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Compte-rendu bilan du Référendum pour les Animaux

La proposition d’un Référendum pour les Animaux a échoué, voici un compte-rendu de ce qui s’est passé, pour tracer un bilan.

Pourquoi le Référendum pour les Animaux est-il un échec ?

La raison de l’échec tient à ce que cinq mois après son lancement, la proposition de ce référendum n’a réussi à obtenir que 145 signatures de parlementaires sur les 185 nécessaires pour la validation par le Conseil Constitutionnel.

Il ne sera pas possible d’en obtenir plus et l’initiative s’arrête là, malgré qu’un million de personnes aient apporté leur signature de soutien sur le site officiel.

Qui a eu l’idée de proposer un Référendum pour les Animaux ?

La présentation de l’idée a été prétexte à une scène assez pittoresque. En février 2020, des représentants de quasiment toutes les associations de protection animale du pays ont été invitées chez un restaurateur parisien, dans le plus grand secret.

Ce furent alors le journaliste Hugo Clément, le chef d’entreprise Marc Simoncini (à l’origine du site de rencontre Meetic) et la spécialiste de la communication Jennifer Bierna qui présentèrent le projet.

Les représentants des associations furent évidemment très étonnés et comprirent immédiatement que la situation présentait un piège. Refuser, c’était mettre de côté quelque chose pouvant aider les animaux. Accepter, c’était suivre un projet aux contours flous mis par des gens extérieurs à la cause animale.

En quoi consistait la proposition d’un Référendum pour les Animaux ?

À la réunion de février 2020, il y avait cinq propositions devant servir de dénominateur commun aux représentants présents afin de leur forcer la main, en quelque sorte :

– Fin de l’élevage en cage à l’horizon 2025 et obligation pour les élevages d’avoir un accès plein-air à l’horizon 2040,

– Fin des élevages à fourrure à l’horizon 2025,

– Interdiction immédiate de la chasse à courre,

– Interdiction immédiate des spectacles avec animaux sauvages,

– Obligation d’utiliser des méthodes alternatives à l’expérimentation animale « lorsqu’elles existent ».

Quel est le rôle des milliardaires dans le Référendum pour les Animaux ?

Pour compliquer encore plus la situation, il n’y avait pas que le chef d’entreprise Marc Simoncini à la manœuvre. Il y avait également deux milliardaires :Jacques-Antoine Granjon (vente-privee.com) et Xavier Niel (Free).

Tout partirait d’une initiative de ce dernier. Sa naissance est contée ainsi : révolté par des images de maltraitance animale et convaincu par des amis, Xavier Niel se mit à chercher les leviers à sa disposition pour changer les choses. Son choix se porta alors sur le Référendum d’Initiative Partagée, dont la possibilité était née un an auparavant. En quête d’un partenaire pour porter le projet devant le public, le nom d’Hugo Clément lui fu suggéré par ses enfants. Les mesures, elles, furent choisies sur la base de sondages : seules celles comptant plus de 80% d’opposition dans le grand public furent retenues.

Au-delà du conte, on peut en tout cas constater que les milliardaires n’ont strictement rien apporté à part une petite aide technique. Ils n’ont pas apporté d’argent, ils n’ont pas apporté de moyens et même leurs contacts se sont avérés peu efficaces et réalisés sur le tas.

Il n’y avait pas d’intention machiavélique, plus une sorte d’attirance à l’américaine de milliardaires s’imaginant une fonction sociale dans le cadre de leurs activités. D’ailleurs, à la toute fin novembre il fut annoncé que Xavier Niel se lançait sur le marché agro-alimentaire « bio et durable ».

Pourquoi avoir accepté une telle proposition de leur part ?

Il faut bien comprendre le dilemme vécu alors par les représentants présents. D’un côté, une telle proposition de tels gens était pour le moins surprenante. De l’autre, la situation des animaux est tellement catastrophique qu’il y avait là peut-être un levier pour faire avancer les choses, surtout s’il y avait une unité imposée par les faits.

Les représentants d’une association internationale de protection de l’environnement très connue, présente dans une cinquantaine de pays, exposèrent par exemple leurs doutes sur la crédibilité d’une telle démarche en collaboration avec de grands capitalistes, et ils se retirèrent. Mais ils pouvaient se le permettre alors qu’ils ont déjà plus de deux cent millions d’euros de budget annuel !

Les représentants des associations, tout en regrettant pour beaucoup l’anomalie qu’était l’absence du rejet de la corrida, décidèrent donc d’aller de l’avant pour voir ce qu’il en ressortirait. Il leur semblait pour les animaux qu’il n’y avait guère le choix et d’ailleurs tout le monde a réagi ainsi dans les associations, tout en attendant de voir.

Liste des associations sur le site du Référendum

Comment s’est passé le lancement du Référendum pour les Animaux ?

Prévue pour la fin mars 2020, l’annonce au public a plusieurs fois été reportée en raison de la crise sanitaire du Covid-19. Il y avait alors bien sûr la grande crainte que le projet ne soit plus lisible par l’opinion publique en raison d’une intense actualité occupant tous les esprits.

Dans cette intervalle, il y eut également des ajustements, avec beaucoup de discussions. Des mesures furent ajoutées au package, dont l’interdiction de la vénerie sous terre et de la chasse à la glu. Ces ajouts furent simultanés à l’arrivée de la Ligue de Protection des Oiseaux parmi les associations partenaires.

Il fut alors décidé de lancer coûte que coûte l’initiative, sans attendre septembre. En juillet 2020, il y a alors l’annonce qui s’est déroulé à la « Station F », la pépinière de start-ups appartenant à Xavier Niel.

Ce fut l’occasion d’une mauvaise surprise, puisque le CV de Jennifer Bierna, la « communicante » du projet, était particulièrement lourd. On pouvait lire sur la présentation fournie aux journalistes qu’elle avait été l’assistante de Bruno Le Maire, d’Eric Woerth, puis de Christophe Castaner, chargée de commission à l’UMP pendant la campagne de Nicolas Sarkozy… Bref, c’était une cadre de la droite éprouvée, qui officiait quelques semaines avant encore comme directrice de la communication chez Illiad, la maison-mère de Free.

C’était un premier problème majeur soulevant beaucoup de questions, mais devenant en même tout de suite très secondaire alors que le processus se lançait.

Quel a été l’impact du projet de Référendum pour les Animaux ?

De prime abord, l’impact médiatique recherché par les organisateurs a été relativement au rendez-vous. Les premières signatures de parlementaires tombèrent rapidement : en un mois, le site en comptait déjà une centaine.

Le groupe parlementaire ÉcologieDémocratie – Solidarité, qui venait de se créer avec des députés de La République En Marche, soutinrent notamment le projet comme un seul homme. Ce sont au total 88 parlementaires de la majorité (LREM, Agir, MoDem & EDS) qui signeront le RIP.

Le groupe La France Insoumise à l’Assemblée signa aussi à l’unanimité. Toutefois, à la demande de François Ruffin qui ne voulait pas être associé individuellement à l’initiative, il fut exigé que leurs noms n’apparaissent pas sur le site officiel, protégés par un unique logo de groupe.

En apparence, on avait donc une bonne base. En réalité, c’était là en trompe-l’œil. Ces forces étaient relativement marginales et avaient tout à gagner à se présenter sous un jour positif auprès des gens, alors qu’au niveau populaire il y avait un vrai soutien pour l’initiative. Les 500 000 soutiens sur le site dédié au projet furent rapidement atteints.

Comment sont apparus les premiers obstacles au Référendum pour les Animaux ?

Il faut bien comprendre ici que pour les représentants des associations, tout cela était déjà très bien. Former un écho dans la société pour les animaux était quelque chose d’incontournable dans une situation terriblement difficile. C’était déjà ça.

Mais évidemment, il y avait l’espoir d’aller plus loin. Il y a toutefois une énorme sous-estimation des forces traditionalistes-réactionnaires dans le pays. Pour les chasseurs, pour les éleveurs… bref pour tous ceux pour qui les animaux sont des matières premières ou des marchandises, le Référendum apparaissait comme une menace terrible.

Aussi faible qu’elle soit – on est très loin du véganisme évidemment – il y avait une charge démocratique œuvrant à pousser les choses dans un certain sens.

Les fédérations d’éleveurs et de chasseurs commencèrent alors, au milieu de l’été 2020, une véritable campagne de harcèlement des parlementaires dont le nom figure sur le site du RIP.

Fin juillet, ceux-ci reçoivent d’ailleurs un SMS venant de la Société de Vénerie leur indiquant que des noms auraient été ajoutés frauduleusement à la liste, pour semer le doute. Des fédérations de chasse publient des tracts et envoient des e-mails affirmant que le RIP entraînerait l’abolition des chiens d’aveugles, du miel ou de la pêche même non-léthale, etc.

Des rassemblements furent organisés devant des permanences d’élus signataires, comme celle de Caroline Fiat (LFI) en Meurthe-et-Moselle, le président de la fédération de chasse locale déclarant alors :

« Vous allez avoir la guerre dans les campagnes. On est venu aujourd’hui sans le monde des agriculteurs ou des forestiers. Mais ça va barder en France. Retirez votre signature, car, sinon, à mon avis, vous ne referez pas un second mandat. »

Le député de Nancy Laurent Garcia (MoDem) vit quant à lui sa permanence carrément vandalisée. Deux mois plus tard, les freins de son véhicule furent sabotés et il échappe de peu à un accident.

Comment sont apparus les seconds obstacles au Référendum pour les Animaux ?

Les activités des éleveurs et des chasseurs ont été très efficaces. Pendant toute une période, des désistements viennent chaque jour équilibrer le nombre de nouveaux signataires, et le total se trouve gelé juste avant la rentrée, autour de 140 noms.

Ce n’est en soi pas du tout étonnant et c’était tout à fait prévisible. Les gens de la protection animale savaient à quoi s’en tenir et ce dès le départ. Il va de soi que pour les milliardaires et Hugo Clément, tout cela apparaissait plutôt comme surprenant, car leur initiative vient de l’extérieur de la réalité du terrain.

Dans les faits, il y avait une véritable polarisation et d’ailleurs il y avait une attente pour que le référendum, une fois validée, serve de base à une véritable campagne d’envergure nationale.

C’est là qu’est apparue la seconde limite. Elle vint du Parti Socialiste. Celui-ci aurait dû tenir une réunion pour envisager une signature collective, comme à l’occasion du Référendum sur la privatisation des Aéroports de Paris l’année précédente.

Après quelques semaines, le premier secrétaire Olivier Faure finit toutefois par contacter les organisateurs : il ne donnait sa signature qu’à titre personnel, son parti refusait de soutenir l’initiative. Seuls cinq parlementaires PS sur 89 finiront par figurer sur la liste, soit même moins que les 8 signataires Les Républicains !

Pourquoi le Référendum pour les Animaux n’a-t-il pas su dépasser les obstacles par la Gauche ?

Le problème s’est posé de la manière suivante. Pour le Parti socialiste, il y avait trois blocages. Le premier, c’était la question des milliardaires à l’origine de l’initiative, mais ce n’était qu’un prétexte car il aurait été possible, en mettant son poids dans la balance, de changer la donne.

Le second, c’était justement que le centre de gravité du Référendum tenait aux associations pour les animaux, avec leur propre agenda, auquel le Parti socialiste ne comprenait pratiquement rien.

Le troisième, c’est que le peu de ce que le Parti socialiste saisissait de l’agenda des associations pour les animaux était inacceptable. Il y a eu une véritable vague d’opposition à la question animale de la part de gens totalement inféodés à l’idéologie de l’élevage, du terroir, à la France profonde avec ses préjugés, sa vision du monde rétrograde, etc.

Cela peut sembler étrange, car on parle là de gens se définissant de Gauche. Cependant, les valeurs de la Gauche ont été abandonnés au profit d’un libéralisme culturel associé à un conservatisme très violent concernant les animaux, avec en plus des considérations électorales populistes.

On peut retrouver tous ces arguments à travers deux articles du journal l’Humanité (12), très hostiles au Référendum pour les animaux et arqués sur des positions qui sonnent tout à fait comme des prétextes pour ne pas s’engager.

Le pendant de la Gauche gouvernementale, c’est l’ultra-gauche, mais là aussi il n’y avait rien à attendre comme soutien. Cette mouvance pro-LGBT, anti-islamophobie, etc. n’en a rien à faire des animaux, étant obnubilés par les questions purement « identitaires ».

Quant aux « antispécistes », très à la mode il y a quelques années encore, ils ont commencé à s’évaporer avant même la question du Référendum pour les animaux et de toutes façons batailler pour l’opinion publique ne les a jamais intéressés.

Pourquoi le Référendum pour les Animaux n’a-t-il pas su dépasser les obstacles par la Droite?

Il est bien connu qu’il y a des gens qui veulent aider les animaux mais qui face aux horreurs, face à un mur, bascule dans la misanthropie, dans le camp de l’extrême-Droite. Celle-ci prétend en retour vouloir améliorer le sort des animaux. C’est de la démagogie et on l’a vu dans les faits avec le Référendum pour les animaux. Il y avait un boulevard pour l’extrême-Droite et naturellement elle s’est bien gardée de quitter le terrain de la démagogie.

Pour l’extrême-Droite, ce fut comme si le Référendum pour les animaux n’existait pas, c’est dire même à quel point cela lui posait problème.

On peut même dire qu’en fait le Référendum pour les animaux posait des problèmes à tout le monde. Cela remettait trop de choses en questions : le rapport aux animaux, le rapport à l’agriculture, le rapport à la vie quotidienne, le rapport à la consommation, à la définition des marchandises…

C’était possiblement ouvrir la boîte de Pandore permettant une remise en cause générale. C’est bien pour cela que les milliardaires à l’origine de l’initiative ne se sont nullement investis réellement et n’ont rien investi pour faire avancer les choses.

La défaite arrange en fait beaucoup de monde. La proposition a donné l’illusion qu’il est possible d’essayer quelque chose, mais la porte a été refermée.

Quel est le bilan du Référendum pour les Animaux ?

Si l’on pose la question s’il a été juste de la part des associations de soutenir un tel projet, la réponse est oui. Elle a provoqué beaucoup de choses, une certaine prise de conscience, une volonté de faire quelque chose. Cela a montré que la surface est grande pour la Cause animale.

Il apparaît par contre que justement cette Cause est incapable de passer un stade : celui de l’organisation, de la réflexion prolongée. Le capitalisme a déformé les gens en général et les défenseurs des animaux également. L214 est un équivalent des gilets jaunes dans la cause animale, avec un style consommable, du populisme racoleur, une négation de l’intellect, etc.

De manière cohérente, cette association a d’ailleurs pesé de tout son poids pour essayer de faire converger le Référendum pour les animaux avec sa propre démarche. La proposition de Référendum avait en effet dans sa substance même une démarche tellement ouverte qu’elle inspirait et pouvait permettre aux gens de faire finalement un peu n’importe quoi n’importe comment, du moment qu’ils s’inscrivent dans ce cadre.

Et ce qui est flagrant, c’est que cette définition donnée par les milliardaires s’est heurtée à la réalité. La France profonde a dit stop. Il y a eu un mur et il est politique. Le capitalisme veut bien qu’on fasse ce qu’on veut, mais si cela aboutit à l’universalisme, il dit stop ; si cela aboutit à remettre en cause des pans entiers de l’économie ainsi que la forme même de la société humaine dans sa relation avec les animaux, il dit stop.

Il ne faut sans doute pas penser que les gens l’aient compris. C’est cependant une expérience importante qui servira d’exemple plus tard. Si le Référendum, avec ses revendications n’allant pas bien loin, s’est enlisée, quelle est la crédibilité d’une association comme L214 pour réussir là où le Référendum a échoué ?

Il est évident qu’il y a en réalité en France un problème de mentalités, de vision du monde, avec comme base le capitalisme qui diffuse le relativisme, maintient le conservatisme, tout en laissant un espace consommateur anecdotique aux végétaliens. C’est la fin d’une époque ; le Référendum pour les Animaux a accompagné l’insertion de la question animale dans le panorama du pays et sa place est simplement anecdotique.

Si l’on n’est pas d’accord avec cela, alors il faut mener la bataille culturelle ; il faut saisir en quoi il n’y a pas de « spécisme », mais un capitalisme destructeur engloutissant tout sur son passage ; il faut mettre au centre la vie naturelle, les refuges, les centres de soin. C’est là l’unité du particulier et du général et c’est exactement cela qui manque pour se mettre efficacement au service de la Cause animale.

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Noël: la confédération Défense de l’animal rappelle que les animaux ne sont pas des objets à offrir

Voici un rappel très important fait par la confédération Défense de l’animal, qui regroupe beaucoup de refuges animaliers en France : les animaux ne sont pas des cadeaux de noël que l’on offre par surprise comme on offrirait une console de jeu ou une poupée.

C’est un texte à diffuser, pour inlassablement travailler l’opinion publique !

Les animaux de compagnie, quand les enfants en ont fini avec eux, ne finissent pas dans un carton au fond d’un placard… mais ils vivent une vie terriblement malheureuse et sont parfois abandonnés et viennent surcharger les refuges. C’est abominable, et pourtant cela existe massivement, car nous vivons dans une société où tout doit devenir une marchandise, y compris les êtres vivants. On ne peut pas être sincèrement de gauche et ne pas se dresser contre une telle situation !

Voici le communiqué :

« ❌ NON, l’animal n’est pas un cadeau surprise 🎁

A l’approche des fêtes de fin d’année, on ne le dira jamais assez mais 🐶🐱🐭 ne sont pas des 🎁 🎄

En cette période de fêtes de fin d’année, l’envie de faire plaisir à ses proches est grande. De nombreuses personnes seront tentées d’offrir un animal (chat, chien, rongeurs, oiseaux, poissons…) en cadeau de Noël, succombant ainsi à un achat compulsif et irréfléchi.

Même si la tentation est grande, Défense de l’Animal vous met en garde : offrir un animal en cadeau est une très mauvaise idée !

👉 Retrouvez l’article de Lalia Andasmas  « Un animal ne peut pas être un cadeau surprise » de notre magazine n°99 📰 Défendons les Animaux 📰 – en cours de diffusion.

 » Un animal ne peut pas être un cadeau surprise !

Noël approche, les achats des cadeaux ont déjà commencé. Certains d’entre vous vont peut-être être tentés d’offrir un animal de compagnie à un membre de leur famille, voire à un ami. Or ce cadeau ne devrait pas être possible sans une longue discussion et l’accord préalable de la personne qui le reçoit, dans la mesure où l’animal n’est pas une chose et qu’il risque d’être abandonné.

L’animal n’est pas une chose

L’animal ne peut pas être un cadeau comme les autres puisqu’il est un être vivant doué de sensibilité. En effet, depuis la loi n° 2015-177 du 16 février 2015 relative à la modernisation et à la simplification du droit et des procédures dans les domaines de la justice et des affaires intérieures, l’article 515-14 du Code civil dispose : « Les animaux sont des êtres vivants doués de sensibilité. Sous réserve des lois qui les protègent, les animaux sont soumis au régime des biens ». Par conséquent, l’animal n’est plus une chose même s’il se voit encore appliquer les règles du droit des biens. Ainsi, selon le Professeur Marguénaud, une véritable révolution théorique a lieu dans le domaine du statut des animaux domestiques. Certes, bien avant l’article 515-14 du Code civil, on pouvait se fonder sur l’article L.214 du Code rural et de la pêche maritime pour affirmer que l’animal est un être sensible (« Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce ») mais il convient de rappeler que le Code civil a un rôle plus important, notamment dans le domaine du statut de l’animal.

Outre la remise en cause du statut de l’animal, offrir un animal non désiré peut conduire à son abandon.

Le risque de voir un être vivant doué de sensibilité abandonné

Oser un tel cadeau surprise, c’est prendre le risque que l’animal soit abandonné quelque temps  après. Or, en principe, cet acte relève du Code pénal, mettant ainsi dans une position très inconfortable le destinataire du cadeau. En effet, abandonner son animal est un délit. Ainsi, selon l’article 521-1, alinéa 9 du Code pénal, la personne qui abandonne son animal domestique, apprivoisé ou tenu en captivité à l’exception des animaux destinés au repeuplement est passible de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende. De plus, cette infraction est autonome : il n’est pas nécessaire de constater de sévices ou d’actes de cruauté pour constituer le délit d’abandon.

Certes, il est également possible d’abandonner son animal dans un refuge mais ces derniers sont confrontés à un manque de place et de moyens. Par conséquent, l’abandon d’un « animal-cadeau » dans un refuge participe à son engorgement. Par ailleurs, l’animal prend alors la place d’un autre qui pourrait être confié pour des raisons plus légitimes et risque l’euthanasie, même si les refuges évitent au maximum d’en arriver à cette extrémité. Il faut savoir que la capacité des refuges est limitée par l’administration : lorsqu’un refuge refuse un animal, ce n’est pas pour obliger son propriétaire à le garder mais uniquement pour respecter la réglementation en vigueur.

Afin d’éviter d’être confronté à une telle situation, n’oubliez pas, au moment de vos achats de Noël qu’un animal n’est pas une chose mais un être vivant doué de sensibilité. Il ne doit pas être offert sans l’autorisation expresse de son futur propriétaire.

Lalia Andasmas – Juriste spécialisée en droit animalier« 

L’ANIMAL N’EST PAS UN CADEAU SURPRISE | Accueillir un animal à ses côtés est une décision trop importante pour être prise à la légère. Même s’il est possible de se rendre en animalerie ou sur un site marchand et d’acheter un chien, un chat ou d’autres animaux de compagnie comme un simple produit, l’engagement qui doit en résulter est évidemment tout autre !

L’accueil d’un animal représente une lourde responsabilité, sur le long terme et ne peut être pris à la légère : il en va de son bien-être ! Il est donc essentiel que le futur propriétaire et son foyer prennent  le temps de la réflexion et préparent l’accueil de l’animal ! Ce qui est difficile lorsqu’il s’agit d’un cadeau !

LA RENCONTRE UNE ÉTAPE INDISPENSABLE | La rencontre avec son futur animal est une étape indispensable qui va conditionner l’harmonie et l’équilibre familial au cours des années à venir. Pour cela les équipes des refuges vous accompagnent dans le choix et pour accueillir au mieux votre futur compagnon de vie.

ANIMAL CADEAU, FUTURES VICTIMES DE L’ABANDON | Ces animaux, offerts en cadeaux de Noël ou lors d’anniversaires par exemple, risquent fort de finir sur la liste des nombreuses victimes d’abandon au sein des refuges.

Si vous aimez les animaux, ne participez pas à cette marchandisation. Ils méritent plus de considération.

VOUS ÊTES PRÊTS A CHANGER UNE VIE ? | Soutenez les refuges indépendants et la Confédération Nationale Défense de l’Animal qui luttent depuis de nombreuses années, sans relâche, contre l’animal-objet.

Si vous avez conscience qu’accueillir un animal domestique est un engagement à long terme et si tous les membres de la famille adhèrent à ce beau projet, nous vous invitons à vous rendre au sein du refuge indépendant proche de chez vous, qui saura vous apporter les conseils nécessaires pour débuter une relation riche en émotions.

Allez à la rencontre des animaux ! Nous mettons à votre disposition la liste des associations membres de notre réseau et prenez contact avec le refuge proche de chez vous. »

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Communiqué de Delphine Batho critiquant le référendum sur l’écologie dans la Constitution

Emmanuel Macron a annoncé en fin de soirée lundi 14 décembre qu’il compte organiser un référendum sur l’inscription de l’écologie dans l’article 1 de la Constitution. Voici le communiqué de Delphine Batho, présidente de Génération Écologie, qui comme souvent a très bien compris ce qui se tramait et émet une critique très juste de la proposition, tant au nom de la démocratie qu’au nom de l’écologie elle-même.

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L’association de protection animale «Liberty» a besoin d’aide

L’association de protection animale « Liberty » appelle à être soutenue par un communiqué qui est malheureusement tout à fait typique, car presque tous les refuges et centres de soin sont dans ce genre de situation.

C’est inacceptable, cela brise le cœur, cela casse le moral, mais ce n’est pas pour autant une raison de baisser les bras. Bien sûr, rien ne changera tant qu’il n’y aura pas un gouvernement de la vraie Gauche au pouvoir, représentant véritablement le peuple et sa considération pour les animaux. Alors, il y aura un grand service publique des animaux, avec des moyens immenses pour les associations comme « Liberty » et les gens qui les gèrent, car ces gens sont de véritables héros.

En attendant, il faut regarder les choses en face et aider, soutenir, et s’engager pour les animaux, en effaçant tout ego qui n’a pas sa place.

Voici le communiqué, issu du Facebook de l’association :

« — Liberty est menacé —

En 14 mois d’existence, Liberty a pris en charge 324 animaux :

– 256 poules dont 28 avec des pathologies à leur arrivée. 233 adoptions. 12 sont mortes au sein de l’association.

– 37 chèvres et boucs. 30 adoptions. Une chevrette est morte au sein de l’association.

– 18 chat.te.s. 15 adoptions.

– 5 brebis et béliers. 5 adoptions.

– 4 dindonneaux. Un dindonneau est mort au sein de l’association.

– 3 lapines. 1 adoption.

– 1 cochon

Nous stoppons les prises en charges et nous nous donnons jusqu’à la fin du mois pour réfléchir à l’avenir de Liberty.

En effet, Liberty est à bout de souffle. Trop de dépenses, trop de temps passé, trop peu de soutiens, trop de fatigue, trop de déceptions.

Nous avons en moyenne 900€ de dépenses mensuelles mais seulement 131€ exactement de rentrées régulières (dons mensuels, parrains et marraines, teamers – Merci à tous ces précieux soutiens !). Le reste est majoritairement constitué de dons ponctuels qui sont faits essentiellement par nous, des amis ou notre famille. Alors que le teaming est un don de seulement 1€ par mois, nous n’avons que 20 teamers.

Nous avons eu un pic de dons en juillet dernier suite à une publication où nous expliquions notre découragement. Mais on est fatigués de mendier et de se plaindre pour récolter de l’argent afin de soigner les animaux de l’association. On reçoit commentaires et des likes, des « bravos », des « merci » lorsque des animaux à la triste histoire nous rejoignent. Mais ne recevons pas ou peu d’argent. Or la réalité est triviale : prendre en charge des animaux est très couteux. La seule chose qui nous aide réellement ce sont les dons.

Nous sommes 2 à nous occuper de Liberty, Yannick et moi, Fanny. Je travaille bénévolement pour l’association plus de 60h par semaine et Yannick au moins 30h alors qu’il a son travail à côté.

Tant d’heures…. Tant d’heures perdues à préparer des textes, des visuels pour des appels aux dons qui n’auront aucun contributeur. Tant d’heures passées au téléphone avec des personnes qui n’ont que ça à faire, avec des personnes qui se disent très motivées pour adopter puis changent d’avis au dernier moment. Tant d’heures gâchées à répondre aux personnes qui demandent conseil mais qui, elles, ne prennent pas une minute pour remercier. Tant d’heures gaspillées à répondre toujours aux mêmes questions parce que les gens ne prennent pas le temps de lire. Tant d’heures perdues avec des personnes qui se plaignent de perdre de leur temps (salarié) à tenter de trouver une solution pour un animal, alors que toi, tu prends sur ton temps (bénévole) pour répondre avec diplomatie à ces personnes et à les aider alors que tu as tellement d’autres choses à faire. Tant d’heures passées à aider des personnes ou des associations plus ou moins reconnaissantes.

Toutes ces heures que nous n’avons pas accordées à nos proches et qui sont irrémédiablement perdues.

Et puis des animaux, oui, mais qui pour s’en occuper quand nous ne pouvons pas ?

En juin dernier, nous avons subi près de 40h de garde à vue dans le cadre de la cellule Demeter. Débarquant à 6h du matin, les policiers ne nous ont pas laissé le temps de nous occuper des animaux. Ma formidable Maman, malgré la distance, malgré sa maladie, malgré le risque qu’elle encourait avec le coronavirus, était venue nous aider sans hésiter. Avec l’aide d’ami.e.s tellement précieux.ses et des informations parcellaires que le policier m’a laissé lui communiquer avant de me contraindre à raccrocher, elle a géré les biberons, emmené un cabri malade chez le vétérinaire, entretenu les abris, … Il est déjà difficile de trouver quelqu’un pour s’occuper des animaux quand nous n’avons pas le choix que de nous absenter. Alors envisager prendre un jour de repos est tout simplement impossible.

Voici le détail non exhaustif de nos activités à Liberty pour celles et ceux qui ne se rendent pas compte. Être bénévole à Liberty est loin d’être un rêve comme pensent tellement de personnes qui nous demandent conseil pour leur projet de créer un refuge. Être bénévole à Liberty c’est se lever tôt tous les jours pour nettoyer, préparer et donner à manger, à boire (casser la glace plusieurs fois par jour en hiver), faire des soins, des injections, faire des check up, chercher des informations sur les animaux de ferme, leurs pathologies et leurs traitements, emmener des animaux chez le vétérinaire (parfois plusieurs fois par semaine, dans plusieurs cliniques différentes et certaines éloignées jusqu’à 120km), gérer les mails, répondre aux SMS, au téléphone, faire des photos, des publications, recevoir des adoptant.e.s, emmener des animaux chez leurs adoptant.e.s, se déplacer pour prendre des animaux en charge, faire des annonces d’adoption, déplacer des enclos, réaménager des abris, aller acheter de la nourriture ou du matériel, gérer la comptabilité, préparer des dossiers de demande de financement, … Et nous sommes 2 pour faire tout cela.

Et pourtant, malgré les sacrifices, la fatigue, les contraintes, il est difficile pour nous d’envisager cesser d’aider les animaux dans le besoin.

En photo, l’arrivée d’un sauvetage de 120 poules de 18 mois issues d’un élevage en plein air de 10 000 poules.

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COP21: cinq ans déjà qu’il ne se passe rien pour la planète Terre

La Conférence de Paris sur le climat de 2015, aussi appelée COP21, était censée marquer un tournant pour l’humanité quand à son rapport à la Terre et au réchauffement climatique en particulier. Cinq ans après, il est évident que cela a été un échec, mais c’était visible dès le départ puisque les ingrédients d’une véritable prise de conscience n’y étaient pas.

Il y a cinq ans, le 12 décembre 2015, la Conférence de Paris sur les changements climatiques clôturait ses travaux en publiant un document de 30 pages, censé être un projet d’accord mondial en ce qui concerne le changement climatique. Il faut se rappeler qu’il s’agissait à la fois de la 21e conférence des parties (COP21) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques et de la 11e session de la Conférence des Parties siégeant en tant que réunion des Parties au Protocole de Kyoto (CMP11).

La grande question à l’époque a été celle des émissions de gaz à effet de serre et de leur limitation, pour contenir théoriquement le réchauffement climatique en dessous des +2°C. Il s’agit alors de mettre sur la table tout un tas d’intentions visant à limiter ces émissions (essentiellement de CO2) pour les cent ans à venir. En fait, rien de contraignant pour les États n’a été prévu dans l’accord, qui d’ailleurs a failli capoter au dernier moment en raison de la position des États-Unis sur l’article 4.4 qui utilisait le mot « shall » (doivent) dans la phrase :

« Les pays développés doivent continuer à être en première ligne pour mener à bien des plans nationaux de réduction d’émissions de gaz à effet de serre ».

Le secrétaire d’État américain John Kerry est parvenu au dernier moment à faire remplacer ce « shall » par « should » (devraient), mot n’ayant absolument aucune valeur juridique dans ce cas. Cela en disait long sur la vanité du projet d’accord, qui n’a été ratifié officiellement qu’un an plus tard, le 4 novembre 2016.

Il fallait pour cela la signature d’au moins 55 pays représentant au moins 55% des émissions mondiales. On connaît ensuite l’épisode Donald Trump en juin 2017, avec le retrait des États-Unis de l’accord de Paris, de toutes façon non contraignant.

Tout cela fait que rien n’a changé depuis et l’ONU, via son programme pour l’environnement, a publié mercredi 9 décembre 2020 son rapport 2020 sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions, en expliquant que c’est la catastrophe :

« Le rapport constate que, malgré une baisse des émissions de dioxyde de carbone de courte durée causée par la pandémie de COVID-19, le monde continue de se diriger vers une augmentation des température supérieure à 3°C au cours de ce siècle, bien au-delà des objectifs de l’Accord de Paris qui consistent à limiter le réchauffement climatique en déçà de 2°C et à viser 1,5°C. »

Le rapport est disponible à cette adresse, mais uniquement en anglais.

Tout ceci est toutefois très secondaire, voir entièrement secondaire, car au sens strict l’échec de la COP21 n’en est pas vraiment un. Le problème est bien plus profond qu’une simple gestion comptable des émissions de CO2, puisqu’il s’agit en vérité du rapport de l’humanité à la nature et à son intégration dans l’ensemble de la vie sur Terre.

Il y a d’ailleurs un décalage immense qu’il faut remarquer ici entre le niveau de conscience possible de la situation, et le niveau de conscience réel de la situation. Par exemple, même l’ONU via son programme pour l’environnement est capable de reconnaître au mois d’avril 2020 que la crise du Covid-19 est un message d’alerte envoyé par la nature, en pointant particulièrement le rapport au animaux :

Pourtant, en pratique, l’humanité passe entièrement à côté de la question de la crise sanitaire et continue sa course destructrice à grande vitesse. Il en est évidement de même en ce qui concerne le réchauffement climatique et les émissions de gaz à effet de serre depuis 2015.

Le cinquième anniversaire de l’accords de Paris, qui marque les cinq ans de la COP21, est donc un moment important, qu’il considérer de manière sérieuse. Cela avait été fait à l’époque avec beaucoup de minutie par le site La Terre d’abord!, qui a publié un article-bilan très détaillé durant chacun des 13 jours de la conférence.

On retrouvera ici celui relatant l’ouverture de la COP21, il suffit ensuite de naviguer en bas via le bouton « article suivant » pour passer à celui sur le premier jours, puis le second, etc.) : Ouverture de la COP21

Voici également l’analyse très documentée et en profondeur, mais aussi très accessible, qui a été faite après la COP21, à travers une série d’articles. Il faut absolument les étudier pour être à la hauteur du défi auquel est confronté l’humanité en ce XXIe siècle :

La COP 21, les forêts et les animaux

La COP 21 et l’océan

La COP 21 et l’élevage

La COP 21, le changement climatique et les changements climatiques

Les végans et la COP 21 : un ratage

La COP 21 et les énergies fossiles

La COP 21 et les objectifs pour 2100

On l’aura compris, le problème est global, et c’est tout le rapport erroné à la nature qu’il faut changer. C’est d’une véritable révolution qu’il s’agit, pour arrêter cette marche autodestructrice dans laquelle s’enfonce l’humanité. Cinq années ont de nouveau été perdues depuis 2015, alors il est grand temps de ne plus en perdre d’autres.

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Écologie

Strasbourg: violent séisme causé par un projet industriel géothermique

Jeudi 3 décembre 2020, un séisme non-naturel de magnitude 3,5, suivi d’une secousse dépassant les 2 sur l’échelle de Richter, a été ressenti dans tout le Nord de Strasbourg. Des habitations ont été endommagées, des portes se sont effondrées, et nombre de familles ont été réveillées et terrifiées par la violence du choc. Toute la population n’a parlé que de cela dans les heures et les jours suivants. Heureusement, les dégâts sont restés mineurs et il n’y a pas eu de victimes, mais cela a posé ouvertement la question de la géothermie et à travers elle, de la gestion politique des projets industriels et de notre capacité collective à changer la vie.

La géothermie est une technologie qui consiste à forer le sol à une grande profondeur, de plusieurs kilomètres, pour atteindre des nappes d’eaux chauffés par l’activité magmatique de la Terre. Il s’agit de relier en pratique deux puits de forage, l’un pour injecter de l’eau pour générer une pression et un puissant courant, et de capter à un autre puits l’eau ainsi chauffée. Le circuit ainsi formé permet de disposer d’une énergie théoriquement renouvelable et « propre ». Cette énergie permet de disposer de quoi assurer le chauffage du réseau urbain notamment.

À vrai dire, c’est donc déjà une énergie dont les usages sont finalement relativement réduits, puisque se pose la question de l’usage de cette eau chaude en dehors des cinq mois d’hiver. La majorité de l’année, l’installation produit un surplus d’eau chaude qui ne correspond donc pas aux besoins, et ce surplus devra donc être rejeté dans les eaux ou l’atmosphère sous forme de vapeur d’eau. L’impact écologique de ce rejet a beau être faible sans doute, et encore cela n’est pas aussi simple, on peut de toute façon relever l’absurdité de produire pendant sept mois de l’année une grande masse de chaleur pour la rejeter en pure perte.

Le déploiement de cette énergie a en réalité toute une histoire en Alsace. Le sous-sol alsacien est sur le plan géologique un fossé d’effondrement, avec des remontées magmatiques qui permettent de recueillir de l’eau chaude de manière naturelle. C’est la raison pour laquelle depuis l’Antiquité il existe le long du Rhin des villes thermales comme Baden-Baden par exemple.

L’idée d’industrialiser l’utilisation de cette ressource a en soi une certaine logique. Depuis les années 1990, de nombreux projets ont donc vu le jour dans la région, en Allemagne ou en Suisse. Dans la pratique, le dispositif génère forcément un certain niveau de secousse et le risque de déstabiliser les couches du sous-sol est réel.

Le problème est que l’on ne connaît pas avec une grande précision l’organisation de ces couches et que l’on ne peut pas mesurer les effets des pompes nécessaires à l’instauration du circuit et les éventuels risques autrement que de manière empirique, par des tests et quelques modélisations dont la fiabilité repose justement sur une connaissance fine de la géologie locale, qui ne peut s’acquérir que par l’expérience.

Dans la région, beaucoup de projets ont donc dû être redimensionné ou même purement et simplement arrêté, comme à Saint-Gall en Suisse, suite à un séisme déclenché, moins important que celui ressenti jeudi 3 décembre dans le Nord de Strasbourg.

Sur la rive gauche le projet emblématique est celui de Soultz-sous-Forêts, dans le Nord de l’Alsace. Le premier forage y date de 1987. De nombreux errements ont conduit à réduire le plan à 2 forages sur les 4 réalisés. Le site présentait pourtant l’avantage d’un sous-sol étudié suite à l’exploitation pétrolière de la région au début du XXe siècle et un fluide naturel abondant : une eau saumâtre (salinité trois fois supérieure à l’eau de mer) présente en quantité importante dans les fractures naturelles du granit et qui circule naturellement sur de grandes distances. Les stimulations hydrauliques ont cependant provoqué de très nombreux séismes dont 4 d’une magnitude dépassant les 2 sur l’échelle de Richter, avec 2,9 de maximale. À pleine puissance la centrale produit 1,5 MWe, soit environ 10 GW/h par an.

Or, le schéma directeur des énergies adopté par les élus de l’Eurométropole de Strasbourg prévoit d’aller beaucoup plus loin encore, jusqu’à 620 GW/h produits par la géothermie, ce qui laisse forcément craindre que pour atteindre un tel niveau, la pression exercée sur le sous-sol pourrait être dangereuse. D’autant qu’un autre site de forage au Sud de Strasbourg, à Illkirch-Graffenstaden, a été abandonné en 2019 suite aux trop nombreux séismes.

Le site du Nord de Strasbourg, à Vendenheim, est en réalité encore plus problématique. Toute la structure du sous-sol y semble instable, et de toute façon inconnue, et l’entreprise qui exploite le site, Geoven, une filiale de Fonroche, procède littéralement au doigt mouillé, opérant des tests au coup par coup, y compris par des tirs d’explosifs.

La population se dresse donc de plus en plus contre ces projets. L’Alsace étant une région fortement industrialisée, les associations d’habitants, animées par des ingénieurs et des ouvriers qualifiées et par des personnes éduquées d’une manière générale y sont nombreuses et organisées. Le niveau de connaissance et la capacité à saisir les problèmes de cette nature sur le plan technique et d’en poser les enjeux est donc forte.

Cela se heurte directement aux prétentions gestionnaires de l’État et des équipes municipales de l’Eurométropole de Strasbourg, dominée par la petite-bourgeoisie éduquée de sensibilité centriste, de type démocrate-chrétien ou EELV. Ces derniers partagent la volonté de faire de Strasbourg une vitrine de la « transition énergétique », sur la base d’un « capitalisme rhénan » humaniste et responsable. L’idée est de proposer le développement d’un capitalisme appuyé par des « experts » conseillant les élus avec la coopération d’entreprises engagés dans une démarche responsable, dans la logique de la « transition ».

Sur cette ligne technocratique et gestionnaire, toute une série de projets ont ainsi été lancés au début des années 2000. Aujourd’hui, tous ces projets se heurtent à des contradictions de plus en plus nettes : le soutien aux chaufferies au bois par exemple génèrent une terrible pollution aux particules fines sans même résoudre la question de la réduction des gaz à effet de serre, contribuant au sinistre résultat qu’aujourd’hui la ville de Strasbourg est une des villes les plus polluées de France, avec un triste record des AVC des moins de 30 ans.

La géothermie entre aussi dans ce cadre. Vantée comme permettant de réduire les pollutions atmosphériques et le rejet de gaz à effets de serre, cette technologie devait être emblème écologique du « mix énergétique » développé à Strasbourg. L’entreprise Fonroche en elle-même répondait parfaitement à ce cadre, étant une sorte de start-up de l’énergie, saluée par Emmanuel Macron lui-même.

Seulement, on se rend compte aujourd’hui que cette entreprise agit de manière opaque, qu’elle a généré pour l’exploitation du site une filiale, Geoven, au capital social ridicule de 1000 euros, pour un projet de plusieurs centaines de millions d’euros. Le fond d’assurance couvrant les risques potentiels ne dépasse pas lui quelques dizaines de millions d’euros, et sous-estime donc gravement l’ampleur d’une catastrophe majeure, la zone étant presque totalement urbanisée. Enfin, le contrat signé avec Fonroche ne prévoit pas directement l’alimentation du chauffage urbain, mais l’achat des KW/h produits, y compris si ceux-ci n’auraient aucune destination, comme cela sera probablement le cas une grande partie de l’année donc.

La Gauche au pouvoir dans l’Eurométropole de Strasbourg, aujourd’hui dirigé par EELV, mais qui suit l’ancienne majorité emmenée autour du PS, avec les mêmes personnes de toute façon, reste donc bien silencieuse sur ce projet. C’est tout son projet de vitrine de la « transition » dans le cadre du capitalisme local qui est ébranlé en réalité. Il y a une nécessité bien entendu à penser une modernisation des utilisations et de la production énergétique, avec des moyens et des technologies qui ne manquent pas.

Mais toute la démarche technocratique et entrepreneuriale présentée comme allant de soi par les élus de cette majorité se trouve aujourd’hui mise en défaut à la base même. Face aux vertiges des contradictions complexes qui s’accumulent, le masque apparaît bien trop grand pour la petite-bourgeoisie entrepreneuriale et gestionnaire, qui n’arrive pas à dépasser ses propres préjugés, malgré toutes les capacités disponibles et qui se fait dépasser par une population organisée, très bien informée et qui se sent de plus en plus légitime à se faire entendre sur ces projets qui concernent directement la vie quotidienne.

Or les élus ne savent plus comment faire face à cette impasse. Ils sont piégés par leur propre routine : les dossiers avaient été bien montés, les entreprises bien choisies, l’argent bien géré. Comment en est-on arrivé là ? Jusque-là, le seul espace laissé à la population et à son avant-garde éclairée, était le cadre borné de la « gouvernance » qui consistait à faire s’asseoir les associations locales avec des experts, les élus et les entreprises concernées, en vue de négocier le consentement de la population, dans une logique libérale du lobbying participatif.

Mais le ton monte au sein des associations et dans les commentaires que l’on peut lire sur les réseaux sociaux, ou sur les médias locaux. Les élus de la petite-bourgeoisie éduquée sentent bien qu’il leur faudrait se mettre davantage au niveau de la population, et même disons le, à la remorque de ses éléments les plus avancés, puisque rien ne peut se décider sans le peuple et que le peuple peut tout. Celui-ci mesure toujours plus ses capacités et exige une place plus grande dans les débats. Mais malheureusement, il ne sait pas qu’il lui faut aussi pousser plus loin, prendre plus de pouvoir, décider réellement.

Les élus de la Gauche gouvernementale locale sentent que le masque du changement est trop grand pour eux, malgré leur engagement et leurs capacités. Les habitants, et les secteurs conscients du peuple, sentent qu’ils ont la capacité d’organiser, de penser, de mener le changement. Mais les uns et les autres ne voient pas encore le chemin vers la rupture qui ouvrira la voie à une réelle démocratie portée par le peuple et appuyée par les capacités de notre époque. Plutôt, ils ne le voient pas jusque-là. Pas encore.

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Écologie

La ministre de la mer préfère l’industrie de la pêche à la protection des cétacés

Connu depuis 30 ans, le drame de centaines de cétacés qui s’échouent sur les rivages maritimes français explose depuis 2016. À tel point que l’on ne parle plus de centaines mais de milliers d’animaux victimes d’une société de consommation qui n’en finit pas de transformer la Mer en une simple espace de valorisation marchande.

Le drame prend de telles proportions que la Commission européenne a ouvert une procédure d’infraction visant selon elle, les manquement de la France à la législation de protection des espèces protégées. On estime, selon les associations, qu’en 2020 il y a eu jusqu’à 11 300 cétacés morts, certains s’échouant sur les côtes françaises et d’autres coulant au large. On parle bien ici des cétacés, incluant donc les dauphins mais aussi les baleines, les cachalots, voir même les rorquals tropicaux comme celui échoué récemment dans la Manche.

Alors que se passe t-il ?

Pour les connaisseurs du problème, la chose est bien connue : les cétacés échoués présentent de nombreuses traces, voire des lésions étant de bénignes à très graves (des nageoires sont parfois arrachées). Des bouts de filets sont parfois encore accrochés sur le corps. Il ne fait donc aucun doute que c’est la pêche dite pélagique qui est le responsable de cette horreur.

Avec la technique de la pêche en « boeuf », les filets des chalutiers raclent le fonds des océans pour récupérer les poissons vivant en bancs comme les bars, les merlus (d’où le nom de pélagique, signifiant les dépôts sédimentaires dans les fonds marins).

Sur la façade Atlantique, il y a environ 18 chalutiers pélagiques qui opèrent, ce qui en dit long sur la concentration économique dans ce secteur. Mais on l’a compris avec une telle pêche industrielle de masse, le filet emprisonne littéralement tout ce qui bouge, y compris les cétacés qui sont alors déchiquetés, plaqués au fond et ne peuvent plus remonter à la surface pour se ré-oxygéner.

Au problème de la pêche pélagique s’ajoute en plus la terrible pollution sonore qui déstabilise le très sophistiqué système d’écho-localisation et de communication qu’ont ces mammifères pour vivre, se reproduire, et se développer.

Dans le documentaire Sonic Sea, que toute personne sincèrement écologiste se doit d’avoir vu, on apprend par exemple que les échos d’une baleine en Irlande peut s’entendre jusque sur la côte est des États-Unis. De fait, l’énorme trafic international maritime de marchandises, les multiples exercices des marines militaires, mais aussi les recherches en imagerie sismique des grandes entreprises gazières et pétrolières sont des perturbateurs désastreux pour ces animaux.

Et désastreux est un bien faible mot tant l’écocide revêt ici un caractère barbare, avec des dauphins qui sont désorientés dans la totalité de leur environnement (c’est toute la mer qui est pourrie par les bruits de haute fréquence) allant jusqu’à briser leur système auditif et cérébral.

Et que fait la ministre de la mer, Annick Girardin, dans ce contexte ? Et bien, elle fait ce que fait tout bon ministre dans le capitalisme : défendre l’industrie nationale de la pêche face à la concurrence. Car, comme se plaisent à le souligner les populistes en tout genre, notamment Jean-Luc Mélenchon, la France détient un vaste espace maritime et donc un important secteur de pêche qui pèse de tout son poids sur la législation européenne… Comme ce fut le cas en 2013 lorsque la tentative d’empêcher l’interdiction du chalutage en eau profonde s’est transformé en un simple et creux « contrôle ».

Dans le contexte du Brexit visant à re-négocier les zones de pêche, la ministre de la mer a donc surtout comme mission de protéger les pêcheurs français. Dans un entretien début octobre au JDD, la ministre répondait à une question évoquant la possible exclusion des pêcheurs français des zones maritimes britanniques :

« La pêche ne sera pas la variable d’ajustement du Brexit et le gouvernement y veille. »

La question des cétacés échoués n’est donc qu’un obstacle dans l’accumulation du capital, nécessitant l’affirmation d’une « écologie pragmatique ». Alors que plusieurs groupes et organisations chargées de la protection des cétacés demandaient au pire une restriction de la pêche, au mieux une interdiction de deux mois, la ministre déclarait :

« Ce qui m’intéresse, c’est comment on protège les dauphins tout en ayant une activité de pêche. Le développement durable, c’est prendre en compte l’écologie et l’activité humaine. » 

La ministre se fait ici la simple porte-voix d’Hubert Carré, le directeur général du Comité national des pêches maritimes, qui lui-même disait qu’on ne peut « pas flinguer toute une filière parce que vous avez décidé d’arrêter toute forme de pêche pendant quatre mois ».

Et le pire dans tout cela c’est qu’au-delà d’annoncer des mesures de contrôle en 2021 (entendez : des observateurs qui montent sur les chalutiers), Annik Girardin annonce presque fièrement la généralisation de pingers, ces dispositifs acoustiques qui doivent éloigner les cétacés des chalutiers.

Comme si les pauvres cétacés n’étaient pas déjà complètement déboussolés et malmenés par la saturation de bruits d’électro-sons produits des activités humains en tout genre ! L’heureuse accalmie vécue par les cétacés grâce à la baisse du trafic maritime international provoquée par la crise du coronavirus s’annonce déjà lointaine.

Comme ailleurs, le rouleau compresseur capitaliste, si froid, si mortifère, si criminel, est de retour pour forcer la reprise coûte que coûte… à moins qu’enfin des esprits se soulèvent sur la côte atlantique pour défendre la vie des cétacés !

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Écologie

La pollution de l’air, les élevages de vision et le SARS-CoV-2

Alors que des études italiennes et françaises ont montré que le virus SARS-CoV-2 était en circulation en Europe depuis l’automne 2019, il semblerait que des éléments écologiques aient fourni un terreau favorable à l’expansion du virus, tout autant qu’à sa mutation et au développement de facteurs de co-morbidité.

Au moment où l’Italie était le pays d’Europe le plus touché par la maladie, la Société italienne de médecine environnementale alertait sur le lien entre diffusion du virus et mauvaise qualité de l’air. En fait, les scientifiques savaient déjà que les particules fines étaient des vecteurs-transporteurs de contaminants chimiques et biologiques, mais aussi de virus.

Dans son propos introductif, l’étude rappelait ainsi que différentes recherches avaient prouvé que le nombre de cas de grippe, du virus respiratoire syncytial humain (RSV) et de la rougeole variaient par rapport au niveau de particules fines en suspension dans l’air (PM 2,5, PM 10) selon les endroits.

L’étude montre ainsi que la soudaine flambée de cas à la fin février en Lombardie est liée à un épisode de pollution aux particules au début du même mois – le temps d’incubation étant d’environ 10 à 14 jours. Au même moment, l’évolution du virus à Rome qui n’était pas emprise à un pic de pollution, fut moins rapide.

Dépassements des seuils limites de concentration aux PM10 en Italie entre le 10 et le 29 février 2020

D’autres études ailleurs dans le monde ont également montré le rôle de la pollution. Elle provoque une fragilisation du tissu cellulaire de l’appareil respiratoire, rendant plus aisée la contamination par le virus SARS-CoV-2, ainsi que le risque de développer une forme grave de la maladie. Enfin, une recherche liée à l’Université de Cambridge soulignait quant à elle le fait que les oxydes d’azote – un gaz et non pas des particules fines – émis par les gaz d’échappements favorisaient les récepteurs organique du virus.

Alors que l’on sait maintenant que le virus vecteur du covid-19 a vu sa circulation boostée par la pollution de l’air, tout autant que celle-ci a très certainement participé à la formation de cas graves, voire mortels, le suivi de l’évolution du virus montre que les horribles élevages de vison pourrait avoir un rôle dans la mutation d’une forme plus infectieuse.

Dans un article de la revue Nature en date du 26 octobre 2020, une vaste équipe de chercheurs analyse la mutation d’une protéine de la pointe du virus (on appelle un coronavirus du fait de la couronne de protéines qui entoure le virus, et lui permet de se fixer aux récepteurs de l’organisme cible). L’équipe note :

Pour le SARS-CoV-2, les analyses de plus de 28 000 séquences de gènes de pointe en mai 2020 ont révélé une substitution D614G rare avant mars 2020, mais devenue plus courante à mesure que la pandémie se propageait, survenant dans plus de 74% de toutes les séquences publiées d’ici juin 2020.

Malheureusement en continuant à utiliser partiellement l’expérimentation sur de pauvres hamsters, les scientifiques ont montré que la mutation G614 impliquait une meilleur réplication du SARS-CoV-2 dans les voies respiratoires supérieures grâce à une infectivité accrue du virion. Il semblerait que l’Europe a surtout été confronté à une mutation spécifique du SARS-CoV-2.

Il semblerait que les élevages de vison aient pu joué un rôle très tôt dans la mutation du SARS-CoV-2. Comme le rappelle One Voice, on comptabilise 250 exploitations de visons en Europe touchées entre avril et octobre, près de 6 millions d’animaux abattus, à quoi s’ajoutent les 15 millions de visons exterminés récemment au Danemark.

On sait que les visons ont contracté le covid-19 au contact du personnel des élevages eux-mêmes positifs… En Italie, des visons ont été contaminés officiellement dès le mois d’août en Lombardie et Emilie-Romagne…favorisant la mutation du virus ? Quand on voit cette vidéo d’un élevage de visons publiée au mois de novembre par la Ligue anti-vivisection italienne, on se dit que les conditions objectives étaient réunies pour une telle transformation, et cela d’autant plus du fait que le travailleur n’a aucune protection.

En Europe, l’épidémie a commencé son envolée meurtrière avec la flambée des cas avérés de covid-19 en Italie, avec une forte mortalité dans une zone rurale de Lombardie à l’Est de Milan à la fin février. Mais dès l’automne 2019, des personnes porteuses d’anticorps contre le coronavirus en Italie ont été recensées alors que le virus ne semblait pas aussi virulent. Alors que s’est-il passé entre temps ?

On peut émettre l’hypothèse d’un effet synergique entre la pollution de l’air et les élevages de visons, alors que la zone italienne touchée par le covid-19 comporte cinq élevages de visons, et qu’elle a connu au début de ce mois un important pic de pollutions aux particules fines. Par exemple, à Capralba, village lombard de 2 500 habitants, existe une ferme de 60 000 visons…

Si tel est le cas, on a là l’illustration d’un monde en déperdition complète avec un virus pur produit de la destruction des écosystèmes et de la vie sauvage, s’étant développé et renforcé justement à travers cette destruction anti-naturelle.

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Écologie

1 000 visons abattus en France, l’horreur d’un monde sans âme

Après les millions de visons abattus aux Pays-Bas, en Suède, en Grèce, aux États-Unis, en Italie, en Espagne et bien évidemment au Danemark, c’est un élevage français qui est touché par la mutation du virus SARS-CoV-2. L’horreur n’en finit pas de s’abattre sur le monde, avec une humanité qui regarde ailleurs…

À Champrond-en-Gâtine, un petit village d’à peine 700 habitants, un élevage de visons vient d’être déclaré contaminé par une variante du SARS-CoV-2, le coronavirus vecteur du Covid-19. Ce sont mille visons qui vont ainsi être purement et simplement liquidés pour assurer à l’humanité sa fuite en avant mortifère.

L’humanité s’enfonce dans la croyance en sa prétention absolue à dominer la nature. Ces mille visons sont touchés par une variante du virus qui menace la fiabilité des futurs vaccins, du fait que le virus ait trouvé un hôte animal propice à développer une plus grande résistance, alors il est décidé de les éliminer froidement. Cette horreur surgit maintenant dans notre pays, mais elle est déjà là depuis cet été, avec près de 17 millions de visons tués déjà récemment au Danemark.

En bon administrateur zélé du capitalisme, le gouvernement agit par un acte administratif en ordonnant l’abattage pur et simple. On ne va quand même pas débourser des sommes d’agent, mobiliser des lieux, une technologie, des scientifiques pour protéger la vie d’animaux… Pourtant, lorsqu’on sait que le vison est un animal très vivace, joueur et intelligent, on n’est pris d’un sentiment de grande tristesse, d’une profonde colère.

Le ministère de l’agriculture et de la transition écologique peut affirmer dans un communiqué, non sans gêne :

« Les ministres rappellent l’importance des gestes barrières pour lutter contre la propagation de la Covid-19 : il s’agit de protéger les visons d’une éventuelle contamination à partir du personnel des élevages, mais aussi, par précaution, d’éviter les contacts entre des animaux qui seraient infectés et le personnel des élevages. »

C’est vraiment le serpent qui se mord et se remord encore la queue. On sait que le covid-19 est le résultat d’une proximité, pour ne pas dire une promiscuité, trop grande entre les animaux sauvages et les êtres humains. Tout cela dans un contexte d’urbanisation généralisée, anti-naturelle…

Au lieu de changer de perspective générale, les choses continuent et s’empirent avec une humanité qui ne parvient pas à s’extirper de son aliénation dans la consommation… Tout cela jusqu’à quand ?

Car ces visons étaient élevés pour leur peau servant ensuite à la fourrure pour des vêtements de luxe. On lira ainsi avec dégoût sur un blog spécialisé dans la mode de la fourrure que « le vison est une fourrure durable, très représentative de la mode des années 40, et en même temps indémodable car elle est traitée aujourd’hui d’une façon très moderne (rasée, teinte…). »

Tout cela est scandaleux, révoltant et l’on se demande pourquoi les gens ne se soulèvent pas directement contre toute cette filière portée par des bourgeois sans scrupules. Car, en plus de leur abattage sans ménagement, les conditions d’élevage de ces visons étaient d’une horreur sans nom, d’où le fait que les associations de la cause animale soient parvenues à obtenir la fin de ces enfers à l’horizon 2025.

En août 2020, soit il y a à peine trois mois, l’association One Voice tournait d’ailleurs des images insoutenables dans l’élevage de Champrond-en-Gâtine. Un élevage que l’association qualifiait comme « le pire élevage de visons d’Europe »…

L’humanité n’en finit pas de s’enfoncer dans un cycle de régression morale. Une régression qui ronge tant des espèces vivantes honteusement exploitées et assassinées sur l’autel de la consommation que des êtres humains pétrifiés devant l’horreur… Un jour ou l’autre, une tempête de feu va s’abattre contre ce monde sans âme qui ne produit que consommation aliénée, égoïsme et insensibilité envers la vie elle-même.

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Écologie Planète et animaux

Rallumons les étoiles (l’infâme pollution lumineuse)

On connaissait les conséquences de la pollution lumineuse pour les êtres humains, avec un ciel sans étoiles, sans âme… Lundi 4 novembre 2020, une équipe de chercheurs a publié une étude visant à mieux comprendre l’impact de la pollution lumineuse sur les animaux et les végétaux.

« La zone qui subit des émissions directes de sources de lumière artificielle s’étend actuellement à environ 2 % par an, les localités qui étaient auparavant éclairées s’éclaircissant davantage à un rythme similaire ».

En général, un quart de la surface de la Planète est éclairée par une lumière artificielle. Tels sont les propos introductifs d’un article de cinq chercheurs publié dans la revue « Nature ecology & evolution ».

Basée sur 126 études ciblées sur des cas précis d’espèces, une des choses sûre est la diminution de la quantité de mélatonine chez l’ensemble des espèces analysées. Hormone du sommeil, cette diminution physiologique aboutit à une baisse de la vigilance, avec un déséquilibre dans le rapport au cycle du jour et de la nuit.

Au-delà, les connaissances restent maigres car finalement la pollution lumineuse n’est un sujet tant d’étude que de préoccupation générale que depuis les années 1980.

On sait que les rats, soumis par ailleurs à des bien inutiles et horribles expérimentations, voient leur capacité cognitive baisser lorsqu’ils sont exposés à une lumière artificielle, et que les tortues de mer sont désorientées pour retrouver la mer. Quant à la flore, elle se voit perturbée par l’altération des cycles jour-nuit liée à la lumière artificielle :

« Des impacts plus évidents, tels que la rétention retardée des feuilles sur les arbres à proximité des lampadaires et l’attraction des insectes et des oiseaux par les lumières extérieures, ont été documentés depuis longtemps »

Depuis 2019, on savait que le cycle de germination et de floraison des arbres étaient impactés négativement par la lumière artificielle. Les biologistes en charge de l’enquête avaient ainsi découvert que le bourgeonnement des certains arbres avait presque une semaine d’avance.

Comment pourrait-il en être autrement pour des végétaux qui justement se développent grâce à la photosynthèse ? Mais ensuite bien évidemment, il y a une réaction en chaîne, écosystémique, perturbant les chenilles se nourrissant des feuilles, les oiseaux mangeant les chenilles…

La pollution lumineuse, c’est un énième aspect de la déstabilisation de l’environnement naturel par une humanité rivée de manière égo-centré vers son propre développement…. son propre développement pétris dans le capitalisme.

L’éclairage public a été une véritable révolution, un progrès de grande ampleur. Mais lorsque l’on regarde aujourd’hui ce qu’il en est, on est forcé de constater que là aussi il y a fuite en avant humaine, anti-naturelle, par et dans le capitalisme. Et si l’on pense aux projets de grandes entreprises comme Amazon et SpaceX de développer un réseau satellite dans l’espace, on aura finit de détruire la nuit, le ciel, la lumière naturelle.

Finalement, la lumière artificielle est là surtout pour accompagner une civilisation de la voiture et de l’étalement urbain avec ses kilomètres de routes bitumées, sa mise en avant du capital accumulé, sa valorisation d’une société de consommation en déperdition.

En plus de ne plus voir le ciel étoilé, cette première porte ouverte vers la connaissance de l’univers, voilà que le capitalisme n’éclaire plus rien mais tout, au contraire. La tâche du futur n’est plus d’éclairer, mais d’éteindre tous ces artifices inutiles : il nous faut rallumer les étoiles !

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Lutte Ouvrière prend position de ne pas prendre position sur la chasse

Lutte Ouvrière fait un exposé sur la chasse, mais repousse le problème à après la révolution.

Dans son organe théorique Lutte de classe, du mois de novembre 2020, Lutte Ouvrière aborde une question très importante, celle de la chasse. L’article, très documenté, est intitulé « La chasse, son business, les chasseurs et leur défense de la nature ». Il fournit de nombreuses informations intéressantes sur la chasse depuis 1789 et donc il vaut le détour.

Il est par contre incompréhensible dans son positionnement. On a en effet ici un exemple de contorsion typique de la Gauche rejetant la vie quotidienne. Le ton est toujours le même : il y a de la vérité de part et d’autre, tout est mal fait, ce n’est qu’après la révolution que etc.

Cela n’a évidemment aucun sens, comme le révèle ce court extrait, qui est trompeur car le document de Lutte Ouvrière est le fruit d’un vrai travail, mais enfin il faut quand même une vision du monde. On lit ainsi :

« Concernant la chasse, la question n’est pas d’en être partisan ou adversaire, de même qu’il est stupide de se positionner, comme le font les porte-parole de l’écologie politique, en défenseurs de la nature en l’opposant aux activités humaines.

Comme l’écrivait Engels, « nous ne régnons nullement sur la nature comme un conquérant règne sur un peuple étranger ».

Et il ajoutait, en citant plusieurs exemples des conséquences désastreuses du mode de production capitaliste sur l’environnement : « Ne nous flattons pas trop de nos victoires sur la nature, elle se venge sur nous de chacune d’elles. » (Dialectique de la nature, 1883). »

Intellectuellement, déjà, il est absurde pour des trotskistes de citer la « Dialectique de la nature », œuvre dont le concept élémentaire est à la base de l’approche du marxisme propre à l’URSS de Staline dans son interprétation de Lénine. Mais surtout la citation semble dire le contraire de ce que dit Lutte Ouvrière, car plutôt que de considérer que la chasse n’a pas d’impact sur la nature si forte, on peut très bien en déduire à l’inverse que la chasse est une prétention humaine qui va très mal terminer.

D’ailleurs, en cette période de pandémie, il est fort regrettable de ne pas aborder cette question des animaux sauvages pour chassés, sans parler des questions sautant aux yeux de l’humanité actuelle, mais apparemment pas de Lutte Ouvrière : la question de la valeur en soi de la vie sauvage, des forêts, etc.

De toutes manières, au-delà même de toutes ces questions, il y a celle de la dénonciation des beaufs, en bref de la vie quotidienne, et cela Lutte Ouvrière n’en veut pas. Pour elle, toute réponse est faussée car le capitalisme contamine tout. Il faudrait donc analyser les choses de manière neutre et se tourner vers la seule question, celle de la révolution.

Mais qu’est-ce que la révolution si ce n’est le fruit des contradictions d’une société ? Et comment peut-on être de Gauche sans considérer que le refus de la chasse est justement le produit d’une contradiction entre le passé et l’avenir ?

Lutte Ouvrière refuse d’être partisan, au nom d’une position « objective » qui n’existe pas, qui est une négation de l’existence de la société, des Français, de l’existence de ceux-ci dans leur rapport à la réalité, notamment naturelle. Exister, c’est forcément être partisan, parce que le moindre acte s’inscrit dans des rapports, positifs ou destructeurs. En refusant de prendre partie Lutte Ouvrière s’exonère d’une analyse des rapports dans la vie quotidienne… C’est une grossière erreur.

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Chasse à courre: «Henri Barbusse dans notre panthéon»

AVA, qui est à la pointe de la dénonciation de la chasse à courre, a publié un excellent texte d’Henri Barbusse, une grande figure de la Gauche française. Il s’agit d’Hallali, qui dénonce avec des mots d’une grande justesse et d’une grande humanité l’horreur de la chasse à courre.

On retrouvera le texte en entier sur le site d’AVA : ava-france.org/2020/11/13/henri-barbusse-hallali

Ce texte est d’une grande valeur et fait indéniablement partie du patrimoine de la Gauche, il faut le connaître, le mettre en valeurs et le diffuser !

Remarquons que c’est très bien vu de l’avoir publié le 11 novembre, puisque le parallèle est fait avec l’écrivain Maurice Genevoix, qui a été intronisé au Panthéon par Emmanuel Macron en raison de son œuvre sur la première guerre mondiale, Ceux de 14. On le sait, Henri Barbusse est également connu pour son œuvre sur la Grande guerre : Le feu, journal d’une escouade.

Il s’avère que Maurice Genevoix a également écrit sur la chasse à courre, avec un point de vue totalement opposé à celui d’Henri Barbusse. On a là deux styles, deux approches, deux visions du monde, qui se font face et ne sont absolument pas compatibles !

Voici le petit résumé d’AVA présentant cette opposition avec une grande acuité :

« HENRI BARBUSSE DANS NOTRE PANTHÉON 🏛🕊

⚫ À l’occasion des commémorations du 11 novembre, le Président de la République a choisi de faire entrer au Panthéon l’écrivain Maurice Genevoix, témoin actif de la 1ère Guerre Mondiale. D’autres voix lui préféraient Henri Barbusse.
Chez AVA, il y a un révélateur qui permet de les départager : leur rapport à la chasse à courre ! Tous les deux ont écrit sur le sujet, avec des points de vue diamétralement opposés.

🦌📯 Maurice Genevoix, dans son roman « La Dernière Harde », développe point par point toute la vision mystico-romantique des veneurs sur la Nature. On y suit un cerf sauvé plusieurs fois de la mort par le piqueux d’un équipage, un homme « juste ». S’il a été blessé au cours d’une chasse à courre, ce n’est pas du fait des veneurs mais de celui d’un cerf chassé, qui a livré son congénère à la meute pour « donner le change ». Le cerf est hébergé et soigné chez le valet, puis, repartant dans les bois, il meure volontairement par la main même de son « bienfaiteur », en se jetant contre sa dague. Bref, un pur fantasme de veneur :
« De lui-même, résolument, il a poussé sa poitrine profonde contre la pointe qui le touchait. Et en même temps il a plié les deux genoux pour se coucher sur la terre, et trouver enfin son repos. »
Genevoix (membre de l’Institut de France qui possède la forêt de Chantilly et y organise la chasse à courre) romance la chasse et la mort, comme un jeu symbolique qui mettrait en avant la dignité du monde animal, sa « liberté ». C’est tout à fait la vision des veneurs quand ils disent « Plutôt que de laisser l’opinion se focaliser sur leur mort, tachons seulement de montrer qu’ils ont une belle qualité de vie. Pour leur garantir la seule qui leur convienne, celle d’animal libre, ils doivent en payer un prix qui n’est autre que l’impôt du sang. »

🌳 De son côté, dans « Hallali » (1914), Henri Barbusse raconte un événement réel, que beaucoup d’habitants de sa forêt, celle d’Halatte, connaissent pour l’avoir vécu eux-mêmes : un équipage de chasse à courre traque un cerf jusque dans son jardin et il s’interpose pour tenter de le sauver ! 🏠🙅‍♂️
Il décrit l’impatience voyeuse de la foule des suiveurs, leur obséquiosité :
« – Il ne veut pas qu’on entre, l’insolent !
– Offrez-lui de l’argent !
Toutes ces figures portaient la marque du même instinct de meurtre, brusquement déchaîné par l’obstacle. A travers les paroles, les prétextes, les contraintes, cela se faisait jour sur leurs traits. »
🐶 Puis il se tourne vers les chiens :
« A côté des groupes si passionnément décontenancés, le hurlement des chiens prenait quelque chose d’innocent : les chiens esclaves n’avaient contre le cerf que la haine des hommes… »
Face à la pression violente de l’équipage et de sa cour, cet ancien poilu, victime de la Grande Guerre et le 1er de ses dénonciateurs, a cette révélation :
« En songeant aux cris sanguinaires qui m’assaillaient, je compris à quel point la créature humaine et animale, qui diffèrent si prodigieusement dans la vie, se ressemblent pour mourir, et que tous les êtres vivants s’en vont fraternellement. »
Il empoigne la carabine du piqueux, mais en vain, Barbusse est soulevé et projeté par la foule…

⚔🚫 De leur expérience commune de la guerre et de la mort, ces deux écrivains tirent des conclusions bien différentes.
Barbusse, lui, voit dans la chasse à courre un vecteur de brutalité primitive chez l’Homme, qu’utilisent les dominants pour les jeter les uns contre les autres.
Dans son roman « Clarté » (1919), il fait dire à un prince lors d’une curée :
« On se déshabitue trop du sang à notre époque prosaïque, humanitaire et bêlante. Ah ! Tant que les peuples aimeront la chasse, je ne désespérerai pas d’eux ! »

Pour AVA ainsi que tous les habitants victimes de la chasse à courre, aucune hésitation : c’est Henri Barbusse qui figure dans notre Panthéon ! 🕊✊  »

À nouveau, voici le lien pour lire Hallali d’Henri Barbusse sur le site d’AVA : https://ava-france.org/2020/11/13/henri-barbusse-hallali/

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30 millions d’amis: sauvetage de chiens de chasse

Lundi 9 novembre, la fondation 30 millions d’amis a publié une vidéo émouvante au sujet de sept chiens de chasse qu’elle a recueilli dans l’un de ses refuges. Ces chiens sont arrivés dans un état misérable, témoin du mépris que leur portaient leurs anciens maîtres.

Les images du premier chien descendant du camion montrent à quel point ces animaux n’étaient considérés que comme de vulgaires outils pour les chasseurs : perte de poil massive (vermine), rougeurs, pus autour des yeux, maigreur, puces, inflammations aux oreilles… Ils ont littéralement la peau sur les os ! Un des chiens ne pèsent que 27 kilogrammes alors qu’il devrait en peser entre 35 et 40.

chien, peau abîmée

Ces chiens vivaient dans des conditions déplorables : pas d’abris pour les protéger du vent, de la pluie et du soleil, sur de tout petit terrains… Malheureusement, de telles conditions de vie réduisent sensiblement leur espérance de vie : aucun ne peut vivre longtemps sans d’abris, sans soins vétérinaires, et sans nourriture suffisante. Mais l’enfer c’est arrêté à temps pour ceux-là.

« Il n’y a aucun entretien de chien. On leur donne juste de quoi survivre et c’est tout »

Et pourtant, les personnes de 30 millions d’amis constatent tout de suite :

« Ce sont des chiens qui n’ont aucune rancune envers l’Homme, c’est ça qui est terrible. C’est l’Homme qui les fait devenir comme ça, mais ils n’ont aucune rancune. »

Terrible et en même temps cette attitude montre encore une fois à quel point l’humanité est corrompue moralement. L’humanité est capable de se déchiqueter à coups de sabre, de fusils et de bombes parce que l’Autre a le malheur d’être né du mauvais côté d’une frontière, tandis que ces chiens ne cherchent qu’à vivre une vie heureuse et donner leur confiance.

Malgré la peur qu’ils doivent ressentir face à ce changement de décor, l’arrivée de nouvelles personnes, ils se laissent caresser et emmener vers l’infirmerie puis leur nouveau box sans aucun problème. L’équipe arrive à leur faire un shampoing afin de traiter une peau abîmée et leur offrir l’amour qu’ils n’ont probablement pas ou très peu connu.

chien jouant

L’un des chiens avait la peau tellement fragile que lui passer un shampoing l’a fait saigner, très légèrement certes mais il faut essayer de s’imaginer l’état de sa peau pour en arriver là. Dans le même ordre d’idée, le personnel du refuge ne leur donne pas des doses de nourriture complète d’un coup pour éviter qu’ils ne mangent trop d’un coup et que cela leur cause des soucis de santé… Une première ration à leur arrivée, une autre plus tard dans la journée, ceci afin que leur corps s’habitue au changement à recevoir suffisamment de nourriture. Ils peuvent commencer à vivre une vie de chien épanouie, et plus seulement essayer de survivre entre deux périodes de chasse.

Bien entendu, les chasseurs ont vite réagi dans les commentaire de la vidéo pour expliquer que tous les chasseurs ne sont pas comme ça, qu’il s’agit d’une minorité, qu’eux aiment leurs chiens, etc. Ils les aiment tellement que les histoires de chiens maltraités sont loin d’être exceptionnelles. Et ils les aiment tellement qu’ils préfèrent prendre la défense de la chasse plutôt que de se montrer ferme envers ceux qui les maltraitent.

Mais qu’attendre de ces gens pratiquant un loisir barbare ? Il est grand temps que l’ancien monde disparaisse. Que les chasseurs qui ne sont pas capables d’une prise de conscience disparaissent avec. À la Gauche d’être à la hauteur en ce XXIe siècle !

chien en train de manger

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Extermination au Danemark de 17 millions de visons

Au Danemark, une variante du virus au cœur de la crise sanitaire actuelle connaît une version mutée dans les élevages de visons. La réponse est celle de l’extermination.

C’est un exemple ô combien révélateur de la situation de l’humanité. D’un côté, on reconnaît que le rapport à la nature est sans dessus-dessous, de l’autre on continue comme si de rien n’était !

La Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), un organisme de l’ONU, vient ainsi de publier un rapport sur la biodiversité (ici en anglais). Dans le communiqué de presse en français, il est bien indiqué que :

La pandémie de COVID-19 est au moins la sixième pandémie mondiale depuis la pandémie grippale de 1918, et bien qu’elle trouve son origine dans des microbes portés par des animaux, comme toutes les pandémies, son émergence a été entièrement déterminée par les activités humaines, indique le rapport publié ce jeudi.

On estime à 1,7 million le nombre de virus « non découverts » actuellement présents dans les mammifères et les oiseaux, dont 827 000 pourraient avoir la capacité d’infecter les êtres humains.

« Il n’y a pas de grand mystère sur la cause de la pandémie de COVID-19, ou de toute autre pandémie moderne », a déclaré le Dr. Peter Daszak, président de EcoHealth Alliance et de l’atelier d’IPBES.

« Ce sont les mêmes activités humaines qui sont à l’origine du changement climatique, de la perte de biodiversité et, de par leurs impacts sur notre environnement, du risque de pandémie. Les changements dans la manière dont nous utilisons les terres, l’expansion et l’intensification de l’agriculture, ainsi que le commerce, la production et la consommation non durables perturbent la nature et augmentent les contacts entre la faune sauvage, le bétail, les agents pathogènes et les êtres humains. C’est un chemin qui conduit droit aux pandémies. »

Et au lieu de comprendre le sens de cela, à quoi a-t-on droit ? À une extermination de 17 millions de visons. Ces pauvres animaux vivaient déjà l’enfer – 17 millions, c’est un chiffre énorme. Et ces millions d’êtres vivants sont rassemblés… dans un peu plus d’un millier d’élevages. On sait que le rapprochement avec l’holocauste est un thème très polémique chez les défenseurs des animaux, mais là que dire ? On a des constructions sommaires, des êtres enfermés et l’extermination.

Impossible de ne pas penser à ces lignes d’une œuvre d’Isaac Bashevis Singer :

« Dans les relations avec les animaux, tous les gens sont des nazis ; pour les animaux, c’est un éternel Treblinka. »

On sait bien que l’humanité a agi sur le tas et que l’utilisation d’animaux à grande échelle est un produit pour ainsi dire naturel du capitalisme. Le parallèle ne tient pas, mais là il commence à tenir, car l’humanité sait très bien ce qui se passe. On ne peut pas dire à 280 000 personnes dans le nord du Jutland qu’elles vont connaître un confinement spécial et ne pas se dire : l’élevage pose un problème sanitaire relié à un problème moral, il faut tout stopper, tout de suite !

La situation de l’humanité est mauvaise, très mauvaise. Affronter les faits et pratiquer la destruction comme solution… montre que les valeurs du capitalisme ont pétri les esprits, façonné les mentalités, obscurci la raison. Il va falloir une réelle déchirure dans les consciences pour arriver à quelque chose. L’Histoire va connaître une accélération sans pareil, parce que pour sortir de là, les nouvelles consciences vont devoir agir avec envergure et profondeur. Le changement d’époque va être très douloureux.

Et le premier pas de ce changement d’époque devra être un rapport différent aux animaux. L’extermination de 17 millions de visons est un crime innommable, c’est de la barbarie destructrice la plus folle. Elle doit pousser à la révolte complète, à l’insurrection des consciences. Tout cela doit prendre fin, maintenant.

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Confinement : les demandes de la protection animale

Voici le communiqué d’associations de la protection animale, demandant avec justesse la garantie du maintien de leurs activités indispensables pour les animaux pendant le confinement. Cela concerne particulièrement des associations fonctionnant sans refuges (qui ne sont pas fermés, par définition), mais par familles d’accueil ou bien directement auprès des animaux dans différentes situations.

« 𝐑𝐞𝐜𝐨𝐧𝐟𝐢𝐧𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 : 𝐋𝐞𝐬 𝐚𝐬𝐬𝐨𝐜𝐢𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐝𝐞 𝐩𝐫𝐨𝐭𝐞𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐚𝐧𝐢𝐦𝐚𝐥𝐞 𝐝𝐞𝐦𝐚𝐧𝐝𝐞𝐧𝐭 𝐚𝐮 𝐆𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐧𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐪𝐮𝐞 𝐥𝐞𝐬 𝐚𝐝𝐨𝐩𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐝’𝐚𝐧𝐢𝐦𝐚𝐮𝐱 𝐞𝐭 𝐥𝐞 𝐧𝐨𝐮𝐫𝐫𝐢𝐬𝐬𝐚𝐠𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐜𝐡𝐚𝐭𝐬 𝐥𝐢𝐛𝐫𝐞𝐬 𝐫𝐞𝐬𝐭𝐞𝐧𝐭 𝐩𝐨𝐬𝐬𝐢𝐛𝐥𝐞𝐬 !

Alors que le Président de la République vient d’annoncer un reconfinement strict, les associations Ethics For Animals, One Voice, L’arche des Associations et le Collectif Chats et Compagnie formulent les mêmes demandes faites lors du 1er confinement : autoriser les associations avec et sans refuge à continuer les adoptions d’animaux et aux nourrisseurs de chats libres de se rendre sur les points de nourrissage.

“Le secteur de la protection animale a été particulièrement impacté pendant le 1er confinement. Selon l’étude que nous avions menée sur un échantillon représentatif de 135 associations, ces dernières avaient perdu 32% de leurs ressources entre 2019 et 2020 sur la période 1er janvier/31 mai. Pire, leur déficit s’était accru de 58% alors que 75% de ces structures fonctionnaient déjà à flux tendu. Il est nécessaire que le Gouvernement entende ce secteur associatif.” déclarent les responsables des associations.

Les mesures que nous demandons au Gouvernement pendant ce confinement sont simples : donner la possibilité aux associations avec et sans refuge de poursuivre leurs adoptions, donner l’autorisation aux nourrisseurs de chats libres de se rendre sur les points de nourrissage et inciter les vétérinaires à considérer les stérilisations d’animaux comme des urgences vétérinaires ne pouvant être différées.
#confinement #protectionanimale #paconfinée #onevoice #urgenceerranceféline »

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Second confinement en octobre 2020: l’humanité apprentie sorcière prise au piège

Le second confinement ne fait pas qu’ébranler les mesures sanitaires gouvernementales ; c’est tout le mode de vie de l’humanité qui est remis en cause.

Les Français savaient que le confinement serait mis en place, mais la brutalité de son caractère les a tout de même surpris. Emmanuel Macron a annoncé en effet mercredi 28 octobre que le confinement commencerait dès le 30 au matin et s’il ne va pas aussi loin que le premier confinement, cela y ressemble beaucoup dans la plupart des mesures prises. Qui plus est, il y en a jusqu’à début décembre… au minimum.

Les Parisiens suffisamment aisés ont d’ailleurs pris la fuite le jour même, avec 400 kilomètres de bouchon dans l’après-midi avant même les annonces, alors que dans la soirée le site de la SNCF a été totalement saturé, de par les nécessaires voyages en catastrophe en raison de la rapidité de la mise en place du confinement.

Tout cela, cependant, est entièrement secondaire par rapport au cadre historique. La situation est en effet peu ou prou la même dans toute l’Europe, et même si des pays s’en sortent bien mieux, comme l’Allemagne, la tendance reste la même : le virus est relancé, il faut confiner. On peut bien entendu dénoncer Emmanuel Macron, dénoncer le manque de lits dans les hôpitaux, de moyens, de préparation depuis six mois également, c’est bien entendu très vrai, mais cela n’en reste pas moins très secondaire.

Il y a un problème de fond et il est très simple. Pendant des centaines et des centaines d’années, voire des milliers d’années si on remonte à l’apparition de l’élevage et de l’agriculture, l’humanité a joué avec le feu, en désorganisant la nature, en s’appropriant la vie des animaux qui ont été réduits à de simples marchandises de consommation alimentaire, et stockés comme des matières premières.

Cela a été toute une étape historique, un développement, c’est évident. En rester là, toutefois, est une erreur grossière, une incompréhension du développement spécifique de l’humanité, spécifique, mais intégrée à un cadre : la nature.

En niant ce cadre, l’humanité a joué à l’apprentie sorcière. Cela a produit le changement climatique, cela a produit l’asservissement et la souffrance d’animaux dans une dimension industrielle, cela a produit la déforestation, cela a produit toute une série de maladies passant la barrière des espèces en raison de situations anti-naturelles, le Covid-19 se situant ici dans une longue tradition de maladies de ce type, dont la grippe espagnole a été la plus meurtrière.

Malgré un premier confinement, l’humanité ne s’est pas remise en cause. Elle a considéré qu’elle pouvait passer en force : des centaines et des centaines de milliards d’euros par ici, des mesures de confinement par là, la course au vaccin, l’espoir que le virus partirait de lui-même, etc.

L’instauration d’un second confinement en France, mais également peu ou prou dans toute l’Europe, écrase une nouvelle fois la vanité humaine. Et, d’ailleurs, cette fois la crispation est d’autant plus là, la nervosité est présente, la compréhension que l’humanité fait face à un mur s’impose. Elle est même tyrannique, au point que les petits-bourgeois nient le virus, dénoncent l’État, car ils savent que tout doit changer et comme ils ne le veulent pas, ils cherchent un « responsable ».

Ce responsable, c’est pourtant l’humanité elle-même. Son mode de développement, son mode d’existence, est dépassé. Donc il faut le dépasser. Cela implique toutefois de raisonner en termes de mode de vie. Tout doit être remis à plat. L’envergure de la question est immense.

Et malheureusement, on connaît le principe : les consciences sont en retard sur la réalité. Ce second confinement va imposer, par conséquent, les faits de manière très dure, déboussolant tout en amenant une grande exigence.

À la Gauche d’être prête pour accompagner cette nouvelle séquence et faire progresser les consciences !

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Deux associations demandent l’interdiction des cheminées à foyer ouvert

Alors que la connaissance de la pollution de l’air ne fait que progresser en France, l’État n’opère pas de véritables changements en rapport avec ces nouvelles analyses, notamment en ce qui concerne le chauffage au bois.

En décembre 2014, Ségolène Royal, alors ministre de l’environnement, déclarait très fièrement :

« J’ai rétabli la liberté (…) J’ai ici la lettre d’instruction qui est partie hier au préfet de région qui lui demande de modifier son arrêté sur ce point là, en disant que cela n’a aucun sens d’une part. Deuxièmement, au moment où je développe les énergies renouvelable, et donc l’énergie bois, ce qu’on appelle la biomasse, c’était quand même un contre-indicateur »

Ces propos faisaient suite à l’obtention par l’association de mesure de la qualité de l’air Airparif d’un arrêté d’interdiction au 1er janvier 2015 des feux de cheminée à foyer ouvert à Paris ainsi que dans 435 communes d’Île-de-France. Malgré les tentatives de l’ex-ministre de l’environnement, l’arrêté d’interdiction des foyers ouverts a bien été adopté, après annulation de l’arrêté de Ségolène Royal à l’été 2015.

Ségolène Royal choisissait ici la voix du populisme au service de l’industrie du bois, plutôt qu’une approche démocratique, rationnelle, populaire. Car il est avéré depuis plusieurs années que la combustion de biomasse d’origine naturelle, telle que le bois, est émettrice de particules fines très nocives pour la santé. En Île-de-France, on estime qu’environ un tiers des particules fines sont issues du chauffage au bois.

Pendant le confinement, alors que l’industrie était en sommeil et la circulation routière au ralenti, le bassin d’Île-de-France a connu des pics de pollution en partie causés par les feux de cheminée.

Notons que si la combustion de bois dans un foyer ouvert est grande génératrice de particules fines, on ne sait pas vraiment ce qu’il en est des « foyers fermés » ou des poêles à granulés, qui seraient potentiellement émetteurs de particules ultra-fines (PUF).

C’est en ce sens que l’Association pour le respect du site du Mont-Blanc ainsi que Strasbourg Respire ont co-signé une tribune le 15 octobre 2020 pour souligner la nécessité d’en finir avec les cheminées à foyers ouverts.

Voici cette tribune :

« Après avoir connu un déclin jusque dans les années 80 le chauffage au bois bénéficie aujourd’hui d’une image extrêmement positive en France car considéré comme « traditionnel, millénaire, naturel, sain et renouvelable, donc écologique » et « bon pour la planète ». De telle sorte que le nombre d’appareils individuels de chauffage au bois a doublé en 20 ans pour atteindre 8 millions d’unités sur le territoire métropolitain, et que les chaufferies collectives au bois se multiplient en France.

Le chauffage au bois bénéficie de l’ignorance des élus quant à sa part dans la pollution atmosphérique. Or elle est écrasante, le chauffage au bois représente en France 14% des chauffages et 60% des particules PM2.5 – particules fines de moins de 2,5µm – qui causent 48000 décès prématurés par an dans notre pays !

Si ce mode de chauffage a le vent en poupe, il le doit aussi aux multiples aides et incitations financières. Par exemple dans la vallée la plus polluée de France, la Vallée de l’Arve, et plus récemment à Strasbourg, des aides financières – appelées fonds « Air-Bois » – ont été mises en place pour changer son poêle à bois contre…un autre poêle à bois!

Ce fonds Air-Bois est financé par l’ADEME (Agence de la Transition Ecologique) qui s’est fixé un agenda de développement de la part de la biomasse dans le mix énergétique de la France. La raison de ce plan est que la combustion de la biomasse est – à tort – considérée comme « neutre en carbone » dans les bilans Climat des Etats.

Nous affirmons qu’il s’agit d’une grave erreur. Pourquoi ?

1. Faire le choix du bois-énergie est mauvais pour le Climat :

La combustion de bois que ce soit dans une cheminée, un poêle à granulés ou une centrale électrique à biomasse (plaquettes ou granules de bois ) libère plus de CO2 dans l’atmosphère que la combustion de gaz, fuel ou charbon. De plus, il faudra plusieurs dizaines d’années à un arbre pour séquestrer autant de CO2 que celui émis en quelques heures par la combustion du bois.

La combustion du bois est donc bien loin d’être neutre en carbone sur le court et moyen terme et elle accroitra les émissions de gaz à effet de serre de 10% au niveau européen dans les prochaines décennies, comme l’ont récemment soulevé plusieurs chercheurs dans la revue Nature . « Désastreux pour les forêts et contre-productif pour le climat » tel est le constat sans appel de 800 chercheurs qui ont a récemment alerté l’Union Européenne.

2. Cause majeure de pollution :

Comme toute combustion, le bois rejette quantités de polluants, c’est de loin le mode de chauffage le plus polluant, malgré les filtres « performants ».

Il est une source majoritaire en France de particules fines. Rappelons que s’il existe de nombreuses sortes de particules (particules de frein, agriculture..), les particules de combustion issues de la combustion du bois, charbon, diesel sont de loin les plus toxiques car recouvertes d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) ,causes de cancers, maladies cardiovasculaires, pathologies de la grossesse..Le bois émet 10 fois plus de HAP que le fioul, 114 fois plus que le gaz et 179 fois plus que le charbon.

Malgré le remplacement de plus de 4000 appareils sur 15000 chauffages au bois par des appareils à bois homologués les plus récents, le chauffage au bois cause des pics de pollution aux particules fines tous les hivers partout en France et en particulier dans la Vallée de l’Arve, où les taux de pollution restent au-dessus des recommandations de l’OMS.

Nous demandons l’arrêt de toutes les subventions ou incitations pour ce mode de chauffage individuel, qui seront orientées vers des modes de chauffage non polluants et renouvelables comme le solaire thermique ou les pompes à chaleur dans un cadre d’assainissement des émissions du secteur résidentiel.

Nous demandons également de stopper l’implantation et le développement de centrales collectives au bois, centrales qui ont malheureusement été récemment implantées à Strasbourg et déjà présentes dans de grandes agglomérations souvent polluées.

Nous demandons une gestion de la filière bois vers une exploitation du bois en puits de carbone (menuiserie, construction), plus respectueuse de la biodiversité, et non plus orientée vers le bois énergie. Nous souhaitons (comme l’ont fait Québec et Montréal):

  • L’interdiction des foyers ouverts dans les zones d’habitation dense ou sous plan de protection de l’atmosphère.
  • L’interdiction de l’utilisation de tous les chauffages au bois d’appoint durant les pics de pollution.
  • L’interdiction de la vente d’appareils à bois non homologués.
  • L’interdiction de construction de cheminées à foyer ouvert dans les zones d’habitation dense ou sous plan de protection de l’atmosphère. »
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Octobre 2020: une crise sanitaire comme crise écologique que la société ne veut pas voir

La société façonnée par le capitalisme refuse de voir la destruction de la planète qui a provoqué le COVID-19. La crise sanitaire est ainsi vue de manière tronquée – quand elle n’est pas directement niée.

Pourquoi les Français ont-ils pensé que la crise sanitaire du COVID-19 serait maîtrisée, dépassée, mise sous contrôle ? Parce qu’ils croient au capitalisme, qu’ils pensent que tout se consomme, qu’ils admettent la conception selon laquelle l’espèce humaine serait sortie de la nature. Il faut ajouter à cela qu’ils ont une confiance aveugle, spécifiquement française, au secours d’un État à la fois honni et considéré comme le grand recours.

La question du COVID-19 expose ici tous les travers de la société française. Il faut se souvenir que, lors de l’émergence de la crise sanitaire, alors que c’était déjà l’actualité, il y avait encore des rassemblements syndicaux ou d’ultra-gauche, dans un grand déni de la réalité. Il faut voir comment, malgré l’ampleur de la crise sanitaire depuis, il y a tout de même une partie de la société française rétive à tout effort prolongé.

Pourquoi tout cela ? Car, au fond, tout le monde sait que la crise sanitaire est le résultat d’une crise écologique mondiale. Cela implique de se remettre totalement en cause. Or, les Français veulent tous les changement, mais aucun ne veut changer. On en arrive à la négation de la dimension de la crise sanitaire, au refus d’assumer sa substance, parce que sinon il faut tout remettre en cause.

Le virus a passé la barrière des espèces, il l’a fait en raison de la déforestation et des élevages industriels d’animaux, donc en bonne logique il faut cesser la déforestation et les élevages industriels d’animaux. Hors de question pour les gens, pour qui McDonald’s est devenue une certitude. On est dans une situation totalement coincée.

La preuve en est qu’il y a toute une partie de la Gauche qui dit avec la Droite : oui, distribuons les millions, les milliards aux entreprises ! Ce qui est incohérent, sur le plan des idées bien entendu, mais pas seulement : normalement, quand on fait de la politique, on propose autre chose. Là c’est simplement l’Union sacrée.

L’Union sacrée contre les masses laborieuses, car ce sont elles qui vont payer la facture, bien entendu. L’Union sacrée contre la nature, parce que c’est elle qui est niée, la crise sanitaire étant présentée comme tombant du ciel ou originaire d’un laboratoire chinois. Les théories complotistes relèvent d’ailleurs de la panique petite-bourgeoise devant toute remise en cause. Trouver un coupable, un bouc-émissaire, c’est s’épargner de devoir affronter les faits.

La crise sanitaire d’octobre 2020 n’est rien d’autre que le produit d’une négation de la réalité par la société, qui ne veut pas voir l’ampleur du désastre. Et c’est tellement vrai que cela se déroule au grand dam de l’État qui aimerait bien gérer, tant bien que mal, même s’il tend au cynisme de par sa fonction de service pour les classes dominantes. Même un tel État est catastrophé par une population tellement façonnée par le capitalisme qu’elle est relativiste, passive, individualiste, incapable d’initiatives. C’est dire !

On peut ainsi critiquer l’État, les mesures gouvernementales, autant qu’on voudra. C’est la société qui a tort, cependant. Tort de ne pas former l’État, tort d’accepter le mode de vie imposé par le capitalisme, tort de refuser toute remise en cause. Tort de perdre son temps avec un mouvement de rétrogrades beaufs comme les gilets jaunes, alors que le monde va dans le mur.

On peut être certain que les nouvelles générations vont tout renverser et que l’humanité va connaître un bouleversement sans pareil. On ne s’en sortira pas sans une humanité unifiée au niveau planétaire, cessant sa guerre contre la nature et regardant le passé avec ses McDonald’s comme une époque de barbares.

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Des forages pétroliers menacent une partie de la région parisienne

L’association Environnement Bocage Gâtinais (EBG) mobilise sur une enquête publique à propos du projet de la société Bridgeoil de faire passer leur exploitation pétrolière de deux à dix forages, sur la commune de Nonville en Seine-et-Marne.

L’association EBG alerte sur les conséquences néfastes de ce projet sur un site dédié : « Non aux forages pétroliers à 4km de la forêt de Fontainebleau ».

Ils y alertent sur les risques de pollution de l’eau potable, la régie « Eau de Paris » qui gère les sources à proximité ayant déjà rendu un avis fermement négatif. On apprend également qu’une telle activité nécessite de détourner près de 1000m3 d’eau par jour en injection souterraine pour stimuler la production de pétrole.

Les sites de forages se trouvent à proximité de plusieurs écosystèmes précieux : La ZNIEFF de la Plaine de Sorques, la zone natura 2000 de Rivières du Loing et du Lunain, l’espace naturel sensible du Marais d’Episy et la forêt de Fontainebleau qui est classée réserve de Biosphère par l’UNESCO depuis 1998. Les puits, le va-et-vient de poids-lourds impacterons certaines de ces zones en permanence, tandis que de potentiels accidents pourraient être catastrophiques sur d’autres.

L’association EBG lance donc une campagne d’opposition à ce projet qui comporte une pétition, une incitation à participer à l’enquête publique jusqu’au 17 octobre et met a disposition des visuels pour donner de la visibilité à la lutte sur les réseaux sociaux.

Pour visiter le site de mobilisation, cliquez sur l’image :
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Écologie

Un million et demi de visons abattus au Danemark

Depuis le début de la pandémie de covid-19, des centaines de milliers de visons ont été tout bonnement liquidés. Il y a là un indicateur malsain de la régression de notre époque vers la barbarie.

Les premiers cas de coronavirus chez les visons remontent au printemps 2020, lorsque quelques animaux furent testés positifs dans un élevage au Pays-Bas, et que des études aient montré que, finalement, des cas de transmission du vision vers l’humain avaient été enregistrés.

10 000 dans l’Utah aux USA, 100 000 en Espagne au mois de juin, un million et demi au Danemark, telle est le nombre de vison qui ont ou vont être tués dans le monde du fait d’être contaminés au covid-19 ou soupçonnés de l ‘être.

On apprend ainsi que l’ « opération » va prendre « plusieurs mois » selon l’autorité vétérinaire danoise : comment peut-il en être autrement lorsqu’on parle d’environ un million et demi d’animaux ? Chaque élevage avec des cas positifs verra l’ensemble des animaux « euthanasiés », ainsi que tous ceux situés à moins de 7,8 km d’un élevage contaminé….

Lorsqu’on est porté vers les animaux, et même lorsque l’on a ne serait-ce qu’un peu de sensibilité, ces chiffres donnent le vertige et la nausée. Comment la société humaine en est-elle arrivée à un telle niveau de froideur, à un telle niveau d’immoralité ?

Mais où on est donc passé la sensibilité des gens ? Comment peut-on s’accommoder d’une telle « opération » comme le disent froidement les autorités ? Il est vrai que face à l’ampleur du désastre, on est pris premièrement par un sentiment de fatalité. A cela s’ajoute bien évidemment une Gauche qui n’en finit pas de délaisser les animaux, sauf pour en faire des argumentaires de campagnes bien abstraits… Mais tout de même !

Au moins devrait-on déjà se renseigner, approfondir les connaissances de la crise sanitaire en cours… Comment ne pas chercher à faire progresser sa conscience sur les enjeux écologiques, sur le sort des animaux ? Comment ne pas regarder la réalité en face et adopter au minimum une morale, se renseigner sur le véganisme ?

Car le covid-19 est le produit direct de notre époque, une époque marquée par la destruction des écosystèmes, et donc de l’habitat naturel des animaux sauvages. Là est le terreau direct de la mutation des virus. Chacun le sait mais tout le monde fait comme si il ne le savait pas…ou ne voulait pas le savoir… ou le sait sans vouloir le savoir…

Mais voilà que nous en sommes rendus à ce que le rapport même entre animaux d’élevages et l’être humain soit délirant. Car ces visons, qui ce ne sont pas de simples « bêtes à fourrure » comme l’écrit cyniquement Le Figaro, ont été contaminés par les travailleurs des élevages eux-mêmes positifs au covid-19.

Et n’avons-nous pas assistés à la sortie du confinement à un multiplication de cas de covid-19 dans les abattoirs, ces lieux d’enfers où règne une cadence infernale et une proximité malsaine avec les animaux-morts ? On assiste à la terrible fuite en avant d’un mode de vie fondé sur l’exploitation criminelle de la nature, qu’elle soit sauvage ou domestiquée. Le système capitaliste se montre à nous comme un mécanisme froid qui n’entraîne plus que vers la mort elle-même. À quand la fin de cette spirale négative, insupportable ? À quand le sursaut moral et populaire ?