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Communiqué de l’Association nationale des supporters contre le projet de «Super Ligue»

Voici le communiqué de l’Association nationale des supporters contre le projet de « Super Ligue » européenne de football. On y retrouve le style caractéristique des « ultras », les supporters des tribunes les plus investies dans les stades, mais avec une réelle volonté d’être démocratique, d’aller dans le sens populaire le plus large.

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Projet de «Super Ligue»: l’apogée de 30 ans de football moderne

L’annonce par douze clubs de football européens parmi les plus riches d’un projet d’une « Super ligue » fermée est l’aboutissement de tout un mouvement commencé dans les années 1990. C’est ce qu’on appelle le « football moderne », et qui consiste avec de grands moyens financiers à dénaturer le sport pour n’en faire qu’un divertissement lucratif.

Le sport est un phénomène social très complexe et contradictoire. Il a été inventé par la bourgeoisie et l’aristocratie moderniste, mais dans la plupart des cas les classes populaires (voire directement la classe ouvrière) se le sont approprié. C’est toujours la bourgeoisie qui décide et qui oriente le sport dans le sens du capitalisme, mais il y a en même temps dans de nombreux cas des bases populaires influentes, voire très puissantes.

La deuxième moitié du 20e siècle a été une période de grande stabilité pour le capitalisme et cela a laissé de grands espaces à la culture populaire dans le sport. Dans le football, en Europe et en Amérique latine, il a pu se former de véritables traditions populaires autour de très nombreux clubs, principalement dans les grandes villes industrielles.

Il ne faut pas s’imaginer un âge d’or où le football aurait été massif et exempt de toute corruption. Le football de la seconde moitié du 20e a toujours été un phénomène restreint à une minorité (très importante) de supporteurs véritables, et il n’a jamais connu de fonctionnement démocratique.

Toutefois, en raison de sa substance profondément populaire, le football a pris beaucoup d’ampleur et il s’est produit à la fin du 20e siècle une véritable massification. Beaucoup plus de gens se sont mis à regarder le football, à en parler, à y dépenser de l’argent, et il y a donc eu beaucoup plus d’enjeux financiers et étatiques. Et inversement.

Dans les années 1990, le football européen a ainsi pris une toute autre dimension avec des clubs devenant des véritables entreprises insérées dans un marché très agressif et mondialisé. Le tournant décisif a eu lieu au mois de décembre 1995 avec l’arrêt dit « Bosman » rendu par la Cour de justice des Communautés européennes, abolissant le nombre de trois joueurs étrangers maximum par club.

Cette Cour, dont l’existence même est anti-démocratique, a ainsi littéralement changé la donne : le football est devenu officiellement un business comme un autre et les joueurs sont devenus entièrement des marchandises que les clubs peuvent négocier sans contrainte.

Les salaires des plus grands joueurs ont alors explosé de manière indécente, ainsi que surtout le marché des transferts entre les clubs. Cela a produit ce qui se produit toujours avec le capitalisme : une extrême concentration avec une poignée de gros acteurs écrasants de plus en plus la concurrence. Gloire aux plus riches, malheurs aux plus faibles !

Ce phénomène n’est toutefois pas unilatéral, en raison du poids des traditions populaires dans le football. Cela fait que malgré l’hégémonie économique et sportive de quelques clubs disposant de moyens surdimensionnés, il existe toujours une multitude de clubs avec des bases très larges, ou en tous cas relativement larges. Et ces clubs parviennent toujours à exister sportivement, bien que ce soit en général le temps d’une ou quelques saisons, ou alors en assumant de n’exister qu’à la marge, ou dans un « petit » championnat.

Tant l’UEFA (qui gère la Ligue des Champions) que les championnats nationaux doivent ainsi composer avec tous ces clubs, et c’est précisément ce qui dérange la poignée de plus grands clubs voulant créer leur propre ligue fermée. Ces derniers considèrent qu’ils ne reçoivent pas une part suffisamment grande du gâteau des droits télévisés et tentent de s’organiser pour l’obtenir.

Il ne faudrait pas ici se contenter d’une critique populiste en s’imaginant que le problème est simplement que ces gros clubs veulent plus d’argent, juste pour avoir de l’argent. La question se pose beaucoup plus en profondeur.

L’UEFA est directement attaquée par le projet de « Super ligue » fermée, mais elle est également entièrement responsable de la situation. Elle a laissé, pendant 30 années, le marché des transferts s’emballer et les budgets des clubs prendre des proportions délirantes. Si elle l’a fait, c’est qu’elle raisonne de la même manière que les clubs voulant faire leur ligue fermée : elle raisonne en termes de « spectacle » à vendre. La question se pose maintenant pour les plus gros clubs de savoir comment assurer leur train de vie pour les années à venir afin de garantir ce spectacle.

Le turbo-capitalisme n’a que faire de la culture et de l’héritage populaire, il est une machine sans vergogne prête à mettre sur la touche des centaines de clubs en faisant disparaître une compétition devenue traditionnelle, au nom de la production d’un « spectacle » générant des droits télévisés.

C’est le principe même du football moderne, qui à la fois massifie le football dans la société en en faisant un spectacle de haute valeur, et en même temps lui ôte tout romantisme de par l’effacement de l’équité sportive à grande échelle pour des centaines de clubs ancrés historiquement.

Le projet de « Super ligue » pose donc une question existentielle pour le football qui est à un tournant : soit il se soumet entièrement à l’industrie du spectacle et il disparaît en tant que sport à proprement dit ; soit la dimension populaire l’emporte, car il s’est produit quelque-chose de nouveau permettant un nouvel élan sportif. Cela ne pourra pas se faire sans une critique massive et en profondeur de ce qu’est devenu le football ces 30, voire 50 dernières années.

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Politique

Liquidation de la Gauche: la réunion de Yannick Jadot d’EELV, le Emmanuel Macron « vert »

Europe Ecologie-Les Verts mène depuis plusieurs années une opération systématique et structurée de liquidation de la Gauche. Elle est bien aidée en cela par les dirigeants actuels du Parti socialiste et du mouvement Génération·s de Benoît Hamon. La réunion de plusieurs personnalités politiques samedi 17 avril dans un hôtel parisien à l’initiative de Yannick Jadot apporte une pierre à cet édifice.

EELV, ce sont des « bobos » de centre-ville qui ne connaissent rien à la vie du peuple, un peuple qu’ils méprisent d’ailleurs. EELV, ce sont des libéraux-libertaires dont les mœurs et les valeurs s’opposent fondamentalement à celles de la classe ouvrière, valeurs portées historiquement par la Gauche. EELV, ce sont des libéraux-centristes se donnant une image sociale alors qu’ils ne critiquent jamais la bourgeoisie ni le capitalisme… Et pour cause, ils en sont l’aspect le plus moderne.

Enfin, et surtout, EELV ce sont des politiciens opportunistes qui n’ont en réalité aucune pratique concrète et de terrain de l’écologie, de la défense des espaces naturels, des zones humides, des animaux. Rien que ce dernier point dit tout.

La Gauche, la vraie Gauche, ne peut qu’être horripilée face à de tels gens. Comme dit ici en juillet 2020, il est du devoir de la Gauche de barrer la route à quelqu’un comme Yannick Jadot, qui se positionne comme un Emmanuel Macron « vert » en vue de la Présidentielle 2022.

Yannick Jadot sait très bien que la vraie Gauche le combat et il a donc tout intérêt à jouer la carte de « l’unité », pour empêcher toute critique, en se positionnant comme incontournable, reconnu médiatiquement, constructif, etc. C’est exactement ce qu’il a fait en convoquant une réunion médiatique samedi 17 avril.

Et cela est une immense réussite pour lui dans sa perspective de neutraliser la Gauche. Il le dit très clairement en se félicitant à l’issue de sa réunion qu’elle ait débouché sur « le respect mutuel », précisant que dorénavant « on ne disqualifie pas les autres à gauche ».

Et d’ailleurs c’est lui qui donne le ton pour la suite, en convoquant une nouvelle réunion pour la fin du mois de mai et en décidant de son ouverture à de soi-disant collectifs « citoyens ».

La manœuvre est grossière et jamais de véritables dirigeants de gauche n’auraient accepté de se rendre dans un hôtel parisien, à huis clos, pour discuter pendant plusieurs heures d’on ne sait quoi, sans aucune base démocratique, dans l’unique but de prendre une photo autour de Yannick Jadot en sortant.

Mais c’est que tous les gens qui ont répondu à la convocation n’ont aucune base démocratique justement, car ils n’ont aucun attachement à la Gauche historique ni aucune perspective politique de gauche.

Il y a donc eu une réunion de plusieurs heures, et beaucoup d’articles de presse parlant d’une abstraite « unité » de la gauche et des « écologistes ». En réalité, personne ne sait ce que ces gens se sont dit, personne ne sait d’ailleurs vraiment qui était présent au côté de Yannick Jadot, à part les personnalités les plus connues comme Anne Hidalgo, Benoit Hamon, Olivier Faure, Julien Bayou, Eric Coquerel ou Corinne Lepage.

Il faut pointer ici la responsabilité particulièrement grande de l’actuel dirigeant du Parti socialiste Olivier Faure, qui après n’avoir présenté aucune tête de liste PS aux élections européennes de 2019 (au profit du bobo libéral-libertaire Raphaël Glucksmann), fait en sorte que le PS se range pour 2022 derrière EELV.

Tout cela n’a rien à voir ni de près ni de loin avec la Gauche. Et c’est tellement éloigné des classes populaires et des enjeux de notre époque que c’est un véritable cadeau pour la Droite et l’extrême-Droite, trop contentes d’avoir affaire à de telles caricatures « bobo » de gauche.

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Société

Une tribune féministe de gauche dénonce la violence de l’activisme «trans»

Porteuses des idéaux de gauche, des féministes dénoncent un activisme « trans » ayant perdu la tête.

Voici la tribune, initialement publiée sur le site Marianne.fr :

« Il y a des femmes qui aiment les femmes, et qui ne sont pas attirées physiquement par les hommes. C’est ainsi, et ce n’est ni un choix ni une revendication, c’est un état de fait. Naturellement, nous ne haïssons pas les hommes, simplement ce n’est pas sexuellement « notre truc ». Or, depuis quelque temps, on nous oppose – au sein même de notre famille politique qu’est la gauche – que nous devrions par conviction accepter des relations sexuelles non désirées avec des hommes ayant transitionné.

Nous, signatrices de cette tribune, témoignons avoir vécu des violences sexistes, punitives et sexuelles visant à « corriger » notre orientation sexuelle au sein d’espaces se présentant pourtant comme LGBTQIAP+, ou Queer-TransPédéGouinesNonBinaires. Ce n’est pas une légende urbaine.

Ce ne sont pas des cas isolés. Du reste, quand consécutivement à ces agressions, nous entreprenons de créer d’autres espaces pour nous réunir en toute sécurité et ensemble vivre sereinement notre homosexualité, nous subissons encore des brimades (agressions physiques, cyber harcèlement…) de l’extrême droite traditionnelle mais aussi de la part d’activistes qui arborent des symboles visuels de l’antifascisme (le mouvement antifasciste, qui existe depuis longtemps, fait bien sûr un gros travail de résistance, mais nous constatons qu’aujourd’hui, certains fascistes s’en revendiquent abusivement).

Parce qu’elle avait publié sur son blog un article sur les pressions faites aux lesbiennes pour coucher avec des hommes, la sociologue lesbienne Christine Delphy a été attaquée par un collectif de trois personnes lors d’une conférence de sociologie qu’elle donnait à Toulouse. Ses agresseurs se sont employés violemment à bloquer la tenue de la conférence, pour y lire un communiqué expliquant que « dire non à une femme en tant que lesbienne parce que cette femme a un pénis, c’est confondre identité sociale de genre et désirs ou pratiques sexuelles. »…  Autrement dit, si des hommes se décrètent comme étant des femmes « à pénis », ils gagnent de fait le droit d’avoir avec nous des relations sexuelles (indépendamment de notre consentement), et de confisquer notre visibilité !

Nous constatons que les hommes ayant transitionné tentent systématiquement de prendre le contrôle des associations lesbiennes et qu’ils arrivent là où celles-ci ne sont pas assez vigilantes. Dans les espaces qu’ils dirigent, nous devons subir des ateliers dits de « déconstruction des préférences génitales », des lavages de cerveaux pour surmonter notre aversion au coït et à la fellation.

Ce mouvement politique, qui a ouvertement utilisé la violence sexuelle punitive pour prendre le contrôle des institutions originelles de la communauté lesbienne et en dénaturer les revendications, cible maintenant le féminisme en général. 

Nous avons pu  constater cela à plusieurs reprises dans l’actualité récente, notamment avec l’affaire J.K. Rowling accusée d’avoir utilisé le mot « femme » sur Twitter, ou les violences commises contre des manifestantes le 7 mars dernier lors de la traditionnelle manifestation du 8 mars (déplacée un jour avant en raison du couvre-feu). Nous allons citer les faits tels que décrit le lendemain par des journaux comme Charlie Hebdo.

Attaquées pour avoir brandi des pancartes critiquant le système de la prostitution (en manifestation féministe…), elles ont été la cible de multiples jets d’œufs ininterrompus de la part d’autres manifestants portant des drapeaux queer et antifa qui les traitaient de « putophobes » et de « transphobes ». Il a fallu que d’autres féministes interviennent pour les exfiltrer, non sans s’être auparavant castagnées avec les jeteurs d’œufs.

Voilà qui donne une idée de ce qu’à quoi nous sommes confrontées depuis deux ou trois ans déjà, quand nous tentons par exemple d’organiser des soirées dansantes ou des tournois de foot non mixtes dans des espaces pourtant privés.

Quand nous parlons de violences sexuelles punitives, j’insiste, nous n’exagérons pas : les concernés le reconnaissent d’ailleurs eux-mêmes, puisqu’il suffit de voir avec quelle violence leurs menaces s’étalent ouvertement sur les réseaux sociaux… Dès lors qu’ils ont, pour unique argument, accusé leurs contradictrices de « haine » et de « violence morale », tous les déchaînements leur semblent permis.

Parmi les signatrices de cette tribune, il y a du reste des femmes intersexuées qui demandent qu’on arrête de les utiliser, pour faire dire tout et n’importe quoi à la biologie : il y a de fait une différence entre les personnes intersexes (qui naissent avec des organes génitaux considérés comme ambigus puis sont donc « assignées » à un sexe via des opérations mutilantes), les personnes intersexuées (qui produisent trop ou pas assez d’hormones et /ou ont des organes reproductifs non fonctionnels), et les hermaphrodites (qui n’existent guère en dehors de la mythologie).

En effet, s’il existe bien des personnes qui naissent sans ovaires ni testicules fonctionnels, personne ne naît avec les deux à la fois. Or, on rencontre maintenant des jeunes qui croient en l’existence de personnes avec un utérus et des testicules fonctionnels après avoir lu des brochures militantes.

Par ailleurs, dans le même souci d’alerte de l’opinion publique et de recentrage du débat LGBT, nous entendons dénoncer les pressions toujours plus prégnantes exercées sur les jeunes lesbiennes pour accepter des injections de testostérone artificielle : dans certains centres LGBT en effet, des psychologues sont même formés à repérer les jeunes filles qu’ils prétendent identifier comme des « hommes trans refoulés qui s’ignorent », et les incitent à s’affirmer ainsi puis, en conséquence, à transitionner médicalement.

De pareilles pratiques ne nous renvoient-elles pas plus d’un siècle en arrière, lorsqu’Alan Turing par exemple, l’inventeur de l’ordinateur, condamné en 1952 pour homosexualité avait eu le choix entre prendre des œstrogènes (hormones féminines) artificielles ou aller en prison ?

Du reste, en Suède, où les enfants sont autorisés à tenter de changer de sexe avec l’accord de leurs parents, une étude gouvernementale a montré que 15 % des fillettes qui en faisaient la demande étaient autistes et 19 % hyperactives : voilà quand même qui interroge sur le bien-fondé de ces pratiques médicales sur des êtres juvéniles, et qui du moins réclameraient sans doute une réflexion collective non idéologisée.

Nous sommes de gauche et si aujourd’hui nous écrivons, c’est pour informer le grand public de la grande inversion en cours dans le féminisme français. Aux yeux de ce pseudo-féminisme inversé, quand une femme dit non ce n’est pas forcément non, les femmes oppriment les hommes en dénonçant des violences sexuelles et les enfants peuvent consentir à tout et n’importe quoi.

Quant à nous, nous savons que l’Histoire nous donnera raison. Regardez donc outre-Atlantique : là-bas, ils ont déjà commencé à revenir sur les excès de tout cela. Le vent tourne.

Signatrices :

Camille Girard, auxiliaire de vie

Carole Barthès, graphiste

Chantal Hervouet, cadre de la fonction publique

Claire Raynaud Gauthier, couturière

Muriel Petit, enseignante

Agnès Rakovec, musicienne

Julie Gosselin, informaticienne

Florence-Lina Humbert, journaliste

Sophie Plisson, archéologue

Sarah Masson, doctorante,

Marie Moisdon, formatrice féministe.

Soutien :

Marie-Jo Bonnet, historienne, écrivaine et militante féministe

Pilar Aguilar Carrasco, critique de cinéma et militante féministe

Laurence Croix, psychanalyste et maître de conférence à l’université.

Delphine Girard, professeur de Lettres. »

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Écologie

One Voice: une pétition contre l’expérimentation animale

L’expérimentation animale est une cruauté, une cruauté très française. Il se passe des choses abominables qui sont cachées aux yeux du public. L’association One Voice, comme elle le fait depuis des années, lance une nouvelle campagne d’information à ce sujet, cette fois à propos de macaques torturés dans un établissement de l’Université de Strasbourg.

Tout cela n’a rien de nouveau, c’est même terriblement ancré depuis des années, comme le rappelle l’association dans l’article « La France au coeur d’un commerce opaque… et cruel ».

La situation particulière des singes de l’établissement Silabe est dénoncée dans l’article « Dans les laboratoires, l’agonie sans fin des macaques« .

Voici le texte de la pétition accompagnant cette campagne :

« Pour une recherche transparente et le remplacement de l’expérimentation animale par des méthodes substitutives !

Les animaux sont plus de deux millions à souffrir et mourir après des expériences sans fin chaque année dans les laboratoires de notre pays.

Selon les données officielles de 2017, plus de 30 % des primates subissant des expériences dans l’Union européenne sont en France. De même, notre pays est le plus gros « consommateur » de chats parmi nos voisins, deuxième plus important pour les chiens après le Royaume-Uni.

Qui plus est, sur l’ensemble des procédures entraînant des douleurs sévères tous animaux confondus dans l’UE, la France détient largement le taux le plus élevé d’Europe : près d’un tiers d’entre elles, loin devant les pays suivants !

La France, via ses universités, est un pays où transitent des milliers de singes venus de l’étranger et d’où certains repartent vers nos voisins européens. Dans les laboratoires, des souris, des lapins, des chevaux, des poissons, des chats, des cochons et tant d’autres animaux subissent test sur test leur vie durant, entre souffrance et angoisse, jusqu’à mourir dans la plus froide solitude.

Officiellement, derrière le Royaume-Uni et l’Allemagne, la France est le troisième pays le plus tueur d’Europe.  En réalité, ce chiffre est sous-estimé, la France ne publiant pas certaines données, à la différence de ses voisins.

Cela doit cesser, les données de l’expérimentation animale doivent devenir transparentes ! Combien de fois avons-nous dû réclamer ces chiffres pour qu’ils soient publiés ? Et les données doivent intégrer non seulement les animaux expérimentés mais aussi ceux, non comptabilisés actuellement, qui sont tués pour analyse de leurs organes, les animaux transgéniques, les animaux sous forme fœtale, etc.

La France est le pays qui opère le moins de contrôles inopinés : 20 % contre une moyenne européenne de 40 %. Elle est aussi l’État membre qui fait le plus souffrir les animaux. Pourtant, les exigences européennes sont claires : il faut diminuer le nombre d’animaux expérimentés et leur souffrance.

Les méthodes alternatives qui existent doivent être systématiquement mises en œuvre en lieu et place de l’expérimentation animale. Et il faut que ces méthodes soient développées pour les autres expériences sur les animaux. Pour cela, les fonds publics nécessaires doivent être investis !

Je soussigné.e, demande une transparence totale sur les animaux expérimentés, le financement des méthodes substitutives et l’emploi systématique de celles-ci quand elles existent ! « 

POUR SIGNER LA PÉTITION, C’EST ICI : experimentation-animale.com/#petition

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Politique

Le nationalisme français profiterait d’une victoire russe contre l’OTAN

Les nationalistes, de Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon, ont une obsession : la place de la France dans le « concert des nations », ou le rêve d’un nouvel « empire » français puissant et comptant dans le monde. Une défaite de l’OTAN face à la Russie en Ukraine leur donnerait un élan et une perspective immense. C’est un grand danger politique pour la Gauche.

La France est historiquement une grande puissance du capitalisme, mais elle a été fortement reléguée. Pour la Gauche, ce n’est aucunement un problème, puisqu’il s’agit de considérer tous les peuples du monde à la même enseigne, et donc de ne tolérer aucune grande « puissance », aucun « impérialisme », qu’il soit français, britannique, américain, chinois, etc.

Pour les nationalistes par contre, c’est là tout l’enjeu. Leur problème en France, c’est qu’ils sont fortement bridés par ce qu’on pourrait appeler le modernisme « atlantiste ». Autrement dit, il y a un consensus pour le libéralisme et le libre échange. C’est vrai culturellement, c’est vrai politiquement, et sur le plan militaire cela passe par l’intégration à l’OTAN, donc l’alignement sur les États-Unis.

Toute autre option est considérée comme de l’aventurisme. C’est cela qui empêche quelqu’un comme Marine Le Pen d’accéder aux responsabilités. Il n’y a qu’à voir comment elle s’est cassée les dents en 2017 face à Emmanuel Macron précisément sur cette question de l’euro et de l’Union européenne… autrement dit de l’alignement sur les États-Unis.

Mais en faisant ouvertement face à l’OTAN en Ukraine, la Russie marque une situation tout à fait nouvelle, alors que le monde est en pleine recomposition. Et il faut bien voir qu’en infligeant une défaite, ou en tous cas un recul, à l’OTAN, la Russie ouvrirait une brèche immense contre ce bloc moderniste « atlantiste ».

La donne serait en effet différente s’il existait à l’échelle mondiale la possibilité pour la France de s’imaginer un rôle, une place dans ce « concert des nations » avec par exemple cette brèche ouverte par la Russie. La même question se pose en Allemagne, où les nationalistes n’attendent que cela également.

La Gauche doit considérer cela avec la plus grande attention, car le nationalisme serait dans ces conditions extrêmement difficile à combattre. Comment en effet faire face à la perspective d’un tel rouleau compresseur nationaliste à prétention sociale, mais impérialiste ? Comment tracer une voie authentiquement démocratique populaire sans sombrer dans la démagogie chauvine anti-américaine, ni céder au libéralisme ?

On l’a vu avec Jean-Luc Mélenchon : La France Insoumise a eu un grand succès avec un discours social en apparence, mais nationaliste dans les faits, et la Gauche a été largement battue par cette démagogie. Il y a là matière à beaucoup de réflexions, de débats d’idées fraternels et constructifs. C’est urgent et vital pour la Gauche, à moins de se condamner à l’échec et l’insignifiance pour toute la décennie 2020.

D’où aussi la grande attention à porter au conflit entre l’Ukraine et la Russie.

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Société

Restaurants clandestins à Paris: on veut les noms et la guillotine

C’était un secret de polichinelle, mais la chaîne M6 a mis les pieds dans le plat avec un reportage en caméra cachée. Il y a en pleine crise sanitaire des restaurants clandestins de luxe ainsi que de nombreuses soirées privées pour le « tout Paris », et il se dit même que des ministres y participent. Il va falloir que des noms sortent et que des têtes tombent rapidement, car le scandale est explosif dans un pays à bout de nerfs, traumatisé par un an de crise sanitaire et des nouvelles mesures de restrictions…

Le reportage de M6 info est un véritable pavé dans la mare. Du champagne, du caviar, des menus à plusieurs centaines d’euros dans des hôtels privés parisiens où tout le monde se fait la bise en pleine crise sanitaire, puis un farfelu amoral qui explique ne pas voir le problème, arguant même de croiser régulièrement des ministres !

https://twitter.com/m6info/status/1378089447271596038

Voilà une belle caricature, pourtant bien réelle. Et alors que les Français subissent depuis un an l’inconsistance du gouvernement et du chef de l’État face à l’épidémie de Covid-19, la pilule ne passe pas, ne peut pas passer.

La ministre « de la citoyenneté » Marlène Schiappa a également commis une grosse bourde en expliquant à la télévision simplement que si des ministres ou des députés étaient concernés, ils devraient avoir des amendes. Sa légèreté aurait pu lui coûter cher immédiatement ; heureusement pour elle, un auditeur a posé la question de la démission et elle a dû acquiescer.

C’est en effet la moindre des choses, et une démission ne serait d’ailleurs qu’un préalable à un procès retentissant. On ne parle pas ici de simples écarts, mais d’une atteinte très grave à l’ordre public et à la collectivité, par des personnes en ayant la responsabilité.

La cassure entre le gouvernement et le peuple est littéralement cristallisé. Et le procureur de Paris Rémy Heitz a été contraint d’ouvrir une enquête pénale dimanche 4 avril, confiée à la BRDP (Brigade de Répression de la Délinquance aux Personnes) pour les chefs de mise en danger de la vie d’autrui et travail dissimulé.

L’organisateur de la soirée filmée par M6 a été rapidement identifié par de nombreuses personnes comme étant Pierre-Jean Chalançon. Le reportage est lui-même explicite en parlant d’un « collectionneur renommé » puis en montrant un tableau de Napoléon, alors qu’il est un collectionneur fanatique de Napoléon et que sa résidence le Palais Vivienne est facilement reconnaissable sur les images.

D’ailleurs, l’impunité est telle dans le milieu des mondanités parisiennes que tout ça était affiché publiquement sur Instagram, de la part du chef Christophe Leroy conviant au Palais Vivienne avec une photo de Pierre-Jean Chalançon !

Mais ce n’est pas tout. Voici une vidéo récente, datant du 1er février 2021, pour se rendre compte de qui on a à faire :

C’est bien sûr imbuvable, mais tellement typique de la grande bourgeoisie parisienne (y compris de nombreuses personnalités politiques) qui adore littéralement ce genre d’hurluberlu. Mais surtout, Pierre-Jean Chalançon y explique avec la plus grande quiétude qu’il organise à partir de la semaine suivante un « club des gastronomes », pour faire venir « tout ce qui est made in France », qu’il recevra deux fois par mois avec le chef Christophe Leroy aux fourneaux dans ce qui est donc un restaurant clandestin.

Il explique également beaucoup travailler avec Yves Jégot (ancien secrétaire d’État), régulièrement reçut à l’Élysée. Il explique avoir « beaucoup d’amis au gouvernement », bien connaître Jean-Baptiste Lemoyne (Secrétaire d’État chargé du Tourisme, des Français de l’étranger et de la Francophonie), Franck Riester (Ministre du Commerce extérieur et de l’Attractivité), Roselyne Bachelot (ministre de la Culture), avoir des amis « dans les ministères » à différents postes, par exemple chez Gabriel Attal, le porte parole du gouvernement.

Et Pierre-Jean Chalançon affirme dans la foulée que Attal doit « venir dîner prochainement » !

Ce monsieur affirme également avoir « pas mal de copains au Sénat et à l’Assemblée nationale », citant Florian Bachelier, un de ses « meilleurs amis », qui s’avère être le premier questeur de l’Assemblée nationale.

On a ensuite le droit à un étalage de son spectre amical dans le monde politique, avec Robert Hue, ancien premier secrétaire du PCF, qui aurait été le premier à lui envoyer ses vœux cette année, puis des figures de la droite comme Rachida Dati, Michèle Alliot-Marie. Il serait aussi très amis avec les cousins de François Hollande, qu’il connaît également.

Son spectre est tellement large qu’il va jusqu’à Jean-Marie Le Pen… chez qui il s’est rendu en juin 2020 à l’anniversaire. L’affaire avait fait scandale puisqu’il y posait, sans masque, au côté de… Dieudonné, antisémite notoire condamné à plusieurs reprises.

Suite à cette photo intolérable, il avait logiquement été exclu d’une émission sur France 2.

À propos de Jean-Marie Le Pen, Pierre-Jean Chalançon joue les candides, expliquant aller régulièrement à tous plein d’anniversaires et ne pas voir de mal à aller à celui-ci plutôt qu’un autre, ne pas se poser la question de qui pense quoi, etc.

C’est très bourgeois. Comme toute cette affaire. Et c’est exactement ce genre de choses que, dans l’Histoire populaire française, on déteste de la manière la plus complète. C’est de la même veine que le  « Eh bien ! Qu’il mange de la brioche » de Marie-Antoinette en 1789.

C’est exactement le genre d’anecdote historique qui donne son sens à toute une nouvelle séquence, une nouvelle époque pour les Français.

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Société

Hôpitaux parisiens: «Nous n’avons jamais connu une telle situation»

La situation sanitaire en raison de la pandémie de Covid-19 est grave, très grave, et les médecins notamment réanimateurs et urgentistes qui sont chargés de la gestion de crise pour les 39 hôpitaux publiques parisiens ne mâchent pas leurs mots pour alerter de la situation. Ils vont bientôt être contraint de faire un tri entre les patients, alors que cela fait déjà plusieurs semaines que des soins sont déprogrammés.

Voici leur tribune, initialement publiée dans le Journal du Dimanche du 28 mars 2021 :

« L’épidémie de Covid-19 est de nouveau en progression constante dans toutes les Régions, et l’Île-de-France se retrouve malheureusement parmi les Régions en première ligne. Dans les quinze prochains jours, les contaminations ayant déjà eu lieu, nous avons une quasi-certitude sur le nombre de lits de soins critiques qui seront nécessaires et nous savons d’ores et déjà que nos capacités de prise en charge seront dépassées au terme de cette période. Il est trop tôt pour que la campagne de vaccination puisse améliorer significativement l’évolution de l’épidémie pendant cette période critique. Nous rappelons, s’il en était besoin, que la vaccination reste l’arme essentielle à moyen et long termes. Tous les indicateurs concordent pour affirmer que les mesures actuelles sont et seront insuffisantes pour inverser rapidement la courbe alarmante des contaminations.

Dans un but d’information et d’alerte légitime de nos concitoyens, de nos futurs patients et de leurs familles, nous souhaitons expliquer de manière transparente la situation à laquelle nous allons devoir faire face et comment nous allons l’affronter. Dans cette situation de médecine de catastrophe où il y aura une discordance flagrante entre les besoins et les ressources disponibles, nous serons contraints de faire un tri des patients afin de sauver le plus de vies possible. Ce tri concernera tous les patients, Covid et non Covid, en particulier pour l’accès des patients adultes aux soins critiques.

Nous n’avons jamais connu une telle situation, même pendant les pires attentats subis ces dernières années. Avant d’en arriver à cette période douloureuse mais proche, nous mettrons tout en œuvre pour en retarder l’échéance en utilisant toutes les ressources humaines et matérielles disponibles, en procédant à des évacuations sanitaires au maximum des possibilités même si celles-ci se réduisent de jour en jour du fait même de la progression de l’épidémie dans toutes les autres Régions. Nous utiliserons toutes les solutions innovantes qui pourraient permettre de limiter l’évolution vers des formes graves et de réduire la durée des séjours en réanimation. Ce tri se fera avec l’objectif permanent de garantir la disponibilité des ressources en soins critiques de manière collective, équitable, et homogène sur l’ensemble de notre territoire.

Le tri des patients a déjà commencé puisque des déprogrammations médicales et chirurgicales importantes nous ont déjà été imposées et que nous savons pertinemment que celles-ci sont associées à des pertes de chances et des non-accès aux soins pour certains patients. Ces déprogrammations vont devoir s’intensifier dans les jours qui viennent, n’épargnant bientôt plus que les urgences vitales. Depuis plusieurs jours, nous sommes déjà contraints de peser soigneusement les indications de certaines techniques de recours exceptionnel comme l’assistance circulatoire.

Nous, médecins impliqués dans la prise en charge des victimes graves de la pandémie, affirmons que nous serons présents auprès de tous les patients et de leurs familles pour les prendre en charge quelles que soient les difficultés de nos conditions d’exercice car c’est notre mission. Nous savons pouvoir compter sur la mobilisation sans faille de l’ensemble des soignants quelle que soit leur lassitude et malgré des conditions d’exercice qu’ils n’imaginaient pas connaître un jour.

Nous ne pouvons rester silencieux sans trahir le serment d’Hippocrate que nous avons prêté un jour.

Par 41 médecins, notamment réanimateurs et urgentistes chargés de la gestion de crise :

* Bruno Riou, directeur médical de crise (DMC) de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Frédéric Adnet, Alain Cariou, Marie-Pierre Dilly, Jacques Duranteau, Olivier Langeron, Jennifer Sobotka, DMC de groupe hospitalier (AP-HP). Élisabeth Balladur, Sébastien Beaune, Anne Bourgarit-Durand, Olivier Corcos, Bruno Crestani, Benjamin Davido, Pierre Deblois, Olivier Drunat, Albert Faye, Renato Fior, Pierre Frange, Hélène Goulet, Anne-Sophie Grancher, Bérangère Gruwez, Emmanuel Guérot, Magali Guichardon, Olivier Hanon, Nicolas Javaud, Nadia Ladjouzi, Thibault Lecarpentier, Jean-Laurent Le Quintrec, Galdric Orvoen, Éric Pautas, Benoît Plaud, Pierre-Alexis Raynal, Éric Revue, Véronique Simha, Brigitte Soudrie, Dominique Thabut, Samir Tine, Jean Vidal, DMC de site (AP-HP). Hawa Keita-Meyer, présidente de la Collégiale d’anesthésie-réanimation d’Île-de-France. Dominique Pateron, président de la Collégiale AP-HP des urgentistes. Antoine Vieillard-Baron, Président de la Collégiale de médecine intensive et réanimation d’Île-de-France. »

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Société

Pourquoi le changement d’heure n’a-t-il toujours pas été supprimé en 2021?

Le changement d’heure est une aberration contre-nature. Tout le monde le sait, tout le monde est contre et l’Union européenne a décidé en 2018 de rapidement le supprimer . Pourtant, rien n’a changé en 2021, car nous vivons dans une société sclérosée, complètement en retard par rapport aux connaissances et aux enjeux de l’époque, et surtout sans réelle démocratie.

Le principe du changement d’heure est une aberration typique du capitalisme triomphant au 20e siècle. L’idée était en 1977, de manière administrative et technocratique, de faire plier la réalité naturelle aux besoins économiques, en l’occurrence pour faire des « économies d’énergie ».

C’est typique d’une réponse erronée formulée par le capitalisme, à un problème réel de la société. En effet, la société moderne est caractérisée par la mesure du temps, mais le problème est que la vie dans un pays comme la France n’est pas la même en fonction des saisons.

Il faudrait, et dans le futur c’est comme cela que fonctionneront les humains, s’adapter graduellement au changement des saisons, en se tournant vers le soleil et en adaptant les horaires de travail et d’école par rapport à lui. Il est évident par exemple que c’est très difficile pour un enfant de se lever de bonne heure en plein hiver, alors que cela pose beaucoup moins de problème au printemps quand le jour arrive tôt. Inversement, quand il fait beau, cela nécessite de passer beaucoup plus de temps dehors et par exemple d’avoir une pause méridienne plus longue, alors qu’au contraire en hiver on peut plus facilement rester enfermer longtemps au chaud dans une pièce à étudier ou travailler.

Seulement, cela n’intéresse pas le capitalisme qui a besoin d’une société entièrement soumise à ses flux et ses cycles, avec une grande homogénéité d’ensemble. Cette homogénéité a permis beaucoup de progrès pour l’humanité, en lui donnant une perspective universelle, une conscience mondiale, planétaire. C’est indéniable. Mais le corollaire est que le capitalisme est incapable de proposer la finesse et la souplesse nécessaire à une vie épanouie, car naturelle. En l’occurrence, il est incapable de répondre aux besoins de l’horloge biologique, dont le fonctionnent dépend du soleil et donc de l’heure solaire.

Pire encore, le capitalisme dérègle la nature, à très grande échelle, puis il est incapable de réparer ses erreurs manifestes. C’est vrai pour le réchauffement climatique par exemple. Les partisans du capitalisme voient très bien que c’est un problème et aimeraient y remédier ; dans les faits pourtant rien ne change.

C’est exactement la même chose pour le changement d’heure dans la plupart des pays. En 1977, le capitalisme a considéré qu’il était impératif de proposer quelque chose d’aussi radical que le changement de fuseau horaire deux fois par an, au nom de l’industrie énergétique. Depuis, il est établi que cela n’a pas vraiment d’effet positif, alors que c’est au contraire très perturbant pour les organismes. Mais la société, soumise au capitalisme et donc à ses grandes limites, est maintenant incapable d’y remédier alors que cela paraît pourtant très simple de le faire.

La situation actuelle est en effet particulièrement déroutante.

En 2018, alors que le sujet était sur la table depuis longtemps, la Commission européenne avait envisagé de supprimer le changement d’heure dès 2019. Rien n’a été acté et en mars 2019, le Parlement européen a finalement voté un report à 2021. Depuis, la société a été chamboulée par la pandémie de Covid-19 (c’est particulièrement vrai en ce qui concerne l’Union européenne) et la mesure est passée à la trappe.

Rien n’a été préparé, discuté, organisé. La poussière a été poussée sous le tapis et donc ce 28 mars 2021 à 2h du matin, il était en fait 3h, afin de passer sur le fuseau horaire UTC+2 en France. Et personne ne sait maintenant quand prendra fin cette mauvaise habitude bi-annuelle.

Le problème pour l’Union européenne est celui de l’harmonisation entre les pays, chacun étant censé choisir son propre fuseau horaire. Mais cela n’est qu’un aspect secondaire, technique, et n’a rien à voir avec le problème de fond. Il ne s’agit pas ici de faire un critique populiste de l’« Europe » et de verser dans le romantisme national en s’imaginant que la France seule ferait mieux.

Le problème, ce ne sont pas les structures en elles-mêmes ; le problème c’est le fonctionnement général de la société qui est caractérisé par l’économie capitaliste (autrement dit le règne de la marchandise) et l’absence de pouvoir populaire.

Une société authentiquement démocratique, caractérisée par l’hégémonie des classes populaires sur la société, prendrait facilement en compte cette question des horaires et du changement de saison. Elle saurait orienter et administrer la société vers la célébration de la réalité naturelle, avec le soleil et ses cycles saisonniers au cœur de cette célébration de la nature. Ce doit être un point essentiel du programme de la Gauche.

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Culture

Bertrand Tavernier: un grand cinéphile est mort

Bertrand Tavernier est décédé jeudi à l’âge de 79 ans. Né en 1941, pendant l’occupation durant laquelle son père publiait des textes de Paul Eluard et Louis Aragon, il débute dans le milieu du cinéma comme assistant de Jean-Pierre Melville en 1961, et comme comme critique de films.

Son premier long métrage, L’Horloger de Saint-Paul sort en 1974 et se démarque aussitôt de la Nouvelle Vague qui a secoué le cinéma français depuis la fin des années 1950. Bertrand Tavernier assume un certain classicisme aussi bien dans son montage que dans la narration et les dialogues, imprégné par le cinéma de Max Ophuls, Julien Duvivier, Jean Renoir, Robert Bresson, Henri Decoin.

Son cinéma porta tout au long de sa carrière un regard sensible et assez juste sur le monde passé (il a réalisé de nombreux films en costumes) et présent, abordant l’importance de la civilisation, la barbarie de la guerre, les injustices sociales, mais aussi parfois simplement l’amour, la vie et le temps qui passe, accordant une place prépondérante aux sentiments.

Auteur prolifique de plus d’une trentaine de long métrage, il reste assez injustement méconnu en dehors des cercles cinéphiles.

La cinéphilie, et par extension le cinéma dans son ensemble, lui doit pourtant beaucoup car outre son oeuvre de réalisateur il était aussi un des plus grands passeurs de culture cinéma français. Doté d’une connaissance encyclopédique du cinéma il a passé sa vie à transmettre ce savoir.

Dès 1970 avec le livre référence “30 ans de cinéma américain”, qui deviendra plus tard “50 ans de cinéma américain”, il fut l’un des premiers critiques français à s’intéresser et à interviewer de réalisateurs américains, notamment certains peu connu en France comme  André de Toth ou Budd Boetticher,  et dont il projetait les films dans son ciné-club.  Il travaillait par ailleurs ces dernières années à la version “100 ans”.

Et, comme un symbole, sa dernière réalisation, en 2018, est une série documentaire en 8 épisodes, Voyage à travers le cinéma français où il présente l’âge d’or du cinéma français qu’il affectionnait tant, en profitant notamment pour mettre en avant certains artistes qu’il considère comme injustement méconnus ou oubliés. Et même si parfois il peut se laisser aller aux travers de l’oeil d’artiste à oublier le contexte et la portée d’un film, bien souvent il aime à replacer l’ensemble d’une oeuvre à ce qu’elle représente et ce qu’elle dit de l’humanité. Cela fait bien sûr echo à ses réalisations dotées d’un réalisme humaniste touchant, débordant sur le lyrisme, au même titre qu’un Jean Grémillon qu’il aimait tant. 

Il considérait comme primordial de voir, de connaître et de transmettre ce cinéma de patrimoine français, bien plus vivant qu’on ne peut le penser. 

Il disait d’ailleurs que c’était ces films, cette culture, qui l’avait fait aimer la France. 

Il était bien loin des stéréotypes du critique de cinéma français conservateur, il était ouvert à tous les cinémas du monde et à tous les genres, découvreur sans a priori mais qui savait critiquer sans mâcher ses mots.

Cette passion de la transmission et du partage se retrouve aussi dans son très riche blog où il publiait fréquemment des billets sur des films et des réalisateurs, n’hésitant pas à poursuivre les discussions en commentaire.

C’est donc un grand et humble passeur d’une partie de la culture française et du cinéma dans son ensemble qui s’est éteint. 

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Société

L’idéologie trans-genre menace le sport féminin dans une loi votée par l’Assemblée nationale

Le 18 mars 2021, l’Assemblée nationale a voté une loi anecdotique visant à « démocratiser le sport en France ». Toutefois, parmi les amendements adoptés, il y a celui du député LREM Raphaël Gérard remplaçant le mot « genre » par l’expression « identité de genre ». Cela n’a l’air de rien, mais c’est en fait une offensive très sérieuse de la part de l’idéologie trans-genre et c’est une agression ouverte contre le sport féminin.

Le sport féminin pose un véritable problème aux partisans de l’idéologie trans-genre. Reconnaître le sport féminin, c’est en effet reconnaître la nature, c’est prendre en compte la réalité biologique qui fait que la physiologie des hommes et des femmes est différente. Nous avions abordé cela de manière précise et avec des exemples dans l’article « Twitter censure une discussion sur la domination des athlètes «trans» dans le sport féminin ».

Cette reconnaissance de la biologie dans le sport, par définition, écrase totalement l’idéologie trans-genre, puisqu’elle catégorise strictement les hommes et les femmes. Il y a donc des tentatives pour casser cela. Le député LREM Raphaël Gérard est particulièrement actif sur cette question « trans », et c’est justement la raison pour laquelle il a fait adopter un changement sémantique sur « l’identité de genre », afin d’ouvrir une brèche.

LREM agit ici évidemment comme vecteur du libéralisme, de la conquête de nouveaux marchés par le capitalisme.

Initialement, le texte consacrait « l’égalité », « sans distinction en raison du sexe, de l’orientation sexuelle, du genre, du handicap ou tout autre motif ».

Déjà, cette formulation est problématique car, au sens strict, cela reviendrait à interdire la distinction entre sport masculin et sport féminin puisqu’il ne faudrait pas faire de « distinction » sur le genre ou le sexe. En tout cas, le député LREM Raphaël Gérard a ensuite proposé et fait adopter un sous-amendement remplaçant le mot « genre » par l’expression « identité de genre ».

Et là, cela prend un autre sens, puisque reconnaître une soi-disant « identité de genre », cela revient à nier entièrement la réalité biologique. Parler « d’identité de genre », c’est en fait affirmer que les hommes et les femmes seraient uniquement des réalités « sociales », des constructions, et donc relèveraient d’un choix, et non-plus d’une simple réalité biologique, objective.

Ainsi, avec cette loi refusant les distinctions au nom d’une soi-disant « identité de genre », un homme qui affirme être une femme pourrait prétendre à concourir avec les femmes, puisqu’il ne faudrait pas le discriminer sur ce critère… Cela n’a l’air de rien comme ça, mais c’est en fait quelque chose de très grave que les députés français ont choisi d’inscrire dans la loi.

C’est une véritable agression contre le sport féminin et donc contre les femmes en général. La France est préservée pour l’instant, mais rappelons qu’il existe déjà de part le monde de nombreux cas d’hommes s’incrustant dans le sport féminin, au nom de l’idéologie trans.

Il ne faut surtout pas être dupe de la portée de ce changement dans la loi, car c’est un véritable acte militant en faveur de l’idéologie trans. Le député LREM Raphaël Gérard l’assume totalement dans l’exposé du sous-amendement en expliquant :

« Le genre s’inscrit dans un cadre plus général de l’égalité réelle entre les hommes et les femmes, tandis que l’identité de genre renvoie aux discriminations à l’égard des personnes transgenres ».

Il est ajouté plus loin :

« Dans ce contexte, le présent amendement vise à offrir les mêmes garanties de protection aux personnes transgenres dans l’accès à la pratique sportive que celles déjà offertes aux femmes et aux autres catégories de la population explicitement identifiées dans le cadre du droit de la non-discrimination ».

C’est on ne peut plus explicite. Le député s’est d’ailleurs empressé de déclarer :

« Je salue l’adoption de mon amendement qui consacre le principe d’égalité d’accès des personnes trans dans la pratique sportive ! »

Mais ce n’est pas tout. Il y avait également d’autres amendements allant encore plus loin, et qui ont fort heureusement été rejetés. Toutefois, les associations LGBTI sont montées au créneau et elles disposent de forts relais médiatiques. Il y a même un article du site France TV sport, c’est-à-dire une chaîne publique, leur donnant la parole :

« Les amendements ont été déposés par Raphaël Gérard, député La République En Marche, et Bastien Lachaud, député La France Insoumise. Nous avons proposé que chaque fédération soit dotée d’un référent inclusion, c’est-à-dire une personne chargée de traiter les discriminations existantes à l’égard de la communauté LGBTI. Nous souhaitions également l’obligation de sensibilisation et de formation des équipes d’encadrement, notamment dans les centres de formation. Malheureusement, nous n’avons pas été entendus lors de l’examen de la loi en première lecture. »

Les partisans de l’idéologie trans-genre sont donc très agressifs et ils ne se contentent pas de petites avancées. Ils voudraient aller encore plus loin et obliger la société toute entière à se plier à leur délire contre-nature.

Fort heureusement, la France est un pays éduqué et développé culturellement, où les masses populaires, et particulièrement les femmes, ont un poids important dans la vie quotidienne, malgré leur passivité politique en général. Si les Français sont libéraux, s’ils tolèrent à chacun le droit de dire, faire, penser, être ce qu’il veut, jamais ils n’accepteront que les femmes se voient spolier le sport féminin par des hommes.

Les partisans de l’idéologie trans-genre en veulent toujours plus, ils cherchent toujours plus à s’imposer. Ils reflètent l’agressivité du libéralisme avec tous ses idéalismes sur le libre-arbitre. Mais en faisant ça, ils risque surtout à un moment de se faire balayer massivement, et probablement violemment, par les gens, par la société elle-même.

Le problème, c’est évidemment que cette colère populaire est surtout captée par la Droite et l’extrême-Droite, qui la dévoient vers le conservatisme viriliste et la promotion des mœurs arriérées, beaufs, etc. C’est pourtant à la Gauche d’assumer une telle question, de dénoncer l’idéologie trans, de défendre le droit démocratique des femmes au sport féminin, de hisser le drapeau de la Raison pour la reconnaisse de la nature et la célébration des réalités naturelles.

L’idéologie LGBTIQ+ est clairement l’expression du turbo-capitalisme, ce n’est pourtant pas difficile à voir !

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Culture

Feu ! Chatterton et leur «Palais d’Argile»

Le groupe français Feu ! Chatterton a sorti son troisième album, « Palais d’Argile » le 12 mars 2021. Écrit avant le confinement, l’album résonne pourtant avec le contexte de la crise sanitaire. Il mêle les genres musicaux et les états d’esprit, oscillant entre réflexion sur le monde et sentiments amoureux, entre mélancolie et espoir.

Avec ce troisième album, Feu ! Chatterton se positionne en tant que groupe capable de renouveler la chanson française. Inspiré par Ferré, Gainsbourg ou encore Bashung, ce groupe typique du rock français montre qu’il sait puiser dans la diversité des genres, avec des références efficaces. Tantôt glissant vers le post-punk, tantôt vers l’électro avec notamment ici la collaboration d’Arnaud Rebotini.

La musique de Feu ! Chatterton est taillée pour la scène, la communion avec le public notamment par l’intermédiaire de la présence quasi mystique du chanteur, Arthur Reboul. Sa voix naturellement voilée, capable de partir dans les aigus et de vibrer de manière gutturale, donne une vie indéniable au tout, avec une palette d’émotions variées et intenses.

C’est sans doute le morceau Un Monde Nouveau, qui exprime le mieux quelque chose de notre époque, en fait l’état d’esprit d’une partie de la population française.

Pensé comme un constat sur notre époque depuis le futur, cette chanson préfigure les attentes idéalistes qui ont surgit pendant le confinement avec les considérations sur le « monde d’avant » et un hypothétique « monde d’après ».

C’est une peinture des classes moyennes éduquées face à un monde déstabilisant et l’impossibilité de trouver une porte de sortie sur leurs propres bases.

Il exprime justement l’angoisse classique des intellectuels, des artistes ayant conscience qu’il faut changer le monde mais que pour se faire il faut pouvoir le façonner. Et qu’au fond, bien qu’ils puissent être excellents à formuler des pensées complexes, ce ne sont pas les idées qui changent le monde.

Ils se sentent impuissants à transformer. C’est là qu’intervient l’obsession de « savoir faire quelque chose de ses mains », qui peut à la fois mener à une vision romantique du tous artisans ou à se tourner vers les manuels modernes.

Cet entre-deux est tout à fait palpable avec le clip qui prend place dans un décor post-industriel où les membres du groupe portent des costumes bleus marines identiques et déambulent avachis les uns sur les autres.

On a pareillement une vision de la technologie qui est ambivalente, avec une critique de son utilisation vide de sens et froide sans pour autant être dans le refus de la modernité.

« La clarté nous pendait au nez dans sa vive lumière bleue
Nous étions pris, faits, cernés, l’évidence était sous nos yeux
Comme une publicité qui nous masquait le ciel

Des millions de pixels pleuvaient sur le serveur central

Un monde nouveau, on en rêvait tous
Mais que savions-nous faire de nos mains
Un monde nouveau, on en rêvait tous
Mais que savions-nous faire de nos mains
Zéro, attraper le Bluetooth
Que savions-nous faire de nos mains
Presque rien, presque rien, presque rien. »

Trop d’amarres nous rivent au capitalisme et il n’y a personne pour les larguer collectivement. Ces amarres ce sont tous les attraits de l’hédonisme moderne de la consommation qui sont d’ailleurs dénoncés à demi-mot par Arthur Teboul dans une entrevue avec le groupe Catastrophe. Il y répond à la question « qu’est-ce qui est subversif aujourd’hui ? » :

« La discipline, la soumission, l’ordre. […] La liberté ce n’est pas sortir de tout cadre mais respecter un cadre qu’on aurait soi-même choisi […] L’abandon et la jouissance sont dans l’air du temps, la privation, voilà ce qui est subversif aujourd’hui, choisir de se priver dans un autre but. »

Finissant par citer Rousseau « L’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté ».

Face a un monde sans âme, où la sensibilité s’effrite, Feu ! Chatterton nous transporte dans une ambiance lyrique, teintée d’épicurisme.

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Politique

Tribune des anciens de l’UNEF disant «non à la dissolution»

Voici la tribune initiée par l’association « les anciens de l’UNEF« , qui a été signée par énormément de personnalités liées historiquement ou même très récemment à l’UNEF.

« Non à la dissolution de l’UNEF

Il y a quelques jours, des parlementaires de droite demandaient la dissolution de l’UNEF. Désormais c’est le ministre de l’Education nationale qui parle de « pente fasciste » pour qualifier son activité.

Quels seraient les actes justifiant ces attaques ? L’organisation de quelques groupes de paroles non-mixtes pour les étudiant.e.s victimes de discriminations. Cette pratique intéresse, interroge, inquiète. Elle bouscule et fait débat.

Nous ne pouvons accepter que des députés proposent la dissolution de cette organisation. Nous ne pouvons encore moins admettre l’idée que l’UNEF soit renvoyée dos à dos avec un groupuscule d’extrême droite, condamné pour incitation à la haine raciale. Nous ne pouvons tolérer les propos d’un ministre qui banalisent le fascisme et participent ainsi à la confusion idéologique ambiante.

Militant.e.s, dirigeant.e.s, avec des diversités de parcours, nous avons été par le passé des acteurs et actrices engagé.e.s de cette organisation. L’idéal émancipateur, républicain, laïque, antiraciste et féministe a toujours été notre boussole, un idéal au service des intérêts sociaux et moraux de tous les étudiant.e.s. Au cours de ses 110 ans d’histoire, quelle qu’ait été la tendance dirigeante, l’UNEF a toujours été en tête des batailles relatives au budget de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche. Elle a su porter un discours anti-colonial dans une société française qui était loin d’y souscrire. Elle s’est engagée en mai 68, dans ce mouvement qui a conduit aux changements sociaux et moraux que nul ne conteste aujourd’hui. L’UNEF, c’est aussi un mouvement décisif contre la sélection en 1986 et la mobilisation historique contre le CPE qui n’avait d’autre ambition que de précariser encore et encore, les jeunes de notre pays.

Signataires de ce texte, pour certain.e.s avec des désaccords parfois profonds avec des pratiques et des orientations syndicales et idéologiques de l’UNEF, nous pensons que, par son histoire et les valeurs issues de la Charte de Grenoble qu’elle incarne, l’UNEF a toute sa place dans le débat public.

A l’heure où les étudiant.e.s et la jeunesse sont particulièrement touchés par la pauvreté et la précarité, le gouvernement se doit d’être à l’écoute des organisations représentatives des étudiant.e.s. Cette exigence nous paraît d’autant plus incontournable que nous avons sous nos yeux, ces dizaines de milliers de jeunes qui basculent dans une précarité insupportable, renoncent à poursuivre leurs études abandonnant ainsi leurs projets d’avenir.

Aussi, nous condamnons l’outrance injurieuse des termes employés et nous opposons à toute volonté de dissolution d’une organisation de jeunesse telle que l’UNEF. »

Voici la longue liste des signataires :

L’Association des anciens de l’UNEF, fondée en 1938, Pouria AMIRSHAHI, Président UNEF-ID 1994-1998, Xavier AKNINE, Président UNEF-SE1986-1988, Nicolas ASKEVIS, UNEF ID 1990-1995, Cyprien ASTIER, UNEF 2014, Frédéric AUGENDRE, UNEF ID Secrétaire général 1983-1986, Clementine AUTAIN UNEF SE 1991-1994, Gilles ALFONSI, UNEF 1989-1991, Tania ASSOULINE, Secrétaire générale UNEF 2001-2003, Sebastien BACHOLET UNEF-SE 1980-1983, Patrice BADARD, UNEF ID 1992-1998 ,Guillaume BALAS, Vice-Président UNEF-ID 1994-1995, Loic BASSINO, Secrétaire national UNEF 1991-1994, Mathieu BARBERIS, UNEF 2016-2018, Olivier BARBEROUSSE, PSA UNEF-ID 1986-1990, Johanna BARRASZ, UNEF 1993-1996, Emilie BELLIN, UNEF 2015-2016, Sarah BENICHOU UNEF ID 1993-1999, Ugo BERNALICIS, UNEF 2008-2011, Jean Pascal BERNARD, BN UNEF-ID 1993-1997, Céline BERQUER, UNEF ID, BN 1994-1997, Marie Noëlle BERTRAND UNEF Secrétaire générale, Nicolas BERTRAND, Secrétaire général UNEG 1989-1991, Tina BIARD, BN UNEF 2010-2012, Alexandre BILOUS 1964-1968, Sophie BINET, Vice Présidente UNEF 2007-2008, Nina BITOUN, UNEF ID Paris 1 1993-1998, Romain BLACHIER, UNEF 1995-2002, Frédéric BOCCARA, BN UNEF 1981-1985, Pascal BOISSEL, UNEF ID 1979-1982, Romain BOIX, LMDE Président 2015-2018, Frédéric BONNOT, UNEF-ID Trésorier National 1994-1999, Florian BORG, UNEF-ID, 1997-1999, Delphine BORGEL, PSA UNEF-ID 1993-1997, Frédéric BORRAS, UNEF-ID 1984-1988, Serge BOSC, FGEL 1964-1968, Amine BOUABBAS, UNEF 2004-2007, Jean-Marcel BOUGUEREAU, FGEL 1964-1968, Jean Baptiste BOURDELLON, BN UNEF 2012-2014, Emilie BOURDON, UNEF, 2016-2018, Gerard BOURGOIN FGEL 1963-1969, Gwenolé BUCK, UNEF 2005-2010, Gérard BRIANT, UNEF 1992-1996, Colombe BROSSEL UNEF ID 1989-1992, Mickaël BRUEL UNEF ID 1999 2000, Louis-Jean CALVET VP UNEF 1964-1965, Magali CAMPA, UNEF Secrétaire Générale 2016-2018, Franck CARBONNEL, FNEMS UNEF 1980-1985, Pierre-Alain CARDONA, UNEF ID 1994-1995, Fanélie CARREY-CONTE, BN UNEF 2000-2005, Philippe CASIER, BN UNEF-ID, Christophe CASTAING, BN UNEF ID 1981-1985, Sébastien CHAILLOU, Trésorier National UNEF 2012-2013, Fabrice CHAMBON, BN UNEF 2001-2005, Arnauld CHAMPREMIER-TRIGANO Vice-Président UNEF-ID 1994-1997, Claudine CHAPRON, UNEF 1984-1989, Vincent CHARBONNIER, UNEF-ID, 1990-1993, Julian CHARTON, UNEF BN 2012-2015, Magalie CHASTAGNER, Secrétaire national UNEF 1999-2002, Norbert CHAZAUD, UNEF BN 1979-1983, Pascal CHERKI, BN UNEF-ID 1988-1993, Théo CHEVALLIER BN UNEF 2014-2016, Chahra CHIBATI, UNEF 2006-2009, Mélanie COLLET, UNEF 2003-2006, Eric COQUEREL, UNEF-ID 1983-1988, Alexis CORBIERE, Vice-Président UNEF-ID 1994-1995, Sergio CORONADO UNEF ID 1992-1994, Annie COUEDEL 1962-1966, Aliaume COUCHARD, UNEF 2011-2013, Jean Francçois COURTILLE, BN UNEF 1987-1988, Joëlle COULON, UNEF 1962-1964, Pierre COURS-SALIES, UNEF 1962-1967, Cendrine DALLET, UNEF ID 1995-2000, Pierre DARDOT, UNEF-ID, 1980-1986, Olivier DARONNAT Secrétaire Général UNEF ID 1994-1997, Philippe DARRIULAT, Président UNEF-ID 1986-1988, Caroline DE HAAS, Secrétaire générale UNEF 2007-2009, Pierre DEJEAN, UNEF 1968-1970, Laëtitia DEKNUDT, UNEF ID BN 1981-1984, Laure DELAIR, Vice-Présidente UNEF 2013-2015, Anne DELBENDE, Secrétaire Générale UNEF 2003-2006, Karine DELPAS, Présidente de l’UNEF 1997-2000, Stéphane DELPEYRAT, UNEF-ID 1986-1988, Jacques DELPY, Secrétaire général UNEF 1955-1957, Emir DENIZ, UNEF 2000-2002, Clémence DOLLE, UNEF BN 2018-2020, Laurent DOUCET, UNEF-ID 1986-1989, Maryse DUMAS, BN UNEF 1972-1976, Isabelle DUMESTRE, BN UNEF 2000-2005, Tifen DUCHARNE, BN UNEF  1993-1999, Capucine EDOU, UNEF ID BN 1995-1999, Julie EL MOKRANI TOMASSONE, BN UNEF 2013-2016, Annie ERNAUX 1960-1964, Amandine ESCHERICH, BN UNEF 2012-2014, Magali ESCOT, UNEF-ID 1992-1996, Valérie ESTOURNES, BN UNEF-ID 1991-1993, Gwenaelle EVIN, UNEF ID 1989-1997, Vanessa FAVARO, LMDE Présidente 2012-2014, Luis FAVRE, UNEF US 1975-1979, Laurent FAURE, UNEF-ID 1983-1987, Sacha FEIERABEND, Secrétaire Général UNEF 2014-2017, Gérard FILOCHE, UNEF 1968, Germain FILOCHE, BN UNEF 2005-2009, Léa FILOCHE, BN UNEF 2001-2004, Damien FLAMENT, UNEF 2004-2007, Astrid FRANCOIS-HIGELE, UNEF ID 1995-1998, Gweltaz FRIGOUT, BN UNEF 1999-2003, Laurent GARROUSTE, BN UNEF-ID 1987-1995, Raquel GARRIDO, BN UNEF-ID 1994-1997, Frédéric GENEVEE, UNEF 1986-1988, Dominique GERARDIN FGEL 1963-1967, Olivier GIRARDIN, Secrétaire général UNEF 1993-1994, Lionel GIRAUD UNEF ID 1995-2001, Nicolas GIRAUD, UNEF ID 1982-1988, Brice GIRAUDET, UNEF 2012-2014, Pierre-François GROND, BN 1987-1992, Stéphanie GOURDOL, BN UNEF 2002-2005, Juliette GRIFFOND, BN UNEF 2006-2009, Thibaut GUINE, UNEF 2014-2017, Nordine HATI UNEF ID 1995-2000, Benoît HAMON, 1986-1990, Mathieu HANOTIN, BN UNEF 2001-2005, Jean-Jacques HAZAN, BN UNEF-ID 1977-1985, Carole HAZE, BN UNEF-ID 1995-1998, Jean-Pascal HIGELE, UNEF ID, 1997-1998, Frédéric HOCQUARD, BN UNEF-ID 1993-1998, Jean-Jacques HOCQUARD Vice-Président 1960-1964, Farid HOUSNI, UNEF, 2000-2006, David HUYNH, BN UNEF 2001-2005, Guillaume HOIBIAN, BN UNEF 1988-1990, Bob INJEY, Président UNEF 1992-1994, Laurent JACQUEMIN, BN UNEF-ID, 1987-1991, Pauline JAGU- DAVID, BN 2012-2015, Charly JANODET, BN UNEF 2010-2012, Vincent JAROUSSEAU, Mila JEUDY BN UNEF 2004-2008, Babette JOSHUA 1963-1964, Samy JOSHUA, UNEF 1963-1964, Régis JUANICO, UNEF ID 1990-1996, Laurent KANDEL, UNEF 1984-1991, Pierre KANUTY, UNEF-ID 1990-1995, Gaëlle KERGUTUIL, UNEF 2005-2008, Nicolas KHALETZKY UNEF ID 2001-2002, Anne KOROBELNIK UNEF BN 1993-1995, Pierre Henri LAB, UNEF 1996-1999, Jean LABIB UNEF 1965, Fabrice LABROILLE UNEF ID 1996-2000, Bastien LACHAUD, BN UNEF 2001-2003, Laurent LALIBERTE, UNEF ID, 1987-1991, Mathieu LAPPRAND, BN 1999-2002, Malik LARABI BN UNEF-ID 1983-1987, Lilà Le BAS, UNEF Présidente 2016 2019, Sylviane LEJEUNE, UNEF, 1979-1981, Patrice LECLERC, Président UNEF-SE 1986-1988, Thierry LECRAS, Vice-Président UNEF 2008-2010, Alex LEGROS, UNEF ID 1987-1992, Didier LEVY, UNEF-UGE  1966-1970, Isabelle LORAND, UNEF 1986, Marianne LOUIS, UNEF ID 1989-1985, Silvère MAGNON, Secrétaire général UNEF 1998-2000, Emmanuel MAHEU UNEF 1976-1978, Joëlle MALVY BN UNEF-SE 1984 1986, Julie MANDELBAUM, Secrétaire Générale UNEF 2011-2014, Nathalie MAQUOI, UNEF 1997-2001, Raoul MARMOZ  UNEF-ID 1989-1996, Bastien MARCHINA, UNEF 2003-2011, Myriam MARTIN, UNEF-ID 1987-1993, William MARTINET, Président UNEF 2013-2016, Céline MARTINEZ, UNEF ID BN 1998-2001, Présidente de l’Association des Anciens de l’UNEF., Laurent MAUDUIT, Secrétaire général UNEF US 1975, Marianne MAXIMI, UNEF 2008-2011, Delphine MAYRARGUE, Vice-Présidente UNEF ID 1993, Jean-Luc MELENCHON, UNEF 1972, Anna MELIN, Secrétaire Générale UNEF 2008-2012, Olivier MEIER, UNEF 1988-1992, Nicolas MERIGOT, BN UNEF 2009-2015, Jean-Claude MERLE,  Vice-Président UNEF 1962-1963, Pierre MERY, BN UNEF 2011-2014, Camille MICLOT, BN UNEF 2004-2007, Franck MILLOT, BN UNEF-ID 1993-1994, Alain MONCHABLON, FGEL 1966-1967, Robi MORDER, UNEF ID BN 1980-1984, Cyril MOREL, BN 1990-1993, Nicolas MORVAN, UNEF ID, 1996-1998, Adeline NOURY, UNEF-ID 1999-2001, Lennie NICOLLET, UNEF 2010-2011, Florence OSTIER, UNEF 1977-1982, Emmanuelle PARADIS, BN UNEF-ID 994, Sébastien PARIS, UNEF 1992-1998, Yvan PAVIS, UNEF ID 1979-1985, Hélène PASQUIER, BN UNEF 2007-2009, Isabelle PAUTRAT, BN UNEF 1988-1991, Malvina PELAY, BN UNEF 2009-2012, Antoine PELLETIER, BN UNEF 2002-2005, Loïc PEN, Sécrétaire général UNEF 1992-1994, Mao PENINOU, BN UNEF-ID 1986-1993, Morand PERRIN, BN UNEF 2010-2012, Thomas PEREZ-VITORIA, BN UNEF ID 1991-1996, Raphael PEREZ, UNEF 1977-1979, Bertrand PERISSE, UNEF ID 1980-1982, Delphine PETIT, UNEF SE 1990-1994, Bernard PIGNEROL, UNEF ID Paris 1, Regis PIQUEMAL President UNEF-SE 1984-1986, Éric POLIAN, UNEF ID BN 1994-1999, Jean-Claude POLACK UNEF 1961-1962, Anaïg PIEDERRIERE, BN UNEF 2007-2010, Anne QUERRIEN, UNEF 1963-1966, Ali RABEY, UNEF 2003-2007, Pauline RAUFASTE, UNEF Vice présidente 2016-2018, Judith RAYMOND QUENTEL, UNEF 1988-1984, Patrick RAYNAL UNEF 1967-1968, Jacques REMY FGEL 1963-1964, Raphaëlle REMY-LELEU, 2011-2013, Eléonore REAL BN UNEF-ID 1994-2000, Lise RIBEAUD, Déléguée Générale de l’UNEF 2015-2016, Hervé RIGAUD, UNEF ID 1982-1985, Tiphain ROBERT, UNEF 2003-2009, Olivier ROUGIER, BN UNEF 2001-2005, Jean-Claude ROURE, Président UNEF 1962-1963, Danilo ROSALES, 1991-1993, Marc ROZENBLAT, Président de l’UNEF ID 1984-1986, Jean-Marc SALMON, Secrétaire Général UNEF 1964, Agnès SAURAT, UNEF 1985-1988, Elsa SEYS, BN UNEF-ID 1996-1998, Michel SERAC, Président UNEF US 1971-1975, Sayna SHAHRYARI, BN UNEF 2010-2013, Daniel SHAPIRA, Vice-Président UNEF US 1971-1975, Sylvie SCHERRER, BN UNEF ID 1986-1991, Eric SCHULTZ, UNEF 1992-1997, Denis SIEFFERT, Président UNEF US 1975-1978, Danielle SIMONNET, UNEF ID BN 1989-1995, Louis SOUCHIERE, BN UNEF 2014-2015, Antony SMITH, BN 1994-1997, Benjamin STORA, UNEF, 1970-1976, Philippe STIERLING, 1984-1986, Gabriel SZEFTEL, BN UNEF 2005-2008, Aurélien TACHE, UNEF 2006-2010, Sophie TAILLE POLIAN, UNEF ID, Jean François·TEALDI,, Leyla TEMEL, BN 2005-2006, Emmanuel TERRAY Cartel ENS 1956-1961, Georges TERRIER, BN UNEF ID 1982-1986, Laurent TERK, UNEF ID 1979 1985, Guillaume TESTA, BN UNEF ID 1996-1998, Marie-Noëlle THIBAULT FGEL 1960-1966, Alexandre THIEBAULT, Trésorier National UNEF 1999-2003, Isabelle THOMAS, Vice présidente de l’UNEF ID 1986, Mijo THOMAS, BN UNEF 1969-1970, Chloé TRIVIDIC, UNEF 2003-2006, Didier TZWANGUE UNEF ID 1980-1981, Antoine VALBON, BN UNEF 1981-1985, Benjamin VETELE, Vice-Président UNEF 2005-2007, Victor VIDILLES, Trésorier National UNEF 2006-2008, Marie-Pierre VIEU, UNEF SE Présidente 1994-1997, Frédéric VIGOUROUX, BN UNEF, 2001-2005, Jean VIGREUX UNEF-ID 1982-1986, WAHL Thierry, UNEF Renouveau, 1978-1979, Lauranne WITT, BN UNEF 2012-2015, Karel YON, UNEF ID BN 1997-2004, Jean-Claude ZANCARINI, UNEF 1966-1969, Michèle ZANCARINI-FOURNEL, UNEF 1964, Laurent ZAPPI BN UNEF-ID 1980-1982, Emmanuel ZEMMOUR, Président UNEF 2011-2014

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Politique

Fabien Roussel du PCF imagine pouvoir rafler la mise à Gauche

Constatant la faillite de la Gauche, le PCF va tenter une candidature de Fabien Roussel pour la présidentielle de 2022 et il tient à le faire savoir. Mais le PCF a été une composante de la Gauche gouvernementale, est-il encore crédible aux yeux des gens ?

Le PCF ne pèse quasiment rien dans le pays, mais il y a des restes. Quand on a été le premier parti de France, quand on a eu pendant des années et des années une hégémonie quasi totale sur la classe ouvrière et les classes populaires en général, alors forcément on conserve une certaine assise. Et en tous cas une capacité à être lucide sur la situation de la Gauche.

En l’occurrence, c’est une catastrophe, car la Gauche est complètement hors-sol, elle ne pèse plus rien et en plus elle est incapable de se remettre en question. D’ailleurs, elle est en train de s’effacer du paysage politique, prise en étau par le social-libéralisme d’Europe Écologie Les Verts et le social-populisme de la France Insoumise.

La direction du PCF le voit bien, mais au lieu de renverser la table et de participer à proposer de nouvelles bases, elle s’imagine que c’est l’occasion de tenter un coup. La candidature à la présidentielle 2022 du secrétaire national du PCF et député du Nord Fabien Roussel sera donc soumise au vote des militants PCF le 9 mai prochain, avec pour cela une campagne médiatique qui est lancée déjà depuis plusieurs semaines.

Fabien Roussel ne mâche pas ses mots pour appuyer son projet, en insultant toute idée de dynamique unitaire de la Gauche, tout projet de refonte collective. Dans le Journal du Dimanche du 21 mars 2021, il explique par exemple pourquoi il ne croit pas à une « primaire » de la Gauche :

« Je n’y crois pas. Pour moi, ce n’est pas la solution. Avec ces histoires de primaire, on met des pansements sans s’attaquer à la vraie maladie : si la gauche est faible aujourd’hui, ce n’est pas parce qu’elle est émiettée ; c’est parce qu’elle a déçu, qu’elle a été arrogante, en dessous de tout. C’est là-dessus qu’on doit d’abord travailler. L’événement de cette présidentielle, ce sera donc un candidat communiste. Une candidature apaisée, bienveillante et ouverte sur l’ensemble de nos concitoyens. »

Le constat de l’arrogance et de la déception est sans doute très vrai. Mais ce n’est pas en jouant les gros bras en posant sur la table une candidature « solo » que le PCF arrivera à quoi que ce soit. Pourquoi ? Car le PCF fait partie du problème, et non pas de la solution. Le PCF lui-même a participé ces dernières années à diluer la Gauche, à n’en faire qu’une caricature de ce qu’elle a pu être au 20e siècle.

C’est tellement vrai que Fabien Roussel présente sa possible candidature « communiste » sans être capable d’utiliser ne serait-ce qu’une seule fois le mot « capitalisme », ou encore le mot « bourgeoisie ». C’est ridicule.

Ce qu’il raconte est complètement insipide, d’une mollesse incroyable :

« Je souhaite porter ce combat pour que les valeurs de solidarité, de générosité et de justice redeviennent majoritaires. »

Alors qu’on est en pleine crise, c’est bien trop faible. Cela sans compter les mensonges. Si le PCF s’imagine qu’il convaincra les classes populaires en racontant que le problème des Français est la pauvreté ou encore « les jeunes qui font la queue pour manger », comme si la France était un pays sous-développé, il se met le doigt dans l’œil.

En réalité, le capitalisme est ultra développé en France, il est absolument partout. Les classes populaires sont elles-mêmes totalement intégrées à la grande marche du capitalisme. À leurs dépens bien sûr, mais pas au prix de leur pauvreté. La classe ouvrière française a bien trop d’acquis et de développement pour accepter un faible niveau de vie ; il faut vraiment être totalement déconnectée de l’Histoire et du quotidien des classes populaires pour prétendre l’inverse.

L’actualité des classes populaires, c’est qu’elles doivent assumer la démocratie pour elles seules, et mettre de côté la bourgeoisie qui mène le monde et la planète à leur perte. Mais assumer cela, c’est de l’engagement, du travail, des convictions profondes et complexes. Cela nécessite de se couper avec un train de vie et surtout un mode de vie petit-bourgeois, ce que les dirigeants du PCF n’envisage aucunement de faire.

Et pour cause : cela fait longtemps que le PCF n’est plus que le supplétif syndicaliste d’une Gauche bobo, urbaine, pro-migrants, pro-LGBTQ+, pro-art contemporain, racialiste, anti-police, anti-prolétaires, etc. Ce n’est pas comme ça qu’on arrachera les ouvriers à la passivité ou à l’extrême-Droite. Il faut un retour aux sources, aux fondements de la Gauche historique.

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Société

Fiasco de la mise en place du troisième «confinement»

Emmanuel Macron avait imaginé pour seulement 16 départements un confinement qui n’en serait pas un, mais qui le serait quand même tout en ne l’étant pas. En à peine deux jours, tout a volé en éclat. Les Français, bien contents de rejeter la faute sur le gouvernement et ses mesures « pas claires », ont clairement décidé de n’en avoir rien à faire. L’État a cédé et la France capitule ouvertement face à la crise sanitaire. C’est une faillite sur toute la ligne qui n’apportera rien de bon.

La pression a été immense de la part des commerçants dès l’annonce des nouvelles mesures du gouvernement pour 16 départements le 18 mars 2021.

En quelques heures, un incroyable bon en arrière avait été fait et on découvrait petit à petit une liste très élargie de commerces « essentiels » autorisés à rester ouverts. En quelques heures, l’État français se dédisait et cédait aux fleuristes, jardineries, garagistes, centres de contrôle technique, chocolatiers, concessions automobiles, agences immobilières, magasins de bricolage et quincaillerie, opticiens, animaleries, loueurs automobiles, coiffeurs ou encore magasins de musique. Ils restent donc ouverts malgré de nouvelles restrictions dans les 16 départements concernés.

Cela sans compter bien sûr que tous les autres commerces restent eux aussi ouverts pour le « click and collect », c’est-à-dire les achats par internet ou téléphone puis retrait devant la boutique. Pour se rendre dans ces boutiques ou point de retrait, on peut se déplacer librement dans son propre département entre 6h et 19h. Pour les habitants limitrophes (ce qui concerne particulièrement l’île-de-France) il est possible de se déplacer en dehors du département dans un rayon de 30 km autour du domicile pour ces achats « essentiels » ou retraits de commandes.

Pour ce qui est de la libre circulation sans motif spécifique, il est possible de se déplacer dans un rayon de 10 km autour de son domicile, sans aucune restriction horaire en dehors du couvre-feu, repoussé à 19h au lieu de 18h.

Autrement dit, tout cela ne change quasiment rien pour les habitudes des gens depuis ces dernières semaines, à part qu’il y a une heure en plus par jour pour se balader. Et l’administration a finalement compris que personne n’envisageait de mettre le nez dans la nouvelle attestation de deux pages, avec ses astérisques et ses petites lignes, pour s’autoriser soi-même à faire la même chose que d’habitude…

Moins de 48 heures après l’annonce de nouvelles mesures par le premier ministre, l’État français s’écrasait donc lamentablement et retirait l’obligation d’une attestation pour circuler. C’était pourtant jusqu’à présent la marque de fabrique française pour encadrer un tant soit peu les restrictions, c’était la règle du jeu collective pour faire tenir l’édifice précaire de la responsabilité collective.

Il faut désormais seulement une attestation (dans les 16 départements concernés) si l’on se déplace au-delà des 10 kilomètres dans son propre département pour un achat « essentiel » ou retrait de commande.

Sans attestations, qui n’avaient déjà que très peu de valeurs, il n’y a donc plus rien et c’est un immense fiasco. C’est tellement un fiasco qu’on peut dorénavant justifier n’importe quoi et la police n’a plus aucune possibilité de contrôler quoi que ce soit.

De plus, les choses se retournent ici en leur contraire et l’attestation va servir dorénavant à pouvoir enfreindre les règles en toute quiétude. Comme l’a expliqué le cabinet du premier ministre à l’AFP, l’agence de presse semi-officielle de la France :

« Pour les Français qui possèdent une pièce d’identité où ne figure pas la bonne adresse de résidence, ou qui sont confinés dans un lieu pour lequel ils ne disposent pas de justificatifs de domicile (type facture EDF), il serait toujours possible d’utiliser le système d’attestations de déplacement ».

C’est extraordinaire ! L’attestation devient maintenant elle-même un « justificatif » de domicile ! Cela n’a aucun sens, et en dit très long sur la société française, avec sa population immature et ultra-libérale, son administration hors-sol qui se prend les pieds dans sa propre rigidité…

La France se fracasse la tête la première face à la crise sanitaire, elle n’est pas à la hauteur, elle est incapable de faire face. Le printemps va être une immense claque sur le plan sanitaire, et cela va forcément entraîner tout la société dans une spirale négative, économiquement, culturellement, diplomatiquement, etc.

Le décrochage par rapport aux autres pays, et en premier lieu le Royaume-Uni et l’Allemagne, va être terrible. On sait très bien le genre d’amertume que cela va créer, faisant le lit du poison nationaliste, alors qu’en plus anarchistes et syndicalistes continuent leurs manifestations et rassemblements comme si de rien n’était.

Le monde est en crise, mais la France s’imagine échapper à tout : résultat elle n’échappera à rien.

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Société

18 mars 2021: le gouvernement avec des demi-mesures au lieu d’un réel confinement

Face à l’apparition d’une troisième vague épidémique entraînant une sur-charge hospitalière particulièrement catastrophique dans seize départements, le gouvernement est obligé d’agir. Mais il maintient sa ligne : surtout pas de confinement, surtout rien de drastique, surtout rien de trop contraignant. Il maintient son choix de sacrifier une partie de la population, en espérant que la vaccination sauve la mise le plus rapidement possible et fasse tout oublier.

La pandémie dure depuis un an, c’est long et douloureux psychologiquement, socialement, culturellement, parfois sur le plan de la santé aussi. Certes. Mais la réalité est surtout que les gens en France vivent largement leur vie, en s’étant adapté à la situation. Les plus jeunes qui étaient habitués à avoir beaucoup de rapports sociaux ont toujours beaucoup de rapports sociaux, les moins jeunes voient leurs amis et leurs familles régulièrement, dans beaucoup de disciplines sportives les activités ont lieu, y compris des compétitions, les travailleurs travaillent, les manifestants manifestent ou occupent des théâtres, etc., etc.

Cela fait que malgré un large respect des gestes barrière et du port du masque dans la plupart des situations publiques (transport, commerce, etc.), le virus circule beaucoup et il y a une troisième vague. C’est surtout le cas en Île-de-France, dans les Hauts-de-France ainsi que les Alpes-Maritimes, la Seine-Maritime et l’Eure, mais la situation est loin d’être réjouissante ailleurs.

Si on veut y faire face, il faut ce qu’il faut et un confinement strict s’impose, comme en mars 2020, car cela avait drastiquement fait reculer l’épidémie dans le pays et sauvé des milliers de vies. Le gouvernement en est incapable aujourd’hui. Le cap est maintenu et, donc, contrairement aux attentes d’une part importantes des milieux hospitaliers (qui devraient pourtant décider), il n’y a pas de confinement, mais simplement des demi-mesures qui ne changeront pas grand-chose à la situation.

Dans les 16 départements concernés, les gens sont censés rester chez eux, mais en fait ils iront au travail ou à l’école comme c’est déjà le cas, ils auront toujours le droit de sortir de chez eux la journée. Bien sûr, les commerces (hors alimentaires et librairies) seront fermés, ce qui n’est pas un changement négligeable, encore que les galeries commerçantes sont déjà fermées depuis plusieurs semaines. Mais on sait très bien que l’enjeu n’est pas là, mais surtout dans les brassages de population pour les rencontres amicales et familiales, car le variant britannique est très contagieux même si les gens ne se font pas la bise ni ne s’approchent trop les uns des autres.

Le pseudo-confinement de seize départements, avec son auto-attestation et son périmètre de 10 km à respecter, ne permet que très peu d’agir à ce niveau-là et on a du mal à imaginer que cela change les habitudes des gens par rapport à ces dernières semaines… On connaît notamment les mœurs de la région parisienne. Il faut donc s’attendre dans les prochaines semaines à ce que l’épidémie suive sa progression en France, dans toutes les régions.

D’autres mesures suivront probablement, car la tension hospitalière ne devrait pas diminuer. Cela va être d’autant plus traumatisant pour la France qu’à côté, beaucoup de pays devraient voir leur situation s’améliorer avec le printemps ou le début de l’été.

La différence est d’ailleurs déjà immense si l’on compare la France à l’Allemagne, qui a de son côté ses écoles fermées et un confinement assez important.

Il y a eu en un an, à la date du 18 mars 2021, deux fois plus de cas déclarés en France qu’en Allemagne, soit 4,15 millions contre 2,61 millions. Et cela alors que la population allemande est plus importante (mais les tests y ont été déployés beaucoup plus massivement et rapidement et la population n’a pas eu la même position face aux exigences qu’en France).

En ce qui concerne les nouveaux cas quotidiens, à la date du 17 mars 2021, il y a un gouffre : 38 501 en France contre 7 705 en Allemagne. Idem pour le nombre de décès le même jour : 241 contre 91.

Le confinement assez important dure depuis sept semaines en Allemagne, avec fermeture des écoles, mais le gouvernement repousse toutefois le déconfinement en raison d’un rebond de l’épidémie et d’un taux d’incidence (sur 7 jours) de 82,9 (cas pour 100 000 habitants). En France, ce taux est de… 266,22 ! Il est même de 388,9 à Paris, 512,7 en Seine-Saint-Denis et 544,12 dans le Val-d’Oise !

On se dit normalement que la situation est très grave et qu’il faudrait faire comme l’Allemagne, et confiner immédiatement et strictement. C’est exactement l’inverse que fait la France, puisque le premier ministre a expliqué ni plus ni moins qu’il considère que c’est une bonne chose de ne pas avoir confiné il y a quelques semaines… car sinon il aurait fallu prolonger encore et encore le confinement !

Le gouvernement français fait donc le choix du cynisme, en assumant d’avoir beaucoup plus de morts qu’ailleurs, en assumant de sacrifier une partie de la population au nom de l’économie. La France est hantée par son déclassement économique et pratique la fuite en avant, en attendant la généralisation de la vaccination. Mais cela ne se fait pas du jour au lendemain et les semaines et mois à venir font être très compliquées sur le plan sanitaire. Probablement même que la France n’échappera même pas au confinement tant redouté, et cela sera d’autant plus traumatisant si à côté les pays comme l’Allemagne font le chemin inverse, et qu-ils exercent une pression gigantesque pour l’instauration d’un passeport vaccinal…

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Société

Le gouvernement arrivera-t-il à confiner l’Île-de-France dans les faits ?

La situation sanitaire est tellement catastrophique en Île-de-France qu’un confinement local est maintenant ouvertement sur la table. C’est tard, bien trop tard, et on se demande si l’État sera en mesure de le faire appliquer tellement il a rechigné à le mettre en place, ne serait-ce que partiellement.

Si le gouvernement n’a pas encore confiné l’Île-de-France, ce n’est pas en raison de critères sanitaires. C’est tout simplement qu’il n’osait pas, par peur que la mesure fasse un fiasco, tellement l’indiscipline et l’absence de sens collectif est généralisé dans la région parisienne.

Alors les choses ont continué à empirer depuis plusieurs semaines et cela fait maintenant plusieurs jours que le taux d’occupation des lits en réanimation dépasse les 100 %. Les hôpitaux franciliens sont littéralement débordés, ainsi donc que le personnel hospitalier dont les multiples témoignages sont éloquents. Il y a eu des transferts de patients vers l’Ouest de la France, mais tout cela est artisanal et surtout marginal, car on comprend bien que des patients dans une situation grave (placés sous respiration artificielle et surveillance permanente) ne peuvent être manipulés facilement.

La situation est d’autant plus compliquée que c’est en fait plus de la moitié du pays qui voit ses services de réanimation débordés. Voici la carte nationale produite par le gouvernement montrant le niveau d’alerte par rapport au taux d’occupation des lits de réanimation par région au 16 mars 2021.

On voit du premier coup d’œil que la France est coupée en deux, avec l’Ouest et le Sud-Ouest ayant un taux compris entre 42 % et 58 % (ce qui est énorme), alors que c’est bien supérieur ailleurs. La situation est particulièrement catastrophique pour les Hauts-de-France (120,1%) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (111,1%), ainsi donc que dans la région parisienne où le taux est de 102,6 %.

Le taux d’incidence (le nombre de personnes testées positives sur une semaine) est de 250,11 pour 100 000 habitants à l’échelle nationale. Mais en ce qui concerne la région parisienne, il est de 320,72 dans les Yvelines, 356,87 dans les Hauts-de-Seine, 397,76 à Paris, 400,41 dans l’Essonne, 436,5 en Seine-et-Marne, 458,88 dans le Val-de-Marne, 496,01 dans le Val-d’Oise 499,3 en Seine-Saint-Denis.

C’est une catastrophe qui bien sûr empire, sans compter que ces chiffres sont tributaires du bon vouloir ou non de la population qui ne va pas forcément se faire tester en cas de cas contact. Voici la courbe pour la Seine-Saint-Denis, où on voit que le pic de novembre dernier (529 %) est en passe d’être atteint.

Le gouvernement va donc forcément aller dans le sens du confinement de l’Île-de-France, comme l’a annoncé le premier ministre le 16 mars 2021, mais qu’en sera-t-il dans les faits? Car ce sont les faits qui comptent et le capitalisme a façonné des gens individualistes et cyniques…

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Société

Suspension d’AstraZeneca: un coup terrible contre la croyance en un retour au monde d’avant

La suspension d’un vaccin censé être généralisé fragilise toute l’organisation gouvernementale de sortie de crise.

Il se passe exactement ce qu’il ne fallait pas. Il a été choisi le marche ou crève et voilà déjà qu’un des supports espérés de cette politique déraille, renforçant la tension hospitalière et modifiant l’ensemble de la savante équation gouvernementale.

Lundi 15 mars, l’Allemagne et l’Italie ont suspendu l’utilisation du vaccin réalisé par le groupe suédo-britannique AstraZeneca, en raison de possibles effets secondaires. La France a fini par suivre. Le Danemark avait déjà procédé à une suspension, suivi de deux pays qui lui sont historiquement liés, l’Islande et la Norvège. La Bulgarie a fait de même le 12 mars, puis l’Irlande et les Pays-Bas le 14 mars.

Mais ce n’est pas le seul problème avec AstraZeneca, puisque seulement le quart des doses promises à la France le premier trimestre a été livré. Le premier ministre Jean Castex a ainsi parlé « des misères que nous font les labos ». En réalité, le vaccin fabriqué aux États-Unis est massivement retenu par ce pays, alors… qu’il n’y est même pas encore validé.

Mais telle est la logique de concurrence qui prime. Les États-Unis procédaient déjà à des achats de masques sur les tarmacs en Chine, alpaguant les avions avant leur décollage vers l’Union européenne… ce sont tout simplement les même conflits d’intérêts qui se reproduisent et d’ailleurs le Royaume-Uni a également une grande influence dans les choix d’ AstraZeneca.

On vit dans le capitalisme, le capitalisme est partout. C’est aussi simple que ça.

Le problème n’est de toutes façons pas là. Le vrai problème, depuis le début, c’est la situation en réanimation. C’est en région parisienne qu’on trouve un quart des patients hospitalisés en réanimation ou soins intensifs. Et il n’y a pas les moyens d’y faire face en tant que tel : lundi 15 mars, en Île-de-France, le taux d’occupation en réanimation était officiellement de 101,7%.

Et, en même temps, c’est la région parisienne que le gouvernement ne veut pas confiner, par démagogie, peur de la révolte, incapacité à mettre au pas les bourgeois et les lumpens.

Avec le couvre-feu de 18 heures d’ailleurs, certaines zones de Paris deviennent la nuit tombée l’équivalent de Taxi Driver, avec un mélange de voyous, de camés, de dealers, etc. Quant aux bourgeois, ils sont en voiture ou en Uber, allant où ils veulent quand ils veulent en soirée, sans contrôle aucun.

Et, de toutes façons, l’Île-de-France est en grande partie une totale catastrophe niveau densité de population, voire de conditions de vie. C’est un véritable échec civilisationnel : trop de gens, trop de n’importe quoi, aucune capacité de mobilisation collective et des services collectifs débordés.

C’est d’ailleurs en Seine-Saint-Denis que le virus circule le plus activement dans le pays. Ce département laissé à l’abandon, peuplé et surpeuplé de gens d’horizons divers avec un manque complet de cohérence et de cohésion, sans aucune conscience sociale et politique pratiquement, avec une pauvreté réelle et des mafias solidement implantées, ne pouvait que partir à la dérive dans une telle situation.

Donc, il faut tout reprendre à la base. Mais les gens en Île-de-France ne le veulent pas, les Français non plus, le gouvernement certainement pas, alors on force, on force, on force, jusqu’à ce que cela craque, et de toutes façons personne ne pense que cela finira vraiment par craquer.

On est passé dans la croyance au niveau d’un pays entier, d’une croyance passive et sans ferveur d’ailleurs, sans dignité aucune. Et cette croyance s’accompagne de déceptions, de protestations contre le Dieu silencieux ou impuissant qu’est l’État.

Craignons le pire, en attendant le meilleur, de la réaction des gens alors que la crise sanitaire ne disparaît pas !

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Culture

Les Césars 2021 ou la pathétique complainte des bobos parisiens

La Cérémonie des Césars du 12 mars 2021 a été l’occasion d’un étalage particulièrement grossier et hors de propos de la part du petit milieu parisien du cinéma. En pleine pandémie de Covid-19 qui dure depuis maintenant un an, on a des gens s’imaginant à la pointe sur le plan culturel, mais dont la préoccupation est que la société se plie à leur vie de bohème coupée du peuple.

L’actrice Marina Foïs présentait la 46e cérémonie des Césars avec beaucoup d’ardeur, en robe Louis Vuitton conçue sur-mesure. Tel un prêche, sa prestation inaugurale « osait » interpeller directement la Ministre de la Culture présente dans une loge pour lui demander :

« Et comment faire lorsque l’on n’a plus confiance en son ministre de tutelle, à l’heure où se joue l’avenir du cinéma et de l’exception culturelle française ? »

Marina Foïs mérite assurément le César du meilleur cinéma fait par les gens du cinéma pour qu’on s’apitoie sur leur sort. Car l’« exception culturelle » française, c’est un milliard d’investissements par an pour quelque 250 films qui n’en rapportent même pas la moitié en salle !

L’« exception culturelle » française, c’est tout un tas de règles, de fiscalité et de subvention pour forcer à ce qu’existent des films français, avec une poignée d’acteurs et de réalisateurs extrêmement biens payés qui se partagent l’essentiel des rôles et des réalisations. Et tout ça pour qu’en fin de compte ce soit une comédie aussi creuse et insignifiante qu’« Adieu les cons » qui rafle le plus gros des prix en 2021.

C’est lamentable et forcément à un moment donné, un tel modèle est menacé. Cela n’a rien de durable d’autant plus que l’heure est à la crise sociale, sanitaire, économique, écologique. Mais les bobos parisiens ne sont pas habitués à rendre des comptes, alors ils s’imaginent que la société va éternellement consommer la soupe qu’ils produisent et jouent. Ou plutôt, ils l’exigent, quitte à assumer un cynisme inouï.

Sous couvert d’humour, Marina Foïs a ainsi prôné l’effacement des personnes âgées, car rien ne devrait entraver la vie de bohème des artistes :

« Comme ça tue les vieux, on a enfermé les jeunes et fermé les cinémas, les théâtres, les musées, et interdit les concerts pour ouvrir les églises – car on est un pays laïque – pour que les vieux qui ont eu le droit de sortir de l’EHPAD aillent à la messe ».

Difficile de faire plus odieux, plus coupé du peuple et de la réalité concrète et quotidienne de la société française. Le petit milieu parisien du cinéma s’imagine pourtant incontournable, car une des leur s’est déshabillée pendant la cérémonie avec sur le corps inscrit :

« No culture, no future » et « Rends l’art Jean » [allusion à Jean Castex, le premier ministre]

Tout cela est pathétique et terriblement décalé. C’est aussi d’une pauvreté culturelle affligeante, indigne de l’héritage culturel national français depuis le 17e siècle. Que dire également de Valérie Lemercier qui se trouve rebelle en disant « contente d’être sortie de chez moi », alors que la région parisienne n’est même pas confinée malgré la situation sanitaire catastrophique.

Il en est de même de cette célébration de la « troupe du splendide », avec Marie-Anne Chazelle, Josiane Balasko, Christian Clavier, Michel Blanc, Bruno Moynot, Thierry Lhermitte, jouant de l’embrassade sans masque et relativisant la crise sanitaire :

« Je m’aperçois que nous sommes cas contact depuis 50 ans ».

Rappelons qu’on a là des gens qui ont systématiquement promu le style et les mœurs bourgeoises parisiennes et dont le fonds de commerce humoristique a été de moquer les classes populaires pendant des années et des années.

Cérémonie bobo oblige, les Césars ont bien sûr été l’occasion aussi de l’habituelle pleurnicherie sur les « violences policières » et le soi-disant racisme de la société française, avec Jean-Pascal Zadi s’imaginant un grand contestataire en racontant :

« Tout simplement noir parle d’humanité et on peut se demander pourquoi l’humanité de certaines personnes est tant remise en cause, comme celle d’Adama Traoré ou Michel Zecler, quand certaines statues de ceux qui ont glorifié l’esclavage sont encore debout. Je remercie les César de m’avoir montré que ma mission pour l’égalité n’est pas vaine. »

C’est décalé, totalement hors-sol, mais bien représentatif d’une fausse Gauche bourgeoise qu’il s’agit de fermement rejeter, mais également d’écraser dans tous les domaines pour ne pas que les masses croient que c’est là la vraie Gauche et que la seule solution serait l’extrême-Droite.

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Guerre

Toulouse: la CGT critique Macron, mais ne critique pas les exercices militaires…

Emmanuel Macron s’est rendu à Toulouse le 12 mars 2021 à l’occasion de l’exercice militaire de guerre spatiale, AsterX. La CGT en a profité pour se mobiliser et a produit un communiqué. C’est très intéressant, car on retrouve le discours syndicaliste révolutionnaire traditionnel de la CGT, un discours d’autant plus libre qu’il y a une forte tradition anarchiste toulousaine. Et c’est d’autant plus frappant qu’il est parlé de « guerre anti-sociale » d’Emmanuel Macron, mais il n’est pas dénoncé une seule fois l’exercice militaire lui-même !

Cela en dit vraiment long sur le syndicalisme dans sa nature et sur le sens corporatiste de cette mobilisation. Aussi sensées soient les exigences sociales de la CGT, elles prennent bien soin de s’insérer dans une contestation ne remettant surtout rien en cause du capitalisme, malgré les apparences. Même la marche à la guerre est acceptée, puisqu’elle n’est même pas évoquée alors que c’était pourtant l’objet même de la visite !

Voici le communiqué :

 » Macron, le chef de guerre anti sociale à Toulouse vendredi

La CGT en première ligne pour relever le défi de la résistance et pour gagner la transformation sociale !!

« Nous sommes en guerre »,c’est bien la seule formule sincère de la part de Macron depuis le début de son mandat.

A condition bien sûr de décrypter le message : de qui parlait il ?

La Haute-Garonne comme toute l’Occitanie lèvent le voile. Macron parlait bien de son camp, celui des riches et de leur cible, les salariés et notre jeunesse à sacrifier sur l’autel des profits et de l’argent roi !!

Les suppressions massives d’emplois dans tous les secteurs et notamment notre industrie de pointe fortement présente dans notre région est un scandale d’Etat portant atteinte à la souveraineté nationale par le démantèlement de l’appareil productif. Il en est de même de nos services publics. Notre jeunesse qui fait la queue devant la banque alimentaire et les associations pour survivre, c’est un recul de l’humanité de plus d’un siècle, c’est criminel!

Ces derniers jours, après Bosch en Aveyron, la dernière en date est T Systems à Toulouse, une filiale du groupe Deutsche Telekom , elle laisse tous les salariés sur le carreau en ne renouvelant pas son contrat avec Airbus qui de son côté, va délocaliser cette sous traitance informatique en Inde ! Chaque jour, un article de presse relate les mauvais coups envers les salariés en Haute-Garonne et plus largement en Occitanie.

STOP, la résistance, la contre offensive et la gagne sont entre les mains des salariés, il n’y a pas d’alternative!

La CGT visible, convaincue et convaincante, qui leur parle haut et clair est leur force et leur outil commun. C’est et c’est vendredi à Toulouse!!

A la CGT 31, nous avons décidé de faire de l’année 2021, l’année de l’emploi et de tous les droits et combats qui s’y rattachent (salaires, 32 heures , droits sociaux….). Chaque jour, un secteur se mobilise sur cette question et bien d’autres. IL faut amplifier le mouvement en ancrant la lutte dans toutes les entreprises et services publics !

Ce vendredi Macron vient à Toulouse et doit se rendre au Centre national d’études spatiales sur la matinée.

APPEL, vendredi 12 Mars, rassemblement à partir de 10H
entrée de la Fac Paul Sabatier (métro université)

Le bureau de l’UD CGT 31″