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Guerre

Joe Biden à Varsovie

Un discours très martial depuis la Pologne.

Pratiquement un an après le début de l’offensive russe en Ukraine, la situation est plus que jamais tendue sur la scène mondiale. Le président américain Joe Biden, après s’être rendu personnellement à Kiev, a prononcé un discours très offensif face à la Russie le lendemain mardi 21 février 2023 en Pologne.

Le discours n’a duré qu’une vingtaine de minutes, mais il y avait une mise en scène spectaculaire, typiquement à l’américaine, faite de jeux de lumière, d’une foule en liesse, d’enfants défilants avec des drapeaux et un sourire niais, le tout devant le château royal de Varsovie pour accentuer le côté marquant de l’affaire.

Le discours était directement une réponse à celui de Vladimir Poutine le matin même et on remarquera forcément l’opposition de style. Si Vladimir Poutine a parlé relativement longuement, exposant en détail et de manière minutieuse la situation russe, Joe Biden a été au contraire expéditif, jouant à fond sur l’image d’une Amérique surpuissante, faisant rouleau-compresseur contre toute opposition.

Le président américain a ainsi prétendu que les États-Unis sont là généreusement pour sauver le monde, sur les bases du fameux « monde libre ».

« Nous avons été questionnés sur nos principes fondamentaux : la liberté, la démocratie, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Et maintenant nous avons apporté la réponse : nous avons défendu ces principes, quoi qu’il en coûte ! »

« Tout ce que nous faisons aujourd’hui, c’est pour que nos enfants connaissent un monde libre : l’ennemie des tyrans, c’est la liberté ! »

Bien entendu, à part en occident où les populations baignent dans la consommation capitaliste 24 heures sur 24, la grande majorité de la population mondiale ne croit pas en ces prétentions américaines.

Nous sommes néanmoins à un tournant historique et il va être question maintenant de savoir si les États-Unis ont les moyens de continuer ce discours et cette posture de superpuissance mondiale, ou bien si au contraire l’occident est touché et va vaciller.

La Russie assume totalement de vouloir faire vaciller l’occident et la Chine, à son tour, va s’y mettre prochainement. Les États-Unis le savent, alors ils gonflent les muscles, assumant de mener le monde à la 3e guerre mondiale s’il le faut, afin de maintenir leur hégémonie.

Ce n’est pas autrement qu’il faut comprendre ces propos hallucinants de Joe Biden, qui sont un appel ouvert à ce que la situation dégénère en une guerre mondiale.

« L’article 5 est solide : tous les pays de l’Otan le savent et Poutine le sait aussi. Chaque attaque contre un pays membre de l’Otan est une attaque contre l’Otan. C’est un serment sacré. »

C’est grotesque, car il n’a jamais été question pour la Russie de s’en prendre à un pays de l’Otan. Mais Joe Biden souhaite justement que la situation dégénère, car les États-Unis ont besoin d’aller à l’affrontement pour prendre les devant dans la guerre mondiale de repartage du monde.

Son discours était un discours martial, comme rarement dans l’Histoire moderne, celui d’un faiseur de guerre, impliquant ouvertement l’Otan dans le conflit en Ukraine pour que la situation dégénère.

Et donc, c’est directement et ouvertement Vladimir Poutine qui a été désigné et pris pour cible par le président américain, faisant de l’Ukraine une question personnelle.

Joe Biden est littéralement obnubilé par Vladimir Poutine, et ce de manière caricaturale, tel qu’on peut le voir dans les pires films hollywoodiens. Le mot hollywoodien est tout à fait juste, car c’est là tout un narratif visant à mobiliser les opinions publiques.

Cela correspond à une simple vérité : les États-Unis (et la France avec) sont en guerre contre la Russie, bien que ce ne soit pour l’instant que l’Ukraine qui serve de terrain de guerre (et le peuple ukrainien de chair à canon).

« Poutine a été pris au dépourvu : il voulait obtenir une finlandisation de l’Otan, il a eu une otanisation de la Finlande ».

« Un an après le début de cette guerre, Poutine ne doute plus de notre mobilisation. Mais il doute de nos convictions, de notre capacité à rester unis : nous allons lui montrer que l’Otan ne faiblira pas ! »

« l’Ukraine ne sera jamais une victoire pour la Russie, car les peuples refusent de vivre dans un monde d’obscurité et de désespoir. Les autocrates doivent entendre le mot : non ! »

Il est tout sauf anodin que ce discours anti-Poutine ait été prononcé depuis la Pologne, tant ce pays est devenu la place forte de l’hystérie occidentale anti-Russe. Il y a en Pologne un régime fanatique, tout comme en Ukraine, qui n’attend que l’autorisation du maître américain pour se jeter corps et âme dans une guerre acharnée contre la Russie.

La Pologne peut d’ailleurs prendre l’initiative sans l’Otan au départ, pour contribuer à ce que les choses débordent.

La guerre mondiale est l’actualité ; il faut saboter les plans américains, il faut faire tomber l’occident avant qu’il ne fasse sombrer le monde !

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Guerre

Joe Biden en visite à Kiev le 20 février 2023

Le président américain s’est rendu dans la colonie ukrainienne.

C’est la première fois qu’un président américain se rend dans un pays en guerre sans qu’il n’y ait de troupes américaines dans le pays. Cela en dit long sur le statut de l’Ukraine du point de vue américain. L’Ukraine est pratiquement une annexe américaine, une colonie, et pas seulement un pays vassal, aligné.

Les États-Unis y sont chez eux, donnent le la, et viennent en terrain conquis, quoique de manière rocambolesque avec un train présidentiel partie de la Pologne dix heures plus tôt, ainsi que bien sûr un coup de fil à la Russie pour assurer le coup sur le plan de la sécurité.

Ce qui est marquant surtout, c’est de voire à quel point le régime ukrainien s’écrase totalement avec la visite du maître américain. Le propos de Zelensky pour qualifier la visite du chef de la superpuissance américaine est une honte absolue pour l’Ukraine.

Il s’agirait de la visite :

« la plus importante de toute l’Histoire de l’Ukraine ».

Rien que cela ! Comme si la visite d’un banal président américain, pour appuyer une guerre dévastatrice face à la nation sœur qu’est la Russie, avait une quelconques valeur historique pour la nation ukrainienne.

La seule explication rationnelle, c’est de considérer que l’Ukraine n’est rien d’autre qu’un jouet de l’occident, et qu’elle devrait être honorée au plus haut point de recevoir cette visite du dirigeant de la puissance cheffe de l’occident.

Il aurait été discuté lors de cette visite de comment gagner la guerre cette année, alors que le président américain a annoncé un nouveau soutien d’un demi-milliards de dollars d’aide. Un communiqué de la Maison Blanche parle également de la livraison d’autres équipements essentiels, notamment de munitions d’artillerie, de systèmes antiblindage et de radars de surveillance aérienne.

Il a été redit le soutien « indéfectible » à l’Ukraine par les États-Unis, qui dirige l’occident. Le ton martial de Joe Biden en dit très long sur ce qui attend le monde dans les mois, voire les semaines à venir.

« Poutine a cru que l’Ukraine était faible, et l’Occident divisé, il a juste tout faux. »

La superpuissance américaine va se battre contre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien !

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Guerre

Emmanuel Macron à Munich: contre la Russie

En service commandé pour l’Otan.

Le président Emmanuel Macron s’est rendu vendredi 17 février 2023 à la Conférence de Munich sur la sécurité avec un discours guerrier assumé, mais tout le monde s’en fiche. L’engagement militaire de la France vers la guerre mondiale est en fait inversement proportionnel au déni des Français à ce sujet.

Emmanuel Macron n’y est pourtant pas allé de main morte. Il a fait l’inventaire, dont il s’est vanté, de toute l’aide militaire fournie à l’Ukraine. Une aide à « forte valeur ajoutée » a-t-il précisé, évoquant « l’artillerie, la défense anti-aérienne en particulier, avec aussi un programme de formation pour des milliers de soldats ». Il n’a toutefois pas abordé les livraisons secrètes d’AKERON à l’Ukraine.

Et il a clairement réaffirmé que :

« Nous sommes prêts à intensifier notre soutien à l’Ukraine et nous sommes prêts à un conflit prolongé. »

L’engagement militaire de la France contre la Russie est de facto pleinement assumé, malgré les propos mensongers du Président à la presse dans l’avion au retour de Munich :

« Je veux la défaite de la Russie en Ukraine et je veux que l’Ukraine puisse défendre sa position, mais je suis convaincu qu’à la fin ça ne se conclura pas militairement.

Je ne pense pas, comme certains, qu’il faut défaire la Russie totalement, l’attaquer sur son sol. Ces observateurs veulent avant tout écraser la Russie. Cela n’a jamais été la position de la France et cela ne le sera jamais. »

C’est mensonger, comme si la France pouvait soutenir militairement le régime ukrainien, et en même temps ne pas être braquée contre la Russie. Ce genre de propos est uniquement destiné à une opinion publique s’assumant stupide, qui ne veut pas croire en la guerre, qui s’accommode très bien des prétentions pacifistes de l’Otan, car au fond il est surtout espéré que le mode de vie consommateur soit préservé.

Et si c’est la Russie qui doit payer pour cela, alors tant mieux, pensent-ils ! Les gens assumeront d’ailleurs bientôt la guerre. La présence d’Emmanuel Macron à la Conférence de Munich sur la sécurité allait directement dans ce sens d’une avancée inexorable à la guerre assumée et soutenue par la population occidentale.

Il faut donc, a souligné Emmanuel Macron, « réinvestir massivement » dans la défense européenne. Cela passerait évidemment par le nucléaire français. Il a été en ce sens question à Munich d’organiser prochainement à Paris une « conférence sur la défense aérienne de l’Europe ». Il doit ouvertement y être question de la dissuasion nucléaire.

Près d’un après le début de la guerre, la France s’aligne ainsi parfaitement sur les intérêts américains en soutenant la colonie américaine qu’est devenue l’Ukraine, contre la Russie.

En apparence, la diplomatie française est présentée comme constructive. C’est cependant uniquement fait pour sauver les apparences. La France est un simple rouage dans la mécanique militaire américaine.

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Société

Retraites: une moindre mobilisation le 16 février 2023

Minimum syndical pour les syndicats.

Le gouvernement parle d’un demi-million de personnes tandis que la CGT se vante d’1,3 million de manifestants. Le fait est en tous cas que la mobilisation du 16 février 2023 contre la réforme des retraites était la plus faible depuis le début du mouvement. En baisse d’environ 50% pour la plupart des villes, avec une baisse encore plus importante en ce qui concerne les rares secteurs en grève.

Il y a le ronronnement syndical, avec la base habituelle constituée de fonctionnaires, travailleurs d’entreprises publiques ou semi publiques, ou bien de gens travaillant dans le « social ». 

Les responsables syndicaux ont misé sur la carte « gilets jaunes » en se rendant collectivement à Albi pour manifester, ce qui est censé représenter la France des petites villes, pas des grandes métropoles. Il y a également le fait que c’est une ville historique pour la figure socialiste (à la française) Jean Jaurès.

Soyons clairs et appelons les choses par leur nom. Cela n’a rien de massif et encore moins de populaire. C’est la vieille France, s’imaginant de gauche, en réalité surtout biberonnée d’argent public et au mode de vie petit-bourgeois assumé, qui s’accroche au vieux monde. 

Quel symbole d’ailleurs que ce soit les retraites qui servent ici de prétexte ! On est là au degré zéro de l’utopie, de la volonté de changer le monde. Quoi de plus ronflant que d’avoir comme ambition sociale..  d’arrêter de travailler le plus tôt possible pour profiter d’une rente à vie…

C’est ringard, complètement à côté de la plaque historiquement. Surtout quand les puissants de ce monde, à commencer par le gouvernement français, se dirigent tout azimut vers la 3e guerre mondiale, et font la guerre à la Russie.

Toujours est-il que les yeux sont rivés sur le 7 mars prochain. Ce sera en effet la date décisif pour ce mouvement. On verra alors si la France est perméable à l’agitation syndicale, ou bien si elle laisse faire les libéraux du gouvernement.

Dans les deux cas, c’est hors contexte. L’Histoire se joue ailleurs. Et pour l’instant, rien ne laisse présager que la France, grande puissance en déclassement général, en fasse partie autrement que comme cible du tiers-monde.

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Politique

Retraites: échec de la première sur-enchère syndicaliste

Un net recul.

L’État avait compté 1,272 million de manifestants le 31 janvier 2023, mais il en compte seulement 757 000 le 7 février 2023 : c’est un échec du mouvement. Les syndicats, qui depuis des années et des années agissent mécaniquement de la même façon en multipliant des « journées d’action » pour faire monter la sauce petit à petit, ont loupé leur coup cette fois-ci.

La CGT peut bien prétendre ce qu’elle veut, en avançant 2 millions de manifestant et en parlant de « haut niveau d’engagement des travailleuses et des travailleurs du secteur privé comme du public », personne n’y croira.

Il faut dire qu’ils ne font rêver personne, avec leur style « gueulard » et leur attitude ringarde sur tous les plans. Le soutien de l’opinion publique, ils l’ont pourtant. Car la France est un pays de petits-bourgeois voulant profiter de tout, mais ne jamais rien payer. Alors la retraite à 64 ans, ils n’en veulent pas, peu importe que les comptes soient dans le rouge, ce n’est pas leur problème.

Pour autant, les syndicats ne remportent pas la mise pour l’instant face au gouvernement libéral-démocrate d’Emmanuel Macron, qui s’imagine sauver la France de la crise avec une simple réforme du système des retraites.

Tout cela n’intéresse en effet pas grand-monde dans le fond, à part les syndicalistes et tous les gens pour qui le syndicalisme est l’alpha et l’oméga de la contestation. Dans les grandes villes, il y avait quasiment moitié moins de monde par rapport au 31 janvier, avec parfois des écarts très importants comme à Marseille, avec 15 000 personnes contre 40 000 la semaine dernière. Ou à Paris avec 57 000 contre 87 000 lors de la précédente manifestation.

Il y avait également grosso modo 20 000 manifestants à Nantes et 12 000 à Saint-Nazaire, 17 000 à Brest, 11 000 à Montpellier, Lyon et Grenoble, 9 500 à Lille, Clermont-Ferrand et Bordeaux, 8200 à Tours, 7000 à Strasbourg, Nice et Bayonne, 4500 à Amiens, 3700 à Périgueux, 3400 à Roanne, etc.

Cela reste conséquent indéniablement, mais ne pèse pas lourd politiquement et culturellement, en attendant les prochaines manifestations prévues samedi 11 février.

C’est terriblement décalé sur le plan historique, par rapport à la crise. Et c’est en dessous de tout sur le plan politique, alors que la guerre mondiale se dessine concrètement chaque jour, avec l’Otan en première ligne, dont notre pays la France est un membre actif et déterminé.

Il semble que cette triste comédie, cette mauvaise farce, ce simulacre de luttes de classe, passe déjà à la trappe !

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Guerre

Un ballon stratosphérique et deux superpuissances chauffées à blanc

L’affrontement sino-américain est en cours.

En 1983, en pleine guerre froide, le groupe ouest-allemand Nena sortait son tube planétaire « 99 Luftballons ». Il était question de 99 ballons de baudruche lancés dans le ciel et pris pour une menace par 99 ministres de la Guerre, déclenchant dans la foulée un véritable carnage.

Quarante ans plus tard, début février 2023, voilà une nouvelle histoire de ballons et de ministres de la Guerre, en pleine nouvelle guerre froide (de plus en plus chaude), cette fois entre les États-Unis et la Chine.

Ainsi, samedi 4 février à 14h39 heure locale, soit dans la nuit de samedi à dimanche en France, l’armée américaine a détruit un ballon stratosphérique chinois qui survolait son territoire à 19 000 mètres d’altitude et qui était considéré comme un outil d’espionnage.

Celui-ci avait traversé tout le continent avant d’être abattu d’un tir de missile AIM-9X Sidewinder par un F-22 Raptor de la base aérienne de Langley (Virginie), au large de Myrtle Beach sur la côte atlantique.

Immédiatement, le ministère chinois des Affaires étrangères a exprimé son « fort mécontentement », protestant contre « l’utilisation de la force par les États-Unis», se réservant même le droit de… « répliquer ». Les mots sont forts et terriblement effrayants, car ils en disent long sur le degré de tension entre les deux superpuissances rivales.

Les Chinois prétendent évidemment à un ballon scientifique à des fin de recherche météorologiques qui aurait inopportunément dévié. Cela ne tient pas la route bien sûr et la provocation est évidente.

Tout comme le fait que les Américains aient attendu aussi longtemps pour en arriver à tel acte de nature de belliqueuse : soit il y avait intervention immédiate en raison d’une menace réelle, sinon la destruction n’a pour but que de mobiliser l’opinion publique contre la Chine (ou de répondre à l’opinion public mobilisé contre la Chine, ce qui revient au même).

D’ailleurs, le secrétaire d’État américain Antony Blinken devait justement se rendre à Pékin, et il a décidé d’annuler, officiellement de « reporter ».

Que ce ballon stratosphérique soit effectivement ou non un appareil d’espionnage militaire ne change ici pas grand-chose. Cela est à la fois probable, car un tel ballon vole plus bas qu’un satellite et permet des prises de vue nombreuses avec différents angles ainsi qu’une très bonne résolution.

En même temps, on peine à imaginer un réel gain en matière de renseignement, d’autant plus que les Américains ont forcément des systèmes de brouillage et de toutes façons cachent déjà leurs installations aux satellites et autres radars.

Toujours est-il que le ballon en question a un parcours rocambolesque, qui en fait quasiment un casus belli. Il pénètre l’espace aérien des îles Aléoutiennes en Alaska le 27 janvier 2023, puis celui du Canada 3 jours plus tard, avant de survoler les États-Unis à la verticale de l’Idaho, au nord-ouest du pays, le 31.

Surtout, il a survolé la base de Malmstrom dans le Montana, qui héberge des silos de missiles balistiques intercontinentaux à ogive nucléaire LG-30G Minuteman III. Il y a depuis cette base de quoi détruire une bonne partie de la planète, au point qu’un ancien commandant de la base avait dit : « Nous sommes les gardiens de l’apocalypse. Ce n’est pas une exagération. »

La presse relate également, d’après des « sources anonymes » venant du Pentagone (le quartier général du département de la Défense américaine), trois autre intrusions du même type, bien que plus courtes, dans les dernières années, dont une très récente.

En outre, il y aurait actuellement d’après le gouvernement américain un autre ballon chinois évoluant au dessus du Costa Rica, pays qui est une semi-colonie américaine. La Colombie aurait également signalé la présence d’un tel aéronef.

On sait de toutes façon que cela existe, les satellites espions américains ayant repéré un site de construction de ballons stratosphériques dans la province du Xinjiang en 2020, alors que de telles « intrusions » ont été rapportées au Japon (2020 et 2021), aux Philippines (2022) et au large de la Thaïlande sur des îles indiennes (en 2022).

L’année dernière également, des F-22 américain avaient décollé d’Hawaii après la détection d’un tel ballon à la verticale du site de missiles balistiques intercontinentaux le Pacific Missile Range Facility (PMRF).

Quelque soit son but, l’opération chinoise aura en tous cas déclenché une crise aux États-Unis, puisque l’administration de Joe Biden est maintenant accusée de ne pas avoir réagi plus tôt, alors que l’événement monopolise l’actualité.

C’est évidemment un tremplin pour la faction américaine voulant un affrontement direct avec la Chine, celle des Républicains, qui reproche aux Démocrates leur mollesse sur la question. Aux États-Unis les Républicains sont actuellement littéralement chauffés à blanc contre la «menace chinoise».

De la même manière, du côté chinois l’événement exacerbe la rivalité contre les États-Unis, sur fond de question taïwanaise et de crainte face à un encerclement américain. L’accès à quatre nouvelles bases aux Philippines vient d’être justement tout nouvellement décroché pour les Marines américain, en cas de conflit à Taïwan.

La guerre froide est en tous cas assumée entièrement maintenant, et elle est en fait déjà très chaude. Le bouillonnement conduit tout droit l’humanité en crise vers une 3e grande guerre mondiale pour le repartage du monde.

Seul le Socialisme peut l’empêcher ou la stopper. Il faudra des efforts gigantesques.

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Guerre

L’Union européenne à Kiev pour le compte de l’Otan

Main dans la main contre la Russie.

Le président du Conseil européen Charles Michel, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le président ukrainien Volodymyr Zelensky

L’Union européenne n’est plus qu’une succursale politique de l’Otan, l’alliance militaire de la superpuissance américaine. Fini le pseudo-pacifisme et le pseudo-humanisme européen, tout est balancé par la fenêtre pour prêter allégeance aux États-Unis. Et tant pis pour le long héritage politique et culturel commun avec la Russie.

L’Union européenne est en première ligne dans le soutien au régime ukrainien qui livre une guerre fanatique à la Russie pour le compte des États-Unis. C’est pourquoi ses dirigeants se sont rendus à Kiev vendredi 3 février 2023. Le président du Conseil européen, Charles Michel, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, y ont rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelensky, pour ce qui était un sommet entre l’Union européenne et l’Ukraine.

On n’est plus ici dans le simple soutien, mais bien dans la prise de partie directe dans le conflit ; l’Union européenne est ouvertement en guerre contre la Russie. C’est pour cela qu’elle a livré 3,6 milliards d’euros à l’Ukraine depuis février 2022. C’est par exemple plus que le programme « Europe créative», doté 2,44 milliards d’euros (sur 6 ans !), qui est présenté comme le « programme phare de la Commission européenne visant à soutenir les secteurs de la culture et de l’audiovisuel ».

La guerre à la Russie compte bien plus pour l’Union européenne que ne compte la culture européenne. Cela pour la simple raison que l’autorité de tutelle américaine a décidé que l’Union européenne devait supporter le boulet ukrainien. La superpuissance américaine compte récolter les fruits du contrôle de l’Ukraine, mais sans en avoir la charge.

Dociles, les dirigeants européens sont donc venus à Kiev pour faire leurs devoirs. Il s’agissait de discuter des sujets suivants :

  • la trajectoire européenne de l’Ukraine et le processus d’adhésion à l’UE ;
  • la réponse de l’UE à la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine ;
  • les initiatives de l’Ukraine en faveur d’une paix juste et visant à ce que les responsables répondent de leurs actes ;
  • la coopération sur les questions de reconstruction et d’aide et dans les domaines de l’énergie et de la connectivité ;
  • la sécurité alimentaire mondiale.

Ces échanges ont été l’occasion de rappeler le gigantesque effort européen de soutien à l’Ukraine. Car, en effet, en plus des 3,6 milliards d’euros évoqués précédemment, il faut compter en tout 12 milliards d’euros d’après l’Union européenne, en prenant en compte l’aide militaire fournie par les États membres.

Mais cela, ce n’est que ce qui a déjà été dépensé. Pour l’instant, d’après les informations officielles de ce sommet Union européenne – Ukraine :

« Globalement, l’aide promise à l’Ukraine au niveau de l’UE et au niveau des États membres s’élève à ce jour à près de 50 milliards d’euros. »

Pour donner un ordre de grandeur et aider à la comparaison, le déficit du système de retraite français censé justifier la réforme des retraites est de 1,8 milliard d’euros.

On l’aura compris, l’Ukraine compte plus que tout pour l’Union européenne, succursale politique de l’Otan. Alors elle doit vite intégrer l’Union. Voici ce qui est dit dans la déclaration officielle suite au sommet :

« L’UE soutiendra l’Ukraine et le peuple ukrainien contre la guerre d’agression menée par la Russie aussi longtemps qu’il le faudra. Nous avons souligné l’importance historique de la décision du Conseil européen du 23 juin 2022 de reconnaître la perspective européenne et d’accorder le statut de pays candidat à l’Ukraine.

Nous avons réaffirmé que l’avenir de l’Ukraine et de ses citoyens se situe au sein de l’Union européenne. Nous partageons des valeurs communes de démocratie, d’État de droit, de respect du droit international et des droits de l’homme, y compris les droits des personnes appartenant à des minorités, ainsi que de l’égalité des sexes.

L’UE a réitéré son soutien et son attachement indéfectibles à l’indépendance, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues. »

En d’autres termes, il est question ici de faire en sorte d’arracher l’Ukraine à l’orient, pour l’intégrer totalement à l’occident. C’est ce qui à gauche est généralement appelé de l’impérialisme. Et ici, c’est même de la sous-traitance d’impérialisme, puisque la maison-mère, ce sont les États-Unis.

Tout cela va finir en guerre mondiale, c’est inévitable, alors que dans le même temps les tensions entre les États-Unis et la Chine ne vont que grandir, etqu’il s’agit là de la principale contradiction au niveau mondial. L’Ukraine et l’Union européenne ne sont ici que des pions, face à la Russie qui n’est qu’un obstacle ; ce qui compte en arrière plan est l’affrontement entre la superpuissance américaine et son challenger la superpuissance chinoise.

Qui n’a pas compris que c’était là la principale actualité, que là se joue le sort du monde, n’a rien compris à l’Histoire.

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Société

« Le vélo des champs doit obtenir la même sécurité que le vélo des villes »

Communiqué de presse.

Voici un communiqué initié par l‘association « Mon vélo est une vie », qui fait un travail de longue haleine en ce qui concerne la sécurité routière à vélo. Il y est question du vélo sur les routes de campagne, qui est il est vrai bien souvent oublié, car toute l’attention à notre époque se porte sur les grandes métropoles.

Voici le communiqué datant du 31 janvier 2023, suite à un dramatique accident en Bretagne. Dramatique, mais nullement étonnant pour qui a l’habitude de circuler à vélo sur les routes de campagne françaises. Il y a sur ce sujet, comme tant d’autre, une véritable révolution culturelle à mener.

« Les cyclistes Français en danger de mort

Samedi 21 janvier 2023, sur la départementale 84 à Plouagat, un automobiliste alcoolisé a fauché treize jeunes cyclistes du Vélo Club du Pays de Guingamp.

L’automobiliste a percuté de front les coureurs qui roulaient en groupe et ensuite pris la fuite. Encore une fois, ces accidents en route de campagne ont impliqué des cyclistes sportifs en qualité de victime.

Plus de 60% des cyclistes trouvant la mort après un accident roulaient en dehors des villes. Ces cyclistes regroupent des pratiquants sportifs affiliés dans des fédérations aussi bien que des pratiquants en loisir.

La conséquence de cette insécurité peut entraîner une diminution des licenciés auprès des fédérations, qui ont la route pour seul terrain d’entraînement, une diminution générale de la pratique du vélo, qui est enjeu majeur de santé publique et des mobilités.

Nous comprenons l’inquiétude des parents qui confient leur enfant à une structure affiliée afin de pratiquer sur des routes de campagne ouvertes à la circulation.

Comment les rassurer lorsque l’on sait que chaque cycliste a peur de se faire percuter par l’arrière ? En effet, nombreux sont ceux qui mentionnent l’irresponsabilité de certains automobilistes qui ne respectent pas les distances de sécurité d’un mètre cinquante lors des dépassements.

Comment pouvoir les rassurer lorsque l’on sait que certains voudraient faire un strike d’un groupe de cyclistes? En effet, nombreux sont ceux qui pourraient témoigner de la dangerosité dont les chauffards font preuve au quotidien.

C’est pourquoi le vélo des champs doit obtenir la même sécurité que le vélo des villes.

Avec l’incitation du gouvernement aux mobilités douces, le vélo des champs doit obtenir la même sécurité que le vélo des villes. Que ce soit dans un but sportif ou de loisir, nous devrions pouvoir rouler sans avoir peur des délinquants de la route Nos futurs champions dont certains participeront peut-être aux Jeux Olympiques de Paris 2024, sont tout aussi concernés que les voyageurs à vélo ou tout pratiquant de loisirs.

C’est avec cette volonté que nous demandons aux Ministères des Sports et de l’intérieur d’organiser au plus vite un Grenelle de la mobilité en conviant les associations et les fédérations signataires de ce communiqué. L’objectif sera de rapidement établir une stratégie de sécurité afin de diminuer le taux de mortalité) sur les routes en cohabitant et en partageant au mieux la chaussée.

Signataires :

– Fédération Française de Cyclotourisme (FFVélo)

– Mon vélo est une vie

– 40 millions d’automobilistes »

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Guerre

L’Allemagne pourrait produire bientôt du matériel de guerre américain

L’économie de guerre, dans la soumission à la superpuissance américaine.

La société allemande Rheinmetall AG est un conglomérat industriel spécialisé dans l’armement (ainsi que l’équipement automobile). Elle fabrique notamment le canon de 120 mm du char Leopard 2. Son PDG, Armin Papperger, a annoncé le 29 janvier 2023 qu’il envisageait de produire directement du matériel américain.

En l’occurrence, il s’agit des M142 HIMARS (High Mobility Artillery Rocket System) de Lockheed Martin. C’est un système d’artillerie puissant, très utilisé en Ukraine. A l’origine, il est question pour Rheinmetall d’augmenter considérablement la production de munitions de chars et d’artillerie, car la demande en Ukraine et en Occident est très forte. C’est clairement l’économie de guerre qui est en place.

Il a expliqué :

« Nous pouvons produire 240 000 cartouches de munitions de char (120 mm) par an, ce qui est plus que ce dont le monde entier a besoin ».

Et dans ce cadre donc, il explique que cela passera probablement (en fait sûrement) par une soumission directe au matériel américain.

« Nous avons la technologie pour la production des ogives ainsi que les moteurs-fusée. Et nous avons les camions sur lesquels monter les lanceurs».

De fait, Rheinmetall agit ici directement comme agent américain, en finissant de détruire toutes les perspectives européennes en ce qui concerne l’armement. La soumission à la superpuissance américaine doit être totale.

Historiquement, l’Union européenne, c’est le moteur franco-allemand. C’était encore largement vrai jusqu’à il y a peu, mais la crise et la guerre en Ukraine (deux phénomènes relevant d’une même chose) changent la donne.

L’Union européenne est devenue uniquement une succursale politique de l’Otan, donc une dépendance des États-Unis. L’Allemagne et la France ne pèsent plus en tant que telles, mais simplement de par leur capacité à se soumettre aux États-Unis.

Jusqu’à récemment, il était question de relative autonomie politique et militaire, avec surtout le projet SCAF, système de combat aérien du futur. Autrement dit, un projet franco-allemand (et un peu espagnol) d’avion de guerre, pour remplacer le Rafale (français) et l’Eurofighter (utilisé par l’Allemagne et l’Espagne) d’ici 2040.

Tout cela a du plomb dans l’aile depuis la fin 2022 et il est de plus en plus clair que l’Allemagne n’en prend plus le chemin. Surtout qu’en 2022, elle avait fait une grosse commande de 35 avions F-35 américains.

Du côté de la bourgeoisie française, le message est très clair. Dans Le Figaro, le « consultant » dédié à la chose explique à propos de cette annonce de la société allemande de fabriquer du matériel américain que cela va à l’encontre directe des projets franco-allemands.

«[Rheinmetall ] se positionne de manière très agressive pour torpiller les accords franco-allemands. Il entretient l’espoir de satisfaire rapidement des besoins immédiats, qui les positionnera comme leader pour les projets futurs, ou les tuera simplement dans l’œuf».

C’est dans l’ordre des choses. La 3e guerre mondiale, c’est l’affrontement entre deux blocs, celui de la superpuissance américaine et celui de son challenger, la superpuissance chinoise.

Tant la France que l’Allemagne sont maintenant entièrement précipitées dans le bloc américain, mais à peine en tant qu’alliés, de plus en plus clairement en tant que colonies. La question de l’autonomie dans l’armement étant ici un point clef quant à cet aspect.

La France est un pion dans la grande bataille pour le repartage du monde. Un pion en or, mais un pion tout de même.

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Guerre

Le ministre ukrainien de la Défense à Paris pour de nouvelles livraisons militaires

Bientôt des avions de chasse livrés à l’Ukraine ?

Pendant que des centaines de milliers de gens défilaient en France derrière les syndicats contre une énième réforme des retraites mardi 31 janvier 2023, le ministre des Armées Sébastien Lecornu recevait tranquillement à Paris son homologue ukrainien Oleksiï Reznikov.

Cela passe littéralement inaperçu, alors que c’est la plus brûlante des actualités. La France, qui pour l’instant ne participe pas à l’élan occidental de fourniture de chars lourds, entends malgré tout figurer au premier rang des belliqueux.

Le résultat de cette entrevue est donc une nouvelle série de matériel militaire fournie au régime ukrainien, qui a procuration pour faire la guerre à la Russie.

Oleksiï Reznikov se rendra d’ailleurs à Limours dans l’Essonne ce mercredi 1 février pour signer le contrat d’achat d’un radar sol-air GM200 de Thales, après avoir visité l’usine en compagnie du ministre français. Et en fait de contrat, il s’agira d’un cadeau, puisque l’achat est réglé par l’État français et son fonds de soutien français à l’Ukraine de 200 millions d’euros.

Il s’agit d’un radar de moyenne portée transportable sur camion, devant détecter un aéronef à 250 kilomètres et capable de l’engager à 100 kilomètres, qu’il s’agisse d’un drone à faible vitesse et basse altitude ou d’un avion de combat rapide et à haute altitude.

Il y a urgence, alors la livraison est prévue très prochainement et donc le matériel sera pris sur une commande devant arriver à l’Armée de l’Air et de l’Espace, voire directement sur son stock s’il le faut.

Voici une nouvelle preuve, s’il en fallait, que la France est en guerre contre la Russie, puisqu’elle dirige en priorité une partie stratégique de son arsenal militaire contre la Russie.

Dans le même registre, « dans les semaines qui viennent », sera livré un nouveau lot de 12 canons automoteurs Caesar, en plus des 18 déjà fournis. On se souvient comment les premières livraisons de ces engins avaient fait l’actualité, tellement cela signifiait l’escalade militaire. Maintenant, cela passe comme une lettre à la poste et quasiment plus personne n’en parle.

Le régime français ne souffre d’aucune opposition en ce qui concerne la guerre. Le ministre peut bien expliquer que les canons seront probablement puisés directement dans les stocks de l’armée française : aucun problème !

L’entreprise Nexter, qui les fabrique ainsi que les obus de 155mm devant être également fournis à l’Ukraine, tourne pour cette raison à plein régime. Il a même été expliqué que de la poudre explosive est fournie par l’Australie pour fabriquer cela au plus vite.

Tout l’occident est en branle et coordonné pour faire la guerre à la Russie, par l’intermédiaire de l’Ukraine.

Et la France ne fait pas que livrer des armes. Le ministre français des Armées a précisé à cette occasion que pas moins de 2000 soldats ukrainiens seront formés en France d’ici à l’été prochain et que 600 autres le seront, chaque par mois, par 150 militaires français déployés directement en Pologne dans les prochaines semaines.

Rien que cela vaut pratiquement déclaration de guerre à la Russie, tellement l’engagement est immense.

Le ministre ukrainien a donc profité de l’occasion pour remercier la France de son engagement et vanter l’efficacité de ses missiles sol-air à courte portée Crotale, dont les tirs seraient réussis à 100 % a-t-il précisé. De nouvelles livraisons sont là aussi prévues.

Il a également été évoqué le « progrès » en ce qui concerne la livraison par la France d’un système sol-air de moyenne portée (SAMP). Enfin, et peu être surtout, il a été discuté ouvertement de la possibilité de livraison d’avions de chasse.

Encore une fois, la France est ici à l’avant-garde. Elle avait ouvert le bal avec des livraisons de « chars » légers (en fait des véhicules militaires blindés) annonçant directement les livraisons de chars lourds par d’autres pays. Elle recommence ici avec le sujet des avions de chasses.

Ainsi, le 30 janvier 2023, Emmanuel Macron en voyage aux Pays-Bas a répondu de la manière suivante à la question de savoir si la France allait fournir des avions de chasse:

« Par définition, rien n’est exclu »

C’est là le rôle de la France au service de la superpuissance américaine : ouvrir des brèches pour que l’escalade continue.

Le ministre ukrainien a ainsi précisé le lendemain :

« Nous n’avons pas parlé de type d’avion, nous avons juste souligné que l’aviation tactique est une composante de la défense antiaérienne. Nous avons besoin de renforcer nos capacités de défense de notre espace aérien ».

Pour continuer dans sa lancée :

« Je suis optimiste [à propos de l’obtention d’avions de combat occidentaux] et j’espère que ce sera plus tôt possible ».

Les choses vont-ici à une vitesse extraordinaire. Extraordinairement terrifiante. L’Otan a les coudées franches et profitera sans relâche du chèque en blanc que lui signent les opinions publiques occidentales pour continuer son escalade militaire.

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Société

« Que vaut la vie de Morgan puisque rien ne change ? »

« Tous complices. »

Voici le communiqué du collectif Un jour un chasseur suite au procès du chasseur ayant tué Morgan Keane. Ce collectif a été fondé par des amis à lui et relaie régulièrement des témoignages de comportements abusifs liés à la chasse.

« Que vaut la vie de Morgan puisque rien ne change ?

Aujourd’hui, quatre jours seulement après les annonces du gouvernement d’un “plan chasse” vide de mesures réellement efficaces, a été prononcé le verdict du procès de Julien Féral et Laurent Lapergue, les deux chasseurs jugés pour la mort de notre ami Morgan, le 2 décembre 2020.

Alors que l’opportunité avait été donnée au tribunal de prononcer des peines exemplaires et fortes, les réquisitions du procureur n’ont été suivies qu’en partie (six mois fermes et une interdiction de chasser à vie pour les deux chasseurs) :

Julien Féral, le tireur, a été condamné à 2 ans de prison avec sursis et une interdiction de chasser à vie.

Laurent Lapergue a été condamné à 18 mois de prison avec sursis et un retrait de permis de chasser pendant 5 ans.

La fédération des chasseurs du Lot a été reconnue partie civile et touchera un euro à titre de dommages et intérêts.

Aucun des deux chasseurs ne mettra un pied en prison, et le directeur de la battue qualifiée de « désorganisée et loufoque » par l’avocat des parties civiles pourra reprendre les armes en toute légalité d’ici cinq ans.

Et pourtant, lors du procès qui s’est tenu le 17 novembre dernier, Laurent Lapergue a répété, avec aplomb et sans jamais se remettre en question, que la battue était « parfaitement maîtrisée » et qu’il n’avait commis aucune erreur, malgré les faits qui l’accablent.

Peut-on accepter qu’un homme qui a omis de faire respecter des règles de sécurité élémentaires alors qu’il en avait la responsabilité et qui estime avoir suivi la procédure habituelle, puisse, dans quelques années, tenir à nouveau une arme entre les mains ?

Nous prônons le retrait définitif du permis de chasser pour tout chasseur ayant commis une négligence, que celle-ci ait entraîné ou non la mort ou des blessures. Lorsqu’on a dans les mains une arme mortelle à plus de trois kilomètres, on n’a pas le droit à l’erreur.

Chasser n’est pas un droit, c’est un loisir non nécessaire qui ne justifie en aucun cas de mettre en danger la vie d’autrui.

Ce serait trop simple de laisser seul sur le banc des accusés l’auteur du tir qui a tué Morgan.

Comme l’a souligné le procureur de la République lors du procès, « si Julien Féral a appuyé sur la gâchette, Laurent Lapergue lui a tenu le canon. » Mais ce ne sont pas les seuls responsables.

Que dire en effet du ministère de l’Écologie qui avait autorisé la chasse par dérogation en plein confinement et qui continue de refuser de prendre de vraies mesures pour protéger les Français ?

De l’État, qui investit des amateurs d’une mission d’intérêt général au prétexte de devoir réguler les populations d’ongulés, tout en se pliant aux exigences du lobby des chasseurs, en méprisant la volonté de plus de 80% de la population ?

Du ministère de l’Intérieur, qui autorise la détention d’armes de chasse, sans contrôle de l’aptitude physique et psychologique ni des compétences de maniement de leur possesseur ?

Du laxisme du gouvernement et des juges, qui ne condamnent toujours pas les chasseurs à la hauteur des délits commis ?

Tous complices. »

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Société

Le chasseur qui a tué Morgan Keane n’ira pas en prison

L’impunité est totale.

Le 2 décembre 2020 en fin d’après-midi, un chasseur tuait Morgan Keane, Franco-Britannique de 25 ans. Le jeune homme était derrière chez lui, sur son terrain situé dans un hameau à Calvignac dans le Lot, à couper du bois. Le chasseur, venu de l’Aveyron pour participer à une battue, a volontairement tiré sur Morgan Keane, car il l’avait pris pour un sanglier.

C’est une faute grave, très grave, mais pas suffisamment grave du point de vue de la Justice française, qui considère que cela ne mérite pas de prison. Le tribunal correctionnel de Cahors a en effet rendu sa décision jeudi 12 janvier 2023 : deux ans de prisons avec sursis, autrement dit rien du tout ! La prison avec sursis, cela signifie pas de prison du tout.

Bien sûr, le chasseur est interdit de chasse à vie, mais c’est là la moindre des choses. En réalité, c’est une condamnation pour la forme, qui répond évidemment à une motivation politico-culturelle. En France, la chasse est sacrée, alors il est hors de question d’attaquer ses bases, ses fondements.

Si la Justice condamnait sévèrement, alors elle ébranlait tout l’édifice de la chasse en France, reconnaissant de fait qu’il s’agit d’une activité dangereuse pour la société, et pas seulement pour les animaux.

Alors, du point de vue du tribunal correctionnel de Cahors, il a été considéré qu’il s’agissait d’un accident, que le prévenu n’était coupable finalement que d’une négligence malheureuse et qu’une petite peine « pour la forme » était suffisante. Ainsi la chasse est préservée, sa nature n’est pas remise en cause.

D’ailleurs, il s’agissait d’un tribunal correctionnel, donc pour juger un délit. Pourtant, il aurait fallu une cours d’assise, pour juger un crime.

Faire usage de son arme ainsi, sans avoir « bien identifié la cible » comme l’a reconnu le prévenu à l’audience, est criminel. On ne peut pas considérer que la conséquence de cet acte soit simplement accidentelle… A moins de sanctuariser la chasse, de considérer qu’il faille absolument laisser des tas de gens à peine formés se balader avec des armes dans les campagnes pour tuer des animaux, quitte à ce qu’il y ait de rares accidents avec des humains.

Du côté du procureur, censé représenter les intérêts de la société, on retrouve la même mansuétude à l’égard du chasseur ayant tué Morgan Kean. Seulement 6 mois de prison ferme avaient été requis.

En ce qui concerne l’organisateur de la chasse ce jour-là, on retrouve exactement la même impunité. La Justice reconnaît la faute du directeur de chasse, soulevant de nombreuses irrégularités dont le fait d’avoir posté là où il était le chasseur ayant tué Morgan Kean. Elle considère que cela doit être condamné, mais pareillement, seulement à de la prison avec sursis (18 mois), donc pas de prison du tout.

Son permis de chasse ne lui est d’ailleurs pas définitivement retiré : dans 5 ans, il pourra retourner dans la nature avec son fusil pour tuer des animaux. De toutes façons, cette personne considère, comme expliqué devant le juge, que ce jour-là la battue qu’il dirigeait était tout à fait maîtrisée… Rien que pour avoir dit cela, il mériterait de la prison!

Ce jugement est clairement odieux, proprement scandaleux. Mais il est dans l’ordre des choses. La Justice française est à l’image de la société française. Molle, formaliste, tournée vers le passé, incapable d’envergure culturelle, ni de profondeur morale, en particulier lorsqu’il s’agit du rapport aux animaux, à la Nature.

Il faut le dire : la chasse est une arriération qu’il faut abolir, tant pour les animaux que pour le vivre-ensemble dans les campagnes. Morgan Keane ne fût pas une simple victime collatérale de cette activité, il est la victime d’un vieux monde ignoble qu’il faut dépasser le plus vite possible pour rentrer enfin dans le futur, celui du Socialisme, celui du dépassement de la contradiction entre les villes et les campagnes, entre l’humanité et la Nature !

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Écologie

Débat public : soutien gouvernemental aux chasseurs

Le débat public lancé a eu comme conclusion le renforcement des chasseurs.

La Fédération nationale des chasseurs revendique 5 millions de porteurs du permis de chasse en France, dont 1,1 millions de pratiquants. D’autres chiffres parlent de 900 000 pratiquants, mais dans tous les cas la France est le pays européen où il y a le plus de chasseurs. Dans la région Centre-Val de Loire, c’est 5,18% de la population qui chasse et il y a sur le territoire national 70 000 associations de chasse organisées par 500 000 bénévoles et 1500 salariés.

La chasse est en France une activité solidement implantée, représentant une force culture et sociale très importante, dépassant largement ces 5 millions de personnes ayant le permis. Le régime en place n’entend certainement pas se confronter à ces gens, qui représentent pour lui l’assurance d’une arriération sociale et culturelle dans les campagnes, faisant que l’ordre établi ne risquera pas d’être bousculé.

Les randonneurs et les cyclistes peuvent vouloir changer le monde, éventuellement. Pas les chasseurs, qui sont l’expression même du vieux monde.

Alors, malgré quelques protestations, malgré quelques humains tués par accidents chaque année (8 la saison précédente, dont 6 chasseurs), malgré l’absurdité qu’il y a à laisser des types se balader avec des armes létales dans les champs et les forêts, au bord des routes, pour satisfaire un loisir consistant en le fait d’assassiner gratuitement des animaux, il n’y a aucune limitation de la chasse. Bien au contraire.

Récemment, diverses associations (surtout France nature environnement et la Ligue de Protection des Oiseaux) avaient posé dans le débat public la question de l’interdiction de la chasse un jour par semaine. Un jour par semaine… c’est dire le manque d’ambition et d’espoir.

Et la conclusion de ce débat est un échec total de la part de ces associations, avec maintenant des effets néfastes qui seront pires que les petites améliorations souhaitées pour les randonneurs et les cyclistes.

La chasse sort totalement renforcée de ce débat public, ou plutôt pseudo-débat public, car en réalité la France est léthargique, plus personne ne s’intéressant à rien et ne débattant sur rien. Toujours est-il que le gouvernement s’est prononcé sur le sujet lundi 9 janvier 2023 à l’occasion d’un déplacement de la secrétaire d’État chargée de l’Écologie à Dry, dans le Loiret, en région Centre-Val de Loire. « Chez » les chasseurs, donc.

Bérangère Couillard a expliqué… que rien ne changera pour les chasseurs, si ce n’est de leur garantir qu’ils pourront exercer durablement leur loisir macabre. Il avait été question, ou plutôt c’était souhaité par quelques associations, de l’instauration d’un jour sans chasse pendant la saison, le samedi ou le dimanche.

C’est hors de question dit le gouvernement, dont le patron, Emmanuel Macron, est ami avec le patron des chasseurs, Willy Schraen. Les chasseurs peuvent continuer à chasser quand ils veulent, quasiment à n’importe quelle heure, presque à la tombée de la nuit pour les jours les plus courts de l’hiver.

Sans ça, les chasseurs se seraient fâchés, avait prévenu Willy Schraen en disant à propos de l’interdiction de la chasse le dimanche :

« Je ne vous donne pas cinq ans et vous avez la ruralité à feu et à sang. »

L’emploi du terme de « ruralité » est ici une véritable escroquerie, pour désigner en fait des gens pratiquant leur « loisir » avec des fusils, donc du matériel très moderne, fabriqué dans des usines, se déplaçant systématiquement en voiture, donc dans du matériel fabriqué également dans des usines, faisant leur course dans des supermarchés, regardant tout un tas d’idioties très « urbaines » à la télévision, etc.

En tous cas, le voilà rassuré, si tant est qu’il eut peur… Les animaux des campagnes continueront à subir le feu et connaître le sang 7 jours sur 7. Le gouvernement français s’y engage.

Pour moderniser la chose toutefois, la secrétaire d’État a annoncé quatre mesures : l’amélioration de la formation sur la sécurité et le maniement des armes, la création d’une plateforme numérique pour visualiser les chasses, le retrait du permis de chasse en cas d’accident grave, la création d’une contravention pour alcoolémie.

Beaucoup de gens apprendront donc que, pour l’instant, il n’y a pas de retrait systématique du permis en cas d’accident grave et que la chasse sous l’emprise de l’alcool n’est pas interdite ! Vu de l’étranger, de quasiment n’importe où en Europe, cette situation paraîtra hallucinante. La France est un pays profondément arriéré sur le plan des mœurs et de l’organisation de la vie en collectivité.

Au milieu de tous cela, il y a les animaux, dont tout le monde se fiche, urbains comme ruraux. C’est là une véritable « clef » culturelle. Si on ne s’intéresse pas aux animaux, si on ne prend pas largement et du plus profond de soi, le parti des animaux, alors rien ne changera en France.

Il faut bousculer ce vieux monde et cela commencera inévitablement en France par le fait de se confronter ouvertement aux chasseurs, 7 jours sur 7 et 365 jours par an.

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Guerre

Escalade guerrière : la France livre des VMB à l’Ukraine

Non aux livraisons militaires françaises contre la Russie.

C’est Emmanuel Macron qui l’a annoncé à Zelensky : la France va fournir des véhicules militaires blindés AMX-10 RC à l’Ukraine. Ce sera la première fois que ce type de véhicules de fabrication occidentale, selon les standards de l’Otan, seront envoyés en Ukraine. Un nouveau cap est franchi dans la cobelligérance.

La France se fait ici première de la classe en matière de guerre à la Russie pour le compte de l’Otan. Alors que le chancelier allemand Olaf Scholz refusait depuis plusieurs semaines, malgré la pression des Verts et des libéraux dans son gouvernement, l’injonction américaine de livrer des chars à la Russie, Emmanuel Macron a donc été en première ligne…

Et ouvert la voie. Dans la foulée, l’Allemagne a annoncé elle-même l’envoi de VMB de type Marder, alors que la superpuissance américaine enverra ceux de type Bradley.

Les États-Unis jouent ici une partition bien rodée : ils se servent des Ukrainiens pour faire la guerre sur le terrain à la Russie, ils se servent des Européens pour faire la guerre économique à la Russie, ils exigent maintenant des Européens d’aller encore plus loin dans l’implication militaire.

Bonne élève, la France commence donc l’année 2023 en intensifiant son implication dans la guerre à la Russie, une semaine après la visite du ministre des Armées à Kiev. Les chars, s’ils sont de facture assez ancienne, datant des années 1980, et devant être renouvelés dans l’armée française qui en possède 247, sont néanmoins tout à fait fonctionnels.

Dotés d’un canon de 105 mm d’une portée de 2km, d’une capacité de 38 obus à bord, pesant 25 tonnes, ce qui est à considérer comme étant léger, ils sont censés servir de matériel de reconnaissance et d’appui des troupes d’infanterie ukrainiennes, malgré leur difficulté à évoluer en tout terrain du fait de l’absence de chenilles.

La France va livrer également des engins de transport de troupe Bastion, fabriqués par ACMAT. Et cela sans compter les obus d’artillerie antichar français de 155 mm, dotés de sous-munitions EFP d’attaque par le haut guidé par capteurs IR multibandes et LIDAR, qui ont été livrés secrètement à l’Ukraine.

Sans compter qui plus est les postes antichar MILAN-2, que l’on sait maintenant avoir été déployés pour le régiment ukrainien « Kastus-Kalinowski », composé de néonazis biélorusses.

Tout cela fait beaucoup et ne relève plus du soutien. La France est objectivement impliquée corps et âme dans la guerre à la Russie. Elle contribue à la guerre contre la Russie, en faisant appel d’air, comme le montre le fait que l’Allemagne l’a suivie.

Reste à savoir maintenant quand la Russie décidera qu’il en est trop, et assumera que la guerre est déclenchée avec la France, ou alors l’Otan, ce qui reviendra au même. Il n’y a qu’un pas, il ne suffit plus de grand-chose pour en arriver là et déclencher officiellement la 3e guerre mondiale.

Preuve de l’ambiance en Russie, il y a le message de Dmitri Rogozine à l’ambassadeur français. Dmitri Rogozine est une personnalité importante, étant l’ancien chef de l’Agence spatiale russe Roscosmos, qui envoie notamment du personnel dans la Station spatiale internationale.

Ce dernier dirige maintenant un groupe de conseillers militaires en soutien aux séparatistes du Donbass et explique avoir été atteint par une frappe ukrainienne sur un hôtel de Donetsk. Un hôtel au milieu de la ville évidemment, avec une frappe qui a fait plusieurs morts et blessés dont des civils, dont dans l’entourage de Dmitri Rogozine. Et celui-ci a reçu morceau d’obus français au-dessus de son omoplate droite.

Donc, dans une mise en scène qui peut paraître grotesque, mais qui reflète par contre très bien un état d’esprit d’amertume vis-à-vis de la France : il envoie ce morceau d’obus avec son message à l’ambassadeur français.

«Dans cette enveloppe, avec ma lettre, vous verrez un fragment d’obus d’une pièce d’artillerie française de 155 mm Caesar. Il a perforé mon épaule droite et s’est logé dans la cinquième vertèbre cervicale, à un millimètre seulement de différence et il aurait pu me tuer ou de me rendre invalide.

Toutes nos victimes sont sur votre conscience».

Il ajoute alors :

« Je vous demande de remettre le fragment retiré de ma colonne vertébrale par les chirurgiens au président français Emmanuel Macron. Et dites-lui que personne n’échappera à la responsabilité des crimes de guerre ».

Il faut dénoncer, en France, la France et son implication militaire contre la Russie, sinon c’est inéluctablement l’escalade. Tel est le seul et obligatoire mot d’ordre véritablement de gauche.

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Guerre

La tragédie du Karabagh arménien et la faillite de la Gauche en France

Qui est à la hauteur ?

Les Arméniens de France sont aujourd’hui littéralement en panique. Dans tout le pays, des tribunes et des protestations se sont multipliées pour tenter d’alerter et d’obtenir une réaction des autorités de l’État français sur la question du blocus de du Karabagh arménien, qui se poursuit toujours, aggravant de manière dramatique la situation humanitaire de la population civile arménienne dans ce qui est désormais une enclave pratiquement coupée du monde.

La panique des Arméniens est d’autant plus tragique que les efforts ne sont pas ménagés pour tenter de « faire quelque chose », et cela a tous les niveaux. Ce qu’il y a de frappant, et de révoltant, c’est le niveau politique incroyablement faible de toute cette mobilisation. C’est une peine que de le dire, mais il faut bien le dire franchement : les Arméniens de France ne sont pas au niveau des exigences de l’époque. Mais cela reflète aussi, et peut-être même surtout, la faiblesse idéologique de la Gauche en France.

À lire les tribunes, à suivre les prises de positions, on ne voit rien qui mériterait d’être salué. Nulle part, la situation n’est reliée à la Crise en cours, à la tendance à la guerre qui dresse les puissances du capitalisme les unes contre les autres. Nulle part il n’est fait mention de fraternité entre les peuples, de franche condamnation du nationalisme. Nulle part un élan de masse ne s’organise en essayant notamment de lier de manière démocratique et populaire Arméniens et Turcs face à cette agression.

Tout au contraire, tout s’aligne sur les positions orientalistes de la France. Sur les pires même de ces positions. L’Arménie et le Karabagh arménien sont présentés dans les médias comme des îles, noyés dans une mer d’hostilité, et si l’Azerbaïdjan est dénoncé, ce n’est même pas comme un régime réel, mais comme une hallucination de la tyrannie orientale la plus caricaturale, avec l’islam comme soubassement menaçant. Rien n’est dit concrètement et de manière documentée de la nature nationaliste et profondément raciste du régime, qui ne fait pourtant pas beaucoup d’efforts pour masquer sa haine des Arméniens.

Que les autorités françaises expriment ce genre de discours, tout en abandonnant le Karabagh arménien à son sort, cela ne peut surprendre sérieusement personne. Mais quelle honte que les Arméniens de France tombent dans un tel panneau.

Cela pourtant n’est pas non plus bien étonnant. Depuis l’indépendance de l’État arménien et la sécession du Karabagh arménien, la ligne qui s’est de fait imposée au sein de la minorité nationale arménienne en France se résume à ces quelques points élémentaires :

  • L’URSS n’a été qu’une parenthèse malheureuse dans l’histoire des Arméniens. Toute mention à la RSS d’Arménie doit être rejetée.
  • Staline est le complice du panturquisme, le fait d’avoir « donné » le Karabagh arménien à l’Azerbaïdjan le prouve.
  • On ne peut ni ne doit défendre l’existence d’une nation arménienne en Azerbaïdjan.
  • Le Karabagh doit être appelé Artsakh et se rattacher à l’Arménie.

La totalité de ces points sont des erreurs et des mensonges monstrueux. Point final. Il n’y a aucun débat possible sans rejeter catégoriquement ces idioties mensongères. On ne peut pas les qualifier autrement.

En se coupant de l’héritage objectif de l’URSS, les Arméniens de France se sont fabriqués une image subjective, pour ne pas dire une hallucination : celle d’une Arménie de théâtre, flottant au-dessus de son environnement historique. Cette vanité a participé objectivement à anéantir la nation arménienne d’Azerbaïdjan, jusqu’à la tragique situation de son dernier réduit du Karabagh. Les Arméniens de France, tout occupés à entretenir une Arménie fantasmagorique n’ont rien produit qui puisse s’opposer à la furie génocidaire du nationalisme de Bakou, sinon pour dire qu’il faut séparer les Arméniens des Turcs, et donc valider le nationalisme qui les anéantissait…

De fait, les Arméniens, et notamment en France, ont inlassablement servi la soupe au nationalisme turc ces 30 dernières années, tout simplement parce qu’ils ont cru que leur propre nationalisme serait plus fort, sur la seule vertu de leur propre vanité à croire en la justice immanente de leurs préjugés.

L’Histoire est venue fracasser ce rêve mythomane, sidérant les Arméniens stupéfaits, qui redécouvrent le réel dans la dictature des faits imposée par la Crise du capitalisme de notre époque et la tendance meurtrière à la guerre pour le repartage du monde qui l’accompagne.

Il y aurait encore quelque chose de digne à le reconnaître maintenant, car c’est là l’exigence historique qui s’impose aux Arméniens, ils doivent sublimer leur propre souffrance, leur propre histoire tragique non dans le romantisme halluciné du nationalisme et de ses préjugés chauvins flatteurs et mensongers, mais dans l’héroïsme de l’affirmation de la nécessité du front populaire et démocratique le plus large possible face au nationalisme et à la tendance à la guerre.

Mais jusque-là, les Arméniens ne font que répéter et ressasser la même antienne, trouvant dans certains secteurs de la Droite un relatif public, au fond tout aussi fatigué finalement d’entendre la litanie anti-soviétique et catholique-nationale qui flatte néanmoins son propre ego idéologique sur l’Orient. Le discours est là, mais il est devenu une distraction pour la Droite atone, qui cédant de plus en plus à l’atlantisme par peur de la bascule dans la Crise, se détourne même de son héritage national-romantique. On voit bien à quel point toute la triste agitation arménienne ne suscite pour autant aucun élan, fut-il romantique-légionnaire. La zombification est totale. Le dépit et le désarroi des Arméniens aussi.

Pourtant, face à la propagande nationaliste de Bakou, qui mobilise de manière formelle des slogans écologistes qui paraissent aussi ridicules que forcé, mais qui alimentent la volonté génocidaire de purification ethnique en assimilant directement les Arméniens à la pollution, il y aurait à dire pour la Gauche.

De même, la volonté d’écrasement culturel, en appelant Stepanakert, la capitale du Karabagh arménien du nom turc artificiel de « Xankandi », balayant au passage justement le passé soviétique de l’Azerbaïdjan (c’est-à-dire la composante arménienne de la nation azerbaïdjanaise), devrait soulever la Gauche française. D’autant que la question arménienne en France a une longue tradition démocratique au sein de la Gauche, comme l’illustre notamment le roman Les Quarante Jours du Musa Dagh (paru en 1933).

Mais sur ce sujet comme sur celui de l’Otan, sur celui l’Ukraine et plus généralement sur la question de la guerre comme tendance historique, la Gauche française montre à quel point elle est idéologiquement larguée. Et nulle sur le plan culturel. Pire même, qu’elle ne parvient au mieux qu’à s’aligner sur le gouvernement sur ces sujets, ici en abandonnant à son sort le Karabagh arménien tout en protestant avec une mollesse formelle, ou alors, et le plus souvent, à ne rien dire face aux récupérations de la Droite.

Les partis de la Gauche institutionnelle ne font ainsi que s’aligner sur le gouvernement, en soulignant un peu plus nettement la question humanitaire en jeu et la nécessité de protéger au moins la population civile. Mais sans donner à cette question la moindre profondeur, sinon idéologique, du moins politique.

Ceux de l’extrême-gauche baissent la tête face à la Droite, n’ayant en fait rien à dire car n’ayant pas été capable de produire une analyse sérieuse et documenté de ce conflit en particulier et de la tendance à la guerre en général. À titre d’exemple, sur le site du NPA, si on tape « Karabagh » ou « Azerbaïdjan », on ne trouve aucun article depuis 2020… et encore cela pour y lire, dans un des moins inintéressants intitulé « la haine et ceux qui la parrainent » (qui résume en soi la lecture trotskiste du nationalisme comme « mafia ») : « Nul ne peut dire quel engrenage au juste a mené là ».

Et bien si justement, des gens le peuvent. C’est même là très exactement un critère qui permet de caractériser un engagement authentiquement révolutionnaire de l’imposture superficielle et creuse. Cela montre l’importance qu’il y a à s’engager autour d’agauche.org pour ne pas se perdre et rater le train de l’Histoire.

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Guerre

Le ministre français des Armées à Kiev pour continuer la guerre contre la Russie

La France est en guerre.

La visite du ministre français des Armées Sébastien Lecornu à Kiev mercredi 28 décembre 2022 ne consistait pas simplement en du symbole et des prises de photo. Il était là pour préparer la guerre, ou plutôt la continuation de la guerre contre la Russie en 2023.

C’est un fait, l’Otan, et donc la France, s’oppose directement à la Russie, en se servant de l’Ukraine et surtout des Ukrainiens. C’est un mensonge de dire que la France ou l’Otan aident l’Ukraine. C’est plutôt l’inverse, le peuple ukrainien sert de chair à canon pour les occidentaux, et la nation ukrainienne, dont ils se moquent éperdument, n’est qu’un prétexte.

Le régime corrompu et nationaliste en Ukraine raconte littéralement n’importe quoi sur l’Histoire, les faits, les gens, mais peu importe, ou plutôt : tant mieux. C’est très utile pour la guerre, et c’est exactement ce que vient chercher la France en Ukraine.

Alors la France a déjà fourni à l’armée ukrainienne 18 canons Caesar de 155 mm d’une portée de 40 km montés sur camion, des missiles antichar et anti-aérien, des véhicules de l’avant-blindé (VAB), des lance-roquettes et des batteries de missiles Crotale. Cela sans compter le renseignement militaire (crucial pour la guerre) et la formation militaire, dont on ne sait pas grand chose.

Mais cela ne suffit pas et le ministre est venu s’enquérir personnellement des nécessités ukrainiennes pour 2023.

« Il y a des sujets techniques à aborder et j’ai souhaité être présent pour comprendre leurs besoins. »

En l’occurrence, il s’agit surtout des moyens de défense anti-aérienne à laquelle entend participer la France.

« La défense sol-air, c’est un radar, un dispositif de tir et un poste de commandement. Chacun peut apporter un morceau. »

L’Ukraine, qui considère la France comme un père Noël à qui il faut faire sa liste de cadeaux, fait de son côté des demandes très précises. Elle voudrait le radar de détection GM200 de Thales, qui en détient un exemplaire en stock. Elle demande également des radars de détection acoustique français.

Surtout, l’Ukraine voudrait des systèmes Mamba, ceux-là même qui protègent les bases nucléaires en France. L’Italie, qui co-produit les Mamba, a déjà affirmé sa volonté d’apporter des pièces en ce sens.

Le père Noël français n’apporte pas que des cadeaux, il y a aussi les chèques cadeaux pour faire directement les courses. Le Parlement français, mobilisé pour la guerre, a décidé d’un fonds de soutien de 200 millions d’euros pour l’Ukraine permettant de passer commande directement avec des industriels français.

Si les Français sont si généreux pour aider les Ukrainiens à se massacrer avec leurs frères russes, c’est évidemment parce qu’ils veulent des résultats. L’administration ukrainienne est jugée trop lourde et trop lente par la France, d’après le Figaro, alors ce fond de soutien est destiné à aller plus vite, pour encore plus faire la guerre.

L’autre sujet de la visite du ministre français était la question de la maintenance. Notamment, les canons Caesar qui s’usent beaucoup.

Certains dégâts deviennent sérieux sur les Caesar.

Il y a déjà un canon hors d’usage, d’autres en maintenance pour les tourelles ou les tubes.

Le ministre ukrainien Oleksiy Reznikov a pour cela demandé à son homologue français davantage de coopération avec les entreprises françaises pour faciliter les réparations directement en Ukraine, sans passer par la Pologne.

La France est donc en guerre, concrètement et indiscutablement en guerre contre la Russie, dans l’indifférence totale de la population française. C’est une véritable catastrophe, qui ne peut avoir pour autre résultat que la troisième guerre mondiale, qui est à la fois à venir, et en même temps a déjà commencé.

D’ailleurs, le même jour, les ministres turc et syrien de la Défense se sont entretenus avec leur homologue russe à Moscou. Il était officiellement question de la Syrie et de la crise concernant les réfugiés. En arrière plan, il y a surtout la constitution nette de blocs, de deux blocs bien définis, amenés à s’affronter. Comme lors des précédentes guerres mondiales.

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Société

Coupe du monde 2022 : défaite morale de la France

Les audiences ont été massives, le boycott inexistant.

L’équipe de France de football a perdu la Coupe du monde de football 2022, mais la France a perdu bien plus : son âme, et son esprit. La France, les Français, ont choisi de vendre leur âme au diable qatari sans aucun scrupule, ils ont choisi d’avoir mauvais esprit. Rien ne semble pouvoir arracher les Français à leur train-train quotidien, eux qui mangent allègrement dans la soupe capitaliste, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

L’attribution de cet événement au Qatar avait pourtant provoqué un haut-le-cœur en France, en tous cas chez les gens ayant une morale. Déjà, car c’était évidemment le fruit d’une corruption, le dossier qatari auprès de la Fifa ne valant rien. Le pays est minuscule (la taille de la Corse, dont du désert), il n’y a pas de culture populaire liée au football, il n’y avait qu’un seul stade dans le pays.

Tout cela n’avait aucun sens, et il a fallu l’intervention directe notamment de Nicolas Sarkozy, très proche du régime au pouvoir au Qatar, pour que ce lamentable spectacle puisse avoir lieu. Contre toute attente, l’ancien footballeur français Michel Platini, habilité à voter pour l’attribution de ce mondial, avait alors choisi le Qatar, expliquant ensuite que le président français le lui avait demandé.

C’est odieux, et rien que pour cela il y avait en France l’obligation morale, politique et culturelle, de boycotter l’événement. Au nom du refus de ces gens ultra-riches et puissants façonnant le monde à leur manière, selon leurs intérêts, contre toute démocratie.

D’ailleurs, le Qatar correspond tout à fait à ce que les bourgeois nomment habituellement une dictature. Mais comme le Qatar est ami de la France bourgeoise, alors il n’est jamais dénoncé comme dictature. Quand on voit avec quel acharnement il est dénoncé la Russie, qui a pourtant une constitution, un parlement, des élections…

Il n’y a rien de tout cela au Qatar, qui est dirigé entièrement par une famille faisant la pluie et le beau temps, comme au début Moyen Âge avec les seigneurs locaux dans les coins reculés. C’est la charia, la loi islamique, qui prime sur place (en tous cas officiellement, car les élites du régime ne se gênent pas pour mener une vie de débauche en occident). Le Qatar est également très connu pour être un grand financeur de l’islamisme dans le monde, y compris en France, via notamment les Frères musulmans.

Mais ce n’est pas tout, puisqu’une fois les choses lancées, il y a eu de nombreuses autres raisons pour rejeter ce mondial abject. Parce que le Qatar a fait construire des stades immenses qui ne serviront à rien (voir notre article), parce que de la climatisation y a été installée dans l’idée, à l’origine, de jouer les matches par minimum 40°C.

Et puis il y a eu la question de l’exploitation des travailleurs sur les chantiers, des immigrés servant dans des conditions effroyables à un rythme endiablé et avec une pression maximale, tout cela pour servir quelques milliers de futurs touristes du ballon rond qui n’auront été présents sur place qu’un mois à peine.

Il y a même eu le service public français y mettant du sien, tellement c’était odieux, pour dénoncer ces conditions de travail avec des reportages à heure de grande écoute. On pouvait se dire qu’il se passerait quelque chose, que la France allait exister, qu’un esprit français, à la fois rationnel et « rentre dedans », plein de panache, allait prendre le dessus, que la Coupe du monde serait boycottée par beaucoup de gens non dupes de ce sinistre spectacle.

C’est exactement le contraire qui s’est produit. Les audiences ont été excellentes, les voix du boycott inaudibles. La chaîne BeIn sport (qui appartient au Qatar) revendique un demi-million d’abonnés supplémentaires en France liés à l’événement. Lors de la demi-finale de la France contre le Maroc, il y a eu 21 millions de téléspectateurs selon Médiamétrie, presque autant que lors du record absolu qui a même probablement été battu dimanche après-midi, le 18 décembre, pour la finale France – Argentine.

Tout est dit avec ce discours triomphant de l’horrible Grégoire Margotton, commentateur, interviewé par le tout aussi lamentable TV magazine à l’occasion de la finale.

« Les chiffres d’audience sont stratosphériques. Au regard des appels au boycott, et des polémiques qui ont ponctué l’avant-compétition, vous attendiez-vous à de tels résultats?

Je ne m’attendais à rien du tout. Ce que je savais intimement, c’est qu’à partir du moment où le ballon commencerait à rouler, les téléspectateurs regarderaient.

Même si on a une conscience politique et philosophique, même si on sait dans quel contexte cette Coupe du monde a été attribuée et dans quelle condition elle se déroule, on ne va pas faire porter aux footballeurs le poids et la responsabilité de tout cela.

On est chez soi, avec des copains, on attend cet événement tous les quatre ans et on a le droit de profiter d’un match sans mauvaise conscience. Le boycott télévisuel, je n’y croyais pas une seule seconde.

Après, ça n’empêche pas de parler du Qatar. On continuera à souligner les choses négatives, mais on peut aussi souligner les points positifs dans l’organisation de cette compétition. »

Voici donc la réalité du pays. Le capitalisme n’est plus du tout conquérant en France, il est absolument et entièrement installé, solidement implanté dans les corps et les esprits.

Il n’y a plus de place pour la réflexion et la rebellion, le pays est d’un conformisme hallucinant et d’une apathie déconcertante.

L’absence d’un mouvement de boycott est un échec moral monumental qui laissera des traces dans les années à venir. Il y a tout à reconstruire pour la Gauche, et chaque jour qui passe fait qu’il faut partir d’encore plus loin. Il n’y a franchement plus grand-chose à garder de cette France en dessous de tout et de ces Français minables.

La crise et la crise elle seule est en moyen de porter une dévastation brisant cet édifice – c’est de là qu’il faut partir stratégiquement pour aller à la victoire du Socialisme.

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Guerre

Le président turc menace de frapper… Athènes

La Turquie pourrait tirer un missile sur la capitale grecque.

Le 17 décembre 2022, la Grèce a bouclé son budget 2023. Le ministre de la défense de la Grèce, Nikos Panagiotopoulos, a expliqué à cette occasion qu’il était très satisfait de la situation militaire de la Grèce.

Le budget militaire est passé de 3,35 milliards d’euros en 2020 à 5,44 milliards en 2021, 6,39 milliards en 2022, et sera de 5,65 milliards en 2023.

Selon lui, la Grèce est désormais en position de force par rapport à la Turquie, dont il décrit l’agressivité comme « pré-électorale », mais également comme portant des « éléments d’objectifs politiques révisionnistes stables dans notre région ».

Il y a là un événement de la plus grande portée, car en admettant que cela soit vrai, cela montre bien que l’analyse que nous faisons d’une Turquie avec le doigt sur la gâchette est tout à fait juste. Pour la Turquie, c’est maintenant ou jamais, comme en témoigne l’affaire qui a précédé l’annonce du ministre grec de la défense d’une « supériorité » grecque.

À l’origine, il y a une fuite dans la presse turque, en tous cas c’est officiellement présenté comme une fuite, à propos du missile Tayfun développé par la Turquie. L’agence de presse Demirören News Agency a montré les images d’un essai en commentant la réussite de celui-ci. La cible aurait été atteinte à une distance de 561 kilomètres en 456 secondes seulement, soit moins de 8 minutes.

Le tir aurait eu lieu le 18 octobre 2022, depuis un tracteur-érecteur-lanceur positionné à Rize, sur les bords de la mer Noire. Réelle ou fictive, cette « fuite » dans la presse a en tous cas été très à propos, puisque le président turc s’est saisi de l’occasion pour menacer la Grèce comme jamais. Le 11 décembre 2022, Recep Tayyip Erdoğan a ouvertement menacé de frapper la capitale grecque avec ce missile balistique puissant.

On ne parle pas là d’allusion, de sous-entendu, ou même de simples avertissements pour la forme. Ce qu’il a dit est on ne peut plus concret, furieusement belliciste.

« Nous avons maintenant commencé à produire nos propres missiles. Cela effraie les Grecs, bien sûr. Quand vous dites ‘Tayfun’, les Grecs ont peur. Ils se disent qu’il pourrait frapper Athènes.

Et cela pourrait arriver si vous ne gardez pas votre calme. Si vous essayez d’envoyer sur les îles les armes que vous avez reçues des États-Unis, dans ce cas, un pays comme la Turquie ne va pas se contenter de ramasser des poires : il va faire quelque chose. »

Quand il parle des îles, il faut comprendre les îles de la mer Égée que nous avons régulièrement évoquées ici. Les lecteurs désireux d’en savoir plus peuvent par exemple lire cet article : La France pousse la Grèce à la guerre contre la Turquie

Toujours est-il que de tels propos sont loin d’être anecdotiques. On parle là d’un pays menaçant de frapper tout azimut la capitale d’un autre pays. C’est-à-dire que même la Russie n’a jamais employé un tel langage à propos de Kiev avant de lancer son offensive !

Et surtout, il faut lire entre les lignes pour comprendre la portée de ces propos. Le président turc parle ici des armes américaines, alors que la Grèce est dans l’Otan (l’alliance américaine) tout comme la Turquie. Le propos vise donc tout autant les États-Unis et l’Otan en général, que la Grèce.

La Turquie dit ici au bloc américain : maintenant il va falloir définir très vite et très clairement les camps, car nous ne lâcheront rien face à la Grèce et si vous l’aidez, nous ferons immédiatement partie du camp d’en face.

C’est la logique des blocs : il est évident que la Turquie, dans ses visées expansionnistes, entend bien profiter de la guerre mondiale pour mener à bien ses plans. Pour cela, peut importe qu’elle choisisse le bloc américain ou le bloc chinois, elle prendra ce qui est le plus conforme au moment venu.

Bien entendu, la Grèce est immédiatement montée au créneau par la voix de son chef de la diplomatie, Nikos Dendias. A ses collègues européens, en fait surtout de l’Otan, il a dit :

« La menace d’une attaque de missile contre la Grèce proférée par un allié de l’Otan est à la fois inacceptable et tout à fait condamnable. Les attitudes de style nord-coréen ne peuvent et ne doivent pas être tolérées par l’Alliance. »

Mais aucune réaction n’est venue du côté européen, ni du côté de l’Otan, ni du côté américain. Cela en dit très long sur la situation mondiale. Pour l’instant, les États-Unis ne sont pas encore prêts à lâcher la Turquie dans le camp d’en face, alors la Turquie va en profiter à fond.

Et comme la Grèce, de son côté, est elle aussi tout autant furieusement anti-turque, belliciste, les choses vont aller de mal en pis, jusqu’à l’explosion inévitable. C’est une immense escalade guerrière de plus entre les deux pays, qui sont à couteaux tirés, prêts à se lancer dans la guerre mondiale pour le repartage du monde. En pratique, la 3e guerre mondiale pour le repartage du monde a déjà commencé.

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Guerre

Karabagh arménien : dernier acte de la tragédie

La nation arménienne d’Azerbaïdjan est la première à s’effondrer dans la guerre pour le repartage du monde.

« Kürte dedi anneannem, kalbin dilidir.
Türkçe, müziktir. Bir sarap deresi gibi akar, yumusak, tatli, parlak.
Bizim dilimiz, dive bagirdi acinin dilidir.
Ölümü tattik hep ; dilimizde nefretin, acinin yükü var.

Le kurde, disait ma grand-mère, est la langue du cœur. 
Le turc est la musique. Il coule comme un flot de vin, doux, sucré, brillant. 
Notre langage est le langage de la douleur,
Nous avons toujours goûté la mort ; Il y a un fardeau de haine et de douleur dans notre langue. »

William Saroyan

On ne peut qu’être saisi d’horreur et de rage devant la barbarie régressive que le régime de Bakou mobilise pour figer les masses d’Azerbaïdjan dans la haine contre les masses arméniennes, spécifiquement celles du Karabagh.

Ces derniers jours en effet, le régime de Bakou a organisé une mobilisation « citoyenne » pour bloquer complétement la population civile du Karabagh. À l’heure actuelle, la population civile, y compris des dizaines de milliers d’enfants, de personnes âgées fragiles, se retrouve littéralement coupée du monde, sans approvisionnement énergétique, voire sans eau potable dans certains secteurs. 

Le tout face à des activistes haineux et chauffés à blanc dans leur haine de la seule existence d’Arméniens dans ce qui est considéré comme une « terre turque », avec en arrière-plan une armée azerbaïdjanaise en alerte prête à une éventuelle escalade. On voit par exemple sur la photo servant ici d’illustration des personnes devant un poste de l’armée russe dans le « couloirs de Latchine reliant le Karabagh à l’Arménie, faisant de leurs mains un signe de ralliement ultra-nationaliste censé miner la tête d’un loup (un animal totémique et généalogique dans la mythologie raciste pantouranienne).

Ce faisant, le régime azerbaïdjanais réalise trois objectifs allant dans la même direction de sa propre fuite en avant nationaliste :

  • Il contourne la question d’une agression militaire directe ou même d’un blocus militairement organisé, en laissant croire à qui le voudra que cette agression est une expression libre de citoyens. Quand on connaît l’état de la société civile en Azerbaïdjan, écrasée par la corruption et la répression, il est évident qu’une telle opération n’a rien ni de populaire, ni de démocratique sur la forme.
  • Il oppose à l’armée russe présente sur place ou même aux puissances occidentales qui ont formellement protesté de ce blocus une apparente masse de civils, piégeant les uns dans l’impossibilité pratique d’une réaction militaire frontale et les autres dans leurs propres contradictions, puisque ni la France ni même les États-Unis ne sont en mesure de dénoncer le régime de Bakou comme un régime nationaliste ultra-chauvin, raciste à visée génocidaire, corrompu et corrupteur d’ailleurs aussi de secteurs non négligeables d’organes politiques, culturels (notamment des universités comme par exemple la faculté de Lettres de l’Université de Haute Alsace à Mulhouse), ou médiatiques en France particulièrement. Même si sur ce plan, la corruption d’organes français est moindre qu’au Royaume-Uni ou en Suisse notamment.
  • Il piège les masses azerbaïdjanaises en organisant un reflet de leur supposé chauvinisme, envoyant là un message de propagande censé paralyser toute opposition interne, en montrant des masses plus ultras que le régime qui ne fait que suivre, voire même « calmer » les penchants « naturellement » nationalistes fous furieux du peuple.

Le message envoyé aux Arméniens du Karabagh est sans équivoque pour qui pouvait encore douter du sort réservé à ces derniers par le régime d’Ilham Alyev. Officiellement, il est considéré que les Arméniens pourront éventuellement rester au Karabagh, mais selon toute une série de « conditions » : notamment ne pas avoir porté d’armes dans une armée « arménienne » et ne pas avoir circulé sans autorisation vers l’Arménie. Autant dire que très concrètement, aucune famille arménienne ne pourra rester au Karabagh.

Mais si tout cela n’était pas clair, les hordes de manifestants appelant à vider le Karabagh des Arméniens y vivant offre un avant-goût de ce qui attendrait les éventuels Arméniens qui voudraient demeurer au Karabagh une fois celui-ci sous occupation du régime.

Que valent dans ce cas les protestations françaises et américaines ? Rien. Ou si peu, quand on voit que la position officielle de ces États est de toute manière très ouvertement de laisser Bakou réoccuper le Karabagh, en exigeant simplement une façon le moins tragique possible de le faire. Et au fond, c’est exactement ce que fait Bakou. La population arménienne est en voie d’effondrement au Karabagh depuis 2020, ainsi que nous l’avions annoncé dès le début, et cela avec la complicité objective totale de pays comme la France.

Lire aussi : https://agauche.org/2020/11/14/la-cisjordanisation-du-karabagh-armenien/

Les Arméniens se retrouvent de nouveau seuls et face à leurs propres erreurs historiques dramatiques. Qui à part les gens écrivant sur agauche.org ont défendu en France la communauté culturelle des nations arméniennes et turques, ainsi que le proclame la poésie de William Saroyan, de Nâzim Hikmet ou la pensée d’Ibrahim Kaypakkaya, ainsi que l’illustrent la cuisine, la musique, la littérature de Nariman Narimanov et les milles et uns exemples unissant au-delà de tous les chauvinismes ces deux nations, et de celles-ci avec les autres nations d’Anatolie et du Caucase ? Qui à part les gens écrivant sur agauche.org a mis en avant l’héritage national des Arméniens d’Azerbaïdjan, qui aurait dû être défendu bec et ongle par les Arméniens et les Turcs de France ? Qui à part les gens écrivant sur agauche.org ont défendu la référence de la TransCaucasie soviétique des années 1920-1940 ?

Il y a presque un siècle, en décembre 1920, l’armée rouge venait au secours de la nation arménienne, alors déjà lamentablement dirigée par ses propres forces bourgeoises chauvines et en voie d’écrasement par le pantouranisme. C’est un État arménien réduit à une faible poche autour de Yerevan que l’Armée Rouge est venue libérer après avoir écrasé le pantouranisme en Azerbaïdjan. Le grand État soviétique a ensuite assuré à l’Arménie une République solide, et aux Arméniens d’Azerbaïdjan une reconnaissance nationale garantie. Voilà la base historique sur laquelle existent l’Arménie et l’Azerbaïdjan actuels.

Traduction : 

Le peuple ne vivait que d’espoirs, il gardait et élevait sa culture, et ses trésors recueillis sous les cendres des incendies. Des poèmes épiques se transmettaient de bouche en bouche, une poésie lyrique puissante et tragique se développait, l’architecture – sévère et grande – gardait son style, unique au monde.

  Le peuple arménien a été amèrement déçu lorsque l’espoir de libération qui avait éclaté après la révolution de février a été anéanti par la misérable trahison des dachnaks et des mencheviks.

     Et enfin, l’étoile à cinq branches de la liberté s’est levée sur l’Arménie !  Le peuple a pris le pouvoir entre ses mains !

Mais en 2022, aucune armée Rouge ne viendra cette fois à temps pour sauver les Arméniens du Karabagh. Plus personne ne peut maintenant grand chose face au tragique destin qui attend les populations arméniennes du Karabagh. Voilà la sombre réalité factuelle. Néanmoins, les révolutionnaires ne laisseront pas impunis tous ces fauteurs de guerre et tous les assassins de la parole qui découpent par leurs discours chauvins les masses en miettes afin de mieux les vendre aux puissances impérialistes, toujours prêts à mettre un drapeau dans les mains du premier abruti chauvin qui lève la main, ou de les perdre dans le funeste gouffre abominable de la guerre.

La tragédie arménienne sera vengée par la Révolution et la Fraternité internationale le jour venu. Nos articles seront nos premières archives quand le glaive du Droit démocratique se lèvera sur la nuque de tous les nationalistes criminels, c’est une des raisons pour lesquels nous les documentons minutieusement.

La Crise dans laquelle bascule le monde de l’époque du capitaliste décadent emporte aujourd’hui sous nos yeux les Arméniens du Karabagh, comme elle emporte la nation ukrainienne, et comme demain elle pourra emporter la nation kurde de Syrie ou d’Irak. 

Cela doit être un signal à tous ceux qui entendent se dresser contre le fatal destin mortel du capitalisme et défendre la Culture, la Civilisation, l’Humanité pacifique en harmonie avec sa biosphère : il faut rompre, s’organiser, développer l’alternative à tous les niveaux de sa vie. Et se préparer à la grande lutte héroïque qui vient, dont nous seront les comptables devant l’Histoire et dont nous sommes responsables devant le futur.

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Restructurations économiques

Le lithium en Alsace, une catastrophe

C’est la restructuration du capitalisme vers l’économie de guerre.

De vastes opérations de restructurations industrielles agitent l’appareil de production français en Alsace autour de la question du lithium. Cette question est venue à travers celle de la géothermie, c’est-à-dire de la captation de la chaleur d’une poche de magma sous la surface terrestre dans des zones où la profondeur de ces poches est relativement faible, ce qui est le cas en Alsace, qui sur le plan géomorphologique est un morceau du vaste bassin d’effondrement rhénan.

L’exploitation des capacités géothermiques en Alsace a cependant une dimension toute autre, qui pour les capitalistes français est en fait l’aspect principal : c’est l’opportunité d’exploiter les eaux de profondeur, dont la teneur en lithium est ici particulièrement élevée. C’est notamment le cas en Alsace du Nord, où ce métal est présent aggloméré dans des roches volcaniques formée il y a près de 400 millions d’années. Il s’agit en fait un type de granit abondant dans le sous-sol, dans un vaste secteur autour de la petite ville thermale de Niederbronn.

Et les travaux de géothermie menés depuis plusieurs décennies ont permis de constater que les eaux géothermales avaient une teneur en lithium intéressante au plan industriel.

Présentée comme une énergie propre et abondante, la géothermie avait une relative popularité au sein des masses locales, mais tout a changé depuis l’échec catastrophique de Fonroche, ayant provoqué en décembre 2020 une série de 11 séismes en un mois frappant tout le nord de la ville de Strasbourg, et dépassant souvent une magnitude 3,5 sur l’échelle de Richter. Après de longs atermoiements, un arrêt administratif de la production et de toutes les activités sur le site, avait été décidé par la préfecture du Bas-Rhin.

> Lire aussi : https://agauche.org/2020/12/06/strasbourg-violent-seisme-cause-par-un-projet-industriel-geothermique/

La large émotion ayant alors agité les masses avait fait prendre conscience de l’enjeu du lithium dans la question. Les capitalistes ont donc provisoirement reculé, pour revenir depuis quelques semaines en ciblant une zone moins densément peuplée que l’agglomération strasbourgeoise.

L’entreprise en charge de cette nouvelle opération s’appelle de manière significative « Lithium de France », et elle développe une active propagande en direction des masses devant illustrer la capacité des industriels du capitalisme français à gérer correctement la question. Il est assuré déjà qu’il s’agit là d’une activité « décarbonée » sans que personne ne comprenne vraiment en quoi de manière concrète, mais surtout, il s’agit de paralyser les interrogations des masses sur les dangers environnementaux en rationalisant en apparence la technique mise en oeuvre par les industriels. Voici comment Guillaume Borel, le directeur de Lithium France a présenté cela :

« Pour l’instant, et c’est aussi une leçon retenue de Fonroche, on prend les choses les unes après les autres. On va se concentrer sur notre première centrale, et faire les choses proprement. C’est aussi un devoir moral vis-à-vis de la population. On doit montrer qu’on sait travailler de façon correcte et propre, avant d’envisager la suite. L’un des deux puits servira à remonter l’eau, afin d’en extraire son lithium, mais également ses calories. Car il s’agit de faire d’une pierre deux coups, et de permettre par la même occasion de chauffer des bâtiments industriels ou des serres agricoles dans un rayon d’une quinzaine de kilomètres. Ce sera comme une éponge sélective, qui ne va capter que le lithium, et ensuite, il ne restera plus qu’à rincer l’éponge. C’est un circuit fermé. Et ce n’est pas de l’eau de consommation, on est loin des nappes phréatiques. On veut s’assurer dès le départ que le procédé qu’on met en œuvre sera effectivement celui avec le plus faible impact environnemental »

« L’éponge » dont il parlé ici est en fait constituée de titanate de lithium, nécessitant en lui-même du lithium, dont la fabrication en masse sera assurée par des usines chimiques locales : GeoLith à Haguenau et Tronox à Thann. Tout cela est présenté comme relevant d’une technologie propre, sûre et fiable, mais s’il participe des profonds cycles équilibrant le sous-sol de notre biosphère en rapport avec sa surface, le lithium est justement un matériau extrêmement délicat à ramener à la surface terrestre.

Le lithium métallique réagit en effet autant avec l’azote, l’oxygène et la vapeur d’eau dans l’air. Par conséquent, la surface de lithium devient une mixture d’hydroxide de lithium (LiOH), de carbonate de lithium (Li2CO3) et de nitrure de lithium (Li3N). Or, le lithium d’hydroxide présente un risque potentiel significatif car il est extrêmement corrosif, en constituant donc une menace directe sur les environnements aquatiques et les organismes s’y étant développés. Le risque est donc considérable de fait, et l’exploitation industrielle sera forcément définitivement instable et dangereuse.

Mais la population doit donc ici se contenter bien lamentablement des assurances a priori de l’appareil industriel aux mains des monopoles de la bourgeoisie française pour se rassurer.

Le matraquage en faveur du lithium, malgré la méfiance croissante des masses, est à mettre directement en relation avec le vaste mouvement de restructuration de l’économie française, dans le cadre de l’Union européenne. On trouve là le projet industriel LIFE (LIthium For Europe), déclinaison de la tendance au « souverainisme industriel et numérique », devant couper l’appareil industriel européen de sa dépendance à l’égard des pays émergents, et désormais adversaires, avec la Chine comme cible de premier ordre, et de ses approvisionnements énergétiques extérieurs.

Cette restructuration est en elle-même entraînée par la Crise du capitalisme dans son mouvement en direction de l’économie de guerre, en ce qu’il s’agit explicitement de tenter d’assurer au capitalisme français une relative indépendance dans le cadre de l’Union européen, afin de l’élancer à nouveau contre les pays émergents, en restaurant sa capacité industrielle à être une puissance du capitalisme.

Il suffit d’ailleurs d’écouter le chantage qui est fait sur cette question aux emplois et à la souveraineté économique de la France, devant faire bloc dans le cadre de l’Union européenne contre ses rivaux capitalistes pour s’en rendre compte. Tout se met en place donc pour piéger les masses dans la fuite en avant du capitalisme dans son agression généralisée contre la Vie. Rien ne manque en fait avec cette question du lithium, ni le pillage et la destruction de la biosphère comme horizon économique, ni la volonté de paralyser les masses dans les exigences toujours plus furieuses du capitalisme en crise, ni la tendance à la guerre, en fait au centre même des dynamiques.

Le lithium des capitalistes n’est donc pas un miracle pour les masses qui leur assurera une énergie propre et abondante. C’est un piège à tout point de vue qui alimente la fuite en avant folle furieuse du capitalisme dans son impasse historique tragique. Et quand on sait en outre que le lithium fournit aussi un isotope permettant la fabrication d’armes nucléaires, on se dit vraiment que l’horreur est ici complète.