vite et la menace plane aussi sur la France.

C’est pour cela que le gouvernement français va devoir lâcher du lest sur cette question. Pour éviter une «paralysie» et la «désorganisation» du pays , il est concrètement envisagé d’ici à la fin de semaine de réduire les durées d’isolement (qui peuvent aller dans certains cas pour l’instant jusqu’à 17 jours), avec comme justification le fait de «faire peser une contrainte moindre sur les personnes vaccinées».

Sauf que, évidement, cela peut très vite se retourner en son contraire et contribuer à accélérer la circulation de la maladie. Car moins d’isolement permet plus de circulation du virus, et donc plus de cas, et donc au final des isolement de personnes positives.

L’humanité est donc dans un sale pétrin, n’ayant toujours pas revu son rapport à la nature ni changer sa perspective de civilisation. La planète entière s’attache fermement au 24h sur 24 du capitalisme, et les individus à la consommation de leur propre vie. Hors de question pour la plupart des gens de couper à leur « 1er de l’an », malgré la virulence gigantesque du variant Omicron.

Cela fait donc deux ans que l’humanité court droit dans le mur sur le plan sanitaire, et bien que des mesures collectives se soient imposées à elle depuis ce temps, le basculement n’a pas eu lieu. Personne ne songe, ni même n’envisage ne serait-ce que de changer de braquet. Alors que, pour rester dans la métaphore cycliste, ce n’est même pas de braquet qu’il faudrait changer, c’est carrément de roue, voire de vélo !

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Les Français, corrompus par le capitalisme, ne croient pas en la guerre

Ils pensent que la vie est une partie de Monopoly.

La fin de l’année 2021 est marquée par une tension gigantesque et armée entre la Russie et l’Ukraine, avec à l’arrière-plan une contradiction tout à fait visible entre la Russie et l’OTAN, entre la Russie et la superpuissance américaine. La société française ne prend cependant pas en compte ; ne s’y intéressent nullement même les couches cultivées ou éduquées ou universitaires ou on ne sait comment les définir.

Même des gens de gauche prompts normalement à suivre le cours des événements « impérialistes » ne trouvent strictement rien à dire, à part à constater de très loin ce qui semble se passer.

C’est révélateur de comment le capitalisme a corrompu les Français et ce niveau de dédain, de stupidité, d’arriération, est aussi une expression de la crise du capitalisme ouvert par la pandémie, car la crise, c’est toucher le fond, et puis aller encore plus loin, faisant reculer les frontières du néant..

On sait que les Français trouvent toujours que « les gens sont cons », à part eux-même bien entendus, et il s’avère qu’ils ont désormais raison. Non pas que les gens soient devenus bêtes : la bêtise n’existe pas, tout est une question de conscience. C’est que justement le niveau de conscience des gens est d’une faiblesse inouïe. Leur point de vue peut être élaboré, toutefois il n’y a plus de fil conducteur, plus de cohérence d’ensemble, et la liaison au réel, à ses transformations, est perdue.

La pandémie avait déjà mis les gens K.O. : que va-t-il alors se passer lorsque la Russie et la superpuissance américaine vont passer par l’épreuve de force? Lorsque la Chine et la superpuissance américaine se rentreront dedans ?

Les gens ne voulant assumer aucune responsabilité en rien, ils vont toujours plus déléguer, et toujours plus dénoncer après que les gouvernants sont loin d’eux. Ils vont chercher des boucs-émissaires aux problèmes immédiats de leur vie quotidienne ; incapables d’analyse prolongée, d’une attention prolongée, ils vont procéder par des raccourcis, utilisant une vision du monde chauvine et paranoïaque.

Autrement dit, comme les gens pensent que la vie est une partie du Monopoly, ils vont s’allier au capitalisme, qu’ils considèrent comme incontournables, seul « système » concret, éternel, toujours viable, améliorant leur propre sort d’une manière ou d’une autre.

Dans un tel contexte, s’opposer à la guerre est un choix subjectif, une initiative à contre-courant non seulement de la guerre elle-même, mais même du mode de vie dominant qui amène les gens à accepter, voire à vouloir la guerre. C’est toute une contre-culture d’opposition à la guerre qui doit se développer.

Une telle chose va main dans la main avec l’antifascisme et c’est d’ailleurs le véritable sens de l’antifascisme. Le fascisme, c’est la guerre vers l’intérieur et vers l’extérieur ; qui refuse d’aborder le thème de la guerre ne saurait être à la hauteur de ce qu’est l’antifascisme.

Contre le fascisme et la guerre, telle est la vision du monde de la Gauche historique dans une situation de crise, et l’Histoire n’attend personne ; que les gens aient compris la Gauche historique ne change rien à la marche de l’Histoire, pour le pire et le meilleur, pour la guerre ou le Socialisme, selon le niveau de conscience acquis et la capacité à agir correctement.

Les Français courent pour l’instant à la catastrophe, et en l’ayant choisi qui plus est, faisant confiance à la machine de guerre qu’est le capitalisme français. Ils vont payer très cher historiquement un tel degré de corruption, alors que la France est partie prenant de l’OTAN et de sa course à l’agression dans le cadre de la conquête de l’Est de l’Europe.

La France n’échappera pas à la tendance à la guerre caractérisant le capitalisme en crise !