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Politique

Gérard Filoche : « Lettre ouverte aux formations de gauche et de l’écologie »

Voici un appel à l’unité de la Gauche lancé par Gérard Floche du mouvement Gauche démocratique et sociale. Ce qu’il dit est un point de vue très répandu chez les personnes de gauche, qui redoutent une déroute pour les prochaines élections européennes.

On peut douter de l’évaluation de Gérard Filoche qui affirme qu’il existe une très grande mobilisation sociale dans le pays et il est malheureusement obligé, par principe, de rappeler par ailleurs sa faute en diffusant une image ouvertement antisémite, ce qu’il a considéré comme une erreur.

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CGT : appel à la mobilisation le 13 avril pour la liberté de manifester

Communiqué de la CGT appelant à une mobilisation samedi 13 avril pour la défense des libertés publiques :

UN PREMIER COUP D’ARRÊT
Les dérives autoritaires du gouvernement sanctionnées

Le Conseil Constitutionnel a rendu sa décision hier en jugeant inconstitutionnelle l’une des mesures emblématique les plus contestée: les interdictions administratives de manifester.

En effet, cette disposition permettait d’interdire à une personne de manifester surtout le territoire national sur la base de simples suspicions; un outil dangereux à disposition des Préfets portant atteinte à la liberté fondamentale de manifester de l’ensemble des citoyens.

La CGT se félicite donc de cette censure partielle qui marque indéniablement un coup d’arrêt important aux dérives autoritaires d’un gouvernement resté sourd à l’urgence sociale et climatique.Il est absolument inqualifiable que des parlementaires soient à ce point « aux ordres » qu’ils ne veuillent pas écouter les critiques pourtant profondes et adoptent, à la majorité, une telle mesure inconstitutionnelle portant aussi gravement atteinte aux libertés fondamentales dans une démocratie.

Il aura fallu la pression venant de toutes parts, des plus hautes instances internationales et européennes, de l’ensemble des organisations syndicales, politiques et associatives progressistes et humanistes de défense des droits fondamentaux pour que, finalement, Macron saisisse lui aussi le Conseil Constitutionnel.

Le Conseil constitutionnel déclare donc non conforme à la Constitution les interdictions administratives de manifester. En effet, elles laissent une marge de liberté trop grande au Préfet et pourraient être arbitraires. Le Conseil Constitutionnel valide le reste du texte notamment les fouilles généralisées aux abords des manifestations et la création du délit de dissimulation du visage, des mesures toutes aussi liberticides et dangereuses.

Face à la multiplication de la répression, de la criminalisation des mouvements sociaux, il est indispensable de rester largement et massivement mobilisés pour la défense des libertés publiques.

La CGT appelle donc à participer massivement aux manifestations prévues le 13 avril, sur tout le territoire, aux côtés des forces progressistes.

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Société

Le dopage est-il évitable ou inhérent au sport ?

Il y a de quoi s’offusquer des propos du journaliste sportif Patrick Montel qui, dans une vidéo, avait donné l’impression de relativiser la fuite rocambolesque reprochée à la marathonienne Clémence Calvin, appelant à une certaine compréhension sur la question du dopage.

Clémence Calvin prépare au Maroc le marathon de Paris (qui aura lieu dimanche). Son compagnon, l’athlète Samir Dahmani, se serait interposé physiquement face à des contrôleurs antidopage français, ce qui aurait permit à Clémence Calvin de prendre la fuite, l’athlète ne donnant depuis aucune nouvelle.

Le journaliste sportif Patrick Montel a fait des commentaires à ce sujet, en disant que le dopage était généralisé dans le sport et qu’il fallait comprendre le phénomène de manière bien plus large.

Le recordman du monde du décathlon Kevin Mayer s’est emporté sur les réseaux sociaux à son encontre. Il lui a rétorqué :

« Ces propos sortants de la bouche d’un commentateur sportif « spécialisé » dans l’athlétisme… Faire du dopage une généralité chez les Athlètes de haut niveau… Autant j’arrivais à supporter @LaProlon malgré ses nombreux défauts, mais là c’en est trop.

Le dopage est un raccourci pour les flemmards qui n’ont aucune conscience. Je vous inviterai bien à passer avec moi les 6 derniers mois de ma préparation avant Doha… Mais ce serait un rude sacrifice de ma part

Pour finir, vous profitez de votre notoriété pour balancer des infos sur lesquels vous n’avez aucune connaissance… Vous discréditez une grande partie des athlètes qui s’acharne tous les jours pour s’exprimer et inspirer des millions de personnes! J’arrête, je suis hors de moi »

On peut tout à fait comprendre que Kevin Mayer s’emporte de la sorte, se sentant visé, mis dans le même sac que des tricheurs par un journaliste qui explique presque que le dopage est inhérent au sport et qu’on y pourrait pas grand-chose.

Patrick Montel a étayé son propos dans une autre vidéo, où il insiste sur le fait qu’il a du mal à supporter l’acharnement contre les dopés, expliquant que les conséquences (suspension) sont déjà assez graves quand quelqu’un se fait « attraper par la patrouille » pour qu’il soit la peine « d’en rajouter ».

Son point de vue à propos du dopage est centré sur les individus. Ceux-ci pourraient commettre une faute en cédant à ce qui serait une pression, et il faudrait se satisfaire d’une sanction individuelle, juridique.

Il faut au contraire comprendre en quoi le dopage est un phénomène social déviant, qui doit être condamné en général, et non pas seulement en particulier. La condamnation populaire des sportifs dopés, ce qui est appelé ici « acharnement », est donc très importante. On peut même dire qu’elle est plus importante que la suspension elle-même.

Le dopage dénature le sport. C’est une décadence morale, qui relève de la corruption des valeurs, de la perte de repères. C’est à mettre sur le même plan que la délinquance ordinaire. C’est insupportable dans les classes populaires.

Kevin Mayer a très bien compris la chose quand il dit que « le dopage est un raccourci pour les flemmards qui n’ont aucune conscience ».

La lutte contre le dopage est une cause démocratique de très haute importance, qui relève de la bataille des idées entre les partisans du monde tel qu’il est, et ceux qui veulent le rendre meilleur.

Ceux qui disent que le dopage est inhérent au sport et que c’est une course perdue d’avance n’ont pour seul horizon que le capitalisme et la reproduction du capital. Ils n’imaginent pas qu’un autre monde soit possible, sans le business et toutes les horreurs qu’il suppose.

L’humanité n’est pas corrompue par nature, et le dopage est incompatible avec les valeurs populaires qu’il faut généraliser.

C’est d’ailleurs tout l’honneur de la Gauche, via le combat de Marie-George Buffet du PCF, que d’avoir eu un grand rôle pour la lutte antidopage, aboutissant sur la création de l’Agence mondiale antidopage (AMA) en 1999.

Cela ne fait pas suffisamment le poids, bien sûr, car il y a en face des forces très puissantes et très organisées. Cela donne l’impression que seuls les plus « petits » se font attraper, comme dans l’athlétisme, alors que dans le football par exemple, les contrôles sont quasiment inexistants et le problème est nié.

Soit, mais c’est justement tout l’honneur d’un sport que d’être l’objet d’une plus grande lutte antidopage que les autres, et de voir tomber ses tricheurs.

Il y a la même considération par rapports à d’autres pays et des athlètes français peuvent parfois déplorer que l’Agence française de lutte contre le dopage soit bien plus alerte que les agences d’autres pays.

Là encore, c’est tout l’honneur d’une fédération sportive nationale que de voir les tricheurs de son sport bien plus inquiétés qu’ils ne peuvent l’être ailleurs.

Tout relativisme à propos du dopage est donc insupportable pour qui a des valeurs, le sens de la morale. Ce qu’il faut critiquer au contraire, c’est plutôt que la lutte antidopage a de moins en moins de moyens, qu’elle perd beaucoup de terrain depuis quelques années, malgré les avancées qu’elle avait pu connaître au tournant des années 2000.

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MJS : Génocide contre les Tutsi, la France doit reconnaître sa responsabilité

Communiqué du Mouvement des jeunes socialistes :

« Génocide contre les Tutsi, la France doit reconnaître sa responsabilité

À l’occasion de la 25ème commémoration du génocide contre les Tutsi au Rwanda, les Jeunes Socialistes rappellent leur combat pour la vérité, la justice et contre le révisionnisme.

Alors que deux historiens ont été écartés de la commission chargée de faire la lumière sur le rôle de Paris concernant ce génocide, Emmanuel Macron refuse de participer aux commémorations à Kigali.

Toute la famille socialiste doit désormais reconnaître le rôle de plusieurs de ses responsables, placés au plus haut niveau de l’appareil d’Etat à la fin du second septennat de François Mitterrand.

Les Jeunes Socialistes s’associent à la tribune rassemblant 280 universitaires, enseignants et intellectuels qui dénoncent la composition de cette commission et réclament les conditions d’un examen indépendant des archives nationales.

La France doit reconnaître sa responsabilité dans la collaboration avec le pouvoir Hutu avant, pendant et après le génocide contre les Tutsi.

Les Jeunes Socialistes continueront d’exiger la vérité par respect pour les rescapés et pour qu’une telle tragédie ne se reproduise plus jamais. Nous appelons notre famille politique à participer officiellement aux commémorations. »

La tribune dont il est question dans le communiqué : le courage de la vérité

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Politique

Raphaël Glucksmann : trottinette électrique et montre Cartier

Il ne parvient même pas à faire semblant de ne pas être un bobo : en allant à la rencontre d’un journaliste de la Tribune de Genève, Raphaël Glucksmann a multiplié les prouesses dans le ridicule et le grand bourgeois.

Raphaël Glucksmann, c’est le parisien bobo qui pense que la France ne vit finalement qu’à travers des gens comme lui. On sait comment ces gens de l’élite ne conçoivent même pas d’être totalement en décalage, jusqu’au ridicule. Ainsi, Raphaël Glucksmann a rendez-vous avec un journaliste de la Tribune de Genève ; il a du retard. Voici son excuse :

« Je traversais la place de la Concorde en trottinette électrique quand le guidon s’est décroché, incroyable non ? »

On se dit : le type est naïf, ou stupide, ou les deux. Et en plus il continue :

«Je sais que ça fait très bobo, la trottinette, mais qu’est-ce que c’est pratique ! »

La considération du journaliste est immédiate :

« Bobo, il l’est jusqu’au bout des ongles. »

La suite du compte-rendu du journaliste est pratiquement hilarante :

« Ce midi-là, on le retrouve au restaurant en compagnie de Thomas Porcher, professeur d’économie et lui aussi cofondateur de Place publique – un habitué des débats télévisés où il s’est fait la spécialité de massacrer la vulgate économique libérale.

On ne peut s’empêcher d’admirer sa jolie montre Cartier – « J’ai le droit d’aimer les belles choses, bougonne-t-il en remontant sa manche. Vous n’allez quand même pas parler de ça…»

On croit alors avoir tout lu, mais non, il y a la suite :

« Ça tombe bien, car le hasard veut qu’à la table d’à côté mange l’influent député LFI Alexis Corbière. Pendant tout le repas, on se jette des regards, on s’épie. Au moment de partir, Alexis Corbière engage la conversation, mi-agressif – « Vous nous tapez vraiment dessus comme des sourds ! » –, mi-conciliant – « La bataille est culturelle et vous aussi vous l’avez compris ».

Au début, ils se vouvoient, mais ils profitent de l’occasion pour passer au tutoiement, et quand c’est chose faite Alexis Corbière repart. « Vous avez vu ? Là on n’était pas loin les uns des autres », s’exalte Thomas Porcher, comme si l’union de la gauche était à portée de main. »

C’est un véritable sketch. C’est tout un milieu, tout un style de vie, toute une manière d’être, proprement bourgeois, proprement parisien… Avec un déni complet de la réalité, avec le refus d’assumer quoi que ce soit.

Comment peut-on parler d’écologie alors qu’une aberration comme la trottinette électrique est l’exemple même de l’individualisme le plus vil, le plus gratuit, le plus inutile ? Quelle cohérence, sans parler même de dignité, peut-il y avoir chez des gens portant une montre Cartier et prétendant en même temps que le monde ne tourne pas rond ?

Et pire encore, ces gens sont les idiots utiles du fascisme. En faisant passer la Gauche pour un rassemblement de guignols, voire de grand bourgeois, ils donnent des ailes à l’extrême-droite qui elle utilise de bout en bout une démagogie populaire. Imagine-t-on seulement Raphaël Glucksmann tenir ne serait-ce que quelques minutes de débat face à Marine Le Pen, sans parler de Marion Maréchal ?

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Société

« Prier pour que les Martiens m’enlèvent sur leur planète »

Les Français ont perdu le sens de la gravité. Face aux attentats, ils ont eu un indéniable sens de l’honneur et de la démocratie, mais cela ne tient pas, cela glisse sur une société qui préfère le divertissement. Les choses importantes exigent pourtant que l’on sache se concentrer, s’investir, en des termes graves. Les gens restent pourtant trop complaisants avec eux-mêmes.

Ludres

La série des films OSS se moque allègrement de cette vieille France faussement sérieuse, en fait surtout réactionnaire, très guindé et policé, incapable de saisir des choses compliquées. Pourtant, malgré mai 1968, la France n’a pas changé, même si en apparence elle est devenue une adepte du divertissement. Le président François Hollande allant en scooter tromper sa compagne, Dieudonné faisant des sketches se moquant du génocide nazi, les youtubeurs jouant aux jeux vidéos ou racontant leurs déboires existentiels, la coupe de monde du football… Tout cela est très vain.

Et si jamais on le dit, on passe pour un rabat-joie, un puritain. Eh bien, soit, disons-le : il faut du puritanisme à la France. Et être puritain, c’est une bonne chose ; ce n’est pas être de Droite comme le pensent les libéraux se prétendant de gauche, c’est au contraire être de Gauche dans ce qu’elle est un vecteur de civilisation, de culture. Cette sainte-Alliance des catholiques et des libéraux pour dénoncer le puritanisme est une chose odieuse qu’il faut écraser, sans quoi il n’y aura jamais d’espace pour une Gauche sérieuse dans notre pays.

Prenons un exemple, qui se déroule en Meurthe-et-Moselle, à Ludres, dans une classe de CE1 de l’école primaire Jacques Prévert. Pour le spectacle de fin d’année, l’école a choisi une chanson de Guillaume Aldebert, qui s’appelle « Pour louper l’école, je ferais n’importe quoi ». On l’a compris, le choix correspond au nom de l’école, puisque Jacques Prévert était justement une sorte d’anarchiste surréaliste valorisant la « créativité » contre les normes. C’est d’ailleurs un nom couramment choisi pour les écoles, mais passons.

Les écoliers, donc, chantant cette chanson, prononcent des paroles comme : « faire le tour de la maison en pyjama pour chopper froid », « me laver à l’eau de javel », « prier pour que les Martiens m’enlèvent sur leur planète », « faire pipi sur un policier », « prendre en otage ma petite sœur », « faire sauter la salle de classe à la dynamite ». Cela va du lamentablement stupide à l’odieux ; dans tous les cas, c’est totalement décadent et indigne d’un niveau culturel réel.

Malheureusement, personne à Gauche n’a réagi et on peut même être certains qu’il y a de nombreux parents de gauche qui trouvent cela très bien, par libéralisme, jeu, incompréhension des exigences de culture et d’éducation. Les parents de droite n’ont pas hésité et prévenu l’inspection de l’éducation nationale, ainsi que le syndicat France-Police.

C’est un exemple très certainement parmi une foule d’autres. Nombre de gens de Gauche sont pourris par le libéralisme et n’ont aucune exigence culturelle, ils n’ont aucun sens de la gravité. Pour eux, la gravité c’est un truc de facho, quelque chose qui relève du passé. Ils en arrivent donc aux mêmes positions que les bobos et les hipsters, sans s’en apercevoir ou bien finalement pour l’assumer. C’est cela aussi qui explique le passage de tout un pan des votes socialistes à Emmanuel Macron.

Il est évident qu’un tel libéralisme n’est pas celui de la Gauche historique, lorsque les ouvriers donnaient le ton. Et c’est à cette Gauche-là qu’il faut revenir, ou plus exactement qu’il faut reconstituer. C’est même une urgence, car face au prolo facho, il n’y a que l’ouvrier pétri dans les certitudes du travail et des exigences de civilisation qui peut l’emporter.

Les ouvriers, eux, ne tombent jamais aussi bas dans leur esprit, leur mentalité, qu’ils en arrivent à « prier pour que les Martiens m’enlèvent sur leur planète ». D’ailleurs, ils ne prient pas, ils transforment la réalité. Et c’est cela qui change tout.

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Politique

Acte 21 des gilets jaunes : l’essoufflement

Le mouvement des gilets jaunes s’essouffle de plus en plus après s’être totalement enlisé, enkysté dans des postures. Davantage réduit à un simple folklore, il diffuse l’attente d’un « événement » déclencheur qui, dans l’état actuel des choses, favorise l’esprit d’extrême-droite.

Un mois de prison avec sursis pour outrage, 300 euros de dommages et intérêts et 500 euros de remboursement de frais d’avocat, c’est ce qu’a reçu un gilet jaune comme peine pour avoir, lors d’un rassemblement de soutien à des gilets jaunes emprisonné à Lille… diffusé en vidéo sur facebook, en gros plan, les fesses d’une policière, en proférant des insultes.

Qui sait à quoi ressemble les rassemblements des gilets jaunes ne sera pas étonné de ce genre de choses. Les gilets jaunes sont totalement enkystés dans des postures plébéiennes, avec la Marseillaise comme hymne, se cantonnant dans des postures vaines, voire grotesques, comme à Paris cet homme en robe de bure, avec une sorte de haut en toile, portant une grande croix ! Ou bien ce drapeau breton, où le blanc a été remplacé par du jaune…

Les gilets jaunes représentent tellement un néant politique et une auto-intoxication forcenée qu’on a eu Francis Lalanne qui, lors de l’arrivée du cortège parisien des gilets jaunes à l’arche de la Défense, le quartier « business » à l’ouest de Paris, a affirmé que :

« C’est la fin du système capitaliste. Il est mort. Nous le célébrons. »

Le capitalisme n’est pas prêt de mourir avec de tels gens, dont le seul dénominateur commun idéologique est de refuser la Gauche, ses valeurs, son histoire. Tout sauf la Gauche ! Tout sauf le socialisme ! Voilà le fond de la pensée de ceux qui veulent que l’État leur donne plus de sous pour continuer à vivre comme avant.

Cette mascarade n’est plus crue que par ceux qui s’inventent une vie. Il y a eu samedi 6 avril 2019, pour l’acte 21, environ 22 000 personnes selon la police (naturellement, « France Police-Policiers en colère » en a vu 110 000), et dans tous les cas le chiffre le plus bas depuis le départ.

Ils furent environ 3 000 à Paris en deux cortèges, 1 300 à Montpellier, ainsi qu’à Toulouse où il y a eu des échauffourées. Il y en a eu autant à Bordeaux et Forbach, un peu moins à Rouen (censé pourtant être l’épicentre de cette 21e session), simplement quelques centaines à Lyon, pareil à Nantes.

À Dijon, le rond-point non loin de l’Ikea a été occupé, puis il y a eu une tentative d’introduction dans l’hôtel de ville, alors que le Palais des ducs a été tagué. Environ 200 manifestants, en provenance de Toulouse, Perpignan, Marseille, Montpellier, Toulouse… ont tenté de forcer le passage vers l’autoroute A9 au niveau du péage du Boulou dans les Pyrénées Orientales.

Enfin, parmi les tentatives de formalisation, il y a eu une seconde « assemblée » de délégués gilets jaunes. La première avait eu lieu à Commercy dans la Meuse le 27 janvier, cette fois cela s’est déroulée à Saint-Nazaire en Loire-Atlantique, avec quelques dizaines de personnes.

C’est là la parodie jusqu’au bout, car justement, ce qui caractérise les gilets jaunes, c’est leur absence de production systématique d’assemblées. L’assemblée, le fameux « soviet » russe, a toujours été générée lors de vraies mouvements populaires, lorsque la classe ouvrière s’était mise en branle. Il n’y a là rien de tout cela, car les ouvriers sont sciemment restés à l’écart des gilets jaunes.

C’est cela par ailleurs la véritable démocratie, et non pas un « référendum d’initiative populaire » qui fonctionne sur le principe du plébiscite, de la mesure démagogique, du populisme. Mais tout cela les gilets jaunes ne peuvent pas le saisir, ils sont dans leur bulle, et celle-ci perd toujours plus ses contours.

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Politique

Raphaël Glucksmann falsifie Jean Jaurès pour son premier meeting

Cherchant à faire les yeux doux aux socialistes pour son premier meeting des Européennes, Raphaël Glucksmann a cité Jean Jaurès. Mais, évidemment, il a été obligé de falsifier la citation, qui parlait effectivement bien de réforme, mais de réforme pour abolir le salariat, supprimer tout le capitalisme ainsi que la propriété bourgeoise…

Ce samedi se tenait à Toulouse un petit meeting du Parti socialiste, de Place publique et de Nouvelle donne. C’est évidemment Raphaël Glucksmann qui était attendu au tournant, après sa prestation considérée comme très faible et sans orientation lors du premier débat télévisé des élections européennes de mai 2019.

Cherchant à convaincre, il s’est lancé notamment dans une longue citation de Jean Jaurès, qu’il a bien entendu dû totalement modifier pour que cela passe. Jean Jaurès était un effet un réformiste, mais un réformiste membre du Parti socialiste SFIO et donc visant tout de même le socialisme, c’est-à-dire la socialisation des moyens de production.

Voici la citation telle que Raphaël Glucksmann l’a lue lors du meeting de Toulouse :

« Parce que le Parti socialiste est un parti de révolution, précisément parce qu’il ne se borne pas à réformer et à pallier les pires abus du régime actuel, mais veut réformer en son principe et en son fond ce régime même, il est le parti le plus activement et le plus réellement réformateur.

Il est le seul parti qui puisse donner à toute tentative partielle d’affranchissement et d’amélioration, la plénitude d’une force que rien n’arrête et que rien n’effraie. »

Raphaël Glucksmann a ensuite parlé de radicalisme et de réformisme comme étant ce qui caractérise le Parti socialiste, à l’opposé des tentatives « autoritaires » comme celle des bolcheviks. En apparence, c’est de l’anticommunisme, en réalité c’est de l’antisocialisme.

Ce n’est pas pour rien qu’au meeting, il a par ailleurs souligné que les socialistes, c’était Jaurès et Blum, mais aussi Mendès-France et Rocard. Car ces deux dernières figures n’étaient que des figures de centre-gauche, n’ayant justement rien à voir avec le Jaurès et Blum, avec les valeurs du socialisme.

Et Jaurès donc, bien qu’il n’ait jamais agi dans l’esprit de la social-démocratie allemande – avec son marxisme orthodoxe porté par Karl Kautsky – appartenait bien à un parti voulant le socialisme. Pour cette raison, Raphaël Glucksmann a été obligé de falsifier la citation de Jean Jaurès.

Voici les propos réels de Jean Jaurès, au congrès de Toulouse du Parti socialiste SFIO, en 1908 :

« Nous vous disons, précisément parce que le Parti socialiste est un parti de révolution, précisément parce qu’il ne se borne pas à réformer et à pallier les pires abus du régime actuel, mais veut réformer en son principe et en son fond ce régime même, précisément parce qu’il veut abolir le salariat, résorber et supprimer tout le capitalisme, précisément parce qu’il est un parti essentiellement révolutionnaire, il est le parti le plus activement et le plus réellement réformateur.

Précisément parce qu’il n’est pas arrêté, dans sa revendication incessante, par le droit, périmé à ses yeux, de la propriété bourgeoise et capitaliste, il est le seul parti qui puisse pousser toutes les réformes jusqu’à la réforme totale et il est le seul parti qui puisse donner à chaque réforme, à chaque tentative partielle d’affranchissement et d’amélioration, la plénitude d’une force que rien n’arrête et que rien n’effraie. »

« Abolir le salariat, résorber et supprimer tout le capitalisme », « la propriété bourgeoise et capitaliste » comme un droit périmé… Cela est bien loin de Raphaël Glucksmann et de son style grand-bourgeois Paris-New-York. C’est à l’opposé les valeurs de la Gauche historique, dont nous avons besoin aujourd’hui.

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Écologie

La Gauche et l’écologie lors du premier débat pour les élections européennes

La Gauche en France est arriérée sur le plan des idées et des valeurs. C’est un constat évident lorsqu’on regarde les interventions à propos de l’écologie des candidats lors du premier débat pour les élections européennes.

Déjà, et cela en dit long, il a fallu que les journalistes posent la question pour que les thèmes écologiques soient abordés. Sans ça, cela passait à la trappe, car finalement, ce n’est pas une préoccupation réelle, mais un « argument » de plus, parmi une multitude d’autres.

Il n’y a aucune culture alternative, aucune volonté de changer les choses en profondeur, et il est remarquable ici que la question animale n’ait même pas été abordée, tellement les figures de la Gauche en France sont très loin de tout cela, tant dans leur vie quotidienne que dans leurs conceptions des choses.

Ian Brossat du PCF fut le premier interrogé sur la question. Il s’imaginera certainement qu’il a été très percutant, en « osant » dire que « la pollution est un crime », car il y aurait 50 000 morts par an en France et 600 000 dans l’Union européenne.

Il faut bien voir cependant qu’il ne parle pas d’un crime contre la planète justement, d’un écocide, qui relève d’une critique écologique, mais seulement de pollution concernant les humains. « L’humain d’abord », c’est en effet le grand slogan du PCF qui, pour utiliser une expression triviale, est complément à la ramasse sur la question écologique depuis des dizaines d’années.

Doit-on en effet rire ou pleurer quand on entend Ian Brossat dire qu’il faudrait « dissuader d’utiliser l’avion », alors que le PCF a toujours soutenu de manière véhémente la construction de l’aéroport à Notre-Dame-des-Lande ? C’est pourtant le b-a-ba que de comprendre l’importance des zones humides, qu’il faut préserver. Mais c’est de trop pour le PCF, qui avait considéré que l’abandon du projet à Notre-dame-des-Landes était « grave de conséquences pour les populations concernées ».

Ian Brossat s’est donc mis au niveau des gilets jaunes, en disant qu’« on explique en permanence que le responsable de la pollution c’est l’ouvrier qui va utiliser sa voiture diesel, souvent sa vieille voiture, et qui est contraint de l’utiliser pour aller sur son lieu de travail, tout ça parce qu’on a fermé sa petite ligne de train. »

C’est de la pure démagogie, pour se dédouaner. Les ouvriers en France ne prennent pas leur « petite ligne de train » pour aller travailler, cela fait bien longtemps qu’ils ont choisi, subjectivement, de prendre la voiture pour aller travailler. Il suffit d’ailleurs d’aller sur le parking de n’importe quelle usine en France pour voir que la voiture a une grande importance pour les ouvriers, y compris chez les intérimaires, qui ne se gênent pas pour avoir de grosses voitures, quitte à se priver sur bien d’autres choses.

Il y a là un problème culturel énorme, et ce doit être le rôle de la Gauche que de tirer la classe ouvrière vers le haut, avec la conscience qu’il n’y a rien à attendre des riches justement. Car c’est bien beau de dire que « les ménages les plus riches polluent 40 fois plus que les plus pauvres », mais à quoi cela sert-il, à par à se dédouaner, si on ne dit pas en même temps qu’il faut confisquer les richesses des riches ?

Le PCF considère plutôt que la solution viendrait d’un « grand plan », qui serait financé par la Banque centrale européenne. C’est un discours de centre-gauche, mou, technocrate, sans aucune dignité ni aucune valeur sur le plan de l’écologie.

Benoît Hamon a été lui en peu plus loin dans les mots, en assumant ce terme d’écocide, qui est le véritable terme à utiliser pour qualifier le rapport actuel de l’humanité à la nature. Seulement, on se demande s’il a vraiment conscience de ce que cela signifie. Il explique en fait qu’il faudrait contre l’écocide… des institutions judiciaires européennes dédiées, qui reconnaîtraient la nature comme « personne morale ».

Là encore, une expression triviale : c’est complètement à côté de la plaque ! C’est tout sauf démocratique et populaire, ce n’est pas un discours de gauche, qui placerait l’espoir et la solution dans le peuple. C’est technocratique, hors-sol, complètement vain.

En fait, Benoît Hamon n’a pas mieux à dire que François Hollande en 2012. Il faudrait, un « plan d’investissement vert » pour faire des « obligations vertes », avec une politique de création monétaire par la Banque centrale européenne.

Le capitalisme, toujours le capitalisme, encore le capitalisme.

Tout cela est strictement parallèle à la position de Yannick Jadot, qui tourner sciemment le dos à la Gauche en présentant comme une sorte de version « écolo » d’Emmanuel Macron.

> Lire également : Yannick Jadot fait en sorte qu’EELV tourne le dos à la Gauche

On n’a donc pas été étonné qu’il ne parle que d’« investir », ou encore d’un « new green deal », car « la transition écologique, c’est l’emploi ».

Les exercices de Manon Aubry, dont on ne sait pas s’il faut la qualifier de gauche, et de Raphaël Glucksman, dont on ne sait pas non-plus vraiment s’il est de gauche, furent du même ordre.

La tête de liste La France insoumise veut instituer une « règle verte », qui consiste à ne prendre « à la Terre que ce qu’elle peut reconstituer elle-même ».

C’est un point de vue de gestionnaire, qui considère la planète comme une ressource, une matière première. Ce n’est certainement pas un point de vue écologiste, mais un keynésianisme tout ce qu’il y a de plus banal.

Il faudrait « 100 % d’énergie renouvelable d’ici 2050 » car « c’est aussi bon pour la croissance », et (le chiffre est sorti du chapeau) cela créera « près de 4 % de croissance ». Il faudrait pour cela, non pas un grand élan populaire et un grand bouleversement des valeurs, mais simplement « dé-serrer l’étau budgétaire, car on peut vivre avec 3 % de déficit, mais pas avec 3° de plus » !

On se demande si ces gens ont déjà entendu parler de Karl Marx, ou même de Jean Jaurès, tellement ils semblent fascinés par l’investissement capitaliste et la « croissance » capitaliste.

Raphaël Glucksman a eu au sujet de l’écologie un discours encore plus fade que les autres. Il n’a même pas été capable d’assumer ne serait-ce que le minimum du style bobo parisien, qui mangerait moins de viande et ferait un peu de vélo, en faisant attention aux déchets.

Il a proposé un « fond de budget climat », pour « créer des emplois », car « la rénovation énergétique des bâtiments » serait « une aubaine pour la justice sociale ».

Tout cela est très insuffisant, car l’écologie devrait être un terme majeur pour la Gauche, assumé concrètement avec une perspective culturelle bien meilleure que ce qui est proposé là. Cela est d’autant plus inquiétant que Marine Le Pen a décidé de faire de la préservation de l’environnement un thème fondamental.

> Lire également : Marine Le Pen utilise l’écologie pour son nationalisme

Le pire, c’est que tous disent strictement la même chose, mais ne sont pas capable de s’unir dans une liste commune pour tenter d’au moins sauver les meubles, et ne pas se faire laminer chacun de son côté.

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Société

« La France est issue de migrations »

C’est un leitmotiv d’une large partie de la Gauche : la France serait issue de migrations. D’abord, c’est faux, ensuite ce n’est pas cela qui compte, c’est même sans importance.

Diane de Versailles
Diane de Versailles

« La France est issue de migrations », « Nous sommes tous des enfants d’immigrés », nombreux sont les slogans du même type qu’on peut retrouver à Gauche. Les gens qui mettent cela en avant sont tout à fait sincères et très sympathiques dans leurs intentions. Cependant, ils se trompent lourdement.

D’abord, parce que ce n’est pas vrai du tout. La France est une construction nationale et la question est culturelle, économique, sociale, ce qui n’a aucun rapport avec la population de cette nation. Par ailleurs, la population française ne s’appuie pas sur l’immigration, mais sur différents peuples (gaulois, francs, romains, etc.) qui ont fusionné dans un seul peuple. Il y a eu de l’immigration, mais cela date d’après la fusion des petits peuples dans un grand peuple, et qui plus est cela ne concerne qu’une minorité.

Ensuite, parce que cela n’a rien d’antifasciste en soi. Le nationalisme français n’a jamais été ethnique ou religieux. L’armée française en 1914 profitait de soldats des colonies africaines, ainsi que de travailleurs des colonies asiatiques. L’appareil d’État n’est pareillement pas plus intéressé que cela pour savoir d’où viennent les ancêtres de ses membres. Cela est vrai même pour les plus hauts postes : Nicolas Sarkozy a un père hongrois.

L’obsession pour l’identité française est une abstraction de l’extrême-droite et le souci c’est que le slogan selon lequel la France serait issue d’immigration n’en est que la version inversée. Et dans les deux cas, il y a la négation de la problématique réelle, qui est celle de la culture française.

Car la question de fond, c’est la suivante : y a-t-il une seule culture française ? Emmanuel Macron l’a dit plusieurs fois, pour lui, ce n’est pas réellement le cas. Il est sur la ligne post-moderne, post-industrielle, post-nationale : il n’y aurait que des individus, en provenance logiquement d’horizons très divers. Cette position a malheureusement contaminé une large partie de la Gauche.

Il ne s’agit pas ici de sombrer dans les abstractions nationalistes à peine maquillées et utilisant des concepts comme celui de souverainisme. Il s’agit du fait qu’il existe une culture populaire, des valeurs culturelles partagées par toute la population. L’Histoire est passée à travers cette culture, elle s’est exprimée à travers cette culture, et nier cette culture nationale, c’est nier l’Histoire. Et comment changer le pays, si on nie l’Histoire ?

Joachim du Bellay
Joachim du Bellay

On l’aura compris : si la France n’est plus composée que d’individus, s’ils n’ont aucun parcours historique commun, alors pourquoi y aurait-il une mobilisation collective dans un sens historique ? Sans synthèse du passé, aucune projection vers le futur n’est possible.

Le problème qui se pose ici est qu’il y a des gens qui pensent que c’est être ouvert d’esprit que de coincer les immigrés dans l’immigration, de résumer des parcours personnels dans des fétiches ethniques ou religieux. Comme s’il n’y avait pas de culture, de civilisation, de valeurs plus grandes que les particularismes.

Il en va de même pour les régionalismes : on pense bien faire en valorisant des parcours populaires, des éléments culturels négligés. Et on en fait un fétiche, on se met à rejeter l’universel, et on en arrive à démanteler tout principe universaliste.

La Gauche fait face à deux pièges : celui de faire comme les anarchistes et de croire que les nations ne seraient qu’un préjugé et ne transporteraient aucune valeur culturelle, celui de faire comme la Droite qui fait du parcours historique et de ses expériences des fétiches identitaires. Il est difficile de faire la part des choses, c’est évident, mais on ne s’en sortira pas non plus en prétendant que le monde entier est déjà mélangé et qu’il n’y a qu’une seule nation mondiale : ce n’est malheureusement pas le cas.

Espérons que cela arrive le plus vite possible, mais cela ne se produira pas tout seul : il faut vivre les cultures populaires et il faut qu’elles s’échangent. Et pour dépasser les nations, il faut les reconnaître : aller plus loin que le passé pour aller à l’avenir passe par tirer le meilleur du passé.

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Politique

Le long débat télévisé des élections européennes

Le premier débat télévisé des élections européennes s’est tenu hier, avec douze têtes de liste ayant le droit de parler douze minutes. Un format ingérable, obligeant certains candidats à devoir s’abstenir de s’exprimer, ce qui est absolument contraire à toute recherche d’un débat politique et d’une compréhension rationnelle des choses. Rien que pour cela, ce débat est une preuve de la décadence du niveau politique et culturel dans notre pays.

Il y a également eu beaucoup de polémiques avant sa tenue, car France 2 ne voulait pas inviter certains candidats, qui ont alors fait appel à la justice (Benoît Hamon, Florian Philippot et François Asselineau avaient contesté la décision via un référé-liberté). Force est de constater en tout cas que les candidats de la Gauche n’ont pas été dérangés par la non-présence de la tête de liste de Lutte Ouvrière, Nathalie Arthaud. Quoiqu’on pense de cette organisation, elle est active à Gauche depuis plus de cinquante ans et représente une certaine conception des choses, qu’on ne peut pas balayer d’un revers de la main.

Il y aurait eu l’occasion pourtant de mentionner cette absence lors d’une minute de présentation qui, par ailleurs, a acquis une dimension pratiquement surréaliste, puisque les candidats devaient amener un objet censé représenter leur vision du monde. Une séquence pittoresque, relevant du populisme télévisuel le plus infâme, et qui n’aurait jamais dû être accepté par quiconque a encore le sens des réalités.

Les nationalistes ont bien entendu pu surfer sur une telle indignité, car ce genre de démarche est tout à fait dans l’esprit de leur démagogie, de leur populisme, de leur simplification, de leur outrance.

Florian Philippot, des Patriotes, a amené une baguette de pain, François Asselineau de l’Union populaire républicaine, des menottes symbolisant « l’emprisonnement » de la France par l’Union européenne, Nicolas Dupont-Aignan de Debout la France, un petit avion Airbus, Jordan Bardella du Rassemblement national, une passoire symbole de l’incapacité de l’Union européenne à « protéger nos citoyens, de protéger notre environnement, de protéger notre civilisation, face à la menace terroriste ».

Rien de plus facile pour eux, comme on le voit, de profiter d’une mise en scène absolument scandaleuse, anti-intellectuelle au possible. Et les candidats de gauche ont malheureusement ici succombé au populisme, cherchant à jouer sur les émotions, tentant d’attendrir, de dénoncer sur un ton bravache. C’est un moment très grave et il faut être ici certain qu’aucune figure socialiste ou communiste de la Gauche historique n’aurait accepté une telle mascarade.

Voit-on un journaliste demander à François Mitterrand, Léon Blum, Georges Marchais, Maurice Thorez… d’apporter un objet explicatif de leur démarche ? C’est un peu comme si on disait : oh non ce que vous dites est trop compliqué, faites-nous un dessin ! Pour l’anecdote, en 2017, Jean-Luc Mélenchon a justifié la disparition de l’Internationale comme chant pour la même raison. Il a dit : les gens ne savent pas ce que c’est, cela exclut, donc on ne garde que la Marseillaise.

Il a fallu donc assister à des scènes pathétiques, avec comme thème fondamental l’argent, encore et toujours l’argent, cette obsession à la Proudhon qui n’a strictement aucun rapport avec les exigences de la Gauche historique. Là aussi, il y a une faillite intellectuelle, très profonde, une déconnexion complète avec la réalité du travail, de la production, de la transformation de la réalité, des ouvriers. Quand on sait que les choses se changent, on ne se focalise pas sur l’argent ; on veut au contraire changer en profondeur les choses.

On a donc pu voir Ian Brossat du PCF apportant un bracelet de naissance contre l’austérité et les fermetures de maternité que cela implique, Manon Aubry de La France Insoumise montrant un chèque (celui fait par Emmanuel Macron en supprimant l’ISF, ou bien « un chèque en blanc pour la transition écologique »), Benoît Hamon de Génération-s faisant d’un gilet de sauvetage le symbole de l’aide aux banques après 2007 et l’absence de celle-ci aux migrants traversant la Méditerranée.

Ces pauvres malheureux pensent qu’en tentant de faire pleurer Margot et en réclamant de l’argent, ils vont avoir un écho populaire. C’est un véritable suicide, un massacre de tout le patrimoine intellectuel, culturel, idéologique de la Gauche historique !

Quant à Raphaël Glucksmann, de la liste commune Place publique-Parti socialiste, celui-ci a amené des morceaux du mur de Berlin, tout comme le centriste Jean-Christophe Lagarde de l’Union des démocrates et indépendants, ce qui veut tout dire : ce n’est qu’un bobo de centre-gauche cherchant à mener un hold-up électoral.

Il va de soi qu’avec un tel positionnement, rien ne pouvait sortir de tout cela. On était condamné à avoir comme thèmes les frontières, les migrants, l’entrée de la Serbie dans l’Union Européenne, le budget européen, le glyphosate, le SMIC européen ou le protectionnisme européen.

Non pas que ces thèmes ne soient pas importants, mais ils répondent à des phénomènes bien plus vastes, bien plus importants, à savoir principalement le rapport de l’humanité à la nature, l’impact de la consommation décidée par le capitalisme, la pression gigantesque des entreprises sur les travailleurs pour leur arracher du profit, la condition animale dans ce quelle représente à l’échelle planétaire, la déforestation et le déréglementent climatique comme conséquence de la dévastation de la course au profit.

Il n’y a eu personne à Gauche pour porter lors du débat ces thèmes, pour affirmer leur actualité, et c’est une catastrophe : aussi l’actualité est-elle de reconstruire la Gauche historique !

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Politique

L’attaque fasciste du local de l’Union des étudiants juifs de France à Paris-Dauphine

Samedi 30 mars, le local de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) de l’Université Paris-Dauphine, a été vandalisé. C’est un acte antisémite de plus en France, qui s’ajoute à une liste déjà très longue.

Aller uriner un samedi, c’est à dire un jour de Shabbat, dans le local d’une organisation juive, c’est tout un symbole. Plusieurs personnes se sont en effet introduites dans ce local et ont uriné sur le matériel de l’association en filmant leur méfait.

Cela rappelle l’attaque antisémite du local de l’UEJF à la fac de Tolbiac, qui avait été tagué avec des inscriptions telles que « ANTISIONISTE », « Bonjour les fascistes », « A mort Israël », « Vive la Palestine », etc.

Il faut rappeler ici la grande responsabilité des organisation de gauche dans les universités, qui se sont pour la plupart totalement fourvoyées dans l’antisionisme, prenant en otage la résistance Palestinienne pour faire d’Israël un épouvantail.

L’UEJF est ainsi devenu une cible, présentée parfois comme fasciste, alors que cette organisation a toujours été de gauche, proche du Parti socialiste et de la sociale-démocratie israélienne. C’est que pour les antisémites, toute personne juive qui ne se renie pas serait forcément un fervent soutien de « Ligue de  Défense Juive » et du gouvernement réactionnaire de Benyamin Netanyahou. Ils confondent, sciemment, la culture juive des juifs de France, avec Israël. Pour eux : juifs = sionistes = Israël = fascisme, alors juifs = fascisme.

> Lire également : L’inévitable prochaine montée de l’antisémitisme

Cet antisémitisme est insupportable, et devrait être combattu avec acharnement par la Gauche, pour ne pas laisser les masses juives sous l’emprise néfastes des réactionnaires, qui prétendent êtres les seuls à les défendre.

Voici le communiqué de l’association :

« L’UEJF dénonce la vandalisation de son local à l’Université Paris Dauphine

Le 30 mars 2019, des individus se sont introduits dans le local de l’Union des Étudiants Juifs de Dauphine à l’Université Paris Dauphine (Paris 16ème). Ces individus qui ont uriné sur le matériel du local associatif, ont filmé leur délit puis l’ont partagé sur les réseaux sociaux.

C’est le local des étudiants juifs de Dauphine qui a été visé exclusivement et spécifiquement comme en atteste la vidéo diffusée sur le réseau social Snapchat par les auteurs de cet acte inadmissible.

L’UEJF qui a déposé plainte et s’est entretenue avec les responsables de l’Université Paris Dauphine et salue leur réactivité et leur intention de signaler ces faits au Procureur de la République de Paris.

L’UEJF rappelle qu’en mars 2018, le local de l’UEJF avait été saccagé à Tolbiac avec des inscriptions antisémites, et que depuis le début de l’année universitaire des inscriptions antisémites se sont multipliées et banalisées à HEC, La Sorbonne, Assas, Grenoble ou Toulouse.

L’UEJF appelle à la plus grande sévérité à l’encontre des individus responsables du saccage du local des étudiants juifs de Dauphine et rappelle que la dégradation d’un bien en raison de l’appartenance réelle ou supposée du propriétaire du bien et de son utilisateur à une ethnie ou une religion est passible de trois ans de prison et de 45 000 € d’amende au sens du Code Pénal.

Pour Sacha Ghozlan, Président de l’UEJF : Cet acte de vandalisme s’inscrit dans un contexte de recrudescence des actes antisémites à l’Université. Alors que 89% des étudiants juifs de France ont déjà été confrontés à l’antisémitisme dans leur vie étudiante, selon notre Baromètre de l’antisémitisme à l’Université IFOP pour UEJF, l’antisémitisme se banalise dans l’Enseignement Supérieur. Il suffit d’une minorité active et virulente pour que ces actes s’inscrivent dans le quotidien des étudiants. Nous demandons des sanctions extrêmement fermes à l’encontre des auteurs et une mobilisation totale de la communauté universitaire pour que ce type d’agissement cesse. »

Attaque à Tolbiac en 2018

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Politique

Benoît Hamon ne serait pas un politicien professionnel ?

Le populisme n’en finit plus d’envahir la vie politique française. C’est ainsi que Benoît Hamon a cru bon de dire sur France Inter hier matin qu’il n’était pas un politicien professionnel, préférant se présenter comme un chef d’entreprise.

Être à Gauche, c’est aussi reconnaître la politique comme étant de grande importance, comme ayant une valeur démocratique indispensable. Les populistes refusent cela, et rejettent la politique parce qu’il y a de la corruption dans la classe politique. Que cette corruption soit réelle ou la manifestation d’autres choses, ne change ici pas grand-chose, car elle n’est qu’un prétexte au refus de la politique, du débat démocratique, de la bataille des idées.

Le rôle de la Gauche, c’est au contraire de donner de la valeur, de la noblesse si l’on veut oser ce terme, à la politique, qui est la bataille des idées. On peut penser que faire une carrière en politique n’est pas une bonne chose, et qu’il faut par exemple plus d’ouvriers sur les listes électorales. Ce n’est peut-être pas faux moralement, bien sûr, mais cela est partiel, car cela nie la profondeur et l’ampleur de l’engagement qui est indispensable en politique.

S’il est important pour la Gauche d’être liée organiquement à classe ouvrière et au peuple en général, d’avoir dans les instances dirigeantes de ses organisations et parmi ses élus des gens du peuple, cela ne veut pas dire que des individus ne puissent pas faire de la politique leur activité principale, de manière professionnelle.

Il y a ainsi forcément des gens qui prennent leur engagement politique très au sérieux depuis très tôt, qui font le choix dès leur jeunesse de consacrer leur vie à défendre et faire valoir des idées. Cela n’a rien avoir avec les techniciens qui font l’ENA, voir même Science politique, pour faire une carrière au service de l’État, qui naviguent de partis en partis au gré du vent ou sont des professionnels de la « synthèse », c’est-à-dire du vidage de contenus.

On peut penser que ce n’est pas le cas de Benoît Hamon, qui est sincèrement engagé depuis ses 19 ans au Parti socialiste et à Gauche en général. Cela, si c’est le cas, il devrait l’assumer, le défendre, pour justement s’opposer aux populistes et aux techniciens de la politique. C’est pourtant tout l’inverse qu’il a fait, en s’emportant lorsque un journaliste de France inter lui a posé la question de son professionnalisme en politique, en précisant d’ailleurs qu’il ne considérait pas cela comme insultant.

Le président du mouvement Génération-s a répondu :

.@benoithamon, candidat du mouvement Génération-s aux élections européennes : « Aujourd’hui je ne vis pas de la politique, je dirige une société que j’ai crée, je n’ai rien à voir avec un politicien professionnel » #le79inter pic.twitter.com/gUrbEtifVW

— France Inter (@franceinter) 3 avril 2019

« je suis engagé politiquement depuis très longtemps mais pas professionnel. Aujourd’hui je ne vis pas de la politique. Pas d’avantage qu’auparavant quand je n’avais pas de mandat. Moi je reviens dans le privé systématiquement, ce qu’on oublie de dire.

Donc aujourd’hui je dirige une société que j’ai créée, et je n’ai rien à voir avec un politicien professionnel, moi je ne vis pas, justement, de la possibilité de revenir dans l’administration, de faire un mandat, et de pantoufler tranquillement. »

Le problème est que cela est faux de bout en bout, bien sûr, et donne l’effet inverse. Benoît Hamon met littéralement les pieds dans le plat et donne du grain à moudre aux populistes.

Il est très facile et rapide de remarquer que Benoît Hamon est actuellement Conseiller régional d’Île-de-France, et qu’en tant que siégeant à la commission permanente, il touche 2 927 € par mois pour cela. Cela ne lui suffit peut-être pas pour vivre, mais c’est une rémunération, qui plus est importante.

Il touche également une partie de son indemnité d’ancien député, et ce pendant encore un an et demi environ.

Quant à sa carrière, il a dirigé le Mouvement des jeunes socialistes en 1994 et 1995, il a été assistant parlementaire très tôt, puis conseiller auprès de Lionel Jospin lors de l’élection présidentielle de 1995 avant d’entrer au cabinet de Martine Aubry, ministre de l’Emploi et de la Solidarité. En 2012, il est devenu ministre délégué chargé de l’économie sociale et solidaire, puis ministre de l’Éducation en 2014.

Il a occupé de nombreuses fonctions dans le PS et s’est présenté à beaucoup d’élections. Il a été conseillé municipal de Brétigny-sur-Orge, député européen membre de la commission des affaires économiques et monétaires, membre suppléant de la commission du marché intérieur et de la protection des consommateurs, vice-président de la délégation pour les relations avec les États-Unis, et membre suppléant de la délégation pour les relations avec Israël.

Il a été élu conseiller régional d’Île-de-France en 2010, député français des Yvelines, à nouveau conseiller régional d’Île-de-France depuis 2015.

C’est le parcours d’un professionnel de la politique et il est ridicule de sa part de le nier. Surtout quand c’est pour se présenter comme un chef d’entreprise, comme si cela était dans les valeurs de la Gauche de fonder « sa boîte » et d’être patron.

Son parcours dans le « privé » est en fait entièrement lié à la politique. Il a ainsi été directeur au sein d’un institut de sondage puis a codirigé une société d’analyse de l’opinion. Il reste très flou à propos de la société qu’il dirige maintenant, certainement volontairement, mais on imagine très bien que son activité est toujours lié à l’étude de l’opinion ou au « conseil », donc à la politique. Cela ne vaudrait d’ailleurs pas mieux que les conférences rémunérées qu’ils dénonce chez d’autres personnalités politiques.

Si tel n’était pas le cas, et qu’il était vraiment investit dans la direction d’une entreprise en tant que telle, ce qui est un travail à plein temps incompatible avec la direction d’une liste électorale européenne en plus d’un mandat de conseiller régional, il serait intéressant qu’il en dise plus à ce sujet, afin que l’on sache qui il est ! Car la Gauche n’a certainement pas besoin de chefs d’entreprises, de patrons, comme dirigeants politiques.

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Réflexions Vie quotidienne

« …parqués comme des animaux »

Il est 17h, quelques minutes avant le départ du train de banlieue d’une gare parisienne. Il n’y a plus de places assises, les derniers voyageurs remontent le quai à la recherche d’une voiture moins dense, en vain. Un homme, la trentaine, monte dans l’une des premières voiture ; il monte et se faufile dans la voiture à la recherche d’une fauteuil vide ou même d’une marche. Agacé, il sort au bout d’une minute et laisse sortir discrètement ces quelques mots : « …parqués comme des animaux ».

amesoeurs - ruines humaines EP

La réaction est tout simplement typique de toute une partie de la population des banlieues éloignées : toutes ces personnes veulent le calme et la tranquillité, rien ne doit déranger leurs petites vies.

Dans un sens, ces personnes ont raison de ne pas trouver normal que les trains soient toujours remplis à certaines heures, sans que la SCNF ne prévoit d’augmenter les capacités du réseau. Seulement, la comparaison avec les animaux témoigne de leur mentalité petit-bourgeoise étriquée. N’importe qui d’un minimum rationnel trouvera cette réaction absurde : un homme de trente, quarante ans, qui n’a visiblement aucun problème moteur peut bien rester debout vingt à trente minutes jusqu’à la première gare où descendront beaucoup de voyageurs. Sans parler de la densité de voyageurs qui n’a tout simplement rien à voir avec celle de certaines lignes du métro parisien aux heures de pointe. Mais il faut exagérer, s’imaginer vivre un enfer pour se donner l’impression d’exister.

On se retrouve ainsi avec des personnes fuyant la vie parisienne pour une vie plus calme en banlieue et qui sont incapables de raisonner en terme de société. Le repli individuel l’a emporté. L’illusion de s’être protégé de la folie des grandes villes, sans aucune remise en cause de tout une organisation de territoire ;  aucun début de critique du mode de production capitaliste.

Ces gens veulent le calme, pour eux. Pétris de libéralisme mais sans les moyens de le vivre à fond, ils sont obligés de s’inventer une vie.

Il y aurait Paris, la mégapole tentaculaire, sa proche banlieue chic ou lumpenprolétaire et au-delà, des zones habitables. Des endroits sans trop de vague. La petite vie de personne s’éloignant de Paris pour gagner quelques mètres carrés et gagner en « qualité de vie ».

Il faut pourtant être aveugle pour ne pas voir que l’Île-de-France est complètement écrasée par Paris. À tel point que les départements limitrophes en font de plus en plus les frais ces dernières années : les villes sur des lignes de TER vers Chartres, Amiens, Compiègne, Montargis ou encore Château-Thierry voient arriver des personnes qui viennent d’Île-de-France et travaillent sur Paris.

Les personnes qui vivraient un enfer parce qu’elles n’ont pas de place assise dans un train sont incapables de proposer quoi que ce soit. Elles ne cherchent qu’à maintenir leurs illusions, qui commencent avec le train : l’image du départ d’une grande gare, voire Paris et sa proche banlieue disparaître avant d’arriver au vrai pays. Cette mentalité convient très bien à la SNCF et la bourgeoisie française : ces personnes ne remettront jamais en cause ni l’urbanisation forcenée du territoire, ni l’absence de tout plan concernant les trajets travail-domicile.

Regio 2N

Le rêve petit-bourgeois d’un capitalisme à visage humain, d’une concurrence loyale, d’une industrie soucieuse du bien-être des humains et de l’écologie est une aberration. Le mythe pouvait vaguement tenir il y a encore vingt ans, mais aujourd’hui… La comparaison indécente avec les animaux témoigne bien de cette dimension irrationnelle. En 2019, comparer un train avec quelques personnes debout à un train transportant des animaux à l’abattoir est tout simplement abject. Il faut être totalement corrompu pour se permettre ce genre de remarques – témoins de la décadence d’une époque.

Il y a pourtant énormément de choses à redire sur l’organisation des transports dans les grandes villes, tout particulièrement en Île-de-France. Mais sans une approche démocratique, on n’aboutit qu’à entretenir un mirage petit-bourgeois qui s’efface de plus, en plus et on termine chez les gilets jaunes.

Le compromis est très clair : plutôt 45 minutes de train, pas trop rempli en situation normale, que 30 minutes dans le métro parisien en heure de pointe. Peu importe que les toilettes soient supprimées dans les nouveaux trains, peu importe les retards récurrents, tant que globalement, cela tient. Parce que la plupart des personnes font avec.

Toutes les critiques d’hystériques qui expliquent que « ça va péter » font le jeu de la SNCF : ils soutiennent indirectement celle-ci avec leurs discours à côté de la plaque. Elle peut ensuite apparaître comme une entité raisonnable qui prend en compte les avis des ses clients.

Gare de la Ferté sous Jouarre

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Marine Le Pen utilise l’écologie pour son nationalisme

Afin de satisfaire au besoin d’argumentation justifiant le nationalisme, Marine Le Pen développe désormais le thème du protectionnisme comme seul vecteur réel de l’écologie. Seule la nation saurait se confronter à « la logique marchande des mondialistes ».

La Gauche assumera-t-elle la reconnaissance de la nature ? Sera-t-elle en mesure de prendre en compte de manière authentique, complète, la question animale ? Il y a là deux défis, et si c’est l’échec, alors l’extrême-droite profitera d’un élan sans pareil, tout comme en Allemagne dans les années 1930.

Marine Le Pen est, en effet, malheureusement, parvenue à une synthèse tout à fait moderne de l’option fasciste sur le plan des idées. Elle n’a évidemment pas fait cela toute seule, mais cela doit être justement d’autant plus une source d’inquiétude.

Cette synthèse vient d’être formulée lors d’une réunion publique à Mormant, en Seine-et-Marne. Elle n’y a pas parlé que des Européennes, mais également des municipales, régionales et départementales ; elle considère que c’est une seule vaste séquence. Joviale, elle a souligné que le Rassemblement National se présentait comme la seule alternative à Emmanuel Macron.

Cependant, là n’est donc nullement l’essentiel : il y a désormais la nouvelle idéologie du Rassemblement National, le grand argumentaire pour aller jusqu’à la victoire. En voici les principaux éléments.

Il y aurait un lien entre la protection de l’environnement et le nationalisme : préserver son pays, dans un cadre « immémorial », c’est maintenir l’équilibre nécessaire à la nature.

Elle parle de « la logique marchande des mondialistes », d’ « orgie marchande », de « l’abondance factice qui anéantit la planète ». Elle dit qu’il faut en finir avec cette « société qui congédie les valeurs naturelles et détourne les individus-rois du sens de l’intérêt collectif ». En tant que « parti localiste », le Rassemblement National serait seul capable de protéger l’environnement.

C’est là l’affirmation d’un argument « biologique » pour justifier le nationalisme, qui serait le seul garant d’une protection face à la « société de « l’hyperconsommation » qui s’étend au niveau planétaire. Elle a lourdement insisté justement sur ce concept d’hyperconsommation, le consommateur étant un « hamster » devenu la proie des « multinationales ». « Le système a réinventé Descartes : je consomme donc je suis », dit-elle.

Cela veut dire que Marine Le Pen assume un discours anticapitaliste romantique très développé, digne des années 1930. On a passé un cap : à l’extrême-droite de Jean-Marie Le Pen, « facho réac » et provocateur, succède une ligne fasciste relevant entièrement de la tradition française, celle du « retour à la terre ».

C’est là le produit implacable du débat du second tour des présidentielles. On s’est beaucoup moqué, avec erreur, de la position « caricaturale » de Marine Le Pen. Car, dans les faits, elle a fait un rentre-dedans ouvert sur le plan des idées ; elle a fait une véritable proposition stratégique de rupture complète.

La France l’a alors refusée, espérant en la modernisation d’Emmanuel Macron. Mais la proposition ressort d’autant plus fortement maintenant qu’Emmanuel Macron a ouvertement échoué. Loin d’être carbonisée politiquement, Marine Le Pen est toujours présente et se profile toujours plus au centre de la vie politique.

Il y a toutefois pire encore. Marine Le Pen a longuement parlé de la souffrance animale, les animaux étant victimes des multinationales en quête de profit, mais aussi de l’abattage halal. Elle tape là sur un thème où la Gauche a gravement failli ; ici aussi, elle a un boulevard. Soit la Gauche se met à niveau, soit elle se fera broyée.

Évidemment, c’est de la démagogie. Marine Le Pen considère qu’il faut rejeter les « khmers verts », qu’il faut refuser toute taxe liée à l’écologie, affirmant que la France fait partie des pays les plus vertueux, etc. Les éoliennes seraient une escroquerie écologique, les panneaux solaires des produits chinois à refuser, le nucléaire quelque chose de très bien, etc.

Mais vu le niveau de conscience du peuple, toute cette démagogie peut porter, et on sait même déjà : elle va porter. Il appartient à la Gauche de se mettre à niveau et d’assumer l’Utopie nécessaire pour convaincre le peuple de partir dans la direction du grand changement nécessaire. Sans le Socialisme comme drapeau et objectif, ce sera la peste prune qui l’emportera !

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Politique

Alexis Corbière assume de rejeter la Gauche

La France Insoumise assume une ligne « populiste », le terme étant assumé tel quel. La rupture avec la Gauche dans ce qu’elle représente historiquement est ouverte et régulièrement, il y a des remarques, des analyses qui se donnent comme tâche d’enfoncer le clou. On ne peut donc plus considérer La France Insoumise comme étant de gauche et si on assume l’opposition Gauche/Droite, alors cela veut dire que c’est un mouvement de Droite, une sorte de bonapartisme socialisant.

Alexis Corbière, le 1er avril sur LCI, a formulé la chose de la manière suivante :

« Je ne veux plus m’enfermer dans le mot « gauche ».

Ses échecs récents en ont fait un repoussoir. Rassembler la gauche n’a plus de sens : des millions de gens ne se positionnent pas d’un côté ou de l’autre ! Il faut trouver un vocabulaire nouveau, un message différent. »

C’est là tout à fait l’esprit du populisme. Sous prétexte qu’on ne parviendrait pas à faire en sorte que 51 % des gens deviennent de gauche, alors il faut utiliser d’autres moyens. En ce sens, d’ailleurs, ce populisme correspond tout à fait à l’esprit des premiers fascistes, qui viennent de la Gauche mais dénoncent son incapacité à être victorieuse, qui réfutent son marxisme, la primauté de la classe ouvrière.

Cela a donné les Déat, les Doriot, beaucoup de collabos pendant l’Occupation et le régime de Pétain. Nombre de ministres de ce dernier venaient également de la Gauche, malheureusement. Cela ne veut pas dire que La France Insoumise soit tombée à ce niveau, mais la direction prise va toujours plus dans ce sens là.

À Gauche, beaucoup de monde n’est plus dupe de toutes façons sur la nature de La France Insoumise. Interpellé sur twitter, Alexis Corbière a répondu avec une mauvaise foi qui en révèle justement la nature.

Une personne a dénoncé ses propos, considérés comme pouvant avoir été dit par Emmanuel Macron ou Manuel Valls. Effectivement, ces gens de centre-gauche ont fini par tourner le dos à la Gauche, de manière complète. Manuel Valls a même participé récemment à une manifestation de la Droite espagnole pour le maintien de « l’unité » du pays, ce qui relève de l’esprit franquiste.

Alexis Corbière a alors répondu à la critique de la manière suivante :

« Je dis que « GAUCHE » est utilisé surtout depuis les années 60, Jaurès ou Blum ne l’utilisaient quasi jamais par ex. Pour bcp de gens ce mot est devenu suspect alors qu’ils sont dispo pour des combats démocratiques sociaux et écologiques. Je veux être compris, pas gardien de musée. »

Ce fait de vouloir envoyer l’identité de Gauche au musée est assez typique du genre. Quant à croire que des gens vont être à Gauche sans être de gauche, comme monsieur Jourdain ferait de la prose sans le savoir, cela est risible. C’est là une remise en cause de la thèse fondamentale du mouvement ouvrier selon laquelle c’est le niveau de conscience qui détermine la valeur des actes du peuple. La thèse du spontanéisme des actions populaires, c’est la thèse des anarchistes dans le meilleur des cas, du Fascisme dans le pire.

Face à une nouvelle critique, faisant référence à un discours de Léon Blum, Alexis Corbière a encore répondu de la manière suivante :

« Ce discours de Blum me donne plutôt raison.. Il parlait alors de forces populaires, de socialisme, etc.. très trés peu de « gauche ». »

Sauf que justement Alexis Corbière ne parle pas de socialisme. Si effectivement, il utilisait les marqueurs de la Gauche (historique), il pourrait s’abstenir de se dire de gauche. Quand on utilise les termes de classe ouvrière, de socialisme, de classes, de capitalisme, d’exploitation, etc., on est de Gauche. Quand on ne le fait pas, on ne l’est pas.

Alexis Corbière dit lui : la Gauche a trahi ses idéaux, elle est dévalorisée, je la liquide pour faire autre chose. Il ne propose pas un retour aux fondamentaux, alors que c’est justement cela qu’il faut.

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Politique

François Hollande entend faire son retour en politique

À l’occasion de la publication d’un de ses livres en version poche demain mercredi 3 avril, François Hollande a ajouté trois chapitres, qui fournissent ni plus ni moins que les lignes programmatiques de son retour politique. La mesure-clef est une « nationalisation » entièrement redéfinie.

François Hollande entend bien faire son retour en politique. Il a une lecture machiavélique des événements et il considère que la Gauche ne pourra jamais être majoritaire, comme il l’a expliqué dans Un président ne devrait pas dire ça. C’est pourquoi il ne s’est pas représenté et c’est pourquoi il attend un moment opportun pour refaire surface en tant que figure du centre-gauche.

François Hollande cherche par ailleurs à être omniprésent, à coups de petites phrases ou de conférences rémunérées (il a affirmé auparavant qu’il n’en ferait pas). Le fait de placer trois chapitres de plus dans version poche de son livre Les leçons du pouvoir est un coup tactique de plus, avec cette fois donc une dimension programmatique.

Ce n’est pas exempt de remarques annonciatrices pour l’avenir, telle :

« Repenser l’État providence, humaniser la solidarité, inventer un socialisme des territoires, définir une politique claire d’immigration, assurer résolument la transition écologique: ce sont cinq exemples de ce qu’une gauche doit faire pour partir à la reconquête du peuple. Il y en a bien d’autres, qui méritent un développement plus long, sur lesquels je m’exprimerai en temps utile. »

Mais donc, la principale mesure proposée par François Hollande est une nouvelle forme de nationalisation. Rejetant les anciennes formes, il pense qu’elle doit trouver une voie pour assurer la gestion correcte (dans le cadre du capitalisme) de l’eau, de l’air, des mers, des sous-sols. Plus qu’une nationalisation, ce serait une sorte d’encadrement au nom des intérêts communs.

Voici la manière avec laquelle il voit la chose, dans son ouvrage :

« Ce mot, qui a fait fureur à gauche en son temps pour être ensuite remisé au magasin des vieilles lunes, en surprendra plus d’un.

Que l’on me comprenne bien. Je ne prêche pas ici pour le contrôle public des entreprises. L’expérience a montré que l’État n’avait pas vocation à produire lui-même des voitures ou de l’acier.

En revanche, il doit retrouver la maîtrise des biens communs que sont l’eau, l’air, les mers ou le sous-sol, dont l’activité privée, seulement guidée par la logique de rentabilité, ne saurait assurer l’exploitation rationnelle et respectueuse de l’environnement.

Par gestion directe ou par un dispositif de délégation, c’est à la collectivité de veiller au bon usage des biens collectifs, les communs, qui sont l’apanage de l’humanité tout entière et non la propriété des groupes industriels ou financiers qui les utilisent ou les dégradent. »

Ce que dit François Hollande ici n’a aucun sens, pour une multitude de raisons.

Tout d’abord, parce que si quelque chose est nationalisé, c’est-à-dire si la propriété relève de l’État, alors aucune entreprise privée ne peut être accusée juridiquement d’être responsable de quoi que ce soit si l’État lui a loué, prêté ou quelque chose de ce genre. La responsabilité juridique, in fine, relève du propriétaire. C’est donc par définition dédouaner les entreprises en cas de nationalisation.

On a l’exemple avec les médicaments, qui fonctionnent un peu comme François Hollande voudrait pour ses nationalisations à lui. En effet, l’État accorde une autorisation de mise sur le marché et alors, en pratique, les entreprises se voient dédouanées des responsabilités principales. Des recours sont possibles, mais sans dimension réelle.

Ensuite, si les entreprises gèrent ces choses vitales « nationalisées », comment la collectivité pourrait-elle en surveiller réellement la gestion, comment aurait-elle les capacités techniques d’en analyser la gestion ? Et si elle peut le faire, pourquoi le déléguer à des entreprises, au privé ?

Un autre point, essentiel, est qu’il n’existe pas de philosophie justifiant, dans le cadre du capitalisme, que l’eau, l’air, les mers, le sous-sol, soient des biens communs. Dans un système fondé sur la propriété, il n’y a pas de place pour des « biens communs » rompant avec le principe de propriété individuelle.

> Lire également : L’élection présidentielle française, plaie anti-démocratique

Un dernier point, fondamental, c’est qu’il est trop tard et que le capitalisme a déjà commencé le massacre de l’eau, de l’air, des mers, du sous-sol. Une « nationalisation » à la François Hollande voudrait simplement dire la socialisation des pertes ! Au lieu d’en arriver à une critique juste, dénonciatrice, du rôle des entreprises par rapport à la nature, à l’environnement, on aurait une voie de garage consistant à demander un simple « encadrement ».

François Hollande raconte donc n’importe quoi et, par ailleurs, il détourne intellectuellement le mot de nationalisation pour donner du crédit à son concept qui ne repose sur rien : ni juridiquement, ni économiquement, ni philosophiquement. Cela montre son décrochage : il est post-socialiste. Il est le produit décadent de décennies de parlementarisme et de gavage dans les ministères de la part de socialistes ayant trahi toute morale, toute cause, tout principe.

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Politique

Les Français confondent le droit et l’administration

La Gauche a assimilé la justice au droit, parce qu’en France on pense que si le droit est bien établi, alors l’administration suit. Or, cela n’a rien à voir : le droit est une chose, l’administration est autre chose.

ENA -Strasbourg

La France est pays marqué par le droit ; la réflexion à ce sujet naît très tôt, avec les exigences de François Ier d’établir un État moderne, et se prolonge avec Henri IV à la tête des « Politiques » contre les ultras catholiques mais aussi les protestants, avec Louis XIV et l’apogée de la monarchie absolue, puis bien sûr avec la Révolution française, le Consulat et l’Empire napoléonien, la Restauration monarchiste et ses nombreux aléas (1815 puis 1830), la République de nouveau…

Bref, la littérature sur le droit a accompagné tous ces aléas politiques, au point que les Français se sont dit : puisque le droit a accompagné le combat pour la justice, alors la justice est le droit et est, forcément, l’administration s’établissant une fois que le droit est instauré. Or, c’est là une erreur très importante, c’est une confusion fondamentale.

La Gauche s’est cassée les dents sur cette erreur : d’abord en 1936, aboutissant à la mise en échec très rapide du Front populaire. Ensuite, en 1945, lorsque il a été pareillement pensé que l’administration suivrait. Il faut se rappeler par exemple ici que cette monstruosité qu’est l’École Nationale d’Administration (ENA) a été mise sur pied par Maurice Thorez, dans l’ignorance complète de ce qu’est réellement une administration.

Évidemment, le dernier grand exemple est 1981. Les socialistes ont été happé par le style de vie des grands responsables de l’État ; la mentalité de l’administration les a contaminés, neutralisés. Au-delà du fait qu’on puisse éventuellement considérer qu’il y a opportunisme à la base, on se doute bien que si le PS et le PCF ont été entièrement intégrés, sans même personne pour se mettre à douter, c’est qu’ils ont été sincères dans leur élan, les amenant en pratique à revivifier l’administration, et non pas à devenir l’administration.

L’École Nationale d’Administration, Strasbourg

Il ne s’agit même pas ici de la question de l’État, même si évidemment elle est extrêmement importante. Le conflit historique entre les socialistes et les communistes tient à cette évaluation de l’État, les premiers pensant qu’il est neutre, le second qu’il a une base de classe. Naturellement, cela change toute la manière de voir. Mais c’est là une autre question.

Car si l’administration est une composante de l’État, il n’est pas l’État, il l’est sans l’être. Le PCF a produit une très importante littérature à ce sujet également, dans les années 1960-1970, en se présentant comme inspiré d’Antonio Gramsci. L’idée serait d’avoir une hégémonie culturelle pour justement remporter la victoire dans l’administration. C’est toutefois, si l’on y regarde bien, peu éloigné de ce que disent les socialistes historiquement.

Car le fond de la question, ce ne sont pas les idées, ni les mentalités, lorsqu’on parle de l’administration. Ce sont les méthodes qui comptent, ce sont elles qui sont déterminantes. Prenons les policiers et les sapeurs-pompiers, qui jouent un rôle essentiel dans la vie sociale des gens. Les premiers ont une méthode policière, les seconds militaires ; ils sont ultra-hiérarchisés, et quelle que soit leur mentalité ils doivent rendre des comptes, suivre un mode d’organisation très particulier. Cela déteint totalement sur eux et aboutit, d’une manière ou d’une autre, à les couper de la population.

Un autre exemple très parlant, ce sont les professeurs. On sait que sur le plan des idées, des valeurs, ils sont souvent de gauche. Mais ils ne sont justement pas de gauche, parce que leurs méthodes sont totalement anti-démocratiques, parce qu’ils ont une aversion pour le style « jeune ». Ils pensent que leur mission est de cadrer et on a tout le paradoxe de ces professeurs de français donnant des textes de Rabelais où Gargantua montre qu’on apprend qu’en jouant, alors qu’eux-mêmes imposent le par cœur, l’absence de discussions et d’échanges, ne présentant rien du contexte historique et culturel.

Le Conseil d’État, la plus haute des juridictions de l’ordre administratif

À l’arrière-plan, c’est toujours la question de la démocratie qu’on retrouve. Comment peut-on mobiliser les gens, et jusqu’à quel point ? La Gauche historique dit : on peut le faire de manière totale, si l’on s’appuie sur la classe ouvrière. Les autres cherchent des échappatoires. Et on notera bien qu’il ne s’agit même pas de savoir si c’est une question de révolution ou pas : même les socialistes qui refusaient la Révolution russe en 1920 en France avaient la même intention de mobiliser l’ensemble des travailleurs, de réaliser une société totalement démocratique.

C’est pourquoi la Gauche ne pourra pas réapparaître historiquement, tant qu’elle ne reprend pas son objectif de démocratie totale et qu’elle réfléchit à pourquoi elle a échoué. Sans cela, elle en restera à des revendications abstraites de « justice », et personne ne prendra cela au sérieux, car personne ne verra comment cela pourrait concrètement se réaliser. Et alors l’extrême-droite aura du succès avec des revendications administratives démagogiques, comme les référendums d’initiative populaire, les élus tirés au sort, etc.

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Écologie

Communiqué d’AVA après le succès de la fin de saison de chasse à courre

Voici le communiqué d’AVA publié sur Facebook et Twitter après le succès de ce samedi 30 mars 2019 :

Voici que s’achève la deuxième saison d’AVA (Abolissons la Vénerie Aujourd’hui), et ce sur une mobilisation nationale unique, pour la première fois : 1 100 personnes sont sorties fêter avec nous la fin de saison de chasse à courre, et le retour du calme dans les forêts.

Le parti pris par AVA s’avère donc payant : celui d’implanter le mouvement localement, partout où la barbarie a lieu, d’en donner les clés à la population vigilante et sûre de sa force, et non à une poignée d’activistes.

Nous étions donc plus nombreux que l’année passée, répartis sur quatre villes, malgré une pression très forte des veneurs. A deux endroits, ils avaient organisé des « contre-manifestations », même si celles ci étaient hypocritement tournées autour de la « ruralité » et des « traditions », car impossible pour eux de mobiliser franchement en défense d’une pratique telle que la vénerie, rejetée par tous !

Nos adversaires, qui tentent toujours désespérément de nous caricaturer en « antispécistes violents radicalisés etc…», s’enfoncent chaque jour un peu plus dans le mensonge pour sauver la face : ils ont bien face à eux une résistance populaire solide, basée sur des valeurs positives.

C’est le besoin de civilisation en général qui s’exprime à travers notre mouvement contre la barbarie et le féodalisme dans nos campagnes. Nous avons, encore aujourd’hui, marqué un jalon dans notre avancée, sous forme d’une célébration de la Nature sauvage pour ce qu’elle est, du printemps et de la quiétude retrouvée en forêt, libérée de la chasse à courre pendant 6 mois !

Avant de revenir plus nombreux, plus forts, et plus sûrs de nous encore, le message est passé : Bye Bye la chasse à courre !

Merci à tous de votre abnégation et de votre engagement ! ✌️🦌

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Culture

Les blockbusters dénoncent la collectivité et les machines

Les ennemis dans les films blockbusters sont régulièrement une force collectiviste, alliée aux machines, cherchant à provoquer un bouleversement dans le sens d’une remise en ordre. Depuis Star Wars jusqu’à la série des Terminator ou encore les Avengers, l’ennemi est bien sûr l’allégorie du Socialisme.

Comment faire avancer les idées de Gauche alors que les superproductions de Hollywood diffusent sans interruption une propagande forcenée contre le collectivisme et les idées de collectivité ? Dès qu’il y a une dimension sociale recherchée, Hollywood bastonne littéralement le même principe : il y a des forces obscures, indéfinies, cherchant à imposer le collectivisme.

Ce dernier consisterait en des choses simples : forcer les gens à être tous pareils, à imposer un bonheur qui serait le même pour tout le monde, tuant toute différence, diversité, etc. Le collectivisme serait également impitoyable, fondamentalement arbitraire. La mort d’une partie de la population fait partie de sa stratégie.

Le modèle absolu, c’est bien entendu Star Wars, mais il est très facile de trouver une liste de films relevant du même procédé de propagande. Rien que les derniers Avengers, en guerre contre Thanos, sont tout à fait représentatifs. Thanos veut en effet tuer la moitié de la population de l’univers pour rétablir un équilibre social, écologiste, etc.

À cela s’ajoute les films relevant davantage de la dystopie, comme Hunger games, Divergente, La cinquième vague, etc. Ceux-là ont une approche un peu différente puisque, dans ces cas-là, on a systématiquement des adolescents faisant face à un complot, une manipulation à grande échelle visant à les empêcher d’être eux-mêmes. Les ressorts sont les mêmes que pour l’autre catégorie : le collectivisme est une horreur.

Tout cela est de la propagande et relève directement de la lutte des classes. Le divertissement spectaculaire vide de sens se voit ajouter un message en filigrane : il ne faut pas faire confiance à ce qui est collectif. Ce qui est collectif dénature l’individu, le brime, l’empêche d’être lui-même. C’est la continuité directe des horreurs propagandistes que sont les romans 1984, Le meilleur des mondes ou encore Fahrenheit 451, Rhinocéros.

Si jamais il y a un doute à ce sujet, il suffit de regarder et de voir que la présence des machines est systématique. Pourquoi les machines ? Parce que les machines sont l’allégorie du travail, des travailleurs. C’est en fait le détournement des Temps modernes de Charlie Chaplin. Sa dénonciation de l’aliénation dans l’usine a été transformée par le capitalisme en dénonciation du travail à l’usine en général, et des ouvriers en particulier.

Il y a bien sûr une part de vérité et les ouvriers savent que l’usine est en endroit de souffrance, et que si on peut l’éviter… Mais l’usine représente également le travail, la transformation. Tout cela est gommé, effacé, oublié. Cela participe à l’idée qu’il n’y aurait plus d’ouvriers en France. Et les films qui présentent les machines renforcent cette conception, bien entendu à l’échelle mondiale.

Les machines sont en effet toujours effectives, appliquant leurs méthodes efficacement, n’ayant pas d’individualité et s’impliquant collectivement, et entièrement collectivement… Par le travail. Ils n’ont à ce titre pas de crise existentielle, comme les « vrais » individus.

Pourquoi y a-t-il eu Batman contre Superman ? Car Superman était trop mécanique, trop parfait, aussi a-t-il fallu le précipiter dans une crise existentielle, tout comme d’ailleurs Captain America. Il faut des individus, certainement pas de vrais héros capables d’être stricts, faisant passer leurs principes avant tout le reste. La série des Civil War a été nécessaire exactement pour cette même raison : les super-héros doivent-ils obéir au gouvernement ou non ?

> Lire également : “Civil War” : une bande dessinée comme fuite intellectuelle et morale

C’est évidemment aussi que les super-héros sont une aberration complète, le produit d’une époque qui cherche à tout prix des gens uniques, aux caractéristiques tellement différentes que personne d’autre ne peut les avoir. Ils sont le pendant de la « guerre aux machines » des blockbusters.