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Eric Zemmour se prononce contre le pass sanitaire

Ce qui est cohérent avec sa posture.

Si l’on regarde la vaccination, on voit qu’elle était une norme, au sens d’une obligation, dans les pays se revendiquant du communisme dans les années 1940 et 1950, alors qu’inversement le nazisme avait supprimé l’obligation, au nom à la fois d’un esprit individuel libéral et d’une valorisation du mysticisme quant aux guérisons (au nom d’une biologie « aryenne », etc.).

On ne sera guère étonné qu’étant placé à l’extrême-Droite, Eric Zemmour soit contre la vaccination obligatoire concernant la pandémie actuelle. Le nationalisme et le militarisme se posent comme expression du capitalisme, par conséquent il n’y a pas de remise en cause de la base individualiste, même dans des projets capitalistes collectifs comme les grandes entreprises ou… la guerre.

D’où son affirmation sans ambiguïtés comme quoi le pass sanitaire mis en place en France est « excessif », qu’il n’en « voit pas l’intérêt », et d’ailleurs :

« Depuis un an et demi, on a beaucoup joué avec la peur des gens, c’est très excessif, on en fait trop et on en fait trop depuis le début. Lors du premier confinement, on avait l’impression que c’était le blitz, qu’on était bombardé à Londres par l’armée allemande tous les jours, et cela rend service au gouvernement« 

Et de surenchérir :

« Si j’étais président, la dose de rappel, c’est uniquement pour les gens de plus de 65 ans. »

Eric Zemmour joue d’ailleurs sur l’irrationalisme en disant que la pandémie n’est pas « prioritaire », que la question actuelle de la pandémie ne serait finalement qu’un plan machiavélique ; ce serait :

« une habileté tactique d’Emmanuel Macron, de la gauche et des médias que de vouloir en reparler et de vouloir remettre cette question sur le tapis, pour pouvoir changer de sujet. »

Ce sujet étant bien entendu l’immigration ou plus exactement le « grand remplacement », annoncé comme thème monomaniaque et mobilisateur. Seule cette conception permet en effet une modification très prononcée de l’appareil d’État, de la vie intérieure du pays et des stratégies françaises.

Eric Zemmour sait – subjectivement ou du moins objectivement – que plus la pandémie dure, plus c’est la fragilité du capitalisme qui est flagrante. La destruction de la Nature, qui continue d’ailleurs, bouleverse la vie humaine, à cela s’ajoute le réchauffement climatique, la condition animale, la crise économique avec la pandémie, la tendance au militarisme et même les conflits… La pandémie a été la boîte de Pandore de tous les maux capitalistes.

Alors, forcément, comme Eric Zemmour veut réformer la France dans un sens nationaliste et militariste, il doit être monomaniaque, comme l’extrême-Droite l’est toujours. Il s’agit de casser les esprits, de les dresser de manière unilatérale dans une seule direction, adéquate pour faire de la France un pays agressif dans la bataille pour le repartage du monde.

Et en cela il est aidé par une ultra-gauche qui, en ayant combatte le pass sanitaire (tout comme en ayant soutenu les gilets jaunes), a contribué à renforcer l’irrationnel, le refus de la collectivité et donc de l’option socialiste, jouant le rôle de 5e colonne pour Eric Zemmour.

Après tout, Eric Zemmour n’est-il pas un zadiste ayant poussé son raisonnement jusqu’au bout ?

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Emmanuel Macron et la soviétisation au moyen de l’argent magique

La crise impose la socialisation.

C’est un post sur Twitter – ce réseau social véritable plaie où prolifère les avis consommateurs – de quelqu’un relevant de la mouvance anti-pass et anti-vax. En apparence, c’est totalement délirant et d’ailleurs des gens de gauche s’en moquent. En réalité, cela exprime une profonde vérité : la socialisation de l’économie.

C’est en fait un thème récurrent de la petite-bourgeoisie. Elle déteste les grandes banques à la fois par anticapitalisme et par refus de ce qui est général, universel. D’un côté le petit-bourgeois relève du peuple et il n’aime pas les grands capitalistes. De l’autre, il a une mentalité de petit capitaliste et entend préserver la concurrence, d’où le refus et le panique devant ce qui a une dimension sociale générale, complète, socialiste.

C’est cela qui explique pourquoi, pour l’auteur de ce post sur Twitter, Emmanuel Soviet contribue à la « soviétisation des entreprises ». Puisque en effet l’argent magique est public, il est socialisé, il relève de toute la société. Et comme il relève de toute la société en maintenant des entreprises en vie, il transforme celles-ci dans leur substance parce qu’elles existent, à l’arrière-plan, en substance, par ce qui relève de toute la société, de ce qui est collectif.

C’est donc une réappropriation collective de ce qui est particulier et c’est exactement ce que déteste la petite-bourgeoisie qui entend préserver sa petite propriété coûte que coûte.

On remarquera que le petit-bourgeois est ici conscient de la crise : il sait qu’il ne peut pas y avoir de retour en arrière et voilà pourquoi il est d’autant plus hargneux, haineux, paranoïaque. Il sait qu’à un moment il faudra établir une comptabilité et que là rien n’empêche, sur le papier, que la société dise : j’ai porté tout cela à bout de bras, c’est donc à moi.

C’est d’ailleurs ce que la société devrait faire et ce qu’elle fera lorsque la Gauche historique se sera reconstituée. La privatisation des profits et la socialisation des pertes est une véritable contradiction s’exprimant ouvertement dans le cadre de la pandémie.

Cependant, c’est seulement une tendance, du moins pour l’instant. Le Parti Communiste Révolutionnaire de France vient par exemple de sortir son programme et il affirme cette chose tout à fait fausse :

« Dans la France contemporaine, on peut compter un nombre important de puissants monopoles (Vivendi, BNP-Paribas, Lagardère, Michelin, Bouygues, LVMH, Carrefour, Total, Renault, etc.).

L’oligarchie financière accapare pour elle seule l’État.

Ce dernier joue un rôle économique déterminant, par le financement public et la prise en charge des secteurs non rentables pour les capitalistes mais indispensables à l’économie. De plus, le dépeçage des services publics tels que la santé, la poste, l’énergie, les transports, l’éducation ou la recherche, pour en livrer les secteurs rentabilisables au privé, constitue aussi des réponses aux besoins d’augmenter les profits des monopoles. »

On comprend le problème tout de suite: si l’État est entièrement au service des monopoles, alors pourquoi y aurait-il besoin de privatiser ? Et, également, pourquoi y aurait-il encore des droits sociaux ?

Il y a ici une confusion, en raison d’un mode de raisonnement unilatéral typiquement petit-bourgeois (puisque celui-ci « fusionne » l’ouvrier et le bourgeois pour ainsi dire en lui-même) entre ce qui est une tendance et ce qui est un fait accompli.

Et c’est la même confusion qui est au cœur de celui pour qui Emmanuel Macron est un communiste. Que la socialisation de l’économie soit une tendance historique, c’est un fait, et justement il faut que la Gauche historique l’assume… Mais si on l’imagine déjà accompli ou quasiment, alors on déraille et comme les fascistes, on pense que le capitalisme dans un régime libéral équivaut à une sorte de tyrannie communiste… Ce que disaient précisément les fascistes italiens et les nazis allemands.

On n’en pas fini, en fait, de parler de l’argent magique. Tout simplement parce qu’il n’est pas magique du tout…

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18 septembre 2021 : chasseurs, anti-pass… des dizaines de milliers de beaufs partout en France

C’est marginal, mais suffisamment puissant pour inquiéter.

Le samedi 18 septembre 2021 a été, comme les samedi précédents, l’occasion de défilés nombreux partout dans le pays. Certes, les anti pass-sanitaire et leurs soutient populistes ou d’ultra-gauche ont raté leur « rentrée ». Ils n’ont pas produit cette grande vague contestatrice attendue et sont de moins en moins nombreux. 80 000 personnes pour cette fois, avec 199 cortèges dans tous le pays.

Ils restent toutefois nombreux et surtout très constants dans leur acharnement anti-social à refuser les mesures sanitaires. On notera d’ailleurs l’incroyable nombre annoncé de 3000 personnels de santé ayant préféré la suspension (donc pas de salaire) à la vaccination. C’est énorme.

Mais ce n’est pas tout puisqu’il y avait également, le même jour, 42 000 chasseurs ou pro-chasse défilant, au nom soit-disant de la ruralité. En fait de ruralité, ces gens assument une mentalité arriéré et barbare, avec en l’espèce la défense de l’horrible chasse à la glu (interdite récemment en France).

16 000 personnes à Mont-de-Marsan, 12 000 à Amiens, 10 000 à Redon, 5000 à Forcalquier ou Caen sont descendus dans la rue en gilet orange fluo pour revendiquer une posture anti-culture et ouvertement beauf. C’est littéralement un grondement de droite qui souffle à l’arrière-plan en France, avec des figures notoires tels le candidats à la présidentiel Xavier Bertrand (qui est aussi président de la région Hauts-de-France) pour soutenir les chasseurs.

Amiens est à ce titre vraiment exemplaire, car cela devrait être un puissant bastion de la Gauche historique en raison de son caractère essentiellement populaire, et c’est en pratique une base pour une posture réactionnaire pesante, arriérée, passive.

De manière générale, de toutes façons, avec les anti-sociaux contre les mesures sanitaires et les chasseurs contre la culture, le fond de l’air ne sent vraiment pas bon en France. Faut-il s’attendre à un « mai 1968 » de droite, d’autant plus avec la vague nationaliste qui se profile avec l’hostilité anti-américaine suite au revers à propos des sous-marins australien ?

C’est en tous cas un sujet que la Gauche doit prendre très au sérieux. Et il faut rappeler ici deux clefs essentiels, qui permettent de distinguer efficacement ce qui est positif et négatif: la question des alliances militaristes pour le repartage du monde, la question animale.

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La CGT Santé et action sociale soutient les antivaccins

Une position suicidaire.

La fédération Santé et action sociale de la CGT refuse l’obligation vaccinale, comme elle l’a expliqué dans une publication appelant à manifester le mardi 14 septembre 2021.

En effet, à partir de mercredi 15 septembre, les personnels de santé doivent être vaccinés, ou alors ils sont suspendus. C’est tout à fait normal et d’ailleurs la grande majorité des personnels de santé sont déjà vaccinés ou ont reçu leur première dose. La plupart des personnes travaillant auprès de personnes malades ou âgées ne se sont pas poséq de question : dès qu’elles ont eu accès à la vaccination, elles ont assumé leur responsabilité en se vaccinant pour protéger.

Seulement voilà, nous sommes en France, l’un des bastion du libéralisme et de l’esprit petit-bourgeois, alors ils y a toujours des gens pour pleurnicher en refusant de se plier à l’ordre collectif. En l’occurrence, il y a des centaines de personnels de santé en France qui refusent encore la vaccination, et qui vont se résoudre à être suspendu de leur fonction (et de leur rémunération).

Normalement, la CGT devrait broyer de tels gens. Elle devrait les dénoncer comme d’odieux individualistes de droite. Elle devrait porter fièrement l’engagement des personnels de santé qui se sont fait vacciner depuis le début, au nom de l’exigence collective.

Mais là CGT n’a plus aucun repère social. Elle n’est qu’un organisme à la dérive, riche car richement financé institutionnellement, riche également de par son passé, mais très pauvre de part ce qu’elle représente socialement. Alors il est raconté n’importe quoi, pour faire du bruit, en espérant peser. Plutôt que du bruit, il est en fait surtout brassé du vent, car personne en France n’en a grand-chose à faire de ces personnels de santé non-vaccinés, ni des quelques centaines de cégétistes ayant manifesté en France mardi 14 septembre 2021 contre l’obligation vaccinale.

Quelle misère intellectuelle, morale, culturelle !

Il ne faut pas sous-estimer cependant les dégâts que font culturellement de telles manifestations. Car en faisant cela, la CGT Santé et action sociale abîme profondément l’héritage sociale de la lutte des classes, confortant la population dans l’idée qu’il n’y a rien à attendre de la lutte des classes.

En se rangeant du côté d’une minorité d’anti-sociaux, la CGT se coupe ouvertement de la majorité de la population et surtout de l’intérêt collectif. Elle ne propose plus qu’une caricature de syndicalisme, avec des arguments grotesques ne pouvant convaincre personne.

La CGT (y compris la centrale fédérale) voudrait faire croire qu’elle n’est pas contre la vaccination, mais seulement contre l’obligation. Cela n’a aucun sens. Si on considère que la vaccination est une bonne chose, alors il n’y a aucun problème à obliger les personnels soignant à être vaccinés. Sinon, c’est donner de la valeur aux pérégrinations de quelques anti-vaccins hystériques, pour qui d’ailleurs le vaccins n’est en général qu’un prétexte.

La plupart de ces gens refusent le vaccin non pas en tant qu’acte médical auquel ils ne croient pas – même s’il y en a bien sûr -, mais en tant que norme sociale imposée par la collectivité. La CGT Santé et action sociale elle-même adopte la même posture à la fois sinistre et mensongère, comme lorsqu’elle dit:

« Il s’agit de la mise en place d’une obligation vaccinale et de sanctions possibles qui concernent aujourd’hui des millions de salarié.e.s, et cela, dans différents secteurs d’activités. »

Cela est faux, pour la simple et bonne raison que la plupart des travailleurs sont déjà vaccinés ou envisagent de le faire, et ne sont donc par définition pas concernés par une éventuelle « obligation ». Il est complètement mensonger de parler ici de « millions » de personnes se faisant potentiellement « discriminer » ou pénaliser par l’obligation vaccinale. Il faut vraiment être hors sol pour raconter de telles absurdités.

Mais la CGT est hors sol, à tous les niveaux, comme d’ailleurs le syndicalisme en général dès qu’il se pose une question politique, culturelle, sociale… Et, d’ailleurs, toute question politique, culturelle, sociale. Les syndicats doivent savoir se subordonner à la politique, à la Gauche historique!

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Société

Les anti pass sanitaire ont raté leur rentrée

C’est un début d’effondrement, alors que le pays les ignore maintenant totalement.

Le mouvement anti pass sanitaire devait passer un cap à la rentrée. En fait, il s’effondre, devenant toujours plus marginal et hors sol. Alors qu’ils ont connu un pic à 237 000 participants en plein milieu de l’été, les manifestants n’étaient plus que 121 000 le samedi 11 septembre 2021 selon les chiffres officiels (ils étaient 140 000 la semaine dernière et 165 000 la semaine précédente).

C’est un recul net, un échec à devenir un mouvement de masse. A titre de comparaison, c’est moins de personne qu’à la Fête de l’Huma du PCF, qui a lieu en même temps.

Le mouvement anti pass sanitaire aurait pu devenir le centre d’une vague de contestation dans le pays, sur un mode plébéien typique de l’extrême-Droite mais visant large. Mais il y a bien trop de folklore, de fausse radicalité et de simagrée pour que cela marche en France.

Le capitalisme a encore beaucoup trop de chose à apporter aux yeux des français libéraux et consommateurs pour qu’ils acceptent de se mettre en branle contre le train-train quotidien. On imagine que Marine Le Pen aura de son côté beaucoup plus de succès ce dimanche 12 septembre en annonçant au JT de 20h sa volonté de nationaliser les autoroutes comme mesure phare.

En tous cas, les anti-pass sanitaire sont passés à côté de quelque-chose, car ils ont heureusement focalisé de manière hystérique et unilatérale sur la question du refus du pass sanitaire, au lieu de s’appuyer sur un esprit large et relativiste typique des français. C’est un peu le mal de l’extrême-droite dans ce pays, qui est largement conforme à des pans entiers de la population sur le plan des idées et du fond du projet, mais qui se heurte à la réalité en pratique.

Est-ce une bonne chose pour la Gauche ? Oui et non. Oui, car c’est autant de temps gagné, et c’est vraiment tant mieux qu’un mouvement aussi anti-social que celui refusant le pass sanitaire recule. Non, car cela empêche clairement la Gauche de se mettre à niveau, de prendre la hauteur culturelle et idéologique nécessaire pour écraser l’extrême-Droite et mettre en place un programme démocratique et populaire.

Il n’y a vraiment pas de temps à perdre pour se reconstruire sur des bases saines et solide, avec une vraie dynamique populaire.

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Politique

140 00 personnes contre le pass sanitaire samedi 4 septembre 2021

Nationalistes, ultra-gauche et délirants, de moins en moins nombreux… pour l’instant ?

Faut-il s’en réjouir, ou craindre le calme avant la tempête ? Les anti-pass sanitaire étaient en tous cas moins nombreux que les semaines précédentes ce samedi 4 septembre 2021. Le ministère de l’Intérieur parle de 140 000 personnes, contre 160 000 la semaine dernière.

Ils étaient 7000 à Montpellier, 3700 à Lyon (en deux cortèges) 2900 à Nice, 2700 à Lille, 2400 à Nantes, 700 à Saint-Nazaire, 1500 à Rennes, 2900 à Bordeaux, 1500 à Besançon et 2200 à Strasbourg. A Paris, les autorités ont annoncé 18 500 manifestants, répartis dans pas moins de 5 cortèges différents…

L’ultra-gauche semble avoir mis la main sur bon nombre de rassemblements dans les différentes villes (plus de 200 en tout), alors qu’une partie des manifestations se font par contre toujours sous l’égide des nationalistes, notamment autour de Florian Philipot à Paris. Les cortèges charrient en tous cas systématiquement leur lots de délirants, pour qui le prétexte est idéal pour rejeter l’État, la police, les règles sociales, la société elle-même et toute forme de raison.

C’est glaçant, mais au moins on peut se dire que ça n’a pas prise sur la société française. A moins que ce soit l’inverse… et qu’une partie du pays fasse littéralement sécession et déraille ouvertement !

On se dira cependant qu’il est toutefois difficile de s’intéresser à ces énergumènes et leur charabia paranoïaque. Comme par exemple ce responsable du syndicat SUD à la Poste qui s’imagine que le pass sanitaire est un complot pour se débarrasser des salariés :

«Le pass sanitaire, c’est le pass licenciement. C’est une facilité plus grande de suspendre le contrat de travail et, au final, de licencier».

Ce qu’il dit là est on ne peut plus typique. Ces gens sont totalement hors-sol, et leur paranoïa anti-État leur fait d’ailleurs passer à côté des véritables enjeux. Car il fallait par exemple plutôt lire le Figaro ce vendredi, qui titrait, martial : « Pourquoi les Français vont devoir travailler d’avantage ».

En effet, telle est l’actualité sociale du moment. Le capitalisme n’a aucune envie de licencier les gens sans raison en ce moment, ni d’ailleurs jamais. Il a ses règles, ou plutôt sa règle : le profit. Et justement il est considéré qu’il va falloir mettre les ouvriers au pas et les faire travailler plus, restructuration oblige. C’est la crise, cela va être de plus en plus la crise, voilà le sujet, le vrai sujet.

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Manifestation anti-vaccination de la CGT Santé le 14 septembre 2021

La CGT Santé choisit le camp de l’individualisme et du corporatisme.

Il n’y a aucun communiqué de la part de la CGT Santé, mais les médias ont largement relayé l’appel fait à manifester contre la vaccination obligatoire du personnel soignant. La date choisie correspond à la veille du 15 septembre, à partir duquel le personnel soignant n’ayant pas eu au moins une dose de vaccination risque la suspension d’activité et du salaire.

C’est une mesure relevant des décisions collectives dans la pandémie, en particulier concernant la systématisation de la vaccination de la population. Le personnel soignant étant en première ligne, il est considéré comme devant être vacciné de manière obligatoire, ce qui est logique. Mais la CGT Santé ne le veut pas et espère mobiliser en ce sens.

Il faut attendre le communiqué pour voir comment la CGT Santé peut justifier une chose pareille… Même si on devine déjà son contenu. En effet, la démarche de la CGT Santé est individualiste et corporatiste. Elle dit: je défends un personnel particulier et je vois les choses uniquement par ce prisme. Elle dit aussi: je défends des droits individuels.

C’est ni plus ni moins que la conception de la CGT-Force Ouvrière qui, de son côté, pour son secteur santé, se contente de demander un délai supplémentaire, refusant de se prononcer contre les « sociétés savantes ». C’est étonnant, car normalement la CGT-Force Ouvrière privilégie justement l’aspect individuel, librement choisi (elle regrette le manque de pédagogie). Mais c’est du réalisme: la pandémie est ce qu’elle est et la société n’est pas prête à accepter un aventurisme de la part du personnel soignant.

La CGT Santé, quant à elle, n’en a rien à faire. Elle agit dans une tradition syndicaliste dure des années 1980, avec un élan syndicaliste « révolutionnaire » du début du 20e siècle, et surtout une mentalité individualiste et corporatiste bien du 21e siècle. C’est un mélange explosif.

La CGT elle-même, en tant que Confédération, est forcément très mal d’ailleurs, car elle se prononce quant à elle pour la vaccination, mais s’inquiète de si 5-10% des soignants ne peuvent plus travailler. Une manière de demander à l’Etat d’abandonner son projet pour ne pas que de manière interne sa situation soit intenable.

L’implosion de la CGT est toutefois inévitable. Il y a trop d’incohérences, trop de conflits internes, alors qu’en plus la corruption morale est généralisée dans un appareil bureaucratisé à tous les niveaux. La pandémie a d’autant plus renforcé cela, au point que son dirigeant Philippe Martinez a même fait déjà en sorte que la CGT ne soit pas présente à la Fête de l’Humanité 2021, les stands étant trop chers (de fait ils sont historiquement un moyen pour le PCF de se monnayer entre autres sur le dos des syndicats).

Et rappelons qu’au niveau national, la CFDT est désormais le premier syndicat, avec une image moderne, négociatrice, etc., alors que la CGT a une aura négative à tous les niveaux. En appelant à refuser la vaccination obligatoire du personnel soignant, la CGT Santé ne va pas aider à changer ça!

Les conséquences sont très graves également. C’est une telle convergence avec le mouvement anti-pass sanitaire qu’on voit déjà mal comment cela ne peut pas mal tourner à la base.

Et, plus qu’une convergence, c’est d’ailleurs un soutien direct d’ailleurs, parce que les anti-pass sanitaire, avec leur noyau « anti-vax », ont désormais l’argument comme quoi la CGT Santé aussi se lance dans le mouvement.

C’est même de cela qu’il s’agit d’ailleurs: du soutien d’un syndicat corporatiste à un mouvement plébéien. Bienvenue dans les années 1930.

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Société

Le mouvement anti-pass sanitaire, une lecture libérale de la liberté

Le mouvement anti-pass sanitaire brandit sa légitimité au moyen de la revendication de la liberté. Accolée à la catégorie floue de « peuple », il n’en fallait pas moins pour que l’ultra-gauche et les éléments contaminés par la pensée libéral-libertaire tombent dans le panneau.

Celles et ceux qui n’ont pas abandonné les rivages du mouvement ouvrier savent qu’il y a deux sortes de liberté : celle du riche et celle du pauvre. Celle du riche, c’est celle qui dit très simplement : laissez-moi vivre, accumuler mes richesses comme bon me semble. Celle du pauvre, à l’inverse, dit : pour être libre, il me faut m’émanciper et cela ne peut se faire que si l’appropriation privée du monde par les riches est limitée, contrainte.

Bref, au fond de la différence de conceptions de liberté, il y a la lutte des classes.

Et cela est vrai depuis qu’existe l’opposition entre la Gauche et la Droite. A l’été 1936, le renégat Jacques Doriot, ex-communiste devenu un fasciste, lançait un « Front de la Liberté » pour contrer les grèves ouvrières majoritaires dans le pays.

Le Front populaire s’était quant à lui fait élire sur le triple mot d’ordre : « pain, paix, liberté ». Et de quelle liberté était-il parlé ? Celles collectives, nichées au coeur de l’émancipation de la classe ouvrière : le droit de tenir une réunion publique sans être agressés par la police ou les bandes fascistes, celle d’animer une cellule syndicale d’entreprise sans craindre la répression patronale, le droit à tenir et diffuser un journal sans crainte de censure.

Pour la Gauche historique, jamais il n’a été question d’une « liberté individuelle » qui flotte en l’air : l’individu s’émancipe dans la libération sociale. La Gauche historique fait sienne la définition proposée par le grand penseur matérialiste, Baruch Spinoza :

« On pense en effet que l’esclave est celui qui agit par commandement et l’homme libre celui qui agit selon son plaisir.

Cela cependant n’est pas absolument vrai, car en réalité être captif de son plaisir et incapable de ne rien voir ni faire qui nous soit vraiment utile, c’est le pire esclavage, et la liberté n’est qu’à celui qui de son entier consentement vit sous la seule conduite de la Raison.

Quant à l’action par commandement, c’est-à-dire à l’obéissance, elle ôte bien en quelque manière la liberté, elle ne fait cependant pas sur-le-champ un esclave, c’est la raison déterminante de l’action qui le fait.

Si la fin de l’action n’est pas l’utilité de l’agent lui-même, mais de celui qui la commande, alors l’agent est un esclave, inutile à lui-même ; au contraire, dans un Etat et sous un commandement pour lesquels la loi suprême est le salut de tout le peuple, non de celui qui commande, celui qui obéit en tout au souverain ne doit pas être dit esclave inutile à lui-même, mais un sujet »

Evidemment, cette approche de la liberté sera par là suite enrichie par l’expérience du mouvement ouvrier, celle de la lutte des classes. C’est cette conception qui veut que la liberté ne flotte pas dans le ciel de la « Raison » mais est liée au rapport de forces entre les classes sociales. Une conception qui fut bien résumé par Lénine, le chef de la social-démocratie russe passé au communisme :

« Dans une société fondée sur le pouvoir de l’argent, tandis que quelques poignées de riches ne savent être que des parasites, il ne peut y avoir de « liberté », réelle et véritable. »

Car le mouvement ouvrier n’a jamais séparé la « liberté » de son revers, l’émancipation collective. A l’inverse, la Droite a toujours liée la liberté au « libre-choix individuel ». Il suffit de voir par exemple le mouvement dit de « l’Ecole libre » lancée par la Droite en 1984, contre la Loi Savary qui visait à établir un système d’enseignement public unique, brisant ainsi la compromis avec les écoles privées sous contrat.

C’est le même sens pour un Pierre Poujade qui s’affiche en 1956 sous le slogan « Liberté, Vérité, Justice », un triptyque que l’on retrouve d’ailleurs dans les manifestations anti-pass sanitaire.

Le fonds de la démarche protestataire de Droite, c’est la liberté de choisir ceci ou cela, permis par le fait qu’on est affranchit individuellement des contraintes sociales et économiques. On est riche et « on peut ». Il faut être bien fou pour ne pas voir que les plus riches, tout comme certains secteurs capitalistes, sont les premiers à vomir le pass sanitaire, vu comme une entrave à la consommation individuelle.

Pour les classes populaires, pouvoir c’est toujours faire face à l’insécurité économique, aux conditions sociales, à l’aliénation culturelle : pour pouvoir, il faut s’émanciper collectivement il n’y a pas d’autres choix, si ce n’est celui de s’en sortir « comme on peut ».

On arguera que le problème c’est justement que la mentalité du riche a contaminé des pans entiers de la population, ensevelie sous l’océan d’une consommation marchande abondante, et cela est vrai.

D’où la nécessité d’une Gauche forte, d’une Gauche capable d’élever le niveau de conscience populaire. Une Gauche qui fasse sienne l’idée que par temps de pandémie mondiale, le vaccin est un moyen qui est là, dont on ne peut que fatalement se saisir. Une campagne de vaccination qui doit obligatoirement être surveillée, contrôlée, pour la liberté, non pas d’un tel ou un tel, mais de tous, quel que soit l’état de santé.

Prétendre que l’on peut faire autrement, que l’on peut « choisir », que l’on peut s’affranchir d’un contrôle administratif, cela n’a aucun sens sauf celui de saper toute perspective de libération collective. C’est saper la nature même de ce qui fait la Gauche depuis deux siècles.

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La Gauche doit résister à la vague réactionnaire anti-pass sanitaire et raisonner en termes de crise

La Gauche se refondera dans le rationalisme, le matérialisme, le socialisme.

Quand on a des principes, on est intransigeant là-dessus, ou alors ce ne sont plus des principes. Et comme à l’occasion des gilets jaunes, il y a une capitulation générale d’une large partie de la Gauche devant les anti-pass sanitaire. Jean-Luc Mélenchon de La France Insoumise et Philippe Martinez de la CGT viennent de s’affirmer comme anti-pass sanitaire, suivant en cela toute l’ultra-gauche et une partie significative de la Gauche.

C’est la trahison générale.

Enfin, peut-on encore parler de Gauche pour ces gens qui agissent de manière opportuniste à ce point-là? Cela fait longtemps qu’ils se raccrochent à n’importe quoi, et là on en a la preuve formelle.

Les rassemblements anti-pass sanitaire ont une base irrationnelle, elles produisent des gens agressifs et paranoïaques, l’extrême-Droite en forme une ossature essentielle sur le plan des conceptions et même de la vision complotiste du monde. Comment quelqu’un de Gauche peut-il se dire qu’il faudrait soutenir une horreur pareille?

Il faut également être critique de ceux qui ne prennent pas position, car ils sont dépassés. C’est le cas des deux scissions du Parti socialiste, Génération-s et la Gauche Républicaine et Socialiste. Il y a également beaucoup de petites structures intellectuelles de gauche qui jouent sur l’ambiguïté, opposant pass et anti-pass, bref cherchant à éviter d’avoir à assumer quoi que ce soit.

Mais l’heure est venue pour la Gauche d’assumer.

D’assumer quoi?

Quand on est de Gauche, on raisonne, justement.

Et que voit-on? Que le pass sanitaire est dénoncé comme une mesure collective coercitive… Or, que veut la Gauche si ce n’est justement, historiquement, des mesures collectives coercitives, considérées comme justes et nécessaires historiquement?

La vraie Gauche, historique, n’est pas libérale-libertaire, elle n’est pas pour la conquête de droits « individuels ». Elle parle de masses, elle raisonne en termes de masses, elle veut le pouvoir aux masses.

Et quelle est la vie des masses? C’est celle dans le capitalisme.

Et quelle est la situaion du capitalisme? Il ne s’en sort pas. Au 1er septembre, le PIB français est encore de 3,3 % inférieur au niveau du quatrième trimestre 2019.

C’est un coup terrible à l’économie et encore l’Etat a dépensé un argent magique colossal pour limiter la casse : 230,6 milliards d’euros, soit 9,5% du PIB!

C’est inremboursable, ou alors en passant par deux solutions: la grande casse en pressurisant les travailleurs de manière forcenée, la guerre pour le repartage du monde afin d’obtenir de nouveaux espaces pour en profiter.

Toute autre considération est hors sol.

Qui plus est, la crise sanitaire n’est pas finie.

Les petits-bourgeois aimeraient bien qu’elle le soit, d’où les manifestations anti-pass sanitaire. Ils ne veulent pas que l’Histoire s’accélère.

Nous, nous voulons au contraire qu’elle aille encore plus vite!

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Présidentielle 2022 : Jean-Luc Mélenchon se lance avec « l’Union populaire » contre le « financier » et le pass sanitaire

On passe d’une ligne populiste à une posture plébéienne.

La France Insoumise tenait son université d’été dans la Drôme et Jean-Luc Mélenchon en a profité dimanche 29 août 2021 pour réaliser son premier meeting de campagne. Le changement d’axe est notable, puisque le populisme a cédé la place à une optique plus ouvertement plébéienne.

Le discours de Jean-Luc Mélenchon peut se résumer à sa formule « l’ennemi c’est le financier », sorte d’écho aux paroles de François Hollande en janvier 2012 :

« Mon véritable adversaire, il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera jamais élu et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance. »

Ce qui est totalement fou, c’est que ces propos de François Hollande à l’époque sont totalement complotistes et font plus que friser l’anticapitalisme romantique de type antisémite, et que personne n’a jamais rien dit alors que c’est totalement flagrant. L’ennemi est minoritaire, inconnu et parasitaire, il manipule et décide de tout en réalité… C’est le mode même de la vision fasciste du monde.

On notera d’ailleurs que Jean-Luc Mélenchon ne parle pas de la finance, mais du financier. Ce côté « personnalisation » est tout à fait représentatif d’une époque en quête d’un bouc-émissaire. C’est une sorte de course où tout le monde tente d’arriver à l’idéologie fasciste avant les autres…

D’où justement que Jean-Luc Mélenchon se soit prononcé au meeting contre le pass sanitaire. Cette fois c’est dit franchement, cela implique un appel à mobiliser en ce sens et à rejoindre de manière ouverte les manifestations anti-pass sanitaire. Il en va d’ailleurs de même pour Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, qui s’est dit anti-pass sanitaire le même jour dans Le Parisien, appelant à des initiatives en octobre.

On se doute que Pilippe Martinez et Jean-Luc Mélenchon prétendront qu’il s’agit notamment de couper l’herbe sous le pied de l’extrême-Droite. En réalité, c’est servir de marche-pied culturel et de cinquième colonne au sein de la Gauche pour mieux l’assassiner.

Ici, Jean-Luc Mélenchon est à la point de la démolition et de la confusion, d’ailleurs. Dans son discours du 29 août 2021, Jean-Luc Mélenchon a par exemple utilisé le mot « système » de la manière suivante:

« Le système, lui, cherche à diviser entre « vaxs » et « antivaxs »ou en utilisant les religions. »

Historiquement le terme de « système » est un classique de l’extrême-Droite, car sa dimension fourre-tout sert d’éviter à dénoncer le capitalisme et la bourgeoisie, même de manière manipulatoire (car c’est très risqué).

Le terme de système implique quelque chose de flou, d’obscur, qui échappe au regard ; il y aurait des décideurs masqués menant des opérations bien précises, de manière calculée, pour maintenir leur domination de type parasitaire.

C’est d’ailleurs la même vision que les anti-pass sanitaire et effectivement, finalement, qui se ressemble s’assemble. Mais cela n’a rien à voir avec la Gauche.

Et Jean-Luc Mélenchon a, pour la première fois peut-être, nié l’universalisme, lui qui provient d’une tradition résolument universaliste (la gauche socialiste et la franc-maçonnerie). Il a en effet dit que :

« Il n’y a pas de culture possible sans l’altérité. Si vous n’avez pas quelqu’un de différent pour parler avec vous, et des fois dans une langue différente, parlez avec les murs. La diversité culturelle est l’aliment même du processus d’humanisation. »

C’est le contraire de l’universalisme, car l’universalisme dit justement que les différences sont secondaires et que tous les humains sont humains quelles que soient les couleurs de peau, les origines, le sexe, etc. Il ne s’agit pas d’un ethno-différentialisme !

On voit ici très bien que Jean-Luc Mélenchon se place sur la ligne des « Indigènes de la République » et des communautaristes en général. Ce qui est totalement décadent, une expression de décomposition par l’ultra-gauche, et totalement en décalage avec les gens.

C’est avec ce genre de choses qu’on voit vraiment que La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon est un simple produit de la décomposition de la Gauche PS-PCF, un catastrophe à la dérive convergeant avec le populisme « national-social ».

La France Insoumise est partie dans le sens inverse de là où il fallait aller : vers la Gauche historique!

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160 000 anti-pass sanitaire dans les rues le 28 août 2021

La mascarade petite-bourgeoise continue, mais c’est aussi un laboratoire.

Si le gouvernement a comptabilisé, le 28 août 2021, 160 000 manifestants anti-pass sanitaire, ces derniers prétendent avoir été un peu moins de quatre millions. La machine à fantasme tourne à fond, ce qui est logique puisque, comme chez les gilets jaunes, on a l’illusion petite-bourgeoise de mener un combat d’envergure qui va pas moins que changer le régime!

Mais constater ce caractère fantasmatique ne suffit pas. Même en étant en recul par rapport à la semaine dernière, cela fait tout de même beaucoup de monde. Suffisamment pour accaparer l’attention à la fin de l’été et pour former en masse des gens à une nouvelle vision du monde. 222 mobilisations au niveau national, c’est un chiffre important.

Suffisamment pour prolonger le tir et viser début septembre, attendu comme un grand tournant (même si le 11 septembre est la date parfois privilégiée). Et il est évident qu’un éventuel succès modifierait beaucoup de choses, dans une France assez déboussolée. Car les manifestations anti-pass sanitaire peuvent connaître un saut qualitatif. C’est une sorte de gigantesque laboratoire où, à chaque fois, des gens par milliers mélangent tout, massacrent les principes de gauche en les mélangeant à des conceptions populistes ou nationalistes.

Le risque est simple : que cela contribue de manière puissante à l’émergence d’un mouvement « national » et « social », « ni droite ni gauche », bref au style fasciste.

Les gilets jaunes avaient présenté un tel risque et ont d’ailleurs contribué au style fasciste. Le mouvement anti-pass sanitaire peut faire en sorte que ce style fasse l’acquisition d’un dimension de masse.

Ce risque n’est malheureusement pas compris, même si les manifestations anti-pass sanitaire inquiètent et horrifient les gens qui n’ont pas perdu la raison. Elles horrifient de par leur stupidité, elles inquiètent de par l’ambiance délétère qu’elles distillent dans toute la société.

Tout cela produit une France déboussolée et, en cas de réels troubles, les choses peuvent basculer. En fait, cela bascule déjà car bon nombre de gens sont dépassés et tout est en train de changer, avec tout le monde de débordé. Chacun navigue à vue, incapable de se projeter et cela ruine les pensées, cela fait se ronger les sangs, bref plus rien ne semble aller de soi.

C’est un épisode historique d’où beaucoup de choses vont sortir. Il faut que le meilleur ressorte aussi, et même surtout ! Les valeurs de la Gauche historique doivent se voir diffusées et une génération nouvelle doit les saisir. Cela doit enclencher un nouveau processus, capable de refaire en sorte que les masses en France se ressaisissent, commencent à s’arracher au train-train de la vie dans un riche pays capitaliste, aillent vers l’Utopie.

Ce qui se profile, c’est une grande déchirure, à moins que le capitalisme ne repousse encore l’échéance et alors là les choses tourneront très mal, d’un coup, la guerre émergeant comme inévitable conséquence de la bataille pour le repartage du monde.

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Le caractère irrationnel des anti-pass sanitaire et anti-vax ne peut être vaincu que sur le plan culturel

On a une folie furieuse digne des années 1930.

Il est absurde de se dire qu’il faut soutenir le mouvement anti-pass sanitaire en espérant le ramener dans le droit chemin. Dans sa matrice même, c’est un mouvement élémentaire, avec des éléments plébéiens jouant sur tous les tableaux de la vision petite-bourgeoise du monde : paranoïa anti-étatique, furie anti-collectivisme, individualisme forcené, irrationalisme profondément marqué, argumentation versatile.

Les petits-bourgeois sont ainsi qu’ils disent tout et son contraire, c’est-à-dire autant de choses populaires que bourgeoises, le tout entremêlé, mélangé, jusqu’à l’inconsistance ou l’absurde. Tout le monde a fait l’expérience de leur mauvaise foi, de leur capacité à être à la fois pour le capitalisme et contre, comme d’ailleurs pour une chose et son contraire, sans y voir d’incohérence.

Chez les anti-pass sanitaire, c’est démultiplié. Et c’est particulièrement horrible. C’est même tellement toxique qu’on a une seule envie, c’est de ne pas aborder la question, tellement cela s’expose telle une sorte d’obsession maladive. On se dit qu’en évitant d’aborder le thème, on peut contribuer à les ramener dans le réel.

Et il faudrait aller, comme certains le disent, sur leur terrain, en les soutenant dans les manifestations ? Mais alors à quoi aurait servi le mouvement ouvrier depuis son existence? Et d’ailleurs pourquoi même se revendiquer du mouvement ouvrier : autant faire comme La France Insoumise et assumer le « populisme » pour mobiliser contre « l’oligarchie », autant balancer tous les principes !

Si on considère que la Gauche a des valeurs, des principes, une culture, alors on ferme la porte au mouvement anti-pass sanitaire. Les gens de gauche ne l’ayant pas fait ont réalisé un suicide politique et culturel, voilà tout. Et on se demande même comment ils ont pu, ils peuvent se faire des illusions.

La vérité est que les anti-pass sanitaire et les anti-vax sont dans une spirale totalement folle et qu’il n’y a aucune possibilité de les faire changer en restant sur leur terrain. Ces gens se nourrissent les uns les autres de faiblesses et de mensonges, d’illusions et de fausse intransigeance, c’est littéralement un mouvement religieux.

Et comme pour la religion, ce n’est qu’en faisant l’expérience d’autre chose que leur conscience peut s’élever et encore, pour une partie seulement, car on a tout de même ici une poussée de folie qui relève d’une société en crise, qui s’effondre sur elle-même. Il faut également saisir cet aspect : la poussée anti-pass sanitaire correspond aussi à l’esprit d’une époque, où les esprits ratatinés par la crise sont en plein désarroi. C’est ni plus ni moins que du nihilisme.

Pour cette raison, le rapprochement avec ce qu’ont vécu les antifascistes dans les années 1930, ainsi d’ailleurs que dans les années 1920, est évident. Dans ces années-là, la Gauche se demandait : comment faire face à ces gens qui s’emportent et vivent dans leur bulle, avec des esprits en roue libre s’accrochant à des mentalités toutes faites, des constructions intellectuelles irrationnelles ?

Cette question taraudait d’ailleurs encore les antifascistes allemands après 1945, dans un pays où l’engouement nazi n’avait jamais cessé, même malgré les défaites militaires. Et la seule réponse possible a été : il faut que les masses fassent d’autres expériences, qui les arrachent à la machine infernale où elles se sont enfermées.

Mais comment faire alors que l’irrationalisme est seul mobilisateur ? Comment impulser quelque chose d’autre ? La réponse est difficile. En tout cas, elle ne passe pas par le reniement de ce qu’est la Gauche et une soumission à un mouvement anti-pass sanitaire qui n’est rien d’autre qu’une contestation d’extrême-Droite dans sa matrice.

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Anti-pass et antivax: toujours aussi nombreux mais encore plus odieux le 21 août 2021

Ils ont trouvé le moyen de faire encore pire.

"touche pas à Raoult" (photo : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Le Professeur Didier Raoult avait eu son petit moment de gloire à l’époque du confinement du printemps 2020. Les Français étaient alors trop content de trouver quelqu’un ayant l’air sérieux et compétent, et qui leur donnait l’occasion de nier la réalité de la crise sanitaire.

Seulement, tout ceci s’est effondré comme un château de carte dès la « deuxième vague » de la pandémie à la rentrée 2020. Les faits étant les faits, la crise s’est imposé et le professeur marseillais n’est plus devenu qu’un « original », disparaissant des radars aussi vite qu’il était apparu.

On notera d’ailleurs qu’à part en France, personne n’a jamais remarqué son existence dans le contexte de la pandémie. Sa médiatisation fut un événement purement franco-français.

Il est donc significatif de le voir réapparaître ce samedi 21 août 2021, mis en avant lors des manifestations anti pass sanitaire à l’occasion de son départ à la retraite considéré comme un complot pour le marginaliser. Cela en dit très long sur la ringardise des manifestants, qui se raccrochent à tout et n’importe quoi du moment que ça leur permet d’être « anti ».

On a les héros qu’on mérite quand ce qui compte c’est de râler, de refuser les responsabilité collectives, l’engagement social.

On notera d’ailleurs que c’est surtout via le nationalistes plutôt marginalisé Florian Philippot que tout se déroule. Il avait à ses côté, lors de « sa » manifestation parisienne, pas moins que l’avocat de Didier Raoult à ses côtés ! Il s’agit en l’occurrence de Fabrice di Vizio, dont les vidéos ont une audience (toute relative) chez les populistes.

Bien sûr, il ne faut pas sous-estimer la portée d’une telle actualité. L’irrationalisme n’est jamais une bonne chose, surtout quant il concerne des dizaines de milliers de personnes partout dans le pays. Ils étaient ce 21 août présents à 200 rassemblements, comptant en tout 175 000 personnes selon les chiffres officiels.

C’est un peu moins que la semaine précédente, mais cela reste énorme au mois d’août, et avec probablement derrière la perspective qu’il se passe « quelque chose » à la rentrée.

Quelque chose… mais quoi ? Car le fait est que l’immense majorité de la population française s’accommode tout à fait du vaccin et du pass sanitaire, qui d’ailleurs n’en est pas vraiment un. Au passage, c’est là encore une preuve très flagrante de la ringardise, et surtout du grand décalage de la part des manifestants.

Ces dernier crient en effet  au totalitarisme et à la privation de liberté. En pratique, la société française a largement esquivé le pass sanitaire et ne subit aucune coercition réelle à ce sujet. Chacun fait à peu près ce qu’il veut comme avant, et quand il s’agit de montrer un QR code ici et là, il n’y a jamais personne pour vérifier que celui-ci corresponde bien à une identité réelle.

Mais c’est là le propre d’une situation de décadence : des pans entiers de la société déraillent avec la crise, alors que la société elle-même n’est pas à la hauteur des défis historiques. Et ce n’est qu’un début. La France commence à vaciller !

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Société

Un constat sur le rapport entre anti-pass sanitaire et anti-vax

Le mouvement anti-pass sanitaire a un noyau anti-vax.

C’est un constat très intéressant contribuant à la question de l’importance des anti-vax dans le mouvement anti-pass sanitaire. Il provient d’un article d’Anasse Kazib, qui compte se présenter à la présidentielle de 2022 pour Révolution permanente, qui publie justement le 20 août 2021 l’article source, Où va le mouvement contre le pass sanitaire?.

Rappelons, car cela renforce la valeur de ce qui est constaté, qu’Anasse Kazib et Révolution permanente soutiennent depuis le début le mouvement anti-pass sanitaire, appelant à le renforcer.

Oui, nous sommes contre le pass sanitaire et appelons à lutter contre sa mise en place, car c’est une stratégie une fois de plus autoritaire et surtout qui n’est en rien efficace pour faire face à la crise sanitaire, un permis de réprimer les salariés.

La loi votée au parlement s’accompagne d’ailleurs de décisions contradictoires avec les enjeux de santé publique comme le déremboursement des tests PCR ou encore le fait de ne plus isoler les personnes vaccinées en cas de contact avec une personne positive au Covid.

Mais il faut aller plus loin, et mettre au centre la question de la stratégie sanitaire pour en finir avec l’épidémie.

Sur ce plan, on peut entendre dans les manifestations l’idée selon laquelle « que l’on soit vacciné ou non, l’essentiel est de lutter contre le pass sanitaire ».

De fait, il y a bien un certain nombre de personnes vaccinées dans les manifestations.

Pourtant il faut reconnaitre que la pression anti-vax y est très forte, et les mots d’ordre favorables à la vaccination rares.

Pire, au-delà des mots d’ordre contre le pass sanitaire, on a pu voir de nombreux manifestants dénoncer la vaccination, parfois avec des slogans et des symboles antisémites.

Dans ce cadre, une pression s’exerce pour ne pas se prononcer sur la vaccination.

Cette pression se ressent y compris sur l’ensemble des organisations syndicales et politiques de gauche qui sont favorables à la vaccination, mais ne le disent que du bout des lèvres afin d’éviter de cliver, quand elles n’entretiennent pas volontairement une ambigüité.

Ce constat est sans appel. Anasse Kazib poursuit en disant qu’il faut prôner la vaccination, de la même manière qu’il dit que l’extrême-Droite tente de prendre le contrôle d’un mouvement anti-pass sanitaire qui, en soi, serait une très bonne chose.

En réalité, le mouvement anti-pass sanitaire est totalement réactionnaire et si l’on prend l’aspect anti-vax, et uniquement celui-là, Anasse Kazib est obligé d’admettre qu’il est culturellement omniprésent.

Cependant, comme Anasse Kazib est trotskiste et se focalise sur le social, sans donc saisir la question de la culture, il dit que ce n’est pas grave ou, du moins, que cela peut changer que c’est tout à fait secondaire. Il raisonne ainsi comme le font les populistes à gauche, pour qui toute revendication sociale serait en soi positive.

Or, c’est faux. Car la société repose sur des visions du monde en conflit et il faut voir lesquelles sont appuyées par tel ou tel phénomène, car le domaine « social » s’inscrit toujours dans un contexte.

On ne peut pas considérer une gigantesque bouderie de gens vivant dans un pays parmi les plus riches du monde comme une « protestation » potentiellement révolutionnaire. C’est bien plutôt un reflet de décadence. Et la dimension anti-vax, elle-même parfaitement lisible, visible, intouchable, en est une preuve très claire… En plus de la révolte anti-collective contre le pass sanitaire.

La Gauche doit rejeter le mouvement anti-pass sanitaire et bien comprendre l’interaction réactionnaire des revendications anti-pass sanitaire et antivax!

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« Qui ? » et les allusions antisémites dans les manifestations anti passe-sanitaire

C’est l’esprit des années 1930.

Il y a une réflexion à avoir sur les nuances et différences entre ceux qui sont avant tout anti-pass sanitaire et les anti-vax. Car ces derniers ouvrent nécessairement un espace à l’antisémitisme. Exactement comme avec la « quenelle » de Dieudonné, et les Gilets Jaunes « canal historique », on observe dans les manifestations et les slogans des opposants au passe-sanitaire une sorte de mélange satirico-délirant cherchant à affirmer l’antisémitisme, mais sans le dire.

En l’espèce, c’est le « mais qui ? ». Cette pseudo-question s’appuie sur une citation d’un des militaires signataires de la tribune dite « des généraux » : le général Dominique Delawarde, qui avait affirmé en réponse à une question de Claude Posternak, lui-même juif, entrepreneur dans la communication et membre du bureau politique de LREM.

Le communicant a cherché à faire dire explicitement au général « qui, selon lui, tenait la meute médiatique ». La réponse fut « la communauté que vous connaissez bien ». Le sous-entendu visant clairement les Juifs bien sûr, au sens où l’entendent les antisémites.

Si on souligne que cette sortie antisémite d’un tel énergumène à eu lieu le 18 juin dernier, c’est-à-dire le jour anniversaire de l’appel du Général De Gaulle, on comprend que l’on a ici tout sauf un dérapage, mais la recherche de poser une référence, allant dans le sens du nationalisme derrière l’armée, prête à « faire le ménage ». La revue nationaliste « présent » n’a pas raté l’occasion, forcément.

Et que cela puisse trouver un écho parmi les manifestants « anti passe-sanitaire » en dit en soi long. En fait, cela en dit tout. On a bien sûr le cas emblématique de cette personne, Cassandre Fristot, une enseignante proche du Rassemblement National et du mouvement dissident de Philippot, qui a été arrêtée et qui sera même jugée en septembre pour une pancarte provocatrice, qui autour de la question « mais qui ? » a dressé une liste de personnage, juifs à part Emmanuel Macron, tenus pour être des « traîtres ».

Arrêter et juger une telle personne est bien sûr la moindre des choses, mais on peut s’attendre à ce que son procès ne donne pas grand chose. Ni non plus les éventuelles sanctions disciplinaires que le ministère de l’Éducation Nationale entend prendre contre elle selon ce qui a été annoncé.

Comment même une telle personne, avec un tel parcours, qui a même été évincée du Rassemblement National pour son antisémitisme ouvert, peut encore être enseignante ? Comment a-t-elle pu ainsi défilée sans rencontrer une ferme opposition, et vive tranquillement sa vie sans avoir la société l’ostracisant ?

Mais surtout, c’est la Gauche qui devrait exiger ici son éviction pure et simple de l’Éducation Nationale et que l’on devrait entendre sur cette progression de l’antisémitisme au sein de ces mobilisations des anti passe-sanitaires.

Car il est évident que parmi un tel mouvement plébéien porté par la petite-bourgeoisie hystérique et déboussoulée par la crise, l’antisémitisme ne va faire que progresser comme « socialisme des imbéciles », comme le disait le social-démocrate allemand August Bebel, c’est-à-dire comme idéologie anticapitaliste pensant critiquer le capitalisme de manière « radicale », mais en fait de manière imaginaire, virtuelle, illusoire.

En fait, qui ne voit pas la crise, qui ne comprend ni le capitalisme ni le fascisme, ne peut pas voir ni la montée de la tendance à la guerre à l’extérieur, ni celle de l’antisémitisme et du nationalisme mobilisateur à l’intérieur. Même une figure comme Éric Zemmour, qui tente de reformuler un nationalisme français néo-gaullien qui viserait les « nomades » et non les « Juifs » est pris dans cette vague.

C’est en fait un moment de lutte de classe. Et si l’antisémitisme a une dimension idéologique, c’est donc qu’il faut pouvoir lui opposer une idéologie. Et c’est là que la Gauche a besoin plus que jamais de retrouver ses concepts, de retrouver notamment le sens du terme « populaire » à opposer au « peuple » au sens des populistes qui le voient comme un « bloc » contre une oligarchie malfaisante.

Ou bien, pire encore, comme une « foule » qu’il faudrait diriger de manière plébéienne.

Il n’y a pas le choix. S’opposer à l’antisémitisme, c’est obligatoirement affirmer le Socialisme, et donc assumer la différenciation au sein du peuple entre les défenseurs aveugles de l’ancien, y compris de manière « peuple » ou « plébéienn » et les partisans de la transformation et du nouveau.

C’est une lutte de lignes, un combat pour affirmer une proposition historique. Là où des révoltés sans boussole cherche à appuyer tout mouvement en espérant « rassembler » et « orienter » les choses par le haut, il faut au contraire avancer et faire le tri, tracer les lignes rouges et pousser à la polarisation par la base.

Il ne faut pas un « spontanéisme » en mode plébéien et une fascination pour la « foule », mais une conscience socialiste porteuse d’organisation démocratique et de culture pour le peuple.

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Les manifestations du samedi sont-elles surtout antipass ou antivax ?

Quel est l’aspect principal du mouvement actuel contre le pass sanitaire ? Le pass est-il vraiment central ou bien est-ce que celui-ci n’est qu’un prétexte et un moyen de ne pas assumer un positionnement anti-vaccin ?

manifestation anti pass sanitaire

Bien que les deux cas de figure sont catastrophiques, il est essentiel pour la Gauche d’analyser en profondeur ce mouvement de fond : la question est de savoir à quel vitesse ce mouvement va s’assumer comme fasciste. Si le vaccin est une question secondaire, cela pourrait laisser un tout petit plus de temps à la Gauche pour y faire face ; dans le cas contraire, les choses risquent de s’envenimer très vite.

Un mouvement né suite à l’annonce du pass sanitaire

L’argument principal pour la première hypothèse est de dire que les manifestations font suite aux annonces quant à l’arrivée du pass. La question du vaccin était présente depuis plusieurs mois, mais aucun mouvement véritable n’avait réellement pris jusque là.

En plus de cela, nombre de figures politiques et médiatiques n’ont cessé d’affirmer qu’elles n’étaient ni contre la vaccination en général ni contre ces vaccins, seulement contre les contrôles qu’impliquent ce nouveau dispositif.

Seulement cette vision est trop réductrice : elle rate un aspect fort qui est l’obligation vaccinale.

Les soignants anti-vaccins : des résistants en chemises brunes

L’image de l’infirmière qui va perdre son travail parce qu’elle refuse de se faire vacciner est loin d’être anecdotique et est un argument souvent repris par les opposants au passa sanitaire. Pourtant, on sait très bien aujourd’hui que des soignants ont transmis le virus à des personnes dans des EHPAD ou des hôpitaux depuis le début de l’épidémie, et que les gestes barrières ne sont pas suffisants, surtout avec un variant delta particulièrement contagieux.

Le refus de la vaccination dans ces cas est anti-social au possible : ces personnes nient la réalité et savent au fond qu’elles risquent de contaminer des malades. Sans même parler du fait que les hôpitaux français manquent déjà cruellement de personnel : ces départs seront des véritables trahisons et autant de coups de poignards dans le dos.

Et que voit-on chez les anti-pass sanitaire ? Une défense sans faille de ces personnes. Au nom du refus du pass. L’argument ? Populiste au possible : ces personnes vont perdre leur emploi, le pass serait un régime d’apartheid…

Rappelons que des vaccins sont déjà obligatoires pour exercer certaines professions, il y a donc déjà ce qu’ils appellent une « discrimination », mais encore faut-il ne pas avoir sombré dans l’irrationalité fasciste pour l’accepter. Sont obligatoires pour les professionnels de santé, de secours et de la petite enfance et des personnes âgées notamment les vaccins contre le tétanos, la diphtérie, la polyomélite…

Le personnel des établissements pénitentiaire doit être vacciné contre le tétanos, le personnel des laboratoires d’analyses de biologie médicale doit être vacciné contre la fièvre typhoïde…

Il y a donc bien la vaccination comme problème de fond également, puisque même des syndicats ont assumé de faire grève pour défendre des personnels médicaux qui refusent de se faire vacciner.

Nous avons un mouvement qui se concentre en apparence avant tout sur le pass, mais qui aime tout particulièrement cette image de l’infirmière qui va sombrer dans le chômage et la misère à cause de Macron et de son pass sanitaire, ce qui est une manière de mettre la question du vaccin en avant.

Un silence complice en manifestation

Pour mieux comprendre le problème faisons en parallèle avec les manifestations dites pro-palestiniennes que la France a connu ces dernières années : toute la Gauche répétait à tout bout de champ l’idée que ces manifestations n’ont jamais eu la moindre connotation antisémite. A chaque pancarte où l’étoile de David au cœur du drapeau d’Israël est remplacée par une croix gammée, tous ces aveugles complices répondaient en chœur que cela n’était pas représentatif et qu’ils condamnaient bien entendu…

Seulement, il ne s’agissait jamais que d’une pancarte problématique, mais d’un certain nombre, ainsi que de slogans islamistes, de mouvements de foule vers une synagogue, de fans de Dieudonné prompt à effectuer la « quenelle » à tout va, etc.

A chaque fois la Gauche, qui est systématiquement écrasée par les islamistes depuis fort longtemps, essaie de croire à ses propres mensonges.

Même si les éléments ouvertement antisémites étaient sûrement très minoritaires, le problème est que ces personnes se sentaient drôlement à l’aise dans ces manifestations ! Mais toute la Gauche préférait répéter en boucle les mêmes discours vains.

Aujourd’hui, beaucoup d’anti-pass sanitaire se disent certainement pour l’idée de vacciner contre la Covid, tant que cela n’est pas forcé bien entendu (sinon cela impliquerait un pass sanitaire). Ils tiennent à rassurer et montrer qu’ils sont raisonnables et que leur critique et pleine de raison. Pourtant, les plus anti-sociaux se sentaient drôlement à l’aise dans les manifestations de ces dernières semaines.

Ne parlons même pas des pancartes antisémites qui fleurissent doucement : logique de la part d’un mouvement proto-fasciste.

Anti-pass sanitaire, anti-collectivité

Le problème de fond des anti-pass en ce qui concene le pass est son caractère collectif, presque totalitaire : ils veulent vivre sans que l’État vienne les déranger, chacun devrait avoir le choix de faire ce qu’il veut, etc. C’est beauf et violemment anti-social.

La question de savoir si l’aspect principal de cette réaction anti-collectif est le pass en lui-même ou bien la vaccination est alors très importante.

Le vaccin en lui-même ravive de nombreux discours anti-scientifiques et complotistes. Avec la question des soignants, des discours totalement hallucinants et anti-sociaux ont été assumés et défendus publiquement. Que des syndicats appellent à faire grève contre une obligation vaccinale en période de crise sanitaire en dit long sur le pourrissement de la France et sur les années à venir.

Tout cet irrationalisme puise énormément dans les discours anti-vaccins et il est fort à parier que les masques tombent rapidement et que le fond anti-vaccin soit de plus en plus ouvertement assumé.

Le rejet du pass sanitaire revient vite à des discours petits-bourgeois paranoïaques classiques : il y a matière à fantasmer, à jouer les héros et les intellectuels bière-merguez mais il n’y a pas autant de matière ésotérique que ceux des anti-vaccins. Ces derniers embrassent beaucoup plus volontiers le complotisme et le rejet de la science.

Ils sont un matériau de choix pour toute une base qui va nécessairement chercher des images fortes et mobilisatrice, un irrationalisme toujours plus assumé, etc. Sans même parler de théories vitalistes (il faudrait laisser faire le système immunitaire, pas besoin d’un vaccin, etc). En bref, c’est un terreau de choix pour le fascisme et c’est déjà le cas dans les autres pays occidentaux.

Et si ces discours délirants restaient marginaux jusque là, force est de constater qu’ils prennent place et infusent au sein des mouvements anti-pass sanitaire.

La question pour la Gauche est de savoir s’ils ont déjà pris, s’ils vont prendre ou s’ils vont échouer à se placer au coeur de la dynamique actuelle.

A la Gauche de produire et de faire vivre le débat afin de se préparer. Nous sommes au début des années 1930 : la machine est enclenchée et le temps est compté. L’importance de la logique anti-vaccin chez les anti-pass sanitaire doit être correctement évaluée !

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Déloyauté à la collectivité : 215 000 anti-pass sanitaire le 14 août 2021

La fièvre existentialiste ne s’arrête pas.

Le nombre de manifestants anti-pass sanitaire pour les rassemblements nationaux a un peu chuté, en passant à 215 000 le 14 août 2021.

Mais tout le monde reconnaît que c’est tout de même un chiffre qui est un tour de force alors que le 15 août représente traditionnellement la période la plus creuse de tout l’été. De plus, ce chiffre reste plutôt discutable et est très vraisemblablement sous-évalué.

C’est que c’est une lame de fond, sur la base de tout un existentialisme anti-collectif, anti-modernité, qui puise sa force dans un immense corpus livresque des années 1920 et 1930. En ce sens, les manifestants anti-pass sanitaire ayant brandi une banderole à Avignon avec une longue citation d’Antoine de Saint-Exupéry ont absolument tout compris à leur propre démarche.

Il y a une sorte de saut qualitatif dans l’élan des anti-pass sanitaire. C’est ce qui était à craindre.

Et pour donner un exemple de comment cette lame de fond arrache tout sur son passage, voici un exemple avec une section CGT qui se comporte comme absolument jamais elle n’aurait pu le faire il y a quelques temps encore. Se moquer ouvertement de son représentant national, agir en se moquant du cadre confédéral…

Ce simple exemple montre que la CGT est carbonisée ; à force d’avoir joué sur le côté plébéien, c’est la catastrophe. Et on voit mal comment elle peut s’en sortir alors que son aile gauche est liée au Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF), qui a pris dès le départ position contre le pass sanitaire (qui serait « un moyen brutal, ségrégatif, antidémocratique » contribuant à « une société de contrôle permanent »).

C’est que, surtout, on a désormais de manière généralisée une expression élémentaire de la protestation, c’est-à-dire une expression prétendument spontanée mais ayant tout les traits du fait de vomir. C’est comme sur twitter : tout le monde y va de son petit argument, c’est un assemblage hétéroclite, il n’y a ni programme ni organisation, tout est sur le tas, de manière subjectiviste, avec un fanatisme et une obsession petite-bourgeoise anti-collectivité.

Et il est impossible de saisir raisonnablement un mouvement irrationnel, à moins de se focaliser sur des détails honteux, tels des slogans antisémites ou beaufs (tel « Je me ferai vacciner quand Brigitte [Macron] sera enceinte »). L’utilisation des éclairs de la SS allemande pour les deux du mot « pass » ont été quelque chose qu’on pouvait également souvent voir.

C’est tellement flagrant qu’on se demande comment les gens qui à gauche ont soutenu ce mouvement – c’est-à-dire en fait pratiquement tout le monde à gauche du Parti socialiste – ne peuvent pas se retrouver à avoir totalement honte.

C’est un terrible exemple de quelque chose de typiquement français: les gens à gauche du Parti socialiste sont effectivement plus à gauche, mais ils ne peuvent pas s’empêcher de passer hors-sol, plébéien, populiste, et d’ainsi perdre toute crédibilité.

Et ainsi, un journaliste et homme d’affaires ouvertement capitaliste comme Georges Ghosn peut se retrouver cent fois plus dans le réel que toute la gauche de la gauche… C’est dire le problème!

Son éditorial dans VSD, malgré ou à cause de sa vulgarité, est dans la dignité du réel, elle exprime une colère qui est, d’ailleurs, le ressenti de tous les gens rationnels. En ce sens, elle a un véritable aspect historique.

La Gauche vient clairement de rater toute une option historique en n’étant pas à la hauteur de l’État lui-même!

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Le pass sanitaire ou le socialisme malgré lui

Le capitalisme est obligé de faire du socialisme en raison de la crise sanitaire.

Le pass sanitaire n’est pas un « choix » gouvernemental, c’est une obligation historique en situation de pandémie. Lors d’une crise touchant tout le monde, il n’y a pas de réponse particulière : la solution est forcément du même niveau, de la même ampleur.

Et donc, comme la crise sanitaire est générale, alors c’est la mobilisation générale. On ne peut donc pas dire, comme le fait Anasse Kazib de Révolution Permanente, qui espère se présenter à la présidentielle 2022, que :

Le pass sanitaire est une mesure liberticide et anti sociale que le gouvernement utilise pour se dédouaner de son absence de stratégie sanitaire.

Ce n’est absolument pas vrai. Les faits montrent très bien que le pass sanitaire est rendu obligatoire par les faits eux-mêmes, que quel que soit le gouvernement et le pays, que ce soit la France, l’Autriche ou l’Italie, il y a une pression de la crise sanitaire telle qu’il est nécessaire de parer par des moyens de grande ampleur.

Les gouvernements ne sont d’ailleurs nullement contents d’avoir à le faire. Et pour cause! Le pass sanitaire est une mesure fondamentalement de gauche. Il s’agit en effet d’une procédure administrative universelle, qui s’impose d’elle-même, plaçant les intérêts généraux au-delà des égoïsmes individuels.

Ou, comme le résume Spock dans la série originelle Star Trek très ancré à gauche justement :

L’intérêt du plus grand nombre l’emporte sur l’intérêt d’un seul.

Les commentateurs du Figaro ne s’y trompent pas, justement, dénonçant sans cesse le pass sanitaire comme une mesure « liberticide », parlant de manière anxieuse d’un futur pass environnemental. Et ils ont raison : telle est la tendance historique.

L’Histoire commence à imposer une remise en cause générale de ce que fait l’humanité. Non pas de l’humanité abstraite, mais bien de l’humanité concrète : celle qui est socialement façonné par le capitalisme et qui s’imagine sortie de la Nature.

L’humanité s’imagine composée d’individus tous différents les uns les autres, l’Histoire remet en cause cette absurdité en rappelant que la planète est un grand tout, une Biosphère, et qu’il n’y a pas de partie qui puisse se prétendre séparée, ayant plus de valeur, unique, « libre » de faire ce qu’elle veut, etc.

L’époque qui vient est celle de la grande remise en cause et, forcément, cela va être très autoritaire. Les gens de droite ont raison de penser que la Gauche (historique) veut l’État policier : ils savent ce qui les attendent ! L’intolérable ne sera plus toléré…

Tony Estanguet, président du comité d’organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024, explique qu’il faut choisir des sports spectaculaires « des sports qui cartonnent sur les réseaux sociaux », tels le surf et le breakdance… eh bien dans le Socialisme il ne pourra pas raconter des choses pareilles, car d’autres valeurs que la course à l’expansion du capitalisme prédomineront, celles venant du peuple et s’exprimant démocratiquement.

Cela sera un pass sanitaire… dans le sport. Et pareil dans tous les domaines. Le socialisme va imposer des mœurs nouvelles, des comportements nouveaux, au nom d’une conception de la vie opposée à ce qui prévaut dans le capitalisme… En ce sens, le socialisme, c’est la multiplication des pass du type pass sanitaire.

S’installer dans un village? Oui, mais il faudra avoir le pass montrant qu’on a fait un stage expliquant la situation locale de la Nature et comment la protéger.

Faire des études de médecine? Oui, mais il faudra avoir le pass montrant qu’on a fait un stage centré sur l’empathie et la compassion.

Partir en vacances en Corse? Oui, mais il faudra un pass montrant qu’on a fait un stage d’introduction à la culture nationale corse et au respect de sa faune et de sa flore.

Et la liste est sans fin, et la liste sera définie par le peuple lui-même, de manière démocratique. Et elle sera imposé par la force, parce que comme on le sait, le peuple ne plaisante pas avec la réalité.

En ce sens, le pass sanitaire, c’est le socialisme malgré lui : l’époque oblige le capitalisme à assumer le collectivisme malgré lui, parce que l’ampleur de ce qui se passe l’oblige à agir ainsi.

L’époque mûrit toujours davantage. Et l’ultra-gauche et les syndicalistes pleurant les mesures « liberticides » sont juste des petits-bourgeois larmoyants regrettant le monde d’avant. Ils n’ont pas compris le besoin d’un ordre nouveau.

« L’action de défense des travailleurs menée par les syndicats, la constitution d’organes socialistes, les expériences socialistes en régime bourgeois, la conquête incessante de nouveaux postes dans les organismes avec lesquels les bourgeois gouvernent la société, tout cela aujourd’hui est insuffisant, est devenu inutile.

C’est de tout autre chose dont nous avons besoin si nous ne voulons pas être écrasés et tout perdre.

Dominateurs de toute la société, il faut que ce soient les ouvriers, les paysans, les travailleurs de toute catégorie qui le deviennent, qu’ils aient le pouvoir et qu’ils l’exercent au moyen d’institutions nouvelles capables de donner à la société une nouvelle forme et une implacable discipline d’ordre et de travail pour tous. »

Antonio Gramsci, L’Ordine nuovo [L’Ordre nouveau], 13 mai 1921
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Crise sanitaire et Covid-19: un vaccin annuel?

Le caractère périodique de la vaccination est une réelle possibilité.

Alors que le pass sanitaire devient la règle en France, il faut rappeler une chose essentielle : on navigue à vue et on n’a aucune idée de la durée de la validité des vaccins réalisés.

C’est cela qui rend d’autant plus odieux les anti-pass sanitaire, puisque ils se comportent dans le déni, dans la négation de la crise sanitaire. Ils veulent que tout reprenne comme avant, comme s’il y avait un complot pour les empêcher de consommer tranquillement comme dans le passé.

En réalité, le situation est tendue et même doublement tendue. Car non seulement la vaccination n’atteint pas une partie suffisante de la population, mais en plus on ne sait pas combien de temps les vaccins opèrent.

C’est là où on aurait besoin d’une opinion publique éclairée, d’une participation populaire pour relayer les informations sanitaires. Au lieu de cela, on a une gestion administrative – bureaucratique, par an haut, et une contestation plébéienne hors-sol.

Ce qui implique une hypocrisie de la part de l’État. On peut en effet considérer que, du point de vue des États, la crise sanitaire formera un arrière-plan sur le long terme. Il n’y aurait pas de mise en place d’un pass sanitaire sans cette perspective. C’est une bonne chose que de mettre en place le pass sanitaire, mais il faudrait, de manière démocratique, dire ouvertement que c’est sur le long terme.

Au lieu de cela, l’État français ne fait que souligner que c’est temporaire, que cela ne durera pas, etc. Ce faisant il croit bien faire en prenant les gens pour des idiots et permet justement aux idiots de protester. Alors que si la gravité de la situation était montrée, les choses seraient claires pour les esprits.

En ce sens, il faut aller voir vers l’Autriche, ce pays qui sert depuis des mois de « laboratoire » pour les mesures prises. La raison historique d’une telle situation est assez facile à comprendre: l’Allemagne se sert de son satellite autrichien, qui a un haut niveau administratif, comme « testeur » et cela se répercute ensuite sur le reste.

D’ailleurs, le pass sanitaire ne pose là-bas aucun problème pratique depuis quelques temps déjà et n’est prétexte à pratiquement aucune contestation, à part chez une poignée d’ésotériques et d’activistes d’extrême-Droite.

Et donc, en Autriche, la durée de la validité de la vaccination après la piqûre de rappel est de 270 jours.

L’État autrichien, dans son formalisme administratif et juridique, dit les choses clairement. Légalement, le vaccin n’a une validité que de 270 jours.

L’État se protège ainsi de tout recours juridique et annonce surtout la couleur, de manière indirecte. Ce qui est sous-entendu, c’est une vaccination annuelle.

Que voit-on, d’ailleurs? Le patron de Moderna vient de saluer les résultats de tests montrant que le vaccin de son entreprise est efficace à 93%… pour six mois. Il va de soi que cela implique un prolongement de la vaccination.

Dans des articles ultra-racoleurs, le site Futura Sciences dit qu’éventuellement l’immunité pourrait durer plusieurs années. L’Académie des sciences naturelles de Suisse est elle plus réaliste :

Combien de temps dure la protection fournie par les vaccins à ARNm autorisés ?

On ne le sait pas encore avec certitude. On sait, toutefois, que l’efficacité des vaccins à ARNm a été testée deux à trois mois après la vaccination. Cela signifie qu’ils fonctionnent bien pendant au moins ce délai.

Comme ces études n’ont été réalisées que récemment, des données à long terme ne sont pas encore disponibles. Toutefois, les volontaires des essais cliniques continueront à être observé·e·s et examiné·e·s. De cette façon, la durée de l’effet pourra être évaluée pour des périodes de plus en plus longues.

En fait, le problème principal, ce sont les anticorps, qu’on ne sait pas encore évaluer correctement. C’est ce qui fait qu’on a du mal à évaluer la situation des millions de personnes déjà infectées. Non seulement les effets prolongés du virus ne sont pas vraiment connus (le fameux covid long), mais en plus on ne sait pas vraiment dans quelle mesure le système immunitaire conserve la capacité à repousser le virus ou pas.

Il faudrait une enquête de masse… mais pour cela une administration démocratique dans un cadre populaire. On a évidemment rien de tout cela.

Et comme le résume la BBC à la mi-juillet:

Il est désormais difficile de dire avec certitude si la population générale aura besoin de cette dose supplémentaire. Tout dépendra de la durée de l’immunité offerte et des variantes qui apparaîtront.

L’article de la BBC rappelle ainsi bien entendu qu’il faut distinguer entre un rappel nécessaire car l’effet du vaccin faiblit et un vaccin modifié en raison d’un variant. Et de citer un scientifique mentionnant une possibilité tout à fait concrète:

« Chaque année, on analyse les variantes de la grippe qui circulent dans le monde et qui ne coïncident pas toujours dans le même hémisphère ou continent.

Chaque pays prépare ensuite des vaccins spécifiques pour ces variantes. Quelque chose de similaire se produirait avec le coronavirus », a souligné il y a quelques mois à la BBC Mundo le Dr José Manuel Bautista, professeur au département de biochimie et de biologie moléculaire de l’université Complutense de Madrid, en Espagne.

Si l’on prend les 270 jours autrichiens, on a cette perspective là. Et ce ne serait guère étonnant. L’humanité, en détraquant la planète, en massacrant la Biosphère provoque des catastrophes de grande ampleur. La crise sanitaire en est une de plus.

Et les anti-pass sanitaire qui veulent vivre comme avant ne sont que les nostalgiques d’un monde conduisant à la catastrophe.

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La catastrophe crypto-fasciste continue: 237 000 anti-pass sanitaire le 7 août 2021

Et cela dans une convergence nationale et sociale toujours plus marquée.

Les Français sont bien les plus forts. Dans tous les pays occidentaux, les anti-vaccins et anti-pass sanitaires ont consisté en des troupes d’ésotériques, de nationalistes, de nationaux-révolutionnaires, de complotistes et de confusionnistes… et ils ont été traités tels quels : ils ont été maintenus à la marge.

Nous avons à plusieurs reprises souligné ce phénomène, auquel la France avait, fort heureusement, échappé pendant la confinement.

Et là les Français ont décidé de faire plus fort que tout le monde en soutenant cette marge, en la validant, en la valorisant, en la soutenant par des manifestations de masse. C’est la grande convergence des plébéiens et des populistes, au-delà de toute opposition Droite / Gauche.

Florian Philippot, l’ex-comparse de Marine Le Pen, engrange les succès d’estime avec sa ligne anti-pass sanitaire

Dialectiquement, c’est au moins une bonne chose : les masques tombent et tous les populistes, les plébéiens de la Gauche se précipitent dans les rangs des anti-pass sanitaire, dont le mouvement a clairement comme origine des courants d’extrême-Droite et ésotériques-spiritualistes.

Ce faisant, ils montrent qu’ils sont totalement décomposés et qu’ils ont quitté tout rapport avec la Gauche historique et avec les nécessités de notre époque. L’Histoire fait le ménage. Il faut être pour le pass sanitaire, ou contre le pass sanitaire.

Il faut être pour les anti-pass sanitaires, ou contre les anti-pass sanitaires. Entre les deux, il n’y a rien.

Drapeaux français, de la CNT, du NPA… la déchéance, en l’occurrence à Bordeaux

C’est d’autant plus vrai qu’il y a désormais une ampleur de masse, qui fait froid dans le dos. Avoir plus de gens qu’à la manifestation précédente, c’est déjà marquant. Rappelons qu’il y avait eu 114 000 manifestants le 17 juillet, 160 000 le 24 juillet, 205 000 le 31 juillet, et donc 237 000 le 7 août.

Mais, justement, un 7 août, au moment estival marqué par le plus de torpeur, parvenir à mobiliser et en plus sur une base plus grande… On sent comment l’irrationalisme transporte.

Le Puy-en-Velay, Montpellier, Angoulême, Clermont-Ferrand, Lille, Bayonne, Nantes, Tulle, Strasbourg, Nîmes, Annecy, Toulon, Metz, Aix-en-Provence, Épinal, Avignon, Colmar, Guingamp, Gap, Quimper, Dijon, Marseille, Toulouse, Narbonne, Grenoble, Nice, Angers, Limoges, Paris, Vannes, Perpignan, Bordeaux, Toulouse… La fièvre crypto-fasciste provoque un engouement dans tout le pays.

Le style petit-bourgeois contestataire est aussi vain qu’ignoble

Et beaucoup l’ont observé : la part des femmes était significative dans les manifestations du 7 août 2021. C’est un point à étudier, car si c’est bien le cas, alors le mouvement a vraiment passé un cap dans la société et parvient à mobiliser telle une lame de fond sur une base « élémentaire ».

L’engouement irrationnel petit-bourgeois a-t-il atteint un tel niveau?

Si c’est le cas, un tel phénomène implique une catastrophe à la rentrée. Le mélange « national-social »qui commence à prendre implique un rôle destructeur. Cela va être le moment décisif pour ceux qui portent les vrais valeurs de la Gauche historique.