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La nature de la DZ Mafia

La violence terrible de la DZ Mafia est une expression du cannibalisme social propre à la crise. Voici des informations tout à fait nécessaires pour comprendre cette nature. On peut, pour simplifier, parler de « mexicanisation », mais le terme est impropre bien sûr, car il attribue à un pays quelque chose de foncièrement négatif. Il faut mieux parler de cartel, et la DZ mafia est un exemple de cartel en devenir, comme nous l’avons dit ici.

C’est un phénomène inéluctable, si ce n’est pas la DZ mafia, ça en sera d’autres. Seul un État démocratique et populaire peut avoir la dimension (culturelle, sociale…), l’ampleur (populaire!) et la violence (démocratique, avec des camps de travail!) pour faire face au développement des cartels. Il suffit de regarder aux États-Unis, où il y a des mafias et des gangs partout, et où 2,2 millions de personnes sont en prison (soit pratiquement 1% de la population).

L’origine

La DZ Mafia est à l’origine un petit groupe faisant du trafic de drogues, comme il y en a un nombre très important. Commencée en 2010, l’activité a amené à affronter des groupes voisins et concurrents, avec une certaine violence propre à l’environnement marseillais.

Le facteur-clef fut néanmoins le confinement. Les ventes de drogue de la cité de la Paternelle, la base de la DZ Mafia, ont en effet explosé à ce moment-là. On parle de jusqu’à 100 000 euros de vente par jour.

Des logements du complexe de la Paternelle

La Paternelle, ce sont 184 logements, relativement récents puisque de 1983, et on est non loin de la mer… Quel désastre !

Il faut savoir ici qu’en janvier 2024, les quatre points de deal ont été définitivement fermés, après… deux ans d’activités policières ! Au début de l’année, les commentaires bourgeois étaient triomphalistes… Quelques mois plus tard, il fallait s’apercevoir que la DZ Mafia avait changé de dimension.

Le rôle initial

La DZ Mafia a profité de sa manne financière pour employer massivement des jeunes. Grosso modo, la grande majorité à moins de 21 ans, voire même peut être mineur. La DZ Mafia est ici très connue pour avoir joué les rôles de « semi-grossistes ». Ils proposent d’acheminer les drogues, ils proposent du personnel, etc.

On parle ici des choufs (c’est-à-dire les guetteurs), des charbonneurs (c’est-à-dire les vendeurs), des ravitailleurs… Mais également des tireurs, et c’est cela qui a terriblement marqué la police et l’opinion publique. Les règlements de compte sont facilités, en raison de l’ « uberisation » du phénomène.

C’est de cette manière que la DZ Mafia a éliminé un concurrent, le « Clan Yoda », avec un bilan de 35 morts. Et dans son élan, il a pu étaler ses activités.

La rupture et l’idéologie des cartels

La DZ Mafia a initialement à sa tête Abdelatif Mehdi Laribi « Tic ». Celui-ci s’est mis de côté ou a été mis de côté, ne suivant pas la ligne des assassinats en série.

C’est là où on retrouve trois dirigeants nouveau qui sont… en prison! La DZ Mafia est dirigée depuis la prison, ce qui révèle l’incroyable faillite de l’État, entre faiblesse et corruption. Ces gens utilisent leurs téléphones portables pour gérer et commanditer des assassinats, l’État le sait mais ne peut rien faire. Quelle faillite !

Le profil des trois nouveaux dirigeants reflète naturellement l’époque. Amine O. est le produit de son environnement : adolescent braqueur dans la cité des Micocouliers à Marseille, il a tenté l’aventure en procédant à de multiples actions de tête brûlée pour éliminer ses concurrents. Son succès fait qu’outre son surnom « Mamine », il se fait appeler également « Jalisco » ou « Nemesio », une référence à Nemesio Oseguera Cervantes, le dirigeant du cartel mexicain Cártel de Jalisco Nueva Generación.

On a la même histoire pour Gabriel O., du quartier de la Visitation à Marseille, avec le passage du braquage au rôle de « sicaire ». Ces deux figures rentrent en pratique dans l’histoire du crime comme les premiers à avoir franchi et effacé la frontière allant du braquage à la liquidation ciblée.

Il faut alors mentionner Medhi Laribi, dans la DZ Mafia depuis le début, dont le surnom est « la Brute ». C’est lui qui a accompagné et porté le processus transformant la DZ Mafia. Lui aussi apparaît historiquement comme le premier gérant de ventes de drogues systématisant son activité dans une logique d’expansion capitaliste.

L’aventure humaine criminelle

Ce n’est pas le lieu de philosopher, mais il faut bien noter tout de même qu’à moins de caricaturer les criminels de la DZ Mafia, il faut bien voir qu’ils ont une nature « dynamique ». Ce n’est pas la bonne « dynamique », car au lieu du Socialisme, ils veulent réactiver un mode de vie clanique propre à l’époque esclavagiste.

Néanmoins, ils expriment une situation de crise, ce ne sont pas simplement des « vilains » avec prétendument des gènes criminels. Au sens strict, ce sont des capitalistes tellement modernes et efficaces… Qu’ils en reviennent à l’époque où esclavagiser l’autre était le moyen de pouvoir vivre convenablement.

Le nombre

La DZ Mafia concerne environ 1 000 personnes, un chiffre qui ne veut pas dire grand chose de par les ramifications. Ce sont uniquement des hommes, bien entendu, puisque la dimension patriarcale est omniprésente. La DZ Mafia a un nom faisant référence, rappelons le, à l’Algérie (Djazaïr, DZ), un pays du tiers-monde, portant par conséquent une vaste dimension semi-féodale.

Sans cet arrière-plan, il n’y aurait pas pu avoir de passage au mode « cartel » fonctionnant selon les principes du cannibalisme social. Et de manière intéressante, c’est l’ombre inversée de la tentative de l’Algérie de s’en sortir en trouvant un moyen de développement au moyen des BRICS et de l’affirmation du tiers-monde.

La localisation

Il est considéré que la DZ Mafia s’appuie sur une centaine de pôles dans le pays. On est principalement en région PACA, mais cela commence à irradier. Le noyau dur, c’est Marseille, puis vient une zone avec Arles, Valence, Avignon et Nîmes. Il fut ajouter Dijon et Toulouse.

Le mode opératoire

Il est arrivé que la DZ mafia mène un assassinat, puis incendie le cadavre, pour filmer la scène, la diffuser sur les réseaux sociaux avec un avertissement : « Voici la dernière étape pour les suceurs qui voudront attaquer le pain de la DZ Mafia ».

Il y a également un incendie criminel du domicile d’un agent pénitentiaire, des sévices sexuels commis sur quelqu’un en prison…

C’est la logique des cartels et on connaît la suite : corruption d’agents des institutions (le processus semble déjà avoir commencé), élimination spécifique (journalistes, magistrats…), terreur locale, mise en place d’élus soumis…

Une mafia n’est jamais loin de tout cela, mais c’est différent.

Un cartel n’est pas une mafia

Il faut bien cerner la différence avec ce qu’est une mafia. Une mafia aime l’obscurité, elle fait toujours des accords avec l’appareil d’État à un moment donné. C’est un super-parasite reconnu et accepté à un moment donné. Une mafia est acceptée socialement, elle est quasi intégrée au panorama et ne forme pas, toutes proportions gardées, une réalité à part. Il suffit de penser à la situation italienne.

Un cartel est présent, par contre, à côté de la population. Il y a des rapports cartel – population, mais ils ne sont pas « organiques ». Au point que les cartels peuvent « prélever » des forces dans la population, surtout des jeunes femmes pour les prostituer, ou bien des jeunes hommes pour les faire travailler dans les laboratoires de drogue.

Pour simplifier : une mafia est un reste féodal qui doit sa réalité à des conditions historiques précises. Un cartel est une réactivation de l’esclavagisme.

Le prestige international

Il est affirmé que la DZ mafia est parvenu à tisser des liens avec la ’Ndrangheta italienne et des criminels très brutaux de la Mocro Maffia des Pays-Bas. Si c’est bien le cas, on ne s’en sortira plus. Même si la DZ Mafia devait s’affaiblir, il y aurait un renforcement par des forces extérieures, pour profiter du terrain conquis.

Surtout que la DZ Mafia est parvenu à se connecter aux réseaux du port du Havre, le pont nécessaire avec l’Amérique.

La solution

Il n’y a qu’une seule solution face à la DZ Mafia, face au cannibalisme social : le Socialisme. Pour trois raisons :

  • seule une centralisation de l’économie permet d’éviter le foisonnement des activités illégales parasitaires, en instaurant des normes, des régulations, un cadre, une surveillance, et au moyen de principaux leviers économiques nationalisés ;
  • seule la valorisation de comportements positifs, culturels, populaires, artistiques peut étouffer la fuite en avant dans le cynisme, l’égoïsme, la logique criminelle ;
  • seul un État s’appuyant sur les masses peut briser des appareils criminels développés et est en mesure d’instaurer des camps de travail pour rééduquer le éléments anti-sociaux.

Tout autre perspective est vaine. Il faut que les masses le comprenne avant la catastrophe, car le comprendre après la catastrophe rend les choses bien plus dures, comme on le sait.

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Un cycliste volontairement écrasé à Paris

Notre époque folle produit des fous furieux en série et la route est un lieu privilégié pour l’expression de cette folie. Cela tient principalement au fait que les conducteurs, de voiture, de vélo, de camion, de trottinette électrique, peu importe, se retrouvent en permanence exposés individuellement à des interactions collectives. Ils ne savent pas y faire face subjectivement, alors ils déraillent en se réfugiant dans l’agressivité, puis parfois la violence physique.

Cela commence par les insultes, versées à haute voix, que l’autre n’entend pas bien sûr, ou devine seulement, mais qui sont toutefois réelles.

Il y a ce cycliste qui insulte cet automobiliste qui ne l’a pas vu, sans se poser la question de savoir s’il était lui-même visible de par l’angle-mort existant pour chaque conducteur lorsqu’on le remonte par sa droite.

Il y a ce chauffeur de taxi trop pressé qui insulte cette mère de famille qui n’a pas mis son clignotant, alors qu’elle était déjà engagée dans un rond-point, sans se poser la question de savoir si cette femme devait mettre un clignotant, ni de savoir pourquoi elle n’a pas été en mesure de le faire.

Concrètement, il n’y a aucune bienveillance sur la route. C’est le reflet de la société, avec une bulle d’individualisme.

Il suffit de voir des piétons s’étonnant qu’on les laisse passer à un passage piéton où ils sont prioritaires, pour comprendre ce qui ne va pas! En France, quand une voiture laisse passer un piéton, le piéton remercie son conducteur d’un signe de la main !!! C’est aberrant !

C’est plus ou moins vrai partout en France, mais c’est particulièrement vrai dans la région parisienne où les automobilistes (et les cyclistes) agissent comme de véritables agresseurs à l’encontre des autres.

Heureusement que les feux de signalisation sont encore globalement respectés, quoi que de moins en moins, sinon il n’y aurait plus aucun frein à la chienlit automobile et l’enfer francilien serait absolu.

L’enfer, c’est par contre ce qu’a vécu mardi 15 octobre 2024 Paul Varry, jeune homme de 27 ans. Il circulait à vélo en fin d’après-midi sur une piste cyclable du boulevard Malesherbes, mais un automobiliste lui aurait coupé la route, entraînant sa chute. De colère, il aurait alors tapé sur le capot du véhicule, un SUV Mercedes tout neuf, ce qui aurait entraîné une altercation.

Il ne faut pas beaucoup d’imagination pour se faire une idée de la scène : le conducteur, riche, s’imaginant important, est incapable de reconnaître son tort et s’excuser, de surcroît face à jeune homme, d’allure fine, qu’il identifie comme un faible, car dans son imaginaire, les cyclistes sont des faibles. C’est tellement banal, à Paris ou ailleurs.

Ce qui s’ensuit par contre l’est moins, mais ce n’est pas étonnant non-plus. L’automobiliste de 52 ans non rassasié par les mots aurait finalement choisi d’aller au bout de sa colère en écrasant le cycliste. Il avait avec lui, comme passagère de son véhicule, sa fille de 17 ans!

On utilise ici le conditionnel, car légalement il le faut, mais il n’y a pas vraiment de doute quant au déroulé des faits. De nombreux témoins étaient présents et ont été entendus ; le ministère public a confirmé le caractère délibéré du geste, d’après les premiers éléments de l’enquête.

Le conducteur a été placé en garde à vue et une enquête pour meurtre a été ouverte. Paul Varry est mort dans un bain de sang, malgré l’intervention rapide d’un passant, puis des secours.

Ce jeune homme était très engagé pour le développement des déplacements à vélo en région parisienne. Il était membre actif de l’association Paris en Selle. La porte-parole cette association a rappelé légitimement dans la presse que :

« Quand on est cycliste, tous les jours on vit des petits actes d’incivilité de la part des véhicules motorisés, qui sont ceux qui tuent le plus dans des accidents. Il ne faut pas banaliser ça. Il faut que les pouvoirs publics prennent au sérieux les plaintes des cyclistes. »

L’idée n’est pas fausse. Mais, les pouvoirs publics justement n’ont plus aucun pouvoir ! Ce n’est pas tant une question subjective, de mauvaise volonté de la part de la police ou de la justice. C’est surtout que la société française s’effondre et les individus sont de plus en plus débridés dans leur fonctionnement façonné par le cynisme du capitalisme en crise.

Au fond, les propos de la porte-parole de cette association sont indignes par rapport à la mémoire de son camarade, car ils sont bien en deçà de la réalité. Il existe en France un nombre incroyable d’automobilistes ayant un comportement exterminateur à l’encontre des cyclistes et il semble ici évident que Paul Varry a été la victime du plus zélé d’entre-eux.

Chaque cycliste, que ce soit en ville pour les déplacements du quotidien, ou bien à la campagne pour les sorties sportives, a forcément une multitude d’anecdotes terrifiantes à ce sujet.

On ne compte plus les automobilistes qui n’hésitent pas à mettre en dangers les cyclistes pour ne pas être entravés dans leur cheminement. Parfois cela se solde par un accident, de temps en temps par des morts, mais ce fonctionnement est absolument systématique pour certains.

Les organisateurs de courses cyclistes en particulier savent à quel point il devient de moins en moins possible d’assurer la sécurité, à cause précisément de ces automobilistes au comportement exterminateur, qui ne respectent ni les signaleurs bénévoles (insultes, menaces, coups), ni les arrêtés préfectoraux restreignant ou interdisant la circulation au profit des courses.

Bien entendu, les cyclistes ne sont pas en reste, surtout pour les plus jeunes venant de milieux urbains et étrangers aux codes des clubs sportifs. Souvent, ils évoluent eux-même n’importe comment sur les routes, mettant en danger les piétons et manquant cruellement de courtoisie à l’égard des automobilistes.

Cela ne fait que renforcer l’attitude des chauffards, qui se sentent alors légitimes dans leur haine exterminatrice à l’encontre des cyclistes, tous les cyclistes.

Seule une révolution culturelle, assumant la violence sociale légitime contre les déviances individuelles meurtrières, pourra vaincre ce fléau. La tâche est immense pour vaincre le cannibalisme social. Et ce sera violent, violent comme la révolution.

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La dette abyssale de la France

Une dette consiste en le fait de s’engager à rendre de l’argent qui a été emprunté. Il y a en général une échéance pour le remboursement, ainsi qu’un taux d’intérêt qui est défini.

Si l’on emprunte 100 euros et que l’on doit rendre 100 euros, le taux est de 0 %.

Si l’on emprunte 100 euros et que l’on doit rendre 105 euros, le taux est de 5 %.

Si l’on a honoré tous ses emprunts, on n’est plus endetté. Si l’on doit de l’argent, on a une dette. L’État français doit énormément d’argent, il est très endetté.

Quel est le montant de la dette de l’État français ?

Au 31 août 2024, l’encours de la dette négociable de l’État français est de 2 579 258 332 885 euros (2 600 milliards d’euros). Le terme  « négociable » a ici un sens technique, mais cela n’a rien à voir avec le fait de pouvoir négocier a posteriori le montant ou l’échéance des remboursements.

L’État français doit concrètement rembourser chaque centime de cette somme.

Quand l’État français doit-il rendre cet argent ?

Il n’y a pas une échéance générale pour tout rembourser, mais plusieurs échéances, car l’argent est emprunté au fur et à mesure, à des créanciers différents.

Une petite partie de la dette a une échéance à court terme (moins d’un an) ; les sommes doivent être remboursées en moyenne en 118 jours.

La majorité de la dette est contractée à moyen ou long terme ; les sommes doivent être remboursées en moyenne en 9 ans et 55 jours.

Cet aspect est très important, car cela explique en grande partie pourquoi, et surtout comment l’État français a pu s’endetter à ce point. Il y a ici un effet de roulement, avec un instant T qui est gérable (les sommes à rembourser tel jour, ou même telle année, sont abordables), qui fait que l’engrenage de la dette a pu continuer sans qu’il n’y ait de faillite.

Quel est le taux d’intérêt de la dette française ?

Comme pour les échéances, il n’y a pas un taux d’intérêt général, mais des taux d’intérêts qui peuvent être différents à chaque emprunt. Cela dépend directement du marché, en l’occurrence des marchés financiers où cela est négocié.

C’est actuellement un enjeu très important.

La dette d’aujourd’hui est en fait la dette d’hier. Globalement, les dettes à rembourser aujourd’hui sont celles contractées dans les dix dernières années ; elles l’ont été à des taux d’intérêt plutôt bas, car la France était en capacité de négocier cela.

Cela fait qu’aujourd’hui, la France rembourse ce qu’elle a emprunté avec des intérêts contenus. Mais c’est de moins en moins le cas.

La France emprunte maintenant avec un taux d’intérêt moyen autour de 3 %. Pour chaque millier d’euros emprunté, il faudra en plus du remboursement, donner 30 euros. Pour chaque million emprunté, il faudra donner 30 000 euros et pour chaque milliard, ce sera 30 millions d’euros.

Puisqu’il y a un roulement, comme on l’a vu plus haut, on comprend que la dette qui est actuellement de 2 600 milliards euros est en train de se renégocier avec 78 milliards d’euros d’intérêts. On parle de charge de la dette pour désigner cela.

La charge de la dette telle que prévue pour l’instant au budget 2025 est de 54,9 milliards d’euros. Elle était de 50,9 milliards d’euros sur le budget 2024.

À tire de comparaison, le budget de l’Éducation nationale 2025 est prévu à 65 milliards d’euros.

Comment expliquer que la France a pu emprunter auparavant à des taux faibles ?

On touche ici au cœur de la question des marchés financiers. Ce qu’il faut toujours garder en tête, c’est cette notion de roulement.

Cela ne concerne pas que les États comme la France, qui font rouler leur dette, mais c’est en fait la règle de fonctionnement générale des marchés financiers, que ce soit pour les dettes ou les placements (les dettes étant de toutes façons considérées comme des investissements).

Rien n’est figé, mais tout est en mouvement perpétuel : il y a en permanence une multitude d’échanges, et les calculs sont toujours effectués par rapport à l’avenir, plus précisément en misant sur l’avenir.

À notre époque, on ne peut plus imaginer la richesse financière avec l’idée d’un coffre-fort rempli d’or, verrouillé et caché. La richesse financière consiste surtout en le fait d’avoir des placements financiers.

Ceux-ci sont effectués par des professionnels, de manière plus ou moins automatique, mais toujours avec des objectifs très précis. Parmi les objectifs, il y en a un qui est déterminant : le risque.

Concrètement, les acteurs sur les marchés financiers disposent de portefeuilles de placements et pour chaque portefeuille est décidé un niveau de risque acceptable.

Si le but est de faire beaucoup d’argent à court terme, alors un risque élevé peut être acceptable. Au contraire, s’il s’agit de faire fructifier lentement mais sûrement un capital, alors le risque doit être réduit le plus possible.

En pratique, il y a surtout un mélange de plusieurs niveaux de risque, pour atteindre l’objectif donné. Et c’est là qu’on retrouve les dettes des États avec des taux d’intérêts faibles, voir négatifs !

Si un État peut se permettre d’emprunter avec un taux d’intérêt faible (voir négatif), c’est qu’il est considéré comme extrêmement fiable. En prêtant de l’argent à un État considéré comme extrêmement fiable, de surcroît dans une monnaie telle que l’euro, considérée comme extrêmement fiable, on peut facilement diminuer le risque moyen sur un portefeuille et sécuriser sa mise. C’est aussi simple que cela.

Et c’est ainsi qu’en 2020, la France a pu emprunter en moyenne sur l’année à un taux de -0,3 %.

Notons toutefois que ce chiffre extrême est surtout le produit d’un bricolage financier très dangereux de la part de la Banque centrale européenne, mais cela n’enlève rien à la compréhension de la dynamique des taux bas.

Concrètement, comment la France emprunte de l’argent sur les marchés financiers ?

Tout simplement avec une poignée de fonctionnaires (une cinquantaine) qui travaillent au sein du ministère des Finances à Bercy. Il s’agit de l’Agence France Trésor. Régulièrement, elle met en vente des morceaux de dette de l’État français. On parle d’obligations assimilables du Trésor (OAT) et de bons du Trésor à taux fixe (BTF) ; ce sont des titres dont la coupure nominale est de 1 euro.

Si on dit que ces obligations et ces bons sont « vendus », c’est précisément car ils ont de la valeur en soi. Ce sont des reconnaissances de dette à échéance. En général, il s’agit d’obligation à 10 ans et de bons pour plusieurs semaines.

Ces obligations et ces bons sont des marchandises, qui peuvent tout à fait être revendues sur le marché secondaire (un grand marché de l’occasion pour les titres financiers), faisant l’objet de spéculation. Comme on l’a vu précédemment, ces obligations et ces bons sont des produits composant des portefeuilles financiers.

Quelques jours avant une adjudication, l’Agence France Trésor annonce qu’elle mettra en vente un volume avec certaines échéances. Par exemple, le 27 septembre 2024 elle a annoncé qu’elle emmétrait le 3 octobre 2024 des OAT à long terme pour un volume compris entre 10 000 millions d’euros et 12 000 millions d’euros, avec des échéances allant de 2034 (10 ans) à 2055 (31 ans).

Le jour dit, la vente a lieu avec comme règle que les offres dont les prix sont les plus élevés sont servies en premier. En l’occurrence, le 3 octobre 2024, l’Agence France Trésor a vendu :

  • 2 485 millions d’euros d’OAT à 1,25 %, payables le 7 octobre 2024 (la France reçoit l’argent) et remboursable le 25 mai 2034 (la France rembourse l’argent avec des intérêts) ;
  • 6 165 millions d’euros d’OAT à 3 %, payables le 7 octobre 2024 (la France reçoit l’argent) et remboursable le 25 novembre 2034 (la France rembourse l’argent avec des intérêts) ;
  • 1 917 millions d’euros d’OAT à 3 %, payables le 7 octobre 2024 (la France reçoit l’argent) et remboursable le 25 juin 2049 (la France rembourse l’argent avec des intérêts) ;
  • 1 415 millions d’euros d’OAT à 3,25 %, payables le 7 octobre 2024 (la France reçoit l’argent) et remboursable le 25 mai 2055 (la France rembourse l’argent avec des intérêts).

Le 7 octobre 2024, l’État français a donc rentré dans ses caisses 11 982 millions d’euros (12 milliards d’euros), qu’il ne commencera à rembourser que le 25 mai 2034.

Combien d’argent l’État français emprunte-il ?

Ce sont 285 milliards d’euros d’émissions qui ont été prévues par le budget 2024 (l’Agence France Trésor ne peut travailler que par rapport à ce qui a été décidé en amont par la loi budgétaire).

Pour le budget 2025, l’estimation est pour l’instant de 306,7 milliards d’euros à emprunter sur les marchés financiers. C’est un record.

Qui prête de l’argent à l’État français ?

Personne ne le sait en détail, car les achats sont effectués par des investisseurs professionnels n’agissant pas pour leur propre compte, mais pour le compte de particuliers ou d’entreprises (ou même un mélange des deux). Il peut s’agir de fonds de pensions, de fonds souverains, de banques, d’assurances, etc.

Ce que l’on sait par contre, c’est que (au 2e trimestre 2024), pratiquement 55 % de la dette française est détenue par des « non-résidents », c’est-à-dire des organismes ou individus étrangers (ou en tous cas domiciliés à l’étranger).

Pour le reste, la Banque de France considère que les titres sont détenus à 26 % par des particuliers français (via des investisseurs professionnels la plupart du temps), à 8,7 % par des établissements de crédit français, à 9,2 % par des compagnies d’assurance françaises et à 1,5 % par des organismes de placement collectif en valeurs mobilières.

Comment l’État français rembourse ses dettes ?

C’est très simple : à échéance des titres, l’État français rembourse conformément à ce qui a été prévu. Il faut pour cela que l’État, en l’occurrence le Trésor, dispose de la trésorerie nécessaire en temps voulu pour payer (il s’agit ni plus ni moins que de virements bancaires).

L’Agence France Trésor emprunte donc en grande partie pour… rembourser. Probablement aux mêmes personnes, d’ailleurs.

Sur les 306,7 milliards d’euros qu’elle devrait emprunter en 2025, il est prévu que l’Agence France Trésor en utilise 174,8 (plus de la moitié !) pour rembourser des titres arrivant à échéance.

Ce serait pratiquement 20 milliards de plus qu’en 2024.

Pourquoi est-il question ici de 2 600 milliards d’euros de dette, alors qu’on entend plutôt parler de 3 000 milliards d’euros ?

Nous n’avons parlé que de la dette de l’État français. Les 3 000 milliards d’euros consistent en la dette publique française, c’est-à-dire la dette de l’État français à laquelle on ajoute celle de la Sécurité sociale, des organismes divers d’administration centrale (Météo-France, l’IGN, le CNRS, les Musées nationaux, etc.), ainsi que celle des collectivités territoriales (départements, municipalités, etc.).

L’Agence France Trésor ne gère que la dette de l’État français, les autres organisent eux-mêmes leurs emprunts. Toutefois, la santé financière de la France est évaluée par rapport à sa dette publique, et non pas seulement la dette de l’État.

À quoi correspond le déficit public, censé être contenu à 3% pour répondre aux règles de l’Union européenne ?

Il s’agit du fait d’avoir plus de dépenses que de recettes. Le budget de l’État français n’étant pas équilibré, il est en déficit. Cela creuse la dette puisqu’il faut emprunter pour honorer ses dépenses, alors qu’au contraire un budget excédentaire permettrait de réduire la dette en remboursant plus qu’il n’est emprunté.

En 1992, le Traité de Maastricht a fixé des critères de discipline budgétaire pour les États, pour éviter des dérives qui feraient perdre de la valeur à l’euro, ou en tous cas abimerait la fiabilité de cette monnaie.

Il a été décidé qu’il ne fallait pas que le déficit public soit supérieur à 3% du PIB (une façon de calculer la richesse produite dans le pays chaque année).

Le projet de loi de finance 2024 prévoyait un déficit public de 4,4%, mais il est établi maintenant qu’il dépassera les 6% (les comptes seront fait l’année prochaine, par définition).

Cela signifie… soit que le budget présenté par le gouvernement était insincère (ils ont volontairement menti sur les dépenses et les recettes), soit qu’il n’a pas pu être maîtrisé, soit que le calcul du PIB a été surestimé. C’est en fait probablement un mélange des trois.

Le projet de loi 2025 prévoit pour l’instant un déficit de 5% du PIB, bien qu’il y ait des doutes sur la capacité du gouvernement à réaliser cela (c’est le Haut Conseil des finances publiques qui le dit).

La France est-elle en faillite ?

Il est difficile à la vue de ces chiffres de comprendre comment et pourquoi l’État français ne s’effondre pas.

Il faut savoir que le Traité de Maastricht prévoit également que la dette publique soit contenue, au plus à 60% du PIB.

Selon le projet de loi de finance 2025, la dette publique doit atteindre 115% du PIB. Cela signifie tout simplement que la France a plus de dettes que ce qu’elle ne produit comme richesse chaque année.  

Bien entendu, ces dettes sont lissées sur plusieurs années, et leurs remboursements sont bricolés par l’Agence France Trésor en organisant un roulement (on emprunte pour rembourser).

Toutefois, la véritable mesure de la santé financière d’un pays consiste en la notation par les trois principales agences de notation que sont Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch.

De manière générale, les investisseurs ne peuvent pas agir comme ils veulent, mais doivent se baser sur les notes de ces agences pour établir leurs placements (en fait, se couvrir par rapport aux risques).

Le 11 octobre 2024, l’agence Fitch a annoncé maintenir la note AA- (soit 17/20) à la France. Bien qu’elle y ajoute une une perspective négative (elle pourrait dévaluer cette note prochainement), cela reste une très bonne note permettant d’emprunter facilement et avec peu d’intérêts.

Voilà pourquoi les finances françaises ne s’effondrent pas.

De fait, l’État français n’est pas en faillite, car non seulement il honore toujours ses dettes lorsqu’elles arrivent à échéance, mais surtout il arrive bon an mal an à établir un budget et à fonctionner.

Pour le dire autrement, l’État français est extrêmement endetté, mais il arrive toujours à repousser la poussière sous le tapis.

Néanmoins, la situation est précaire et le risque est très grand d’un emballement négatif menant à l’effondrement. La crise de régime, avec un budget 2025 qui peine à être établi, participe directement de ce risque.

Avec sa dette abyssale, la France est un maillon faible des puissances occidentales, elle pourrait facilement devenir la première grande victime de la crise du capitalisme.

La France est tout sauf à l’abri d’un choc important, et d’ailleurs il suffit de regarder autour de nous : on voit bien que les gens ont une mentalité sociale-impérialiste, qu’ils aimeraient bien que la France reste un îlot de prospérité capitaliste.

Que ce soit le Rassemblement national ou La France Insoumise, et évidemment tant les socialistes que les partisans d’Emmanuel Macron, tous ont une hantise : la perte de vitesse du capitalisme français, la perte du rang de la France dans la distribution du profit dans le cadre de l’ordre mondial favorable à l’occident.

Du point de vue par contre du Socialisme, tout cet affaiblissement de la France est une bonne chose, cela montre que le capitalisme vacille, et à travers ce décrochage vont se lever des forces populaires en rupture.

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Cavaillon, message de la DZ Mafia…

La vague de narcobanditisme est irrépressible et deux exemples nouveaux montrent qu’on a encore passé un cran.

Il y a déjà la DZ Mafia, l’une des principales structures du narco-banditisme à Marseille, qui a produit une vidéo. Les criminels affirment qu’ils n’ont rien à voir avec le meurtre d’un chauffeur VTC par un jeune de 14 ans, à Marseille.

On est ici dans une mise en scène calquée, non pas sur le FLNC comme l’ont dit les médias, mais sur les cartels latino-américains. Car le discours des cartels est toujours le même : nous nous occupons de la population, nous ne sommes pas des assassins mais des hommes d’affaire, quand on ne nous dérange pas tout se passe bien, etc. Les organisations mafieuses italiennes sont pareilles, mais pratiquent la discrétion, alors que les cartels ont le culte de l’imagerie, surtout au Mexique où culturellement la tradition est de toute façon l’ajout ornemental. L’idéologie des cartels s’appuie sur la visibilité, sur la maîtrise ouverte. Ce n’est pas simplement du trafic dans l’arrière-cour des villes (comme historiquement à Paris et Lyon).

Les mafias savent qu’elles doivent agir dans l’ombre, les cartels insistent sur leur représentativité visuelle. Dans les mafias, les traditions ont le dessus. Dans les cartels, la force de frappe et sa démonstration sont ce qui compte. D’où le caractère extrêmement grave de la vidéo de la DZ Mafia, non pas en ce qu’elle est – elle témoigne d’un certain niveau d’amateurisme, l’ensemble est plus forcé qu’autre chose – mais en ce qu’elle annonce.

C’est la force de frappe qui commence à primer, à s’affirmer. C’est le rêve de Nietzsche, l’affirmation du surhomme qui se met en jeu quitte à périr. C’est l’idéologie des cartels, qui est d’ailleurs parallèle à l’idéologie fasciste historiquement, qui est elle aussi patriarcale-sacrificielle.

Une mise en scène du cártel de Jalisco Nueva Generación au Mexique

Voici des extraits des propos de la DZ Mafia, qui dénonce des « personnes malveillantes et mal intentionnées ».

« Maintenant, en ce qui concerne les faits, la DZ Mafia n’a strictement rien à voir, ni de près, ni de loin, dans tout ce qui s’est produit. Aujourd’hui, notre nom est devenu une marque utilisée par de nombreuses personnes malveillantes et mal intentionnées qui n’ont strictement rien à voir avec nous. »

« L’enfant de 14 ans ainsi que l’utilisation d’un VTC pour commettre un crime n’a rien à voir avec nos méthodes. Nous avons assez de moyens assez d’hommes et de véhicules pour agir si nous en étions obligés. »

Ce qui compte ici, c’est que la DZ mafia parle comme si c’était une structure reconnue, existante, consciente. Ce n’est pas simplement un clan ou un gang, monté sur le tas, et ce n’est pas une mafia avec une structure hyper-hiérarchisée, formalisée sur différentes traditions. Les cartels sont une expression du cannibalisme social, un retour en arrière historique.

Les mafias, si l’on veut, sont des restes de féodalité. Les cartels sont quant à eux des expressions d’un retour en arrière historique propre à un capitalisme décadent. C’est fondamentalement différent.

Alors, évidemment, DZ Mafia est une allusion à l’Algérie, DZ étant le code de ce pays (el-Djazaïr en arabe). Néanmoins, ce n’est pas ce qui joue. Les cartels, en effet, naissent sur une base patriarcale, avec une dimension familiale, clanique. Et à un moment ils connaissent un saut, en raison de la situation décadente du pays où il se trouve. Il y a alors un élargissement et ce n’est plus l’origine ethnique ou géographique qui compte.

En ce sens, la DZ mafia n’est pas loin de devenir un cartel, c’est la tendance interne qui la travaille. Et la situation de décadence du capitalisme, de désagrégation des liens sociaux dans le cadre de la crise commencée en 2020, accélère le processus.

C’est ce qui nous mène au second exemple, celui de Cavaillon. C’est un fait divers normalement, mais dans le contexte de la vidéo, son sens change totalement.

L’affaire est simple en apparence : quatre voitures, dont trois floquées de police (la 4e serait une voiture banalisée), ont été incendiées dans la nuit du mardi 8 au mercredi 9 octobre, devant le commissariat de Cavaillon, dans le Vaucluse. Il y a des habitations à côté et la menace du feu était générale.

Il est considéré que c’est une réaction à une opération menée au moyen d’une centaine de policiers et menant à une série d’arrestations et de confiscation de drogues, quelques jours auparavant, dans la cité du Dr-Ayme, à Cavaillon (Vaucluse), visée depuis deux semaines par la police qui cherche à démanteler le réseau local des trafiquants.

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a affirmé que :

« L’État ne se laissera pas intimider. »

Et effectivement, les trafiquants de Cavaillon ont surestimé leur force. Il en est de même pour la DZ Mafia. Cependant, que ce soit les uns ou les autres, cela ne changera rien à la tendance de fond qui est la structuration de cartels.

Les Français s’imaginent trop que ce qui leur pend au nez, c’est éventuellement une situation à l’américaine, avec des gangs dans chaque zone, mais sans unité, et en plus avec la difficulté de s’approvisionner en armes, puisqu’en France ce n’est pas un marché ouvert comme aux États-Unis.

Non, la tendance, ce sont les cartels, qui représentent une réactivation du passé depuis le présent : en l’absence de renversement du capitalisme, ce dernier s’effondre et permet à des formes primitives, résiduelles, de ressurgir. Ce qui attend la France, c’est ainsi bien plus un découpage géographique comme au Mexique, avec des batailles permanentes pour le contrôle de telle ou telle zone.

Carte des différentes zones où les cartels agissent en 2020, selon l’État mexicain

La nature patriarcale de tout cela est évidente, aussi cela rappelle encore plus la nécessité absolue pour les femmes de lutter pour le Socialisme.

Et cela souligne aussi qu’il ne faut céder en rien aux bobos de gauche en mode LGBT, pro-migrants et autres délires turbocapitalistes. Ils ne font pas le poids dans ce qu’ils transportent historiquement, alors qu’on va vers de terribles affrontements – contre la guerre de repartage du monde, contre les cartels ! Oui, c’est une armée rouge qu’il nous faut, une armée du peuple pour le peuple !

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L’horreur du type narcos à Marseille début octobre

Cinquante coups de couteaux et brûlé vif, un conducteur de VTC assassiné par un tueur à gages de… 14 ans : ce qui s’est passé à Marseille début octobre témoigne de l’escalade de la violence. Le nihilisme accompagne la décadence de la France. Les gens croient vivre dans une société post-industrielle et se noient dans la société de consommation, il n’y a plus aucune valeur, ni même de définition (ni homme, ni femme disent-ils), et l’art lui-même se dissout entièrement dans le vide de l’art contemporain. C’est l’effondrement et de là naissent les monstres.

Nous insistons lourdement sur cette question. Nous sommes le seul média à gauche à parler de la question du narco-trafic et à expliquer que c’est une menace fondamentale qui ne cesse de grandir. C’est que nous avons compris que la société française est en décadence, et nous voulons une nouvelle humanité. Tous les autres se complaisent dans une grande tolérance aux drogues, et même aux traffics. Si vous voulez que les choses changent, il faut suivre notre ligne et porter la rupture avec les valeurs décadentes. Il faut assumer le rouge du Socialisme, et ne pas faire dans la demi-mesure!

Car la France subit les assauts des cartels, les « faits divers » s’accumulent comme ces jeunes trouvés par la police à Grenoble armés d’une kalashnikov sur une trottinette. Il faut lire l’appel des magistrats mexicains de mai 2024, alertant sur la situation française. Quant aux événements de Marseille, voici comment la Provence décrit très précisément les faits.

« Les premières investigations menées par la DCOS (ex-PJ) marseillaises, ont déterminé que la victime de 15 ans avait été recrutée via les réseaux sociaux par un détenu de 23 ans depuis la prison de Luynes.

Ce dernier avait confié pour mission à l’adolescent, équipé d’une arme de poing, de se rendre dans la cité Félix-Pyat pour tirer dans la porte de l’appartement d’un co-détenu supposé appartenir au clan adverse, et la brûler.

Sa « mission d’intimidation » devait être rémunérée 2 000€. Mais il avait été surpris dans la cage d’escalier par un groupe de personnes, fouillé et désarmé.

Vers 2h du matin le 2 octobre, son corps avait été retrouvé dans la cité de Fonscolombes (3e), en flammes. L’autopsie a montré que la victime avait été lardée « d’une cinquantaine de coups de couteau« , avant d’être brûlée vive.

Le détenu de Luynes, considérant qu’on avait « tué un de ses jeunes, pour une question d’honneur », aurait alors recruté, toujours depuis sa cellule via les réseaux sociaux, un nouvel adolescent pour venger la mort du premier par un assassinat, cette fois, qui devait être rémunéré 50 000€.

Amenée en taxi du Vaucluse, cette nouvelle recrue d’origine nîmoise a été armée d’un pistolet 357 Magnum et a commandé un VTC via l’application Bolt, accompagnée d’un ami du même âge.

Nessim Ramdane, qui s’était lancé depuis quelques semaines dans cette activité de VTC pour nourrir sa famille, les a alors embarqués pour la course. En chemin, apercevant un homme qu’il pensait être sa cible, le jeune tueur à gages aurait exigé du chauffeur qu’il s’arrête, avant de lui tirer une balle à l’arrière du crâne devant son refus. »

Le jeune assassiné, âgé de 37 ans, était marié et père de trois enfants. Il avait trois emplois pour tenir le coup économiquement. Et il a été assassiné par un cannibale social. C’est précisément le concept que nous mettons en avant et nous appelons à faire de même : c’est de cannibalisme dont il s’agit.

La mort du conducteur, dénommé Nessim Ramdane, rappelle immanquablement celle de Lilian Dejean. Ce sont les innocents qui tombent, dans l’indifférence endurcie du côté du porteur du crime.

Un crime qui relève de toute une culture, de toute une couche sociale. Le lumpenproletariat est solidement installé, il forme la base du narco-trafic. Le jeune qui a tué Nessim Ramdane a des parents criminels, ils sont incarcérés pour trafic de stupéfiants ; lui-même était placé par les services sociaux depuis l’âge de neuf ans.

Voilà ce que produit le capitalisme en crise. Ce n’est plus seulement du conditionnement d’un milieu ambiant, du type cité, dont on parle, mais de tout un environnement. D’où d’ailleurs l’insistance de plus en plus grande sur la dimension « clanique » du narco-trafic. C’est un retour en arrière dans l’Histoire!

Voilà pourquoi il faut aller au Socialisme, voilà pourquoi il faut rompre avec ce monde pourrissant, qui sombre dans la crise générale et qui se précipite vers la troisième guerre mondiale !

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La civilisation capitaliste n’existe pas

agauche.org a une marque de fabrique incontournable dans le panorama proposé à gauche, ou ce qu’il en reste, en France. Au-delà des thématiques abordées et de la ligne rouge assumée, il y a un élément majeur qui dénote et rend la perspective réellement constructive : c’est la défense de la civilisation.

En creux de cette défense, il y a le fait d’assumer que la France est en plein effondrement, position que seul notre média met en avant et assume en pratique. Il n’y a qu’à voir la cinquantaine d’articles publiés sous cette étiquette depuis moins de 6 mois ! Personne en France n’assume une telle lecture des évènements, terrifié par les implications que cela recoupe.

Car l’effondrement ne concerne pas simplement la France, on l’aura bien compris, mais tout l’Occident, avec toutefois la France comme véritable maillon faible de la chaine. Or voilà, il y a parfois des simplifications qui sont faites, maladresse causée par le flux d’une actualité française qui ne cesse précisément d’être marquée par les spasmes de cet effondrement de civilisation.

Dans l’article publié le 28 septembre 2024 et intitulé Armés d’une kalashnikov sur une trottinette… il a été parlé de « civilisation capitaliste ». C’est une erreur. Voir la chose ainsi ne relève pas d’une analyse dialectique car le capitalisme n’est pas une civilisation, pas plus que le féodalisme ou l’esclavagisme. La civilisation donne à l’être humain des traits de comportement en lien avec ses propres manières de produire et de consommer mais sans y être reliés de manière absolue, seulement relative.

Qu’est-ce que la civilisation ? Pour simplifier à grands traits, c’est un processus au long cours de l’Humanité pour stabiliser, pacifier, puis raffiner ses relations sociales. Dans ce parcours, l’Humanité a établi des manières de produire et de consommer qui ont pris les traits de l’esclavage, du féodalisme, puis du capitalisme mais dans le creux de ces conjonctures productives, il y a une sédimentation de normes et de règles de vie commune qui deviennent des acquis de civilisation, c’est-à-dire détachés de tel ou tel mode de production.

En fait chaque mode de production survient comme défense et prolongement de la civilisation, qui est sinon menacée dans son entièreté. C’est pourquoi il fut rappelé dans l’article la révolution est toujours, au fond, un sursaut de civilisation que :

La révolution n’est pas simplement le processus de transformation d’une classe exploitée et dominée en une classe dominante, c’est aussi et surtout le passage d’une classe dirigée à une classe dirigeante. Et pour diriger, il faut orienter, fournir un axe, une perspective. Cela ne peut que relever de la civilisation en tant que condensé du meilleur de l’Humanité dans les mœurs, dans les manières de vivre.

Prenons l’exemple des relations sentimentales, de l’union amoureuse. La nature d’une telle relation exprime le niveau de civilisation qui peut être acquis par l’Humanité au cours de son histoire.

Ainsi, pendant la période esclavagiste, il y avait une avancée par rapport à la période communautaire antérieure en ce que le rapport limité à la tribu avait été proscrit, dépassé. Et en même temps, cela était inférieur, avec sa misogynie assumée, à ce qu’allait être l' »amour courtois » du seigneur féodal, lui-même étant régressif par rapport à l’union libre proposée par la pointe avancée de la bourgeoisie au XVIIIe siècle.

Si l’on regarde en creux, la civilisation apparait bien comme le processus par lequel l’être humain parvient à contrôler et réprimer certains aspects bestiaux, spontanéistes pour mieux les envelopper dans une forme raffinée.

On ne mange par-exemple plus avec les doigts, mais avec des couverts, on ne s’exprime plus avec un verbiage lié directement au travail pratique de la terre mais avec des langues donnant caractère national, etc. De la même manière que la relation amoureuse a gagné en sincérité et en respect mutuel, faisant du caractère sexuel bestial un aspect non-civilisé.

On voit d’ailleurs ici combien le drame de Mazan relève d’une chute de civilisation, avec des individus incapables de se comporter de manière civilisée et ayant basculé dans des formes barbares, spontanéistes, à mille lieux du développement acquis par l’Humanité. En fait, cela n’est pas si éloigné que cela car, et c’est là tout l’enjeu de la révolution, le retour à des formes barbares est conditionné par le mode de production capitaliste en crise faisant régresser les esprits à tous les niveaux. Ce sont des gens relevant du processus de décivilisation en cours, comme cela avait définit ici :

En creux de la décivilisation, il y a à l’absence de conscience d’autrui ou pire la conscience qu’autrui est un obstacle à enjamber, et le refus de soumettre son individualité à des codes et des règles collectives permettant des rapports sociaux pacifiés et raffinés.

Le modèle de l’union libre proposé par la bourgeoisie ascendante, permettant d’élever le niveau de civilisation dans les relations amoureuses avec plus de respect mutuel par rapport au féodalisme, s’est transformé en son contraire : la société de consommation en roue libre donne libre cours en fait à une sexualité pulsionnelle « encadrée » par une industrie pornographique.

Pour en revenir au début du propos, il y a en réalité deux autres courants qui reconnaissent la chute de civilisation. D’abord celui du nationalisme identitaire, faisant du « grand remplacement » l’expression même de la perte de civilisation. Evidemment, il n’y a ici aucune remise en question du capitalisme et de son rôle fondamental dans le maintien du semi-féodalisme au niveau mondial. Puis, il y a les post-autonomes « anti-tech ». La différence est qu’en plus de confondre capitalisme et civilisation, ils font de la technologie et de la science des éléments naturels de ce même capitalisme, donc de la civilisation. Et forcément, en toute logique, la proposition ne peut être que le retour à la communauté primitive.

La différence sur agauche.org est qu’il est donc reconnu la chute de la civilisation du fait de son oxydation par un capitalisme entré en crise générale depuis la pandémie de Covid-19. Toutes les normes communes, les valeurs de stabilité et de pacification, les mœurs et les goûts raffinés, civilisés, s’érodent sous le poids tout à la fois de la marchandisation généralisée et de la tendance à l’impérialisme, banalisant la violence et la guerre comme résolution de tous les problèmes.

C’est bien pourquoi Rosa Luxemburg avait dit en 1915, Socialisme ou barbarie ! C’est le Socialisme pour sauvegarder et prolonger la Civilisation ou bien la rechute dans la barbarie du fait d’un capitalisme moisi. Défendre la civilisation face à la crise du capitalisme, voilà le mot d’ordre, voilà la perspective à assumer face à l’Histoire !

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Mazan : minable « feuille de route » publiée dans Libération

Avec la publication d’une « feuille de route » signée par 200 hommes, le journal Libération prouve encore une fois qu’il est un journal de bobos totalement haïssables.

Alors que l’on a directement comme sujet visé l’horreur des viols de Mazan, des hommes n’ont rien trouvé de mieux que de publier un guide « contre la domination masculine ». On croit rêver, mais non, telle est la réalité en 2024 où à l’horreur des faits, quelques hommes se pensant avoir « du poids » se la jouent « pédagogues ».

Dire «tous les hommes», c’est parler de violences systémiques perpétrées par tous les hommes, parce que tous les hommes, sans exception, bénéficient d’un système qui domine les femmes. Et puisque nous sommes tous le problème, nous pouvons tous faire partie de la solution.

Ainsi pour le lectorat parisien bobo, le patriarcat résulte de la mauvaise volonté des hommes, pas d’un parcours historique de l’Humanité qui doit maintenant se transformer de fond en comble. Comme si les femmes n’avaient plus rien à faire, comme si tout avait déjà été fait !

Le problème c’est la société bourgeoise qui enfante des monstres, les cautionne, les encourage, voilà la réalité ! Un violeur est une personne qui n’a tout simplement plus d’empathie avec autrui et se laisse occuper par son seul instinct égoïste et bestial, sans égard à aucune règle de civilisation.

Et malheureusement, la société bourgeoise finissante, pourrissante, a fait du manque d’empathie la clef de voute de son « fonctionnement ». Elle pétrit chaque jour les esprits dans le sens du viol en faisant de la morale, de l’empathie et de la civilisation des considérations ringardes face à l’unique horizon du marché où il faut « jouir sans entraves ».

Si tel n’était pas le cas, cela fait longtemps que les personnes âgées ne seraient pas abandonnées, que les handicapés ne seraient pas laissés de côté, que les animaux cesseraient d’être liquidés en masse, que le travail serait autre chose qu’un lieu d’angoisse et de souffrance, que des hectares de zones humides ne seraient pas converties sans états d’âme en centre commerciaux….

L’horreur des faits relatés dans l’affaire Mazan appelle à une seule chose : une grande révolte armée des femmes du peuple pour détruire les racines de toute l’oppression millénaire qu’elles subissent sur fond de décadence d’une société à bout de souffle.

Comment sera vu un tel procès dans 100, 200 ans si ce n’est comme l’expression d’une société malade, dégénérée, ayant perdue la face d’elle-même ? Ne percevons-nous pas le droit de cuissage et le mariage arrangé des temps anciens comme l’expression d’une vie féodale bornée qu’il fallait bousculer ?

Mazan doit être compris comme la nécessité de la révolution dans son ensemble, pour mettre au poste de commandes et défendre violemment l’empathie envers autrui et envers la vie, toute la vie ! Et non, ce ne sont pas aux hommes d’en prendre la direction, non pas parce qu’ils sont mauvais, mais parce que le patriarcat les a anesthésié nerveusement. Seule la révolte armée des femmes du peuple contre la bourgeoisie contient la transformation positive des hommes amenés à s’émanciper de leur aliénation.

Libération a peur de tout cela et pour mieux contre-carrer une telle lutte de classe, ce journal joue l’apaisement en laissant croire de manière mielleuse que l’éducation est l’alpha et l’oméga de la résolution des problèmes. Une éducation qui ne passe pas par l’école mais par les individus eux-mêmes, qui devraient s’auto-éduquer, se « déconstruire », etc. Bref, femmes soyez tranquilles, les hommes vont faire leur diagnostic et mieux se tenir et, avec de la chance, vous pourrez vous insérer tranquillement dans la société actuelle.

Cela en serait anecdotique si ce n’était pas pris au sérieux par toute une frange du féminisme liée au monde universitaire faisant régner son hégémonie sur la question. Car de ce discours se nourrit en miroir le féminisme séparatiste, qui assume la misandrie pour mieux rejeter la « déconstruction » des hommes, impossible à ses yeux.

Les femmes n’ont pas besoin d’avoir des hommes déconstruits, pas plus qu’elles ne doivent se séparer de manière absolue des hommes. Elles ont besoin de se prendre en main en devenant de véritables protagonistes de la destruction d’un capitalisme qui n’a pas aboli le patriarcat mais l’a renouvelé de manière insidieuse.


La tribune en question pour archive :

Procès des viols de Mazan : plus de 200 hommes signent une feuille de route contre la domination masculine

A tous les hommes pour qui le procès Pelicot est un point de bascule, l’essayiste Morgan N. Lucas propose dix points pour en finir avec les boys clubs. Plus de 200 personnalités masculines s’engagent dont Gaël Faye, Guillaume Meurice, Waly Dia, Eddy de Pretto…

Beaucoup disent que le procès des 51 violeurs est en réalité le procès de la masculinité. Beaucoup s’en offusquent, trouvant de bon ton de s’indigner parce qu’ils sont mis dans le même panier plutôt que de s’insurger face aux atrocités orchestrées par Dominique Pelicot et adoubées par tant d’autres hommes. Aujourd’hui pourtant, la question se pose : sept ans après le début de #MeToo, où en sommes-nous ? Qu’avons-nous appris ? Comment nous sommes-nous positionnés ? Où sommes-nous lorsque nos potes, nos collègues, nos frères ont des comportements ou des propos sexistes ? Où sommes-nous lorsque les femmes sont agressées ? Sans doute occupés à questionner la crédibilité de la victime, tout en affirmant que «pas tous les hommes», encore moins nous.

Pourtant, l’affaire Pelicot nous l’a prouvé, la violence masculine n’est pas une affaire de monstres, c’est une affaire d’hommes, de monsieur Tout-le-Monde.

Dire «tous les hommes», c’est parler de violences systémiques perpétrées par tous les hommes, parce que tous les hommes, sans exception, bénéficient d’un système qui domine les femmes. Et puisque nous sommes tous le problème, nous pouvons tous faire partie de la solution.

Mais alors par quoi commence-t-on lorsqu’on se rend compte que le patriarcat s’essouffle, que le vieux monde se meurt ?

Avant toute chose, on arrête de se croire indispensables. On comprend que les femmes n’ont pas besoin de nous et encore moins en ce qui concerne la libération féministe. Elles ont surtout besoin qu’on cesse de leur mettre des bâtons dans les roues. Comprenez que nos gros ego les empêchent d’avancer, que les «not all men» ne servent qu’à vous rassurer vous, pas elles. Il ne suffit pas de dire «moi je ne suis pas comme tous les hommes», ici les mots n’ont aucune valeur face à l’ampleur des violences. Aucune tant qu’ils ne sont pas suivis d’actions concrètes et quotidiennes.

Alors à ceux pour qui le procès Pelicot est le point de bascule. A ceux qui refusent de continuer à participer à un système qui, pour exister, a besoin de dominer la moitié de la population. Il est un peu tard mais il est encore temps. Toutefois, ne pensez pas que la mission consiste à jouer les héros, ne les libérez pas, cela fait des siècles qu’elles s’en chargent.

Il y a quelques mois, dans une interview, un acteur disait être prêt à mettre la main à la pâte mais demandait une feuille de route.

La voici, donnée par un homme aux autres hommes parce qu’il va falloir arrêter de demander aux femmes de nous mâcher le travail.

  1. Arrêtons de considérer que le corps des femmes est un corps à disposition. Assurons-nous toujours du consentement de nos partenaires, cessons de le considérer comme une entrave mais plutôt comme le fondement nécessaire à toutes nos relations.
  2. Prenons en charge nos émotions, arrêtons de nous regarder le nombril, d’inverser la charge victimaire, acceptons de nous remettre en question.
  3. Désapprenons ce que l’on nous a enseigné, raconté de la masculinité, arrêtons de penser qu’il existe une nature masculine qui justifierait nos comportements. Il n’y a pas de nature dominante mais bien une volonté de dominer.
  4. Examinons nos très nombreux privilèges pour les mettre au service du bien commun puis, à long terme, acceptons de les perdre complètement. Pour rappel, l’objectif final étant d’en finir avec cette organisation genrée qui induit «une division hiérarchique de l’humanité en deux moitiés inégales».
  5. Eduquons-nous tout seul en continu et en profondeur, et arrêtons de penser que parce qu’on a lu un livre féministe, nous pouvons désormais mansplainer aux femmes les tenants et les aboutissants de leur lutte.
  6. Apprenons à prendre au sérieux la parole féministe et pas uniquement lorsqu’elle sort de la bouche d’un homme. Nous ne faisons que répéter ce que les féministes disent depuis des siècles. Il serait alors de bon ton de commencer à croire directement celles qui sont à l’origine de ces théories sans attendre que la gueule du messager, parce qu’elle nous ressemble, nous revienne davantage.
  7. Cessons de perpétuer les boys club, de protéger nos homologues masculins. Soyons solidaires avec les victimes, pas les agresseurs.
  8. Comprenons que si aucune femme dans notre entourage ne se confie à nous sur les violences qu’elle a subies, cela ne sous-entend pas que ça n’existe pas. Par exemple, ce n’est pas parce que vous n’avez pas d’obus dans votre salon, que la guerre n’a pas lieu. La violence masculine est une réalité systémique. Il y a urgence à nous décentrer de nos propres expériences pour se forger une vision du monde plus ajustée. Il y a aussi urgence à nous montrer suffisamment dignes de confiance pour qu’elles puissent enfin nous raconter leurs réalités sans craindre nos réactions.
  9. Ecoutons vraiment les femmes lorsqu’elles nous font part de leurs besoins et de leurs limites. Il est probable que si nous cessions deux secondes d’être en posture défensive, nous serions sans doute surpris par ce que l’on peut apprendre quand nous ne sommes pas occupés à nous justifier. N’acceptons pas uniquement de les écouter lorsque leur ton est plaisant. Elles sont tristes et en colère à raison, laissons-les nous l’exprimer.
  10. N’attendons pas qu’une femme nous dise quoi faire pour nous mettre au travail. On a deux yeux pour voir et analyser notre environnement, on peut donc savoir ce qu’il est nécessaire de faire. Parce que c’est aussi une charge mentale de devoir nous dire les choses.

Et enfin : faisons tout ceci en silence, sans le crier sur tous les toits, sans attendre des applaudissements ou des félicitations.

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Le non-discours de politique générale de Michel Barnier

Le Premier ministre Michel Barnier était attendu le premier octobre 2024 pour un discours de politique générale à l’Assemblée nationale, un moment clef politiquement devant fixer le cap pour le pays. Pourtant, il n’a rien dit, rien assumé, rien annoncé, car il ne le peut pas.

Cependant, personne ne semble le remarquer. À lire les commentaires, on voit qu’il y a ceux qui le critiquent, ceux qui le honnissent, ceux qui sont sceptiques, ceux qui l’applaudissent, ceux qui louent sa sagesse. Mais personne ne souligne le vide abyssal de sa prise de parole.

C’est pourtant flagrant. En France, le gouvernement est censé mettre au point des lois qu’il fait voter par le Parlement, pour ensuite les faire exécuter par les administrations. Il y a également des décrets, mais bien sûr dans un cadre législatif précis.

On a rien de tout cela dans son discours. Seulement est-il fait semblant, en bombant le torse, ici sur le déficit budgétaire, là sur l’immigration, puis sur les retraites, l’assurance chômage, la mise à contribution des « plus fortunés », le logement, le suicide assisté, le scrutin à la proportionnelle, la Nouvelle-Calédonie.

La seule chose concrète qui a été dite, c’est la revalorisation du salaire minimum de 2 % dès le 1er novembre (alors que cela était attendu pour le 1er janvier), qui se fait par décret (sans vote des parlementaires, donc).

Pour le reste, ce n’est que du vague, des affirmations gratuites, des grandes lignes tracées dans le vent. C’est tout à fait typique d’une situation de crise, marquée par l’immobilisme, l’impossibilité de gouverner à moins de tout renverser. Et comme le gouvernement n’a aucune majorité au Parlement, il ne renversera rien du tout et la France va continuer de s’enfoncer dans la crise de régime.

En fait, la France est tellement enferrée dans la crise que personne n’est capable de quoi que ce soit, ni n’ose faire le premier pas qui ferait ensuite tout vaciller.

Une chose typique : Michel Barnier ne peut pas dire qu’il est « conscient de la gravité et de l’importance de ce moment » à propos du budget 2025, et en même temps n’avoir toujours rien fait, alors que la loi de programmation budgétaire aurait dû être présentée justement ce mardi 1er octobre…

Tel un élève n’ayant pas appris sa leçon, s’imagine-t-il s’en sortir en repoussant l’échéance à après la récréation ? Mais la magie n’opérera pas en quelques instants ! Pourtant, tout le monde prétend croire en l’élève Barnier, car personne n’assume la lourde sentence qui s’annonce.

La France est à l’agonie, mais elle continue de faire semblant, jusqu’au moment de l’impact, qui est imminent.

Il n’y a qu’à voir les marché financiers, où là les choses sont tout à fait concrètes. Fin septembre 2024, un basculement majeur s’est produit : la France est passée derrière l’Espagne en ce qui concerne les obligations d’État sur 10 ans. Le taux auquel un État comme la France emprunte de l’argent pour 10 ans est très révélateur de sa situation. C’est le type d’emprunt le plus courant, qui reflètent directement la confiance qui est placé en un pays, et donc en sa puissance.

Cela ne dit pas tout, mais en tous cas en grande partie, en tendance de manière très lourde, il est significatif de constater que la France « pèse » dorénavant moins que l’Espagne. La grande faiblesse de la France, outre sa moindre capacité productive, est bien sûr la lourdeur de son endettement qui abîme directement la confiance des créanciers.

On ne rappellera jamais assez comment, il y a à peine quelques années, d’aucuns (notamment des gens s’imaginant de gauche) prétendaient que tout ça n’est que du vent et que la France est une puissance intouchable, empruntant de l’argent à taux zéro, etc. Et bien, le vendredi 27 septembre 2024, la France empruntait à 10 ans contre un taux de 2,97 %, pratiquement 3 % ! Soit plus que l’Espagne, à 2,95 %.

La charge de la dette, qui évolue directement en fonction de ces taux, atteint maintenant le niveau du budget consacré à l’éducation (plus de 50 milliards d’euros par an), alors que la dette elle-même ne fait que s’envoler (plus de 3 000 milliards d’euros).

Ce n’est, bien entendu, que le début. Michel Barnier peut bien rappeler dans son discours qu’en 2024, le déficit public devrait (il va !) dépasser 6% de la richesse nationale et que c’est intenable. Il peut bien s’engager à ramener ce déficit à 5% en 2025, puis à atteindre 3% pour 2029… En pratique il n’y a rien, il ne fait rien et ne fera rien.

Aussi, le nouveau psychodrame national, avec un pays semblant découvrir en 2024 que l’immigration est une catastrophe chaotique, est exactement du même acabit. Il y a cette fois l’élève Bruno Retailleau, qui est au premier rang et vient brasser de l’air avec des grosses phrases pour marquer l’audience, mais qui en pratique ne fera rien, car il ne le pourra pas, ni ne le voudra, car il est avant tout un libéral et que l’immigration depuis le tiers-monde pour servir le capitalisme occidental fait partie de son idéologie.

Tel est le panorama d’une France à l’agonie. L’heure n’est pas aux petites combinaisons politiques de gauche pour la sauvegarde de quelques miettes acquises en vérité au bénéfice de la société de consommation. Tout cela n’est plus, la fête est finie. L’enjeu est bien plus grand, bien plus beau : c’est changer le monde qu’il faut !

Toutefois, le prix à payer sera cher, car il y a beaucoup trop de retard dans les consciences, beaucoup trop de faiblesses culturelles et politiques, pour ne pas dire idéologiques. Les masses françaises ne sont probablement pas dupes du gouvernement de Michel Barnier et de son discours de politiques générales, et regardent tout cela de très loin.

Mais elles ont tort, elle ferait bien de s’y intéresser, car bientôt ce sont elles qui devront faire l’Histoire. Pour le meilleur, ou pour le pire… et en raison de la fainéantise historique, il faudra le pire pour arriver au meilleur.

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Armés d’une kalashnikov sur une trottinette…

Les Français ont cru au capitalisme. Même s’ils ne l’aiment pas, ils l’ont accepté et se sont dit qu’après tout, il y avait toujours à y gagner. Ils ont donc perdu tout esprit critique, au fur et à mesure. Ils sont devenus propriétaires ou veulent le devenir – ce qui veut dire qu’une grande partie des Français disposent d’un capital accumulé, d’un capital potentiel. Les héritages circulent et, qu’on le veuille ou non, il y a une masse d’argent, une surproduction de capital.

Seulement voilà, la civilisation capitaliste s’effondre et en France, c’est particulièrement visible. Les Français des années 2004 seraient horrifiés de voir la France de 2024, ils n’y croiraient même pas. Rien que la fin septembre 2024 égrène ses faits divers sordides, ces faits divers qui n’en sont pas : viol et meurtre d’une jeune étudiante dans le Bois de Boulogne par un sans-papier déjà violeur, procès ignoble de Mazan avec le rôle marquant de la soumission chimique, impacts de plombs sur les vitres du collège Mallarmé à Marseille, arrestation à Grenoble de deux jeunes armés d’une kalashnikov sur une trottinette…

Et que dire d’Échirolles, en banlieue de Grenoble, justement ? Les habitants de l’immeuble « Le Carrare », qui a 80 appartements, ont eu ordre de la mairie de quitter leur logement sous 72 heures. La raison ? Un « danger de mort permanent », car le narcotrafic a pris le contrôle de l’immeuble, avec tellement de dégradations que les risques d’incendie sont patents.

Qu’est-ce que tout cela ? C’est la faillite. Une faillite qui ira en s’empirant, comme la règle le fait. Une fois en effet que les vannes sont ouvertes, impossible de freiner le processus. En fait, si, c’est possible, par la violence d’un État socialiste, l’envoi massif des éléments anti-sociaux en camps de travail – et la haute bourgeoisie fait partie des éléments anti-sociaux, au même titre que les narco-trafiquants. Il y a un grand ménage à faire.

Le souci est que plus les choses empirent, moins il y a le courage d’affronter les problèmes. On l’a vu en Italie du Sud, on l’a vu au Mexique. Qui serait assez fou pour aller se confronter à des gangs ? Seule une organisation peut le faire, une organisation plus puissante que les mafias. On parle ici d’un État. D’un État nouveau, socialiste, prenant le peuple comme levier, une armée populaire qui dialectiquement utilise cet État comme levier.

Ce n’est en effet pas l’État bourgeois qui lui va faire face à la situation. Il faudrait l’armée pour cela. Mais quelle armée ? Elle n’a pas les moyens de faire face à ça, ce n’est pas dans sa nature, et de toutes façons elle est intégrée à l’Otan et son objectif numéro 1, c’est la guerre contre la Russie.

On est donc face à un grand défi, ou plus exactement les masses font face à un grand défi. Soit elles acceptent jusqu’au bout une société à l’américaine, avec des gangs, des mafias qui frappent, avec une haute bourgeoisie qui fait ce qu’elle veut… Et encore, c’est le meilleur des scénarios, car dans cette perspective, il y a pire, comme le Mexique ou le Venezuela, avec une violence endémique, qui suinte de partout (et de fait c’est la réalité du tiers-monde).

Soit les masses refusent cet effondrement civilisationnel, et alors elles se mettent en mouvement, en étant prêt au sacrifice pour la mise en place d’un nouvel État, d’une démocratie populaire. Cela veut dire, concrètement, être pour verser son sang pour la Cause, au lieu d’accompagner passivement le capitalisme, en éventuellement votant pour l’extrême-Droite de Marine Le Pen et Jordan Bardella pour se « rebeller » à peu de frais.

Ce défi, les masses aimeraient l’éviter, cela devient pourtant de moins en moins possible et l’absence de gouvernement réel rend visible les choses. La crise rend les choses visibles, voilà ce qui se passe. Et ce n’est que le début : toute la société française, pourrissante, se démasque. Elle a fait son temps.

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Mazan, Bois de Boulogne, la décadence partout en France

La France est prise de nausée. Alors que se tient le procès de Mazan, voilà qu’une jeune femme a été violée et assassinée dans le Bois de Boulogne, par un violeur sans papiers n’ayant fait que quelques années de prison pour son premier crime, avant d’être relâché dans la nature.

Et chaque Français sait que cela ne relève pas du hasard. Le non-droit triomphe dans le capitalisme français où le seul droit qui prime, c’est l’argent. Même plus symboliquement l’entrepreneuriat, et même la propriété a perdu en image par rapport au culte cannibale de la monnaie.

Cela ne tient donc pas seulement au Bois de Boulogne, un endroit qui, dès la nuit tombée, devient un lieu immensément sordide. Et cela, depuis plus de cinquante ans!

Maintenant, voyons notre problème à nous, notre grand problème. La décadence est partout, et donc également dans les masses, dans la classe prolétaire. Il y a quelque chose qui cloche dans la classe…

C’est une chose que ne peuvent pas et ne veulent pas comprendre les pseudos féministes bobo qui se sont construit un petit havre de paix dans leur milieu social des centres-villes. Mais nous, qui voulons la révolution, nous devons y accorder une attention fondamentale.

Ce qu’il s’agit de voir, c’est l’horreur de la vie quotidienne produisant de tels monstres tels que ceux de Mazan. Comment se fait-il que sur les 50 accusés de viol, il n’y ait que des ouvriers et des artisans, d’une moyenne d’âge de 47 ans, bien intégrés socialement ?

C’est là que notre critique révolutionnaire de la société intervient. Nous disons que la raison précise de leur position criminelle est qu’ils se sont tellement bien « intégrés dans la société » qu’ils se sont justement vidés de toute leur dignité.

Ces travailleurs sont le reflet d’un prolétariat qui baigne dans sa propre crasse ; qui est dans une telle résignation et un tel repli sur soi qu’il se sont laissés contaminer par la décadence des mœurs. Une décadence issue d’une société de consommation qui a banalisé et généralisé les comportements pornographiques et dégueulasses.

Un prolétariat réellement existant, par ses propres canaux et avec sa propre identité alternative, révolutionnaire ne pourrait tolérer de tels agissements. Toujours le style de vie déplorable des puissants a été rejeté en bloc, vu comme l’expression de figures parasitaires tournant en rond sur eux-mêmes, jetant leurs ennui dans des pratiques sexuelles déviantes.

Le problème en France, c’est que tout est atomisé par le style de vie solitaire du petit-bourgeois prisonnier d’une société de consommation relativisant tout, vidant la morale de tout, s’attaquant à tout ce qui a trait à de la sensibilité.

Les travailleurs sont usés, vidés psychiquement et à un moment donné de leur existence, cela craque d’une manière ou d’une autre. La monstruosité de Mazan est une issue terrible, monstrueuse d’un tel craquage nerveux général. Quant au crime du Bois de Boulogne, il reflète la situation sociale horrible des migrants livrés à eux-mêmes, venant de pays semi-féodal aux valeurs patriarcales très prononcées, fascinés par le capitalisme et en pratique s’alignant sur le cannibalisme social.

Que peut-on pour les migrants? Pas grand chose : si on peut comprendre individuellement tel ou tel parcours, fondamentalement ils sont de droite, leur idéal est le rêve américain.

Mais la classe des travailleurs, elle, n’a pas ce rêve américain dans sa nature. Et c’est bien de la puissance prolétarienne dont la société a besoin pour éradiquer toute cette décadence issue d’un capitalisme qui génère des relations sociales pourrissant sur pied.

L’Humanité n’est ici plus que l’ombre d’elle-même, incapable d’assumer sa véritable nature d’animal social sensible. Le besoin du socialisme, des valeurs communisme comme résolution de ce problème est une évidence historique.

Et le besoin de communisme ne peut qu’être d’autant plus fort pour la moitié de la classe, les femmes prolétaires, celles qui comprennent que cela relève d’un problème d’ensemble et non pas seulement du rapport à des hommes « mauvais ».

Le capitalisme en crise emporte tout le monde avec lui dans son pourrissement. Avec le drapeau rouge, il faut y faire face. Seule la révolution compte. L’alternative est Socialisme ou retombée dans la barbarie, et les femmes doivent être justement à l’avant-garde de la lutte, car elles sont une des cibles principales du cannibalisme moderne!

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Procès de Mazan: les femmes doivent assumer la violence

Toute personne équilibrée et avec des principes ne peut que tomber des nues en suivant le procès des viols de Mazan tant les divers protagonistes se révèlent sans âme. On parle des accusés bien sûr, mais aussi des interventions de leurs avocats à la barre et sur les réseaux sociaux.

A la barre, rien de nouveau, tout est tout à fait typique des procès pour viol et agression sexuelle : leur rôle consiste à démontrer la culpabilité de la victime pour prouver une prétendue relation bilatérale. C’est ce que subissent 100% des victimes allant jusqu’au procès de leur agresseur, très rarement en cour d’assises d’ailleurs, alors qu’on parle ici d’un crime.

On a alors un avocat qui dit que : « il y a viol et viol » et qu’il faudrait démontrer la volonté de violer pour qualifier un viol. Alors qu’il s’agit d’hommes qui veulent des rapports sexuels et ne se préoccupent de rien d’autre. C’est de l’opportunisme de la sexualité où le violeur est un entrepreneur de sa réussite, en mettant en œuvre d’ailleurs tout un tas de tactiques machiavéliques, et chaque « manière » de violer est justifiée et renforcée dans la société par des idées reçues ignobles.

Certaines idées reçues se ressentent quand des avocats de la défense demandent à Gisèle Pelicot si elle n’aurait pas par hasard des penchants exhibitionnistes. Vraiment tout est permis.

Ce genre de procès, et ce genre de tirades sont en fait d’une affligeante banalité dans la justice bourgeoise. Et cela perdurera tant qu’on fera cohabiter la possibilité du libertinage du « mon corps, mon choix » à toutes les sauces et la lutte contre le viol.

Cette vision de la libération féminine bourgeoise proposant aux femmes de consommer la sexualité comme des hommes ne les protège nullement. Et loin de ramener de la dignité continue de les avilir. Cette libération, qui a transformé une partie de la coercition des femmes en un « libre-arbitre » dénaturé par le poids des traumatismes, ne fait qu’entretenir une vision rétrograde de la sexualité féminine. Tout cela n’a, en effet, jamais permis de se libérer de l’idée de la femme sauvage, pécheresse ayant besoin d’être dominée, et par conséquent à disposition des pulsions masculines.

Affiche soviétique du début des années 1950 : le feu sacré de l’amour d’une mère inspire les travailleurs à lutter pour un avenir lumineux

Les féministes bourgeoises, elles, diront de manière idéaliste que c’est parce qu’il manque des mots dans la définition du viol qu’on en est encore là. Les mots dans la loi changeraient les mentalités?

Que dire alors, du fait que malgré l’indépendance juridique des femmes depuis les années 1970, une large partie des accusés avait intégré que l’aval du mari tenait lieu de consentement?

Quelques mots dans une définition juridique n’ont pas beaucoup de poids face à une oppression millénaire, pluri-millénaire même, puisque le renversement du matriarcat date d’il y a plusieurs milliers d’années.

C’est que surtout les lois reflètent les normes morales d’une époque. Le changement depuis « MeToo », c’est peut-être que les femmes se sont davantage parlé entre elles, et qu’elles se sont rendues compte que 99% de femmes de leur entourage avait vécu une agression sexuelle et qu’on ne parlait pas seulement de coups du sort, de la malchance de tomber sur un détraqué.

C’est d’ailleurs probablement pour une part de fascination morbide pour les faits-divers de désaxés mentaux que l’opinion publique s’est initialement intéressée au procès. Mais plus on découvre les profils des accusés et plus certains avocats se donnent en spectacle, plus il devient clair pour chacun qu’on à affaire à un problème profond.

Un problème aussi massif montre qu’en fait ces lois bourgeoises sanctionnant le viol apparaissaient comme une faible garantie à une moitié de la population qui avait peur qu’un inconnu surgisse dans une rue sombre et commette un viol avec violence.

Mais comme en réalité le problème vient de partout, c’est la moralité de notre époque sur le rapport à la sexualité, aux sentiments qui doit être remis en cause. Et pour une vrai nouvelle moralité, il faut bousculer les choses et que les femmes en soient la force motrice.

Nous affirmons ici que rien ne changera tant qu’il n’y aura pas d’organisations féminines structurées à vocation de masse, tournées vers l’idéal socialiste et qui, au lieu de vouloir réformer le droit bourgeois, le fera tomber par tous les moyens nécessaires!

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Mazan : une société tordue produit des comportements tordus

L’affaire des viols de Mazan en dit long sur l’état de la société. Une société où des individus vidés de toute sensibilité, repliés sur leur petit égo expulsent leur déchéance existentielle dans une sexualité barbare tournée contre la femme.

Car le fond de cette affaire c’est bien l’absence de toute sensibilité de personnes transformées en assassins de la dignité humaine, en particulier celle de la femme. Une absence de sensibilité qui ne tombe pas du ciel mais vient directement d’une société pourrie qui génère des esprits lugubres, patriarcaux…

Car de deux choses l’une, ou bien l’on considère à la façon bourgeoise, certes démocratique, que les hommes sont mal éduqués et qu’ils doivent respecter la femme, ou bien l’on considère que tout cela relève de quelque chose qui cloche de manière plus globale dans la relation entre la femme et l’homme, dans les relations sexuelles et donc dans la société en général.

Car qu’un tel monstre comme Dominique Pelicot puisse exister interroge sur la société et non pas simplement sur sa « psychologie ». Et visiblement ce monstre est sorti lui-même d’expériences monstrueuses, traumatiques, laissant se reproduire ces pratiques dans sa vie quotidienne repliée sur elle-même, faisant appel à d’autres monstres recrutés sur un site lui-même décadent.

Ce qui semble évident lorsqu’on veut la Révolution c’est que la société actuelle a vidé les personnalités de toute sensibilité.

Les propos du maire de Mazan ayant affirmé sur la chaine anglaise BBC que « ça aurait pu être plus grave » car « il n’y a pas eu mort d’homme » sont explicites. Si la sensibilité ne s’était pas évaporée d’un tel sinistre personnage, trop pressé de sauver l’honneur de son village à la manière d’un seigneur d’antan, jamais ces propos n’eurent été possibles. Car non, il y a bien eu « mort d’homme », en l’occurrence de femmes, car une telle expérience produit une mort intérieure et pour le comprendre il s’agit d’avoir de la sensibilité…

C’est là que l’on voit que la société bourgeoise est arrivée à péremption : sa classe dirigeante n’est plus en mesure de porter la civilisation jusqu’au bout. D’ailleurs elle n’a jamais liquidé complètement le patriarcat, du moins l’a t-elle modernisé et redéployé dans les tissus de sa société de consommation. Onlyfans, la banalisation de la pornographie, l’hypersexualisation vestimentaire, les « coups d’un soir », etc., sont autant de signes d’une société tordue incapable de reconnaitre la femme comme un être doué de sensibilité et de dignité. Elle ne peut être qu’un faire-valoir sexuel, un objet, une projection pour un désir égoïste…

Et les accusés de viol de Mazan ont porté au paroxysme tout la dimension lugubre et anti-féminine tolérée par cette société. Les coupables mériteraient d’être fusillés sur la place du village de Mazan, avec une pancarte au cou sur laquelle serait inscrite « en défense de la civilisation ».

Car ce dont la société a besoin c’est d’un nouveau saut de civilisation. On sait que cette dernière parcourt l’humanité dans sa profondeur et la sexualité est restée conditionnée par bien des comportements barbares. Et pourquoi cela ? Parce que la bourgeoisie a fait triompher la notion de « contrat » et de seul « consentement », laissant donc penser que sexualité et sentiments sont dissociables.

C’est une illusion : la société a besoin de reconnaitre ce lien nécessaire pour construire des couples sains et durables, et ainsi mettre fin à l’oppression de la femme. Il faut lire à ce propos l’article « les dialecticiens affirment la dialectique des sentiments » de la revue Connexion proposée par les maoïstes du Parti matérialiste dialectique.

Car à l’horreur des viols de Mazan s’ajoute l’horreur de la justice bourgeoise qui en reste à la notion de « consentement », bien incapable d’assumer une morale face aux comportements sexuels déviants. Et donc bien incapable d’avoir un jugement à la hauteur des faits…

On ne peut qu’être psychiquement détraqué lorsqu’on désire avoir une relation avec une femme endormie et dans des conditions plus que lugubres, le tout sous les yeux de son propre mari. Même consentie de parts et d’autres, une telle pratique doit être vue comme glauque et donc à réprimer.

La société bourgeoise doit être abattue. Elle doit laisser place au Socialisme qui mettra au poste de commande les femmes pétries dans une morale faisant de la civilisation, de la sensibilité et de la romance les valeurs cardinales et absolues à défendre.

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Le gouvernement impossible de Michel Barnier

De nombreuses semaines après la dissolution surprise de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron au mois de juin, la France se dote finalement d’un gouvernement le 21 septembre 2024.

Loin de mettre fin à la crise de régime, cela va au contraire en être l’accélérateur. La France se retrouve dorénavant avec un gouvernement qui ne peut pas gouverner, pour trois raisons au moins :

  • il n’a aucune majorité au Parlement pour avancer ;
  • il est sous tutelle budgétaire de l’Union européenne ;
  • il est tenu par la guerre américaine contre la Russie.

Sur ce dernier point, il est tout à fait révélateur que Sébastien Lecornu, réputé proche du Président Emmanuel Macron, soit reconduit à la tête du ministère des Armées. Son rôle est de maintenir la soumission de l’armée française à l’Otan et de continuer à faire ce que les États-Unis décident à propos de l’Ukraine.

Il ne faudrait surtout pas y voir un gage de stabilité, car c’est au contraire une expression de la crise. La France se retrouve empétrée dans la guerre mondiale, n’étant qu’à la remorque de la superpuissance américaine et devant composer face à un embrasement généralisé.

Sur le plan économique, la situation est carrément grotesque. C’est un illustre inconnu, sorti de l’ENA en 2019, qui se retrouve à devoir gérer l’économie, les finances et l’industrie. Antoine Armand, faisant partie politiquement du camp présidentiel, va devoir conduire la politique économique d’une France en faillite et en perte de vitesse sur le plan mondial.

La Cour des comptes, par la voix de son premier président Pierre Moscovici, a bien tenu à préciser avant la nomination du gouvernement que celui-ci héritera « d’une situation extraordinairement compliquée ». Selon lui, le budget 2025 sera « sans doute le plus compliqué à élaborer depuis plusieurs décennies, peut-être depuis le début de la Ve République ».

Avec une opposition à couteaux tirés à l’Assemblée nationale (probablement relativement moins au Sénat, mais cela ne sauvera pas le régime), le nouveau ministre de 33 ans pourrait tout à fait… ne pas réussir à faire voter de budget. Ce n’est certainement pas le soutien de Laurent Saint-Martin, 39 ans, macroniste de la première heure qui se retrouve chargé du budget et des comptes public (auprès du Premier ministre), qui changera la donne.

Ce qu’il faut bien voir, c’est qu’en réalité, sur le plan politique, c’est une véritable électrocution que subit la société française. Emmanuel Macron devait être sanctionné par les urnes, il l’a été, mais il est en fait toujours là, sans aucun changement. La Ve République est prise au piège par son modèle présidentiel.

Lorsqu’il s’agissait de figures marquantes, élues pour sept ans, avec une société relativement figée, le régime pouvait maintenir une réelle pression présidentielle. Car la Ve République est née d’un coup d’Etat, et taillée sur mesure pour une démarche gaulliste ou néo-gaulliste.

Mais dans une société de consommation peuplée d’individualistes, avec un président comme Emmanuel Macron… « l’autorité » n’a plus suffisamment de poids.

D’où justement le barrage à droite d’Emmanuel Macron, pour tenter de geler la situation. Il faut ici noter la nomination de Bruno Retailleau au ministère de l’Intérieur et de Didier Migaud au ministère de la Justice. Le premier, issu de la droite réputée conservatrice et traditionnelle, le second, issu du Parti socialiste, mais avec image d’austérité, sont justement censés répondre au mécontentement des Français qui n’en peuvent plus du laxisme généralisé et du délitement social généralisé dans le pays, et qui ont en majorité voté pour les députés soutenus par Jordan Bardella.

Il y a là le second aspect important. Le Rassemblement national, la première force politique du pays, a été incapable de remporter les élections et de changer la donne, ouvrant la voie à la crise de régime actuelle. Ce qui fait que la crise devient rampante.

Le « Nouveau Front populaire » peut-il alors prendre le dessus, et poser une solution à gauche? Absolument pas, car il est porté par des bobos. Il ne porte aucune rupture historique. Ni au sujet de la guerre contre la Russie, ni pour les travailleurs dans leur rapport à l’exploitation capitaliste, ni au sujet de la Cause animale, ni au sujet de l’aliénation que développe la société de consommation.

Par conséquent, ce qui va venir, c’est la déception, l’amertume, l’instabilité. Et à contre-courant, il faut proposer la grande alternative historique à la barbarie : le Socialisme !

Voici pour conclure la liste, aussi longue qu’insignifiante, des personnes ayant rejoint l’équipe gouvernementale, dans l’ordre protocolaire tel que présenté par le Premier ministre.

Les ministres

M. Didier MIGAUD, garde des Sceaux, ministre de la Justice ;

Mme Catherine VAUTRIN, ministre du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation ;

M. Bruno RETAILLEAU, ministre de l’Intérieur ;

Mme Anne GENETET, ministre de l’Éducation nationale ;

M. Jean-Noël BARROT, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères ;

Mme Rachida DATI, ministre de la Culture et du Patrimoine ;

M. Sébastien LECORNU, ministre des Armées et des Anciens combattants ;

Mme Agnès PANNIER-RUNACHER, ministre de la Transition écologique, de l’Energie, du Climat et de la Prévention des risques ;

M. Antoine ARMAND, ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie ;

Mme Geneviève DARRIEUSSECQ, ministre de la Santé et de l’Accès aux soins ;

M. Paul CHRISTOPHE, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Egalité entre les femmes et les hommes ;

Mme Valérie LÉTARD, ministre du Logement et de la Rénovation urbaine ;

Mme Annie GENEVARD, ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt ;

Mme Astrid PANOSYAN-BOUVET, ministre du Travail et de l’Emploi ;

M. Gil AVÉROUS, ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative ;

M. Patrick HETZEL, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ;

M. Guillaume KASBARIAN, ministre de la Fonction publique, de la Simplification et de la Transformation de l’action publique ;

M. François-Noël BUFFET, ministre auprès du Premier ministre, chargé des Outre-mer ;

M. Laurent SAINT-MARTIN, ministre auprès du Premier ministre, chargé du Budget et des Comptes publics.

Les ministres délégués :

Auprès du Premier ministre et du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères :

M. Benjamin HADDAD, chargé de l’Europe ;

Auprès du Premier ministre :

Mme Nathalie DELATTRE, chargée des Relations avec le Parlement ;

Mme Maud BREGEON, porte-parole du Gouvernement ;

Mme Marie-Claire CARRÈRE-GÉE, chargée de la Coordination gouvernementale ;

Auprès de la ministre du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation :

Mme Françoise GATEL, chargée de la Ruralité, du Commerce et de l’Artisanat ;

M. François DUROVRAY, chargé des Transports ;

M. Fabrice LOHER, chargé de la Mer et de la Pêche ;

Auprès du ministre de l’Intérieur :

M. Nicolas DARAGON, chargé de la Sécurité du quotidien ;

Auprès de la ministre de l’Education nationale :

M. Alexandre PORTIER, chargé de la Réussite scolaire et de l’Enseignement professionnel ;

Auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères :

Mme Sophie PRIMAS, chargée du Commerce extérieur et des Français de l’étranger ;

Auprès de la ministre de la Transition écologique, de l’Energie, du Climat et de la Prévention des risques :

Mme Olga GIVERNET, chargée de l’Energie ;

Auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie :

M. Marc FERRACCI, chargé de l’Industrie ;

Mme Marie-Agnès POUSSIER-WINSBACK, chargée de l’Economie sociale et solidaire, de l’Intéressement et de la Participation ;

Mme Marina FERRARI, chargée de l’Economie du tourisme ;

Auprès du ministre des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Egalité entre les femmes et les hommes :

Mme Agnès CANAYER, chargée de la Famille et de la Petite enfance.

Secrétaires d’État :

Auprès du ministre de l’Intérieur :

M. Othman NASROU, chargé de la Citoyenneté et de la Lutte contre les discriminations ;

Auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères :

M. Thani MOHAMED SOILIHI, chargé de la Francophonie et des Partenariats internationaux ;

Auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie :

Mme Laurence GARNIER, chargée de la Consommation ;

Auprès du ministre des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Egalité entre les femmes et les hommes :

Mme Salima SAA, chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes ;

Auprès du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche :

Mme Clara CHAPPAZ, chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique.

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La France subit les assauts des cartels

« Jeunes, ultraviolents et millionnaires » : tel est le titre d’un documentaire d’Enquête exclusive de la chaîne M6, avec une présentation racoleuse et fascinée, la journaliste s’empressant de dire que les assassins en question ont toujours été « respectueux ». Le thème, c’est bien entendu la violence meurtrière de nos narcos à nous, qui se développent massivement à Marseille. Leurs affrontement internes ont fait 49 morts en 2023.

C’est une situation à la mexicaine. Pour prendre un exemple parallèle, en septembre 2024, une ville mexicaine d’un million de personnes, Culiacan, est paralysée par des affrontements entre cartels. Pas d’écoles, les rues vidées, des commerces fermés massivement, etc. Car les narcos frappent avec violence, malgré leur petit nombre. Les assassinats inter-groupes débordent régulièrement sur la population, avec des viols, des meurtres, des massacres, des incendies, des destructions de bâtiments.

Le phénomène se produit de manière récurrente au Mexique et qui s’y intéresse peut lire une description terrible dans le roman d’Eduardo Antonio Parra, El Edén. C’est une retranscription romancée du massacre dans la ville d’Allende en 2011. Il n’y a jamais eu de procès ni même de poursuites pour ces crimes.

On y va en droite ligne pour la France. Car là où les cartels se développent, ils rentrent en concurrence, et ils s’affrontent, s’auto-nourrissant les uns les autres. C’est le sens de la fusillade mortelle visant l’entourage du rappeur Marseillais SCH à la Grande-Motte, près de Montpellier, fin août 2024. L’arrière-plan est flou : règlement de comptes, tentatives d’extorsion. Mais ce qu’il faut bien saisir, c’est qu’il y a tout un arrière-plan, un terreau qui est celui du cannibalisme social.

Cela fait d’ailleurs plus de 4 mois pendant lesquels l’État n’a toujours pas mis la main sur Mohammed Amra et les assassins des agents pénitentiaires du péage d’Ircanville. Pourtant, l’État a mobilisé à ses débuts plus de 600 policiers pour la traque du fugitif. Depuis, on est revenu à une trentaine avec comme unique recours un appel à témoignage public, plusieurs mois après cette opération mafieuse dont on ne sait pas la nature véritable.

Mais il court justement toujours l’hypothèse comme quoi l’évènement du 14 mai 2024 ne fut pas une évasion, mais une attaque d’un gang rival en vue d’éliminer directement Mohammed Amra après l’avoir récupéré pour obtenir des informations. Si un tel scénario est vérifié, et même finalement si l’attaque assassine visait à le libérer à l’arme lourde, alors il est clair que la France s’oriente à grande vitesse vers la situation à la mexicaine comme cela avait été souligné par des juges mexicains eux-mêmes en visite en France.

Toute cette affaire en dit long sur la déliquescence générale de l’État emporté par la moisissure du capitalisme. Voilà un des aspects qui n’est pas mis en avant par le rapport fort détaillé du Sénat publié en mai 2024, quelques jours avant l’opération mafieuse ultra-violente contre des fourgons de l’administration pénitentiaire au péage d’Ircanville pour intercepter Mohammed Amra.

La ligne rouge du rapport reste confiné aux perspectives de la bourgeoisie : celle de changer de perspective de lutte contre la narcotrafic, la faisant passer d’une lutte contre une criminalité à une lutte contre « les intérêts fondamentaux de la nation ».

Sauf que la nation est elle-même en plein craquage, emportée par un capitalisme pourrissant dont le trafic de drogue est, précisément comme le remarque le rapport, l’expression d’un « turbo-capitalisme ». Le stade ultime du capitalisme, c’est la perte de tout rapport sensible d’avec la réalité et il y a là un équivalent strict entre l’art contemporain, les lubies LGBTQIA+ et la petite main du deal recrutée sur Snapchat, Tik-tok ou Instagram.

Le petit détaillant qui parvient à grimper dans la hiérarchie de son entreprise – son réseau criminel – peut ensuite aisément planifier corruption d’agents publics, assassinats de concurrents ou de personnes dérangeantes, dans une ambiance ultra-individualiste sans connexion avec le réel tel un joueur de jeu vidéo.

Et l’État lui-même produit de cette ambiance ne prend pas la mesure d’une réalité qui enfante dorénavant des figures du trafic dont le caractère anti-social est porté à son paroxysme. Le meurtre au pistolet de Lilian Dejean à Grenoble par un conducteur en fuite en est un des derniers exemples.

Car rien n’est isolé de rien et l’ampleur du trafic de drogue émerge d’une situation générale. À commencer par « la question sociale », où des pans du prolétariat ayant basculé durement et durablement dans le lumpenprolétariat constituent une strate sociale disponible sur le temps long pour réaliser les profits de businessmens.

Ceux-ci vivent le plus souvent dans des pays de la décadence à moitié moyen-âgeuse, à moitié capitaliste tentaculaire, à l’instar de Dubaï. Et c’est une strate sociale d’autant plus disponible qu’elle a généré toute une culture de valorisation de l’idéal gangster, équivalent pour les couches ultra-paupérisées de la figure capitaliste.

Scarface : un film de 1983 qui est le classique de l’idéologie du banditisme (où le bandit « part de rien »), et est d’ailleurs un remake d’un film de 1932 du même titre fondé sur la vie du criminel Al Capone

C’est le règne du morbide dans une société qui a de toute manière viré dans le glauque au mépris de toutes les considérations morales. Car l’explosion des trafics résulte d’une augmentation de l’offre de production, notamment par les ateliers de drogue de synthèse tout autant que de cocaïne en Amérique du sud, avec une explosion de la demande.

Une demande qui s’épanouit dans un turbo-capitalisme qui vend la fête à coups de pilules et de substances psychoactives comme la perspective ultime de la survie existentielle dans un monde pourri. Pareillement que les dealers, les consommateurs acceptent de suivre les préceptes d’une « happycratie » qui se moque entièrement des conséquences macabres et esclavagistes du « moment récréatif ».

La France s’est mise sur un mode où le faux-bonheur psychoactif répond aux vrais trafics lugubres, tout cela dans un contexte de personnalités zombies qui ont perdu pied avec la réalité car ayant refusé tout engagement moral. Le jeu vidéo GTA devient réalité, chaque jour un peu plus, si ce n’est en pratique au moins dans les têtes.

Pour s’en sortir, la France a besoin d’un retour fracassant d’une lutte de classe prolétarienne. Une classe qui porte l’ordre, et la violence pour la maintenir. Une classe qui a besoin de se rééduquer dans un nouveau moule éthique, mais qui y a justement tout intérêt, au moins pour ne pas être victime du cannibalisme social emportant la société.

Il y a besoin d’une tempête de feu qui éradique un capitalisme en crise qui mène au cannibalisme social et à la fuite irrationnelle !

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Effondrement de la France

Michel Barnier, le gouvernement de la dette

Le Premier ministre Michel Barnier n’a été nommé que pour une seule et unique mission : tenter de sauver la France du naufrage économique. Son gouvernement ne peut être que « technique », dans le sens où il va systématiquement se présenter comme au-dessus des partis, des opinions et de la politique, dans un unique but de redressement budgétaire.

Contrairement à nous qui savons que la crise a une ampleur générale, ne pouvant aboutir que par un renversement du régime (par la guerre mondiale en cas d’échec populaire ou par la révolution démocratique en cas de succès populaire), le gouvernement de Michel Barnier doit avoir une vision mécanique, froide et sans envergure. La crise est considérée comme un simple problème technique, relatif à la dette structurelle du pays.

N’ayant par encore nommé son gouvernement, Michel Barnier a toutefois déjà commencé à gouverner début septembre, aux alentours du 10 septembre 2024, en négociant directement avec la Commission européenne pour obtenir un délai. La France est censée présenter à l’Union européenne le 20 septembre 2024 un plan de redressement de ses comptes, dans le cadre de la procédure pour déficit excessif engagé contre elle.

Cette demande de délai signifie que la France accepte de se plier aux exigences européennes, et qu’elle n’envisage absolument plus aucune indépendance. Michel Barnier est lui-même un cadre européen, ayant été le négociateur en chef de l’Union européenne avec le Royaume-Uni (ou plutôt contre le Royaume-Unis), lors du Brexit.

La France, province européenne, sous protectorat américain, est maintenant dans la situation suivante :

– sa dette a été mesurée à près de 111 % du PIB en 2023 et elle devrait approcher les 113 % en 2024 puis les 114 % en 2025, mais elle doit présenter un plan de redressement pour s’orienter vers l’exigence européenne qui est de ne pas dépasser les 60 % du PIB ;

– son déficit public a été mesuré à 5,5% du PIB en 2023 et il y a la prétention que celui-ci soit réduit à 5,1 % pour l’exercice 2024, mais elle doit présenter un plan de redressement pour s’orienter vers l’exigence européenne qui est de ne pas dépasser les 3% du PIB.

Traduit en des termes simples, cela signifie que la France est en faillite, mais qu’elle va faire la promesse de redresser drastiquement et en urgence ses comptes par des mesures précises. Il s’agit là de plusieurs milliards d’euros d’économie à faire, au moins une trentaine de milliards d’euros immédiatement (le déficit serait quant à lui aux alentours de 160 milliards d’euros).

Maintenant, soyons sérieux et voyons ce que cela implique concrètement.

Déjà, pour bien comprendre ce qui est en jeu, il ne faut pas perdre de vue la relativité de ces chiffres. C’est-à-dire que le déficit de la France est, par définition, relatif aux richesses qui sont produites en France (mesurées par le fameux PIB).

Si la France réduit le montant brut de sa dette, mais qu’en même temps elle a produit beaucoup moins de richesses, son déficit peut tout à fait se creuser. Voilà le cœur du problème, qui fait que la situation est explosive.

Pendant des décennies, il a été misé sur le fait qu’il valait mieux endetter le pays pour garantir sa croissance économique, que de couper dans les dépenses et risquer un décrochage. La bourgeoisie en France s’est donc gavée non pas seulement en exploitant le travail des prolétaires français et immigrés, mais aussi en faisant en sorte que la consommation soit portée par une dépense publique absolument massive.

Un cas typique est celui de la Sécurité sociale : c’est historiquement une avancée sociale, car cela protège la population sanitairement, mais c’est surtout une manne pour l’industrie pharmaceutique et le secteur hospitalier, notamment privé, où l’on trouve une masse de gens excessivement riches qui se gavent grâces aux soins et médicaments remboursés.

Cela est vrai pour tout : les différentes formes d’allocations et subventions aux personnes les plus précaires servent en fait à porter la consommation et assurer le train de vie des personnes formant la bourgeoisie (ou espérant s’y inclure). Les APL par exemple servent en apparence à aider les plus précaires à se loger ; elles servent en réalité à garantir des loyers élevés aux propriétaires de logements.

La Droite, dont est issu Michel Barnier, est donc coincée. Elle prétend qu’elle va réduire les dépenses, mais elle ne peut pas le faire car elle sait très bien que cela mettrait en péril l’économie française, en torpillant la consommation.

Voilà pourquoi Bruno Le Maire, lui aussi issu de la Droite, n’a pendant ses sept années à la tête du ministère de l’Économie et des finances, absolument rien fait contre l’envolée de la dette publique, qui n’a cessé de battre des records historiques.

Cela n’a pas suffi à empêcher la crise, et c’est maintenant d’autant plus un facteur aggravant de la crise. Comme cela a été expliqué début septembre 2024 dans une note ministérielle destinée aux parlementaires, les recettes de TVA, d’impôt sur le revenu et d’impôt sur les sociétés s’annoncent ainsi largement moins élevées que prévu.

Le déficit, qui devait baisser à 5,1 % en 2024, pourrait en réalité augmenter à 5,6 % en 2024 en raison du ralentissement économique impliquant une baisse drastique des recettes.

De surcroît, les collectivités territoriales (communes, départements, etc.) ont également largement dépensé pour tenter d’endiguer la crise (ce serait là 16 milliards d’euros qui pèseraient sur les comptes de l’État pour 2024), ce qui fait que tous les compteurs sont au rouge, accablés par le ralentissement de la croissance.

Selon les prévisions de l’Insee pour le dernier trimestre 2024, le repli de la croissance devrait être de 0,1%, ce qui porterait la croissance du PIB sur l’ensemble de l’année 2024 à seulement 1,1 %, alors que le projet de loi de finances 2024 tablait sur 1,4%. Cela aggrave directement et dangereusement la possibilité d’un redressement de la dette française pour le gouvernement de Michel Barnier.

L’établissement d’un budget pour 2025, sous tutelle de l’Union européenne, va maintenant être le grand marqueur du basculement de la France, qui n’est plus un pays riche, une puissance de l’occident, mais un maillon faible du capitalisme mondial.

L’État français n’a plus aucune indépendance budgétaire, donc il n’a plus d’indépendance du tout. C’est d’autant plus vrai que Michel Barnier, agent de l’Union européenne, doit également rendre des comptes aux agences de notation financière, pour éviter que la situation ne déraille du jour au lendemain.

Entendons-nous bien : il ne s’agit pas de croire que les agences de notations aient un quelconque poids en elles-mêmes. Seulement, elles sont un reflet de la situation, car elles sont utilisées par les acteurs des marchés financiers pour évaluer des situations économiques (ici de l’État français, mais c’est également le cas pour les grandes entreprises).

Ce qui se joue directement, c’est la crédibilité de la France en tant qu’elle emprunte énormément d’argent sur les marchés financiers. Alors la France doit tout faire pour convaincre les agences de notation qu’il est conseillé de lui prêter de l’argent, que cela est un investissement fiable.

Sans cette garantie, la France se retrouverait, se retrouvera bientôt, au même niveau que des pays secondaires du capitalisme mondial : de l’argent est prêté, mais à des taux très élevés. Et qui dit taux élevés, dit augmentation de la charge de la dette, donc forcément du déficit.

En juin 2024, juste après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, le taux d’emprunt à 10 ans pour les bons du Trésor français a atteint pratiquement 3,20 %, soit pratiquement 0,70 point de plus que le taux allemand (la référence pour la France).

L’État français, qui empruntait il y a encore quelques années à des taux extrêmement bas, voir négatifs dans certains cas particuliers, se retrouve maintenant face à un mur.

C’est le mur de la dette, contre lequel se fracasse le pays ; Michel Barnier n’y pourra rien. Même s’il tentera d’en faire payer le prix aux prolétaires, la situation est inextricable, car la crise est en réalité ancrée depuis de nombreuses années, en profondeur, sans aucune possibilité de redressement dans le cadre actuel.

La réponse doit donc être l’intelligence, celle de la Gauche historique, avec ses valeurs. Car le prolétariat va se recomposer comme classe dans, à travers et contre la crise. Comme le dit l’adage chinois, le vent gonfle le pavillon!

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Effondrement de la France

Lilian Dejean, justicier d’une société en perdition

Mort en héros, voilà ce qu’il faut proclamer haut et fort concernant l’attitude de Lilian Dejean, décédé de deux balles de 9mm dans le thorax en tentant de stopper un conducteur ivre à bord d’une grosse cylindrée, un dimanche matin en délit de fuite après avoir percuté un véhicule arrêté au feu rouge.

Lilian Dejean a agi en héros, car comme on le sait la crise du capitalisme, celle qui a pris racine avec la pandémie de Covid-19, a renforcé deux tendances délétères : les comportements anti-sociaux d’un côté, le relativisme égocentré de l’autre. Deux aspects qui forment un mouvement aboutissant à une société en plein délitement qui ne compte plus les horreurs quotidiennes relevant d’une violence sans fond, purement gratuite, totalement anti-sociale.

Dans un tel contexte, l’agent public Lilian Dejean a été à l’encontre de tout ce pourrissement en osant s’affirmer et s’interposer face à un criminel. Il a lui-même porté la justice jusqu’au bout et c’est ainsi que tout un chacun se devrait d’agir, du moins en tout cas d’être vigilant face à tous ces criminels qui s’en sortent le plus souvent avec si peu…

Combien aurait agi de la sorte quand on connait le contexte grenoblois, et plus généralement la France laxiste face à des tas de lumpenprolétaires zombifiés ? Il est évident qu’il est question ici d’un de ces zombies produits de la crise du capitalisme, se moquant de tout, des autres, des règles et de la vie des autres. À tel point donc qu’il roule à toute vitesse ivre à bord d’un bolide immatriculé à l’étranger et avec une arme de petit calibre sur lui, tout cela un dimanche matin !

C’est la France du cannibalisme social où plus rien ne compte si ce n’est soi et sa folie égocentrée et patriarcale. C’est littéralement un retour en arrière, au temps féodaux avec un myriade de petits seigneurs qui agissent dans des fiefs qu’ils se sont auto-désignés et gare à celui qui le contesterait. Il faudrait ici un soulèvement général pour rappeler les règles de la civilisation contre le recul engendré par le capitalisme pourrissant la vie en société.

On doit pointer du doigt ici la plaque d’immatriculation polonaise du véhicule de ce criminel, rappelant de la voiture qui avait servi au périple sans foi, ni loi du jeune Nahel en juin 2023. Avec de tels véhicules, ces gens ne sont plus même des chauffards, mais des criminels qui savent très bien qu’ils peuvent agir en toute impunité, voilà pourquoi parler de simple « accident de la route » est intolérable.

Ces réseaux de location connus devraient être démantelés sur le champ et leur gérant mis dans des camps de travail surveillés par des femmes. Car face au retour de la violence féodale, les femmes ont le pouvoir ferme de rééducation nécessaire. Et le maire « Les Ecologistes » de Grenoble Eric Piolle mérite bien son (long) stage de rééducation après ses propos froids, incapable de nommer franchement la réalité des faits.

Evidemment l’Etat bourgeois déliquescent, quel que soit la couleur du gouvernement, est incapable d’une telle répression générale, pris au piège de ses propres principes libéraux. Plus les masses tardent à se prendre en main, plus la France va mal tourner et finir en guerre de tous contre tous.

Seul un Etat socialiste porté par des milices populaires pourra appliquer la juste répression contre ces criminels anti-sociaux. Et chaque jour qui passe sans rien de bien de produit contribue à tendre la situation future, à la rendre plus difficile, plus cruelle.

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Michel Barnier nomme Jérôme Fournel directeur de cabinet

Michel Barnier est passé sur TF1 le 6 septembre 2024 au soir, le lendemain de sa nomination au poste de Premier ministre, pour tenter de la justifier. Il s’est présenté comme non-sectaire et a affirmé qu’il chercherait à contenter… littéralement tout le monde. Tout le monde profitera de son action, peu importe qu’il soit avec le Rassemblement national, la Droite, le camp présidentiel, le « Nouveau Front populaire ».

Il va discuter avec tout le monde, il respecte tout le monde, et comme Jésus-Christ multipliant les pains, il y aura moins de dépenses, en même temps plus d’argent pour les hôpitaux et l’éducation !

Mais son programme réel, il l’a annoncé le même jour en nommant Jérôme Fournel comme directeur de cabinet. C’est une double indication.

  • Il s’agit de l’ancien directeur de cabinet du ministre de l’Économie Bruno Le Maire (qui est resté plus de sept ans à son poste sous la présidence d’Emmanuel Macron). Il sera chargé du budget, ce qui implique la continuité dans les choix faits.
  • Jérôme Fournel aura également comme fonction centrale… la négociation avec Bruxelles, étant donné que l’Union européenne est particulièrement inquiète du dérapage de la dette étatique française.

Cela correspond à ce que disait Michel Barnier en juin 2024 sur Facebook relativement à la situation présente. C’est un discours gaulliste à 100%, et dans l’interview à TF1 on avait pareillement tous les ingrédients de l’esprit « gaulliste social ».

« Ordre dans la rue, dans les comptes et à nos frontières », tout est dit. Michel Barnier a comme tâche de réactiver une forme de néo-gaullisme. Il n’a cependant la marge de manœuvre pour réaliser ça et les choses ne peuvent que se tendre.

Les réactions françaises seront lamentables, fragiles et incohérentes. Mais c’est le début d’une nouvelle accumulation politique, dans un contexte nouveau qui s’instaure. C’est le tout début d’une longue marche, dont il faut que l’issue soit la Révolution.

En ce sens, il faut rejeter la machine à illusions qu’est le « Nouveau Front populaire », qui ne sert à rien à part à légitimer les institutions, et affirmer la valeur centrale de la lutte des classes, la nécessité des principes de la Gauche historique.

Il nous faut un Nouvel Ordre ! Il faut l’affrontement classe contre classe avec le régime qui a fait de la France un simple vassal des États-Unis, et qui participe à la course à la guerre contre la Russie afin de réactiver le capitalisme occidental !

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Michel Barnier, Premier ministre fantôme

Devant la situation de crise gouvernementale s’éternisant avec 50 jours dans le vide, Emmanuel Macron a décidé de forcer les choses en nommant le 5 septembre 2024 Michel Barnier comme Premier ministre.

C’est une figure de la Droite âgé de 73 ans. En pratique, dans la Ve République, Michel Barnier, lui qui a été le plus jeune député est devenu le Premier ministre le plus âgé. Il aura d’ailleurs presque tout fait.

Il a été député, sénateur, conseiller général, président du Conseil général de la Savoie, ministre de l’Environnement, ministre délégué aux Affaires européennes, ministre des Affaires étrangères, ministre de l’Agriculture et de la Pêche, commissaire européen à la Politique régionale, député européen, vice-président de la Commission européenne, commissaire européen au marché intérieur et aux services, négociateur en chef chargé de la préparation et de la conduite des négociations avec le Royaume-Uni, négociateur en chef de l’Union européenne chargé de la préparation des relations futures avec le Royaume-Uni.

C’est précisément la raison pour laquelle il a été nommé en catastrophe. Il est le garant d’un choix, celui de protéger à tout prix le cadre européen, et à travers lui – uniquement à travers lui – la stabilité française. Il avait dit à la suite de la dissolution du parlement en juin 2024 que le risque était « un moment Frexit ».

Michel Barnier a été nommé pour présenter à la bourgeoisie pro-Union européenne, pro-américaine, la garantie que dans tous les cas, il y aurait une neutralisation de tout risque stratégique.

Michel Barnier à Munich en 2020 lors d’une réunion du Parti Populaire Européen, wikipédia

Choisir Michel Barnier, c’est forcer tout le camp pro-européen à s’aligner, à disposer de bienveillance envers lui. Michel Barnier est un anti-Premier ministre, c’est un fantôme, charger de maintenir le calme dans les institutions jusqu’aux prochaines élections.

Il y a ici l’espoir de gagner plusieurs mois, grâce aux tergiversations, aux négociations, aux accords, à la farouche volonté de maintenir le calme, la stabilité bourgeoise. C’est l’expression de la pesanteur du régime, permise par la passivité totale des Français, leur nullité politique, leur fragilité existentielle les amenant à ne pas se mettre en jeu humainement.

Mais le chaos de la situation historique va précipiter les choses, et la grande cassure interne au capitalisme français est inévitable dans un contexte de marche à la guerre pour le repartage du monde. C’est un premier pas dans le processus de décomposition – recomposition de la politique française.

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50 jours sans gouvernement !

Les Français n’ont toujours pas compris la situation, endormis par les Jeux olympiques, mais également par les mensonges des uns et des autres. Il y a ainsi le « Nouveau Front populaire » qui prétend pouvoir gouverner, avec comme Premier ministre Lucie Castets, qui cumule toutes les caractéristiques de l’esprit « parisien » (Sciences Po, ENA, haute fonctionnaire, Mairie de Paris, LGBT). Il y a Emmanuel Macron qui prétend combiner les forces « républicaines ».

Mais c’est une crise de gouvernement qui a comme base la crise de régime. Les gens ne comprennent plus rien à la politique, ils votent n’importe comment, le personnel politique est fainéant et vide. La crise commencée en 2020 a torpillé toute rationalité et le résultat, c’est le chaos de l’idéologie dominante, la paralysie à la tête de l’État.

Les Français n’arrivent plus à être entraînés par le capitalisme, par l’État, par les médias, par la politique bourgeoise. Il n’y a ainsi tout simplement plus de majorité absolue.

C’est pourquoi l’ancien Premier ministre Edouard Philippe a déclaré, le 4 septembre 2024, qu’il serait candidat pour la présidentielle de 2027. Il ne se projette pas, en réalité il estime possible une démission d’Emmanuel Macron. C’est le recours ultime pour relégitimer le régime. Et encore, pendant plusieurs mois le gouvernement n’aurait pas de majorité et reposerait sur la seule légitimité de l’élection présidentielle.

Le capitalisme ne peut qu’exiger une continuité, donc un gouvernement « technique ». Mais la tension est trop forte et le risque est immense d’encore plus enlever de la légitimité au régime. C’est le paradoxe : avec la crise de 2020, la crise est passive, plus personne n’y croyant, à part ceux qui font de l’agitation pour obtenir les places, à droite comme à gauche.

C’est là tout à fait dans l’esprit de la nature de la crise provoquée par la pandémie. Pandémie qui a littéralement disparu aux yeux des uns et des autres, alors que c’est un événement historique, mondial. C’est toutefois précisément la raison qui fait qu’on l’oublie. Personne dans le capitalisme ne veut voir un événement universel, qui pose la question du rapport à la Nature, qui implique que seule la planification et l’organisation mondiales a un sens réel.

Il est totalement fou de penser qu’il n’y a pas des jeunes, des artistes, des intellectuels, des révolutionnaires pour s’emparer de la question de la pandémie, pour en analyser le parcours et la nature, pour en chercher les implications et les conséquences. Ici, les numéros de la revue « Crise » publiée justement depuis mai 2020 ont quelque chose d’assez incroyable, puisqu’on se retrouve projeté dans le contexte de la pandémie, de « l’argent magique » déversé sur les entreprises.

On assiste vraiment à une crise à rebours, à une crise à l’envers, où les gens fuient dans le repli sur eux-mêmes et la consommation plutôt que de se précipiter pour faire de la politique. C’est le début d’une époque de bouleversement. Et il faut être prêt pour cela. Qui n’a pas accumulé des forces – intellectuelles, culturelles, idéologiques, pratiques – va regretter amèrement d’avoir dormi. C’est la fable de la cigale et de la fourmi à l’échelle d’un pays et de son histoire.

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« La France a tué mon mari par son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance »

Le capitalisme et sa crise produisent la barbarie, avec toujours plus de barbares se comportant comme des criminels. Et même des criminels en puissance doivent être envoyés en camp de travail : telle est la vraie ligne d’une Gauche qui assume le Socialisme, la civilisation, les valeurs de la classe prolétarienne.

Seul le libéralisme peut tolérer et vanter les éléments anti-sociaux, au nom du relativisme, de la fainéantise, de la liberté. Les propos de l’épouse d’un gendarme tué par un chauffard multirécidiviste refusant d’obtempérer à Mougins (juste à côté de Cannes) sonnent ainsi très justes.

« La France a tué mon mari par son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance. »

Ici, les forces réactionnaires insistent sur l’excès de tolérance, mais en réalité l’ensemble de la bourgeoisie est niaise, vérolée par le libéralisme. Seul le peuple travailleur n’est pas pourri par l’insuffisance généralisée. Encore faut-il qu’il se bouge, car il n’est pas insuffisant pour la simple raison qu’il ne fait rien, à part voter pour l’extrême-Droite en espérant que les problèmes se règlent d’eux-mêmes.

Mais il faut être clair : on ne peut pas sortir dans la rue sans se dire qu’on aurait bien un fusil pour tirer sur le premier abruti venu qui roule en voiture à contre-sens à toute blinde, sur le vélo qui fonce sur le trottoir, etc. C’est naturel de se dire ça et c’est d’ailleurs fou que la société française n’aie pas encore craqué et qu’il n’y ait pas des « vigilantes » partout.

Dès qu’on voit les informations, on tombe sur des compte-rendus de crimes commis par des gens méritant quinze ans de camp de travail. Jeudi 29 août, à Vallauris (près d’Antibes), une gamine de sept ans traverse au passage piéton avec son frère de onze ans, elle se fait écraser par un motard doublant en roue arrière un véhicule sur l’autre file.

Quoique là, le camp de travail est sans doute en trop, vue la dimension anti-sociale. La femme du gendarme tué a d’ailleurs dit : « 1981 n’aurait jamais dû exister ». C’est une allusion à la peine de mort. Et, disons-le clairement, la Gauche historique est pour la révolution, elle n’est donc pas contre la peine de mort.

C’est la Gauche version bobo, la Gauche bourgeoise, libérale, qui tente de tout « neutraliser », qui est contre la peine de mort. Au nom soit-disant de la dignité, mais la dignité de qui ? Ni des victimes, ni de l’assassin qui par ses actes sort tout simplement de l’humanité et sa seule dignité restante est de l’assumer.

De toutes façons, la France va craquer, l’impunité est généralisée et les gens n’en peuvent plus du tout. Soit c’est la grande vague de Droite, soit c’est la Démocratie populaire.

C’est d’ailleurs le propos de l’épouse du gendarme tué, si on le regarde en entier :

 » Bagne, expulsion, retrait des droits octroyés par une procédure tellement bien faite, et j’en passe… 1981 n’aurait jamais dû exister… 1981 n’aurait jamais dû exister. »

Cela, la grande majorité du peuple le pense. Le basculement est inévitable.

Naturellement, dans la situation actuelle, cela ne sera certainement pas la Démocratie populaire. La force de la fausse Gauche est trop grande, la Gauche historique quand à elle est trop faible. Mais l’échec de la Droite amènera le retour des exigences.

Car lorsqu’on dit « son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance », il faut bien voir que la bourgeoisie est devenue historiquement insuffisante et ne peut rien gérer du tout. La militarisation du pays aura un effet qui ne durera pas, alors que de toutes façons à l’arrière-plan le capitalisme produit des barbares à la chaîne.

Rien qu’une chose très simple, au delà du simple comportement criminel de certains individus : comment expliquer que les bolides existent librement sur le marché, alors qu’il suffirait… de ne pas les fabriquer ? Et de brider l’ensemble du parc automobile au moins à 130 km/h, mais plutôt à 110 km/h si on réfléchit intelligemment, ce que ne fait plus la bourgeoisie française.

Les poids-lourds sont tous bridés à 90 km/h (ou moins) et ils doivent être étalonnés chaque année. C’est techniquement tout à fait abordable et rien ne s’oppose à ce que cela soit généralisé aux véhicules légers, à part le fait que la société française ne soit pas au niveau de ses propres exigences.

C’est une bataille de civilisation qui se pose – un nouvel ordre est nécessaire, et seul le prolétariat peut l’instaurer, par la force, dans la violence de l’enfantement historique.

Un camp de travail en URSS, le fameux « Goulag »