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Une femme tuée par des chiens en forêt: la chasse à courre est soupçonnée

C’est une affaire vraiment sordide qui a eu lieu le week-end dernier dans l’Aisne où une femme enceinte, Elisa Pilarski, a été retrouvée par son mari en forêt, déchiquetée par des chiens. BFMTV a diffusé hier soir son témoignage, qui fait peser de lourds soupçons sur la chasse à courre ayant lieu le même jour.

En découvrant sa femme ainsi, cet homme a du vivre l’enfer sur terre… Ce qu’il décrit est insupportable, terriblement glaçant. Un tel épisode n’arrive évidemment pas sans raison et c’est la chasse à courre qui est ici pointée du doigt, en tous cas fortement soupçonnée. Il y avait en effet ce samedi 16 novembre 2019 une chasse à courre exceptionnellement autorisée un samedi, en raison de la Saint-Hubert.

Les veneurs prétendent que les chiens n’ont été lâchés qu’après le drame, mais il y a des témoignages disant l’inverse, dont celui du mari donc, qui s’est aussi exprimé également dans la presse en expliquant que « ces chiens sortaient du corps de [sa] femme ». Et puis il y a le message d’alerte qu’elle lui a envoyé, évoquant plusieurs chiens la menaçant.

La gendarmerie procède à des prélèvements ADN, et comme c’est souvent le cas, on nous explique qu’il faudra attendre longtemps avant d’avoir des informations. En attendant, comme l’a réclamé la fondation Brigitte Bardot dans un communiqué adressé à la ministre Élisabeth Borne, la moindre des choses serait une suspension des autorisations de chasse à courre.

Voici le reportage de BFMTV, suivie de l’intervention sur le plateau de Stanislas Broniszewski, le porte-parole d’AVA, collectif démocratique et populaire opposé à la chasse à courre. Il connaît très bien son sujet et ce qu’il explique est très éclairant sur la réalité de cette pratique arriérée. Il faut savoir en effet que les chiens appartenant à l’équipage soupçonné, étaient entraînés à déchiqueter leur proie justement. C’était une chasse au chevreuil où les chiens tuent eux-même, et pas une chasse au Cerf où les chiens doivent attendre qu’un humain poignarde l’animal dans une sorte de rituel morbide.

C’est ainsi que des gens s’amusent, encore aujourd’hui en France, en suivant en forêt des chiens qui sont entraînés pour suivre et déchiqueter un animal ou alors pour l’épuiser, afin qu’ils puissent ensuite le poignarder lâchement quand il est à bout de force. C’est inacceptable, mais s’il s’avérait en plus qu’un « débordement » a eu lieu entraînant la mort horrible de cette femme, cela provoquera nécessairement un grand sursaut dans la population et la chasse à courre devra être interdite au plus vite, comme c’est déjà le cas dans de nombreux pays.

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La fondation « 30 Millions d’Amis » propose d’interdire la vente d’animaux en animaleries et par petites annonces

La Fondation 30 Millions d’Amis a publié récemment un document consistant en 10 propositions qui sont des « pistes législatives » pour lutter contre l’abandon d’animaux.

La mesure la plus marquante est l’interdiction de la vente d’animaux en animaleries et par petites annonces. Cela peut paraître étrange pour une personne ne s’étant jamais intéressée de près à l’abandon des animaux. C’est au contraire une mesure qui paraît évidente et indispensable pour toutes les personnes s’investissant dans les refuges et qui sont confrontées à cette masse de compagnons abandonnés par des gens sans scrupules.

Les animaleries, en plus de servir de vitrine à des trafics sordides ayant lieu en arrière-plan, favorisent les achats compulsifs par des familles qui repartent avec un animal comme on repart avec un jouet d’une grande surface. L’idée d’établir un permis de détention d’animal de compagnie semble ici être une mesure indispensable, comme base pour encadrer de manière efficace et positive la vie des animaux de compagnie dans notre pays.

Les dix mesures proposées par la Fondation 30 millions d’amis sont en tous cas une base de travail très utile, qui devrait être étudiée de très près par gouvernement démocratique et populaire porté par la Gauche, en vu d’établir un arsenal législatif puissant pour lutter enfin contre les trafics, les abandons et la maltraitance des animaux de compagnie.

« Les 10 pistes législatives de la Fondation 30 Millions d’Amis pour lutter contre l’abandon

100 000 animaux de compagnie sont abandonnés tous les ans, dont 60 000 pendant la période estivale. Pour lutter contre ce fléau, la Fondation 30 Millions d’Amis – qui a placé la lutte contre l’abandon au rang de ses priorités – propose 10 pistes législatives concrètes. Elles ont été adressées au ministre de l’Agriculture Didier Guillaume, ainsi qu’aux 240 parlementaires qui se sont mobilisés sous l’égide du député Loïc Dombreval et du sénateur Arnaud Bazin, à la suite de la campagne de la Fondation contre l’abandon.

Acquisition / détention

1. Animaleries : Interdire la vente de tous les animaux de compagnie, qu’il s’agisse de chiens, de chats, de lapins, de rongeurs ou autres « nouveaux animaux de compagnie » (NAC) dans les animaleries.
L’animal, considéré comme un être vivant doué de sensibilité dans notre Code civil, ne devrait pas être présenté en vitrine telle une marchandise. Les animaleries peuvent être alimentées par des fermes-usines produisant des animaux par milliers, voire par un trafic venu de pays de l’Est. La Fondation 30 Millions d’Amis propose de suivre l’exemple de la Californie, où ces établissements proposent uniquement des animaux issus des refuges.

2. Petites annonces : Interdire la vente d’animaux de compagnie par petites annonces, qu’elles soient imprimées ou publiées sur des plateformes de vente en ligne.
Selon l’ordonnance du 1er janvier 2016, tout individu désirant vendre un chiot ou un chaton par petite annonce doit se déclarer auprès de la chambre d’agriculture afin d’obtenir un numéro SIREN. Compte-tenu du nombre d’escroqueries et de faux numéros de SIREN utilisés, cette réglementation ne suffit pas. La Fondation 30 Millions d’Amis propose donc une interdiction pure et simple de la vente d’animaux par petites annonces.

3. Trafics : Interdire la vente des chiens non inscrits au LOF (Livre des Origines Françaises).
Importés en France depuis l’étranger, notamment des pays de l’Est, les chiens non inscrits au LOF sont souvent issus des trafics d’animaux. Près de 100 000 chiots et chatons sont illégalement importés en France chaque année, avec des documents falsifiés.

4. Permis : Instaurer un permis de détention d’animal de compagnie, délivré au moment de l’acquisition, associé à un fichier central national et lié à la carte nationale d’identité. Il sera retiré à toute personne coupable d’abandon ou de maltraitance, qui ne pourra plus acquérir de nouveau un animal.
Un tel système existe déjà pour les chiens de sécurité, pour lesquels les agents disposent d’une carte professionnelle associée au numéro d’identification de l’animal (fichier central géré par le CNAPS).
Remarque : La Fondation 30 Millions d’Amis ne propose pas d’instaurer une taxe sur la détention d’un animal de compagnie, considérant que cela inciterait les propriétaires à faire des portées pour « rentabiliser » leur animal.

Prévention / Sensibilisation

5. Stérilisation : Rendre obligatoire la stérilisation des chats non inscrits au LOF (Livre des Origines Françaises).
Les chats se reproduisent à un rythme effréné : à partir d’un seul couple, on obtient au bout de 4 ans un total de 20 736 individus. Statistiquement, environ 5000 d’entre eux trouveront un foyer. Les autres vivront en refuge ou s’installeront sur un terrain avec d’autres « chats libres ». Ces derniers meurent souvent de maladies, finissent écrasés sur la route, et se reproduisent à leur tour.

6. Education : Sensibiliser les enfants à leur responsabilité envers les animaux dans les programmes scolaires, notamment en classe primaire.
Véritable enjeu de société, le respect des animaux doit se développer dès le plus jeune âge. Un apprentissage primordial pour lequel l’Éducation nationale devrait prendre toute sa part. La Fondation 30 Millions d’Amis a contribué à l’élaboration d’un livret pédagogique pour sensibiliser les élèves d’école primaire à la protection des animaux.

7. Personnes âgées : Les établissements chargés de l’accueil des personnes âgées ou dépendantes doivent accepter le résident, accompagné de son animal qui est bien souvent son dernier compagnon de vie.

Répression

8. Identification : Identifier son animal est une obligation. Or, les contrôles sont insuffisants. Les associations de protection animale et les vétérinaires devraient être assermentés pour renforcer ces contrôles et sanctionner les propriétaires qui ne font pas identifier leur animal de compagnie.
En Angleterre, la Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals (RSPCA) est assermentée pour contrôler et sanctionner le défaut d’identification des animaux.

9. Vacances : Interdire aux lieux de villégiature (hôtels, locations saisonnières…) de refuser les animaux de compagnie, et ce, sans surcoût indécent facturé au vacancier (« supplément animal »).
La Fondation 30 Millions d’Amis propose toutes les solutions pour organiser aux mieux les vacances des animaux, avec ou sans leur propriétaire. Notre plateforme nosvacancesentreamis.com propose des conseils et de nombreuses informations pratiques.

10. Justice : Renforcer et faire appliquer les peines encourues en cas d’abandon d’un animal de compagnie.
Il est anormal que l’abandon, les actes de cruauté et les sévices soient seulement punis de 2 ans de prison et 30 000 euros d’amende, alors que le vol d’un meuble est aujourd’hui puni de 3 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. La Fondation 30 Millions d’Amis demande donc que tous ces délits soient également passibles de 3 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende, et que ces peines soient appliquées avec rigueur. »

> Lire également : Les animaux abandonnés en été, une catastrophe de grande ampleur

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La chasse à courre est responsable d’un accident gravissime en Indre-et-Loire

Voici le communiqué d’AVA France relatant cet événement gravissime :

« 🚨 UN NOUVEL ACCIDENT CAUSÉ PAR LA CHASSE À COURRE ! 🚗🦌🏇

Samedi dernier, en forêt de Loches (37), une famille qui empruntait la D764 n’a pu éviter le cerf qui fuyait l’équipage du Berry. Le choc très violent a projeté l’animal à 50 mètres de là, et le véhicule a fini sur le toit, dans un fossé.
Le père et l’enfant de 2 ans s’en sont sortis miraculeusement indemnes, mais la mère est aujourd’hui plongée dans le coma au CHU de Tours. Nous espérons quelle se remette très vite. 💚❤️🏥

Depuis l’annonce de ce terrible accident, les communicants de la vénerie font tout pour étouffer l’affaire, envoyant des faux témoins inonder les réseaux sociaux et appelant la rédaction de la Nouvelle République pour faire éditer leur article sur le sujet. Un de leurs responsables locaux a même eu le cran d’accuser « les cueilleurs de champignons » d’avoir causé l’accident !!!
Ceux qui suivent nos pages le savent pourtant bien : ces accidents sont nombreux et font partie intégrante de la chasse à courre. C’est ce qui arrive immanquablement quand on lâche une soixantaine de chiens en forêt pour débusquer et traquer de grands animaux.

Nous apporterons bien sûr tout notre soutien, moral comme légal, à la famille qui a subi cette tragédie, pour que les responsables soient condamnés.
Mais pour que cela ne se reproduise plus, il n’y a qu’une seule solution : ABOLIR LA VÉNERIE AUJOURD’HUI ! 📯🗡🚫


Deux articles de presse à propos de cet accident :
https://www.lanouvellerepublique.fr/…/loches-une-voiture-pe…
https://www.lanouvellerepublique.fr/…/accident-en-foret-de-… »

Voici également l’appel à témoin lancé par AVA Indre :

« 🚨 APPEL À TÉMOINS : GRAVE ACCIDENT SUR LA D764 SAMEDI !!! 

Un terrible accident s’est produit ce samedi matin, vers 11h30, sur la route entre Genillé et Loches.
Pendant une chasse à courre en forêt de Loches, un cerf déboule sur la route et heurte une voiture transportant une famille.
Le choc est si violent que le véhicule finit sur le toit, dans un fossé. À l’intérieur, la mère de famille fait un arrêt cardiaque, tandis que son mari et son enfant de deux ans s’en sortent miraculeusement avec des blessure superficielles.
Le cerf, lui, a été éjecté à 50 mètres de là et est mort sur le coup.
Pour le capitaine de Gendarmerie Gaudrel, cet accident souligne « la dangerosité de la forêt quand les animaux sont chassés ».
(Source : https://www.lanouvellerepublique.fr/…/loches-une-voiture-pe…)

Si vous avez des informations sur ce terrible accident, contactez-nous en commentaire ou en message privé ! 📸✒️

La chasse à courre est un danger pour tous : il faut en finir avec cette pratique d’un autre age, sans aucun respect pour la vie sauvage et la société qui l’entoure. »

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La Gauche et l’interdiction des cirques exploitant les animaux

L’interdiction des animaux sauvages dans les cirques est de plus en plus d’actualité. Il y a régulièrement des livres, des tribunes ou des sondages d’opinion allant dans ce sens, comme ce dernier sondage commandé par différentes associations dont la SPA. On a aussi des municipalités prenant une mesure d’interdiction des cirques avec animaux, comme ce fut le cas à Beauvais en Picardie en octobre.

Il y a un mouvement très palpable dans la société française refusant l’exploitation des animaux dans les cirques. Les listes de gauche aux municipales devraient toutes se saisir de cette question et inscrire à leur programme l’interdiction des cirques avec animaux sur leur commune, à moins de se laisser dépasser par l’histoire.

Le problème, c’est que la Gauche en France ne s’est jamais intéressée aux animaux, ou alors à la marge. Le véganisme est par exemple considéré comme quelque-chose de très étranges dans les organisations de gauche, petites ou grandes, même s’il est présent depuis longtemps dans certains milieux anarchistes ou chez le PCF (mlm) qui s’appuie ici sur la culture des autonomes allemands où le véganisme est une valeur fondamentale depuis le début des années 1990.

Ce devrait pourtant être quelque-chose d’évident pour une mairie de gauche de ne pas accepter sur sa commune ce genre d’arriération culturelle que sont les montreurs d’ours, les dompteurs de lions ou encore la présence de chameaux sur un parking en bitume sous la pluie automnale.

C’est en tout cas quelque-chose d’évident chez les personnes les plus avancées des familles des classes populaires, celles chez qui la morale et les valeurs populaires ont un sens. Malheureusement, la Gauche s’est toujours plus éloignée d’elles.

Selon les différents chiffres, on peut estimer à une petite soixantaine le nombre de communes françaises interdisant cette pratique. La mairie de Paris en fait d’ailleurs partie suite à une proposition votée à l’unanimité fin 2017. Seulement, cela n’est pas suffisant et n’est pas appliqué, malgré des annonces récentes de la maire Anne Hidalgo à ce sujet. Pour que l’interdiction soit efficace, il faudrait de toute manière qu’elle soit mise en place nationalement, évidemment.

L’association One voice a fait un intéressant texte de bilan de ce combat qu’elle mène depuis 20 ans. On peut y lire cette phrase montrant que les choses évoluent :

« l’avenir des cirques exploitant les animaux se rétrécit, les consciences évoluent et la loi suivra, un jour. »

Les mentalités semblent avancer en effet et peut-être qu’on s’éloigne du temps où les militants allant devant les cirques exprimer leur critique étaient harcelés, menacés et parfois violentés physiquement.

Notons d’ailleurs que One voice a remporté récemment un grand combat, en obtenant du ministère la libération de Micha, un ours de cirque malade et maltraité. L’association continue maintenant le combat pour la libération de ses deux compagnons Glasha et Bony, qui vivent toujours dans des conditions déplorables.

En attendant, il y a toujours beaucoup d’animaux sauvages dans des cirques en France. Quand on sait le consensus qu’il peut y avoir à ce sujet, il n’est pas normal qu’il n’y ait pas aujourd’hui une grande campagne nationale menée par un large front de toutes les associations, partis et personnalités opposés aux cirques exploitant des animaux. Forcément que cela aurait du succès, surtout auprès des classes populaires.

La Gauche a forcément une grande responsabilité dans l’absence de ces revendications à grande échelle en faveur des animaux. L’interdiction des cirques avec animaux devrait pourtant être gagnée depuis longtemps, tellement c’est une revendication évidente. C’est d’ailleurs déjà le cas dans de nombreux pays comme la Belgique, l’Autriche, Israël, le Mexique ou encore le Pérou.

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ASPAS: «SI PRÈS DU BUT!» pour le rachat de 500 hectares de nature sauvage dans le Vercors

L’ASPAS – Association pour la protection des animaux sauvages, a un projet de grand envergure dans le Vercors consistant en le rachat d’un territoire de 500 hectares pour constituer une nouvelle Réserve de Vie Sauvage®. Le budget total de 950 000 € est en grande partie financé, mais il manque encore 17 % de la somme à récolter avant le 30 novembre 2019.

Voici le récent communiqué de l’ASPAS appelant à un dernier élan afin de concrétiser le projet :

« SI PRÈS DU BUT !

Vous êtes très nombreux à nous soutenir dans cette aventure unique, et nous sommes très très touchés par ce vaste élan de solidarité. Mais une aventure ne serait pas une aventure sans quelques rebondissements ! Et quand un des mécènes principaux annonce devoir se retirer (pour des raisons qui n’ont rien à voir avec la pertinence du projet), notre souffle est un peu coupé… mais pas éteint pour autant !

De plus, la date limite pour recueillir les fonds doit être avancée d’un mois (pour remplir les formalités administratives).

Nous avons donc avancé la date de fin de la collecte au 30/11/2019 et rehaussé le seuil à atteindre : 955 000€.

Le projet a encore besoin d’un coup de pouce pour se CONCRÉTISER.

Merci pour votre soutien !

Budget total : 2 350 000 €
Collecte HelloAsso : 777 648 €
Collecte HelloAsso des éco-influenceurs (collecte terminée le 19/09/19) : 15 777 €
Autres dons perçus (Hors HelloAsso) : 483 181 €
Promesse de dons : 900 000 €
Reste à financer à ce jour :  173 394 €

Merci à France 2 pour la diffusion de ce reportage au JT du 04 octobre dernier qui a permis de nouveau une belle mobilisation citoyenne. Merci ! 🍃🐾 »

> Voici la page sur laquelle faire un don : helloasso.com/associations/aspas-association-pour-la-protection-des-animaux-sauvages/collectes/vercors-vie-sauvage/

Voici une vidéo présentant la situation :

Une brochure présentant de manière détaillée le projet est également disponible ici : Présentation Vercors Vie Sauvage

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Montagne d’or en Guyane: la réaction du chef coutumier Eric Louis

Voici la réaction d’Eric Louis, chef coutumier du village Kuwano de Kourou en Guyane. Elle fait suite aux différentes annonces préfectorales afférentes aux concessions pour les compagnies minières, rendant très floues les véritables motivations du gouvernement quand au projet Montagne d’or. La méfiance est donc encore de mise en Guyane, il ne s’agit pas de crier victoire trop tôt.

> Lire également : Non au méga-projet de mine d’or « Montagne d’or » en Guyane !

 

« La Compagnie Montagne d’Or reste sur sa position, l’État qui joue un double rôle ne peut trancher pour un Oui, c’est tout un mécanisme politique et juridique qu’il faut contourner, donc en l’état des différents éléments et surtout de la réforme du code minier tant attendu, au jour d’aujourd’hui il serait simplement inconcevable et incompréhensible de la part de l’état après tant d’interventions au plus haut niveau.

Dans tout les cas nous maintenons notre position négatif contre ce projet et revendiquant trois fois plus nos problèmes quotidiens en Termes de préservation et de réparation sur trois générations.

Pourquoi l’état devrait-il financer un tel projet alors qu’il ferme les yeux sur les problèmes quotidien des Guyanais en particulier les PEUPLES AUTOCHTONES de ce territoire. Nous devons faire-valoir nos droits de vie jusqu’à l’obtention de nos droits de réparation pour avoir détourné nos destins aux profits des différents gouvernements de l’état français qui se sont succédés dans le mépris et l’indifférence face à nos problèmes. La Guyane fait partie de l’Amazonie donc il fait maintenant parti d’un problème de préservation mondial, n’était-ce pas les mots des différents chefs et représentants d’état à l’ONU concernant l’Amazonie ?

Le président de CMO ne mérite tout simplement pas sa place et l’air qu’il respire en Guyane.

Frères et sœurs face à tant de mépris et d’indifférence dans le monde nous restons vigilants et déterminés pour un avenir meilleur pour notre territoire et la planète.

Le chef Eric Louis »

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Catastrophe industrielle à Rouen : tribune de plusieurs syndicats et associations

Voici une tribune signée par plusieurs syndicats et associations après la catastrophe industrielle de Rouen le mois dernier. La responsabilité de la direction de l’entreprise, avec l’aval du préfet, est pointée du doigt. Un certain nombre d’exigences sont formulées pour éviter une telle situation à l’avenir.

Tribune initialement publiée le 17 octobre sur 76 Actu :

« La catastrophe industrielle et environnementale qui a eu lieu dans la nuit du 25 au 26 septembre 2019 à Rouen met en avant et à plusieurs titres les dangers permanents que les industries représentent lorsqu’elles négligent leurs obligations en termes de protection contre les dangers inhérents à leurs activités.

Ces négligences coupables font courir aux salariés, aux populations et aux écosystèmes des risques graves à court et long terme. Des accidents comme celui-ci sont un véritable désastre tant humain qu’écologique. Pour pouvoir continuer à satisfaire suffisamment de rentabilité à ses actionnaires, l’industrie, à l’instar des autres secteurs de l’économie, rogne ses « coûts » sans fin sur le dos des travailleurs : multiplication de la sous-traitance, précarité, réduction des effectifs et des équipements, non-respect des règles de sécurité…

Lubrizol, une des premières sociétés industrielles de chimie, est présente en Amérique (56 sites), en Europe (45 sites), au Moyen Orient (7 sites) et en Asie (33 sites). Fondée en 1928, Lubrizol est une filiale de Berkshire Athaway, société d’investissement dirigée par Warren Buffet, l’un des plus gros milliardaires de la planète et qui compte Bill Gates dans son directoire.

L’usine de Rouen est implantée depuis 1951. Site Seveso à « seuil haut » comme 705 autres en France sur les 1312 sites Seveso, elle a déjà connu plusieurs incidents dont un nuage de Mercaptan en 2013, qui a donné lieu à un simple renvoi devant le tribunal de police et une condamnation à une amende ridicule de 4000 euros.

C’est bien la responsabilité de la direction de l’entreprise qui est engagée dans cet accident, en terme de sécurisation de l’ensemble du site, de son personnel, ainsi que de la sous-traitance. C’est elle qui, avec l’aval du préfet, a opté pour une sécurité a minima en réduisant les effectifs de sécurité et de surveillance.
Si les premiers éléments de l’enquête qui s’ouvre peuvent amener à penser que l’incendie a démarré dans une zone de stockage confiée à une entreprise sous-traitante de nettoyage, la responsabilité de Lubrizol reste néanmoins pleine et entière dans son rôle de donneur d’ordre.

Une nouvelle foi, la sous-traitance d’activités par des grands groupes, particulièrement dans ces secteurs (industrie chimique, pétrolière et nucléaire) pose problème, en particulier pour les tâches qui peuvent présenter le plus de risques de santé pour les salariés et les populations.

Les personnels de la sous-traitance connaissent très mal, par manque de formation, les risques technologiques auxquels ils sont confrontés pendant leur travail. Cette situation va s’aggraver avec la disparition des CHSCT en application des ordonnances Macron de 2017 ; et les attributions et moyens d’intervention des CSSCT (nouvelle instance obligatoire dans les sites Seveso), ne pallieront pas à leur disparition.

C’est également la responsabilité de l’État qui est engagée. Les moyens et les effectifs des inspecteurs.trices des installations classées pour la protection de l’environnement (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement), n’ont pas été doublés, malgré les promesses faites, ce qui les rend insuffisants pour faire appliquer les dispositions réglementaires. Leur mission de contrôle des sites à risque n’est pas assurée efficacement. Il en est de même pour les services de l’inspection du travail, chargée notamment de faire appliquer les règles relatives aux incendies, explosions et stockage des produits dangereux dont les effectifs fondent à vue d’œil.

Alors que l’on découvre peu à peu que les premières annonces sur les quantités de produits partis en fumée ont été sous-évaluées, les chefs de services de l’État et le gouvernement passent leur temps à chercher à convaincre du peu de danger que courent les riverains de l’usine.

Les populations sont censées décider toutes seules s’il est préférable qu’elles partent loin ou qu’elles s’enferment dans leur lieu de vie, créant ainsi un sentiment d’angoisse généralisé d’autant plus justifié quand on sait que les fumées et les suies toxiques, au vu des produits qui ont brûlé, comportent des molécules cancérigènes et des perturbateurs endocriniens.

D’autre part, des catastrophes comme celles de Lubrizol nécessiteraient que soient prévu un plan d’évacuation des populations les plus exposées et de protection de l’ensemble des autres personnes des zones contaminées. Or, rien n’a été fait… car rien n’est prévu. Est aussi posée la question de l’aménagement du territoire, l’implantation des habitations qui, au fil des années, s’est dangereusement approchée des sites dangereux.

Au-delà des conséquences pour les salariés de Lubrizol et des sous-traitants (santé des travailleurs, chômage technique et perte de salaire), c’est toute la vie locale qui est gravement mise en danger par des industries dont le mode de gestion fait porter à la collectivité des responsabilités qui devraient lui incomber dans la logique « pollueur/payeur » ; il en est de-même des coûts sur l’environnement.

La situation dans la campagne avoisinante et dans toute la région couverte par les vents dominants est préoccupante : sols qui pourraient être empoisonnés pour une dizaine d’années, animaux malades, risques forts de nappes phréatiques polluées, impossibilité pour les paysans de poursuivre leurs activités, l’agriculture bio et les paysans en vente directe étant directement pénalisés. L’État n’a pas suffisamment accompagné le retrait des productions, faisant peser sur les paysans eux-mêmes la responsabilité de ces retraits.

On aurait tort de croire que ce qui s’est passé avec Lubrizol ne concerne que les habitants de Rouen et de sa région. Les risques industriels, les dangers de la recherche constante d’augmentations des dividendes financiers au détriment de l’investissement dans les appareils de production, de la sécurité des sites et des personnes sont partout où est implanté ce type d’industrie qui se doit d’être exemplaire en termes de sécurité et d’impact sur l’environnement et les écosystèmes.

Plus jamais ça, ni ici, ni ailleurs ! Nous exigeons :

• Que soit publiée in extenso la liste des produits brûlés, ce qui passe par la levée des secrets de fabrication ;
• Que la liste des molécules (PCB, dioxine etc.) qui ont potentiellement pollué les sols, soit connue ;
• Que soient diffusés les chiffres sur les maladies professionnelles des salariés actuels ou anciens de Lubrizol ;
• Que les populations soient prises en charge médicalement et que soit mis en place un suivi à long terme, plus particulièrement pour les femmes enceintes et les enfants ;
• Qu’une estimation du préjudice soit faite le plus rapidement possible par les services de l’Etat, de façon à ce qu’une aide d’urgence (sous forme d’avance) soit attribuée à toutes les victimes ;
• Que les salariés de LUBRIZOL ou d’autres entreprises soient protégés par les autorités s’ils souhaitent témoigner de leurs conditions de travail et de sécurité, ce qui implique un renforcement de la loi sur les lanceurs d’alerte ;
• Que l’Europe renforce les législations de surveillance des sites Seveso, et que l’Etat revienne sur l’assouplissement accordé en 2018 instaurant des périmètres de sécurité pour les projets immobiliers ;
• Que l’État prévoit, avec les moyens de mise en œuvre, un plan d’évacuation des populations vivant auprès de chaque site à haut risque, chimique ou nucléaire, ainsi que des exercices en conditions réelles ;
• La mise en place d’autorités sanitaires indépendantes et de procureurs indépendants ;
• La mise en place de CSSCT à compétences supra-légales étendues avec capacité d’expertise et de droit d’alerte ;
• Le rétablissement des CHSCT dans les entreprises et l’élargissement de leurs pouvoirs.
• Le renforcement des inspections du travail et des installations classées pour la protection de l’environnement en lien avec la Carsat et la Dreal.

Organisations signataires :
– Amis de la Terre France.
– Association Henri-Pézerat.
– Attac.
– Confédération générale du travail (CGT).
– Confédération paysanne.
– Criigen (Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique).
– Fédération syndicale unitaire.
– Sciences citoyennes.
– Sol (Alternatives agroécologiques et solidaires).
– Union syndicale solidaires.
– Zone écologique autonome. »

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Brétignolles-sur-mer: communiqué commun d’EELV, du PCF du PS sur la situation du projet de port

EELV, le PCF et le PS signent un communiqué commun. Il appellent au rassemblement citoyen de ce samedi 19 octobre à la Roche-sur-Yon en Vendée contre le projet de port de plaisance à Brétignolles-sur-mer.

> Lire également : Littoral : un projet de port de plaisance contesté à Bretignolles-sur-Mer en Vendée

« Face au début des travaux sur le site de la Normandelière à Brétignolles, une vaste contestation s’est mise en place. Des citoyens et citoyennes ont découvert un site « massacré » pour réaliser un futur port. Depuis la contestation se poursuit de façon pacifique dans le respect du droit.

Cette contestation vient souligner l’exigence des populations et des associations d’être entendues (les avis contre ce projet n’ont pas été assez pris en compte lors de l’enquête publique)

L’addition de signatures d’élus(es), certes respectables, ne suffit pas pour valider un projet.

Sans renier la légitimité des élus(es), nous rappelons qu’ils et elles ont aussi la charge d’anticiper l’avenir de nos territoires et de les protéger au regard du dérèglement climatique

Nul ne peut ignorer que le trait de côte est menacé partout dans le monde et donc, en particulier, à Brétignolles sur mer en Vendée. Comment peut-on après les derniers rapports de GIEC, soutenir un tel projet ?

Nous, partis politiques appelons la Ministre de la transition écologique à faire stopper ce projet destructeur qui doit être définitivement abandonné.

Une alternative existe pour ce territoire fort de nombreux atouts environnementaux et humains. Dans ce sens, et afin de sortir de l’impasse actuelle, il faut reprendre les échanges et écouter les citoyennes et les citoyens mais aussi les associations qui ont des propositions à faire

L’intérêt général, la sécurité des populations imposent la préservation du trait de côte et donc celle des zones fragiles et de la biodiversité qui en dépendent.

Claudine GOICHON  EELV 85 
Stéphane IBARRA  PS 
Marie –Françoise MICHENEAU PCF

Restons mobilisés #balancetonport ACT2 : rassemblement citoyen pour protester contre la déclaration d’Utilité Publique signée par Mr le Préfet.

NON à ce projet  destructeur, non-sens écologique, et qui fait fi des réserves émises par les commissaires enquêteurs  des 2 enquêtes publiques du port et du PLU de Brétignolles. Les travaux compensatoires ont démarré avant même le résultat des recours posés en justice…

Soyons nombreux le samedi 19 octobre à 15h place Napoléon à la Roche-sur-Yon. »

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Robin des Bois: «Un comité de transparence ou un comité de défense de Lubrizol ?»

L’association de défense de l’environnement Robin des bois a produit plusieurs communiqués à propos de l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen. C’est à chaque fois un point de vue techniques et documenté, servant le débat démocratique.

L’association qui existe depuis 1985 regroupe de nombreuses personnes ayant des connaissances très précises sur les questions environnementales, notamment en ce qui concerne l’eau. Elle avait participé avec succès au fameux procès de la marée noire de l’Erika.

Son premier communiqué à propos de l’incendie de Rouen rappelait la situation de l’usine Lubrizol avant l’accident, parlant ensuite de « marée noire atmosphérique», tandis que le communiqué numéro 4 pointait le caractère pour le moins opaque des stockages à Normandie logistique (située à proximité immédiate de Lubrizol) et donc son absence de surveillance.

D’après le communiqué :

« le stockage occulte de matières inflammables chez Normandie Logistique en quantités très importantes a posé un problème majeur aux pompiers et a failli propager l’incendie dans le site de Triadis lui-même assujetti à la directive Seveso (seuil bas) et à un poste de transformation haute tension EDF »

Il a depuis été révélé que 4250 tonnes de produits ont brûlé chez Normandie Logistique, portant à 9 505 tonnes la quantité de produits brûlés le 26 septembre.

L’association met aussi régulièrement à jour une page regroupant les principales informations sur la catastrophe industrielle de Rouen. C’est un travail très important qui doit être largement connu et être utile à la population : Comptoir d’informations Lubrizol.

Voici le communiqué numéro 6 de l’association Robin des bois, dénonçant les divers services de l’État semblant aller dans le sens de Lubrizol, plutôt que de la transparence démocratique :

« Un comité de transparence ou un comité de défense de Lubrizol ?

Communiqué Lubrizol n°6

En assimilant avec insistance les retombées au sol du panache de l’incendie au bruit de fond de la pollution historique et chronique, les divers services de l’État et en premier lieu la DREAL se font les avocats de la multinationale Lubrizol. Le représentant de l’industriel présent à la réunion d’installation de ce comité a bu du petit lait en entendant 15 jours après le jour J le préfet de Seine-Maritime et le directeur de la DREAL assurer avec constance qu’aucun pic significatif de pollution n’était attribuable à la catastrophe. Même l’inventaire de la mortalité des anguilles et des goélands argentés est flouté.

Dans le cours des échanges, le directeur de l’ANSES – Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail – a mis en avant l’insuffisance des prélèvements de contrôle. Il a indiqué que les éléments partiels ne montrent pas à ce jour de dépassement des seuils en dioxines et que les experts de l’ANSES travaillent pour rendre rapidement un premier avis prévu mardi 15 ou mercredi 16 octobre. Le ministre de l’Agriculture, sous la pression de députés et de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles, s’est emparé de ces informations préliminaires et circonspectes pour annoncer en conférence de presse à l’issue de la réunion une reprise de la commercialisation du lait dans la soirée du vendredi 11 octobre. Le préfet de Seine-Maritime a résisté aux pressions. Il attend la décision formelle des ministères de l’Agriculture, de la Santé et de l’Écologie prise sur la base du futur avis de l’ANSES.

A la fin des débats, Mme Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire, a eu des mots de vérité en confirmant que la circulaire relative à la gestion des impacts environnementaux et sanitaires d’évènements d’origine technologique en situation post-accidentelle de 2012 sera entièrement appliquée et en émettant des doutes sur la validité du Plan de prévention des risques technologiques -PPRT- autour de l’entreprise Lubrizol. Le fait que Normandie Logistique et surtout la quantification et la caractérisation des familles de produits stockés dans ses entrepôts n’aient pas été pris en compte constitue la principale défaillance du PPRT.

L’Agence de l’Eau Seine-Normandie se mobilise pour faire des prélèvements des sédiments de la Seine jusque dans l’estuaire. Le bassin versant nord du fleuve concerné par les retombées du panache sera également étudié. Les poissons, les algues et les crustacés feront aussi l’objet d’un suivi en recherchant la signature spécifique de l’incendie de Lubrizol et notamment le zinc. Il n’est pas exclu qu’un comptage des fibres d’amiante dans la colonne d’eau soit diligenté. Des recherches similaires vont être réalisées par l’Agence de l’eau Artois-Picardie.

Robin des Bois souhaite par ailleurs que dans les meilleurs délais le Conseil supérieur de la prévention des risques technologiques soit saisi par le ministère de l’Écologie pour qu’il rende un avis sur les mesures à prendre pour améliorer les PPRT et les modalités d’information des populations en phase préventive et en phase d’urgence. »

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Extinction Rebellion à Paris ou le retour masqué de «Nuit debout»

Le mouvement Extinction Rebellion a mené des initiatives à Paris, en faveur du climat. Le souci est que ce mouvement est né par en-haut, profitant de centaines de milliers de dollars de dons par de riches mécènes, tout en proposant une lutte en version prêt à porter. Il est vrai que la branche française a une démarche tout à fait différente, strictement équivalente à Nuit debout. Cela change-t-il fondamentalement la substance de la démarche ?

« Un blocage de la place du #Chatelet, du quai de la Megisserie et du pont au Change, avec orchestre live, une disco, des ateliers artistiques, des formations, du yoga, des cuisines collectives, un voilier, des abris pour se protéger de la pluie et un vrai village de tentes ! »

Un tel discours d’Extinction Rebellion en dit long sur la nature de sa « rébellion ». C’est le plan squat du samedi soir du jeune de centre-ville élevé au pinacle de l’interventionnisme politique.

Que le programme d’action prévoit également le nettoyage d’un camp de migrants et on aura tout compris : l’écologie n’est qu’un moyen de recyclage pour les débris de l’esprit Nuit Debout et de ses avatars zadistes ou gilets jaunes.

Dans tous les cas, il y a la même mentalité, qui consiste à dire à la fois à l’État : « fous-nous totalement la paix » et en même temps « fais tout pour nous ». Dans tous les cas, la prédominance du style petit-bourgeois est outrancier et tout est fait par conséquent pour réduire le capitalisme à une oppression virtuelle, pour ne jamais parler ni des ouvriers, ni de la bourgeoisie, ni de l’exploitation.

La conséquence en est le refus de chercher à mobiliser le peuple. Le mouvement Extinction Rebellion assume la grande thèse populiste, qui veut qu’un changement social profond se déroule lorsque 3,5 % de la population s’y implique. Cette thèse anti-démocratique a d’autant plus de succès dans notre pays que les syndicalistes révolutionnaires, il y a un siècle disaient déjà cela.

Enfin, on admettra que les syndicalistes révolutionnaires avaient au moins le mérite de chercher la confrontation avec le capitalisme et ne réduisaient pas la lutte à une sorte de style mi-clown mi-revendicatif.

On pourra toujours prétendre que c’est un premier pas, un engagement. Mais un premier pas à quoi et pourquoi un engagement serait-il forcément positif ? Qui peut croire d’ailleurs que cette révolte scénarisée apportera quoi que ce soit, par exemple, au véganisme ou à la condition animale en général ?

Car s’il est un thème qui ne pardonne pas sur le plan du contenu, c’est bien l’écologie. Et là il n’y a pas de contenu, juste des gens pleurant sur leur avenir, sur le fait qu’ils vont vivre moins bien. C’est la même chose sur ce plan que les gilets jaunes, cela est très clair, c’est une révolte de l’amertume.

L’amertume a bien sûr sa dignité… si on en fait pas un fétiche. Mais là c’est plus qu’un fétiche, c’est du jeu, les gens s’amusent. Le décalage entre leur jeu et leur affirmation que le monde s’effondre est particulièrement frappant. Et glaçant.

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AVA: rassemblement à Saint-Jean-Aux-Bois en Picardie samedi 2 novembre

Voici le communiqué d’AVA Compiègne :

« Protégeons la Nature face à la chasse à courre

Dans le département de l’Oise, depuis maintenant plusieurs années, la Saint-Hubert est l’occasion pour les défenseurs de la nature et de ses habitants de se regrouper et de s’opposer à la chasse à courre à Saint-Jean-Aux-Bois.

Cette année, il en sera de même et nous vous proposons de nous réunir autour de plusieurs stands qui vous présenteront et vous parleront de la forêt, des plantes et des animaux qui y vivent.

C’est donc une promenade familiale que nous vous proposons au cœur d’un des plus beaux villages de la forêt de Compiègne pour découvrir une partie des mystères de la nature et rencontrer ceux qui la défendent face à la barbarie.

Voici le lien de l’événement : https://www.facebook.com/events/478719676051991/?ti=as

Participez, partagez et likez 😉

Venez-nombreux ! »

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La photo terrifiante de Jacques Chirac et du petit cochon

C’est une photo banale pour l’époque, celle d’une figure politique mise en scène dans un contexte relevant d’une activité économique concrète. Pourtant, il y a tout dedans de l’horreur d’une époque, de la banalité sordide du mépris de la vie le plus grand qu’il soit. La photographie aujourd’hui encore ne choquera pratiquement personne. Là est le fond du problème.

La mort de Jacques Chirac a été un prétexte pour l’État pour saluer sa vie, ce qui est cohérent. Mais qu’il n’est pratiquement pas été dénoncé comme une figure minable des hommes politiques sans foi ni loi et purement à la solde de la grande bourgeoisie, comme un beauf pavoisant au salon de l’agriculture, cela est fou.

> Lire également : Jacques Chirac : un horrible bonhomme

Il y a même ces tentatives bien orchestrées d’en faire une figure à la fois passée et branchée, une sorte de hipster avant l’heure, comme ces comptes « Fuck Yeah Jacques Chirac » sur Tumblr et Instagram.

L’une des photos qu’on y voit dit à peu près tout. Les mots-clefs de la personne qui ont mis l’image sont pathétiques, mais cela n’est rien en comparaison au caractère terrifiant de ce qu’on lit dans la photographie.

Qui ne voit pas le petit cochon si jeune et tellement apeuré, qui ne voit pas la saleté, le métal, ne saisit pas l’enfermement dans un espace réduit jusqu’à acquérir une dimension relevant de l’enfer – qui ne voit pas cela ne sait pas regarder les choses en face.

La personne aux côtés de Jacques Chirac est évidemment pour beaucoup dans l’impact de l’image. Sa manière nonchalante de tenir le petit cochon, son air de regarder ce qu’on devine un animal en souffrance complète – la mère, ne pouvant sans doute même pas se déplacer ni même remuer, comme c’est la norme aujourd’hui encore… tout cela fait deviner l’entrepreneur sûr de son bon droit et tout à fait satisfait de lui-même.

Ces gens sont un cauchemar, cette photo est un cauchemar, ce monde est un cauchemar. Jacques Chirac est un parfait exemple d’administrateur d’un tel cauchemar, d’un accompagnateur de l’infamie contribuant à présenter les choses comme normales, comme ayant toujours été ainsi, comme vraies.

Dire que même le porte parole du Parti socialiste a salué à la mort de Jacques Chirac, l’homme du « terroir », ce terme dont la dimension pétainiste devrait pourtant sauter aux yeux de quiconque est à Gauche.

Car il n’est pas de neutralité. La seule chose qui soit vraie, authentique, juste sur cette photographie, c’est le petit cochon ayant l’impression d’être en perdition, désorienté, si expressif – comme les animaux le sont toujours pour qui sait le voir.

Cette photographie, de par sa nature, est pratiquement le symbole d’une époque. Et cette époque est toujours la nôtre.

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Chasse à courre : l’audience du procès de l’ONF contre AVA

Voici le compte-rendu de l’audience du procès engagé par l’Office national des forêts contre AVA, un collectif d’opposants à la chasse à courre.

> Pour plus d’informations sur les origines de ce procès, voir notre article : L’ONF réclame 55 000 € à trois opposants à la chasse à courre

« 👩‍⚖️ PROCÈS ONF vs AVA : Une bataille démocratique pour la Nature!

Alors que simultanément se discutait au Sénat une nouvelle mesure de répression contre les opposants à la chasse, au Tribunal de Compiègne se tenait une audience capitale pour l’avenir d’AVA : l’ONF assigne trois militants pour « entrave au droit de chasse » des équipages de vénerie locaux.🗡

Pris parmi la masse des personnes opposées à la chasse à courre dans notre pays (82% selon le dernier sondage One Voice IPSOS), ces personnes se voient réclamer une somme astronomique en réparation de « dommages » reprochés à notre collectif.

Car pour l’avocat de l’ONF, Rémi-Pierre Drai, AVA est l’ennemi principal de la chasse, cette « pratique fondamentale et d’intérêt public » :

« Un collectif clandestin, le perturbateur principal des chasses à courre en France ! ».

« Si vous enlevez AVA, si vous enlevez ses portes-paroles, la chasse se passe convenablement. S’il n’y a plus le collectif AVA, alors il n’y a plus de problème de chasse. »

L’objectif annoncé est donc de décapiter l’opposition.

Assimilant AVA au mouvement ouvrier, il justifie le choix des trois personnes assignées, plutôt que d’autres :

« Quand on essaie d’expulser des grévistes d’une usine, le juge ordonné l’expulsion des piquets et de toutes personnes de leurs faits. On assigne les piquets de grève, c’est la même chose ici. » 👩‍🔧👨‍🔧

Mais quelles sont les raisons de l’ONF pour se mettre ainsi directement au service des chasseurs à courre, pour se laisser instrumentaliser de cette façon ? Un choix politique bien sûr, mais pas seulement :

« L’ONF est en difficulté, il est important que ces loyers tombent, et ces deux équipages représentent 103.000€ de revenus par an. […] Chaque euro compte ! Si nous n’avions pas procédé à ce geste commercial envers eux, les équipages auraient demandé la résiliation de leur bail de chasse. Or il en existe 400 en France. »💰

Face à cette déferlante de cynisme, se tient Maître Jean-Robert N’Guyen Phung, le ténor dépêché par Rémi Gaillard pour soutenir les membres d’AVA :
« L’ONF n’est pas là pour spolier le portefeuille des citoyens. On demande à ces trois personnes de financer un « geste commercial » demandé par les veneurs, c’est surréaliste ! »

Pour lui, le préjudice est fabriqué de toutes pièces par l’ONF et les veneurs :
« Le seul élément présent dans ce dossier : des lettres de veneurs se lamentant d’être dérangés pendant qu’ils décapitent des cerfs… Soyons sérieux. »

Il pointe le vide abyssal du dossier présenté par l’ONF contre les trois assignés :
« Maintenant, parlons de la faute qui leur est reprochée. En droit civil français, dieu merci, nul n’est responsable que de son fait personnel… Sont-ils responsables de tous ceux qui sont animés par la cause animale ?

Messieurs de l’ONF, quelles sont leurs fautes ?

Je met au défi ce tribunal de trouver le moindre fait reproché personnellement à ces trois personnes dans cette affaire !

Toute cette année en forêt, des gendarmes, des agents de l’ONCFS , des huissiers, des agents de votre propre Office étaient présents, pourtant aucun n’a rien constaté d’autre que des gens qui courent en forêt…».

📆 Le verdict sera rendu le 3 décembre prochain, et en attendant, ces échanges nous permettent de rappeler haut et fort ceci :

Avec plusieurs centaines de personnes impliquées tous les ans, AVA est tout sauf une poignée de fauteurs de trouble isolés.

AVA est l’outil de tous ceux qui refusent cette cruauté intolérable infligée aux animaux sauvages. AVA est l’outil des habitants qui ne supportent plus les usages féodaux dans leurs forêts et leurs villages. 🦌🐗🐰

Tant qu’il y aura de la chasse à courre, une résistance existera sous une forme ou sous une autre.

Aujourd’hui, cette forme c’est AVA, et la question de notre survie pose aussi en soi une question de démocratie. Il nous faut faire front ensemble. 🤝🌍

Merci à Rémi GAILLARD et Anymal pour leur aide décisive ! »

 

 

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Le mouvement Nous voulons des Coquelicots fête son premier anniversaire

Le mouvement d’opposition aux pesticides Nous voulons des Coquelicots fête son premier anniversaire et publie un document offensif en vu des rassemblements hebdomadaires de ce vendredi 4 octobre.

« Le 4 octobre, les SDHI sont nos ennemis!

Pour le premier anniversaire de notre beau mouvement des Coquelicots, nous avons décidé de passer à la confrontation. Avec le système infernal et criminel qui autorise l’empoisonnement de tous.

Car il y a du nouveau, avec ce sigle que tout le monde va découvrir: SDHI. Ces nouveaux pesticides sont partout en France, et représentent un danger inouï. Ils sont pourtant soutenus et même félicités par nos autorités d’Etat, ainsi que le raconte un livre explosif qui parait le 11 septembre.

Notre agence de sécurité sanitaire, l’Anses, est partie prenante du lobby des pesticides et démontre d’une manière éclatante qu’elle ne protège ni les humains ni les écosystèmes. La situation est si grave qu’elle remet en cause le contrat social qui lie nos vies et nos institutions.

Bien sûr, le mouvement des Coquelicots est, reste et restera non-violent et démocratique. Mais cela n’empêche pas la révolte, la saine révolte contre un ordre qui n’est plus respectable. Nous découvrirons ensemble, au fil des semaines, quelles actions peuvent être menées. Sachez que le petit groupe d’origine a des idées précises, qui en étonneront plus d’un. En voici une première, à découvrir ici.

Il va de soi que chacun peut proposer sa propre partition, éventuellement meilleure que nos propositions. Retenez que la deuxième année des Coquelicots doit montrer sa force sur le terrain. Les rassemblements devant les mairies doivent être maintenus et amplifiés, mais ouvrez grand vos oreilles, et préparez-vous à l’action. C’est le moment. »

La carte des rassemblements locaux (491 événements recensés) est disponible en bas de cette page : nousvoulonsdescoquelicots.org/agir-ensemble

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5 000 personnes manifestent à Rouen où la confusion et l’inquiétude règnent encore

Ce sont 4 000 à 5 000 personnes qui se sont rassemblées sous la pluie hier à Rouen, pour réclamer des comptes alors que l’État a largement faillit dans sa gestion de l’accident de l’usine Lubrizol et que les inquiétudes sanitaires et écologiques sont de plus en plus grandes.

5 000 personnes, c’est à la fois beaucoup et en même temps très peu, car la situation est vraiment terrible à Rouen. L’odeur est toujours très forte dans l’agglomération et aucune information n’est en mesure de rassurer la population. C’est qu’au fond, personne n’est dupe et croit qu’il puisse ne pas y avoir de conséquences après un tel incendie.

La communication est difficile à interpréter car les informations sont nombreuses et diffuses. Ce sont en tous cas 5 253 tonnes de produits chimiques qui ont brûlé ce 26 septembre selon le chiffre officiel, alors forcément que cela laisse des traces et pas seulement celles qui sont visibles. Il faudra peut-être du temps aux personnes ayant les connaissances pour interpréter la longue liste de données dévoilée par la Préfecture sous la pression de la population.

En attendant, cela ne suffit pas, car ce qui compte n’est pas seulement ce qui est analysé maintenant, mais aussi ce qui peut ne pas être analysé, volontairement ou non. Il faut, comme l’a réclamé Corinne Lepage, qu’un état des lieux d’urgence de la situation soit fait sous la supervision d’une expertise indépendante. Elle a déposé pour cela un référé pour le compte de l’association Respire, réclamant la nomination de cet expert par la justice.

L’enjeu est évident et sera déterminant pour l’avenir, comme elle l’a expliqué à Paris-Normandie :

« Pour moi l’urgence actuelle, c’est d’une part la question de l’environnement et d’autre part, la question des éléments de preuve que chacun peut accumuler pour le futur. D’où l’idée de cet état des lieux d’urgence par un expert, une procédure qui n’est pas faite pour chercher des responsabilités ou des causes, mais pour faire un constat à un moment donné.

De quels éléments dispose-t-on ? Quelles analyses sont faites où à faire ?, etc. Ce que l’on entend par preuves, ce sont aussi des photos authentifiées, des prélèvements que les uns et les autres peuvent faire. Que des choses factuelles et qui seront discutées de manière contradictoire.

C’est-à-dire que si le président du tribunal nomme cet expert, la procédure sera opposable à l’État et à Lubrizol. Nous serons donc trois parties. Cette nomination peut être décidée dans la semaine. En tout cas, si le président n’en veut pas, il faudra qu’il le dise rapidement et nous ferons autre chose. »

La démarche de Corinne Lepage est peut-être partielle, cantonnée à l’aspect judiciaire dont ont peut douter de la fiabilité démocratique. En attendant, c’est la moindre des choses, car sans ça il n’y a rien et la population pourrait se retrouver au dépourvu si les risques redoutés sont avérés.

Si l’on résume la situation à Rouen, voici les principaux points qui apparaissent, la liste n’étant bien sûr pas exhaustive :

– sur 1000 fûts encore présents sur le site, 160 présentent un grand risque et devront être évacués précautionneusement car pouvant dégager de l’hydrogène sulfuré ;

– les pompages dans la Seine, sur le site et aux alentour ne sont pas du tout terminés et il n’y a pas de communication précise sur l’impact écologique et l’estimation du temps que cela va prendre ;

– les odeurs persisteront tant que les pompages ne seront pas terminés ;

– aucune fibre d’amiante n’apparaîtrait sur les surfaces et dans l’air le niveau serait extrêmement faible, inférieur aux seuils d’alerte ;

– il y a une inquiétude sur la question des HAP (Hydrocarbures Aromatique polycyclique, qui proviennent de la manipulation de solvants ou de la combustion d’hydrocarbures), sans que des réponses soient apportées à ce propos ;

– le Plans de prévention Lubrizol des risques technologiques n’avait apparemment pas envisagé le risque d’un tel incendie de l’usine ;

– il n’y a pas eu d’alarme dans la ville pour prévenir la population au moment de l’incendie, alors qu’il existe pourtant un protocole de confinement qui aurait du être appliqué immédiatement ;

– les pompiers avaient un équipement apparemment non-satisfaisant et ont largement été victimes de maux après leur intervention ;

– il n’y a pas eu de communication cohérente et semblant fiable pour un protocole de nettoyage des habitations, des lieux publics et des espaces naturels, que ce soit pour les particuliers ou les collectivités ;

– il y a de nombreux témoignages dans la population concernant des maux de ventre et des vomissements, ainsi qu’un témoignage d’un syndicat de police évoquant plusieurs policiers malades suite à leur intervention sur l’incendie ;

– l’agriculture et les élevages dans la zone du nuage sont entièrement impactés, tout comme les jardins et potagers des particuliers et associations ;

– des oiseaux et poissons ont été retrouvés morts après l’incendie et son immense nuage ;

– il y a une l’inquiétude des apiculteurs amateurs alors que les abeilles butinent actuellement dans la zone du nuage et mangeront cet hiver leur miel qui sera potentiellement pollué et peut-être nocif pour elles ;

– il y a une absence de compétence collective et indépendante, populaire, pour estimer la situation et organiser une expression démocratique massive après cet incendie.

On constate ainsi à Rouen, mais ce serait presque partout la même chose en France malheureusement, une grande désorganisation de la société civile, complètement atomisée et à la merci de l’État qui ballade tout le monde avec ses informations et ses non-informations.

C’est là bien évidement une grande faillite de la Gauche, qui dans une grande agglomération industrielle comme Rouen devrait être à la pointe et extrêmement bien organisée, sous l’égide de la classe ouvrière.

C’est à la classe ouvrière justement de mener le mouvement démocratique et populaire contre l’État et les industriels incapables d’assurer la sécurité. La classe ouvrière, quand elle s’exprime, sait de quoi elle parle. Elle dispose de la raison et du sens de l’intérêt collectif indispensable pour changer les choses, comme l’illustre très bien cet interview par France 3 Normandie d’un ouvrier ayant travaillé pour Lubrisol :

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Rouen : appel au rassemblement de la population mardi 1er octobre

L’ambiance a été particulièrement étrange à Rouen hier, malgré la communication gouvernementale visant à rassurer la population. L’odeur est insupportable dans l’agglomération qui est largement polluée par les retombées de l’incendie et les questionnements se font de plus en plus précis et nombreux. L’inquiétude est généralisée, alors que la confiance dans les autorités est très faible.

Un appel au rassemblement de la population mardi 1er octobre a été communiqué par Youth for climate – Rouen et signé par quelques organisations :

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Incendie industriel à Rouen : les habitants n’ont pas confiance dans les autorités

Un gigantesque incendie industriel s’est déclaré dans la nuit de mercredi à jeudi à Rouen, déversant des pluies d’hydrocarbure et une forte odeur dans toute l’agglomération. La Préfecture a annoncé qu’il n’y a pas de « toxicité aiguë », mais les habitants n’ont pas confiance.

L’incendie s’est déclaré au milieu de la nuit du 25 au 26 septembre 2019 sur le site de l’usine Lubrizol dans une zone industrielle de Rouen. L’usine qui produit des additifs pour lubrifiants et carburants est classée SEVESO seuil haut. C’est-à-dire qu’il s’agit d’un bâtiment considéré comme à haut risque, soumis à de nombreuses autorisations et vérifications, au point qu’on se demande comment un incendie y est possible. Malgré un précédant accident grave en janvier 2013, l’entreprise était d’après le préfet aux normes réglementaires.

Les pompiers, qui étaient plus de 200, n’ont pu maîtriser les flammes qu’en milieu de journée, plusieurs heures après le début du sinistre. Au plus fort, le panache de fumée a été long de 22km, pour 6km de large, ce qui est absolument gigantesque. Le nuage visible à des kilomètres à la ronde était terrifiant, très noir et très dense.

La première alarme dans la ville n’a pourtant retentit que vers 7h45 le matin, alors que l’incendie avait cours depuis plusieurs heures et que d’imposantes explosions s’étaient produites. Aucune information de confinement n’a pu être diffusée massivement dans la matinée, au point que certains établissements scolaires étaient dans le flou en attendant les consignes jusqu’à relativement tard dans le début de matinée.

Même les ouvriers venus prendre leur service à 5h du matin n’étaient pas au courant de l’incendie qui avait court depuis 2h40 du matin.

Il y a vraiment de quoi s’inquiéter de l’irresponsabilité des autorités quand on voit qu’un tel incendie sur un site classé à haut-risque ne produit quasiment aucune réaction immédiate, qu’il n’y a aucun plan d’information et de confinement massif et rapide qui est prévu. Il y a pourtant plusieurs autre usines du genre à Rouen, en pleine agglomération.

Les écoles ont finalement été fermées et les quelques élèves accueillis ont été confinés. Elles ne rouvriront que la semaine prochaine. Tel n’est pas le cas pour les autres établissements scolaires, collèges, lycées et les sites de l’université, qui rouvrent dès aujourd’hui (vendredi). La préfecture a fait savoir qu’il n’y a aucun danger, conseillant aux habitants de « reprendre une vie normale », excepté pour les personnes fragiles. Il est expliqué qu’après des premières analyses, il n’y a pas d’hydrogène sulfuré et de traces d’oxyde de soufre et d’azote, ce qui signifierait qu’il n’y a « aucune toxicité aigüe », sous-entendu rien de grave.

C’est difficile à croire. On se demande d’ailleurs pourquoi un tel établissement est classé SEVESO, avec toutes les difficultés que cela engendre, si finalement un gigantesque incendie en son sein est insignifiant. Ce n’est pas comme s’il y avait eu des dizaines de pompiers présents sur place, qui aurait pu contenir l’incendie dès les premières minutes.

On voit bien sur les images filmées sur place dans la nuit que les pompiers étaient au début peu nombreux et semblaient débordés par la situation, alors que des explosions retentissaient, comme par exemple sur cette vidéo diffusée par le site régional de France 3 :

Tout au long de la journée, les habitants de l’agglomération et des campagnes situées dans la direction de l’immense nuage ont subit une odeur très forte, ainsi que des traces d’hydrocarbures se répandant un peu partout.

Les images largement partagées sur les réseaux sociaux sont très impressionnantes et très inquiétantes, cela laisse imaginer ce qui a pu et peut être encore respiré dans l’air :

Malgré l’absence d’une consigne générale de confinement, la vie de l’agglomération a tournée au ralenti hier, avec quasiment personne dans les transports et les lieux habituellement fréquentés. Les habitants n’ont aucune confiance dans les autorités et leur prétention à les rassurer. Les réactions de défiance sont largement partagées par la population qui exige et va exiger de nombreuses réponses.

Cet accident montre à quel point le déficit démocratique est important en France, où tout est fait pour servir le capitalisme qui impose son rythme et ses risques à tout le monde, qui n’a pas de considérations pour la collectivité et l’environnement.

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Enfin, il pleut ! (Mais pas assez)

Il pleut depuis quelques jours sur une grande partie de la France. C’est une bonne nouvelle et on espère que les pluies vont persister, car le pays connaît une situation de sécheresse extrêmement préoccupante pour les nappes phréatiques.

Enfin, il pleut ! Mais cela n’est pas encore suffisant. Un département comme l’Indre-et-Loire a connu avant cette semaine près de 80 jours sans précipitations significatives (plus de 1 mm par jour). Il n’avait pas plu à Paris depuis le 18 août 2018, ce qui fait une longue période de plus d’un mois, faisant suite à une autre longue période sans précipitation entre le 21 juin et le 17 juillet 2019.

Le pays connaît une situation de sécheresse météorologique, aggravée par un pic de chaleur début septembre, alors que le mois de juillet a été le plus chaud jamais mesuré. La plupart des départements ont mis en place des restrictions d’eau. Sur le site gouvernemental Propluvia, qui recense les arrêtés de restrictions d’eau, on dénombre une quarantaine de départements connaissant une situation de crise pour les nappes phréatiques.

Voici ce que signifie une situation de crise :

« Arrêt des prélèvements non prioritaires y compris des prélèvements à des fins agricoles. Seuls les prélèvements permettant d’assurer l’exercice des usages prioritaires sont autorisés (santé, sécurité civile, eau potable, salubrité) »

Voici la carte, pour le moins impressionnante (26 septembre 2019) :

(Le rouge signifie crise, le orange signifie alerte renforcée, le jaune signifie alerte et le gris signifie vigilance)

Les habitants de ces départements ne connaissent en général pas ces restrictions en cours et continuent leurs prélèvements habituels. Il y a là une terrible défaillance de la part des autorités, qui négligent dangereusement le problème alors que l’eau potable représente 25 % de la consommation (même si cette consommation ne vient pas forcément des nappes phréatiques). Seuls les entreprises et les agriculteurs sont au fait de ces restrictions, car ils sont les plus directement concernés.

La situation devrait néanmoins intéresser tout le monde, car c’est de la biosphère qu’il s’agit et pas seulement du business agro-industriel très gourmand en eau. Cela d’autant plus que le réchauffement climatique produit par les activités humaines est en cause.

La sécheresse actuelle est d’autant plus prononcée que l’automne et l’hiver derniers avaient connu un déficit pluviométrique, que les pluies du printemps 2019 n’ont pas permis de compenser. D’après les données communiquées par la presse récemment, 73% des nappes phréatiques ont actuellement un niveau inférieur à la normale.

La situation des nappes phréatiques est particulièrement préoccupante dans les régions du nord-est et du centre-est, avec parfois des niveaux « peu satisfaisants, bas à très bas » dans le sud de l’Alsace, la Bourgogne, l’Auvergne-Rhône-Alpes ou le sud de Centre-Val-de-Loire. Seules les nappes phréatiques de la Corse, du sud de la Vendée et du bassin de l’Adour ont des niveaux qui ne sont pas bas ou modérément bas.

S’il faut donc se réjouir du fait qu’il pleuve actuellement sur une grande partie du pays, cela est loin d’être suffisant. Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) a expliqué à la presse que ces pluies seront certainement captées par la végétation, car très fines. À moins qu’elles ne proviennent d’orages, donc localisées et intenses, ce qui est favorable au ruissellement plutôt qu’à l’infiltration jusqu’aux nappes.

Les prévisions sont donc mauvaises, il est considéré que la baisse du niveau des nappes devrait se poursuivre. Celles-ci sont pourtant primordiales, non-seulement comme réserves d’eau, mais aussi parce qu’elles ne sont pas isolées du cycle de l’eau et qu’elles communiquent avec les milieux aquatiques de surface, formant des interactions indispensables à la biosphère dans son ensemble.

Voici une petite vidéo montrant le fonctionnement des nappes phréatiques :

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Greta Thunberg ne fait pas le poids

On touche aux limites d’une mise en scène infantile avec Greta Thunberg, où la cause climatique a été transformée en molles protestations adolescentes contre « la fin du monde ». Des limites qui tiennent à une écologie qui prétend qu’il faut moins produire, alors qu’en réalité il faut davantage produire.

Nous vivons dans un monde « fini » où la croissance infinie est impossible : tel est le leitmotiv larmoyant de couches sociales aisées profitant du système capitaliste et craignant que les grandes entreprises amènent le tout à s’effondrer.

C’est un discours régressif, prônant le retour en arrière. Il va du discours anti-science des religions au discours anti-productiviste des zadistes, anarchistes et fascistes se faisant concurrence pour se présenter comme les meilleurs représentants d’une petite production censée être à la fois saine, raisonnable et équilibrée, adaptée aux besoins du monde.

Greta Thunberg se rapproche de plus en plus de ce discours, car il faut bien qu’elle dise quelque chose. Elle était à New York au sommet de l’ONU durant lequel elle a parlé à Angela Merkel et regardé méchamment Donald Trump, tout en tenant un discours comme quoi elle devrait être à l’école de l’autre côté de l’océan au lieu d’avoir à exiger que les adultes se bougent.

Elle a protesté contre la croissance économique, qui serait la grande folie des adultes et qui priverait les jeunes d’un avenir plein de certitudes agréables.

C’est là à la fois vain et contradictoire. Vain, car ce n’est pas le théâtre qui change le monde. Greta Thunberg risque ici de payer humainement le pétrin dans lequel l’ont mis des adultes irresponsables, ses parents en premier. Si elle croit vraiment qu’elle joue un véritable rôle historique, la désillusion ne va en être que plus grande. C’est inhumain.

Contradictoire, car la situation actuelle, dans ses aspects positifs et négatifs, est issu de la production, de son élargissement, d’une croissance économique impliquant davantage de moyens, davantage de culture, davantage d’envergure. Critiquer le capitalisme alors qu’on en est le produit, cela n’a pas de sens.

Ce qu’il faut dire, en réalité, c’est qu’il faut aller de l’avant, et non pas ralentir l’économie ou aller dans le passé. Il faut davantage de centralisation, de monopoles, de grandes entreprises, avec encore plus de moyens. Et tout cela doit appartenir au peuple, qui doit également gérer l’ensemble, en dirigeant le tout dans une bonne direction.

Nous avons besoin de bien plus de production, par exemple de Canadair pour éteindre les feux de forêt en Amazonie, de drones avec des missiles pour anéantir les braconniers en Afrique, de robots pour aller coloniser l’espace et permettre la diffusion de la vie, de plus de mécanisation, de robotisation pour que le travail devienne plus aisé, plus productif, qu’on se débarrasse de tous ses éléments aliénants et oppressants.

Tout cela, c’est la Gauche qui l’a historiquement affirmé, c’est le drapeau rouge de l’utopie. Greta Thunberg s’imagine bien au-delà de tout cela. Venant d’un milieu aisé et étant autiste, elle n’a pas de mise en perspective concrète de la réalité, elle vit dans l’idéalisme.

Cela en fait quelqu’un de sympathique. Mais pourquoi sympathiser avec telle suédoise végane et pas une autre ? Cela fait trente ans que la Suède produit de telles adolescentes, conscientes et engagées, il est vrai dans un cadre alternatif, à l’opposé de Greta Thunberg. C’est pour cela qu’elle passe très bien dans les médias : avec elle on sait à quoi s’attendre. Le cadre est posé, on en sortira pas.

Elle ne fait donc pas le poids. À moins de croire en les « grands Hommes » et en les génies – ce qui est antidémocratique, antipopulaire, il n’y a aucune raison de dire que l’activité de Greta Thunberg est juste, elle qui n’a ni idées, ni solution, ni théorie, ni vision du monde.

Elle n’empêche pas les choses de tourner en rond, car derrière le battage médiatique, tout continue comme avant. C’est en ce sens que cela risque d’être dramatique pour cette adolescente : lorsqu’elle s’apercevra que tout ce qu’elle a fait est vanité, le choc n’en saura que plus dur.

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Littoral : un projet de port de plaisance contesté à Bretignolles-sur-Mer en Vendée

Un projet de port de plaisance sur la commune de Bretignolles-sur-Mer en Vendée fait face à une mobilisation écologiste depuis de nombreuses années. Une manifestation est prévue dimanche 6 octobre 2019 pour s’opposer au début des travaux.

Dans les grands projets d’urbanisation, les dossiers traînent souvent dans les tiroirs des tribunaux jusqu’à leur dénouement final. À Bretignolles-sur-Mer, une petite ville d’un peu plus 4 000 habitants, le projet de construction d’un port de plaisance existe depuis 1990. Il doit bientôt être lancée, malgré une opposition populaire locale qui dénonce l’atteinte écologique à un site remarquable.

À la tête de la mairie depuis 2001, Christophe Chabot, ancien chef d’entreprise « divers droite », est le principal défenseur et artisan de ce port de plaisance. Il est censé voir le jour sur une zone de plus de 80 hectares autour de la place de la Normandelière.

Pour une somme de 43 millions d’euros avec 915 places de port prévues, ce projet d’aménagement portuaire s’attaque frontalement aux politiques nationales et européennes de protection littorale qui sont de préserver de manière absolue le caractère naturel des côtes dunaires.

En effet, le port doit déchirer le cordon dunaire en deux pour enfoncer un chenal à plus de 600 mètres dans les terres. Les dunes de sables sont pourtant des écosystèmes extrêmement fragiles qui sont déjà, bien malheureusement, dégradées par la fréquentation touristique et des tempêtes d’hivers toujours plus intenses (notamment avec la hausse du niveau des océans). À ce titre, remarquons également que l’entrée du port serait prisonnière de deux barres rocheuses avec de puissantes déferlantes, rendant périlleuse l’arrivée jusqu’au chenal.

Ce n’est pas tout puisque ces mêmes terres abritent le « marais girard », reconnu comme abritant une vaste zone humide de plus de 14 hectares , de la même manière qu’une ancienne carrière s’est reconverti avec le temps en un bassin de 340 000 m³ d’eau douce, lui-aussi menacé de destruction.

Classée Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF) de type II, la plage de la Normandelière est, comme le souligne l’association de « veille citoyenne et écologique » La Vigie, un site des plus remarquables. On comprend qu’il y a là tout un écosystème en inter-action entre terre, mer et espaces humides, dont la fragilité et la nécessité de le protéger n’est plus à prouver.

Alors, que rétorque le maire Christophe Chabot pour défendre son projet ? Avec cynisme et pragmatisme, il affirme :

« cette dune n’a aucun statuts, pas de valeurs, alors, oui, on va la couper » (Le Canard enchaîné).

Parlant du bassin d’eau douce, des plus précieux dans le contexte de sécheresse durable qui touche les Pays-de-la-Loire, il affirme :

« elle en sert à rien. On va la vidanger, la boucher, avec des terres de déblaiement et en faire un endroit extraordinaire » (Le Canard enchaîné). 

Malgré le soutien populaire de l’association de défense de la Normandelière, le projet a été signé par le préfet au mois de juillet après qu’une enquête publique 2 608 avis favorables contre 2 589 défavorables. Le relevé de l’enquête publique laisse apparaître que 88 % des avis favorable sont « peu argumentés » alors que 70 % des avis défavorables sont relevés comme argumentés, voir très argumentés.

La Vigie dénonce ainsi, à juste titre, un tour de force anti-démocratique, anti-populaire, alors que plusieurs mobilisations se sont succédé depuis plusieurs années, avec plus d’une centaine de personnes début mai et encore 300 personnes début août.

Ainsi, l’association appelle, en lien avec d’autres associations écologistes, à un grand rassemblement le dimanche 6 octobre 2019. Cette mobilisation s’annonce comme un moment clef d’une lutte, alors que « le passage en force des prédateurs sera un défi qui engage le combat politique sur le terrain ».

> Retrouvez plus d’infos et un dossier complet sur : la-vigie.org