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Une Ukraine dans l’attente de l’offensive russe

Désormais la question est de savoir quand l’opération russe va commencer.

Les troupes russes… continuent de s’accumuler à la frontière ukrainienne, comme ici (de manière masquée) des unités de la 9e brigade de contrôle de la garde, qui s’occupe des communications entre les troupes. Et on notera que la 56e brigade d’assaut aérien de la garde est présente en Crimée, soit une importante unité d’élite ayant notamment combattu lors des deux guerres de Tchétchénie.

L’offensive russe semble toujours plus à l’ordre du jour. Et paradoxalement en apparence, les États-Unis commencent à se désengager. Le directeur de la CIA William Joseph Burns a affirmé le 14 avril au Sénat américain que désormais les troupes russes étaient opérationnels pour une incursion limitée en Ukraine. Mais en même temps l’envoi de deux navires de guerre américains en Mer Noire a été annulée. Officiellement cet envoi n’avait pas été confirmé, mais la Turquie avait annoncé leur prochaine arrivée, la Russie répliquant que la sécurité de ces navires pourrait être compromise s’ils se rapprochaient des côtes russes.

Et le président américain Joe Biden a proposé une réunion à la Russie pour discuter de nombreux thèmes comme l’Ukraine, la Russie répondant qu’elle étudierait la question. C’est là une remise à plat américaine qui est étrange… à moins qu’il n’y ait, comme pour les accords de Munich en 1938, un partage de l’Ukraine qui soit prévue par les États-Unis et la Russie. C’est tout à fait possible.

Qui plus est, une rumeur a été lancée qu’en raison de prétendus exercices militaires, la Mer d’Azov serait fermé aux bateaux non russes à partir du 24 avril. La Mer d’Azov est exactement entre le Donbass et la Crimée : autant dire que cela signifierait un débarquement russe et une invasion pour relier les deux zones arrachées à l’Ukraine, avec la formation d’une « Nouvelle Russie » à l’Est de l’Ukraine.

Cette question du débarquement russe se retrouve dans un exemple anecdotique, mais très significatif. France 24, qui est un média étatique français, donc significativement encadré sur ce qu’il raconte, a publié le 14 avril un article intitulé Ukraine : Marioupol ne veut pas se retrouver de nouveau dans le viseur de la Russie.

Marioupol, au bord de la mer et qui se situe tout proche de Donetzk, est présentée comme une « ville stratégique qui vit avec l’ennemi à ses portes ». Le choix des mots est ici important : l’auteur de l’article, Gulliver Cragg, est britannique et « ennemi à ses portes » est une traduction de « Enemy at the gates », soit le nom en anglais du film Stalingrad de Jean-Jacques Annaud, sorti en 2001. Cela montre l’ampleur dramatique de l’approche d’un journaliste qui, pourtant, en même temps, explique que :

« Nous sommes encore très loin de la guerre totale de 2014, mais nous sommes aussi très loin du cessez-le-feu de 2020 « 

C’est naturellement incohérent et cette incohérence se retrouve dans tous les commentateurs qui observent une situation qui, en fait, les dépasse. En toute objectivité, il est évident que la Russie veut au minimum annexer les deux pseudos républiques populaires de Donetzk et Louhansk, voire même si possible provoquer une vague offensive pour former une « Nouvelle Russie » à l’Est de l’Ukraine.

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Jean-Luc Mélenchon, un exemple de silence sur l’Ukraine

Le silence au sujet de l’Ukraine provient d’une conception sociale-chauvine de la France.

Le silence est complet parmi les personnalités politiques françaises quant à la crise en Ukraine. Pareil en ce qui concerne les organisations de gauche ou d’extrême-gauche. C’est que le conflit entre l’Ukraine et la Russie représente une ultime frontière. Les médias ont fini par en parler, car il le fallait bien, alors que les chancelleries de chaque pays choisissait son camp. Mais pour qui fait de la politique, parler de l’Ukraine revient à affronter la question de la guerre.

Or, il est bien plus simple de dénoncer Emmanuel Macron, de participer à des manifestations syndicales en prétendant qu’on veut changer la France dans tel ou tel sens, que de se confronter à la réalité de la France comme grande puissance et à une guerre formant une tendance toujours plus envahissante. Le capitalisme propose une bulle : on peut prétendre en son sein s’agiter comme on le veut, cela ne prête pas à conséquence. Sortir de la bulle, c’est autre chose.

Ainsi, si on veut savoir quel était l’esprit avant 1914 ou en 1939 en France, on a qu’à regarder l’état d’esprit aujourd’hui, c’est du pareil au même. On est dans la croyance en le capitalisme et en la paix qu’il permettrait. La guerre semble non pas seulement impossible, mais inconcevable. Le niveau de conscience des masses est pratiquement nul.

De manière plus machiavélique, le silence correspond à une orientation attendant son heure, par le fait qu’il s’agit de représenter tel chauvinisme contre tel chauvinisme français. Voici par exemple ce que dit Jean-Luc Mélenchon dans une note sur son blog (« L’Ukraine, nouvelle frontière américaine ») le 25 février 2014 :

« Mais ceux qui, en Europe et aux Etats Unis valident les putschs et les insurrections, nous préparent des lendemains furieux d’un bout à l’autre du continent. 

La Russie ne va pas se laisser faire. C’est bien normal.

Le peuple Ukrainien non plus. Sa fraction saine, débarrassé de la tutelle des corrompus qui s’étaient imposés comme leur porte-parole et leur gouvernement, va reprendre l’initiative. On peut donc compter sur une mise en cause populaire de l’extrême droite putschiste qui ce soir tient le haut du pavé aux acclamations de « l’Occident ».

Le danger vient de la violence que tout cela peut déclencher et du risque de partition du pays que l’offensive « occidentale » peut provoquer. »

Vu de 2021, ces propos sont on ne peut plus clairs. C’est une légitimation de l’expansionnisme russe visant à annexer une partie de l’Ukraine au nom d’une « guerre civile » amenant une partie du pays à prendre son indépendance… pour se tourner « naturellement » vers la Russie. C’est très clairement là une expression de convergence avec l’expansionnisme russe.

Pourtant, Jean-Luc Mélenchon garde le silence au sujet de l’Ukraine. Mais c’est qu’il est encore trop tôt pour prendre ouvertement le parti de la Russie. Il s’agit d’attendre le moment – pour essayer de parvenir à une sorte de coup d’État dans les couches dominantes de la société française. Marine Le Pen ne pense pas différemment.

Et Jean-Luc Mélenchon annonçait d’ailleurs déjà en 2014 que les tensions continueraient à s’exacerber (« Avis aux Mickey à propos de l’Ukraine ») le 5 mars 2014 :

« Ne croyez pas que la situation va se détendre. Les intérêts engagés sont trop importants. Anglais, Français, Autrichiens, Allemands : les premières économies de l’Europe sont lourdement engagées en Ukraine et, en Russie, de toutes les façons possibles, les principales. »

C’est là qu’on voit que Jean-Luc Mélenchon raisonne de manière « géostratégique », que sa démarche sociale-chauvine française est directement en convergence avec l’expansionnisme russe. Et c’est comme dans les années 1930 : il y a une bataille au cœur des couches dominantes pour savoir quelle option choisir, alors que les gens restent passifs, ayant capitulé devant les responsabilités démocratiques au nom d’une installation sociale dans une approche petite-bourgeoise.

L’Histoire avance alors malgré tout et le drame vient bousculer une société française chantant « Tout va très bien madame la Marquise », un homme providentiel se proposant alors de sauver le pays, en assumant en fait les choix faits par les couches dominantes. L’histoire de France est riche d’exemples à ce niveau, de Napoléon à Clemenceau, en passant par Napoléon III et jusqu’à Pétain, de Gaulle.

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Tchécoslovaquie 1938, Ukraine 2021

En 1938, la Tchécoslovaquie se faisait abandonner face à un expansionnisme… L’Ukraine craint le même sort.

Tchécoslovaquie 1938, Ukraine 2021, l’Histoire bégaie. Dans les deux cas, l’opinion publique internationale n’est pas là pour garantir l’intégrité territoriale d’un pays menacé, agressé. D’ailleurs, alors que l’Allemagne nazie a détruit l’État tchécoslovaque en 1938-1939, la Russie n’hésite pas à affirmer en avril 2021 qu’en cas de guerre l’État ukrainien serait démantelé. C’est une menace ouverte.

Tout comme à l’époque, l’opinion publique internationale laisse seul un peuple, qui ne sait où se tourner dans son malheur. Il n’y a pas d’aide internationale, il n’y a pas de forces d’interposition, il n’y a que des manigances de part et d’autres, conformément aux intérêts économiques. Le peuple ukrainien est seul.

1938 et 2021, le cynisme des grandes puissances

En 1938, la Tchécoslovaquie se faisait dépecer par l’Allemagne nazie. Le prétexte était qu’une minorité allemande exigeait d’être « protégée ». L’URSS s’est alors mobilisée militairement et a demandé à la France d’intervenir avec elle pour épauler la Tchécoslovaquie, mais celle-ci refusa, tout comme la Pologne et la Roumanie.

Les tristement célèbres accords de Munich dans la foulée marquaient une capitulation face à l’Allemagne nazie, les grandes puissances ne pensant qu’à leurs intérêts. La Tchécoslovaquie pouvait bien disparaître. Ce fut la guerre pour le repartage du monde qui s’ensuivit.

En 2021, l’Ukraine subit le même sort, pareillement dans un contexte de crise capitaliste. Elle est menacée d’être dépecée par l’expansionnisme russe, au nom d’une minorité russe censée être « protégée ». Et les grandes puissances sont indifférentes… Ou alors, comme les États-Unis et la Grande-Bretagne, poussent à un affrontement solitaire contre la Russie, en fournissant du matériel. Mais l’Ukraine peut bien disparaître, à leurs yeux.

Et, qui plus est, l’Ukraine est tombée dans les mains de l’OTAN parce qu’elle est aux mains d’une oligarchie jouant avec le feu du nationalisme pour légitimer son pouvoir. Cela ajoute du drame au drame. Et c’est d’autant plus intolérable. Pourquoi n’y a-t-il aucune expression de solidarité internationale avec l’Ukraine ? La superpuissance américaine déverse-t-elle tellement de dollars, l’expansionnisme russe tellement de roubles ? N’y a-t-il plus de forces prenant le camp du peuple, de la démocratie pour le peuple ?

L’Ukraine, victime d’un affrontement général

Ce qui se joue est pourtant immense. Laisser l’Ukraine seule, c’est capituler devant la tendance à la guerre, devant le cynisme et l’indifférence, devant l’égoïsme national. C’est laisser libre cours aux évaluations géopolitiques, machiavéliques, où les pays ne sont que des pions pour les calculs savants des militaires et des capitalistes.

Si l’Ukraine était aidée, protégée de l’agression russe, préservée de l’hégémonie américaine en faisant un satellite kamikaze, cela ouvrirait une voie nouvelle pour une époque qui a besoin d’une perspective internationale, démocratique, populaire. Si elle ne l’est pas, c’est une première concession à la voie du carnage.

La Gauche doit se mobiliser pour le retrait des troupes de la frontière et l’affirmation internationale unanime de l’intégrité territoriale ukrainienne, s’occupant de la réintégration pacifique et démocratique de la Crimée et du Donbass. Elle doit montrer que le peuple ukrainien n’est pas seul !

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Ukraine: la Russie vise le 21 avril comme date clef

Vladimir Poutine prendra la parole la veille d’un vote du Conseil de la Fédération russe.

Un véhicule de guerre électronique russe au front

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken, soit l’équivalent du ministre des Affaires étrangères, a prévenu le 11 avril 2021 qu’il y aurait des « conséquences » si la Russie agit de manière « agressive » à l’encontre de l’Ukraine. Mais ces paroles sont étranges alors que pour les Ukrainiens eux-mêmes, le scénario expansionniste russe procédera de la manière suivante. Le premier ministre de la pseudo république populaire de Donetsk, Denis Pouchiline, va appeler la Russie pour qu’elle reconnaisse cet « État », voire pour demander son intégration à la Russie.

Or, justement, le président russe Vladimir Poutine a prévu de s’adresser le 21 avril tant au parlement russe qu’aux hauts fonctionnaires. Et le lendemain, le Conseil de la Fédération de l’Assemblée fédérale de la fédération de Russie est convoqué afin d’être en mesure de prendre des décisions immédiatement sur demande du président. Ce serait évidemment pour valider l’intégration-annexion. Et les forces mobilisées le sont pour protéger cette opération.

Rappelons que la Russie est bien une Fédération, du moins en apparence… Elle est constituée de 22 républiques, 46 oblasts (c’est-à-dire des provinces), neuf kraïs (c’est-à-dire des territoires), un oblast autonome, quatre districts autonomes et trois villes fédérales. Juridiquement, du point de vue russe, l’intégration de deux « nouvelles » républiques se tient…

Ce plan est tout à fait cohérent. Et il est un terrible piège, car si l’Ukraine considère que c’est cela qui va se passer, elle est obligée d’intervenir avant ou dans la foulée afin de récupérer ses territoires perdues. Si elle le fait avant, elle va être considérée comme l’agresseur… Si elle agit dans la foulée, c’est la guerre à la Russie. La manœuvre expansionniste russe est ici très habile.

2S7 Pion russes en partance pour le front

Reste la question de la Crimée, où là aussi la Russie accumule des troupes… Les possibilités d’une attaque au sud sont tout à fait grandes, pour prendre en étau l’Ukraine de l’Est. Et le matériel de guerre électronique s’accumule particulièrement, ainsi que des bateaux de débarquement passés de la Mer Caspienne à la Mer Noire.

Des troupes en Crimée, dont l’identification d’appartenance à des zones spécifiques sont maquillées, ce la Russie pratique depuis le début pour masquer la provenance, tout en autorisant en même temps les nombreuses photos prises sur le tas

Ce n’est pas la seule pression sur l’Ukraine, car l’OTAN compte bien en faire de la chair-à-canon. On notera d’ailleurs que la ligne de front est régulièrement survolé par des avions de reconnaissance, tel un Northrop Grumman RQ-4 Global Hawk américain, un drone de pratiquement 15 tonnes et 40 mètres d’envergure.

La tension a ainsi passé un cap, on passe au cran au-dessus, de par les forces en présence, des implications diplomatiques, alors qu’en plus tout est clair sur le plan militaire. On est bien plus dans les années 1930 que dans les années 1990.

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Ukraine : l’attachée à la défense de l’ambassade américaine sur le front

C’est un exemple très révélateur de comment l’Ukraine s’est faite aspirée par des Etats-Unis qui utiliseraient bien ce pays comme chair à canon.

Carte exprimant la hantise ukrainienne d’une offensive russe depuis la Crimée et le Donbass, mais également depuis le reste de la Russie voire la Biélorussie

L’Ukraine est menacée dans son existence même par l’expansionnisme russe. Mais elle est en même temps en train de connaître un moment dramatique avec la soumission à l’OTAN qui pousse à la guerre. Voici une photographie de la colonel Brittany Stewart, qui est attachée à la défense auprès de l’ambassade américaine à Kiev. C’est lors de sa visite sur le front le 9 avril 2021.

Sur le côté on reconnaît l’insigne militaire de la 72e  brigade mécanisée ukrainienne, avec au-dessus du crâne l’inscription L’Ukraine ou la mort.

Ici on voit l’attachée à la défense américaine faire le salut militaire devant une tombe, celle de « MIF » comme c’est inscrit en haut sur la pierre tombale. Cela signifie « mythe » en ukrainien et la personne dont c’est la tombe a choisi ce surnom également en allusion à Méphistophélès, personnage du Faust de Gounod qu’il a justement incarné.

Il s’agit en effet de Wassyl Slipak, ce chanteur d’opéra ayant vécu en France et ayant rejoint les nazis du Pravyï sektor sur le front au moment de la crise au Donbass. On le reconnaît d’ailleurs sur la tombe, avec sa coupe de cheveux à la cosaque.

Pour ajouter à la complexité de la situation, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est rendu le 10 avril 2021 à Istanbul pour rencontrer le président turc Recep Tayyip Erdogan. Il y a quelques jours, le président ukrainien a fait un passage express au Qatar… Rappelons que le Qatar et la Turquie forment un bloc, celui des « frères musulmans ». Et l’Ukraine a utilisé pour la première fois le 10 avril ses drones de combat achetés à la Turquie, les Bayraktar TB2 SİHA.

Depuis quelques jours, toutes les cartes tactiques s’abattent. Alors que les commentateurs, entre horreur et cynisme, considèrent le risque de guerre a entre 24 et 50%.

Il faut bien d’ailleurs se donner une idée des forces en présence à la frontière Russie-Ukraine, pour saisir l’ampleur du drame qui se joue. Voici des véhicules ukrainiens rejoignant le front, ce sont des tracteurs-érecteurs-lanceurs d’OTR-21 Tochka. On parle ici de missiles balistiques faisant 482 kilos, et datant de l’époque soviétique. L’Ukraine nie les avoir employés en 2014-2014 pour le conflit au Donbass, mais c’est un secret de polichinelle que cela a bien été le cas.

Voici des Typ 9K720 Iskander russes, allant sur le front. Il s’agit du successeur des OTR-21 Tochka envoyés par l’Ukraine. Le poids de ce qui est envoyé est doublé (800 kilos) et l’ordre de précision est de 5-7 mètres. Le décalage avec le matériel ukrainien est de l’ordre d’une génération.

La supériorité russe est en fait complète. Illustrons ce terrible panorama le canon automoteur russe 2S7 Pion, soit le plus lourd au monde dans son genre, avec également le plus gros calibre.

La Russie a déjà bien plus de forces présentes qu’en 2014 au moment de la crise. Le processus enclenché, le recul est difficile, surtout alors que la crise du capitalisme parcoure le monde… L’Ukraine risque d’être une victime d’une nouvelle époque qui s’annonce militarisée, expansionniste, aux visées impérialistes. D’autant plus que ce conflit a comme véritable trame de fond l’opposition frontale du début du 21e siècle, celui entre la superpuissance américaine et son challenger chinois.

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Ukraine-Russie: une actualité qui s’impose

Le conflit entre l’Ukraine et la Russie se pose désormais ouvertement à la face du monde.

La montée en puissance du conflit entre l’Ukraine et la Russie a réussi à percer le silence médiatique ; désormais beaucoup de médias en parlent. Le souci, c’est qu’il apparaît clairement qu’en fait les médias attendaient les positions officielles de leur propre pays. Il est flagrant qu’il n’y a pas d’indépendance dans les orientations, tout est résolument placé dans la perspective du ministère des affaires étrangères de chaque pays.

De plus, cette percée médiatique et ces positions diplomatiques s’exposent surtout parce que désormais les deux blocs apparaissent clairement : l’OTAN d’un côté, avec la superpuissance américaine, et la Russie avec son expansionnisme.

Cela pose la question du jeu des alliances. Ainsi, le 8 avril 2021, Angela Merkel a appelé le président russe Vladimir Poutine, pour demander que ce soit cessée l’escalade militaire. Mais en même temps l’Allemagne et son satellite autrichien se tournent résolument vers le vaccin Spoutnik. Quant à la France, son silence en dit long sur son orientation à la suite de l’Allemagne.

Ce qui n’a pas grand chose à voir avec la position américaine qui a été d’affirmer que des navires militaires seraient envoyés en Mer Noire. Une mer Noire qui va également accueillir de nombreux navires russes, prétendument pour un « exercice ». Une Mer Noire où se trouve la Crimée où était présent le 8 avril le président russe Vladimir Poutine.

Vladimir Poutine dont l’administration présidentielle a comme responsable Dmitri Kozak, qui a expliqué le même jour que :

« Le début des hostilités est le début de la fin de l’Ukraine. »

Une Ukraine qui a désormais refusé que les négociations futures se trouvent à Minsk, la capitale de la Biélorussie. Une Biélorussie qui a commencé à déplacer des troupes à sa frontière avec l’Ukraine. Alors qu’inversement, toujours le 8 avril, le ministre des affaires étrangères polonais, Zbigniew Rau, était à Kiev pour rendre visite à son homologue ukrainien Dmytro Kuleba.

Le ministre letton des affaires étrangères, Edgars Rinkevics, a affirmé de son côté que son pays soutenait l’initiative lituanienne de proposer un plan pour la rentrée de l’Ukraine dans l’Otan. Et l’ambassadeur slovaque à Kiev, Yurii Mushka, a annoncé la mise en place d’une coopération transfrontalière slovaquo-ukrainienne.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a quant à lui visité le front. Alors qu’en face les troupes russes continuent d’affluer.

Rien qu’avec tout cela la Russie a réussi son premier objectif : proposer une vague d’inquiétude et de mobilisation, tout en s’opposant à l’OTAN. Beaucoup pensent que les choses s’arrêteront là, que c’était le but, faire peur pour négocier. Seulement, on est en pleine crise, une crise dont le capitalisme ne se sort pas depuis une année. Et là la guerre pour le repartage du monde exige plus que des négociations, fussent-elles musclées.

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Ukraine: un affrontement devenu celui de l’OTAN et de l’expansionnisme russe

L’OTAN a pris l’initiative et désormais les deux blocs sont devenus unilatéralement antagoniques.

Selon les données apparentes et avec une marge d’erreur significative, on peut considérer que les forces en présence aux frontières de la Russie et de l’Ukraine sont désormais les suivantes:

– les deux pseudos-républiques populaires (de Donetsk et Louhansk) s’appuient sur 30 000 soldats, 500 chars, 1 000 véhicules blindés ;

– les forces russes consistent en 120 000 soldats, 400 chars, 7 600 véhicules blindés ;

– les forces ukrainiennes consistent en plus de 200 000 soldats, 450 chars de combat, 2 500 véhicules blindés.

On peut mettre de côté les forces aériennes, la supériorité russe étant écrasante, tout comme d’ailleurs le niveau technique des armements en général (obusiers, canons, lance roquettes multiples, systèmes anti-chars, etc.).

C’est monstrueux… et les accrochages et utilisations d’artillerie ont également commencé à reprendre à la frontière. Cela commence à avoir une autre signification alors que les troupes sont massivement présentes d’un côté comme de l’autre… Et que désormais l’affrontement est devenu celui de l’OTAN, ayant vassalisé l’Ukraine, avec l’expansionnisme russe.

Le maréchal en chef de l’air britannique Stuart Peach, président du Comité militaire de l’OTAN, s’est ainsi rendu en Ukraine le 7 avril 2021. Il a évidemment appuyé de toutes ses forces les démarches de l’Ukraine pour une adhésion, alors que le site internet de l’OTAN a désormais une version en ukrainien. Rappelons que le 6 avril, le président ukrainien avait mis cette question de l’adhésion sur la table, un véritable saut qualitatif.

Dès lors, la Russie ne parle plus du tout de manœuvres militaires, mais de nécessité opérative. L’Ukraine est ouvertement assimilée à l’OTAN, comme dans ces propos du 7 avril 2021 de Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères:

« Nous considérons cette campagne de désinformation et de propagande comme un moyen pour Kiev de détourner l’attention de ses propres préparatifs militaires dans le Donbass, de son sabotage des accords de Minsk (sur le règlement de la crise au Donbass) et de l’intensification des activités militaires des pays de l’OTAN en Ukraine. »

Et les troupes russes continuent d’affluer du pays tout entier, alors que Dmitri Peskov, le secrétaire de presse du président russe Vladimir Poutine, a expliqué, en faisant allusion aux 600 000 détenteurs de passeports russes à l’Est de l’Ukraine, que:

« assurer la sécurité des citoyens russes est absolument une priorité pour l’Etat russe et le président russe Vladimir Poutine »

Autant dire que les masques sont tombés de part et d’autre et cela implique une polarisation systématique. Le 7 avril, la Lituanie a ainsi dit qu’elle était prête à aider à établir le plan d’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. C’est la ligne des pays baltes, farouchement anti-russe (et totalement anti-communiste), ouvertement pro-américain.

L’Allemagne a de son côté expliqué que l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN… n’était pas du tout à l’ordre du jour. C’est que l’Allemagne met en place un gazoduc venant directement de Russie, le gazoduc Nord Stream 2 ; commencé en 2018, il n’est pas terminé car les États-Unis ont exercé une pression gigantesque pour l’empêcher.

C’est là l’expression d’une contradiction au sein de l’OTAN. Et le média pro-russe Spoutnik témoigne d’une autre contradiction que la Russie aimerait renforcer, celle entre la France et l’OTAN, d’où son article Adhésion de l’Ukraine à l’Otan: «Les Français sont-ils prêts à mourir pour Donetsk?».

En fait, tant l’OTAN que l’expansionnisme russe jouent sur le fait que l’Ukraine est loin, méconnue… pour en faire un sanglant terrain de jeu. Et l’accumulation d’armements et de troupes ne cesse toujours pas…

La rhétorique de la Russie et de l’Ukraine ne cesse de prendre une ampleur guerrière également. En Russie il y a même eu une émission où des commentateurs ont dit qu’il fallait envoyer des missiles nucléaires contre l’Ukraine… Et, de toutes façons, il est expliqué de manière ininterrompue dans la propagande que l’Ukraine va attaquer, que la Russie envoie des troupes massivement pour se défendre, etc.

Du côté ukrainien, tous les relais de la Russie ont été brisés. Le 5 avril, des sanctions ont été prises contre 10 personnes et de 79 entreprises dont 11 entités russes, accusées de « contrebande ». En réalité, c’est la liquidation de la partie pro-russe de l’oligarchie, dans le prolongement de la mise de côté en février de Victor Medvedtchouk, un oligarque ukrainien très proche du président russe Vladimir Poutine. Ses chaînes de télévision 112 Ukraine, ZiK et NewsOne ont été fermées. Tout ce qui est russe est ouvertement considérée comme hostile.

Les deux blocs se considèrent comme ennemis et il n’y a plus aucun espace de convergence. Les objectifs sont désormais un affaiblissement généralisé du concurrent, pour s’en débarrasser. On est en plein dans la bataille pour le repartage du monde.

https://www.youtube.com/watch?time_continue=7&v=RWJeHVUasLs&feature=emb_title

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L’Ukraine veut forcer sa rentrée dans l’OTAN: quelques cartes

En cherchant à tout prix à ce que l’OTAN intervienne, l’Ukraine rend la situation intenable alors que la Russie veut la briser.

Les forces russes et ukrainiennes ont continué de s’accumuler aux frontières. Il n’y a eu pratiquement pas d’escarmouches le 6 mars, tout comme les 4 et 5 mars : les deux armées se font face, se renforçant, très clairement prêtes au face à face, en attente du moment clef.

Nombre des ruptures de cessez-le-feu pour 2021

Il y a eu toutefois un saut qualitatif, rendant la situation encore plus inextricable. L’Ukraine poussait ces derniers jours à recevoir une aide de l’OTAN, dans une logique interventionniste ; elle cherche depuis 2008 à y adhérer. Dans les faits, elle obtient déjà du matériel, notamment des États-Unis, en particulier ces derniers jours. Et dans la crise actuelle, l’OTAN a évidemment maintes fois souligné son soutien entier. L’Union européenne a naturellement fait de même.

Le 6 avril 2021 marque cependant un tournant, ou plutôt une accélération, un vrai saut qualitatif, car cette tendance à avoir l’OTAN comme référence apparaît désormais comme un quitte ou double. Il y a eu en effet un appel au téléphone du président uktainien Volodymyr Zelensky, le 6 avril, au secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, pour demander une entrée accélérée de l’Ukraine dans l’OTAN.

Or, jamais la Russie ne tolérera l’OTAN à sa frontière directe. La Russie, qui a fait en sorte d’accorder la nationalité russe à 600 000 personnes dans l’Est de l’Ukraine, préférera dans tous les cas provoquer la cassure en deux de l’Ukraine. Qui plus est, le président ukrainien a appelé l’OTAN à être présente en Mer Noire :

« Une telle présence permanente devrait être un puissant moyen de dissuasion pour la Russie, qui poursuit la militarisation à grande échelle de la région et entrave la navigation commerciale. »

La démarche est cohérente. Le président ukrainien sait en effet que la question de la Crimée est essentielle, car un débarquement russe est possible, avec l’invasion généralisée de la partie côtière de l’Ukraine. Difficile de faire contre-poids, et du point de vue du nationalisme romantique, idéaliste, fantasmagorique ukrainien, cela a du sens : il s’agit de faire pression sur la Russie, de la « calmer ».

En pratique, c’est un suicide, cela provoque une situation par définition inacceptable pour la Russie. Même au-delà de l’insupportable expansionnisme russe, il y a le fait objectif de ne pas vouloir être étouffé par l’OTAN, de refuser que la Russie se réduise à un satellite. Un coup d’œil sur les cartes (tirés de Google map) montre ce qu’il en est et pourquoi la situation est explosive de par un conflit qui devient dans les faits celui de l’OTAN contre la Russie expansionniste, avec l’Ukraine comme martyre et cible des conquêtes.

Très concrètement, l’Ukraine fait 1 316 km d’Est en Ouest et 893 km du Nord au Sud, c’est à peu près la superficie de la France. On notera que sur la carte la Crimée n’est pas représentée ; même si elle est en fait russe historiquement, au niveau du droit international elle relève de l’Ukraine.

Sur cette carte de la situation de l’Ukraine en Europe, on voit clairement pourquoi la Russie ne tolérera jamais l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN. Les pays baltes sont déjà opposés à la Russie, la Finlande n’est clairement pas pour, toute l’Europe centrale est pro-OTAN, alors si l’Ukraine tombe, la Biélorussie ne tiendra pas longtemps non plus et surtout la Russie aura un énorme bloc contre elle. Et l’OTAN n’hésitera pas à utiliser ces pays voisins comme de la chair à canon pour démolir la Russie.

Seulement voilà, l’Ukraine est aussi la porte de l’Orient. Pour beaucoup de gens en France, l’Ukraine est à l’Est. Mais en fait, elle est également au Sud de l’Est. D’ailleurs, historiquement elle a dû affronter les Polonais à l’Ouest et les Tatars à l’Est. Son passage dans l’aire moscovite (qui était confrontée aux Polonais à l’Ouest et aux Mongols à l’Est) en est une conséquence : c’est une alliance historique de deux peuples venant historiquement de la même matrice culturelle et nationale, la Rus’ de Kiev.

D’ailleurs, si on va dans un magasin d’alimentation russe ou ukrainien, on trouvera beaucoup de produits tout à fait « orientaux » aux yeux de quelqu’un d’Europe de l’Ouest. Voici un aperçu de la situation de l’Ukraine en ce qui concerne sa façade orientale, au dessus des mots « Mer Noire » on a la péninsule qu’est la Crimée et que la Russie a annexée.

Il n’est pas difficile de comprendre que l’Ukraine, une fois entrée dans l’OTAN, deviendrait une véritable base américaine, avec une immense capacité de projection vers l’Orient. Mais ce serait également une véritable fermeture au niveau européen.

L’Ukraine est à l’Est du point de vue français, mais pas si à l’Est que ça du point de vue européen… Pour prendre des exemples, la capitale de l’Autriche, Vienne, est plus à l’Est que la capitale tchèque, Prague, et elle est plus proche de la ville ukrainienne de Lviv (d’ailleurs soumise à l’Autriche jusqu’en 1918) que de l’extrême occidental de l’Autriche. Berlin est largement plus près de Kiev que de Madrid, Stockholm est plus proche de Kiev que de Paris, Naples est à la même distance de Kiev et de Londres, etc.

Il ne faut pas se résumer à tout cela. La guerre se fonde avant tout sur des impératifs économiques. L’oligarchie qui veut étendre la Russie ne le fait pas par calcul ou appât du gain : c’est une nécessité historique de par sa nature. Quant aux pays capitalistes, n’en parlons même pas.

Il s’agit seulement de saisir le cadre, ce qui est d’autant moins simple que c’est très loin géographiquement ou culturellement du point de vue français. Cela ne doit cependant en rien relativiser la situation. Il faut toujours être prêt à faire face à la guerre, à la refuser ! Et à éprouver l’empathie pour les peuples martyrs, à exprimer sa solidarité. L’Ukraine ne doit pas devenir un champ de ruines à cause de l’OTAN et de l’expansionnisme russe !

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Culture Culture & esthétique

Playlist россия♥україна♥россия♥україна

Une playlist pour introduire à la culture… qui va avec la paix et l’amitié entre les peuples.

Voici une playlist qui pour beaucoup de gens en France apparaîtra pittoresque, mais en même temps, incroyablement inspirante. Chaque chanson est d’une incroyable charge. Et pour faire les choses bien, loin des valeurs des va-t-en guerre, la playlist, avec uniquement des œuvres récentes, s’appuie uniquement sur des femmes, qui témoignent de leur haut niveau artistique, de leur haut niveau de culture, de synthèse.

C’est autre chose que la guerre. Et pour faire les choses encore mieux, il ne sera pas précisé qui est russe, qui est ukrainienne.

La dernière chanson est une exception relative puisqu’un éloge des sœurs, magnifique, avec un ton qui correspond bien à la tristesse des menaces de guerre entre deux d’entre elles.

Voici la playlist en lecture automatique sur YouTube, suivis de la tracklist :

  1. DakhaBrakha – Monakh (2017)
  2. Сабрина – Сестра (2019)
  3. Katya Yonder – Вновь и вновь (2020)
  4. ONUKA – UA (2014)
  5. Alina Pash – Bosorkanya (2019)
  6. Maria Teriaeva – SØS (2020)
  7. Jekka – Midnight Hour (2015)
  8. Fanny Kaplan – Smeh (2016)
  9. Нaaдя — Осколки (2020)
  10. КОЛО – Серце в Житах (2017)
  11. Navka – Цвіте терен (2020)
  12. Іванка Червінська – Покоси (2020)
  13. Magnetic Poetry – Not Alone (2017)
  14. Mustelide – Salut (2016)
  15. Три Сестры (Les trois soeurs) (juste après 1991)

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Guerre

L’incroyable silence sur le conflit Russie-Ukraine

Alors que les troupes s’accumulent, le silence est complet dans les médias et de la part des politiques, y compris à Gauche.

La situation est désormais telle qu’il n’y a plus aucun doute sur de prétendues « manœuvres ». Les troupes et le matériel convergent de part et d’autre à la frontière entre la Russie et l’Ukraine. Le front a d’ailleurs été très calme le dimanche 5 avril, à l’opposé complet du samedi 4 avril. Les choses se mettent en place, de manière toujours plus ouverte.

Il y a notamment des envois depuis les États-Unis au moyen d’avions-cargos C-17 Globemaster III. Et le Conseil de sécurité de la Fédération de Russie a affirmé comme très probable des affrontements entre la Russie et l’Ukraine pendant ce qui est qualifié d »escalade des tensions dans le Donbass.

Il est désormais absolument évident que deux armées se font face, prêtes à en découdre. Cela n’implique pas que l’affrontement soit obligatoire… même si on peut le penser. Mais au minimum il devrait y avoir des appels mondiaux au retrait des troupes. C’est là le minimum.

Qui plus est, la France est membre de l’OTAN et l’OTAN n’a cessé, de manière officielle, d’expliquer qu’elle soutiendrait l’Ukraine. Cela veut dire que s’il y a conflit, la France est de la partie, si ce n’est de facto, au moins de jure : si ce n’est de fait, au moins juridiquement.

Comment peut-on alors garder le silence ? Comment la menace réelle de la guerre, avec des troupes armés jusqu’aux dents se faisant face, peut-elle être autant passée sous silence ? Comment la participation de la France peut-elle passer comme une lettre à la poste ?

C’est là qu’on voit qu’il y a en France un énorme problème : le soutien général à l’armée française, l’acceptation du militarisme. D’ailleurs, et c’est un très bon exemple, Jean-Luc Mélenchon a publié le 2 avril 2021 un billet titré « Industrie de défense : Dassault a raison de dire « nein » !« , dans un grand élan militariste-patriotique où on apprend que le Rafale « est le meilleur avion de combat du monde ». Une semaine avant, il expliquait que »La France doit demeurer une puissance polaire« .

Il reflète bien un social-chauvinisme généralisé. La France a un bon niveau de vie, elle est moins pire que les États-Unis dans ce qu’elle fait dans le monde, donc il faut accepter voire soutenir. L’absence de dénonciation du militarisme reflète une capitulation pratiquement systématique à Gauche.

Mais ce qui se passe à la frontière de l’Ukraine et de la Russie change la donne. C’est l’expression de la grande crise, commencée avec le COVID-19 mais traversant toute la société, toute l’économie. Plus rien ne tient. La bataille pour le repartage du monde devient la grande tendance… et on ne peut pas y échapper, à moins de la renverser.

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Guerre

Russie-Ukraine: des escarmouches alors que continue l’accumulation de troupes

Les effectifs augmentent, les accrochages sont plus nombreux et s’intensifient.

La Femen Inna Shevchenko, qui travaille maintenant pour Charlie Hebdo, publie beaucoup de choses sur son Twitter, des choses plutôt intéressante sur la laïcité. Mais, alors qu’elle est ukrainienne, que le logo des Femen est aux couleurs ukrainiennes, elle ne dit pas un mot sur la situation actuelle. C’est un exemple assez affligeant d’inconséquence et de comportement petit-bourgeois : je fais carrière quelque part, de gauche mais pas trop, quant à mon pays et les gens qui y vivent…

Il est pourtant évident que les grandes puissances poussent à la guerre. L’Ukraine est poussée à la guerre par les États-Unis et la Russie l’est… par son propre expansionnisme. Il faut donc prendre partie contre la guerre, toujours… qui ne dit mot consent.

Il est d’ailleurs strictement impossible de ne pas voir que l’aggravation de la situation prend une tournure gravissime. Les deux armées les plus nombreuses d’Europe n’ont pas toujours cessé leur déploiement de troupes à leurs frontières ! La Russie et l’Ukraine se mobilisent littéralement…

Au 2 avril 2021, la Russie avait déjà ajouté 25 bataillons tactiques au 28 déjà présents aux frontières. Chaque bataillon consiste en un bataillon d’infanterie mécanisée, une compagnie de tanks et de l’artillerie. Et les accrochages se multiplient de manière exponentielle aux frontières des « républiques populaires » séparatistes, en fait pro-russes, de Donetzk et Louhansk, et le reste de l’Ukraine.

Violations du cessez-le-feu, au 3 avril, les sept jours précédents, les 30 jours précédents, moyenne pour 2020

Les informations télévisées russes déversent une propagande folle sur les velléités guerrières de l’Ukraine, chauffant à blanc l’opinion publique, avec notamment une fake news d’un enfant tué par un bombardement ukrainien (c’est la seule chose à ce sujet qu’Inna Shevchenko a retwitté d’ailleurs, gardant elle-même le silence).

Et en face on n’est pas en reste , l’armée ukrainienne annonçant qu’elle participerait à des opérations avec l’OTAN en mer Méditerranée et en Irak, qu’il y aurait bientôt des exercices en Ukraine même.

Exemple de folie furieuse, d’ailleurs, un avion de patrouille maritime et de lutte anti-sous-marine américain Boeing P-8A Poseidon a survolé le 3 avril 2021 la côte syrienne… utilisant son transpondeur de telle manière à ce que soit formé le nombre 46, allusion à Joe Biden, 46e président des États-Unis, qui est sur une ligne très agressive par rapport à la Russie.

Et alors que le 2 avril la France était certaine qu’il n’y aurait pas de conflit, le 3 avril il y a eu un communiqué commun des ministères des affaires étrangères de France et d’Allemagne. On y lit que :

« La France et l’Allemagne sont préoccupées par la multiplication des violations du cessez-le-feu, alors que la situation s’était stabilisée depuis juillet 2020 dans l’Est de l’Ukraine. Nous suivons avec une grande vigilance la situation, en particulier les mouvements de forces russes, et appelons les Parties à la retenue et à la désescalade immédiate des tensions. »

De par la nature des troupes envoyées par la Russie, on peut déjà lire le scénario suivant. Il va y avoir des accrochages dégénérant et la Russie va annoncer qu’elle est en nécessité d’envoyer des « gardiens de la paix » dans les zones séparatistes, afin d’obéir à sa constitution l’obligeant à protéger des citoyens russes.

Le but est de parvenir à un point de rupture pour annexer les deux « Républiques populaires ». La Russie peut avoir choisi de bouger de manière seule, ou bien elle répond à l’initiative américano-russe de lancer une opération de récupération. Peu importe, les deux sont coupables de la marche à la guerre.

Et ce n’est qu’un triste début dans une tendance à la guerre se généralisant à travers la crise du capitalisme sur toute la planète, à travers la compétition sino-américaine pour l’hégémonie mondiale.

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Guerre

Annexion du Donbass par la Russie: extrême tension militaire avec l’OTAN

La Russie va-t-elle annexer le Donbass ? Le spectre de la guerre s’incarne et ce n’est qu’un début.

La crise est là, la crise sanitaire n’est qu’un aspect d’une crise bien plus profonde et la bataille pour le repartage du monde s’accélère chaque jour. Ce qui se passe est un premier moment de terrible danger, dont les victimes seront toujours les peuples.

La Russie est en effet en train de procéder à une importante mobilisation de troupes à sa frontière avec l’Ukraine, plus exactement avec les parties de l’Ukraine gérées par les forces séparatistes pro-russes. Des convois ferroviaires très nombreux et très longs transportent massivement des véhicules militaires et tout ce qu’il faut comme approvisionnement.

C’est au point qu’est désorganisé le transport pour le matériel agricole, alors que le printemps est arrivé et avec lui le début des récoltes !

Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe, a affirmé que :

« La Russie déplace ses forces armées sur son territoire comme elle l’entend, mais cela ne représente une menace pour personne et ne doit inquiéter personne. »

Sauf que l’accord de cessez-le-feu d’usage à la frontière entre l’Ukraine et les régions séparatistes a pris fin le premier avril, en raison du refus de la Russie de le prolonger.

La Russie va-t-elle tenter de réaliser par la force ce qu’elle a prévu depuis le début du conflit, à savoir l’annexion de la région du Donbass, à la suite de celle de la Crimée ?

La carte des régions séparatistes (source: wikipédia)

Surtout que la pseudo-République populaire de Donetsk, une fiction pro-russe, a décidé le premier avril la mobilisation de la classe d’âge 1994-2003, tout comme la Crimée de son côté. La pseudo-République populaire de Lougansk semble mettre en place un dispositif militaire, alors que des troupes russes se déplacent en Biélorussie, juste à la frontière ukrainienne.

L’ordre de circonscription la pseudo-République populaire de Donetsk

La réponse américaine est très claire. Les forces armées américaines en Europe sont activées pour faire face à une :

 « crise imminente potentielle » .

La question ukrainienne a également été abordée au sein de l’OTAN. En clair, si la Russie annexe la partie orientale de l’Ukraine, actuellement devenue « séparatiste », ce sera le conflit militaire.

Les services de renseignement ukrainien ont également publié le premier avril une note intitulée :

« La Fédération de Russie est prête pour des provocations à grande échelle contre notre État »

Il y est expliqué que la Russie chercher à faire intervenir militairement l’Ukraine au moyen de provocations. Sauf qu’il y a eu des déplacements militaires en Ukraine tout au long du mois de mars ! Et les États-Unis, avec la Grande-Bretagne, sont clairement dans une volonté d’affrontement, poussant l’Ukraine en ce sens.

De plus, la Crimée est alimentée en eau à 84% par le Canal de Crimée du Nord, qui commence en Ukraine, mais bien évidemment les liens sont coupés et le lac artificiel de Simferopol, faisant 35 millions de mètres cubes, se retrouve à sec, assoiffant la Crimée.

Le Canal de Crimée du Nord, construit entre 1961 et 1971 juste après que la Crimée ait été « offert » par la Russie à l’Ukraine (source : Wikipédia)

Les deux camps montent en fait en agressivité. Et en Ukraine il ne faut pas oublier l’agitation néo-nazie. 3 000 néo-nazis ont manifesté le 20 mars 2021 à Kiev, incendiant la plaque officielle du bâtiment présidentiel, le jour de l’anniversaire de Sergey Sternenko, un ancien dirigeant du « Pravdy Sektor » pour la région d’Odessa, condamné en février à sept ans et demi de prison pour le kidnapping d’un homme politique.

Ces agitateurs nationalistes jettent également de l’huile sur le feu. Pour l’anecdote, il existe deux centres culturels ukrainiens à Paris.

Le premier s’appelle Symon Petlioura, du nom d’un dirigeant nationaliste ayant combattu la révolution russe et assassiné à Paris en 1926 par Samuel Schwartzbard pour venger les pogroms dont il était responsable (Samuel Schwartzbard sera acquitté en 1927 grâce à la campagne de la Gauche).

Le second, dépendant de l’ambassade ukrainienne, s’intitule Wassyl Slipak. Cet Ukrainien, chanteur de l’opéra de Paris, a adopté la coiffe cosaque et a rejoint les volontaires néo-nazis luttant contre les séparatistes sur le front, où il a été tué en 2016.

C’est sinistre… alors que l’Ukraine c’est Taras Shevchenko, Nicolas Gogol, Vladimir Vernadski, Reinhold Glière, Fyodor Pirotsky, Alexandra Exter, Iouri Kondratiouk, Tatiana Iablonskaïa, Sergueï Korolev, Oleg Antonov, Lyubomyr Romankiv…

Kateryna, une peinture de 1842 du poète national ukrainien Taras Shevchenko

Depuis la littérature à l’invention du tramway électrique, du rendez-vous orbital pour alunir ou l’invention de la RAM des ordinateurs, le peuple ukrainien a puissamment contribué à la culture et à la science.

Mais le peuple d’Ukraine, qui vit dans une terrible misère, pratiquement la pire en Europe, est ainsi la victime de l’expansionnisme russe, d’une oligarchie possédant littéralement le pays, de l’agitation racialiste des nazis, des influences toujours plus grandes de la superpuissance américaine et de l’OTAN.

Et il risque en plus d’être victime d’un conflit ouvert… Nous avons besoin de construire une opinion publique anti-guerre, capable de mobiliser pour lancer des signaux internationalistes ! Le peuple ukrainien ne doit pas être seul !

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Guerre

La président américain traite le président russe de « tueur »

Le nouveau président américain Joe Biden affirme chaque jour davantage la tendance à la guerre contre la Russie.

Le secrétaire à la Défense des États-Unis s’appelle Lloyd Austin et du point de vue de la gauche libérale, c’est une bonne chose que ce soit un Afro-américain. En réalité, c’est un masque pseudo-progressiste pour cacher le fait que c’est un militaire. Imaginez qu’en France un haut gradé soit ministre de la Défense, ce serait un acte inqualifiable. Eh bien aux États-Unis c’est pourtant le cas, sans aucune opposition.

Lloyd Austin a participé à l’invasion de l’Irak et de l’Afghanistan, il a été commandant des forces d’occupation américaines en Irak, il travaille pour la société de conseil WestExec Advisors qui agit dans le secteur de l’armement, il est membre du conseil d’administration de Nucor, le plus grand producteur américain d’acier (et numéro 1 dans ce secteur pour l’armée américaine), ainsi que de celui de l’entreprise d’aérospatiale et de défense Raytheon Technologies et celui de l’entreprise de santé  Tenet Healthcare.

L’équivalent du ministre de la Défense aux États-Unis est donc un militaire haut gradé payé par trois multinationales et actif dans une société de conseil de l’armement… On reconnaît ici la monstruosité qu’est le complexe militaro-industriel américain. Et cela s’inscrit dans la vague militariste que représente Joe Biden.

Photo officielle du secrétriat à la Défense pour le serment sur la Bible de Lloyd Austin lors de nomination (Source Wikipédia)

Donald Trump était le représentant d’une ligne isolationniste visant à prendre des forces pour affronter la Chine et seulement la Chine. Il n’a pas déclenché de guerre, contrairement à tous ses prédécesseurs. Il comptait reculer pour mieux sauter. Joe Biden, lui, a comme ligne d’affronter la Russie d’abord, pour ensuite étouffer la Chine.

Et le 17 mars, dans une interview à ABC News, Joe Biden est allé droit au but, tenant des propos explosifs à l’encontre de la Russie. Lorsqu’on lui a demandé s’il pensait que Vladimir Poutine était un « tueur », Joe Biden a simplement répondu « oui ». Il assume ainsi ouvertement de criminaliser la Russie, justifiant la prochaine intervention guerrière.

Il a d’ailleurs accusé la Russie d’interférence lors des dernières élections présidentielles américaines et il a souligné que Vladimir Poutine aurait à en payer le prix.

Ces propos ne sont pas simplement l’instauration d’un climat de guerre, on est déjà dans l’élan militaire lui-même, avec la mise en place des paramètres du conflit. Les États-Unis, le Royaume-Uni et la France sont très clairement dans la même perspective de pousser la Russie à la faute, de la déstabiliser, de changer le régime. Trois zones sont déjà présentés comme les lieux de confrontation armée : les États baltes, la Mer Noire et l’espace.

Il va de soi que plus la crise économique va s’amplifier, plus les tensions monteront formidablement, d’autant que la Russie n’est pas en reste sur le plan de l’agressivité. Ce sont néanmoins les États-Unis qui sont le plus pressés pour le conflit, parce que derrière ils comptent s’occuper de la Chine, et le Royaume-Uni est sur la même longueur d’onde, comme le montre le long document stratégique « Global Britain in a competitive age« .

Les velléités impérialistes ne se cachent en fait même plus… le temps presse pour eux, la crise du capitalisme donne le rythme, elle impose la fuite en avant dans la guerre comme espoir de solution.

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Guerre

Vers la guerre contre la Russie

La Chine d’accord, la Russie d’abord : telle est la ligne américaine désormais et la France est de la partie.

Le grand problème des guerres entre grandes puissances, c’est la démagogie qui va avec. La France prétendait lutter en 1914 contre le « militarisme » allemand et après ce serait la paix pour tous, la guerre serait la dernière des guerres, puisqu’il n’y aurait plus de militarisme. L’Allemagne prétendait lutter contre la barbarie tsariste. Et ainsi de suite.

Les choses n’ont pas changé. La propagande est immense contre la Russie, la Chine et la Turquie. Il s’agit de pays dont les régimes sont critiquables, bien entendu, mais cela n’est ici que le prétexte pour la guerre. Si demain l’armée professionnalisée française rentrait dans un petit conflit avec la Turquie, l’appui nationaliste serait immense ! Si demain il y avait une mobilisation contre la Russie, cela serait présenté comme avec l’objectif de « pacifier » l’Europe !

Et la tension monte. Si Donald Trump représentait la ligne du cavalier seul américain contre la Chine, Joe Biden représente la ligne de l’alliance occidentale contre la Russie. Joe Biden vient ainsi d’affirmer que :

« Les États-Unis n’acceptent pas et n’accepteront jamais la prétendue annexion de la péninsule, et nous nous tiendrons aux côtés de l’Ukraine contre les actions agressives de la Russie »

L’annexion est effectivement illégale aux yeux du droit international, même si historiquement la Crimée n’a rien d’ukrainienne. Il est juste de demander le retrait russe. Mais il est évident que c’est là un prétexte. Depuis l’élection de Joe Biden à la présidence américaine, l’offensive propagandiste anti-russe ne cesse pas. Mi-février, l’État estonien a publié une longue analyse dénonçant la Russie, mais aussi la Chine ; il est dit que :

« Toute la population mondiale hors de la Russie est une cible potentielle [des opérations de guerre psychologique montées par la Russie]. »

Il est également dit que grosso modo c’est le moment : l’économie russe a profondément reculé avec la crise, le régime est instable ! D’où la présence de diplomates de l’Union européenne aux manifestations en faveur de l’opposant Alexeï Navalny à Moscou, au début février. Ceux-ci ont été expulsés.

D’où le survol le 17 février 2021 de la mer Noire par la France, au moyen d’un ravitailleur KC-135 et de deux Mirage 2000, une nacelle ASTAC déployée pour établir une cartographie des éléments électromagnétiques… Provoquant une interception russe pour faire repartir les avions concernés.

D’où, également, la présence d’une unité d’artillerie de l’armée américaine en mars en France pour des exercices au camp de Canjuers, dans le cadre d’un exercice avec le  93e régiment d’artillerie de montagne. Ce camp est le plus grand champ en tir d’Europe de l’Ouest, où l’obus BONUS Mk 2 va être présenté.

De tels événements sont extrêmement graves, naturellement. C’est l’expression de la tendance à la guerre, poussée par la crise. Et la France est en première ligne. Elle veut sa part du gâteau dans le repartage du monde. Seuls ceux qui croient en le capitalisme peuvent prétendre qu’on ne va pas inéluctablement à la guerre (à moins qu’un immense mouvement de masse l’en empêche).

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Culture

L’agréable douceur mélancolique du dernier album de Peremotka

Le groupe de soviet wave Peremotka ( Перемотка en russe) a sorti un nouvel album en octobre 2020. Un album qui nous fait nous échapper dans une atmosphère de douceur, de tendresse, et de mélancolie très fine.

Fondé en 2015, au coeur donc de l’immense vague de post-punk rétro-soviétique, Peremotka exprime toute la vie quotidienne d’une jeunesse russe prisonnière d’une grande métropole. Le groupe est originaire d’Yekaterinburg (Sverdlovsk  de 1924 à 1991), qui regroupe plus d’un million d’habitants dans la très froide région de l’Oural. Cet ancien pôle industriel s’est enfoncé dans une guerre des gangs pendant les années 1990 sur fond de libéralisme exacerbé, avant de se stabiliser autour des réseaux mafieux.

Avec déjà 5 albums à son actif, Peremotka signe avec ce dernier album, dont certains morceaux ont été publiés au cours de l’année, une très agréable oeuvre musicale.

Le groupe touche de manière enfantine, et plein de mélancolie à des tas d’aspects de la vie quotidienne, et le titre de l’album, « le début d’une merveilleuse amitié » (Nachalo Prekrasnoy Druzhby – Начало прекрасной дружбы), est un hommage à cette candeur d’une jeunesse russe, coincée entre un passé idéalisée et un futur sans horizon palpable.

Dans le premier morceau de l’album, « Супермарио » qui signifie « Super Mario », on retrouve cette ambiance, admirablement bien reflétée par les accords et les tonalités rythmiques. C’est là toute une référence à la bonne humeur, insouciante, d’une partie entre amis de ce jeu vidéo si populaire…

Dans toutes ces chansons, il y a à l’arrière-plan l’atmosphère d’une enfance passée dans un village oubliée, dimension culturelle qui marque entièrement cette génération d’artistes portant de la « soviet wave ». On voit là toute la subtilité de l’approche, « Peremotka » signifiant lui-même « Rembobiner », ce qui renvoie à cet état d’esprit mélancolique.

Littéralement bloqué dans le présent, idéalisant de manière naïve le passé, tout en cherchant à se saisir d’un horizon futur… en vain. Alors on tourne en rond, la cassette est rembobinée sur le quotidien, et ses quelques instances gracieux, plein de tendresses qui le parcourt. Comme avec le huitième morceau, Tvoevo balkona svet / « votre éclairage de balcon », où la voix brumeuse d’Olga Lopayev se découvre sur fond de nappes de synthétiseurs sombres et en même temps enivrante.

On a aussi le morceau Krasiva qui parle de la beauté, Staroe Kino qui fait référence aux vieux cinéma, « V letnem pole » témoignant du plaisir de flâner dans un champ de blé l’été. Et comment ne pas être touché à l’écoute et à la vue du clip de la musique « Première neige » (« Perviy Sneg »), si simple dira t-on, mais finalement tellement illustratif du rapport sensible universel que tout le monde a pu avoir à la nature d’hiver…

La musique Kak tebya pkovit (« Comment te conquérir ? ») témoigne d’une grande sensibilité en ce qui concerne la question de la romance amoureuse. On est bien loin de la violence à la fois sociale, et misogyne qui touche bon nombre de femmes russes, sur fond d’une grande pauvreté. Ici on a plutôt une délicatesse, une gêne même toute attendrissante :

Comment te conquérir ?
De quoi parler, par où commencer ?
Je ne sais pas quoi te dire.
Et c’est encore gênant

Pour écouter l’album en entier sur le bandcamp du groupe :

https://peremotka.bandcamp.com/album/nachalo-prekrasnoy-druzhby

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Guerre

Le fonds européen de Défense (FED) 2021-2027

Le fonds européen de Défense (FED) vise à renforcer la cohésion militaire européenne, avec comme cible la Russie.

Il n’existe pas d’alliance européenne dans le domaine militaire, en raison des intérêts trop divers des différents pays. Cela fait qu’il y a 178 systèmes d’armes différents, 17 types de char différents, etc.

Mais il y a des rapprochements très nets, avec un bloc Allemagne – Espagne – France, par exemple, ce qui implique à l’arrière-plan les Pays-Bas et l’Autriche, voire la Suède.

L’Autriche est un satellite allemand devant se concentrer sur l’espionnage, il y a déjà un corps d’armée germano-hollandais, le consortium germano-néerlandais ARTEC, deux brigades néerlandaises sous commandement allemand, un bataillon de marine allemand sous commandement néerlandais, un projet de frégate de défense aérienne germano-néerlandais, alors qu’il y a déjà une brigade franco-allemande, un escadron de C-130J Hercules franco-allemand, le Système de combat aérien du futur franco-allemand, le char de combat Main Ground Combat System et la patrouille maritime Airborne Warfare Systems franco-allemand, etc.

Tout cela est cependant dépendant d’initiatives bilatérales, ou trilatérales. Mais désormais, en 2021, il y a pour la première fois un fonds européen de Défense (FED), dont le budget est prévu pour jusqu’à 2027.

Ce budget n’est guère élevé ; il est de huit milliards d’euros. Néanmoins, il a une fonction technique et idéologique. Les fonds visent en effet un tiers à la recherche, le reste à des projets concrets, avec comme but de rendre cohérent les activités industrielles militaires européennes d’une part, à renforcer l’interopérabilité des systèmes de défense d’autre part. Ce n’est donc pas rien, puisque cela vise à uniformiser les efforts militaires.

Il y a ainsi déjà le projet de « European Patrol Corvette », une corvette pour la Méditerranée, lancé par la France et l’Italie, rejoints par l’Espagne et la Grèce, qui est concerné par la FED. Il faut pourtant voir un arrière-plan plus marqué par l’hostilité, car il est également absolument clair que l’ennemi désigné par le FED est la Russie.

En effet, les critères pour disposer d’un soutien de la FED sont bien délimités. Il faut au moins trois États membres, mais également l’accord des 27 membres de l’Union européenne… et que cela se passe en particulier dans la coopération avec les pays membres de l’OTAN. On change ici de niveau et on est déjà dans une optique de coordination dans le sens de l’affrontement.

On saisit facilement l’idée : autant les pays européens ne sont guère motivés pour se confronter à la Chine, autant l’idée de faire tomber la Russie, dont ils sont proches géographiquement, est bien plus tentant. C’est d’ailleurs la ligne de Joe Biden que de faire tomber d’abord la Russie, ensuite la Chine.

On comprend que les commentateurs bourgeois des questions militaires parlent de la décennie de tous les dangers. La guerre pour le repartage du monde est une réalité à venir tout à fait claire.

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Guerre

Vers la guerre: les peuples d’Arménie et d’Azerbaïdjan victimes de grandes manœuvres

La guerre au Haut-Karabagh a, bien entendu, des raisons d’une bien plus grande ampleur qu’un simple conflit local : derrière, on a les manœuvres militaristes de puissances expansionnistes, conquérantes.

Le premier ministre arménien Nikol Pachinian a accordé une interview au Figaro le 2 octobre 2020 et dès la première question, il révèle le fond de la question alors qu’au Haut Karabagh, la guerre fait rage entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.

« Le Figaro : Vous accusez l’Azerbaïdjan d’être soutenu militairement par la Turquie. De quelles preuves disposez-vous ?

Nikol Pachinian : Oui nous avons des preuves. La Russie, la France et l’Iran ont déjà reconnu l’implication de l’armée turque dans l’offensive de grande ampleur contre l’Artsakh [= le Haut Karabagh du point de vue des Arméniens pro-annexion]. »

On aura naturellement compris que dès le départ le premier ministre arménien insiste sur trois puissances épaulant l’Arménie et refusant l’expansionnisme turco-azéri : la Russie qui maintient l’Arménie comme satellite, l’Iran qui est juste sous l’Arménie géographiquement et ne veut pas de présence turque, la France qui est une grande puissance cherchant à satelliser également autant qu’elle le peut.

Or, il y a un souci dans ce panorama. L’Arménie a en effet connu un soulèvement populaire en 2018 et Nikol Pachinian est arrivé au pouvoir comme représentant des forces pro-Union européenne, la ligne officielle étant de décrocher doucement mais sûrement de la Russie.

Les forces pro-russe au pouvoir auparavant étaient farouchement nationalistes et agressives quant à la question du Haut-Karabagh et Nikol Pachinian a modifié la ligne. Il y a alors eu dans la foulée l’établissement d’une ligne directe entre les gouvernements d’Arménie et d’Azerbaïdjan, alors que les incidents à la frontière se sont pratiquement éteints.

Mais Nikol Pachinian a cédé devant les forces agressives en Arménie ; il est allé au Haut-Karabagh en août 2019 et a dit : « le Karabach, c’est l’Arménie, point final ». Le président azéri Ilham Aliyev lui a répondu par : « le Karabach, c’est l’Azerbaïdjan, point d’exclamation ! ».

On a ici une démagogie nationaliste de la part de gens représentant des couches dominantes jouant à la guerre avec leurs propres peuples. Et avec la crise économique, politique, militaire… ouverte par la crise sanitaire du covid-19, tout cela a pris une ampleur explosive à laquelle les protagonistes ne s’attendaient pas forcément.

La situation est déjà mauvaise à la base, mais désormais, la crise précipite tout, les tensions s’aiguisent comme jamais, la fuite dans la guerre devient une règle. Comment faire sinon pour trouver les milliards et les milliards dépensés pour sauver les économies et les couches dominantes ?

Les démagogues nationalistes se retrouvent ainsi pris au piège de leur démarche qu’ils doivent, qu’ils le veulent ou non, suivre jusqu’au bout. Les dirigeants arméniens se retrouvent dans un piège qu’ils ont eux-mêmes participé à tendre. Cela est d’autant plus vrai que… l’Azerbaïdjan est également un satellite russe et que la Turquie fait un forcing généralisé pour s’en faire son propre satellite, au nom de leur proximité historique définie de manière extrapolée par le principe « une nation, deux États ».

La Russie cherche donc à revenir en force auprès de son satellite arménien, alors que la Turquie cherche à s’implanter coûte que coûte dans une Azerbaïdjan satellisée par la Russie… et ce sont les peuples qui en paient le prix. La Russie a d’ailleurs annoncé le premier octobre qu’elle s’efforçait avec la Turquie de trouver une solution. Les peuples devront donc se soumettre aux injonctions et s’ils ne le font pas, ils seront pousser à un processus menant au bain de sang.

C’est le chantage poussé dans des proportions toujours plus insoutenables par la crise. Il faut le drapeau rouge de l’amitié des peuples, sinon la conflagration est inévitable !

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Société

GPA: des milliers de bébés coincés en Russie

La situation est grave en Russie, comme en Ukraine, pour des centaines de nourrissons mis au monde pendant la fermeture des frontières. Ceux-ci sont abandonnés à leur triste sort par l’impossibilité de leur « parents d’intention » de venir les chercher.

La Russie avait fermé sa frontière le 30 mars… Et, jusqu’à maintenant, elle est restée fermée sauf exceptions qui ne comprennent apparemment pas le commerce d’enfants. Le nombre d’enfants nés pendant cette période est estimé à un peu moins de 1000, ce qui correspond à 6 mois d’accouchements.

La maternité de substitution révèle ici son vrai visage, un commerce, auquel s’adonnent des femmes ayant clairement un besoin pécuniaire. Pour une mère porteuse russe, cela rapporte l’équivalent en rouble entre 12 000 et 20 000 euros environ.

Les femmes seulement employées pour la grossesse, entrent accoucher dans les établissements de santé et confient à ce moment là l’enfant aux « parents d’intention » avant de reprendre le cours de leur vie.

Ne pouvant pas prendre le relais, les agences de mères porteuses doivent trouver des solutions et à partir de là c’est assez flou. C’est ainsi que des nourrissons sont pris en charge dans des orphelinats ou alors retrouvés dans des appartements, des hôtels, sous la surveillances de femmes dont on ne sait pas grand chose. Ainsi à Moscou, deux probables ressortissantes chinoises ont été trouvées avec cinq nourrissons de six jours.

En effet, parmi les couples clients de GPA en Russie, une majorité est chinoise. La crise démographique en Russie et en Chine, est un prétexte à l’ouverture de la traite d’enfant comme économie à part entière. En effet, en Russie, c’est depuis la chute de l’URSS que la population baisse. En Chine, les problèmes de fertilité chez les couples sont passés de 5 % à 12 % en 20 ans, à la fois pour des raisons médicales et à la fois de part le recul de l’âge de la première grossesse.

Il y aurait pourtant matière à s’interroger sur cette baisse démographique et baisse de fertilité, notamment avec une remise en question de la pollution de l’air, de la présence de perturbateurs endocriniens, de la foi en la société des gens ou de la pression capitaliste sur les vies personnelles.

Ces questions ne peuvent être soulevées que par des forces politiques voulant changer la vie, par les masses à la recherche un nouveau modèle de société. Elles ne peuvent pas être soulevée par la bourgeoisie qui ne fait qu’accompagner l’élargissement du capitalisme.

Les opposants à la GPA, à la traite des êtres humains, les défenseurs de la dignités humaines, doivent oser poser la question du socialisme, oser chercher à tout changer et pour cela aller à la rencontre des larges masses portant les valeurs d’émancipation.

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Guerre

Vers la guerre: le coup d’État pro-Islam et pro-Russie au Mali

Le coup d’État militaire au Mali s’appuie sur une mobilisation islamiste pour mettre en place un régime pro-Russie. On est dans la redistribution des cartes dans le cadre de la compétition entre grandes puissances.

L’ultra-gauche française a vivement salué les rassemblements de masse contre Ibrahim Boubacar Keïta, le président du Mali, notamment en raison du fait qu’ils ont été accompagnés de slogans hostiles à la présence française. Il faut pour cela une grande naïveté, car c’était évidemment une mise en scène, avec une démagogie absolument typique de tels pays.

Ce qu’il y avait derrière, c’est le mouvement de l’islamiste Mahmoud Dicko, un imam qui a annoncé qu’il retournait à la mosquée à la suite de la victoire du coup d’État militaire du 20 août 2020. Le président sortant était lui-même issu d’un coup d’État en 2012.

Mahmoud Dicko est un salafiste ; formé en Arabie Saoudite, il est désormais considéré comme lié au Qatar. Le coup d’État militaire a été rendu possible grâce au passage du mouvement islamiste de Mahmoud Dicko, le Coordination des mouvements, associations et sympathisants, dans le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques, lançant la contestation à la fin juin 2020.

Il représente les forces néo-féodales du Mali, un pays de vingt millions d’habitants qui était avant 1991 dans l’orbite soviétique et française, pour ne plus devenir que française. Mais l’on sait que la France a du mal à maintenir son pré carré. La situation est d’autant plus instable que ce pays misérable, avec 4 des 20 millions de Maliens travaillant à l’étranger, a été construit artificiellement par le colonialisme.

Il y a une quinzaine d’ethnies en concurrence, le pays a été initialement membre de la Fédération du Mali avec le Sénégal, il y a eu une grande rébellion touareg et islamiste au début des années 2010, avec en conséquence notamment l’Opération Serval puis Barkhane de l’Armée française dans la région, avec en plus du Mali le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger et le Tchad.

> Lire également : Opération Barkhane: l’armée française s’enlise, Emmanuel Macron exige le soutien africain

Le nouveau régime s’est d’ailleurs empressé de dire qu’il n’avait rien contre la présence militaire française. Pourquoi alors cette révolution de palais ? Il y a deux principales raisons.

La première, c’est la dimension internationale. L’opération Barkhane implique des forces françaises, mais également dans une bien moindre mesure américaine, canadienne, britannique, allemande, estonienne, danoise, tchèque. Mahmoud Dicko est lié au Qatar.

Le chef du coup d’État militaire, le colonel Assimi Goïta, a été formé par la France, l’Allemagne, les États-Unis. Le colonel Malick Diaw, organisateur du coup d’État, et le colonel Sadio Camara, l’instigateur de celui-ci, ne sont revenus au Mali qu’une semaine avant le coup d’État : ils étaient en Russie depuis le début de l’année, pour une formation militaire dans les institutions militaires à Moscou !

Et le premier ambassadeur reçu par les putschistes, organisés en Comité national pour le salut du peuple, a été… l’ambassadeur russe. On notera que des accords de défense avec la Russie ont déjà été signés par les pays voisins : le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger, le Tchad. Avec le Mali ces pays forment le G5 Sahel ; avec le coup d’État, la boucle est bouclée. On l’aura compris, on se situe dans le cadre d’un repartage du monde amplifié par la crise mondiale ouverte en 2020.

La seconde raison de ce coup d’État militaire, c’est que le régime malien est à bout de souffle. Il est clairement inféodé à la France, corrompu et sans aucune perspective alors que le pays est une poudrière depuis quelques années. La sortie de la crise au moyen de l’Islam pour « unifier » le pays sur une nouvelle base est l’espoir entretenu à l’arrière-plan de cette révolution de palais.

Y a-t-il ici une alliance franco-russe, ou bien la Russie a-t-elle pris le dessus ? Dans tous les cas, ce sont les gens du peuple au Mali qui vont en payer le prix et dans tous les cas on a une accélération du militarisme et des tensions menant à la guerre.

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Guerre

Vers la guerre: le M51 nucléaire français testé le même jour que le lancement du Prince Vladimir par la Russie

La France a testé son missile nucléaire mer-sol M51 le même jour qu’était lancé le sous-marin lanceur de missiles nucléaires Prince Vladimir. Qui croit au hasard ne comprend pas la tendance à la guerre.

Pour comprendre ce qui se trame en France à l’arrière-plan, il suffit de porter son attention sur l’ignoble film de 2019 avec Omar Sy et Matthieu Kassowitz, Le chant du loup. Cette production française, acclamée par la critique locale, qui met sur un piédestal la force de frappe française. C’est littéralement criminel et cela correspond à toute une mise en place d’un certain état d’esprit.

Dans les années 1970, l’extrême-Gauche aurait attaqué les salles de cinéma. Dans les années 1980, le PCF aurait protesté contre l’esprit d’intervention militaire. Dans les années 1990, la Gauche aurait dit en général que ce film, tout de même, va trop loin. Depuis les années 2000 la thématique n’existe plus. Or, là, on est comme dans les années 1980, avec une course aux armements et deux superpuissances prêts à se taper dessus pour décider du sort du monde en leur faveur.

Et la France vaut bien la Russie niveau militarisme. On sait que la Russie est économiquement de la taille de l’Italie, mais qu’elle est aux mains d’une oligarchie prolongeant les grands monopoles de l’URSS organisés autour du complexe militaro-industriel. Il y a ainsi des technologies de pointe qui sont utilisées pour renforcer artificiellement la dimension militaire meurtrière du pays. Cela coûte une fortune, bien entendu aux dépens de la population, tout cela pour des projets comme l’expansion aux dépens de l’Ukraine.

Mais si l’on regarde bien, la France fait pareil niveau course aux armements. Et le choix français d’un test le même jour que le lancement du sous-marin russe – ou inversement – est une contribution à la tension mondiale.

Le sous-marin nucléaire de 4e génération Prince Vladimir est ainsi un véritable monstre au service de la guerre dans tout ce qu’elle a de plus terrifiante. C’est un sous-marin nucléaire lanceur d’engins, avec 16 missiles Bulavas. Chaque missile Bulava – masse d’armes en russe – transporte dix ogives nucléaires. Chaque missile, c’est donc… entre sept-cents et mille fois Hiroshima.

C’est monstrueux. Mais c’est exactement pareil pour la France : chaque sous-marin nucléaire lanceur d’engins a 16 missiles M51, l’équivalent direct des Bulavas. La folie criminelle des uns vaut bien celle des autres. Surtout que ces missiles, il y en a beaucoup, car il y a beaucoup de têtes nucléaires… La France en a 300. La Russie et les États-Unis en ont 2000 chacun.

Que faut-il alors penser de militaires assez cinglés pour faire un test militaire le même jour que le lancement officiel d’un tel sous-marin, et inversement ? C’est un choix que de choisir le même jour, sur les 365 de l’année, alors que les tests de missiles sont très rares d’ailleurs (cent millions d’euros l’unité). Il y a eu neuf tests de M51 depuis 2006… et il a fallu choisir ce jour-là ?

Qu’importe d’ailleurs de savoir si l’armée française est responsable de la date ou l’armée russe. Les deux sont dirigés par des généraux qui devraient tous être révoqués et emprisonnés pour leurs activités bellicistes. Et il ne faut pas croire que cela s’arrête. La France travaille sur une troisième version du M51, afin d’ajouter encore plus de kilomètres, encore plus de résistance aux anti-missiles…

Et chaque pays capitaliste d’envergure pousse en ce sens. Il y a une course à l’armement, à la suprématie technologique, chaque pays cherchant à trouver un moyen de déborder les autres. L’Allemagne, par exemple, est ouvertement orientée vers les drones militaires et espère avoir trouvé une véritable clef pour la domination dans les batailles futures. Tous les partis politiques allemands pratiquement sont tout à fait d’accord avec ce programme.

Tout comme d’ailleurs tous les partis politiques français sont d’accord avec le développement du programme nucléaire français. Jamais on ne verra le PS, le PCF ou La France Insoumise exiger l’abandon de l’arme atomique. Et pourtant, c’est là une revendication évidente. Quelle personne de Gauche peut accepter l’anéantissement de millions d’êtres vivants ? Quelle personne de Gauche peut accepter qu’une personne décide de l’ordre de tir pour cet anéantissement ?

> Lire également : Le film Le chant du loup et l’angoissante question de la bombe nucléaire

Rien que pour cela la Ve République est un régime ultra-autoritaire, comme d’ailleurs toute la Gauche le pensait en 1958 à la suite du coup d’État militaire de de Gaulle. Cela montre que pour combattre la course aux armements, il faut une réelle démocratie fondée sur le peuple : un régime organisé par en haut ne peut que resservir les intérêts de la compétition internationale, de la bataille pour se repartager le monde pour plus de profits.