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Sommet historique de l’OTAN à Madrid

L’OTAN se prépare à la guerre.

Mercredi 29 juin 2022 s’est tenu à Madrid un sommet de l’OTAN qui a une portée historique. Le sommet se déroule en deux jours, mais tout a été dit lors du premier, pour un jalon évident sur la terrifiante route menant à la 3e guerre mondiale qui se dessine sous nos yeux. Voici, pour y voir clair et de la manière la plus simple possible, un résumé en six point de la journée.

1.

La Finlande et la Suède ont participé à toutes les réunions et ont été officiellement invitées à rejoindre l’alliance militaire, qui va donc s’élargir vers le nord de l’Europe, contre la Russie.

2.

Les États-Unis affirment leur domination de l’alliance militaire et la vassalisation de l’Europe sur le plan militaire. Le président américain a annoncé un nouveau centre de commandement permanent en Pologne, un renforcement de la présence militaire américaine en Allemagne, en Italie et en Roumanie, l’arrivée de deux nouveaux escadrons de F-35 (unités d’avions de chasse) au Royaume-Uni et de deux nouveaux destroyers (navire contre-torpilleur) en Espagne. Il a dit faire la promesse de défendre « chaque pouce » (chaque mètre carré) du territoire européen.

Il n’est plus question d’aucune autonomie stratégique européenne et les ambitions du président français Emmanuel Macron (et de l’Allemagne) d’une force militaire européenne sont mortes et enterrées.

3.

Le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg a réaffirmé le soutien indéfectible de l’alliance militaire à l’Ukraine. De nouvelles livraisons d’armes, de véhicules blindés, de moyens médicaux, de moyens de communication, et de moyens de défense ont été annoncés.

Le président du régime ukrainien Vladimir Zelensky était invité en visioconférence. Il a réclamé la livraison de beaucoup plus d’équipements modernes pour « [briser] la prépondérance de l’artillerie russe », ainsi qu’un soutien financier de 5 milliards de dollars par mois.

4.

Le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg a confirmé le renforcement de la « posture stratégique » de l’alliance militaire en portant celle-ci à 300 000 hommes, en « haut niveau de préparation ». Ce sont des troupes militaires fournies par les différents pays de l’alliance, qui doivent pouvoir être mobilisées instantanément et pour le compte exclusif de l’OTAN qui en assure le commandement.

5.

Les chefs d’État et de gouvernement des pays de l’OTAN ont approuvé le nouveau concept stratégique de l’OTAN qui fixe les priorités, les tâches fondamentales et les stratégies de l’alliance militaire pour les dix prochaines années. Il est considéré comme le deuxième document le plus important pour l’OTAN et consiste en la définition de la situation mondiale actuelle et détermine l’orientation politique et militaire de l’alliance.

Il est considéré qu’il faut augmenter les dépenses militaires et qu’il « ne faut pas écarter la possibilité d’une attaque contre l’intégrité territoriale ou l’intégrité d’un allié ». C’est une manière hypocrite d’annoncer le futur conflit conventionnel en Europe.

6.

La superpuissance chinoise est officiellement définie par ce document comme une puissance ennemie, ainsi que le présente le communiqué officiel de l’OTAN du mercredi 29 juin :

« Dans ce document, la Russie est définie comme « la menace la plus importante et la plus directe » pour la sécurité des Alliés, et la question de la Chine est abordée pour la première fois, au travers des défis que Pékin fait peser sur la sécurité, les intérêts et les valeurs de l’Alliance. »

La zone indo-pacifique est au cœur de la bataille pour le repartage du monde avec la concurrence entre les superpuissances américaine et chinoise. Dans ce cadre, l’Australie, le Japon, la Nouvelle-Zélande et la République de Corée étaient invités et ont participé pour la première fois à un sommet de l’OTAN !

Le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg a d’ailleurs déclaré :

« Nous assistons à un resserrement du partenariat stratégique entre Moscou et Pékin. Et le fait que la Chine s’affirme de plus en plus et s’appuie sur des politiques de coercition a des conséquences pour la sécurité des Alliés et de leurs partenaires ».

Le capitalisme en crise veut se refaire une santé en démolissant la Russie et en cassant la Chine. La superpuissance américaine est au cœur de l’opération. Et seules les masses se soulevant peuvent empêcher la guerre à venir.

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Jens Stoltenberg annonce la mise en place d’une puissante armée de l’OTAN en Europe

Le camp de la guerre met en place son projet.

La superpuissance américaine décide, l’OTAN applique. Le sommet de l’OTAN n’a lieu que le 29 juin 2022, mais le secrétaire de l’OTAN Jens Stoltenberg en a déjà révélé le contenu, à proprement parler hallucinant. Les mesures annoncées consistent en effet en la mise en place en Europe d’une armée conventionnelle pour affronter la Russie. La Chine est également présentée comme l’ennemie suivant.

2% du PIB pour l’armée dans chaque pays est considéré comme le minimum. Et pour parfaire ce décorum belliciste, le président ukrainien Volodymyr Zelensky participera au sommet de l’OTAN.

Voici ce que Jens Stoltenberg a expliqué le 27 juin lors d’une conférence de presse :

Bon après-midi.

Notre sommet de l’OTAN à Madrid cette semaine sera transformateur. Avec de nombreuses décisions importantes. Y compris sur un nouveau concept stratégique pour une nouvelle réalité de sécurité. Un changement fondamental dans la dissuasion et la défense de l’OTAN. Et un soutien à l’Ukraine maintenant et pour l’avenir.

Notre nouveau Concept nous guidera dans une ère de concurrence stratégique. J’espère qu’il indiquera clairement que les Alliés considèrent la Russie comme la menace la plus importante et la plus directe pour notre sécurité.

Il s’adressera à la Chine pour la première fois. Et les défis que Pékin pose à notre sécurité, nos intérêts et nos valeurs.

Il couvrira également notre approche évolutive face à un certain nombre d’autres menaces et défis. Y compris le terrorisme, le cyber et l’hybride.

Au Sommet, nous renforcerons nos défenses avancées. Nous renforcerons nos groupements tactiques dans la partie orientale de l’Alliance jusqu’au niveau des brigades. Nous transformerons la Force de réaction de l’OTAN.

Et augmenteront le nombre de nos forces à haut niveau de préparation.

À bien plus de 300 000.

Nous allons également donner un puissant élan à notre capacité à nous renforcer en cas de crise et de conflit. Y compris avec davantage d’équipements prépositionnés et des stocks de fournitures militaires. Plus de capacités déployées vers l’avant, comme la défense aérienne. Un commandement et contrôle renforcés. Et des plans de défense améliorés, avec des forces pré-assignées pour défendre des Alliés spécifiques.

Ces troupes exerceront avec les forces de défense intérieure. Et elles se familiariseront avec le terrain local, les installations et nos nouveaux stocks pré-positionnés. Afin qu’elles puissent répondre en douceur et rapidement à toute urgence.

Ensemble, cela constitue la plus grande refonte de notre dissuasion et de notre défense collectives depuis la guerre froide. Et pour ce faire, nous devrons investir davantage. Aujourd’hui, nous publions de nouveaux chiffres sur les dépenses de défense. Ils montrent que 2022 sera la huitième année consécutive d’augmentations chez les Alliés européens et au Canada.

D’ici la fin de l’année, ils auront investi bien plus de 350 milliards de dollars américains supplémentaires depuis que nous avons convenu de notre promesse d’investissement dans la défense en 2014. Neuf Alliés atteignent désormais – ou dépassent – ​​l’objectif de 2 %. Dix-neuf Alliés ont des plans clairs pour l’atteindre d’ici 2024. Et cinq autres ont des engagements concrets pour le respecter par la suite.

Deux pour cent sont de plus en plus considérés comme un plancher et non comme un plafond. Nous conviendrons également d’investir davantage ensemble dans l’OTAN. Au profit de notre sécurité.

Le gouvernement et le peuple ukrainiens continuent de résister à la guerre d’agression brutale de la Russie. Leur courage et leur engagement sont une source d’inspiration. Et je me réjouis que le président Zelensky se joigne à nous au sommet de l’OTAN.

L’OTAN et les Alliés ont fourni un soutien substantiel à l’Ukraine depuis l’annexion illégale de la Crimée par la Russie en 2014. Y compris avec une aide militaire et financière. Et l’entraînement de dizaines de milliers de soldats ukrainiens.

Tout cela fait une différence sur le champ de bataille chaque jour. Et depuis l’invasion de février, les Alliés se sont allés encore plus loin. Avec des milliards d’euros d’aide militaire, financière et humanitaire.

Lors du sommet, nous nous mettrons d’accord sur un programme d’assistance global renforcé pour l’Ukraine. Cela comprendra des livraisons substantielles de soutien. Dans des domaines tels que les communications sécurisées, les systèmes anti-drones et le carburant. À plus long terme, nous aiderons l’Ukraine à passer de l’équipement militaire de l’ère soviétique à l’équipement moderne de l’OTAN. Et à renforcer davantage ses institutions de défense et de sécurité.

Au Sommet, nous prendrons également des décisions pour continuer à adapter l’OTAN. Y compris avec un nouveau Fonds OTAN pour l’innovation d’un milliard d’euros pour investir dans les technologies émergentes à double usage. Et sur le changement climatique, nous conviendrons de réduire les émissions de gaz à effet de serre pour l’OTAN en tant qu’organisation.

Nous approfondirons également notre coopération avec les partenaires les plus proches de l’OTAN. Je me réjouis que l’Australie, le Japon, la Nouvelle-Zélande et la République de Corée se joignent à nous pour la première fois à notre sommet. La Géorgie et l’Union européenne y participeront également.

Et nous adopterons de nouveaux programmes de soutien pour nos partenaires la Géorgie, la Bosnie-Herzégovine et la République de Moldavie. Ainsi que la Mauritanie et la Tunisie. Nous visons également à faire avancer les candidatures historiques de la Finlande et de la Suède à l’adhésion à l’OTAN. Tout en veillant à ce que les préoccupations de sécurité de tous les Alliés soient prises en compte.

J’ai parlé avec le président Erdogan samedi et rencontrerai le Premier ministre Andersson plus tard dans la journée. Je suis heureux que le président Erdogan, le président Niinisto et le premier ministre Andersson aient accepté mon invitation à se rencontrer demain à Madrid. Et aujourd’hui, nous accueillons une autre réunion de hauts responsables des trois pays ici au siège de l’OTAN.

Enfin, les Alliés discuteront des menaces et des défis du sud. Nous nous réengagerons dans la lutte contre le terrorisme. Résoudre la crise alimentaire causée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Et considérer notre réponse à l’influence croissante de la Russie et de la Chine dans notre voisinage méridional.

Surtout, nous réaffirmerons que le lien transatlantique reste le socle de notre sécurité. L’Europe et l’Amérique du Nord, ensemble dans l’OTAN. Sur ce, je suis prêt à répondre à vos questions. »

Comme il a été dit sur agauche.org, la troisième guerre mondiale est un processus déjà enclenché. Il faut l’empêcher !

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Le Royaume-Uni déclare pratiquement la guerre à la Russie

Cela ne fait pas semblant.

Le général Sir Patrick Sanders est depuis peu le nouveau chef d’état-major de la British Army, l’armée britannique. Sa ligne est radicalement différente de celle de son prédécesseur puisqu’il s’agit d’assumer totalement la guerre, alors qu’avant il était même question de réduire les effectifs…

Dans un message interne à ses troupes le 18 juin 2022, expliquant qu’il est le premier chef d’état-major depuis 1941 à prendre le commandement de l’armée dans l’ombre d’une guerre terrestre en Europe impliquant une puissance continentale, il dit ni plus ni moins qu’il s’agit d’être « prêt à combattre et à gagner des guerres terrestres ».

Cela entre autres déclarations du genre, d’un bellicisme incroyable :

« Il y a urgence à bâtir une armée capable de combattre aux côtés de nos alliés et de vaincre la Russie au combat ».

« Nous sommes la génération qui doit préparer l’armée à se battre à nouveau en Europe ».

« C’est particulièrement mon devoir de rendre notre armée aussi meurtrière et efficace que possible. Le moment est venu et c’est à nous de saisir l’occasion ».

Le même jour, le Premier ministre britannique Boris Johnson allait exactement dans le même sens en déclarant dans la presse :

« Je crains que nous devons nous armer pour une longue guerre, alors que Poutine recourt à une campagne d’usure, essayant d’écraser l’Ukraine avec brutalité. Le Royaume-Uni et ses partenaires doivent réagir en veillant à ce que l’Ukraine ait l’endurance stratégique pour survivre et, finalement, l’emporter ».

La messe est dite. L’armée britannique n’acceptera aucune partition de l’Ukraine. Elle est d’ores et déjà prête à assumer une guerre contre la Russie. Le Royaume-Uni défend donc, au sein de l’Otan, une ligne ultra pour aller jusqu’au bout. C’est que l’armée britannique se voyait déjà faire d’Odessa son port avancé en Orient, alors elle n’imagine pas que ses plans soient contrariés.

Le problème, c’est que la guerre en Ukraine est à un tournant et l’armée ukrainienne va connaitre défaite sur défaite, alors qu’elle n’a remporté quasiment aucune victoire depuis le début de l’invasion. Il n’y a donc pas d’alternative : soit l’Otan ou en tous cas une armée puissante comme la British Army s’en mêle directement, soit la Russie obtiendra une partition de l’Ukraine (ce qui n’est pas incompatible avec un conflit larvé en parallèle, qui existe de fait déjà depuis 2014).

Voici d’ailleurs un texte d’une signification quasi-historique, sur lequel il ne serait pas sérieux de faire l’impasse. C’est une déclaration commune du ministre des Affaires étrangères de l’Ukraine Dmytro Kuleba et de son homologue pour le Royaume-Uni, Liz Truss, le dimanche 26 juin 2022.

Il est question d’armes lourdes en masse, pour défaire directement l’armée russe. Cela équivaut en pratique à une déclaration de guerre britannique envers la Russie, et c’est en tous cas comme cela que la Russie va le considérer.

Le mot « paix » est prononcé à de nombreuse reprises pour justement en repousser le contenu, car le Royaume-Uni ne veut surtout pas d’un quelconque traité dans les conditions actuelles.

« Le Royaume-Uni est aux côtés de l’Ukraine sur la voie d’une démocratie européenne libre. Nous l’avons renforcé grâce à notre partenariat trilatéral avec la Pologne. Maintenant plus que jamais, nous sommes solidaires.

Le président Zelenskyy et le Premier ministre Boris Johnson sont unis pour défendre la sécurité et la liberté de l’Europe. Nous avons tous les deux noué une étroite amitié en tant que ministres des Affaires étrangères, voyant d’un même œil la Russie et bien d’autres questions.

Le partenariat entre nos grandes nations est fondé sur le principe fondamental selon lequel les gens doivent être libres de choisir leur propre avenir. Pourtant, c’est un anathème pour Vladimir Poutine. Il se sent menacé par la perspective de succès des démocraties libres voisines comme l’Ukraine, car cela risque d’exposer les échecs de l’autoritarisme. Il est donc maintenant déterminé à éteindre la flamme de la liberté en Ukraine par une guerre totale.

Pour obtenir la paix et protéger notre mode de vie, l’Ukraine et le monde libre doivent rester forts et unis. Nous devons ignorer les voix défaitistes qui insistent sur le fait que les gens commencent à se fatiguer et qui proposent de vendre l’Ukraine pour mettre fin rapidement à l’horreur implacable. Le peuple ukrainien n’a pas le luxe de se sentir fatigué. Le reste du monde libre non plus. Les preuves de crimes de guerre odieux continuent de s’accumuler, du bombardement de civils ukrainiens innocents au viol, à la torture et à l’enlèvement.

Les forces russes militarisent la faim dans le monde en arrêtant les exportations de céréales ukrainiennes et en volant les récoltes. Les mandataires russes ont enfreint la Convention de Genève dans la manière dont ils traitent les prisonniers de guerre, y compris les citoyens britanniques servant dans les forces armées ukrainiennes. Il est donc impératif que le G7 et l’OTAN démontrent cette semaine que leur engagement envers l’Ukraine ne sera jamais surpassé par la détermination de Poutine à s’en emparer.

Cela signifie augmenter et accélérer leur approvisionnement en armes lourdes, continuer à sanctionner tous ceux qui sont complices de la guerre de Poutine et couper complètement les importations d’énergie russe. Chaque arme livrée aidera le peuple ukrainien à repousser les forces russes, à reprendre des villes actuellement sous le feu comme Severodonetsk et celles contrôlées par la Russie comme Kherson.

Chaque sanction contribuera à affamer la machine de guerre de Poutine et à sauver davantage de civils innocents d’une nouvelle barbarie. Le peuple ukrainien se bat sans crainte pour sa patrie. Ils peuvent gagner cette bataille et la gagneront avec le soutien indéfectible du monde libre.

C’est pourquoi le Royaume-Uni est à l’avant-garde de la fourniture d’armes lourdes. Les systèmes britanniques de lance-roquettes multiples M270 sont en route pour aider l’Ukraine à se défendre contre l’artillerie russe à longue portée.

Le Royaume-Uni a déjà fourni 1,3 milliard de livres sterling d’aide militaire, notamment des missiles antichars, des systèmes de défense aérienne, des véhicules blindés et de la formation. Le peuple ukrainien se souviendra à jamais de ce que le Royaume-Uni a fait à ses heures les plus sombres. Le Royaume-Uni augmente ses sanctions, avec une nouvelle législation cette semaine sur une série d’interdictions commerciales, et d’autres à venir le mois prochain.

Le monde libre, collectivement, doit faire pression plus fort pour couper la Russie de ses principales sources de revenus étrangers : l’énergie et d’autres exportations telles que l’or. Nous ne pouvons pas être intimidés par Poutine qui essaie d’allumer le monde avec des menaces sinistres. Chaque fois que l’OTAN a résisté à son intimidation, il a été contraint de reculer, et non d’encore plus avancer. Son agression ne réussit qu’à encourager davantage de nations à rejoindre l’alliance défensive la plus réussie au monde.

Il viendra un temps pour la paix. Mais il faut que ce soit une paix bonne et durable. Le chemin de Poutine vers la table des négociations passe par les champs de bataille de l’Ukraine. Il ne sera sérieux au sujet des négociations qu’une fois que le peuple ukrainien aura repoussé ses troupes. Les partisans de l’Ukraine doivent tous jouer leur rôle pour que le président Zelensky puisse négocier en position de force face à un Poutine affaibli. C’est essentiel pour que la paix dure.

Il ne peut y avoir de règlement négocié qui reproduise l’accord de Minsk, qui s’est fait au détriment de la souveraineté, de la sécurité et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Ceux qui proposent de sacrifier la terre ukrainienne proposent en fait de payer en sang ukrainien pour l’illusion de la paix. Ce sera un mirage s’il n’est pas accompagné de la restitution du territoire ukrainien et de l’endiguement de l’impérialisme de Poutine.

Poutine a clairement indiqué qu’il ne s’arrêtera pas à l’Ukraine dans ses ambitions, mais ira plus loin en ciblant d’autres nations souveraines – en particulier celles qu’il croit pernicieusement faire partie de la Russie. C’est pourquoi personne ne peut se sentir en sécurité jusqu’à ce que la Russie se retire de l’Ukraine et ne soit plus jamais en mesure de perpétrer une telle agression.

Le peuple ukrainien ne se bat pas seulement pour son avenir, mais aussi pour l’avenir de la liberté et de la démocratie en Europe et dans le reste du monde. C’est la guerre de tous, car la victoire de l’Ukraine est dans notre intérêt à tous, aussi longtemps que cela prendra. Ensemble, nous pouvons assurer l’avenir de l’Ukraine dans une Europe entière et libre, où la paix règne à nouveau. »

Ces gens sont des furieux. Ils précipitent le monde dans la guerre, ils assument totalement de déclencher la 3e guerre mondiale. Le régime britannique et les dirigeants nationalistes et corrompus de l’Ukraine jettent le peuple ukrainien en pâture, comme première chair à canon de la nouvelle guerre mondiale pour le repartage du monde.

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Le découpage futur de l’Ukraine découlant de la situation actuelle

Il découle du rapport de force entre puissances.

Tant qu’à avoir fait jusqu’à présent un sans faute concernant l’analyse de la guerre en Ukraine, notamment en la prévoyant six mois avant son déclenchement, autant essayer de formuler à quoi ressemblerait le découpage de ce malheureux pays si l’on part de la base de la situation actuelle.

Et autant aller droit au but avant d’expliquer pourquoi cela ressemblerait à cela. On aurait : une zone sous contrôle occidental/américain avec Kiev, une zone tampon occidentale/européenne avec Kharkiv qui est toutefois une ville russophone proche géographiquement de la Russie, des républiques en série (Odessa, Kherson, Donetzk, Louhansk, etc.) autonomes mais convergeant entièrement avec la Russie.

Ce découpage, qui s’il a bien lieu doit se produire à l’automne au grand plus tard, obéit aux facteurs suivants.

La Russie a réussi à débouler massivement dans le Donbass, elle se doit de prendre Odessa et de faire un lien avec la Transnistrie, alors qu’en Moldavie il y a beaucoup de Russes. Elle n’a toutefois pas les moyens de prendre le reste de l’Ukraine, ou au moins ce qui est présenté comme la zone tampon, sans exercer un saut qualitatif, avec une mobilisation militaire générale.

Il y a toutefois moyen d’éviter cela et de supprimer rapidement les sanctions, au moins en grande partie ou en tout cas de revendre du gaz en Europe. En effet, l’Allemagne est horrifiée de voir quel va être le coût monstrueux que l’abandon du gaz russe va lui imposer en hiver. La situation n’arrange pas non plus la France qui veut avoir un rôle à jouer et il en va de même pour l’Italie.

Si ces pays pouvaient donc prendre pied dans cette zone tampon, avec une dimension relative puisque Kharkiv est une ville russophone…

Source wikipédia

La Russie serait d’autant plus gagnante que du côté roumain il y a les montagnes carpathiques, un grand obstacle terrestre, et l’existence de ces deux zones ukrainiennes « maîtrisées » neutraliseraient de fait une projection militaire terrestre vers Moscou. Il ne faut pas se leurrer, l’OTAN visait d’utiliser l’Ukraine (et la Pologne) pour ça.

Enfin, il resterait une Ukraine « officielle », avec Kiev comme capitale, directement sous contrôle américain comme actuellement, et surtout conservant légalement toutes les innombrables dettes du pays. La superpuissance américaine aurait alors échoué dans sa tentative de faire tomber la Russie, mais en même temps l’armée ukrainienne commence à échouer de manière suffisamment nette pour chercher à éviter une déroute complète… Et puis il peut y avoir l’idée que la Russie est suffisamment affaiblie et qu’il est enfin possible de passer au concurrent chinois.

Un tel découpage rendrait naturellement fou de rage le Royaume-Uni, qui veut le port d’Odessa et prendre pied en général dans la zone, son objectif est résolument de démembrer la Russie. Seraient très mécontents aussi la Pologne, la Roumanie et les pays baltes, qui verraient leurs ambitions s’effondrer. Ce serait alors toute cette série de pays qui seront source du conflit suivant qui ne manquera pas de suivre.

On n’en est pas là. Cependant les choses peuvent aller très vite. On voit déjà comment les accusations de crimes de guerre disparaissent en partie des médias occidentaux, comment la situation est présentée comme une sorte d’imbroglio infernal qu’il s’agirait au mieux de congeler. Naturellement, les pays occidentaux espèrent encore faire tomber la Russie. Mais si celle-ci l’emporte, la « raison » l’emportera. La raison capitaliste du repartage du monde, bien entendu, avec l’attente du prochain tour.

Il ne faut clairement plus parler de « seconde » guerre mondiale, car en français quand il n’y a que deux termes on choisit plutôt « second » que « deuxième ». La troisième a en effet déjà commencé.

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Le ciel commence à tomber sur la tête des Ukrainiens

C’est le suicide d’une nation.

Parmi toutes les folies du conflit russo-ukrainien, celle qui est la plus troublante, c’est le mélange de marasme et d’envoûtement qui a pris les Ukrainiens. Ces derniers n’ont rien compris à ce qui se passe, ni depuis la guerre, ni avec le déclenchement, ni auparavant. Ils se sont fait balader intellectuellement et moralement, ils ont suivi et accepté sans aucune réflexion, engageant la survie même de leur nation dans une voie mortellement dangereuse sans même le remarquer.

Il ne faut bien entendu pas parler ici de la poignée d’oligarques contrôlant l’Ukraine, ni de ceux directement vendus aux occidentaux (comme la Femen Inna Shevchenko qui a découvert son pays d’origine à l’occasion de l’invasion afin de promouvoir sa propre carrière), ni des nationalistes voulant une Ukraine « pure ». Ces gens-là ne représentent pas grand chose numériquement.

Il faut parler des Ukrainiens qui vivent comme tout le monde vit et qui attendent du lendemain qu’il assure pareillement que la veille le parcours d’une vie personnelle. Et ces gens, qu’on va qualifier de normaux, n’ont rien compris. Alors forcément, alors que les choses tournent très mal pour l’armée ukrainienne, le ciel tombe sur la tête de ces pauvres gens.

Que se passe-t-il en fait ? Après la tentative du choc initial, l’armée russe a renversé sa position. De son point de vue, puisque les Ukrainiens ne veulent résolument pas basculer, c’est qu’ils assument de rompre entièrement avec la culture russe (en fait les gens en Ukraine n’ont pas compris du tout cet aspect), partant de là il y a le droit d’agir en rouleau compresseur pour la conquête de zones entières… en clair jusqu’à Odessa pour former la Nouvelle-Russie, mais en prenant avant tout le Donbass dans son entièreté.

L’armée russe a ainsi procédé par vagues visant à encercler, en s’appuyant sur la contradiction interne à l’armée ukrainienne. Cette dernière répond à deux impératifs :

– les intérêts occidentaux principalement américains : il s’agit d’affaiblir au maximum la Russie, pas de gagner ;

– l’orientation belliciste et nationaliste visant à la reconquête de tous les territoires, y compris la Crimée.

Le premier impératif a triomphé jusqu’ici, avec notamment l’épisode de Marioupol, car cela passe par le fait de conserver au maximum des points importants pour bloquer l’armée russe, à fatiguer, etc. Seulement le 23 juin 2022 Valery Zaluzhny, le chef d’état-major, a exigé et obtenu la tenue une réunion d’urgence du Conseil National de Sécurité et de Défense, qui a annoncé alors le retrait des forces armées ukrainiennes de Severodonetzk pour éviter l’encerclement. Voici une carte de la situation (suivant le point de vue russe, qui est confirmé).

C’est un grand retournement, à un moment clef où l’armée ukrainienne est marquée par une certaine décomposition : la guerre continue malgré les promesses de victoire rapide sur l’armée russe, cette dernière continue d’avancer, 10% du PIB ukrainien est brûlé chaque mois dans la guerre, les pertes ukrainiennes quotidiennes ont explosé.

Le problème ukrainien est que Lysychansk va elle-même connaître un encerclement, rendant nul l’avantage d’être en hauteur par rapport à Severodonetzk. D’ailleurs juste en dessous, en rouge clair sur la carte, il y a la zone Gorskoje – Zolote, avec deux points jaunes indiquant des forces ukrainiennes, où l’encerclement est réalisé. En voici la carte.

Les redditions ukrainiennes dans le contexte d’encerclement sont devenues régulières ; il y a également des révoltes de bataillons de volontaires en raison du manque de logistique. Le régime ukrainien n’est pas démocratique ni populaire, il a cherché à forcer les choses, il va en payer très cher le prix : il va avoir énormément de mal à se maintenir dans les prochaines semaines. D’où bien entendu l’acceptation de la candidature à l’Union européenne pour le renforcer. Mais c’est symbolique et on doit s’attendre à du remue-ménage à la tête de l’État ukrainien.

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La menace nucléaire (tactique) française sur la Russie de mars 2022

Une démarche criminelle du militarisme.

C’est le Canard enchaîné qui le « révèle ». Il faut mettre des guillemets car le Canard enchaîné n’est pas un organe de presse « neutre », mais une caisse de résonance du combat fratricide des factions des classes dominantes. L’information donnée vise d’ailleurs clairement les bourgeois pour qu’ils se mettent à la page, ce n’est nullement une initiative anti-guerre !

D’ailleurs, tous les milieux informés savent que la Russie et la Chine procèdent depuis trois mois à des attaques internet massives en France. Pour autant, ce n’est dit nulle part, car il y a une opération de remue-ménage pour habituer la bourgeoisie dans son ensemble à mettre le pays sur le pied de guerre.

L’initiative militariste des 8-9 mars 2022 est ici exemplaire. L’armée française a mené un exercice de telle manière que le satellite russe puisse l’observer ; il s’agissait de 43 Rafales s’entraînant à lancer un missile atomique, dans le cadre d’une simulation avec un pays ennemi ayant, justement, toutes les caractéristiques de la Russie.

C’est là naturellement jouer avec le feu ; cela relève d’un esprit d’escalade. C’est typique d’un état-major d’un pays capitaliste visant à être aux premières loges de la bataille pour le repartage du monde.

Mais on aurait tort toutefois de penser que c’est une simple démonstration de force concernant le feu nucléaire global. Pas du tout ! C’est bien pire.

La doctrine militaire française concernant l’emploi du feu nucléaire implique en effet que l’utilisation d’un avion transportant un missile nucléaire soit symbolique. C’est pour indiquer la détermination de l’armée française, car l’avion est repérable sur les radars. Les missiles nucléaires eux-mêmes partent toutefois des « Sous-Marins Nucléaires Lanceurs d’Engins » (SNLE).

Le Canard enchaîné indique d’ailleurs que trois SNLE avaient pris la mer au début de la guerre Russie-Ukraine, au lieu d’un seul normalement. A ce niveau on est effectivement dans l’avertissement du feu nucléaire global.

En ce qui concerne les avions, par contre, on fait face à la question des petites bombes nucléaires, celles qu’on considère désormais comme pouvant être utilisés sans déclencher la guerre nucléaire globale. On parle ici d’armes nucléaires tactiques ; elles sont de maximum 300 kilotonnes, de moindre puissance par rapport aux armes nucléaires traditionnelles. Voici un exemple pour une bombe de 100 kilotonnes lancée à la surface de Paris.

En jaune, la boule de feu nucléaire, entouré en rose claire du souffle principal ; en vert la zone radioactive, et la petite zone autour est celle des dégâts moyens ; en orange clair la zone concernée par la chaleur (brûlure au 3e degré) ; en gris les dégâts légers.

Voici un exemple pour une bombe de 10 kilotonnes.

Cela n’a jamais été rendu officiel, mais en cas de conflit entre l’OTAN et le Pacte de Varsovie dans les années 1980, il était prévu des deux côtés d’utiliser ces armes nucléaires tactiques en cas de victoire rapide du camp ennemi. Du côté de l’OTAN par exemple, si jamais les tanks du Pacte de Varsovie réussissaient à massivement passer, que ce soit par la trouée de Fulda, la plaine d’Allemagne du Nord ou la vallée du Danube en Autriche, les armes nucléaires tactiques seraient employées.

La France entendait faire elle-même pareillement si le Pacte de Varsovie arrivait vers ses frontières, ce qui signifie que la Belgique et l’Allemagne seraient la cible d’armes nucléaires tactiques françaises visant les troupes ennemies.

Plus qu’une guerre nucléaire généralisée détruisant tout, la guerre entre les deux camps ennemis dans les années 1980 aurait été une sorte de guerre totale avec l’emploi d’armes nucléaires tactiques de manière régulière, du moins au départ.

Cela étant, cela aurait vite débordé. La technologie n’était en fait pas encore assez au point. Les forces américaines en Allemagne de l’Ouest devaient ainsi déclencher à la main les bombes nucléaires tactiques, dans un contexte de guerre venant de commencer et donc de chaos relatif dans le commandement. Il n’y avait pas encore des satellites comme aujourd’hui, des missiles efficaces, précis et rapides, etc.

Il était donc prévu du côté de l’OTAN d’anéantir directement l’Autriche avant que le Pacte de Varsovie ne passe, afin de ne rien risquer, et les deux camps auraient lancé massivement leurs missiles nucléaires en cas de perte de vitesse pour ne pas se laisser vaincre par surprise, tellement il était difficile d’avoir un aperçu général de la situation, de par la situation technologique alors.

Désormais, une guerre nucléaire tactique est par contre tout à fait jouable… On peut gérer les choses de manière « millimétrée ». Cela rejoint la question du contournement de l’équilibre de la terreur (qu’on trouve exposée dans l’article « Les stratégies impérialistes de contournement de l’équilibre de la terreur à l’époque de la seconde crise générale du capitalisme : l’asphyxie comme approche de la superpuissance américaine, le délitement comme approche sino-russe » dans la revue pdf Crise de Février 2022).

En fait, l’arme nucléaire, de stratégique, devient tactique. C’est cela qui est en train de se mettre en place. Personne ne lancera une guerre nucléaire globale pour la destruction nucléaire de quelques kilomètres carrés sur un territoire – tout en répondant de la même manière.

C’est la bataille pour le repartage du monde, c’est le processus en cours, c’est la catastrophe en cours.

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Les valets américains Macron, Scholz et Draghi à Kiev

L’Union européenne est un appendice de l’OTAN qui a à sa tête la superpuissance américaine.

Dmitri Medvedev, vice-président du conseil de sécurité spécial de la Fédération de Russie, a commenté de la manière suivante sur le réseau social Twitter la visite à Kiev du président français Emmanuel Macron, du chef du gouvernement allemand Olaf Scholz, du chef du gouvernement italien Mario Draghi, le 16 juin 2022 :

« Les amateurs européens de grenouilles, de saucisses de foie et de spaghettis adorent leur visite de Kiev. Avec zéro résultat. Ils ont promis l’adhésion à l’UE et de vieux obusiers à l’Ukraine, ils se sont rués sur la gorilka [une sorte de vodka ukrainienne] et sont rentrés chez eux en train, comme il y a 100 ans. Tout va bien. Pourtant, cela ne rapprochera pas l’Ukraine de la paix. L’heure tourne. »

C’est méprisant et provocant, mais il y a une fine allusion que les chancelleries auront noté (et les journalistes français pas du tout). Début mai 2022, l’ambassadeur ukrainien en Allemagne, Andrij Melnyk, avait traité le chancelier allemand Olaf Scholz de « saucisse de foie vexée ». C’est à cela que Dmitri Medvedev fait allusion. L’insulte de l’ambassadeur ukrainien faisait suite à ce qu’Olaf Scholz a exprimé un certain désarroi à ce que l’Ukraine refuse catégoriquement en avril 2022 la venue à Kiev du président allemand Frank-Walter Steinmeier, considéré comme pro-Russie.

L’Ukraine tire en fait à boulets rouges de manière régulière contre la France et l’Allemagne, accusées de vouloir temporiser, de vouloir que l’Ukraine signe un traité de paix rapide à tout prix, afin de ne pas fournir d’armes. Et il est vrai que jusqu’à présent, la France et l’Allemagne, avec d’ailleurs l’Italie, soutiennent entièrement l’Ukraine car ils s’alignent sur l’OTAN, tout en traînant des pieds car un alignement complet les placerait entièrement à la remorque de la superpuissance américaine et affaiblirait leurs économies.

De plus, si les choses tournent encore plus mal, la France, l’Allemagne et l’Italie devraient s’impliquer militairement et ainsi se confronter à la Russie. Cette dernière rappelle régulièrement d’ailleurs qu’il y a des lignes rouges à ne pas franchir et que participer à l’organisation de l’armée ukrainienne, à sa logistique, à ses actions, revient à devenir une cible. Dmitri Medvedev avait par exemple publié le message suivant sur Twitter le 30 mai 2022 :

« Biden a déclaré que les États-Unis ne fourniraient pas à l’Ukraine les systèmes de missiles capables de frapper la Russie. C’est raisonnable. En cas d’attaque contre nos villes, la Russie frapperait les centres où ces décisions criminelles sont prises [car relevant des services secrets occidentaux et de leur capacité satellitaire, ainsi que la gestion directe des missiles employés].

Certains d’entre eux ne sont pas à Kiev [mais dans des pays comme les États-Unis, la Grande-Bretagne, voire l’Allemagne et la France]. Ce qui vient ensuite est évident. »

La visite à Kiev montre que ce « en même temps » franco-germano-italien a pris fin. La France, l’Allemagne et l’Italie appellent désormais ouvertement à la victoire complète de l’Ukraine, avec également la récupération de la Crimée.

La France, l’Allemagne et l’Italie appellent également à ce que l’Ukraine devienne candidate à l’entrée de l’Union européenne, alors que les exigences demandées pour cela rendent normalement la chose totalement impossible. Cela en dit long au niveau stratégique aussi.

Car le régime ukrainien est fantoche, le pays est une colonie anglo-américaine, à la fois totalement corrompu depuis deux décennies et désormais économiquement à l’agonie. Une entrée dans l’Union européenne rendrait cette dernière encore plus soumise à la superpuissance américaine, alors que de toute façon l’Union européenne reconnaît officiellement l’OTAN comme sa forme militaire.

La France, l’Allemagne et l’Italie cèdent ainsi à l’hégémonie de la superpuissance américaine. L’Union européenne, déjà entièrement alignée sur l’OTAN. L’ombre de la guerre s’installe encore davantage sur l’Europe. On ne peut pas voir les choses autrement que comme la troisième guerre mondiale qui s’installe, avec comme cœur le conflit entre la superpuissance américaine et son challenger chinois.

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Le t-shirt anti-URSS de Volodymyr Zelensky

Le côté réactionnaire est assumé.

Le président Volodymyr Zelensky lance chaque jour un message, que ce soit pour le festival de Cannes ou pour le parlement d’un pays européen. Comédien, il excelle dans sa présentation et ses appels, et il profite d’un story telling immanquablement produit aux États-Unis par une équipe coordonnée par l’armée américaine. Rien n’est laissé au hasard, que ce soit au niveau des références (Verdun pour la France par exemple) ou du style employé.

Ainsi, pour le salon parisien VivaTech dédié aux start-ups, Volodymyr Zelensky a surfé sur l’imagerie de Star Wars, intervenant par vidéo le 17 juin 2022 sous forme d’un hologramme (comme il y en a dans les films de cette série cinématographique mystico-élitiste).

Cette vidéo a également été diffusé le même jour dans des salons « tech » à Amsterdam, London et Stockholm. Une start up a mis son savoir-faire en avant et le régime ukrainien se présente comme totalement lié à la modernité capitaliste, tout en appelant aux investissements.

Le t-shirt de Volodymyr Zelensky relève également de l’imagerie Star Wars ; le voici avec une variante en fond bleu pour plus de clarté. On y voit une figure connue (celle de Boba Fett ou du Mandalorian) avec à l’arrière-plan des vaisseaux de Star Wars (chasseurs X et le petit vaisseau de Dark Vador), ainsi que d’autres représentations militaristes.

Mais surtout la figure principale a à ses pieds le cadavre d’un cosmonaute soviétique, l’acronyme « CCCP » étant parfaitement reconnaissable deux fois sur la tenue.

Et comme slogan, on a « Come to the Dark Side » (Rejoins le côté obscur) et « Dominate or die » (Dominer ou mourir).

C’est là tout à fait exemplaire de pourquoi le régime ukrainien est désormais de type fasciste. Avant la guerre il était déjà sous la coupe occidentale avec l’extrême-Droite diffusant librement et massivement son nationalisme. Avec la guerre, l’État ukrainien a pris le contrôle de toute la société, tout en devenant un État fantoche au service de la superpuissance américaine.

Ce t-shirt est même tellement caricatural qu’il rend sympathique l’exigence russe de ne pas balancer par dessus bord tout le patrimoine historique commun russo-ukrainien. Naturellement, la Russie profite de cette question pour asseoir son hégémonie sur l’Ukraine, ou plutôt la faire disparaître en tant que nation. Cependant, le régime fantoche ukrainien est lui-même le fossoyeur de la nation ukrainienne dont il liquide tout le parcours démocratique et populaire pour la transformer en base territoriale de l’OTAN.

L’absence de camp démocratique en Ukraine explique d’ailleurs pourquoi agauche.org, qui a annoncé l’invasion russe six mois avant qu’elle ait lieu et a appelé à la solidarité avec l’Ukraine tout en présentant inlassablement la situation, est passé inaperçu à ce niveau. Le camp démocratique, celui du peuple, est tellement faible partout que les puissances font ce qu’elles veulent dans le processus de repartage du monde.

En plus de l’invasion, c’est le drame actuel de l’Ukraine.

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Emmanuel Macron en mission pour l’OTAN en Roumanie et Moldavie

La France relève entièrement du dispositif de l’OTAN.

Avec l’Allemagne, la France est un des deux principaux sous-chefs de l’OTAN. Parfaitement inféodée aux États-Unis, le véritablement commandeur, la France a pour mission d’encadrer l’intégration de pays plus secondaires, en profitant au passage pour prendre une petite part du gâteau. C’est le sens de la tournée d’Emmanuel Macron en Roumanie, puis en Moldavie.

La Roumanie est membre de l’OTAN, et la Moldavie en est un satellite direct, avec au pouvoir un régime pro-Union européenne (malgré une partie du pays qui a fait sécession) et des traités de coopération avec l’OTAN.

Emmanuel Macron, avec une mise en scène typique du régime américain (nuit dans la tente plutôt qu’à l’hôtel, footing le matin, discours sur le tarmac dos aux troupes), s’est donc rendu sur place pour appuyer encore plus le clivage avec la Russie.

Il s’agit de s’assurer que ces pays frontaliers restent bien dans le giron occidental, alors que l’Ukraine est en train d’être dépecée malgré les discours hypocrites « souhaitant » une victoire ukrainienne. Et quand on dit « rester dans le giron », il faut comprendre « être prêts à la guerre ».

La Russie est définitivement considérée comme ennemi et dans le cadre de la bataille pour le repartage du monde, il faut encadrer les esprits pour qu’ils soient unilatéralement tournés vers une guerre possible avec la Russie. Nous sommes, en juin 2022, définitivement entrés dans une période où cela est assumé. Les discours faisant croire à une défense de la paix sont du passé.

Sur la base militaire de l’OTAN à Constanta où elle déploie son armée, la France est venue expliquer qu’il faut se préparer à l’affrontement guerrier. Il est question de l’Ukraine, mais c’est surtout le prétexte pour maintenir la pression, et assumer une nouvelle étape.

« Aux portes de notre Union européenne, se joue une situation géopolitique inédite, donc oui, pour toutes ces raisons, le contexte politique et les décisions que l’Union européenne et plusieurs nations devront prendre, se justifient de nouvelles discussions en profondeur et de nouvelles avancées.

Je pense que nous sommes à un moment où nous avons besoin d’envoyer des signaux politiques clairs, nous Union Européenne, à l’égard de l’Ukraine et du peuple ukrainien dans un contexte où il résiste de manière héroïque depuis plusieurs mois ».

La France n’enverra pas de soldats ni d’armes ultra-modernes en Ukraine. Mais elle continue avec les autres pays de l’OTAN d’acheminer le minimum nécessaire pour que la situation dure le plus possible. La superpuissance américaine a besoin que la pression guerrière soit maintenue et renforcée.

En attendant, la Roumanie est sommée de moderniser son armée, et en particulier sa force navale, pour appuyer les positions de l’OTAN en mer Noire. L’industrie militaire française, bien sûr, est là pour signer les contrats, alors que l’armée française s’installe parallèlement.

Le ministre des Armées Sébastien Lecornu a donc signé une lettre d’intention avec son homologue Vasile Dincu pour « développer les capacités » de la force navale roumaine grâce au « savoir-faire industriel français et la crédibilité opérationnelle » de la Marine française.

La Roumanie ne dispose que de trois frégates multi-usage, dont deux qui ont été achetées d’occasion à l’armée britannique, et sept corvettes, dont trois qui datent de l’époque soviétique. Elle n’a pas de sous-marin, si ce n’est un classe Kilo, qui ne navigue plus depuis la fin des années 1990.

On remarquera au passage qu’il y a depuis 7 ans un contrat en cours avec le groupe français Naval Group, mais qui bloque pour des raisons contractuelles. Selon la presse roumaine, il s’agirait de la responsabilité de la construction, que le chantier naval de Constanta ne souhaite pas assumer, souhaitant simplement exécuter les constructions pour le compte de Naval Group.

On peut très largement supposer que la lettre d’intention signée entre la France et la Roumanie a notamment pour objet de débloquer la situation. D’autant plus que selon le ministre roumain de la Défense, la Roumanie a besoin maintenant « d’un programme beaucoup plus complexe ».

Le contrat initial prévoit la construction de corvettes Gowind de Naval Group, avec des capacités anti-sous-marine et anti-aérienne avec des technologies françaises, et dans les standards de l’OTAN. Cela ne suffit pas vu la tendance à la guerre, particulièrement en mer Noire.

La Roumanie a officiellement fait part de sa volonté d’avoir au moins trois sous-marins. Une option était posée en 2018 sur du matériel allemand, mais le budget n’était pas là. Tel n’est plus le cas en 2022, avec maintenant 2,5% du PIB de la Roumanie pour les dépenses militaires. L’industrie française est prête à profiter de la manne, du moment que cela est encadré par l’OTAN et que cela va dans le sens de la superpuissance américaine.

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L’armée russe l’emporte en Ukraine

Le tournant est passé.

Une chose véritablement terrible des cent premiers jours de la guerre Russie-Ukraine au point de vue politique en France est de voir qu’il n’y a aucune capacité d’analyse de la part de la Gauche française. Cette dernière reprend intégralement ce que disent les médias, et donc la propagande de l’OTAN. Que ce soit avec les pseudos massacres ou les pseudos bombardements d’hôpital ou d’école, la rhétorique propagandiste du régime ukrainien a été acceptée tel quel, ainsi que les évaluations du ministère britannique de la Défense.

Partant de là, il y a trois semaines, tout le monde reprenait l’antienne comme quoi la Russie était en train de perdre. Or, c’était naturellement faux, cela servait à continuer la pression pour un soutien acharné au régime ukrainien. L’Ukraine est utilisée comme chair à canon dans la guerre occidentale contre la Russie. Personne n’en a rien à faire dans les pays occidentaux de la nation ukrainienne, de la culture ukrainienne. Tout cela est d’une hypocrisie sordide.

La situation sur le front au 10 juin telle qu’évaluée par l’armée française

Sur le terrain, l’Ukraine est en train de perdre totalement, pour deux raisons. Tout d’abord, ses forces militaires professionnelles sont fatiguées, ensuite, son artillerie n’a plus de munitions. Inversement, la Russie n’a pas institué l’état de guerre et dispose de troupes encore opérationnelles dans une large mesure, et surtout dispose de deux années de munitions d’artillerie.

Concernant ce dernier point, il y a également une dimension quantitative : l’armée russe utilise de dix à vingt fois plus d’artillerie que l’armée ukrainienne.

Et comme maintenant il est clair que l’Ukraine a « choisi » de rompre avec la Russie, alors tout est plus facile pour l’armée russe, qui pilonne et qui pilonne, de manière ininterrompue, et occupe toujours plus de terrain, avec comme objectif avoué désormais, la Nouvelle Russie, ce qui avait été annoncé sur agauche.org début mai 2022 déjà. Les passeports russes commencent ainsi à être distribués à Kherson et à Mélitopol.

Le 9 juin, à l’occasion du 350e anniversaire de Pierre le Grand, le président russe Vladimir Poutine n’a ainsi pas du tout parlé d’une Ukraine slave ou petite-russe ; il a parlé d’une Russie obligée de batailler pour que sa population soit à l’intérieur de son territoire.

Nous venons de visiter une exposition consacrée au 350ème anniversaire de Pierre le Grand. C’est étonnant, mais presque rien n’a changé (…).

Pierre le Grand a combattu la Grande Guerre du Nord pendant 21 ans. On aurait pu dire qu’il était en guerre contre la Suède et qu’il leur prenait quelque chose. Il ne leur a rien enlevé. Il a repris ce qui appartenait à la Russie (…).

Lorsqu’il a fondé une nouvelle capitale [Saint-Pétersbourg], aucun des pays d’Europe ne reconnaissait ce territoire comme appartenant à la Russie. Tout le monde le considérait comme faisant partie de la Suède. Mais depuis des temps immémoriaux, des slaves vivaient là-bas aux côtés des peuples finno-ougriens (…).

Apparemment, c’est aussi à nous maintenant de reprendre ce qui appartient à la Russie. Et si nous partons du principe que ces valeurs sont la base de notre existence, nous parviendrons certainement à atteindre nos objectifs. »

La situation économique ukrainienne est également catastrophique. Entre les destructions des infrastructures, des usines, les destructions (et il faut compter ici les déforestations massives), les explosifs qui traînent dans de nombreuses zones… le pays voit sa réalité productive massacrée. Le pays a perdu tout moyen d’être indépendant, d’où justement toutes les initiatives de l’Union européenne pour ouvertement vassaliser ce qui va rester de l’Ukraine.

Il y a d’ailleurs des tendances déjà pour aller directement en ce sens. L’Allemagne traîne totalement des pieds pour envoyer du matériel militaire au régime ukrainien, au point que les raisons données régulièrement deviennent toujours plus ridicules (il manque des pièces, il faut former les soldats ukrainiens, etc.). La France envoie des armes, mais aimerait bien que tout se termine, car elle comprend que si les choses continuent sa position secondaire au niveau international va être clairement établie.

Et il y a question des céréales ukrainiennes qui sont bloquées et qui risquent de provoquer, par leur non-exportation, à de grandes déstabilisations dans plusieurs pays, avec des émeutes de la faim. Les prix des céréales explosent d’ailleurs en général dans le monde et cela ajoute à l’inflation galopante dans le monde avec la montée du prix du gaz et du pétrole.

Tout cette ampleur montre bien qu’on est dans le contexte du repartage du monde par les grandes puissances, que c’est là tout l’enjeu de l’époque. Le monde capitaliste a bien basculé avec la pandémie en 2020, il est rentré dans la crise mondiale. C’est d’ailleurs pour cela qu’aux élections législatives de 2022, qui se tiennent aujourd’hui, aucun candidat ne parle ouvertement ni de la pandémie, ni de la guerre en Ukraine. On est dans la machine bourgeoise à illusions, pour essayer de forcer les choses, de faire tenir l’ensemble coûte que coûte… avant que tout ne craque inéluctablement.

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Un néo-nazi français meurt dans les rangs de l’armée ukrainienne

On parle ici de terroristes.

Selon sa mère, Wilfried B. de Bayeux était simplement parti en voyage humanitaire pour aider l’Ukraine, et se serait attaché aux gens. En réalité, c’était un militant néo-nazi assumant la ligne terroriste et s’engageant par conséquent dans les rangs des nationalistes ukrainiens les plus furieux. Le voici avec le drapeau noir et rouge des banderistes – les partisans de Bandera – et le symbole de la « misanthropic division », le mouvement néo-nazi nihiliste né en Ukraine, qui sert d’ailleurs de relais européen pour les nationalistes ukrainiens d’Azov.

Un compte de la « misanthropic division » sur les réseaux sociaux le présente d’ailleurs comme un

« fier membre de la WSMDivision, légionnaire français, homme qui a combattu contre le bolchévisme et les antifascistes toute sa vie ».

Le message dit encore :

« Notre frère d’armes est mort le 1er juin en défendant l’Europe et l’Ukraine des hordes asiatiques. Il est mort en homme avec un AK dans les mains lors d’un bombardement russe dans la région de Kharkiv (…). Wilfried, ton nom ne sera pas sur les monuments des morts pour la France et pourtant, nous louons le jour où nous serons assez dignes pour le rejoindre au Valhalla, le paradis des guerriers tombés au combat. »

Le discours sur les « hordes asiatiques » que représenterait la Russie est tout à fait classique de l’extrême-droite ukrainienne, voire du régime lui-même, qui considère que les vrais successeurs de la Rus’ médiévale, c’est l’Ukraine, la Russie étant une sorte d’anomalie semi-asiatique.

Pour porter un symbole de la « misanthropic division », il faut effectivement s’être lancé à 100% dans le néo-nazisme le plus nihiliste, de facture terroriste. On a un excellent profil de ces néos-nazis dans les photos de l’article « Le label La barricade et Misanthropic Division Vinland : un véhicule pour le mouvement néonazi international au Québec« .

On ne parle pas ici soldats perdus devenant des pèlerins du néant car soutenant une « cause perdue » erronée, ni de nationaux-révolutionnaires petits-bourgeois au romantisme raté. On parle de furieux fanatique des armes et du combat rapproché, avec qui aucune discussion n’est possible. Les trois seuls principes de la « misanthropic division » sont porter une arme, cacher son visage, rester et agir en groupe. On est dans la démarche des fraternités virilistes racialistes adeptes d’un paganisme justifiant tout et n’importe quoi.

N’importe quel régime démocratique digne de ce nom s’en débarrasserait le plus rapidement possible, ces gens étant non seulement des criminels en puissance, se formant pour l’être de la pire manière qui soit, mais également déjà des acteurs virulents du fascisme. Si d’ailleurs ce néo-nazi français mort en Ukraine était revenu vivant, il aurait inévitablement profité de son expérience militaire pour renforcer les activistes de son type.

Il faut d’ailleurs s’attendre à une montée en puissance du terrorisme nationaliste, qui est désormais coupé de l’extrême-Droite jouant le jeu électoral. On va avoir en France, comme dans l’Espagne des années 30, une Droite virulente, un terrorisme nationaliste provocateur et agressif, avec une armée aux aguets pour profiter de la situation.

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Azov change son logo, les tatouages nazis restent

Le régime ukrainien s’appuie sur les nazis.

Si agauche.org annonçait dès avril 2021 qu’il y aurait l’invasion de l’Ukraine par la Russie, tout en suivant depuis inlassablement les événements, il est pour autant évident que la nature du régime ukrainien rendait très difficile une mobilisation pour l’Ukraine. Le régime ukrainien interdit ce qui est de gauche, s’est vendu à la superpuissance américaine et s’appuie sur les nazis comme pilier pour la mobilisation nationaliste.

Et l’Ukraine ne cesse de s’empêtrer dans cette question nazie. Il y avait par exemple eu le 8 mars 2022 un message « féministe » de l’OTAN sur les réseaux sociaux, avec une femme soldate – une chose extrêmement rare en Ukraine d’ailleurs – avec un symbole nazi, le « soleil noir ».

L’image a bien entendu été retirée ensuite, mais cela a fait tâche, surtout qu’il est difficile de masquer tout cela tellement c’est généralisé. Alors, début juin 2022, les nazis d’Azov ont décidé de changer leur logo, afin au moins d’arrondir un peu les angles. On retrouve le trident ukrainien, mais avec trois épées.

Azov abandonne donc formellement la « wolfsangel » nazi, qui était auparavant elle-même placée sur un « soleil noir » nazi.

Le premier symbole d’Azov, le second, le « soleil noir » nazi qui était un symbole SS, le blason de la 2e Division SS Das Reich

Le logo se situe toutefois dans la foulée du symbole nazi de la « wolfsangel » au sens où l’on retrouve trois lignes. Le Parti social-national d’Ukraine devenu « Svoboda » (liberté) a fait pareil en 2003, troquant la « wolfsangel » (officiellement le logo de « l’idée nationale ») contre une main levant trois doigts.

Impossible par contre de changer les tatouages des membres d’Azov, le ministère russe des affaires étrangères se faisant un malin plaisir à diffuser un document avec des tatouages de combattants de Marioupol capturés et devant passer en procès dans les « républiques populaires » séparatistes du Donbass.

Les gens d’Azov ne se sont de toutes façons jamais cachés de leur idéologie à part pour les journalistes. Comme ces derniers sont des propagandistes au service du régime dominant, ils ont joué le jeu et accepté de cacher ce qu’est Azov.

Il suffit inversement de creuser simplement un tout petit peu pour savoir que les groupes néo-nazis d’Europe avaient des liens avec Azov, qui servait de référence et de base arrière. Le groupe français de métal nazi « Peste Noire » a très largement été valorisé en Ukraine, son chanteur était installé à Kiev et il y a d’ailleurs de nombreux Allemands et Autrichiens ayant rejoint Azov depuis le début de l’invasion russe.

En fait, si les partis populistes – nationalistes, comme le Rassemblement National de Marine Le Pen, ont tous en Europe des liens avec la Russie, pour les activistes nazis Azov est depuis plusieurs années une référence, avec son nationalisme exacerbé, son virilisme agressif, son intégration officielle dans l’armée ukrainienne, ses initiatives nationalistes de masse et ses références puisant dans les années 1940.

Impossible donc de regretter la défaite d’Azov, et même sa liquidation, car toute avancée de ces néos-nazis aurait donné des ailes à leurs acolytes dans les autres pays d’Europe. Avoir choisi ces gens et non pas le drapeau de la démocratie, sans parler du Socialisme, est l’erreur dramatique de l’Ukraine.

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Reddition à Marioupol, éditorial du New York Times… le premier grand tournant en Ukraine

Le découpage de l’Ukraine est désormais officialisé.

La nation ukrainienne est en train de payer très cher le fait d’être entièrement aux mains d’un régime totalement furieux sur le plan du nationalisme et soumis aux exigences américano-britanniques les plus acharnées. En effet, si le régime ukrainien prétend toujours que son armée va surclasser militairement l’armée russe et récupérer les territoires perdus, tout le Donbass et même la Crimée, il est désormais tout à fait clair que cela ne sera pas le cas.

L’armée ukrainienne est en train de perdre du terrain dans le Donbass, avec de nombreuses zones encerclées et une action méthodique de l’armée russe. Pour celle-ci, l’objectif c’est désormais de reformer une « Nouvelle Russie » dans le sud de l’Ukraine, et partant de là il n’est plus besoin de prendre des gants niveau bombardements comme pendant les deux premiers mois. C’est donc désormais le rouleau compresseur.

Autrement dit, les petits groupes de snipers, de saboteurs et d’unités antichars ne sont plus en mesure de désarçonner un ennemi ayant eu comme objectif principal de procéder de manière large, en étalant ses troupes. C’est désormais une bataille petite zone par petite zone, où l’artillerie – la base même de l’armée russe – peut opérer librement.

C’est d’autant plus efficace qu’en se retirant du nord de l’Ukraine, l’armée russe oblige l’armée ukrainienne à devoir utiliser ses troupes pour récupérer les zones concernées, tout en les laissant sur place pour éviter un retour russe.

Situation en Ukraine le 22 mai – © Ministère des armées

On est ainsi très loin d’une situation où, à partir de juin, l’armée ukrainienne serait en capacité de lancer une contre-offensive générale, comme elle le prétend. Cela commence à sentir le roussi. Surtout qu’il ne faut pas croire que l’armement massif fourni par les pays occidentaux peut suffire à rétablir l’équilibre.

Il faut en effet une logistique pour le répartir, parfois il faut être formé pour l’employer, et qui plus est l’armée russe continue de massivement bombarder l’Ukraine.

Et il y a également la défaite ukrainienne à Marioupol. Cette ville russophone avait été massivement occupée par les fascistes d’Azov, pour empêcher son basculement, et l’usine Azovstal, disposant d’abris anti-atomiques, a été transformée en forteresse. Le régime ukrainien espérait beaucoup que cela servirait de symbole de résistance et permettrait une mobilisation mondiale ; c’était encore le grand leitmotiv des gagnants ukrainiens de l’Eurovision.

Toutefois, au bout de 82 jours, cela a été la reddition, avec 2439 membres d’Azov et d’unités régulières qui se sont constitués prisonniers du 16 au 20 mai 2022. Le régime ukrainien a prétendu que cela rentrait dans le cadre d’un échange de prisonniers par la suite, mais il n’y a rien de tel qui est prévu en tant que tel. Surtout que les nationalistes ukrainiens avec leurs tatouages nazis sont du pain béni pour la Russie.

La situation n’est donc pas favorable à une confiance unilatérale en les Ukrainiens. C’est d’autant plus vrai que la propagande ukrainienne, à force d’être tellement unilatérale et répétitive, convainc de moins en moins. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky intervient tous les jours pour mettre en avant des affirmations plus ou moins délirantes, il est même intervenu avec une vidéo pour le début du festival de cinéma de Cannes, mais cela ne passe plus. Et ce que demande le régime ukrainien implique, dans les faits, une intervention armée générale des pays occidentaux.

Seulement cela, c’est la troisième guerre mondiale. Et il y a donc d’importantes tendances dans les bourgeoisies des différents pays pour dire : attention, où va-t-on ? Le New York Times a ainsi publié un éditorial, le 19 mai 2022 (The War in Ukraine Is Getting Complicated, and America Isn’t Ready), qui a provoqué une colère noire du côté du régime ukrainien. Ce que dit ce très important quotidien américain est très simple : c’est très bien que les États-Unis viennent de décider de fournir 40 milliards de dollars d’aides à l’Ukraine.

Cependant, la trajectoire de la guerre est devenue imprévisible. Or, il n’est pas question de s’engager dans une confrontation militaire avec la Russie. Il faut donc bien expliquer à l’Ukraine que le soutien américain a des limites. De plus, il y a le souci que les États-Unis ont dit que Vladimir Poutine devait être destitué, que le régime russe devait changer, que la Russie paierait tout, etc. C’est un problème, car à un moment il faudra bien qu’il y ait un accord de paix.

Autrement dit, le régime russe tient la route, il ne va pas tomber, l’armée russe ne sera pas défaite. Il faut donc calmer les Ukrainiens et leur expliquer qu’ils seront obligés de signer un accord qui sera inévitablement au moins un peu à leurs dépens. Emmanuel Macron a sous-entendu la même chose, alors que le régime italien a d’ailleurs proposé justement un accord de paix russo-ukrainien avec un statut spécial pour le Donbass et la Crimée.

C’est même la ligne française désormais, puisque le 22 mai 2022, Clément Beaune, le ministre chargé des Affaires européennes dans le gouvernement venant d’être mis en place, a rappelé ce qui avait été déjà dit par Emmanuel Macron :

« Si on dit que l’Ukraine va rentrer dans l’UE dans 6 mois, 1 an ou 2 ans, on ment. Ce n’est pas vrai. C’est sans doute 15 ou 20 ans, c’est très long.

Je ne veux pas qu’on vende aux Ukrainiens des illusions et des mensonges. Si l’on dit aux Ukrainiens :  »Bienvenue dans l’UE », mais vous n’avez pas lu sur le contrat, en note de bas de page,  »Coucou c’est dans 15 ans », je pense qu’on prépare demain des déceptions pour toute une génération du peuple ukrainien. »

Emmanuel Macron avait justement proposé la mise en place d’une Communauté Politique Européenne, avec l’appui du chancelier allemand Olaf Scholz, pour au moins intégrer l’Ukraine dans une structure commune, mais sans les implications qu’aurait eu une acceptation dans l’Union européenne. Cependant, tant la Grande-Bretagne que le président Volodymyr Zelensky ont totalement rejeté le projet. Ce dernier a affirmé lors d’une d’une conférence de presse à Kiev avec le Premier ministre portugais Antonio Costa que :

« Nous n’avons pas besoin d’alternatives à la candidature de l’Ukraine à l’Union européenne (UE), nous n’avons pas besoin de tels compromis.

Parce que, croyez-nous, ce ne seront pas des compromis avec l’Ukraine en Europe, ce sera un autre compromis entre l’Europe et la Russie. J’en suis absolument sûr. C’est l’influence et la pression politique et diplomatique des officiels et des lobbyistes russes sur la décision d’un pays européen de soutenir ou non l’Ukraine. »

Le président polonais Duda est sur cette même ligne, au parlement ukrainien il a affirmé que :

« Après Bucha, Borodyanka et Mariupol, il ne peut y avoir de relations avec la Russie. »

Si les États-Unis et la Grande-Bretagne poussent de folie, avec le soutien des pays baltes et de la Pologne, il y a des inquiétudes qui s’expriment sur les conséquences, tant aux États-Unis, que du côté de la France et de l’Allemagne. On a ainsi l’exemple de Ségolène Royal qui a expliqué qu’il fallait que la diplomatie prenne autant de place que le soutien militaire à l’Ukraine.

On a ainsi deux aspects dans ce grand tournant : le fait que la propagande sur la nullité de l’armée russe était… de la propagande, et le fait que les contradictions entre grandes puissances s’expriment toujours plus librement alors que la possibilité d’une victoire rapide sur la Russie disparaît. La guerre pour le repartage du monde implique nécessairement ces alliances et dissensions, ces retournements d’alliance, etc., selon les affrontements.

Cela prouve que nous sommes d’ailleurs déjà pieds et poings liés sur le plan de la marche à la guerre et que le processus de troisième guerre mondiale est clairement enclenché, le point de non-retour étant passé.

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Guerre

Système MAMBA : la France prend possession militairement de la Roumanie

La Roumanie est une base militaire de la France, pour le compte de l’OTAN.

En raison du conflit en Ukraine, l’armée de terre, avec la mission « Aigle », a déployé en Roumanie un groupement tactique interarmes de 500 hommes. Ils proviennent du 126e Régiment d’Infanterie de Brive-la-Gaillarde, du 27e bataillon de chasseurs alpins d’Annecy, du 93e Régiment d’Artillerie de Montagne de Grenoble, du 2e Régiment Étranger de Génie de Saint-Christol et du 4e Régiment de Chasseurs de Gap.

Ce groupement est épaulé par 300 militaires belges et agit dans le cadre de la Force de réaction rapide de l’OTAN, que la France dirige actuellement.

Ces unités sont basées à Constanta au bord de la mer noire et elles sont spécialisées dans l’environnement montagneux. L’objectif opérationnel est évident : la région séparant la Roumanie de l’Ukraine, qui traverse la Moldavie, est montagneuse. Il s’agit de pouvoir s’y déployer rapidement, dans le cadre d’une intervention directement contre la Russie, soit vers Odessa (sur la Mer Noire), soit en abordant les plaines qui remontent ensuite au Nord vers Kiev.

Il y a également un groupement aéronaval formé autour du porte-avions Charles de Gaulle avec la mission « Clemenceau 22 » centrée sur la région méditerranée et l’espace aérien roumain. En plus de ses avions de chasse Rafale, la France déploie un avion de patrouille maritime Atlantique 2 dans la zone économique exclusive de la Roumanie.

En termes d’effectifs et de matériel, tout cela est relativement faible. En pratique cependant, cela verrouille totalement la situation sur le plan militaire, faisant de la France la dirigeante des opérations en Roumanie, au nom de l’OTAN. Autrement dit, c’est l’armée française qui décide militairement en Roumanie, avec l’armée roumaine et le régime roumain totalement subordonnés.

Cela laisse donc les mains libres au militarisme forcené de l’armée française dans le cadre de l’OTAN, et celui-ci continue sa course folle. Une nouvelle étape a ainsi été franchie avec l’annonce le 19 mai 2022 du déploiement du système de défense sol-air MAMBA, ainsi que d’un Centre de management de la défense dans la 3e dimension.

C’est là du matériel et un dispositif très importants, de dernière génération avec notamment le missile intercepteur Aster 30 annoncé comme étant capable de détruire une cible à plus de 100 km de distance.

Cela sert à contrôler entièrement la région avec une bulle de défense. Et si on comprend bien les choses, cela signifie inversement que la Roumanie devient une base d’attaque retranchée, comme elle l’a été après la première guerre mondiale. De fait, la France, en tant que force de l’OTAN, annonce maintenant qu’elle prend entièrement possession du territoire roumain.

Voici comment c’est présenté par l’état-major de l’armée française dans son communiqué :

« Mis en œuvre par une centaine d’aviateurs, le MAMBA est un système d’arme sophistiqué qui peut assurer une bulle de protection au profit des forces qui opèrent dans la zone de couverture.

Afin d’augmenter l’efficacité du système et pour répondre aux besoins de l’Integrated air and missile defence de l’Otan, celui-ci est connecté et intégré via une liaison de données tactiques au système de défense roumain et à celui de l’Otan ».

La Roumanie est colonisée militairement par la France, au nom de l’OTAN, pour braquer des missiles et des militaires directement contre la Russie. Voilà ni plus ni moins que la situation au printemps 2022, où chaque grande puissance (ici la France pour le compte de la superpuissance américaine), dispose ses pions, joue ses cartes.

Sous nos yeux de manière on ne peut plus nette, se dessinent les contours d’un grand conflit mondial généralisé, avec la France totalement embarquée dedans via l’OTAN. Et il n’y a personnes pour s’y opposer en France. Le pacifisme, la guerre à la guerre, n’intéresse personne, comme si les sanglantes leçons du 20e siècle n’avaient servi à rien. C’est une catastrophe ! Et il faut la combattre.

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Guerre

Entrée dans l’OTAN : le suicide des nations finlandaise et suédoise

Les deux pays entrent dans le bal de la guerre.

Après la pandémie, le capitalisme espérait redémarrer dans un même élan. La guerre en Ukraine a torpillé cet espoir… avant que cet espoir ne réapparaisse en ce moment dans un redémarrage post-pandémie intégrant cette fois la guerre à la Russie. Lundi 16 mai 2022, la Suède et la Finlande se lancent dans ce nouveau redémarrage, en annonçant leur demande d’entrée dans l’OTAN.

C’est en fait une simple officialisation. Dans la pratique, tant la Suède que la Finlande, deux pays surarmés, sont déjà une composante de l’OTAN. Leur armement est déjà compatible avec l’OTAN, il y a déjà eu des initiatives communes, bref l’interopérabilité est déjà là. La Russie le savait bien depuis le départ et là il n’y a donc que les masques qui tombent. L’intégration de la Suède et de la Finlande n’est nullement une « conséquence » de l’invasion russe.

Cela étant, les pays de Moumine et Nils Holgersson viennent de réaliser leur propre suicide en se lançant dans ce processus (qui sera accéléré) d’adhésion à l’OTAN. En effet, à la base ces pays ont une idéologie nationale les présentant comme neutres, ouverts, pacifiques, constructifs, démocratiques, etc. Ils se veulent des pays tranquilles, la Finlande se présentant souvent comme le pays où il fait le mieux vivre au monde. C’est la démarche idéologique bisounours bien connue des pays nordiques, qui souvent se proposent pour cette raison comme intermédiaires pour des accords de paix auprès de belligérants de par le monde.

Or, l’adhésion à l’OTAN modifie totalement cette ligne pacifique. Elle amène d’une part ces pays à se placer directement dans l’opposition à la Russie, en assumant d’être prêts se lancer dans le conflit. Elle amène surtout ces pays à révéler leur propre fond.

La Suède est un pays ultra-nationaliste, avec un nationalisme qui est il est vrai soft, mais implacable et lancinant, exactement comme en Angleterre, la Suède étant d’ailleurs également une monarchie. En Suède, il n’est socialement pas possible de dire que le pays va mal, que les choses ne vont pas, que les gens sont malheureux, etc. Il y a un consensus idéologique monstrueux.

La Finlande est un pays pareillement ultra-nationaliste, mais sans l’appareil de la monarchie. Cela tient à la nature du régime en place, né de l’écrasement sanglant de la révolution finlandaise de 1918. La dimension conservatrice anti-Gauche est systématique, alors qu’en Suède il y a eu reconnaissance et intégration de la social-démocratie. Cette dernière a d’ailleurs justement validé l’intégration suédoise dans l’OTAN. En Finlande, la société ne s’appuie pas sur un tel consensus social-nationaliste, mais sur une pesanteur généralisée, avec un esprit de forteresse assiégée.

L’entrée dans l’OTAN fait toutefois sauter l’idéologie dominante savamment distillée ; ces pays qui se voulaient inactifs, passifs, à l’écart, tranquilles pour ainsi dire, se retrouvent propulsés dans l’action et même en première ligne, de par les frontières avec la Russie.

La menace russe a bon dos d’ailleurs quand on sait que la Finlande autoritaire voire fasciste des années 1930 s’était alliée à l’Allemagne nazie, et que la Suède est historiquement un des grands concurrents de l’expansionnisme russe dans la région (la Finlande a d’ailleurs été une colonie de la monarchie suédoise avant de devenir une colonie de l’empire russe).

La Suède et la Finlande tombent ainsi concrètement le masque, ces deux pays n’entrent pas dans l’OTAN pour rien, c’est bien pour participer à dépecer la Russie. Ce basculement dans le bellicisme revient à un suicide national, car cela transforme à terme le pays en simple force armée de l’OTAN, exactement comme c’est le cas pour l’Ukraine déjà.

Cela souligne l’importance grandissante de la question nationale dans la bataille pour le repartage du monde. Les nations passant sous le joug des grandes puissances doivent obtenir leur libération nationale pour ne pas disparaître, et cela va être un processus particulièrement tourmenté.

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Guerre

Henri Guaino donne des arguments pour justifier la guerre

Il dit à la bourgeoisie ce qu’elle a besoin d’entendre.


Henri Guaino est une des principales figures du néo-gaullisme en France, remportant beaucoup de succès intellectuel et médiatique pendant les années 2010. Il a été conseiller spécial de Nicolas Sarkozy alors président de la République, écrivant ses discours les plus marquants, et il en garde une grande aura à Droite (malgré qu’il soit souvent considéré comme trop social, voire presque de gauche).

Lorsqu’il prend la parole, cela est en tout cas très écouté et apprécié dans la bourgeoisie française. Ses propos sont considérés comme une sorte de synthèse un peu piquante de ce qu’il faut penser pour « la France » telle que la conçoit la bourgeoisie française, en tous cas ses franges les plus puissantes, et disons, traditionnelles. Autrement dit, on ne parle pas là des ultra-modernistes, des entrepreneurs startupers fascinés par la silicon valley et l’idéologie LGBT, mais de gens qui lisent chaque jour Le Figaro avec une grande attention, qui envoient leurs enfants dans les établissements les plus prestigieux pour en faire forcément, d’une manière ou d’une autre, les administrateurs de la société française.

Voici ce qu’explique Henri Guaino à cette bourgeoisie française, dans un article du Figaro du vendredi 13 mai au titre lyrique : « Ukraine : nous marchons vers la guerre comme des somnambules ».

Il raconte ni plus ni moins que la guerre est inévitable, que la rupture avec la Russie est bien trop consommée, que la tendance est inaltérable. Cela en dit très long sur l’état d’esprit pouvant régner dans la bourgeoisie française, pour qu’Henri Guaino assume un ton aussi unilatéral, et que le Figaro le reprenne et le mette en avant sur son site pendant tout le week-end.

Henri Guaino le néo-gaulliste se pose de manière extérieure et supérieure à la situation, précisément car l’idéologie qu’il incarne a pour objet de placer la France de manière extérieure et supérieure au grand concert des nations marqué par les conflits d’intérêts.

C’est une fable bien sûr, car la France depuis 1848 n’est pas et n’a jamais été en dehors du capitalisme mondial, elle n’est pas « neutre », c’est au contraire une championne de l’exportation de ses capitaux, c’est une championne des délocalisations et du made in China, c’est une championne de la fabrication et de la vente de matériel militaire, etc.

C’est également une fable que la position d’Henri Guaino se voulant au-dessus de la mêlée, constatant avec bravoure et philosophie la terrible situation. Mais que dit-il précisément ?

Il commence par expliquer qu’en 1914, personne ne voulait la grande boucherie de la guerre mondiale, mais que cela s’est fait par un enchaînement tragique historique. Il dit ensuite que c’était la même chose pour la seconde guerre mondiale, et qu’on a par contre échappé au pire pendant la guerre froide grâce à l’intelligence des dirigeants de l’époque (dont le Général de Gaulle est censé faire partie).

Tout cela pour introduire l’idée que c’est exactement ce qu’il se passe actuellement avec la guerre en Ukraine. Henri Guaino n’hésite pas à mettre l’OTAN et la Russie dos à dos, ce qui dénote dans le Figaro, furieusement atlantiste et anti-Russie depuis le mois de février. Mais justement, c’est son rôle que de servir de poil à gratter pour dire ce qu’il faut entendre dans la bourgeoisie.

Et la bourgeoisie française entend donc ce qu’elle a besoin d’entendre : ce n’est pas de sa faute, mais elle va aller à la guerre. Voilà tout.

Bien sûr, Henri Guaino est très fin dans sa façon de le dire. Il fait mine de demander où est la voix de la France comme en 2003 pour dire « non » à la guerre en Irak, pour surtout sous-entendre ensuite que c’est trop tard, et que « nous marchons vers la guerre comme des somnambules ».

Évidemment, il a raison de constater la tendance à la guerre, il a raison de dire que la superpuissance américaine, avec sa façon d’acculer la Russie, de la poussée dans ses retranchements, ne peut que déclencher le pire.

Mais Henri Guaino n’est pas un socialiste, il n’est pas pour la grande union des peuples du monde derrière le drapeau rouge pour le pacifisme en écrasant les fauteurs de guerre. Henri Guaino est un néo-gaulliste, et donc sa tendance naturelle est l’expression du nationalisme français, reflet de la position de puissance secondaire mais majeure qu’est la France et son capitalisme.

Alors, pas de pacifisme, pas de rejet concret et actif du bellicisme : juste un beau discours pour la bourgeoisie française, afin qu’elle affûte ses arguments disant qu’elle ne fait que constater les choses et est entraînée malgré elle par l’Histoire, et bientôt la guerre.

D’ailleurs, le terme « bientôt » est impropre, car la France participe déjà activement et concrètement à une guerre contre la Russie depuis février 2022. Une guerre politique, culturelle et économique. Mais aussi une guerre militaire avec des livraisons d’armes et du conseil militaire (en plus de l’envoi probable d’officiers et de pseudo-mercenaires).

Henri Guaino ne dénonce pas concrètement la position de la France, il ne fait qu’acter le fait que la France est bien trop insérée dans ses liens avec l’OTAN et qu’elle ne pourra pas faire autrement que d’aller dans le sens de la guerre aux côtés de la superpuissance américaine. C’est ici concrètement un échec de sa position néo-gaulliste modérée. Cela souligne de ce fait la menace d’une ligne néo-gaulliste ultra-agressive émergeant de la haute bourgeoisie refusant la rétrogradation de la France comme puissance de second rang se plaçant unilatéralement derrière la superpuissance américaine.

Toutefois, quelles que soient les options, c’est en tous cas la guerre qui se profile. A moins que la Gauche, reflétant la classe ouvrière consciente, renverse la table et fasse la guerre à la guerre.

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Guerre

La vidéo fasciste pour la chanson ukrainienne gagnante de l’Eurovision 2022

Un exemple de bourrage de crâne.

Une fois le concours de l’Eurovision gagné avec la chanson « Stefania », le groupe ukrainien Kalush Orchestra a rendu public une vidéo pour celle-ci. Impossible de la rendre publique avant, cela aurait été trop belliciste. Et, en même temps, on comprend tout de suite que la vidéo a été faite en prévision de la victoire, afin de servir de propagande belliciste.

C’est entièrement une opération psychologique, visant à manipuler les émotions, avec au milieu des ruines, des femmes-soldats et des enfants, culminant dans un moment dans une église russe orthodoxe.

Ce qui est intéressant ici, c’est que, à part les femmes-soldats (qui d’ailleurs n’existent pas au sens strict dans l’armée ukrainienne), l’atmosphère proposée correspond très exactement à ce qui était mis en avant par le Donbass séparatiste pour dénoncer le régime ukrainien. C’est une sorte de pied-de-nez et en tout cas cela souligne qu’à tous les niveaux, le discours narratif sur le régime ukrainien est extrêmement bien élaboré, tout à fait calculé.

On chercherait d’ailleurs en vain un article de presse européenne relatant de manière détaillée que Kalush Orchestra a été présenté au concours comme représentant de l’Ukraine après l’éviction bureaucratique et nationaliste de la chanteuse Alina Pash, qui avait été initialement nommée avec sa chanson à l’esprit positif et culturel.

Cela montre qu’il y a un bloc. Il y a un élan général de convergence avec la puissance française se lançant dans la guerre de repartage du monde.

Il suffit d’ailleurs de se tourner vers les sites d’information, les blogs, les Twitter, les Instagram des structures de Gauche, d’extrême-Gauche ou d’ultra-Gauche : il n’est pratiquement jamais parlé de la guerre en Ukraine, ou plutôt il n’en est jamais parlé, ou juste en passant. C’est un arrière-plan accepté : le capitalisme français peut bien avoir des visées impériales, du moment qu’il maintient des garanties sociales dans le pays. C’est une ignoble corruption par le capitalisme qui est clairement visible si on veut la voir.

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Culture

L’Ukraine gagne l’Eurovision 2022, mais ce n’est pas Alina Pash

Le côté sombre de l’Ukraine l’a emporté.

L’Ukraine était grande favorite de l’Eurovision 2022, parce qu’il était considéré qu’on avait le moyen de valoriser la combinaison de tout ce qui fait l’idéologie de l’Union européenne : la société inclusive et la consommation capitaliste.

L’Eurovision, c’est en effet un spectacle kitsch par des gens LGBT revendiqués la plupart du temps, avec une musique de variété, dans une ambiance régressive assumée. Cela pouvait être vaguement sympathique il y a trente ans car sans prétention, cela avait un certain sens il y a cinquante ans quand c’était un spectacle de pure variété, mais là c’est très sérieux dans sa niaiserie et son esprit « ouvert ».

Les résultats sont d’ailleurs donnés après une heure du matin, ce qui reflète bien le choix d’un public passant une soirée d’abrutissement assumé. L’Eurovision ne vise pas les gens en général, mais relève d’un secteur particulier du divertissement capitaliste.

Dans l’ordre des choses, de par l’immense campagne en faveur du régime ukrainien, il était donc cohérent de s’attendre à ce que l’Ukraine soit largement mise en avant. Cela aurait formé un beau package idéologique, une sorte de mise en condition de tout un état d’esprit. Et ce fut le cas.

Cela ne fut en fait pas du tout le cas au niveau des jurys nationaux, composés de cinq personnes de l’industrie musicale. L’Ukraine a bien reçu des points d’un peu tout le monde, terminant même en quatrième position pour cette raison, car les goûts des pays sont très différents quant au reste, ce qui disperse les points.

Cependant, les seuls pays ayant mis l’Ukraine premier au classement, avec les fameux « twelve points », ont été des pays d’Europe de l’Est s’impliquant politiquement de manière agressive dans la guerre Ukraine-Russie. On a ainsi la Moldavie, la Lettonie, la Lituanie, la Roumanie et la Pologne, avec dans ce dernier cas la présentatrice parlant d’unité européenne sur un mode militant.

Le caractère forcé de l’entreprise est évident. Même la Suède n’a donné aucun point à l’Ukraine, alors que le pays est en discussion pour rentrer dans l’OTAN !

Puis, tout à la fin de l’émission, il y a le vote du public comptant pour 50 % des points. Et là, ce fut le raz-de-marée en faveur de l’Ukraine. C’est là qu’on voit que, en profondeur, il y a une vague de fond de mobilisation de l’Ukraine, ou plus précisément en faveur de la guerre, avec également une intégration « européenne ».

En fait, menacée par la Russie qui la nie comme nation, l’Ukraine est en train de se dissoudre comme pays en se transformant littéralement en appendice territorial de l’Union européenne et de l’OTAN. C’est une Ukraine de pacotille qui se systématise, sur la base d’idéologues nationalistes se conjuguant au capitalisme occidental.

D’où le rap à prétention folklorique du groupe ukrainien Kalush Orchestra, mélange idéologique représentatif. C’est une fusion forcée, un bricolage artificiel. C’est, pour qui s’intéresse à l’Ukraine, une addition commerciale du rap délirant du groupe Gribi (avec également le coup d’apparaître masqué) et de l’excellent groupe folk moderne Dakhabrakha.

Kalush Orchestra avait d’ailleurs donné le ton en amont. Par la voix de son chanteur Oleh Psiuk, il a été expliqué avant le concours que la chanson… n’était pas l’hymne de la paix, mais celui de la victoire. Que si la chanson gagnait l’Eurovision, alors

« Le prochain concours sera dans la nouvelle Ukraine souveraine dans son intégralité territoriale. »

On est ici sur le terrain du nationalisme le plus clair, dans un bricolage idéologique. Nous avions déjà parlé d’ailleurs du scandale que fut en février 2022, avant le début de la guerre, l’éviction d’Alina Pash par le régime ukrainien, elle qui devait représenter l’Ukraine au concours et qui a été chassée dans un élan nationaliste ultra-agressif et fanatique.

Rien que cette histoire d’éviction, avec ses détails, est sordide. Le message d’Alina Pash était puissant, réel, populaire ukrainien. L’Ukraine est en train de perdre totalement son âme : c’est l’autre aspect de la guerre.

Voici la chanson ukrainienne pour l’eurovision 2022.

Voici la chanson d’Alina Pash, qui aurait dû être la chanson choisie, avant qu’elle ne soit chassée.

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Guerre

Adrien Bocquet sur Azov en Ukraine: propagande d’extrême-Droite sur Sud Radio

Un témoignage marquant… relativement mis en scène.

Sud Radio est un média appartenant à Fiducial, dont la figure-clef est Christian Latouche, un milliardaire français très discret, mais souvent considéré comme d’extrême-Droite. Sud Radio, depuis dix ans, accorde d’ailleurs un espace significatif aux thèses d’extrême-Droite. Quand on sait cela, on saisit tout de suite que l’émission avec Adrien Bocquet ne doit rien au hasard.

Celui-ci est un ancien soldat français qui avait connu une mauvaise chute et était devenu paraplégique. Heureusement il s’en est sorti, malgré la très grande gravité de ce qui lui est arrivé. Il raconte son expérience dans Lève-toi et marche grâce à la science (éditions Max Milo). Et en passant à Sud Radio à ce sujet, il raconte comment il a été deux fois en voyage humanitaire en Ukraine. En fait, cet aspect a pris le dessus, tournant à des propos chocs sur l’armée ukrainienne, en particulier les soldats du bataillon Azov.

Il raconte comment il a assisté à des crimes de guerre, ainsi que d’autres faits marquants, comme l’armement venant d’Europe stocké dans des lieux civils à l’insu des gens, ou encore qu’à Bucha il y a eu au moins une part de mise en scène. Des propos accusatoires, lui-même affirmant avoir des preuves en ayant filmé ce qui s’était passé. Cette vidéo a pour cette raison déjà été extrêmement vue en France.

Ce qu’il dit est connu de qui s’y intéresse et Adrien Bocquet peut tout à fait être sincère, même si sur la fin on sent, de par ses propos sur le Donbass, qu’il n’est pas tellement un candide découvrant Azov. Par contre, quand on voit les propos des auditeurs prenant la parole à sa suite, tous plus savamment calculés que les autres, on comprend tout de suite que la séquence est totalement politique, totalement construite, formant clairement une propagande d’extrême-Droite.

Il y a deux possibilités. Soit c’est une anecdote, avec quelque part des gens d’extrême-Droite cherchant à former une contre-opinion, mais sur le tas, éventuellement avec un petit coup de pouce russe. Soit c’est une composante d’une véritable opération de propagande au sens le plus large.

Par exemple, l’un des auditeurs encourage à voir ce que dit Stratpol. Stratpol est une sorte de think tank totalement, fanatiquement pro-Russie, avec à sa tête un Français vivant en Russie. Ce n’est sans pas du hasard. Mais dans quelle mesure cela est-il réellement calculé dans le sens d’une campagne plus massive ?

Il n’en reste pas moins que c’est un épisode marquant, et inquiétant. Non seulement on a un régime français allant à la guerre, mais la seule « opposition » à cette guerre parvenant à s’exprimer réellement, ce serait désormais l’extrême-Droite qui est en fait tout aussi belliciste, mais pour d’autres alliances…

Un scénario cauchemardesque.

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Guerre

Vidéo et discours du 9 mai 2022 à Moscou

C’était une séquence très attendue.

Le 9 mai est pour les pays de l’ex-Union Soviétique l’équivalent du 8 mai pour nous en France, le jour de la victoire sur le nazisme ; le décalage tient à la différence de fuseau horaire lors de la reddition de l’Allemagne nazie.

Cela dit le régime ukrainien a désormais modifié la date en le 8 mai, « arrangeant » son contenu, afin de se conformer à l’idéologie des pays capitalistes occidentaux, c’est-à-dire de gommer le côté « soviétique » donc, ce qui converge avec sa propre approche de se revendiquer du nationalisme ukrainien allié au nazisme.

Rappelons qu’en Ukraine, toute valorisation de l’URSS à quelque niveau que ce soit est interdite, tout comme tout ce qui relève de l’idéologie communiste. Les monuments célébrant la résistance soviétique au nazisme sont systématiquement détruits, tout comme d’ailleurs tout ce qui a une dimension « soviétique » dans l’architecture, la décoration, etc.

Le discours de Vladimir Poutine, incontournable pour qui veut saisir les tenants et aboutissants de la guerre en Ukraine, prend bien entendu cette position à contre-pied, insistant sur le passé soviétique, présentant la Russie comme le vrai rempart multi-ethnique au nationalisme, etc.

On notera ici que les commentateurs occidentaux n’ont cessé de dire qu’il n’y aurait pas assez de troupes pour le défilé, que Vladimir Poutine déclarerait officiellement la guerre, car l’armée russe est en train d’être défaite, etc.

Le 9 mai 2022 s’est cependant tenu très exactement comme il se déroule chaque année, à tous les niveaux. Tout est très protocolaire, et c’est resté entièrement traditionnel.

Voici donc la vidéo du défilé militaire, suivi du discours de Vladimir Poutine. On notera au passage que de tels défilés militaires ont lieu dans toutes les principales villes de Russie, comme les manifestations de masse du « régiment des Immortels », où les gens défilent en tenant des pancartes avec une photographie d’un ancêtre ayant participé à la « grande guerre patriotique » contre l’Allemagne nazie et ses alliés.

On notera également absolument, à la fin de la vidéo du défilé militaire, le moment profondément intense et pathétique où le président russe Vladimir Poutine assume un air débonnaire et profondément mélancolique, typiquement russe, foncièrement russe, au moment il pose une fleur sur chaque symbole des « villes héroïques » de la grande guerre patriotique, dont Kiev et Odessa.

Citoyens russes, Chers vétérans, Camarades soldats et marins, sergents et sergents-majors, aspirants et sous-officiers, Camarades officiers, généraux et amiraux,

Je vous félicite pour le Jour de la Grande Victoire !

La défense de notre Patrie lorsque son destin était en jeu a toujours été sacrée.

C’est avec le sentiment du vrai patriotisme que la milice de [Kouzma] Minine [simple boucher qui souleva Moscou contre les Polonais au 16e siècle] et [du prince Dmtri] Pojarski [qui participa à cette lutte et devint le « Sauveur de la mère-patrie »] s’est soulevée pour la patrie, que les soldats sont passés à l’offensive sur le champ de Borodino [contre Napoléon, non loin de Moscou] et ont chassé l’ennemi de Moscou et Leningrad, Kiev et Minsk, Stalingrad et Koursk, Sébastopol et Kharkov.

Aujourd’hui, comme par le passé, vous vous battez pour notre peuple dans le Donbass, pour la sécurité de notre mère-patrie, pour la Russie.

Le 9 mai 1945 a été inscrit à jamais dans l’histoire du monde comme un triomphe du peuple soviétique uni, sa cohésion et sa puissance spirituelle, un exploit sans précédent sur les lignes de front et sur le front intérieur.

Le Jour de la Victoire est intimement cher à nous tous. Il n’y a pas de famille en Russie qui n’ait été brûlée par la Grande Guerre patriotique.

Sa mémoire ne s’efface jamais.

Ce jour-là, les enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants des héros défilent dans un flux sans fin du Régiment Immortel. Ils portent des photos des membres de leur famille, des soldats tombés qui sont restés jeunes pour toujours et des anciens combattants qui sont déjà partis.

Nous sommes fiers de la génération courageuse invaincue des vainqueurs, nous sommes fiers d’être leurs successeurs, et il est de notre devoir de préserver la mémoire de ceux qui ont vaincu le nazisme et nous ont confié la vigilance et tout pour contrecarrer l’horreur d’une autre guerre mondiale.

C’est pourquoi, malgré toutes les controverses dans les relations internationales, la Russie a toujours prôné la mise en place d’un système de sécurité égal et indivisible, indispensable à l’ensemble de la communauté internationale.

En décembre dernier, nous avons proposé de signer un traité sur les garanties de sécurité. La Russie a exhorté l’Occident à mener un dialogue honnête dans la recherche de solutions significatives et de compromis, et à tenir compte des intérêts de chacun.

En vain. Les pays de l’OTAN ne voulaient pas nous écouter, ce qui signifie qu’ils avaient des plans totalement différents. Et nous l’avons vu.

Une autre opération punitive dans le Donbass, une invasion de nos terres historiques, dont la Crimée, était ouvertement en préparation. Kiev a déclaré qu’il pourrait parvenir aux armes nucléaires. Le bloc de l’OTAN a lancé un renforcement militaire actif sur les territoires qui nous sont adjacents.

Ainsi, une menace absolument inacceptable pour nous se créait à nos frontières en montant en puissance. Tout indiquait qu’un affrontement avec les néo-nazis et les banderistes soutenus par les États-Unis et leurs sbires était inévitable.

Permettez-moi de répéter que nous avons vu l’infrastructure militaire se construire, des centaines de conseillers étrangers commencer à travailler et des équipements d’armes de pointe être régulièrement livrées en provenance des pays de l’OTAN.

La menace grandissait chaque jour.

La Russie a lancé une frappe préventive contre l’agression. C’était une décision forcée, opportune et la seule correcte. Une décision d’un pays souverain, fort et indépendant.

Les États-Unis ont commencé à revendiquer leur exceptionnalisme, en particulier après l’effondrement de l’Union soviétique, dénigrant ainsi non seulement le monde entier mais aussi leurs satellites, qui doivent faire semblant de ne rien voir et docilement le suivre.

Mais nous sommes un pays différent. La Russie a un caractère différent. Nous n’abandonnerons jamais notre amour pour notre mère-patrie, notre foi et nos valeurs traditionnelles, les coutumes de nos ancêtres et le respect de tous les peuples et cultures.

Pendant ce temps, l’Occident semble prêt à annuler ces valeurs millénaires. Une telle dégradation morale sous-tend les falsifications cyniques de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, aggravant la russophobie, célébrant les traîtres, se moquant de la mémoire des victimes et effaçant le courage de ceux qui ont remporté la Victoire dans la souffrance.

Les milices du Donbass aux côtés de l’armée russe se battent aujourd’hui sur leur terre, où les serviteurs des princes Svyatoslav et Vladimir Monomakh [tous deux grands-ducs de la Rus’ de Kiev au 10e-11e siècle], les soldats sous le commandement de Roumiantsev et Potemkine, Souvorov [tous d’immenses grandes figures militaires du 18e siècle] et Brusilov [responsable militaire durant la première guerre mondiale rejoignant l’armée rouge] ont écrasé leurs ennemis, où les héros de la Grande Guerre patriotique [le commandant du premier front ukrainien libérant Kiev et tué par les banderistes en 1944] Nikolai Vatoutine, [la grande figure des partisans anti-nazis l’Ukrainien] Sidor Kovpak et [la tireuse d’élite ukrainienne] Lyudmila Pavlichenko ont résisté jusqu’au bout.

Je m’adresse à nos forces armées et aux milices du Donbass. Vous vous battez pour notre patrie, son avenir, pour que personne n’oublie les leçons de la Seconde Guerre mondiale, pour qu’il n’y ait pas de place dans le monde pour les tortionnaires, les escadrons de la mort et les nazis.

Aujourd’hui, nous nous inclinons devant la mémoire sacrée de tous ceux qui ont perdu la vie dans la Grande Guerre patriotique, les mémoires des fils, filles, pères, mères, grands-pères, maris, épouses, frères, sœurs, parents et amis.

Nous inclinons la tête à la mémoire des martyrs d’Odessa qui ont été brûlés vifs à la Maison des syndicats en mai 2014 [par les nationalistes ukrainiens], à la mémoire des personnes âgées, des femmes et des enfants du Donbass qui ont été tués dans des bombardements atroces et barbares par des néo-nazis [de 2014 à 2022].

Nous inclinons la tête devant nos camarades combattants qui sont morts courageusement dans la juste bataille – pour la Russie.

Je déclare une minute de silence.

[Une minute de silence.]

La perte de chaque officier et soldat est douloureuse pour nous tous et une perte irrémédiable pour les familles et les amis.

Le gouvernement, les autorités régionales, les entreprises et les organismes publics feront tout pour entourer ces familles et les aider. Un soutien particulier sera apporté aux enfants des compagnons d’armes tués et blessés.

Le décret présidentiel à cet effet a été signé aujourd’hui.

Je souhaite un prompt rétablissement aux soldats et officiers blessés, et je remercie les médecins, les ambulanciers, les infirmières et le personnel des hôpitaux militaires pour leur travail désintéressé. Notre plus profonde gratitude va à vous pour avoir sauvé chaque vie, n’épargnant souvent aucune pensée pour vous-mêmes sous les bombardements sur les lignes de front.

Camarades,

Des soldats et des officiers de nombreuses régions de notre immense mère-patrie, y compris ceux qui sont directement arrivés du Donbass, de la zone de combat, se tiennent maintenant côte à côte ici, sur la Place Rouge.

Nous nous souvenons comment les ennemis de la Russie ont essayé d’utiliser des gangs terroristes internationaux contre nous, comment ils ont essayé de semer des conflits interethniques et religieux afin de nous affaiblir de l’intérieur et de nous diviser.

Ils ont complètement échoué.

Aujourd’hui, nos guerriers de différentes ethnies se battent ensemble, se protégeant mutuellement des balles et des éclats d’obus comme des frères.

C’est là que réside la puissance de la Russie, une grande puissance invincible de notre nation multiethnique unie.

Vous défendez aujourd’hui ce pour quoi vos pères, grands-pères et arrière-grands-pères se sont battus. Le bien-être et la sécurité de leur patrie étaient leur priorité absolue dans la vie.

La loyauté envers notre patrie est la principale valeur et un fondement fiable de l’indépendance de la Russie également pour nous, leurs successeurs.

Ceux qui ont écrasé le nazisme pendant la Grande Guerre patriotique nous ont montré un exemple d’héroïsme pour tous les âges. C’est la génération des vainqueurs, et nous les admirerons toujours.

Gloire à nos forces armées héroïques ! Pour la Russie ! Pour la victoire ! Hourra !

[Les soldats répondent par plusieurs « Hourras », suit l’hymne russe fondé sur le thème musical l’hymne soviétique, alors que sont tirées des salves d’artillerie par des armes d’époque, rappelant la tradition soviétique de marquer les victoires pendant la « grande guerre patriotique ».]